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Le droit d’auteur protège les œuvres littéraires, notamment les créations graphiques, sonores
ou audiovisuelles et plastiques, les créations musicales, mais aussi les logiciels, les
créations de l’art appliqué, les créations de mode, etc. Les artistes-interprètes, les
producteurs de vidéogrammes et de phonogrammes, et les entreprises de communication
audiovisuelle ont également des droits voisins du droit d’auteur.
C'est l’ensemble des droits dont dispose un auteur ou ses ayants droit (héritiers, sociétés de
production), sur ses œuvres originales définissant notamment l'utilisation et à la réutilisation
de ses œuvres sous certaines conditions.
les droits patrimoniaux, qui confèrent un monopole d’exploitation économique sur l'œuvre,
pour une durée variable (selon les pays ou cas) au terme de laquelle l'œuvre entre dans le
« domaine public ».
Attention : le droit d’auteur ne protège pas les idées ou les concepts en France.
Histoire
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Avec l’apparition de l’imprimerie au siècle, les premiers monopoles d'exploitation sur les œuvres ont été accordés
par lettres patentes.
La notion de droit d'auteur existe depuis le Moyen Âge mais elle n'était pas ou quasiment pas
reconnue comme aujourd'hui. A l'époque, il était possible de copier des œuvres, de les
détourner et de se les approprier. L’auteur ne savait pas si son texte serait reproduit à
l’identique ou si son nom y serait associé. Mais avec le temps cette notion a évolué.
Durant l’Antiquité et le Moyen Âge et encore aujourd’hui dans une grande partie du monde
(Afrique, Inde, Asie du Sud-Est, Amérique du Sud), l’essentiel de la création artistique repose
sur l'artisanat, très souvent anonyme avec de faibles possibilités de production en série.
Les œuvres littéraires et musicales sont le plus souvent transmises oralement, alors que leur
reproduction est réservée aux rares personnes qui maîtrisent l’écrit. C'est pourquoi la majeure
partie du corpus artistique reste anonyme jusqu'à la Renaissance[4] et dans les pays dits en
développement.
En Europe, le développement de l’imprimerie par Gutenberg, vers 1450, permet une plus large
diffusion des œuvres et la généralisation de l'accès à l'écrit. En contrepartie de la censure
préalable des contenus publiés[5], le pouvoir royal concède aux imprimeurs un monopole
d'exploitation sur une œuvre, appelé « privilège », valable pour un territoire et une durée
déterminés. Ce privilège de copie permet à la monarchie d'exercer un certain contrôle sur la
diffusion de la pensée.
Premières législations
La première véritable législation protectrice des intérêts des auteurs est le « Statute of Anne »
du 10 avril 1710[7],[8]. L'auteur jouit à cette époque d'un monopole de 14 ans, renouvelable une
fois sur la reproduction de ses créations.
Dans la nuit du 4 août 1789, les révolutionnaires français abolissent l’ensemble des
privilèges[11], puis les lois du 13[12] et 19 janvier 1791[13] et du 19[14] et 24 juillet 1793
accordent aux auteurs le droit exclusif d'autoriser la reproduction de leurs œuvres pendant
toute leur vie puis aux héritiers pendant une durée de cinq ans. À l’issue de ce délai, l’œuvre
entre dans le domaine public.
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Au cours du siècle, les tribunaux et les juristes, notamment français et allemands, font à
nouveau évoluer les grands principes de la « propriété littéraire et artistique ». La formule
« droit d’auteur » est reprise par Augustin-Charles Renouard dans son traité sur les droits
d’auteur dans la littérature, publié en 1838, et se veut en opposition avec l'expression
propriété littéraire[15]. On quitte progressivement le terrain du support matériel, de la copie, du
papier et de l'encre pour considérer l'œuvre de l'esprit, quelle que soit sa forme.
Pendant le Front populaire, les ministres Jean Zay et Marc Rucart proposent un projet de loi
abolissant la propriété littéraire et artistique, le remplaçant par un droit d'auteur inaliénable, et
faisant du contrat d'édition non pas un contrat de cession des droits, mais un contrat de
concession temporaire à l'étendue extrêmement limitée. Déposé le 13 août 1936[16], ce projet
de loi, soutenu par les auteurs, se heurta à une opposition farouche des éditeurs, notamment
Bernard Grasset[17]. Les débats animés autour de cette question furent interrompus par la
guerre en 1939.
C'est parmi les opposants illustres au projet Zay-Rucart, comme René Dommange, François
Hepp et Jean Escarra, que l'on retrouve les rédacteurs de la réforme du droit d'auteur du
Gouvernement de Vichy, puis, après la Libération, de la loi du 11 mars 1957 qui réinstaure la
propriété littéraire[18]. Sera néanmoins conservée l'idée d'un droit moral perpétuel et
imprescriptible tel qu'il existe aujourd’hui.
e
Parallèlement, pendant tout le siècle, la durée de protection est augmentée, notamment
aux États-Unis d'Amérique. Le champ du droit d'auteur est étendu aux nouvelles formes
d'œuvres, telles que le cinéma ou les jeux vidéo, puis à certaines créations utilitaires
(logiciels, dessins et modèles ou bases de données).
À la fin des années 1990, alors que l'OMC prend un poids considérable, le développement
d'Internet et des nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC)
marque une avancée majeure dans les possibilités de diffusion interactive des savoirs et
savoir-faire. L'accès récemment démocratisé et facilité aux NTIC s'est accompagné d'un fort
mouvement de remise en question de la légitimité[19] du droit d'auteur ou du droit
d'exposition qui va jusqu'à remettre en question l'accès gratuit au patrimoine artistique[20] tel
qu'appliqué depuis deux siècles ou par la jurisprudence récente (qui tend à interdire par
exemple la publication sans autorisation des auteurs de toute photo d'œuvre d'art et
architecturales récentes même quand elles ont été créées pour être vues par tous, et dans
l'espace public). Cette mise en cause est en partie expliquée par l'apparition de possibilités
nouvelles de travail collaboratif et participatif, notamment autour du bien commun qu'est la
donnée publique (néanmoins produite par des auteurs individuels). Depuis la toute fin du
e
siècle, les NTIC permettent de produire des œuvres à auteurs multiples et n'ayant pas
vocation à être figées ou terminées (Wikipédia en est un exemple). Et, dans un contexte de
crise économique, sociale et environnementale (exacerbé depuis 2008), d'émergence d'une
société de l’information et de changement de paradigme technologique, ou le souhait d'un
développement plus « soutenable », nombre de données et œuvres brevetées ou soumises à
copyright et royalties, et certaines formes de propriétés intellectuelles sont présentées et
vécues par les uns comme permettant la diffusion sécurisé et économiquement valorisable
d'études, contenus et solutions techniques ou artistiques, mais par d'autres comme les
rendant inaccessibles au plus grand nombre (et notamment aux moins riches), ou avec une
certaine lenteur [pas clair]. Dans le même temps, le « brevetage du vivant » et de gènes
manipulés, rendu possible dans les années 1980 fait l'objet de vives controverses. Et une
explosion du téléchargement illégal de contenus (musique, cinéma, logiciels) est constatée,
favorisé par une capacité et une vitesse croissante de connexion à Internet. Cette remise en
question du droit d'auteur et de propriété intellectuelle, dans le cadre de la nouvelle économie
numérique[21] se trouve également au cœur d’un plus vaste questionnement, éthique,
économique et technique sur les modèles de régulation des secteurs informationnels
techniques et culturels, dont l’essor vient bouleverser les équilibres socio-économiques
antérieurs, alors même que depuis l'invention de l'imprimerie, les innovations technologiques
(disque, radio, télévision, cassettes, etc.) ont plutôt été suivies d'un renforcement et
allongement des droits de l'auteur, malgré des contestations croissantes en faveur d'un
allègement de certaines contraintes induites par le copyright[21] et un nouvel équilibre entre
intérêt général et intérêt particulier à trouver dans l'ère numérique[22] et notamment pour
l'internet[21].
