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ßw
Mémoire présenté
à la Faculté des études supérieures de EUniversité Laval
dans le cadre du programme de maîtrise en psychologie
pour l’obtention du grade de Maître en psychologie (M.Ps.)
Août 2004
RÉSUMÉ
La présente étude vise à examiner les interactions verbales et physiques entre les
soignants et des femmes âgées institutionnalisées, membres d’une congrégation
religieuse, qui présentent des comportements agressifs (CA) physiques et/ou verbaux
associés à une démence de type Alzheimer (DTA) lors des soins reliés à l’hygiène (SH).
L’objectif est de vérifier s’il existe une relation entre les CA physiques ou verbaux
manifestés par les bénéficiaires et les comportements émis précédemment par le
personnel soignant. La méthode choisie pour la collecte de données est l’observation
directe non participante de onze personnes âgées de 76 à 99 ans présentant un diagnostic
de trouble de mémoire ou de DTA probable et de 29 membres du personnel soignant. Les
analyses effectuées démontrent que les touchers et les consignes reliés aux SH émis par
les membres de l’équipe soignante influençaient de façon significative la manifestation
de CA chez ces individus. Ces résultats incitent donc à se questionner sur le type
d’approche utilisé pour la réalisation des SH. Sachant que le nombre de personnes âgées
augmentera de façon importante au cours des prochaines années, les individus atteints de
DTA requérant des SH seront aussi plus nombreux dans les centres de soins de longue
durée. Or, les méthodes d’intervention pour effectuer les SH méritent d’être révisées afin
de réduire la manifestation de CA.
Ill
AVANT-PROPOS
La réalisation de ce mémoire a été une aventure parfois bien difficile mais très
enrichissante à tous points de vue, où l’aboutissement final de ce travail a été une
récompense des plus satisfaisantes. Plusieurs personnes ont collaboré à cette réalisation et
je tiens à les remercier sincèrement.
Tout d’abord, je remercie mon directeur de recherche, M. Jean Vézina, Ph.D. pour
son excellente supervision, ses judicieux conseils et son soutien constant à toutes les
phases de cette recherche. Grâce à lui, j’ai pu réaliser un projet qui me passionnait depuis
longtemps.
J’adresse aussi un merci bien spécial à Gisèle Coulombe, chef d’unité, et à tous
les membres du personnel du 41eme P.N.D. qui m’ont accueillie et encouragée dans cette
démarche. Sans votre participation, cette recherche n’aurait pu être effectuée. Votre
dévouement auprès des religieuses, votre flexibilité et votre précieuse collaboration ont
été grandement appréciés.
Je tiens aussi à offrir des remerciements bien spéciaux à Bastien Quellet, un ami
sincère et généreux. Bastien, ta présence, ton support et ta disponibilité tout au long de
ces sept années d’études m’ont permis d’atteindre mon objectif. Sache que ton amitié est
un grand cadeau pour moi. Je tiens aussi à remercier Marie Eve Roussel, pour son aide
dans les statistiques et dans la présentation des résultats.
Évidemment, à tous ceux et celles qui ont collaboré de près ou de loin à l’atteinte
de cet objectif, je vous exprime ma plus profonde reconnaissance.
V
RÉSUMÉ II
AVANT-PROPOS m
TABLE DES MATIÈRES V
LISTE DES ANNEXES VI
CHAPITRE I INTRODUCTION GÉNÉRALE
CHAPITRE Π ANALYSE SEQUENTIELLE DES COMPORTEMENTS
AGRESSIFS MANIFESTES PAR LES PERSONNES AGEES
INSTITUTIONNALISEES ATTEINTE DE DEMENCE LORS
DES INTERACTIONS AVEC LE PERSONNEL SOIGNANT
PENDANT LES SOINS D’HYGIENE (ARTICLE)
RESUME .... _____ ____ _____________ _____________ ______ _________ 14
REMERCIEMENTS ...................................... 15
INTRODUCTION ___________________ 16
METHODE _______ 20
Participantes __ 20
Matériel ______ 22
Procédure ......... 23
RÉSULTATS ________________ 26
DISCUSSION ____ 28
RÉFÉRENCES ........................... 33
Tableau 1 ....................................... ............. ..... ............ ....................................... 41
Tableau 2 ___ 42
Tableau 3 43
CHAPITRE ΠΙ CONCLUSION GÉNÉRALE
RÉFÉRENCES (INTRODUCTION ET CONCLUSION) 49
ANNEXES ......... .......................... 59
VI
INTRODUCTION GÉNÉRALE
Introduction générale 1
D’autres symptômes reliés à la DTA ont été identifiés, dont ceux de nature
psychologique se présentant par exemple sous forme d’humeur dépressive (International
Psychogeriatric Association [IPA], 2000; Lopez et al., 1996), d’anxiété, d’insomnie, de
délires (Chemerinski et al., 1998; Deutsch, Bylsma, Rovner, Steele, & Polstern, 1991;
IPA, 2000; Lopez, Becker, & Brenner; 1991; Patel & Hope, 1993) et d’hallucinations
(Ballard, O’Brien, James, Mynt et al., 2001; IPA, 2000; Lopez et al., 1991; Patel & Hope,
1993). En plus des déficits cognitifs et des symptômes d’ordre psychologique, il est
fréquent de retrouver des manifestations comportementales inadaptées telles que
Introduction générale 2
l’errance (Algase & Beattie, 1996; IPA, 2000), la désinhibition (IPA, 2000), l’agitation
(Cohen-Mansfield, 1996; IPA, 2000; Rapp, Flint, Hermann, & Proulx, 1992) ainsi que les
comportements agressifs (CA) (Cohen-Mansfield & Deutsch, 1996; Hamel et al., 1990;
IPA, 2000).
