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La sous-traitance internationale
Jean-Louis Bismuth
Bismuth Jean-Louis. La sous-traitance internationale. In: Droit international privé : travaux du Comité français de droit
international privé, 6e année, 1984-1985. 1986. pp. 23-80;
doi : https://doi.org/10.3406/tcfdi.1986.1468
https://www.persee.fr/doc/tcfdi_1140-5082_1986_num_6_1984_1468
LA SOUS-TRAITANCE INTERNATIONALE
4) Or c'est surtout lorsque ces deux États n'en font qu'un que le phénomène
d'aspiration du sous-traité par le marché principal prend un relief particuUer. Nous
nous efforcerons justement d'apprécier la portée de ce phénomène en Umitant notre
analyse aux opérations du second groupe, c'est-à-dire, les sous-traitances de marchés
à l'exportation9 et en portant à cet égard plus particulièrement notre attention aux
hypothèses dans lesquelles le contrat principal s'exécute hors de France10.
Perceptible déjà à l'examen de certains problèmes dont la solution est fournie
par la loi étatique applicable au sous-traité (également désignée dans la présente
étude lex contractus), la force d'attraction que le marché principal exerce sur le
contrat de sous-traitance apparaît encore plus nettement à la lumière des règles
juridiques auxquelles ledit contrat est soumis, queUe que soit, par ailleurs, la loi
étatique qui le gouverne.
Règles juridiques rendues appUcables par la loi du contrat de sous-traitance (I),
règles juridiques appUcables quelle que soit la loi du contrat de sous-traitance (II),
c'est dès lors autour de ces deux pôles que vont s'articuler les quelques remarques
que paraissent devoir appeler les sous-traitances de marchés à l'exportation
[également désignées, dans la présente étude, sous-traitances (ou sous-traités) à
l'exportation].
11) L'on prend dès lors conscience de l'intérêt pratique que représente la
détermination de la loi étatique appUcable au sous-traité, pour peu, entre autres, que
ce dernier ait été conclu à prix forfaitaire et non révisable, en relation avec un
marché principal appelé à recevoir exécution dans un État à taux d'inflation élevé et
où, par ailleurs, les circonstances locales de tous ordres19 rendent raisonnablement
prévisibles des retards importants, par rapport aux prévisions initiales des parties,
dans Texécution du sous-traité.
12) Déjà visible à l'examen des solutions respectivement apportées par les lois
en conflit à quelques-uns des problèmes que pose le régime juridique des contrats,
l'enjeu du confUt prend un reUef plus marqué, dès l'instant où Ton s'attache à définir
le régime juridique de certaines clauses contractuelles.
14) L'enjeu du confUt de lois peut ici être illustré par un exemple, celui des
clauses pénales.
17) Or, pour autant qu'elles apparaîtraient excessives, les clauses pénales
ci-dessus reproduites encourraient le risque d'être annulées, dans l'hypothèse où le
sous-traité qui les renferme serait régi par un droit, tel que le droit anglais ou la loi
belge25. Sa soumission à la loi suédoise - dont la désignation est fréquente dans les
rapports avec les pays de l'Est26 -, à la loi suisse, à la loi française ou encore au droit
égyptien ou algérien aurait, en revanche, pour effet de justifier uniquement une
éventueUe modération du quantum des pénalités conventionnelles27. Inversement,
pour le cas où le contrat de sous-traitance apparaîtrait gouverné par la loi sénégalaise
ou ivoirienne28, le juge étatique ou arbitral appelé à en connaître serait, selon toute
vraisemblance, privé de tout pouvoir modérateur29-30.
19) Pour une large part des stipulations qu'ils renferment, nombre de sous-
traités à l'exportation se forment par adhésion; c'est ainsi que de multiples clauses
viennent s'insérer dans des conditions générales de sous-traitance. Elles peuvent,
27
pour cette raison, donner prise dans certains cas à une réglementation étatique
spécifique; U en sera ainsi, par exemple, en présence d'un contrat de sous-traitance
soumis au droit allemand.
20) En vue d'illustrer l'enjeu du conflit de lois que Tinclusion dans des
conditions générales de certaines clauses du sous-traité est de nature à susciter,
portons notre attention sur les conditions générales de sous-traitance établies par une
entreprise principale française en relation avec un marché de travaux s'exécutant
dans un pays d'Asie du Sud-Est.
Il y est ainsi stipulé que le sous-traitant sera tenu responsable de tout retard dans
Texécution de ses prestations, sauf cas de force majeure ou retard imputable à
l'entrepreneur principal et reconnu comme tel par ce dernier. Notons d'emblée que
la définition de la force majeure retenue par les conditions générales est en tous
points conforme à l'acception stricte du concept de force majeure en droit français.
La solution édictée par la clause ci-dessus rapportée peut légitimement
apparaître inéquitable, et ce, à divers titres.
21) S'agissant, en premier, du retard pour cause de force majeure, d'une part,
la notion définie en termes rigoureux dans les conditions générales de sous-traitance
est, en revanche, l'objet dans le cadre du marché principal, d'une définition Ubérale
conforme d'ailleurs en cela à une pratique contractuelle internationale largement
suivie31. D'autre part, compte tenu de l'acception sévère du concept de force
majeure dans les rapports de l'entreprise principale avec ses sous-traitants, Ton
discerne malaisément les hypothèses dans lesqueUes un sous-traitant pourra
effectivement se prévaloir de la survenance d'un événement constitutif d'une force majeure.
Une révolution? EUe n'est pas, à la date de conclusion du sous-traité, réellement
imprévisible en Asie du Sud-Est comme d'ailleurs en d'autres continents32.
22) Pour ce qui concerne, d'un autre côté, le retard imputable à l'entreprise
principale, indépendamment du fait qu'U doit être reconnu comme tel par ladite
entreprise, pareil retard, aux termes mêmes des conditions générales de sous-
traitance, n'a pour effet que de proroger le délai d'exécution des obUgations
incombant au sous-traitant sans que celui-ci puisse, par contre, prétendre à une
quelconque augmentation du prix convenu.
24) A cet égard, la licéité au regard du droit français - qui en l'espèce est celui
applicable - de la stipulation en cause ne paraît pas discutable33 sauf, semble-t-il, la
mention selon laquelle le retard imputable à l'entrepreneur principal doit avoir été
reconnu en tant que tel par celui-ci.
27) Or, Ton peut se demander si ladite clause, en raison même de son caractère
inéquitable36, n'est pas susceptible de tomber sous le coup du § 9 du texte légal de
197637 qui, de fait, énonce en son alinéa 1 : «Les dispositions des conditions
générales d'affaires sont inefficaces lorsque, contrairement aux impératifs de la
bonne foi, elles désavantagent le partenaire contractuel du stipulant, de manière
déraisonnable» «inappropriée» 38,39.
28) La force obUgatoire de la clause qui nous occupe ici serait, selon toute
vraisemblance, également problématique face à un système juridique tel le droit
algérien dont on pourrait ainsi concevoir qu'U ait un titre à régir des conditions
générales de sous-traitance établies en rapport avec un marché principal s'exécutant
en Algérie. Suivant, en effet, Tarticle 110 du Code Civil algérien (dont le contenu
figure de même aux articles 149 du Code Civil égyptien et 150 du Code Civil syrien)
le juge, en présence d'un contrat s'étant formé par adhésion (or tel est le cas d'un
sous-traité à l'exportation, pour ce qui concerne les clauses insérées dans des
conditions générales), «peut, si le contrat contient des clauses léonines» - catégorie
dont la stipulation analysée précédemment est susceptible de relever40 - «modifier
ces clauses ou en dispenser la partie adhérente et cela, conformément aux règles de
l'équité», «toute convention contraire» - précise Tarticle 110 - étant «nuUe».
30) Susceptible déjà d'être illustré par l'examen de différentes questions Uées à
la qualification juridique du sous-traité (1° -), l'enjeu qui s'attache à connaître le
droit appUcable à cette convention va se trouver amplifié, quand, parmi les systèmes
juridiques en confUt figure la loi française, ce, en raison de la teneur du texte légal
du 31 décembre 1975 relatif à la sous-traitance (2° -).
33) Si Ton centre à cet égard l'analyse sur la garantie des vices cachés49, deux
questions, entre autres, peuvent alors venu* témoigner de la réalité de l'enjeu dont le
confUt de lois est ici le siège : celle de la vaUdité des clauses Umitatives de garantie
des vices cachés (a), celle de l'action directe exercée par le maître de l'ouvrage en sa
quaUté de sous-acquéreur (P) :
34) L'exemple qui suit est révélateur des divergences de fond susceptibles
d'exister entre lois étatiques en conflit.
En l'espèce, une société française sous-traite à une entreprise aUemande
diverses prestations afférentes à un marché clé en mains appelé à recevoir exécution
en Egypte. Les prestations sous-traitées incluent la fourniture de différents
équipements garantis contre tout défaut de fabrication, aux termes du sous-traité, pendant
une durée d'un an à compter de la date de leur mise en service.
Cette stipulation contractuelle en tant qu'eUe s'analyserait en une Umitation
conventionnelle de la garantie légale des vices cachés50, serait vraisemblablement
d'une validité peu douteuse, dans l'hypothèse où le sous-traité se trouverait régi par
la loi allemande51-52 ou la loi égyptienne53,54. La Ucéité de la même clause ferait en
revanche problème, pour le cas où le droit français serait celui appUcable au contrat
de sous-traitance55,56.
37) Parce qu'U s'agit d'un contrat susceptible de constituer ou de renfermer soit
une vente, soit un contrat d'entreprise, la détermination de la loi applicable au
sous-traité présente, en définitive, un intérêt pratique évident, du fait des divergences
entre droits étatiques dont le régime des contrats de vente et d'entreprise est l'objet.
Le législateur français ayant adopté le 31 décembre 1975 un texte spécifique sur
la sous-traitance, l'enjeu du conflit de lois sera rendu plus intense, pour peu que le
droit français ait vocation à gouverner le sous-traité.
31
38) Si le droit français est Tun des droits étatiques en conflit, si, par ailleurs, le
sous-traité à l'exportation répond à la définition que Tarticle 1er de la loi française du
31 décembre 1975 donne du contrat de sous-traitance69, ce texte légal constitue alors
l'enjeu d'un confUt dont U convient de démontrer l'existence (a) avant de s'attacher
à mesurer les implications (b).
39) L'enjeu dont U faut se convaincre ici de la réalité est double. L'on pense
d'emblée à cet égard à l'action directe dont le sous-traitant est titulaire aux termes de
Tarticle 12 de la loi française du 31 décembre 1975; mais U importe également de ne
pas omettre les dispositions de Tarticle 14 du même texte; suivant cet article, en
effet, le contrat de sous-traitance est nul70 si l'entreprise principale n'a pas fourni une
caution solidaire émanant d'un établissement quaUfié en garantie du paiement de
toutes les sommes qu'U doit au sous-traitant71,72.
En clair, si le sous-traité à l'exportation est gouverné par le droit français,
l'entrepreneur principal ne court-U pas le risque de voir le sous-traitant invoquer la
nullité édictée par Tarticle 14, pour le cas où la caution requise n'aurait pas été
obtenue? N'a-t-on pas vu une entreprise omanaise venn soutenu* devant les prétoires
français que le sous-traité qui la liait à Creusot-Loire en relation avec un contrat de
construction d'une aciérie en Irak était nul, par appUcation de Tarticle 14 de la loi du
31 décembre 197573? Or, le coût que représente la fourniture de la caution prévue
audit article n'est pas toujours financièrement supportable, lorsque le prix du contrat
principal a été calculé au plus juste par l'exportateur73**.
40) Sans doute, en vue de nier l'existence d'un enjeu Ué aux prescriptions des
articles 12 et 14 de la loi du 31 décembre 1975, Ton peut penser à objecter l'argument
tiré de l'autolimitation de cette loi aux contrats de sous-traitance internes; pareille
objection ne nous semble pas toutefois convaincante.
D'un côté, la teneur des articles 4 et 11 du texte légal de 1975 paraît bien militer
en faveur de l'applicabilité de ce texte aux sous-traitances à l'exportation74, solution
que d'ailleurs ne viennent nullement contredire les rares décisions judiciaires dont
nous avons pu prendre connaissance 75,75W*.
De Tautre, l'argument tiré de la volonté du législateur ne peut, U est vrai, être
invoqué ni en faveur ni à Tencontre de l'opinion intégrant aux prévisions de la loi de
1975 les sous-traités à l'exportation, la question des implications internationales du
statut de la sous-traitance issu de la proposition de loi de M. Neuwirth76 n'ayant, à
aucun moment des débats parlementaires, été évoquée77. L'on est pourtant fondé à
se demander si le législateur n'aurait pas en fait clairement admis l'appUcabUite du
statut qu'U édictait aux sous-traitances à l'exportation, dans l'hypothèse où cette
question eût été débattue devant les deux Chambres. Une considération essentielle
tenant en effet à l'objectif central de la loi de 1975 milite, selon nous, en ce sens : le
statut mis en place a pour but de protéger le sous-traitant contre les défaillances
financières de l'entreprise principale, spécialement lorsque celle-ci est l'objet
d'une procédure collective78,79; or, les sous-traités à l'exportation consentis à des
32
42) Les prescriptions des articles 12 et 14 de la loi de 1975 revêtent sans conteste
un caractère impératif en droit interne82; Tordre public économique de protection83
qu'elles s'emploient à promouvoir pourrait, le cas échéant, donner à penser qu'elles
conservent cette force contraignante dans Tordre international; s'U devait en être
ainsi, il conviendrait alors de voir dans les articles 12 et 14 susmentionnés, une
illustration du phénomène dit des lois de police.
Rappelons que le concept de loi de police individualise la règle juridique édictée
dans le but de satisfaire un intérêt économique, social ou politique particulièrement
important et dotée, pour ce motif, d'un domaine spatial déterminé de manière
unilatérale84,85 à l'intérieur duquel les solutions qu'édicté la norme imperative en cause
tiennent en échec celles prescrites par la loi étatique désignée selon la méthode
conflictuelle86,861"*.
43) Mais quand bien même les articles 12 et 14 de la loi du 31 décembre 1975
entreraient dans la catégorie des lois de police, la localisation en France du centre
des intérêts de l'entreprise sous-traitante ne constituerait pas, pour autant, Tunique
critère de délimitation du domaine dans l'espace des articles 12 et 14 susvisés.
47) En faveur de l'opinion qui vient d'être exprimée, peut d'ailleurs être
invoquée la fonction assignée aux articles 12 et 14 : garantir le paiement d'une
créance, celle correspondant aux sommes dues par l'entreprise principale au sous-
traitant91; or, précisément, U est légitime de soumettre la garantie que les articles
sus-mentionnés mettent en place à la loi qui gouverne la créance pécuniaire garantie,
autrement dit à la loi applicable au contrat de sous-traitance générateur de ladite
créance92; un augument d'analogie justifie, au demeurant, cette solution; U intéresse
la jurisprudence française soumettant l'action directe de la victime d'un accident à
Tencontre de Tauteur du dommage à la loi du Ueu du délit93,93**; cette loi est, de fait,
la loi de la créance garantie puisqu'elle régente la créance délictuelle de réparation
dont l'action directe de la victime vise précisément à garantir le règlement94.
48) Assurément, quand le droit français figure parmi les différents systèmes
juridiques nationaux ayant chacun un titre à gouverner un sous-traité à l'exportation,
la dimension pratique du conflit de lois n'est pas niable, les solutions respectivement
posées aux articles 12 et 14 de la loi du 31 décembre 1975 portant à cet égard
témoignage de l'existence d'un enjeu dont les impUcations méritent présentement
d'être mesurées.
49) Elles concernent plus spécialement les difficultés que soulève l'appUcabUite
de Tarticle 12 de la loi du 31 décembre 1975 à un sous-traité à l'exportation régi par
le droit français; ces difficultés sont perceptibles au stade de l'existence (a) comme
de Texercice (P) de l'action directe instituée en faveur du sous-traitant par ledit
article 12.
51) A ce stade, deux lois étatiques autres que celle appUcable au contrat de
sous-traitance semblent devoir entrer en Ugne de compte : la loi applicable au
marché principal (§ 1) la loi du domicile du maître de l'ouvrage (§ 2).
les voies d'exécution105. Affinités que viennent ainsi iUustrer les solutions de la loi
française du 31 décembre 1975; de fait, en vertu de celles-ci, l'action dnecte, une fois
exercée, a pour résultat, dans un premier temps, de geler (effet conservatoire) au
profit du sous-traitant qui Ta mise en mouvement la créance de l'entreprise
principale à l'égard du maître de l'ouvrage106 puis, dans une seconde étape, de
rendre le sous-traitant titulaire (effet translatif) de ladite créance107; à ce stade, dès
lors, l'action directe a pour résultat d'entraîner, sans intervention du juge, une
cession forcée de créance108; Ton peut dans ces conditions y voir une saisie-arrêt
expéditive, simphfiée109; en droit commun, en effet, c'est uniquement le jugement de
validité de la saisie-arrêt qui opère transport forcé de la créance saisie sur la tête du
créancier saisissant110.
