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Droit de la propriété intellectuelle

nyandrihenints@gmail.com
PLAN DU COURS
INTRODUCTION GENERALE.............................................................................................3
A. Le cadre juridique de la propriété intellectuelle.......................................................4
1. La convention de Berne pour la protection des œuvres littéraires et
artistiques..........................................................................................................................5
2. La convention de Paris du 20 mars 1883 pour la protection de la propriété
industrielle........................................................................................................................7
3. L’accord de l’OMC sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui
touchent au commerce..................................................................................................10
B. Le cadre institutionnel de la propriété intellectuelle.............................................12
1. Administration de la propriété intellectuelle sur le plan international..........12
2. Administration de la propriété intellectuelle sur le plan national...................13
PARTIE 1 : LA PROPRIETE LITTERAIRE ET ARTISTIQUE..........................................16
A. Le droit d’auteur.........................................................................................................16
1. La notion de droit d’auteur....................................................................................16
2. La titularité et exercice du droit d’auteur............................................................20
3. Les limites du droit d’auteur.................................................................................21
B. Les droits connexes ou droits voisins du droit d’auteur.......................................23
PARTIE 2 : LA PROPRIETE INDUSTRIELLE...................................................................26
A. La protection des créations industrielles.................................................................27
1. La protection des créations fonctionnelles..........................................................27
2. La protection des créations esthétiques...............................................................33
B. La protection des signes distinctifs..........................................................................36
1. Les marques.............................................................................................................36
2. Les indications géographiques..............................................................................40
3. La protection des noms commerciaux.................................................................42
4. La protection contre la concurrence déloyale.....................................................43

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DROIT de la PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE

(RAFANOTSIMIVA Naharisoa Oby)

La propriété intellectuelle touche la vie de tous les jours : les expressions de


l’esprit, l’œuvre de l’esprit humain (connaissance génétique, technologie, marques).
L’essence de la propriété intellectuelle est la commercialisation.
e
La propriété intellectuelle se divise en deux catégories de droit :
- Propriété littéraire et artistique ou droit d’auteur  La protection est
automatique. Il n’y a pas de formalité à accomplir.
- Propriété industrielle  Il faut obtenir un titre de propriété.
C’est un domaine assez nouveau qui s’apparente au droit foncier, au commerce et
au droit civil mais qui ne doit pas être associé au droit commun.
C’est une stratégie commerciale parce qu’il y a des branches pour certaines sociétés
qui ne s’occupent que de mener une veille sur l’évolution de la technologie.
Ex : Apple avec Apple Brand qui ne s’occupe du portefeuille immatériel et Apple
Corporation qui ne s’occupe que des recherches technologiques.
C’est aussi une stratégie financière et marketing. Cela permet à l’entreprise d’étendre
sa gamme de produit par la même marque. Ex : Coca Cola  Le nom de la marque
peut être apposé sur des T-shirts.

Voir :
- OMPI (Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle)
- www.wipo.int

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INTRODUCTION GENERALE

La propriété intellectuelle est définie comme l'ensemble des œuvres de l’esprit humain
qui se divise en 2 catégories bien distinctes : la propriété littéraire et artistique ou droit d’auteur,
et la propriété industrielle.

Elle est régie par deux conventions internationales de base qui instituent les principes
universels en la matière et établissent les règles générales qui sont reprises par les législateurs
nationaux et régionaux.

L'étendue de la protection en matière de propriété intellectuelle, ainsi que des actifs et


matières couverts par ce domaine de droit sont énumérés par ces conventions.

Il s'agit de la convention de Berne pour la protection de la propriété littéraire et artistique qui


couvre :

 Les écrits, les œuvres musicales,


 Les œuvres dramatiques,
 Les œuvres audio-visuelles,
 Les peintures et les dessins,
 Les sculptures,
 Les œuvres photographiques,
 Les œuvres d’architecture,
 Les enregistrements sonores,
 Les représentations ou exécutions des musiciens, acteurs et chanteurs,

 Les émissions radiodiffusées et télévisées,

 Les programmes d’ordinateur ou logiciels

 Les bases de données.

Et la convention de Paris, pour la protection de la propriété industrielle qui concerne notamment :


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 Les inventions,
 Les marques,
 Les dessins et modèles industriels,
 Les noms commerciaux,
 Les indications géographiques,
 La répression de la concurrence déloyale.

La propriété intellectuelle est un domaine évolutif qui s’élargit au fur et à mesure de


l’évolution de la technologie et de la créativité humaine.

Au fil des années, l'évolution de la technologie a fait émerger d'autres matières de propriété
intellectuelle, en l'occurrence :

- Des secrets commerciaux ou informations non divulguées. Ex : La recette du Coca


Cola.

- Des obtentions végétales (greffes),

- Des schémas de configuration ou topographie de circuit intégré,

- Des ressources génétiques  Système APA prévoit un accès règlementé aux


ressources génétiques, puis un partage équitable des avantages tiré de l’exploitation
de ces ressources et une autorisation préalable des communautés détenteurs de ces
ressources génétiques et des connaissances traditionnelles qui y sont associées.

 Cela peut être associé au droit d’auteur et à la propriété industrielle en même


temps.

- Des savoirs traditionnels (connaissances transmises de génération en génération,


souvent associé à l’exploitation des ressources génétiques),

- Du folklore (richesses culturelles d’un pays, d’une ethnie ou d’une communauté


locale).

Ces nouvelles matières de la propriété intellectuelle sont couvertes par l'accord de l'Organisation
Mondiale du Commerce sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au
commerce communément appelé Accords sur les ADPIC.

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Une institution spécialisée des Nations Unies chargées des questions relatives à la propriété
intellectuelle adminitre les 2 conventions internationales de base. Tandis que l'accord dur les ADPIC
est administré conjointement par cette institution et l'OMC.

A. Le cadre juridique de la propriété intellectuelle


Droit qui préconise le principe de territorialité

Les législateurs choisissent les modalités (souveraineté des États)

L’indépendance de la protection qui est octroyé par l’office nationale de PI

Le cadre législatif de la propriété intellectuelle peut être distingué par le cadre juridique
internationale et le cadre juridique nationale qui reprend en majorité les principes et règles
générales défini par les textes internationaux.

Les traités internationaux de base en matière de propriété


intellectuelle

Il s’agit de :

- La convention de Paris du 20 mars 1883 pour la protection de la propriété


industrielle ;

- La convention de Berne du 9 septembre 1886 pour la protection des œuvres littéraire


et artistique ;

- L’accord de l’OMC sur les aspects de droit de propriété intellectuelle qui touche le
commerce (accord sur les ADPIC).

1. La convention de Berne pour la protection des œuvres littéraires et artistiques


Si cette convention a été mise en vigueur le 9 septembre 1886, elle a fait l’objet de révision
successive environ tous les 20 ans et la dernière révision a été adoptée à Paris en 1971.

La convention définie le minimum de protection qui doit être accordé aux œuvres littéraires
et artistiques en instituant des principes fondamentaux et des minimums de protection en
matière de droits d’auteurs.

Trois principes fondamentaux existent en matière de propriété littéraire et artistique:

 Le principe du traitement national


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Conformément à ce principe, aucune discrimination ne peut être exercée, en vertu de la
législation nationale à l’encontre d’œuvre originaires d’autres pays parti à la convention.

Les œuvres dont le pays d’origine se trouve être l’un des pays contractants doivent
bénéficiés dans chacun des autres États contractant de la même protection que celle accordée
aux œuvres de ces propres ressortissants.

Le pays d’origine d’une œuvre est celui dont l’auteur est un ressortissant ou dans lequel
l’œuvre a été publié pour la première fois.

 Le principe de la protection automatique de l’œuvre

Ce principe exige que la protection d’une œuvre ne doive être soumise à


l’accomplissement d’aucune formalité. L’œuvre est ainsi protégé du simple fait qu’elle ait été
créée.

Une flexibilité peut néanmoins être appliquée. Il s’agit généralement de l’exigence de


la fixation de l’œuvre dans un support (écrite ou enregistré) comme il est souvent admis
dans les pays du Common Law.

 Le principe de l’indépendance de la protection

Ce principe signifie que la protection d’une œuvre ne tient pas compte de l’existence ou non
de protection de cette même œuvre dans son pays d’origine.

Il est néanmoins toléré pour un État de refuser la protection d’une œuvre sur son territoire si
l’œuvre concerné a cessé d’être protéger dans son pays d’origine.

Une telle exception se présente lorsqu’un État prévoit une durée de protection plus longue
que celle prévue par la convention et celle prévue par la législation nationale du pays
d’origine de l’œuvre.

La protection peut alors prendre fin une fois que celle-ci ai cessé dans le pays d’origine de
l’œuvre.

En ce qui concerne les minimums de protection, elles sont de trois ordres :

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•Le premier concerne les œuvres et prévoit que la protection doit s’appliquer à toutes
les productions du domaine littéraire, scientifique et artistique qu’elle en qu’en soit le mode
ou la forme d’expression.

•Le second impose que sous réserve de certaines exceptions admise, les droits ci-
après soient reconnus comme des droits exclusifs d’autorisation :

- Le droit de traduire,
- Le droit de faire des adaptations et les arrangements de l’œuvre,
- Le droit de représenter ou d’exécuter en public des œuvres dramatiques, dramatico-
musicale et musicales.

- Le droit de réciter en public des œuvres littéraires,

- Le droit de communiquer au public la représentation ou l’exécution de ces œuvres,

- Le droit de radio diffusé, pour lequel une compensation financière peut être
substituée au droit d’autorisation,

- Le droit d’utiliser une œuvre comme point de départ d’une œuvre audio-visuelle. Et
sur cette dernière seront brevets le droit de reproduction, de distribution, d’exécution
ou de communication en public.

- Le droit de faire des reproductions de quelque manière et sous quelque forme que ce
soit, à l’exception de certain cas spéciaux qui ne portent pas atteinte à l’exploitation
normale de l’œuvre ni ne pose un préjudice injustifié aux intérêts légitime de l’auteur.

Un droit à une rémunération équitable peut néanmoins être requis pour les
enregistrements sonores, par ailleurs un droit moral est aussi préconisé par la convention
qui comprend le droit de revendiqué la paternité de l’œuvre, le droit de s’opposer à toute
modification de l'oeuvre, de sa déformation ou mutilation ou à toute atteinte à l’honneur
ou la réputation de son auteur.