Les CA sont non seulement fréquents, mais ils ont un impact sur la santé des
soignants et sur la qualité des soins prodigués aux patients (Burgio & Bourgeois, 1992;
Chemerinski et al., 1998; Cohen-Mansfield, 1999; Dicaire, Pelletier, Durand, Dubé, &
Lepage, 1999; Draper et al., 2000; Eastley & Mian, 1993; Keene et al., 1999). Or, c’est la
Introduction générale 3
Une fois en centre d’hébergement, les CA émis par ces patients demeurent
l’élément le plus problématique pour le personnel soignant (Chemerinski et al., 1998;
Cohen-Mansfield, 1999; Dicaire et al., 1999; Fisher & Swingen, 1997; Keene et al.,
1999; Patel & Hope, 1993; Raskind, 1999). En effet, 65 % des soignants professionnels
seraient la cible des CA (Cohen-Mansfield & Deutsh, 1996; Jones, 1985; Primeau et al.,
2001). Ces comportements occasionnent, notamment chez le personnel soignant, de la
détresse, de l’anxiété, de la frustration, de l’agressivité, de l’impuissance, des symptômes
somatiques, de la tristesse et de la peur (Ballard, O’Brien, James, & Swann, 2001; Collin,
Forget, & Gauthier, 1999; IPA, 2000; Keene et al., 1999; Kolanowski, 1995; Landreville,
Vézina, & Gosselin, 2000; Patel & Hope 1993; Rapp et al., 1992; Ryden & Feldt, 1992;
Sourial et al., 2001; Teresi et al., 1997; Teri, Larson, & Reifler, 1988; Yurick, Burgio &
Patón, 1995). Concrètement, de telles conséquences s’observeraient par une
augmentation du taux d’absentéisme au travail (Collin et al., 1999; Raskind, 1999) et un
changement fréquent du personnel soignant (Feldt & Ryden, 1992). De plus, ces
comportements peuvent représenter un danger physique réel. Les CA émis par les
résidents sont à l’origine de 22 % des rapports d’accidents au travail et de 14 % des
blessures (Carmel & Hunter, 1989; Malone, Thompson, & Goodwin, 1993). Les CA ont
également un impact sur la relation soignant/soigné en affectant négativement l’attitude
de l’équipe soignante, pouvant même conduire à un évitement de ces patients, ce qui
limite la qualité des soins prodigués (Cohen-Mansfield, 1999; Eastley & Mian, 1993;
Miller, 1997).
Introduction générale 4
Par ailleurs, certains auteurs assument qu’une pauvre qualité des relations
interpersonnelles serait l'un des principaux déterminants de la manifestation des CA
(Cohen-Mansfield & Werner 1998). Ici, la détérioration des habiletés à communiquer,
comme une difficulté à exprimer ses besoins ainsi que les réactions reliées à l’attitude de
l’entourage pourraient aussi favoriser l’apparition de CA (Ballard, O’Brien, James, Mynt
et al., 2001; Cohen-Mansfield, 1986; Draper et al., 2000; Monfort et al., 2000; Patel &
Hope, 1993). Outre ces difficultés, la baisse de l’autonomie au niveau de l’hygiène
deviendrait une source majeure d’irritabilité et risquerait de provoquer des réactions
agressives chez la personne souffrant de DTA (Cohen-Mansfield & Werner, 1992;
Giancola & Zeichner, 1993). La fréquence plus élevée des CA lors des soins d’hygiène
(SH) pourraient traduire une réponse à l’intrusion dans l’intimité de la personne souffrant
de DTA (Birkett, 1997; Bridges-Parlet, Knopman, & Thompson, 1994; Cohen-Mansfield,
1995; Collin et al., 1999; Miller, 1997; Ryden, Bossenmaier, & McLachlan, 1991),
d’autant plus qu’il est fréquent qu’en établissement, ces soins soient prodigués par plus
d’un soignants (Beck et al., 1998). Ceci pourrait donc être attribué à une sur-stimulation
(Cohen-Mansfield et al., 1991; Fisher & Swingen, 1997; Kolanowski, 1995; Lawlor,1996;
Nijman et al., 1999, Patel & Hope, 1993), telles les consignes données par le personnel
lorsqu’il tente d’engager le patient dans les activités de la vie quotidienne (AVQ),
particulièrement lors des SH et l’habillement (Birkett, 1997; Cohen-Mandsfield, 1986;
Hutchinson, Leger-Krall, & Skodol Wilson, 1996; Kolanowski, 1995; Léger et al., 2000;
Monfort et al., 2000; Nijman et al., 1999; Raskind, 1999; Ryden & Feldt, 1992). Enfin,
certains auteurs rappellent l’importance de préserver la dignité et le sentiment de contrôle
de la personne atteinte de DTA. Le seul fait de leur donner des choix pendant les SH ou
Introduction générale 7
l’habillement pourrait contribuer à réduire le nombre de CA émis (Miller, 1997; Ryden &
Feldt, 1992).
Des facteurs environnementaux bien précis peuvent également avoir un impact sur
la manifestation de tels comportements. La température ambiante (Eriksson, 2000; Fisher
& Swingen, 1997), le bruit (Chou, Kaas, & Richie, 1996; Eriksson, 2000), l’éclairage
(Nijman et al., 1999), la couleur des murs (Eriksson, 2000) ainsi que les changements de
routine (Sillimann, Sternberg & Fretwell, 1988) sont autant de caractéristiques
environnementales pouvant contribuer à l’émergence des CA. La densité sociale (nombre
de résidents) et la densité spatiale (espace pour une personne) auraient également un
impact sur le comportement des personnes souffrant de DTA. L’augmentation de la
proximité physique dans un espace donné contribuerait effectivement à une plus grande
manifestation de CA (Morgan & Stewart, 1998), un espace trop restreint pourrait créer
une anxiété chez le patient ainsi qu’un inconfort dans ses interactions avec le soignant
(Collin et al., 1999).
