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La propriété, dans le sens propre du mot, se définit comme le droit en vertu duquel une chose est
soumise de manière exclusive à l’action d’une personne.
Les droits de propriété intellectuelle sont des droits de propriété comme les autres : ils permettent
au créateur, ou au propriétaire, d’un brevet, d’une marque ou d’une œuvre protégée par le droit
d’auteur de tirer profit de son travail ou de son investissement. Le droit de la propriété intellectuelle
protège les fruits de l’activité créative de l’homme.
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2. la propriété industrielle
Les inventions dans tous les domaines de l’activité humaine
Les découvertes scientifiques
Les dessins et modèles industriels
Les marques, les noms commerciaux et les désignations commerciales
Les indications géographiques et les appellations d’origines
La protection contre la concurrence déloyale
4. Le système de Madrid relatif à l’enregistrement international des marques. Il est régit par
deux traités :
- l’arrangement de Madrid, dont les membres sont les Etats, et
2
- le protocole de Madrid, dont les membres sont des institutions ou des organismes
(exemple : UE, OAPI…)
Le système de Madrid est pour les marques ce que le PCT est pour le brevet.
NB : L’enregistrement international n’est pas automatique, il devient automatique après
acceptation au niveau national.
a) Historique
L’accord de Libreville signé le 13 septembre 1962 et entré en vigueur le 1er janvier 1964 est le
premier traité abordant la question de la propriété intellectuelle en Afrique. Cet accord crée
l’OAMPI (Office Africain et Malgache de la Propriété Intellectuelle). L’office avait son
administration basé à Yaoundé et menait ces activités d’enregistrement en application pour une
même loi des 12 pays membres de l’époque (Benin – Burkina – Cameroun – Centrafrique – Congo
– Côte d’Ivoire – Gabon – Madagascar – Mauritanie – Niger – Sénégal – Tchad). L’essentiel des
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dispositions de l’accord de Libreville ne concernait que les brevets, les marques de commerce
et les dessins et modèles industriels.
Le retrait du Malgache pour des raisons de politique intérieure, le souci de mieux impliquer la
propriété intellectuelle dans le développement, l’ambition d’être le noyau d’une intégration plus
large des pays africains dans le domaine de la propriété intellectuelle ont amené les Etats
fondateurs à réviser l’accord de Libreville et à créer l’OAPI par l’adoption d’une nouvelle
convention signée à Bangui le 2 mars 1977.
L’accord de Bangui qui intervient le 2 mars 1977, met en évidence la volonté de faire de la
propriété intellectuelle un instrument du développement des pays signataire. Cet accord a élargie
la gamme des objets protégés. Il s’étend aux modèles d’utilité, aux noms commerciaux et aux
appellations d’origine. Cet accord englobe aussi les droits d’auteur et le patrimoine culturel.
NB: cet accord a été révisé en 1999, en raison de la signature par l’organisation des accords ADPIC
(accords sur les Aspect des droits de Propriété Intellectuelle qui touchent au Commerce)
nécessitant une mise en conformité.
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Partie I : La Propriété littéraire et artistique
Introduction
La propriété littéraire et artistique est définie comme étant l'ensemble des prérogatives que le
législateur accorde à l'auteur d'une création ou d'une prestation revêtue de la forme littéraire
ou artistique.
Le rôle assumé par chaque intervenant dans le processus d'élaboration d'une œuvre ainsi que sa
diffusion, détermine la nature du droit que la loi lui confère. Ainsi, on distingue :
la catégorie des personnes ayant participé à la création de l'œuvre : ils sont titulaires de
droit d'auteur ;
et la catégorie des personnes ayant participés à la diffusion de l'œuvre : ils sont titulaires
des droits voisins.
I. Le droit d’auteur
Lorsqu'une personne crée une œuvre littéraire ou artistique, elle est la propriétaire de cette œuvre
et décide librement de son utilisation. Cette personne (appelée créateur ou auteur ou encore titulaire
de droits) contrôle le devenir de l'œuvre par le monopole que la loi lui accorde sur celle-ci. Ainsi,
le droit d'auteur est défini comme étant la protection juridique conférée au titulaire de droits sur
l'œuvre originale qu'il a créée. Autrement dit, le droit d’auteur est l’ensemble des prérogatives
juridiques sur une œuvre littéraire ou artistique.
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I.1. lien entre le droit d’auteur et les autres droits de la propriété intellectuelle
Une œuvre peut être protégée alternativement ou cumulativement par le droit d’auteur ou par un
autre droit de propriété industrielle. C’est le principe de cumul de protection.
La forme d’un téléphone pris comme modèle industriel (le design) peut être protégée par
le droit d’auteur.
Un procédé de fabrication peut être protégé comme invention de procédé (brevet) et sa
description peut être protégée par le droit d’auteur comme œuvre littéraire.
Un logiciel peut être protégé par le droit d’auteur comme œuvre littéraire, et par le droit
des marques à travers sa dénomination.
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a. œuvre collective
C’est une œuvre créée par plusieurs auteurs. Il est impossible d’attribuer à chaque auteur les droits
distincts sur l’œuvre. Cependant c’est par l’initiative d’un auteur que l’œuvre prend naissance.
L’œuvre collective « est la propriété de la personne physique ou morale sous le nom de laquelle
elle est divulguée. Cette personne est investie des droits de l'auteur ».
L’initiateur de l’œuvre est le premier titulaire de droit d’auteur.
b. œuvre de collaboration
La propriété intellectuelle définit l’œuvre de collaboration comme « l'œuvre à la création de
laquelle ont concouru plusieurs personnes physiques ». Cette catégorie d’œuvre plurale constitue
en quelque sorte la catégorie de droit commun des œuvres créées par plusieurs auteurs.
Trois éléments doivent être réunis pour qu’il puisse être question d’œuvre de collaboration :
1) L’œuvre de collaboration suppose tout d’abord la concertation de personnes physiques.
L’œuvre de collaboration doit donc résulter d’un « travail créatif concerté et conduit en
commun par plusieurs auteurs ». La doctrine indique ainsi que « ce qui caractérise un
coauteur, c’est l’intimité de son apport avec celui des autres créateurs, intimité qui se
révèle par son caractère indispensable lorsque l’œuvre est achevée : sans cet apport,
l’œuvre commune aurait certes pu voir le jour, mais elle aurait été différente ».