•Le troisième concerne la durée de la protection qui devrait être accordée jusqu'à 50 ans
après le décès de l'auteur . Néanmoins les flexibilités ci-après ont été adoptées :

 Au minimum 50 ans après que l’œuvre ait été licitement vendu accessible au public
pour les œuvres anonymes ou pseudonymes sauf si le pseudonyme ne laisse aucun
doute sur l’identité de l’auteur ou si ce dernier révèle sont identités pendant cette
période.

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 Au minimum 50 ans après que l’œuvre ait été rendu accessible au public ou à défaut
à compter de la création de l’œuvre pour les œuvres audio-visuelle
(cinématographique).

 Au minimum 25 ans à compter de la création de l’œuvre pour les œuvres des arts
appliqués et les œuvres photographiques.

La convention de Berne prévoit en outre certaines limitations et exceptions aux droits


patrimoniaux. Il en est ainsi des licences obligatoires qui peuvent être attribués pour la
traduction et la reproduction d’œuvre dans certains cas en rapport avec les activités
d’enseignements. Ces activités sont alors permises sans l’autorisation du titulaire des droits
mais moyennant une rémunération fixée par la loi ou une décision de justice.

16-06-2023

2. La convention de Paris du 20 mars 1883 pour la protection de la propriété


industrielle
La convention de Paris concerne la propriété industrielle dans son sens le plus large qui
englobe non seulement l’industrie et le commerce mais s’étend également à l’agriculture, à
l’artisanat, aux industries extractives et à tous produits fabriqués ou naturel tel que les vins,
les grains, les feuilles de tabac, les minéraux etc.

Elle prévoit les principes généraux ci-après sur la propriété industrielle :

 Le traitement national c.à.d. que chaque État contractant accorde, en ce qui concerne
la propriété industrielle la même protection aux ressortissants des autres États
contractants qu’à ses propres ressortissants. Il en est de même pour les ressortissants
des autres États qui n’ont pas adhérer à la convention mais qui sont domiciliés dans
un État contractant ou y possèdent un établissement industriel et commercial effectif
et sérieux.

Dérogation qui n’entrave pas le principe : double tarif  tarif moindre pour les ressortissants
nationaux et pour les pays moins avancés.

 Le droit de priorité pour les brevets d’invention, les modèles d’utilités, les marques,
les dessins et modèles industrielles.

Ce principe signifie que sur la base d’une première demande, régulièrement déposé dans
l’un des Etats contractants le demandeur dispose d’un certain délai (12 mois pour les brevets

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et les modèles d’utilités et 6 mois pour les marques, les dessins et modèles industrielles)
pour effectuer les démarches nécessaires afin d’obtenir la protection de la même matière
dans n’importe lequel des autres états contractants.

Ces demandes ultérieures seront considérées comme ayant été déposé à la même date que
celle du premier dépôt et auront ainsi la priorité sur les demandes qui pourraient avoir été
déposé entre temps par l’autre personne pour la même invention, le même modèle d’utilité,
la même marque, le même dessin ou modèles industrielles.

03.02.2021

 Principe de territorialité : signifie que la protection d’une matière de propriété


industrielle est limitée au territoire du pays qui l’a accordée.

Cette protection se traduit par l’attribution de droits exclusifs d’exploitation qui découle
d’un titre de propriété délivré par un organisme national ou régional de propriété industriel.

La délimitation de la compétence territoriale d’un tel organisme définit alors l’étendue de ses
droits exclusifs.

Ce principe est corollaire à celui de l’indépendance de la protection accordée par chaque


État contractant pour une même matière de propriété industrielle.

Du principe de territorialité est déduite la souveraineté de chaque État contractant et


l’indépendance de chaque organisme de propriété industrielle dans ses décisions d’octroi ou
non de la protection conformément à sa législation nationale ou au cadre législatif régional.

Titre de propriété = Octroi de droit exclusif d’exploitation sur l’actif immatérielle protégée
ou enregistrée.

Par ailleurs, les règles générales sont établies par la convention et lesdites règles ont
été reprises par la plupart les législations nationales et régionales sur la propriété
industrielle.

Ainsi, en matière de brevet d’invention, la convention réitère le principe de l’indépendance


des titres de propriétés délivrés par chaque État contractant en ajoutant que le refus de
protection d’une invention dans un pays, la révocation, l’extinction ou l’annulation d’une
telle protection ne peut constituer un motif de refus de la protection de la même invention
dans un autre État contractant.
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Un brevet ne peut non plus être refusé pour le motif que la vente du produit breveté ou du
produit obtenu par le procédé breveté est subordonnée à des restrictions ou limitations
prévues par la législation nationale.

Toujours dans le cadre du brevet d’invention, la convention a institué certaines m-


limitations dans l’octroi des licences obligatoires. Il s’agit d’une licence qui n’est pas accordé
par le titulaire du brevet mais par une autorité publique de l’État intéressé, notamment le
tribunal.

Une telle licence ne devrait être octroyée que :

- Si l’invention brevetée n’est pas exploitée ou que cette exploitation s’avère


insuffisante dans le pays ;

- Si une demande de licence obligatoire a été déposée 3 années après l’octroi du brevet
d’invention ou 4 années à compter du dépôt de la demande de brevet.

Il doit être donné au titulaire du brevet la possibilité de justifier son inaction par des motifs
légitimes.

Des redevances sont fixées d’un commun accord ou à défaut, par l’autorité qui a prononcé
l’octroi de la licence obligatoire.

En ce qui concerne les marques, la convention ne prévoit aucune disposition quant


aux conditions de dépôt de demande d’enregistrement. La règle qu’elle établit exige que le
motif de refus d’enregistrement d’une marque ne devrait pas se fonder sur le défaut
d’enregistrement ou de renouvèlement d’enregistrement de ladite marque dans son pays
d’origine. Cette règle rejoint le principe d’indépendance de la protection.

La convention de Paris prévoit en outre une protection renforcée pour les marques
notoirement connues comme étant la marque d’un produit déterminé et appartenant à une
personne bien définie. A cette fin, même si la marque n’est pas enregistrée au nom de son
titulaire légitime, la possibilité est offerte à ce dernier de s’opposer à l’enregistrement de sa
marque au profit d’un tiers ou de demander l’invalidation d’un tel enregistrement même si
celui-ci concerne des produits ou services différents.

Le refus d’enregistrement et d’interdiction d’usage des marques sont deux règles pour celles
qui contiennent, sans autorisation des emblèmes d’État ainsi que des signes et poinçons
officiels de contrôle et de garantie qui ont été communiqués à l’organisation mondiale de la
propriété intellectuelle (OMPI). Il en est de même pour les armoiries, drapeaux et autres
emblèmes, sigles ou dénominations de certaines organisations intergouvernementales.
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Enfin, la protection des marques collectives des noms commerciaux, des dessins et
modèles industriels est exigée par la convention de Paris ainsi que l’instauration de mesures
contre l’usage direct ou indirect de fausses indications de provenance de produits et la
concurrence déloyale.

Néanmoins, la convention ne prévoit aucune sanction pour les pays dont la législation
nationale n’est pas conforme à ces dispositions.

3. L’accord de l’OMC sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui
touchent au commerce
L’accord sur les ADPIC constitue l’un des annexes de l’accord de Marrakech du 15 avril 1994
instituant l’OMC.

Il s’agit d’un traité international qui porte mise à jour des deux conventions
internationales de base sur la propriété intellectuelle. Reprenant les principes et les règles
générales établies par lesdites conventions, la particularité de l’accord consiste à l’élaboration
de dispositions contraignantes pour les États membres de l’OMC et de l’OMPI.

Sa mise en œuvre relève ainsi des deux organisations internationales qui collaborent
notamment à travers l’échange d’informations continue et l’assistance mutuelle au bénéfice
de leurs États membres.

L’accord sur les ADPIC est entré en vigueur le 1 er janvier 1995. Il couvre le droit
d’auteur et le droit connexe, les marques de fabrique ou de commerce y compris les marques
de service, les indications géographiques y compris les appellations d’origine, les dessins et
modèles industriels, les brevets y compris la protection des obtentions végétales, les schémas
de configuration de circuit intégré et les renseignements non divulgués y compris les secrets
commerciaux et les données résultant d’essai.

Les dispositions de cet accord peuvent être regroupées en trois catégories :

 Les dispositions instituant les normes minimales de protection auxquelles chaque


État contractant doit s’aligner en ce qui concerne les domaines couverts par l’accord.

Elles définissent l’objet de la protection, les droits qui y sont conférés et les éventuelles
dérogations qui pourraient être apportées et la durée minimale de cette protection.

Les normes établies par l’accord sont associées aux obligations de fonds énoncés par
les deux conventions internationales de base sur la propriété intellectuelle qui sont alors
devenues contraignantes pour chaque État membre.

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A l’exception des dispositions sur les droits moraux prévues par la convention de Berne,
l’accord sur les ADPIC reprend toutes les principales dispositions de fonds prévues par les
deux conventions.

Par ailleurs, d’autres obligations ont été ajoutées concernant les domaines non prévues par
les conventions de base ou lorsque les dispositions ont été jugées insuffisantes. Il en est ainsi
de l’institution du principe de la nation la plus favorisée qui exige, notamment un
traitement égalitaire pour toutes les demandes en provenance de l’étranger ou déposées par
des ressortissants étrangers qui incombent aux organismes de propriété intellectuelle.

Normes. L'Accord sur les ADPIC établit, pour chacun des principaux secteurs de la propriété intellectuelle
qu'il vise, les normes minimales de protection devant être prévues par chaque Membre. Les principaux
éléments de la protection sont définis, à savoir l'objet de la protection, les droits conférés et les exceptions
admises à ces droits, ainsi que la durée minimale de la protection. L'Accord établit ces normes en exigeant
en premier lieu que les obligations de fond énoncées dans les versions les plus récentes des principales
conventions de l'OMPI, la Convention de Paris pour la protection de la propriété industrielle (Convention
de Paris) et la Convention de Berne pour la protection des oeuvres littéraires et artistiques (Convention de
Berne), soient respectées. A l'exception des dispositions de la Convention de Berne relatives aux droits
moraux, toutes les principales dispositions de fond de ces conventions sont incorporées par référence et
deviennent ainsi, dans le cadre de l'Accord sur les ADPIC, des obligations pour les pays Membres parties à
l'Accord. Les dispositions pertinentes figurent aux articles 2:1 et 9:1 de l'Accord sur les ADPIC qui ont
trait, respectivement, à la Convention de Paris et à la Convention de Berne. En second lieu, l'Accord sur les
ADPIC introduit un nombre important d'obligations supplémentaires dans les domaines où les conventions
préexistantes sont muettes ou jugées insuffisantes. On parle ainsi parfois de l'Accord comme d'un accord
renforçant les Conventions de Berne et de Paris.

