II Droit Dauteur

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2.

DROIT D'AUTEUR

Le droit d’auteur est l’ensemble des droits dont dispose un auteur ou ses ayants droit (‫( )خلفائه‬héritiers, sociétés de
production), sur des œuvres de l’esprit originales et des droits corrélatifs du public (‫ )حقوق الجمهور‬à l'utilisation et à la
réutilisation de ces œuvres sous certaines conditions.

Les droits d’auteur naissent dès la création de l’œuvre, sans qu’aucune formalité préalable ne soit nécessaire, même
si certaines démarches, telles qu’un dépôt, peuvent être utiles pour la preuve des droits de l’auteur et de la date de la
création.

La personne investie de droits de propriété intellectuelle bénéficie généralement d’un monopole (‫)احتكار‬
d’exploitation exclusif qui lui permet dans certaines conditions d’empêcher les tiers d’exploiter, d’utiliser, de
reproduire, de commercialiser ou encore d’imiter (‫)التقليد‬, sans son autorisation, son œuvre, son invention, sa marque,
etc. Le non-respect de ce monopole peut constituer une contrefaçon.

Il est composé de deux types de droits :

 le droit moral, qui reconnait notamment à l'auteur la paternité de l’œuvre et le respect de son intégrité.
 les droits patrimoniaux, qui confèrent un monopole d’exploitation économique sur l'œuvre, pour une durée
variable (selon les pays ou cas) au terme de laquelle l'œuvre entre dans le « domaine public »

Le titulaire des droits patrimoniaux sur une œuvre peut interdire ou autoriser les actes suivants :

 Sa reproduction sous diverses formes, par exemple sous forme d’imprimés ou d’enregistrements sonores;
 Son exécution ou sa représentation en public, par exemple pour une pièce de théâtre ou une œuvre musicale;
 Son enregistrement, par exemple sous forme de disques compacts ou de DVD;
 Sa radiodiffusion par radio, câble ou satellite;
 Sa traduction dans d’autres langues; et
 Son adaptation, consistant par exemple à transformer un roman en scénario de film.

Les lois ne contiennent généralement pas de liste exhaustive (‫ )شامل‬des œuvres protégées par le droit d’auteur.
Cependant, d’une manière générale, les œuvres protégées par le droit d’auteur dans le monde comprennent
notamment :

 Les œuvres littéraires tels les romans, poèmes, pièces de théâtre, ouvrages de référence (‫ )مراجع‬ou articles de
journaux;
 Les programmes d’ordinateur, les bases de données;
 Les films, les compositions musicales et les œuvres chorégraphiques;
 Les œuvres artistiques telles que les peintures, dessins, photographies et sculptures;
 Les œuvres d’architecture;
 Les créations publicitaires, les cartes et les dessins techniques.

Contrairement aux brevets qui nécessitent un enregistrement, le droit d'auteur est acquis automatiquement, sans
formalité d'enregistrement ou de mention particulière. Outre le droit international, on distingue deux manières
d'appréhender le droit d'auteur dans le monde. Les pays de droit commun (‫ )القانون العام‬utilisent le copyright ( ‫حقوق الطبع‬
‫)و النشر‬, tandis que les pays de droit romano-civiliste (‫ )القانون المدني‬font référence au droit d'auteur.

2.1. DROIT D’AUTEUR DANS L’ENVIRONNEMENT NUMERIQUE


2.1.1. Introduction

Le développement d’internet a considérablement compliqué la protection des droits d’auteurs. Le numérique facilite
les atteintes (copies, téléchargement illégal...) et en amplifie les effets et donc le préjudice subi par les titulaires de
droits. Il devrait permettre aussi pour le bon emploi des techniques, de mieux repérer et contrôler certains usages et
d’y faire obstacle et donc d’améliorer ainsi la protection des droits. Par ailleurs, Internet rend accessible
internationalement toute œuvre à partir du moment où elle est mise en ligne.
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2.1.2. Droit d’auteur des bases de données, droit d’auteur des logiciels