2) Il faut ensuite que chaque coauteur ait apporté une contribution originale à l’œuvre
commune, ce qui exclut ceux qui n’ont fourni qu’une prestation de nature technique.
3) Il faut enfin que la contribution concerne la mise en forme de l’œuvre. Cela exclut ainsi de
la qualité de coauteur les personnes qui se sont bornées à fournir l’idée ou les thèmes de
l’œuvre.
Les coauteurs sont les premiers titulaires, ils ont un droit égal.
Le droit de divulgation de l'œuvre- Celui qui crée une œuvre a seul le droit de la divulguer. Mais
il faut noter que la divulgation a ses prolongements patrimoniaux, puisque divulguer une œuvre,
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c'est la rendre accessible au public, notamment par la reproduction et par la représentation. C'est
donc un droit discrétionnaire dont nul ne peut se prévaloir s'il n'a pas la qualité d'auteur.
Le droit au respect de l'œuvre- C'est le droit pour l'auteur d'une œuvre de s'opposer, après la
divulgation de celle-ci, à ce que son œuvre ne soit pas dénaturée ou mutilée.
Le droit de repentir ou de retrait- C'est le droit pour l'auteur de retirer son œuvre ou de la modifier
après sa divulgation.
b) Le droit de représentation
Traditionnellement, la représentation est la forme classique de communication d'une œuvre au
public de manière directe c'est-à dire celle où l'interprète est en face du public (récital, théâtre,
opéra, récitation publique) ou indirecte (inclusion dans un mémoire d’ordinateur ou autres
supports).
1. Le premier titulaire
Le titulaire initial ou le premier titulaire est la personne physique ou morale au profit de laquelle
née le droit d’auteur. Le premier titulaire bénéficie à la fois les droits patrimoniaux et les droits
moraux.
2. Le titulaire dérivé
On devient titulaire dérivé par la volonté du premier titulaire.
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II.1. les titulaires des droits voisins
le titulaire des droits voisins sur une interprétation est l’artiste interprète ;
pour les phonogrammes, c’est le producteur des phonogrammes
pour les vidéogrammes, c’est le producteur des vidéogrammes ;
pour les programme ou les émissions, c’est l’organisme de radiodiffusion ou de la
télévision ;
pour les compositions ou les mises en page des œuvres littéraires ou artistiques, c’est
l’éditeur.
a. Droits patrimoniaux
Ce sont les mêmes droits que ceux produits par le droit d’auteur. Aussi, les exceptions sont les
mêmes.
b. Droits moraux
Les droits moraux pour les titulaires des droits voisins sont réduits. Néanmoins, le droit de la
paternité et le droit de l’intégrité sont institués au profit de l’artiste interprète.
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Partie II : La Propriété industrielle
La propriété industrielle peut être appréhendée sous trois volets :
Les créations à caractère technique (Brevets, Modèles d’utilité, obtentions
végétales…) ;
Les créations à caractère esthétiques (dessins et modèles industriels) ;
Les signes distinctifs (marques, indications géographiques, noms commerciaux…).
Le droit de brevet est le cœur de la propriété industrielle, car avant de donner une forme (le design
ou le DMI) et d’apposer un signe distinctif (marque ou indication géographique) a un produit, il
faut que le produit existe.
Le brevet permet de constituer le produit. L’invention qui est protégée par le brevet permet de
réaliser le produit.
La propriété industrielle est l’un des piliers du développement économique et de la création
d’emploi.
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Chapitre I : Le droit des marques
Le droit des marques est soumis, comme les autres droits de propriété intellectuelle, au principe
de territorialité. Ce principe, consacré à l’article 6 de la Convention de Paris pour la protection de
la propriété industrielle du 20 mars 1883, implique que le droit à la marque ne produit d’effets que
sur le territoire pour lequel la marque a été enregistrée.
1. définition de la marque
Toutes les définitions de la marque sont caractérisées par deux composantes: la marque doit être
un signe, et ce signe doit être propre à distinguer les produits ou services d’une entreprise.
L’article 2 de l’annexe III de l’accord de Bangui énonce que « est considérée comme marque de
produits ou de services, tout signe visible utilisé ou que l’on se propose d’utiliser et qui est propre
à distinguer les produits ou services d’une entreprise quelconque ».
La marque est tout d’abord un signe et doit à ce titre être apte à communiquer une information sur
l’origine économique du produit ou du service.
2. Fonctions de la marque
La marque est :
Un moyen d’identification des produits ou des services ;
Une garantie de qualité économique ou psychologique,
Un instrument de publicité et de commercialisation ;
NB : La marque véhicule la réputation de l’entreprise
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Chapitre II : Les Indications Géographiques Protégées
I. Introduction
L’indication géographique (IG) constitue un droit de propriété intellectuelle autonome, au même
titre que la marque ou le brevet. L’Indication Géographique constitue un droit d’usage.
L’IG est un signe utilisé sur des produits qui ont une origine géographique précise et possèdent
des qualités, une notoriété ou des caractères essentiellement dus à ce lieu d’origine (climat, sol).
Elle contient, en général, le nom du lieu d’origine des produits.
L’Annexe VI de l’accord de Bangui révisé (1999, 2015) définit les « Indications géographiques,
comme étant des indications qui servent à identifier un produit comme étant originaire d’un lieu,
d’une région ou d’un pays, dans les cas où une qualité, réputation ou autre caractéristique
déterminée du produit peut être attribuée essentiellement à cette origine géographique »
Les enjeux de la promotion des IG sont très importante pour l’Afrique :
Outil de différenciation des produits locaux
Levier de développement en milieu rural
Quelques exemples d’indications géographiques protégées : Beurre de Karité, vins de
Bordeaux, Riz Basmati, café de Colombie, Champagne, Thé Darjeeling…
I.2. l’indication géographique en tant que moyen de préserver les savoirs traditionnels et les
expressions culturelles (ECT)
Les produits identifiés par une indication géographique sont souvent le résultat de procédés
traditionnels et de savoirs transmis de génération en génération par une communauté d’une région
précise. De même, certains de ces produits identifiés par une indication géographique peuvent
comprendre des éléments caractéristiques du patrimoine artistique traditionnel d’une région
précise, plus couramment appelés « expressions culturelles traditionnelles ». Ceci est
particulièrement vrai pour des produits tangibles tels que les produits de l’artisanat, fabriqués au
moyen de ressources naturelles et dont les qualités sont imputables à leur origine géographique.