 Les dispositions prévoyant les moyens de faire respecter les droits concernent les
procédures et mesures correctives internes destinées à faire respecter les droits de
propriété intellectuelle.

L’accord prévoit entre autres des dispositions relatives aux procédures et mesures
correctives civiles et administratives, aux mesures provisoires, des prescriptions sur les
mesures à la frontière et aux procédures pénales.

Il encourage l’adoption de mesures qui permettent aux titulaires de droit de propriété


intellectuelle de les faire respecter de manière plus efficace.

Moyens de faire respecter les droits. Le deuxième grand ensemble de dispositions concerne
les procédures et mesures correctives internes destinées à faire respecter les droits de
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propriété intellectuelle. L'Accord énonce certains principes généraux applicables à toutes les
procédures de ce type. Il contient en outre des dispositions relatives aux procédures et
mesures correctives civiles et administratives, aux mesures provisoires, aux prescriptions
spéciales concernant les mesures à la frontière et aux procédures pénales, qui indiquent, de
façon assez détaillée, les procédures et mesures correctives devant être prévues pour
permettre à ceux qui détiennent des droits de les faire respecter efficacement.

10.02.2021

 Les dispositions relatives au règlement des différends qui opposent les États
membres de l’OMC concernant le respect de leurs obligations vis-à-vis de l’accord sur
les ADPIC.

De tels différends sont traités au niveau des instances de l’OMC dans le cadre des
procédures de règlement selon le système de l’organisation.

L’accord sur les ADPIC définissant la norme minimale pour la protection de la propriété
intellectuelle, les États contractants peuvent s’ils le souhaitent prévoir une protection plus
étendue. L’accord s’applique de manière uniforme à tous ses membres. Néanmoins, un délai
supplémentaire est accordé aux pays en voie de développement pour la mise en conformité
de leur législation nationale aux dispositions de l’accord.

Règlement des différends. En vertu de l'Accord sur les ADPIC, les différends entre Membres
de l'OMC relatifs au respect des obligations découlant de l'Accord sont traités dans le cadre
des procédures de règlement des différends de l'OMC

B. Le cadre institutionnel de la propriété intellectuelle


Le cadre institutionnel de la propriété intellectuelle peut être distingué sur deux niveaux :
l’administration au niveau internationale et nationale.

1. Administration de la propriété intellectuelle sur le plan international


Les deux conventions internationales de base de 1883 et de 1886 ont chacune prévues la
création d’une institution à caractère international qui s’occupe des questions liées à la
propriété intellectuelle.

Deux bureaux internationaux ont ainsi coexisté. L’un étant chargé d’assurer les tâches
administratives et d’organiser les réunions des États membres de la convention de Paris et
l’autre les tâches administratives qui découlent de la mise en œuvre des dispositions de la
convention de Berne.
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En 1893, les deux bureaux internationaux ont été réunis pour former le Bureau International
Réuni pour la Protection de la Propriété Intellectuelle (BIRPI). Ce bureau a été basé
initialement à Berne en Suisse avant d’être déménagé à Genève pour se rapprocher de l’ONU
et des autres organisations internationales présentes dans cette ville en 1960.

Le BIRPI a finalement été remplacé par l’OMPI 1 instituée par la convention de


Stockholm du 14 juillet 1967. Institution spécialisée des Nations Unies, l’OMPI constitue
pour ses États membres un lieu de dialogue où ils peuvent, notamment créer et harmoniser
les règles et pratiques visant à protéger les droits de propriété intellectuelle.

Elle a pour but :

- De promouvoir la protection de la propriété intellectuelle à travers le monde par la


coopération des États en collaboration, s’il y a lieu avec toute autre organisation
internationale ;

- D’assurer la coopération administrative entre les signataires des différents traités


administrés par l’organisation.

Depuis 1994, un centre d’arbitrage et de médiation a été créé au sein de l’OMPI. Ce centre
offre la possibilité d’une résolution extrajudiciaire ou alternative des litiges relatifs au droit
de propriété intellectuelle.

L’OMPI veille à établir de nouvelles normes et à actualiser celles qui existent pour tenir
compte du progrès de la technologie et des pratiques commerciales, d’une part et pour
répondre à des préoccupations particulières tels que les savoirs traditionnels, le folklore, la
biodiversité, la biotechnologie et l’intelligence artificielle, d’autre part.

L’évolution du contexte et de l’objet de la protection à mener à l’identification de nombreux


défis que l’organisation devrait relever en intégrant toutes les parties intéressées au
processus de prise de décision.

En ce qui concerne particulièrement les questions relatives au droit d’auteur, outre


l’OMPI, l’ONU pour l’éducation et la culture (UNESCO) fournit son assistance aux pays en
voie de développement dans la protection du droit d’auteur, notamment à travers l’action de
l’alliance globale pour la diversité culturelle.

2. Administration de la propriété intellectuelle sur le plan national


Compte tenu de la différence entre droit de propriété littéraire et artistique et droit de
propriété industrielle, une distinction doit être faite dans l’administration de ces deux
1
Ne délivre aucune protection mais facilite la collaboration entre les États membres.
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catégories de droit, essentiellement, la considération des spécificités de chaque catégorie à
travers les missions et attributions des infrastructures institutionnelles mises en place à cet
effet.

En ce qui concerne la propriété industrielle, chaque État membre de la convention de


Paris est tenu de disposer d’un organisme destiné à offrir des services de propriété
industrielle et faire office de dépôt central pour la communication au public des brevets
d’invention, des modèles d’utilité, des dessins ou modèles industriels et des marques de
fabrique ou de commerce.

En ce qui concerne le droit d’auteur, des organismes de gestion des droits peuvent
être institués par chaque État membre de la convention de Berne afin de faciliter l’exercice
des droits patrimoniaux des auteurs qui y sont affiliés.

La forme, la structure et la dénomination des organismes de propriété intellectuelle relèvent


de l’appréciation souveraine de chaque État.

Si dans certains États comme Madagascar et le Maroc, cet organisme est désigné par
« Office de propriété industrielle » et « Office du droit d’auteur », dans d’autres États, il
prend la dénomination d’« Institut national », comme il en est le cas pour la France et
l’Algérie.

Les services prévus par la convention de Paris peuvent être assurés par un organisme public
rattaché à l’État comme il en est le cas de l’Office malgache de la propriété industrielle, de
l’Office marocaine de la propriété intellectuelle et du commerce ou par un département
ministériel de cet État comme c’est le cas en Autriche et au Brésil.

Toutefois, il n’est pas exclu que l’administration de la propriété intellectuelle soit assurée par
deux organismes différents. Un certain nombre de pays disposent ainsi d’un même
organisme pour les questions de propriété intellectuelle et il n’est pas obligatoire qu’un tel
organisme soit chargé exclusivement de l’administration de la propriété intellectuelle. Tel en
est le cas du « Bureau d l’enregistrement pour des sociétés et de la propriété intellectuelle »
de l’Afrique du Sud et l’ « Agence de propriété intellectuelle » de l’Azerbaïdjan.

Dans le cadre des politiques d’intégration régionale, le regroupement de plusieurs


pays au sein d’une seule et même entité de propriété intellectuelle ou industrielle est aussi
admis comme il en est le cas de l’Office européenne de la propriété intellectuelle (EUIPO), de
l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI) et de l’Office européen de brevet
(OEB). Dans de tels cas, l’organisation intergouvernementale fait office d’organisme national

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de propriété intellectuelle ou industrielle pour chacun de ses États membres et ces derniers
se trouvent être dotés de la même infrastructure juridique qui devient ainsi la législation
nationale de chaque État membre.

En ce qui concerne particulièrement Madagascar, au lendemain de son indépendance,


le pays a rejoint les anciennes colonies françaises qui se sont regroupées au sein de l’Office
africain et malgache de la propriété industrielle (OAMPI) sis à Yaoundé au Cameroun.

L’accord de Libreville du 13 septembre 1962 fut ainsi le cadre législatif national en la matière
jusqu’à la dénonciation dudit accord qui a pris effet le 31 décembre 1976.

Après le retrait de Madagascar, l’OAPI a évolué tant en ce qui concerne l’infrastructure


juridique que l’effectif de ses États membres. La dernière adhésion est celle de l’Union des
Comores en 2019.

Par ailleurs, l’affiliation d’un État à une organisation intergouvernementale n’exclue


pas l’existence d’un organisme national en son sein, à l’image de la France qui est membre de
l’EUIPO, de l’OEB mais qui dispose aussi de son organisme national, à savoir l’Institut
national de la propriété industrielle.

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PARTIE 1 : LA PROPRIETE LITTERAIRE ET ARTISTIQUE

Les œuvres littéraires et artistiques englobent toutes les productions du domaine


littéraire, scientifique et artistique, quel qu’en soit le mode ou la forme d’expression.

Sans être limitatif, la convention de Berne a fait une énumération de telles œuvres. Chaque
pays est libre d’étendre ou de réduire ladite énumération aux moyens de sa propre
législation nationale, sous réserve du respect de la protection minimale prévue par l’accord
sur les ADPIC.

De ce qui précède, un système sui generis de protection peut être prévu par un État, c.à.d.
l’élaboration d’un cadre législatif spécifique pour une œuvre bien déterminée.

Par ailleurs, la DUDH énonce dans son article 27 que « Toute personne a droit à la protection des
intérêts moraux et matériels découlant de toute production scientifique, littéraire ou artistique dont
elle est l’auteur. »

La propriété littéraire et artistique regroupe le droit d’auteur et les droits connexes ou droits
voisins du droit d’auteur.

17.02.2021

A. Le droit d’auteur
Le droit d’auteur est la branche du droit de propriété intellectuelle qui protège les
œuvres littéraires et artistiques.

