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Thème 1 

: la protection du logiciel.

Introduction.
Le logiciel occupe aujourd’hui une place importante dans l’économie numérique, en effet celui-ci est
embraqué dans de nombreuses machines, il est devenu indispensable c’est pourquoi il est apparu
nécessaire de savoir qu’elle protection était accordée au logiciel.
Le logiciel est définit pas l’article premier de la loi 2-00 relative aux droits d’auteur et droits voisins
d’après cet article «le logiciel ou programme d'ordinateur est un ensemble d'instructions exprimées
par des mots, des codes, des schémas ou par toute autre forme pouvant, une fois incorporés dans un
support déchiffrable par une machine, faire accomplir ou faire obtenir une tâche ou un résultat
particulier par un ordinateur ou par un procédé électronique capable de faire du traitement de
l'information».
Au Maroc le logiciel est protégé par la propriété intellectuelle, cette dernière signifie : le domaine
comportant l'ensemble des droits exclusifs accordés sur des créations intellectuelles, elle vise toutes
les créations de l’esprit humain, et elle se divise en propriété littéraire et artistique (La loi n° 2-00
relative aux droits d'auteur et droits voisins) et une propriété industrielle (la loi N° 23-13 relative à la
protection de la propriété industrielle).
La propriété intellectuelle au niveau international : L’OMPI (Organisation mondiale de la propriété
intellectuelle) est l'instance mondiale chargée des services, des politiques, de l'information et de la
coopération, il s’agit d’une une institution des Nations Unies financièrement autonome comprenant
191 États membres, Son siège est situé à Genève en Suisse. Sa mission consiste à promouvoir
l’élaboration d’un système international de propriété intellectuelle équilibré et efficace qui favorise
l’innovation et la créativité dans l’intérêt de la société. Le Maroc a adhéré en 1971.

La problématique.
Peut-on recourir au droit du brevet ou au droit d’auteur pour la protection du logiciel ?

ANNANCE DU PLAN.
Nous traiterons ce sujet en deux parties avec des sous parties. Dans une première partie nous
traiterons la protection du logiciel par le droit d’auteur et dans une deuxième partie nous traiterons
la protection du logiciel par le droit du brevet d’invention.
Développement.
La première partie : Ia protection du logiciel par le droit d’auteur.
Il convient d’étudier la protection du logiciel par le droit d’auteur au niveau national (II) qu’au niveau
international (I)

I) la protection du logiciel par le droit d’auteur au niveau international :


Certains traités ils sont conclus pour renforcer la protection du logiciel par le droit d’auteur il s’agit
essentiellement du traité de l’OMPI sur le droit d’auteur (1) et la Convention de Berne pour la
protection des œuvres littéraires et artistiques (1886) (2).

1-Traité de l'OMPI sur le droit d'auteur (WCT) (1996).


Le traité a été conclu en 1996 et il est entré en vigueur en 2002. Le Traité de l'OMPI sur le droit
d'auteur (WCT) est un arrangement particulier au sens de la Convention de Berne qui porte sur la
protection des œuvres et des droits des auteurs sur leurs œuvres dans l'environnement numérique.
En ce qui concerne l'objet de la protection, le WCT porte sur deux catégories d'objets du droit
d'auteur : les programmes d'ordinateur, quel qu'en soit le mode ou la forme d'expression, et les
compilations de données ou d'autres éléments.
En ce qui concerne les droits reconnus à l'auteur, le traité confère le droit de distribution, le droit de
location et un droit plus large de communication au public. Quant à la durée de la protection, celle-ci
ne doit pas être inférieure à 50 ans pour tout type d'œuvre. La jouissance et l'exercice des droits
prévus dans le traité ne sont subordonnés à aucune formalité. Le Maroc à adhérer (2011)
2-La Convention de Berne pour la protection des œuvres littéraires et artistiques (1886).
La Convention de Berne porte sur la protection des œuvres et des droits des auteurs sur leurs
œuvres. Elle repose sur trois principes fondamentaux et contient une série de dispositions
définissant le minimum de protection qui doit être accordé, ainsi que des dispositions spéciales pour
les pays en développement. Les trois principes fondamentaux sont les suivants :
Les œuvres ayant pour pays d'origine l'un des États contractants (principe du "traitement national"),
La protection ne doit être subordonnée à l'accomplissement d'aucune formalité (principe de la
"protection automatique"), La protection est indépendante de l'existence de la protection dans le
pays d'origine de l'œuvre (principe d'"indépendance" de la protection).
La convention est ouverte à tous les États. Les instruments de ratification ou d'adhésion doivent être
déposés auprès du Directeur général de l'OMPI

