Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
nyandrihenints@gmail.com
PLAN DU COURS
INTRODUCTION GENERALE.............................................................................................3
A. Le cadre juridique de la propriété intellectuelle.......................................................4
1. La convention de Berne pour la protection des œuvres littéraires et
artistiques..........................................................................................................................5
2. La convention de Paris du 20 mars 1883 pour la protection de la propriété
industrielle........................................................................................................................7
3. L’accord de l’OMC sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui
touchent au commerce..................................................................................................10
B. Le cadre institutionnel de la propriété intellectuelle.............................................12
1. Administration de la propriété intellectuelle sur le plan international..........12
2. Administration de la propriété intellectuelle sur le plan national...................13
PARTIE 1 : LA PROPRIETE LITTERAIRE ET ARTISTIQUE..........................................16
A. Le droit d’auteur.........................................................................................................16
1. La notion de droit d’auteur....................................................................................16
2. La titularité et exercice du droit d’auteur............................................................20
3. Les limites du droit d’auteur.................................................................................21
B. Les droits connexes ou droits voisins du droit d’auteur.......................................23
PARTIE 2 : LA PROPRIETE INDUSTRIELLE...................................................................26
A. La protection des créations industrielles.................................................................27
1. La protection des créations fonctionnelles..........................................................27
2. La protection des créations esthétiques...............................................................33
B. La protection des signes distinctifs..........................................................................36
1. Les marques.............................................................................................................36
2. Les indications géographiques..............................................................................40
3. La protection des noms commerciaux.................................................................42
4. La protection contre la concurrence déloyale.....................................................43
Page 1 sur 46
DROIT de la PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE
Voir :
- OMPI (Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle)
- www.wipo.int
Page 2 sur 46
INTRODUCTION GENERALE
La propriété intellectuelle est définie comme l'ensemble des œuvres de l’esprit humain
qui se divise en 2 catégories bien distinctes : la propriété littéraire et artistique ou droit d’auteur,
et la propriété industrielle.
Elle est régie par deux conventions internationales de base qui instituent les principes
universels en la matière et établissent les règles générales qui sont reprises par les législateurs
nationaux et régionaux.
Au fil des années, l'évolution de la technologie a fait émerger d'autres matières de propriété
intellectuelle, en l'occurrence :
Ces nouvelles matières de la propriété intellectuelle sont couvertes par l'accord de l'Organisation
Mondiale du Commerce sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au
commerce communément appelé Accords sur les ADPIC.
Page 4 sur 46
Une institution spécialisée des Nations Unies chargées des questions relatives à la propriété
intellectuelle adminitre les 2 conventions internationales de base. Tandis que l'accord dur les ADPIC
est administré conjointement par cette institution et l'OMC.
Le cadre législatif de la propriété intellectuelle peut être distingué par le cadre juridique
internationale et le cadre juridique nationale qui reprend en majorité les principes et règles
générales défini par les textes internationaux.
Il s’agit de :
- L’accord de l’OMC sur les aspects de droit de propriété intellectuelle qui touche le
commerce (accord sur les ADPIC).
La convention définie le minimum de protection qui doit être accordé aux œuvres littéraires
et artistiques en instituant des principes fondamentaux et des minimums de protection en
matière de droits d’auteurs.
Les œuvres dont le pays d’origine se trouve être l’un des pays contractants doivent
bénéficiés dans chacun des autres États contractant de la même protection que celle accordée
aux œuvres de ces propres ressortissants.
Le pays d’origine d’une œuvre est celui dont l’auteur est un ressortissant ou dans lequel
l’œuvre a été publié pour la première fois.
Ce principe signifie que la protection d’une œuvre ne tient pas compte de l’existence ou non
de protection de cette même œuvre dans son pays d’origine.
Il est néanmoins toléré pour un État de refuser la protection d’une œuvre sur son territoire si
l’œuvre concerné a cessé d’être protéger dans son pays d’origine.
Une telle exception se présente lorsqu’un État prévoit une durée de protection plus longue
que celle prévue par la convention et celle prévue par la législation nationale du pays
d’origine de l’œuvre.
La protection peut alors prendre fin une fois que celle-ci ai cessé dans le pays d’origine de
l’œuvre.
Page 6 sur 46
•Le premier concerne les œuvres et prévoit que la protection doit s’appliquer à toutes
les productions du domaine littéraire, scientifique et artistique qu’elle en qu’en soit le mode
ou la forme d’expression.
•Le second impose que sous réserve de certaines exceptions admise, les droits ci-
après soient reconnus comme des droits exclusifs d’autorisation :
- Le droit de traduire,
- Le droit de faire des adaptations et les arrangements de l’œuvre,
- Le droit de représenter ou d’exécuter en public des œuvres dramatiques, dramatico-
musicale et musicales.
- Le droit de radio diffusé, pour lequel une compensation financière peut être
substituée au droit d’autorisation,
- Le droit d’utiliser une œuvre comme point de départ d’une œuvre audio-visuelle. Et
sur cette dernière seront brevets le droit de reproduction, de distribution, d’exécution
ou de communication en public.
- Le droit de faire des reproductions de quelque manière et sous quelque forme que ce
soit, à l’exception de certain cas spéciaux qui ne portent pas atteinte à l’exploitation
normale de l’œuvre ni ne pose un préjudice injustifié aux intérêts légitime de l’auteur.
Un droit à une rémunération équitable peut néanmoins être requis pour les
enregistrements sonores, par ailleurs un droit moral est aussi préconisé par la convention
qui comprend le droit de revendiqué la paternité de l’œuvre, le droit de s’opposer à toute
modification de l'oeuvre, de sa déformation ou mutilation ou à toute atteinte à l’honneur
ou la réputation de son auteur.
•Le troisième concerne la durée de la protection qui devrait être accordée jusqu'à 50 ans
après le décès de l'auteur . Néanmoins les flexibilités ci-après ont été adoptées :
Au minimum 50 ans après que l’œuvre ait été licitement vendu accessible au public
pour les œuvres anonymes ou pseudonymes sauf si le pseudonyme ne laisse aucun
doute sur l’identité de l’auteur ou si ce dernier révèle sont identités pendant cette
période.