Certaines études portant sur les moments les plus propices pour la manifestation
des CA indiquent qu’ils tendent à se manifester davantage durant le jour, plus
précisément en avant-midi (Hagen & Sayers, 1995; Patel & Hope, 1993; Primeau et al.,
2001). De plus, le point culminant de la manifestation des CA se situerait entre 8h00 et
1 lhOO, soit principalement lors des SH. Ylieff (2000) mentionne par ailleurs que ces
comportements surviendraient plus fréquemment lors des SH et lorsque le soignant
habillerait ou déshabillerait le patient. Néanmoins, certains auteurs démontrent que ces
comportements seraient plus fréquents vers la fin de l’après-midi et en début de soirée, un
Introduction générale 8
Afin de mieux comprendre les causes des CA, des chercheurs ont utilisé l’analyse
séquentielle pour étudier les séquences de comportements observées lors des interactions
entre les résidents et le personnel soignant. Burgio et ses collaborateurs (2000) ont mené
une recherche dans le but d’examiner le lien entre les comportements verbaux et
physiques des soignants qui précèdent et suivent les comportements d’agitation des
résidents. Les données recueillies montrent que les comportements verbaux et physiques
des intervenants augmenteraient la manifestation des comportements d’agitation chez les
résidents. Roth, Stevens, Burgio et Burgio (2002) se sont eux aussi intéressés aux
interactions entre les soignants et les résidents lors des SH. Ils concluent que les
consignes émises par le personnel sont reliées à un accroissement de l’agitation alors que
Introduction générale 9
les affirmations positives rendent les patients plus calmes et contribuent à prévenir et/ou à
réduire Γagitation (Burgio & Burgio, 2002). Enfin, l’analyse séquentielle permet de
distinguer précisément le comportement qui a une influence significative sur un autre
comportement. Les données recueillies à l’aide de cette méthode d’analyse permettent la
mise sur pied de programmes de formation spécifiques visant à améliorer la qualité des
interactions entre soignants et soignés, tout en réduisant la fréquence des CA lors de SH.
L’hypothèse de cette recherche est qu’il existerait une interdépendance entre les
comportements du personnel soignant et la manifestation des CA. Plusieurs auteurs
rapportent que l’émission des CA chez les personnes âgées institutionnalisées atteintes de
DTA survient davantage pendant les SH. S’il est bien connu que les CA ont un impact
majeur sur la qualité des soins prodigués, peu de recherches ont été réalisées en utilisant
Introduction générale 11
CHAPITRE II
Analyse séquentielle des comportements agressifs manifestés par les personnes âgées
institutionnalisées atteintes de démence de type Alzheimer probable lors des interactions
avec le personnel soignant lors des soins d’hygiène
Résumé
La présente étude vise à examiner les interactions verbales et physiques entre les
religieuse, qui présentent des comportements agressifs (CA) physiques et/ou verbaux
associés à la démence de type Alzheimer (DTA) lors des soins reliés à T hygiène (SH).
L’objectif est de vérifier s’il existe une relation entre les CA physiques ou verbaux
manifestés par les résidentes et les comportements émis précédemment par le personnel
soignant, soit le toucher et la parole. La méthode choisie pour la collecte des données est
du personnel soignant. Les analyses effectuées démontrent que les touchers et les
consignes reliés aux SH émis par les membres de l’équipe soignante influencent de façon
significative la manifestation des comportements agressifs (CA) chez ces individus. Ces
résultats amènent donc à se questionner sur le type d’approche utilisé pour la réalisation
des SH. Sachant que le nombre de personnes âgées augmentera de façon importante au
cours des prochaines années, les individus atteints de DTA requérant des SH seront aussi
plus nombreux dans les centres de soins de longue durée. Par conséquent, la façon
REMERCIEMENTS
Analyse séquentielle des comportements agressifs manifestés par les personnes âgées
doublera d’ici l’an 2021, se chiffrant à 600 000 canadiens. (Canadian Study of Health and
pathologies dont la plus fréquente et la plus connue est celle de type Alzheimer. La
fonctions exécutives tel que défini dans la quatrième édition du « Diagnostic and
[APA], 1994). Avec l’évolution de la démence, la personne qui en est atteinte vient à
Rovner, Steele, & Folstein, 1991; International Psychogeriatric Association [IPA], 2000;
Lopez, Becker, & Brenner, 1991; Lopez et al., 1996; Patel & Hope, 1993). Au niveau
être observés chez certains individus atteints d’une DTA (Algase & Beattie 1996; Cohen-
Mansfield, 1996; Cohen-Mansfield & Deutsch, 1996; Hamel et al., 1990; IPA, 2000;
Les CA peuvent se présenter sous forme physique, verbale ou, plus rarement,
sexuelle ou autodestructrice (Cohen-Mansfield & Deutsch, 1996). De plus, ils ont des
Mansfield, 1999; Fisher & Carstensen, 1990; Raskind, 1999). De plus, la présence de ces
point où ceux-ci doivent avoir recours à des ressources communautaires diverses (Léger
par ces patients n’en demeure pas moins dérangeante. Ce type de comportements est
les membres du personnel soignant (Kolanowski, 1995; Patel & Hope, 1993; Rapp et al.,
1992; Ryden & Feldt, 1992; Teres! et al., 1997; Teri, Larson, & Reifler, 1988). Ces
(Collin, Forget, & Gauthier, 1999; Hamel et al., 1990; Léger et al., 2000; Raskind, 1999).
