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MICHELINE BRADETTE

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ANALYSE SÉQUENTIELLE DES COMPORTEMENTS AGRESSIFS MANIFESTÉS


PAR DES PERSONNES ÂGÉES INSTITUTIONNALISÉES ATTEINTES DE DÉMENCE
DE TYPE ALZHEIMER PROBABLE LORS
DES INTERACTIONS AVEC LE PERSONNEL SOIGNANT PENDANT
LES SOINS RELIÉS À L’HYGIÈNE

Mémoire présenté
à la Faculté des études supérieures de EUniversité Laval
dans le cadre du programme de maîtrise en psychologie
pour l’obtention du grade de Maître en psychologie (M.Ps.)

FACULTÉ DES SCIENCES SOCIALES


UNIVERSITÉ LAVAL
QUÉBEC

Août 2004

© Micheline Bradette, 2004


II

RÉSUMÉ

La présente étude vise à examiner les interactions verbales et physiques entre les
soignants et des femmes âgées institutionnalisées, membres d’une congrégation
religieuse, qui présentent des comportements agressifs (CA) physiques et/ou verbaux
associés à une démence de type Alzheimer (DTA) lors des soins reliés à l’hygiène (SH).
L’objectif est de vérifier s’il existe une relation entre les CA physiques ou verbaux
manifestés par les bénéficiaires et les comportements émis précédemment par le
personnel soignant. La méthode choisie pour la collecte de données est l’observation
directe non participante de onze personnes âgées de 76 à 99 ans présentant un diagnostic
de trouble de mémoire ou de DTA probable et de 29 membres du personnel soignant. Les
analyses effectuées démontrent que les touchers et les consignes reliés aux SH émis par
les membres de l’équipe soignante influençaient de façon significative la manifestation
de CA chez ces individus. Ces résultats incitent donc à se questionner sur le type
d’approche utilisé pour la réalisation des SH. Sachant que le nombre de personnes âgées
augmentera de façon importante au cours des prochaines années, les individus atteints de
DTA requérant des SH seront aussi plus nombreux dans les centres de soins de longue
durée. Or, les méthodes d’intervention pour effectuer les SH méritent d’être révisées afin
de réduire la manifestation de CA.
Ill

AVANT-PROPOS

La réalisation de ce mémoire a été une aventure parfois bien difficile mais très
enrichissante à tous points de vue, où l’aboutissement final de ce travail a été une
récompense des plus satisfaisantes. Plusieurs personnes ont collaboré à cette réalisation et
je tiens à les remercier sincèrement.

Tout d’abord, je remercie mon directeur de recherche, M. Jean Vézina, Ph.D. pour
son excellente supervision, ses judicieux conseils et son soutien constant à toutes les
phases de cette recherche. Grâce à lui, j’ai pu réaliser un projet qui me passionnait depuis
longtemps.

Je tiens aussi à remercier spécialement Sœur Denise Marcoux, Supérieure


Générale, Soeur Yolande Bonner, Supérieure Provinciale, Soeur Anita Lepage,
Supérieure répondante ainsi que Soeur Claudette Corriveau, coordonnatrice des soins
d’assistance, qui ont accepté de m’accueillir à la Maison Généralice pour effectuer ma
recherche. Vous m’avez permis d’approfondir une problématique dans un climat
chaleureux et auprès d’une clientèle qui me tient à cœur.

J’adresse aussi un merci bien spécial à Gisèle Coulombe, chef d’unité, et à tous
les membres du personnel du 41eme P.N.D. qui m’ont accueillie et encouragée dans cette
démarche. Sans votre participation, cette recherche n’aurait pu être effectuée. Votre
dévouement auprès des religieuses, votre flexibilité et votre précieuse collaboration ont
été grandement appréciés.

Je désire également remercier mon équipe de recherche, Marie-Ève, Maryse et


Marie-Christine, pour leur dévouement et leur grande disponibilité. Vous avez été
merveilleuses à tous les niveaux. Je remercie aussi Jonathan et Christian pour leur
support et leur aide technique et statistique, ainsi que Shirley pour l’évaluation
neuropsychologique des participantes.
rv

Je tiens aussi à offrir des remerciements bien spéciaux à Bastien Quellet, un ami
sincère et généreux. Bastien, ta présence, ton support et ta disponibilité tout au long de
ces sept années d’études m’ont permis d’atteindre mon objectif. Sache que ton amitié est
un grand cadeau pour moi. Je tiens aussi à remercier Marie Eve Roussel, pour son aide
dans les statistiques et dans la présentation des résultats.

Finalement je désire exprimer toute ma gratitude et ma reconnaissance à mon


conjoint Guy et à mon fils Jean-Simon pour leur soutien, leur encouragement constant et
leur grande compréhension tout au long de ce cheminement. Sans ce support, je n’aurais
pu atteindre la fin de ce projet. Sachez que vous êtes des personnes exceptionnelles et
précieuses que j’aime profondément.

Évidemment, à tous ceux et celles qui ont collaboré de près ou de loin à l’atteinte
de cet objectif, je vous exprime ma plus profonde reconnaissance.
V

TABLE DES MATIÈRES

RÉSUMÉ II
AVANT-PROPOS m
TABLE DES MATIÈRES V
LISTE DES ANNEXES VI
CHAPITRE I INTRODUCTION GÉNÉRALE
CHAPITRE Π ANALYSE SEQUENTIELLE DES COMPORTEMENTS
AGRESSIFS MANIFESTES PAR LES PERSONNES AGEES
INSTITUTIONNALISEES ATTEINTE DE DEMENCE LORS
DES INTERACTIONS AVEC LE PERSONNEL SOIGNANT
PENDANT LES SOINS D’HYGIENE (ARTICLE)
RESUME .... _____ ____ _____________ _____________ ______ _________ 14
REMERCIEMENTS ...................................... 15
INTRODUCTION ___________________ 16
METHODE _______ 20
Participantes __ 20
Matériel ______ 22
Procédure ......... 23
RÉSULTATS ________________ 26
DISCUSSION ____ 28
RÉFÉRENCES ........................... 33
Tableau 1 ....................................... ............. ..... ............ ....................................... 41
Tableau 2 ___ 42
Tableau 3 43
CHAPITRE ΠΙ CONCLUSION GÉNÉRALE
RÉFÉRENCES (INTRODUCTION ET CONCLUSION) 49
ANNEXES ......... .......................... 59
VI

LISTE DES ANNEXES

ANNEXEA FORMULAIRES DE CONSENTEMENT ................................. 59

ANNEXE B FICHES SIGNALETIQUES .......... ......... ........... ........ ................ 65

ANNEXE C DEFINITIONS OPERATIONNELLES ............ ..... ........ ............ 67


CHAPITRE I

INTRODUCTION GÉNÉRALE
Introduction générale 1

Analyse séquentielle des comportements agressifs manifestés par des personnes


âgées institutionnalisées atteintes de démence de type Alzheimer probable lors des
interactions avec le personnel soignant pendant les soins reliés à l’hygiène

Au Canada, 8 % des personnes âgées de 65 ans et plus soufflent de démence, ce


qui représente plus de 252 000 individus. Avec le vieillissement de la population, ce
nombre devrait franchir les 592 000 en 2021 et s’élever à 778 000 dans moins de trente
ans, selon les estimations du Canadian Study of Health and Aging Working Group
(1994).

Présentement, les coûts annuels reliés à la démence au Canada, incluant les


services dispensés relativement au diagnostic, au traitement ainsi qu’à la recherche, sont
estimés à 3,9 milliards de dollars (Ostbye & Crosse, 1994). La démence est caractérisée
par des déficits cognitifs multiples, globaux, progressifs et généralement irréversibles qui
different selon l’évolution et le type de démence. Or, parmi les démences, celle de type
Alzheimer (DTA) s’avère la plus fréquente. Dans ce cas, les déficits incluent une
altération de la mémoire et au moins une autre perturbation cognitive telle l’aphasie,
l’apraxie, l’agnosie ou une perturbation du jugement et des fonctions exécutives. Ils sont
à l’origine d’une altération significative du fonctionnement et représentent un déclin
significatif par rapport au niveau de fonctionnement antérieur (American Psychiatrie
Association [APA], 1994).

D’autres symptômes reliés à la DTA ont été identifiés, dont ceux de nature
psychologique se présentant par exemple sous forme d’humeur dépressive (International
Psychogeriatric Association [IPA], 2000; Lopez et al., 1996), d’anxiété, d’insomnie, de
délires (Chemerinski et al., 1998; Deutsch, Bylsma, Rovner, Steele, & Polstern, 1991;
IPA, 2000; Lopez, Becker, & Brenner; 1991; Patel & Hope, 1993) et d’hallucinations
(Ballard, O’Brien, James, Mynt et al., 2001; IPA, 2000; Lopez et al., 1991; Patel & Hope,
1993). En plus des déficits cognitifs et des symptômes d’ordre psychologique, il est
fréquent de retrouver des manifestations comportementales inadaptées telles que
Introduction générale 2

l’errance (Algase & Beattie, 1996; IPA, 2000), la désinhibition (IPA, 2000), l’agitation
(Cohen-Mansfield, 1996; IPA, 2000; Rapp, Flint, Hermann, & Proulx, 1992) ainsi que les
comportements agressifs (CA) (Cohen-Mansfield & Deutsch, 1996; Hamel et al., 1990;
IPA, 2000).

De ces désordres comportementaux, les CA sont observés chez un grand nombre


de personnes souffrant de DTA (Aarsland, Cummings, Yenner, & Müller, 1996; Hamel et
al., 1990; Zaudig, 1996) et ils sont les plus problématiques pour l’entourage de ces
patients (Fisher & Swingen, 1997; Patel & Hopé, 1993; Raskind, 1999). Les CA sont
généralement définis comme des actions observables jugées hostiles. Ils ne sont pas
accidentels et peuvent être dirigés vers un objet, vers autrui ou soi-même (Giancola &
Zeichner, 1993; Kolanowski, 1995; Patel & Hope, 1993). Les CA peuvent être divisés en
quatre catégories : (1) physiques, (2) verbaux, (3) sexuels et (4) autodestructeurs (Cohen-
Mansfield & Deutsch, 1996).

La proportion de CA serait plus élevée en établissements de soins de longue durée


qu’en communauté (Cohen-Mansfield & Deutsch, 1996), variant de 1 % à 47 % en
communauté et de 8 % à 91 % en établissements (Aarsland et al., 1996; Cohen-
Mansfield, 1986; Fisher & Swingen, 1997; Monfort, Hervy, & Féline, 2000). Ces
variations dans les fréquences observées s’expliquent en partie par le manque de
consensus dans les définitions des CA par !’utilisation d’outils d’évaluation hétérogènes
(Fisher & Swingen, 1997; Patel & Hope, 1993) ainsi que par la variation des définitions
opérationnelles utilisées pour décrire les comportements perturbateurs (Fisher &
Swingen, 1997; Kolanowski, 1995). La sélection et la séquence des comportements à
l’étude, le contexte environnemental et les multiples sources d’information servant à
identifier les CA peuvent aussi expliquer ces écarts (Giancola & Zeichner, 1993).