Par voie de conséquence, s'agissant d'un sous-traité à l'exportation soumis au
droit français et, à ce titre, à la loi du 31 décembre 1975111, dans l'hypothèse où le
sous-traitant entendrait se prévaloir à Tencontre du maître de l'ouvrage, par la force
des choses au domicUe étranger de ce dernier, de Taction directe dont il serait
titulaire sur le fondement du texte légal susvisé de 1975, U devrait alors se soumettre
aux exigences de forme auxquelles la loi du domicile du maître de l'ouvrage,
applicable en tant que loi du Ueu de la saisie, subordonne la mise en œuvre de
l'action directe112 et, plus particulièrement à cet égard, la réaUsation de l'effet
conservatoire et de l'effet translatif que l'action directe une fois exercée, a vocation à
produire112**, pareille solution présupposant désormais que la loi du domicUe du
maître de l'ouvrage connaisse et réglemente l'institution mise en place par la loi
française du 31 décembre 1975113,113**.
57) La mise en œuvre de l'action directe, dans l'hypothèse qui vient d'être
envisagée121, semble d'autant plus plausible, d'un strict point de vue juridique122, que
la loi applicable à un marché principal s'exécutant en Egypte, en Syrie, en Algérie
coïncidera le plus souvent, à notre connaissance, avec la loi du domicUe du maître de
l'ouvrage123; demeure toutefois Técueil que représente en matière de sous-traitances
à l'exportation la double condition, ci-dessus évoquée, formulée par la Cour de
Cassation française dans son arrêt du 13 mars 1981 124.
63) Il est vrai que la Cour de Cassation a paru admettre que les parties à un
contrat d'agent commercial appelé à être exécuté hors de France (en Italie, en
l'occurrence) pouvaient soumettre un tel accord à la loi française tout en excluant les
dispositions du décret français du 23 décembre 1958 relatif aux agents
commerciaux134.
L'argument que cette jurisprudence pourrait inciter à invoquer en faveur de la
validité - du point de vue du droit mternational privé français - de la clause
d'élection législative dont il est ici question ne serait toutefois pas pleinement
probant.
Dans l'état actuel du droit français, en effet, un contrat d'agent commercial
peut, de par la volonté des parties, se trouver placé en dehors du statut créé le 23
décembre 1958 135 et être conséquemment gouverné par les règles de droit civil
relatives au mandat d'intérêt commun136; en d'autres termes, s'agissant de
l'intermédiaire œuvrant en qualité de mandataire, U y a place pour deux régimes juridiques137:
un régime général, celui du mandat d'intérêt commun; un régime particuUer, celui
organisé par le décret du 23 décembre 1958 dont les dispositions imperatives - en
fait, celles ayant trait à l'indemnité de rupture - ne sont applicables que si les parties
n'ont pas usé de l'un des procédés auxquels la jurisprudence leur permet d'avoir
recours en vue de s'affranchir de l'emprise dudit décret138,139.
Pareille dualité n'existe pas, en revanche, en matière de sous-traitance; la
volonté contractuelle est en effet impuissante à se soustraire à la tutelle que
représente le statut impératif mis en place par la loi française du 31 décembre 1975
le sous-traité interne répondant à la définition posée à Tarticle 1er de cette loi140.
67) D'autres contraintes juridiques sont imposées par l'État du siège du maître
de l'ouvrage, État qui sera le plus souvent celui où s'exécute le marché principal145.
C'est sur ce second groupe de règles que nous mettrons plus spécifiquement l'accent.
Les normes dont il sera ici question s'analysent en des contraintes juridiques en
ce qu'elles ont pour objet ou pour effet de porter atteinte au Ubre choix par
l'entreprise principale de son partenaire sous-traitant, cette atteinte pouvant
s'expliquer par des raisons soit politiques (1° -), soit économiques (2° -).
68) C'est ce que viennent illustrer les règles de boycottage en vigueur dans
différents États de la Ligue Arabe146 et auxquelles risquent, en conséquence, de se
trouver assujettis les marchés à l'exportation appelés à recevoir exécution sur l'un ou
Tautre de ces États147.
Par suite de ces prescriptions de mise à l'index, le maître de l'ouvrage va être
conduit à exiger de l'entreprise principale qu'elle souscrive à deux obligations : une
obligation négative, une obligation positive.
39
70) Cette atteinte au Ubre choix du sous-traitant de premier rang voire de celui
de rang subséquent n'est pas sans faire problème, par suite de l'incompatibilité des
lois de boycottage tant avec les principes fondamentaux du droit qu'avec certaines
règles juridiques ponctuelles151,152; cette incompatibiUté peut, en effet, être
génératrice de difficultés intéressant, entre autres, le droit communautaire de la
concurrence (a) et le droit civil des obligations (b).
74) Supposons que l'entreprise sous-traitante ne soit pas en fait en règle avec les
prescriptions du boycottage : elle est ainsi la filiale communautaire d'une société
américaine portée sur les «listes noires»160.
Se fondant alors sur la clause de boycottage stipulée au marché principal, le
maître de l'ouvrage, prenant ombrage - ou prétexte - de cette infraction, exerce le
droit, dont U se trouve investi en pareil cas, de déclarer le marché principal suspendu
ou résilié161.
L'entreprise principale serait-elle fondée, dans une telle hypothèse, à demander
au juge étatique ou arbitral du sous-traité qu'il condamne le sous-traitant à des
dommages et intérêts, ce en réparation du préjudice que lui a occasionné la
suspension ou la résiliation du marché principal ? Question qui soulève à son tour
une autre interrogation : peut-il être reproché au sous-traitant d'avoir enfreint des
mesures - celles de boycottage - dont l'efficacité juridique est des plus sujettes à
caution, quelle que soit à cet égard la loi étatique gouvernant le sous-traité162?
75) Des questions tout aussi délicates peuvent de même apparaître à l'examen
des contraintes juridiques qui, s'assignant pour leur part la réalisation d'un objectif
économique jugé essentiel, viennent également restreindre le libre choix par
l'entreprise principale de son partenaire contractuel.
79) L'État d'exécution du marché principal peut ainsi créer des incitations
visant à favoriser l'intervention sur le site de sous-traitants locaux. A titre d'exemple,
une loi gabonaise du 8 juin 1981 a-t-elle prévu que «les entreprises nationales ou
étrangères sous-traitant dix pour cent (10%) au moins de leur marché à une petite et
moyenne entreprise gabonaise agréée bénéficieront d'une priorité dans Tattribution
des marchés pubUcs»163.
80) L'atteinte au Ubre choix du sous-traitant est ici bien plus vive en ce sens que
l'entrepreneur principal se trouve astreint, soit d'offrir de sous-traiter, soit purement
et simplement de sous-traiter à des entreprises locales.
81) Même lorsqu'eUe ne prend pas formellement appui sur un texte législatif ou
réglementaire édicté par l'État d'exécution du marché principal, l'obUgation d'offrir
par priorité de contracter à des sous-traitants locaux qui incombe à l'entreprise
principale s'analysera en une contrainte juridique, dès l'instant, où elle résultera
d'une clause non négociable du cahier des charges étabU par le maître de l'ouvrage164;
tel était ainsi le cas de cette stipulation figurant dans les «conditions commerciales
générales» rédigées par un organisme pubUc d'un État africain et enjoignant au
«soumissionnaire» de «s'efforcer... dans la mesure du possible... de rechercher et de
proposer des sous-traitants (locaux) susceptibles de réaliser la totalité des fabrications
ou travaux en prestations d'origine locale»165.
Pareille clause n'est d'ailleurs pas sans faire penser à ceUe, incluse dans nombre
de conventions d'établissement, aux termes de laquelle l'investisseur s'oblige vis-à-vis
de l'État d'accueU à faire prioritairement appel, en vue de la réalisation du projet, à
conditions égales de prix, de qualité, de qualifications techniques, à des entreprises
ressortissantes dudit État166.
83) Ces implications doivent être notamment recherchées dans deux directions :
le prix du marché principal (§ 1), la responsabiUté contractueUe de l'entreprise
principale du fait de son sous-traitant (§ 2).
42
92) En pareille hypothèse, le risque sur le maître de Touvrage est éclaté entre le
sous-traitant et l'entreprise principale, cette dernière conservant en effet la charge de
45
93) De fait, les deux assureurs-crédit Ués par une convention d'assurances
conjointes garantissent, conformément à leurs conditions respectives, la part du
marché principal exécutée par leur propre assuré206, solution inévitable207 mais
susceptible de faire problème, compte tenu de l'existence, même au sein de TEurope
communautaire, de divergences possibles entre les pouces en cause208,208**; la
convention de garanties conjointes semble toutefois en mesure d'atténuer cette
insuffisance, par le mécanisme d'information réciproque et de concertation qu'eUe
instaure entre assureurs-crédit, au stade de la gestion des poUces déUvrées à
l'entreprise principale et au sous-traitant209,209**.
l'exportation213 - une entreprise (le sous-traitant) qui, par hypothèse, n'est pas un
ressortissant de l'État ayant pris l'initiative de l'aide en question.
L'on conçoit, dans ces conditions, que chaque pays vienne souverainement
déterminer le principe et le pourcentage d'incorporation des sous-traitances
étrangères214, sous réserve toutefois d'engagements spécifiques.
Ainsi, la COFACE, organisme français d'assurance-crédit, a-t-elle conclu, en
1962 et en 1964, respectivement avec les assureurs-crédit suisse et suédois, deux
conventions bilatérales d'incorporation automatique des sous-traitances dans la
limite de 30% du montant du marché principal214**.
De même, dans les relations intracommunautaires, l'incorporation automatique
des sous-traitances en provenance d'un ou de plusieurs États membres constitue une
obligation dont le régime juridique est actuellement gouverné par la décision du
Conseil du 1er décembre 1982215,216.
98) La sous-traitance doit alors être analysée, sous l'angle des règles relatives à
Tassurance-crédit, en une opération d'exportation, non pas vers le pays du maître de
Touvrage, en l'absence, par hypothèse, d'une clause if and when, mais vers l'État du
siège de l'entreprise principale219.
Ainsi, parce que le sous-traité se signale par son opacité financière comme
n'étant pas if and when, l'opacité va également caractériser le sous-traité, du point
de vue de la garantie des risques à l'exportation, dès lors que l'incorporation
automatique n'est pas appelée à jouer; U faudrait, au demeurant, parler plutôt de
semi-opacité ou de translucidité, dans la mesure où le risque sur le maître de
Touvrage apparaît au niveau de la définition des faits générateurs de sinistre donnée
par la police d'assurance-crédit délivrée au sous-traitant en couverture du risque sur
l'entreprise principale220.
NOTES
19. L'exemple qui suit ne constitue certainement pas un cas isolé; en l'espèce, en relation avec
un contrat de réalisation d'un ensemble industriel appelé à être exécuté dans un pays en voie de
développement, un sous-traité ayant pour objet la fourniture de matériels et une supervision de
montage est consenti à une société d'un État membre de la C.E.E.; d'importants retards tenant, en
particuUer, à l'incompétence de l'entreprise chargé de l'étude des sols, à des difficultés Uées à la
nature de ceux-ci, à la recherche consécutive de solutions techniquement acceptables pour la
construction des bâtiments viennent compromettre gravement le calendrier (figurant au marché
principal et reproduit dans le contrat de sous-traitance) des travaux de génie civil et de montage; il
s'ensuit un allongement de plus de trois ans, par rapport au planning initial, des délais d'exécution
du sous-traité.
20. C. Paris 22 décembre 1983, Laurent c. société Reuters Ltd, Rev. crit. dr. intern, prv.
1984.484 note J. Mestre et les réf. cit. p. 488.
21. Sur la notion de clause pénale, v. en droit français, J. Mestre, observ. in Rev. trim. dr. civ.
1985.372 et s. n° 4 à propos de Cass. Soc. 2 juillet 1984 (quaUfication d'une indemnité contractuelle
de Ucenciement comme clause pénale susceptible, à ce titre, de révision judiciaire sur le fondement
de Tarticle 1152 du Code Civil), Cass. Civ. III 5 décembre 1984 (Les deux arrêts rendus le 5
décembre 1984 refusent d'analyser, en une clause pénale, sujette à révision judiciaire, l'indemnité
d'immobiUsation insérées dans des promesses unilatérales de vente; v. dans le même sens,
F. Benac-Schmidt, Le Contrat de promesse unilatérale de vente, L.G.D.J., 1983, n° 39 et s. p. 50
et s., n° 56 et s., p. 60 et s.), C. Paris 25 avril 1984 (arrêt considérant que l'indemnité compensatrice
forfaitaire prévue en contrepartie d'une obligation contractuelle de non-concurrence n'est pas une
clause pénale au sens de Tarticle 1152 du Code Civil), cf. aussi, l'analyse des clauses pénales dans
leurs rapports avec les mécanismes contractuels voisins faite, à partir d'un échantillon de clauses, par
M. Fontaine in Les Clauses pénales dans les contrats internationaux, Dr. et Prat. du comm. Intern.
1982. 401 ets. spec. p. 431 et S.
22. Sur un aperçu de ces divergences, v. ainsi, M. Fontaine, Les Clauses pénales dans les
contrats internationaux, op. cit., spec. p. 437, p. 440-441; adde, les monographies de droit national
publiées in Dr. et Prat. du Comm. Intern. 1982-443 et s.
23. V. toutefois, visant à démontrer l'existence, en Europe Occidentale, d'une tendance
favorable à la reconnaissance d'un pouvoir de révision judiciaire des clauses pénales abusives,
J. Thilmany, Fonctions et révisibilité des clauses pénales en droit comparé, Rev. intern, de dr.
comp. 1980-17; sur les travaux de la Commission des Nations-Unies pour le droit commercial
international (C.N.U.D.CI.) relatifs aux clauses pénales dans la perspective de l'élaboration d'une
réglementation uniforme; v. not. Dommages-intérêts libératoires et clauses pénales, Rapport du
Secrétaire Général, Doc. A/CN.9/161, 25 avril 1979; Dommages-intérêts et clauses pénales (II),
Rapport du Secrétaire Général, doc. A/CN.9/W.G.2/W.P. 33, 12 février 1981; Sur une analyse de
ces deux rapports, V. M. Fontaine, Les clauses pénales dans les contrats internationaux, op. cit.,
spec. p. 427 et s., p. 440-441.
24. Sur la qualification, en droit français, d'une pénalité contractuelle de retard comme clause
pénale, cf. J. Mestre, observ. préc. in Rev. trim. dr. civ. 1985.372 et s. n° 4, spéc.p. 375-376 et la
jurisprudence citée.
25. Cf. not. J. Thilmany, La clause pénale en droit belge : droit matériel et droit international
privé, Dr. et Prat. du Comm. Intern. 1982.447 et s., spec. p. 448 et s. et la jurisprudence de la Cour
de Cassation belge citée p. 449; P.R. Ellington, Penalty Clauses England, Dr. et Prat. du Comm.
Intern. 1982.507; J. Thilmany, Fonctions et révisibilité des clauses pénales en droit comparé, Rev.
intern, de dr. comp. 1980.17 et s., spéc. n° 8-11, p. 22 ets. (à propos du droit belge), n° 31 et s.
p. 44 et s. (s'agissant du droit anglais); cf. ég. sur le droit anglais, Cheshire and Fifoot's Law of
Contract, 10e éd. par M.P. Furmston, London, Butterworths, 1981, p. 556 et s.; R. David et
D. Pugsley, Les contrats en droit anglais, 2e éd., L.G.D.J. 1985, n° 461-462 p. 341-343; sur un
exemple d'application en France du droit anglais, cf. C. Paris 22 décembre 1983, Laurent c. Société
Reuters Ldt, préc, Rev. crit. dr. intern, priv. 1984-484, note J. Mestre.
26. Cf. le paragraphe 36 de la loi suédoise du 11 juin 1915 sur les conventions et autres actes
juridiques en matière de propriété, reproduit in H. Niai, Les clauses pénales dans les contrats de
vente internationaux, Études juridiques offertes à L. Julliot de la Morandière, Dalloz, 1964, p. 417
et s., spéc. p. 418.
52
27. Sur le droit français, cf. not. D. Françon, La clause pénale en droit français, Dr. et Prat. du
Comm. Intern. 1982.481; J. Thilmany, Fonctions et révisibilité des clauses pénales en droit
comparé, op. cit., spéc. n° 4 et s., p. 19 et s., n° 12 et s., p. 27 et s.; cf. ég. S. Sanz La consécration
du pouvoir judiciaire par la loi du 9 juillet 1975 et ses incidences sur la théorie générale de la clause
pénale, Rev. trim. dr. civ. 1977.268. La loi n° 85-1097 du 11 octobre 1985 relative à la clause pénale
et au règlement des dettes (J.C.P. 1985, éd. G., III 57787) autorise le juge à modifier d'office le
montant de la clause pénale, ce que la Cour de Cassation lui refusait jusqu'alors en l'état des textes;
v. ainsi, Cass. Com. 2 oct. 1984, J.C.P. 1985, éd. G., II 20433, note G. Paisant, Rev. trim. dr. civ.
1985.573, n° 2 observ. J. Mestre; sur le droit égyptien, cf. articles 223 à 225 du Code Civil; sur le
droit algérien, cf. articles 183 à 185 du Code Civil, sur lesquels, V.R. Zerguine, Contribution à
l'étude de la clause pénale, Rev. algr. des sciences jurid. éco. et pol. 1981 n° 1 Vol. XVIII, p. 37
et s.; adde, G. Berlioz, Le Code Civil algérien et les contrats internationaux, Dr. et Prat. du Comm.
intern. 1978.81 et s., spéc. p. 95-97.