Page 7 sur 46
Au minimum 50 ans après que l’œuvre ait été rendu accessible au public ou à défaut
à compter de la création de l’œuvre pour les œuvres audio-visuelle
(cinématographique).
Au minimum 25 ans à compter de la création de l’œuvre pour les œuvres des arts
appliqués et les œuvres photographiques.
16-06-2023
Le traitement national c.à.d. que chaque État contractant accorde, en ce qui concerne
la propriété industrielle la même protection aux ressortissants des autres États
contractants qu’à ses propres ressortissants. Il en est de même pour les ressortissants
des autres États qui n’ont pas adhérer à la convention mais qui sont domiciliés dans
un État contractant ou y possèdent un établissement industriel et commercial effectif
et sérieux.
Dérogation qui n’entrave pas le principe : double tarif tarif moindre pour les ressortissants
nationaux et pour les pays moins avancés.
Le droit de priorité pour les brevets d’invention, les modèles d’utilités, les marques,
les dessins et modèles industrielles.
Ce principe signifie que sur la base d’une première demande, régulièrement déposé dans
l’un des Etats contractants le demandeur dispose d’un certain délai (12 mois pour les brevets
Page 8 sur 46
et les modèles d’utilités et 6 mois pour les marques, les dessins et modèles industrielles)
pour effectuer les démarches nécessaires afin d’obtenir la protection de la même matière
dans n’importe lequel des autres états contractants.
Ces demandes ultérieures seront considérées comme ayant été déposé à la même date que
celle du premier dépôt et auront ainsi la priorité sur les demandes qui pourraient avoir été
déposé entre temps par l’autre personne pour la même invention, le même modèle d’utilité,
la même marque, le même dessin ou modèles industrielles.
03.02.2021
Cette protection se traduit par l’attribution de droits exclusifs d’exploitation qui découle
d’un titre de propriété délivré par un organisme national ou régional de propriété industriel.
La délimitation de la compétence territoriale d’un tel organisme définit alors l’étendue de ses
droits exclusifs.
Titre de propriété = Octroi de droit exclusif d’exploitation sur l’actif immatérielle protégée
ou enregistrée.
Par ailleurs, les règles générales sont établies par la convention et lesdites règles ont
été reprises par la plupart les législations nationales et régionales sur la propriété
industrielle.
- Si une demande de licence obligatoire a été déposée 3 années après l’octroi du brevet
d’invention ou 4 années à compter du dépôt de la demande de brevet.
Il doit être donné au titulaire du brevet la possibilité de justifier son inaction par des motifs
légitimes.
Des redevances sont fixées d’un commun accord ou à défaut, par l’autorité qui a prononcé
l’octroi de la licence obligatoire.
La convention de Paris prévoit en outre une protection renforcée pour les marques
notoirement connues comme étant la marque d’un produit déterminé et appartenant à une
personne bien définie. A cette fin, même si la marque n’est pas enregistrée au nom de son
titulaire légitime, la possibilité est offerte à ce dernier de s’opposer à l’enregistrement de sa
marque au profit d’un tiers ou de demander l’invalidation d’un tel enregistrement même si
celui-ci concerne des produits ou services différents.
Le refus d’enregistrement et d’interdiction d’usage des marques sont deux règles pour celles
qui contiennent, sans autorisation des emblèmes d’État ainsi que des signes et poinçons
officiels de contrôle et de garantie qui ont été communiqués à l’organisation mondiale de la
propriété intellectuelle (OMPI). Il en est de même pour les armoiries, drapeaux et autres
emblèmes, sigles ou dénominations de certaines organisations intergouvernementales.
Page 10 sur 46
Enfin, la protection des marques collectives des noms commerciaux, des dessins et
modèles industriels est exigée par la convention de Paris ainsi que l’instauration de mesures
contre l’usage direct ou indirect de fausses indications de provenance de produits et la
concurrence déloyale.
Néanmoins, la convention ne prévoit aucune sanction pour les pays dont la législation
nationale n’est pas conforme à ces dispositions.
3. L’accord de l’OMC sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui
touchent au commerce
L’accord sur les ADPIC constitue l’un des annexes de l’accord de Marrakech du 15 avril 1994
instituant l’OMC.
Il s’agit d’un traité international qui porte mise à jour des deux conventions
internationales de base sur la propriété intellectuelle. Reprenant les principes et les règles
générales établies par lesdites conventions, la particularité de l’accord consiste à l’élaboration
de dispositions contraignantes pour les États membres de l’OMC et de l’OMPI.
Sa mise en œuvre relève ainsi des deux organisations internationales qui collaborent
notamment à travers l’échange d’informations continue et l’assistance mutuelle au bénéfice
de leurs États membres.
L’accord sur les ADPIC est entré en vigueur le 1 er janvier 1995. Il couvre le droit
d’auteur et le droit connexe, les marques de fabrique ou de commerce y compris les marques
de service, les indications géographiques y compris les appellations d’origine, les dessins et
modèles industriels, les brevets y compris la protection des obtentions végétales, les schémas
de configuration de circuit intégré et les renseignements non divulgués y compris les secrets
commerciaux et les données résultant d’essai.
Elles définissent l’objet de la protection, les droits qui y sont conférés et les éventuelles
dérogations qui pourraient être apportées et la durée minimale de cette protection.
Les normes établies par l’accord sont associées aux obligations de fonds énoncés par
les deux conventions internationales de base sur la propriété intellectuelle qui sont alors
devenues contraignantes pour chaque État membre.
Page 11 sur 46
A l’exception des dispositions sur les droits moraux prévues par la convention de Berne,
l’accord sur les ADPIC reprend toutes les principales dispositions de fonds prévues par les
deux conventions.
Par ailleurs, d’autres obligations ont été ajoutées concernant les domaines non prévues par
les conventions de base ou lorsque les dispositions ont été jugées insuffisantes. Il en est ainsi
de l’institution du principe de la nation la plus favorisée qui exige, notamment un
traitement égalitaire pour toutes les demandes en provenance de l’étranger ou déposées par
des ressortissants étrangers qui incombent aux organismes de propriété intellectuelle.