Les CA sont non seulement fréquents, mais ils ont un impact sur la santé des
soignants et sur la qualité des soins prodigués aux patients (Burgio & Bourgeois, 1992;
Chemerinski et al., 1998; Cohen-Mansfield, 1999; Dicaire, Pelletier, Durand, Dubé, &
Lepage, 1999; Draper et al., 2000; Eastley & Mian, 1993; Keene et al., 1999). Or, c’est la
Introduction générale 3

présence de CA et non la détérioration des fonctions cognitives qui motive généralement


les proches de la personne atteinte de DTA à entamer les démarches pour son admission
dans un établissement de soins (Cohen-Mansfield, 1999; Cohen-Mansfield & Werner,
1998; Eastley & Mian, 1993; Fisher & Carstensen, 1990; Raskind, 1999). Des études
démontrent effectivement que 50 % des aidants naturels s’occupant d’une personne
atteinte de démence présentant des CA, souffrent de symptômes psychiatriques pendant
cette période (Léger et aL, 2002; Patterson et al., 1999).

Une fois en centre d’hébergement, les CA émis par ces patients demeurent
l’élément le plus problématique pour le personnel soignant (Chemerinski et al., 1998;
Cohen-Mansfield, 1999; Dicaire et al., 1999; Fisher & Swingen, 1997; Keene et al.,
1999; Patel & Hope, 1993; Raskind, 1999). En effet, 65 % des soignants professionnels
seraient la cible des CA (Cohen-Mansfield & Deutsh, 1996; Jones, 1985; Primeau et al.,
2001). Ces comportements occasionnent, notamment chez le personnel soignant, de la
détresse, de l’anxiété, de la frustration, de l’agressivité, de l’impuissance, des symptômes
somatiques, de la tristesse et de la peur (Ballard, O’Brien, James, & Swann, 2001; Collin,
Forget, & Gauthier, 1999; IPA, 2000; Keene et al., 1999; Kolanowski, 1995; Landreville,
Vézina, & Gosselin, 2000; Patel & Hope 1993; Rapp et al., 1992; Ryden & Feldt, 1992;
Sourial et al., 2001; Teresi et al., 1997; Teri, Larson, & Reifler, 1988; Yurick, Burgio &
Patón, 1995). Concrètement, de telles conséquences s’observeraient par une
augmentation du taux d’absentéisme au travail (Collin et al., 1999; Raskind, 1999) et un
changement fréquent du personnel soignant (Feldt & Ryden, 1992). De plus, ces
comportements peuvent représenter un danger physique réel. Les CA émis par les
résidents sont à l’origine de 22 % des rapports d’accidents au travail et de 14 % des
blessures (Carmel & Hunter, 1989; Malone, Thompson, & Goodwin, 1993). Les CA ont
également un impact sur la relation soignant/soigné en affectant négativement l’attitude
de l’équipe soignante, pouvant même conduire à un évitement de ces patients, ce qui
limite la qualité des soins prodigués (Cohen-Mansfield, 1999; Eastley & Mian, 1993;
Miller, 1997).
Introduction générale 4

Origine des comportements agressifs (CA) dans la démence de type Alzheimer


Les facteurs contribuant à la manifestation de CA chez les personnes souffrant de
DTA peuvent être regroupés en trois catégories : (1) neurobiologiques, (2) psychosociaux
et (3) environnementaux.

Facteurs neurobiologiques. La DTA est une maladie neurologique dégénérative


atteignant principalement les aires corticales associatives. Au plan neurobiologique, une
augmentation de plaques séniles et d’enchevêtrements neurofribrillaires entraînent des
dégénérescences et pertes neuronales, causant ainsi une atrophie corticale (Duyckaerts et
al., 1996; IPA, 2000; Touchon & Portet, 2000). Ces anomalies provoquent une
détérioration cognitive pouvant expliquer T apparition de comportements perturbateurs
(Beck et al., 1998; Cohen-Mansfield & Wemer, 1998; IPA, 2000; Raskind, 1999). Les
structures davantage impliquées dans T apparition des CA seraient les lobes frontaux
(Hersen, Ammerman, & Sisson, 1994; IPA, 2000; Ni) man et al., 1999), temporaux (IPA,
200) et le système limbique (Eichelmann, 1987; Hersen et al., 1994). Certaines lésions au
niveau des lobes frontaux peuvent occasionner des modifications des traits de
personnalité, une désinhibition et une augmentation de T émission de CA (Giancola &
Zeichner, 1993; IPA, 2000; Kolanowski, 1995; Patel & Hope, 1993). Pourtant, il ne
semble pas y avoir de relation causale entre une lésion précise et la présence de CA,
puisque tous les patients ayant ce type d’atteinte ne présentent pas nécessairement ces
comportements.

En plus des anomalies cérébrales, un déficit au niveau de la neurotransmission


pourrait expliquer certains CA chez les patients atteints de la DTA (Brown & Goodwin,
1986; IPA, 2000; Patel & Hope, 1993). Les systèmes GABAergique, noradrénergique et
sérotoninergique sont connus comme étant impliqués dans la manifestation de
comportements agressifs (Roberge, 1996). Plusieurs auteurs rapportent qu’un déficit en
sérotonine (5-HT) au niveau cortical pourrait être une des causes de la manifestation de
CA (Giancola & Zeichner, 1993; IPA, 2000; Kolanowski, 1995; Palmer, Stratmann,
Procter, & Bowen, 1988; Patel & Hope, 1993). Une hypothèse au niveau d’un déficit
Introduction générale 5

cholinergique dans les régions corticales et limbiques pourrait aussi expliquer la


manifestation d’impulsivité et de comportements agressifs chez ces patients (Monfort,
Hervy, & Féline, 2000).

Une médication agissant sur la neuro transmission du système nerveux peut


contribuer à réduire l’émission des CA. Afin de pallier à un déficit en cathécholamines
!’utilisation d’un antidépresseur, telle la trazodone serait efficace dans le contrôle des CA
chez certains patients souffrant de DTA (Patel & Hope, 1993). Notons que certains
neuroleptiques, comme la rispéridone ou l’halopéridol sont aussi fréquemment utilisés et
semblent efficaces. Toutefois, ces derniers peuvent entraîner des effets secondaires
majeurs tels des symptômes extrapyramidaux et anticholinergiques (Mailly, 1998;
Roberge, 1996). Les médicaments non neuroleptiques, comme les benzodiazépines, sont
également utilisées pour contrôler les CA chez les gens atteints d’un syndrome démentiel.
Cependant, la prudence est de mise car même prescrites à dose modérée, elles pourraient
augmenter la désinhibition (Mailley, 1998; Roberge, 1996), l’impulsivité et provoquer
l’apparition de CA (Eichelmann, 1987). De plus, la galantamine, inhibiteur de
l’acéthylebolinesthérase et modulateur des récepteurs nicotiniques, semble montrer un
effet positif sur les troubles comportementaux des patients souffrant de DTA (Orgonozo,
Bourrin, & Tessier, 2001). Enfin, même si ces molécules contribuent à réduire les CA,
l’efficacité observée n’est que partielle.

Fadeurs psychosociaux. Les CA peuvent également résulter de différents


facteurs psychologiques et psychosociaux. D’abord, ces comportements apparaissent plus
fréquemment si la personne atteinte de DTA avait un style de personnalité prémorbide
caractérisée par des traits agressifs (Cohen-Mansfield & Deutsch, 1996; Draper et al.,
2000; Hamel et al., 1990; IPA, 2000; Kolanowski, 1995; Patel & Hope, 1993). Une autre
explication possible est que la manifestation de CA dépendrait du niveau de sévérité de
l’atteinte cognitive (Burgio et al, 1994; Cohen-Mansfield & Deutsch, 1996; Cohen-
Mansfield, Werner, Marx, & Freedman, 1991; Giancola & Zeichner, 1993; Raskind,
1999), plus les déficits cognitifs seraient importants, plus les comportements difficiles
chez ces individus seraient fréquents (Cariaga, Burgio, Flynn, & Martin, 1991). Certains
Introduction générale 6

états émotionnels comme l’anxiété et la dépression peuvent aussi provoquer des


symptômes comportementaux problématiques (Cohen-Mansfield, 1995; Cohen-
Mansfield & Werner, 1998; Fisher & Swingen, 1997). Les cris et les autres formes
d’agitation verbale sont corrélés positivement avec le seuil de perception de la douleur et
certains troubles du sommeil (Cohen-Mansfield, 1995). Enfin, la présence de délires
paranoïdes augmente la probabilité que l’approche du soignant soit interprétée comme
une menace (Gormley, Rizwan, & Lovestone, 1998; Patel & Hope, 1993).

Par ailleurs, certains auteurs assument qu’une pauvre qualité des relations
interpersonnelles serait l'un des principaux déterminants de la manifestation des CA
(Cohen-Mansfield & Werner 1998). Ici, la détérioration des habiletés à communiquer,
comme une difficulté à exprimer ses besoins ainsi que les réactions reliées à l’attitude de
l’entourage pourraient aussi favoriser l’apparition de CA (Ballard, O’Brien, James, Mynt
et al., 2001; Cohen-Mansfield, 1986; Draper et al., 2000; Monfort et al., 2000; Patel &
Hope, 1993). Outre ces difficultés, la baisse de l’autonomie au niveau de l’hygiène
deviendrait une source majeure d’irritabilité et risquerait de provoquer des réactions
agressives chez la personne souffrant de DTA (Cohen-Mansfield & Werner, 1992;
Giancola & Zeichner, 1993). La fréquence plus élevée des CA lors des soins d’hygiène
(SH) pourraient traduire une réponse à l’intrusion dans l’intimité de la personne souffrant
de DTA (Birkett, 1997; Bridges-Parlet, Knopman, & Thompson, 1994; Cohen-Mansfield,
1995; Collin et al., 1999; Miller, 1997; Ryden, Bossenmaier, & McLachlan, 1991),
d’autant plus qu’il est fréquent qu’en établissement, ces soins soient prodigués par plus
d’un soignants (Beck et al., 1998). Ceci pourrait donc être attribué à une sur-stimulation
(Cohen-Mansfield et al., 1991; Fisher & Swingen, 1997; Kolanowski, 1995; Lawlor,1996;
Nijman et al., 1999, Patel & Hope, 1993), telles les consignes données par le personnel
lorsqu’il tente d’engager le patient dans les activités de la vie quotidienne (AVQ),
particulièrement lors des SH et l’habillement (Birkett, 1997; Cohen-Mandsfield, 1986;
Hutchinson, Leger-Krall, & Skodol Wilson, 1996; Kolanowski, 1995; Léger et al., 2000;
Monfort et al., 2000; Nijman et al., 1999; Raskind, 1999; Ryden & Feldt, 1992). Enfin,
certains auteurs rappellent l’importance de préserver la dignité et le sentiment de contrôle
de la personne atteinte de DTA. Le seul fait de leur donner des choix pendant les SH ou
Introduction générale 7

l’habillement pourrait contribuer à réduire le nombre de CA émis (Miller, 1997; Ryden &
Feldt, 1992).