Fondements
Fondements philosophiques
Le droit d'auteur trouve ses fondements dans la théorie philosophique du naturalisme. Celle-
ci se partage en deux courants : d'une part la conception fondée sur le travail, dérivée des
travaux de John Locke, et d'autre part la théorie de la personnalité, dérivée des écrits de Kant
et de Hegel.
Selon John Locke, l’Homme en tant qu'être conscient et pensant, est propriétaire de lui-
même. Or, l’Homme incorpore dans son travail une partie de sa personne, et devient dès lors
propriétaire de l’œuvre originale qui résulte de son effort créatif[23]. L'œuvre originale,
incorporant la conscience de son auteur à des données de la nature, est donc soumise à la
forme la plus pure de la propriété.
C'est à partir des conceptions de Locke que Frédéric Bastiat a promu un droit de propriété
perpétuel, arguant que l’auteur étant le propriétaire total de son œuvre, il devait pouvoir la
vendre et en faire héritage sans limites. Cette idée de monopole perpétuel de l’auteur a été
reprise par Marcellin Jobard, sous le nom de « monautopole »[24]. Bien que cette idée n’ait
jamais été intégralement appliquée, l’existence d’un droit moral perpétuel dans le droit
d’auteur français rejoint cette philosophie.
La théorie de la personnalité met en relief le rôle de l’auteur. Pour Kant, le lien qui unit l’auteur
et son œuvre doit être compris comme une partie intégrante de la personnalité de son
auteur[25]. Pour Hegel, c'est la manifestation de volonté de ce dernier, dont le fruit constitue
l’œuvre, qui fonde le droit[26]. La théorie de la personnalité se présente donc comme un
fondement particulièrement adapté aux conceptions française et allemande du droit d'auteur,
qui ont les premières consacré le concept de droit moral.
À l’inverse, la théorie du droit naturel n'est pas reconnue dans les pays qui appliquent le
copyright[27] : l'application du droit d'auteur y a pour but d'augmenter la diffusion de la culture.
Fondements économiques
Article détaillé : Économie de la culture.
Sur le plan économique, l’œuvre de l’esprit est un bien non exclusif, c'est-à-dire qu’il n’est pas
possible d’empêcher un agent d'utiliser ce bien, et un bien non rival, c'est-à-dire que son utilité
ne décroît pas si le nombre d'utilisateurs augmente. Elle possède donc les qualités d'un bien
public[28].
À l’inverse, le support physique par lequel l’œuvre est communiquée est un bien rival et
exclusif. Par exemple, lors d'une représentation théâtrale, l’œuvre dramatique elle-même est
un bien public, alors que les sièges loués par les spectateurs sont des biens rivaux et
exclusifs[29]. On peut alors dégager deux problématiques économiques principales liées aux
œuvres :
Pour certaines œuvres, comme la plupart des œuvres cinématographiques, les frais de
conception sont élevés, alors que les coûts d'édition d'une copie supplémentaire de l’œuvre
(coûts marginaux) sont négligeables, notamment en cas de transmission numérique.
D'autres œuvres en revanche, comme la plupart des spectacles vivants, ont un coût de
conception faible (écriture de scénario, conception de chorégraphie, etc.). Mais l’acte de
représentation peut avoir un coût important, car il nécessite la mise en œuvre de moyens non
négligeables (Loi de Baumol).
Le but du droit d'auteur est d'apporter une solution séquentielle à la contradiction entre
financement des auteurs et libre accès aux œuvres[32]. L'instauration du droit d'auteur vise à
rendre l’œuvre de l’esprit exclusive, en octroyant à l’auteur un monopole d'exploitation sur sa
découverte.
Le droit d'auteur encourage l’auteur à couvrir ses frais de création, et lui permet de percevoir
une rémunération par l’exploitation pécuniaire du monopole qui lui est conféré. Dans un
premier temps, l’auteur perçoit ainsi une rémunération équitable pour son travail. La
possibilité de céder ou de concéder les droits d'auteur favorise une large diffusion des
œuvres de l’esprit. Les producteurs et éditeurs qui deviennent cessionnaires des droits
d'auteur bénéficient d'une sécurité juridique leur permettant de rentabiliser leurs
investissements dans la création, et de financer par la suite de nouvelles œuvres. Le
monopole de l’auteur a une durée limitée, fixée généralement à 50 ou 70 ans post mortem.
Cependant, si ce monopole est accordé pour une durée qui excède le temps nécessaire pour
couvrir les investissements, le bien-être social est diminué par cette rente de situation. C'est
pourquoi une partie des économistes est opposée à l’extension continue de la durée du droit
d'auteur. Dans un second temps, la protection juridique disparaît et l’œuvre entre dans le
domaine public, ce qui permet à chacun de l’utiliser librement et gratuitement. L'œuvre est
alors à nouveau un bien non exclusif, et son utilité sociale est maximale.
Dans la mesure où le droit d'auteur exclut les utilisateurs qui ne veulent ou ne peuvent pas
payer pour l’usage de l’œuvre, alors que l’utilité retirée par les personnes qui versent une
rémunération ne serait pas amoindrie si tous avaient accès à l’œuvre, il ne peut s'agir que
d'une solution imparfaite. C'est pourquoi d'autres modes de financement, tels que le mécénat
ou la subvention lui sont parfois préférés. Le droit d'auteur peut également se révéler
insatisfaisant pour le financement des œuvres jugées insuffisamment rentables par les
investisseurs. Le droit d'auteur encourage les investissements dans les œuvres qui auront le
plus de chances d'obtenir un grand succès commercial, au détriment parfois d'une originalité
– plus risquée – des œuvres. La préservation de la diversité culturelle implique donc de
trouver des substituts au droit d'auteur. Le cinéma d'auteur est ainsi souvent soutenu par des
aides financières.
Des limites des justifications économiques (au sens d'économie néoclassique) au droit
d'auteur sont largement apparues avec la crise liée à l'apparition du téléchargement illégal et
au streaming. On s'est en effet aperçu que les violations du droit d'auteurs engendrées ne
diminuait pas le nombre d'albums produits. Au contraire, le nombre de nouveaux albums tels
qu’enregistrés par Nielsen Soundscan est passé de 35,516 en 2000 à 79,695 en 2007[33]. Cela
se comprend lorsqu'on sait que les ventes de disques sont loin d’être la première source de
revenus des artistes. Devant, il y a le travail non-artistique, la plupart des artistes vivant
principalement d'un travail salarié à côté, et les revenus des concerts. En France, même les
cours de musique et les droits voisins leur rapporteraient davantage[34].
Outre le droit international, on distingue deux manières d'appréhender le droit d'auteur dans le
monde. Les pays de droit commun utilisent le copyright, tandis que les pays de droit romano-
civiliste font référence au droit d'auteur.
Droit international
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Depuis le siècle, la propriété littéraire et artistique fait l’objet d'une réglementation
mondiale :
Organisations internationales
Deux organismes internationaux sont particulièrement impliqués dans les questions relatives
au droit d'auteur :
l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) a pour mission de stimuler la
créativité et le développement économique en promouvant un système international de
propriété intellectuelle, notamment en favorisant la coopération entre les États[35] ;
l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) assiste
les pays en développement dans la protection du droit d’auteur, notamment au travers de
l’action de l’Alliance Globale pour la Diversité Culturelle[36].
Conventions internationales
La Déclaration universelle des droits de l’homme énonce que toute personne a droit à la
protection des intérêts moraux et matériels découlant de toute production scientifique,
littéraire ou artistique dont elle est l’auteur (article 27)[DUDH 1].
Les conventions internationales sur le droit d’auteur garantissent que, dans chacun des pays
qui en sont signataires, les auteurs étrangers bénéficient des mêmes droits que les auteurs
nationaux. Elles prévoient des règles communes et certains standards minimums,
concernant notamment l’étendue et la durée de protection.