28. L'article 154 du Code sénégalais des obligations civiles et commerciales prescrit Tintangibi-
lité de la clause pénale («La clause pénale s'impose aux parties et au juge»)); sur cette solution, cf.
J.-P. Tosi, Le droit des obligations au Sénégal, op. cit., n° 790 et s., p. 284 et s., spéc. n° 793 p. 286;
la stipulation d'une clause pénale est toutefois prohibée par le Code sénégalais susvisé dans le
contrat de vente à tempérament (article 357) et dans celui de location-vente (article 366); sur ces
deux exceptions légales, cf. J.-P. Tosi, op. cit., n° 793 p. 286 et notes 11 et 12; pour ce qui concerne
le droit de la Côte d'Ivoire, Tintangibilité des clauses pénales semble pouvoir être déduite des
articles 1152 et 1231 du Code Civil de ce pays dont la teneur, à notre connaissance, est identique à
celle des articles 1152 et 1231 du Code Civil français antérieurement à la réforme des clauses pénales
opérée par la loi n° 75-597 du 9 juillet 1975 [cette intangibilité supposant néanmoins que
l'interprétation jurisprudentielle restrictive de Tarticle 1231 du Code Civil français dans sa rédaction
avant la réforme du 11 juillet 1975 (sur cette interprétation, cf. note J. Thilmany, Fonctions et
révisibilité des clauses pénales en droit comparé, op. cit., spéc. n° 13 p. 28) : inspire l'interprétation
de Tarticle 1231 du Code Civil ivoirien].
29. Sur la question de savoir si doit être réputée contraire à Tordre public au sens du droit
international privé la loi étrangère consacrant Tintangibilité des clauses pénales alors que la loi du
juger étatique saisi prescrit leur révisibilité; v. en faveur de cette contrariété, C Paris 22 décembre
1983, Laurent c. Société Reuters Ltd (sol. impl.) Rev. crit. dr. intern, priv. 1984.484, note
J. Mestre; adde, la jurisprudence suisse et allemande citée par J. Mestre, note préc, spéc p. 491;
dans le même sens, en doctrine, B. Mercadal, Chronique in Dr. et Prat. du Comm. Intern. 1979, 285;
H. Niai, Les clauses pénales dans les contrats de vente internationaux, op. cit., p. 417 et s., spéc. p.
419-420; v. toutefois, pour une position plus nuancée, D. Françon, La clause pénale en droit
français, Dr. et Prat. du Comm. Intern. 1982.481 et s., spéc. p. 489-490; contre le recours à
Texception de Tordre public au sens du droit international privé en matière de clauses pénales,
J. Thilmany, La clause pénale en droit belge, Dr. et Prat. du Comm. Intern. 1982.447 et s., spéc.
p. 459-460; P. R. Ellington, Penalty clauses : England, Dr. et Prat. du Comm. Intern. 1982.507
et s., spéc. P. 513 et la décision citée note 19. S'agissant du droit international privé français, Ton est
autorisé à voir dans la solution consacrée par la loi du 11 octobre 1985 reconnaissant au juge le droit
de modifier d'office le montant d'une clause pénale (sur cette loi, v. supra note 27) un argument
favorable à la thèse de la contrariété à Tordre public d'une loi étrangère refusant au juge tout
pouvoir modérateur.
30. Dès lors qu'un État - par hypothèse celui dont le droit est applicable au contrat de
sous-traitance - investit les juges statuant en son nom du pouvoir de réviser les clauses pénales, ce
pouvoir doit également être reconnu à Tarbitre, la mission juridictionnelle de celui-ci pouvant être
délimitée, par référence à l'office du juge étatique tel que défini par la lex contractus (cf. en faveur
de cette solution, l'analyse de Ch. Jarrosson in La notion d'arbitrage, Thèse Paris II, 1985, Tauteur
précisant les contours de la mission juridictionnelle de Tarbitre à la lumière de l'évolution des
pouvoirs conférés au juge français; (v. Thèse préc, n° 39 et s. p. 41 et s., spéc. n° 144 et s. p. 115 et
s., n° 174 et s. p. 151 et s.).
31. V. ainsi, M. Fontaine, Les clauses de force majeure dans les contrats internationaux, Dr. et
Prat. du Comm. Intern. 1979.469; Ph. Kahn, «Lex mercatoria» et pratique des contrats
internationaux : l'expérience française in Le contrat économique international, Stabilité et évolution,
Bruxelles, Bruylant, Pédone, Paris, 1975, p. 171 et s., spéc. n° 47 et s., p. 200 et s.; Ph. Kahn, Force
majeure et contrats internationaux de longue gurée, Clunet 1975.467.
53
32. Les opérations d'exportation et les investissements à Tétranger peuvent d'ailleurs être
garantis contre le risque politique; Sur le régime français, cf. not. M. Klein, L'assurance-crédit et les
autres garanties des risques dans le commerce international, Thèse Paris II, 1983, p. 273 et s.; adde,
concernant plus spécialement les régimes de garantie des investissements contre le risque poUtique
respectivement gérés pour le compte de l'Etat français par la B.F.C.E. et la C.O.F.A.C.E.,
S'implanter à Tétranger, Brochure B.F.C.E., 1982, p. 19 et s.; cf. ég. sur l'investissement connexe à
une opération d'exportation (qui constitue Tune des deux formes d'investissements porteurs
d'exportation auxquels la procédure gérée par la CO.F.A.CE. est Umitée), l'étude de M.
Krassilchik in Dr. et Prat. du Comm. Intern. 1981.603.
33. Le fait qu'en droit français la protection contre les clauses abusives ne peut être assurée, de
lege lata, par les principes généraux du droit des contrats (v. ainsi, H. Bricks, Les clauses abusives,
L.G.D.J., 1982, n° 17 et s. p. 18 et s.) constitue un argument en ce sens.
34. Sur cette loi, v. note A. Rieg, Les clauses abusives et le consommateur, République
Fédérale Allemande, Rev. intern, de dr. comp. 1982.905; D. Ben Abderrahmane, Le droit
allemand des conditions générales des contrats dans les ventes commerciales franco-allemande,
L.G.D.J., 1975; adde, A. Rieg, La lutte contre les clauses abusives des contrats (Esquisse
comparative des solutions allemande et française), Études offertes i R. Rodière, Dalloz, 1981,
p. 221 et s., spéc. § II, p. 236 et s.; M. Strauch, La loi aUemande sur les conditions générales et les
clauses limitatives de responsabiUté, Revue de dr. des aff. intern., n° 4, Commerce International,
p. 495 et s.
35. Sur cette définition, v. not. A. Rieg, article préc. in Rev. intern, de dr. comp. 1982.907
et s., spéc. n° 11 et s. p. 916 et s.; D. Ben Abderrahmane, op. cit., o° 33 p. 37.
36. V. supra n° 21-22.
37. Le § 9 est appUcable aux conditions générales d'affaires utilisées à l'égard d'un commerçant
(arg. en ce sens, § 24 de la loi de 1976; v. d'ailleurs A. Rieg, étude préc. in Rev. intern, de dr. comp.
1982.907 et s., spéc. iV 32, p. 926-927; D. Ben Abderrahmane, op. cit., n° 278 et s. p. 172 et s.), dès
l'instant où celles-ci sont gouvernées par le droit allemand, les solutions spécifiques de droit
international privé posées aux § 10-8 et 12 de la loi de 1976 ne pouvant jouer, en pareille hypothèse;
cf. ainsi D. Ben Abderrahmane, op. cit., n° 160-162 p. 102-104; M. Strauch, étude préc. in Rev. de
Dr. des aff. intern. 1985, n° 4, Commerce International, spéc. p. 497-498.
38. L'adjectif «déraisonnable» est utilisé par M. Rieg [cf. étude préc. in Rev. intern, de dr.
comp. 1982.907 et s., spéc. n° 31, p. 926 et n° 34, p. 927), M. Ben Abderrahmane ayant, quant à lui,
recours à l'adjectif «inappropriée» (cf. op. cit., n° 263, p. 165)].
39. Sur le § 9, alinéa 1, v. not. A. Rieg, étude préc. in Rev. intern, de dr. comp. 1982, spec
n° 34, p. 927-928 (soulignant le caractère «extrêmement flou» du critère d'appréciation de l'efficacité
des conditions générales d'affaires posé au § 9, aUnéa 1, conclusion réitérée par le même auteur in
La lutte contre les clauses abusives des contrats, Études (précitées) offertes à R. Rodière, p. 221
et s. spéc. p. 243); D. Ben Abderrahmane, op. cit., n° 288 et s. p. 177 et s.; sur TaUnéa 2 du § 9
considérant comme créant un désavantage déraisonnable, inapproprié la clause «incompatible avec
les idées fondamentales de la réglementation légale dont eUe s'écarte «ou restreignant» les droits et
obligations fondamentaux découlant de la nature du contrat d'une manière telle que la réalisation du
but (de ce) contrat soit compromise», v. A. Rieg, étude préc. in Rev. intern, de dr. comp. 1982,
spéc. n° 35-37, p. 928-930; D. Ben Abderrahmane, op. cit., n° 295 et s. p. 181 et s,
40. Serait en effet léonine au sens de Tarticle 110 du Code Civil algérien la clause révélatrice
d'un certain abus, telle que, par exemple, la stipulation contractueUe imposée au partenaire faible;
v. ainsi, R. Zerguine, Le Code Civil et l'adaptation judiciaire du contrat, Rev. algér. des sciences
jurid. éco. et pol., 1982, n° 2, Vol. XIX, p. 291 et s., spec p. 305-306.
41. La quaUfication du sous-traité comme vente ou entreprise doit-eUe être opérée suivant la
loi du juge saisi ou loi du for (il n'existe pas, en revanche, de for arbitral, Tarbitre ne statuant pas au
nom d'un État; v. not. en ce sens, E. Locquin, Les pouvoirs des arbitres internationaux à la lumière
de l'évolution récente du droit de l'arbitrage international, Clunet 1983-293 et s., spéc. n° 12 et s.,
p. 297 et s.; du même auteur, Les pouvoirs des arbitres internationaux in Les entreprises tunisiennes
et l'arbitrage commercial international, Bibl. de dr. de sciences pol. et éco., T. VIII, p. 311 et s.,
spéc. n° 12 et s., p. 315 et s.) ou selon les conceptions de la loi appUcable au sous-traité? Ce n'est
que lorsqu'eUe commande la désignation de la loi appUcable que la quaUfication relève de la loi du
54
n° 291
for (v. etens.,cep.sens,
338 etH.s.,Batiffol
spec n°et 293
P. Lagarde,
p. 342, n°Droit
298 p.international
349-351). Lorsque
privé, les
T. prestations
A, T éd., L.G.D.J.,
mises à la
charge du sous-traitant sont de nature mobilière, deux cas de figure doivent alors être envisagés :
1°) Les parties ont désigné la loi à laqueUe le sous-traité est soumis; la quaUfication de ce dernier
comme vente ou contrat d'entreprise doit alors être donnée par la lex contractus; de fait, même si le
contrat de sous-traitance entre dans les prévisions de la Convention de La Haye du 15 juin 1955 sur
la loi applicable aux ventes à caractère international d'objets mobiliers corporels, il ne peut en
résulter aucune incidence au plan de la détermination de la loi applicable; les règles de confUt
spécifiques qu'édicté le Traité de 1955 ne sont en effet susceptibles de jouer qu'en l'absence de
clause d'élection législative;
2°) A contrario, dès lors, dans la mesure où la qualification vente ou contrat d'entreprise commande
la désignation de la loi applicable (désignation sur le fondement de la Convention du 15 juin 1955,
en présence d'une vente; désignation sur le fondement de la règle de localisation, en présence d'un
contrat d'entreprise), cette qualification relève de la loi du for si les parties n'ont pas désigné la loi
gouvernant le sous-traité.
42. V. ainsi, pour la fourniture d'une machinerie et la construction d'un édifice propre à
recevoir cet équipement (il ne s'agissait pas toutefois d'un contrat de sous-traitance), Cass. civ. I,
26 novembre 1980, Centrale Coopérative bretonne, Clunet 1981.355 note Ph. Kahn.
43. Sur la distinction de la vente et du contrat d'entreprise en matière immobiUere, cf. not.
Contrat de vente et contrat d'entreprise (compte rendu des travaux du groupe de travail «juridique»
chargé par la Commission technique de la sous-traitance d'étudier les critères distinctifs du contrat
de vente et du contrat d'entreprise), Rev. trim. dr. com. 1981.1 et s., spec n° 25 et s. p. 13 et s.; sur
le cas des biens meubles appelés à devenir immeubles par destination, cf. not., Contrat de vente et
contrat d'entreprise, op. cit., spéc. n° 41 et s., p. 21 et s.
44. Sur le critère dit économique, v. spéc. en ce sens, Cass. Civ. I 27 avril 1976, J.C.P. 1977,
éd. G, II, 18635, note J. : «Le contrat par lequel une personne fournit à la fois son travail et des
objets mobiliers doit être analysé juridiquement comme une vente, dès lors que le travaU en
constitue l'accessoire»; cf. aussi, not. H.L.J. Mazeaud, Leçons de Droit Civil, T. III, 2e Vol., 5e éd.
par H. de Juglart, éd. Montchrestien, n° 1336, p. 748 et la jurisprudence citée, note 6; Contrat de
vente et contrat d'entreprise en matière de sous-traitance, Rev. trim. dr. com. 1981 et s., spec
n° 11-12, p. 9-10; adde, R. Taffo, Thèse préc. (v. supra note 7 bis) p. 54-55; sur l'adoption dans
Tordre international du critère économique, cf. article 3-2 de la Convention de Vienne du 11 avril
1980 sur les contrats de vente internationale de marchandises disposant : «La présente Convention
ne s'applique pas aux contrats dans lesquels la part prépondérante de l'obligation de la partie qui
fournit les marchandises consiste en une fourniture de main-d'œuvre ou d'autres services»; sur cet
article 3-2, v. not. Ph. Kahn, Aspects récents du droit de la vente commerciale internationale,
Communication du 11 mars 1981 in Travaux du Comité français de droit international privé, Années
1980-1981, t. 2, p. 69 et s., spéc. p. 72.
45. Sur le critère dit psychologique, v. not. H.L.J. Mazeaud, op. cit., n° 1336 p. 748; Contrat
de vente et contrat d'entreprise en matière de sous-traitance, op. cit., spéc. n° 13 et s., p. 10 et s.;
adde R. Taffo, Thèse préc, p. 55-56; adde, C. Paris 11 juUlet 1983, Fauvet-Girel, Gaz. Pal.
1983.2.723 note H. Margeat.
46. Envisageons, par exemple, le cas d'une sous-traitance de marché ayant pour objet une
fourniture de biens d'équipement répondant à des spécifications particulières imposées par le maître
de Touvrage et une supervision de montage; le prix des équipements s'étabUt à environ 2.000.000
FRF; celui des prestations de supervision avoisine 350.000 FRF; la mise en œuvre du critère dit
économique militerait ici en faveur de la qualification vente; en revanche, celle du critère dit
psychologique conduirait, semble-t-U, à retenir la qualification entreprise.
47. V. en ce sens, par ex. Cass. Civ. I, 26 novembre 1980, préc. (cet arrêt témoignant, par
ailleurs, d'une prévalence, au plan de la qualification comme vente ou entreprise, de la prestation
de nature immobilière, lorsque le contrat en cause comporte, outre cette prestation, une fourniture
de meubles corporels).
48. V. ainsi, en ce sens, Cass. Civ. III, 16 mars 1977, Tunzini, J.C.P. 1978, éd. G, II 18913,
note Th. Hassler; Cass. Com. 23 janvier 1978, Société les Serres Fleuries, D. 1978, 1.R. p. 424; sur
ces deux arrêts, v. les remarques consignées in Contrat de vente et contrat d'entreprise... op. cit.,
spéc. n° 34, p. 17-18.
55
49. Sur la notion de vice caché, v. not. pour le droit français, J. Ghestin, Conformité et
garanties dans la vente, L.G.D.J., 1983, n° 10 et s., p. 16 et s. (concernant la définition du concept
de vice), n° 13 et s. p. 21 et s. (à propos du caractère caché du vice).
50. Sur l'opinion selon laqueUe la garantie conventionnelle constitue un système spécifique de
garantie, à la fois restrictif et extensif par rapport au régime légal de la garantie des vices cachés,
v. P. Ancel, La garantie conventionnelle des vices cachés dans les conditions générales de vente en
matière mobiUère, Rev. trim. dr. com. 1979.203; Rappr., le principe, propre au droit aUemand, dit
de «la renaissance de la garantie légale», cf. not. D. Ben Abderrahmane, op. cit., n° 383-384,
p. 221-222, n° 397 et s., p. 227 et s.
51. Aux termes du § 476 du B.G.B., toute convention ayant pour objet de supprimer ou de
restreindre l'obUgation de garantie du vendeur en raison des vices de chose n'est nulle que lorsque
le vendeur a dolosivement dissimulé lesdits vices; quant au § 477 du B.G.B., il soumet l'action en
garantie pour défaut de la chose, sauf en cas de dissimulation dolosive du vice litigieux, à une délai
de prescription de six mois courant à compter de la hvraison de la chose; sur ce § 477, v. not.