Facteurs environnementaux. Lors des premiers stades de la DTA, les


changements d’environnements peuvent aussi entraîner une réaction psychologique reliée
à des difficultés d’adaptation. Une mauvaise perception des stimuli peut conduire à une
mauvaise interprétation de !’environnement, et précipiter l’émission de CA (Fisher &
Swingen, 1997; Monfort et al., 2000; Nijman et al., 1999; Raskind, 1999; Patel & Hope,
1993).

Des facteurs environnementaux bien précis peuvent également avoir un impact sur
la manifestation de tels comportements. La température ambiante (Eriksson, 2000; Fisher
& Swingen, 1997), le bruit (Chou, Kaas, & Richie, 1996; Eriksson, 2000), l’éclairage
(Nijman et al., 1999), la couleur des murs (Eriksson, 2000) ainsi que les changements de
routine (Sillimann, Sternberg & Fretwell, 1988) sont autant de caractéristiques
environnementales pouvant contribuer à l’émergence des CA. La densité sociale (nombre
de résidents) et la densité spatiale (espace pour une personne) auraient également un
impact sur le comportement des personnes souffrant de DTA. L’augmentation de la
proximité physique dans un espace donné contribuerait effectivement à une plus grande
manifestation de CA (Morgan & Stewart, 1998), un espace trop restreint pourrait créer
une anxiété chez le patient ainsi qu’un inconfort dans ses interactions avec le soignant
(Collin et al., 1999).

Certaines études portant sur les moments les plus propices pour la manifestation
des CA indiquent qu’ils tendent à se manifester davantage durant le jour, plus
précisément en avant-midi (Hagen & Sayers, 1995; Patel & Hope, 1993; Primeau et al.,
2001). De plus, le point culminant de la manifestation des CA se situerait entre 8h00 et
1 lhOO, soit principalement lors des SH. Ylieff (2000) mentionne par ailleurs que ces
comportements surviendraient plus fréquemment lors des SH et lorsque le soignant
habillerait ou déshabillerait le patient. Néanmoins, certains auteurs démontrent que ces
comportements seraient plus fréquents vers la fin de l’après-midi et en début de soirée, un
Introduction générale 8

phénomène nommé « syndrome crépusculaire » et qui repose sur Γ hypothèse que la


tombée du jour provoquerait des changements comportementaux (Evans, 1987;
Gallagher-Thompson, Brooks, Bitwise, & Leader, 1992; Little, Molchan, Cantillo η, &
Sunderland, 1995; Malone et al., 1993). Enfin, les CA seraient plus fréquents dans la
chambre du bénéficiaire, lors des AVQ accompagnées (Primeau et al, 2001) et lorsque le
personnel prodigue les SH des parties génitales (Ballard, O’Brien, James, & Swann,
2001; Keene et al, 1999; Miller, 1997; Monfort et al, 2000; Moriss, Rovner, & German,
1995).

Séquence des comportements agressifs (CA)


Différentes recherches ont tenté d’identifier les comportements émis par la
personne souffrant de DTA, mais peu se sont intéressées au style d’interaction entre
celle-ci et le personnel soignant dans un contexte précis (Burgio et al, 2000; Teresi et al,
1997). Pourtant, les gens atteints de DTA sont susceptibles de réagir aux antécédents
comportementaux durant les activités de SH (Kolanowski, 1995). Tel que mentionné
précédemment, les consignes et les demandes émises par le personnel lors des SH sont
donc susceptibles d’initier des réactions agressives chez le patient (Hamel et al, 1990;
Léger et al, 2000; Nijman et al, 1999). Ryden et Feldt (1992) indiquent que 72 % des
CA sont précédés par une action émise par un membre du personnel soignant.

Afin de mieux comprendre les causes des CA, des chercheurs ont utilisé l’analyse
séquentielle pour étudier les séquences de comportements observées lors des interactions
entre les résidents et le personnel soignant. Burgio et ses collaborateurs (2000) ont mené
une recherche dans le but d’examiner le lien entre les comportements verbaux et
physiques des soignants qui précèdent et suivent les comportements d’agitation des
résidents. Les données recueillies montrent que les comportements verbaux et physiques
des intervenants augmenteraient la manifestation des comportements d’agitation chez les
résidents. Roth, Stevens, Burgio et Burgio (2002) se sont eux aussi intéressés aux
interactions entre les soignants et les résidents lors des SH. Ils concluent que les
consignes émises par le personnel sont reliées à un accroissement de l’agitation alors que
Introduction générale 9

les affirmations positives rendent les patients plus calmes et contribuent à prévenir et/ou à
réduire Γagitation (Burgio & Burgio, 2002). Enfin, l’analyse séquentielle permet de
distinguer précisément le comportement qui a une influence significative sur un autre
comportement. Les données recueillies à l’aide de cette méthode d’analyse permettent la
mise sur pied de programmes de formation spécifiques visant à améliorer la qualité des
interactions entre soignants et soignés, tout en réduisant la fréquence des CA lors de SH.

Il semble qu’un changement dans !’intervention des soignants suite à une


formation puisse effectivement permettre une diminution de 50 % des CA, une baisse de
la culpabilité ressentie par le personnel lors des soins ainsi qu’une augmentation de leur
motivation (Hagen & Sayers, 1995). Considérant l’impact majeur des CA sur la personne
atteinte de DTA (Patterson et al., 1999), sur les soignants (Cohen-Mansfield, 1995;
Miller, 1997) et donc sur la qualité des soins prodigués, plusieurs auteurs sont d’avis de
poursuivre les recherches afin d’approfondir les connaissances par rapport aux
déclencheurs des CA, en mettant l’emphase sur le développement de nouvelles méthodes
d’intervention (Finkel, Costa e Silva, Cohen, Miller, & Sartorius, 1997; Rapp et al.,
1992).

Méthodes d’évaluation et de collecte des données


Il existe plusieurs méthodes pour effectuer une collecte de données fiées aux CA :
les auto-évaluations, les questionnaires, les mesures psychophysiologiques et
!’observation systématique. Cette dernière est connue aussi sous le nom d’observation
directe. Elle permet principalement une interprétation des informations recueillies, à
partir de définitions opérationnelles préalablement établies. L’observation systématique
comporte plusieurs avantages. D’abord, elle permet d’observer de façon continue des
comportements dans un milieu naturel. Il est également possible d’obtenir des
renseignements à la fois sur le moment, la durée et la fréquence d’apparition de CA
(Burgio et al., 2000). De plus, cette méthode permet de situer le comportement de
l’individu observé dans un contexte environnemental précis.
Introduction générale 10

L’observation directe présente toutefois des faiblesses (Landreville et al, 2000).


D’abord, l’observateur peut affecter les comportements observés. Ensuite, il peut être
influencé par ses questions de recherche et codifier, en plus ou en moins, certains
comportements, faussant ainsi les résultats obtenus. De plus, l’effet de fatigue chez les
observateurs n’est pas à négliger. L’attention et la concentration des observateurs risquent
d’être réduites au fur et à mesure que la période d’observation se déroule. Enfin, les coûts
reliés à cette méthode sont élevés. Elle nécessite la formation d’observateurs
expérimentés, des durées d’observations s’étendant sur plusieurs semaines et !’utilisation
d’un matériel informatique (Cohen-Mandsfield, 1999).

Dans la présente étude, !’observation directe non participante assistée par


ordinateur a permis d’effectuer la collecte des données (voir Hartmann & Wood, 1990).
La fréquence des comportements observés auprès des soignants et des bénéficiaires
enregistrée lors des SH, a aussi rendu possible !’identification des séquences de
comportements. Le traitement des données à l’aide de l’analyse séquentielle (Bakeman &
Gottman, 1997) a permis l’obtention de renseignements sur les événements précédant la
manifestation des CA et ainsi vérifier s’ils avaient une influence significative sur leur
apparition.

But et hypothèse de Vétude


Le but de cette étude est de vérifier si les comportements des soignants ont une
influence sur la manifestation des CA émis par les personnes âgées atteintes de trouble de
mémoire ou de DTA probable lors des interactions avec le personnel soignant pendant les
SH. Précisément, elle vise à identifier le type de toucher et/ou de parole émis par le
personnel soignant précédant l’émission d’un CA.

L’hypothèse de cette recherche est qu’il existerait une interdépendance entre les
comportements du personnel soignant et la manifestation des CA. Plusieurs auteurs
rapportent que l’émission des CA chez les personnes âgées institutionnalisées atteintes de
DTA survient davantage pendant les SH. S’il est bien connu que les CA ont un impact
majeur sur la qualité des soins prodigués, peu de recherches ont été réalisées en utilisant
Introduction générale 11

l’analyse séquentielle des CA physiques et verbaux. L’originalité de cette étude repose


donc sur !’identification des comportements émis par les soignants qui précèdent
immédiatement la survenue des CA chez les bénéficiaires lors des SH.
Comportements agressifs et démence de type Alzheimer 12

CHAPITRE II

ANALYSE SEQUENTIELLE DES COMPORTEMENTS AGRESSIFS


MANIFESTES PAR LES PERSONNES AGEES INSTITUTIONNALISEES
ATTEINTES DE DEMENCE DE TYPE ALZHEIMER PROBABLE
LORS DES INTERACTIONS AVEC LE PERSONNEL SOIGNANT
PENDANT LES SOINS RELIES A L’HYGIENE (ARTICLE)
Comportements agressifs et démence de type Alzheimer 13

Analyse séquentielle des comportements agressifs manifestés par les personnes âgées
institutionnalisées atteintes de démence de type Alzheimer probable lors des interactions
avec le personnel soignant lors des soins d’hygiène

Micheline Bradette et Jean Vézina

Université Laval, Québec, Canada


Comportements agressifs et démence de type Alzheimer 14

Résumé

La présente étude vise à examiner les interactions verbales et physiques entre les

soignants et des femmes âgées institutionnalisées, membres d’une congrégation

religieuse, qui présentent des comportements agressifs (CA) physiques et/ou verbaux

associés à la démence de type Alzheimer (DTA) lors des soins reliés à T hygiène (SH).

L’objectif est de vérifier s’il existe une relation entre les CA physiques ou verbaux

manifestés par les résidentes et les comportements émis précédemment par le personnel

soignant, soit le toucher et la parole. La méthode choisie pour la collecte des données est

!’observation directe non participante de onze personnes âgées de 76 à 99 ans présentant

un diagnostic de trouble de mémoire ou de démence probable de DTA et de 29 membres

du personnel soignant. Les analyses effectuées démontrent que les touchers et les

consignes reliés aux SH émis par les membres de l’équipe soignante influencent de façon

significative la manifestation des comportements agressifs (CA) chez ces individus. Ces

résultats amènent donc à se questionner sur le type d’approche utilisé pour la réalisation

des SH. Sachant que le nombre de personnes âgées augmentera de façon importante au

cours des prochaines années, les individus atteints de DTA requérant des SH seront aussi

plus nombreux dans les centres de soins de longue durée. Par conséquent, la façon

d’effectuer les SH mérite d’être révisée afin de réduire la manifestation de CA.