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I.3. Etat des lieux des IG dans l’espace OAPI
Trois produits ont été éligibles en indications géographiques protégées (IGP) et enregistrés à
l’OAPI. Il s’agit du :
Poivre Blanc de Penja (Cameroun)
Miel blanc d’Oku (Cameroun)
Café Ziama-Macenta (Guinée)
Par ailleurs, il y a des produits potentiels susceptibles d’être protégés en IG dont les Comités
Nationaux sont mis en place et les cahiers des charges sont en cours de montages. On peut citer :
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Chapitre III : Les dessins et modèles industriels
Le droit des dessins et modèles occupe une place charnière entre les deux subdivisions classiques
du droit de la propriété intellectuelle que sont le droit de la propriété industrielle et le droit de la
propriété littéraire et artistique.
L’objet de la protection du droit des dessins et modèles est défini comme: « (L)'apparence d'un
produit ou d'une partie de produit que lui confèrent, en particulier, les caractéristiques des lignes,
des contours, des couleurs, de la forme, de la texture et/ou des matériaux du produit lui-même
et/ou de son ornementation ».
L’Accord de Bangui définit « comme dessin, tout assemblage de lignes ou de couleurs, et comme
modèle toute forme plastique associée ou non à des lignes ou à des couleurs, pourvu que cet
assemblage ou forme donne une apparence spéciale à un produit industriel ou artisanal et puisse
servir de type pour la fabrication d’un produit industriel ou artisanal »
Deux éléments peuvent ainsi être dégagés des définitions précitées : l’objet de protection du droit
des dessins et modèles consiste en une « apparence » (1), et cette apparence doit être celle d’un «
produit » (2).
2) La notion de « produit »
Le produit dont l’aspect peut être protégé est défini de manière assez large. Est ainsi susceptible
de constituer un produit « tout article industriel ou artisanal, y compris, entre autres, les pièces
conçues pour être assemblées en un produit complexe, emballage, présentation, symbole
graphique et caractère typographique, à l'exclusion, toutefois, des programmes d'ordinateur »
Le dessin ou modèle doit donc être destiné à une utilisation en tant qu’objet industriel ou artisanal.
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des caractéristiques de l’aspect d’un produit qui doivent nécessairement être reproduites
dans leur forme et leurs dimensions exactes pour que le produit dans lequel est incorporé
ou auquel est appliqué le dessin ou modèle puisse mécaniquement être raccordé à un autre
produit, être placé à l'intérieur ou autour d'un autre produit, ou être mis en contact avec un
autre produit, de manière que chaque produit puisse remplir sa fonction.
1) La condition de nouveauté
L’aspect d’un produit, pour être protégeable au titre du droit des dessins et modèles doit présenter
un caractère nouveau. On précisera qu’en principe, la nouveauté doit être celle de l’apparence du
produit et non du produit lui-même ou de sa fonction.
Un dessin ou modèle est regardé comme nouveau si, à la date de dépôt ou à la date de priorité,
aucun dessin ou modèle identique n'a été divulgué. L'antériorité destructrice de nouveauté est donc
:
Un dessin ou modèle identique
ayant fait l’objet d’une divulgation
La condition de nouveauté doit s’apprécier par rapport au patrimoine des dessins et modèles
(comparable à l’« état de la technique » en matière de brevets, c’est-à-dire à l’ensemble des dessins
et modèles ayant fait l’objet d’une divulgation à une date antérieure à la date de dépôt, sans limite
de temps ou de territoire quant à cette divulgation.
La divulgation du dessin ou modèle peut avoir lieu par le biais d’une publication, d’une exposition,
d’une utilisation dans le commerce ou par tout autre moyen.
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l’apparence du produit qui sont dictés par la fonction technique de ce dernier de ceux qui
sont arbitraires.
Le caractère propre constitue une condition objective qui, contrairement à la notion d’originalité
en droit d’auteur, n’implique aucune référence à la personnalité du créateur.
Tout comme dans le cadre de la nouveauté, la condition de caractère propre doit s’apprécier par
rapport au « patrimoine des dessins et modèles », à savoir les dessins et modèles ayant fait l’objet
d’une divulgation antérieure à la date de dépôt ou à la date de priorité du dessin ou modèle dont
l’enregistrement est demandé. La notion de divulgation est identique pour l’appréciation des deux
conditions.
De manière identique à l’examen du caractère propre d’un dessin ou modèle, l’impression globale
doit être appréciée du point de vue de l’utilisateur averti.
Dans l’espace constitué par les États membres de l’OAPI, la protection du dessin ou modèle
s'acquiert par l'enregistrement, qui est constitutif de droit. Aucun monopole n'est donc octroyé du
seul fait de l'acte de création, le régime des dessins et modèles se rapproche, sur ce point, davantage
du droit des brevets que du droit d'auteur qui n'est soumis à aucun formalisme.
Le titulaire du dessin et modèle est celui qui est mentionné dans la demande d’enregistrement. Le
droit de procéder au dépôt du dessin ou modèle revient quant à lui au créateur du dessin et modèle.
Il ne s’agira cependant pas nécessairement d’une personne physique. En effet, l'employeur sera,
sauf stipulation contraire, considéré comme « créateur » des dessins ou modèles créés par un
ouvrier ou un employé dans l'exercice de son emploi. De même si un dessin ou modèle est créé
sur commande, celui qui a passé la commande sera considéré, sauf stipulation contraire, comme
créateur pour peu que la commande ait été passée en vue d'une utilisation commerciale ou
industrielle du produit dans lequel le dessin ou modèle est incorporé. Il peut donc s’agir dans les
deux cas d’une personne morale.
Lorsque le dessin ou modèle a été déposé par un tiers, le créateur dispose de la possibilité
d’introduire une action en revendication.
Le dépôt doit être effectué auprès des instances nationales ou régionales compétentes et doit
contenir une reproduction du dessin ou modèle dont la protection est demandée. Le dépôt peut
porter sur un ou plusieurs dessins ou modèles. Les conditions de validité du dessin ou modèle ne
sont pas vérifiées à l’occasion du dépôt, seule la conformité du dessin ou modèle à l’ordre public
et aux bonnes mœurs étant contrôlée.
