Vous êtes sur la page 1sur 8

REPUBLIQUE DU SENEGAL

– UN PEUPLE--UN BUT--UNE FOI--

FACULTE DES SCIENCES JURIDIQUES ET POLITIQUES

MASTER 2 JURISTE ET CONSEIL D’ENTREPRISE

PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE ET TRANSFERT DE


TECHNOLOGIE

Groupe 1:

Sujet: les PRINCIPES FONDAMENTAUX


DES CONVENTIONS SUR LE DROIT DE LA
PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE

Présenté par :
MOUHAMADOU DIALLO Sous la Supervision de :
MOUNINA SY M. COLY

ANNÉE ACADÉMIQUE
2022- 2023

Introduction
Le droit de la propriété intellectuelle est conçu comme un droit visant à protéger la
création humaine. La propriété est au cœur des enjeux économiques ce qui a poussé
les autorités étatiques à établir un ensemble de règles régissant le droit de la
propriété. Ces règles issues des certaines conventions et de l’organisation mondiale
dégagent des principes fondamentaux organisant la propriété intellectuelle entre les
États. D’où l’objet de notre étude qui porte sur “Les principes fondamentaux des
Conventions sur le droit de la propriété intellectuelle”.
Par définition on entend par principe Fondamentaux, l’ensemble de règles ou normes
de fonctionnement que défend une personne ou une organisation donnée. Ensuite la
convention est définie quant à elle comme un accord de volontés conclu entre des
personnes (des individus, des groupes sociaux ou politiques, des États) et qui est
destiné à produire des conséquences juridiques. Enfin le droit de la propriété
intellectuelle est une branche du droit qui regroupe l’ensemble des règles applicables
aux créations intellectuelles qui sont des biens incorporels.
Le traitement de ce sujet va nous permettre de parler des conventions qui régissent le
droit de la propriété intellectuelle et montrer les principes issus de ses Conventions.
De ce fait, notons qu’il existe d’autres principes comme celui de l’épuisement des
droits, l’indépendance des brevets, l’indépendance de protection etc. sauf que dans le
cadre de notre étude nous ne traiterons que ces quatre principes qui figurent sur notre
plan, car étant communs à toutes les conventions.
Pour aborder ce sujet sur cet angle, il va falloir s’interroger sur la question suivante:
quels sont les principes fondamentaux des conventions sur le droit de la propriété
intellectuelle?
Notre sujet revêt un intérêt pratique dans la mesure où il nous permet de comprendre
le fonctionnement du droit de la propriété intellectuelle. Il permet aussi d’appréhender
les différentes facettes de la propriété et universalité de droit à travers la mise en
œuvre des Conventions.
En considération de tout ce qui a été abordé, il serait judicieux de traiter d’abord les
principes de non-discrimination en ( I), puis les principes protecteurs des droits de la
propriété intellectuelle (II).

I. Les principes de non discrimination


L’objectif de la loi relative à la non discrimination est de permettre à tous les
individus de pouvoir accéder de manière égale et équitable aux opportunités
qu’offre la société.

Dès lors, notre première partie traite d’une part du principe du traitement
national (A), puis celle de la nation la plus favorisée (B).

A. Le principe du traitement national


Ce principe renvoie à une absence de discrimination entre l’unioniste et le
ressortissant du pays pour lequel la protection est demandée. Il est commun
dans toutes les conventions notamment sur celles de Paris, de Berne, Rome, et
Accords sur les Aspects Des Droits de Propriété Intellectuelle qui touchent au
Commerce.

Il met les Etats contractants sur un même pied d’égalité en leur accordant le
même traitement. En d’autres termes, les protections dont bénéficient les
ressortissants d’un Etat cocontractant doivent être concédées aux
ressortissants étrangers. Cela permet de créer des conditions équitables sur le
marché en empêchant les produits nationaux d’avoir un avantage injuste.

Le traitement national, principe qui fait obligation à un pays d’accorder aux


autres le même traitement qu’à ses ressortissants. L’Article 3 du GATT
dispose que les importations ne doivent pas être soumises à un traitement
moins favorable que celui qui est accordé aux produits d’origine national
similaires ou semblables une fois qu’elles ont passé la douane. L’article 17 de
l’AGCS et l’article 3 de l’Accord sur les ADPIC énonce aussi le principe du
traitement national pour ce qui est des services et de la protection de la
propriété intellectuelle.

Notons aussi, que le principe du traitement national s’applique une fois que les
droits d’importations ont été payés et que les marchandises sont entrées sur le
marché local.

Cependant, ce principe n’est pas au bénéfice exclusif des États ayant souscrit à
la convention de Paris. Il élargit son champ d’action aux autres États sous deux
conditions:

- être domicilié dans un Etat cocontractant


- posséder un établissement industriel ou commercial effectif et sérieux
Si ces conditions sont essentielles pour bénéficier de la protection des textes, il
n’en demeure pas moins quant à la procédure visant à garantir son droit de
priorité sur les œuvres à protéger.

