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PROPRIETE INTELLECTUELLE

Introduction générale à la propriété intellectuelle


Le terme “propriété intellectuelle” est réservé aux types de propriété qui résultent de la création
de l’esprit humain. La propriété intellectuelle est un domaine du droit qui vise à protéger la
connaissance générée par le travail humain pour stimuler et promouvoir le développement de la
créativité. La propriété intellectuelle est donc un concept juridique qui traite des créations du génie
humain. En effet, ces créations sont des objets de propriété et sont protégés pendant une période
déterminée, pour autant qu’elles répondent à certains critères.

La propriété, dans le sens propre du mot, se définit comme le droit en vertu duquel une chose est
soumise de manière exclusive à l’action d’une personne.
Les droits de propriété intellectuelle sont des droits de propriété comme les autres : ils permettent
au créateur, ou au propriétaire, d’un brevet, d’une marque ou d’une œuvre protégée par le droit
d’auteur de tirer profit de son travail ou de son investissement. Le droit de la propriété intellectuelle
protège les fruits de l’activité créative de l’homme.

Toute création résultant d’activités scientifiques et techniques réalisées ou autrement acquises, en


tout ou en partie, avec des ressources publiques et qui sont susceptibles de faire ou font
effectivement l’objet d’un ou de droits de propriété intellectuelle est appelé actif de propriété
intellectuelle

La propriété intellectuelle est divisée en deux grandes catégories : la “propriété industrielle” et


la “propriété littéraire et artistique”.
 La propriété industrielle concerne les actifs créés principalement pour le progrès de la
technologie, de l’industrie et du commerce, comme les brevets (inventions), les dessins et
modèles industriels, les marques de produits ou de services, les secrets commerciaux et les
indications géographiques.
 La propriété littéraire et artistique concerne le Droit d’auteur et les droits connexes.
La propriété littéraire et artistique se différencie notamment de la propriété industrielle par le fait
que la protection contre les usages non autorisés s’acquiert généralement sans aucune formalité
de dépôt. Les droits de propriété industrielle, en revanche, ne sont reconnus et opposables aux
tiers que s’ils ont fait l’objet d’un dépôt auprès d’une administration compétente et ont été
expressément accordés par cette dernière.
I. Les créations intellectuelles objet de la propriété intellectuelle

La propriété intellectuelle confère des droits relatifs aux éléments suivants :

1. propriété littéraire et artistique


 Les œuvres littéraires, artistiques et scientifiques
 Les prestations d’artistes interprètes ou exécutants, phonogrammes et émissions
radiodiffusées

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2. la propriété industrielle
 Les inventions dans tous les domaines de l’activité humaine
 Les découvertes scientifiques
 Les dessins et modèles industriels
 Les marques, les noms commerciaux et les désignations commerciales
 Les indications géographiques et les appellations d’origines
 La protection contre la concurrence déloyale

II. Les conventions internationales et les traités sur la propriété


intellectuelle.
1. La convention d’union de Paris (1883)
La convention d'union de Paris de 1883 a pour objet de faciliter la protection internationale des
droits de la propriété industrielle. La convention pose trois grands principes :
 le traitement national, c’est le principe de non discrimination. Tous les ressortissants de tous
les pays membre de l'union de la convention de Paris sont traités juridiquement dans chacun
des pays de l'union comme s'ils étaient un ressortissant de chacun de ces Etats.
 Le droit de priorité: il consiste à ouvrir à celui qui a effectué dans un pays de l'union de Paris
une demande de brevet, de marque ou de dessins et modèles auprès de l'office compétent, un
délai pendant lequel il peut demander la protection de ce même droit dans les autres pays de
l'union sans que lui soit opposable les divulgations, les faits qui s'opposeraient à la protection
de son invention dans chacun de ces pays. Le droit de priorité accorde à son bénéficiaire un
délai de priorité qui est de 12 mois pour les brevets et 6 mois pour les marques, dessins et
modèles.
Le droit de priorité naît du premier dépôt national régulier.
 le principe d’indépendance (ou principe de territorialité) qui permet à l’inventeur de jouir
de ces droits indépendamment où l’invention est protégée. En effet, la protection des droits de
propriété industrielle est territoriale.

2. La convention de Berne (1886)


C’est la convention internationale qui régit la propriété littéraire et artistique (PLA).
La Convention d’Union de Berne du 9 septembre1886 constitue une source importante du droit
d'auteur. Cette Convention établit le principe de l'assimilation de l'auteur étranger à l'auteur
national, qui vise à garantir, sous certaines conditions, une égalité de traitement entre les auteurs
étrangers et nationaux. D’autre part, la convention établit une protection minimum des auteurs en
prévoyant certains droits minimums au profit de ceux-ci.

3. Le traité de coopération en matière de brevet (PCT).


Le PCT est un traité qui a beaucoup d’avantage sur le plan économique. Il pose une procédure qui
permet à un inventeur de faire sa demande de brevet dans plusieurs pays. Il faut choisir au moins
5 pays pour engager la procédure PCT.

4. Le système de Madrid relatif à l’enregistrement international des marques. Il est régit par
deux traités :
- l’arrangement de Madrid, dont les membres sont les Etats, et

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- le protocole de Madrid, dont les membres sont des institutions ou des organismes
(exemple : UE, OAPI…)
Le système de Madrid est pour les marques ce que le PCT est pour le brevet.
NB : L’enregistrement international n’est pas automatique, il devient automatique après
acceptation au niveau national.

5. Le système de la Haye relatif à l’enregistrement international des dessins et modèles


industriels. Les principes sont identiques avec le système de Madrid à la seule différence
que l’enregistrement peut se faire directement au bureau de l’OMPI.

6. L’Arrangement de Lisbonne relatif à la protection des indications géographiques. Cet


arrangement constitue le fondement juridique des indications géographiques protégées. Six
Etats d’Africains sont membres dont le Congo.

7. Les conventions internationales ayant pour objet le commerce international et la


propriété intellectuelle.
Les accords de Marrakech de 1994 et ses annexes concernent les droits de la propriété intellectuelle
et commerciale. Il s’agit des Accords sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touche
au commerce (ADPIC). L’Organisation Mondial du Commerce (OMC) se base sur ces accords
pour réguler les échanges commerciaux entre les pays dans les frontières douanières.

III. Présentation des principaux systèmes de propriété intellectuelle


Au terme de l’article 12 de la convention de Paris, chacun des pays membre à l’obligation d’établir
un service spécial de la propriété intellectuelle et un dépôt central pour la communication au public
des brevets d’invention, des marques, des modèles d’utilité, des dessins et modèles industriels…
Ce service publiera un bulletin officiel périodique et publiera les informations sur les titres.
Ce service est dénommé office de la propriété intellectuelle.
L’article 19 de la convention de Paris dispose, les pays parti peuvent prendre entre eux des
arrangements particuliers sur la propriété intellectuelle. La mise en œuvre de cette disposition
justifie aujourd’hui la présence des systèmes nationaux et régionaux des systèmes de la propriété
intellectuelle. On peut citer à titre d’exemple:
- L’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI) ;
- L’Organisation Régionale Africaine de la Propriété Intellectuelle (ARIPO)
- L’Institut National de la Propriété Intellectuelle (INPI) ;
- L’Office Européen des Brevets (OEB)

1. Le système régional de la propriété intellectuelle de l’OAPI

a) Historique
L’accord de Libreville signé le 13 septembre 1962 et entré en vigueur le 1er janvier 1964 est le
premier traité abordant la question de la propriété intellectuelle en Afrique. Cet accord crée
l’OAMPI (Office Africain et Malgache de la Propriété Intellectuelle). L’office avait son
administration basé à Yaoundé et menait ces activités d’enregistrement en application pour une
même loi des 12 pays membres de l’époque (Benin – Burkina – Cameroun – Centrafrique – Congo
– Côte d’Ivoire – Gabon – Madagascar – Mauritanie – Niger – Sénégal – Tchad). L’essentiel des
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dispositions de l’accord de Libreville ne concernait que les brevets, les marques de commerce
et les dessins et modèles industriels.
Le retrait du Malgache pour des raisons de politique intérieure, le souci de mieux impliquer la
propriété intellectuelle dans le développement, l’ambition d’être le noyau d’une intégration plus
large des pays africains dans le domaine de la propriété intellectuelle ont amené les Etats
fondateurs à réviser l’accord de Libreville et à créer l’OAPI par l’adoption d’une nouvelle
convention signée à Bangui le 2 mars 1977.
L’accord de Bangui qui intervient le 2 mars 1977, met en évidence la volonté de faire de la
propriété intellectuelle un instrument du développement des pays signataire. Cet accord a élargie
la gamme des objets protégés. Il s’étend aux modèles d’utilité, aux noms commerciaux et aux
appellations d’origine. Cet accord englobe aussi les droits d’auteur et le patrimoine culturel.
NB: cet accord a été révisé en 1999, en raison de la signature par l’organisation des accords ADPIC
(accords sur les Aspect des droits de Propriété Intellectuelle qui touchent au Commerce)
nécessitant une mise en conformité.

b) Le système de protection de la propriété intellectuelle de l’OAPI et l’accord de


Bangui révisé le 24 février 1999.

 L’architecture du système OAPI


 Le cadre juridique
C’est l’accord de Bangui qui crée l’OAPI. Cet accord constitue la législation des Etats membres
contractants. Il comporte deux parties: l’accord en lui-même, c’est-à-dire le préambule et les
articles et les annexes
 Le cadre institutionnel
 Le conseil d’administration
 La direction générale
 La commission supérieure de recours
 La structure nationale de liaison (SNL)
 L’Espace OAPI (les Etats membres)
A la date d’aujourd’hui 17 pays sont membres de l’OAPI, il s’agit de : Benin, Burkina Faso,
Cameroun, Centrafrique, Congo, Comores, Cote d’Ivoire, Gabon, Guinée, Guinée Equatorial,
Guinée Bissau, Mauritanie, Togo, Mali, Niger, Sénégal, Tchad.

 Les missions de l’OAPI


- La mission traditionnelle de l’OAPI est l’enregistrement et la délivrance des titres de
protection de la propriété industrielle ;
- L’OAPI diffuse à titre d’information le contenu essentiel des titres qu’elle délivre. A cet
effet, elle publie le Bulletin officiel de la propriété industrielle (B.O.P.I) ainsi que les
fascicules brevets.
- L’OAPI s’implique dans le développement des Etats membres, en participant au
développement technologique par son système de propriété industrielle. Elle organise
chaque année dans un pays membre, le Salon Africain de l’Invention et de l’Innovation
Technologique (SAIIT).
- Enfin, l’OAPI est chargée de la formation en propriété intellectuelle. Un centre de
formation dénommé Académie de Propriété Intellectuelle Denis EKANI (APIDE) a vu le
jour en 2005.
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 Caractéristique du système
 L’accord de Bangui est la législation uniforme de tous les pays membres ;
 L’OAPI est l’office commun de la Propriété Industrielle de tous les pays membres, les
offices nationaux servent d’intermédiaires et sont des structures nationales de liaison
(SNL).
 Les procédures sont centralisées. Une demande adressée à l’organisation est déposée
soit directement à son siège, soit par l’entremise du ministère chargé de la propriété
industrielle dans chaque Etat membre. Le dépôt à valeur de dépôt national dans chacun
des Etats membres ;
 Les titres délivrés par l’organisation sont valables sur le territoire de tous les Etats
membres ;
 Il n’y a pas de système nationaux de délivrance de titre qui coexiste avec le système
régionale ;
 La gestion collective du droit d’auteur est confiée à des organismes des gestions
collectives des Etats membres (l’OAPI ne gère pas les droits d’auteur) ;
 Les litiges portant sur les titres de propriété industrielle et les atteintes aux droits
conférés sont porté devant les juridictions des Etats membres.
 Principes cardinaux du système OAPI : les 5-1
 Une même loi uniforme
 Un même Office commun
 Une même procédure centralisée
 Un même titre communautaire
 Un même faisceau de droits
 les objets protégés ou actifs de propriété intellectuelle
L’Accord de Bangui acte de 1999, régis:
 Les Brevets d’inventions (Annexe I);
 Les modèles d’utilité (Annexe II);
 Les marques de produits ou de services (Annexe III);
 Les dessins et modèles industriels (Annexe IV);
 Les noms commerciaux (Annexe V)
 Les indications géographiques (Annexe VI);
 La propriété littéraire et artistique (Annexe VII);
 La concurrence déloyale (Annexe VIII);
 Les schémas de configuration (topographie) des circuits intégrés (Annexe IX)
 La protection des obtentions végétales (Annexe X).

NB : Un système juridique commun de droit de la propriété intellectuelle concurrent existe en


Afrique, il s’agit de l’ARIPO (African Regional Intellectuel Property Organisation).

IV. L’Organisation Mondial de la Propriété Intellectuelle (OMPI)


Créée en 1970, L’OMPI est une organisation spécialisée du système des Nations Unies dont les
objectifs sont de promouvoir la propriété intellectuelle dans le monde.

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Partie I : La Propriété littéraire et artistique
Introduction

La propriété littéraire et artistique est définie comme étant l'ensemble des prérogatives que le
législateur accorde à l'auteur d'une création ou d'une prestation revêtue de la forme littéraire
ou artistique.
Le rôle assumé par chaque intervenant dans le processus d'élaboration d'une œuvre ainsi que sa
diffusion, détermine la nature du droit que la loi lui confère. Ainsi, on distingue :
 la catégorie des personnes ayant participé à la création de l'œuvre : ils sont titulaires de
droit d'auteur ;
 et la catégorie des personnes ayant participés à la diffusion de l'œuvre : ils sont titulaires
des droits voisins.

1. Conception du droit d’auteur et des droits voisins


Dans le monde, coexistent deux grandes conceptions ou systèmes du droit d’auteur et des droits
voisins : le système Common Law (le copyright) et le système Romanogermatique (conception
latine ou civiliste).
Dans la première conception (le Common Law), le droit d’auteur et les droits voisins reposent sur
des considérations essentiellement économiques. L’on accorde plus d’importance à l’œuvre qu’à
la personne de l’auteur. La protection étant axée sur l’œuvre, l’on ne fait pas la distinction entre
droit d’auteur et droits voisins.
Dans la deuxième conception, l’on met l’accent non pas sur l’œuvre, mais sur l’auteur, sur le lien
entre les deux. Le droit d’auteur est, en principe, octroyé au véritable créateur.

2. Nature juridique du droit d’auteur et des droits voisins


Le droit d’auteur et les droits voisins sont des droits :
 exclusifs (seul à produire, seul à interdire)
 de propriété
En effet, l’article 27 de la déclaration universel de droit de l’homme stipule : « toute personne à
le droit à la protection des intérêts moraux et matériels découlant de toute production littéraire,
artistique ou scientifique dont il est l’auteur »
Aussi, la constitution congolaise du 15 octobre 2015 dans son article 35 cite : « Tout citoyen a
droit à la protection des intérêts moraux et matériels découlant de toute œuvre scientifique,
littéraire ou artistique dont il est l’auteur».