D. Ben Abderrahmane, op. cit., n° 368 et s., p. 213-215; sur la dissimulation dolosive d'un vice de
la chose, v. not. D. Ben Abderrahmane, op. cit., n° 358-359, p. 208-209; sur le régime juridique des
clauses élusives ou restrictives de la garantie des vices insérées dans les conditions générales de
vente, cf. not. D. Ben Abderrahmane, op. cit., n° 376 et s., p. 219 et s.
52. Il en irait, semble-t-U, de même, pour le cas où le sous-traité serait soumis à la loi suisse;
cf. article 199 du Code des Obligations formulant une solution similaire à celle posée au § 476 du
B.G.B.; sur cet article 199, cf. not. B. Stauder et H. Stauder, Conformité et garanties dans les
ventes internationales d'objets mobiliers corporels en droit suisse in Les ventes internationales de
marchandises, Colloque FIEDA d'Aix-en-Provence des 7 et 8 mars 1980, Economica, 1981, p. 161
ets., spéc. p. 1%.
53. V. article 453 du Code CivU égyptien énonçant : «Les contractants peuvent, par des
conventions particuUères, aggraver l'obligation de garantie, la restreindre ou la supprimer.
Néanmoins, toute stipulation supprimant ou restreignant la garantie est nuUe si le vendeur a
intentionnellement dissimulé le défaut de l'objet vendu».
54. Les dispositions de Tarticle 453 du Code Civil égyptien qui s'inspirent étroitement du droit
allemand et du droit suisse {supra notes 51 et 52) ont à leur tour inspiré les codes civils syrien (article
421) et algérien (article 384).
55. Les clauses limitatives de la garantie des vices cachés ne sont valables, en droit français, que
dans les ventes passées entre professionnels de même spéciaUté; v. not. en ce sens, J. Ghestin,
Conformité et garanties dans la vente, op. cit., n° 272 et s. p. 281 et s.; cette solution fait dès lors
peser un risque de nullité sur la stipulation évoquée au texte, en particulier si le sous-traité ressortit
à la catégorie des sous-traitances de spéciaUté; sur cette catégorie, v. not. G. Valentin, Les contrats
de sous-traitance, Libr. techn. 1979, n° 13 et s. p. 17 et s., P. Martens, La sous-traitance : Freins et
stimulants juridiques, Dr. et Prat. du Comm. Intern. 1979.245 et s., spéc. n° 17 p. 253-254;
v. toutefois, révélatrice d'une réticence de Tarbitre international à faire application de cette solution
propre au droit français, Sentence CCI. n° 1434 en 1975, Clunet 1976.978 et s. observ. Y. Derains,
spéc. p. 981-982.
56. Sur l'opinion doctrinale favorable à l'adoption en droit international privé français d'une
règle matérielle de validité des clauses limitatives de garantie des vices cachés dans les ventes
internationales, v. B. Mercadal, La limitation de la garantie des vices cachés dans la vente des produits
fabriqués, J.C.P. 1976, éd. C. I. II 12157 n° 67; adde, dans le même sens, D. Ben Abderrahmane,
op.. cit., n° 375, p. 216-217.
57. Argument en faveur de cette analyse peut être tiré de la solution ayant trait à la cession
conventionnelle de créance et suivant laqueUe la loi de la créance cédée (ou plus exactement, en
présence d'une créance contractueUe, la loi du contrat générateur de la créance) est applicable aux
rapports entre le cessionnaire (en l'espèce, le maître de Touvrage, pris ici en sa qualité de
sous-acquéreur, cessionnaire du droit d'agir en garantie des vices cachés) et le débiteur (en l'espèce,
le sous-traitant); sur cette solution, v. ainsi, s'agissant du droit international privé français, C. Paris
11 février 1969, Clunet 1969.918, note Ph. Kahn, Rev. crit. dr. intern, privé 1970, 459, note
R. Dayant, D. 1970.522 note Ch. Larroumet; C. Paris 15 mars 1983, Clunet 1984.143 note
A. Jacquemont; adde, dans une perspective de droit international privé comparé, J.-L. Bismuth,
56
Les opérations fiduciaires en droit international privé, Rapport général in Les opérations fiduciaires,
Colloque de Luxembourg des 20 et 21 septembre 1984, F.E.D.U.C.I., L.G.D.J., p. 187 et s., spéc.
n° 41, p. 203-204.
58. Le critère dit économique (sur lequel, supra note 44) milite en faveur de la qualification
vente, dans la mesure où la fourniture d'un objet mobilier corporel constitue ici la prestation
principale du sous-traitant; le critère dit psychologique (sur lequel, supra note 45), compte tenu du
rôle important conféré au sous-traitant, au stade de la conception des turboalternateurs, conduirait,
semble-t-U, à la même quaUfication.
59. V. ainsi, B. Stauder et H. Stauder, Conformité et garanties dans les ventes internationales
d'objets mobiliers corporels en droit suisse, op. cit., p. 161 et s., spéc. p. 191-192.
60. V. not. à ce sujet, J. Ghestin, Conformité et garanties dans la vente, op. cit., n° 324 et s.,
p. 339 et s.
61. La qualification comme contrat d'entreprise qu'appelerait le marché principal, en dépit de
la présence d'un sous-traité constitutif d'une vente, ne paraît pas devoir affecter, en droit français,
la transmission au maître de Touvrage de l'action en garantie des vices cachés; arg. en ce sens, Cass.
Civ. 1 29 mai 1984, Soc. Perrusson Rhomer, D. 1985.213, lre espèce, note A. Benabent, J.C.P. 1985,
éd. E., II 14564, 1™ espèce, note Ph. MaUnvaud, Rev. trim. dr. civ. 1985.406, n° 2 observ.
Ph. Rémy, Rev. trim. dr. civ. 1985.588, n° 2 observ. J. Huet; v. toutefois, Cass. Civ. III 19 juin 1984,
D. 1985.213, 2e espèce, note A. Benabent, J.C.P. 1985, éd. E., II 14564, 2e espèce, note
Ph. MaUnvaud, Rev. trim. dr. civ. 1985.406, n° 2, observ. Ph. Rémy et ibid. 1985.588, n° 2, observ.
J. Huet. Sur la confirmation par l'Assemblée Plénière de la position adoptée par la première
Chambre Civile, cf. Cass. Ass. Plén. 7 février 1986, 2 arrêts, Rev. dr. immob. 1986.210 observ.
Ph. MaUnvaud et B. BoubU.
62. V. en ce sens, J. Néret, Le sous-contrat, op. cit., n° 213, p. 100-101 et les réf. cit. notes
151-154, n° 169, p. 134-136 et les réf. cit. notes 280-292; cf. spéc, à propos du sous-traité, n° 169
p. 135 et la réf. cit. note 290.
63. Dès l'instant où Ton définit la caducité comme l'anéantissement non rétroactif d'un contrat,
par suite de la perte d'un élément essentiel à sa validité résultant de la survenance d'un événement
postérieur à sa formation et indépendant de la volonté des parties : v. en ce sens, J. Ghestin, Traité
de Droit Civil, Le Contrat, L.G.D.J. 1980, n° 725 p. 622-623; adde, faisant application de la notion
de espèce,
2e caduciténote
telleJ.que
Ghestin.
définie plus haut, Cass. Com. 27 avril 1971, Soc. Elf-Distribution, D. 1972.353,
64. Un tel silence n'est pas, loin s'en faut, une hypothèse d'école; c'est du moins l'appréciation
que nous amène à formuler les différents contrats de sous-traitance à l'exportation qu'il nous a été
donné de consulter.
65. Ce, par application de la règle «res périt debitori» [les risques sont pour le débiteur (en
l'espèce, le sous-traitant) de l'obligation inexécutée] que Tarticle 1790 du Code Civil français (et
ivoirien) fait jouer en matière de contrat d'entreprise; v. not. en ce sens, H.L.J. Mazeaud, Leçons
de droit civil, T. 3, 2e Vol., 5e éd., par M. de Juglart, éd. Montchrestien, 1980, n° 1356 p. 767;
cf. ég. à propos précisément du contrat de sous-traitance, G. Valentin, op. cit., n° 299, p. 267;
adde, n° 301 p. 268-269. .
66. La clause suivante, extraite d'un contrat de sous-traitance à l'exportation gouverné par le
droit français, vient déroger à la règle «res périt debitori» (sur cette règle, supra note 65);
envisageant l'hypothèse d'une résiliation du marché principal «du fait du client», elle énonce en
effet : «Dans ce cas, (le sous-traitant) aura droit au paiement de l'intégralité de la valeur des
prestations correctement exécutées sur le site, calculée suivant les dispositions du présent marché et
diminuée des acomptes déjà perçus au titre de ces prestations. Les coûts et dépenses raisonnables
découlant de cette résiliation, y compris les prix des produits ou sous-ensembles destinés à faire
partie des prestations (du sous-traitant), élaborés ou préparés en dehors du site en vue de leur
incorporation ultérieure aux ouvrages, feront l'objet d'une négociation entre (le sous-traitant et
l'entreprise principale)».
67. Si Ton admet l'applicabilité au contrat de sous-traitance de Tarticle 378 du Code suisse des
obligations relatif au contrat d'entreprise; cet article dispose en effet : «Si Texécution de Touvrage
57
devient impossible par suite d'un cas fortuit survenu chez le maître, l'entrepreneur a droit au prix du
travail fait et en remboursement des dépenses non comprises dans ce prix»; sur ce texte, v. not.
Ch. Dùrr, Du contrat d'entreprise, 2e éd., 1976, Ch. Dùrr, CH-6574 Vira, p. 132-133.
68. Dans l'hypothèse où le sous-traité évoqué au texte se trouverait régi par le droit anglais,
l'impossibilité définitive d'exécution dont celui-ci est frappé, par suite de la résiliation du marché
principal, ne permettrait-elle pas alors de discerner l'existence d'une frustration (v. not. sur le
concept de frustration, R. David et D. Pugsley, Les contrats en droit anglais, 2e éd., L.G.D.J. 1385
n° 418 et s. p. 303 et s.; sur le fait, à cet égard, que l'événement allégué ne puisse être imputable à
Tune des parties (or, en l'espèce, la résiliation du marché principal n'est pas la conséquence d'une
faute de l'entreprise principale), v. not. R. David et D. Pugsley, op. cit., n° 430 p. 315)? Dans
l'affirmative, la loi anglaise de 1943 dite «Frustrated Contracts Act» (texte reproduit in M. Elland-
Goldsmith, Les principes généraux du droit anglais des contrats et les opérations internationales,
Dr. et Prat. du Comm. Intern. 1980. 445 et s., spéc. Annexe V, p. 488-490) pounait, semble-t-il,
servir de support juridique à une indemnisation éventuelle du sous-traitant; Sur le Frustrated
Contracts Act», v. not. R. David et D. Pugsley, op. cit., n° 437-438, p. 319-321; Cheshire and
Fifoot's, Law of Contract, 10e éd. par M. P. Furmston, London, Butterworths, 1981, p. 527 et s.;
Sur une application jurisprudentielle du «Frustrated Contracts Act», v. le jugement du 30 juin 1978
rendu dans l'affaire B.P. Exploration Co (Libya) Ltd c. Hunt, commenté par M. Elland-Goldsmith
in Dr. et Prat. du Comm. Intern. 1979.538 et s., spéc p. 547-548; Sur ce jugement, cf. ég. Cheshire
and Fifoot's, op. cit., p. 530-531.
69. A cet égard, deux problèmes (d'ailleurs susceptibles, le cas échéant, de se recouper) ont,
entre autres, été soulevés : Le sous-traité doit-U s'analyser en un contrat d'entreprise? cf. not. sur
cette question, G. Viney, Sous-traitance et responsabilité civile in La sous-traitance de marchés de
travaux et de services, Economica, 1978, p. 44 et s., spéc. n° 13 p. 51-52, n° 27 p. 60; J.-M. Moiroux
et E. Robine, Le contrat de construction navale et la sous-traitance, Dr. Marit. Français 1985.3
et s.; adde, l'analyse de J. Néret {op. cit., n° 153 et s. p. 123 et s.) pour qui le contrat originaire
communique en principe au sous-contrat sa nature juridique. La seconde interrogation a trait au
point de savoir si la notion de sous-traitance au sens de la loi du 31 décembre 1975 implique une
participation effective sur le site; v. pour l'affirmative, Cass. Civ. III 21 avril 1982, Rev. dr. immob.
1982.515 observ. Ph. MaUnvaud et B. Boubli (l'existence d'un sous-traité suppose une responsabilité
directe dans la réalisation de l'ouvrage»); Cass. Civ. III 18 janvier 1983, Rev. dr. immob. 1983.344
observ. Ph. MaUnvaud et B. Boubli, Rev. trim. dr. civ. 552 n° 2 observ. Ph. Rémy (la qualité de
sous-traitant est refusée à un fabricant de charpentes qui avait livré à un entrepreneur de
construction des fermes et chevrons pourtant spécialement conçus, suivant les instructions de cet
entrepreneur, pour un ensemble de villas, au motif que ledit fabricant, dans la mesure où il «n'a pas
participé à la mise en œuvre des éléments fournis», n'a pas «accompli un acte de production ou de
service se rattachant à Texécution de l'ouvrage»); v. toutefois, Cass Civ. III 28 février 1984, Gaz.
Pal. 26 juillet 1984, Panorama p. 181 observ. Ph. Jestaz, Rev. trim. dr. civ. 1984.743 n° 4 observ.
Ph. Rémy (est un sous-traitant Tingénieur-conseil qui effectue l'étude et les calculs de résistance
d'une charpente); cf. ég. Cass. Civ. III 5 février 1985, Gaz. Pal. 7-8 août 1985, Panorama p. 168
observ. Ph. Jestaz (le fabricant d'armatures métalliques pour béton est un sous-traitant, alors même
qu'il n'est pas intervenu sur le chantier au motif qu'il s'agissait d'une commande postulant «un
travail spécifique en vertu d'indications particulières rendant impossible de substituer au produit
commandé un autre équivalent»).
70. La nullité est ici relative comme ne pouvant être invoquée que par le sous-traitant; v. ainsi
en ce sens, C. Colmar 12 mai 1978, J.C.P. 1979, éd. CL, II. 12968.
71. Sur ce mécanisme de protection financière mis en place en faveur du sous-traitant, v. not.
Ch. Gavalda, La sous-traitance, Commentaire de la loi n° 75-1334 du 31 décembre 1975 in La
sous-traitance de marchés de travaux et de services, op. cit., p. 14 et s., spéc. n° 29-32 p. 31-32;
A. Benabent, Louage d'ouvrage et d'industrie, Contrat d'entreprise et sous-traitance, J. Cl. Civil,
Article 1787 (Annexe), n° 128 et s. p. 23.
72. L'article 14 dispense toutefois l'entreprise principale de l'obligation de fournir cette caution
dès lors que ladite entreprise «délègue le maître de Touvrage au sous-traitant dans les termes de
Tarticle 1275 du Code Civil, à concurrence du montant des prestations exécutées par le sous-
traitant»; Sur ce substitut de la caution, v. not. Ch. Gavalda, étude préc. {supra note 71), spéc.
n° 33 p. 32-33; A. Benabent, étude préc. {supra note 71), n° 133 p. 24. Le recours à la délégation de
créance dans les conditions de Tarticle 1275 du Code Civil français semble toutefois difficile à
envisager en pratique dans les sous-traitances à l'exportation; v. en ce sens, P. Level, La négociation
58
du contrat international de sous-traitance, Rev. de dr. des aff. intern. 1985, n° 2, Commerce
International, 137 et s., spéc. p. 149; cf. néanmoins, le mécanisme, proche de la délégation, prévu
par Tarticle 59 (5) des conditions générales F.I.D.I.C applicable aux marchés de travaux de génie
civil (3e éd., mars 1977), sur lequel, P. Level, étude préc, spéc. p. 149-150.
73. V. sur ce point, M. Vasseur, note sous C. Paris 29 janvier 1981 in D. 1981.336, 1™ espèce,
spéc. n° 8 p. 341 ; sur les deux anêts de la Cour de Cassation rendus à la suite d'un pourvoi formé
contre l'anêt du 29 janvier 1981, v. Cass. Com. 20 décembre 1982, D 1983.365 note M. Vasseur,
Clunet 1983-811 note A. Jacquemont.
73 bis. Sur, de surcroît, la discrimination que le coût de la caution peut créer entre entreprises
de tailles différentes, cf. ainsi, Rapport J. Sauvage sur la proposition de loi (devenue la loi du
31 décembre 1975) relative à la sous-traitance et Avis R. Laucournet, Doc. Sénat n° 144 (Première
Session ordinaire 1975-1976) p. 13, p. 32-33.
74. Le titre III de la loi du 31 décembre 1975 dont relèvent les articles 12 et 14 s'appUque
- précise Tarticle 11 - «à tous les contrats de sous-traitance qui n'entrent pas dans le champ
d'appUcation du titre II»; or le domaine du titre II est, aux termes de Tarticle 4, limité «aux marchés
passés par l'État (français), les collectivités locales (françaises), les établissements et entreprises
publics (français)».