La durée de validité de l’enregistrement d’un dessin ou modèle est limitée à une période de cinq
ans à compter de la date du dépôt de la demande, qui peut être prorogée par quatre périodes
successives de cinq ans jusqu’à atteindre un maximum de 25 ans. Cette durée de validité limitée
permet de faciliter l’extinction des droits portant sur des dessins et modèles non exploités étant
donné l’absence de déchéance pour défaut d’usage (imposée par l’article 5B de la Convention de
Paris).
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Le droit au dessin ou modèle s’éteint à l’issue de l’expiration de la durée de validité de
l’enregistrement ou en cas de radiation volontaire par le titulaire du droit.
Le dessin et modèle peut également faire l’objet d’une action en nullité.
Tout intéressé (ainsi que le Ministère public) peut invoquer comme motif de nullité:
L’absence de nouveauté du dessin ou modèle.
L’absence de caractère individuel du dessin ou modèle.
Le caractère invisible lors d’une utilisation normale de la pièce une fois incorporée dans
un produit complexe.
Le fait que la forme est exclusivement imposée par sa fonction technique.
Le fait que la forme est nécessaire à l’interopérabilité.
L’absence de conformité du dessin ou modèle à l’ordre public et aux bonnes mœurs.
Hormis les motifs de nullité absolus, il existe également certains motifs qui ne peuvent être
invoqués que par certaines personnes :
Le créateur du dessin ou modèle peut invoquer la nullité de l’enregistrement du dessin ou
modèle effectué par un tiers qui n’avait pas droit au dépôt. Nous avons toutefois vu que
dans ce cas, le créateur peut introduire une action en revendication.
Le titulaire d'un droit de marque antérieur peut invoquer la nullité de l’enregistrement du
dessin et modèle faisant usage de ce signe distinctif.
Le titulaire d’un droit d’auteur sur une œuvre antérieure peut invoquer la nullité de
l’enregistrement du dessin et modèle faisant usage de cette œuvre protégée.
le déposant ou le titulaire d'un droit exclusif à un dessin ou modèle qui a fait l'objet d'une
divulgation au public après la date de dépôt ou la date de priorité et qui est protégé, depuis
une date antérieure, par un droit exclusif dérivant d'un dessin ou modèle communautaire,
peut invoquer la nullité de l'enregistrement du dépôt postérieur d'un dessin ou modèle qui
est en conflit avec son droit. Un dessin ou modèle déposé avant mais divulgué après le
dépôt d’un dessin ou modèle en conflit avec celui-ci peut donc constituer un motif de
nullité.
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Aux actes de reproduction à des fins d'illustration ou d'enseignement.
Les droits exclusifs conférés au titulaire du droit au dessin ou modèle ne permettent pas davantage
de s’opposer :
À l’utilisation des équipements à bord de navires ou d'aéronefs immatriculés dans un autre
pays lorsqu'ils pénètrent temporairement sur le territoire de l'État membre concerné.
À l'importation, dans l’État concerné, de pièces détachées et d'accessoires aux fins de la
réparation de ces véhicules.
À l'exécution de réparations sur ces véhicules.
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Chapitre IV : Le Brevet d’invention
Le brevet est un titre juridique dont la validité est généralement limitée au territoire d’un seul État
en vertu du principe de territorialité auquel sont soumis les droits de propriété intellectuelle. Ce
principe est traduit à l’article 4bis de la Convention de Paris du 20 mars 1883 pour la protection
de la propriété industrielle qui prévoit l’indépendance des brevets obtenus pour la même invention
dans différents pays.
Pour les États membres de l’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI), le droit
des brevets est régi par l’Annexe I à l’Accord de Bangui tel que révisé le 24 février 1999.
I. L’invention brevetable
1. Définition de l’invention
L’objet de la protection par le droit des brevets consiste en une invention. L’on n’est pas obligé
de protéger l’invention par le brevet. L’inventeur peut choisir de protéger son invention par un
secret qui ne sera jamais partagé au public au profit de la production industrielle. Le secret et le
brevet sont donc les deux formes de protection des inventions.
L’Annexe I de l’Accord de Bangui définit l’invention, en son article 1er, comme « une idée qui
permet dans la pratique la solution d’un problème particulier dans le domaine de la technique ».
Toute invention doit avoir un caractère technique: elle doit apporter une solution technique à un
problème technique, être applicable sur le plan industriel et pouvoir être reproduite sans effort
excessif.
Dans le domaine de l’invention, il y a un problème technique et une solution technique.
L’inventeur identifie un problème particulier et y trouve une solution. Par exemple, les anneaux
sur les boites de conserve pour en facilité l’ouverture, le correcteur blanc permettant de cacher les
fautes sur un document, l’ascenseur.
Deux éléments essentiels peuvent être dégagés de ce qui précède : l’invention est une création
(c’est-à-dire une prestation intellectuelle aboutissant à un « résultat ») qui possède un caractère
technique.
Cette définition permet de distinguer l’invention de la découverte, qui ne peut faire l’objet d’une
protection par le droit des brevets.
La découverte n’est en effet pas une création: elle consiste à remarquer quelque chose qui existait
déjà mais n’était pas encore connu, à mettre en lumière quelque chose qui préexiste (par exemple,
le fait de reconnaître une nouvelle loi de la nature). À l’inverse, l’invention consiste à créer quelque
chose qui n’existait pas encore, comme, par exemple, un nouveau dispositif technique, un nouveau
produit pharmaceutique, une application nouvelle pour un produit connu.
La frontière entre invention et découverte est toutefois moins distincte depuis l’apparition de la
biotechnologie dans le champ de la brevetabilité. En effet, la directive 98/44/CE du Parlement
européen et du Conseil du 6 juillet 1998 relative à la protection juridique des inventions
biotechnologiques a posé en son article 3 § 2 le principe suivant lequel « une matière biologique
isolée de son environnement naturel ou produite à l'aide d'un procédé technique peut être l'objet
d'une invention, même lorsqu'elle préexistait à l'état naturel ». Ainsi, une matière biologique
préexistante à l’état naturel peut donc être protégée en tant que telle par le droit des brevets
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lorsqu’elle a fait l’objet d’une isolation et d’une identification découlant d’une activité humaine.