I. Le droit d’auteur
Lorsqu'une personne crée une œuvre littéraire ou artistique, elle est la propriétaire de cette œuvre
et décide librement de son utilisation. Cette personne (appelée créateur ou auteur ou encore titulaire
de droits) contrôle le devenir de l'œuvre par le monopole que la loi lui accorde sur celle-ci. Ainsi,
le droit d'auteur est défini comme étant la protection juridique conférée au titulaire de droits sur
l'œuvre originale qu'il a créée. Autrement dit, le droit d’auteur est l’ensemble des prérogatives
juridiques sur une œuvre littéraire ou artistique.

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I.1. lien entre le droit d’auteur et les autres droits de la propriété intellectuelle
Une œuvre peut être protégée alternativement ou cumulativement par le droit d’auteur ou par un
autre droit de propriété industrielle. C’est le principe de cumul de protection.
 La forme d’un téléphone pris comme modèle industriel (le design) peut être protégée par
le droit d’auteur.
 Un procédé de fabrication peut être protégé comme invention de procédé (brevet) et sa
description peut être protégée par le droit d’auteur comme œuvre littéraire.
 Un logiciel peut être protégé par le droit d’auteur comme œuvre littéraire, et par le droit
des marques à travers sa dénomination.

I.2. Objet du droit d’auteur


La protection du droit d'auteur s'étend aux œuvres de l'esprit qui sont des créations intellectuelles
originales de nature littéraire, artistique et scientifique ou technique telles que les livres, les
brochures, les programmes d'ordinateur, les œuvres scientifiques, les œuvres musicales, les œuvres
dramatiques, les chorégraphiques, les œuvres audiovisuelles, les œuvres d'arts, les œuvres orales,
etc.

a. Les œuvres littéraires


Les œuvres littéraires sont soit écrites ou orales (livres, brochures, conférences, romans…). Ce
sont des œuvres de langage qui sont faites de mots.

b. Les œuvres artistiques


Les œuvres artistiques sont composés soit des signes autres que les mots (dessins) soit des sons
(compositions musicales) soit des couleurs (peintures) soit d’images fixes ou animées (bandes
dessinées, dessins animés, photographie…).

NB : une œuvre peut être à la fois littéraire et artistique.


 Une œuvre radiophonique n’est pas en elle-même exclusivement littéraire ou artistique.
 Un reportage radiophonique peut comprendre de la musique et des commentaires.
 Un catalogue composé de photographies et de textes est une œuvre littéraire et artistique.

c. Les œuvres scientifiques ou techniques


Les œuvres scientifiques ou techniques ne constituent pas en elles-mêmes une catégorie autonome
des œuvres protégeables par le droit d’auteur. En fonction du mode d’expression employé, elles
se classent soit dans la catégorie littéraire, soit dans la catégorie artistique, soit dans les deux à la
fois. Au regard du droit d’auteur, une œuvre scientifique ou technique, n’est qu’une œuvre littéraire
ou artistique dont le contenu est scientifique ou technique.
Une thèse de doctorat en science, un cours de pharmacie, un texte d’un brevet d’invention sont des
œuvres littéraires à caractère scientifique.

I.3. Nature juridique des œuvres littéraires ou artistique


La propriété intellectuelle distingue trois types d’œuvres faisant intervenir une pluralité d’auteurs
(et répondant à des régimes distincts), à savoir l’œuvre de collaboration, l’œuvre composite et
l’œuvre collective.

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a. œuvre collective
C’est une œuvre créée par plusieurs auteurs. Il est impossible d’attribuer à chaque auteur les droits
distincts sur l’œuvre. Cependant c’est par l’initiative d’un auteur que l’œuvre prend naissance.
L’œuvre collective « est la propriété de la personne physique ou morale sous le nom de laquelle
elle est divulguée. Cette personne est investie des droits de l'auteur ».
L’initiateur de l’œuvre est le premier titulaire de droit d’auteur.

b. œuvre de collaboration
La propriété intellectuelle définit l’œuvre de collaboration comme « l'œuvre à la création de
laquelle ont concouru plusieurs personnes physiques ». Cette catégorie d’œuvre plurale constitue
en quelque sorte la catégorie de droit commun des œuvres créées par plusieurs auteurs.
Trois éléments doivent être réunis pour qu’il puisse être question d’œuvre de collaboration :
1) L’œuvre de collaboration suppose tout d’abord la concertation de personnes physiques.
L’œuvre de collaboration doit donc résulter d’un « travail créatif concerté et conduit en
commun par plusieurs auteurs ». La doctrine indique ainsi que « ce qui caractérise un
coauteur, c’est l’intimité de son apport avec celui des autres créateurs, intimité qui se
révèle par son caractère indispensable lorsque l’œuvre est achevée : sans cet apport,
l’œuvre commune aurait certes pu voir le jour, mais elle aurait été différente ».
2) Il faut ensuite que chaque coauteur ait apporté une contribution originale à l’œuvre
commune, ce qui exclut ceux qui n’ont fourni qu’une prestation de nature technique.
3) Il faut enfin que la contribution concerne la mise en forme de l’œuvre. Cela exclut ainsi de
la qualité de coauteur les personnes qui se sont bornées à fournir l’idée ou les thèmes de
l’œuvre.
Les coauteurs sont les premiers titulaires, ils ont un droit égal.

c. oeuvre composite ou œuvre dérivée


L’œuvre composite est la propriété de l’auteur qui l’a réalisée, sous réserve des droits de l’auteur
de l’œuvre préexistante (œuvre originelle).
L’œuvre composite est une création plurale dite « successive », fruit de deux apports distincts dans
le temps, qui se distingue de l’œuvre de collaboration par l’absence de concertation entre les
différents auteurs.
L’œuvre composite est ainsi définie comme « l'œuvre nouvelle à laquelle est incorporée une œuvre
préexistante sans la collaboration de l'auteur de cette dernière ».
L’œuvre composite ne sera bien évidemment protégeable par le droit d’auteur que « si elle est elle-
même originale et si son originalité ne se limite pas à l'emprunt du caractère original de l'œuvre
première ».
L’œuvre composite « est la propriété de l'auteur qui l'a réalisée, sous réserve des droits de l'auteur
de l'œuvre préexistante ».
L’autorisation de l’auteur de l’œuvre préexistante est donc nécessaire pour toute
incorporation de cette œuvre dans l’œuvre nouvelle, à défaut de quoi l’exploitation de
l’œuvre composite peut se voir qualifiée de contrefaçon.

 Cas particulier des œuvres posthumes


Il faut à cet égard distinguer deux situations :
 Si l'œuvre est publiée moins de 70 ans après la mort de l'auteur, les droits d'auteur sur
l'œuvre appartiennent aux héritiers et légataires de l'auteur.
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 Si l'œuvre est publiée plus de 70 ans après la mort de l'auteur, la loi attribue un droit
d’exploitation à celui qui publie l’œuvre après l’expiration de ce délai.

I.4. Caractères des œuvres protégeables


Le critère fondamental de protection du droit d'auteur repose sur la création de l’œuvre et sur
l'originalité que doit revêtir l'œuvre.
En effet, une œuvre est protégée en vertu du droit d’auteur :
- Si elle est créée ou concrétiser dans une forme d’expression concrète. En effet, c’est
l’expression de l’idée qui est protégée et non l’idée elle-même.
Création = conception + réalisation
- Si elle est originale. L’originalité est définie comme étant l'expression à travers l'œuvre
des empreintes personnelles de l'auteur. Une œuvre est originale lorsqu’elle individualise
l’auteur.
Une œuvre peut être créée sans être originale, aussi, elle peut être originale sans être créée.
Le droit d’auteur naît en même temps que l’œuvre.

Ne sont pas protégés par le droit d’auteur :


a. les lois, ordonnances, accords internationaux et autres actes officiels ;
b. les moyens de paiement ;
c. les décisions, procès-verbaux et rapports qui émanent des autorités ou des administrations
publiques ;
d. les fascicules de brevet et les publications de demandes de brevet.
e.les recueils et les traductions, officiels ou exigés par la loi.

I.5. Attributs du droit d’auteur


L'auteur jouit sur son œuvre originale du seul fait de sa création de deux catégories de droits :
 Des droits dits « patrimoniaux », qui lui permettent de contrôler et de tirer profit de
l'exploitation économique de son œuvre.
 Des droits dits « moraux », qui lui permettent d'assurer le respect de son œuvre et de sa
réputation en tant qu'auteur.

a. Les droits moraux ou intellectuels


Le droit moral est un droit extrapatrimonial et fait partie, entant que tel, d'une catégorie plus vaste
de droits dits de la personnalité. En tant que droit attaché à la personnalité de son auteur, le droit
moral est perpétuel, inaliénable, imprescriptible et insaisissable. Il est transmissible à cause
de mort aux héritiers de l'auteur et son exercice peut être conféré à un tiers en vertu de dispositions
testamentaires.
L'auteur jouit sur son œuvre d'un droit moral dont les prérogatives sont les suivantes:
 le droit de divulguer son œuvre, de déterminer le procédé et les conditions de cette
divulgation ;
 le droit de revendiquer la paternité de son œuvre ;
 le droit au respect de son œuvre ;
 le droit de retrait ou de repentir.

Le droit de divulgation de l'œuvre- Celui qui crée une œuvre a seul le droit de la divulguer. Mais
il faut noter que la divulgation a ses prolongements patrimoniaux, puisque divulguer une œuvre,

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c'est la rendre accessible au public, notamment par la reproduction et par la représentation. C'est
donc un droit discrétionnaire dont nul ne peut se prévaloir s'il n'a pas la qualité d'auteur.

Le droit au respect du nom ou droit à la paternité de l'œuvre-Il s'agit de la prérogative pour


l'auteur de s'assurer que l'œuvre a été publiée sous son nom. Ce n'est pas une obligation pour
l'auteur de révéler la paternité de son œuvre. L'auteur peut préférer laisser son œuvre dans
l'anonymat ou la publier sous un pseudonyme.

Le droit au respect de l'œuvre- C'est le droit pour l'auteur d'une œuvre de s'opposer, après la
divulgation de celle-ci, à ce que son œuvre ne soit pas dénaturée ou mutilée.

Le droit de repentir ou de retrait- C'est le droit pour l'auteur de retirer son œuvre ou de la modifier
après sa divulgation.

b. Les droits patrimoniaux


Contrairement aux droits moraux, les droits patrimoniaux sont l'ensemble des prérogatives
pécuniaires de l'auteur sur son œuvre.
Ce sont donc des droits économiques dont l'exploitation peut générer des revenus au profit de
l'auteur de l'œuvre ou de ses ayants droit. Pour ce faire, les droits patrimoniaux sont aliénables et
saisissables. Ils sont prescriptibles à soixante-dix ans (70) après la mort de l'auteur. En raison du
caractère exclusif des droits patrimoniaux, quel que soit le procédé d'exploitation de ces droits,
celle-ci est en principe soumise à l'autorisation préalable de l'auteur de l'œuvre.
L'auteur d'une œuvre de l’esprit jouit sur celle-ci de droits patrimoniaux dont les prérogatives lui
permettent de faire ou d’autoriser les actes ci-après :
 la reproduction de son œuvre ;
 la traduction de son œuvre ;
 la préparation des adaptations, des arrangements ou autres transformations de son œuvre ;
 la distribution des exemplaires de son œuvre au public par la vente ou par tout autre
transfert de propriété ou par location ou prêt public (le téléchargement d’une musique ou
d’un document sur le net est un acte de distribution, aussi bien les actes de
photocopier une œuvre);
 la représentation ou l'exécution de son œuvre en public;
 l'importation des exemplaires de son œuvre;
 la radiodiffusion de son œuvre ;
 la communication de son œuvre au public (le fait de surfer sur le web avec les amis, des
collègues ou en bibliothèque, constitue une communication au public de l’œuvre).
 Le droit de suite : c’est le droit de percevoir une quote part sur le prix de vente de l’œuvre.
C’est un droit de rémunération.
Tout sauf le droit de suite, les droits patrimoniaux sont les droits d’exploitation.

Les droits patrimoniaux traditionnels reconnus à l'auteur d'une œuvre sont :


 du droit de reproduction
 et du droit de représentation.

a) Le droit de reproduction de l'œuvre


La loi portant protection de la propriété littéraire et artistique définit la reproduction comme étant
« la fabrication d'un ou plusieurs exemplaires d’une œuvre ou d'une partie de celle-ci dans une
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forme matérielle quelle qu'elle soit, y compris l'enregistrement sonore et visuel. L'inclusion d'une
œuvre ou d'une partie de celle-ci dans un système d'ordinateur, soit dans l'unité de mémorisation
interne soit dans une unité de mémorisation externe d'un ordinateur est aussi une reproduction ».
Ainsi, la reproduction consiste donc dans la fixation matérielle de l'œuvre par tous procédés qui
permettent de la communiquer d'une manière indirecte au public.
Toutefois, la loi a prévu quelques limitations au droit de reproduction pour lesquelles l'autorisation
de l'auteur de l'œuvre n'est pas requise. Il s'agit essentiellement :
 des reproductions destinées à 1 'usage strictement privé ;
 des reproductions destinées à des citations, des analyses, des revues de presse, des
diffusions à titre d'information d'actualité, des discours publics, la parodie, et la caricature.
 des reproductions destinées à des fins de recherche ou d’enseignement.
 Le prêt d'œuvres littéraires, sonores et audiovisuelles effectué par des organismes dans un
but éducatif ou culturel.
 Les reproductions à des fins d’archivage.

b) Le droit de représentation
Traditionnellement, la représentation est la forme classique de communication d'une œuvre au
public de manière directe c'est-à dire celle où l'interprète est en face du public (récital, théâtre,
opéra, récitation publique) ou indirecte (inclusion dans un mémoire d’ordinateur ou autres
supports).

I.6. Acquisition et durée de la protection au titre du droit d’auteur


La protection au titre du droit d’auteur s’acquiert automatiquement, sans une formalité. Une œuvre
est protégée par le droit d’auteur dès sa création.
En règle générale, d’après la convention de Berne la protection accordée comprend la vie de
l’auteur et 50 ans (ou 70 ans pour certaine législation nationale) après sa mort. Passée cette période,
l'œuvre tombe dans le domaine public et peut être exploitée par tout tiers, sans autorisation des
ayants droit, ni contrepartie financière.
Pour les œuvres de collaboration, la protection conférée par le droit d’auteur subsiste jusqu’à
soixante-dix ans après la mort du dernier coauteur survivant.