Dans ce sens, une œuvre se réfère à l’expression d’une idée ou d’une conception, excluant
ainsi l’idée en elle-même. Si la même idée peut être commune à une diversité de personnes,
son expression est dépendante de facteurs inhérents à la personnalité de chacun. La même
vue d’un paysage ou d’un coucher de soleil est ainsi peint différemment par plusieurs
personnes et la même histoire racontée de manière différente selon son narrateur.

La protection d’une œuvre littéraire ou artistique est alors attribuée de manière exclusive à la
manière dont a été exprimée l’idée.

1. La notion de droit d’auteur


a) Champ d’application
Le droit d’auteur constitue l’ensemble des prérogatives exclusives dont dispose un
auteur sur ses œuvres de l’esprit.

Page 17 sur 46
Ces prérogatives portent sur l’originalité de l’expression de l’œuvre par son auteur et non
sur l’idée véhiculée à travers l’œuvre.

Acquis de manière automatique, c.à.d. sans l’accomplissement de formalités ou d’une


quelconque procédure, le droit d’auteur ne tient pas en considération la qualité ou les
mérites artistiques de l’œuvre. Seule son originalité est requise et ce afin d’apprécier
l’existence ou non de copies ou tout autre atteinte au droit de l’auteur.

De manière général, ces droits couvrent non seulement les œuvres énumérées par
l’article 2.1 de la convention de Berne mais aussi toute œuvre qui soit considérée comme telle
par la législation nationale.

Il en est ainsi des œuvres dérivées qui sont issues d’œuvres préexistantes, notamment les
traductions, les adaptations tel que le scénario de film tiré d’un roman, les arrangements de
musique telle que la version orchestrale d’une œuvre initialement conçue pour piano, toute
forme de modification d’une œuvre telle que la version abrégée d’un roman, les compilations
d’œuvres littéraires et artistiques comme les encyclopédies et anthologies. Pour cette
catégorie d’œuvre, l’originalité consiste dans la sélection et l’arrangement des matières qui
composent la compilation.

Ces œuvres dites dérivées ne sont pas énumérées dans l’article 2 de la convention de Berne
mais sont couvertes par le droit d’auteur pour autant que les droits de l’auteur sur l’œuvre
initiale aient été respectés préalablement, notamment au moyen d’une autorisation émanant
de ce dernier.

Au fil des années et de l’évolution de la technologie de l’information et de la


communication, un nouveau type d’œuvre est venu s’ajouter aux catégories d’œuvre et fait
ainsi l’objet de droit d’auteur.

Il s’agit des œuvres multimédias qui se réfèrent aux combinaisons de sons, de textes et
d’images sous forme numérique accessibles par l’intermédiaire d’un programme
d’ordinateur. Il est admis que ce type d’œuvre constitue une expression originale d’un
auteur qui bénéficie d’un droit d’auteur conformément à la convention de Berne et au cadre
législatif national.

Par ailleurs, le droit d’auteur protège les œuvres de l’esprit originales dès leur
création même si celles-ci sont inédites ou inachevées.
Page 18 sur 46
b) Les composants du droit d’auteur
De manière pragmatique, le droit d’auteur est celui qui permet à l’auteur d’être rémunéré
et de pouvoir exercer un contrôle sur l’utilisation de son œuvre. Sur chaque œuvre couverte
par le droit d’auteur sont ainsi rattachés un droit pécuniaire et un droit moral.

 Le droit pécuniaire de l’auteur

Il s’agit du droit qui permet de percevoir une compensation financière en contrepartie de


toute utilisation d’une œuvre par un tiers. Ce droit regroupe les droits patrimoniaux de
l’auteur.

Allant au-delà du simple droit à rémunération, il consiste en de véritables prérogatives


exclusives qui comprennent de manière cumulative le droit de représentation, c.à.d. la
communication de l’œuvre au public par un procédé quelconque, l’exécution publique, la
radiodiffusion et la réémission, le droit de reproduction, c.à.d. la fabrication d’un ou de
plusieurs exemplaires d’une œuvre ou d’une partie de celle-ci, le droit de distribution, les
droits de traduction et d’adaptation.

L’autorisation de l’auteur est requise de manière absolue pour toute utilisation de


l’œuvre en rapport avec ses droits patrimoniaux jusqu’à l’extinction de ces derniers.

Si la convention de Berne a fixé une durée minimum de 50 ans à compter de l’année de décès
de l’auteur, il appartient à chaque législateur national de déterminer la durée de ce droit.

Distinction est néanmoins faite avec les œuvres photographiques et les œuvres des
arts appliqués, dont la durée minimum est fixée par la convention à 25 ans à compter de la
date de leur réalisation.

A noter que l’auteur jouit de ses droits patrimoniaux durant toute sa vie et après son
décès et lesdits droits sont exercés par ses ayant-droits.

En ce qui concerne la législation malgache, le droit d’auteur court durant toute la vie
de l’auteur jusqu’à 70 ans à compter de son décès.

Pour les œuvres posthumes, cette durée commence à compter de la date de publication de
l’œuvre et pour les logiciels, la durée de la protection est de 25 ans à compter de la date de
leur création.

 Les droits moraux de l’auteur


Page 19 sur 46
Le droit moral est celui qui permet à l’auteur de prendre certaines mesures pour
préserver le lien personnel existant entre lui-même et son œuvre. Par son originalité, une
œuvre porte l’empreinte de la personnalité de son auteur.

Les droits moraux sont ainsi ceux qui reconnaissent à l’auteur la paternité d’une œuvre et qui
assure le respect de l’intégrité de celle-ci. Ils sont attachés à la personne même de l’auteur et
sont perpétuels, inaliénables et imprescriptibles.

Les droits moraux de l’auteur sont composés :

- Du droit de revendiquer la paternité d’une œuvre qui fait que tout utilisateur doit
mentionner de façon non équivoque le nom et la qualité de l’auteur de l’œuvre ;

- Du droit de rester anonyme ou d’utiliser un pseudonyme ;

- Du droit de s’opposer aux modifications de l’œuvre, c.à.d. du droit à l’intégrité de


l’œuvre ;

- Du droit exclusif de divulguer l’œuvre, c.à.d. le droit de pouvoir, de manière


discrétionnaire, de décider du moment et des modalités de la première
communication de son œuvre au public.

Après le décès de l’auteur, les droits moraux sont exercés par ses ayant-droits ou le cas
échéant, par une institution publique responsable de la conservation et de la valorisation du
patrimoine national.

Néanmoins, le droit moral n’est pas absolu et son exercice peut être jugé abusif par
les tribunaux. Un architecte ne peut ainsi s’opposer à la modification de son œuvre pour des
raisons de sécurité.

2. La titularité et exercice du droit d’auteur


L’auteur est la personne physique qui crée l’œuvre. Par présomption simple, c’est la
personne sous le nom de laquelle l’œuvre est divulguée.

Une personne morale ne peut être ainsi qualifiée d’auteur sauf dans le cas spécifique des
œuvres collectives qui sont divulguées sous le nom de cette collectivité. Dans la même
optique, une œuvre de collaboration est la propriété commune des coauteurs.

Une personne morale peut acquérir la qualité d’ayant droit de l’auteur et la notion d’ayant
droit renvoie à toute personne qui a acquis un droit ou une obligation d’une autre personne.

Page 20 sur 46
En matière de propriété littéraire et artistique, l’ayant droit de l’auteur peut être son héritier
ou son légataire ou toute personne qui a acquis les droits d’auteur, notamment le
producteur, l’éditeur ou une société de gestion collective des droits.

La titularité du droit d’auteur obéit à des règles particulières en fonction des circonstances de
conception des œuvres.

Si l’auteur est un salarié, la loi peut prévoir que ses créations appartiennent à son
employeur ou qu’elles appartiennent à l’employé sauf stipulation contraire du contrat de
travail.

A Madagascar, les droits d’auteur sur un logiciel créé par un/plusieurs employés sont
exercés par l’employeur. L’œuvre de collaboration est la propriété commune des coauteurs.
L’œuvre composite est la propriété de l’auteur qui l’a réalisée, sous réserve des droits de
l’auteur de l’œuvre préexistante.

En ce qui concerne les œuvre audiovisuelles et radiophoniques, sont coauteurs, les


personnes physiques qui réalisent la création intellectuelle de telles œuvres. De même, sont
coauteurs, l’auteur des compositions musicales et l’auteur des paroles pour ce qui est des
œuvre dramatiques ou dramatico-musicales achevées.

Si l’auteur est un journaliste, sa rémunération comprend le droit pour l’employeur de


publier ses œuvres pendant une certaine durée. Le journaliste reste toutefois seul titulaire
des droits d’auteur. Ainsi, si les œuvres font l’objet d’une publication après cette période de
référence, une rémunération supplémentaire doit être attribuée au journaliste.

Les enseignants et formateurs demeurent titulaires des droits d’auteur sur les cours
qu’ils dispensent et les étudiants sur les mémoires et autres documents qui leur sont requis à
l’issue de leur formation.

La rémunération des enseignants et formateurs ne couvre que la communication d’un


enseignement à un public déterminé. Toute reproduction des cours doit donc faire l’objet
d’une autorisation préalable de leur auteur.

Par ailleurs, l’auteur peut accorder à un tiers le droit d’exploiter son œuvre au moyen
d’un contrat de licence ou de cession selon que les prérogatives soient transférées à titre
exclusif ou non exclusif.

Page 21 sur 46
La cession implique que le titulaire transfère le droit d’autoriser ou d’interdire certains actes
régis par un, plusieurs ou l’ensemble des droits relevant du droit d’auteur. Si tous les droits
sont cédés, le bénéficiaire devient le nouveau titulaire du droit d’auteur.

Par ailleurs, la concession de licence fait que le titulaire du droit d’auteur le demeure
mais autorise un tiers à effectuer certains actes régis par ses droits patrimoniaux,
généralement pendant une certaine durée et à une fin particulière.

La concession de licence est possible même dans le cadre de gestion collective des droits.

A noter que certains pays ne reconnaissent pas les droits moraux de l‘auteur qui ne sont pas
prévus par leur législation nationale.

24.02.2021

3. Les limites du droit d’auteur


Par leur nature, certaines œuvres de l’esprit ne peuvent pas être soumises au droit
d’auteur et en font ainsi l’objet d’une exclusion.

