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Introduction
La société de l'information pose le défi crucial de développer un cadre juridique équilibré pour
accompagner les changements économiques et socioculturels liés au numérique, tout en préservant
les libertés et droits fondamentaux. Le droit d'auteur, considéré comme une pierre angulaire de cet
édifice, joue un rôle majeur dans un contexte où le contenu numérique revendique largement une
protection. La numérisation et la mise en réseau des œuvres sont devenues accessibles à tous,
permettant à chacun de devenir éditeur de contenus, avec une facilité de copie, de partage mondial
et une qualité élevée
Problématique
Plan
Le premier défi que la technologie lance au droit est la confrontation du langage juridique et
réglementaire aux nouvelles réalités techniques. Si la loi est rédigée en termes suffisamment larges
et neutres, elle est généralement capable de s'appliquer sans trop de difficultés aux nouvelles
situations. Dans d'autres cas, il peut se révéler nécessaire d'adapter la loi et de l'étendre
expressément aux technologies nouvelles.
Changement de paradigmes
Le paysage du droit d'auteur a évolué avec la société de l'information, où des formes d'exploitation
comme la musique en ligne ont pris le pas sur des modèles traditionnels. Des changements dans les
paradigmes, influencés par les bouleversements technologiques et sociaux, impactent les notions
d'achat de supports et d'exceptions comme la copie privée. Ces transformations doivent être
intégrées de manière réfléchie dans les discussions sur l'avenir de la propriété littéraire et artistique
dans les réseaux
Chapitre 1 : l'adaptation des lois aux nouvelles technologies
• la convention de Berne relative àla protection des œuvres littéraires et artistiques du 9 septembre
1886. Cette convention est considérée comme étant un traitépionnier en matière de protection des
œuvres littéraires et artistiques.
• Le traité OMPI sur le Droit d’Auteur adopté à Genève le 20 décembre 1996 a pour ambition
d’uniformiser la protection des droits d’auteur et de tenir compte des développements des nouvelles
technologies de l’information et de la communication. Divers principes concernant l’objet de la
protection par le droit d’auteur, les droits conférés à l’auteur, les sanctions contre les atteintes aux
droits d’auteur etc., y sont énoncés
• la protection des œuvres littéraires et artistiques remonte à la loi de 1916, modifiée par le dahir de
2006 pour s'adapter aux évolutions technologiques.
• La loi 97.12 de 2014 a introduit des exigences liées à la rémunération pour la "copie privée".
• En 2022, la loi 66-19 a amendé la loi 2-00 sur les droits d'auteur, accordant aux éditeurs de
journaux le droit de percevoir une rémunération pour l'exploitation numérique de leurs publications
en ligne.
Cette modification exige également des fournisseurs de services Internet d'obtenir une autorisation
préalable des auteurs ou de leurs ayants-droit pour exploiter leurs œuvres en ligne. Dans le cadre de
la réglementation des droits d'auteur, le Conseil de gouvernement a approuvé un projet de décret en
juillet 2022, concernant la rémunération pour reproduction reprographique selon les dispositions de
la loi n°2.00.
aussi bien l'OMPI que l'Union Européenne ont inclus dans la définition du droit de communication au
public la "mise à disposition du public de telle manière que chaque membre du public peut y avoir
accès de l'endroit et au moment qu'il choisit individuellement"
1- le live streaminig : les transmissions et les retransmissions d’œuvres audiovisuelles par le
biais de différents moyens de communication déclenchent le droit exclusif et nécessitent des
autorisations individuelles. De surcroît, cela implique que l’entité responsable de la
transmission initiale qui souhaite s’engager dans ces nouveaux modes d’utilisation aura
(aussi) besoin d’obtenir les autorisations requises pour les droits qu’elle ne détient pas
2- La mise en mémoire sur un service Internet : La reproduction matérielle d'une œuvre,
incluant la mise en mémoire sur un serveur, est considérée comme une violation du droit
d'auteur. Une telle mise en mémoire sur un serveur accessible au public constitue une
reproduction, nécessitant une autorisation du titulaire des droits. Les personnes qui mettent
sciemment des œuvres protégées à disposition du public sur Internet, que ce soit l'individu
ayant enregistré l'œuvre ou le propriétaire du serveur, peuvent être considérées comme
complices de contrefaçon.
Dans l'affaire US v. La Macchia, un Tribunal de Boston a dû se prononcer sur les agissements
d'un étudiant qui avait mis à la disposition des utilisateurs d'Internet de nombreux logiciels et
des jeux vidéo en vente dans le commerce. Poursuivi pour vol, cet étudiant fut relaxé aux
motifs que des droits d'auteur stockés sur un support ne pouvaient légalement faire l'objet
d'un vol.
3- les liens hypertextes : les hyperliens constituent un moyen de mettre indirectement des
œuvres à disposition en ligne, il est difficile de les qualifier comme relevant du droit de «
mise à disposition ». Compte tenu du rôle central des liens hypertextes dans le
fonctionnement d’internet, on peut s’interroger sur la pertinence de les qualifier ainsi,
Cependant, la question des liens profonds, créés sans le consentement du titulaire du site
cible, relève du juge de droit commun et suscite des débats. En ce qui concerne les droits
patrimoniaux, l'hyperlien est considéré comme neutre, car il n'implique pas la représentation
directe de l'œuvre au public, mais facilite simplement l'accès à celle-ci. En comparaison avec
l'analogie de l'arrêt Novotel, certains suggèrent que les hyperliens sont semblables à une
"télécommande" permettant d'accéder au contenu après quelques clics