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Préparé par :
Le Dr Zégouarène Samia épouse Bach-toubdji
Maitre de conférences « A »
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ici la thèse de l’autonomie de la propriété intellectuelle qui est un droit spécial des
biens (3) elle revêt un caractère concret et plaisant ,en outre, en prise directe avec le
monde des arts , des sciences, de l’informatique et de la communication sous
toutes ses formes et notamment en ligne, elle apparait comme la plus « branchée »
et la plus « connectée » des matières de droit.
L’activité doctrinale est en expansion depuis ces dernières décennies les manuels et
traités, les thèses, les chroniques, les revues spécialisées se sont multipliés et même
les étudiants eux même semblent s’intéresser de plus en plus à ce domaine
juridique.
On peut définir la propriété intellectuelle comme étant une branche du droit qui
regroupe l’ensemble des règles applicables aux créations "intellectuelles" ou
immatérielles qui sont des biens incorporels elle se décompose en droit Algérien en
deux matières régies respectivement par chacune des grandes parties de la propriété
intellectuelle, la propriété littéraire et artistique D’une part, et la propriété
industrielle d’autre part qui couvre principalement le droit des marques, le droit des
brevets et le droit des dessins et modèles industriels.
La propriété littéraire et artistique se subdivise à son tour en droit d’auteur et droits
voisins, elle constitue l’objet de notre étude qui commencera par un chapitre
introductif comportant les notions préliminaires que l’on peut appeler
prolégomènes du grec prolégomena (pluriel de neutre) qui signifie littéralement
"choses dites avant "c’est-à-dire ensemble des notions préliminaires .
Notre étude va s’étendre en quatre parties : titre1, le droit d’auteur, titre 2, les droits
protégés, titre3, les droits voisins du droit d’auteur, et en fin titre 4 : les procédures
et sanctions pour atteinte aux droits d’auteur et aux droits voisins.
L'évolution de la propriété intellectuelle en Algérie (littéraire et
artistique)
تطور الملكية الفكرية األدبية والفنية في الجزائر
Pendant la période du colonialisme français en Algérie, la France appliquait en
Algérie les textes de la législation française qui régissaient la propriété
intellectuelle, en l'occurrence la loi du 11 mars 1957. Après l'indépendance de
l'Algérie à partir du 05 juillet 1962 (4), le gouvernement Algérien avait légiféré une
ordonnance en décembre 1962 ayant pour objet de continuer l'application des textes
français en Algérie, à l'exception de ceux qui étaient contraire à la souveraineté
nationale ou à la religion (l’islam).
Le premier texte législatif en Algérie a vu le jour depuis l’ordonnance n 73-14 du
03 avril 1973 concernant les droits d'auteur et sans les droits voisins.
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- En 1997 , il y'a eu l'ordonnance n 97 -10 du 06 mars 1997 qui a annulé
l'ordonnance 73- 14 et qui a étendu la protection des droits d'auteur aux droits
voisins , cette ordonnance a été également annulée par l'ordonnance n 2003 - 05 du
19 juillet 2003 ,qui protège les droits d'auteur et les droits voisins et en plus elle a
mis en place des dispositions pour la protection des œuvres en relation avec les
nouvelles technologies (internet et les bases de données) .
Le code de la propriété intellectuelle en Algérie est un code complet , il est inspiré
des traités internationaux sur les droits d'auteur et les droits voisins, en l'occurrence
le traité de Marrakech dans sa partie commercial, dit traité trèps ,et la convention de
Rome concernant les droits d'auteur conclues en 1961, et aussi la convention
international des droits d'auteur signée en 1952 et révisée à Paris en 1971, et enfin
la convention de Berne portant protection des œuvres littéraires et artistiques signée
le 09/09/1886 et modifiée le 04 /05/1896, le 13/11/1908 ,le 20/03/1914 ,le
02/06/1962, le 26/08/1926 le 14/07/1967 , le 04/07/1971 et le 28/09/1979.