75. Cf. ainsi, C. Paris 11 juillet 1983, Fauvet-Girel, Gaz. Pal. 1983. 2.723 note H. Margeat (cet
anêt reconnaît la qualité de sous-traitant au sens de la loi du 31 décembre 1975 à une société
française chargée par une autre société française d'exécuter partie d'une commande de wagons de
chemin de fer émanant d'une firme allemande) Trib. Comm. Nanterre, 9 juillet 1982, Wanner Isofi
c. Mobil, Exploration Norway Inc., inédit (le Tribunal déboute Wanner Isofi de sa demande fondée
sur Tarticle 12 de la loi du 31 décembre 1975 qu'elle avait formée à Tencontre de Mobil Exploration;
à aucun moment, toutefois, les premiers juges ne sont venus exciper de Tinapplicabilité de la loi
susvisée aux sous-traités à l'exportation; ce moyen n'avait d'ailleurs pas été soulevé par la
défenderesse norvégienne).
75 bis. Le jugement du 9 juillet 1982 {supra note 75) nous a été aimablement communiqué par
M. B. Sablier, Secrétaire Général du Conseil national de la sous-traitance du Bâtiment.
76. Proposition de loi de M. Neuwirth du 19 décembre 1974 tendant à assurer le paiement des
sous-traitants en cas de Uquidation de biens ou de règlement judiciaire du titulaire du contrat
principal, Doc. Ass. Nat. n° 1449 (Première session ordinaire 1974-1975).
77. V. par ex. Rapport M. Lauriol, Doc. Ass. Nat. n° 1817 (Seconde session ordinaire
1974-1975); Rapport supplémentaire M. Lauriol, Doc. Ass. Nat. n° 2038 (Première session
ordinaire 1975-1976); Rapport J. Sauvage et Avis R. Laucournet, Doc. Sénat n° 144, préc. {supra
not. 73).
78. V. Ainsi, article 6 alinéa 4 et article 12 alinéa 3 de la loi du 31 décembre 1975; adde, not.
Y. Guyon, La situation du sous-traitant dans les procédures de suspension des poursuites, de
règlement judiciaire et de liquidation des biens in La sous-traitance de marchés de travaux et de
services, Economica, 1978, p. 165 et s., spéc. § I, n° 3 et s. p. 167- et s.
79. Cette préoccupation que traduit déjà le libellé de la proposition de loi Neuwirth (v. supra
note 76) se dégage clairement des travaux préparatoires de la loi du 31 décembre 1975; v. ainsi,
mettant à cet égard l'accent sur «les risques de faUlites en cascade», Rapport supplémentaire
M. Lauriol, Doc. Ass. Nat. n° 2038, préc. p. 6; Décl. V. Ansquer, J.O. débats Ass. Nat. 29 juin
1975, p. 5013 col. 1; Décl. L. Neuwirth ibid p. 5014 col. 1; Décl. L. Mexandeau, ibid. p. 5015-5016;
Décl. J. Briane, J.O. débats Ass. Nat. 6 décembre 1975 p. 9461 col. 1.
80. Sur l'appartenance à la catégorie des contrats de commerce international des sous-traités
conclus entre deux entreprises françaises en relation avec un marché à l'exportation, v. supra note 9.
81. Analyse que pounaient venir conforter, après coup, les graves difficultés financières et
Touverture corrélative de procédures collectives prenant pour cible d'importantes sociétés
françaises, titulaires de marchés à l'exportation à la réalisation desquels des sous-traitants français ont
pu être associés; v. ainsi le jugement du Tribunal de Commerce de Paris du 30 mai 1984 prononçant
la suspension provisoire des poursuites de Creusot-Loire in J.C.P. 1984, éd. G. II 20271 note
Y. Chaput; adde, concernant le règlement judiciaire d'A.M.R.E.P. et de TUnion Industrielle et
d'Entreprise étendu à cinq sociétés filiales, cf. Trib. Com. Paris 30 mai 1984, J.C.P. 1984, éd. G. II
20272 et Trib. Com. Paris 4 juin 1984, ibid, 20273.
59
82. Arg. en ce sens, Tarticle 15 de la loi du 31 décembre 1975 énonçant que «sont nuls et de nul
effet, quelle qu'en soit la forme, les clauses, stipulations et arrangements qui auraient pour effet de
faire échec aux dispositions de (ladite) loi»; sur la question relative à l'appUcabUite de Tarticle 15 à
l'escompte par une banque d'une lettre de change tirée par l'entrepreneur principal sur le maître de
Touvrage, v. not. C. Poitiers 27 janvier 1982, Société Générale c. Fonderies du Poitou, J.C.P. 1982,
éd. G. II 19917 note G. Flécheux, cassé par Cass. Com. 4 décembre 1984, J.C.P. 1985, éd. G. II
20445 note H. Synvet, J.C.P. 1985, éd. E. II 14540 note G. Flécheux D. 1985.181 note
A. Bennabent; adde, M. Vasseur, Réflexions sur le régime juridique du porteur de traites non
acceptées, D. 1985, Chron. p. 199.
83. Pour reprendre l'expression proposée par M. G. Farj at; cf. not., de cet auteur, Droit
économique, P.U.F., 1971, p. 43-44.
n° 25184. p.V.298
not.et H.
s.; Batiffol
P. Mayer,
et P.Droit
Lagarde,
international
Droit international
privé, 2e éd.,
privé,
Montchrestien
T. I, 7e éd.,1983,
L.G.D.J.
n° 122-124
1981,
p. 102-104.
85. Par le juge, faute de l'avoir été par les rédacteurs de la règle juridique concernée ; Sur cette
mission impartie aux tribunaux, v. par ex., en matière de droit du travail, C. Paris 4 juUlet 1975,
Rev. crit. dr. intern, priv. 1976.485 note A. Lyon-Caen, Conseil d'État 29 juin 1973, Rev. crit. dr.
intern, priv. 1974.273, Clunet 1975.538 note M. Simon-Depitre, Rev. Soc. 1976.663 note
J.-L. Bismuth.
86. Sur une iUusstration de ce phénomène, en matière contractuelle, v. ainsi H. Batiffol et
P. Lagarde, op. cit., T. II, 7e éd., L.G.D.J., 1983, n° 576 p. 277 et s.
86 bis. Sur une présentation générale des lois de police et sur l'examen de leurs incidences en
matière de contrats privés internationaux, v. J.-M. Jacquet, Principe d'autonomie et contrats
internationaux, Economica, 1983, n° 408 et s. p. 270 et S.
87. V. ainsi Décl. M. Lauriol, J.O. débats Ass. Nat. 6 décembre 1975 p. 9456; adde,
J. Fossereau, Controverses sur la sous-traitance occulte, Rev. dr. immob. 1980.241 et s., spéc. 243
et les réf. cit.
88. Cass. Chbre Mixte 13 mars 1981, D. 1981-309, 1™ espèce, note A. Benabent, Rev. trim. dr.
civ. 1981.862 n° 2 observ. Ph. Rémy.
88 bis. Voir sur ce point, supra n°3-4.
89. Une telle qualification cadre mal en vérité avec la solution adoptée par Tarrêt de la
Chambre Mixte du 13 mars 1981, à compter du moment où l'existence de l'action directe est
subordonnée, dans cet arrêt, à une manifestation de volonté émanant du maître de Touvrage;
v. d'aiUeurs, contre la quaUfication comme loi de police de l'action directe, P. Lagarde, La
sous-traitance en droit international privé in La sous-traitance de marchés de travaux et de services,
Economica, 1978, p. 186 et s., spéc. p. 198-199; dans le même sens, bien que la justification avancée
ne paraisse pas déterminante, J. Raffestin, La sous-traitance internationale, Thèse Tours, 1978,
p. 483; R. Taffo, Les rapports entre le sous-traitant, l'entrepreneur principal et le maître de
l'ouvrage dans Tordre interne français et dans les relations internationales, Thèse Paris X, p. 491.
89 bis. V. not. en ce sens, Ch. Gavalda, étude préc. in La sous-traitance de marchés de travaux
et de services, Economica, 1978, p. 14 et s., spéc. n° 28 et s. p. 30-32; C. Poitiers 27 janvier 1982,
préc. (supra note 82) : «>Le cautionnement, comme la délégation, prévus à Tarticle 14 de la loi,
constituent des garanties complémentaires créées pour la protection du sous-traitant et qui à son
égard doivent être considérés comme des protections se surajoutant à celle tirée de son action
directe». Sur la très récente réforme de la loi du 31 décembre 1975 visant, entre autres, à améliorer
l'effectivite de Tarticle 14, v. article 13 de la loi n" 86-13 du 6 janvier 1986 (J.O. du 7/01/86) ayant
inséré après Tarticle 14 un article 14-1, sur lequel, v. le commentaire de G. Flécheux et B.M. Bloch
in Rev. dr. immob. 1986.145 et s., spéc. p. 148-149.
90. V. supra n» 40-45.
91. De manière générale, Taction directe s'analyse en une sûreté garantissant le paiement d'une
créance; sur la quaUfication, à cet égard, de l'action directe comme droit d'exclusivité, irréductible,
à ce titre, aux privilèges et aux hypothèses, v. en ce sens, M. Cozian, L'action directe, L.G.D.J.,
1969, spéc. n° 556 et s. p. 338 et s.
60
aucune somme à l'entreprise principale, dans la mesure où à cette date le montant des pénalités de
retard encourues par ladite entreprise, par application d'une clause pénale figurant au marché
principal, était supérieur au solde du coût des travaux restant dû par le maître de Touvrage).
101 bis. V. infra n» 53.
102. Arg. en ce sens, la solution jurisprudentieUe française concernant la cession
conventionnelle de créance citée plus haut {supra note 57).
102 bis. V. en faveur également de l'applicabilité de la loi de la créance cédée aux rapports
cessionnaire - débiteur cédé, s'agissant d'une cession légale de créance, article 17 de Tavant-projet
de Convention C.E.E. sur la loi applicable aux obligations contractueUes et non contractuelles
(avant-projet reproduit in Clunet 1976.653); adde, à propos de la cession légale de créance
qu'organise Tarticle 401 aUnéa 1 du Code suisse des obligations, J.-L. Bismuth, Les opérations
fiduciaires en droit international privé, Rapport général in Les opérations fiduciaires {op. cit., supra
note 57), p. 187 et s., spéc. n° 18 p. 194 et note 35.
103. V. en ce sens, s'agissant de la cession légale de créance envisagée par Tarticle 17 de
Tavant-projet de Convention C.E.E. cité plus haut {supra note 102 bis), M. Giulano, P. Lagarde et
Th. Van Sasse Van Ysselt, Rapport concernant Tavant-projet de convention sur la loi appUcable aux
obligations contractueUes et non contractuelles, Rivista di diritto internazionale e procédurale
1973.198 et s., spéc. p. 248; adde, à propos de la cession conventionnelle de créance, H. Batiffol et
P. Lagarde, Droit international privé, T. II, op. cit., n° 611 p. 339.
104. Dans la mesure, ainsi, où l'intervention de la loi du marché principal au plan de Texercice
de l'action directe, vise uniquement à éviter que le maître de Touvrage soit tenu vis-à-vis du
sous-traitant au-delà de ce dont U est débiteur à l'égard de l'entreprise principale, semble dès lors
être indifférent le point de savoir si l'action directe du sous-traitant existe sous Tempire de la loi du
marché principal (v. contra, s'agissant de la loi du domicile du maître de Touvrage, infra, n° 53); il
en irait différemment si était privilégiée l'approche mettant en exergue la fonction du sûreté que
rempUt l'action directe (v. sur ce point, supra n° 52, note 97); l'applicabilité de la loi de l'État du
marché principal aurait alors pour justification la localisation dans cet État de la créance servant
d'assiette à l'action directe (v. supra note 98); intervenant, par voie de conséquence, en tant que loi
de la situation du bien, objet de la sûreté, son influence sur les conditions d'existence de cette
dernière ne serait pas discutable (v. not. à ce propos, H. Batiffol et P. Lagarde, Droit international
privé, T. II, op. cit., n° 519, p. 181); en d'autres termes, l'action directe du sous-traitant ne pounait
être utilement mise en œuvre que pour autant qu'elle soit reconnue par la loi du marché principal;
à notre sens, le fait que l'action directe s'analyse, au plan de son exercice, en une saisie anêt
simplifiée commande de privilégier à ce stade la loi du domicile du maître de Touvrage, applicable
ici en tant que loi du Ueu de la saisie (v. sur ce point, infra n° 53); au demeurant, une doctrine
autorisée fait observer qu'une créance objet d'une saisie-arrêt se localise dans le pays de la saisie
(v. en ce sens, H. Batiffol et P. Lagarde, op. cit., n° 539, p. 215, n° 540 p. 217; adde, P. Lagarde,
note sous C. Paris 19 janvier 1976, Rev. crit. dr. intern, priv. 1977.126 et s., spéc. § III-B p. 136);
observons néanmoins que la discussion qui précède demeurera théorique, lorsque, ce qui semble
être souvent le cas, la loi du marché principal coïncidera avec celle où est situé le domicile du maître
de Touvrage (v. à ce sujet, infra n° 57).
105. V. not. M. Cozian, L'action directe, op. cit., n° 317 et s. p. 197 et s.
106. L'immobilisation de cette créance se produit à la date de réception par le maître de
Touvrage de la copie de la mise en demeure notifiée à l'entrepreneur principal (sur cette date de
référence, v. supra note 99); dans la mesure ainsi où l'effet conservatoire de l'action directe du
sous-traitant suppose la réception par le maître de Touvrage d'un acte d'opposition, cette action
relève désormais de la catégorie des actions directes imparfaites; sur la distinction entre actions
directes imparfaites (ou sans immobilisation préalable de la créance) et actions directes parfaites (ou
avec immobilisation immédiate de la créance), v. M. Cozian, op. cit., n° 122 et s. p. 79 et s., n° 191
et s. p. 123 et s. ; sur l'effet conservatoire de l'action directe, en général, v. M. Cozian, op. cit.,
n° 425 et s. p. 258 et s.
107. La créance de l'entrepreneur principal à l'égard du maître de Touvrage est transportée sur
la tête du sous-traitant, un mois après la mise en demeure restée infructueuse notifiée audit
entrepreneur par application de Tarticle 12 alinéa I de la loi du 31 décembre 1975; sur l'effet
translatif attaché de manière générale à l'action directe, v. M. Cozian, op. cit., n° 440 et s. p. 268 et s.
62
108. V. en ce sens, M. Cozian, op. cit., not. n° 440 p. 268, n° 552 p. 336. Sur le caractère
accidentel que présente le recours au juge, en matière d'action directe, v. M. Cozian, op. cit., not.
n° 315 p. 194, n° 380-382 p. 232-233.
109. V. ainsi, M. Cozian, op. cit., not. n° 317 p. 197, n° 477 p. 288, n° 566 et s. p. 342-344.
110. V. not. en ce sens, M. Donnier, Bilan du droit de la saisie-arrêt face au nouveau Code de
procédure civile, Études dédiées à A. Weill, Dalloz-Litec, 1983,, p. 199 et s., spéc. § I-A, p. 203 et
les anêts cités note 10; J. Vincent et J. Prévault, Voies d'exécution et procédures de distribution,
Dalloz, 1984, 15e éd. , n° 292 p. 234 et les réf. cit. note 34. La cession forcée de créance attachée au
jugement de validité de la saisie-arrêt n'est cependant définitive et opposable aux tiers que si ledit
jugement, d'une part, est passé en force de chose jugée, d'autre part, a été signifié au tiers saisi; sur
cette double condition, v. not. M. Cozian, op. cit., n° 353 p. 215; M. Donnier, Bilan du droit de la
saisie-arrêt..., op. cit., spéc. § III-D, p. 214 et les réf. cit. note 45, p. 215 et les réf. cit. note 47; sur
sa critique, v. not. M. Donnier, étude préc, spéc. p. 214-215.
111. Sur les observations qu'appelle la clause d'élection législative soumettant un sous-traité à
l'exportation au droit français, a l'exclusion toutefois des dispositions de la loi du 31 décembre 1975,
v. infra n° 58 et s.
112. La loi applicable à une saisie étant celle du Ueu où cette saisie est pratiquée (v. not. en ce
sens, H. Batiffol et P. Lagarde, Droit international privé, T. II, n° 540 p. 215, n° 710 p. 546; adde,
Cass. Civ. II 29 février 1984, Soc. Varonas Investment Corporation, J.C.P. 1984, éd. G., IV p. 144 :
«Les procédures conservatoires et d'exécution relèvent des lois de compétence de l'État où ces
procédures sont diligentées»), la loi du lieu de la saisie est en effet, à ce titre, compétente pour en
définir la prodécure (v. not. en ce sens, H. Batiffol et P. Lagarde, op. cit., n° 540 p. 215).
112 bis. Sur les conditions de forme auxquelles l'effet conservatoire et l'effet translatif de
l'action directe du sous-traitant sont, en droit français, subordonnés, v. supra notes 106 et 107.
113. Il appartient, d'ailleurs, à la loi du lieu de la saisie de déterminer les biens saisissables
(v. not. en sens, H. Batiffol et P. Lagarde, op. cit., n° 540 p. 215); ce faisant, les sommes dues par
le maître de Touvrage à l'entrepreneur principal ne peuvent servir d'assiette à la saisie-anêt
simplifiée que constitue l'action directe du sous-traitant (v. sur ce point, supra n° 53 note 109) que si
la loi du lieu de la saisie n'ignore pas cette action).