La quasi-totalité des États est signataire d'au moins l’une des principales conventions
internationales relatives au droit d’auteur.
La Convention de Berne du 9 septembre 1886, actuellement signée par 165 pays, instaure
une protection des œuvres publiées comme non publiées, sans formalité d'enregistrement,
mais les États peuvent exiger qu'elles fassent l’objet d'une fixation matérielle[37],[38]. La
Convention prévoit la reconnaissance du droit moral par les États signataires, et impose
une durée de protection minimale de cinquante ans post mortem. Lors de leur adhésion,
les États-Unis ont cependant formulé une réserve leur permettant de ne pas appliquer le
droit moral.
Symbole du copyright.
La Convention universelle sur le droit d’auteur, adoptée en 1952, introduit le signe ©[39]. Ce
symbole, accompagné du nom du titulaire du droit d’auteur ou du copyright et de l’année de
première publication de l’œuvre, garantit une protection dans tous les pays ayant adhéré à
la Convention, y compris ceux prévoyant des formalités d’enregistrement. Cette convention
a été adoptée pour permettre une protection des œuvres dans les pays qui ne souhaitaient
pas adhérer à la Convention de Berne, notamment les États-Unis et l’URSS. En effet, à la
différence de la Convention de Berne, la Convention universelle sur le droit d'auteur
n'impose pas aux pays signataires de garantir le droit moral. Depuis l’adhésion de la
majorité des États à la Convention de Berne, la Convention universelle a perdu de son
importance, et le principe de l’enregistrement obligatoire a en général été abandonné.
Toutefois, le signe © reste largement utilisé à titre informatif, pour indiquer qu’une œuvre
fait l’objet d’une protection juridique.
L'Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce,
ou ADPIC, constitue un texte annexé à l’Accord instituant l’Organisation mondiale du
commerce, signé en 1994[40]. Les ADPIC prévoient notamment des mesures de contrôle
aux frontières pour lutter contre la contrefaçon.
Du fait de l’harmonisation opérée par les conventions internationales, la plupart des États
garantissent des droits patrimoniaux et un droit moral à l’auteur sur ses œuvres de l’esprit
originales. Des différences subsistent toutefois entre les pays de droit civil et les pays de
common law (Australie, Canada, États-Unis, Nouvelle-Zélande et Royaume-Uni
principalement).
Droit d'auteur
Le droit d'auteur s'applique dans les pays de droit civil (Belgique et France notamment). Il
protège les œuvres de l’esprit originales, dès leur création, mêmes si elles sont inédites ou
inachevées[Berne 1]. Aucune formalité d'enregistrement ou fixation matérielle de l’œuvre n'est
nécessaire pour bénéficier du droit d'auteur[Berne 2]. Dans la plupart des pays, il n’est donc pas
nécessaire d’inscrire la mention « tous droits réservés », ni le symbole ©, qui ne servent qu’à
indiquer que l’œuvre est protégée par le droit d’auteur, et non à conférer la protection
juridique. Un enregistrement volontaire peut toutefois s'avérer utile pour prouver sa qualité
d'auteur, ou pour faciliter la gestion collective des droits.
Un des principes essentiels du droit d’auteur est que la propriété de l’œuvre est indépendante
de la propriété de son support[CPI 1]. Sauf en cas de cession des droits d’auteur à son profit, le
propriétaire du support n’est jamais propriétaire de l’œuvre. Par exemple, le propriétaire d’un
DVD n’est pas propriétaire du film qu’il contient, et le propriétaire d’un livre n’a pas la propriété
de l’œuvre littéraire qui y est incorporée.
les sculptures ;
les peintures, le dessin, les graffiti, les tatouages, ainsi que les œuvres de graphisme
(lettrages, logos, mise en page, présentations publicitaires…) ;
les chorégraphies, le pantomime, les numéros de cirque, les œuvres de prestidigitation[45],
les défilés de mode ;
les œuvres littéraires, qui regroupent la littérature, et les écrits scientifiques et utilitaires.
Sont inclus dans cette catégorie, les romans, les poèmes, les scénarios, les chansons, les
courriers ;
les œuvres vidéo, ce qui inclut le cinéma et les œuvres audiovisuelles, notamment celles
qui sont destinées à la télévision ;
la photographie ;
les œuvres des arts appliqués : les œuvres d'ingénierie et de design (tous les objets
manufacturés de conception originale), les bijoux ;
Ce dernier type d'œuvres regroupe par exemple un site web, un blog, ou un jeu vidéo qui
peuvent rassembler des œuvres littéraires, vidéo et musicales. La protection du droit d'auteur
est conférée à l’œuvre multimédia elle-même, et de façon distincte à l’ensemble des œuvres
qui la composent.
Dans la plupart des pays, les programmes informatiques, ainsi que l’ensemble des travaux
préparatoires de conception aboutissant à leur développement, sont protégés par le droit
d'auteur. Au contraire, les appareils qui utilisent ces programmes ou les inventions liées aux
programmes peuvent être protégés par un brevet d’invention.
Dans certaines législations, le droit d'auteur s'applique aux bases de données ou aux dessins
et modèles[Berne 3]. Les listes contenues dans la loi ne sont pas limitatives, et la
reconnaissance de la qualité d'œuvre de l’esprit relève donc du pouvoir des juges. À cet
égard, le genre, le thème de l’œuvre ou son mérite artistique ne sont pas des critères de
protection. Certains tribunaux ont ainsi pu reconnaître la protection du droit d'auteur à un
annuaire.
l'œuvre individuelle, créée par une personne physique unique, appartient à cette personne ;
l'œuvre anonyme est l’œuvre dont l’auteur a choisi de ne pas divulguer son identité, telle
que La Vie de Lazarillo de Tormes ;
l'œuvre orpheline est l’œuvre dont l’auteur demeure inconnu, sans que cela résulte de son
choix ;
l'œuvre pseudonyme est l’œuvre divulguée par l’auteur sous un nom d'emprunt, telle qu'une
œuvre du Caravage ou de Le Corbusier ;
l’œuvre dérivée (ou œuvre composite) est l’œuvre tirée d'une œuvre antérieure ce qui
comprend les adaptations, les traductions, les adaptations musicales, les arrangements,
les orchestrations[Berne 4] ;
l’œuvre de collaboration est une œuvre créée par plusieurs personnes physiques, appelées
coauteurs ; chaque coauteur peut exploiter indépendamment sa contribution à l'œuvre
sous réserve de ne pas nuire à l'œuvre originale (exemple : musique originale d'un film)
l’œuvre collective est l’œuvre créée par plusieurs personnes sous la responsabilité d'une
personne physique ou d'une personne morale, et dans laquelle la participation de chacun
est indivisible de l'œuvre elle-même ;
l'œuvre inédite est l’œuvre qui n'a fait l’objet d'aucune communication au public.
La création d'une œuvre dérivée nécessite l’autorisation de l’auteur de l’œuvre originelle. Par
exemple, le film Le Seigneur des Anneaux est une adaptation cinématographique du livre
éponyme. L'œuvre dérivée est la propriété de la personne qui l’a créée, sous réserve des
droits de l’auteur de l’œuvre originelle.
L'œuvre de collaboration est la propriété commune des coauteurs, et son exploitation requiert
l’autorisation de chacun d'entre eux. Si l’apport créatif personnel d'un auteur peut être
distingué, il peut faire l’objet d'une exploitation séparée. Sont par exemple coauteurs le
compositeur et le parolier d'un morceau de musique.
L'œuvre, malgré l'absence de divulgation, est néanmoins protégée par le droit d'auteur dès sa
création. Si l’auteur décède avant la publication de son œuvre, le droit de divulgation pourra
être exercé à la discrétion de ses héritiers ou légataires.
La titularité des droits d'auteur obéit à des règles particulières, en fonction des circonstances
de conception des œuvres.