Normes. L'Accord sur les ADPIC établit, pour chacun des principaux secteurs de la propriété intellectuelle
qu'il vise, les normes minimales de protection devant être prévues par chaque Membre. Les principaux
éléments de la protection sont définis, à savoir l'objet de la protection, les droits conférés et les exceptions
admises à ces droits, ainsi que la durée minimale de la protection. L'Accord établit ces normes en exigeant
en premier lieu que les obligations de fond énoncées dans les versions les plus récentes des principales
conventions de l'OMPI, la Convention de Paris pour la protection de la propriété industrielle (Convention
de Paris) et la Convention de Berne pour la protection des oeuvres littéraires et artistiques (Convention de
Berne), soient respectées. A l'exception des dispositions de la Convention de Berne relatives aux droits
moraux, toutes les principales dispositions de fond de ces conventions sont incorporées par référence et
deviennent ainsi, dans le cadre de l'Accord sur les ADPIC, des obligations pour les pays Membres parties à
l'Accord. Les dispositions pertinentes figurent aux articles 2:1 et 9:1 de l'Accord sur les ADPIC qui ont
trait, respectivement, à la Convention de Paris et à la Convention de Berne. En second lieu, l'Accord sur les
ADPIC introduit un nombre important d'obligations supplémentaires dans les domaines où les conventions
préexistantes sont muettes ou jugées insuffisantes. On parle ainsi parfois de l'Accord comme d'un accord
renforçant les Conventions de Berne et de Paris.
Les dispositions prévoyant les moyens de faire respecter les droits concernent les
procédures et mesures correctives internes destinées à faire respecter les droits de
propriété intellectuelle.
L’accord prévoit entre autres des dispositions relatives aux procédures et mesures
correctives civiles et administratives, aux mesures provisoires, des prescriptions sur les
mesures à la frontière et aux procédures pénales.
Moyens de faire respecter les droits. Le deuxième grand ensemble de dispositions concerne
les procédures et mesures correctives internes destinées à faire respecter les droits de
Page 12 sur 46
propriété intellectuelle. L'Accord énonce certains principes généraux applicables à toutes les
procédures de ce type. Il contient en outre des dispositions relatives aux procédures et
mesures correctives civiles et administratives, aux mesures provisoires, aux prescriptions
spéciales concernant les mesures à la frontière et aux procédures pénales, qui indiquent, de
façon assez détaillée, les procédures et mesures correctives devant être prévues pour
permettre à ceux qui détiennent des droits de les faire respecter efficacement.
10.02.2021
Les dispositions relatives au règlement des différends qui opposent les États
membres de l’OMC concernant le respect de leurs obligations vis-à-vis de l’accord sur
les ADPIC.
De tels différends sont traités au niveau des instances de l’OMC dans le cadre des
procédures de règlement selon le système de l’organisation.
L’accord sur les ADPIC définissant la norme minimale pour la protection de la propriété
intellectuelle, les États contractants peuvent s’ils le souhaitent prévoir une protection plus
étendue. L’accord s’applique de manière uniforme à tous ses membres. Néanmoins, un délai
supplémentaire est accordé aux pays en voie de développement pour la mise en conformité
de leur législation nationale aux dispositions de l’accord.
Règlement des différends. En vertu de l'Accord sur les ADPIC, les différends entre Membres
de l'OMC relatifs au respect des obligations découlant de l'Accord sont traités dans le cadre
des procédures de règlement des différends de l'OMC
Deux bureaux internationaux ont ainsi coexisté. L’un étant chargé d’assurer les tâches
administratives et d’organiser les réunions des États membres de la convention de Paris et
l’autre les tâches administratives qui découlent de la mise en œuvre des dispositions de la
convention de Berne.
Page 13 sur 46
En 1893, les deux bureaux internationaux ont été réunis pour former le Bureau International
Réuni pour la Protection de la Propriété Intellectuelle (BIRPI). Ce bureau a été basé
initialement à Berne en Suisse avant d’être déménagé à Genève pour se rapprocher de l’ONU
et des autres organisations internationales présentes dans cette ville en 1960.
Depuis 1994, un centre d’arbitrage et de médiation a été créé au sein de l’OMPI. Ce centre
offre la possibilité d’une résolution extrajudiciaire ou alternative des litiges relatifs au droit
de propriété intellectuelle.
L’OMPI veille à établir de nouvelles normes et à actualiser celles qui existent pour tenir
compte du progrès de la technologie et des pratiques commerciales, d’une part et pour
répondre à des préoccupations particulières tels que les savoirs traditionnels, le folklore, la
biodiversité, la biotechnologie et l’intelligence artificielle, d’autre part.
En ce qui concerne le droit d’auteur, des organismes de gestion des droits peuvent
être institués par chaque État membre de la convention de Berne afin de faciliter l’exercice
des droits patrimoniaux des auteurs qui y sont affiliés.
Si dans certains États comme Madagascar et le Maroc, cet organisme est désigné par
« Office de propriété industrielle » et « Office du droit d’auteur », dans d’autres États, il
prend la dénomination d’« Institut national », comme il en est le cas pour la France et
l’Algérie.
Les services prévus par la convention de Paris peuvent être assurés par un organisme public
rattaché à l’État comme il en est le cas de l’Office malgache de la propriété industrielle, de
l’Office marocaine de la propriété intellectuelle et du commerce ou par un département
ministériel de cet État comme c’est le cas en Autriche et au Brésil.
Toutefois, il n’est pas exclu que l’administration de la propriété intellectuelle soit assurée par
deux organismes différents. Un certain nombre de pays disposent ainsi d’un même
organisme pour les questions de propriété intellectuelle et il n’est pas obligatoire qu’un tel
organisme soit chargé exclusivement de l’administration de la propriété intellectuelle. Tel en
est le cas du « Bureau d l’enregistrement pour des sociétés et de la propriété intellectuelle »
de l’Afrique du Sud et l’ « Agence de propriété intellectuelle » de l’Azerbaïdjan.
