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Le plus récent traité dans le domaine des droits voisins, le WPPT, étend la
portée de la protection des droits des artistes interprètes ou exécutants et
des producteurs de phonogrammes en abordant “l’ère du numérique” avec
des dispositions assurant une protection contre l’exploitation sous forme
numérique d’œuvres protégées, y compris sur Internet.
C’est le premier traité pour la protection des œuvres littéraires et artistiques .Elle a
été révisée plusieurs fois. La dernière révision a été adoptée à Paris en 1971.
Elle déclare en son article 27 que : « chacun a droit à, la protection des intérêts
moraux et matériels découlant de toute production scientifique, littéraire ou
artistique dont il est l’auteur ».
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Ce texte reconnait le droit moral ainsi que les droits patrimoniaux exclusifs sur la reproduction, la
traduction, l’adaptation, la distribution (par vente, par location ou prêt), la représentation ou
l’exécution, la communication par radiodiffusion ou par câble de l’œuvre.
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Le droit d’auteur protège ainsi l’expression d’une conception, et non les idées. A
titre d’exemple, ne ferait pas l’objet d’une protection la simple intrigue consistant à
relater l’histoire de 2 jeunes gens qui s’aiment en dépit d’obstacles familiaux ou
ayant trait à des différences de classe sociale. Par contre, si l’on met cette intrigue
générale en forme dans un synopsis, une nouvelle ou une pièce de théâtre, par
exemple, son expression dans cette nouvelle ou cette pièce ou ce synopsis sera
protégée.
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Il faut préciser que cette liste n’est qu’indicative et non exhaustive. L’expression
«telles que» ouvre la protection à d’autres formes de création que celles qui sont
énoncées dans la liste.
Il n’est pas nécessaire que l’œuvre littéraire ou artistique considérée soit de qualité
ou présente un mérite artistique. Elle doit cependant être originale et revêtir une
forme. L’article2 de la convention de Berne aborde un aspect important de la
protection qu’elle accorde aux œuvres dérivées.
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§1 : La notion d’originalité
Une œuvre originale signifie que : « sa création doit avoir été indépendante et
présenté un minimum de créativité .Il ne faut pas confondre l’exigence d’originalité
avec la nouveauté, la valeur ou la séduction esthétique. Il faut plutôt que l’œuvre
soit une production indépendante de l’auteur et non uniquement une copie ou une
variation minime d’une œuvre existante »2.
Une œuvre peut donc être originale, même si elle présente une ressemblance ou une
similitude avec une autre œuvre .Prenons l’exemple de deux photographes qui
prennent séparément la photo de la place du souvenir à Cotonou. Chacun d’eux
bénéficiera de la protection du droit d’auteur sur son œuvre (pour autant que l’un
n’est pas copié l’autre).
Le sens exact du critère d’originalité varie d’un pays à l’autre, et c’est souvent la
jurisprudence qui l’a fixé. Dans les pays de « Common Law », cette exigence est
très limitée : il faut simplement que l’œuvre ne soit pas la copie d’une autre œuvre.
Une œuvre serait considérée comme originale dès lors que dans son élaboration
l’auteur aura manifesté un minimum d’habileté, de travail et de jugement. Au
contraire, dans les pays de droit civil, les critères sont souvent plus stricts; il peut
être nécessaire par exemple que l’œuvre porte la marque de la personnalité de
l’auteur. Un effort créatif est requis de l’auteur, qui exigerait davantage que
simplement de l’habileté, du jugement ou du travail.
Les œuvres dérivées sont des œuvres issues d’autres œuvres qui leur sont
antérieures.
2
D. E. Bouchoux, Lapropriété intellectuelle : Le des marques, le droit d’auteur, le droit des brevets d’invention et des
secrets commerciaux ;Nouveaux Horizons – ARS, Paris, 2007.p 140.
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s’agit d’œuvres qui sont issues d’autres œuvres qui leur sont antérieures. Comme
exemples d’œuvres dérivées, on pourra citer :
- les traductions ;
- les adaptations, comme par exemple un scénario de film tiré d’un roman ;
- les arrangements de musique, comme par exemple une version orchestrale d’une
œuvre initialement conçue pour piano ;
- toute forme de modification d’une œuvre, telle une version abrégée d’un roman ;
- les compilations d’œuvres littéraires et artistiques, comme les encyclopédies et
anthologies. Pour cette catégorie d’œuvres, l’originalité consiste dans la sélection et
l’arrangement des matières qui composent la compilation.
Il importe de souligner que l’auteur d’une œuvre dérivée devrait s’assurer que les
droits de l’auteur sur l’œuvre initiale ont été respectés, avant de se lancer dans son
projet (par exemple une traduction). Ainsi l’auteur qui envisagerait de traduire un
roman dans une autre langue devrait obtenir une autorisation, à cet effet, de l’auteur
du roman à traduire. Une traduction effectuée sans autorisation l’exposerait à une
poursuite en violation de droit d’auteur.
L’œuvre littéraire ou artistique peut être créée par une ou plusieurs personnes.
L’auteur d’une œuvre est défini en droit béninois comme la personne physique qui
a créé l’œuvre. En droit OAPI, il est définit comme le titulaire originaire des droits
moraux et patrimoniaux sur son œuvre (art.32. accord. Bangui. Annexe VII).
En principe, seule une personne physique peut être titulaire originaire de droit. Ainsi une
personne morale ne peut donc créer une œuvre de l’esprit. Toutefois la cour de cassation
a estimé qu’une « personne morale ne peut être investie à titre originaire des droits
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d’auteur que dans le cas où une œuvre collective est créée à son initiative et divulguée
en son nom »3.