II) la protection du logiciel par le droit d’auteur au niveau national :


Il convient d’étudier l’organisme institutionnel en matière de droit d’auteur (1) et les dispositions
législatives de La loi n° 2-00 relative aux droits d'auteur et droits voisins (2).
1- Le Bureau marocain du droit d’auteur (BMDA)
Le Bureau marocain du droit d’auteur, est placé sous la tutelle du Ministère de la Communication. Il
est chargé de la protection et de l’exploitation des droits d’auteur et des droits. C’est l’organisme
pluridisciplinaire et nanti d’un monopole légal de représentation, il s’occupe de toutes les catégories
professionnelles d’auteurs. Il se compose d’un directeur et d’un secrétaire général et de cinq
départements. Le BMDA accomplit plusieurs missions parmi lesquelles :
Gestion collective des droits d’auteur et des droits voisins, Représentation du Maroc dans les
organisations internationales compétentes en matière de propriété littéraire et artistique,
Enregistrement des déclarations permettant d’identifier les œuvres et les titulaires de droits,
Perception des droits des créateurs sous toutes leurs formes existantes et à venir, Répartition des
droits. Le BMDA revient toujours aux dispositions législatives prévues par le législateur en vigueur.

2-Les dispositions législatives (la loi 2-00 relative aux droits d’auteur et droits voisins) :
Il convient d’étudier :
*le champ d’application de la loi 2-00 prévu dans l’article 3 ainsi libellé « La présente loi s'applique
aux œuvres littéraires et artistiques telles que : les œuvres exprimées par écrit, les programmes
d'ordinateur ; les conférences, allocutions ; les œuvres musicales les œuvres dramatiques ; les
œuvres audio-visuelles y compris les œuvres cinématographiques et le vidéogramme ; les œuvres
des beaux-arts, les œuvres d'architecture ; les œuvres photographiques ; les œuvres des arts
appliqués ; les illustrations, les cartes géographiques, les plans, les croquis et les œuvres
tridimensionnelles relatives à la géographie, la topographie, l'architecture ou la science ; les
expressions du folklore ; les dessins des créations de l'industrie de l'habillement. La protection est
indépendante du mode ou de la forme d'expression, de la qualité et du but de l'œuvre.
En effet out auteur bénéficie des droits prévus dans la présente loi sur son œuvre littéraire ou
artistique. D’après l’article 2 La protection résultant des droits prévus a alinéa 1 du même article
commence dès la création de l'œuvre, même si celle-ci n'est pas fixée sur un support matériel.
On constate donc que le législateur marocain accord la protection de logiciel par le droit d’auteur et
non pas par le droit du brevet comme c’est le cas dans les États-Unis.
*Quant aux droits protégés le législateur a les déterminés limitativement ainsi l’article 9 comporte
-les droits moraux à savoir : la revendication de la paternité de son œuvre, en particulier le droit de
faire porter la mention de son nom sur les exemplaires de son œuvre ; le fait de rester anonyme ou
d'utiliser un pseudonyme ; s'opposer à toute déformation, mutilation ou autre modification de son
œuvre ou à toute autre atteinte à la même œuvre qui seraient préjudiciables à son honneur ou à sa
réputation. Concernant
-les droits patrimoniaux ils sont déterminés dans l’article 10 : le fait de rééditer et reproduire son
œuvre de quelque manière et sous quelque forme que ce soit, permanente ou temporaire ; traduire
son œuvre ; préparer des adaptations, des arrangements ou autres transformations de son œuvre ;
faire ou autoriser la location ou le prêt public de l'original ou de la copie de son œuvre audio-visuelle,
de son œuvre incorporée dans un phonogramme, d'un programme d'ordinateur, d'une base de
données ou d'une œuvre musicale sous forme graphique (partitions), quel que soit le propriétaire de
l'original, ou de la copie faisant l'objet de la location ou du prêt public ; représenter ou exécuter son
œuvre en public ; importer des exemplaires de son œuvre ; radiodiffuser son œuvre ; communiquer
son œuvre au public par câble ou par tout autre moyen. Il faut souligner que les droits de location et
de prêt ne s'appliquent pas à la location de programmes d'ordinateurs dans le cas où le programme
lui-même n'est pas l'objet essentiel de la location.
Les droits prévus à l'article 9 sont exercés par les ayants droit de l'auteur de l'œuvre ou par toute
autre personne physique ou morale à laquelle ces droits ont été attribués. Le Bureau marocain du
droit d'auteur peut exercer les droits précités en cas d'inexistence des personnes citées dans l'alinéa
précédent.
*Quant à la durée de la protection : les droits patrimoniaux sur une œuvre sont protégés pendant la
vie de l'auteur et 70 ans après sa mort. Les droits moraux sont illimités dans le temps ; ils sont
imprescriptibles, inaliénables et transmissibles à cause de mort aux ayants droit.
*enfin quant aux sanctions en cas de non respecte de ces droits le législateur a instauré des sanctions
civiles et pénales
- les sanctions civiles sont prévues dans l’article 62 qui dispose que le titulaire de droits protégés en
vertu de la présente loi dont un droit reconnu a été violé a le droit d'obtenir le paiement, par l'auteur
de la violation, de dommages intérêts en réparation du préjudice subi par lui en conséquence de
l'acte de violation.
- les sanctions pénales sont prévues dans l’article 64 qui prévu une peine d'emprisonnement de deux
mois à six mois, et d'une amende de dix mille à cent mille dirhams ou de l'une de ces deux peines
seulement, quiconque a commis d'une manière illicite et par quelque moyen que ce soit, aux fins
d'exploitation commerciale, une violation des droits d'auteur mentionnés aux articles 9 et 10.