I.7. les titulaires du droit d’auteur


Le titulaire du droit d’auteur est le propriétaire d’une œuvre littéraire ou artistique. Il y a deux
catégories de titulaire : le premier titulaire et le titulaire dérivé.

1. Le premier titulaire
Le titulaire initial ou le premier titulaire est la personne physique ou morale au profit de laquelle
née le droit d’auteur. Le premier titulaire bénéficie à la fois les droits patrimoniaux et les droits
moraux.

2. Le titulaire dérivé
On devient titulaire dérivé par la volonté du premier titulaire.

Transfert volontaire ou légal


Premier titulaire titulaire dérivé

 Dans le contrat de travail, l’employeur est le titulaire dérivé.


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 Dans les services publics, l’Etat est le titulaire dérivé
 Dans le contrat de commande, le commanditaire est le titulaire dérivé.

I.8. Les sanctions en cas d’atteinte aux droits d’auteur


L’atteinte aux droits exclusifs (patrimoniaux et/ou moraux) de l’auteur pourra faire l’objet de
poursuites pénales et/ou faire l’objet d’une action civile intentée par le titulaire du droit d’auteur.
a) Les sanctions pénales
La loi sur les droits d’auteur énumère trois actes qui sont sanctionnés pénalement :
 Le délit de contrefaçon, qui est défini comme “l’atteinte méchante et frauduleuse au droit
d’auteur”.
L'atteinte est “méchante” lorsqu'elle est faite dans l'intention de nuire.
L'atteinte est “frauduleuse” lorsqu’elle est réalisée sciemment, c'est-à-dire lorsque le
contrefacteur sait que l’œuvre est protégée par le droit d'auteur et qu'il porte néanmoins atteinte
au droit afin d'en tirer profit. C'est le cas de toute contrefaçon dans un but commercial.
 Le délit de commercialisation des objets contrefaits: est assimilé au délit de contrefaçon et
puni des mêmes peines le fait de, vendre, mettre en vente, louer, tenir en dépôt pour être loué
ou vendu ou importer dans un but commercial des objets contrefaisants.
 Le délit de fausse signature: la loi punit celui qui appose sur une œuvre, de manière
“méchante” ou “frauduleuse”, le nom ou le signe distinctif d'un auteur sans son consentement.
Ces délits sont de la compétence du tribunal correctionnel.

b) Les sanctions civiles


Deux actions sont possibles (cumulables): l’action en cessation et/ou l’action en dommages et
intérêts selon le droit commun de la responsabilité quasi-délictuelle.
En marge ou indépendamment de l’action en cessation, le titulaire du droit d’auteur violé peut agir
selon la procédure normale en réparation du préjudice subi par la contrefaçon en vue d’obtenir des
dommages et intérêts. Pour ce faire, le titulaire victime de la contrefaçon doit démontrer l'atteinte
à son droit, son dommage (matériel et/ou moral) et enfin, le lien de causalité entre l'atteinte et le
dommage.

II. Les droits voisins ou droits connexes


Il n'existe pas un droit voisin, mais des droits voisins. Les droits voisins protègent les auxiliaires
des droits d’auteurs.
Les auxiliaires sont des personnes physiques ou morales qui concourent à la diffusion des œuvres
littéraires ou artistiques.
On distingue trois (3) catégories de bénéficiaires de droits voisins. Il s'agit :
 des artistes interprètes ou exécutants : ils disposent de droits sur leurs interprétations ou
exécutions ;
 des producteurs de phonogramme : ils disposent de droits sur leurs phonogramme (support
contenant des œuvres sonores) ;
 et des organismes de radiodiffusion : ils disposent de droits sur leurs émissions.

En droits voisins, la loi ne prévoit pas les conditions de création et d’originalité.

12
II.1. les titulaires des droits voisins
 le titulaire des droits voisins sur une interprétation est l’artiste interprète ;
 pour les phonogrammes, c’est le producteur des phonogrammes
 pour les vidéogrammes, c’est le producteur des vidéogrammes ;
 pour les programme ou les émissions, c’est l’organisme de radiodiffusion ou de la
télévision ;
 pour les compositions ou les mises en page des œuvres littéraires ou artistiques, c’est
l’éditeur.

II.2. les droits conférés aux titulaires

a. Droits patrimoniaux
Ce sont les mêmes droits que ceux produits par le droit d’auteur. Aussi, les exceptions sont les
mêmes.

b. Droits moraux
Les droits moraux pour les titulaires des droits voisins sont réduits. Néanmoins, le droit de la
paternité et le droit de l’intégrité sont institués au profit de l’artiste interprète.

II.3. durée de protection des droits voisins


La durée de protection des droits voisins est de 50 ans. Le point de départ du délai est le
1er janvier de l’année qui suit.

13
Partie II : La Propriété industrielle
La propriété industrielle peut être appréhendée sous trois volets :
 Les créations à caractère technique (Brevets, Modèles d’utilité, obtentions
végétales…) ;
 Les créations à caractère esthétiques (dessins et modèles industriels) ;
 Les signes distinctifs (marques, indications géographiques, noms commerciaux…).

Tout produit est un objet de la propriété industrielle

Produit (brevet d’invention)

Lui donné une forme séduisante (DMI)

Lui apposé un signe pour le faire voyagé ou le vendre


(marque ou indication géographique)

Le droit de brevet est le cœur de la propriété industrielle, car avant de donner une forme (le design
ou le DMI) et d’apposer un signe distinctif (marque ou indication géographique) a un produit, il
faut que le produit existe.
Le brevet permet de constituer le produit. L’invention qui est protégée par le brevet permet de
réaliser le produit.
La propriété industrielle est l’un des piliers du développement économique et de la création
d’emploi.

14
Chapitre I : Le droit des marques
Le droit des marques est soumis, comme les autres droits de propriété intellectuelle, au principe
de territorialité. Ce principe, consacré à l’article 6 de la Convention de Paris pour la protection de
la propriété industrielle du 20 mars 1883, implique que le droit à la marque ne produit d’effets que
sur le territoire pour lequel la marque a été enregistrée.

I. Définition et fonctions de la marque

1. définition de la marque
Toutes les définitions de la marque sont caractérisées par deux composantes: la marque doit être
un signe, et ce signe doit être propre à distinguer les produits ou services d’une entreprise.
L’article 2 de l’annexe III de l’accord de Bangui énonce que « est considérée comme marque de
produits ou de services, tout signe visible utilisé ou que l’on se propose d’utiliser et qui est propre
à distinguer les produits ou services d’une entreprise quelconque ».
La marque est tout d’abord un signe et doit à ce titre être apte à communiquer une information sur
l’origine économique du produit ou du service.

2. Fonctions de la marque
La marque est :
 Un moyen d’identification des produits ou des services ;
 Une garantie de qualité économique ou psychologique,
 Un instrument de publicité et de commercialisation ;
NB : La marque véhicule la réputation de l’entreprise

II. Typologie des marques

1. Marque de produits et marque de service


 La marque de produits est celle qui est apposée sur le produit par le fabricant lui-même
ou par le distributeur (exemple : Toshiba, Cristal, Vival, Palmolive, Golgate…).
 La marque de service est celle qui accompagne un service tel que le transport (exemple :
TGV, Ocean du Nord, Trans Route Congo….), la banque (exemple : LCB banque, Crédit
du Congo, Société général, BCI…), le transfert d’argent et colis (exemple : Western Union,
DHL, Charden Farel…), l’hôtellerie (exemple : Sofitel, Lagers, Radisson Blue, Olympic
Palace…).

2. Marque nominale et marque figurative


 La marque est nominale ou verbale est celle qui peut être prononcée et qui est composée
d’un ou de plusieurs chiffre et/ou lettres, d’un ensemble de mots ou de slogan (exemple :
Nokia, Sony, La vache qui rit…) ;
 La marque figurative est celle qui est constituée d’un dessin ou d’un modèle. Elle est
constituée de formes sensibles à la vue (exemple : la forme de la bouteille de Coca-Cola,
le jaune Kodak…).

3. Marque simple et marque complexe


 La marque est simple lorsqu’elle est constituée uniquement soit d’un signe verbal soit
d’un signe figuratif (exemple : la marque Lacoste).
15
 La marque est complexe lorsqu’elle combine un signe verbal et un signe figuratif
(exemple : Mercedes et l’étoile, Adidas avec les trois bandes, Puma et félin bondissant…).

4. Marque individuelle et marque collective


 La marque individuelle est celle qui est utilisée par une seule entreprise pour distinguer
ses produits ou services de ceux d’autres entreprises sur le marché (exemple : BMW,
Peugeot, Nissan, Toyota, Renault…) ;
 La marque collective est la propriété qui appartient à une personne morale ou à un groupe
de producteur, et est utilisée pour distinguer les produits ou services émanant de ce
groupement ou d’un de ses membres (exemple : MUCODEC, marque collective
HALLOUMI, pour du fromage).

5. Marque notoire et marque de certification ou de garantie


 La marque notoire est celle dont la propriété peut être acquise par l’usage. La marque
notoire peut ou ne pas être enregistrée (exemple : la marque Coca-Cola).
 La marque de certification ou de garantie est un signe utilisé par plusieurs entreprises
sous le contrôle de son titulaire, dans le but de garantir la qualité, la provenance
géographique, le mode de fabrication ou d’autres caractéristiques communes de produits
ou de services de ces entreprises.

III. Caractère de la marque


 Caractère relatif : le droit de marque ne protège le signe qu’en tant qu’il désigne des
produits ou services et non en tant que tel.
 Caractère facultatif : au plan juridique la marque n’est pas obligatoire, cependant au plan
économique, la marque s’impose.
 Caractère territorial : la marque ne produit d’effet que sur le territoire pour lequel il a été
enregistré. Ainsi, une marque enregistrée à l’OAPI ne peut être exploitée que sur les 16
Etats membres de l’OAPI.
 Caractère indépendant : la marque est indépendante de son produit, de son titulaire, de
son exploitation (un individu non pharmacien par exemple peut être titulaire d’une marque
désignant les médicaments).

IV. Conditions de protection


Pour pouvoir être protégé par le droit des marques, un signe doit respecter certaines conditions
cumulatives : la distinctivité, la licéité et la disponibilité.
 Le signe doit posséder un pouvoir distinctif, c’est-à-dire être apte à distinguer les produits
et services d’une entreprise de ceux d’une autre entreprise.
 Certains signes sont exclus de la protection par le droit des marques en raison de leur
illicéité, quand bien même seraient-ils distinctifs et susceptibles de représentation
graphique. Il s’agit :
 Du signe qui, indépendamment de l'usage qui en est fait, est contraire aux bonnes
mœurs ou à l'ordre public ;
 Du signe dont le refus ou l'invalidation sont prévus Convention de Paris (armoiries,
drapeaux ou emblèmes d’État) ;
 Du signe qui est de nature à tromper le public, par exemple sur la nature, la qualité ou
la provenance géographique des produits ou services ;
16
 Du signe consistant en une indication géographique identifiant des vins ou spiritueux
pour des vins ou spiritueux qui n'ont pas cette origine.
 Outre le respect des conditions de distinctivité et de licéité (qui constituent des motifs de
refus et de nullité pouvant être invoqués par tout intéressé), encore faut-il, pour qu’il puisse
constituer une marque valable, que le signe ne porte pas atteinte aux droits antérieurs des
tiers. Le droit à la marque est en effet un droit d’occupation, opérant suivant le principe «
premier arrivé, premier servi ». Il s’agit de l’exigence dite de« disponibilité », qui est aussi
la plus problématique en pratique.

V. Acquisition et durée de protection du droit à la marque


L’acquisition du droit à la marque est soumise à une formalité d’enregistrement. Le droit à la
marque naît de l’accomplissement de cette formalité.
La formalité du dépôt peut être accomplie en personne ou par l’intermédiaire d’un mandataire.
L’enregistrement d’une marque, qu’elle soit communautaire ou nationale, produit ses effets à
compter de la date de dépôt de la demande pour une durée de dix ans et peut être renouvelé
indéfiniment pour une même durée.

VI. Motifs de refus d’une demande d’enregistrement de marque


 Signes dépourvus de caractère distinctif ;
 Marque identique ou similaire à une marque antérieure
 Signe contraires à l’ordre public ou aux bonnes mœurs ;
 Signes trompeurs ;
 Signes exclus (armoiries, drapeaux emblèmes des Etats…)

VII. La marque comme objet de propriété


La marque constitue un bien mobilier incorporel et est à ce titre susceptible de faire l’objet
d’opérations juridiques diverses.
La marque peut tout d’abord faire l’objet d’une cession, qui constitue une opération assimilable à
une vente.
La marque peut également faire l’objet d’une licence. Ce concept peut être entendu de manière
large et vise tant les licences d’exploitation (par lesquelles le titulaire du droit autorise le licencié
à fabriquer le produit marqué) que les licences d’usage (dans le cadre desquelles le licencié
conditionne et appose la marque sans toutefois fabriquer le produit).
Le contrat de licence, qui peut s’analyser comme une forme de louage, peut être défini comme un
contrat par lequel le titulaire de la marque (donneur de licence) donne l’autorisation (exclusive ou
non) à un tiers (preneur de licence) d’utiliser la marque moyennant généralement le paiement d’une
redevance déterminée.
Le régime de la licence de marque est plus souple que celui de la cession puisque le contrat de
licence ne doit pas nécessairement faire l’objet d’un écrit. La marque peut en outre, dans le cadre
du contrat de licence, faire l’objet d’un morcellement territorial.

17
Chapitre II : Les Indications Géographiques Protégées
I. Introduction
L’indication géographique (IG) constitue un droit de propriété intellectuelle autonome, au même
titre que la marque ou le brevet. L’Indication Géographique constitue un droit d’usage.
L’IG est un signe utilisé sur des produits qui ont une origine géographique précise et possèdent
des qualités, une notoriété ou des caractères essentiellement dus à ce lieu d’origine (climat, sol).
Elle contient, en général, le nom du lieu d’origine des produits.
L’Annexe VI de l’accord de Bangui révisé (1999, 2015) définit les « Indications géographiques,
comme étant des indications qui servent à identifier un produit comme étant originaire d’un lieu,
d’une région ou d’un pays, dans les cas où une qualité, réputation ou autre caractéristique
déterminée du produit peut être attribuée essentiellement à cette origine géographique »
Les enjeux de la promotion des IG sont très importante pour l’Afrique :
 Outil de différenciation des produits locaux
 Levier de développement en milieu rural
Quelques exemples d’indications géographiques protégées : Beurre de Karité, vins de
Bordeaux, Riz Basmati, café de Colombie, Champagne, Thé Darjeeling…

Les Indications Géographiques constituent une démarche de la politique économique territoriale.