Sont concernées les œuvres qui sont considérées comme étant un savoir sur lequel
aucun monopole ne peut être accordé, notamment les formules mathématiques, les actes
officiels tels que les textes législatifs, règlementaires, parlementaires ou les décisions de
jurisprudence ainsi que leur traduction officielle.

Il en est de même pour les œuvres que l’auteur place volontairement dans le domaine
public, à l’exception cependant des droits inaliénables et incessibles. Aussi sont exclus du
droit d’auteur les informations qui sont dépourvues de créativité et d’originalité, les
informations brutes non formalisées comme les dates historiques, les connaissances
scientifiques, les listes d’adresse et les listes brutes.

Par ailleurs, afin d’assurer un équilibre entre les droits d’auteur et l’accès du public à
l’information et à la culture, une certaine limitation des droits exclusifs de l’auteur est
instituée par chaque législation nationale. Il s’agit de l’exercice d’un/plusieurs des droits
patrimoniaux de l’auteur, sans aucune autorisation préalable se traduisant généralement par
les activités ci-après :

- La copie privée qui permet la reproduction pour un usage privé d’une œuvre ;
Page 22 sur 46
- La représentation d’une œuvre dans le cercle familial et les amis proches, sous
réserve qu’elle ne donne lieu à aucune forme de paiement ;

- La reproduction et la représentation d’analyse et de courte récitation dans un but


d’illustration ou de critique d’œuvre publiée ;

- La représentation ou la représentation d’une œuvre pour en faire la parodie, le


pastiche ou la caricature ;

- La reproduction et la représentation d’extrait d’une œuvre à des fins d’information,


notamment dans le cadre des revues de presse réalisées par des journalistes ;

- La reproduction d’œuvre en vue de la constitution d’archives par les bibliothèques


accessibles au public, les établissements d’enseignement ou les musées qui ne
recherchent aucun avantage commercial ou économique direct ou indirect ;

- La représentation des œuvres à des personnes handicapées et leur adaptation à leur


profit (Ex : en braille) ;

- L’exception pédagogique qui permet à un enseignant de reproduire et représenter les


extraits d’œuvres au profit des élèves.

En ce qui concerne la législation malgache, une liste énumérative de ces limitations est
énoncée à l’article 42 de la loi n°94-036 du 18 septembre 1995 portant sur la propriété
littéraire et artistique.

Dans cette énumération figure, entre autres :

- Les représentations lors de cérémonies officielles ou religieuses, dans la mesure


justifiée par la nature des cérémonies ;

- La copie de sauvegarde des logiciels par l’utilisateur ;

- En général, toute reproduction d’une œuvre exclusivement à des fins personnelles,


privées et non commerciales.

En outre, la possibilité d’octroi de licence obligatoire est prévue par la convention de Berne.
Ce type de licence permet aux tiers d’accomplir certains actes d’exploitation sans
l’autorisation du titulaire des droits en contrepartie d’un dédommagement. Les conditions
d’octroi d’une telle licence doivent être expressément prévues par la législation nationale.

Page 23 sur 46
B. Les droits connexes ou droits voisins du droit d’auteur
La protection d’une œuvre littéraire et artistique trouve son essence dans la
communication de cette œuvre au public. A cet effet, l’intervention de tierces personnes est
souvent nécessaire et des droits proches de ceux de l’auteur leur sont attribués.

Il s’agit des droits connexes ou droits voisins du droit d’auteur qui visent à protéger les
intérêts juridiques de certaines personnes physiques ou morales qui contribuent à mettre des
œuvres à la disposition du public.

De ce qui précède, les titulaires de droits connexes ne créent pas d’œuvres mais
produisent du contenu qui tiennent suffisamment de créativité ou de savoir-faire technique
ou organisationnel pour justifier une reconnaissance par un droit de propriété proche de
celui du droit d’auteur.

Les droits d’auteur tirent ainsi leur origine d’une œuvre protégée que cette protection ait
déjà expirée ou toujours en vigueur.

Les droits connexes sont reconnus à trois catégories de bénéficiaires :

 Les artistes interprètes ou exécutants

Détiennent le droit exclusif d’empêcher la fixation, la radiodiffusion et la communication au


public de leur prestation en direct sans leur consentement ainsi que le droit d’empêcher la
reproduction des fixations de leur prestation dans certains cas.

La durée de ces droits est de 50 ans à compter du 1er janvier de l’année civile suivant celle de
l’exécution ou de la fixation.

 Les producteurs de phonogramme

Sont reconnus le droit exclusif d’autoriser ou d’interdire la reproduction, l’importation et la


diffusion de leur phonogramme et des copies de ceux-ci.

Ils bénéficient de même de droit à un droit à une rémunération équitable au titre de la


radiodiffusion et de la communication au public de leur phonogramme.

La durée de ces droits est de 50 ans à compter du 1er janvier de l’année civile suivant celle de
la fixation.

Page 24 sur 46
 Les organismes de radiodiffusion

Détiennent le droit exclusif d’autoriser ou d’interdire la rediffusion, la fixation et la


reproduction de leurs émissions durant 20 ans à compter du 1er janvier d 'e l’année civile
suivant celle de la fixation.

Les atteintes aux droits connexes exposent leurs auteurs à des sanctions similaires à celles
prévues pour le droit d’auteur.

Les exceptions ou limitations aux droits connexes sont prévues par chaque législation
nationale. Elles s’articulent autour de l’utilisation à but non lucratif et concernent
généralement :

- L’utilisation des interprétations ou exécutions des phonogrammes et des émissions de


radiodiffusion protégés à des fins d’enseignement, de recherche scientifique ou
d’utilisation privée ;

- L’utilisation d’extrait d’œuvres pour rendre compte d’événement d’actualité ;

- L’utilisation des prestations qui ne portent pas atteinte de manière injustifiée aux
intérêts légitimes des artistes interprètes ou exécutants ou des producteurs.

Page 25 sur 46
PARTIE 2 : LA PROPRIETE INDUSTRIELLE

- Principe de territorialité

- Principe de droit de priorité

- Principe d’indépendance de la protection

La propriété industrielle est une branche de la propriété intellectuelle qui concerne


principalement les créations industrielles et les signes distinctifs.

Si la convention de Paris énonce de manière spécifique les brevets d’invention, les


modèles d’utilité, les dessins et modèles industriels, les marques, les noms commerciaux, les
indications de provenance et la répression de la concurrence déloyale comme matière de
propriété industrielle, chaque législateur national a défini l’étendue de la protection accordée
par chacun de ces systèmes ainsi que les conditions et procédures liées à l’obtention de cette
protection.

Néanmoins, une certaine harmonisation est constatée en ce qui concerne les


conditions de l’octroi de la protection, en dépit des différences encore notables par rapport
aux procédures aux fins d’acquisition des droits et d’exercice desdits droits.

Aux titres de l’article 1er, paragraphe 3 de la convention de Paris, « La propriété


industrielle s’entend dans l’acception la plus large et s’applique non seulement à l’industrie et au
commerce proprement dit mais également au domaine des industries agricoles et extractives et à tout
produit fabriqué ou naturel. »

Le terme industriel devrait ainsi être perçu comme faisant référence à une production à
l’échelle industrielle des produits du service concerné par l’actif immatériel de propriété
industriel.

En matière de propriété industrielle, la protection se produit par l’enregistrement de


l’actif immatériel concerné auprès d’un organisme public et la délivrance d’un titre de
propriété approprié.

Page 26 sur 46
De cet enregistrement découle des droits exclusifs au profit du détenteur du titre de
propriété durant une période déterminée.

De manière absolue, les demandes d’enregistrement des ressortissants étrangers qui


n’ont pas de résidence permanente dans le pays doivent être déposées par l’intermédiaire
d’un représentant en propriété industrielle. Ces derniers, composés notamment d’un
mandataire et conseil interagissent avec les organismes de propriété industrielle au nom et
pour le compte de leur client dans le cadre de la procédure d’examen des demandes. Pour ce
faire, un pouvoir en bonne et due forme doit être présenté par le représentant en propriété
industrielle.

Dans la plupart des pays, les représentants en propriété industrielle doivent être agréés pour
pouvoir exercer leur fonction. L’agrément peut être d’une durée déterminée comme à
Madagascar ou délivrée une seule fois selon la législation nationale applicable.

A. La protection des créations industrielles


Les créations industrielles peuvent être distinguées en deux catégories : les créations
fonctionnelles qui concernent les inventions et les créations esthétiques qui concernent les
dessins et modèles industriels.

1. La protection des créations fonctionnelles


Au sens de la propriété industrielle, les créations fonctionnelles désignent les inventions qui
peuvent être protégées par un brevet ou par un certificat de modèle d’utilité.

a) Les brevets d’invention


Dans le cadre de la propriété industrielle, une invention est un produit ou un procédé qui
offre une nouvelle manière de faire quelque chose ou qui apporte une nouvelle solution à un
problème technique.

De cette définition est déduite la distinction entre brevet de produit qui constitue
l’expression d’une nouvelle connaissance destinée à résoudre un problème technique et
brevet de procédé qui fait référence à une nouvelle méthode utilisée pour parvenir à un
produit.

La mise en œuvre de l’invention, c.à.d. son développement industriel et son utilisation


désigne ainsi l’innovation.

Différents systèmes peuvent être envisagés pour protéger une invention. Il en est
ainsi du secret de fabrique ou du secret d’affaire qui regroupe une gamme d’informations
confidentielles liée à un produit ou procédé et qui sous-entend l’existence de moyens et de
Page 27 sur 46
mesures déployés par son détenteur afin de garder lesdites informations inaccessibles au
public.

Il en est de même de la publication défensive qui consiste à mettre les informations à la


disposition du public afin que nul ne puisse acquérir un quelconque droit exclusif
d’exploitation.

Dans le cadre de la promotion de l’innovation et des activités inventives, de


l’encouragement de la recherche développement par l’attribution d’une certaine récompense
au profit de l’inventeur, le système de brevet d’invention est le plus encouragé et le plus
recouru dans le monde.

Un brevet d’invention est un titre de propriété délivré par un pouvoir public qui confère à
son titulaire la protection de l’invention durant une période déterminée.

Les conditions de la protection, les procédures y afférentes et les droits qui découlent de cette
protection sont déterminés par chaque législation nationale. Cette dernière est néanmoins
plus ou moins harmonisée car étant basée sur les dispositions des textes internationaux de
base sur la propriété industrielle.