La distinction entre découverte et invention dans ce cadre apparaît plus floue.
4. Conditions de protection
Pour pouvoir bénéficier de la protection par le droit des brevets, une invention doit répondre à
certaines conditions dites de brevetabilité. Il s’agit des exigences liées à la nouveauté, l’activité
inventive et l’application industrielle.
Certaines créations sont par ailleurs exclues de la protection conférée par le droit des brevets, en
raison de leur absence de caractère technique ou pour des considérations liées à l’éthique.
a) La nouveauté
Une invention est considérée comme nouvelle si elle n'est pas comprise dans l'état de la technique
au jour du dépôt de la demande ou de la priorité.
L'état de la technique
L'état de la technique rassemble l'ensemble des documents qui ont été rendus accessibles au public
avant la date de dépôt ou de priorité par une description écrite, orale, un usage ou tout autre moyen.
L’invention doit donc avoir fait l’objet d’une divulgation.
Une divulgation de l'invention n'est pas destructrice de nouveauté. Ainsi, ne s'oppose pas à la
brevetabilité de l'invention la divulgation ayant eu lieu dans les six mois précédant la date du dépôt
de la demande de brevet:
si elle résulte d'un abus évident à l'égard de l'inventeur, tel que la violation d'un devoir de
confidentialité, ou
si elle s'est produite à l'occasion d'une des expositions officielles reconnues par la
convention de Paris.
La règle de nouveauté doit être appréciée de manière absolue dans le temps et dans l’espace. En
vue de prémunir l’inventeur contre les effets d’une application stricte de l’exigence de nouveauté
absolue, l’article 4 de la Convention de Paris a instauré un droit de priorité. Cet article prévoit en
effet que « celui qui aura régulièrement fait le dépôt d’une demande de brevet d’invention (...),
dans l’un des pays de l’Union, ou son ayant cause, jouira, pour effectuer le dépôt dans les autres
pays, d’un droit de priorité » pendant un délai de12 mois.
Ainsi, l'inventeur peut déposer des demandes dans les autres pays membres de la Convention de
Paris dans un délai de 12 mois à compter du dépôt de la première demande sans que sa première
demande puisse constituer une antériorité à l’égard des demandes ultérieures. Lorsqu'une priorité
est revendiquée, celle-ci doit concerner une même invention.
b) L’activité inventive
L’activité inventive est une condition de brevetabilité distincte de celle de nouveauté et doit être
appréciée séparément de celle-ci. L’invention est ainsi nouvelle si elle n’est pas comprise dans
l’état de la technique tandis qu’une invention est considérée comme impliquant une activité
inventive si, pour un homme du métier, elle ne découle pas d'une manière évidente de l'état de la
technique.
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L’homme du métier
L’ « homme du métier », qui sert de référence pour apprécier le caractère inventif ou non d'une
invention, est tout technicien normalement compétent dans le domaine en cause et qui possède des
qualités moyennes et une connaissance normale de la technique considérée.
La non-évidence
La notion d’ « évidence » ne trouve pas de définition légale, que ce soit dans la législation
française, dans l’Accord de Bangui, ou dans la CBE.
Une invention est ainsi évidente lorsqu’elle s’impose d’elle-même à l’esprit de l’homme du métier,
sans effort inventif de sa part.
c)L’application industrielle
La troisième condition de brevetabilité consiste en l’exigence que l’invention soit susceptible
d’application industrielle. « Une invention est considérée comme susceptible d'application
industrielle si son objet peut être fabriqué ou utilisé dans tout genre d'industrie, y compris
l'agriculture ». L’exigence d’applicabilité industrielle est donc formulée de manière alternative :
l’invention doit pouvoir être fabriquée (ce qui vise un produit) ou utilisée (ce qui vise alors un
procédé) dans tout genre d’industrie.
La notion d’industrie est donc particulièrement étendue et couvre notamment l’agriculture,
l’artisanat, le commerce mais également le domaine des soins esthétiques.
1) Acquisition du droit
a) Le droit au brevet
La protection conférée par le droit des brevets n’est octroyée que moyennant le respect des
formalités de dépôt et de délivrance du brevet. Le droit au brevet appartient au premier déposant.
« Si plusieurs personnes ont réalisé l'invention indépendamment l'une de l'autre, le droit au brevet
appartient à celle dont la demande de brevet a la date de dépôt la plus ancienne, sous réserve que
cette première demande ait été publiée ».
b) le titulaire du brevet
Le titulaire du brevet n’est toujours pas l’inventeur. Plusieurs cas sont à distinguer :
L’invention de mission est celle qui est réalisée en exécution soit d'un contrat de travail
comportant une mission inventive qui correspond aux fonctions effectives du salarié, soit
d'études et de recherches qui lui sont explicitement confiées. Ces inventions appartiennent
à l'employeur. Dans ce cas l'inventeur salarié ne pourra prétendre qu'à une « rémunération
supplémentaire » dont les critères d’appréciation ne sont fixés par aucune disposition
réglementaire.
L’invention hors mission est l'invention réalisée par le salarié hors de sa mission dans
l'entreprise. Ces inventions se répartissent entre celles qui sont attribuables (l'invention a
été effectuée dans le cours de l'exécution des fonctions de l’employé-inventeur, dans le
domaine des activités de l'entreprise, ou grâce aux moyens spécifiques de l'entreprise) et
celles qui sont non attribuables (l'entreprise n'a aucunement contribué à l'invention).
1
CA Paris, 15 juin 1981, PIBD 1981, n° 185, III, p. 175 à propos d’une invention de la société Schlumberger portant
sur un procédé de mesure des caractéristiques physiques d’un terrain permettant de détecter et d’évaluer des gisements
pétroliers, dont certaines étapes nécessitaient l’emploi de logiciels.
31
Alors que les inventions de mission appartiennent à l'employeur, les inventions hors mission
appartiennent à l'inventeur salarié. Toutefois, si l'invention est qualifiée d’invention hors mission
attribuable, l'employeur dispose d'un droit d'attribution.