La protection juridique des bases de données est une forme de réglementation relative aux bases de données. Les
bases de données sont contraintes (‫ )مجبرة‬à respecter la réglementation sur les données personnelles et l’ordre public.
Inversement, les enjeux économiques (‫( )المسائل االقتصادية‬investissements souvent lourds) induits (‫ )الناتجة‬par la création
et l'entretien des bases de données ont entrainé un développement important de leur protection à la fin des années
1990, sous l’impulsion du droit européen. Des licences ouvertes ont été spécifiquement créées pour les bases de
données, dont l'Open Database License (ODBL). La protection porte aussi bien sur le contenu que sur le contenant.

La protection des bases de données s'entend comme la protection d'un ensemble de données, qu'elles soient fixées
ou non sur support informatique. Ainsi, la directive communautaire du 11 mars 1996 sur la protection des bases de
données, transposée par la loi du 1er juillet 1998, a mis en place une double protection pour les bases de données une
protection :

 Par le droit d’auteur : En cas de contenant original (mise en page, présentation, formulaire d'extraction
spécifique), la protection par le droit d'auteur s'applique. L'information elle-même (donnée brute) n'est pas
concernée par ce droit.
 Par le droit sui generis : c’est-à-dire un droit spécifique au producteur de données. L'Europe notamment a
prévu de créer une nouvelle source de droit (sui generis) pour les bases de données, laissant ainsi la possibilité
aux États de ne pas obligatoirement lier le droit sur les bases de données au droit d'auteur. La protection des
bases de données couvre alors tout investissement (financier et humain) conséquent pour l'établissement de
la base, sa vérification ou sa mise à jour, dès lors qu'un risque apparait en même temps que cet investissement.
Cette protection est indépendante et s'exerce sans préjudice de celles résultant du droit d'auteur ou d'un autre
droit sur la base de données ou un de ses éléments constitutifs. »

Le droit d’auteur protège la forme, le droit sui generis le contenu de la base de données. La protection d'une base de
données par les droits d’auteur ou le droit sui generis confère donc au créateur de cette base un droit moral et
des droits patrimoniaux. Le droit moral permet au créateur de la base de données, par exemple, de s’opposer à toute
modification portant atteinte à l’intégrité de la base de données ; les droits patrimoniaux permettront au créateur de
la base de données de s’opposer à toute exploitation de cette base sans son autorisation.

2.1.3. Cas spécifique des logiciels libres

Un logiciel libre est un logiciel dont l'utilisation, l'étude, la modification et la duplication (‫ )تكرار‬par autrui en vue de sa
diffusion (‫ )بغرض نشره‬sont permises, techniquement et légalement, ceci afin de garantir certaines libertés induites
(‫)بضمان حريات معينة‬, dont le contrôle du programme par (‫ )بما في ذلك التحكم في البرنامج‬l'utilisateur et la possibilité de partage
entre individus.

Les logiciels libres sont soumis, comme tout logiciel publié hors du domaine public, au droit d'auteur. Dans ce cadre,
le droit d'auteur est exercé par le biais d'une licence libre (‫ )من خالل ترخيص مجاني‬qui énumère les droits que l'auteur
choisit d'octroyer à l'utilisateur (‫)يسرد الحقوق التي يختار المؤلف منحها للمستخدم‬.

Une licence est une autorisation unilatérale (‫)فردية‬, tandis qu'un contrat suppose des obligations réciproques. Les
logiciels libres sont distribués avec de simples licences. Généralement, ils sont également distribués sans la moindre
garantie.

Les licences libres des logiciels libres sont souvent réparties en trois catégories, selon le degré de liberté qu'elles
accordent en matière de redistribution :

2.1.3.1. Domaine public

C’est une caractéristique juridique qui n'a pas besoin de licence du fait que le logiciel n'a aucun ayant droit. Les droits
patrimoniaux concernant ce logiciel disparaissant, il peut alors être utilisé encore plus librement, sous réserve que
soient respectés les droits extra-patrimoniaux de ses auteurs.