Les conséquences négatives des CA des patients sur les membres du personnel
soignant sont d’autant plus graves qu'elles peuvent avoir un impact direct sur la qualité
des soins prodigués. En effet, les divers problèmes de santé mentale et physique causés
par les CA incitent ceux qui les subissent à éviter cette violence, et, par conséquent, le
Comportements agressifs et démence de type Alzheimer 18
patient lui-même. Les soins normalement attendus sont donc moins nombreux ou
effectués beaucoup plus rapidement (Cohen-Mansfield, 1999; Eastley & Mian, 1993;
Miller, 1997).
Yenner, & Miller, 1996; Cohen-Mansfield, 1986; Fisher & Swingen, 1997; Montait,
Hervy, & Féline, 2000). De ces CA, la plupart serait de nature verbale alors qu’un plus
faible pourcentage serait de nature physique (Hamel et al., 1990; Léger et al., 2000).
Malgré les conséquences et la fréquence des CA, les causes de leur manifestation
sont encore mal comprises. D’abord, et puisque la DTA est une maladie neurologique
Ammerman, & Sisson, 1994; Kolanowski, 1995; Patel & Hope, 1993) ainsi que par un
déficit dans la neurotransmission (Brown & Goodwin, 1986; IPA, 2000; Monfort, Hervy
& Féline, 2000; Roberge, 1996; Palmer, Stratmann, Procter, & Bowen, 1988; Patel &
Hope, 1993).
prémorbide (Cohen-Mansfield & Deutsch, 1996; Draper et al., 2000; Hamel et al., 1990;
IPA, 2000; Kolanowski, 1995; Patel & Hope, 1993), une pauvre qualité des relations
interpersonnelles, une humeur dépressive (Cohen-Mansfield & Wemer, 1998; Fisher &
Comportements agressifs et démence de type Alzheimer 19
Swingen, 1997) et des délires paranoïdes (Gormley, Rizwan, & Lovestone, 1998; Patel &
chez un patient.
Fisher & Swingen, 1997), le bruit (Chou, Kaas, & Richie, 1996), l’éclairage (Nijman, À
routine (Silliman, Sternberg, & Fretwell, 1988) comme étant des déclencheurs potentiels
d’agressivité.
Certains chercheurs se sont quant à eux intéressés aux contextes favorables à une
majorité des cas (Cohen-Mansfield & Deutsch, 1996; Jones, 1985; Primean et al., 2001),
lors de la réalisation des AVQ et ce, surtout lors de stimulations excessives pendant les
soins d’hygiène (SH) et lorsque la proximité physique du patient n’est pas respectée
(Birkett, 1997; Cohen-Mansfield, 1986; Fisher & Swingen, 1997; Hutchinson, Leger-
Krall, & Skodol Wilson, 1996; Léger et al., 2000; Moniert et al., 2000; Raskind, 1999;
Ryden & Feldt, 1992). Il s’avère donc possible de croire que la majorité des CA observés
dans les centres d’hébergement surviendraient lors des SH (Ballard, O’Brien, James, &
Swann, 2001; Miller, 1997; Monfort et al., 2000; Morriss, Rovner, & German, 1995).
Ylieff (2000) rapporte que ces comportements surviennent plus fréquemment lors des SH
comportements d’agitation par des analyses séquentielles des interactions entre les
Comportements agressifs et démence de type Alzheimer 20
ont démontré que les paroles et les gestes du personnel soignant dirigés vers le patient
(2002) ont quant à eux observé que les consignes émises par les membres du personnel
rendent les patients plus agités alors que les affirmations positives les calmeraient.
La présente étude se base elle aussi sur l’analyse séquentielle afin de déterminer
quels sont les paroles et les gestes des membres du personnel soignant qui sont les plus
susceptibles d’engendrer des CA chez les patients. L’hypothèse de cette recherche est que
les comportements émis par le personnel et la manifestation d’agressivité par les patients
sont interdépendants.
Méthode
Participantes
Onze participantes âgées de 76 à 99 ans (M= 86, É.-T. = 6,07). Elles sont toutes
résidentes d’une unité de soins de longue durée dans une communauté religieuse depuis
ans (M= 10,81, É.-T. = 3,28). Cette unité est un endroit spécialisé pour recevoir les
patientes présentant des troubles cognitifs. La capacité d'accueil de cette unité de soins est
patientes devaient présenter les trois caractéristiques suivantes : (1) avoir un diagnostic de
DTA du DSM-IV, (2) présenter des CA physiques et/ou de l’agitation verbale lors des
Comportements agressifs et démence de type Alzheimer 21
soins reliés à l’hygiène durant les deux semaines précédant le début de l’étude, selon le
personnel soignant de l’unité, et (3) résider dans !’établissement depuis au moins trois
mois. Le consentement écrit pour !’observation directe des participantes est donné par le
mandataire légal des patientes inaptes à consentir. Le personnel soignant observé dans
cette étude fournit aussi son consentement écrit (voir Annexe A).