11.03.2021

 Les conditions de protection des inventions

Aux titres de la convention de Paris, un brevet peut être obtenu pour toute invention de
procédé ou de produit dans tous les domaines technologiques.

Néanmoins, des critères sont requis pour qu’une invention puisse être breveté et des
exclusions sont définies pour certains objets qui ne peuvent pas être couverts par le brevet.

Trois critères fondamentaux sont requis :

- La nouveauté : l’invention ne fait pas partie de l’état de la technique, c.à.d. du fonds


de connaissance existante dans le domaine technique considéré.

L’appréciation de la portée de la nouveauté est laissée à l’entière discrétion du législateur


national qui peut ainsi prévoir une nouveauté absolue, c.à.d. exiger que l’invention soit
nouvelle partout dans le monde ou une nouveauté relative qui ne tient compte que du
contexte national.

Page 28 sur 46
- L’activité inventive ou non évidence : exige que l’invention ne soit pas évidente pour
une personne ayant une connaissance moyenne du domaine technique considéré.

L’invention doit ainsi apporter suffisamment de progrès à l’état de la technique. Elle ne doit
pas découler, de manière évidente de l’état de la technique pour un homme du métier.

- L’application industrielle ou utilité : requiert que l’invention puisse être réalisée et


produite dans l’industrie du sens large du terme.

L’invention devant résoudre un problème technique déterminé, il est exigé qu’elle soit
fonctionnelle et puisse être utilisée à une certaine échelle.

A ces trois critères peuvent s’ajouter d’autres conditions qui sont stipulées dans chaque
législation nationale telle que le respect de l’ordre public et les bonnes mœurs.

Par ailleurs, l‘accord sur les ADPIC énumère des exceptions ainsi que des créations
exclues du champ de brevetabilité. Les découvertes, les objets qui existent déjà dans la
nature, les machines qui défient les lois de la nature ne peuvent donc faire l’objet de brevet.

Sont exclues de la brevetabilité :

- Les théories scientifiques et les méthodes mathématiques ;


- Les plans, règles et méthodes tels que ceux qui s’appliquent dans l’exercice du
commerce ;

- L’activité intellectuelle ou en matière de jeu ;

- Les méthodes diagnostiques ou thérapeutiques pour le traitement des personnes ou des


animaux, à l’exception des produits utilisés pour le diagnostic ;

- Les végétaux et les animaux autres que les microorganismes et les procédés
essentiellement biologiques d’obtention de végétaux ou d’animaux autres que les
procédés non biologiques et microbiologiques.

 Les procédures de demande de brevet d’invention

Page 29 sur 46
La demande de brevet est généralement faite aux moyens des formulaires accompagné
de la description claire et complète de l’invention, d’une/des revendications et des
illustrations.

La description comprend entres autres éléments :

- Le titre de l’invention ;

- Le domaine technique dont elle relève ;

- Une indication de l’état de la technique antérieure ;

- Des informations sur la meilleure manière d’exécuter l’invention ;

- La meilleure manière dont celle-ci est susceptible d’application industrielle ;

- Les revendications énoncent des fonctionnalités techniques et/ou les procédés sur
lesquels le déposant souhaite obtenir la protection.

Elles définissent ainsi l’étendue et la portée du brevet au moment de sa délivrance.

La demande est déposée auprès de l’organisme nationale ou régionale qui procède à un


examen administratif, c.à.d. la vérification des conditions de forme requise par la législation
en vigueur et à un examen de fond qui consiste à vérifier si l’invention répond aux critères et
conditions de brevetabilité.

Le paiement des taxes constitue souvent une condition majeure pour la recevabilité de la
demande.

En vertu du principe de la souveraineté de l’État et du principe de territorialité en


matière de propriété industrielle, la demande de brevet d’invention auprès de plusieurs pays
se fait de manière individuelle, c.à.d. une demande distincte pour chaque pays.

Néanmoins, une facilitation de la procédure est prévue par le traité de coopération en


matière de brevet ou Patent Coopération Treaty (PCT), traité international administré par
l’OMPI qui regroupe 153 États membres au mois de février 2021, dont Madagascar.

Le PCT prévoit un système international de brevet qui comporte 2 phases déclenchées par le
dépôt d’une demande internationale de brevet auprès d’un office récepteur ou directement
auprès du bureau international de l’OMPI par un ressortissant d’un État membre.

Page 30 sur 46
Un tel dépôt entraine automatiquement la désignation de tous les États contractants et
produit les mêmes effets qu’une demande nationale déposée auprès de chaque office
national des pays membres du traité.

- Durant la phase internationale, la demande fait l’objet d’une recherche internationale, à


l’issue de laquelle un rapport de recherche international est établi ainsi qu’une opinion
écrite préliminaire concernant la brevetabilité de l’invention.

Ces documents sont communiqués au déposant qui peut ainsi retirer ou modifier sa
demande, essentiellement, les revendications qui y sont contenues.

La demande est publiée par le bureau international si le déposant souhaite poursuivre la


procédure.

- La phase nationale se traduit par la remise par le déposant d’une traduction de la


demande internationale, si nécessaire, dans la langue officielle du pays désigné et le
versement de taxe par le biais d’un représentant en propriété industriel.

La demande sera traitée au même titre qu’une demande régulièrement déposée au niveau
national.

 Les droits découlant du brevet d’invention

Le brevet d’invention est un titre de propriété qui confère à son titulaire le droit exclusif
d’exploiter l’invention pour une période définie.

L’exclusivité d’exploitation se traduit par le droit d’interdire aux tiers la fabrication,


l’utilisation, l’importation, l’offre à la vente et la vente du produit breveté.

Pour les brevets de procédé, l’exclusivité porte sur l’utilisation du procédé,


l’accomplissement des actes précédemment énumérés et ce par rapport au produit tel qu’il
résulte directement de l’emploi du procédé.

Le titulaire du brevet peut octroyer des licences exclusives ou non exclusives ou céder
ses droits.

Néanmoins, des licences obligatoires peuvent être prononcées par l’autorité compétente du
pays qui a délivré le brevet, moyennant des redevances au profit du titulaire dudit brevet.

A titre d’exception, les actes accomplis à des fins non commerciales échappent au droit
exclusif du titulaire du brevet. Il en est de même des actes concernant le produit couvert par

Page 31 sur 46
le brevet après que ce produit ait été licitement vendu. C’est l’épuisement des droits du
titulaire du brevet. Dans de tels cas, aucune autorisation n’est requise du titulaire du brevet.

La durée minimum du brevet d’invention est de 20 ans pour les États contractants de
l’accord sur les ADPIC.

A Madagascar, la législation actuellement en vigueur prévoit une durée de 15 ans pour les
brevets avec la possibilité pour le titulaire de demander une. Prolongation pour une période
de 5 ans.

La demande de prolongation doit être accompagnée de documents prouvant l’exploitation


effective de l’invention dans le pays et d’une taxe versée auprès de l’office nationale.

b) Les modèles d’utilité


Ce sont des titres de propriété qui portent sur des inventions ayant peu de valeur
créative ou qui accusent une activité inventive moins importante.

Tout comme le brevet, les modèles d’utilité visent à protéger la fonctionnalité d’un produit
mais se concentre généralement sur les améliorations techniques de moindre portée.

Ils s’appliquent sur des inventions qui ont une complexité technique réduite et sont parfois
désignés comme des petits brevets.

La protection d’une invention par un certificat de modèle d’utilité requiert deux


critères : la nouveauté et l’application industrielle.

Même si la procédure de traitement des demandes s’apparente à celle du brevet, elle s’avère
toutefois plus courte et moins couteuse.

La durée de la protection est aussi réduite par rapport à celle du brevet du fait que
l’invention concernée porte sur une technologie à durée de vie plus courte.

Certaines législations prévoient une énumération restrictive des inventions qui


peuvent être protégées par les modèles d’utilité concernant uniquement des domaines
technologiques définis et excluant les processus ou procédés.

Page 32 sur 46
Il s’agis généralement des instruments, des appareils, des outils, des dispositifs et des objets
ou parties d’objets dans lesquelles la forme peut faire l’objet de revendication tant pour son
aspect externe que pour son fonctionnement.

Une invention étant définie comme une solution à un problème technique, la


protection par le modèle d’utilité requiert, néanmoins que l’invention apporte un avantage
ou un effet technique nouveau.

18.03.2021

2. La protection des créations esthétiques


En termes de propriété industrielle, les créations esthétiques et ornementales
désignent les dessins et modèles industriels. Portant sur l’aspect extérieur des produits, les
dessins et modèles industriels excluent de leur champ d’application tout aspect technique ou
fonctionnel.

Est considéré comme dessin industriel, tout assemblage de lignes ou de couleurs et


comme modèle industriel, toute forme plastique associée ou non à des lignes ou à des
couleurs.

A la différence des marques, les dessins et modèles industriels sont constitués par
l’apparence du produit qui ne doit pas nécessairement avoir un caractère distinctif.

Les dessins et modèles industriels concernent une diversité de produits de l’industrie, de la


mode et de l’artisanat.

Dans de nombreux pays, ils bénéficient d’une double protection, l’une par le système
du droit d’auteur et l’autre par le système de propriété industrielle.

La protection par le droit d’auteur ne nécessitant l’accomplissement d’aucune


formalité préalable, des difficultés sont rencontrées en ce qui concerne la production de
preuve en cas de litige. C’est ainsi que certaines législations ont institué l’enveloppe
SOLEAU qui est un document destiné à prouver à la fois la paternité et l’antériorité en cas de
conflit avec un tiers.

Quant à la protection des dessins et modèles industriels par la propriété industrielle,


celle-ci vise à renforcer la position concurrentielle de l’entreprise par l’obtention de droits
exclusifs d’exploitation sur le marché.

Page 33 sur 46
a) Conditions et démarches en vue de la protection d’un dessin ou modèle
industriel
Pour bénéficier d’une protection, le dessin ou modèle industriel doit revêtir deux critères
cumulatifs :

- La nouveauté qui exige qu’aucun dessin ou modèle identique n’ait été mis à la
disposition du public avant la date de dépôt de la demande d’enregistrement ;

- L’originalité qui requiert qu’il ne s’agisse ni d’une imitation ni d’une copie de dessin
ou modèle existant.