Page 15 sur 46
de propriété intellectuelle ou industrielle pour chacun de ses États membres et ces derniers
se trouvent être dotés de la même infrastructure juridique qui devient ainsi la législation
nationale de chaque État membre.
L’accord de Libreville du 13 septembre 1962 fut ainsi le cadre législatif national en la matière
jusqu’à la dénonciation dudit accord qui a pris effet le 31 décembre 1976.
Page 16 sur 46
PARTIE 1 : LA PROPRIETE LITTERAIRE ET ARTISTIQUE
Sans être limitatif, la convention de Berne a fait une énumération de telles œuvres. Chaque
pays est libre d’étendre ou de réduire ladite énumération aux moyens de sa propre
législation nationale, sous réserve du respect de la protection minimale prévue par l’accord
sur les ADPIC.
De ce qui précède, un système sui generis de protection peut être prévu par un État, c.à.d.
l’élaboration d’un cadre législatif spécifique pour une œuvre bien déterminée.
Par ailleurs, la DUDH énonce dans son article 27 que « Toute personne a droit à la protection des
intérêts moraux et matériels découlant de toute production scientifique, littéraire ou artistique dont
elle est l’auteur. »
La propriété littéraire et artistique regroupe le droit d’auteur et les droits connexes ou droits
voisins du droit d’auteur.
17.02.2021
A. Le droit d’auteur
Le droit d’auteur est la branche du droit de propriété intellectuelle qui protège les
œuvres littéraires et artistiques.
Dans ce sens, une œuvre se réfère à l’expression d’une idée ou d’une conception, excluant
ainsi l’idée en elle-même. Si la même idée peut être commune à une diversité de personnes,
son expression est dépendante de facteurs inhérents à la personnalité de chacun. La même
vue d’un paysage ou d’un coucher de soleil est ainsi peint différemment par plusieurs
personnes et la même histoire racontée de manière différente selon son narrateur.
La protection d’une œuvre littéraire ou artistique est alors attribuée de manière exclusive à la
manière dont a été exprimée l’idée.
Page 17 sur 46
Ces prérogatives portent sur l’originalité de l’expression de l’œuvre par son auteur et non
sur l’idée véhiculée à travers l’œuvre.
De manière général, ces droits couvrent non seulement les œuvres énumérées par
l’article 2.1 de la convention de Berne mais aussi toute œuvre qui soit considérée comme telle
par la législation nationale.
Il en est ainsi des œuvres dérivées qui sont issues d’œuvres préexistantes, notamment les
traductions, les adaptations tel que le scénario de film tiré d’un roman, les arrangements de
musique telle que la version orchestrale d’une œuvre initialement conçue pour piano, toute
forme de modification d’une œuvre telle que la version abrégée d’un roman, les compilations
d’œuvres littéraires et artistiques comme les encyclopédies et anthologies. Pour cette
catégorie d’œuvre, l’originalité consiste dans la sélection et l’arrangement des matières qui
composent la compilation.
Ces œuvres dites dérivées ne sont pas énumérées dans l’article 2 de la convention de Berne
mais sont couvertes par le droit d’auteur pour autant que les droits de l’auteur sur l’œuvre
initiale aient été respectés préalablement, notamment au moyen d’une autorisation émanant
de ce dernier.
Il s’agit des œuvres multimédias qui se réfèrent aux combinaisons de sons, de textes et
d’images sous forme numérique accessibles par l’intermédiaire d’un programme
d’ordinateur. Il est admis que ce type d’œuvre constitue une expression originale d’un
auteur qui bénéficie d’un droit d’auteur conformément à la convention de Berne et au cadre
législatif national.
Par ailleurs, le droit d’auteur protège les œuvres de l’esprit originales dès leur
création même si celles-ci sont inédites ou inachevées.
Page 18 sur 46
b) Les composants du droit d’auteur
De manière pragmatique, le droit d’auteur est celui qui permet à l’auteur d’être rémunéré
et de pouvoir exercer un contrôle sur l’utilisation de son œuvre. Sur chaque œuvre couverte
par le droit d’auteur sont ainsi rattachés un droit pécuniaire et un droit moral.
Si la convention de Berne a fixé une durée minimum de 50 ans à compter de l’année de décès
de l’auteur, il appartient à chaque législateur national de déterminer la durée de ce droit.
Distinction est néanmoins faite avec les œuvres photographiques et les œuvres des
arts appliqués, dont la durée minimum est fixée par la convention à 25 ans à compter de la
date de leur réalisation.
A noter que l’auteur jouit de ses droits patrimoniaux durant toute sa vie et après son
décès et lesdits droits sont exercés par ses ayant-droits.
En ce qui concerne la législation malgache, le droit d’auteur court durant toute la vie
de l’auteur jusqu’à 70 ans à compter de son décès.
Pour les œuvres posthumes, cette durée commence à compter de la date de publication de
l’œuvre et pour les logiciels, la durée de la protection est de 25 ans à compter de la date de
leur création.
Les droits moraux sont ainsi ceux qui reconnaissent à l’auteur la paternité d’une œuvre et qui
assure le respect de l’intégrité de celle-ci. Ils sont attachés à la personne même de l’auteur et
sont perpétuels, inaliénables et imprescriptibles.
- Du droit de revendiquer la paternité d’une œuvre qui fait que tout utilisateur doit
mentionner de façon non équivoque le nom et la qualité de l’auteur de l’œuvre ;
Après le décès de l’auteur, les droits moraux sont exercés par ses ayant-droits ou le cas
échéant, par une institution publique responsable de la conservation et de la valorisation du
patrimoine national.
Néanmoins, le droit moral n’est pas absolu et son exercice peut être jugé abusif par
les tribunaux. Un architecte ne peut ainsi s’opposer à la modification de son œuvre pour des
raisons de sécurité.
Une personne morale ne peut être ainsi qualifiée d’auteur sauf dans le cas spécifique des
œuvres collectives qui sont divulguées sous le nom de cette collectivité. Dans la même
optique, une œuvre de collaboration est la propriété commune des coauteurs.