Dans le cas des œuvres anonymes ou pseudonymes, les auteurs de ces œuvres sont les
titulaires originaires des droits. Conformément aux dispositions de l’article 6.al.2 de la loi
2005-30, « Ils sont représentés dans l’exercice de ces droits par l’éditeur ou le diffuseur
originaire tant qu’ils n’auront pas déclaré leur identité civile et justifié de leur qualité ».
B : Dans le cadre d’un contrat de travail ou sur commande
Au terme de l’art.5.al 2 de la loi 2005-30 : « Dans le cas d’une œuvre créée par un
auteur pour le compte d’une personne physique ou morale ci-après dénommée
« employeur », dans le cadre d’un contrat de travail et de son emploi, sauf
disposition contraire du contrat, le titulaire originaire des droits moraux et
patrimoniaux est l’auteur, mais les droits patrimoniaux sur cette œuvre sont
considérés comme transférés à l’employeur dans la mesure justifiée par les activités
habituelles de l’employeur au moment de la création de l’œuvre ».
En d’autres termes, dès que l’on sort du cadre des activités habituelles de
l’employeur, l’auteur reprend ses droits et peut ainsi exploiter ses œuvres.
Ce principe résulte des dispositions de l’art.35 annexe VII Accord de Bangui révisé.
S’agissant d’une commande, l’Accord de Bangui précise que, les droits
patrimoniaux sur l’œuvre commandée sont considérés comme transférés au
commanditaire au moment de la création de l’œuvre.
3
Cass. Civ 1e , 17 mars 1982, JCP G 1983, 11, 20054, note R.PLAISANT
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L’œuvre collective est au terme de l’article 1er de la loi 2005-30, « une œuvre créée
par plusieurs auteurs à l’initiative et sous la responsabilité d’une personne physique
ou morale qui la publie sous son nom, et dans laquelle les contributions des auteurs
qui ont participé à la création de l’œuvre se fondent dans l’ensemble de l’œuvre,
sans qu’il soit possible d’identifier les diverses contributions et leurs auteurs ».
Les dictionnaires, les journaux, les encyclopédies sont, par exemple, qualifiés
d’œuvres collectives.
Il s’agit ici des créations qui sont élaborées à partir d’une première œuvre due à un
auteur. Les œuvres composites sont aussi appelées œuvres dérivées parce que
provenant d’une œuvre préexistante.
L’œuvre composite est la propriété de l’auteur qui l’a réalisée, sous réserve des
droits de l’auteur de l’œuvre préexistante.
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Le titulaire du droit d’auteur sur une œuvre protégée peut utiliser l’œuvre comme il
le souhaite, et peut interdire à autrui de l’utiliser sans son autorisation. Ainsi, les
droits accordés par les législations nationales au titulaire du droit d’auteur sur une
œuvre protégée sont généralement des droits exclusifs : le titulaire a le droit
d’autoriser une autre personne à faire usage de l’œuvre, sous réserve des droits
reconnus à des tiers. V. art 4 al2 loi 2005-30.
Il y a deux types de droits couverts par le droit d’auteur : le droit patrimonial, qui
permet au titulaire de recevoir une rémunération à raison de l’utilisation de son
œuvre par d’autres, et le droit moral, qui permet à l’auteur de prendre certaines
mesures pour préserver le lien personnel existant entre lui-même et son œuvre.
Le titulaire du droit d’auteur jouit d’un éventail de droits différents qui sont
régis en partie par la Convention de Berne, dans laquelle sont définis des droits
minimums, et en partie par la législation nationale, qui étend souvent la portée de
ces droits. Le droit de reproduction est, par exemple, applicable à la reproduction de
livres ainsi qu’à la réalisation de photocopies – mais également à des méthodes plus
modernes de reproduction, telles que l’enregistrement sur bande et la reproduction
de tels enregistrements. Il est applicable au stockage d’œuvres dans les mémoires
d’ordinateur et, bien entendu, à la reproduction de programmes d’ordinateur sur
disquettes, sur disques compacts ROM, ou sur disques compacts ROM
réinscriptibles.
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communication au public, tantôt ces deux notions sont parallèles, mais, en règle
générale, tous les types de communication sont couverts par ce droit, la
radiodiffusion ne constituant qu’un type de communication, et la distribution par
câble ou par Internet, par exemple, en constituant un autre.
A : Le Droit de reproduction
Le droit qu’a le titulaire du droit d’auteur d’interdire à une autre personne de faire
des copies de son œuvre est le plus fondamental des droits regroupés sous le nom
de droit d’auteur.
1 : les prérogatives
L’art.1de la loi 2005- 30 du 10 avril 2006 définit la reproduction comme « la
fabrication d’un ou plusieurs exemplaires d’une œuvre ou d’un phonogramme ou
d’une partie d’une œuvre ou d’un phonogramme, dans une forme quelle qu’elle soit,
y compris l’enregistrement sonore et et le stockage permanent ou temporaire d’une
œuvre ou d’un phonogramme sous forme électronique ». Par exemple, la réalisation
de copies d’une œuvre protégée est l’acte qu’accomplit un éditeur qui souhaite
diffuser des copies d’une œuvre constituée d’un texte au public, soit sous forme de
textes imprimés, soit par des moyens électroniques comme un CD-ROM. De même,
le droit d’un producteur de phonogrammes de fabriquer et de distribuer des disques
contenant des interprétations ou exécutions enregistrées d’œuvres musicales se
fonde en partie sur l’autorisation donnée par les compositeurs de ces œuvres de
reproduire leurs compositions dans l’enregistrement. Par conséquent, le droit de
maîtriser l’acte de reproduction est le fondement juridique de nombreuses formes
d’exploitation des œuvres protégées.