113 bis. Dès lors qu'elle reconnaît au sous-traitant le bénéfice de l'action directe, la loi du lieu
de la saisie, parce qu'elle est compétente pour délimiter les biens saisissables (sur cette solution,
v. supra note 113), doit être consultée sur le point de savoir si l'assiette de l'action directe inclut
toutes les sommes que le maître de Touvrage reste devoir sur Tensemble du marché principal ou se
résume à celles dont le maître de Touvrage demeure débiteur, au titre des travaux pour lesquels
l'action directe est exercée; v. en droit français, en faveur de la première solution, Cass. Chbre
Mixte 18 juin 1982, 2 arrêts, J.C.P. 1982, éd. G. II 19858 concl. Sadon, note G. F., D. 1983.221 note
A. Benabent, Cass. Civ. III II octobre 1983, D. 1984.153 note A. Benabent, Rev. trim. dr. civ.
1984.327 n° 3 observ. Ph. Rémy.
114. V. supra n° 52.
115. V. supra n° 53.
116. Spécialement si la loi du marché principal ne se confond pas avec celle du domicile du
maître de Touvrage, hypothèse qu'il nous a été donné de rencontrer; le premier exemple concerne
ainsi un contrat de fourniture d'une installation industrielle soumis à la loi suisse, alors qu'il était
appelé à recevoir exécution dans un pays d'Asie du Sud-Est où le maître de Touvrage était domicilié ;
le second a trait à un contrat de réparation de plate-formes pétrolières (sur lequel, Trib. comm.
Brest 25 octobre 1985, inédit, cité supra note 8) conclu entre des chantiers navals français et une
société américaine et régi par la loi anglaise; d'un autre côté, il n'est pas exclu que le maître de
Touvrage à l'égard duquel un sous-traitant, invoquant la loi française du 31 décembre 1975, se
prévaudrait de l'action directe, choisisse de ne s'exécuter qu'au vu d'un jugement reconnaissant le
bien fondé de cette action, ce, pour éviter de courir le risque d'avoir à payer deux fois; une telle
attitude, déjà concevable en droit français interne (v. ainsi, M. Cozian, op. cit., n° 380 p. 232), Test
a fortiori dans Tordre juridique international; en pareil cas, en effet, Télément supplémentaire de
complexité qu'introduit, l'interférence, au plan de Texercice de l'action directe, de la loi du marché
63
principal et de celle du domicile du maître de Touvrage (v. supra n°51 et s.) aggrave, au détriment
de ce dernier, le risque d'un paiement indu; et si le maître de Touvrage se confine effectivement dans
une réserve prudente, le sous-traitant n'a, en fait, que la ressource de saisir les juges du pays où le
maître de Touvrage est domicilié; il n'est pas évident, toutefois, que lesdits juges statuent sur les
mérites de l'action directe, en faisant appUcation des solutions ci-dessus proposées (v. supra n° 39
et s., spéc. n° 46 et s.), d'autant que celles-ci ont été formulées à partir d'une démarche propre au
droit international privé français.
117. Il pourra, en fait, en être autrement.
118. Article 662 du Code civil égyptien, article 628 du Code civil syrien, article 565 du Code
civil algérien.
119. Nous remercions nos collègues, M. Jacques El-Hakim, Professeur à la Faculté de Droit de
Damas, et M. Nour-Eddine Terki, Professeur à TInstitut de Droit, de Sciences PoUtiques et
Administratives d'Alger pour les informations qu'Us nous ont aimablement communiquées; à cet
égard, outre la précision relatée au texte, ils nous ont indiqué que l'action directe prévue
respectivement aux articles 628 du Code civil syrien et 565 du Code civil algérien est reconnue à tout
sous-traitant, sans considération de nationalité.
120. V. de manière plus générale, sur l'applicabilité aux marchés publics algériens des règles de
droit privé, G. Blanc, Le contract international d'équipement industriel - L'exemple algérien -
Thèse Aix-Marseille III, 1980 (imprimée avec mise à jour par le Service de la Reproduction des
Thèses de TUniversité des Sciences Sociales de Grenoble), p. 194-195; adde, du même auteur, note
in Les contrats internationaux de coopération industrielle et le nouvel ordre économique
international, Colloque Nice 14, 15 et 16 juin 1979, P.U.F. 1980, p. 207 et s., spéc. p. 214-215.
121. V. supra n° 56.
122. V. supra n° 56 et note 117.
123. V. d'ailleurs, sur la fréquence du choix en faveur de la loi algérienne dans les marchés de
travaux et de services passés par les opérateurs pubUcs algériens, G. Blanc, Thèse préc, p. 185 et s.,
du même auteur note préc. in Les contrats internationaux de coopération industrieUe... op. cit.,
p. 209 et s.
124. V. supra n° 44.
125. V. supra n° 41 et s.
126. Sur les divergences possibles de contenu entre lois étatiques, cf. les exemples examinés
supra n° 6 et s.
127. V. en ce sens, supra n° 4 note 9; adde, le très récent anêt rendu par la Cour de Paris le
23 mai 1986 (inédit), Soc Worthington Turbodyne et Gie Alsthomdyne c. Soc Heurtey Industries :
en relation avec un contrat de fourniture d'un complexe industriel destiné à l'usine de Safi au Maroc
et que lui avait consenti l'Office chérifien des phosphates, une entreprise française (Heurtey
Industries) passe commande à une autre entreprise également française (Worthington Turbodyne)
de divers matériels que cette dernière sous-traite à son tour à Creusot- Loire; un différend s'élève
entre ces différentes sociétés; il est soumis à un tribunal arbitral siégeant à Paris; la sentence fait
l'objet d'un recours en annulation fondé sur les dispositions des articles 1502-3° et 1502-5° du
nouveau Code de Procédure Civile, s'agissant, selon les demanderesses au recours en annulation,
d'une sentence rendue en France en matière d'arbitrage international; Tarticle 1492 du Code susvisé
énonçant que «l'arbitrage» «est international» lorsqu'U «met en cause des intérêts du commerce
international», se trouvait ainsi clairement posée la question de savoir si un sous-traité (voire même,
un sous-traité subséquent) Uant deux entreprises françaises revêt un caractère international, dès lors
qu'U a été conclu en relation avec un marché à l'exportation; à cette question, la Cour de Paris
répond tout aussi clairement par l'affirmative : «Dans la mesure - énonce Tarrêt du 23 mai 1986 -
où l'arbitrage dont U s'agit est intervenu pour le règlement d'un Utige survenu à l'occasion de
Texécution d'un contrat ayant pour objet la livraison de biens d'équipement à une société marocaine
cet arbitrage, les parties au Utige fussent-elles françaises, a mis en cause des intérêts du commerce
international, et présente en conséquence un caractère international».
128. V. supra n° 40.
64
129. Arg. en ce sens, Sentence CCI. rendue dans l'affaire n° 2119 en 1978, Clunet 1979.997
observ. Y. Derains, spéc. § II p. 998.
130. Sont ici plus spécialement en cause les articles 12 et 14 de ladite loi; sur ces deux articles,
supra n° 39 et s.
131. Sur les diverses applications jurisprudentieUes du phénomène de l'incorporation de la loi
choisie dans le contrat, v. not. H. Batiffol et P. Lagarde, op. cit., n° 571 p. 262; F. Deby-Gérard, Le
rôle de la règle de confUt dans le règlement des rapports internationaux, DaUoz, 1973, n° 291-292,
p. 232 et s.; J.-M. Jacquet, op. cit., n° 24 et s. p. 23 et s.
132. V. en ce sens, H. Batiffol et P. Lagarde, op. cit., n° 571 p. 262 et s.; adde, Cass Civ. I
28 juin 1966, Soc. Cametz, Rev. crit. dr. intern, priv. 1967.334 note H. Batiffol, Clunet 1967.376
note Ph. Kahn; cf. aussi, H. Batiffol, La loi appropriée au contrat in Le droit des relations
économiques internationales, op. cit., p. 1 et s., spéc. p. 2-5; v. dans le même sens, en droit
international privé belge, Cour de Cassation de Belgique 24 février 1938, D.P. 1938.1.57 note
M. Philonenko, 27 novembre 1974, Debecker, Rev. crit. dr. intern, priv. 1976.661 note P. Gothot;
Cprer, s'agissant des contrats dits d'État, P. Mayer, La neutralisation du pouvoir normatif de l'État
en matière de contrats d'État, Clunet 1986, 5 et s., spéc. n° 15 et s. p. 17 et s.
133. La Convention de Rome du 19 juin 1980 sur la loi appUcable aux obligations contractuelles
admet que «les parties» puissent ne «désigner la loi applicable» qu'à «une partie seulement de leur
contrat» (cf. article 3-1 de ladite Convention, sur lequel, cf. not. H. Gaudemet-TaUon, Le nouveau
droit international privé européen des contrats Rev. trim. dr. europ. 1981.215 et s., spéc. n° 47
p. 244-245), ce qui semble rendre possible la soumission d'un même contrat à diverses lois étatiques
(v. not. en ce sens, H. Gaudemet-TaUon, op. et loc. cit. ; P. Mayer, Droit international privé, 2e éd.,
Montchrestien, 1983, n° 686 p. 554); en autorisant un tel «panachage», la Convention de Rome ne
conduit-elle pas alors à réhabiliter le phénomène de l'incorporation de la loi choisie dans le contrat
(sur le «panachage», en tant qu'illustration de ce phénomène, cf. not. P. Mayer, op. cit., n° 675
p. 545)? Un tel risque ne serait pas à craindre, si du moins Ton tient compte de l'interprétation
qu'appelle, selon la doctrine, Tarticle 3-1 de la Convention de Rome; ainsi, selon M. P. Mayer,
«par partie» du contrat, U est souhaitable d'entendre un sous-ensemble de droits et d'obUgations
logiquement détachable du contrat»; de la sorte, poursuit Tauteur, «les parties ne seront pas
autorisées à procéder au dépeçage en fonction des divers aspects du régime du contrat (par ex. : la
lésion, la limitation de la responsabUité contractueUe...), ce qui ruinerait l'autorité de la loi» (op.
cit., n° 686 p. 554-555; v. dans le même sens, H. Gaudemet-Tallon, op et loc cit. ; adde, P. Lagarde,
le «dépeçage» dans le droit international privé des contrats, Rivista di diritto intemazionale privato
e processurale 1975.649 et s., spéc. n° 19 et s. p. 665 et s.).
134. Cass. Com. 19 janvier 1976, Dame Cipelleti, Rev. crit. dr. intern, privé 1977.503 note
H. Batiffol, Clunet 1977.651 note A. Lyon-Caen, J.C.P. 1977 II 18630 note J.-J. Hanine; Cprer,
Cass. Civ. 1 24 janvier 1978, Staudenmayer, Rev. crit. dr. intern, priv. 1978.689 note V. Delaporte.
135. L'existence d'un contrat écrit est selon une jurisprudence dominante, une condition
d'appUcabiUté du statut des agents commerciaux (cf. not. en ce sens, G. Cas, R. Bout, D. Ferrier,
Lamy commercial, 1986, n° 3111, p. 838 et les réf. cit.); de même, le non renouvellement à son
échéance d'un contrat d'agent commercial à durée déterminée n'ouvre pas, en principe, droit à
l'indemnité de rupture prévue au profit de l'agent commercial par Tarticle 3 alinéa 2 du décret du 23
décembre 1958 (cf. ainsi, la jurisprudence de la Cour de Cassation citée par G. Cas, R. Bout,
D. Ferrier, op. cit., n° 3136, p. 846-847); or, pour l'essentiel, le régime spécifique introduit par le
décret de 1958 se cristallise autour de cette indemnité de rupture (cf. not. en ce sens, V. Delaporte,
note préc. in Rev. crit. dr. intern, priv. 1978.689 et s., spéc. § II-A, p. 698); à la lumière des
observations qui précèdent, il suffit dès lors, que le contrat d'agent commercial, ne soit pas passé en
la forme écrite, ou que passé en la forme écrite, U soit stipulé à durée déterminée pour qu'il se trouve
soustrait à la sphère d'appUcabiUté du statut du 23 décembre 1958; en d'autres termes, «le décret de
1958 n'est impératif que pour les mandants qui le veulent bien» (V. Delaporte, note préc, spéc.
§ II-A, p. 699); la qualification de ce décret comme loi de police apparaît corrélativement
contestable (cf. en ce sens, V. Delaporte, note préc, spéc. § II-A p. 697-699).
136. Sur ces règles, v. not. G. Cas, R. Bout, D. Ferrier, op. cit., n° 3133 p. 845-846 et les réf. cit.
137. Tel n'est pas, en revanche, le cas lorsque l'intermédiaire agit en quaUté de
commissionnaire; sur le régime, en droit français, du contrat de commission, v. not G. Ripert et R. Roblot,
Traité élémentaire de droit commercial, T. II, 10e éd., L.G.D.J., 1986, n° 2634 et s. p. 574 et s.
65
151. Sur cette incompatibilité, cf. not. J.-L. Bismuth, op. cit., n° 12 et s. p. 16 et s., n° 56 et s.,
p. 56 et s. ; cf. aussi, au regard du droit communautaire, D. Ruzié, Le principe de non-discrimination
dans les accords de coopération conclus entre la C.E.E. et les pays du Bassin méditerranéen in
La Communauté économique européenne élargie et la Méditenanée : quelle coopération?
Colloque CEDECE, Nice, 16, 17 et 18 octobre 1980, P.U.F., 1982, p. 228 et s. ; D. Ruzié, A propos
du principe de non-discrimination dans les échanges commerciaux extra-communautaires,
L'exemple français et les difficultés d'une harmonisation des législations nationales in Mélanges offerts à
P. H. Teitgen, éd. Pédone, 1984, p. 473 et s.
152. Observons qu'en France, la circulaire Mauroy du 17 juillet 1981 (J.O. du 18 juillet 1981,
p. 2002) a restitué la plénitude de leurs effets aux articles 187-2 et 416-1 du Code Pénal édictés dans
le but de combattre les implications en territoire français des mesures de mise à l'index ici envisagées
(sur ces articles, cf. not. J.-L. Bismuth, op. cit., n° 56 et s. p. 56 et s. ; M. Delmas-Marty, Droit Pénal
des Affaires. 1/Les infractions, P.U.F., 1981, p. 590 et s.); au demeurant, en exécution de cette
circulaire, la pratique administrative française a été réexaminée; ainsi, les Chambres de Commerce
et d'Industrie ont-elles été invitées par les pouvoirs publics à ne plus viser des clauses de boycottage
qui seraient contraires à la législation française; pour leur part, la CO. F. A. CE. et la B.F.C.E. ont
reçu du gouvernement des instructions enjoignant à ces deux organismes de ne pas admettre au
bénéfice de Tassurance-crédit et des crédits à l'exportation les contrats renfermant des stipulations
de mise à l'index prohibées en France; par ailleurs, un organisme, le CI.R.CR.E. (Centre
d'Information sur les Clauses Restrictives en matière de commerce extérieur) particulièrement
chargé d'informer les opérateurs économiques (exportateurs, banques...) sur les modalités
d'application de cette nouvelle pratique administrative, a été créée au sein de la DREE (Direction des
Relations Économiques Extérieures du Ministère de l'Économie, des Finances et du Budget).
153. Le destinataire de l'offre de contracter, dans l'exemple envisagé au texte, relève ainsi de
la catégorie dite des sous-traitances de spécialité.
154. Sur la délimitation du champ de compétence dans l'espace du droit communautaire de la
concunence, cf. not. B. Goldman et A. Lyon-Caen, Droit commercial européan, Dalloz, 4e éd.,
1983, n° 776 et s. p. 871 et s., n° 790 et s. p. 889 et s. ; J. Schapira, G. Le Tallec, J.-B. Biaise, Droit
européen des affaires, P.U.F., 1984, p. 245 et s., p. 254 et s. ; adde, J.-L. Bismuth, Compétence dans
l'espace du droit communautaire de la concurrence, Le critère de compétence de l'effet territorial,
J. Cl. Concunence-Consommation Fasc. 485.
155. L'article 85-1 e) du Traité de Rome incrimine en effet les ententes consistant à
«subordonner la conclusion de contrats à l'acceptation des partenaires de prestations
supplémentaires qui, par leur nature ou selon les usages commerciaux, n'ont pas de lien avec l'objet de ces
contrats».
156. V. en ce sens, J.-L. Bismuth, Le boycottage... op. cit., n° 38 p. 34 et note 133.
157. Le sous-traité peut être qualifié de transparent, lorsque l'entrepreneur principal répercute
«dans toute la mesure du possible sur le sous-traitant les obligations dont U est lui-même tenu
vis-à-vis du maître de Touvrage» (G. Viney, Sous-traitance et responsabiUté civile in La sous-
traitance de marchés de travaux et de services, Economica, 1978, op. cit., p. 44 et s., spéc. n° 3
p. 45); répond ainsi à cette qualification le sous-traité stipulant : «The whole of the main contract is
hereby made part of this agreement, whereby the conditions of this main contract apply
correspondingly and analoguously to this agreement unless hereinafter to the contrary»; il en est de même de
celui énonçant : «Le sous-traitant fait siennes, en ce qui concerne ses travaux, les obligations
techniques, juridiques et administratives... que l'entreprise principale a vis-à-vis du maître de
Touvrage, sans aucune réserve ni restriction».