Elles valorisent les potentialités sectorielles d’une nation, les ressources et l’industrie locale,
dynamise l’attractivité économique des régions et la compétitivité de l’économie nationale. Les
produits IG sont des produits comme tous les autres, à la seule différence qu’ils sont produits dans
une aire géographique bien définie.

I.1. L’indication géographique en tant qu’élément du développement rural


Dans mesure où les produits protégés par une indication géographique sont souvent vendus à un
prix élevé, ils contribuent à la création d’emplois au niveau local, ce qui, au bout du compte, peut
contribuer à empêcher l’exode rural. A cela s’ajoute le fait que les produits protégés par une
indication géographique ont souvent d’importantes retombées, notamment sur les domaines du
tourisme et de la gastronomie.
Les indications géographiques peuvent ajouter de la valeur à une région, non seulement sous la
forme d’emplois et de salaires plus élevés mais aussi en promouvant la région dans son ensemble.
Les IG peuvent donc contribuer à la création d’une marque régionale.

I.2. l’indication géographique en tant que moyen de préserver les savoirs traditionnels et les
expressions culturelles (ECT)
Les produits identifiés par une indication géographique sont souvent le résultat de procédés
traditionnels et de savoirs transmis de génération en génération par une communauté d’une région
précise. De même, certains de ces produits identifiés par une indication géographique peuvent
comprendre des éléments caractéristiques du patrimoine artistique traditionnel d’une région
précise, plus couramment appelés « expressions culturelles traditionnelles ». Ceci est
particulièrement vrai pour des produits tangibles tels que les produits de l’artisanat, fabriqués au
moyen de ressources naturelles et dont les qualités sont imputables à leur origine géographique.

18
I.3. Etat des lieux des IG dans l’espace OAPI
Trois produits ont été éligibles en indications géographiques protégées (IGP) et enregistrés à
l’OAPI. Il s’agit du :
 Poivre Blanc de Penja (Cameroun)
 Miel blanc d’Oku (Cameroun)
 Café Ziama-Macenta (Guinée)
Par ailleurs, il y a des produits potentiels susceptibles d’être protégés en IG dont les Comités
Nationaux sont mis en place et les cahiers des charges sont en cours de montages. On peut citer :

Pays Produits Nature du produit


Ananas pain de sucre du Plâteau d’Allada Agricole
Benin Gari Sohoui de Savalo Agricole
Huile d’arachide d’Agonlin Agricole
Burkina-Faso Chapeau de Saponné Artisanale
Cacao rouge du Cameroun Agricole
Riz de Nsonmessok Agricole
Ignama de Mbe Agricole
Avocat de Mbouda Agricole
Café du Cameroun Agricole
Cameroun Ananas de Bafia Agricole
Papaye Solo Agricole
Echalote de la Lékié Agricole
Kilichi de Ngaoundéré Agricole
Manioc jaune de Yabassi Agricole
Banane plantain de Pouma Agricole
Arachide Batéké Agricole
Congo Igname de Gamboma Agricole
Pomme de terre de Djambala Agricole
Atiéké de grand Lagune Agricole
Côte-d’Ivoire Pagne Baoulé Artisanale
Toile de Korhogo Artisanale
Ananas Baronne de Friguiagbé Agricole
Banane de Samaya Agricole
Avocat de Samaya Agricole
Guinée Piment rouge de Nénenkoro Agricole
Ananas de Maférinya Agricole
Huile de palme Dura de Guinée Agricole
Café arabica de Guinée Agricole
Ananas d’Evinayong Agricole
Guinée Equatoriale
Bifaga de Guinée Halieutique
Echalote de Badiangara Agricole
Mali Pomme de terre de Sikasso Agricole
Riz Gambiaka de Niono Agricole
Niger Peau de chèvre rousse de Maradi Artisanale
19
Miel de Casamance Agricole
Sénégal
Madd de Casamance Agricole
Togo Riz de Kovié Agricole

II. Conditions de protection des IG


Est éligible en Indication géographique protégée (IGP)
1. Un produit :
• de qualité supérieure,
• réputé,
• unique
2. Le produit doit être accompagné par une organisation des producteurs:
• qui soit organisée :
• l’aire géographique doit être délimité et
• un cahier de charges doit être élaboré.
3. Le produit doit faire l’objet d’une reconnaissance officielle, il faut :
• un acte administratif,
• un Comité national
• une délimitation de la zone de production
• un appui technique.

La protection de la réputation de qualité des produits spécifiques peut se faire par la :


 La forme suis generis (IG, Appellation d’origine, Indications de provenance)
 La marque collective
 La protection contre la concurrence déloyale
 La protection du consommateur
Dans le système de l’OAPI, l’IG, la marque collective sont des objets de propriété
intellectuelle, cependant la concurrence déloyale aide à renforcer la protection des droits de
propriété intellectuelle. La protection par l’IG est plus forte que celle de la marque collective
et de la concurrence déloyale

III. Les étapes clés de l’enregistrement en IG


Etape 1 : La reconnaissance nationale
 Validation du cahier des charges (Comité national IG dans l’Etat membre)
 Repérage, caractérisation du produit indiqué
 Identification des acteurs (producteur, consommateurs) en vue de leur organisation en
Groupement IGP
 Délimitation de l’aire géographique
 Vérification de recevabilité de la demande d’enregistrement (SNL)
 Structure technique du Comité national IG

Etape 2 : L’enregistrement régional de l’IG à l’OAPI


Dépôt de la demande
 Dépôt direct (OAPI)
 Dépôt indirect (Ministère en charge de la PI)
 Etablissement du PV de dépôt
20
Examen de la demande
 vérification de la qualité du déposant
 vérification de la recevabilité et du formalisme
Enregistrement proprement dit
 Enregistrement = délivrance du titre
 Non enregistrement = rejet de la demande
Publication
 Information du consommateur
 Opposabilité au tiers

Il n’y a pas de protection en IG, sans enregistrement préalable à l’OAPI.

IV. Les critères techniques de l’enregistrement


Produit qui soit :
 Naturel, agricole, artisanal ou industriel
 D’origine (délimitée): territoire, région, localité
 Typique/spécifique (pas nécessaire de haute ou de meilleure qualité)
 Caractérisable
Dénomination du produit
 licite
 traditionnelle et historique
 distinctive (le plus souvent, descriptive)
Lien à l’origine
 réputation de qualité

 Qui peut enregistrer en IG ?


Personnes physiques ou morales
 Tout agriculteur ou autre exploitant de produits naturels;
 Tout fabricant de produits artisanaux ou industriels;
 Quiconque fait le commerce desdits produits
 Groupement de producteurs ou de consommateurs
 Exerçant une activité de producteur dans la région géographique

V. Durée de protection des Indications géographiques


L’IG est protégée une fois indéfiniment. L’IG n’a pas de durée, tant que la qualité spécifique est
préservée.

21
Chapitre III : Les dessins et modèles industriels
Le droit des dessins et modèles occupe une place charnière entre les deux subdivisions classiques
du droit de la propriété intellectuelle que sont le droit de la propriété industrielle et le droit de la
propriété littéraire et artistique.

I. Objet de la protection du droit des dessins et modèles

L’objet de la protection du droit des dessins et modèles est défini comme: « (L)'apparence d'un
produit ou d'une partie de produit que lui confèrent, en particulier, les caractéristiques des lignes,
des contours, des couleurs, de la forme, de la texture et/ou des matériaux du produit lui-même
et/ou de son ornementation ».
L’Accord de Bangui définit « comme dessin, tout assemblage de lignes ou de couleurs, et comme
modèle toute forme plastique associée ou non à des lignes ou à des couleurs, pourvu que cet
assemblage ou forme donne une apparence spéciale à un produit industriel ou artisanal et puisse
servir de type pour la fabrication d’un produit industriel ou artisanal »

Deux éléments peuvent ainsi être dégagés des définitions précitées : l’objet de protection du droit
des dessins et modèles consiste en une « apparence » (1), et cette apparence doit être celle d’un «
produit » (2).

1) La notion d’« apparence »


La notion d’apparence est une notion large englobant « tous les éléments de l’aspect extérieur d’un
produit ou d’une partie de produit (...) ». Elle est donc susceptible de couvrir « toutes les
manifestations de formes et d’aspects possibles d’un objet pour autant qu’elles soient visibles (...)
».
L’apparence d’un produit ne peut être protégée qu’à « la condition qu’elle soit, notamment,
perceptible, identifiable et identifiée »

2) La notion de « produit »
Le produit dont l’aspect peut être protégé est défini de manière assez large. Est ainsi susceptible
de constituer un produit « tout article industriel ou artisanal, y compris, entre autres, les pièces
conçues pour être assemblées en un produit complexe, emballage, présentation, symbole
graphique et caractère typographique, à l'exclusion, toutefois, des programmes d'ordinateur »
Le dessin ou modèle doit donc être destiné à une utilisation en tant qu’objet industriel ou artisanal.

II. Conditions de protection


La protection par le droit des dessins ou modèles est subordonnée à la démonstration d'une double
condition:
 La nouveauté.
 Le caractère « propre » ou « individuel ».
Outre ces deux conditions positives de protection, certaines formes sont également exclues de la
protection par le droit des dessins et modèles.
Il s’agit :
 des caractéristiques de l'aspect d'un produit qui sont exclusivement imposées par sa
fonction technique.

22
 des caractéristiques de l’aspect d’un produit qui doivent nécessairement être reproduites
dans leur forme et leurs dimensions exactes pour que le produit dans lequel est incorporé
ou auquel est appliqué le dessin ou modèle puisse mécaniquement être raccordé à un autre
produit, être placé à l'intérieur ou autour d'un autre produit, ou être mis en contact avec un
autre produit, de manière que chaque produit puisse remplir sa fonction.

1) La condition de nouveauté
L’aspect d’un produit, pour être protégeable au titre du droit des dessins et modèles doit présenter
un caractère nouveau. On précisera qu’en principe, la nouveauté doit être celle de l’apparence du
produit et non du produit lui-même ou de sa fonction.
Un dessin ou modèle est regardé comme nouveau si, à la date de dépôt ou à la date de priorité,
aucun dessin ou modèle identique n'a été divulgué. L'antériorité destructrice de nouveauté est donc
:
 Un dessin ou modèle identique
 ayant fait l’objet d’une divulgation

La condition de nouveauté doit s’apprécier par rapport au patrimoine des dessins et modèles
(comparable à l’« état de la technique » en matière de brevets, c’est-à-dire à l’ensemble des dessins
et modèles ayant fait l’objet d’une divulgation à une date antérieure à la date de dépôt, sans limite
de temps ou de territoire quant à cette divulgation.
La divulgation du dessin ou modèle peut avoir lieu par le biais d’une publication, d’une exposition,
d’une utilisation dans le commerce ou par tout autre moyen.

2) La condition de caractère propre


Un dessin ou modèle a un caractère propre (ou individuel) si « l'impression globale qu'il produit
sur l'utilisateur averti diffère de celle que produit sur un tel utilisateur tout dessin ou modèle qui
a été divulgué au public avant la date de présentation de la demande d'enregistrement ou la date
de priorité, si une priorité est revendiquée ». On précisera d’emblée que le critère d’ « impression
globale produite sur l’utilisateur averti » constitue également le critère d’appréciation de l’étendue
de la protection du droit au dessin ou modèle.

Un utilisateur averti est doté d’une vigilance particulière et connaissant l’importance en ce


domaine de la qualité du matériel à utiliser.
On peut donc considérer que :
 L’utilisateur averti doit être déterminé en fonction du secteur concerné par le produit pour
lequel la protection de l’aspect doit être déterminée.
 L’utilisateur averti connaît les différents dessins ou modèles existant dans le secteur
concerné, dispose d’un certain degré de connaissances quant aux éléments que ces dessins
ou modèles comportent normalement, et fait preuve d’un degré d’attention relativement
élevé lorsqu’il les utilise.
 L’utilisateur averti n’est toutefois pas un expert, ses connaissances résultant avant tout de
l’expérience accumulée du fait de l’utilisation du produit.
 L’utilisateur averti procédera généralement à une comparaison directe des dessins ou
modèles en cause mais ne sera pas forcément en mesure de distinguer les aspects de

23
l’apparence du produit qui sont dictés par la fonction technique de ce dernier de ceux qui
sont arbitraires.

Le caractère propre constitue une condition objective qui, contrairement à la notion d’originalité
en droit d’auteur, n’implique aucune référence à la personnalité du créateur.

Tout comme dans le cadre de la nouveauté, la condition de caractère propre doit s’apprécier par
rapport au « patrimoine des dessins et modèles », à savoir les dessins et modèles ayant fait l’objet
d’une divulgation antérieure à la date de dépôt ou à la date de priorité du dessin ou modèle dont
l’enregistrement est demandé. La notion de divulgation est identique pour l’appréciation des deux
conditions.
De manière identique à l’examen du caractère propre d’un dessin ou modèle, l’impression globale
doit être appréciée du point de vue de l’utilisateur averti.

III. Acquisition et perte du droit au dessin ou modèle

Dans l’espace constitué par les États membres de l’OAPI, la protection du dessin ou modèle
s'acquiert par l'enregistrement, qui est constitutif de droit. Aucun monopole n'est donc octroyé du
seul fait de l'acte de création, le régime des dessins et modèles se rapproche, sur ce point, davantage
du droit des brevets que du droit d'auteur qui n'est soumis à aucun formalisme.

Le titulaire du dessin et modèle est celui qui est mentionné dans la demande d’enregistrement. Le
droit de procéder au dépôt du dessin ou modèle revient quant à lui au créateur du dessin et modèle.
Il ne s’agira cependant pas nécessairement d’une personne physique. En effet, l'employeur sera,
sauf stipulation contraire, considéré comme « créateur » des dessins ou modèles créés par un
ouvrier ou un employé dans l'exercice de son emploi. De même si un dessin ou modèle est créé
sur commande, celui qui a passé la commande sera considéré, sauf stipulation contraire, comme
créateur pour peu que la commande ait été passée en vue d'une utilisation commerciale ou
industrielle du produit dans lequel le dessin ou modèle est incorporé. Il peut donc s’agir dans les
deux cas d’une personne morale.

Lorsque le dessin ou modèle a été déposé par un tiers, le créateur dispose de la possibilité
d’introduire une action en revendication.

Le dépôt doit être effectué auprès des instances nationales ou régionales compétentes et doit
contenir une reproduction du dessin ou modèle dont la protection est demandée. Le dépôt peut
porter sur un ou plusieurs dessins ou modèles. Les conditions de validité du dessin ou modèle ne
sont pas vérifiées à l’occasion du dépôt, seule la conformité du dessin ou modèle à l’ordre public
et aux bonnes mœurs étant contrôlée.