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L’arrivée des techniques numériques, qui crée la possibilité d’effectuer des copies
de grande qualité pratiquement impossible à distinguer de l’original (et qui se
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La seconde catégorie de limitation des droits des auteurs et autres titulaires de droits
d’auteur concerne donc des actes d’exploitation spécifiques, nécessitant
normalement l’autorisation du titulaire des droits, mais qui peuvent, dans certaines
conditions fixées par la loi, être accomplis sans cette autorisation. On distingue deux
grands types de limitations dans cette catégorie :
1) les utilisations libres, qui constituent des actes d’exploitation d’œuvres, qui
peuvent être accomplis sans autorisation et sans obligation de verser un
dédommagement au titulaire des droits en contrepartie de l’utilisation;
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2) les licences non volontaires, en vertu desquelles les actes d’exploitation peuvent
être accomplis sans autorisation, mais avec l’obligation de verser un
dédommagement au titulaire des droits.
Outre les utilisations libres prévues par les législations nationales, certains pays
reconnaissent dans leurs textes de loi la notion d’usage loyal ou d’acte loyal, qui
permet d’utiliser une œuvre sans l’autorisation du titulaire des droits, mais compte
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Ainsi qu’il est mentionné plus haut, les licences non volontaires permettent
d’utiliser une œuvre, dans certains cas, sans l’autorisation du titulaire des droits
mais, par l’effet de la loi, un dédommagement doit être versé au titre de l’utilisation.
On parle de licences “non volontaires” parce qu’elles sont autorisées par la loi et ne
résultent pas de l’exercice, par le titulaire du droit d’auteur, de son droit exclusif à
autoriser certains actes. Les licences non volontaires apparaissent généralement
lorsque est mise au point une nouvelle technique de divulgation d’œuvres auprès du
public et que le législateur national craint que les titulaires de droits empêchent le
développement de cette nouvelle technique en refusant d’autoriser l’utilisation de
leurs œuvres. On retrouve cette idée dans la Convention de Berne, qui reconnaît
deux formes de licences non volontaires aux fins, d’une part, de la reproduction
mécanique des œuvres musicales et, d’autre part, de la radiodiffusion. Cependant, il
convient de noter que le bien-fondé des licences non volontaires est de plus en plus
souvent remis en question car il existe aujourd’hui des solutions de rechange
efficaces permettant de rendre les œuvres accessibles au public, notamment les
autorisations délivrées par les titulaires de droits et la gestion collective des droits.
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Lorsqu’une œuvre est communiquée au public, un signal est diffusé par fil ou par
câble, signal qui ne peut être reçu que par des personnes ayant accès à l’équipement
relié au système de fil ou de câble.
Aux termes de la Convention de Berne, les titulaires du droit d’auteur ont le droit
exclusif d’autoriser la représentation publique, la radiodiffusion et la
communication au public de leurs œuvres.
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l’enseignement supérieur peut être adapté à l’intention d’élèves d’un niveau moins
élevé.
Les traductions et les adaptations sont des œuvres protégées par le droit d’auteur.
C’est pourquoi, afin de reproduire et publier une traduction ou une adaptation, on
doit obtenir l’autorisation du titulaire du droit d’auteur sur l’original et du titulaire
du droit d’auteur sur la traduction ou l’adaptation.
D : Le droit de suite
Le droit de suite est un droit fondamental pour les auteurs des arts graphiques et
plastiques. Il consiste en un petit pourcentage que les marchands d’art leur versent
lors des reventes des œuvres aux enchères ou en galerie.
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Le droit de suite est reconnu dans le cadre des lois internationales sur le droit
d’auteur. Il est énoncé à l’article 14 de la convention de Berne, qui est le modèle
principal en matière de droit d’auteur dans le monde.
Il faut toutefois noter que le droit de suite n’est pas obligatoire et il est par
conséquent accordé sous condition de réciprocité .Autrement dit pour qu’un
artiste puisse percevoir le droit de suite, ce doit être reconnu non seulement dans
le pays où l’œuvre a été vendue mais aussi dans le pays d’origine de l’artiste.
Sur le plan interne, la loi 2005-30 du 10 avril 2006 relative à la protection du droit
d’auteur et des droits voisins en République du Bénin fait mention du droit de
suite dans ses dispositions. V. à ce sujet les arts.4. al 2. 110, 113 et 120 de la loi
2005-30.
La spécificité des artistes plasticiens est que leur principale source de rémunération
est la vente matérielle de leurs œuvres originales. Les artistes, en particulier au
début de leur carrière, vendent généralement leurs œuvres à bas prix à des
collectionneurs ou à des marchands qui les conservent avant de les mettre sur le
marché une fois la cote de l’artiste bien assise. Alors que les sociétés de ventes aux
enchères et les galeries vivent de leur activité en prélevant leur commission, il
serait paradoxal que les artistes ne bénéficient pas de l’économie produite par
leurs œuvres sur le marché de l’art. Le droit de suite est l’unique moyen pour les
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artistes de recevoir une part équitable de la richesse générée par leurs œuvres
après la première vente.