Afin de dresser le profil des participantes, une brève évaluation cognitive est
Folstein, Folstein, & McHugh, 1975) a permis d’évaluer le fonctionnement cognitif des
bénéficiaires. Le résultat maximum est 30 et le seuil critique proposé par ses auteurs est
possédant moins de 7 ans de scolarité. Le résultat moyen des participantes est de 7,8, ce
qui indique une altération cognitive sévère. Les échelles suivantes ont été complétées
avec l’aide d’une infirmière auxiliaire possédant plusieurs années d’expérience auprès
des participantes à l’étude. Tout comme le résultat obtenu au MMSE, le résultat moyen
Hurwitz, & Helms, 1987; Hugues, Berg, & Danziger, 1982) indique que !’échantillon se
complété. Le résultat moyen de 15,3 révèle la présence de tels symptômes chez les
Alexopoulos, Abrams, Young, & Shamoian, 1988) est administrée afin d’évaluer la
& Bilodeau, 1988) montre que les participantes ne sont pas autonomes dans la réalisation
des AVQ.
Matériel
chaque participante. Celle utilisée pour les patientes indique pour chacune son âge, sa
soignant indique le poste occupé, la scolarité et le statut matrimonial (voir Annexe B).
que la cueillette de données s’effectue lors des observations. Ces ordinateurs sont de
petite taille (longueur =189 mm, largeur = 92 mm, profondeur = 35 mm). Ils sont légers
de transférer les données vers un ordinateur de bureau pour l’analyse des données
obtenues.
(T) et la variable « parole » (P), à la fois chez les bénéficiaires que chez le personnel
chacune des variables à l’étude. Chez les bénéficiaires, la variable T se présente par la
présence de geste agressif (GA), résistance physique (RP) ou par l’absence de toucher ou
autre toucher (AT). La P s’observe par la présence de cri (CR) ou d’écho Iahe (E),
d’injure (I) ou d’opposition verbale (OV) et par autre ou absence de parole (AP). Chez le
personnel soignant, la variable T est codifiée lorsqu’elle est reliée aux soins (TS), non
reliée aux soins (TNS) ou lors de l’absence de toucher (AT). Enfin, en ce qui concerne la
P, la consigne (C), la parole sociale (PS) ou l’absence de parole (AP) sont codifiées
lorsqu’elles se présentent.
délai de trois secondes était nécessaire avant d’appuyer sur la touche AP ou PA afin de
catégorie P et les comportements émis par le personnel soignant sont notés avant ceux
des bénéficiaires.
Procédure
chef de l’unité. Chaque participante devait posséder un diagnostic de DTA sans origine
ou la démence ischémique vasculaire ont été exclues de l'étude. Il devait aussi y avoir
Comportements agressifs et démence de type Alzheimer 24
manifestation des CA ou de Γagitation verbale de façon régulière lors des soins reliés à
l’étude compte tenu de l'impact possible de ces médicaments sur les comportements.
observés. Dans cette étape, chaque observateur se présente à l’unité de soins deux heures
par semaine pendant trois mois. Par la suite, une étude préliminaire est effectuée pendant
L’observation directe des comportements manifestés par les bénéficiaires lors des
interactions avec le personnel soignant pendant les soins suit cette étape et vise aussi un
l’entraînement doit être repris jusqu’à ce qu’il y ait une constance entre les observateurs.
La patiente et le personnel soignant sont observés à 30 reprises lors des SH, ce qui
15 heures, pour un total de 165 heures. Les observations s’échelonnent sur une période de
la pièce de façon à ce qu’il soit facile d’observer les interactions entre le personnel
soignant et la patiente sans nuire à leurs activités. De plus, tout contact physique ou
Comportements agressifs et démence de type Alzheimer 25
verbal avec la bénéficiaire et/ou le personnel soignant est évité. Chaque événement
correspondant aux variables étudiées est enregistré à l’aide d’un code spécifique.
Puisqu’il n’est pas possible d’enregistrer plus d’un comportement à la fois, l’observatrice
Si l’observatrice commet une erreur lors de l’enregistrement, elle prend note des
juges. Ainsi, 66 des 329 périodes d’observation ont été réalisées par deux assistantes de
recherche en respectant les même consignes et procédures que lors d’une observation
individuelle. Enfin, les observations sont interrompues lorsque les soins d’hygiène sont
exemple, si elle a activé la même touche de façon successive, elle devait effacer la
seconde donnée puisqu’une nouvelle touche doit être activée uniquement lorsqu’un
juges obtenu par deux observateurs pendant 63 périodes d’observation est de 95,1 %.
d’observation. De plus, l’entente inter-juges demeure assez stable tout au long de l’étude,
Résultats
observés, une analyse descriptive et séquentielle est effectuée à l’aide du logiciel « The
qu’un comportement cible est précédé d’un comportement critère et d’identifier si c’est
un membre du personnel ou une bénéficiaire qui émet ces comportements. Ceci permet
soignant et les bénéficiaires pendant les SH. Afin de connaître si les comportements des
bénéficiaires lors des SH sont influencés par ceux du personnel soignant, un khi-carré
et 2 présentent la répartition des fréquences observées ainsi que leur proportion pour
soignant en a émis 21 830 (81 %) tandis que 5 131 (19%) proviennent des bénéficiaires.
Parmi les 21 830 observés chez les soignants 57,0 % de ceux-ci sont des P et 43 % sont
des T. De la même manière, parmi les 5 131 comportements observés chez les
bénéficiaires 37,3 % sont des comportements physiques alors que 62,7 % sont verbaux.
Comportements agressifs et démence de type Alzheimer 27
personnel soignant a émis 4 679 AT (21,4%), 4 484 TS (20,5 %) ainsi que 232 TNS
(1,1%). Quant aux comportements produits par les bénéficiaires dans la catégorie P, il y
avait 33,6 % AP (n = 1 722), 16,1 % Iou OV (n = 824) et 13,0 % CRouE (n= 666).
des bénéficiaires sont surtout précédés des C émises par les soignants. Quant aux CR ou
E, ils sont davantage précédés par des TS. Afin de vérifier si les comportements des
bénéficiaires sont significativement dépendants de ceux émis par les soignants, un khi-
deux d’indépendance statistique est effectué. L’analyse révèle qu’il existe effectivement
Pearson = 521,813, dl = 25, p < .001). Puisque le test du/2 s’est avéré significatif, un V
de Cramer est effectué afin d’évaluer la force de la relation entre les comportements des
soignants et ceux des bénéficiaires. Cette analyse montre que la relation est faible (Vde
Cramer = .190).