L'Algérie a adhéré à ces conventions (5) en vertu de l’ordonnance 73/26 du
05/06/1973 pour la convention internationale des droits d'auteur et en vertu de
l'ordonnance n 79\341 du 13 /09/1997 pour la convention de Berne.
Il est à noter que le législateur Algérien a promulgué la loi n 98/06 du 15/06/1998
portant protection du patrimoine culturelle en plus de l'ordonnance n 2003-05 du 19
juillet 2003 portant code de la propriété intellectuelle.
L'objet du droit d'auteur est l'œuvre de l'esprit , c'est une des catégories juridiques
les plus difficiles à définir, pourtant chaque fois que la qualité d'œuvre est contestée
le Juge doit se livrer à une opération de qualification par exemple dans un procès de
contrefaçon le défendeur dit que l'objet reproduit n'est pas une œuvre ,selon les cas
il fera entrer l'objet litigieux dans la catégorie d'œuvre de l'esprit originale ou au
contraire lui refusera la protection du droit d'auteur en le déclassant comme œuvre
de l'esprit banale voir en lui déniant toute qualité d'œuvres quelles sont donc les
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œuvres qui donnent prise au droit d'auteur, Pour le savoir il faut examiner d'abord
la notion d'œuvre de l'esprit (section 1), puis la typologie des œuvres
protégeables(section 2).
Section 1 : La notion d'œuvre de l'esprit
فكرة المصنف الفكري
Dans le silence de la loi ce sont les juges et la doctrine qui ont dégagé peu à
peu une définition, en posant des conditions à la protection par le droit d'auteur les
textes sont d'un esprit plutôt généreux en tendant à faire entrer dans la catégorie
juridique le plus grand nombre possible de créations intellectuelles. La sous-
section 1 sera consacrée aux conditions positives, la sous- section 2 aux éléments
indifférents.
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comporterait l'ensemble des idées que chacun peut avoir, la forme serait la façon de
les exprimer.
C'est pourquoi l'on dit que les idées sont de libres parcours elles ne sont pas des
œuvres elles même, seule leur réalisation concrète les fait accéder à ce statut par
exemple l'idées d'emballer un monument historique comme, le pont neuf à Paris par
Christo n'était pas en soi une œuvre, en revanche il a été jugé que la réalisation de
cette idée était une œuvre de l’esprit, c'est ainsi que Christo a pu toucher des
droits sur la vente des photos et cartes postales du pont neuf emballé, mais il n'a pas
pu interdire que les autres emballent par ex, les arbres d'un jardin public.
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La destination d’une œuvre est l’usage auquel elle est affectée peu importe que son
auteur ait voulu faire de l’art ou ait poursuivi des fins utilitaires ,en particulier les
œuvres appartenant au domaine de l’art appliqué (les dessins et modèles industriels)
sont protégeables par le droit d’auteur ainsi appartiendront à la catégorie des
œuvres protégées par le droit d’auteur, aussi bien un indicatif de radio qu’une
musique de concert, les pictogrammes utilisés pour les jeux olympiques, un modèle
de flacon de parfum qu’une statue.
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Section 2 : Typologie des œuvres protégeables
المحمية أنواع المصنفات
Pour la classification des œuvres protégeables on peut distinguer entre les œuvres
littéraires, les œuvres artistiques, les œuvres nationales tombées dans le domaine
public et les œuvres de l’état et aussi les logiciels et bases de données.
Sous-section 1 : Les œuvres littéraires المصنفات األ دبية
Les œuvres littéraires originaires prennent le plus souvent la forme écrite, mais
elles peuvent aussi s’exprimer oralement (articles 4-5 du code de la p.
intellectuelle).
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- les œuvres des arts plastiques et arts appliqués tels que la peinture, le dessin, la
sculpture, la gravure, la lithographie et la tapisserie (article 4).