C’est pour cela que ce droit, qui n’est pas applicable aux premières ventes et donc
aux galeries qui font le travail de promotion des artistes, a été créé. Il permet aussi
de rétablir l’équilibre avec les auteurs des autres secteurs de la création
(compositeurs, scénaristes et réalisateurs, écrivains…) dont les droits de
reproduction et de communication au public sont sans commune mesure avec
ceux des plasticiens4.
3 : LE CADRE JURIDIQUE
Dans chacun des pays ayant adopté le droit de suite, la législation définit un cadre
pour calculer la somme revenant à un artiste lors de la revente de son œuvre .Cela
implique souvent un seuil (en dessous duquel aucun droit de suite ne s’applique),
les taux dont l’assiette est le prix de revente de l’œuvre et toutes autres conditions
ou exemptions.
A titre d’exemple, en France, le droit de suite s’applique aux ventes qui sont
réalisées après la première vente et dont le montant est supérieur ou égal à 750
euros. Bien que le montant varie légèrement d’un pays à l’autre, le droit de suite
suit une structure harmonisée dans toute l’UE depuis l’introduction de la Directive
de 2001.
E : Le droit de distribution
Le droit de distribution permet à l’auteur de contrôler la circulation de l’exemplaire
de son œuvre autorisé à la commercialisation.
En dehors de la France, qui reconnais à l’auteur un « droit de destination » lui
permettant de contrôler l’usage et la circulation des exemplaires matériels de son
œuvre (les livres, les supports sonores ou audiovisuels), les lois nationales
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Même en appliquant le droit de suite, la quasi-totalité du prix de revente revient au vendeur. Cependant, l’argent perçu par les artistes, alors
même qu’il représente généralement qu’une somme insignifiante pour les vendeurs, constitue une source de revenus extrêmement importante
pour les intéressés. De fait, beaucoup d’artistes ont des revenus inférieurs au salaire médian de leur pays, par conséquent, la somme perçue sur
la revente de leurs œuvres constitue une part essentielle de leur revenu. D’autre part, lorsqu’un artiste décède, la nécessité de percevoir un
revenu sur la revente des œuvres demeure cruciale car les familles et les héritiers n’héritent pas seulement des droits sur l’œuvre, mais aussi de
la charge de gérer le patrimoine de l’artiste et notamment les frais d’entreposage, de conservation, de catalogage, de recherche et de
restauration des œuvres. En outre, il permet aux artistes et à leur famille de garder un lien avec leurs œuvres et d’avoir une idée de leur valeur
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Exercices.
1 : Sur les énumérations de la liste suivante, citez celles qui ne sont pas des
œuvres de l’esprit protégées par le droit d’auteur.
a- les sculptures ;
b- les bases de données ;
c- les cartes géographiques ;
d- les plans ;
e- la loi 2005-30 du 10 avril 2006 relative à la protection du droit d’auteur et
des droits voisins en République du Bénin ;
f- le manuel de procédure administrative, financière et comptable.
g- Une plaidoirie.
5 : je veux reproduire les lois ou les décisions de justice rendues par les
tribunaux, suis-je contraint de payer des droits d’auteur ?
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§ II : Le droit moral
Les droits que l’on vient d’évoquer sont appelés droits patrimoniaux. Le droit moral
est différent il se compose de quatre (4) éléments.
A : Les éléments constitutifs du droit moral
1- le droit à la paternité. Il s’agit du droit de revendiquer la qualité d’auteur
d’une œuvre et de voir cette paternité reconnue. Fondamentalement, il s’agit
du droit de voir votre nom mentionné, par exemple, en cas de reproduction de
votre œuvre. Si vous avez écrit un livre, vous avez alors le droit, en vertu de
la loi, de voir votre nom mentionné en qualité d’auteur, ainsi que d’être cité
lorsque l’œuvre est utilisée, du moins dans des limites raisonnables.
2- le droit au respect de l’intégrité de l’œuvre, c’est-à-dire, le droit de s’opposer
à la déformation ou à l’utilisation de l’œuvre dans des contextes susceptibles de
porter préjudice à l’honneur ou à la réputation littéraire et artistique de l’auteur. Le
respect de ce droit est particulièrement important dans les contrats d’adaptation ou
de traduction. L’auteur peut, par exemple, s’opposer à l’utilisation de son œuvre
dans un contexte pornographique, si l’œuvre n’est pas, par nature, pornographique.
Il peut aussi s’opposer à une déformation de l’œuvre susceptible de porter atteinte à
son intégrité culturelle ou artistique ;
3- le droit de divulgation qui implique que l’on doit se garder de communiquer
l’œuvre au public avant son auteur ;
4- le droit de repentir ou de retrait
Il permet à l’auteur d’une œuvre d’en faire cesser l’exploitation ou d’en modifier
l’exploitation.
Conformément aux dispositions de l’article 7. Al 3 de l’Accord de Bangui révisé,
« L’auteur postérieurement à la publication de son œuvre, jouit d'un droit de repentir ou
de retrait vis à vis du cessionnaire. Il ne peut toutefois exercer ce droit qu'à charge
d'indemniser préalablement le cessionnaire du préjudice que ce retrait peut lui causer.
Lorsque postérieurement à l'exercice de son droit de repentir ou de retrait, l'auteur
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décide de faire publier son œuvre, il est tenu d'offrir par priorité ces droits d'exploitation
au cessionnaire qu'il avait originairement choisi et aux conditions originairement
déterminées ».
Il faut souligner que la première révision de l’Accord de Bangui de 1999 ne reconnaissait
pas ce droit.