Comportements agressifs et démence de type Alzheimer 28
Discussion
avaient une relation significative avec la manifestation des CA chez les personnes âgées
atteintes de DTA probable lors des interactions pendant les SH. Pour ce faire,
bénéficiaires soit : cri ou écholalie, injure ou opposition verbale, autre parole ou absence
de parole, geste agressif, résistance physique, autre toucher ou absence de toucher et par
le personnel soignant le toucher soin, toucher non relié aux soins ou absence de toucher,
Les résultats révèlent qu’une majorité des comportements émis lors des périodes
d’observation étaient présentés par les soignants. De ces comportements, les touchers
effectués par le personnel étaient plus souvent reliés aux SH prodigués, alors que les
comportements par rapport aux membres du personnel et que près de la moitié de ces
comportements se manifestent sur un mode agressif envers les soignants. Ces résultats
concordent avec ceux de Primeau et ses collaborateurs (2001) notant que le personnel
soignant est grandement à risque d’être la cible des CA émis par les bénéficiaires. Ces
données rejoignent aussi l’hypothèse suggérant que les CA sont très fréquents lors des
activités obligatoires qui nécessitent la collaboration des patients, par exemple pendant
les SH. Certains chercheurs spécifient que le principal facteur responsable de l’émission
Comportements agressifs et démence de type Alzheimer 29
des CA concerne les SH des parties génitales (Chou et al., 1996; Keene et al., 1999;
Morris et al., 1995). Dans la présente étude, la fréquence élevée de CA peut indiquer
qu’ils sont une réponse à l’intrusion de l’intimité de la personne démente. Lors des SH, le
personnel soignant devient par conséquent la cible de tels comportements. Enfin, Burgio
assistance de la part du personnel pour la réalisation des AVQ. Ces données permettent
de constater à quel point la réalisation des SH peut s’avérer une lourde tâche pour les
soignants qui oeuvrent auprès de cette clientèle ainsi qu’un élément souffrant pour les
Une autre hypothèse possible concernant l’émission des CA chez les personnes
chercheurs identifient le bruit, la température de la pièce, la couleur des murs ainsi que la
l’émission de CA (Ericksson, 2000; Patel & Hope, 1993). Ils affirment qu’un
environnement modifié afin de mieux répondre aux besoins de cette clientèle diminue
variables n’ont pas été observées de façon spécifique. Il était par contre possible de
membres du personnel auprès d’elle. De plus, lorsque les SH étaient prodigués dans un
espace réduit, il était possible de remarquer une augmentation de l’agitation et des CA.
Ces observations, même si elles sont qualitatives, concordent avec l’hypothèse suggérant
conceptualisation des unités de soins. Morgan et Stewart (1998) suggèrent en effet qu’un
espace plus grand contribue à réduire l’émission de CA chez les personnes atteintes de
DTA.
Bien que les patientes aient présenté une forte proportion de CA, plus de la moitié
des comportements émis par les patientes n’était pas de nature agressive (absence de
majorité des comportements verbaux n’étaient pas de nature agressive. Ces paroles
consistaient à échanger sur des sujets n’ayant pas rapport aux soins (la température, le
cette étude permettent de constater que certains comportements émis par les soignants
précèdent davantage l’émission des CA chez les bénéficiaires. Il est possible de constater
que les cris précédaient davantage leur refus de collaborer par la résistance physique, les
gestes agressifs, de l’opposition verbale ou des injures auprès des bénéficiaires. Il s’avère
probable que ces dernières soient mal tolérées et qu’elles déclenchent des réactions
négatives de la part des patientes. Dans certains cas, et en dépit de la demande explicite
de cesser les soins, il arrive que le personnel poursuit la tâche. De plus, il est possible que
les intervenantes utilisent un vocabulaire trop élaboré pour formuler les consignes et/ou
qu’elles parlent trop fort et/ou trop rapidement. Ainsi, les déficits cognitifs de ces
capacités d’inhibition chez les personnes démentes s’avèrent diminuées et il peut donc
arriver que les mots évoqués ne soient pas ceux que la bénéficiaire voulait réellement
Quant aux cris ou écholalie émis par les bénéficiaires, c’est d’abord les touchers
reliés aux soins qui sont observés comme antécédent le plus fréquent. Il est possible que
les touchers lors de soins d’hygiène amènent les patientes à s’exprimer par des cris ou des
bruits répétitifs car elles n’ont plus les capacités pour communiquer adéquatement pour
exprimer leurs besoins. Pour elles, le fait de crier ou d’émettre des sons répétitifs peut
de remarquer que lorsque le personnel soignant ne parle pas, les bénéficiaires ont
tendance à émettre davantage des cris ou de l’écholalie. Ces données peuvent indiquer
que les personnes atteintes de démence, sans capacité langagière, ont aussi besoin que les
celles qui sont incapables de communiquer. Enfin, Ledoux (1996) rapporte que la
mémoire affective des personnes atteintes de DTA demeure préservée jusqu’aux derniers
stades de la maladie. Ainsi, lorsque le personnel soignant prodigue des soins, le ton de la
voix et le choix des mots utilisés, la façon de les toucher, de les déplacer s’avèrent des
moyens d’entrer en relation avec elles qui peuvent influencer la réaction des personnes
collaborateurs (1990) qui rapportent que les consignes données à une personne souffrant
de démence risquent de faire émerger des réactions agressives. Ces données concordent
Comportements agressifs et démence de type Alzheimer 32
également avec celles obtenues par Burgio et ses collaborateurs (2000), indiquant que le
d’agitation chez une proportion significative de résidents. Il demeure donc possible que
les consignes soient perçues comme menaçantes, voire même agressantes par les
même si !’observation directe est reconnue comme étant une méthode efficace de collecte
la qualité de !’interaction.