Comportements agressifs et démence de type Alzheimer 15

REMERCIEMENTS

Je remercie M. Jean Vézina Ph.D. d’avoir accepter de diriger cette recherche.


Comportements agressifs et démence de type Alzheimer 16

Analyse séquentielle des comportements agressifs manifestés par les personnes âgées

institutionnalisées atteintes de démence de type Alzheimer probable lors des interactions

avec le personnel soignant lors des soins d’hygiène

Considérant le vieillissement de la population, il est estimé que les démences

toucheront chaque famille canadienne. Le nombre de personnes atteintes de démence

doublera d’ici l’an 2021, se chiffrant à 600 000 canadiens. (Canadian Study of Health and

Aging Working Group, 1994). Le terme « démence » inclut plusieurs types de

pathologies dont la plus fréquente et la plus connue est celle de type Alzheimer. La

démence de type Alzheimer (DTA) implique une altération significative de la mémoire

ainsi que de l’aphasie, de l’apraxie, de l’agnosie et une perturbation du jugement et des

fonctions exécutives tel que défini dans la quatrième édition du « Diagnostic and

Statistical Manual ofMental Disorders » ([DSM-TV], American Psychiatric Association

[APA], 1994). Avec l’évolution de la démence, la personne qui en est atteinte vient à

perdre son autonomie.

D’autres symptômes sont évidemment rencontrés. Au niveau psychologique, la

détresse, l’insomnie, l’humeur dépressive et parfois des hallucinations et des délires

peuvent alourdir la symptomatologie initiale (Chemerinski et al., 1998; Deutsh, Bylsma,

Rovner, Steele, & Folstein, 1991; International Psychogeriatric Association [IPA], 2000;

Lopez, Becker, & Brenner, 1991; Lopez et al., 1996; Patel & Hope, 1993). Au niveau

comportemental, de l’errance, de la désinhibition, de l’agitation et des CA peuvent aussi

être observés chez certains individus atteints d’une DTA (Algase & Beattie 1996; Cohen-

Mansfield, 1996; Cohen-Mansfield & Deutsch, 1996; Hamel et al., 1990; IPA, 2000;

Rapp, Flint, Hermann, & Proulx, 1992).


Comportements agressifè et démence de type Alzheimer 17

Les CA peuvent se présenter sous forme physique, verbale ou, plus rarement,

sexuelle ou autodestructrice (Cohen-Mansfield & Deutsch, 1996). De plus, ils ont des

conséquences importantes pour leur entourage. Il s’agirait en effet de la première cause

d’hébergement en soins de longue durée des personnes atteintes de démence (Cohen-

Mansfield, 1999; Fisher & Carstensen, 1990; Raskind, 1999). De plus, la présence de ces

comportements alourdit considérablement la tâche des soignants naturels des patients, au

point où ceux-ci doivent avoir recours à des ressources communautaires diverses (Léger

et al., 2002). Les CA provoquent en effet beaucoup de stress dans l’environnement du

patient, puisque des symptômes psychiatriques importants se manifestent chez le plus

proche soignant dans 50 % des cas (Patterson et al., 1999).

Une fois admis en établissement de soins de longue durée, la manifestation de CA

par ces patients n’en demeure pas moins dérangeante. Ce type de comportements est

notamment la cause de stress, de détresse, d’anxiété, de frustration et d’agressivité chez

les membres du personnel soignant (Kolanowski, 1995; Patel & Hope, 1993; Rapp et al.,

1992; Ryden & Feldt, 1992; Teres! et al., 1997; Teri, Larson, & Reifler, 1988). Ces

soignants souffriraient d’une humeur dépressive, de troubles somatiques et d’épuisement

(Collin, Forget, & Gauthier, 1999; Hamel et al., 1990; Léger et al., 2000; Raskind, 1999).

Concrètement, ces conséquences s’observent par une augmentation du taux

d’absentéisme au travail et un changement fréquent du personnel (Miller, 1997).

Les conséquences négatives des CA des patients sur les membres du personnel

soignant sont d’autant plus graves qu'elles peuvent avoir un impact direct sur la qualité

des soins prodigués. En effet, les divers problèmes de santé mentale et physique causés

par les CA incitent ceux qui les subissent à éviter cette violence, et, par conséquent, le
Comportements agressifs et démence de type Alzheimer 18

patient lui-même. Les soins normalement attendus sont donc moins nombreux ou

effectués beaucoup plus rapidement (Cohen-Mansfield, 1999; Eastley & Mian, 1993;

Miller, 1997).

De plus, la fréquence élevée de ce type de comportements dans les institutions

rend la recherche de solutions à ce problème de plus en plus nécessaire. En effet, entre

20 % et 73 % des patients hospitalisés manifesteraient des CA (Aarsland, Cummings,

Yenner, & Miller, 1996; Cohen-Mansfield, 1986; Fisher & Swingen, 1997; Montait,

Hervy, & Féline, 2000). De ces CA, la plupart serait de nature verbale alors qu’un plus

faible pourcentage serait de nature physique (Hamel et al., 1990; Léger et al., 2000).

Malgré les conséquences et la fréquence des CA, les causes de leur manifestation

sont encore mal comprises. D’abord, et puisque la DTA est une maladie neurologique

dégénérative, certains auteurs tentent d’expliquer la présence de CA par des anomalies

neurobiologiques, notamment par la présence de lésions aux lobes temporaux (IPA,

2000), frontaux ou au système limbique (Giancola & Zeichner, 1993; Hersen,

Ammerman, & Sisson, 1994; Kolanowski, 1995; Patel & Hope, 1993) ainsi que par un

déficit dans la neurotransmission (Brown & Goodwin, 1986; IPA, 2000; Monfort, Hervy

& Féline, 2000; Roberge, 1996; Palmer, Stratmann, Procter, & Bowen, 1988; Patel &

Hope, 1993).

D’autres auteurs ont tenté d’expliquer la présence de CA par des hypothèses

psychosociales. Par exemple, des traits agressifs, déjà associés à la personnalité

prémorbide (Cohen-Mansfield & Deutsch, 1996; Draper et al., 2000; Hamel et al., 1990;

IPA, 2000; Kolanowski, 1995; Patel & Hope, 1993), une pauvre qualité des relations

interpersonnelles, une humeur dépressive (Cohen-Mansfield & Wemer, 1998; Fisher &
Comportements agressifs et démence de type Alzheimer 19

Swingen, 1997) et des délires paranoïdes (Gormley, Rizwan, & Lovestone, 1998; Patel &

Hope, 1993) sont toutes des caractéristiques pouvant favoriser la manifestation de CA

chez un patient.

Certaines caractéristiques de l’environnement pourraient aussi jouer un rôle dans

l’émission de CA. Des auteurs mentionnent la température ambiante (Eriksson, 2000;

Fisher & Swingen, 1997), le bruit (Chou, Kaas, & Richie, 1996), l’éclairage (Nijman, À

Campo, Ravelli, & Merckelbach, 1999) et les changements d’environnements ou de

routine (Silliman, Sternberg, & Fretwell, 1988) comme étant des déclencheurs potentiels

d’agressivité.

Certains chercheurs se sont quant à eux intéressés aux contextes favorables à une

émergence de CA. Le personnel soignant serait la cible de ces comportements dans la

majorité des cas (Cohen-Mansfield & Deutsch, 1996; Jones, 1985; Primean et al., 2001),

lors de la réalisation des AVQ et ce, surtout lors de stimulations excessives pendant les

soins d’hygiène (SH) et lorsque la proximité physique du patient n’est pas respectée

(Birkett, 1997; Cohen-Mansfield, 1986; Fisher & Swingen, 1997; Hutchinson, Leger-

Krall, & Skodol Wilson, 1996; Léger et al., 2000; Moniert et al., 2000; Raskind, 1999;

Ryden & Feldt, 1992). Il s’avère donc possible de croire que la majorité des CA observés

dans les centres d’hébergement surviendraient lors des SH (Ballard, O’Brien, James, &

Swann, 2001; Miller, 1997; Monfort et al., 2000; Morriss, Rovner, & German, 1995).

Ylieff (2000) rapporte que ces comportements surviennent plus fréquemment lors des SH

et lorsque le soignant habille ou déshabille le patient.

Certains auteurs se sont intéressés aux facteurs pouvant précipiter les

comportements d’agitation par des analyses séquentielles des interactions entre les
Comportements agressifs et démence de type Alzheimer 20

patients atteints de démence et le personnel soignant. Burgio et ses collaborateurs (2000)

ont démontré que les paroles et les gestes du personnel soignant dirigés vers le patient

favorisent la manifestation d’agitation et d’agressivité. Roth, Stevens, Burgio et Burgio

(2002) ont quant à eux observé que les consignes émises par les membres du personnel

rendent les patients plus agités alors que les affirmations positives les calmeraient.

La présente étude se base elle aussi sur l’analyse séquentielle afin de déterminer

quels sont les paroles et les gestes des membres du personnel soignant qui sont les plus

susceptibles d’engendrer des CA chez les patients. L’hypothèse de cette recherche est que

les comportements émis par le personnel et la manifestation d’agressivité par les patients

sont interdépendants.

Méthode

Participantes

Onze participantes âgées de 76 à 99 ans (M= 86, É.-T. = 6,07). Elles sont toutes

résidentes d’une unité de soins de longue durée dans une communauté religieuse depuis

au moins un an (M=3,27, É.-T. =1,81). La scolarisation des participantes varie de 6 à 12

ans (M= 10,81, É.-T. = 3,28). Cette unité est un endroit spécialisé pour recevoir les

patientes présentant des troubles cognitifs. La capacité d'accueil de cette unité de soins est

de 45 patientes et chaque résidente possède une chambre individuelle. La sélection des

participantes a été réalisée en collaboration avec l’infirmière chef du département. Les

patientes devaient présenter les trois caractéristiques suivantes : (1) avoir un diagnostic de

DTA sans origine vasculaire documentée au dossier médical ou de trouble de mémoire

non expliqué par d'autres neuropathologies et répondre aux critères diagnostiques de la

DTA du DSM-IV, (2) présenter des CA physiques et/ou de l’agitation verbale lors des
Comportements agressifs et démence de type Alzheimer 21

soins reliés à l’hygiène durant les deux semaines précédant le début de l’étude, selon le

personnel soignant de l’unité, et (3) résider dans !’établissement depuis au moins trois

mois. Le consentement écrit pour !’observation directe des participantes est donné par le

mandataire légal des patientes inaptes à consentir. Le personnel soignant observé dans

cette étude fournit aussi son consentement écrit (voir Annexe A).