La durée de validité de l’enregistrement d’un dessin ou modèle est limitée à une période de cinq
ans à compter de la date du dépôt de la demande, qui peut être prorogée par quatre périodes
successives de cinq ans jusqu’à atteindre un maximum de 25 ans. Cette durée de validité limitée
permet de faciliter l’extinction des droits portant sur des dessins et modèles non exploités étant
donné l’absence de déchéance pour défaut d’usage (imposée par l’article 5B de la Convention de
Paris).

24
Le droit au dessin ou modèle s’éteint à l’issue de l’expiration de la durée de validité de
l’enregistrement ou en cas de radiation volontaire par le titulaire du droit.
Le dessin et modèle peut également faire l’objet d’une action en nullité.
Tout intéressé (ainsi que le Ministère public) peut invoquer comme motif de nullité:
 L’absence de nouveauté du dessin ou modèle.
 L’absence de caractère individuel du dessin ou modèle.
 Le caractère invisible lors d’une utilisation normale de la pièce une fois incorporée dans
un produit complexe.
 Le fait que la forme est exclusivement imposée par sa fonction technique.
 Le fait que la forme est nécessaire à l’interopérabilité.
 L’absence de conformité du dessin ou modèle à l’ordre public et aux bonnes mœurs.
Hormis les motifs de nullité absolus, il existe également certains motifs qui ne peuvent être
invoqués que par certaines personnes :
 Le créateur du dessin ou modèle peut invoquer la nullité de l’enregistrement du dessin ou
modèle effectué par un tiers qui n’avait pas droit au dépôt. Nous avons toutefois vu que
dans ce cas, le créateur peut introduire une action en revendication.
 Le titulaire d'un droit de marque antérieur peut invoquer la nullité de l’enregistrement du
dessin et modèle faisant usage de ce signe distinctif.
 Le titulaire d’un droit d’auteur sur une œuvre antérieure peut invoquer la nullité de
l’enregistrement du dessin et modèle faisant usage de cette œuvre protégée.
 le déposant ou le titulaire d'un droit exclusif à un dessin ou modèle qui a fait l'objet d'une
divulgation au public après la date de dépôt ou la date de priorité et qui est protégé, depuis
une date antérieure, par un droit exclusif dérivant d'un dessin ou modèle communautaire,
peut invoquer la nullité de l'enregistrement du dépôt postérieur d'un dessin ou modèle qui
est en conflit avec son droit. Un dessin ou modèle déposé avant mais divulgué après le
dépôt d’un dessin ou modèle en conflit avec celui-ci peut donc constituer un motif de
nullité.

IV. Les dessins et modèles comme objets de propriété


Le droit exclusif au dessin ou modèle peut, comme tout autre droit de propriété industrielle, faire
l’objet d’une cession ou d’une licence.
La cession du droit d'auteur relatif à un dessin ou modèle entraîne la cession du droit de dessin ou
modèle et inversement.
Le droit au dessin ou modèle peut également faire l’objet d’une licence. Par cette opération, le
titulaire confère un droit de jouissance au licencié, sans entraîner de transfert de propriété. La
licence est ainsi assimilable à un contrat de louage de chose.
Toute opération de transmission (cession ou licence) du dessin ou modèle est soumise à une
exigence de publicité qui conditionne son opposabilité aux tiers.

V. Limites aux droits exclusifs sur le dessin et modèle


Les droits exclusifs du titulaire d’un dessin ou modèle ne sont pas absolus. Certaines limitations
sont en effet prévues; les droits exclusifs au dessin ou modèle n’impliquent pas le droit de
s’opposer :
 Aux actes accomplis à titre privé et à des fins non commerciales
 Aux actes accomplis à des fins expérimentales

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 Aux actes de reproduction à des fins d'illustration ou d'enseignement.
Les droits exclusifs conférés au titulaire du droit au dessin ou modèle ne permettent pas davantage
de s’opposer :
 À l’utilisation des équipements à bord de navires ou d'aéronefs immatriculés dans un autre
pays lorsqu'ils pénètrent temporairement sur le territoire de l'État membre concerné.
 À l'importation, dans l’État concerné, de pièces détachées et d'accessoires aux fins de la
réparation de ces véhicules.
 À l'exécution de réparations sur ces véhicules.

26
Chapitre IV : Le Brevet d’invention
Le brevet est un titre juridique dont la validité est généralement limitée au territoire d’un seul État
en vertu du principe de territorialité auquel sont soumis les droits de propriété intellectuelle. Ce
principe est traduit à l’article 4bis de la Convention de Paris du 20 mars 1883 pour la protection
de la propriété industrielle qui prévoit l’indépendance des brevets obtenus pour la même invention
dans différents pays.
Pour les États membres de l’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI), le droit
des brevets est régi par l’Annexe I à l’Accord de Bangui tel que révisé le 24 février 1999.

I. L’invention brevetable

1. Définition de l’invention
L’objet de la protection par le droit des brevets consiste en une invention. L’on n’est pas obligé
de protéger l’invention par le brevet. L’inventeur peut choisir de protéger son invention par un
secret qui ne sera jamais partagé au public au profit de la production industrielle. Le secret et le
brevet sont donc les deux formes de protection des inventions.
L’Annexe I de l’Accord de Bangui définit l’invention, en son article 1er, comme « une idée qui
permet dans la pratique la solution d’un problème particulier dans le domaine de la technique ».
Toute invention doit avoir un caractère technique: elle doit apporter une solution technique à un
problème technique, être applicable sur le plan industriel et pouvoir être reproduite sans effort
excessif.
Dans le domaine de l’invention, il y a un problème technique et une solution technique.
L’inventeur identifie un problème particulier et y trouve une solution. Par exemple, les anneaux
sur les boites de conserve pour en facilité l’ouverture, le correcteur blanc permettant de cacher les
fautes sur un document, l’ascenseur.

Deux éléments essentiels peuvent être dégagés de ce qui précède : l’invention est une création
(c’est-à-dire une prestation intellectuelle aboutissant à un « résultat ») qui possède un caractère
technique.
Cette définition permet de distinguer l’invention de la découverte, qui ne peut faire l’objet d’une
protection par le droit des brevets.
La découverte n’est en effet pas une création: elle consiste à remarquer quelque chose qui existait
déjà mais n’était pas encore connu, à mettre en lumière quelque chose qui préexiste (par exemple,
le fait de reconnaître une nouvelle loi de la nature). À l’inverse, l’invention consiste à créer quelque
chose qui n’existait pas encore, comme, par exemple, un nouveau dispositif technique, un nouveau
produit pharmaceutique, une application nouvelle pour un produit connu.

La frontière entre invention et découverte est toutefois moins distincte depuis l’apparition de la
biotechnologie dans le champ de la brevetabilité. En effet, la directive 98/44/CE du Parlement
européen et du Conseil du 6 juillet 1998 relative à la protection juridique des inventions
biotechnologiques a posé en son article 3 § 2 le principe suivant lequel « une matière biologique
isolée de son environnement naturel ou produite à l'aide d'un procédé technique peut être l'objet
d'une invention, même lorsqu'elle préexistait à l'état naturel ». Ainsi, une matière biologique
préexistante à l’état naturel peut donc être protégée en tant que telle par le droit des brevets

27
lorsqu’elle a fait l’objet d’une isolation et d’une identification découlant d’une activité humaine.
La distinction entre découverte et invention dans ce cadre apparaît plus floue.

2. Typologie des inventions


Plusieurs types d’inventions sont traditionnellement distingués:
 Les inventions de produits : ces inventions portent sur un produit nouveau, qui peut être
défini comme « un corps déterminé ayant une composition ou une structure particulière
qui le distingue des autres corps ». Il peut donc s’agir d’une substance ou composition telle
que par exemple, un produit chimique, pharmaceutique ou alimentaire.
 Les inventions de procédés (ou de « moyens ») : l’objet de ce type d’inventions peut être
défini comme « un moyen incorporel, une manière de faire, une formule, une série
d’opérations qui servent à obtenir un produit ou un résultat. Ce sont les façons diverses de
mettre en œuvre et de combiner des moyens chimiques ou mécaniques ». Il s’agit d’une
succession d’opérations visant à fabriquer un produit (par exemple, un procédé de
production d’un diamant artificiel) ou à obtenir un résultat (par exemple, renforcer
l’étanchéité ou la résistance à la chaleur d’un produit). Si le produit résultant de la mise en
œuvre du procédé répond aux conditions de brevetabilité, il pourra également faire l’objet
d’un brevet. Á l’inverse, le simple résultat d’un procédé n’est pas brevetable en soi.
 L’application nouvelle de moyens connus : ce type d’inventions consiste en l’utilisation
d’un moyen technique déjà connu, même sans le modifier, de manière à obtenir un résultat
différent de celui que le moyen avait produit jusque-là. La nouveauté réside ici dans le
rapport du moyen au résultat. Par exemple, a pu être considérée comme une application
nouvelle, l’utilisation du poly-caprolactone dans le domaine du bricolage grand public
alors que ce produit était jusqu’alors utilisé uniquement comme adjuvant dans le domaine
médical.
 La combinaison nouvelle de moyens connus : elle consiste à associer de manière nouvelle
des moyens connus dans un but commun. Le résultat obtenu par une telle invention ne doit
pas nécessairement être nouveau ; c’est l’association des moyens connus, caractérisée par
leurs rapports fonctionnels et leur disposition, qui est alors protégée, ce qui implique qu’il
ne pourra être question de contrefaçon d’une telle invention que lorsqu’elle est reproduite
dans l’ensemble de ses moyens.

3. Définition et contenu du brevet


Titre de propriété industrielle délivré, par un organisme de la propriété industrielle conférant à son
titulaire un droit exclusif d'exploitation pendant 20 ans maximum, voir 25 ans dans le cadre des
médicaments ou/et de produits phytosanitaires).
Le brevet contient les éléments suivants :
 La requête : document signé du demandeur ou de son mandataire et ce document comporte
des mentions obligatoires notamment la nature du titre (brevet), le titre de l’invention
(procédé de fabrication de vin de maïs), la désignation de l’inventeur, l’identification du
demandeur et de son mandataire.
 La description : explication de ce qui est inventé puisque l’invention doit être décrite
clairement. Elle donne des indications techniques de l’invention, ce que l’inventeur apporte
comme solution technique au problème posé.
 Le dessin. Il sert à illustrer la description de l’invention (mécanique). Il n’y a pas de dessins
pour les inventions chimiques. Le dessin est facultatif.
28
 Les revendications : étendue de la protection recherchée. Elles permettent de fixer le droit
de l’inventeur. L’apport de la technique qui va déterminer l’étendue du droit de l’inventeur.
Il est impossible de revendiquer ce qu’on n’a pas décrit.
 L’abrégé : c’est un résumé des caractéristiques constitutives de l’invention.

4. Conditions de protection
Pour pouvoir bénéficier de la protection par le droit des brevets, une invention doit répondre à
certaines conditions dites de brevetabilité. Il s’agit des exigences liées à la nouveauté, l’activité
inventive et l’application industrielle.
Certaines créations sont par ailleurs exclues de la protection conférée par le droit des brevets, en
raison de leur absence de caractère technique ou pour des considérations liées à l’éthique.

a) La nouveauté
Une invention est considérée comme nouvelle si elle n'est pas comprise dans l'état de la technique
au jour du dépôt de la demande ou de la priorité.

 L'état de la technique
L'état de la technique rassemble l'ensemble des documents qui ont été rendus accessibles au public
avant la date de dépôt ou de priorité par une description écrite, orale, un usage ou tout autre moyen.
L’invention doit donc avoir fait l’objet d’une divulgation.

Une divulgation de l'invention n'est pas destructrice de nouveauté. Ainsi, ne s'oppose pas à la
brevetabilité de l'invention la divulgation ayant eu lieu dans les six mois précédant la date du dépôt
de la demande de brevet:
 si elle résulte d'un abus évident à l'égard de l'inventeur, tel que la violation d'un devoir de
confidentialité, ou
 si elle s'est produite à l'occasion d'une des expositions officielles reconnues par la
convention de Paris.

La règle de nouveauté doit être appréciée de manière absolue dans le temps et dans l’espace. En
vue de prémunir l’inventeur contre les effets d’une application stricte de l’exigence de nouveauté
absolue, l’article 4 de la Convention de Paris a instauré un droit de priorité. Cet article prévoit en
effet que « celui qui aura régulièrement fait le dépôt d’une demande de brevet d’invention (...),
dans l’un des pays de l’Union, ou son ayant cause, jouira, pour effectuer le dépôt dans les autres
pays, d’un droit de priorité » pendant un délai de12 mois.
Ainsi, l'inventeur peut déposer des demandes dans les autres pays membres de la Convention de
Paris dans un délai de 12 mois à compter du dépôt de la première demande sans que sa première
demande puisse constituer une antériorité à l’égard des demandes ultérieures. Lorsqu'une priorité
est revendiquée, celle-ci doit concerner une même invention.

b) L’activité inventive
L’activité inventive est une condition de brevetabilité distincte de celle de nouveauté et doit être
appréciée séparément de celle-ci. L’invention est ainsi nouvelle si elle n’est pas comprise dans
l’état de la technique tandis qu’une invention est considérée comme impliquant une activité
inventive si, pour un homme du métier, elle ne découle pas d'une manière évidente de l'état de la
technique.

29
 L’homme du métier
L’ « homme du métier », qui sert de référence pour apprécier le caractère inventif ou non d'une
invention, est tout technicien normalement compétent dans le domaine en cause et qui possède des
qualités moyennes et une connaissance normale de la technique considérée.

 La non-évidence
La notion d’ « évidence » ne trouve pas de définition légale, que ce soit dans la législation
française, dans l’Accord de Bangui, ou dans la CBE.
Une invention est ainsi évidente lorsqu’elle s’impose d’elle-même à l’esprit de l’homme du métier,
sans effort inventif de sa part.

c)L’application industrielle
La troisième condition de brevetabilité consiste en l’exigence que l’invention soit susceptible
d’application industrielle. « Une invention est considérée comme susceptible d'application
industrielle si son objet peut être fabriqué ou utilisé dans tout genre d'industrie, y compris
l'agriculture ». L’exigence d’applicabilité industrielle est donc formulée de manière alternative :
l’invention doit pouvoir être fabriquée (ce qui vise un produit) ou utilisée (ce qui vise alors un
procédé) dans tout genre d’industrie.
La notion d’industrie est donc particulièrement étendue et couvre notamment l’agriculture,
l’artisanat, le commerce mais également le domaine des soins esthétiques.