32
Quiconque veut obtenir un brevet d’invention doit déposer ou adresser par pli postal recommandé
avec demande d’avis de réception à l’Organisation ou au Ministère chargé de la propriété
industrielle :
a) sa demande au Directeur général de l’Organisation, en nombre d’exemplaires suffisants ;
b) la pièce justificative du versement à l’Organisation de la taxe de dépôt et de la taxe de
publication ;
c) un pouvoir sous seing privé, sans timbre, si le déposant est représenté par un mandataire ;
d) un document de priorité ou de cession de priorité en cas de revendication de priorité ;
e) un pli cacheté renfermant en double exemplaire :
une description de l’invention faisant l’objet du brevet demandé;
les dessins qui seraient nécessaires ou utiles pour l’intelligence de l’invention;
la ou les revendications définissant l’étendue de la protection recherchée;
et un abrégé descriptif résumant ce qui est exposé dans la description.
L’examen de la demande : celle-ci est dans un premier temps soumise à un examen formel
auprès de la section dépôt de l’OAPI qui vérifie que les conditions de forme de la demande
ont été respectées. Si des irrégularités sont relevées, le demandeur dispose d’un délai
de deux mois à dater de la notification de ces irrégularités pour régulariser sa demande.
En effet, le dossier de la demande de brevet comprend les éléments sont :
Eléments purement administratifs (requête, taxes …)
Eléments techniques (la description de l’invention, les revendications, les dessins,
l’abrégé)
3. La durée du brevet
Le brevet a en principe une durée de vingt ans à compter du jour du dépôt de la demande de
brevet ou de priorité.
33
être limitée à une partie du brevet (par exemple, une application du brevet lorsque celui-ci en
comporte plusieurs) voire une partie du territoire pour lequel l’invention est protégée et pour une
durée limitée dans le temps.
La licence de brevet peut être définie comme un contrat par lequel le titulaire d’un
brevet (donneur de licence) concède à un tiers (preneur de licence), en tout ou en partie et
de manière exclusive ou non-exclusive, la jouissance de son droit d’exploitation sur ledit
brevet, généralement moyennant le paiement d’une redevance. Le contrat de licence se
rapproche du contrat de louage de choses dans la mesure où il confère au licencié un droit
de jouissance temporaire sans transfert de propriété du dit brevet.
Le bénéficiaire d’un droit de licence exclusif dispose, d’une possibilité d’action autonome pour
poursuivre les actes de contrefaçon du brevet. Il pourra agir à la double condition que le droit de
poursuite ne lui ait pas été retiré par une disposition contraire du contrat et à la condition que le
donneur de licence soit resté inactif après avoir été mis en demeure par le preneur de licence
exclusive.
De même qu’en ce qui concerne l’opération de cession du brevet, le contrat de licence doit faire
l’objet d’un écrit sous peine de nullité. Le contrat de licence est soumis à la même exigence
d’inscription que la cession en ce qui concerne son opposabilité aux tiers ; la licence doit en effet
être inscrite au registre pour que le preneur de licence puisse se prévaloir de ses droits à l’égard
des tiers.
1. Définition de la contrefaçon
La contrefaçon est le fait de poser un acte nécessitant le consentement du breveté à propos d’un
produit ou procédé entrant dans le champ du brevet, sur le territoire où ce brevet est en vigueur.
Pour qu’il y ait contrefaçon, il faut donc que :
l’objet argué de contrefaçon entre dans le champ du brevet (Interprétation du brevet,
Reproduction des caractéristiques revendiquées, Les perfectionnements, La contrefaçon
par équivalent…)
le contrefacteur ait commis un acte que la loi réserve au breveté ;
et que cet acte ait été commis sur le territoire où le brevet est en vigueur.
Certains actes portant sur l’invention ne peuvent être interdits par le breveté (et constituent donc
des exceptions aux droits du breveté). Deux exceptions peuvent être dégagées ; sont ainsi
expressément exclus de la protection conférée par le brevet :
Les actes accomplis dans un cadre privé et à des fins non commerciales
Les actes accomplis à titre expérimental ou à des fins scientifiques ; cette catégorie
d’exceptions vise à favoriser la recherche scientifique et à permettre à l’homme du métier,
ainsi qu’aux futurs utilisateurs du brevet, de vérifier si l’invention est suffisamment décrite
afin d’être mise en œuvre.
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Chapitre V : Le système de protection des obtentions
végétales
La protection des obtentions végétales permet de protéger une variété végétale. Elle confère à son
titulaire le droit d’exiger de l’utilisateur potentiel son autorisation préalable et lui donne le droit
d’imposer ses conditions de commercialisation et/ou de production pour la commercialisation.
Les obtentions végétales permettent :
D’augmenter la productivité et la qualité de la plante ;
D’augmenter la qualité de la plante en améliorant la résistance aux ravageurs ou maladies ;
D’accroitre la valeur intrinsèque dans le marché.
1. "Obtenteurs" et "variétés
Le système de l'UPOV (Union Internationale pour la Protection des Obtentions Végétales) offre
une protection à "l'obtenteur" d'une variété végétale, sous la forme d'un "droit d'obtenteur", si
cette "variété" répond aux conditions prévues par la Convention UPOV
La Convention UPOV définit la variété végétale comme : « un ensemble végétal d'un taxon
botanique du rang le plus bas connu (…) ».
Il n'existe aucune restriction quant à la question de savoir qui peut être considéré comme un
obtenteur en vertu du système de l’UPOV : un obtenteur peut être un particulier, un agriculteur,
un chercheur, un organisme public, une entreprise privée, etc.
Obligation fondamentale
Chaque membre de l'Union a l'obligation fondamentale d'octroyer les droits d'obtenteur et de les
protéger.
Genres et espèces devant être protégés
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Tout nouveau membre de l'Union qui devient lié par la Convention UPOV doit protéger au moins
15 genres ou espèces végétaux et, dans un délai de 10 ans.
Traitement national
Les nationaux de tout membre de l'Union jouissent sur le territoire de tous les autres membres de
l'Union des mêmes droits que les nationaux de ces autres membres.
Nouveauté
Pas de vente ou de remise avant
1 an – propre territoire
4 ans – autres territoires (6 ans – arbres/vignes) à compter de la date de dépôt de la demande
Exception pour les variétés de création récente (nouveaux membres / extension de la
protection à des genres ou espèces supplémentaires)
Distinction
Une variété est réputée distincte si elle se distingue nettement de toute autre variété dont
l'existence, à la date de dépôt de la demande, est notoirement connue.
Homogénéité
Une variété est réputée homogène si elle est suffisamment uniforme dans ses caractères pertinents.