Quelques lois nationales reconnaissent ce droit : le code français de la propriété
intellectuelle en son Art. L. 121-4, la loi espagnole de 1996 en son Art. 14.6 et la loi
sénégalaise de 2008 en son Art. 29, la loi béninoise de 2005 en son article 4 (avant
donc l’Accord de Bangui révisé de 2015 en ce qui concerne les pays membres de
l’OAPI).
En droit béninois, « Le droit de divulgation des œuvres posthumes est exercé, leur vie
durant, par le ou les exécuteurs testamentaires désignés par l’auteur. En leur absence
ou après leur décès et sauf volonté contraire de l’auteur, ce droit est exercé dans l’ordre
suivant : par les descendants, par le conjoint contre lequel n’existe pas un jugement de
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séparation de corps passé ,en force de chose jugée ou qui n’a pas contracté un nouveau
mariage, par les héritiers autre que les descendant qui recueillent tout ou partie de la
succession, et par les légataires universelles ou donataires de l’universalité des biens à
venir » (art4.al1).
Beaucoup d’œuvres protégées par le droit d’auteur nécessitent pour leur production
et distribution subséquente la mise en place de ressources humaines qualifiées et de
moyens financiers suffisants. Des activités telles que l’édition de livres, la
production de phonogrammes ou de films, sont généralement exercées par des
entreprises spécialisées, et non par les auteurs eux-mêmes. Généralement les auteurs
et créateurs cèdent5 leurs droits à ces entreprises au moyen de contrats, et ce, en
retour d’une contrepartie. La contrepartie peut prendre plusieurs formes : il pourrait
s’agir d’une somme forfaitaire ou bien d’un pourcentage des revenus provenant de
l’exploitation de l’œuvre.
La gestion collective est également un procédé important dans l’exploitation des
droits.
Nous étudierons dans cette section, les différents modes de transfert (§1) et la
gestion collective des droits (§2).
§1 : Les différents modes de transfert
On distingue le contrat de cession et de licence et les contrats spéciaux.
A : Le contrat de cession et de licence
1 : le contrat de cession
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La cession peut porter sur tout ou partie des droits économiques. A titre d’exemple, l’auteur d’un roman écrit en français pourrait céder à un
éditeur l’ensemble des droits de reproduction, de distribution, de traduction et d’adaptation qu’il détient sur l’œuvre. Mais l’auteur pourrait choisir
d’agir autrement. Il pourrait décider de subdiviser les droits qu’il détient entre plusieurs personnes. Ainsi il pourrait céder uniquement ses droits de
reproduction et de distribution de ce roman en langue française à un éditeur. Et il pourrait céder ses droits de traduction et de publication du roman
en langue anglaise, arabe ou russe à trois autres éditeurs. Par ailleurs, il lui est possible de céder ses droits d’adaptation cinématographique sur ce
même roman(ou ses droits d’adaptation sous forme de pièce de théâtre) à d’autres personnes.
La cession peut porter sur un temps précis et un territoire déterminé, comme elle pourrait s’étendre à la totalité de la durée du droit d’auteur et au
territoire mondial. Ainsi, le titulaire du droit d’auteur pourrait céder à autrui ses droits de publier son roman, uniquement au Bénin et pour une durée
de 20 ans. Mais il pourrait aussi décider de céder le droit de publication de ce même roman, partout au monde, et pour la durée du droit d’auteur.
Les combinaisons peuvent être extrêmement variées et la portée de la cession dépendra en fin de compte de l’accord des parties.
La cession comporte pour l’auteur des conséquences sérieuses. En effet le cessionnaire (c’est à dire la personne en faveur de qui la cession a été
faite) se trouve légalement investi des droits qui lui ont été cédés par voie contractuelle. De ce fait, il devient le nouveau titulaire ou propriétaire de
ces droits et sera juridiquement considéré comme tel. Il est donc important que l’auteur soit bien informé des conséquences de cette opération. C’est
la raison pour laquelle plusieurs législations nationales contiennent des dispositions qui assujettissent la validité des cessions à la condition qu’elles
soient faites par écrit, et que cet écrit soit signé par l’auteur-cédant ou en son nom. De telles conditions visent à s’assurer que l’auteur sera
adéquatement renseigné sur la portée de la cession qu’il a consentie, tant en ce qui concerne l’étendue des droits dont il se dessaisit, que le prix et
les modalités dont est assortie la cession.
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Comme précisé plus haut, la cession peut intervenir dans le cadre d’un contrat d’édition, de
représentation, de production audiovisuelle, de traduction…
Sauf disposition contraire, les contrats de cession de droits patrimoniaux ou de licence pour
accomplir des actes visés par les droits patrimoniaux sont passés par écrit (Art. 26 de la loi
béninoise). De nombreuses lois nationales prévoient également que la cession doit donner lieu à
un écrit. C’est le cas au Cameroun (art.22), au Sénégal (art.62), en Côte d’Ivoire (art.40-1°). La loi
française n’impose cette exigence que pour certains contrats, en particulier le contrat d’édition et
le contrat de production audiovisuel6.
V. les arts.34 et 38 annexe VII de l’Accord de Bangui Révisé (ABR), L. 131-2 et L. 131- 3 du
CPI, art. 27. de la loi 2005-30.
2 : la licence
La licence consiste pour l’auteur, de délivrer une autorisation d’utilisation de l’œuvre
généralement limité dans le temps et qui peut être donné à titre exclusif ou non.