- les graphiques, cartes et dessins relatifs à la topographie, à la géographie ou, aux
sciences (article 4-g)
- les œuvres photographiques et les œuvres exprimées par un procédé analogue à la
photographie (article 4-h)
- les créations de la fourrure, la lingerie, la broderie, la chaussure.
la maroquinerie, la fabrique de tissus de haute nouveauté ou spéciaux à la haute
couture et la production des paruriers et des bottiers, et aussi les fabriques de tissus
d’ameublement.(9)
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En vertu de l’article (4-c) du CPI les œuvres musicales sont protégées par la loi
avec ou sons paroles.
Les éléments originaux des œuvres musicales sont la mélodie, l’harmonie, et le
rythme, cependant toute musique n’est pas nécessairement constituée de tous ces
paramètres ou il existe des œuvres pour percussions seules et qui ne comportent pas
de mélodie, sans parler de la musique concrète ou encore de la musique
électronique ou électro-acoustique. Les mélodies sans accompagnement
(Monodies) sont aussi des œuvres musicales.
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Sous-section 7 : Les cas particuliers (bases de données et logiciels)
الحاالت الخاصة بقواعد البيانات وبرامج اإلعالم اآللي
Les bases de données et logiciels sont des œuvres protégées par le code de la
propriété intellectuelle ils ont été introduits en vertus de l’ordonnance n° 2008 –
05 du 17 juillet 2003.
1/ Les bases de données قواعد البيانات
Les producteurs de bases de données (bénéficient ) d’une protection sui generis (
droit sui generis ) c'est-à-dire spécifique ou particulière les bases ( de données ) ou
banque de données sont protégeables par le droit d’auteur si elle constituent des
œuvres de l’esprit article (5 du CPI) .
Il s’agit alors d’œuvres d’information, selon l’expression employée par
l’important arrêt microfor de 198717 .
Cependant, ce qui est protégeable n’est, en somme que l’architecture de base (le
choix ou la disposition des matières) c’est-à-dire les données, qu’elles soient
originales ou non. C’est un pas vers l’industrialisation de la propriété littéraire, car
ce qui est protégé, c’est le travail accompli (récompensé par un monopole
d’exploitation sur son résultat) non par une création18.
La doctrine est partagée quant à la nature de ce droit.
certains auteurs y voient un nouveau droit voisin19 , bien que les nouvelles
dispositions ne figurent pas au titre 3 du CPI , d’autres préfèrent s’en tenir à la
terminologie retenue par la directive européenne du 11 mars 1996 qui a introduit
les bases de données dans le code de la propriété intellectuelle, droit sui generis(20)
c’est-à-dire droit particulier, il est certain que ce droit s’il ressemble au droit
d’auteur , est tout de même fortement inspiré par la concurrence déloyale , ce qui
se distingue des autres droits voisins (producteurs, entreprises de communication
audiovisuelle) , c’est pourquoi on est tenté de proposer l’expression hybride et
quelque peu audacieuse , de « droits voisins sui generis » .
Cependant les bases de données n’existant que sur support papier et ne donnent
prise au droit sui generis qu’a condition qu’elles soient le résultat d’un
investissement financier , matériel ou humain qui se manifeste dans la constitution
, la vérification , ou la présentation du contenu de la base.
Quant à l’objet protégé, c’est le contenue lui-même qui est protégé, c’est-à-dire les
informations ou autres formes d’appropriation de l’information, l’objet protégé par
les droits sui generis est comparable aux programmes des entreprises de
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communication audiovisuelle.
Exemple de bases de données, l’annuaire d’Algérie télécom, oued–knis qui est un
site internet sur lequel sont rassemblées et mises à jour continûment des annonces
d’emploi, de vente d’objets de meubles et de véhicules.
2 / Les logiciels ou programmes informatiques
برامج اإلعالم اآللي
Les logiciels constituent des œuvres protégées par le droit de la propriété littéraire
et artistique, le code de la propriété intellectuelle conçoit les logiciels ou
programmes informatiques comme des œuvres de l’esprit à l’article 4 du CPI et les
protègent, donc par un droit d’auteur à condition qu’ils constituent une création
originale.
