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Tout d’abord, la Convention de Berne1 pour la protection des œuvres littéraires et

artistiques, également connue sous le nom de Berne Convention, est une Convention
international qui a été adopté en Berne, en Suisse, en 1886.

Cette Convention vise à protéger les droits d'auteur des œuvres littéraires et artistiques en
établissant des normes minimales de protection pour les œuvres créées par des auteurs de pays
membres de la Convention. La Convention de Berne a été révisée à plusieurs reprises au fil
des ans, la dernière révision ayant eu lieu en 1979.

Aujourd'hui, la Convention de Berne est ratifiée par près de 170 pays à travers le monde,
ce qui en fait l'un des accords internationaux les plus largement ratifiés dans le domaine de la
propriété intellectuelle.

Il convient de souligner que le Maroc a ratifié la Convention en question le 17 février 1987 2,


après l'avoir adhéré le 16 juin 1917, et après avoir accepté la révision de 1971 à Paris3 le 24
juillet de cette même année.

D’abord, pour que la Convention de Berne soit applicable, il ne suffit pas que les pays en
cause s'y trouvent engagés. Il faut encore qu'il s'agisse de situations juridiques qui la
concernent.

L'objet de la Convention de Berne est affirmé d'entrée de jeu par l'article 1er, qui
constitue les États contractants en une union “pour la protection des droits des auteurs sur
leurs œuvres littéraires et artistiques, ce qui correspond bien à la matière traitée par la
convention.

La convention se borne donc à viser « les droits des auteurs sur leurs œuvres » mais elle
ne définit pas non plus le mot « auteur » en tant que tel, car sur ce point aussi la divergence
des législations nationales est grande.

En effet la définition des termes « œuvres littéraires et artistiques » fait l’objet de l’article
2 de la convention. Cette terminologie vise l’ensemble des productions du domaine littéraire,
scientifique et artistique et écarte toute limitation quant au mode ou à la forme d’expression
des œuvres.

1
Conclue en 9 septembre 1886, complétée à PARIS le 4 mai 1896, révisée à BERLIN le 13 novembre 1908,
complétée à BERNE le 20 mars 1914 et révisée à ROME le 2 juin 1928, à BRUXELLES le 26 juin 1948, à
STOCKHOLM le 14 juillet 1967 et à PARIS le 24 juillet 1971 et modifiée le 28 septembre 1979.
2
Dahir n°1-88-158 du 1er ramadan 1432 (2 août 2011) portant publication de la Convention de Berne pour la
protection des œuvres littéraires et artistiques du 9 septembre 1886( B.O n°6058 du 1er chaabane 1433( 21
juin 1987). Dahir n°1 -83-131 du Rabia I 1407( 14 novembre 1986) portant promulgation de la loi n°016-83
portant approbation du principe de la ratification de la Convention de Berne(B.O n°3879 du 3rejeb 1407( 4
mars 1987
3
Ratification de l’acte de Bruxelles : 22/ 05/1952, Ratification de l’acte de Stockholm : 06/08/1971, Ratification
de l’acte de Paris du 24 juillet 1971 : 17/02/1987 (Bureau Marocain du Droit d’Auteur, consulté sur
https://bmda.ma/info/legislation-conventions-et-traites , le 24 janvier 2023 à 19h24.
Donc la convention pose le principe de la généralité de la protection au profit de toutes
les productions du domaine littéraire, scientifique et artistique, ce qui inclut nécessairement
les nouvelles créations, comme on l'a vu ces dernières années à cause d’évolution des TIC tel
que, les œuvres numériques.

Cela signifie que la protection prévue par la convention intéresse également le


cyberespace.

En faveur de cette insertion, on peut relever les articles, l'article 104, de l'Accord
ADPIC5, tout comme l' concernant l’article 1er, de la directive 2009/24/CE du 23 avril
2009 concernant la protection juridique des programmes d'ordinateurs, indiquent que les
programmes d'ordinateurs seront protégés par le droit d'auteur “en tant qu'œuvres littéraires
au sens de l'article 2 de la Convention de Berne“

Le premier objectif de la Convention de Berne, en 1886, a été d'améliorer le sort des


auteurs en leur assurant une protection internationale plus étendue. Chaque pays signataire
s'est en effet engagé, au moins pour commencer, à assimiler les auteurs des autres pays à ses
propres nationaux.6

La Convention de Berne pour la protection des œuvres littéraires et artistiques repose sur
trois principes fondamentaux. Il s’agit de :

- Le traitement national :

Le principe du traitement national est posé à l’article 5, § 1, de la Convention de Berne. 7

Cette disposition a pour objectif de traiter de la même façon les étrangers que les nationaux en
ce qui concerne la protection de leurs œuvres.