Une personne morale peut acquérir la qualité d’ayant droit de l’auteur et la notion d’ayant
droit renvoie à toute personne qui a acquis un droit ou une obligation d’une autre personne.
Page 20 sur 46
En matière de propriété littéraire et artistique, l’ayant droit de l’auteur peut être son héritier
ou son légataire ou toute personne qui a acquis les droits d’auteur, notamment le
producteur, l’éditeur ou une société de gestion collective des droits.
La titularité du droit d’auteur obéit à des règles particulières en fonction des circonstances de
conception des œuvres.
Si l’auteur est un salarié, la loi peut prévoir que ses créations appartiennent à son
employeur ou qu’elles appartiennent à l’employé sauf stipulation contraire du contrat de
travail.
A Madagascar, les droits d’auteur sur un logiciel créé par un/plusieurs employés sont
exercés par l’employeur. L’œuvre de collaboration est la propriété commune des coauteurs.
L’œuvre composite est la propriété de l’auteur qui l’a réalisée, sous réserve des droits de
l’auteur de l’œuvre préexistante.
Les enseignants et formateurs demeurent titulaires des droits d’auteur sur les cours
qu’ils dispensent et les étudiants sur les mémoires et autres documents qui leur sont requis à
l’issue de leur formation.
Par ailleurs, l’auteur peut accorder à un tiers le droit d’exploiter son œuvre au moyen
d’un contrat de licence ou de cession selon que les prérogatives soient transférées à titre
exclusif ou non exclusif.
Page 21 sur 46
La cession implique que le titulaire transfère le droit d’autoriser ou d’interdire certains actes
régis par un, plusieurs ou l’ensemble des droits relevant du droit d’auteur. Si tous les droits
sont cédés, le bénéficiaire devient le nouveau titulaire du droit d’auteur.
Par ailleurs, la concession de licence fait que le titulaire du droit d’auteur le demeure
mais autorise un tiers à effectuer certains actes régis par ses droits patrimoniaux,
généralement pendant une certaine durée et à une fin particulière.
La concession de licence est possible même dans le cadre de gestion collective des droits.
A noter que certains pays ne reconnaissent pas les droits moraux de l‘auteur qui ne sont pas
prévus par leur législation nationale.
24.02.2021
Sont concernées les œuvres qui sont considérées comme étant un savoir sur lequel
aucun monopole ne peut être accordé, notamment les formules mathématiques, les actes
officiels tels que les textes législatifs, règlementaires, parlementaires ou les décisions de
jurisprudence ainsi que leur traduction officielle.
Il en est de même pour les œuvres que l’auteur place volontairement dans le domaine
public, à l’exception cependant des droits inaliénables et incessibles. Aussi sont exclus du
droit d’auteur les informations qui sont dépourvues de créativité et d’originalité, les
informations brutes non formalisées comme les dates historiques, les connaissances
scientifiques, les listes d’adresse et les listes brutes.
Par ailleurs, afin d’assurer un équilibre entre les droits d’auteur et l’accès du public à
l’information et à la culture, une certaine limitation des droits exclusifs de l’auteur est
instituée par chaque législation nationale. Il s’agit de l’exercice d’un/plusieurs des droits
patrimoniaux de l’auteur, sans aucune autorisation préalable se traduisant généralement par
les activités ci-après :
- La copie privée qui permet la reproduction pour un usage privé d’une œuvre ;
Page 22 sur 46
- La représentation d’une œuvre dans le cercle familial et les amis proches, sous
réserve qu’elle ne donne lieu à aucune forme de paiement ;
En ce qui concerne la législation malgache, une liste énumérative de ces limitations est
énoncée à l’article 42 de la loi n°94-036 du 18 septembre 1995 portant sur la propriété
littéraire et artistique.
En outre, la possibilité d’octroi de licence obligatoire est prévue par la convention de Berne.
Ce type de licence permet aux tiers d’accomplir certains actes d’exploitation sans
l’autorisation du titulaire des droits en contrepartie d’un dédommagement. Les conditions
d’octroi d’une telle licence doivent être expressément prévues par la législation nationale.
Page 23 sur 46
B. Les droits connexes ou droits voisins du droit d’auteur
La protection d’une œuvre littéraire et artistique trouve son essence dans la
communication de cette œuvre au public. A cet effet, l’intervention de tierces personnes est
souvent nécessaire et des droits proches de ceux de l’auteur leur sont attribués.
Il s’agit des droits connexes ou droits voisins du droit d’auteur qui visent à protéger les
intérêts juridiques de certaines personnes physiques ou morales qui contribuent à mettre des
œuvres à la disposition du public.
De ce qui précède, les titulaires de droits connexes ne créent pas d’œuvres mais
produisent du contenu qui tiennent suffisamment de créativité ou de savoir-faire technique
ou organisationnel pour justifier une reconnaissance par un droit de propriété proche de
celui du droit d’auteur.
Les droits d’auteur tirent ainsi leur origine d’une œuvre protégée que cette protection ait
déjà expirée ou toujours en vigueur.
La durée de ces droits est de 50 ans à compter du 1er janvier de l’année civile suivant celle de
l’exécution ou de la fixation.
La durée de ces droits est de 50 ans à compter du 1er janvier de l’année civile suivant celle de
la fixation.
Page 24 sur 46
Les organismes de radiodiffusion
Les atteintes aux droits connexes exposent leurs auteurs à des sanctions similaires à celles
prévues pour le droit d’auteur.
Les exceptions ou limitations aux droits connexes sont prévues par chaque législation
nationale. Elles s’articulent autour de l’utilisation à but non lucratif et concernent
généralement :
- L’utilisation des prestations qui ne portent pas atteinte de manière injustifiée aux
intérêts légitimes des artistes interprètes ou exécutants ou des producteurs.
Page 25 sur 46
PARTIE 2 : LA PROPRIETE INDUSTRIELLE
- Principe de territorialité
Le terme industriel devrait ainsi être perçu comme faisant référence à une production à
l’échelle industrielle des produits du service concerné par l’actif immatériel de propriété
industriel.