Afin de dresser le profil des participantes, une brève évaluation cognitive est

réalisée auprès de chaque patiente. Le « Mini-Mental Status Examination » (MMSE;

Folstein, Folstein, & McHugh, 1975) a permis d’évaluer le fonctionnement cognitif des

bénéficiaires. Le résultat maximum est 30 et le seuil critique proposé par ses auteurs est

24 pour les individus possédant 8 années ou plus de scolarisation et de 18 pour ceux

possédant moins de 7 ans de scolarité. Le résultat moyen des participantes est de 7,8, ce

qui indique une altération cognitive sévère. Les échelles suivantes ont été complétées

avec l’aide d’une infirmière auxiliaire possédant plusieurs années d’expérience auprès

des participantes à l’étude. Tout comme le résultat obtenu au MMSE, le résultat moyen

de 19,5 au « Extended Clinical Dementia Rating Scale » (CDR-M; Heyman, Wilkinson,

Hurwitz, & Helms, 1987; Hugues, Berg, & Danziger, 1982) indique que !’échantillon se

situe à un stade profond de démence. Afin d’évaluer la présence de symptômes

psychologiques et/ou comportementaux associés à la démence, le « Behavioral Pathology

in Alzheimer ’s Desease Rating Scale » (« Behave-Ad »; Reisberg et al., 1987) est

complété. Le résultat moyen de 15,3 révèle la présence de tels symptômes chez les

participantes. De plus, la « Cornell Scale for Depression in Dementia » (CSDD;

Alexopoulos, Abrams, Young, & Shamoian, 1988) est administrée afin d’évaluer la

présence de symptômes dépressifs reliés à la démence. Le résultat moyen de 10,3 suggère


Comportements agressifs et démence de type Alzheimer 22

que ces symptômes se présentent de façon intermittente ou modérée. Le résultat moyen

de -15,7 au « Système de mesure de f autonomie fonctionnelle » (SMAF; Hébert, Carrier

& Bilodeau, 1988) montre que les participantes ne sont pas autonomes dans la réalisation

des AVQ.

Matériel

Une fiche signalétique permet de recueillir des informations générales à propos de

chaque participante. Celle utilisée pour les patientes indique pour chacune son âge, sa

scolarité, la date de !’hospitalisation, le type de démence ainsi que les coordonnées du

mandataire autorisé. La fiche signalétique utilisée pour les membres du personnel

soignant indique le poste occupé, la scolarité et le statut matrimonial (voir Annexe B).

C’est au moyen de deux ordinateurs de main Workabout de la compagnie Psion

que la cueillette de données s’effectue lors des observations. Ces ordinateurs sont de

petite taille (longueur =189 mm, largeur = 92 mm, profondeur = 35 mm). Ils sont légers

(325 g) et mobiles (fonctionnement à piles de longue durée).

Le logiciel « The Observer » (version 3.0), de Noldus Information Technology est

utilisé pour l’enregistrement des comportements observés. Il comporte plusieurs sous-

programmes permettant de créer la configuration des ordinateurs de main, de recueillir et

de transférer les données vers un ordinateur de bureau pour l’analyse des données

obtenues.

Variables dépendantes à l’étude et définitions opérationnelles

Au total, quatre variables dépendantes sont étudiées, soit la variable « toucher »

(T) et la variable « parole » (P), à la fois chez les bénéficiaires que chez le personnel

soignant. L’observatrice codifie la manifestation de trois évènements possibles pour


Comportements agressifs et démence de type Alzheimer 23

chacune des variables à l’étude. Chez les bénéficiaires, la variable T se présente par la

présence de geste agressif (GA), résistance physique (RP) ou par l’absence de toucher ou

autre toucher (AT). La P s’observe par la présence de cri (CR) ou d’écho Iahe (E),

d’injure (I) ou d’opposition verbale (OV) et par autre ou absence de parole (AP). Chez le

personnel soignant, la variable T est codifiée lorsqu’elle est reliée aux soins (TS), non

reliée aux soins (TNS) ou lors de l’absence de toucher (AT). Enfin, en ce qui concerne la

P, la consigne (C), la parole sociale (PS) ou l’absence de parole (AP) sont codifiées

lorsqu’elles se présentent.

Pour chaque variable observée, !’identification s’effectue en appuyant sur les

touches correspondantes du clavier de l’ordinateur de main. En ce qui concerne la P, un

délai de trois secondes était nécessaire avant d’appuyer sur la touche AP ou PA afin de

s’assurer de la fin de l’événement. De plus, si deux comportements se présentent

simultanément, les variables de la catégorie T sont codifiées avant les variables de la

catégorie P et les comportements émis par le personnel soignant sont notés avant ceux

des bénéficiaires.

Procédure

Dans un premier temps, les 11 participantes étaient sélectionnées par l’infirmière

chef de l’unité. Chaque participante devait posséder un diagnostic de DTA sans origine

vasculaire documentée au dossier médical ou de trouble de mémoire non expliqué par

d'autres neuropathologies et répondre aux critères diagnostiques de la DTA du DSM-IV.

Les participantes rencontrant les critères diagnostiques de toutes autres démences

neurodégénératives telles que la démence à corps de Lewy, la démence fronto-temporale

ou la démence ischémique vasculaire ont été exclues de l'étude. Il devait aussi y avoir
Comportements agressifs et démence de type Alzheimer 24

manifestation des CA ou de Γagitation verbale de façon régulière lors des soins reliés à

l’hygiène. De plus, la médication prescrite tel qu'un antidépresseur, un neuroleptique ou

un inhibiteur de l'acétylcholinestérase devaient demeurer stable pendant toute la durée de

l’étude compte tenu de l'impact possible de ces médicaments sur les comportements.

Enfin, la coordonnatrice des soins est rencontrée afin d’obtenir le consentement à la

participation de chaque participante étant donné les déficits cognitifs importants.

Par la suite, les observatrices participent à une période de désensibilisation au

département afin de prévenir la réactivité des bénéficiaires et des membres du personnel

observés. Dans cette étape, chaque observateur se présente à l’unité de soins deux heures

par semaine pendant trois mois. Par la suite, une étude préliminaire est effectuée pendant

cinq jours afin de vérifier l’entente inter-juges.

L’observation directe des comportements manifestés par les bénéficiaires lors des

interactions avec le personnel soignant pendant les soins suit cette étape et vise aussi un

accord inter-juges minimal de 80 % entre les observatrices. En cas contraire,

l’entraînement doit être repris jusqu’à ce qu’il y ait une constance entre les observateurs.

La patiente et le personnel soignant sont observés à 30 reprises lors des SH, ce qui

totalisait 329 périodes d’observation d’une durée variant entre 15 et 30 minutes.

L’interaction entre le bénéficiaire et le personnel soignant est observée pendant environ

15 heures, pour un total de 165 heures. Les observations s’échelonnent sur une période de

12 semaines, du lundi au vendredi entre 91100 et 1 lhOO.

L’observatrice doit s’installer assez près de la bénéficiaire et se positionner dans

la pièce de façon à ce qu’il soit facile d’observer les interactions entre le personnel

soignant et la patiente sans nuire à leurs activités. De plus, tout contact physique ou
Comportements agressifs et démence de type Alzheimer 25

verbal avec la bénéficiaire et/ou le personnel soignant est évité. Chaque événement

correspondant aux variables étudiées est enregistré à l’aide d’un code spécifique.

Puisqu’il n’est pas possible d’enregistrer plus d’un comportement à la fois, l’observatrice

doit respecter l’ordre de priorité établi si un tel cas survient.

Si l’observatrice commet une erreur lors de l’enregistrement, elle prend note des

modifications à apporter et effectue les corrections immédiatement après la période

d’observation. De manière à s’assurer d’une bonne fidélité inter-juge, deux observatrices,

choisies de façon aléatoire, codifient simultanément les comportements observés et ce,

lors de 20 % des périodes d’observation, afin d’établir le pourcentage d’entente inter-

juges. Ainsi, 66 des 329 périodes d’observation ont été réalisées par deux assistantes de

recherche en respectant les même consignes et procédures que lors d’une observation

individuelle. Enfin, les observations sont interrompues lorsque les soins d’hygiène sont

complétés ou si la patiente et/ou le personnel soignant réclame l’arrêt de !’observation.

À ce moment, les données recueillies via l’ordinateur de main sont transférées

vers un ordinateur de bureau Apple. L’observatrice vérifie la séquence des

comportements enregistrés et apporte les modifications nécessaires s’il y a lieu. Par

exemple, si elle a activé la même touche de façon successive, elle devait effacer la

seconde donnée puisqu’une nouvelle touche doit être activée uniquement lorsqu’un

nouveau comportement se manifeste. Finalement, le pourcentage moyen d’entente inter-

juges obtenu par deux observateurs pendant 63 périodes d’observation est de 95,1 %.

Cette proportion indique le nombre de données correspondantes enregistrées par deux

observatrices à plus ou moins 10 secondes d’intervalle lors d’une même période


Comportements agressifs et démence de type Alzheimer 26

d’observation. De plus, l’entente inter-juges demeure assez stable tout au long de l’étude,

ce qui indique une bonne fiabilité des données enregistrées.

Résultats

En vue d’extraire les informations concernant la fréquence des comportements

observés, une analyse descriptive et séquentielle est effectuée à l’aide du logiciel « The

Observer ». L’analyse séquentielle permet de connaître précisément le nombre de fois

qu’un comportement cible est précédé d’un comportement critère et d’identifier si c’est

un membre du personnel ou une bénéficiaire qui émet ces comportements. Ceci permet

d’observer des séquences de comportements lors des interactions entre le personnel

soignant et les bénéficiaires pendant les SH. Afin de connaître si les comportements des

bénéficiaires lors des SH sont influencés par ceux du personnel soignant, un khi-carré

d’indépendance statistique ainsi qu’un V de Cramer sont employés. La durée des

observations varie en fonction du type de SH prodigués à la bénéficiaire. Les Tableaux 1

et 2 présentent la répartition des fréquences observées ainsi que leur proportion pour

chaque comportement émis par les soignants et par les bénéficiaires.

Insérer Tableaux 1 et 2 ici

Au total, 26 961 comportements ont été enregistrés. De ce nombre, le personnel

soignant en a émis 21 830 (81 %) tandis que 5 131 (19%) proviennent des bénéficiaires.

Parmi les 21 830 observés chez les soignants 57,0 % de ceux-ci sont des P et 43 % sont

des T. De la même manière, parmi les 5 131 comportements observés chez les

bénéficiaires 37,3 % sont des comportements physiques alors que 62,7 % sont verbaux.
Comportements agressifs et démence de type Alzheimer 27

Plus particulièrement, dans la catégorie P, le personnel soignant a émis 28,0% AP

(n = 6 105), 27,0% de C (n = 5 903) et 2,0 % PS (n = 427). Dans la catégorie T, le

personnel soignant a émis 4 679 AT (21,4%), 4 484 TS (20,5 %) ainsi que 232 TNS

(1,1%). Quant aux comportements produits par les bénéficiaires dans la catégorie P, il y

avait 33,6 % AP (n = 1 722), 16,1 % Iou OV (n = 824) et 13,0 % CRouE (n= 666).