158. Dans la mesure où le sous-traitant fait siennes les «obligations juridiques» incombant à
l'entreprise principale (v. la clause reproduite supra note 157), ne consent-il pas tacitement, par
là-même, à se conformer aux règles de boycottage auxquelles l'entreprise principale a, pour sa part,
expressément accepté de se soumettre?... Une lecture attentive du sous-traité pounait venir
éventuellement conforter ce point de vue; il précise, par exemple, que «le sous-traitant déclare
parfaitement connaître l'étendue et la nature de ces obligations (celles de l'entrepreneur principal à
l'égard du maître de Touvrage), lesquelles sont définies par les pièces contractuelles du marché
principal jointes au marché de sous-traitance» ou bien encore attire «tout particulièrement»
«l'attention du sous-traitant» sur différentes clauses du contrat principal parmi lesquelles figure la
stipulation de mise à l'index; peut, dans le même sens, être signalée la convention imposant au
67
other party on the part of either the company with which deaUng is banned or the company with
which dealing is not banned, if the (boycott) conference is satisfied that either of the two partners is
trying to circumvent the provisions of the boycott on the basis of either the rules in force regarding
the controlling percentage or any other rules»).
161. V. à ce sujet, la clause mise à l'index reproduite in J.-L. Bismuth, Le boycottage... op cit.,
n° 21 p. 24 note 81.
162. La réponse à la question formulée au texte semble bien devoir être négative, en présence
d'un contrat de sous-traitance régi par un droit étatique prohibant les pratiques en cause (rappr.
Sentence CCI. rendue dans les affaires n° 2977/2978/3033 en 1978 en relation avec un Utige
opposant des chantiers navals suédois (la société A.B. Gotaverken) à un client libyen : ce dernier
avait refusé de prendre Uvraison de trois navires pétroliers au motif, entre autres, que le
constructeur suédois avait violé les lois et règlements libyens de boycottage de l'État d'Israël; la
sentence (objet d'un appel en nullité devant la Cour de Paris que celle-ci déclare inecevable, par
anêt du 21 février 1980 in Clunet 1980.680 note Ph. Fouchard, J.C.P. 1980 11.19512 note P. Level,
Rev. Arb. 1980.524 note F. Ch. Jeantet, D. 1980.568 note J. Robert) se refuse à faire appUcation
des textes invoqués par la partie libyenne et, à l'appui de cette solution, invoque la soumission des
contrats litigieux au droit suédois : «The application of the Swedish law leads to the obvious
consequence that the Libyan boycott law and regulations cannot apply to these contracts...»;
cf. Yearbook on Commercial Arbitration 1981.133 et s., spec p. 137; adde, Y. Derains, Les normes
d'application immédiate dans la jurisprudence arbitrale internationale in Le droit des relations
économiques internationales, Études offertes à B. Goldman, Litec, 1982, p. 29 et s., spéc. n° 25
p. 43). Une réponse négative serait également concevable, du moins du point de vue de Tordre
juridique français, dans l'hypothèse où la loi applicable au sous-traité imposerait le respect des
mesures de mise à l'index; à notre sens, Texception d'ordre public dicterait, en pareil cas, l'éviction
de la lex contractus (cf. J.-L. Bismuth, Le boycottage... op. cit., n° 22 p. 24-25); devant un juge
arbitral, lequel ne statue pas, en effet, au nom d'un État (v. ainsi, E. Locquin, Les pouvoirs des
arbitres internationaux à la lumière de l'évolution récente du droit de l'arbitrage intemational,
Clunet 1983.293 et s., spéc. n° 14 et s. p. 298 et s.) le phénomène d'éviction évoqué à l'instant ne
semble, en revanche, envisageable que dans la mesure où le concept d'ordre public réellement
international pourrait le légitimer (v. en faveur de cette démarche, Sentence CCI. rendue dans
l'affaire n° 2521 en 1975, Clunet 1975.997 observ. Y. Derains); dans cette perspective, Tarbitre saisi
se doit de rechercher si la communauté internationale des affaires et la majorité des nations
réprouvent les pratiques de boycottage dont il est ici question (v. ainsi, à propos des pratiques
corruptives, Sentence CCI. rendue dans l'affaire n° 3913 en 1981 reproduite, par extraits, in Clunet
1984.920-921, cf. spéc. p. 921; adde, Sentence CCI. rendue dans l'affaire n° 2730 en 1982, Clunet
1984.914 observ. Y. Derains, spéc p. 918; Sentence CCI. rendue dans l'affaire n° 3916 en 1982,
Clunet 1984.930 observ. S. Jarvin, spéc p. 933; Sur cette sentence n° 3916, cf. ég. A.S.E1 Kosheri et
Ph. Leboulanger, L'arbitrage face à la corruption et aux trafics d'influence, Rev. Arb. 1984.3 et s.,
spéc. n° 23-25 p. 16-17; rappr. Sentence CCI. rendue dans l'affaire n° 4145 en 1984, Clunet
1985.985 observ. Y. Derains); pareille tâche n'est assurément pas chose aisée, d'autant qu'il n'est
pas inconcevable qu'un État, dont le droit condamne les pratiques en cause, tolère toutefois que ses
ressortissants s'y soumettent; face à une telle discordance (qui, à notre connaissance, a été levée,
s'agissant de la France; cf. à ce sujet, supra note 152), Tarbitre doit-il privilégier une approche
réaliste ou être animé par une exigence morale (v. en faveur de cette exigence, A.S. El Kosheri et
Ph. Leboulanger, étude préc, spéc. n° 24 p. 17; Cprer, à propos de la contrariété à la loi du for des
lois de police étrangères, P. Mayer, Les lois de police étrangères, Clunet 1981.277 et s., spéc. n° 42
p. 315-316)?
163. Article 11 de la loi gabonaise n° 1/81 du 8 juin 1981 instituant des mesures administratives
et financières propres à promouvoir les petites et moyennes entreprises gabonaises (reproduite in
Cahiers juridiques et fiscaux de l'exportation 1982.773).
164. Ce qui accrédite ainsi Tidée que pour un opérateur du commerce international l'existence
d'une contrainte juridique s'apprécie in concreto; dans cette perspective, en effet, une stipulation
non négociable du cahier des charges peut avoir une valeur normative.
165. A la clause rapportée au texte fait écho celle que renferme un contrat de fourniture d'un
ensemble industriel appelé à être édifié dans un pays africain et aux termes de laquelle «Le
constructeur s'engage à sous-traiter (à des entreprises locales) la plus grande partie possible des
matériels, outillages, biens d'équipements et travaux qu'il peut se procurer (auprès d'entreprises
69
locales), pour autant qu'ils seront compétitifs en ce qui concerne les prix et qu'ils seront réalisés en
conformité avec les spécifications techniques étabUes par le constructeur...».
166. V. par ex. Convention d'établissement entre le Gouvernement de la République du
Sénégal et la Société des Pêcheries du Sine Saloum (publiée in J.O. Rép. Sénégal 13 août 1977 p.
1059) dont Tarticle 4 dispose : «A des conditions de prix, de qualité et délais de Uvraison
comparables, et dans toute la mesure technique possible, U sera fait appel en priorité, tant pour les
investissements que pour les acquisitions ultérieures, le fonctionnement et l'entretien des bâtiments,
aux entreprises de droit sénégalais»; cf. not. dans le même sens, article 3 de la Convention
d'établissement entre le Gouvernement de la République du Sénégal et la Société sénégalaise de
navigation maritime (pubUée in J.O. Rép. Sénégal 27 août 1977 p. 1111); article 2 de la Convention
d'étabUssement entre le Gouvernement de la République du Sénégal et la Société «Chaîne des
Hôtels Kébé» (publiée in J.O. Rép. Sénégal 24 décembre 1977).
167. V. ainsi, article 15 de l'ordonnance n° 67-90 du 17 juin 1967 portant Code des marchés
pubUcs (publiée in J.O. Rép. algérienne 27 juin 1967 p. 498) qui figure dans la Uste des articles de
iadite ordonnance abrogés par Tarticle 162 du décret n° 82-145 du 10 avril 1982 portant
réglementation des marchés de l'opérateur pubUc (décret reproduit in Cahiers juridiques et fiscaux de
l'exportation 1982.740).
168. Sur cette décision, v. E. Bertrand et R.-J. Tyner, Contrats internationaux : Droit
saoudien, Perspectives sur la Règle des 30% après un an d'appUcation, J.C.P. 1984, éd. E, 1 13292
p. III.
169. V. ainsi, E. Bertrand et R.-J. Tyner, Chron. préc. supra note 168.
170. Un pourcentage plus élevé n'est pas inconcevable; ainsi, en relation avec un projet
d'infrastructure appelé à être réalisé dans un pays d'Asie du Sud-Est, l'obUgation de sous-traiter à
des entreprises locales 40% au moins de la valeur du marché figurait, à notre connaissance, parmi
les exigences non négligeables du maître de Touvrage.
171. V. ainsi, à propos de la règle saoudienne des 30%, supra n° 82; adde, l'exemple relaté
supra note 170.
172. V. not. à ce sujet, Q. Dufloux et L. MarguUci, Les euro-crédits, pourquoi? comment? La
Revue Banque Éditeur, 1984, p. 52 et s.
173. Dans la mesure où, contrairement aux crédits à l'exportation, Us ne comportent aucune
bonification de taux; cf. Cl. Dufloux et L. MarguUci, op. cit., p. 54.
174. V. par ex. s'agissant d'un marché appelé à recevoir exécution dans un pays du Maghreb, la
clause soulignant que «la sous-traitance faite en respect des dispositions contractueUes n'affranchira
pas le constructeur d'aucune de ses obligations contractueUes»; celui-ci restant responsable de toute
action, omission, défaillance ou négligence des sous-traitants et du personnel de ceux-ci comme U en
est des actions, omissions, défaillances ou négligences de lui-même ou de son personnel»; cf. ég.,
concernant les marchés régis par les conditions FIDIC, article 4 des conditions FIDIC appUcables
aux marchés de travaux de génie civil (3e éd., 1977) selon lequel «l'entrepreneur demeure
responsable des actes, défaillances et négligences de tout sous-traitant, de ses représentants,
employés ou ouvriers aussi pleinement que s'U s'agissait de ses propres actes, défaillances ou
négligences ou de ceux de ses propres représentants, employés ou ouvriers»; dans le même sens,
article 3.1 des conditions FIDIC appUcables aux marchés de travaux électriques et mécaniques
(2e éd., 1980).
175. V. article 1er de la loi n° 75-1334 du 31 décembre 1975.
176. Article 661 du Code Civil égyptien, article 627-2 du Code CivU syrien, article 564 du Code
Civil algérien; article 681-2 du Code CivU koweiti.
177. Cf. § 278 du B.O.B. ; article 101 du Code suisse des obligations.
178. V. not., en ce sens, G. Viney, Traité de droit civU, Les obUgations, La responsabiUté :
conditions, L.O.D.J., 1982, n° 820 et s. p. 915 et s., spéc. n° 825 et s. p. 918 et s. ; adde, J. Néret, Le
sous-contrat, L.O.D.J., 1979, n° 271 et s. p. 201 et s., spéc. n° 280 et s. et p. 209 et s.
70
179. C'est la raison pour laquelle l'entrepreneur principal ne répondrait pas du fait d'autres
entrepreneurs (co-traitants) désignés par le maître de Touvrage ou au nom et pour le compte de
celui-ci; cf. not. en ce sens, G. Viney, op. cit., n° 827 p. 920-921.
180. V. supra n° 82.
181. Comme viennent ainsi l'illustrer les «Conditions Commerciales Générales» établies par un
organisme pubUc africain; appelant l'attention de l'exportateur soumissionnaire sur l'obligation de
«sous-traiter à des entreprises ou fournisseurs «locaux» qui pourraient être imposés soit par la
Direction du CUent, soit par ses organismes de tutelle», ces conditions précisent qu'est appUcable
«dans tous les cas de sous-traitance (locale) obligatoire» la clause énonçant que l'entrepreneur
principal demeure seul responsable... de toute éventuelle carance de ses sous-traitants en quelque
domaine que ce soit».
182. Ne peut-on concevoir que le fait du sous-traitant s'analyse en un cas de force majeure, ce
qui conduirait à évincer la règle envisagée au texte, lorsque l'obligation de sous-traiter à des entités
locales prive l'entreprise principale de toute liberté de choix, fût-elle restreinte? Ne peut-U en être
ainsi, en particulier, dans l'hypothèse où l'obligation susvisée s'expliquerait par l'existence d'un
monopole en faveur d'un organisme local déterminé? L'on mesure, en tout état de cause, l'intérêt
que présente, pour l'entrepreneur principal, l'insertion dans le contrat de sous-traitance d'une
définition libérale des événements constitutifs d'une force majeure. Dans un autre ordre d'idées,
l'entreprise principale n'agit-elle pas en qualité de mandataire du maître de Touvrage lorsqu'elle fait
appel à un sous-traitant local déterminé que son partenaire contractuel lui a imposé ? Une réponse
affirmative à cette question (v. en ce sens, A. Brabant, Le contrat international de construction,
Bruylant Bruxelles, 1981, n° 176 p. 217 et la réf. cit. note 2) aurait nécessairement pour effet la
requalification de la sous-traitance en co-traitance et, partant, l'éviction de la règle envisagée au
texte (v. déjà, supra note 179).
183. La responsabilité contractuelle de l'entreprise principale du fait de son sous-traitant
constitue une règle légale supplétive, dès l'instant où la loi applicable au marché principal retient
cette responsabilité (v. sur ce point, n° 85), tout en admettant qu'elle puisse être l'objet de
limitations conventionnelles (v. ainsi, s'agissant du droit français, G. Viney, op. cit., n° 843-845
p. 933-935); en pareil cas, le juge du marché principal, dans l'hypothèse où il s'agirait d'un arbitre
amiable compositeur, aurait le pouvoir d'écarter la responsabilité contractuelle de l'entrepreneur
principal du fait de son sous-traitant local, s'il considère que l'application de la règle légale
supplétive ici en cause heurte l'équité (sur l'obligation, à cet égard, pour l'amiable compositeur,
préalablement à sa décision d'appliquer une règle légale supplétive, de vérifier que celle-ci satisfait
à l'équité, v. not. E. Locquin, L'amiable composition en droit comparé et international, Libr.
Techn. 1980, n° 419 et s. p. 244-245; du même auteur, Pouvoirs et devoirs de l'amiable compositeur,
Rev. Arb. 1985.199 et s., spéc. n° 29-30 p. 223-225; adde, C. Paris 15 mars 1984, Rev. Arb.
1985.285); Texercice, en l'espèce, par l'amiable compositeur du pouvoir dont il est investi d'évincer
les règles légales supplétives (sur ce pouvoir, v. not. E. Locquin, L'amiable composition..., op. cit.,
n° 425 et s. p. 246 et s.) suppose néanmoins que les parties n'aient pas expressément stipulé que
l'entrepreneur principal demeure responsable vis-à-vis du maître de Touvrage du fait de son sous-
traitant local; dans le cas inverse, les cocontractants auraient en effet démontré qu'ils n'entendaient
pas, nonobstant la clause d'amiable composition, renoncer au bénéfice de la règle légale supplétive
dont il est ici question; or c'est de la renonciation à l'application de la loi - renonciation qu'implique
la stipulation d'une clause d'amiable composition (v. not. en ce sens, E. Locquin, op. cit., n° 55-57
p. 37-39) - que l'amiable compositeur tire son pouvoir d'éviction du droit supplétif (cf. E. Locquin,
op. cit., n°429p. 248).
184. Dans l'hypothèse où la responsabilité contractuelle de l'entreprise principale du fait de son
sous-traitant local prendrait appui sur une clause expresse du marché à l'exportation, Tarbitre
amiable compositeur, appelé à connaître d'un Utige découlant de ce marché, pourrait, semble-t-il,
faire jouer son pouvoir modérateur, s'il estimait inéquitables les conséquences résultant de
l'application stricte de la clause susvisée (sur le pouvoir modérateur de Tarbitre amiable
compositeur, cf. not. E. Locquin, op. cit., n° 488 et s. p. 285 et s.).
185. Sur la notion et le régime juridique de la sous-traitance agréée dans les conditions FIDIC,
cf. article 59 des conditions applicables aux marchés de travaux de génie civil (3e éd., 1977) et article
39 des conditions de contrat pour les travaux électriques et mécaniques (2e éd., 1980) sur lesquels,
v. not. M. Dubisson, Quelques aspects juridiques particuliers de la sous-traitance de marchés dans
la pratique du commerce international, Dr. et Prat. du Comm. Intern. 1983.479 et s., spéc. 487-489.
71
186. V. ainsi, article 81 du décret tunisien n° 74-754 du 27 juillet 1974 portant réglementation
des marchés pubUcs (J. Off. Rép. Tunis. 26-30 juUlet 1974 p. 1692); article 100 du décret algérien
n° 82-145 du 10 avril 1982 portant réglementation des marchés de l'opérateur public (décret
reproduit in Cahiers juridiques et fiscaux de l'exportation 1982.740); article 9 du décret camerounais
n° 79-35 du 2 février 1979 portant réglementation des marchés pubUcs (J. Off. rép. Cameroun
15 février 1979 p. 127); cf. ég. article 6 du décret malgache n° 70-089 du 28 janvier 1970 (reproduit
dans la brochure «Réglementation des Marchés PubUcs», Tananarive, p. 3 et s.).
187. L'agrément préalable du sous-traitant pouna toutefois avoir une signification politique, en
particuUer dans les marchés appelés à être exécutés dans des États ayant édicté des mesures de mise
à l'index du type de celles étudiées plus haut; v. supra n° 68 et s.