Si l’auteur est un salarié, la loi peut prévoir que ses créations appartiennent à son employeur,
comme en Suède, ou qu'elles appartiennent à l’employé sauf stipulation contraire du contrat
de travail, comme en France.
Droit moral
le droit de paternité : tout utilisateur doit mentionner de façon non équivoque le nom et la
qualité de l’auteur de l’œuvre ;
le droit de retrait et de repentir permet à l’auteur de retirer du circuit commercial une œuvre
déjà divulguée en contrepartie de l’indemnisation de son ayant droit, et du propriétaire du
support le cas échéant (hypothèse d'une peinture ou d'une sculpture notamment).
À titre d'exemple, les ayants droit de John Huston se sont opposés à la diffusion d'une
version colorisée du film Quand la ville dort, que le réalisateur avait décidé de tourner en noir
et blanc pour des raisons esthétiques[48],[49].
Le droit de retrait est une spécificité du droit d'auteur, qui n'existe pas dans les pays de
common law. Le droit de retrait est notamment accordé en France, en Grèce et en Italie.
il est inaliénable : l'auteur ne peut pas le vendre, ni y renoncer, bien que certains États,
comme le Japon, prévoient la possibilité de renoncer au droit moral sous certaines
conditions ;
il est le plus souvent perpétuel, mais certains pays, comme l’Allemagne, prévoient une
durée limitée ;
il est imprescriptible : il ne peut faire l'objet de l'effet acquisitif d'une possession paisible et
prolongée. En effet, contrairement à un autre objet soumis uniquement aux dispositions de
droit commun du Code civil, le fait pour une personne d'utiliser l'œuvre comme s'il en était
l'auteur n'aura pas pour effet de lui conférer ces dits-droits au bout d'un certain temps. De
la même manière, le non-usage de l'œuvre par son auteur est insusceptible de lui faire
perdre ses prérogatives.
Dans le cas d'un droit moral perpétuel, à la mort de l’auteur, il est transmis aux héritiers ou à
des exécuteurs testamentaires qui assurent sa protection, et conservent le pouvoir
d’empêcher toute utilisation susceptible de porter atteinte à l’œuvre.
Le droit moral n’est pas absolu, et son exercice peut être jugé abusif par les tribunaux. Un
architecte ne peut par exemple s’opposer à la modification de son œuvre pour des raisons de
sécurité.
Droits patrimoniaux
Les droits patrimoniaux confèrent à l’auteur le droit exclusif d’autoriser ou d'interdire toute
utilisation de ses œuvres. Les droits patrimoniaux sont des prérogatives exclusives, et se
distinguent d'un simple droit à rémunération. Hors des cas de licences légales et d'infraction
au droit de la concurrence, le titulaire des droits peut interdire l’utilisation de son œuvre à un
tiers, même si ce dernier est prêt à payer pour cet usage. À la différence du droit de propriété
sur les biens corporels, qui est perpétuel, les droits patrimoniaux de l’auteur ne lui sont
conférés que pour une durée limitée.
L'auteur peut accorder à un tiers le droit d'exploiter son œuvre, en signant avec lui un contrat
de cession ou de licence de droits d'auteur, selon que les prérogatives sont transférées à titre
exclusif ou non exclusif. Par exemple, les droits patrimoniaux permettent à un écrivain de
négocier les conditions de la publication de ses œuvres littéraires par un éditeur, moyennant
rémunération. Les parties au contrat déterminent les droits patrimoniaux cédés, les modes
d'exploitation autorisés, la durée et l’étendue territoriale de la cession, ainsi que le montant de
la rémunération de l’auteur. Le cocontractant obtient la qualité d'ayant droit de l’auteur et peut
exercer directement les droits patrimoniaux qui lui ont été cédés, à la différence du droit
moral qui demeure attaché à la personne de l’auteur. Les contrats relatifs au droit d'auteur
obéissent le plus souvent à des conditions strictes de forme, telle que la mention expresse
des droits cédés, et de fond, telle que l’octroi à l’auteur d'un pourcentage des recettes tirées
de l’exploitation de son œuvre. Ces conditions, destinées à garantir les intérêts de l’auteur,
sont sanctionnées par la nullité de la convention.
le droit de reproduction[Berne 7], qui est le droit de copier tout ou partie de l’œuvre par la
fixation matérielle de celle-ci sur un support (par exemple, la réalisation d'une copie d'un
film ou d'une musique, la réalisation d'une photographie d'une œuvre graphique,
d'architecture ou de design[50]) ;
le droit de représentation (c'est-à-dire le droit de communiquer l'œuvre au public), qui est le
droit d'effectuer une représentation ou une exécution publique de l’œuvre (par exemple, la
présentation publique d’œuvres d'artistes plasticiens et de photographes, la représentation
d'une œuvre théâtrale, cinématographique ou musicale, sa diffusion par radio, télévision,
streaming ou dans des lieux privés ouverts au public, comme les discothèques, les bars ou
les supermarchés) ;
le droit de suite qui permet aux auteurs des arts visuels de percevoir une participation
économique lors de la revente de leur œuvre sur le marché de l’art[Berne 8] ;
Le droit de suite, quant à lui, a pour fondement l’impossibilité pour les auteurs des arts
visuels de percevoir une rémunération après la vente de leurs œuvres, qui sont des
exemplaires uniques ou produits en nombre limité. L’Union européenne a introduit le droit de
suite en 2001.
Toute représentation ou reproduction de l’œuvre qui n'a pas fait l’objet d'une autorisation de
l’auteur ou de ses ayants droit, et qui n'entre pas dans le champ d'une des exceptions au droit
d'auteur, est un acte de contrefaçon. Le titulaire du droit d'auteur peut alors intenter une
action sur le plan civil pour obtenir une indemnisation de son préjudice, ou sur le plan pénal
afin de faire condamner le contrefacteur à une peine d'emprisonnement ou à une amende. La
distinction entre contrefaçon et simple inspiration relève du pouvoir d'appréciation des
tribunaux.
Les droits patrimoniaux sont accordés à l’auteur pour toute sa vie, et perdurent après sa mort
au bénéfice de ses ayants droit, pour une durée qui varie de 50 à 100 ans selon les pays. Par
exemple, en Belgique et en France, ils expirent 70 ans après la mort de l’auteur (au premier
janvier). Passé ce délai, l’œuvre entre dans le domaine public et peut être utilisée librement
par tous (voir « durée du droit d'auteur et domaine public »).
Lorsque les œuvres font l’objet d'une diffusion importante, il est en pratique difficile pour les
auteurs de conclure un contrat d'autorisation avec chaque utilisateur. Les auteurs cèdent
donc le plus souvent les droits sur leurs œuvres créées ou à créer à des sociétés qui en
assurent la gestion pour leur compte[55]. La cession des droits confère aux sociétés de
gestion l’ensemble des prérogatives attachées aux droits d'auteur. Elles peuvent ainsi
conclure des contrats individuels ou généraux avec les utilisateurs, et répartissent ensuite les
redevances perçues entre les auteurs. Les sociétés de gestion ont le pouvoir de poursuivre
en justice tout contrefacteur d'une œuvre figurant dans leur catalogue. À la mort de l’auteur,
elles assurent la gestion des droits au profit de ses héritiers. Les sociétés de gestion de
droits assurent la collecte de certaines rémunérations spécifiques telles que la redevance
pour copie privée ou la rémunération versée au titre de la reprographie des œuvres.
Les sociétés de gestion collective sont aujourd’hui des acteurs importants dans les secteurs
de la culture et du divertissement. Au-delà de leurs missions de collecte, de répartition, et de
promotion, elles jouent un rôle d’interlocuteur avec les pouvoirs publics et les autres acteurs.
l’exception de copie privée, qui permet la reproduction pour un usage privé d’une œuvre ;
la représentation d’une œuvre dans le cercle de la famille et des amis proches, sous
réserve qu’elle ne donne lieu à aucune forme de paiement ;
la représentation des œuvres à des personnes handicapées et leur adaptation à leur profit
(par exemple en braille) ;
la protection des logiciels est limitée à son code. Si l’auteur du logiciel est salarié, les droits
patrimoniaux appartiennent automatiquement à son employeur.