5. les exclusions de la brevetabilité


Ne sont pas considérées comme des inventions notamment :
 les découvertes, les théories scientifiques et les méthodes mathématiques ;
 les créations esthétiques ;
 les plans, principes et méthodes dans l'exercice d'activités intellectuelles, en matière de jeu
ou dans le domaine des activités économiques, ainsi que les programmes d'ordinateur ;
 les présentations d'informations.
 Les programmes d’ordinateur : Les programmes d’ordinateur ne sont exclus de la
brevetabilité qu’ « en tant que tels »
 les inventions dont l'exploitation commerciale serait contraire à l'ordre public ou aux
bonnes mœurs.
 les variétés végétales ou les races animales ainsi que les procédés essentiellement
biologiques d'obtention de végétaux ou d'animaux, cette disposition ne s'appliquant pas
aux procédés microbiologiques et aux produits obtenus par ces procédés ;
On précisera que si les procédés microbiologiques ne sont pas exclus du champ de la brevetabilité,
les inventions biotechnologiques sont néanmoins exclues pour des raisons éthiques lorsqu’elles
portent sur :
 des procédés de clonage des êtres humains ;
 des procédés de modification de l'identité génétique germinale de l'être humain ;
 des utilisations d'embryons humains à des fins industrielles ou commerciales ;
 des procédés de modification de l'identité génétique des animaux de nature à provoquer
chez eux des souffrances sans utilité médicale substantielle pour l'homme ou l'animal,
ainsi que les animaux issus de tels procédés.
 les méthodes de traitement chirurgical ou thérapeutique du corps humain ou animal et les
méthodes de diagnostic appliquées au corps humain ou animal, cette disposition ne
30
s'appliquant pas aux produits, notamment aux substances ou compositions, pour la mise en
œuvre d'une de ces méthodes.

 Cas particulier des inventions de logiciel


Les programmes d’ordinateur sont exclus du domaine des inventions. Pourtant, si un logiciel ne
peut constituer en lui-même une invention brevetable, une innovation qui s’appuie en tout ou partie
sur un logiciel est susceptible d’être protégée par un brevet. Les tribunaux considèrent en effet
qu’un « procédé ne peut être privé de brevetabilité pour le seul motif qu’une ou plusieurs de ses
étapes sont réalisées par un ordinateur devant être commandé par un programme »1.
Au niveau européen, des brevets sont couramment délivrés pour des inventions de logiciels qui
produisent un « effet technique ». Il en est ainsi lorsque leur mise en œuvre « sur un ordinateur
produit un effet technique supplémentaire allant au-delà des interactions physiques « normales »
entre programme (logiciel) et ordinateur (matériel) ».
C’est par exemple le cas d’une invention qui comporte un logiciel permettant le fonctionnement
plus sûr d’un frein de voiture ou une communication plus rapide entre deux téléphones portables.
En revanche, tel n’est pas le cas d’un logiciel qui permet simplement d’effectuer des opérations
plus rapidement ou d’améliorer l’efficacité d’un ordinateur.

II. Acquisition et durée de protection

1) Acquisition du droit

a) Le droit au brevet
La protection conférée par le droit des brevets n’est octroyée que moyennant le respect des
formalités de dépôt et de délivrance du brevet. Le droit au brevet appartient au premier déposant.
« Si plusieurs personnes ont réalisé l'invention indépendamment l'une de l'autre, le droit au brevet
appartient à celle dont la demande de brevet a la date de dépôt la plus ancienne, sous réserve que
cette première demande ait été publiée ».

b) le titulaire du brevet
Le titulaire du brevet n’est toujours pas l’inventeur. Plusieurs cas sont à distinguer :
 L’invention de mission est celle qui est réalisée en exécution soit d'un contrat de travail
comportant une mission inventive qui correspond aux fonctions effectives du salarié, soit
d'études et de recherches qui lui sont explicitement confiées. Ces inventions appartiennent
à l'employeur. Dans ce cas l'inventeur salarié ne pourra prétendre qu'à une « rémunération
supplémentaire » dont les critères d’appréciation ne sont fixés par aucune disposition
réglementaire.
 L’invention hors mission est l'invention réalisée par le salarié hors de sa mission dans
l'entreprise. Ces inventions se répartissent entre celles qui sont attribuables (l'invention a
été effectuée dans le cours de l'exécution des fonctions de l’employé-inventeur, dans le
domaine des activités de l'entreprise, ou grâce aux moyens spécifiques de l'entreprise) et
celles qui sont non attribuables (l'entreprise n'a aucunement contribué à l'invention).

1
CA Paris, 15 juin 1981, PIBD 1981, n° 185, III, p. 175 à propos d’une invention de la société Schlumberger portant
sur un procédé de mesure des caractéristiques physiques d’un terrain permettant de détecter et d’évaluer des gisements
pétroliers, dont certaines étapes nécessitaient l’emploi de logiciels.
31
Alors que les inventions de mission appartiennent à l'employeur, les inventions hors mission
appartiennent à l'inventeur salarié. Toutefois, si l'invention est qualifiée d’invention hors mission
attribuable, l'employeur dispose d'un droit d'attribution.

Etudiant simple usager du


service public peut-être

Salarié Boursier Stagiaire Sans statut particulier

Oui Non Oui Non

Régime des Etudiant


Etudiant Régime des
inventions de propriétaire ou
propriétaire ou inventions de
mission /hors copropriétaire
copropriétaire mission /hors
mission mission

2) Le dépôt et la délivrance du brevet


En ce qui concerne les pays membres de l’OAPI, il y a deux types de procédure de délivrance : la
procédure de délivrance par l’OAPI et la procédure internationale de délivrance (PCT).
 La procédure régionale de délivrance établie par l’OAPI. La demande de brevet fait l’objet
d’une procédure unique de délivrance auprès des 16 états membres de l’OAPI.
 La procédure internationale de délivrance établie par le Traité de coopération en matière
de brevets (ou « Patent Cooperation Treaty », en abrégé « PCT »). La « procédure PCT »
permet de centraliser et de simplifier le dépôt des demandes de brevet en permettant au
déposant d’introduire une demande unique de brevet (auprès d’un office national, régional,
ou auprès de l’OMPI) pour obtenir plusieurs brevets nationaux.

La procédure de délivrance du brevet à l’OAPI se compose des étapes suivantes :


 Le dépôt de la demande : Il peut être effectué par toute personne habilitée pour ce faire,
soit en principe l’inventeur ou son ayant cause soit par un mandataire. La demande de
brevet (qui peut être introduite dans n’importe quelle langue mais doit être traduite en
allemand, anglais ou en français) doit contenir un certain nombre d’éléments.

32
Quiconque veut obtenir un brevet d’invention doit déposer ou adresser par pli postal recommandé
avec demande d’avis de réception à l’Organisation ou au Ministère chargé de la propriété
industrielle :
a) sa demande au Directeur général de l’Organisation, en nombre d’exemplaires suffisants ;
b) la pièce justificative du versement à l’Organisation de la taxe de dépôt et de la taxe de
publication ;
c) un pouvoir sous seing privé, sans timbre, si le déposant est représenté par un mandataire ;
d) un document de priorité ou de cession de priorité en cas de revendication de priorité ;
e) un pli cacheté renfermant en double exemplaire :
 une description de l’invention faisant l’objet du brevet demandé;
 les dessins qui seraient nécessaires ou utiles pour l’intelligence de l’invention;
 la ou les revendications définissant l’étendue de la protection recherchée;
 et un abrégé descriptif résumant ce qui est exposé dans la description.

 L’examen de la demande : celle-ci est dans un premier temps soumise à un examen formel
auprès de la section dépôt de l’OAPI qui vérifie que les conditions de forme de la demande
ont été respectées. Si des irrégularités sont relevées, le demandeur dispose d’un délai
de deux mois à dater de la notification de ces irrégularités pour régulariser sa demande.
En effet, le dossier de la demande de brevet comprend les éléments sont :
 Eléments purement administratifs (requête, taxes …)
 Eléments techniques (la description de l’invention, les revendications, les dessins,
l’abrégé)

 La délivrance du brevet : lorsque la Division d’examen de l’OAPI estime que la demande


de brevet répond aux conditions fixées (condition de forme), elle notifie au demandeur le
texte dans lequel elle envisage de délivrer le brevet et l’invite à payer la taxe de délivrance.
Le brevet est ensuite publié dans le BOPI sous la forme d’un fascicule comprenant la
description, les revendications et les dessins.

3. La durée du brevet
Le brevet a en principe une durée de vingt ans à compter du jour du dépôt de la demande de
brevet ou de priorité.

III. Le brevet comme objet de propriété


Le brevet confère à son titulaire un monopole d’exploitation assez large sur son invention, qui
comprend notamment le droit exclusif de procéder à la fabrication, l'offre, la mise dans le
commerce, l'utilisation ou bien l'importation ou la détention aux fins précitées du produit objet du
brevet ainsi que l’exploitation du procédé breveté.
Par ailleurs, le titulaire du brevet dispose également du droit de céder ou transférer son titre à un
tiers, ou de concéder à un tiers une licence d’exploitation de l’invention brevetée.
 La cession du brevet consiste dans le transfert de la propriété du brevet ou de la demande
de brevet par le titulaire (cédant) à un tiers (cessionnaire). Le contrat de cession est assimilé
à un contrat de vente, ce qui implique que les règles du droit commun du contrat de vente
lui sont applicables.
La cession peut être totale ou partielle : elle est totale lorsqu’elle porte sur l’ensemble des droits
attachés aux brevets, ce qui sera généralement le cas des cessions de brevet. Elle peut toutefois

33
être limitée à une partie du brevet (par exemple, une application du brevet lorsque celui-ci en
comporte plusieurs) voire une partie du territoire pour lequel l’invention est protégée et pour une
durée limitée dans le temps.
 La licence de brevet peut être définie comme un contrat par lequel le titulaire d’un
brevet (donneur de licence) concède à un tiers (preneur de licence), en tout ou en partie et
de manière exclusive ou non-exclusive, la jouissance de son droit d’exploitation sur ledit
brevet, généralement moyennant le paiement d’une redevance. Le contrat de licence se
rapproche du contrat de louage de choses dans la mesure où il confère au licencié un droit
de jouissance temporaire sans transfert de propriété du dit brevet.

Le bénéficiaire d’un droit de licence exclusif dispose, d’une possibilité d’action autonome pour
poursuivre les actes de contrefaçon du brevet. Il pourra agir à la double condition que le droit de
poursuite ne lui ait pas été retiré par une disposition contraire du contrat et à la condition que le
donneur de licence soit resté inactif après avoir été mis en demeure par le preneur de licence
exclusive.
De même qu’en ce qui concerne l’opération de cession du brevet, le contrat de licence doit faire
l’objet d’un écrit sous peine de nullité. Le contrat de licence est soumis à la même exigence
d’inscription que la cession en ce qui concerne son opposabilité aux tiers ; la licence doit en effet
être inscrite au registre pour que le preneur de licence puisse se prévaloir de ses droits à l’égard
des tiers.

IV. Droits conférés par le brevet


Le brevet confère à son titulaire,
 le droit exclusif d’exploiter l’invention brevetée c'est-à-dire, fabriquer, importer, offrir en
vente, vendre, et utiliser le produit ou le procédé.
 le droit d’interdire à toute personne l’exploitation de l’invention brevetée (fabriquer,
importer, offrir en vente, vendre, et utiliser le produit ou le procédé)
 le droit de céder son brevet, le transmettre par voie successorale et conclure des contrats
de licence) ;
 le droit d’engager une procédure judiciaire devant le tribunal du lieu de la contrefaçon
contre toute personne qui commet un acte de contrefaçon du brevet en accomplissant sans
son consentement, l’un des actes d’exploitation cités plus haut.

V. Les atteintes au brevet

1. Définition de la contrefaçon
La contrefaçon est le fait de poser un acte nécessitant le consentement du breveté à propos d’un
produit ou procédé entrant dans le champ du brevet, sur le territoire où ce brevet est en vigueur.
Pour qu’il y ait contrefaçon, il faut donc que :
 l’objet argué de contrefaçon entre dans le champ du brevet (Interprétation du brevet,
Reproduction des caractéristiques revendiquées, Les perfectionnements, La contrefaçon
par équivalent…)
 le contrefacteur ait commis un acte que la loi réserve au breveté ;
 et que cet acte ait été commis sur le territoire où le brevet est en vigueur.

2. Les actes portant atteinte au brevet


34
Pour qu’il y ait atteinte au brevet, il faut non seulement que l’objet argué de contrefaçon entre dans
le champ du brevet, mais également que le contrefacteur pose un acte qui nécessitait le
consentement du titulaire du brevet.
Le titulaire du brevet peut interdire à tout tiers, en l’absence de son consentement, les actes
d’utilisation de l’invention suivants :
 la fabrication, l'offre, la mise dans le commerce, l'utilisation ou bien l'importation ou la
détention aux fins précitées du produit objet du brevet ;
 l'utilisation d'un procédé objet du brevet ou, lorsque le tiers sait ou lorsque les circonstances
rendent évident que l'utilisation du procédé est interdite sans le consentement du
propriétaire du brevet, l'offre de son utilisation sur le territoire ;
 l'offre, la mise dans le commerce ou l'utilisation ou bien l'importation ou la détention aux
fins précitées du produit obtenu directement par le procédé objet du brevet.

VI. Limites et exceptions

Certains actes portant sur l’invention ne peuvent être interdits par le breveté (et constituent donc
des exceptions aux droits du breveté). Deux exceptions peuvent être dégagées ; sont ainsi
expressément exclus de la protection conférée par le brevet :
 Les actes accomplis dans un cadre privé et à des fins non commerciales
 Les actes accomplis à titre expérimental ou à des fins scientifiques ; cette catégorie
d’exceptions vise à favoriser la recherche scientifique et à permettre à l’homme du métier,
ainsi qu’aux futurs utilisateurs du brevet, de vérifier si l’invention est suffisamment décrite
afin d’être mise en œuvre.

35
Chapitre V : Le système de protection des obtentions
végétales
La protection des obtentions végétales permet de protéger une variété végétale. Elle confère à son
titulaire le droit d’exiger de l’utilisateur potentiel son autorisation préalable et lui donne le droit
d’imposer ses conditions de commercialisation et/ou de production pour la commercialisation.
Les obtentions végétales permettent :
 D’augmenter la productivité et la qualité de la plante ;
 D’augmenter la qualité de la plante en améliorant la résistance aux ravageurs ou maladies ;
 D’accroitre la valeur intrinsèque dans le marché.

1. "Obtenteurs" et "variétés

Le système de l'UPOV (Union Internationale pour la Protection des Obtentions Végétales) offre
une protection à "l'obtenteur" d'une variété végétale, sous la forme d'un "droit d'obtenteur", si
cette "variété" répond aux conditions prévues par la Convention UPOV

L'Acte de 1991 de la Convention UPOV définit un obtenteur comme:


 "la personne qui a créé ou qui a découvert et mis au point une variété,
 "la personne qui est l'employeur de la personne précitée ou qui a commandé son travail,
lorsque la législation de la Partie contractante en cause prévoit que le droit d'obtenteur lui
appartient, ou
 "l'ayant droit ou l'ayant cause de la première ou de la deuxième personne précitée, selon le
cas.
L'expression "la personne qui a créé, ou qui a découvert et mis au point, ..." précise aussi qu'une
simple découverte n'est pas suffisante pour ouvrir droit à une protection. Il faut qu'il y ait mise au
point.