Deuxième partie : Ia protection du logiciel par le droit du brevet


d’invention.
Il convient d’étudier la protection du logiciel par le droit du brevet d’invention au niveau national (B)
qu’au niveau international (A).

A) la protection du logiciel par le droit des brevets d’invention au niveau


international.
Certains traités ils sont conclus pour renforcer la protection du logiciel par le droit du brevet il s’agit
essentiellement du traité de l’OMPI sur le droit des brevets (1) et la convention de paris pour la
protection de la propriété industrielle (1883) (2).
1-Traité de coopération en matière de brevets (PCT).
Le Traité de coopération en matière de brevets ou PCT (pour Patent Cooperation Treaty) a été signé à
Washington le 19 juin 1970. Il est entré en vigueur le 21 juin 1978, Ce traité constitue une tentative
de simplification des procédures de dépôt de brevets. Le Traité de coopération en matière de brevets
(PCT) permet de demander la protection d'un brevet pour une invention simultanément dans un
grand nombre de pays en déposant une demande "internationale" de brevet. Une telle demande
peut être déposée par toute personne qui a la nationalité d'un État contractant du PCT ou est
domiciliée dans un tel État. Elle peut en général être déposée auprès de l'office national des brevets
de l'État contractant dont le déposant a la nationalité ou dans lequel il est domicilié ou, si le
déposant le préfère, auprès du Bureau international de l'OMPI à Genève.

2- la convention de paris pour la protection de la propriété industrielle (1883).


La Convention de Paris concerne la propriété industrielle dans l'acception la plus large du terme et
vise les inventions, les marques de produits, les dessins et modèles industriels, les modèles d'utilité,
les marques de services, les noms commerciaux, les indications géographiques, ainsi que la
répression de la concurrence déloyale.
Les dispositions de fond de la convention peuvent être divisées en trois catégories principales :
traitement national, droit de priorité et règles générales.
* En vertu des dispositions sur le traitement national, la convention prévoit que chaque État
contractant accorde, en ce qui concerne la propriété industrielle, la même protection aux
ressortissants des autres États contractants qu'à ses propres ressortissants.
* La convention prévoit un droit de priorité pour les brevets d'invention, les marques et les dessins et
modèles industriels. Ce droit signifie que, sur la base d'une première demande, régulièrement
déposée dans l'un des États contractants, le demandeur dispose d'un certain délai (12 mois pour les
brevets et les modèles d'utilité ; six mois pour les dessins et modèles industriels et les marques) pour
effectuer les démarches nécessaires afin d'obtenir la protection dans n'importe lequel des autres
États contractants.
* Brevets d'invention : les brevets délivrés dans différents États contractants pour la même
invention sont indépendants les uns des autres.