Une licence non exclusive autorise son bénéficiaire à accomplir, de la manière qui lui est permise,
les actes qu’elle concerne en même temps que l’auteur et d’autres bénéficiaires de licences non
exclusives7.
Une licence exclusive autorise son bénéficiaire, à l’exclusion de tout autre, y compris l’auteur, à
accomplir, de la manière qui lui est permise, les actes qu’elle concerne8.
B : les contrats spéciaux
Le contrat de production audiovisuelle, le contrat d’édition et le contrat de représentation feront le
menu de cette rubrique.
1 : le contrat de production audiovisuelle
Au terme de l’art.49 de l’Accord de Bangui révisé (2015), « Le contrat de production audiovisuelle
est une convention par laquelle une ou plusieurs personnes physiques s’engagent, moyennant
rémunération, à créer une œuvre audiovisuelle pour une personne physique ou morale
dénommée producteur, qui prend l’initiative et la responsabilité de la réalisation de ladite
œuvre ».En France, c’est le contrat qui lie le producteur aux auteurs d’une œuvre audiovisuelle,
autre que l’auteur de la composition musicale avec ou sans parole.
2 : le contrat d’édition
En droit béninois, « le contrat d’édition est le contrat par lequel l’auteur de l’œuvre ou ses ayants
droits cèdent à des conditions déterminées, à l’éditeur le droit de fabriquer ou de faire fabriquer en
nombre suffisant des exemplaires graphiques, mécaniques ou autre de l’œuvre, à charge pour lui
d’en assurer la publication et la diffusion »9.La cession du droit de reproduction entraine ici deux
obligations : la fabrication en nombre suffisant d’exemplaires et l’obligation de publication et de
diffusion.
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Art. L.132-2. C. propr. Intell.
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Art. 25. Al 2. Loi 2005-30.
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Art. 25. Al 3. Loi 2005- 30.
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Art. 39. Loi 2005-30.
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Il ne faut pas confondre le contrat d’édition avec le contrat dit « à compte d’auteur » et le contrat
dit «compte à demi ».
- Le contrat dit « à compte d’auteur » : l’art.46 de loi 2005-30 en donne la définition
suivante : « Par un tel contrat, l’auteur ou ses ayants droits versent à l’éditeur une
rémunération convenue, à charge pour ce dernier de fabriquer en nombre suffisant dans la
forme et suivant les modes d’expression déterminés au contrat, des exemplaires de l’œuvre
et d’en assurer la publication et la diffusion ».Dans un tel contrat, le versement à l’éditeur
d’une rémunération convenue est l’un des points essentiels.
- Le contrat dit « compte à demi » : Ici l’auteur et l’éditeur partage les risques de
l’entreprise.
Dans ce contrat, l’auteur ou ses ayants droit chargent un éditeur de fabriquer, à ses frais et
en nombre suffisant, des exemplaires de l’œuvre dans la forme et suivant les modes
d’expression déterminés au contrat et d’en assurer la publication et la diffusion moyennant
l’engagement réciproque contracté de partager les profits et les pertes d’exploitation dans
la proportion prévue au contrat.
3 : le contrat de représentation
C’est le contrat par lequel le titulaire du droit d’auteur, ses ayants droit ou l’organisme de
gestion collective autorise une personne physique ou morale à représenter ladite œuvre à
des conditions qu’il détermine.
- Il est conclu pour une durée déterminée et pour un nombre limité de communication au
public ;
- Il ne confère aucun monopole d’exploitation à l’entrepreneur de spectacle sauf stipulation
expresse de droits exclusifs.
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et permettent d’établir un lien entre l’utilisation des œuvres, la rémunération pour cette utilisation
et le bénéficiaire.
Les droits les plus usuellement gérés par les organismes de gestion collective comprennent :
- Le droit d’interprétation et d’exécution publique (la musique jouée ou interprétée dans des
discothèques, des restaurants et autres lieux publics) ;
- Le droit de radiodiffusion (en direct et sur la base d’interprétations ou d’exécutions
enregistrées à la radio et à la télévision) ;
- Les droits de reproduction mécanique d’œuvres musicales (la reproduction d’ouvres sur
disque compact, bande, disque vinyle, cassette, minidisque ou autre support
d’enregistrement) ;
- Le droit de reproduction par reprographie (photocopie) ;
- Les droits voisins (les droits à rémunération des artistes interprètes ou exécutants et des
producteurs de phonogrammes pour la radiodiffusion ou la communication au public de
leurs phonogrammes).
Les attributions fondamentales d’un organisme de gestion collective sont :
- La documentation ;
- La perception ;
- La répartition.
Il gère également les intérêts des autres organismes nationaux et étrangers en exécution des
accords de réciprocité. Il peut agir en justice pour la défense des droits de ses membres.
Aux termes des dispositions de l’art. 69. Al. 1 de l’Accord de Bangui révisé(2015), « la protection,
l'exploitation et la gestion des droits des auteurs d'œuvres et des droits des titulaires de droits
voisins tels qu'ils sont définis par la présente Annexe ainsi que la défense des intérêts moraux
sont confiées, selon la législation nationale, à un ou plusieurs organismes de gestion collective
des droits ».Il s’agit également ici d’une évolution puisque l’art.60 de l’Accord de Bangui révisé
(1999) se référait à « un organisme national de gestion collective des droits ».
En application des dispositions de l’Accord de Bangui révisé, dans l’espace OAPI, les lois
nationales dans plusieurs pays ont confié la gestion collective à un organisme public qui gère les
droits des différentes catégories d’œuvres (musicales, dramatiques, littéraires…).Il faut toutefois
noter que certains pays font depuis quelques années l’expérience de plusieurs organismes dans
la gestion collective, notamment le Cameroun.