Les titulaires de droits d’auteur perçoivent une rémunération financée par une redevance sur
les supports vierges instaurée en réponse à l’exception de copie privée. Cette dernière ne
s’applique pas aux programmes d’ordinateur, bien que l’utilisateur ait le droit de réaliser une
copie de sauvegarde.
Enfin, l'exception pédagogique ne s'applique pas aux œuvres réalisées à des fins
pédagogiques. D'autres critères viennent atténuer cette exception :
L’article 9 de la Convention de Berne énonce que les exceptions au droit d’auteur ne sont
applicables qu’à la triple condition qu’elles correspondent à cas spéciaux, qu’elles ne portent
pas atteinte à l’exploitation normale de l’œuvre, et qu’elles ne causent pas un préjudice
injustifié aux intérêts légitimes du titulaire du droit. Cette règle, connue sous le nom de
« triple test » ou « test des trois étapes », est reprise par l’article 13 de l’accord sur les ADPIC
du 15 avril 1994, et par l’article 10 du Traité de l’OMPI du 20 décembre 1996 sur le droit
d'auteur. L’exigence du triple test est retenue par la directive communautaire 2001/29 sur la
société de l’information, et s’impose ainsi à l’ensemble des États-Membres de l’Union-
Européenne. En pratique, le juge doit vérifier au cas par cas si une exception est conforme au
triple test[59].
Au-delà du strict cadre de la loi elle-même, les licences libres et les licences ouvertes peuvent
être considérées comme des exceptions au droit d'auteur, puisque l'auteur en détourne le
principe monopolistique et redéfinit par là même la notion de droit d'auteur.
Il faut également souligner dans certains pays la privation des droits d'auteur d'œuvres qui
ont été réalisées dans l'illégalité, comme des graffiti réalisés en France sans l'autorisation du
propriétaire du support.
Dans les pays où elle existe et depuis qu'elle existe, la durée de protection de l’œuvre et de
son auteur a toujours été limitée dans le temps, mais avec de grandes variations[60].
Avant 1993, une durée minimale de 50 ans après la mort de l’auteur a été imposée par la
convention internationale de Berne à ses pays signataires, dont la première version a été
signée le 9 septembre 1886[Berne 11]. L'expression latine post mortem auctoris, est
couramment utilisée. Le délai post mortem commence le 1er janvier suivant le décès de
l’auteur.
Pour une œuvre posthume, une durée spécifique court à compter de la date de la première
publication de l’œuvre. En France, cette durée est de 50 ans et varie selon les pays en
Europe.
En Europe, en 1993, une directive européenne[61] a porté — pour les pays de l'Union — à
70 ans après leur mort pour les auteurs et 50 ans après la première communication au
public de l’œuvre pour les droits voisins des interprètes. Les États-membres ont ainsi dû
s'aligner sur les législations les plus protectrices du monde. Le délai de 70 ans a été traduit
dans le droit français par une loi du 27 mars 1997.
Une fois ces délais écoulés, l’œuvre entre dans le domaine public et - sous réserve du respect
du droit moral, qui reste en France perpétuel - cette œuvre peut être reproduite par tous et
chacun, par tout procédé graphique, phonographique ou littéraire sans besoin de s'acquitter
de contrepartie financière. Le domaine public regroupe, d'une part, les œuvres qui ne peuvent
par nature pas faire l’objet d’une protection par la propriété littéraire et artistique et, d'autre
part, les œuvres qui ne font plus l’objet de protection du fait de l’épuisement des droits
d’auteur. Néanmoins, par nature, certaines connaissances ou œuvres de l'esprit ne peuvent
pas être soumises au droit d'auteur :
un savoir sur lequel aucun monopole n'est accordé, comme une formule mathématique ;
une œuvre de l'esprit qui n'est pas protégée par le droit d'auteur, les actes officiels (textes
législatifs réglementaires parlementaires ou décision de jurisprudence, ainsi que leurs
traductions officielles, discours d'un parlementaire[62]) ;
Une information qui n'est pas une œuvre de l'esprit (lié à la notion de créativité et
d'originalité), les informations brutes (non formalisées)[62], comme les dates historiques,
les connaissances scientifiques, les listes d'adresses[63], les listes brutes ;
L'extension de la durée des droits d'auteur est critiquée car elle augmente le coût des
créations contemporaines[32]. Celles-ci constituent souvent des œuvres dérivées, ce qui
suppose le versement d'une rémunération aux auteurs des œuvres dont elles sont issues.
Cela est particulièrement le cas en matière d'œuvres cinématographiques (adaptations
d'œuvres littéraires ou audiovisuelles), musicales (reprises et sampling), ou de design (mode
et design industriel).
Depuis 2012, en France, le droit d'auteur est légèrement modifié par la loi sur les livres
indisponibles. Celle-ci prévoit la création d'un « registre des livres indisponibles en réédition
électronique » (ReLIRE), dans lequel sont répertoriés les livres publiés entre le
1er janvier 1901 et le 31 décembre 2000 et qui ne sont plus disponibles dans le circuit
commercial classique. Cette loi offre la possibilité aux éditeurs d'exploiter ces livres.
Toutefois, ce processus s'effectue sans consultation des auteurs concernés, ce qui prive
l'auteur de son droit patrimonial.
Dans l’Union européenne, les droits voisins durent 70 ans, depuis leur prolongation le
12 septembre 2011 (auparavant 50 ans)[64]. Le point de départ du délai est l’interprétation
pour les droits des artistes-interprètes, l’enregistrement de l’œuvre sur un support pour les
droits des producteurs, et 50 ans à compter de la diffusion pour les droits des entreprises de
communication. Un nombre significatif et croissant de phonogrammes de musique classique
sont donc libres de droits d'auteurs mais aussi de droits voisins. De nombreux opéras
chantés par Maria Callas, par exemple, relèvent déjà du domaine public.
Copyright
Article détaillé : Copyright.
Les pays de common law appliquent le droit du copyright, concept réputé équivalent au droit
d'auteur, bien que d'inspiration très différente. Issu du souci de la monarchie de contrôler
l'impression des livres, le copyright s’attache plus à la protection des droits patrimoniaux qu’à
celle du droit moral. Le droit d'auteur vise au contraire à affranchir le créateur de la tutelle du
pouvoir politique et des empiétements des corps intermédiaires. Toutefois, depuis l’adoption
de la Convention de Berne, le droit d’auteur et le copyright sont en partie harmonisés, et
l’enregistrement de l’œuvre auprès d’un organisme agréé n’est en général plus nécessaire
pour bénéficier d'une protection juridique.
Comme le droit d'auteur, le copyright ne protège pas les simples idées[65]. Son champ est
généralement plus large que celui du droit d'auteur, car le copyright protège davantage
l’investissement que le caractère créatif[66]. Une seconde différence réside dans l’exigence de
fixation matérielle des œuvres, sur un dessin, une partition musicale, une vidéo, un fichier
informatique, ou tout autre support. Par exemple, les discours et les chorégraphies ne sont
pas protégés par le copyright tant qu’ils n’ont pas été transcrits ou enregistrés sur un
support[67]. Sous réserve de cette fixation, la protection du copyright s'applique
automatiquement aux œuvres publiées comme non publiées. Un enregistrement volontaire
des œuvres auprès d’une administration peut être nécessaire pour apporter la preuve de ses
droits devant les tribunaux.