Sont toutefois exclus de la protection, les dessins et modèles qui sont contraires à l’ordre
public ou aux bonnes mœurs qui découlent obligatoirement de la fonction technique du
produit ou qui contiennent des symboles ou emblèmes officiels protégés.

La procédure d’enregistrement est déclenchée par le dépôt d’une demande


d’enregistrement auprès de l’organisme national et le paiement des taxes prescrites.

Dans la plupart des législations, le premier déposant est présumé être le créateur du dessin
ou modèle industriel concerné par la demande.

Pour les créations de salariés, la propriété des dessins et modèles qui en sont reçue est
attribué à l’employeur qui est ainsi habilité à déposer les demandes d’enregistrements y
afférentes.

Néanmoins, si la réalisation desdites créations n’a pas été faite aux moyens des matériels et
données de l’entreprise, la propriété demeure à l’employé.

Pour les créations collectives, la propriété des dessins et modèles appartient


collectivement aux personnes qui les ont créées.

L’étendue des examens effectués dans le cadre de la procédure d’enregistrement est définie
par chaque législation nationale.

Distinction peut être faite entre les offices qui procèdent à un examen de fond portant sur la
vérification de la nouveauté et l’originalité du dessin ou modèle déposé ; ceux qui procèdent

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à un examen de fond qui n’incluent pas une telle vérification et ceux qui n’effectuent qu’un
examen administratif.

L’enregistrement d’un dessin ou modèle industriel à l’étranger est facilité par le


système de La Haye concernant l’enregistrement international des dessins et modèles
industriels.

Ce système est prévu par l’arrangement de La Haye de 1925 qui comprend plusieurs actes
dont le plus récent est celui de 1999.

L’arrangement de La Haye prévoir la possibilité pour le déposant de désigner autant de pays


qu’il y a d’États membres de l’arrangement pour y demander l’enregistrement de son dessin
ou modèle grâce à une seule demande internationale et au paiement d’une seule série de
taxes.

b) Les droits conférés par l’enregistrement


L’enregistrement d’un dessin ou modèle industriel confère à son titulaire le droit
d’interdire aux tiers de copier ou d’imiter ledit dessin ou modèle dans la fabrication des
produits ou d’offrir en vente les copies non autorisées.

En général, la durée de l’enregistrement est de 5 ans à compter de la date


d’enregistrement. Cette durée est renouvelable plusieurs fois.

L’accord sur les ADPIC prévoit une durée minimale de 10 ans mais la durée maximale de
protection atteint 25 ans dans certains pays.

A Madagascar, l’enregistrement s’étend sur 5 ans et 2 renouvèlements successifs sont permis.


Ce qui ramène la durée maximale de protection à 15 ans.

A l’expiration de la protection, le dessin ou le modèle tombe dans le domaine public,


c.à.d. qu’aucune autorisation n’est plus requise pour la production et la vente de copies pu
d’imitation dudit dessin ou modèle.

La durée de protection relativement courte attribuée aux dessins et modèles industriels peut
s’expliquer par le fait que ceux-ci concernent largement les activités des industries
saisonnières tels que les industries de la mode qui renouvellent fréquemment les aspects
esthétiques et ornementaux de leurs produits.

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Tout au long de la protection, le titulaire du dessin ou modèle peut consentir son
exploitation par des tiers aux moyens d’une concession de licence, voire céder totalement ou
partiellement ses droits issus de l’enregistrement.

B. La protection des signes distinctifs


Les signes distinctifs regroupent les éléments qui peuvent identifier une entreprise, ses
produits et/ou ses services.

Élément essentiel du fonds de commerce, ces signes constituent des actifs immatériels
importants pour créer et pérenniser l’image de l’entreprise auprès de la clientèle. L’entreprise
se fait ainsi connaitre par son nom commercial et valorise ses produits et/ou services,
notamment aux moyens des marques et le cas échéant par des indications géographiques.

1. Les marques
Une marque est un signe qui sert à distinguer les produits ou services d’une entreprise
de ceux d’autres entreprises. Elle permet ainsi aux entreprises de différencier leurs produits.
C’est outil indispensable pour créer une image et se forger une réputation au sein des
consommateurs.

La marque peut être un mot, une lettre, un chiffre, un dessin, une image, une couleur,
une forme, un slogan, la combinaison de tous ces éléments, voire tout signe qui soit apte à
distinguer un produit ou un service de ce du même genre.

De ce qui précède, un dessin ou un modèle industriel peut aussi être protégé par le système
des marques. Le cumule de protection est de même permis.

Différents types de marques peuvent exister, notamment les marques verbales qui
sont constituées exclusivement d’éléments verbaux, des marques figuratives, constituées
uniquement d’éléments bidimensionnel ou tridimensionnel et les marques complexes qui
sont formées par la combinaison de ces deux types de marque.

a) Les différentes catégories de marque


Une marque peut concerner un produit ou un service. Elle peut être individuelle, c.à.d.
appartenir à une seule personne physique ou morale ou collective lorsqu’elle est destinée à
être exploitée par les membres d’un groupe ou d’une association qui se conforme aux
dispositions de règlement d’usage de la marque.

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Lorsque les produits ou services désignés par une marque répondent à une norme
certifiée par une autorité quelconque par rapport à leur origine, leur mode de fabrication,
leur qualité ou leur caractéristique spécifique, la marque est dite « de certification » et ne
pourra être utilisée qu’en conformité avec la norme ou le standard y afférant.

12/05/2022

Lorsqu’un produit est commercialisé par une entreprise qui n’en n’est pas le
fabricant, ce dernier peut apposer sa propre marque sur ce produit à sa sortie d’usine. Il
s’agit de la marque de fabrique qui peut figurer sur le produit en cohabitation avec la
marque du produit apposée par l’entreprise qui le commercialise.

Dans la même optique, un établissement commercial peut apposer sa marque de commerce


sur les produits mis en vente par son établissement comme il en est le cas de Leader Price à
Madagascar.

Les marques qui sont connues par une large fraction du public comme portant sur un
produit ou service défini et appartenant à une personne physique ou morale déterminée sont
considérées comme des marques notoires. De telles marques bénéficient d’une protection
renforcée en vertu de la convention de Paris pour la protection de la propriété industrielle
(Article 6-12)

b) Les conditions de protection des marques


Si la législation de certains pays comme Madagascar prévoit la protection des signes
visibles en tant que marque, l’accord sur les ADPIC a élargi une telle protection à tout signe
qui soit apte à distinguer les produits et/ou services d’une entreprise de ceux d’autres.

Distinction a été faite entre marque traditionnelle et non traditionnelle. La première étant
limitée aux seuls signes visibles tandis que la seconde, à tout signe qui soit perceptible par les
sens.

La protection en tant que marque est ainsi étendue aux marques olfactives, sonores, animées,
multimédias et d’autres types qui pourraient résulter de l’évolution de la technologie.

De la notion de signe distinctif est déduite l’exclusion de certains signes du champ de


protection en tant que marque. Il en est ainsi des termes génériques qui désigne le produit ou
service concerné dans le langage courant, des termes descriptifs qui indiquent un/plusieurs
caractéristiques du produit ou service concerné et des signes qui reprennent ou imitent les
drapeaux, armoiries et autres emblèmes, signes et poinçons officiels de contrôle et de
garantie adoptés par un État.
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Sont aussi exclus de la protection en tant que marque, les signes qui sont contraires à
l’ordre public ou aux bonnes mœurs ainsi que les marques déceptives ou trompeuses qui
sont de nature à induire le consommateur en erreur sur la nature, la qualité, la provenance
ou autre caractéristique du produit concerné.

Toutes ces exclusions constituent des motifs absolus d’enregistrement d’une marque.

Par ailleurs, l’existence d’un droit antérieur constitue un motif relatif de refus
d’enregistrement d’une marque.

Il y a droit antérieur lorsqu’une marque est déposée pour un produit ou service déterminé et
qu’une autre marque semblable est déjà déposé ou enregistré au profit d’un tiers pour des
produits et services identiques ou similaires au point de prêter à confusion pour les
consommateurs.

c) La procédure d’enregistrement des marques


La protection d’une marque s’acquiert par son enregistrement auprès de l’organisme
public compétent dans la plupart des pays. L’enregistrement est, dans ce cas octroyé à celui
qui dépose en premier une demande d’enregistrement.

Même dans le cas où la protection de la marque est attribuée au premier qui en a fait
usage, un système d’enregistrement est souvent disponible comme il en est le cas aux États-
Unis d’Amérique. L’usage constituera dans ce cas un droit antérieur pouvant servir de motif
d’annulation de l’enregistrement.

Afin de pouvoir éviter un refus motivé par l’existence d’un droit antérieur, une recherche
d’antériorité est permise dans la plupart des systèmes de marque. Cette procédure est
effectuée préalablement au dépôt d’une demande d’enregistrement et permet de savoir si
une marque identique ou semblable a déjà été déposée ou enregistrée pour des produits ou
services identiques ou similaires.

La demande d’enregistrement fait l’objet d’un examen administratif qui consiste à


vérifier les documents requis et, le cas échéant, d’un examen de fond pour savoir si la
marque répond aux conditions de distinctivité.

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Toute marque enregistrée fait l’objet d’une publication dans un journal officiel voué à
cet effet.

A Madagascar, il s’agit de la Gazette Officielle de Propriété Industrielle (GOPI) qui est


publiée de façon périodique par l’office malgache de la propriété industrielle.

Dans certains systèmes, une opposition à l’enregistrement d’une marque peut être
déposée auprès de l’organisme de propriété industrielle par toute personne justifiant d’un
intérêt légitime. Ce système d’opposition est généralement applicable lorsque l’organisme ne
procède qu’à un examen administratif assorti ou non à un examen de fond qui ne porte pas
sur la distinctivité de la marque. Il peut être interjeté appel à la décision de l’organisme
auprès de la Cour d’Appel.

A Madagascar, toute contestation relative au dépôt ou à l’enregistrement d’une


marque ou à une décision de l’OMAPI relève de la compétence du Tribunal civil
d’Antananarivo.

L’obtention de la protection d’une marque à l’étranger peut être facilitée par le


système de Madrid concernant l’enregistrement international des marques. Ce système est
composé de deux traités internationaux, à savoir l’arrangement de Madrid concernant
l’enregistrement international des marques et le protocole relatif à cet arrangement qui est en
vigueur à Madagascar depuis 2008.