Dans les pays de l’Union européenne, la gestion collective est administrée par des sociétés de
droit privé, souvent spécialisées par catégories d’œuvres (littéraires, musicales, audiovisuelles,
graphiques ou plastiques). Nous pouvons citer entre autres : en France, la Société des Auteurs
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Au Bénin, il a été créé le Bureau Béninois du Droit d’Auteur et des droits voisins
(BUBEDRA) en 1984.
- Les nouveaux statuts du BUBEDRA ont été approuvés par le décret n° 2018-
417 du 12 septembre 2018.
- Le BUBEDRA est un établissement public à caractères social et culturel
(art.1er des statuts).Il est chargé de la protection et de la défense sur le
territoire national et à l’étranger, des intérêts professionnels, moraux et
patrimoniaux des auteurs d’œuvres littéraires et artistiques ainsi que des
titulaires des droits voisins, ressortissant de la République du Bénin ou non ou
de leurs ayants droit.
- Il a le monopole de sa fonction conformément aux dispositions de l’art.12 de
la loi 2005-30.
- Il agit comme intermédiaire exclusif pour la conclusion des contrats entre les
titulaires de droit d’auteur et des droits voisins et les utilisateurs de leurs
œuvres ;
- Il reçoit et enregistre toutes les déclarations permettant d’identifier les
œuvres, les interprétations, les exécutions ou les reproductions, leurs auteurs,
les artistes ou leurs ayants droit.
- Il perçoit, au titre des utilisations desdites œuvres, interprétations, exécutions
ou reproduction, des redevances des droits d’auteur et des droits voisins ;
- Il répartit ces redevances entre les auteurs et les artistes interprètes ou
exécutants, les producteurs de phonogrammes et de vidéogrammes ou leurs
ayants droit intéressés.
A l’instar du Bénin, nous pouvons citer entre autres :
- Au TOGO, le Bureau Togolais du Droit d’Auteur (BUTODRA) ;
- Au MALI, le Bureau Malien du Droit d’Auteur (BMDA) ;
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Sur le plan national, la loi 2005-30 dispose en son article 52 que « le droit d’auteur
dure toute la vie de l’auteur et pendant les soixante-dix (70) années civiles à
compter de la fin de l’année de son décès ».
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la durée de protection des droits patrimoniaux sur une œuvre varie selon la catégorie
de l’œuvre :
- Sur une œuvre de collaboration, les droits patrimoniaux son protégés pendant
la vie du dernier auteur survivant et soixante-dix (70) ans après sa mort, à
compter de la fin de l’année de son décès ;
- Elle est de vingt-cinq (25) ans, pour une œuvre des arts appliqués, à partir de
la réalisation d’une telle œuvre.
- Sur une œuvre collective ou une œuvre audiovisuelle, la protection est de
soixante-dix (70) ans à compter de la fin de l’année civile où une telle œuvre
a été publiée licitement pour la première fois (V. détails à lart.55 loi 2005-30).
EXERCICES.
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1- Quelle est la période de validité d’un droit d’auteur pour les œuvres
suivantes ?
a. une chanson composée par feu Mêlomè Clément de l’orchestre
Poly-rythmo en 1969.
b. Un livre écrit par deux auteurs béninois en 1970.
c. Un roman publié de manière anonyme en 1950
d. Un film réalisé et publiée en 1951.
e. Un tableau publié en 2001.
Quelle que soit la situation dans les différents pays, il est inévitable que des cas
d’atteinte au droit d’auteur se produisent. Il est donc important d’examiner les
différents moyens de défense du titulaire du droit d’auteur.
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Délit civil que pénal, la contrefaçon entraine des sanctions civiles et pénales.
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D. E. Bouchoux, Lapropriété intellectuelle : Le des marques, le droit d’auteur, le droit des brevets d’invention et
des secrets commerciaux ; Nouveaux Horizons – ARS, Paris, 2007.p 216
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- Sur le plan national, la loi 2005-30 retient une peine de trois(03) mois à
deux(02) ans d’emprisonnement et une amande de cinq cent mille (500 000) à
dix millions (10 000 000) de francs ou l’une de ces deux peines seulement. En
cas de récidive les peines sont portées au double.
D’autres mesures sont également prévues par la loi 2005-30 :
- La fermeture, soit à titre temporaire n’excédant pas cinq (05) ans soit à titre
définitif de l’établissement exploité par le condamné (art.114 al 2).
- La confiscation de tout ou partie des recettes résultant de l’infraction.
Il convient de noter que dans la procédure devant conduire aux sanctions, la
loi béninoise à une particularité. Il s’agit de l’institution des transactions
pécuniaires (V. arts. 91,92 et 93 de la loi 2005-30).
Travaux dirigés :
- Etude de la jurisprudence ;
- Etude de cas pratiques de saisie contrefaçon et de destruction
d’exemplaires contrefaits (par projection vidéo).
Les droits voisins sont des droits qui s’apparentent à certains égards au droit
d’auteur. Ils ont pour objet de protéger les intérêts juridiques de certaines personnes
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Les droits voisins se distinguent du droit d’auteur tout en étant très proche de celui-
ci; ils tirent leur origine d’une œuvre protégée par le droit d’auteur. Les deux
notions sont donc toujours plus ou moins associées. Les droits voisins sont source
d’exclusivité au même titre que le droit d’auteur et, s’ils ne portent pas sur les
œuvres proprement dites, ils font en revanche toujours intervenir une œuvre, et sont
généralement associés à sa communication au public. Prenons l’exemple d’une
chanson protégée par le droit d’auteur.