Stabilité
Une variété est réputée stable si ses caractères pertinents restent inchangés à la suite de ses
reproductions ou multiplications successives.
Les critères de distinction, d'homogénéité et de stabilité (DHS) sont souvent regroupés sous le
terme de "critères techniques".
Dénomination
la dénomination doit permettre d’identifier la variété
doit être utilisée lors de la mise en vente ou de la commercialisation du matériel de
reproduction ou de multiplication végétative de la variété
même dénomination dans tous les membres de l’UPOV, à moins qu’elle ne soit pas
convenable
ne doit pas être susceptible d’induire en erreur ou de prêter à confusion (classes de
dénominations variétales)
il n’est pas porté atteinte aux droits antérieurs des tiers
37
Examen de la demande
Conformité aux conditions de la protection: Variété nouvelle, distincte, homogène et stable (DHS)
et porter une dénomination qui convienne.
38
que la variété n'était pas nouvelle ou distincte lors de l'octroi du droit d'obtenteur,
que, lorsque l'octroi du droit d'obtenteur a été essentiellement fondé sur les renseignements
et documents fournis par l'obtenteur, la variété n'était pas homogène ou stable lors de
l'octroi du droit d'obtenteur, ou
que le droit d'obtenteur a été octroyé à une personne qui n'y avait pas droit, à moins qu'il
ne soit transféré à la personne qui y a droit.
Un droit d'obtenteur ne peut être annulé pour d'autres motifs que ceux mentionnés ci-dessus.
40
Brevet vs COV: Conditions de Protection
caractéristiques Brevet Certificat d’obtention
végétale
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Chapitre VI : Propriété intellectuelle et vie d’entreprises
I- La propriété intellectuelle au cœur de la stratégie de l’entreprise
I.1. le défi des entreprises
Le principal défi pour une entreprise est de convertir une idée de base en un produit ou service
qui peut générer de l’argent.
Rêves Création
Désirs
Besoins
Vécu
Sensibilité
Génie Produit innovant
Idée Projet ou service
Observation
Expérience
Inspiration
Imagination
Connaissances
Invention
Regard neuf.
Création littéraire et
Contrat de licence
artistique
Technique
Mon invention est Juridique
elle brevetable ?
Quelles solutions
Ai-je ou non le droit
existent pour mon
d’utiliser tel produit
problème technique
ou tel procédé ?
Quelles Qui est leader sur tel
technologies sont domaine
développées par technologique ?
mes concurrents
Commerciale
Il conviendrait de faire prendre conscience aux PME, surtout à celle des pays en développement
et des pays les moins avancés, des informations commerciales, juridiques et techniques que
contiennent les documents relatifs aux brevets, surtout celles qui sont du domaine public, et de les
équiper pour qu’elles puissent les utiliser pour concevoir des produits novateurs adaptés aux
conditions locales.
Une invention est un produit ou un procédé nouveau qui apporte une solution technique
nouvelle à un problème. Elles sont protégées par des secrets d’affaires (ou commerciaux), des
modèles d’utilité, des brevets.
Le brevet est un droit exclusif et territorial conféré à une invention, qui est :
• un nouveau produit ou un nouveau procédé, une nouvelle manière de faire
• Apporte une nouvelle solution technique à un problème
Raisons pour faire breveter une invention:
• S'approprier et donc protéger les résultats de ses recherches.
• Transformer ses créations, ses inventions en actifs à exploiter autrement qu'à travers
leur seule production.
• Diminuer les risques d’infraction.
• Un moyen déterminant pour prendre des mesures contre les imitateurs et les
bénéficiaires sans contrepartie.
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I.2.1. Les bases de données pour l’information en matière de brevets
Principe de base du système des brevets
Profitent au public Profitent à leurs titulaires
En mettant à la disposition En empêchant les tiers
de chacun la description Brevets d’exploiter l’invention à des fins
détaillée de l’invention. commerciales sans autorisation.
Valable pendant 20 ans au
18 mois après le dépôt
maximum
Le brevet est un outil documentaire car il doit décrire les moyens techniques de l'invention. 80%
de l’information scientifique et technique se trouve dans les documents brevets et publiés par les
offices de brevets. Les bases de données peuvent donc servir :
A rechercher des solutions existantes pour concrétiser votre idée
A éviter d'être contrefacteur en vérifiant la faisabilité juridique du projet.
Les bases de données permettent aussi :
De découvrir les brevets tombés dans le domaine public : À l'expiration du brevet on
dit que l'invention entre dans le domaine public, dans la mesure où elle peut être librement
exploitée commercialement par tous les tiers, c'est à dire le public.
D’exploitation des brevets non protégés dans la zone géographique
Portée géographique limitée du brevet: Possibilité de s’en inspirer et même le copier en toute
légalité. Ex: brevet américain valable qu'aux Etats-Unis. Brevet français étendu en Allemagne et
en Espagne, valable que sur ces 3 pays.
Identifier la
technologie Innovation
existante technologique
En tirer des
Demande
enseignements
de brevet
S’appuyer sur
Divulgation au public
celle-ci
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I.2.1. Définition de types traditionnels de recherche d’information brevet
Recherche du contenu d’un domaine technique (brevet et/ou non
Recherche de l’état de la technique brevet). Ex : avant ou lors d’un développement d’un produit ou
procédé.
Recherche de toute information (brevet et non brevet) rendue
accessible au public susceptible de détruire la nouveauté ou
Recherche de brevetabilité
l’activité inventive d’une invention avant le dépôt d’une
demande de brevet.
Recherche des publications susceptible de contester la
nouveauté ou l’activité inventive d’une invention brevetée. Ex :
Recherche de validité
en tant que fondement pour des procédures d’opposition ou des
actions en nullité.
Recherche de documents brevets susceptibles d’empêcher
Recherche des libertés l’exploitation d’un produit ou d’un procédé, du moins en
d’exploitation ou contrefaçon absence de licence, ou identifiant des tiers susceptibles de
contrefaçon.
Recherche des publications récentes en matière de brevets (dans
Veille (technologique,
le domaine technique spécifique de concurrent, concernant leur
concurrentielle, statut juridique)
statut juridique).