Dans la catégorie T, on observe 21,3 % de AT (n = 1 097), 9,9 % de RP (n = 508) ainsi

que 6,1 % de GA (n =314). Le Tableau 3 présente la fréquence et la proportion des

comportements des bénéficiaires précédés par un comportement du personnel soignant.

Insérer Tableau 3 ici

À la lecture du Tableau 3, les données indiquent que les GA, la RP, I ou OV et AP

des bénéficiaires sont surtout précédés des C émises par les soignants. Quant aux CR ou

E, ils sont davantage précédés par des TS. Afin de vérifier si les comportements des

bénéficiaires sont significativement dépendants de ceux émis par les soignants, un khi-

deux d’indépendance statistique est effectué. L’analyse révèle qu’il existe effectivement

une dépendance significative entre les deux comportements mentionnés ci-haut (χ de

Pearson = 521,813, dl = 25, p < .001). Puisque le test du/2 s’est avéré significatif, un V

de Cramer est effectué afin d’évaluer la force de la relation entre les comportements des

soignants et ceux des bénéficiaires. Cette analyse montre que la relation est faible (Vde

Cramer = .190).
Comportements agressifs et démence de type Alzheimer 28

Discussion

L’objectif de cette étude était de vérifier si les comportements des soignants

avaient une relation significative avec la manifestation des CA chez les personnes âgées

atteintes de DTA probable lors des interactions pendant les SH. Pour ce faire,

!’observation directe non-participante a été utilisée comme méthode de cueillette de

données. Les variables observées étaient la Parole et le Toucher provenant des

bénéficiaires soit : cri ou écholalie, injure ou opposition verbale, autre parole ou absence

de parole, geste agressif, résistance physique, autre toucher ou absence de toucher et par

le personnel soignant le toucher soin, toucher non relié aux soins ou absence de toucher,

consigne, parole sociale, parole autre ou absence de parole.

Les résultats révèlent qu’une majorité des comportements émis lors des périodes

d’observation étaient présentés par les soignants. De ces comportements, les touchers

effectués par le personnel étaient plus souvent reliés aux SH prodigués, alors que les

paroles étaient plus fréquemment associées à l’absence de parole ou à des cris.

Seulement 2 % des paroles avaient une connotation sociale.

Les résultats indiquent également que les patientes présentent peu de

comportements par rapport aux membres du personnel et que près de la moitié de ces

comportements se manifestent sur un mode agressif envers les soignants. Ces résultats

concordent avec ceux de Primeau et ses collaborateurs (2001) notant que le personnel

soignant est grandement à risque d’être la cible des CA émis par les bénéficiaires. Ces

données rejoignent aussi l’hypothèse suggérant que les CA sont très fréquents lors des

activités obligatoires qui nécessitent la collaboration des patients, par exemple pendant

les SH. Certains chercheurs spécifient que le principal facteur responsable de l’émission
Comportements agressifs et démence de type Alzheimer 29

des CA concerne les SH des parties génitales (Chou et al., 1996; Keene et al., 1999;

Morris et al., 1995). Dans la présente étude, la fréquence élevée de CA peut indiquer

qu’ils sont une réponse à l’intrusion de l’intimité de la personne démente. Lors des SH, le

personnel soignant devient par conséquent la cible de tels comportements. Enfin, Burgio

et Bourgeois (1992) rapportent qu’environ 50 % des personnes démentes requièrent une

assistance de la part du personnel pour la réalisation des AVQ. Ces données permettent

de constater à quel point la réalisation des SH peut s’avérer une lourde tâche pour les

soignants qui oeuvrent auprès de cette clientèle ainsi qu’un élément souffrant pour les

résidents (Chemerinski et al., 1998; Cohen-Mansfield, 1999).

Une autre hypothèse possible concernant l’émission des CA chez les personnes

âgées souffrant de DTA est la présence de facteurs environnementaux nuisibles. Certains

chercheurs identifient le bruit, la température de la pièce, la couleur des murs ainsi que la

structure physique du département comme étant des facteurs pouvant influencer

l’émission de CA (Ericksson, 2000; Patel & Hope, 1993). Ils affirment qu’un

environnement modifié afin de mieux répondre aux besoins de cette clientèle diminue

l’expression des symptômes comportementaux. Toutefois, dans la présente recherche, ces

variables n’ont pas été observées de façon spécifique. Il était par contre possible de

constater qualitativement une exacerbation des CA dans certaines conditions, c’est-à-dire

lorsque la bénéficiaire se plaignait d’avoir froid ou encore lorsqu’il y avait plusieurs

membres du personnel auprès d’elle. De plus, lorsque les SH étaient prodigués dans un

espace réduit, il était possible de remarquer une augmentation de l’agitation et des CA.

Ces observations, même si elles sont qualitatives, concordent avec l’hypothèse suggérant

que la densité environnementale semble être un facteur important à considérer dans la


Comportements agressifs et démence de type Alzheimer 30

conceptualisation des unités de soins. Morgan et Stewart (1998) suggèrent en effet qu’un

espace plus grand contribue à réduire l’émission de CA chez les personnes atteintes de

DTA.

Bien que les patientes aient présenté une forte proportion de CA, plus de la moitié

des comportements émis par les patientes n’était pas de nature agressive (absence de

toucher ou absence de parole). Ces touchers étaient principalement associés à des

moments où la patiente tenait le bras ou la main de la préposée lors des changements de

position, probablement par sécurité. Tout comme les comportements physiques, la

majorité des comportements verbaux n’étaient pas de nature agressive. Ces paroles

consistaient à échanger sur des sujets n’ayant pas rapport aux soins (la température, le

sommeil, leur état de santé, etc.).

En ce qui concerne les antécédents comportementaux, les résultats obtenus dans

cette étude permettent de constater que certains comportements émis par les soignants

précèdent davantage l’émission des CA chez les bénéficiaires. Il est possible de constater

que les cris précédaient davantage leur refus de collaborer par la résistance physique, les

gestes agressifs, de l’opposition verbale ou des injures auprès des bénéficiaires. Il s’avère

probable que ces dernières soient mal tolérées et qu’elles déclenchent des réactions

négatives de la part des patientes. Dans certains cas, et en dépit de la demande explicite

de cesser les soins, il arrive que le personnel poursuit la tâche. De plus, il est possible que

les intervenantes utilisent un vocabulaire trop élaboré pour formuler les consignes et/ou

qu’elles parlent trop fort et/ou trop rapidement. Ainsi, les déficits cognitifs de ces

patientes peut les amener à s’impatienter et à s’exprimer plus vulgairement en guise

d’incompréhension et/ou d’impuissance. Comme certains auteurs le rapportent, les


Comportements agressifs et démence de type Alzheimer 31

capacités d’inhibition chez les personnes démentes s’avèrent diminuées et il peut donc

arriver que les mots évoqués ne soient pas ceux que la bénéficiaire voulait réellement

émettre (EPA, 2000).

Quant aux cris ou écholalie émis par les bénéficiaires, c’est d’abord les touchers

reliés aux soins qui sont observés comme antécédent le plus fréquent. Il est possible que

les touchers lors de soins d’hygiène amènent les patientes à s’exprimer par des cris ou des

bruits répétitifs car elles n’ont plus les capacités pour communiquer adéquatement pour

exprimer leurs besoins. Pour elles, le fait de crier ou d’émettre des sons répétitifs peut

indiquer leur inconfort ou un désir de se retirer de l’activité. Toutefois, il est intéressant

de remarquer que lorsque le personnel soignant ne parle pas, les bénéficiaires ont

tendance à émettre davantage des cris ou de l’écholalie. Ces données peuvent indiquer

que les personnes atteintes de démence, sans capacité langagière, ont aussi besoin que les

intervenantes communiquent avec elles. Or, le personnel parle généralement moins à

celles qui sont incapables de communiquer. Enfin, Ledoux (1996) rapporte que la

mémoire affective des personnes atteintes de DTA demeure préservée jusqu’aux derniers

stades de la maladie. Ainsi, lorsque le personnel soignant prodigue des soins, le ton de la

voix et le choix des mots utilisés, la façon de les toucher, de les déplacer s’avèrent des

moyens d’entrer en relation avec elles qui peuvent influencer la réaction des personnes

atteintes de démence lors des SH.

Ces résultats suggèrent que les consignes semblent être le comportement

antécédent le plus fréquemment rencontré. Ils rejoignent ceux de Hamel et ses

collaborateurs (1990) qui rapportent que les consignes données à une personne souffrant

de démence risquent de faire émerger des réactions agressives. Ces données concordent
Comportements agressifs et démence de type Alzheimer 32

également avec celles obtenues par Burgio et ses collaborateurs (2000), indiquant que le

toucher et la parole, lors des interactions soignant/soigné, produisent des comportements

d’agitation chez une proportion significative de résidents. Il demeure donc possible que

les consignes soient perçues comme menaçantes, voire même agressantes par les

bénéficiaires. Or, l’altération de certaines fonctions cognitives peut influencer la

perception, la compréhension et la gestion de ces stimuli (Beck et al., 1998).

Cette étude comprend toutefois certaines faiblesses méthodologiques. D’abord,

même si !’observation directe est reconnue comme étant une méthode efficace de collecte

de données, il est possible que la présence d’une observatrice dans !’environnement de la

patiente et du personnel soignant ait affecté la manifestation de certains comportements et

la qualité de !’interaction.

Ensuite, l’environnement dans lequel les SH ont été prodigués est aussi un facteur

important à considérer. Les soins reliés à l’hygiène effectués à domicile par une personne

connue ne provoque pas nécessairement les mêmes comportements que lorsqu’ils sont

effectués dans un endroit moins familier par des personnes étrangères. Considérant que

les personnes atteintes de DTA souffrent d’abord d’amnésie antérograde, il est possible

qu’elles ne reconnaissent pas les membres du personnel d’une fois à l’autre. Il est alors

intéressant de tenir compte de la rotation du personnel dans l’équipe soignante, car plus

elle est élevée, plus il est difficile pour les résidentes de s’adapter à chaque intervenante.

Quant aux SH, ils ont été observés en bloc, c’est-à-dire que les comportements

n’étaient pas notés en fonction de chaque partie du corps. Une étude subséquente pourrait

être effectuée afin de vérifier si la fréquence d’émission des CA émis est

significativement plus élevée dans une région du corps par rapport à une autre.
Comportements agressifs et démence de type Alzheimer 33

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Comportements agressifs et démence de type Alzheimer 41

Tableau 1.