B) la protection du logiciel par le droit des brevets d’invention au niveau


national.
Il convient d’étudier l’organisme institutionnel en matière de droit du brevet (1) et les dispositions
législatives de La loi n° 23-13 relative à la protection de la propriété industrielle (2).
1- l’office marocain de la propriété industrielle et commerciale.
L’Office Marocain de la Propriété Industrielle et Commerciale (OMPIC) est l’organisme chargé de la
protection de la propriété industrielle (marques, brevets d’invention, dessins et modèles industriels)
et de la tenue du registre central du commerce au Maroc. L’OMPIC est un établissement public doté
de la personnalité morale et de l’autonomie financière. Il est placé sous la tutelle du Ministère de
l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie Numérique.
Son rôle est d’être un vecteur d’accompagnement de l’entreprise dans le développement de ses
actifs immatériels. Outre la tenue des registres nécessaires à la protection de la propriété industrielle
et commerciale, l’OMPIC a pour mission de diffuser certaines informations au public : Information
juridique, technique, commerciale. Enfin la demande d’un brevet droit être déposée à l’OMPIC
2- les dispositions législatives (La loi n° 23-13 relative à la protection de la propriété industrielle).
Le brevet est un droit exclusif donné par l’Etat pour une durée maximale de 20ans parce qu’il s’agit
d’une invention nouvelle. Le brevet est aussi un droit territorial dans la mesure où la personne
bénéficiaire de droit du brevet est protégée dans le lieu où elle a déposé sa demande de brevet
Selon article 1 la protection de la propriété industrielle a pour objet les brevets d'invention, les
schémas de configuration (topographies) de circuits intégrés, les dessins et modèles industriels, les
marques de fabrique, de commerce ou de service, le nom commercial, les indications géographiques
et les appellations d'origine ainsi que la répression de la concurrence déloyale.
* Quant à la procédure de demande de brevet elle prévu dans l’article 30 qui dispose : « Le dépôt
d’une demande de brevet d’invention est effectué sur requête du déposant ou de son mandataire
auprès de l’organisme chargé de la propriété industrielle. Ladite demande donne lieu à
l’acquittement des droits exigibles de dépôt et de la recherche dans un délai d’un mois à compter de
la date de dépôt. A défaut de l’acquittement des droits exigibles, dans le délai précité, la demande de
brevet d’invention est considérée comme retirée ».
* Quant au champ d’application il est prévu dans l’article 16 qui dispose « Toute invention peut faire
l'objet d'un titre de propriété industrielle délivré par l'organisme chargé de la propriété industrielle.
Ce titre confère à son titulaire ou à ses ayants droit un droit exclusif d'exploitation de l'invention. Le
droit au titre de propriété industrielle appartient à l’inventeur ou à ses ayants droit sous réserve des
dispositions de l'article 18 ci-dessous ».
De sa part l’article 22 ajoute : « Est brevetable dans tous les domaines technologiques, toute
invention nouvelle, impliquant une activité inventive et susceptible d'application industrielle ».
L’article 23 nous énumérés certaines dispositions qui ne sont pas considérés comme des inventions
au sens de l'article 22 : les découvertes ainsi que les théories scientifiques et les méthodes
mathématiques ; les créations esthétiques la présentation d'informations. Les plans, principes et
méthodes dans l'exercice d'activités intellectuelles, ou en matière de jeu ou dans le domaine des
activités économiques, ainsi que les programmes d'ordinateurs. Comme on constate le législateur a
visé les programmes d’ordinateurs qui sont donc exclus de la brevetabilité cependant il y ‘a une
exception apportée par l’alinéa 2 de même article : Les dispositions du présent article n'excluent la
brevetabilité des éléments énumérés aux dites dispositions que dans la mesure où la demande de
brevet ou le brevet ne concerne que l'un de ces éléments considérés en tant que tel.

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