Page 26 sur 46
De cet enregistrement découle des droits exclusifs au profit du détenteur du titre de
propriété durant une période déterminée.
Dans la plupart des pays, les représentants en propriété industrielle doivent être agréés pour
pouvoir exercer leur fonction. L’agrément peut être d’une durée déterminée comme à
Madagascar ou délivrée une seule fois selon la législation nationale applicable.
De cette définition est déduite la distinction entre brevet de produit qui constitue
l’expression d’une nouvelle connaissance destinée à résoudre un problème technique et
brevet de procédé qui fait référence à une nouvelle méthode utilisée pour parvenir à un
produit.
Différents systèmes peuvent être envisagés pour protéger une invention. Il en est
ainsi du secret de fabrique ou du secret d’affaire qui regroupe une gamme d’informations
confidentielles liée à un produit ou procédé et qui sous-entend l’existence de moyens et de
Page 27 sur 46
mesures déployés par son détenteur afin de garder lesdites informations inaccessibles au
public.
Un brevet d’invention est un titre de propriété délivré par un pouvoir public qui confère à
son titulaire la protection de l’invention durant une période déterminée.
Les conditions de la protection, les procédures y afférentes et les droits qui découlent de cette
protection sont déterminés par chaque législation nationale. Cette dernière est néanmoins
plus ou moins harmonisée car étant basée sur les dispositions des textes internationaux de
base sur la propriété industrielle.
11.03.2021
Aux titres de la convention de Paris, un brevet peut être obtenu pour toute invention de
procédé ou de produit dans tous les domaines technologiques.
Néanmoins, des critères sont requis pour qu’une invention puisse être breveté et des
exclusions sont définies pour certains objets qui ne peuvent pas être couverts par le brevet.
Page 28 sur 46
- L’activité inventive ou non évidence : exige que l’invention ne soit pas évidente pour
une personne ayant une connaissance moyenne du domaine technique considéré.
L’invention doit ainsi apporter suffisamment de progrès à l’état de la technique. Elle ne doit
pas découler, de manière évidente de l’état de la technique pour un homme du métier.
L’invention devant résoudre un problème technique déterminé, il est exigé qu’elle soit
fonctionnelle et puisse être utilisée à une certaine échelle.
A ces trois critères peuvent s’ajouter d’autres conditions qui sont stipulées dans chaque
législation nationale telle que le respect de l’ordre public et les bonnes mœurs.
Par ailleurs, l‘accord sur les ADPIC énumère des exceptions ainsi que des créations
exclues du champ de brevetabilité. Les découvertes, les objets qui existent déjà dans la
nature, les machines qui défient les lois de la nature ne peuvent donc faire l’objet de brevet.
- Les végétaux et les animaux autres que les microorganismes et les procédés
essentiellement biologiques d’obtention de végétaux ou d’animaux autres que les
procédés non biologiques et microbiologiques.
Page 29 sur 46
La demande de brevet est généralement faite aux moyens des formulaires accompagné
de la description claire et complète de l’invention, d’une/des revendications et des
illustrations.
- Le titre de l’invention ;
- Les revendications énoncent des fonctionnalités techniques et/ou les procédés sur
lesquels le déposant souhaite obtenir la protection.
Le paiement des taxes constitue souvent une condition majeure pour la recevabilité de la
demande.
Le PCT prévoit un système international de brevet qui comporte 2 phases déclenchées par le
dépôt d’une demande internationale de brevet auprès d’un office récepteur ou directement
auprès du bureau international de l’OMPI par un ressortissant d’un État membre.
Page 30 sur 46
Un tel dépôt entraine automatiquement la désignation de tous les États contractants et
produit les mêmes effets qu’une demande nationale déposée auprès de chaque office
national des pays membres du traité.
Ces documents sont communiqués au déposant qui peut ainsi retirer ou modifier sa
demande, essentiellement, les revendications qui y sont contenues.
La demande sera traitée au même titre qu’une demande régulièrement déposée au niveau
national.
Le brevet d’invention est un titre de propriété qui confère à son titulaire le droit exclusif
d’exploiter l’invention pour une période définie.
Le titulaire du brevet peut octroyer des licences exclusives ou non exclusives ou céder
ses droits.
Néanmoins, des licences obligatoires peuvent être prononcées par l’autorité compétente du
pays qui a délivré le brevet, moyennant des redevances au profit du titulaire dudit brevet.
A titre d’exception, les actes accomplis à des fins non commerciales échappent au droit
exclusif du titulaire du brevet. Il en est de même des actes concernant le produit couvert par
Page 31 sur 46
le brevet après que ce produit ait été licitement vendu. C’est l’épuisement des droits du
titulaire du brevet. Dans de tels cas, aucune autorisation n’est requise du titulaire du brevet.
La durée minimum du brevet d’invention est de 20 ans pour les États contractants de
l’accord sur les ADPIC.
A Madagascar, la législation actuellement en vigueur prévoit une durée de 15 ans pour les
brevets avec la possibilité pour le titulaire de demander une. Prolongation pour une période
de 5 ans.
Tout comme le brevet, les modèles d’utilité visent à protéger la fonctionnalité d’un produit
mais se concentre généralement sur les améliorations techniques de moindre portée.
Ils s’appliquent sur des inventions qui ont une complexité technique réduite et sont parfois
désignés comme des petits brevets.
Même si la procédure de traitement des demandes s’apparente à celle du brevet, elle s’avère
toutefois plus courte et moins couteuse.
La durée de la protection est aussi réduite par rapport à celle du brevet du fait que
l’invention concernée porte sur une technologie à durée de vie plus courte.
Page 32 sur 46
Il s’agis généralement des instruments, des appareils, des outils, des dispositifs et des objets
ou parties d’objets dans lesquelles la forme peut faire l’objet de revendication tant pour son
aspect externe que pour son fonctionnement.
18.03.2021
A la différence des marques, les dessins et modèles industriels sont constitués par
l’apparence du produit qui ne doit pas nécessairement avoir un caractère distinctif.
Dans de nombreux pays, ils bénéficient d’une double protection, l’une par le système
du droit d’auteur et l’autre par le système de propriété industrielle.