Le droit moral de l’auteur est reconnu par tous les pays de common law qui ont adhéré à la
Convention de Berne, tels le Canada ou le Royaume-Uni. Malgré leur adhésion à cette
convention, les États-Unis n'appliquent le droit moral qu'au niveau national, et pour certains
types d'œuvres seulement. Le droit moral comporte :
le droit de paternité ;
la reproduction de l’œuvre ;
la distribution de copies de l’œuvre au public (vente, location, prêt), sous quelque forme
que ce soit ;
Le concept de fair use aux États-Unis et celui de fair dealing dans les autres pays de common
law constituent des exceptions plus larges que celles qui sont appliquées dans les pays de
droit civil[68].
Alors que les exceptions au droit d'auteur sont limitativement énumérées dans la loi, et sont
d'interprétation stricte, le fair use donne aux tribunaux, via la jurisprudence notamment, le
pouvoir d'apprécier au cas par cas si l’usage d'une œuvre est « loyal ».
Ces exceptions sont accordées dans un esprit différent de celui qui anime le droit anglo-
saxon. Le législateur français a ouvert ce droit plus en référence au droit à la vie privée et
pour tenir compte de l’impossibilité de contrôler chaque copieur potentiel que pour — comme
dans le droit anglo-saxon — favoriser l’accès le plus large possible aux œuvres, à
l'information, à la critique et aux découvertes[21]. La possibilité de manipuler une copie
permet aussi de protéger un support original fragile, ou par exemple de directement annoter
un texte ou une image ou un plan en cours d'étude, sans endommager l'original acheté ou
légitimement détenu.
En droit international privé, il existe un conflit de juridictions et un conflit de lois dès lors
qu’en présence d’un élément d’extranéité, une situation juridique est susceptible d'être régie
par les tribunaux et les lois de plusieurs États.
En matière de droit des contrats, le tribunal compétent et la loi applicable peuvent être
choisis par les parties[75]. À défaut de choix, le tribunal appliquera la loi qui a le lien le plus
étroit avec le contrat : celle du lieu de sa conclusion ou celle du lieu de son exécution suivant
les cas[76].
Dans l’hypothèse où l’existence d’un délit civil, comme la contrefaçon, est alléguée, le tribunal
compétent est généralement celui du lieu d'où provient le dommage, ou celui du lieu où le
dommage est subi[77],[78]. En matière de délit sur Internet, tous les tribunaux sont
potentiellement compétents, car l’acte d’acte délictueux produit ses effets dans le monde
entier[79]. Les juges modèrent toutefois ce principe en considérant que l’acte délictueux ne
produit ses effets qu’à l’égard des personnes spécifiquement visées par le site. On retient à
cet égard plusieurs éléments, comme la langue et la monnaie utilisées par le site Internet[80],
ou l’extension de son nom de domaine[81]. Le tribunal reconnu compétent selon ces critères
fera application de la loi du pays où la protection est revendiquée[Berne 14], ce qui renvoie en
principe à la loi du pays où a eu lieu le fait générateur du dommage[82],[83].
La mise en œuvre du droit d'auteur peut constituer un abus de position dominante contraire
au droit de la concurrence[84]. En droit de l’Union européenne, la liberté de circulation des
biens et services implique que l’exercice des prérogatives reconnues à l’auteur et à ses
ayants droit respecte la « finalité essentielle » du droit d’auteur, qui consiste en l’octroi d’un
monopole temporaire d’exploitation[85],[86]. La théorie des installations essentielles énonce
qu'une personne qui détient une ressource nécessaire à un opérateur voulant exercer une
activité sur un marché en amont ou en aval doit permettre l’accès de l’opérateur à cette
ressource[87]. Microsoft, notamment, a été condamnée sur ce fondement après avoir refusé
de communiquer à ses concurrents des informations relatives à l’interopérabilité de ses
logiciels, et protégées par le droit d'auteur[88].
Le droit d’auteur se distingue du brevet, qui confère un droit exclusif sur une invention, et de
la marque, qui protège les signes distinctifs utilisés dans le commerce et l’industrie, en
principe de durée illimitée. Un même objet peut cependant être protégé par plusieurs types
de droits de propriété intellectuelle, notamment en matière de design. La protection accordée
à titre de marque ne doit toutefois pas servir à contourner la durée limitée du droit
d'auteur[89],[90].
Dans la plupart des pays, les œuvres des fonctionnaires soumis à des contrats de droit
public appartiennent à l’État dès lors qu'elles ont été créées au cours d'une mission de
service public. Les fonctionnaires soumis à des contrats de droit privé bénéficient du régime
des auteurs salariés, excepté le droit d'auteur. En revanche, ils peuvent recourir au droit
d'exploitation, sauf en cas de contrat avec une personne morale de droit privé :
Article L111-1 -... « Sous les mêmes réserves, il n'est pas non plus dérogé à la jouissance de
ce même droit lorsque l'auteur de l'œuvre de l'esprit est un agent de l'État, d'une collectivité
territoriale, d'un établissement public à caractère administratif, d'une autorité administrative
indépendante dotée de la personnalité morale ou de la Banque de France. »
Par exemple, en France, l’article 20 de la loi du 12 juin 2009 (loi Hadopi) prévoit que les
œuvres du journaliste peuvent être utilisées par le titre dans lequel il travaille sur tous les
supports (papier, Internet, téléphones mobiles, etc.). Pendant une période de référence
déterminée par un accord collectif, cette utilisation a pour seule contrepartie le salaire
(article L.132-37). Au-delà, une rémunération est due, également déterminée par un accord
collectif (article L.132-38). En dehors du titre de presse, toute utilisation doit faire l’objet d’un
accord préalable. L'utilisation peut avoir lieu au sein d’une « famille cohérente de presse »,
faisant partie d’un groupe de presse, mais un accord collectif doit en déterminer les contours
et le montant de la rémunération (article L.132-39). Celle-ci peut être versée en salaire ou en
droits d’auteur. En dehors, un accord préalable, collectif ou individuel est requis, ainsi qu’une
nouvelle rémunération en droits d’auteur (article L.132-40). Faute d’accord dans un délai fixé
par la loi, une commission paritaire présidée par un haut magistrat peut imposer un arbitrage
(article L.132-44), c'est la Commission des droits d'auteur des journalistes (CDAJ). Les
syndicats d'employeurs de toutes les formes de presse y sont représentés de même que le
SNJ, le SNJ-CGT, l'Union syndicale des journalistes CFDT, la CFTC et la CGC, et FO. La CDAJ
fait partie des cinq grandes commissions qui travaillent à la cogestion de la profession de
journaliste, en vertu du paritarisme, des lois spécifiques à la profession (Loi Brachard, Loi
Cressard), et de la Convention collective nationale de travail des journalistes. Les quatre
autres sont :
la Commission arbitrale ;
Les enseignants et formateurs demeurent titulaires des droits d'auteur sur les cours qu'ils
dispensent. Leur rémunération ne couvre que la communication d'un enseignement à un
public déterminé. Sauf publication en licence de libre diffusion, toute reproduction des cours
doit donc faire l’objet d'une autorisation préalable de leur auteur, ce qui pose des questions
complexes dans les exemples de pédagogie active où ce sont les élèves qui parfois
produisent eux-mêmes leurs cours avec l'aide du formateur, ou quand plusieurs enseignants
ou formateurs participent à un même cours.
Sur Internet, les règles du droit d'auteur s'appliquent comme sur les autres supports.
Toutefois, de nouveaux modèles de création et de diffusion des œuvres sont apparus. La
frontière entre auteur et utilisateur s'est réduite, notamment du fait de l’apparition de
nombreuses pages personnelles, et de l’extension du copyleft. Les techniques du pay per
view ou de la vidéo à la demande (VOD) permettent aux utilisateurs d'accéder aux œuvres en
tout lieu et à tout moment. La diffusion des œuvres sur Internet a également donné à la
publicité une place plus importante dans le financement de la création. Les sites qui
diffusent des œuvres musicales ou audiovisuelles en streaming, comme Deezer ou YouTube,
ont conclu des accords avec les sociétés de gestion collective de droits pour permettre aux
auteurs de percevoir un pourcentage de leurs recettes publicitaires. Ces sites bénéficient en
contrepartie d'un accès licite aux catalogues d'œuvres des sociétés de gestion de droits.