Ce système prévoit la possibilité d’une demande internationale d’enregistrement de


marque sur la base d’un dépôt pu d’un enregistrement effectué auprès de l’un des États
membres.

La demande internationale mentionnera les pays désignés par le déposant qui procèderont à
l’examen de fond de la demande et statueront sur l’octroi ou non de la protection de la
marque sur leur territoire.

La décision de chaque pays désigné est communiquée à l’OMPI qui en notifie le déposant.
Les voies de recours contre une telle décision sont les mêmes que si la demande avait été
effectuée directement auprès de l’office désigné.

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d) Les droits découlant de l’enregistrement d’une marque
L’enregistrement d’une marque confère à son titulaire le droit d’interdire au tiers l’usage
commerciale de la marque ou d’un signe ou d’un nom commercial semblable pour des
produits ou services identiques ou similaires à ceux pour lesquels la marque est enregistrée
au point d’induire le public en erreur.

Cet enregistrement est d’une durée de 10 ans et peut faire l’objet de renouvèlement successif.

À tout moment, la marque peut faire l’objet d’une cession ou d’une concession de
licence consentie par le titulaire de l’enregistrement. De tels actes doivent faire l’objet d’une
inscription au registre des marques tenu par l’organisme national pour être opposable aux
tiers. A titre d’exception, l’usage de bonne foi, l’usage de la marque en relation avec les
produits qui ont été licitement vendus sous la marque dans le pays, à conditions que ces
produits n’aient subis aucun changement et la publication d’études scientifiques ou de tests
comparatifs à l’usage des consommateurs échappent au monopole d’exploitation détenu par
le titulaire de l’enregistrement.

Par ailleurs, toute personne justifiant d’un intérêt légitime peut demander
l’annulation de l’enregistrement d’une marque auprès de l’autorité compétente ;
généralement le tribunal civil ou administratif. La radiation d’un tel enregistrement pour
défaut d’exploitation peut aussi être demandée.

Dans tous les cas, il doit être donné au titulaire de l’enregistrement l’occasion de se défendre.

L’exercice des droits conférés par l’enregistrement d’une marque relève de l’entière
discrétion du titulaire de la marque. Toute action en poursuite des atteintes est déclenchée à
son initiative.

Néanmoins, le bénéficiaire d’une concession de licence inscrit au registre national des


marques peut agir à la place du titulaire de la marque mais à son propre compte, en cas de
préjudice engendrée par une atteinte au droit exclusif d’exploitation de la marque.

A noter que l’appréciation de l’existence ou non de contrefaçon de marque ou de


toute autre atteinte relève de la compétence exclusive du juge.

2. Les indications géographiques


a) La notion d’indication géographique
L’indication géographique désigne le signe utilisé sur les produits qui ont une origine
géographique précise et qui possède des qualités ou une notoriété due à ce lieu d’origine.

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Distinction doit être faite entre indication de provenance qui désigne une expression
indiquant la provenance d’un produit sans évoquer un lien spécifique quelconque avec son
origine géographique et appellation d’origine qui est une indication utilisée sur des produits
qui représente une qualité particulière due exclusivement ou essentiellement au milieu
géographique dans lequel ils sont obtenus.

Les indications géographiques peuvent ainsi être attribuées à des produits agricoles,
dont les qualités découlent de leur lieu de production et qui sont influencées par des facteurs
géographiques locaux bien déterminés tels que le climat et le sol et à des produits non
agricoles dont les qualités particulières sont dues à des facteurs humains présents dans le
lieu d’origine, notamment les savoirs traditionnels et les techniques de fabrication.

Par rapport aux marques de produit, les indications géographiques se singularisent


par la possibilité d’être utilisée par tous les producteurs dont les produits possèdent les
qualités caractéristiques prévues dans le cahier des charges et qui ont pour origine le lieu
délimité dans ce document.

09.06.2021

b) La protection des indications géographiques


L’accord sur les ADPIC définit les indications géographiques comme étant des « signes
qui servent à identifier un produit comme étant originaire du territoire d’un membre ou
d’une région ou localité de ce territoire dans les cas où une qualité, une réputation ou autre
caractéristique déterminée du produit peut être attribuée essentiellement à cette origine
géographique. »

Sans prévoir aucune exigence quant au système de protection qui doit être adopté pour
la protection des indications géographiques, l’accord exige simplement la mise à disposition
de moyens juridiques qui permettent d’empêcher :

- L’utilisation dans la désignation ou la présentation des produits de tout moyens qui


indiquent ou suggèrent que le produit en question est originaire d’une région
géographique autre que le véritable lieu d’origine, d’une manière qui induit le public
en erreur quant à l’origine géographique du produit ;

- Toute utilisation qui constitue un acte de concurrence déloyale au sens de l’article 10


bis de la convention de Paris.
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C’est ainsi que les indications géographiques peuvent être protégées de diverses manières
essentiellement par la législation relative à la concurrence déloyale, la législation relative à la
protection des consommateurs, la législation sur la protection des marques collectives ou des
marques de certification.

Le meilleur moyen de protection demeure, néanmoins l’adoption d’une législation ou de


dispositions légales propres aux indications géographiques.

Force est de constater que la protection des indications géographiques découle soit de
leur enregistrement soit par voie de décret. L’existence d’un système de protection propre
aux indications géographiques au niveau national a pour avantage la possibilité d’une
protection desdites indications à une échelle internationale aux moyens de l’arrangement de
Lisbonne concernant la protection des appellations d’origine et leur enregistrement
international si l’État dans lequel se situe le lieu d’origine des produits qui portent lesdites
indications est partie à cet arrangement.

À tout moment, l’enregistrement d’une indication géographique peut faire l’objet de


modification portant sur le cahier des charges dans ses dispositions relatives à l’ère
géographique ou aux caractéristiques des produits concernés ou d’une radiation prononcée
par le tribunal compétent.

L’utilisation illicite d’une indication géographique expose son auteur à des sanctions
civiles tel que le versement de dommages-intérêts et/ou pénales comme le paiement d’une
amende, en fonction des dispositions légales y afférentes.

Madagascar est actuellement en cours d’adopter une législation sur la propriété industrielle,
incluant la protection des indications géographiques ainsi que la ratification de
l’arrangement de Lisbonne.

3. La protection des noms commerciaux


 l’enregistrement peut se faire après la survenance d’un litige. La convention de prévoit
par de formalité de protection internationale. Il faut faire l’enregistrement État par État.

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Au sens de la propriété industrielle, le nom commercial désigne « la dénomination par
laquelle est connue une entreprise ou un établissement commercial, industriel, artisanal,
agricole, etc. »

Il englobe les noms patronymiques, les noms de fantaisie, les dénominations sociales et
l’enseigne.

Conformément aux dispositions de l’article 8 de la convention de Paris, la protection


des noms commerciaux ne doit pas obligatoirement découler de son dépôt ou enregistrement
auprès d’un organisme de propriété industriel.

L’inscription au RCS demeure ainsi obligatoire pour l’acquisition de la personnalité morale


de l’entreprise.

Dans certains pays comme le Maroc, le RCS est tenu par l’organisme national de propriété
industrielle afin d’éviter toute lourdeur administrative dans les formalités liées au nom
commercial.

De ce qui précède, l’usage antérieur d’un nom commercial prévaut sur son enregistrement
auprès de l’organisme national de propriété industrielle.

L’enregistrement sert à renforcer la protection du nom commercial, se traduisant par


l’acquisition de droits exclusifs d’exploitation. Il s’agit du droit d’interdire aux tiers d’utiliser
un nom commercial identique ou semblable pour la même activité que celle du nom
commercial enregistré et qui est susceptible d’induire en erreur.

A Madagascar, la durée de l’enregistrement d’un nom commercial est de 10 ans à


compter de la date de dépôt de la demande, renouvelable indéfiniment par période de 10
ans. Un tel enregistrement peut néanmoins faire l’objet d’une annulation prononcée par la
juridiction compétente.

La protection du nom commercial peut aussi découler de son enregistrement en tant


que marque de service. Cette option s’avère plus favorable et assure une sécurité juridique
renforcée.

4. La protection contre la concurrence déloyale


L’article 10 bis de la convention de Paris définit la concurrence déloyale comme étant
« tout acte de concurrence contraire aux usages honnêtes en matière industrielle et commerciale. »

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De manière générale, comme il peut en être déduit de la convention de Paris, les fautes
constitutives de concurrence déloyale peuvent être regroupées en trois catégories.

a) La création d’un risque de confusion avec l’entreprise concurrente.


Cette catégorie regroupe les trois agissements fautifs suivants :

- L’utilisation de signes distinctifs d’un concurrent telle qu’une marque enregistrée ou


d’autres signes non enregistrés ;

- L’imitation des produits et des créations d’un concurrent tels que les emballages et des
conditionnements desdits produits ;

- Les agissements parasitaires qui consistent à se placer dans le sillage d’un concurrent afin
de bénéficier de ses efforts et de ses investissements pour conquérir une part du marché.

b) La désorganisation de l’entreprise concurrente.


Cinq agissements fautifs tombent sous le coup de cette catégorie, à savoir :

- Le dénigrement de l’entreprise et/ou de ses produits ;

- Le détournement de clientèle, notamment par l’utilisation de publicité interdite, La


pression du la clientèle du concurrent, l’utilisation d’un banc de commande similaire à
celui du concurrent ;

- Le débauchage du personnel d’un concurrent, la violation de secret ou de savoir-faire ;

- Le non-respect des réseaux de distribution sélective

c) Les pratiques commerciales désorganisant le marché.


Il s’agit de l’utilisation de techniques commerciales déloyales, notamment la publicité
mensongère, la pratique de prix anormalement bas, le non-respect des prohibitions légales,
les ventes promotionnelles illicites, etc.

Entrent aussi dans cette catégorie les ententes illicites et les abus de position dominante
dont les plus courantes sont les ententes sur les conditions de vente sur un marché donné et
le monopole détenu par une entreprise à la suite de regroupement.

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 Le recours judiciaire n’est pas obligatoire. Le règlement amiable des litiges est de
plus en plus reconnu. Ce ne sont pas des ententes illicites.

Test : Cas pratique avec des petites questions

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