Supposons une chanson originale; elle est, bien entendu, protégée au bénéfice du
compositeur et de l’auteur des paroles, qui sont les titulaires originaires du droit
d’auteur; ils vont ensuite la proposer à un chanteur, qui l’interprétera et qui devra
aussi bénéficier d’une certaine forme de protection. Si elle doit être enregistrée ou si
le chanteur souhaite qu’elle soit radiodiffusée, il faudra faire intervenir une autre
société, qui à son tour voudra s’assurer une protection avant de conclure un accord.
Ces droits voisins sont donc en premier lieu les droits de ceux qui interprètent ou
exécutent les œuvres, à savoir les artistes interprètes ou exécutants, chanteurs,
acteurs, danseurs, musiciens, etc.
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Il faut aussi noter que les producteurs de phonogrammes pourraient être protégés
quand bien même ce qui est fixé sur l’enregistrement sonore n’est pas de la nature
d’une œuvre. Un enregistrement sonore pourrait contenir des sons de la nature, tels
des chants d’oiseaux ou le bruit des vagues. Ces sons ne constituent manifestement
pas des œuvres. Malgré cela, le producteur du CD contenant ces sons serait protégé,
et de ce fait pourrait s’opposer contre tout acte de piraterie effectué à l’encontre du
CD.
Le troisième groupe de bénéficiaires d’une protection au titre des droits voisins est
celui des radiodiffuseurs. Ces droits leur sont conférés au titre de leur contribution
créatrice, à savoir la réalisation d’émissions, et nous parlons ici non pas du contenu
de l’émission, du film par exemple, mais de l’acte consistant à diffuser celui-ci.
Leur aptitude à émettre les signaux constituant l’émission leur confère en soi
certains droits sur ces signaux. Là encore, ce sont les investissements, le travail
consistant à réunir et diffuser les divers programmes, qui sont en cause.
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Il importe cependant d’avoir à l’esprit que les droits voisins ne tirent pas toujours
leur origine d’une œuvre protégée par un droit d’auteur. Dans certains cas ils
peuvent se rapporter à des œuvres, mais qui sont tombées dans le domaine public, et
donc non protégées.
Les droits conférés par les législations nationales aux trois catégories de
bénéficiaires de droits connexes sont les suivants, tous ces droits n’étant cependant
pas forcément reconnus dans une même loi.
On reconnaît des droits aux artistes interprètes ou exécutants parce que leur
intervention créatrice est nécessaire pour donner vie, par exemple, à des œuvres
musicales, à des œuvres dramatiques ou chorégraphiques et à des œuvres
cinématographiques, et parce qu’ils ont un intérêt légitime à ce que leurs
interprétations individuelles bénéficient d’une protection juridique.
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Ils ont en outre un intérêt légitime à ce que des moyens juridiques leur soient donnés
pour lutter contre les utilisations non autorisées, qu’il s’agisse de la fabrication et de
la distribution de copies non autorisées (piraterie) ou de la radiodiffusion et de la
communication non autorisée au public de leurs phonogrammes.
De même que dans le domaine du droit d’auteur, la Convention de Rome et les lois
nationales prévoient certaines exceptions aux droits en ce qui concerne les Droits
voisins.
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- L’utilisation privée ;
- Le compte rendu d’évènements d’actualité ;
- L’utilisation uniquement à des fins d’enseignement ou de recherche
scientifique ;
- La citation, sous forme de courts fragments, d’une interprétation ou
exécution, d’un phonogramme ou d’une émission de radiodiffusion ;
- Toutes autres utilisations constituant des exceptions concernant des œuvres
protégées par le droit d’auteur en vertu de la présente loi.
§ I : Interprétation ou exécution
§ II : Phonogrammes
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les phonogrammes et les interprétations ou exécutions fixées sur ceux-ci. Elle est de
cinquante (50) ans au Bénin. V. le TITRE XIII de la loi 2005-30.
§ III : Radiodiffusion
Il est à noter que dans de nombreuses lois nationales qui prévoient une protection
des droits voisins, la durée de la protection est supérieure à la durée minimum
prévue dans la Convention de Rome.
Aux termes de l’Accord sur les ADPIC, qui est plus récent, les droits des artistes
interprètes ou exécutants et des producteurs de phonogrammes doivent être protégés
pendant 50 ans à compter de la date de la fixation ou de l’interprétation ou
exécution, et les droits des organismes de radiodiffusion pendant 20 ans à compter
de la date de l’émission. En d’autres termes, les pays qui adhèrent à l’Accord sur les
ADPIC doivent accorder une protection de plus longue durée que celle qui est
exigée par la Convention de Rome.
S’agissant de la sanction des droits, les mesures applicables en cas d’atteinte aux
droits voisins ou de violation de ces droits sont généralement comparables à celles
qui sont prévues en faveur des titulaires du droit d’auteur : mesures conservatoires
ou provisoires, sanctions civiles, sanctions pénales, mesures à la frontière ainsi que
les réparations et sanctions en cas de dommages causés à des dispositifs techniques.
Exercices.
1- Qui sont les bénéficiaires des droits voisins et quels sont les droits qui leur
sont conférés.
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2- les droits voisins tirent-ils toujours leur origine d’une œuvre protégée par un
droit d’auteur ? Justifiez votre réponse.
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