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Toutefois, le rapport des droits d’auteur avec Internet, n’a pas eu le même
impact, qu’ont eu les autres moyens de communication, sur les droits en
question en raison de sa particularité7.
L’étude des droits d’auteur face à Internet revêt un intérêt certain 11, dans
la mesure où elle permet d’une part, de mettre en relief les multiples atteintes
portées par l’utilisation du réseau Internet aux droits patrimoniaux et moraux
conférés à l’auteur d’une œuvre de l’esprit, elle permet d’autre part d’analyser
les possibilités offertes par les nouvelles technologies conjuguées avec les textes
en vigueur, pour une protection plus efficace des droits d’auteur
A- La remise en cause de certaines notions :
En matière d’Internet, le public est celui qui se trouve derrière son écran, celui
qui manipule son ordinateur sans pour autant être (nécessairement) et
physiquement présent devant l’auteur lors de la représentation de l’œuvre, la
dématérialisation du support a engendré une dématérialisation du « public » ;
Ainsi, la notion classique de « public » qui exigeait la présence physique de
personnes et leur réunion devant l’auteur n’est plus valable pour toutes les
circonstances, ce changement n’est d’ailleurs par propre à Internet, il est apparut
suite la naissance de la technique de la radiodiffusion des œuvres musicales.
Internet, a donc consolidé et renforcé cette nouvelle conception du public en
contribuant à l’élargissement du concept.
Le public dans le cadre d’Internet, est représenté par les internautes, c’est
à dire les utilisateurs qui manipulent leurs ordinateurs et qui auront l’occasion
de consulter les œuvres en ligne en cas d’une éventuelle connexion au site de
l’auteur ou au site dans lequel l’œuvre est publiée ; chacun devant son
ordinateur, ils ne sont pas nécessairement réunis au même endroit, ni forcément
présents au moment de la mise en ligne de l’œuvre, le public est ainsi dispersé et
potentiel.
On peut alors dire que la simple mise en ligne d’une œuvre crée un public
virtuel.
La protection ainsi conférée par la loi n’est pas toujours évidente, les
violations se multiplient surtout lorsqu’il s’agit d’une œuvre mise en ligne,
l’évolution des techniques informatiques permet un usage illicite des œuvres
numérisées qui échappe au contrôle de l’auteur
En effet, le droit de divulgation est atteint, quand la mise en ligne est une
nouvelle publication, faite sans l’autorisation de l’auteur sur le réseau Internet,
ce dernier est seul maître de la décision de diffuser ou de ne pas diffuser son
œuvre. Ce droit est doublement atteint, lorsque l’œuvre publiée sur un support
papier, est scannée et mise en ligne, c'est-à-dire numérisée, sans l’autorisation
de son auteur.
Les atteintes ainsi portées aux droits d’auteur par le réseau Internet sont
très importantes et d’un impact considérable sur l’évolution de la créativité elles
risquent de dissuader les auteurs de recourir aux technologies de
communication tel qu’Internet afin de diffuser leurs œuvres. La multiplication
de contrefaçons et d’actes de piraterie a fait naître une nouvelle forme de
criminalité c’est ce qu’on a convenu d’appeler cybercriminalité31.
Pour une protection plus efficace des auteurs et de leurs droits et afin de
marier la créativité avec les nouvelles technologies ; les techniques
numériques ont grâce à un effort législatif national et International
considérable ; créées des mesures de protections des droits d’auteur d’œuvres
numérisées.
* La protection des droits d’auteur a entraîné la mise à la disposition des
titulaires des droits, des moyens leur permettant de sécuriser leurs œuvres afin
d’éviter tout acte de piraterie ou de contrefaçon.
Ainsi, l’auteur peut apposer une signature électronique sur l’oeuvre qu’il
met à la disposition du public via Internet ce qui permettra de garantir son
authenticité ainsi que son intégrité.
La deuxième consiste à opposer une marque codée par exemple sur une
image en la rendant invisible38.
La loi du 24 février 1994 représente un cadre juridique favorable à la
protection des auteurs ainsi que de leurs œuvres. L’avènement d’Internet a accru
cette protection dans la mesure où le législateur tunisien a mis en œuvre des
mesures techniques visant à renforcer la protection des données informatisées
destinées à circuler à travers le réseau Internet.
Outre la modification du code des obligations et des contrats et
l’admission de la signature électronique et du document électronique comme
moyen de preuve de toute opération accomplie sur le net, il a crée par la loi du 3
février 2004 relative à la sécurité informatique l’Agence Nationale de la Sécurité
Informatique, qui compte parmi ces fonctions d’assurer la veille technologique
dans le domaine de la sécurité informatique et d’établir des normes spécifiques
à la sécurité informatique, ainsi que d’ oeuvrer à encourager le développement
de solutions nationales dans le domaine de la sécurité informatique et à les
promouvoir, conformément aux priorités et aux programmes qui seront fixés par
l'agence40.
L’instauration de cette Agence et le rôle considérable qu’elle joue dans le
domaine de la protection des données et informations numérisées, permettra
incontestablement de protéger les œuvres en ligne et d’en faire contrôler tout
usage illicite.
41
Art 199 ter C P. ajouté par la loi n° 99-89 du 2-8-1999.
décembre 1996: l’un relatif aux droits d’auteurs et l’autre aux droits des
artistes interprètes ou exécutants et les producteurs des phonogrammes,
appelés traités Internet.
Le traité relatif aux droits d’auteur tend à renforcer la protection des
auteurs sur leurs œuvres quant à leur distribution et leur communication au
public ainsi qu’à l’accès aux œuvres en ligne (article 12 du traité).
Ce traité reconnaît par ailleurs aux auteurs des logiciels et des bases de
données une protection de leurs œuvres, il leur reconnaît à travers l’article 8
un droit exclusif d’autoriser la communication au public de leurs œuvres avec
ou sans fil. Ils, obligent enfin les Etats contractants à prévoir des mesures
sanctionnatrices contre la neutralisation et le contournement des mesures
techniques de protection, ainsi prévoit-il l’interdiction d’effacer le tatouage ou
le marquage électronique des œuvres.
C’est dans ce contexte que le législateur français a adopté la directive
européenne 2001/29 du 22/5/ 2001 relative à l’harmonisation de certains
aspects du droit d’auteur et des droits voisins dans la société de l’information ;
par la loi du 1 août 2006 relative aux droits d’auteur et droits voisins dans la
société de l’Information42 modifiant ainsi les dispositions du code de la
propriété intellectuelle; Cette loi a instauré une protection des œuvres
numérisées et a exigé un dépôt légal de ces œuvres . Par ailleurs elle a précisé
les exceptions aux droits d’auteur et renforcé la répression de toute violation
de ces droits.
Le rôle de l’OPMI s’étend aussi aux manifestations mondiales qu’elle
organise pour la promotion de la propriété intellectuelle et son adaptation aux
évolutions technologiques, c’est d’ailleurs dans ce contexte qu’a été organisé
le troisième congrès mondial de lutte contre la contrefaçon les 30 et 31 janvier
2007 qui a permis à de hauts fonctionnaires, des chefs d’entreprises et des