On peut définir le logiciel comme étant un ensemble d’instructions adressées à une
machine de traitement de l’information (ordinateur), en vue de lui faire réaliser
une opération donnée.
On l’oppose au matériel informatique que sont les ordinateurs, les tablettes
multimédias ou les Smartphones. En Anglais, le software désigne le logiciel le
hardware, la machine qui le lit, conçu afin de remplir une fonction donnée, il se
présente sous la forme d’un organigramme composé d’une suite d’algorithmes,
sortes de formules mathématiques permettant de réaliser la fonction,
l’organigramme du programme est exprimé en langage informatique accessible à
l’humain (l’informaticien programmeur, que l’on appelle code source ,ce dernier
est ensuite transcrit en langue binaire lisible par l’ordinateur (suite de 0 et de 1)
appelé code objet. La traduction du code source en code objet est opérée par des
outils appelé compilateurs21.
On distingue les logiciels de base, permettant le fonctionnement de l’ordinateur et
les logiciels d’application, constituant des instructions pour les applications
particulières, par exemple un traitement de texte, un tableur, un logiciel de
comptabilité, les derniers se subdivisent encore en progiciels qui sont des
programmes standards et logiciels spécifiques conçus pour un utilisateur
déterminé et qui sont des logiciels dérivés personnalisés.
- Après avoir abordé les différents types d’œuvres originales littéraires, artistiques,
théâtrales, musicales, audiovisuels, œuvres du patrimoine national traditionnel,
bases de données et logiciels énoncées à l’article 4 du CPI, l’article 5 du CPI
énonce des œuvres dérivées qui sont protégés par la loi comme suit :
- les traductions, les adaptations, les arrangements de musique, les révisions
rédactionnelles et autres transformations originales d’œuvres littéraires et ou
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artistiques.
- les recueils et anthologies d’œuvres, les recueils d’œuvres du patrimoine culturel
traditionnel et les bases de données qu’elles soient reproduites sur support
exploitable par machine ou sous toute autre forme, qui par le choix ou la
disposition des matières, constituent des créations originales la protection est
conférée à l’auteur des œuvres dérivées sans préjudice des droits d’auteurs des
œuvres originales.
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d’auteur et des droits voisins jusqu’à l’identification du titulaire des droits (25) .
Section 2 : L’œuvre crée par plusieurs personnes
المصنف المتعدد األطراف
Il ya une véritable exception au principe selon lequel le droit d’auteur appartient à
l’auteur lui-même, lui permettant à investir ce droit, il en est aussi dans le cas des
œuvres de collaboration, de l’œuvre collective, et enfin de l’œuvre composite.
Sous-section 1 : L’œuvre de collaboration المصنف المشترك
On appelle œuvre de collaboration, l’œuvre crée ou réalisée par la collaboration
de plusieurs auteurs, cette œuvre ne peut être divulguée que dans les conditions
convenues par les titulaires de droit 26(.
Ces droits appartiennent à tous ses co-auteurs, ils les exercent dans le respect des
conditions arrêtées en commun, à défaut, il est fait application des règles
afférentes à l’indivision 27(Aucun co-auteur ne peut s’opposer sans raison justifiée
à l’exploitation de l’œuvre dans la forme convenue.
L’exploitation séparée par un auteur de son apport constitutif de l’œuvre de
collaboration divulguée est permise si elle ne porte pas préjudice à l’exploitation
normale de l’œuvre dans son ensemble, et sans réserve de citer la source.
On va citer des exemples des œuvres de collaboration comme des chansons
(paroles et musique), des bandes dessinées (dessins et textes) des opéras (livres et
musique), des livres illustrées.