Ensuite, l’environnement dans lequel les SH ont été prodigués est aussi un facteur
important à considérer. Les soins reliés à l’hygiène effectués à domicile par une personne
connue ne provoque pas nécessairement les mêmes comportements que lorsqu’ils sont
effectués dans un endroit moins familier par des personnes étrangères. Considérant que
les personnes atteintes de DTA souffrent d’abord d’amnésie antérograde, il est possible
qu’elles ne reconnaissent pas les membres du personnel d’une fois à l’autre. Il est alors
intéressant de tenir compte de la rotation du personnel dans l’équipe soignante, car plus
elle est élevée, plus il est difficile pour les résidentes de s’adapter à chaque intervenante.
Quant aux SH, ils ont été observés en bloc, c’est-à-dire que les comportements
n’étaient pas notés en fonction de chaque partie du corps. Une étude subséquente pourrait
significativement plus élevée dans une région du corps par rapport à une autre.
Comportements agressifs et démence de type Alzheimer 33
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Tableau 1.
Tableau 2
Répartition de lafréquence et de la proportion des comportements physiques et verbaux
émis par les bénéficiaires
Tableau 3
gf ¿fes coMTporfg/MgMf.s6 ׳/g^ ¿gMg/fc/mrg.s^ ׳rgggt^gj ׳jpar w» g0fMporfg/Mg»f ¿fw /?grjOMMg/
Geste agressif Résistance physique Autre/absence toucher Cri/Echolalie Injure/opposition verbale Autre/absence parole
Toucher soin 25 13,81 81 20,77 5 0,83 137 31,14 135 22,92 90 12,92
Absence toucher 2 1,10 1 0,26 125 20,67 46 10,45 55 9,34 123 17,65
Consigne 83 45,86 208 53,33 139 22,98 124 28,18 223 37,86 259 37,16
Absence parole 59 32,60 91 23,33 332 54,88 129 29,32 158 26,83 219 31,42
CHAPITRE III
CONCLUSION GENERALE
Conclusion générale 45
La DTA ne touche pas uniquement le malade lui-même, mais affecte aussi son
entourage, principalement les proches et les soignants. Les personnes atteintes de cette
maladie dégénérative peuvent manifester des symptômes comportementaux qui
alourdissent la tâche des gens qui leur prodiguent des soins.
De plus, les SH assistés semblent être des moments propices pour la manifestation
de CA. Enfin, plusieurs auteurs se sont intéressés aux CA et à l’agitation dans différents
contextes environnementaux, sans toutefois s’interroger sur les comportements qui
précèdent l’émission des CA. La connaissance de antécédents comportementaux,
provoquant des CA, pourrait contribuer à la mise en place de nouvelles méthodes
d’intervention et par conséquent, améliorer la qualité de vie de tous et offrir des soins
dans des conditions optimales.
Cette étude avait donc pour objectif d’étudier les interactions lors des SH entre les
soignants professionnels et les personnes âgées institutionnalisées atteintes de DTA.
Conclusion générale 46
Les résultats obtenus indiquent que près de la moitié des comportements émis par
les bénéficiaires se présentait sur un mode agressif physique ou verbal envers les
membres du personnel. Quant aux comportements du personnel soignant, presque la
moitié était spécifiquement reliés aux SH. Ils se présentaient sous forme de consignes
verbales ou de touchers directement reliés aux soins. Ceci implique qu’il serait opportun
que le personnel soignant reçoive une formation appropriée concernant l’approche reliée
aux SH afin de modifier leur façon de faire et d’optimiser les conditions dans lesquelles
ils sont prodigués.
Les résultats obtenus dans cette étude serviront à élargir la connaissance des
comportements antécédents des CA lors des SH et conduiront à une meilleure
compréhension des CA physiques et verbaux. Ces données pourront aussi aider à
développer de nouvelles méthodes d’intervention et à alléger la tâche des intervenants
auprès de cette clientèle. En 1999, à l’Hôpital Sainte-Anne-de-Bellevue au Québec, une
formation a été donnée au personnel soignant oeuvrant auprès de patients atteint de DTA
présentant des CA. Les résultats obtenus indiquaient une meilleure prise en charge des
Conclusion générale 48
CA, une diminution du nombre de jours d’absentéisme ainsi qu’une réduction des coûts
pour le système de santé (Gurekas & Dumas, 1999). Enfin, il est évident que ces
conclusions contribueront à améliorer la qualité des soins offerts et le confort des
résidents lors des SH.
Il apparaît que les CA émis par les personnes âgées atteintes de DTA lors des SH
représentent un réel fardeau pour les membres du personnel soignant. Considérant cette
réalité, approfondir les connaissances dans ce domaine demeure essentiel pour les
intervenants en gériatrie compte tenue de !’augmentation des cas de DTA avec le
vieillissement de la population. De plus, être en mesure d’identifier les comportements
antécédents des CA représente une amélioration dans !’application des techniques
d’intervention lors des SH. Évidemment, la fréquence de ces comportements accentue la
lourdeur de la tâche. Toutefois, au delà de la fréquence, il demeure essentiel de
comprendre pourquoi les CA se produisent afin de développer de nouvelles stratégies
d’intervention. Enfin, des recherches futures pourront permettre d’approfondir les
connaissances sur le sujet et par conséquent, d’améliorer la qualité des SH prodigués à
cette clientèle. Ces connaissances aideront aussi à améliorer la qualité de vie
professionnelle des intervenants.