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Exemple de Secret Commercial :
Le secret commercial le plus célèbre est celui de la marque de commerce de boisson
gazeuse COCA-COLA®, qui a décidé de garder la composition du breuvage secrète,
Seulement quelques personnes dans la compagnie la connaissent,
Elle est gardée dans un coffre-fort dans une banque à Atlanta,
Si elle avait été brevetée, le monde entier aurait eu la possibilité de pouvoir faire du Coca-
Cola.
L’expérience montre qu’en général, les petites et moyennes entreprises (PME) sont plus
enclines à recourir aux secrets d’affaires qu’aux brevets pour protéger leurs inventions de
la concurrence.
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II. Importance de la Propriété Intellectuelle et le Défi 3: Commercialiser
son Produit
Il est nécessaire de connaitre avant tout son marché pour pouvoir commercialiser son produit.
II.1 Propriété Intellectuelle source d’information commerciale et concurrentielle
• Localisation des partenaires d’affaires
• Localisation des fournisseurs et du matériel
• Surveillance des activités des concurrents actuels et des concurrents potentiels
• Identification des marches niches
• Analyses des mouvements des concurrents
• Découverte des tendances du marché et des technologies naissantes
• Accès a des technologies innovantes par le biais de l’information brevet
• Identification et évaluation des technologies pouvant faire l’objet d’une licence ou d’un
transfert de technologie
• Identification de technologies alternatives
II.2. Propriété Intellectuelle et Commercialisation des produits
Etant donné que le succès d’une entreprise se mesure également au lancement d’un nouveau
produit sur le marché, d’autres outils de la propriété intellectuelle deviennent particulièrement
pertinents. Les marques jouent un rôle des plus importants dans le processus de commercialisation,
en permettant aux consommateurs d’identifier le produit ou service d’une entreprise donnée et de
le distinguer d’autres produits ou services similaires.
La marque
La marque est un signe distinctif qui indique que des produits ou services sont produits ou services
par une certaine personne ou une certaine entreprise. Ce système aide les consommateurs à
reconnaitre et à acheter un produit ou un service donné par ce que la nature et la qualité de celui-
ci, indiquées par sa marque répondent à leurs besoins.
Il est important pour une entreprise de différencier son produit par une marque.
Valeur commerciale de la marque :
• Marque comme identifiant
• Marque comme garantie de bonne qualité
• Marque comme précieux actif commercial
Une marque peut se révéler importante pour une entreprise qui commercialise ses produits ou ses
services, elle peut être un moyen très efficace de pénétrer de nouveaux marchés. Ainsi, Honda a su
tirer profit de sa réputation comme constructeur de motocycles pour pénétrer le marché de l’automobile
aux Etats-Unis.
Les marques permettent également d’étendre les avantages commerciaux par delà la durée de validité
d’un brevet. Aspirin® en est un bon exemple. Crée en 1897 par Felix Hoffman, chimiste de la
Société Bayer en Allemagne, ce produit a été breveté en 1899 par cette société. Sachant que les
brevets ont une durée de vie limitée, la Société Bayer a entrepris une campagne de promotion
d’une marque pour son nouveau produit. Lorsque le brevet d’Aspirin® est arrivé à expiration, la
société a continué de bénéficier de la vente d’aspirine grâce à sa marque déposée Aspirin®. La
Société Bayer a également utilisé une double stratégie de propriété intellectuelle, à savoir
l’utilisation d’une marque pour protéger sa part de marché à l’expiration d’un brevet pour son
produit Cipro®(ciprofloxacine pour le traitement de certaines infections, notamment de la maladie
du charbon).
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III. Importance de la propriété intellectuelle pour les entreprises
Les dessins et modèles industriels et les noms de domaine permettent de conquérir les marchés.
III.2. Dessins et modèles industriel
Aspect ornemental ou esthétique d’un objet industriel pouvant être reproduit par des procédés
industriels ou artisanaux (forme, composition ou couleur). Le dessin et modèle industriel donne à
l’article son attrait et son pouvoir de séduction. Il ajoute donc la valeur marchande du produit et il
en accroit les possibilités de commercialisation.
Exemple: montres, bijoux, articles ménagers, structures architecturales, textiles, tapisseries,
chaussures, articles de loisir, jouets, meubles, céramiques, poteries et emballages.
Fonctions dans la chaine de valeur:
Adapter les produits afin de conquérir des segments précis du marché
Exemple: montre adapté aux différents groupes d’âge
Créer un nouveau créneau commercial pour faire face à la concurrence:
Introduction de dessins et modèles industriels créatifs pour les nouveaux produits: serrures,
chaussures, tasses et sous tasses ou d’objets éventuellement chers comme des bijoux, des
ordinateurs ou des voitures;
Renforcer des marques : sont souvent associés pour renforcer l’image de marque. De
nombreuses sociétés ont créé ou redéfini avec succès leur image de marque en privilégiant
le dessin ou le modèle d’un produit.
III.2. Noms de Domaines
Noms de domaine = adresses Internet; fréquemment utilisés pour des sites Web.
Ex: “ompi.int” pour localiser le site Web de l’OMPI.
Avec le temps, les noms de domaine sont devenus des signes distinctifs d’entreprises.
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IV. Exploitation des actifs de la propriété intellectuelle
Trois façons d'exploiter un Brevet :
Exploitation Directe :
Concession de licence :
Vente de titres :
Les actifs de propriété intellectuelle sont des sources de revenue pour une entreprise. Une
entreprise ayant inventé un produit doté d’une valeur économique et commerciale peut choisir
parmi les possibilités suivantes pour en tirer profit :
Vendre les droits attachés au brevet (contrats de cession)
Concéder sous licence les droits attachés au brevet (contrats de licence)
Etablir une coentreprise
L’importance de la propriété intellectuelle pour les entreprises réside dans le fait qu’elle accorde,
à toutes celles qui se conforment aux conditions fixées par la législation en vigueur dans un
territoire donné des droits exclusifs d’exploitation.
Conclusions
La Propriété Intellectuelle peut aider les entreprises dans presque chaque aspect de leurs stratégies
de développement et de compétitivité:
Valorisation de leurs produits par l’accès à une technologie
Valorisation de leurs produits par l’utilisation des signes distinctifs
développement produit
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Design
Commercialisation des produits et services
Pour obtenir des finances
Pour accroître les possibilités d’exportation
Pour étendre ses activités à l’étranger en accordant des licences.
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