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Donc la loi assimile aux co-auteurs de l’œuvre audiovisuelle les auteurs des
œuvres originaires adaptées à l’écran , la preuve se trouve donc grandement
facilitée pour les catégories d’auteurs visées au texte puisqu’ils leur suffira de
prouver , par exemple au moyen d’un contrat d’auteur ou de commande ,qu’ils ont
l’une des qualités énumérées au texte, pour qu’ils soient présumés co-auteurs ,
quant aux autres, rien n’est perdu ,ils pourront toujours établir leur qualité, c’est
dire qu’il leur sera permis de prouver qu’ils ont concouru à la création de telle
œuvre audiovisuelle .
Il pourra en être ainsi du producteur, du monteur, du cadreur, ou du cameraman,
du chef opérateur du son, du chef accessoiriste, du maquilleur, du coiffeur voir des
acteurs 28 et même des doubleurs.
B / cas particulier des œuvres radiophoniques
المصنفات اإلذاعية
L’œuvre radiophonique est celle crée par l’auteur d’une œuvre littéraire ou
musicale à des fins de radiodiffusion sonore(29) .
Les auteurs de l’œuvre radiophonique sont des personnes physiques qui
concourent directement à sa création intellectuelle. Donc l’œuvre radiophonique
est aussi une œuvre de collaboration même si la loi ne le précise pas du point de
vue de la qualité d’auteur, son régime est proche de celui des œuvres
audiovisuelles.
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dans le cadre d’un contrat ou d’une relation de travail32 l’employeur est , sauf
stipulation contraire investi de la titularité des droits d’auteur par l’exploitation de
l’œuvre dans le cadre de la finalité pour laquelle l’œuvre a été réalisée, lorsque
l’œuvre est créé dans le cadre d’un contrat(33) d’entreprise ,la personne ayant
commandé l’œuvre est sauf stipulation contraire investie de la titularité des droits
d’auteurs dans le cadre de la finalité pour laquelle l’œuvre a été réalisé .
Sous-section3 :L’œuvre composite المصنننننف المر ننننSelon l’article
14 du CPI , l’œuvre composite est l’œuvre qui intègre par insertion, juxtaposition
ou transformation intellectuelle, une œuvre ou des fragments d’œuvres originales,
sans la participation de l’auteur de l’œuvre originale, les droits sur l’œuvre
composite appartiennent à la personne qui crée l’œuvre sous réserve des droits de
l’auteur de l’œuvre originale .
En pratique, les œuvres composites sont assez rares (34) car elles impliquent qu’une
œuvre existante soit incorporée telle quelle, au sein d’une œuvre nouvelle . Cette
incorporation ne peut se faire que sous réserve de l’autorisation de l’auteur de
l’œuvre existante, si celle-ci n’est pas encore tombée dans le domaine public, et en
tout état de cause, sous réserve du respect de son droit moral. Ce qui distingue les
œuvres composites des œuvres de collaboration, c’est que leur auteur n’a pas
travaillé avec l’auteur de l’œuvre originale, ce qui les distingue des œuvres
collectives, c’est qu’il en a pris seul l’initiative de créer l’œuvre composite de
façon indépendante.
D’une façon générale, l’œuvre composite différent des œuvres de collaboration et
des œuvres collectives en ce qu’elles ont en réalité un seul auteur35.
En effet , le droit n’envisage que le résultat final après incorporation de l’œuvre
originaire dans l’œuvre composite , par exemple ,la mélodie écrite sur poème
préexistant est considérée comme l’œuvre du seul compositeur et non pas comme
l’œuvre du poète et du compositeur . Au contraire, une chanson écrite ensemble
par le parolier et le compositeur au cours d’une même séance de travail, a bien
deux auteurs par ce que chacun des créateurs a travaillé le concert avec l’autre ,
c’est donc bien une œuvre de collaboration .
Autres exemples, les adaptations d’œuvres littéraires ou lyriques (poétique, et
musicales) au cinéma ou à la télévision faites sans le concours des auteurs
originaires, l’achèvement d’une œuvre d’un auteur décédé.