B. Le principe de la nation la plus favorisée


Par ce principe, lorsqu’un avantage est accordé à un État membre de l’OMC,
ceci doit obligatoirement être le cas pour tous les autres États membres. C’est à
cet effet que le GATT de 1947 formalise la clause de la Nation la plus favorisée
dès son premier article “ Tous avantages, faveurs, privilèges ou immunités
accordés par une contractante seront, immédiatement et sans condition,
étendus aux ressortissants de tous les autres membres”.

L’OMC a conservé ce principe selon lequel, toute concession (comme une


réduction des tarifs douaniers) accordée par un Membre est automatiquement
appliquée à tous les autres membres.

Mais ce principe connaît des limites, dues en particulier aux inégalités de


développement entre les États et à la multiplication des statuts dérogatoires.
C’est le cas de certains secteurs, notamment l’agriculture ou le textile, dans lesquels
les pays en voie de développement ont un avantage comparatif. La question de
l’octroi d’un traitement spécial et différencié à ces pays a été très débattue lors du
cycle de l’Uruguay (1986-1993) puis celui de Doha (2001).

Ainsi, sont exemptés de cette obligation, tous les avantages, faveurs, privilèges
où immunités accordées par un Membre:

● qui découlent d’accord internationaux concernant l’entraide judiciaire où


l’exécution des lois en général et ne se limitent pas en particulier à la
protection de la propriété intellectuelle;
● qui sont accordés conformément aux dispositions de la Convention de
Berne (1971) ou de la Convention de Rome qui autorisent que le
traitement accordé soit en fonction non pas du traitement national mais du
traitement accordé dans un autre pays;
● pour ce qui est des droits des artistes interprètes ou exécutants et des
organismes de radiodiffusion qui ne sont pas visés par le présent accord
● qui découlent d’accords internationaux se rapportant à la protection de la
propriété intellectuelle dont l’entrée en vigueur précède celle de l’Accord
de l’OMC, à condition que ces accords soient notifiés au Conseil des
ADPIC et ne constituent pas une discrimination arbitraire ou injustifiable à
l’égard des ressortissants d’autres Membres.

II. Les principes protecteurs des droits de la propriété


intellectuelle
Les principes protecteurs visent à protéger un titulaire du droit de la propriété
intellectuelle.

Il s’agit du principe de la protection minimum (A) et du principe du droit de


priorité (B).

A. Le principe du minimum de protection


Ce principe figure dans les conventions de Rome, de Berne et aussi dans l’accord sur
les aspects du droit de la propriété qui touchent le commerce. Ce principe vise un
minimum conventionnel à la matière.
Dans la convention de Rome de 1961 sur la protection internationale des droits des
artistes et interprètes, des producteurs de phonogrammes et de vidéogrammes et des
organismes de radiodiffusion, il est prévu une protection minimum. En ce qui concerne
la durée de la protection, celle-ci ne peut être inférieure à une période de 20 années à
compter de la fin de l'année de la fixation, pour les phonogrammes et les prestations
fixées sur ceux-ci; de la fin de l'année où la prestation a eu lieu, pour les prestations qui
ne sont pas fixées sur phonogrammes; de la fin de l'année où l'émission a eu lieu, pour
les émissions de radiodiffusion. Toutefois, les législations nationales prévoient de plus
en plus souvent une durée de protection de 50 ans, au moins pour les phonogrammes
et les prestations. C’est la même durée avant dans l’accord sur les aspects du droit de
la propriété intellectuelle qui touchent le commerce, à travers l’article 14-5 que la
durée de la protection offerte en vertu du présent accord aux artistes interprètes ou
exécutants et aux producteurs de phonogrammes ne sera pas inférieure à une période
de 50 ans calculée à compter de la fin de l'année civile de fixation ou d'exécution. La
durée de la protection accordée en application du paragraphe 3 ne sera pas inférieure
à une période de 20 ans à compter de la fin de l'année civile de radiodiffusion.

Les minimums de protection concernent aussi les œuvres, les droits devant être
protégés et la durée de protection. La convention de Berne de 1886, révisée la
dernière fois en 1971, a aussi institué le principe du minimum en matière de protection
internationale du droit d’auteur.
En ce qui concerne les œuvres, la protection doit s’appliquer à toutes les productions
du domaine littéraire, scientifique et artistique, quel qu’en soit le mode ou la forme
d’expression ( article 2.1 de la convention). Sous réserve de certaines restrictions,
limitations ou exceptions permises. Concernant la durée de la protection, la
convention de Berne prévoit que la protection doit être accordée jusqu’à l’expiration
de la cinquantième année après la mort de l’auteur. Mais cette règle générale connaît
des exceptions. Pour les œuvres anonymes ou pseudonymes, la protection expire 50
ans après que l’œuvre a été licitement rendue accessible au public, sauf si le
pseudonyme ne laisse aucun doute sur l’identité de l’auteur ou si celui-ci révèle son
identité pendant la période en question, auquel cas c’est la règle générale qui
s’applique. Pour les œuvres audiovisuelles ( cinématographique), la durée minimale de
protection est de 50 ans après que l’œuvre a été rendue accessible au public ou, à
défaut, à défaut, à compter de la création de l’œuvre. Enfin pour les œuvres des arts
appliqués et les œuvres photographiques, la durée minimale est de 25 à compter de la
création de l’œuvre.