49
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Sourial, R., McCusker, J., Cole, M., & Abrahamowicz, M. (2001). Agitation in demented
Teresi, J. A., Holmes, D., Dichter, E., Koren, M. J., Ramirez, M., & Fairchild, S. (1997).
Prevalence of behavior disorder and disturbance to family and staff in a sample of
adult day health care clients. The Gerontologist, 37, 629-639.
Teri, L., Larson, E., & Reifler, B. (1988). Behavioral disturbances in dementia of the
Alzheimer’s type. Journal ofthe American Geriatrics Society, 36, 1-6.
Touchon, J., & Portet, F. (2000). Guide pratique de la maladie d’Alzheimer. Paris,
France : MMI éditions, Groupe Masson.
Yurick, A., Burgio, L, & Patón, S. M. (1995). Assessing disruptive behaviors of nursing
home residents: Use of microcomputer technology to promote objectivity in planning
nursing interventions. Journal of Gerontological Nursing, 21, 29-34.
ANNEXE A
FORMULAIRE DE CONSENTEMENT
1. Objectif du projet
La présente étude a pour but de déterminer s’il existe une interdépendance entre le
comportement physique ou verbal perturbateur émis par une personne âgée souffrant de
démence et le comportement physique ou verbal du personnel soignant lors des soins
reliés à l’hygiène.
2. Nature de la participation
Avant le début de l’étude chaque participante aura une évaluation par une
neuropsychologue. Les questionnaires utilisés sont le Modified Mini-Mental State
Examination, le Système de mesure de l’autonomie fonctionnelle, le Behavioral
pathology in Alzheimer ’s Disease Rating Scale, le Cornell Scale for Depression in
Dementia et l’Inventaire d’agitation de Cohen-Mansfield. Cette évaluation durera deux
heures et sera divisée en deux séances afin d’éviter la fatigue de la participante. Au cours
de cette étude, chaque participante sera observée de façon la plus discrète possible
pendant un total de 18 heures lors des soins reliés à l’hygiène. Les observations auront
lieu du lundi au vendredi de 9h à 1 lh. C’est au moyen d’un ordinateur de main Psion
Workabout que la cueillette d’information sera effectuée.
Initiales de la participante
60
4. Inconvénients
Il n’y a aucun risque associé à la participation à cette recherche, sinon provoquer des
réactions émotives chez certaines participantes liées à notre présence dans leur
environnement. Si cela survenait, l’observateur prendra les dispositions nécessaires pour
rassurer la participante. Si l’adaptation devait ne pas se faire, la démarche d’observation
cesserait.
5. Confidentialité
Toute information obtenue au cours de cette étude sera traitée de façon strictement
confidentielle. L’identité de la participante ne sera pas révélée en dehors de l’équipe de
recherche et de l’équipe soignante. Pour le traitement des données recueillies, le nom de
la participante sera remplacé par un code numérique de manière à ce qu’il soit dorénavant
impossible de l’identifier directement. Évidemment, aucune donnée nominative ne fera
l’objet d’une publication quelconque. Les données recueillies seront détruites dès qu’elles
ne s’avéreront plus utiles.
6. Retrait de la participation
Nous vous assurons que vous pourrez retirer votre consentement à l’étude à tout moment
sans avoir à fournir de raisons et cela sans aucun préjudice.
Nous répondrons à toutes les questions que vous poserez à propos de la participation à
cette étude. Vous pourrez d’ailleurs rejoindre le professeur responsable du projet,
monsieur Jean Vézina Ph.D. ainsi que l’assistante responsable du projet, Micheline
Bradette, au laboratoire de psychogérontologie de !’Université Laval, au numéro de
téléphone suivant : (418) 656-2131 poste 4747.
FORMULAIRE DE CONSENTEMENT
1. Objectif du projet
La présente étude a pour but de déterminer s’il existe une interdépendance entre le
comportement physique ou verbal perturbateur émis par une personne âgée soutirant de
démence et le comportement physique ou verbal du personnel soignant lors des soins
reliés à l’hygiène.
2. Nature de la participation
Au cours de cette étude, le personnel soignant sera observé de façon la plus discrète
possible lors des soins reliés à l’hygiène des religieuses participantes. Les observations
auront heu du lundi au vendredi de 9h à 1 lh- C’est au moyen d’un ordinateur de main
Psion Workabout que la cueillette d’informations sera effectuée.
Initiales de la participante
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Nous répondrons à toutes les questions que vous poserez à propos de la participation à
cette étude. Vous pourrez d’ailleurs rejoindre le professeur responsable du projet,
monsieur Jean Vézina Ph.D. ainsi que l’assistante responsable du projet, Micheline
Bradette, au laboratoire de psychogérontologie à !’Université Laval, au numéro de
téléphone suivant : (418) 656-2131 poste 4747.
Initiales de la participante
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Date du DX :________________________
Nom :______________________________
Adresse :__________________________________
Numéro de téléphone :
Nom de l’évaluateur
Date de l’évaluation
fiche signaletique des membres du personnel soignant
Adresse
ANNEXE C
DÉFINITIONS OPÉRATIONNELLES
PERSONNEL SOIGNANT
BÉNÉFICIAIRE
Opposition verbale
Exprimer verbalement et explicitement son refus de collaborer (ex : dire non, arrêter, je
veux partir). Exclus les cris.