Page 33 sur 46
a) Conditions et démarches en vue de la protection d’un dessin ou modèle
industriel
Pour bénéficier d’une protection, le dessin ou modèle industriel doit revêtir deux critères
cumulatifs :
- La nouveauté qui exige qu’aucun dessin ou modèle identique n’ait été mis à la
disposition du public avant la date de dépôt de la demande d’enregistrement ;
- L’originalité qui requiert qu’il ne s’agisse ni d’une imitation ni d’une copie de dessin
ou modèle existant.
Sont toutefois exclus de la protection, les dessins et modèles qui sont contraires à l’ordre
public ou aux bonnes mœurs qui découlent obligatoirement de la fonction technique du
produit ou qui contiennent des symboles ou emblèmes officiels protégés.
Dans la plupart des législations, le premier déposant est présumé être le créateur du dessin
ou modèle industriel concerné par la demande.
Pour les créations de salariés, la propriété des dessins et modèles qui en sont reçue est
attribué à l’employeur qui est ainsi habilité à déposer les demandes d’enregistrements y
afférentes.
Néanmoins, si la réalisation desdites créations n’a pas été faite aux moyens des matériels et
données de l’entreprise, la propriété demeure à l’employé.
L’étendue des examens effectués dans le cadre de la procédure d’enregistrement est définie
par chaque législation nationale.
Distinction peut être faite entre les offices qui procèdent à un examen de fond portant sur la
vérification de la nouveauté et l’originalité du dessin ou modèle déposé ; ceux qui procèdent
Page 34 sur 46
à un examen de fond qui n’incluent pas une telle vérification et ceux qui n’effectuent qu’un
examen administratif.
Ce système est prévu par l’arrangement de La Haye de 1925 qui comprend plusieurs actes
dont le plus récent est celui de 1999.
L’accord sur les ADPIC prévoit une durée minimale de 10 ans mais la durée maximale de
protection atteint 25 ans dans certains pays.
La durée de protection relativement courte attribuée aux dessins et modèles industriels peut
s’expliquer par le fait que ceux-ci concernent largement les activités des industries
saisonnières tels que les industries de la mode qui renouvellent fréquemment les aspects
esthétiques et ornementaux de leurs produits.
Page 35 sur 46
Tout au long de la protection, le titulaire du dessin ou modèle peut consentir son
exploitation par des tiers aux moyens d’une concession de licence, voire céder totalement ou
partiellement ses droits issus de l’enregistrement.
Élément essentiel du fonds de commerce, ces signes constituent des actifs immatériels
importants pour créer et pérenniser l’image de l’entreprise auprès de la clientèle. L’entreprise
se fait ainsi connaitre par son nom commercial et valorise ses produits et/ou services,
notamment aux moyens des marques et le cas échéant par des indications géographiques.
1. Les marques
Une marque est un signe qui sert à distinguer les produits ou services d’une entreprise
de ceux d’autres entreprises. Elle permet ainsi aux entreprises de différencier leurs produits.
C’est outil indispensable pour créer une image et se forger une réputation au sein des
consommateurs.
La marque peut être un mot, une lettre, un chiffre, un dessin, une image, une couleur,
une forme, un slogan, la combinaison de tous ces éléments, voire tout signe qui soit apte à
distinguer un produit ou un service de ce du même genre.
De ce qui précède, un dessin ou un modèle industriel peut aussi être protégé par le système
des marques. Le cumule de protection est de même permis.
Différents types de marques peuvent exister, notamment les marques verbales qui
sont constituées exclusivement d’éléments verbaux, des marques figuratives, constituées
uniquement d’éléments bidimensionnel ou tridimensionnel et les marques complexes qui
sont formées par la combinaison de ces deux types de marque.
Page 36 sur 46
Lorsque les produits ou services désignés par une marque répondent à une norme
certifiée par une autorité quelconque par rapport à leur origine, leur mode de fabrication,
leur qualité ou leur caractéristique spécifique, la marque est dite « de certification » et ne
pourra être utilisée qu’en conformité avec la norme ou le standard y afférant.
12/05/2022
Lorsqu’un produit est commercialisé par une entreprise qui n’en n’est pas le
fabricant, ce dernier peut apposer sa propre marque sur ce produit à sa sortie d’usine. Il
s’agit de la marque de fabrique qui peut figurer sur le produit en cohabitation avec la
marque du produit apposée par l’entreprise qui le commercialise.
Les marques qui sont connues par une large fraction du public comme portant sur un
produit ou service défini et appartenant à une personne physique ou morale déterminée sont
considérées comme des marques notoires. De telles marques bénéficient d’une protection
renforcée en vertu de la convention de Paris pour la protection de la propriété industrielle
(Article 6-12)
Distinction a été faite entre marque traditionnelle et non traditionnelle. La première étant
limitée aux seuls signes visibles tandis que la seconde, à tout signe qui soit perceptible par les
sens.
La protection en tant que marque est ainsi étendue aux marques olfactives, sonores, animées,
multimédias et d’autres types qui pourraient résulter de l’évolution de la technologie.
Toutes ces exclusions constituent des motifs absolus d’enregistrement d’une marque.
Par ailleurs, l’existence d’un droit antérieur constitue un motif relatif de refus
d’enregistrement d’une marque.
Il y a droit antérieur lorsqu’une marque est déposée pour un produit ou service déterminé et
qu’une autre marque semblable est déjà déposé ou enregistré au profit d’un tiers pour des
produits et services identiques ou similaires au point de prêter à confusion pour les
consommateurs.
Même dans le cas où la protection de la marque est attribuée au premier qui en a fait
usage, un système d’enregistrement est souvent disponible comme il en est le cas aux États-
Unis d’Amérique. L’usage constituera dans ce cas un droit antérieur pouvant servir de motif
d’annulation de l’enregistrement.
Afin de pouvoir éviter un refus motivé par l’existence d’un droit antérieur, une recherche
d’antériorité est permise dans la plupart des systèmes de marque. Cette procédure est
effectuée préalablement au dépôt d’une demande d’enregistrement et permet de savoir si
une marque identique ou semblable a déjà été déposée ou enregistrée pour des produits ou
services identiques ou similaires.