Au-delà de cette convention de Berne, l’accord sur les aspects du droit de la propriété
intellectuelle qui touchent le commerce a institué une durée minimale de protection
pour chaque domaine du droit de la propriété intellectuelle. Pour la protection
internationale du droit d'auteur, la protection minimale prévue à travers les artistes 12
et 13 de l’accord sur ADPIC, est la même que celle qui a été prévue dans la Convention
de Berne. Pour les marques de fabrique, la durée minimale de protection est fixée
comme ainsi, l’enregistrement initial et chaque renouvellement de l’enregistrement
d’une marque de fabrique ou de commerce seront d’une durée d’au moins sept ans.
L’enregistrement d’une marque de fabrique ou de commerce sera renouvelable
indéfiniment. A présent nous allons passer ai principes de droit de priorité

B. Le principe du droit de la priorité


Ce principe est institué par la convention de Paris de 1883 sur la protection de la
propriété industrielle. La propriété industrielle dans son sens large comprend les
inventions, les marques de produits, les dessins et modèles industriels, les modèles
d’utilité (sorte de petits brevets prévus par la législation de quelques pays), les
marques de services, les noms commerciaux ( dénomination sous laquelle une activité
industrielle ou commerciale est exercée), ainsi que la répression de la concurrence
déloyale.

Le principe du droit de priorité des brevets inventions, les marques et les dessins et
modèles industriels, signifie que sur la base d’une première demande, régulièrement
déposée dans l’un des États contractants, le demandeur dispose d’un certain délai de
12 mois pour les brevets d’invention et les modèles d’utilité, 6 mois pour les dessins et
les modèles industriels et les marques pour effectuer les démarches nécessaires afin
d’obtenir la protection dans n’importe lequel des autres États contractants dès lors,
ces demandes ultérieures seront considérées comme ayant été déposées à la date du
dépôt de la première demande. En d’autres termes elles auront la priorité d’où
l’expression droit de priorité sur les demandes déposées entre-temps par d’autres
personnes pour la même invention, le même modèle d’utilité, la même marque ou le
même dessin ou modèle industriel. En outre, étant fondées la première demande, elles
ne pourront être affectées par aucun événement pouvant se produire dans l’intervalle,
tel que la publication d’une invention ou la mise en vente d’articles de la marque ou
incorporant un dessin ou modèle industriel. L’un des grands avantages pratiques de
ces dispositions tient au fait que les demandeurs désirant obtenir la protection dans
plusieurs pays ne sont pas obligés de déposer toutes leurs demandes en même temps,
mais qu’ils disposent de 6 à 12 mois pour décider dans quels pays ils désirent s’assurer
une protection et pour organiser, avec tout le soin nécessaire, les démarches à
entreprendre à cet effet.

Le droit de priorité permet aussi au détenteur d’un titre de propriété industrielle de


défendre son invention à l’étranger cependant ce droit est limité dans le temps et
s’inscrit donc dans une stratégie défensive
Le droit de priorité est un droit relatif au droit de la propriété industrielle. Limité dans
le temps, il apparaît généralement dès lors qu’une personne effectue une demande de
brevet pour acquérir un titre de propriété industrielle et protéger sa création (marque,
dessin, modèle…). Le droit de priorité permet à la personne fraîchement titulaire de
son droit de propriété industrielle d’effectuer d’autres demandes de brevet à
l’étranger dans un laps de temps prédéfini.
L’élément fondamental de la stratégie défensive de l’innovateur est que le droit de
propriété lui permet logiquement de protéger sa marque dans un pays tiers et d’éviter
que quelqu’un d’autre ne dépose de demande de brevet pour la même création. C’est
aussi une stratégie offensive dans la mesure où la protection de l’invention à l’étranger
va s’inscrire dans une logique d’internationalisation de ladite invention. Le droit de
priorité est automatiquement enclenché dès l’instant où l’inventeur effectue sa
première demande de brevet sur un État partiel à la convention. Il disposera ensuite de
six ou douze mois, suivant la nature de son invention, pour faire valoir ce droit de
priorité et protéger l’invention dans d’autres pays. Un inventeur qui effectue sa
demande de brevet dans un pays signataire de la Convention de l’Union de Paris (CUP)
ou dans un pays membre de l’OMC (Organisation mondiale du commerce) verra son
droit de priorité appliqué dans tous les pays signataires (ou les pays membres).

Vous aimerez peut-être aussi