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2.1.3.2. Licences de type BSD :

En général, seule la citation des auteurs originaux est demandée. En particulier, ces licences permettent de redistribuer
un logiciel libre sous une forme non libre. Ces licences permettent donc à tout acteur de changer la licence sous laquelle
le logiciel est distribué. Un cas de changement de licence courant est l'intégration de logiciel sous licence BSD dans un
logiciel sous copyleft (licence GPL) L'inverse est impossible. Ces licences sont notamment utilisées par la Berkeley
software distribution (licence BSD), X Window (licence MIT) et Apache Software Foundation (licence Apache).

2.1.3.3. Copyleft (gauche de l’auteur), licences de type GPL :

« GPL » est l'acronyme de « General Public License » (Licence Publique Générale). La plus répandue des licences de ce
type est la Licence Publique Générale GNU (GNU General Public License), ou GNU GPL pour faire court. Cette licence
interdit la redistribution hors des principes du copyleft, car « si un programme est un logiciel libre au moment où il
quitte les mains de son auteur, cela ne signifie pas nécessairement qu'il sera un logiciel libre pour quiconque en
possèdera une copie ». Les auteurs de la GPL soutiennent également que tous les logiciels doivent être sous licence
libre parce qu'il est moralement inacceptable de faire autrement. En somme, la licence GPL est conçue pour protéger
les libertés des utilisateurs tout en facilitant la coopération avec la communauté du logiciel libre.

2.2. BREVET
2.2.1. Définition

Qu’est-ce qu’une invention ?

Une invention est un produit ou un procédé nouveau qui résout un problème technique. Elle diffère d’une découverte
qui est quelque chose qui existait déjà mais n’avait pas été trouvée.

Qu’est-ce qu’un brevet ?

Le brevet est un titre de droit de propriété industrielle ; un document officiel délivré à l’inventeur par l’administration
compétente (En Algérie l’Institut National Algérien de la Propriété Industrielle "INAPI"). Il protège les innovations et
les inventions et confère à son titulaire pour une durée de vingt ans à partir de la date de dépôt de la demande de
protection, à condition de payer les annuités, et sur un territoire limité, le droit exclusif d’exploitation, c’est à dire de
fabriquer, vendre exporter ou importer le produit protégé par le brevet ou le produit qui résulte de l’exploitation du
procédé protégé.

2.2.2. Droits dans un brevet

Le droit exclusif d'exploitation est un « droit négatif », interdisant à un tiers de produire, importer ou vendre l'invention
couverte par le brevet sans le consentement du titulaire. Ainsi, le brevet n'est pas un « droit positif » qui autoriserait
le titulaire à exploiter l'invention, en particulier lorsque celle-ci présente des caractéristiques brevetées par des tiers.

La protection de l’invention peut être acquise soit par un dépôt international, auprès de l’Organisation mondiale de la
propriété intellectuelle (OMPI), via le Patent Cooperation Treaty (PCT), en désignant l’Algérie, soit par un dépôt
algérien réalisé directement auprès de l’INAPI.

Tout brevet délivré est publié. Son titulaire est investi de droits exclusifs sur l’invention et les tiers n’ont donc pas le
droit d’exploiter celle-ci sans son autorisation, qu’il s’agisse de fabrication, d’utilisation ou de vente

2.2.3. Utilité d’un brevet

Les inventions sont le fruit du travail et de la persévérance. Peut-être ne suffit-il que d'un instant d'inspiration pour
avoir une bonne idée, mais il faut de longues recherches et de nombreuses expériences pour convertir cette idée en
invention utile et exploitable. Les inventeurs méritent d'être récompensés pour le temps qu'ils consacrent à donner
corps à leurs idées. Ils doivent aussi avoir l'assurance que s'ils partagent l'invention avec le reste du monde, personne
ne la leur volera, ne l'utilisera ni ne la copiera sans leur permission.
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Les brevets permettent de récompenser et de protéger les inventeurs, mais la société en tire aussi profit. En échange
de la protection que leur offre le brevet, les inventeurs acceptent de révéler toutes les informations techniques sur
leur invention en donnant une description claire et concise lors de la demande de protection. Ces renseignements sont
accessibles à tout un chacun et ils sont suffisamment détaillés pour permettre à quiconque ayant une connaissance
générale du domaine dont relève l'invention de pouvoir la reproduire.