Répartition de lafréquence et de la proportion des comportements physiques et verbaux


émis par le personnel soignant

Fréquence Proportion (%)

Toucher soin 4 484 20,5

Toucher non soin 232 U

Absence de toucher 4 679 21,4

Sous-total 9 395 43,0

Consigne 5 903 27,0

Parole sociale 427 2,0

Absence de parole 6 105 28,0

Sous-total 12 435 57,0

Total 21 830 100,0


Comportements agressifs et démence de type Alzheimer 42

Tableau 2
Répartition de lafréquence et de la proportion des comportements physiques et verbaux
émis par les bénéficiaires

Fréquence Proportion (%)

Geste agressif 314 6,1


Résistance physique 508 9,9
Autre/absence de toucher 1 097 21,3

Sous-total 1 919 37,3

Cri/écholalie 666 13,0


Injure/opposition verbale 824 16,1
Autre/absence de parole 1 722 33,6

Sous-total 3 212 62,7

Total 5 131 100,00


Comportements agressifs et démence de type Alzheimer 43

Tableau 3
gf ¿fes coMTporfg/MgMf.s6 ‫׳‬/g^ ¿gMg/fc/mrg.s‫^ ׳‬rgggt^gj‫ ׳‬jpar w» g0fMporfg/Mg»f ¿fw /?grjOMMg/

Geste agressif Résistance physique Autre/absence toucher Cri/Echolalie Injure/opposition verbale Autre/absence parole

Fr. % Fr. % Fr. % Fr. % Fr. % Fr. %

Toucher soin 25 13,81 81 20,77 5 0,83 137 31,14 135 22,92 90 12,92

Toucher non soin 0 0,00 1 0,26 0 0,00 1 0,23 3 0,51 2 0,29

Absence toucher 2 1,10 1 0,26 125 20,67 46 10,45 55 9,34 123 17,65

Consigne 83 45,86 208 53,33 139 22,98 124 28,18 223 37,86 259 37,16

Parole sociale 12 6,63 8 2,10 4 0,66 3 0,68 15 2,55 4 0,57

Absence parole 59 32,60 91 23,33 332 54,88 129 29,32 158 26,83 219 31,42
CHAPITRE III

CONCLUSION GENERALE
Conclusion générale 45

Considérant le phénomène bien identifié d’une croissance démographique élevée


après la deuxième guerre mondiale, les « Baby Boomers », le nombre de personnes âgées
augmentera de façon importante d’ici les prochaines années. Ce vieillissement de la
population entraînera ainsi une hausse considérable de cas de démence. Le nombre de
personnes âgées de 65 ans et plus souffrant de démence passera de 252 600 à 778 000
canadiens d’ici 30 ans, soit une augmentation de 208 %. De ce nombre, celle de type
Alzheimer (DTA) s’avère la plus connue et la plus répandue.

La DTA ne touche pas uniquement le malade lui-même, mais affecte aussi son
entourage, principalement les proches et les soignants. Les personnes atteintes de cette
maladie dégénérative peuvent manifester des symptômes comportementaux qui
alourdissent la tâche des gens qui leur prodiguent des soins.

L’origine de ces comportements peut être d’ordre neurobiologique, psychosocial


et/ou environnemental. Au niveau environnemental, plusieurs hypothèses descriptives ont
été émises jusqu’à maintenant. Toutefois, peu de chercheurs se sont intéressés à
!’interaction entre le soignant et le patient, particulièrement lors des soins reliés à
l’hygiène (SH). Pourtant, il est bien connu que les SH référent généralement à une tâche
très lourde pour le personnel soignant et souvent désagréable pour les personnes souffrant
de DTA.

De plus, les SH assistés semblent être des moments propices pour la manifestation
de CA. Enfin, plusieurs auteurs se sont intéressés aux CA et à l’agitation dans différents
contextes environnementaux, sans toutefois s’interroger sur les comportements qui
précèdent l’émission des CA. La connaissance de antécédents comportementaux,
provoquant des CA, pourrait contribuer à la mise en place de nouvelles méthodes
d’intervention et par conséquent, améliorer la qualité de vie de tous et offrir des soins
dans des conditions optimales.

Cette étude avait donc pour objectif d’étudier les interactions lors des SH entre les
soignants professionnels et les personnes âgées institutionnalisées atteintes de DTA.
Conclusion générale 46

L’observation directe non participante a été choisie comme méthode de cueillette de


données. Les variables T et P ont été retenues pour cette étude.

Les résultats obtenus indiquent que près de la moitié des comportements émis par
les bénéficiaires se présentait sur un mode agressif physique ou verbal envers les
membres du personnel. Quant aux comportements du personnel soignant, presque la
moitié était spécifiquement reliés aux SH. Ils se présentaient sous forme de consignes
verbales ou de touchers directement reliés aux soins. Ceci implique qu’il serait opportun
que le personnel soignant reçoive une formation appropriée concernant l’approche reliée
aux SH afin de modifier leur façon de faire et d’optimiser les conditions dans lesquelles
ils sont prodigués.

Par ailleurs, la présente étude a permis de constater que l’absence fréquente de


contact de la part du personnel soignant augmenterait aussi la manifestation de CA. De
plus, près de la moitié des comportements observés est l’absence de toucher (AT) et /ou
autre parole ou absence de parole (AP). Les résultats indiquent aussi une très faible
proportion de comportement qui n’est pas reüé aux soins. Très peu des P et des gestes
émis par les membres du personnel sont de nature sociale. Ces données concordent avec
l’hypothèse que la qualité de !’interaction entre le soignant et le bénéficiaire joue un rôle
dans la manifestation de comportements perturbateurs (Draper et al., 2000; Ericksson,
2000; Miller, 1997; Monfort et al., 2000; Ni¡man et al., 1999; Teresi et al., 1997). Il est
effectivement plausible de penser que le choix des gestes et des paroles, visant à mettre
le patient en confiance, pourraient améliorer leur réaction face aux gestes et consignes
liés aux SH.

Enfin, certains auteurs rapportent que la connaissance de l’histoire de vie du


bénéficiaire s’avère très importante puisque !’utilisation d’éléments positifs vécus par le
patient devient un outil de communication efficace (Miller, 1997; Ryden & Feldt, 1992).
L’utilisation d’éléments significatifs et positifs de l’histoire de vie de la personne servirait
à capter son attention et à faire diversion des gestes posés par les intervenants lorsqu’ils
prodiguent les SH.
Conclusion générale 47

La présente étude indique la séquence des comportements observés. Les CA


physiques sont précédés le plus souvent par des C dites par les soignants lors des SH.
Quant aux CA verbaux, les I ou OV sont aussi davantage précédées par les consignes du
personnel. Toutefois, les CR ou E sont plutôt précédés par les touchers reliés aux SH.

Finalement, les résultats montrent une relation significative entre les


comportements des soignants et les CA émis par les patientes. Ces résultats concordent
avec ceux obtenus dans une étude similaire effectuée par Burgio et ses collaborateurs
(2000). Après avoir conduit une analyse séquentielle, les résultats de cette étude ont
démontré que la P et le T du personnel produisaient de Γ agitation chez une proportion
significative de résidents.

Cette recherche comprend toutefois certaines limites méthodologiques. Parfois,


certaines bénéficiaires demandaient à l’observatrice ce qu’elle faisait dans leur chambre
pendant les SH. Même si celle-ci ne devait pas parler aux patientes lors des observations,
il a été parfois nécessaire de le faire, voire même de répéter la raison de leur présence
étant donné leur déficit cognitif d’ordre mnésique. Il est alors possible que leur présence
ait augmenté le niveau de stimulation et de frustration chez certaines patientes. Quant aux
membres du personnel soignant, il se peut que certaines intervenantes aient modifié leur
façon d’interagir ou leur façon de prodiguer les SH lorsqu’elles se sentaient observées. Il
est aussi possible que le personnel soignant ait augmenté le nombre de consignes émises
lors des SH dans le but de démontrer qu’il communique avec les patientes.

Les résultats obtenus dans cette étude serviront à élargir la connaissance des
comportements antécédents des CA lors des SH et conduiront à une meilleure
compréhension des CA physiques et verbaux. Ces données pourront aussi aider à
développer de nouvelles méthodes d’intervention et à alléger la tâche des intervenants
auprès de cette clientèle. En 1999, à l’Hôpital Sainte-Anne-de-Bellevue au Québec, une
formation a été donnée au personnel soignant oeuvrant auprès de patients atteint de DTA
présentant des CA. Les résultats obtenus indiquaient une meilleure prise en charge des
Conclusion générale 48

CA, une diminution du nombre de jours d’absentéisme ainsi qu’une réduction des coûts
pour le système de santé (Gurekas & Dumas, 1999). Enfin, il est évident que ces
conclusions contribueront à améliorer la qualité des soins offerts et le confort des
résidents lors des SH.

Il apparaît que les CA émis par les personnes âgées atteintes de DTA lors des SH
représentent un réel fardeau pour les membres du personnel soignant. Considérant cette
réalité, approfondir les connaissances dans ce domaine demeure essentiel pour les
intervenants en gériatrie compte tenue de !’augmentation des cas de DTA avec le
vieillissement de la population. De plus, être en mesure d’identifier les comportements
antécédents des CA représente une amélioration dans !’application des techniques
d’intervention lors des SH. Évidemment, la fréquence de ces comportements accentue la
lourdeur de la tâche. Toutefois, au delà de la fréquence, il demeure essentiel de
comprendre pourquoi les CA se produisent afin de développer de nouvelles stratégies
d’intervention. Enfin, des recherches futures pourront permettre d’approfondir les
connaissances sur le sujet et par conséquent, d’améliorer la qualité des SH prodigués à
cette clientèle. Ces connaissances aideront aussi à améliorer la qualité de vie
professionnelle des intervenants.
49

RÉFÉRENCES (INTRODUCTION ET CONCLUSION)

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59

ANNEXE A

FORMULAIRE DE CONSENTEMENT

Consentement à participer à l’étude portant sur les interactions verbales et physiques


entre les soignants et les personnes âgées qui présentent des troubles du comportement
associés à la démence.

Je soussigné(é)_______________________ , tiers autorisé ou mandataire légal de Sœur


_______________________ consens librement par la présente à sa participation au projet
de recherche suivant dans les conditions décrites ci-dessous.

1. Objectif du projet
La présente étude a pour but de déterminer s’il existe une interdépendance entre le
comportement physique ou verbal perturbateur émis par une personne âgée souffrant de
démence et le comportement physique ou verbal du personnel soignant lors des soins
reliés à l’hygiène.

2. Nature de la participation
Avant le début de l’étude chaque participante aura une évaluation par une
neuropsychologue. Les questionnaires utilisés sont le Modified Mini-Mental State
Examination, le Système de mesure de l’autonomie fonctionnelle, le Behavioral
pathology in Alzheimer ’s Disease Rating Scale, le Cornell Scale for Depression in
Dementia et l’Inventaire d’agitation de Cohen-Mansfield. Cette évaluation durera deux
heures et sera divisée en deux séances afin d’éviter la fatigue de la participante. Au cours
de cette étude, chaque participante sera observée de façon la plus discrète possible
pendant un total de 18 heures lors des soins reliés à l’hygiène. Les observations auront
lieu du lundi au vendredi de 9h à 1 lh. C’est au moyen d’un ordinateur de main Psion
Workabout que la cueillette d’information sera effectuée.