Après trois ans de débats intenses, la directive européenne 2019 sur le droit d'auteur à l'ère
numérique a été votée le 27 mars dernier. Cette directive applicable aux créations artistique
introduit deux articles d'importance :
L'obligation d'accords avec les auteurs de contenus sur les plateformes en ligne[93].
En droit du copyright, un auteur peut renoncer à l’ensemble de ses droits et faire entrer ses
œuvres dans le domaine public où elles pourront être utilisées librement par tous[94]. En droit
d'auteur, l’auteur peut renoncer à ses droits patrimoniaux, mais pas à son droit moral[CPI 4]. Il
lui est possible d'accepter par avance que son œuvre soit modifiée pour les besoins du libre
usage. Il ne peut toutefois renoncer de manière préalable et générale à son droit au respect,
et pourra ainsi interdire toute utilisation qui lui causerait un dommage. Juridiquement, cette
renonciation s'analyse en un don à public indéterminé[95].
Il existe d'autres licences de libre diffusion, parmi lesquelles des licences libres, copyleft ou
non.
De nombreux auteurs ont considéré que le droit d'auteur, de propriété intellectuelle ou le droit
à la protection de certaines œuvres pouvait être un frein, voire un abus de droit qui pouvait
avoir des conséquences néfastes sur l'intérêt général, le bien commun qu'est la culture,
l'économie, la société, l'environnement ou la sécurité. Le caractère abusif de certaines
demandes de protection a parfois été reconnu par la jurisprudence. Cependant, au moins
e
dans les pays dits riches et occidentaux, la fin du siècle a connu un durcissement
juridique des cadres de la protection de la propriété intellectuelle et du patrimoine immatériel,
avec une tendance à valoriser la privatisation et l'exploitation commerciale de ce patrimoine,
et alors même que la cryptographie, les réseaux informatiques et la réalité virtuelle
permettaient potentiellement aussi une meilleure protection à la fois de la vie privée et des
œuvres[98].
e
Au siècle, Proudhon dénonçait l’assimilation artificielle de la propriété intellectuelle à la
propriété sur les biens corporels, ainsi que les conséquences néfastes de l’appropriation des
œuvres sur la libre circulation des connaissances[99]. Au e
siècle, Richard Stallman et les
défenseurs de la culture libre ont repris ces thèses[100]. Ce courant propose de recourir aux
licences libres comme principe alternatif au droit d'auteur[101].
Après la crise de 1929, en 1934, A. Plant[102] dénonçait le copyright qui selon lui favorise en
réalité dans l'industrie du livre des positions de monopoles et les rentes qui leur sont dues, au
profit des auteurs connus et de leurs éditeurs. Après lui, S. Breyer[103] estimera même qu'une
économie sans droit d'auteur faciliterait une diffusion plus importante des œuvres en
éliminant les coûts de transaction élevés.
Le lien avec le délai de vie de l’auteur met dans des conditions inégales les auteurs vivant
longtemps et les auteurs décédant très tôt.
Les œuvres précoces peuvent être protégées jusqu’à 150 ans (en fonction du délai de vie
de l’auteur), alors que les tardives seulement environ 70 ans après la mort de l’auteur.
Le brevet d’invention est délivré seulement pour 20-25 ans quand le droit d’auteur est
protégé pour toute la vie et environ 70 ans après la mort. Cela met les inventions et les
ingénieurs dans des conditions inégales par rapport aux auteurs se trouvant sous la
protection des droits d’auteur.
Calcul infondé de la durée de protection des droits d’auteur
Si le droit d’auteur matériel appartient à une organisation, le délai de protection de l’œuvre est
quand même calculé à partir de la durée de vie de l’auteur qui n’est plus son propriétaire.
Il est difficile de trouver le titulaire des droits d’auteur puisque les droits n’appartiennent pas à
l’auteur et qu’il n’y a pas de système d’enregistrement des droits d’auteur.
En matière d'édition numérique des livres, la France a adopté une loi en mars 2012 dite des
Livres indisponibles visant à une gestion collective des droits numériques des livres publiés
en France au e
siècle[109]. Ne reconnaissant aux auteurs que le droit de retrait d'une liste
qui comprend 60 000 titres, publiés de 1800 à 2000, la loi permet de mettre en gestion
collective l'édition numérique des titres (sans qu'il y ait de contrat avec l'auteur) et remet
donc en cause le droit d'auteur.
Dans les pays en développement, les peuples autochtones perçoivent le droit d'auteur
comme un concept essentiellement occidental qui n'est pas en mesure d'assurer une
protection efficace de leurs savoirs traditionnels. De plus, le droit d'auteur est
paradoxalement utilisé par certaines personnes pour s'approprier illégitimement des savoirs
ancestraux, tels que techniques traditionnelles, médecines traditionnelles et jusqu'aux
positions du yoga (asanas) de l’Inde[110].
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Selon une étude commanditée par Arthena, le secteur des droits d’auteur a généré un chiffre
d'affaires de plus de 32 milliards d’euros en Belgique pour 2008, soit 2,9 % du PIB, et y a
employé 92 000 personnes[111].
Toutefois, sur la totalité de l'argent généré par la culture, une infime partie revient aux
auteurs [précision nécessaire].
En France, le contrat-type prévoit que l'auteur d'un livre touche 8 % de droits jusqu'à
10 000 exemplaires vendus, 10 % entre 10 001 et 20 000, 12 % au-delà[113].
Afrique
Articles détaillés : Bénin, Côte d'Ivoire, Madagascar et Sénégal.
Amérique
Articles détaillés : Droit d'auteur au Canada, au Chili et aux États-Unis.
Les pays d'Amérique latine appliquent en majorité le droit d'auteur, alors que le Canada et les
États-Unis appliquent le copyright. De nombreux pays ont adhéré à la Convention
interaméricaine sur le droit d'auteur du 22 juin 1946.
Au Chili, les dispositions sur le droit d'auteur sont contenues dans la loi no 17.336 du
2 octobre 1970 sur la propriété intellectuelle[116], et dans son décret d'application du
17 mai 1971[117].
En Colombie, l’auteur et ses ayants droit bénéficient des droits patrimoniaux pour une durée
de 80 ans post mortem[118]. Si le titulaire des droits d'auteur est une personne morale, la
durée de protection est de 30 ans à compter de la divulgation de l’œuvre.
Le droit mexicain reconnaît le droit moral et les droits patrimoniaux de l’auteur, ainsi que les
droits voisins. En vertu de la loi fédérale sur le droit d'auteur, les droits patrimoniaux sont
accordés pour toute la vie de l’auteur et 100 ans après sa mort, ou celle du dernier auteur
survivant dans le cas des œuvres de collaboration[119].
Au Canada, la protection accordée par le droit d'auteur dure 50 ans après le décès de l’auteur
pour la plupart des œuvres[120]. Le concept d'utilisation équitable limite le champ du
copyright dans certaines hypothèses afin de garantir l’équilibre entre protection des œuvres
et droit du public à l’information. Selon l'alinéa 29 du chapitre C-42 de la Loi sur le droit
d'auteur, l'utilisation équitable d'une œuvre dans un but d’étude privée, de recherche,
d’éducation, de parodie ou de satire ne sont pas des violations de la loi[121].