188. V. ainsi, article 87 du décret tunisien précité du 27 juillet 1974; article 102 du décret
algérien précité du 10 avril 1982.
189. Ce qui est de nature à dissuader l'entreprise principale à consentir des sous-traités occultes.
190. V. par ex. article 82 du décret tunisien susvisé du 27 juillet 1974 en vertu duquel
l'administration contractante peut résilier purement et simplement le marché sans mise en demeure
préalable, lorsque le titulaire de ce marché a passé une sous-traitance sans l'autorisation requise par
l'article 81 du même décret.
191. V. supra n° 36.
192. Manquement qui serait vraisemblablement, en droit français, constitutif d'une faute
lourde; arg. en ce sens, G. Viney, Traité de Droit Civil, Les obligations, La responsabilité :
conditions, op. cit., n° 611-612 p. 726 et s.
193. V. en ce sens, pour la loi française, supra n° 36 et note 65.
194. Sur la perte d'une chance dans le droit français de la responsabiUté civile, v. not.
Y. Chartier, La réparation du préjudice, DaUoz 1983, n° 22 et s. p. 31 et s.
195. L'acceptation du sous-traitant par le maître de Touvrage n'étant ici qu'une condition
d'existence de l'action directe instituée en faveur du sous-traitant par la loi française du 31 décembre
1975; v. supra n° 44.
1%. Cf. Cass. Chbre Mixte 13 mars 1981, D. 1981.309, 3e espèce, note A. Benabent.
197. V. par ex. en ce sens, Sentence CCI. rendue dans l'affaire n° 2142 en 1974, Clunet
1974.892, observ. R. Thompson; Sentence CCI. rendue dans l'affaire n° 2103 en 1972, Clunet
1974.902 observ. Y. Derains; Sentence CCI. rendue dans l'affaire n» 2216 en 1974, Clunet 1975.917
observ. Y. Derains; Sentence CCI. rendue dans l'affaire n° 2478 en 1974, Clunet 1975.925 observ.
Y. Derains; Sentence CCI. rendue dans l'affaire n° 2139 en 1974, Clunet 1975.929 observ. Y.
Derains; Sentence CCI. rendue dans l'affaire n° 2404 en 1975, Clunet 1976.995 observ. Y. Derains.
198. V. supra n° 66 et s.
199. V. à ce propos sur le régime français, M. Klein, L'assurance-crédit et les autres garanties
des risques dans le commerce international, Thèse Paris II 1983; sur le régime suisse, A. Lévy, La
garantie de l'État contre les risques à l'exportation, Études suisses de Droit européen, Vol. 20,
Georg, Genève, 1977.
200. Sur la critique doctrinale que cette solution a suscitée en droit français, v. spec. J. Néret,
Le sous-contrat, L.G.D.J. 1979, n° 349-350 p. 252-254, n° 365 et s. p. 265 et s.; adde, G. Viney,
Sous-traitance et responsabilité civile in La sous-traitance de marchés de travaux et de services,
Economica, 1978, p. 44 et s., spéc. n° 48 et s. p. 72 et s.
201. La subrogation légale est, en droit international privé français soumise à «la loi de
l'institution pour le fonctionnement de laquelle elle a été créée» (v. ainsi, Tarrêt de principe rendu
par Cass. Civ. I 17 mars 1970, Rev. crit. dr. intern, priv. 1970.688, lre espèce, note P. Lagarde,
Clunet
7e éd., T.
1970.923
II, L. note
G.D.J.,
G. de
1983,
La Pradelle;
n° 611 p. adde,
339-340;
H. Batiffol
A. Sinay-Cytermann,
et P. Lagarde, J.Droit
Cl. Droit
international
International
privé,
Fasc. 554 n° 29 et s. p. 5-6) ; dans ce système de rattachement, la loi applicable à la subrogation légale
de Tassureur-crédit est la loi du contrat d'assurance-crédit (arg. en ce sens, l'analyse de J. Mestre in
La subrogation personnelle, L.O.D.J., 1979, n° 301-302 p.349-350 et la note 54 où Tauteur cite la
jurisprudence de la Cour de Cassation néerlandaise et celle du Tribunal fédéral suisse lesquelles
72
et privés {in J.O.C.E. n° L.254 du 23 novembre 1970, p. 1 et s., p. 26 et s.) n'ont pas abouti; Sur un
examen de ces deux directives, v. A. Coret, Communauté économique européenne, Les premières
polices communes d'assurance-crédit à l'exportation, Clunet 1971.258; sur l'échec de ces poUces
communes, v. M. Klein, Thèse préc. p. 561 et s.; adde, A. Lévy, op. cit., p. 201 et s.
208. A titre d'exemple, alors qu'en France la simple carence du débiteur privé est, à l'égal de
l'insolvabilité de ce dernier, constitutive du risque commercial (v. ainsi, M. Klein, Thèse préc,
p. 266 et s., spéc. p. 269), U nous a été donné de relever que seule l'insolvabilité du débiteur privé
constatée judiciairement est prise en compte par Torganisme aUemand d'assurance-crédit, la
Hermes-Kreditversicherungs-A.G. (Cprer, article 5-b) de la loi fédérale suisse sur la garantie contre
les risques à l'exportation qui exclut les pertes «dues a TinsolvabUité ou au refus de payer de clients
privés»; sur cette disposition, v. A. Lévy, op. cit., p. 79); cette divergence n'est pas sans
inconvénients, en particulier, lorsque, en relation avec un marché à l'exportation appelé à recevoir
exécution dans un pays tiers à la C.E.E., une sous-traitance if and when serait consentie à une
entreprise française par le titulaire allemand dudit marché; U est à craindre, de fait, que
l'exportateur allemand, dans le seul but d'obtenir la mise en jeu de la police d'assurance-crédit par
lui souscrite auprès de la Hermes, s'emploie, au détriment des intérêts du sous-traitant français if
and when, à acculer le maître de Touvrage à la «failUte» (cette expression désignant ici toute
procédure d'apurement collectif du passif), et ce, dès lors, même si les sommes qu'U peut espérer
recouvrer sont bien inférieures à ceUes sur lesquelles U aurait pu raisonnablement compter, dans le
cadre d'un accord de rééchelonnement de la dette du cUent privé.
208 bis. L'on relèvera toutefois à cet égard l'existence d'une proposition de directive
communautaire visant à l'adoption de «principes uniformes à appliquer dans les systèmes d'assurance-
crédit et de garantie des crédits à l'exportation pour les opérations à moyen et long terme sur
acheteurs pubUcs et privés»; v. sur ce point, M. Klein, Thèse préc. p. 566-568.
209. V. ainsi, article 2, spéc. paragraphe b) à e) de la Convention-type annexée à la directive
du ConseU du 27 novembre 1984 (citée supra note 203).
209 bis. En vertu de Tarticle 2-e) de la convention-type mentionnée à la note précédente,
l'assureur principal s'engage «à aviser le ou les assureurs conjoints de tous faits qui viendraient à sa
connaissance et qui seraient susceptibles de modifier la nature ou l'importance du risque ou de
conduire à un sinistre»; c'est par la mise en œuvre de cette obUgation d'information que, dans
l'exemple envisagé plus haut (v. supra note 208), la COFACE et le sous-traitant français if and when
peuvent être amenés à prendre connaissance de l'éventuelle attitude de l'entreprise principale
aUemande cherchant à provoquer la constatation judiciaire de l'insolvabilité du client final; la
constatation judiciaire étant, comme U a été indiqué ci-dessus (supra note 208), une condition de
couverture du risque commercial par l'assureur allemand, Ton discerne malaisément comment la
COFACE pourrait convaincre la Hermes d'inciter son assuré à négocier avec le maître de Touvrage
un accord de rééchelonnement de la dette, et ce, même si une teUe formule apparaissait
financièrement plus avantageuse (v. sur ce point, supra note 208); de fait aux termes mêmes des
conventions de garanties conjointes, les risques contre lesquels l'entreprise principale est prémunie,
pour la quote-part du marché qu'eUe exécute personnellement, sont définis par l'assureur principal
(cf. article 2-a) de la convention-type citée supra note 203).
210. Cf. article 2-g) de la convention-type.
210 bis. A notre connaissance, c'est Tassuré-exportateur, agissant en son nom propre mais pour
le compte de Torganisme qui l'assure (ledit assuré étant ainsi investi d'une quaUté de
commis ionnaire ou de fiduciaire), qui assume la charge de prendre ces mesures.
211. Cf. article 2-g) de la convention-type.
212. V. sur ce point, supra n° 90 et note 201.
212 bis. V. par ex., la seconde clause reproduite supra note 202.
213. Susceptible corrélativement, lorsque le pays en cause est membre de la C.E.E., d'entrer
dans les prévisions du régime communautaire des aides d'État; v. sur ce point, par ex., sur le régime
spécial de financement des investissements des entreprises exportatrices institué par l'État français
et comportant Toctroi par celui-ci d'une garantie contre le risque de change, Huitième rapport sur la
poUtique de la concurrence, BruxeUes-Luxembourg, avril 1979, n° 223 et s., p. 167-169; adde,
Neuvième rapport sur la poUtique de la concurrence, Bruxelles-Luxembourg, avril 1980 n° 191
p. 139-140.
74
214. Sur la pratique française en ce domaine, v. not. M. Klein, Thèse préc, p. 89 et s.; adde,
C. du Bourg, La part étrangère dans les contrats d'exportation garantis par la COFACE, Mémoire
DESS, Paris X, Année universitaire 1983-1984, p. 18 et s.
214 bis. Cf. not. La garantie des marchés comportant une sous-traitance internationale,
Assexport, février 1971, p. 6; sur les conventions bilatérales d'incorporation conclues par le Bureau
pour la garantie contre les risques à l'exportation (G.E.G.R.) organisme suisse d'assurance-crédit,
cf. A. Lévy, op. cit., p. 69.
215. Décision du Conseil 82/854/CEE du 10 décembre 1982 relative au régime applicable dans
les domaines des garanties et des financements à l'exportation à certaines sous-traitances en
provenance d'autres États membres ou de pays non membres des Communautés européennes,
J.O.C.E. n° L. 350 du 18 décembre 1982, p. 20 et s. Cette décision abroge la décision du Conseil
70/552/CEE du 16 décembre 1970 (publiée in J.O.C.E. n° L. 284 du 30 décembre 1970, p. 59 et s.).
Sur la décision du 16 décembre 1970, cf. not. M. Klein, Thèse préc, p. 545 et s., A. Lévy, op. cit.,
p. 197 et s.
216. V. Décision du Conseil du 10 décembre 1982, spéc. Annexe, Section II.
217. V. décision préc, spéc. Annexe, Section II-l, aUnéa 2.
218. Il nous a été donné, à cet égard de prendre connaissance d'une convention conclue entre
la COFACE et TO.N.D., relative à la réassurance par Torganisme français, pour un pourcentage
fixé en fonction de la valeur de la part française incorporée, des risques couverts par TO.N.D.,
afférents à des exportations vers des pays non membres de la CEE de biens d'équipement fabriqués
par une entreprise belge.
219. Supposons ainsi qu'un marché de travaux ou de services soit consenti par un organisme
public d'un pays d'Asie du Sud-Est à une société américaine; dans l'hypothèse où cette dernière
sous-traiterait une fraction du marché principal à une entreprise française, la COFACE délivrera à
ladite entreprise, dès lors que le sous-traité ferait l'objet d'un financement par crédit fournisseur,
une police «Crédits-«Fournisseurs»-Type PR» ayant vocation à couvrir le risque de fabrication et de
crédit; le sigle PR, indivudualisant la qualité d'«acheteur privé» du débiteur, vient démontrer que le
sous-traité s'analyse, au regard du système français d'assurance-crédit, en une opération
d'exportation vers les États-Unis.
220. La police «Crédits-«Fournisseurs»-Type PR» évoquée à la note précédente inclut ainsi
dans la liste des faits générateurs des sinistres de fabrication et de crédit (cf. article 2 des Conditions
générales de ladite police) tout «acte ou décision (autre que le moratoire général dont il est question
à Tarticle 2-C) du gouvernement d'un pays étranger faisant obstacle à Texécution du contrat garanti»
(article 2-D), de même que la «survenance hors de France d'une guene (civile ou étrangère) d'une
révolution ou émeute...» (article 2-F). A titre d'exemple, dès lors, si, dans l'hypothèse envisagée
plus haut (supra note 219) Texécution du marché principal se trouve paralysée, par suite d'une
révolution dans l'État asiatique où il est appelé à déployer ses effets, l'interruption corrélative de
Texécution du sous-traité pendant une période de six mois aurait, semble-t-U, pour résultat de
consommer un sinistre de fabrication (cf. article 3 § 1 des Conditions générales précitées) ouvrant
droit à indemnisation au profit du sous-traitant.
221. Sur cette absence de recours subrogatoire, v. supra n° 90 et notes 200-201.
222. Conditions financières, que la COFACE, nous a-t-il été indiqué ne connaît d'aiUeurs pas
nécessairement à la date à laqueUe T«avenant de délégation» est établi.
223. Il s'ensuit, par exemple, que dans l'hypothèse où, en raison d'un manquement
exclusivement imputable à l'entreprise principale, le marché qui lui a été consenti se trouverait résilié de plein
droit, par l'effet d'une stipulation contractuelle expresse, serait opposable au sous-traitant,
bénéficiaire d'un «avenant de délégation», la clause de la police aux termes de laqueUe «ne peuvent faire
l'objet d'aucune indemnisation les pertes qui sont la conséquence... d'une inexécution des clauses et
conditions du contrat garanti... par l'Assuré lui-même...» (cf. article 10 § 2-b) des conditions
générales des polices «Crédits-«Fournisseurs»-Type PR» et «Crédits-«Fournisseurs»-Type SP»).
224. Dans le cadre de la délégation de créance, en effet, le délégué ne peut opposer au
délégataire aucune exception ni moyen de défense qu'U prétendrait tirer de ses relations avec le
délégant; v. not., sur cette solution, Ph. Simler, J. CL. Art. 1271 à 1281, Fasc. IV, n° 121 et s.
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DEBATS
Me JEANTET. - Oui, Monsieur le Président, vous avez dit le mot : exposé riche,
très riche. Je suis depuis longtemps, plus de dix ans, habitué à la virtuosité du
Professeur Bismuth dans le maniement de la richesse de sa culture juridique
nationale et internationale. Le résultat étant de le suivre dans les dédales où sa
pensée est si agile... Aussi bien mon tempérament étant celui d'un praticien
modeste, je réagis à Tensemble de cet exposé en en tirant une leçon de sagesse
consistant à dire : attention, dans la pratique, U faut surveiller le contrat principal,
son régime juridique; puis je me dis : après tout, qu'y a-t-U d'étonnant à cela? Le
sous-traitant, que lui promet-on ? Celui qui détient le contrat principal lui demande
de faire ce que lui aurait dû faire dans un certain domaine et aux mêmes conditions...
Oui, mais voilà, ce n'est pas toujours aux mêmes conditions, il n'y a pas toujours
cette relation de dépendance étroite qui, si elle était parfaite, supprimerait
probablement la plupart des problèmes - je dis la plupart, pas tous bien sûr - et alors, U y a
des cas où cela ne peut pas être. Il y en a un qui nous a été cité par le Professeur
Bismuth et qui m'a un peu intrigué parce que je ne suis pas conflictualiste : c'est ce
que le Professeur Bismuth nous a dit à propos de Tarticle 12 de la loi de 1975 en
exprimant ses doutes quant à une certaine clause, qui consistait à admettre
l'application du droit français mais non l'application de ce texte. Est-ce que ce n'est
pas d'une validité douteuse, alors que peut-être certains praticiens ont pensé qu'il
était astucieux de procéder ainsi? Alors, comme naturellement c'est l'aspect utilitaire
de ces explications qui m'intéresse d'abord, et je m'en excuse, je me dis : n'y
aurait-il pas dans un cas comme celui-là, dans la loi de 1975 et dans d'autres
semblables d'ailleurs, une distinction à faire? En réalité, chaque fois que vous avez
des doutes, c'est parce que la dépendance du sous-contrat n'étant pas suffisamment
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explicitée par rapport au contrat principal, on a recours à Tune des lois applicables
pour y puiser des dispositions supplétives sur les points où des volontés n'ont pas été
exprimées. Mais, U y a des dispositions qui sont d'ordre supplétif et d'autres qui sont
d'ordre public; peut-être cet article 12 est-U Tune d'eUes? Mais, ne peut-on pas se
raccrocher ici à une distinction, celle de Tordre public national et Tordre pubUc
international : Tarticle 12 pourrait être d'ordre public national, mais pas d'ordre pubUc
international? Je pose donc cette question de praticien très intéressé natureUement
par les conséquences pratiques.
Je voudrais faire une réflexion sur l'action directe. Vous avez dit, sauf erreur,
que l'action directe était destinée à protéger une créance et que la loi qui lui est
appUcable serait la loi qui gouverne cette créance. Je pense que c'est le même
raisonnement que la Cour de Cassation a fait sur l'action directe, de la victime d'un
accident, car si cette action directe est régie par la loi du Ueu de l'accident, c'est parce
que c'est la créance de la victime qu'U s'agit de protéger.
Voilà les quelques observations que je voulais faire avec, je le répète, mes
félicitations.