Initiales de la participante
60

3. Avantages pouvant découler de la participation


La participante ne retire aucun avantage direct de sa participation à l’étude. Néanmoins,
sa participation contribue à l’avancement des connaissances dans le domaine de la
psychogérontologie. Éventuellement, les résultats de la présente recherche, communiqués
au personnel soignant, pourront contribuer à l’amélioration de la prestation des soins.

4. Inconvénients
Il n’y a aucun risque associé à la participation à cette recherche, sinon provoquer des
réactions émotives chez certaines participantes liées à notre présence dans leur
environnement. Si cela survenait, l’observateur prendra les dispositions nécessaires pour
rassurer la participante. Si l’adaptation devait ne pas se faire, la démarche d’observation
cesserait.

5. Confidentialité
Toute information obtenue au cours de cette étude sera traitée de façon strictement
confidentielle. L’identité de la participante ne sera pas révélée en dehors de l’équipe de
recherche et de l’équipe soignante. Pour le traitement des données recueillies, le nom de
la participante sera remplacé par un code numérique de manière à ce qu’il soit dorénavant
impossible de l’identifier directement. Évidemment, aucune donnée nominative ne fera
l’objet d’une publication quelconque. Les données recueillies seront détruites dès qu’elles
ne s’avéreront plus utiles.

6. Retrait de la participation
Nous vous assurons que vous pourrez retirer votre consentement à l’étude à tout moment
sans avoir à fournir de raisons et cela sans aucun préjudice.

7. Informations concernant le projet


L’étude pour laquelle vous acceptez de donner votre consentement a été approuvée par
l’Université Laval et par Soeur Yolande Bonner, Supérieure Provinciale de la Maison
Généralice.
Initiales de la participante
61

Nous répondrons à toutes les questions que vous poserez à propos de la participation à
cette étude. Vous pourrez d’ailleurs rejoindre le professeur responsable du projet,
monsieur Jean Vézina Ph.D. ainsi que l’assistante responsable du projet, Micheline
Bradette, au laboratoire de psychogérontologie de !’Université Laval, au numéro de
téléphone suivant : (418) 656-2131 poste 4747.

Toute plainte ou critique pourra être adressée directement au Bureau de l’ombudsman de


l’Université Laval :
Pavillon Alphonse-Desjardins, Bureau 3320
Renseignements-Secrétariat : 656-3081
Télécopieur: 656-3846
Courriel: ombuds@ombuds.ulaval.ca

Je déclare avoir lu et compris les termes du présent formulaire.


Signature du mandataire légal___________________________________
Signature de l’assistante de recherche_____________________________
Signature du chercheur principal de l’étude________________________
Fait à_________________________ , le___________________________

Numéro d’approbation du comité:_____________


Date d’approbation du comité:________________
62

FORMULAIRE DE CONSENTEMENT

Consentement à participer à l’étude portant sur les interactions verbales et physiques


entre les soignants et les personnes âgées qui présentent des troubles du comportement
associés à la démence.

Je soussigné(é),______________________ membre du personnel soignant de la Maison


Généralice, consens librement par la présente à participer au projet de recherche suivant
dans les conditions décrites ci-dessous.

1. Objectif du projet
La présente étude a pour but de déterminer s’il existe une interdépendance entre le
comportement physique ou verbal perturbateur émis par une personne âgée soutirant de
démence et le comportement physique ou verbal du personnel soignant lors des soins
reliés à l’hygiène.

2. Nature de la participation
Au cours de cette étude, le personnel soignant sera observé de façon la plus discrète
possible lors des soins reliés à l’hygiène des religieuses participantes. Les observations
auront heu du lundi au vendredi de 9h à 1 lh- C’est au moyen d’un ordinateur de main
Psion Workabout que la cueillette d’informations sera effectuée.

3. Avantages pouvant découler de la participation pour le personnel soignant


Lepex‫־‬sonnel soignant ne retire aucun avantage direct de sa participation à l’étude.
Néanmojps, sa participation contribue à l’avancement des connaissances dans le domaine
de la psychogérontologie. Éventuellement, les résultats de la présente recherche,
communiqués au personnel soignant, pourront contribuer à l’amélioration de la prestation
des soins.

Initiales de la participante
63

4. Inconvénients pour le personnel soignant


Il n’y a aucun risque associé à la participation à cette recherche, sinon provoquer un
malaise lié à notre présence lors de l’application des soins reliés à l’hygiène. Si cette
situation devenait trop difficile pour un membre du personnel soignant, il pourra se retirer
de l’étude en tout temps.

5. Confidentialité du personnel soignant


Toute information obtenue au cours de cette étude sera traitée de façon strictement
confidentielle. Il est à noter qu’aucun code ne permettra d’identifier un membre du
personnel en particulier. Évidemment, aucune donnée nominative ne fera l’objet d’une
publication quelconque. Les données recueillies seront détruites dès qu’elles ne
s’avéreront plus utiles.

6. Retrait de la participation du personnel soignant


Nous vous assurons que vous pourrez retirer votre consentement à l’étude à tout moment
sans avoir à fournir de raisons et cela sans aucun préjudice.

7. Informations concernant le projet


L’étude pour laquelle vous acceptez de donner votre consentement a été approuvée par
!’Université Laval et par Soeur Yolande Bonner, Supérieure Provinciale de la Maison
Généralice.

Nous répondrons à toutes les questions que vous poserez à propos de la participation à
cette étude. Vous pourrez d’ailleurs rejoindre le professeur responsable du projet,
monsieur Jean Vézina Ph.D. ainsi que l’assistante responsable du projet, Micheline
Bradette, au laboratoire de psychogérontologie à !’Université Laval, au numéro de
téléphone suivant : (418) 656-2131 poste 4747.

Initiales de la participante
64

Toute plainte ou critique pourra être adressée au Bureau de l’ombudsman de l’Université


Laval :
Pavillon Alphonse-Desjardins, Bureau 3320
Renseignements-Secrétariat: 656-3081
Télécopieur: 656-3846
Courriel: ombuds@ombuds.ulaval.ca

Je déclare avoir lu et compris les termes du présent formulaire.


Signature du membre du personnel soignant________________________
Signature de l’assistante de recherche_____________________________
Signature du chercheur principal de l’étude________________________
Fait à_________________________ , le___________________________

Numéro d’approbation du comité:_____________


Date d’approbation du comité:________________
ANNEXEE

FICHE SIGNALETIQUE DES PARTICIPANTES

Nom :__________________ Prénom : _____________________

No. de la participante :__________ No. de la chambre :________

Date de naissance :___________________

Scolarité :___________________________ (nombre d’années)

Communauté religieuse :__________________________

En hébergement au Pavillon Notre-Dame depuis :_______ /_____


mois année

Diagnostic : ______________________________(type de démence)

Date du DX :________________________

Mandataire ou tiers autorisé

Nom :______________________________

Adresse :__________________________________

Numéro de téléphone :

Nom de l’évaluateur

Date de l’évaluation
fiche signaletique des membres du personnel soignant

Nom :__________________ Prénom :____________________

Date de naissance :___________________

Poste occupé :___________________________________

Employée au 4ième étage du Pavillon Notre-Dame depuis : /


mois année

Scolarité :________________________ (nombre d’années)

Statut matrimonial : Mariée ( ) Célibataire ( )


Union de fait ( ) Veuve ( )

Adresse

Numéro de téléphone : (résidence)


(bureau)
67

ANNEXE C

DÉFINITIONS OPÉRATIONNELLES

PERSONNEL SOIGNANT

Toucher / soins (TS)


Lorsqu'une partie du corps du personnel soignant touche la bénéficiaire lors des soins
reliés à l’hygiène (savonner, rincer et assécher différentes parties du corps). Habiller,
peigner, brosser les dents et installer la bénéficiaire. Exclus le bain à la baignoire.
Le contact peut être délibéré ou non.

Toucher non soin (TNS )


Lorsqu’une partie du corps du personnel soignant touche la bénéficiaire lors des
déplacements ou autre (exclus les touchers lors des soins d’hygiène). Le contact peut être
délibéré ou non.

Absence / Toucher (AT)


Lorsque le personnel soignant ne touche pas la bénéficiaire

Parole / consigne (C)


Lorsque le personnel soignant s’adresse à la bénéficiaire en lui donnant des consignes
reliées aux soins d’hygiène. Par exemple; levez-le bras, avancez-vous, etc.

Parole / sociale (PS)


Lorsque le personnel soignant s’adresse à la bénéficiaire pour tout autre sujet non relié
aux soins d’hygiène (température, visite, repas, etc.).

Absence / Parole (AP)


Lorsque le personnel soignant ne parle pas à la bénéficiaire.
68

BÉNÉFICIAIRE

Gestes agressifs (GA)


Frapper ; porter un coup avec la main envers un membre du personnel soignant.
Donner un coup de pied ou frapper du pied un membre du personnel soignant.
Égratigner ; gratter excessivement un membre du personnel soignant avec les ongles
Briser des choses ; déchirer, arracher, briser, rompre, casser quelque chose que porte le
personnel soignant (vêtements, lunettes, etc.).
Mordre ; saisir une partie du corps ou un vêtement entre les dents, appartenant au
personnel soignant de manière à briser, à retenir ou à blesser la personne.
Cracher vers un membre du personnel. Exclus une salivation incontrôlable, non
volontaire ou cracher dans un mouchoir, un lavabo ou une toilette.
Saisir, empoigner ou pincer ; prendre en serrant dans les mains d’une façon rude et
soudaine un objet ou une partie du corps du personnel soignant. Saisir brusquement,
agripper, prendre avec fermeté et rigidité. Étouffer, immobiliser le membre du personnel
soignant

Résistance physique (R)


Pousser ou tirer, appliquer avec vigueur une force agissant par pression ou traction
contre un membre du personnel soignant de façon à la faire déplacer. Précipiter ou la
faire tomber en la poussant ou la tirant.

Toucher autre (TA)


Lorsque la bénéficiaire ne touche pas au personnel soignant. Lorsqu’elle se comporte
normalement sans résistance physique ou touche au personnel soignant sans agressivité.
Opposition verbale (OV)
Ne pas être coopératif lors des soins (bouger continuellement, résister ou refuser de faire
ce qu’on lui demande, grimacer, etc.)· Vouloir quitter la pièce pendant les soins. Exclu
toute opposition verbale.

Cri / écholalie (CR), (E)


Crier ou hurler / écholalie
Augmentation du ton de la voix de façon évidente. Émettre des sons étranges, répéter
continuellement les mêmes mots.

Injure / opposition verbale (I), (OV)


Jurer ou maudire
Exprimer verbalement sa colère ou son impatience au personnel soignant de façon
agressive en utilisant des mots vulgaires. Humeur désagréable.

Opposition verbale
Exprimer verbalement et explicitement son refus de collaborer (ex : dire non, arrêter, je
veux partir). Exclus les cris.

Autre parole /absence de parole (AP)


Lorsque la bénéficiaire ne parle pas au personnel soignant ou n’émet aucun son. Lorsque
la bénéficiaire parle sans agressivité ou sans agitation au personnel soignant.

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