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Titre 2 : Les droits protégés sur l’œuvre littéraire et artistique
الحقوق المحمية للمصنفات األدبية والفنية
Selon l’article 21 du CPI , les droits protégés sur l’œuvre littéraire et artistique
se composent en deux droits, d’une part les droits nouveaux qui sont des droits
inaliénables et imprescriptibles , et ne peuvent pas faire l’objet de renonciation ,et
les droit patrimoniaux qui sont exercées par l’auteur , son représentant ou tout
autre titulaire de droit , d’une autre part. Donc le droit d’auteur a une double
nature composite, dualiste, d’un côté le droit moral, droit de la personnalité, de
l’autre le droit patrimonial, propriété incorporelle. Dans le code de la propriété
intellectuelle Algérien , tout comme le droit français , le droit moral tient une
place de choix dans l’ordre des prérogatives de l’auteur ,c’est le plus important
,celui qui conditionne l’existence puis l’exercice des prérogatives d’ordre
patrimonial ,pour cette raison ,il sera exposé en premier dans le ( chapitre 1).
ce que la doctrine désigne sous le nom de monopole, de droit exclusif, de droit
d’exploitation, de droit pécuniaire ou patrimonial, ce qui constitue proprement dit ;
la propriété intellectuelle de l’auteur fera l’objet du (chapitre 2).
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Section 1 : Le droit de divulguer son œuvre
حق اإلفشاء بالمصنف
Le droit de divulgation , est celui qu’ a l’auteur de choisir sur le moment et les
conditions de la communication de son œuvre au public, du mot latin « vulgus » ,
peuple et du préfixe « dis » indiquant la dispersion , la séparation ,l’éloignement ,
la divulgation est l’action de rendre public , aussi n’est-il pas étonnant que le
terme publication soit parfois employé comme synonyme , mais le droit de
divulgation suppose que l’auteur a l’intention de livrer son œuvre aux public , la
divulgation comporte un élément matériel et un élément moral(.38)
Selon l’article 22 du CPI, l’auteur peut divulguer son œuvre sous son nom ou sous
un pseudonyme, il peut aussi confier ce droit à un tiers donc divulguer l’œuvre
c’est la communiquer au public, par exemple un cours oral et polycopié d’un livre
sur l’artiste avec reproductions, catalogue, émission de télévision, film sur
l’artiste, multimédias, internet.
Pour une œuvre musicale : partition concert public, disque, radiodiffusion, mise en
ligne (youtube, …..)
En cas de décès de l’auteur 39 ,le droit de divulgation appartient à ses héritiers sauf
en cas de dispositions testamentaires particulières.
En cas de désaccord entre les héritiers, la partie la plus diligente peut saisir la
juridiction compétente pour statuer sur la divulgation de l’œuvre.
Si les héritiers d’une œuvre présentant un intérêt pour la communauté nationale,
refusent la divulgation de cette œuvre, le ministre de la culture ou son
représentant, ou à la demande d’un tiers, la juridiction compétente peut être saisie
pour statuer sur la divulgation de l’œuvre.
Lorsque l’auteur est décédé sans héritiers, le ministre chargé de la culture ou son
représentant peut saisir la juridiction compétente pour obtenir l’autorisation de
divulguer l’œuvre.
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en faisant mentionner son nom.
En matière littéraire et artistique , la mention matérielle est possible pour les
œuvre représentées ( orales , théâtrales , chorégraphiques ou musicales), le
diffuseur doit faire en sorte de rattacher l’œuvre à son auteur par tout moyen
approprié (40) , par exemple sur les programmes et les affiches, à la radio ou à la
télévision , le présentateur se doit d’indiquer que l’œuvre entendu est de tel
compositeur , et cela même si son œuvre est tombée dans le domaine public en cas
d’auteur anonyme, puisque le droit moral est perpétuel.