Page 38 sur 46
Toute marque enregistrée fait l’objet d’une publication dans un journal officiel voué à
cet effet.
Dans certains systèmes, une opposition à l’enregistrement d’une marque peut être
déposée auprès de l’organisme de propriété industrielle par toute personne justifiant d’un
intérêt légitime. Ce système d’opposition est généralement applicable lorsque l’organisme ne
procède qu’à un examen administratif assorti ou non à un examen de fond qui ne porte pas
sur la distinctivité de la marque. Il peut être interjeté appel à la décision de l’organisme
auprès de la Cour d’Appel.
La demande internationale mentionnera les pays désignés par le déposant qui procèderont à
l’examen de fond de la demande et statueront sur l’octroi ou non de la protection de la
marque sur leur territoire.
La décision de chaque pays désigné est communiquée à l’OMPI qui en notifie le déposant.
Les voies de recours contre une telle décision sont les mêmes que si la demande avait été
effectuée directement auprès de l’office désigné.
Page 39 sur 46
d) Les droits découlant de l’enregistrement d’une marque
L’enregistrement d’une marque confère à son titulaire le droit d’interdire au tiers l’usage
commerciale de la marque ou d’un signe ou d’un nom commercial semblable pour des
produits ou services identiques ou similaires à ceux pour lesquels la marque est enregistrée
au point d’induire le public en erreur.
Cet enregistrement est d’une durée de 10 ans et peut faire l’objet de renouvèlement successif.
À tout moment, la marque peut faire l’objet d’une cession ou d’une concession de
licence consentie par le titulaire de l’enregistrement. De tels actes doivent faire l’objet d’une
inscription au registre des marques tenu par l’organisme national pour être opposable aux
tiers. A titre d’exception, l’usage de bonne foi, l’usage de la marque en relation avec les
produits qui ont été licitement vendus sous la marque dans le pays, à conditions que ces
produits n’aient subis aucun changement et la publication d’études scientifiques ou de tests
comparatifs à l’usage des consommateurs échappent au monopole d’exploitation détenu par
le titulaire de l’enregistrement.
Par ailleurs, toute personne justifiant d’un intérêt légitime peut demander
l’annulation de l’enregistrement d’une marque auprès de l’autorité compétente ;
généralement le tribunal civil ou administratif. La radiation d’un tel enregistrement pour
défaut d’exploitation peut aussi être demandée.
Dans tous les cas, il doit être donné au titulaire de l’enregistrement l’occasion de se défendre.
L’exercice des droits conférés par l’enregistrement d’une marque relève de l’entière
discrétion du titulaire de la marque. Toute action en poursuite des atteintes est déclenchée à
son initiative.
Page 40 sur 46
Distinction doit être faite entre indication de provenance qui désigne une expression
indiquant la provenance d’un produit sans évoquer un lien spécifique quelconque avec son
origine géographique et appellation d’origine qui est une indication utilisée sur des produits
qui représente une qualité particulière due exclusivement ou essentiellement au milieu
géographique dans lequel ils sont obtenus.
Les indications géographiques peuvent ainsi être attribuées à des produits agricoles,
dont les qualités découlent de leur lieu de production et qui sont influencées par des facteurs
géographiques locaux bien déterminés tels que le climat et le sol et à des produits non
agricoles dont les qualités particulières sont dues à des facteurs humains présents dans le
lieu d’origine, notamment les savoirs traditionnels et les techniques de fabrication.
09.06.2021
Sans prévoir aucune exigence quant au système de protection qui doit être adopté pour
la protection des indications géographiques, l’accord exige simplement la mise à disposition
de moyens juridiques qui permettent d’empêcher :
Force est de constater que la protection des indications géographiques découle soit de
leur enregistrement soit par voie de décret. L’existence d’un système de protection propre
aux indications géographiques au niveau national a pour avantage la possibilité d’une
protection desdites indications à une échelle internationale aux moyens de l’arrangement de
Lisbonne concernant la protection des appellations d’origine et leur enregistrement
international si l’État dans lequel se situe le lieu d’origine des produits qui portent lesdites
indications est partie à cet arrangement.
L’utilisation illicite d’une indication géographique expose son auteur à des sanctions
civiles tel que le versement de dommages-intérêts et/ou pénales comme le paiement d’une
amende, en fonction des dispositions légales y afférentes.
Madagascar est actuellement en cours d’adopter une législation sur la propriété industrielle,
incluant la protection des indications géographiques ainsi que la ratification de
l’arrangement de Lisbonne.
Page 42 sur 46
Au sens de la propriété industrielle, le nom commercial désigne « la dénomination par
laquelle est connue une entreprise ou un établissement commercial, industriel, artisanal,
agricole, etc. »
Il englobe les noms patronymiques, les noms de fantaisie, les dénominations sociales et
l’enseigne.
Dans certains pays comme le Maroc, le RCS est tenu par l’organisme national de propriété
industrielle afin d’éviter toute lourdeur administrative dans les formalités liées au nom
commercial.
De ce qui précède, l’usage antérieur d’un nom commercial prévaut sur son enregistrement
auprès de l’organisme national de propriété industrielle.
Page 43 sur 46
De manière générale, comme il peut en être déduit de la convention de Paris, les fautes
constitutives de concurrence déloyale peuvent être regroupées en trois catégories.
- L’imitation des produits et des créations d’un concurrent tels que les emballages et des
conditionnements desdits produits ;
- Les agissements parasitaires qui consistent à se placer dans le sillage d’un concurrent afin
de bénéficier de ses efforts et de ses investissements pour conquérir une part du marché.
Entrent aussi dans cette catégorie les ententes illicites et les abus de position dominante
dont les plus courantes sont les ententes sur les conditions de vente sur un marché donné et
le monopole détenu par une entreprise à la suite de regroupement.
Page 44 sur 46
Le recours judiciaire n’est pas obligatoire. Le règlement amiable des litiges est de
plus en plus reconnu. Ce ne sont pas des ententes illicites.
Page 45 sur 46