Aux États-Unis une œuvre, même inachevée, est créée lorsqu'elle est fixée matériellement sur
un support[122]. Depuis l’adhésion des États-Unis à la Convention de Berne en 1989,
l’enregistrement des œuvres étrangères auprès du Bureau du Copyright n'est plus nécessaire
pour bénéficier d'une protection juridique, mais il reste possible pour faciliter la preuve de ses
droits. Le titulaire du copyright a le droit exclusif de reproduire ou de communiquer les
œuvres, et d'autoriser la création d'œuvres dérivées. Un droit moral, comprenant le droit de
paternité et le droit au respect de l’intégrité des créations est accordé aux seuls artistes des
arts visuels. La durée du copyright dépend de la nature de l’œuvre et de sa date de
publication. Désormais, toute œuvre créée bénéficie d'une protection de 70 ans post mortem
si le titulaire est une personne physique. En vertu de la loi sur l’extension de la durée du
copyright, les entreprises bénéficient d'une protection de 95 ans à compter de la publication,
ou de 120 ans à compter de la création si cette durée est plus longue[123].
Asie
La législation sur la propriété littéraire et artistique au Japon a été introduite par la loi de
1899, et a été refondue par la loi de 1970, plusieurs fois modifiée[126]. Le Japon a adhéré à la
Convention de Berne, et est également partie aux accords sur les ADPIC et aux traités de
l’OMPI. Les droits patrimoniaux et le droit moral sont accordés pour la vie de l’auteur et
perdurent 50 ans après sa mort. En 2004, la durée de protection des œuvres
cinématographiques a été fixée à 70 ans à compter de leur publication. Le droit moral est
incessible, mais l’auteur peut renoncer à l’exercer par contrat.
Europe
Union européenne
Les États membres de l’Union européenne ont harmonisé leurs législations afin de faciliter la création et la diffusion
des œuvres.
Les législations des États membres de l’Union européenne ont été harmonisées afin de
supprimer les obstacles aux échanges intracommunautaires. Cette harmonisation concerne
l’étendue et la durée de la protection conférée par le droit d’auteur, ainsi que les sanctions
applicables en cas de contrefaçon[127].
la directive 93/98/CE fixe la durée de protection des droits d’auteur à 70 ans après la mort
de l’auteur de l’œuvre, ou de la mort du dernier des auteurs s’il s’agit d’une œuvre réalisée à
plusieurs. La protection commence à la date à laquelle l’œuvre a été licitement rendue
accessible au public s'il s'agit d'une œuvre anonyme ou pseudonyme. Cette directive est
entrée en vigueur le 1er juillet 1995, et a été ensuite remplacée par la directive du
12 décembre 2006 qui en reprend les dispositions[130] ;
En vertu de la règle d'épuisement des droits, il n'est pas possible d'empêcher la libre
circulation des exemplaires d'une œuvre une fois que ceux-ci ont été mis sur le marché avec
le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit[142].
Au sein de l’Union européenne, la majorité des vingt-sept États membres applique le droit
d'auteur. Seuls Chypre, l’Irlande, Malte et le Royaume-Uni font application du copyright. Tous
les États membres ont adhéré à la Convention de Berne.
en Belgique, le droit d’auteur est régi par la loi du 30 juin 1994 relative au droit d’auteur et
aux droits voisins[144]. La Belgique a codifié la matière de la propriété intellectuelle dans le
Livre XI du Code de droit économique[145] ;
en Espagne, les dispositions relatives au droit d’auteur sont regroupées dans le livre
premier de la loi sur la propriété intellectuelle du 11 novembre 1987, modifiée en 1996[146].
La loi du 7 juillet 2006 transpose en droit interne la directive communautaire
2001/29/CE[147] ;
en France, les dispositions sur le droit d'auteur sont regroupées dans le Livre premier du
Code de la propriété intellectuelle[148]. L’auteur dispose du droit exclusif d’exploiter son
œuvre sous quelque forme que ce soit et d’en tirer un profit pécuniaire[CPI 5]. Une des
spécificités du droit français est qu'il accorde un droit de repentir à l’auteur, qui lui permet
de reprendre une œuvre déjà divulguée. Ce droit peut être exercé librement sous réserve
d'indemniser le propriétaire de l’œuvre ;
au Royaume-Uni, la propriété intellectuelle est réglementée par la loi sur le copyright, les
dessins industriels et les brevets de 1988 (copyright, Designs and Patents Act)[149].
Notes et références
Textes
Sources
1. Benoit Épron et Marcello Vitali-Rosati, L'édition à l'ère numérique, Paris, La Découverte,
2018
3. Code de la propriété intellectuelle (France) – Chapitre Ier : Droits moraux – Articles L.121-1
à L.121-9 (http://www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do;jsessionid=52B3E53A7F8E9AA8B2
45E70C1F24DA93.tpdjo14v_3?idSectionTA=LEGISCTA000006161636&cidTexte=LEGITEXT
000006069414&dateTexte=20080129) [archive], sur le site legifrance.gouv.fr.
5. (en) Engström Christian, Rick Falkvinge, The Case for Copyright Reform. The Swedish
Pirate Party & Greens/EFA EP, 17 avril 2012. Licence CC0 (domaine public), p. 38 et suiv. En
ligne: http://www.copyrightreform.eu/ [archive].
6. (es) Yolanda Reyes, Ivar Da Coll, Los oficios de la imaginación, UNESCO, 2005,
(ISBN 958-95795-1-5).
8. Selon la tradition, la première décision de justice accordant un droit de copie à l’auteur est
e
le jugement royal relatif au Cathach de saint Colomba, rendu au siècle (datation
cependant contestée).
11. Petite histoire des batailles du droit d’auteur, Interview d’Anne Latournerie, juin 2001 (texte)
(http://www.freescape.eu.org/biblio/article.php3?id_article=33) [archive].
17. Anne Laborderie, « Droits d'auteur, droits du public : une approche historique »,
Multitudes, no 22, février 2004, p. 21-33 (lire en ligne (http://www.cairn.info/revue-l-econom
ie-politique-2004-2-page-21.htm) [archive]).
18. Anne Laborderie, « Petite histoire des batailles du droit d'auteur », Multitudes, no 5,
février 2001, p. 37-62 (lire en ligne (http://www.cairn.info/revue-multitudes-2001-2-page-
37.htm) [archive]).
19. Benhamou, Françoise, Farchy, Joëlle, Droit d'auteur et copyright, Paris : la Découverte,
2009, 126 p. (résumé (http://bu.u-bourgogne.fr/clientbookline/service/reference.asp?INST
ANCE=EXPLOITATION&DOCBASE=CATALOGUE&DOCID=611898&OUTPUT=PORTAL) [arc
hive]).
20. Duchemin W., Réflexions sur le droit d'exposition (= Thoughts on the exhibition right =
Reflexiones sobre el derecho de exposicion) ([Résumé]) Revue internationale du droit
d'auteur, (ISSN 0035-3515 (https://www.worldcat.org/issn/0035-3515&lang=fr) ), 1993,
no156, p. 14-107 (16 ref.) (Résumé Inist-CNRS (http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsi
dt=4708974) [archive])Cet ouvrage traite de certaines contradictions entre droits à
exposer en vivant de son art et le droit à voir gratuitement l'art, dans le cadre de
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50. Il convient de noter que la photographie d'une œuvre, comme un objet industriel ou un
bâtiment, est une œuvre photographique, elle-même protégée par le droit d'auteur si elle
satisfait aux conditions d'originalité.
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Vidéographie
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Science, par Tom Winston Bell, sur Youtube
Articles connexes
Propriété, Propriété intellectuelle, Propriété littéraire et artistique, Droits voisins du droit
d'auteur, Brevet, Copyright
Liens externes
Qu'est-ce que le droit d'auteur ? interprété par le mime Marcel Marceau en 1990 (UNESCO)
(http://www.unesco.org/archives/multimedia/?pg=33&s=films_details&id=27) [archive]
Synthèses des systèmes de protection du droit d'auteur dans les États membres de
l’UNESCO (http://portal.unesco.org/culture/fr/ev.php-URL_ID=39059&URL_DO=DO_TOPIC&
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Lois nationales sur le droit d’auteur des États membres de l’UNESCO (http://portal.unesco.
org/culture/fr/ev.php-
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