Dans cette mesure, les brevets contribuent à la diffusion de nouvelles connaissances qui, à leur tour, peuvent aider
d'autres personnes à résoudre des problèmes différents ou à progresser encore davantage dans la science et la
technologie et de faciliter l’accès à l’information.

2.2.4. Demande de brevet en Algérie et dans le monde

Pour obtenir un brevet en Algérie, une demande de brevets doit être déposée au niveau de l‘Institut National Algérien
de la Propriété Industrielle INAPI. Le dossier de la demande

 04 exemplaires remplis, signés et datés du formulaire 'Requête en délivrance',


 Un abrégé descriptif : un résumé succinct de l’invention en 250 mots au maximum,
 Une description de l’invention avec au moins une revendication en langue Arabe (en double exemplaires),
 Une traduction en langue française de la description de l’invention avec la ou les revendications (en double
exemplaires),
 Le ou les dessins (en double exemplaire), si nécessaire,
 Un document de priorité, lorsqu'une priorité selon la Convention de Paris pour la propriété industrielle est
revendiquée, et une copie certifiée conforme de la demande originale dans un délai de 03 mois après le dépôt
de la demande au maximum,
 Une cession du droit de priorité, lorsque le déposant revendique une priorité qui n’est pas en son nom,
 Un reçu de paiement des taxes au compte de l'INAPI conformément aux barèmes des taxes parafiscales en
vigueur, (le paiement par chèque peut être effectué directement à l'INAPI)
 Un pouvoir original signé et daté en cas de représentation par un mandataire,
 et le cas échéant un document justifiant la priorité,
 D'autres documents peuvent, toutefois, être demandés.

2.2.5. La brevetabilité

Si l'invention n'est pas spécifiquement exclue du domaine brevetable, les deux conditions principales de brevetabilité
sont la nouveauté et l'activité inventive.

 Une activité inventive

L’invention ne doit pas être évidente, même pour un homme du métier, c’est-à-dire pour une personne pourtant
spécialisée dans ce domaine. Pour être certain du caractère inventif il faut regarder l’état général des connaissances
sur le sujet, et vérifier que l’invention ne découle pas simplement de ces connaissances.

 Une invention nouvelle

Une invention est considérée comme nouvelle si elle ne rentre pas dans « l’état de technique ». Cet état englobe tout
ce qui a été rendu accessible au public avant la date de dépôt du brevet. Il n’est pas important que le public ait
réellement eu connaissance de cette invention, il suffit qu’il ait pu y avoir accès.

Exemple : vous avez trouvé un moyen de créer une nouvelle énergie et personne n’a encore déposé de brevet à ce
sujet. La veille du dépôt de votre brevet vous écrivez un article à ce sujet qui est publié sur internet. Le lendemain,
vous ne pourrez pas déposer votre brevet car votre invention ne sera plus considérée comme étant nouvelle du fait
de son accessibilité sur internet.

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 Une invention susceptible d’application industrielle

L’invention doit être susceptible d’application industrielle ce que signifie que son objet doit pouvoir être fabriqué ou
utilisé dans tout genre d’industrie. Le terme d’industrie vise l’activité humaine, qu’elle soit artisanale, agricole ou
encore industrielle.

Si votre invention remplit les conditions de brevetabilité, vous pouvez commencer à effectuer les démarches de dépôt
de brevet.

2.3. MARQUES, DESSINS ET MODELES


2.3.1. Définition

Une marque est le signe servant à distinguer les noms des produits ou des services d’une entreprise de ceux de ses
concurrents. Elle aide le consommateur à choisir le produit ou le service qui répond à ses besoins.