La Convention UPOV définit la variété végétale comme : « un ensemble végétal d'un taxon
botanique du rang le plus bas connu (…) ».

Obtenteur Personne bénéficiant de la protection

Variété Objet de la protection

Il n'existe aucune restriction quant à la question de savoir qui peut être considéré comme un
obtenteur en vertu du système de l’UPOV : un obtenteur peut être un particulier, un agriculteur,
un chercheur, un organisme public, une entreprise privée, etc.

2. Obligations générales des membres de l'Union

 Obligation fondamentale
Chaque membre de l'Union a l'obligation fondamentale d'octroyer les droits d'obtenteur et de les
protéger.
 Genres et espèces devant être protégés

36
Tout nouveau membre de l'Union qui devient lié par la Convention UPOV doit protéger au moins
15 genres ou espèces végétaux et, dans un délai de 10 ans.
 Traitement national
Les nationaux de tout membre de l'Union jouissent sur le territoire de tous les autres membres de
l'Union des mêmes droits que les nationaux de ces autres membres.

3. Conditions de l'octroi d'un droit d'obtenteur


Une variété est protégée si elle est : nouvelle, distincte, homogène, stable et porter une
dénomination.

 Nouveauté
Pas de vente ou de remise avant
 1 an – propre territoire
 4 ans – autres territoires (6 ans – arbres/vignes) à compter de la date de dépôt de la demande
 Exception pour les variétés de création récente (nouveaux membres / extension de la
protection à des genres ou espèces supplémentaires)

 Distinction
Une variété est réputée distincte si elle se distingue nettement de toute autre variété dont
l'existence, à la date de dépôt de la demande, est notoirement connue.

 Homogénéité
Une variété est réputée homogène si elle est suffisamment uniforme dans ses caractères pertinents.

 Stabilité
Une variété est réputée stable si ses caractères pertinents restent inchangés à la suite de ses
reproductions ou multiplications successives.

Les critères de distinction, d'homogénéité et de stabilité (DHS) sont souvent regroupés sous le
terme de "critères techniques".

 Dénomination
 la dénomination doit permettre d’identifier la variété
 doit être utilisée lors de la mise en vente ou de la commercialisation du matériel de
reproduction ou de multiplication végétative de la variété
 même dénomination dans tous les membres de l’UPOV, à moins qu’elle ne soit pas
convenable
 ne doit pas être susceptible d’induire en erreur ou de prêter à confusion (classes de
dénominations variétales)
 il n’est pas porté atteinte aux droits antérieurs des tiers

4. Demande d'octroi du droit d'obtenteur


 Dépôt
 lieu de la première demande
 date des demandes
 indépendance de la protection
 Droit de Priorité : 12 mois

37
 Examen de la demande
Conformité aux conditions de la protection: Variété nouvelle, distincte, homogène et stable (DHS)
et porter une dénomination qui convienne.

5. Les droits de l'obtenteur


Le droit prévu par la Convention UPOV est un droit exclusif. Il consiste simplement à interdire à
des tiers de réaliser certains actes sans l'autorisation de l'obtenteur de la variété protégée.

5.1.Étendue du droit d'obtenteur:


 Actes à l'égard du matériel de reproduction ou de multiplication
L'autorisation de l'obtenteur est requise pour les actes suivants accomplis à l'égard du matériel de
reproduction ou de multiplication de la variété protégée :
 la production ou la reproduction (multiplication),
 le conditionnement aux fins de la reproduction ou de la multiplication,
 l'offre à la vente,
 la vente ou toute autre forme de commercialisation,
 l'exportation,
 l'importation,
 la détention à l'une des fins mentionnées aux points ci-dessus.

 Actes à l'égard d'autres produits


L'étendue du droit d'obtenteur à l'égard du matériel de reproduction ou de multiplication s'étend
au produit de la récolte.

Outre la variété protégée, le droit d'obtenteur s'applique également :


 aux variétés essentiellement dérivées de la variété protégée lorsque celle-ci n'est pas elle-
même une variété essentiellement dérivée;
 aux variétés qui ne se distinguent pas nettement de la variété protégée; et
 aux variétés dont la protection nécessite l'emploi répété de la variété protégée.

5.2.Exceptions au droit d'obtenteur


Le droit d'obtenteur ne s'étend pas :
 aux actes accomplis dans un cadre privé à des fins non commerciales, cette exception
signifie que, par exemple, l'agriculture de subsistance échappe au champ d'application du
droit d'obtenteur,
 aux actes accomplis à titre expérimental et,
 aux actes accomplis aux fins de la création de nouvelles variétés et de l'exploitation de ces
variétés, à condition que la nouvelle variété ne soit pas essentiellement dérivée d'une autre
variété protégée (la variété initiale).

6. Durée du droit d'obtenteur


 arbres et vigne: 25 ans
 autres plantes: 20 ans
à calculer à compter de la date d’octroi.

7. Nullité du droit d'obtenteur


Un droit d'obtenteur est déclaré nul s'il est avéré :

38
 que la variété n'était pas nouvelle ou distincte lors de l'octroi du droit d'obtenteur,
 que, lorsque l'octroi du droit d'obtenteur a été essentiellement fondé sur les renseignements
et documents fournis par l'obtenteur, la variété n'était pas homogène ou stable lors de
l'octroi du droit d'obtenteur, ou
 que le droit d'obtenteur a été octroyé à une personne qui n'y avait pas droit, à moins qu'il
ne soit transféré à la personne qui y a droit.
Un droit d'obtenteur ne peut être annulé pour d'autres motifs que ceux mentionnés ci-dessus.

8. Déchéance du droit d'obtenteur


Un obtenteur peut être déchu de son droit s'il s'avère que la variété n'est plus homogène ou stable.
De plus, un membre de l'Union peut déchoir l'obtenteur du droit qu'il lui a octroyé si, dans un délai
prescrit et après mise en demeure,
 l'obtenteur ne présente pas au service les renseignements, documents ou matériel jugés
nécessaires au contrôle du maintien de la variété,
 l'obtenteur n'a pas acquitté les taxes dues, le cas échéant, pour le maintien en vigueur de
son droit, ou
 l'obtenteur ne propose pas, en cas de radiation de la dénomination de la variété après l'octroi
du droit, une autre dénomination qui convienne.
Un obtenteur ne peut être déchu de son droit pour d'autres motifs que ceux mentionnés ci-dessus.

9. Opportunités du système de protection des obtentions végétales

 Pourquoi un droit particulier sur les variétés végétales ?


 Investissements substantiels (ressources humaines, matérielles et financières) pour
la création de nouvelles variétés végétales.
 Longues années de recherche (10 à 15 ans)

 Nécessité de Protection de La Propriété Intellectuelle


 Pour garantir au sélectionneur :
 un droit exclusif sur la multiplication et la vente de sa variété protégée,
 Pour une durée limitée.
 L’accès doit être Préservé.
 L’importance de l’exception de sélection.

 Instauration de la protection pour encourager la création variétale


L’exemption de l’obtenteur procure de nombreux avantages :
 Accès libre à la variété comme ressource génétique pour la communauté des
sélectionneurs ;
 Opportunité pour tous les chercheurs d’échanger de matériel ;
 Elargissement et conservation de la base génétique pour l’amélioration des plantes
et le développement de nouvelles variétés.
Instauration de la protection pour encourager la création variétale
L’exception pour les semences de ferme qui permet:
 au-delà de l’agriculture de subsistance, de préserver certaines pratiques
traditionnelles,
 sans mettre en danger la sélection grâce à une rémunération minimum
39
 Instauration de la protection pour augmenter le nombre de variétés nouvelles
 Instauration de la protection pour produire et commercialiser des semences de qualité
 Instauration de la protection pour améliorer la valeur nutritionnelle des aliments
 Aliments enrichis en protéines essentielles (lysine)
 Aliments enrichis en vitamines (vitamine A, riz doré ou "Golden rice")
 Soja enrichi en acide oléique

Instauration de la protection pour encourager des partenariats.

Différence entre un brevet d’invention et un modèle d’utilité


- Différence entre
au niveau des unprotégés
objets brevet :d’invention et un
le brevet protège modèle
une d’utilité
invention portant sur un produit ou un
- procédé alorsdes
au niveau queobjets
le modèle d’utilité
protégés ne protège
: le brevet queune
protège les invention
inventionsportant
se rapportant à des produits
sur un produit ou un
procédé(objets
spécifiés alors que le modèle d’utilité
ou instruments de travail) ;
ne protège que les inventions se rapportant à des produits
- auspécifiés
niveau des conditions
(objets de protection
ou instruments :
de travail) ;
- au niveau des
brevet conditions activité
: nouveauté, de protection : et application industrielle
inventive
  modèle
brevetd’utilité
: nouveauté, activitéetinventive
: nouveauté et application
application industrielleindustrielle
- durée de protection
modèle d’utilité
: : nouveauté et application industrielle
 brevet
- durée de protection
: 20 ans:
  Modèle
brevetd’utilité
: 20 ans: 10 ans
 Modèle d’utilité : 10 ans

40
Brevet vs COV: Conditions de Protection
caractéristiques Brevet Certificat d’obtention
végétale

Eléments de protection Toute invention, de produit ou de


procédé, dans tous les domaines Nouvelle variété végétale
Objet brevetable technologiques

Nouveauté, Nouveauté, Distincte, Stable,


Conditions de protection Utile/Industriellement applicable, Homogène
Non-évidente/ activité inventive

Interdire à des tiers agissant sans Interdire à des tiers agissant


son consentement d'exploiter sans son consentement
(produire, reproduire, vendre, d'exploiter (produire,
Droits conférés
exporter, importer) son invention reproduire, vendre, exporter,
ou faire dépendre cette importer) sa variété ou faire
exploitation du paiement d’un dépendre cette exploitation du
droit de licence paiement d’un droit de licence

caractéristiques Brevet Certificat d’obtention végétale

Large: toute utilisation Moins étendue et ne porte que


professionnelle d’une invention sur le matériel de
Etendue de la protection
nécessite l’accord du titulaire du multiplication.
brevet

Exceptions limitées aux droits Le droit d'obtenteur ne s'étend


exclusifs conférés par un brevet, à pas à l'usage privé et non-
condition que celles-ci ne portent commercial, la recherche sur
pas atteinte de manière injustifiée la variété protégée, la création
Exceptions aux droits conférés à l’exploitation normale du brevet d’une nouvelle variété.
ni ne causent un préjudice L'exception facultative permet
injustifié aux intérêts légitimes du à des fermiers d'employer le
titulaire du brevet, compte tenu matériel récolté de leurs
des intérêts légitimes des tiers. plantations sur leurs
propriétés.

41
Chapitre VI : Propriété intellectuelle et vie d’entreprises
I- La propriété intellectuelle au cœur de la stratégie de l’entreprise
I.1. le défi des entreprises

Idée Produit ou service Revenus

Le principal défi pour une entreprise est de convertir une idée de base en un produit ou service
qui peut générer de l’argent.

Rêves Création
Désirs
Besoins
Vécu
Sensibilité
Génie Produit innovant
Idée Projet ou service
Observation
Expérience
Inspiration
Imagination
Connaissances
Invention
Regard neuf.

Etape 1 : Idée Etape 2 : Produit Etape 3 : Revenus

Invention/ innovation Commercialisation


Développement et
financement Exportation

Création littéraire et
Contrat de licence
artistique

I.2. Importance de la Propriété Intellectuelle et défi 1 : l’idée


L’idée précède la création. En effet, l’invention est considérée comme la genèse d’une idée ou
connaissance nouvelle, qui vise à résoudre un problème technique particulier.
42
Une foule d’idées nouvelles peuvent être lancées mais la plupart d’entre elles connaissent une
mort solitaire, ne voyant jamais la lumière d’un succès.
 Matérialisation d’une idée
Une idée peut être matérialisée à travers les informations ou les données préexistantes. Les outils
de recherche par exemple: Internet, salons spécialisés, catalogues de produits également les
bases de données des brevets pour toute innovation technique.
On peut valider ou trouver son idée dans la base de données des brevets (information brevets).
La documentation relative aux brevets contient de précieuses informations sur l’état des
connaissances qui devraient permettre aux entreprises d’éviter un gaspillage inutile de leurs
ressources en argent et en temps. Les informations sur les brevets peuvent également favoriser
l’amélioration d’un produit ou un travail de conception inspiré d’une invention, et abréger ainsi le
délai prolongé souvent nécessaire au lancement d’un nouveau produit sur le marché.

 Exemple de questions typique pouvant être résolues par l’information brevets

Technique
Mon invention est Juridique
elle brevetable ?
Quelles solutions
Ai-je ou non le droit
existent pour mon
d’utiliser tel produit
problème technique
ou tel procédé ?
Quelles Qui est leader sur tel
technologies sont domaine
développées par technologique ?
mes concurrents
Commerciale

Il conviendrait de faire prendre conscience aux PME, surtout à celle des pays en développement
et des pays les moins avancés, des informations commerciales, juridiques et techniques que
contiennent les documents relatifs aux brevets, surtout celles qui sont du domaine public, et de les
équiper pour qu’elles puissent les utiliser pour concevoir des produits novateurs adaptés aux
conditions locales.
Une invention est un produit ou un procédé nouveau qui apporte une solution technique
nouvelle à un problème. Elles sont protégées par des secrets d’affaires (ou commerciaux), des
modèles d’utilité, des brevets.
Le brevet est un droit exclusif et territorial conféré à une invention, qui est :
• un nouveau produit ou un nouveau procédé, une nouvelle manière de faire
• Apporte une nouvelle solution technique à un problème
Raisons pour faire breveter une invention:
• S'approprier et donc protéger les résultats de ses recherches.
• Transformer ses créations, ses inventions en actifs à exploiter autrement qu'à travers
leur seule production.
• Diminuer les risques d’infraction.
• Un moyen déterminant pour prendre des mesures contre les imitateurs et les
bénéficiaires sans contrepartie.
43
I.2.1. Les bases de données pour l’information en matière de brevets
 Principe de base du système des brevets
Profitent au public Profitent à leurs titulaires
En mettant à la disposition En empêchant les tiers
de chacun la description Brevets d’exploiter l’invention à des fins
détaillée de l’invention. commerciales sans autorisation.
Valable pendant 20 ans au
18 mois après le dépôt
maximum

Le brevet est un outil documentaire car il doit décrire les moyens techniques de l'invention. 80%
de l’information scientifique et technique se trouve dans les documents brevets et publiés par les
offices de brevets. Les bases de données peuvent donc servir :
 A rechercher des solutions existantes pour concrétiser votre idée
 A éviter d'être contrefacteur en vérifiant la faisabilité juridique du projet.
Les bases de données permettent aussi :
 De découvrir les brevets tombés dans le domaine public : À l'expiration du brevet on
dit que l'invention entre dans le domaine public, dans la mesure où elle peut être librement
exploitée commercialement par tous les tiers, c'est à dire le public.
 D’exploitation des brevets non protégés dans la zone géographique
Portée géographique limitée du brevet: Possibilité de s’en inspirer et même le copier en toute
légalité. Ex: brevet américain valable qu'aux Etats-Unis. Brevet français étendu en Allemagne et
en Espagne, valable que sur ces 3 pays.