Le droit au respect du nom prend la forme d’un droit d’opposition41
lorsqu’un tiers oppose son nom sur l’œuvre de l’auteur, il y a « usurpation
d’œuvre », sanctionnée en tant que violation du droit moral de l’auteur.
Celui qui a créé une œuvre public sous le nom d’autrui, tout en acceptant de ne pas
figurer sur les exemplaires, a le droit de révéler sa paternité de l’œuvre à tout
moment.
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héritiers ou par toute personne physique ou morale à laquelle ces droits ont été
confiés par le testament.
En cas de litige entre les héritiers de l’auteur de l’œuvre, la juridiction compétente
saisie par la partie la plus diligente, statue sur l’exercice des droits visés ci-dessus.
A défaut d’héritiers, l’office national des droits d’auteur et des droits voisins peut
exercer les droits d’auteurs prévus au premier paragraphe ci-dessus, au mieux des
intérêts de l’auteur.
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transformation.
L’exposé des principes des droits patrimoniaux (section 1), sera suivi des
exceptions aux droits d’auteur (section 2).
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par récitation publique, exécution lyrique, représentation dramatique, présentation
publique, projection publique et transmission dans un lieu public de l’œuvre
télédiffusée par télédiffusion.
la télédiffusion s’étend de la diffusion par tout procédé(47) de télécommunication
de sons , d’usages , de documents , de données, et de messages de toute nature ,
est assimilée à une représentation d’émission d’une œuvres vers un satellite .
Quant aux moyens de communication au public, on peut distinguer dans la
représentation deux modes de communication, directe ou indirecte. Il existe en
effet deux sortes d’initiatives ; celles qui permettent de communiquer l’œuvre au
public directement par le moyen d’interprètes présents en face du public (ex :
récitation publique, exécution lyrique, représentation dramatique) et celles qui
permettent une communication au public par le moyen de supports matériel
(disques, films, émissions de radio ou de télévision).
La plus part des exceptions au droit patrimonial figurent au CPI, sur les droits
d’auteur, chapitre 2 ; les droits patrimoniaux , elles permettent légalement
certaines utilisations des œuvres même sans l’autorisation de l’auteur , et en
principe sans l’obligation de lui payer des redevances on peut y avoir soit des cas
d’expropriation , soit des licences légales dans un sens général(49) , c’est-à-dire des
autorisations données par la loi à la place de l’auteur .
Les autorisations sont fondées toujours sur l’intérêt des tiers , et pour la plupart
d’entre elles , sur les principes de la liberté d’expression et d’information
)47)
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présentées par le code comme des dérogations au droit patrimonial , certaines
d’entre elles affectent en réalité aussi le droit moral , mais toutefois sans le
supprimer totalement de la même façon , la loi n’élimine pas toujours
complètement le droit patrimonial , il arrive en effet qu’elle laisse subsister un
droit de redevance .
Dans ce dernier cas, l’utilisation de l’œuvre est toujours permise, sans réserve du
droit moral, à la seule condition de payer des droits , il s’agit d’un cas de licence
légale ,il sera question dans les développements qui vont suivre aussi bien des
exceptions absolues , celle qui rendent libre et gratuite l’utilisation de l’œuvre par
les tiers (section 1) que des licences légales (section 2) .
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4 - la représentation ou l’exécution gratuite de l’œuvre dans un cercle familial et
dans les établissements d’enseignement et de formation pour leur besoin
strictement pédagogique.
5- la reproduction d’une œuvre sous forme d’article, ou autre œuvre succincte d’un
écrit accompagné ou non d’illustrations publiées dans un recueil d’œuvres ou dans
un numéro de journal ou de périodique par les bibliothèques et les centres
d’archives (54) ,à l’exception des programmes d’ordinateur.
6- la reproduction ou la communication au public par tous organes d’information
d’articles d’actualités diffusés par la presse écrite ou audiovisuelle (55) sauf mention
expresse d’interdiction d’utilisation à de telles fins.