Sont considérées comme marques : les signes susceptibles d’une représentation graphique notamment les mots, y
compris les noms de personnes, les lettres, les chiffres, les dessins, images ou logo, les signatures, les couleurs, les
slogans (‫ )شعار‬ou une combinaison de ces différentes formes.

Ne sont pas considérés comme marques et ne peuvent pas être enregistrés entant que marque : les signes servant à
désigner ou à décrire le produit, les signes susceptibles de tromper les consommateurs quant à la nature, la qualité,
les caractéristiques ou l’origine du produit, les signes contraires à l’ordre public ou aux bonnes mœurs, les signes
contenant ou imitant (‫ )تقليد‬des signes officiels d’un état, les signes qui représentent la forme du produit ou de son
emballage si celle-ci est directement liée à sa nature ou sa fonction, les signes constitués exclusivement ou
partiellement d’une indication géographique.

2.3.2. Droit des Marques

Pour protéger sa marque à l'international : Enregistrer sa marque en Algérie confère à son propriétaire une protection
sur le territoire Algérien.

Pour protéger sa marque Algérienne à l’international deux voies sont possibles :

 La voie Nationale : qui consiste à demander la protection directement auprès de/des l’office(s) du/des pays où
elle est souhaitée en constituant un mandataire.
 La voie Internationale : via le système de Madrid géré par deux traités l’arrangement et le protocole de Madrid
et administré par l’OMPI. Ce système permet de demander la protection d’une marque enregistrée, à la fois,
dans plusieurs pays membres de l’arrangement et du protocole et d’une marque même en état de dépôt soit
avant l’obtention du certificat d’enregistrement dans les pays membres du protocole.

La durée de la protection est de dix ans renouvelable.

2.3.3. Droit des dessins et modèles

Le dessin est bidimensionnel. Le modèle est tridimensionnel. Leur protection, qui nécessite un dépôt et une publication
comme « modèle déposé » auprès de l'INPI, est un droit exclusif, temporaire (5 ans pour une durée maximale de 25
ans), permettant d'éviter la contrefaçon.

2.3.4. Appellation d’origine

On entend par appellation d'origine une dénomination géographique d`un pays ,d'une région ,d'une partie d'une
région ,d'une localité ou un lieu-dit servant de destiner un produit qui en origine et dont les qualités et les
caractéristiques sont due exclusivement ou essentiellement au milieu géographique comprenant les facteurs naturels
et les facteurs humaines.

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2.3.5. Le secret

Le secret des affaires n’est pas soumis aux mêmes règles que le droit de la propriété intellectuelle qui protège la
marque, le dessin, le modèle, le brevet d’invention et l’œuvre protégée par le droit d’auteur.

Le secret des affaires protège l’élément immatériel non protégeable par la propriété intellectuelle (ex : futur brevet).

Le secret des affaires ne nécessite aucun dépôt préalable et donc n’engendre aucun frais. Alors que les droits de
propriété intellectuelle ont une durée (ex : 20 ans pour un brevet) et sont protégés sur le territoire du dépôt, le secret
des affaires dure tant qu’il n’est pas divulgué et n’a aucune limite territoriale.

Le droit applicable au secret professionnel est le droit contractuel et délictuel (code civil) et pas le droit de la propriété
intellectuelle.

2.3.6. La contrefaçon

La contrefaçon se définit comme la reproduction, l’imitation ou l’utilisation totale ou partielle d’un droit de propriété
intellectuelle sans l’autorisation de son propriétaire.

Contrairement au sens courant de la « contrefaçon », en matière de propriété intellectuelle il n'y a pas besoin que le
produit ait été fabriqué - totalement ou partiellement - par le contrevenant. Toute atteinte aux droits sur le produit
constitue une contrefaçon, même sans imitation ni falsification. Ainsi, utiliser gratuitement un logiciel normalement
payant constitue une contrefaçon, quel que soit le moyen utilisé (crack, fausse clé d'activation... voire utiliser
professionnellement la version gratuite alors que le contrat de licence impose l'achat dans ce cas). Peu importe que le
logiciel ait été téléchargé normalement sur le site officiel de l'auteur : dans la mesure où l'utilisation gratuite viole la
licence qui impose l'achat, il y a contrefaçon.