 Le Brevet comme soutient à la stratégie de l’entreprise


Le brevet est un système équitable à l’entreprise qui favorise le transfert de connaissances et
l’innovation.

Identifier la
technologie Innovation
existante technologique

En tirer des
Demande
enseignements
de brevet
S’appuyer sur
Divulgation au public
celle-ci

44
I.2.1. Définition de types traditionnels de recherche d’information brevet
Recherche du contenu d’un domaine technique (brevet et/ou non
Recherche de l’état de la technique brevet). Ex : avant ou lors d’un développement d’un produit ou
procédé.
Recherche de toute information (brevet et non brevet) rendue
accessible au public susceptible de détruire la nouveauté ou
Recherche de brevetabilité
l’activité inventive d’une invention avant le dépôt d’une
demande de brevet.
Recherche des publications susceptible de contester la
nouveauté ou l’activité inventive d’une invention brevetée. Ex :
Recherche de validité
en tant que fondement pour des procédures d’opposition ou des
actions en nullité.
Recherche de documents brevets susceptibles d’empêcher
Recherche des libertés l’exploitation d’un produit ou d’un procédé, du moins en
d’exploitation ou contrefaçon absence de licence, ou identifiant des tiers susceptibles de
contrefaçon.
Recherche des publications récentes en matière de brevets (dans
Veille (technologique,
le domaine technique spécifique de concurrent, concernant leur
concurrentielle, statut juridique)
statut juridique).

1.2.3. Modèles d’utilité


Les Modèles d’utilité (aussi dénommés “brevets à court terme”, “petits brevets” ou “brevets
d’invention”).
Tout comme le brevet, un modèle ou certificat d'utilité est un droit exclusif octroyé pour une
invention et qui permet au titulaire du droit d'empêcher l'utilisation commerciale de l'invention
protégée par des tiers, sans son autorisation, pendant une période limitée.
Les modèles d’utilité sont plus adaptés aux PME. Ils sont :
 particulièrement indiqués pour les PME qui apportent des améliorations “mineures” à des
produits existants ou les adaptent légèrement.
 essentiellement utilisés pour des innovations mécaniques.
Ex: Machine pour faire la pâte d’arachide

1.2.4. Secrets commerciaux


Le secret commercial peut être défini comme une information qui n'est pas généralement connue
dans l'industrie ou facilement accessible, qui a une valeur commerciale pour laquelle son
propriétaire prend des mesures pour la garder secrète.
Le secret commercial ou le secret de fabrique est un accessoire qui permet la mise en œuvre du
brevet. Il doit rester secret car c’est un bien de l’entreprise. Le secret est protégé par l’action en
concurrence déloyale.
Les méthodes de production, les plans d'affaires, les listes de clients, les formules chimiques, les
processus industriels, les recettes particulières, les méthodes commerciales peuvent faire l’objet
des secrets commerciaux, pour autant que ceux-ci apportent un avantage économique à l'entreprise
et la valorisent.
Le secret commercial n’existe en tant que tel que si les informations qu’il couvre demeurent
secrètes. Les informations faisant l’objet du secret commercial peuvent être divulguées ou
partagées en vertu d’un accord de confidentialité.

45
Exemple de Secret Commercial :
 Le secret commercial le plus célèbre est celui de la marque de commerce de boisson
gazeuse COCA-COLA®, qui a décidé de garder la composition du breuvage secrète,
 Seulement quelques personnes dans la compagnie la connaissent,
 Elle est gardée dans un coffre-fort dans une banque à Atlanta,
 Si elle avait été brevetée, le monde entier aurait eu la possibilité de pouvoir faire du Coca-
Cola.
 L’expérience montre qu’en général, les petites et moyennes entreprises (PME) sont plus
enclines à recourir aux secrets d’affaires qu’aux brevets pour protéger leurs inventions de
la concurrence.

I.3.Propriété Intellectuelle et développement de produit


Une entreprise doit prendre toutes les mesures aux différents stades du processus de création ou
de développement d’un nouveau produit de manière à assurer son succès sur le marché. A cette
étape du développement de produit, la collaboration est une mesure nécessaire.
Collaboration: lancer une recherche ou un développement avec des partenaires: fabricants, sous
traitants
- Utiliser les bases de données sur les brevets pour localiser des fournisseurs, des fabricants sous-
traitants
- Préparer des contrats de confidentialités pour les relations avec les partenaires.

I.4. Propriété Intellectuelle et Financement


La propriété intellectuelle, est un actif commercial. Les actifs d’une entreprise se divisent en deux
grandes catégories :
 les biens corporels, comprenant notamment les bâtiments, les machines, les actifs
financiers et infrastructures ;
 les biens incorporels, qui vont du capital humain et du savoir-faire aux idées, images de
marque, dessins ou modèles et autres résultats intangibles de la capacité d’une société à
créer et innover.
Les droits de propriété intellectuelle peuvent augmenter la valeur de votre PME aux yeux
des investisseurs et des institutions de financement.
Exemple : le projet EAT-SET
 Description EAT-SET : Récupérer le sang d'un patient durant une intervention
chirurgicale et de le lui réinjecter après filtration.
 Inventeur : Dr Oviemo Ovadje, médecin de l'hôpital militaire Ikoyi à Lagos en 1989
 Investissement de départ: 18 000 naira =120 dollars
 Appui: Gouvernement nigérian et Programme des Nations Unies pour le développement
(PNUD): ressources financières pour les recherches, le développement et
l'expérimentation. Agent d'exécution: Organisation Mondiale de la santé (OMS)
 Brevet: Protection dans neuf pays.
 EAT-SET Industries a été créée en avril 2001: Investissement passe de 120 dollars en
1989 à près de 100 000 dollars.

46
II. Importance de la Propriété Intellectuelle et le Défi 3: Commercialiser
son Produit
Il est nécessaire de connaitre avant tout son marché pour pouvoir commercialiser son produit.
II.1 Propriété Intellectuelle source d’information commerciale et concurrentielle
• Localisation des partenaires d’affaires
• Localisation des fournisseurs et du matériel
• Surveillance des activités des concurrents actuels et des concurrents potentiels
• Identification des marches niches
• Analyses des mouvements des concurrents
• Découverte des tendances du marché et des technologies naissantes
• Accès a des technologies innovantes par le biais de l’information brevet
• Identification et évaluation des technologies pouvant faire l’objet d’une licence ou d’un
transfert de technologie
• Identification de technologies alternatives
II.2. Propriété Intellectuelle et Commercialisation des produits
Etant donné que le succès d’une entreprise se mesure également au lancement d’un nouveau
produit sur le marché, d’autres outils de la propriété intellectuelle deviennent particulièrement
pertinents. Les marques jouent un rôle des plus importants dans le processus de commercialisation,
en permettant aux consommateurs d’identifier le produit ou service d’une entreprise donnée et de
le distinguer d’autres produits ou services similaires.
 La marque
La marque est un signe distinctif qui indique que des produits ou services sont produits ou services
par une certaine personne ou une certaine entreprise. Ce système aide les consommateurs à
reconnaitre et à acheter un produit ou un service donné par ce que la nature et la qualité de celui-
ci, indiquées par sa marque répondent à leurs besoins.
Il est important pour une entreprise de différencier son produit par une marque.
 Valeur commerciale de la marque :
• Marque comme identifiant
• Marque comme garantie de bonne qualité
• Marque comme précieux actif commercial

Une marque peut se révéler importante pour une entreprise qui commercialise ses produits ou ses
services, elle peut être un moyen très efficace de pénétrer de nouveaux marchés. Ainsi, Honda a su
tirer profit de sa réputation comme constructeur de motocycles pour pénétrer le marché de l’automobile
aux Etats-Unis.
Les marques permettent également d’étendre les avantages commerciaux par delà la durée de validité
d’un brevet. Aspirin® en est un bon exemple. Crée en 1897 par Felix Hoffman, chimiste de la
Société Bayer en Allemagne, ce produit a été breveté en 1899 par cette société. Sachant que les
brevets ont une durée de vie limitée, la Société Bayer a entrepris une campagne de promotion
d’une marque pour son nouveau produit. Lorsque le brevet d’Aspirin® est arrivé à expiration, la
société a continué de bénéficier de la vente d’aspirine grâce à sa marque déposée Aspirin®. La
Société Bayer a également utilisé une double stratégie de propriété intellectuelle, à savoir
l’utilisation d’une marque pour protéger sa part de marché à l’expiration d’un brevet pour son
produit Cipro®(ciprofloxacine pour le traitement de certaines infections, notamment de la maladie
du charbon).
47
III. Importance de la propriété intellectuelle pour les entreprises
Les dessins et modèles industriels et les noms de domaine permettent de conquérir les marchés.
III.2. Dessins et modèles industriel
Aspect ornemental ou esthétique d’un objet industriel pouvant être reproduit par des procédés
industriels ou artisanaux (forme, composition ou couleur). Le dessin et modèle industriel donne à
l’article son attrait et son pouvoir de séduction. Il ajoute donc la valeur marchande du produit et il
en accroit les possibilités de commercialisation.
Exemple: montres, bijoux, articles ménagers, structures architecturales, textiles, tapisseries,
chaussures, articles de loisir, jouets, meubles, céramiques, poteries et emballages.
 Fonctions dans la chaine de valeur:
 Adapter les produits afin de conquérir des segments précis du marché
Exemple: montre adapté aux différents groupes d’âge
 Créer un nouveau créneau commercial pour faire face à la concurrence:
Introduction de dessins et modèles industriels créatifs pour les nouveaux produits: serrures,
chaussures, tasses et sous tasses ou d’objets éventuellement chers comme des bijoux, des
ordinateurs ou des voitures;
 Renforcer des marques : sont souvent associés pour renforcer l’image de marque. De
nombreuses sociétés ont créé ou redéfini avec succès leur image de marque en privilégiant
le dessin ou le modèle d’un produit.
III.2. Noms de Domaines
Noms de domaine = adresses Internet; fréquemment utilisés pour des sites Web.
Ex: “ompi.int” pour localiser le site Web de l’OMPI.
Avec le temps, les noms de domaine sont devenus des signes distinctifs d’entreprises.

48
IV. Exploitation des actifs de la propriété intellectuelle
Trois façons d'exploiter un Brevet :

 Exploitation Directe :

 Concession de licence :

 Vente de titres :

Les actifs de propriété intellectuelle sont des sources de revenue pour une entreprise. Une
entreprise ayant inventé un produit doté d’une valeur économique et commerciale peut choisir
parmi les possibilités suivantes pour en tirer profit :
 Vendre les droits attachés au brevet (contrats de cession)
 Concéder sous licence les droits attachés au brevet (contrats de licence)
 Etablir une coentreprise

IV.1. Contrats de licences


Le terme “licence” désigne simplement l’autorisation par laquelle ce propriétaire permet à un tiers
d’exploiter selon des modalités convenues dans un but précis sur un territoire bien défini
convenues, précis, pour une durée fixée d’avance, le droit de propriété intellectuelle dont il est
49
titulaire. De nos jours, nombreuses sont les entreprises dont les activités sont exercées dans le
cadre d’un contrat de licence. Coca-cola, Kodak, Nike et McDonald, ces noms commerciaux
célèbres, sont quelques exemples de produit fabriqué sous licence.
Exemple 1 de contrat de licence
M. Chester Carlson a inventé la xérographie en 1938 et l’a brevetée en 1942.
En 1947, la société Haloid a acquis le droit à ses brevets de base de la xérographie.
La première copieuse xérographique (modèle A) a été lancée en 1949.
Exemple 2 de contrat de licence : Ring-pull (Anneau que l’on tire)
 1950: Lancement des canettes (avec ouverture par trou que l’on pousse ou ouvre-boite)
 1963: Ermal Fraze breveta une idée pour des canettes de boissons avec une de déchirage
 1965: Omar Brown & Don Peters inventèrent un anneau pour retirer la bande de déchirage
 1975: Brown and Fraze brevetèrent la version moderne< pousser à l’intérieur et replier en
arrière>
Licence: Anneau que l’on tire (USA)
 Les inventeurs concédèrent la licence du système à coca-cola pour 0’1 penny par canette
 Un fabriquant de canettes produit 146 millions de canettes par jour
 Pendant la période de validité du brevet, l’inventeur obtient 148.000 livres sterling par jour
au titre de « royalties ».

IV.2. Etablissement de coentreprise


Les droits de propriété intellectuelle facilitent également l’établissement de coentreprise. Les PME
en butte à de graves difficultés financières mais riches de leurs droits de propriété intellectuelle
peuvent juger cette forme de partenariat stratégiquement utile. Le fait de détenir un brevet ou un
secret d’affaires peut jouer un rôle décisif aux yeux de partenaires en puissance. Parfois, une
entreprise qui détient un brevet sur un produit et/ou de précieux secrets d’affaires peut trouver
stratégiquement avantageux de conclure un accord de coentreprise avec une entreprise dotée d’une
solide marque afin d’accroitre ses ventes.

L’importance de la propriété intellectuelle pour les entreprises réside dans le fait qu’elle accorde,
à toutes celles qui se conforment aux conditions fixées par la législation en vigueur dans un
territoire donné des droits exclusifs d’exploitation.

v. Propriété Intellectuelle et Exportation


 Les droits de la PI sont des droits ‘territoriaux’
 Les entreprises doivent considérer une protection légale de leur droit de Propriété
Intellectuelle dans les marchés étrangers ou ils exportent leurs produits pour conserver
l’exclusivité de leurs droits.
• Les bases de données sur les brevets et les marques comme un instrument pendant l’étude de
marché.

Conclusions
La Propriété Intellectuelle peut aider les entreprises dans presque chaque aspect de leurs stratégies
de développement et de compétitivité:
 Valorisation de leurs produits par l’accès à une technologie
 Valorisation de leurs produits par l’utilisation des signes distinctifs
 développement produit
50
 Design
 Commercialisation des produits et services
 Pour obtenir des finances
 Pour accroître les possibilités d’exportation
 Pour étendre ses activités à l’étranger en accordant des licences.

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