En d’autres termes Les œuvres ayant pour pays d'origine l'un des États contractants (c'est-à-
dire dont l'auteur est un ressortissant d'un tel État ou qui ont été publiées pour la première fois
dans un tel État) doivent bénéficier dans chacun des autres États contractants de la même
protection que celle qui est accordée par lui aux œuvres de ses propres nationaux.8

4
L’article 10 de l’Accord ADPIC prévoit que : « Les programmes d'ordinateur, qu'ils soient exprimés en code
source ou en code objet, seront protégés en tant qu'œuvres littéraires en vertu de la Convention de Berne
(1971). »
5
L'Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce ("Accord sur les
ADPIC"), qui est repris dans l'Annexe 1C de l'Accord de Marrakech instituant l'Organisation mondiale du
commerce, du 15 avril 1994, et qui est entré en vigueur le 1er janvier 1995.
6
Henri-Jacques .Lucas – A, (28 Mai 2019), Fasc. 1931 : DROIT INTERNATIONAL.–Convention de Berne. Étendue
de la protection, consulté sur : https://www.lexis360intelligence.fr/encyclopedies/JurisClasseur_Propri
%C3%83%C2%A9t%C3%83%C2%A9_litt%C3%83%C2%A9raire_et_artistique/PL0-TOCID/document/EN_KEJC-
192407_0KSN?source_nav=EF_SY-530949_0KSN&source=navigation#nump70 le 23 janvier 2023 à 19 :30
7
L’article 5, § 1, de la Convention de Berne dispose : « Les auteurs jouissent, en ce qui concerne les œuvres
pour lesquelles ils sont protégés en vertu de la présente Convention, dans les pays de l’Union autres que le
pays d’origine de l’œuvre, des droits que les lois respectives accordent actuellement ou accorderont par la
suite aux nationaux, ainsi que des droits spécialement accordés par la présente Convention. »
8
Résumé de la Convention de Berne pour la protection des œuvres littéraires et artistiques (1886), [en ligne].
Consulté sur https://www.wipo.int/treaties/fr/ip/berne/summary_berne.html , le 23 janvier 2023 à 21 :36
En outre, selon l’article 5, § 2, la jouissance et l’exercice de ces droits « sont indépendants de
l’existence de la protection dans le pays d’origine de l’œuvre ». Il est donc possible, par
exemple, que le ressortissant d’un pays en voie de développement dont la législation est très
peu protectrice des œuvres, bénéficie en France du droit d’auteur français.9

La protection automatique :

Tout d’abord la protection n’est subordonnée à l’accomplissement d’aucune formalité. 10

Il faut entendre le mot formalité dans le sens d’une condition nécessaire à la validité du
droit ; il s’agit d’obligations, de caractère administratif, imposées par la législation nationale
et dont le défaut d’accomplissement entrainera la perte du droit ou l’absence de protection. 11

Cela signifie que si l’admission à la protection dépend de respect certaines formalités, il y a


alors incompatibilité avec le principe établi par la Convention.

- L’indépendance de la protection :

La protection est indépendante de l'existence de la protection dans le pays d'origine de


l'œuvre (principe d’indépendance de la protection). Toutefois, si un État contractant prévoit
une durée de protection plus longue que le minimum prescrit par la convention et si l'œuvre
cesse d'être protégée dans le pays d'origine, la protection peut être refusée une fois que la
protection a cessé dans le pays d'origine.12

Enfin, on note que la Convention de Berne contient une série de dispositions définissant le
minimum de protection qui doit être accordé, ainsi que des dispositions spéciales pour les
pays en développement.

9
TAFFOREAU. P et MONNERIE. C. (2015), Droit de la propriété intellectuelle, Ed Gualino, 4ème édition, p504.
10
L’article 5, § 2, de la Convention de Berne dispose : «La jouissance et l’exercice de ces droits ne sont
subordonnés à aucune formalité; cette jouissance et cet exercice sont indépendants de l’existence de la
protection dans le pays d’origine de l’œuvre. Par suite, en dehors des stipulations de la présente Convention,
l’étendue de la protection ainsi que les moyens de recours garantis à l’auteur pour sauvegarder ses droits se
règlent exclusivement d’après la législation du pays où la protection est réclamée. »
11
Guide de la convention de Berne, (1978), Genève, publie par L’OMPI, p 35
12
Résumé de la Convention de Berne pour la protection des œuvres littéraires et artistiques (1886), op.cit.
consulté le 23 janvier 2023 à 22 :28
La convention y consacre d'assez nombreuses dispositions, qui fixent son champ d'application
Il est important de noter que les principes fondamentaux de cette convention sont encore
valides aujourd'hui, malgré les changements technologiques et numériques. Cela est stipulé
dans l'article 2 de la convention en question.

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