L'échange de fichiers protégés par le droit d'auteur (musiques, films non tombés dans le domaine public) est assimilé
au délit de contrefaçon.

2.4. DROIT DES INDICATIONS GEOGRAPHIQUES


2.4.1. Définitions

Une indication géographique est un signe utilisé sur des produits qui ont une origine géographique précise et
possèdent des qualités, une notoriété ou des caractères essentiellement dus à ce lieu d’origine. Elle met en évidence
un lieu ou une région de production précis qui détermine les qualités caractéristiques du produit originaire de ce lieu.

L’indication géographique est composée d’un nom de produit associé au nom d’une zone géographique. Elle distingue
un produit originaire d’une zone géographique déterminée et dont les caractéristiques sont liées à ce lieu
géographique. Ces caractéristiques sont spécifiées dans un cahier des charges qui doit faire l'objet d'une homologation.

Une marque est un signe utilisé par une entreprise pour distinguer ses produits et ses services de ceux d’autres
entreprises. Elle confère à son propriétaire le droit d’empêcher des tiers d’utiliser la marque. Une marque est souvent
constituée d’un nom ou d’un élément fantaisie ou arbitraire. En se rapportant à l’indication géographique, les
consommateurs savent qu’un produit provient de tel ou tel lieu et possède certains caractères qui sont dus au lieu de
production. Elle peut être utilisée par tous les producteurs dont les produits ont pour origine le lieu désigné par
l’indication géographique et possèdent les qualités spécifiées. Contrairement à la marque, le nom utilisé comme
indication géographique sera généralement prédéterminé par le nom du lieu de production.

2.4.2. Protection des Indications Géographique en Algérie

Désormais les produits agricoles bénéficient d’une indication géographique protégée selon l’arrêté ministériel du
ministère de l’agriculture, du développement rural et de la pêche du 05/05/2016 fixant les règles relatives à la
procédure de reconnaissance des appellations d’origine, des indications géographiques et des labels agricoles de
qualité.

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Exemple : Le label de qualité IG a été attribué à la « Datte Deglet Nour de Tolga » et au «
Figue sèche de Beni Maouche » par arrêté ministériel du Ministère de l’Agriculture en date
du 22/09/2016. Les indications géographiques sont protégées en vertu de traités
internationaux et de législations nationales et en application d’une large gamme de
principes, notamment :
les lois protégeant spécialement les indications géographiques ou les appellations
d’origine
les lois sur les marques applicables aux marques collectives ou aux marques de
certification
les lois sur la concurrence déloyale
les lois de protection des consommateurs, ou
les lois ou décrets spécifiques reconnaissant des indications géographiques particulières.
En fait, les personnes qui ne sont pas autorisées à le faire ne peuvent pas utiliser une
indication géographique pour des produits qui ne proviennent pas du lieu désigné par cette
indication. Les sanctions encourues vont de l’ordonnance judiciaire interdisant l’utilisation
non autorisée à la condamnation à des dommages et intérêts et à une amende voire, dans
les cas graves, à une peine d’emprisonnement. 2.4.3. Traités internationaux sur les
indications géographiques Un certain nombre de traités administrés par l’OMPI visent à
protéger les indications géographiques ; il s’agit en particulier de la Convention de Paris
pour la protection de la propriété industrielle, de 1883, et de l’Arrangement de Lisbonne
concernant la protection des appellations d’origine et leur enregistrement international.
En outre, les articles 22 à 24 de l’Accord sur les aspects des droits de propriété
intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC) traitent de la protection internationale
des indications géographiques dans le cadre de l’Organisation Mondiale du Commerce
(OMC).

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