7- la reproduction ou la communication au public par les organes d’information, de
conférence ou allocutions prononcées à l’occasion de manifestations publiques aux
fins d’information. (56)
8- la reproduction, la communication ou l’utilisation d’une œuvre nécessaire pour
l’administration (57) de la preuve dans le cadre d’une procédure administrative ou
judiciaire.
9 -la reproduction ou la communication au public d’une œuvre d’architecture ou
des beaux-arts, d’une œuvre des arts appliqués ou d’une œuvre photographique (58)
lorsqu’elle est située en permanence dans un lieu public à l’exception des galeries
d’arts, musées et sites culturels et naturels classée.
10 – l’enregistrement éphémère par un organisme de radiodiffusion sonore ou
audiovisuelle par ses propres moyens (59) et pour ses émissions à condition qui’ il
soit détruit dans les six mois qui suivent sa réalisation sauf accord de l’auteur de
l’œuvre enregistrée.
11- la reproduction en une seule copie ou l’adaptation d’un programme
d’ordinateur (60) par le propriétaire légitime d’un exemplaire de ce programme à
condition que la copie ou l’adaptation soit nécessaire à l’utilisation du programme
d’ordinateur, dans le but pour lequel il a été acquis.
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Il s’agit des licences obligatoires prévues aux articles 33 à 40 du CPI, dont le but
est la satisfaction des besoins de l’enseignement scolaire et universitaire (sous-
section 1) et de la copie privée (sous-section 2).
Sous-section 1 : Les licences obligatoires التراخيص اإللزامية
Selon l’article 33 du CPI toute œuvre littéraire ou artistique, sous forme imprimée,
radiophonique, audiovisuelle ou toute autre forme, destinée à l’enseignement
scolaire ou universitaire peut donner Lieu à :
- une licence obligatoire de traduction non exclusive au fin de publication en
Algérie, sous forme d’édition graphique ou par radiodiffusion sonore on
audiovisuelle.
- une licence obligatoire de reproduction non exclusive aux fin de publication si elle
n’a pas été publiée en Algérie , à un équivalent à celui pratiqué par les Editions
nationales, trois ans après sa première publication ,s’il s’agit d’une œuvre de fiction
et cinq ans après sa première publication pour toute autre œuvre.
La licence obligatoire doit obéir aux conditions suivantes :(61)
1- elle confère à son bénéficiaire un droit exceptionnel.
2 - elle n’est pas cessible par le bénéficiaire.
3 - elle est limitée au territoire national.
4-le bénéficiaire de la licence obligatoire de traduction ou de reproduction doit
exploiter l’œuvre dans le respect des droits moraux de l’auteur.
5 - elle doit garantir au titulaire du droit d’auteur une rémunération équitable qui est
perçue par l’office nationale des droits d’auteur et des droits voisins, et payée au
titulaire des droits.
Selon les articles 124 à 129 du CPI , la copie privée est la reproduction d’une seule
copie d’œuvre ou quelques œuvres protégeables par le code de la propriété
intellectuelle , comme par exemple les revues , les journaux ...... afin de les utiliser
pour usage personnel dans différents domaines ex (la recherche, l’enseignement
….etc. …) en plus de la reproduction de ces œuvres à l’usage personnel, elle
comprend la transformation , la traduction , des modifications ……de l’œuvre
originale.
Vue le développement des techniques de reproduction (appareils de photos
phonogramme vidéogrammes, la copie privée est devenue une copie collective qui
est communiquée au public, ce qui nuit aux droits d’auteurs, le législateur Algérien
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à l’instar des autres pays a instauré des dispositions obligatoires en appliquant des
redevances équitables.
La redevance pour copie privée est calculée proportionnellement au prix de vente
pour les supports vierges et forfaitaires pour les appareils de reproduction, les tarifs
proportionnels, et les tarifs forfaitaires de la redevance sont fixés par arrêté du
ministre chargé de la culture après avis de l’office national des droits d’auteur et
des droits voisins.
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