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De la nécessité de protéger l'information à la réponse juridique contemporaine

La propriété intellectuelle désigne l'ensemble des droits exclusifs accordés aux créateurs et
aux inventeurs sur leurs créations intellectuelles. Dès lors, elle rassemble la propriété littéraire et
artistique ainsi que la propriété industrielle. Elle englobe les droits légaux qui protègent les œuvres
de l'esprit humain et les inventions, tels que les brevets, les droits d'auteur et les marques, afin
d'encourager l'innovation et de préserver les intérêts économiques des créateurs.
Ainsi, la propriété intellectuelle représente un grand nombre de chose.

L’œuvre de l'esprit fait partie des notions juridiques à contenu variable, puisque la liste
n'étant pas exhaustive, peut en permanence évoluer en fonction des nouvelles voies créatives qui
peuvent apparaître. Cette liste est inscrite dans l'article L.112-2 du Code de la propriété intellectuelle.
Elle permet de protéger l’information et les créations des personnes afin de permettre à ces
dernières de bénéficier d’une certaine reconnaissance quant à l’œuvre de leur esprit. Aujourd’hui, les
œuvres de l’esprit font l’objet d’une réelle économie puisqu’elles permettent aux inventeurs de
pouvoir, lors de l’utilisation légale ou non de leur œuvre, de bénéficier d’un certain revenu qui, pour
les plus grandes œuvres, n’est pas négligeable et représente une somme considérable.

Pour arriver à une protection optimale de ces œuvres, les systèmes juridiques ont mis en place
un bon nombres de règles qui permettent ainsi aux inventeurs de bénéficier d’une protection
optimale.

Comment l’information est-elle devenue une notion importante, aujourd’hui entourée de


protections strictes et optimales ?

I- La nécessité de protéger l’information

La nécessité de protéger l'information a été reconnue dès les premiers signes d'une société créative.
Au fil de l'histoire, les sociétés ont cherché à encadrer et à défendre les fruits de la créativité
humaine. Avant l'établissement des lois sur la propriété intellectuelle, les créateurs étaient
confrontés à des défis tels que le plagiat et la contrefaçon, sans mécanismes juridiques clairs pour les
protéger. Ainsi, pour y remédier, le droit a vu se construire un bon nombre de règles entourant ce
domaine que l’on appelle aujourd’hui, le droit de la propriété intellectuelle.

Dans les premières civilisations, telles que l'Antiquité grecque et romaine, malgré la richesse de
l’époque en création artistiques et technologique, ces idées créatives n'étaient pas formellement
protégées. Les créateurs, qu'ils soient artistes, inventeurs ou écrivains, ne bénéficiaient pas de droits
spécifiques sur leurs créations. Concernant la propriété littéraire et artistique, les Grecs considéraient
que les auteurs véritables d'un poème ou d'une pièce de théâtre étaient les muses car l'auteur
personne physique ne pouvait prétendre au rôle de créateur. Concernant la propriété industrielle, les
créations et les innovations n’étaient pas non plus spécialement valorisées. Cependant, Sénèque a
été le premier à développer une analyse qui sera un fondement de la PI, à savoir la distinction entre
le droit sur la création et la propriété du support de l’œuvre.

Au Moyen-âge, l’attention ne s’est toujours pas tournée vers la protection des créations
intellectuelles. La propriété littéraire et artistique est tournée vers Dieu donc il serait mal venu de
revendiquer ce genre d’œuvre. Dans la propriété industrielle, le seule droit notable est le droit sur le
marque. Cependant, il n’a pour finalité que de garantir une certaine qualité à l’œuvre finale et, au
travers de la marque individuelle, d’exclure un fabriquant qui n’effectuait pas son travail
conformément aux attentes.

Cependant, au fil du temps, la reconnaissance de la valeur de la créativité a évolué.

La Renaissance a marqué un tournant crucial, avec l'émergence de l'individualité des créateurs. Il y a


un foisonnement d’idée qui s’avère être propice au changement de la société et qui est bénéfique
quant au développement artistique et industriel. L'invention de l'imprimerie a facilité la reproduction
d'œuvres en grand nombre, donnant naissance à un marché de l'art. Les premiers mécanismes de
protection étaient accordés aux imprimeurs avec les privilèges des libraires, mais cette logique a
évolué pour reconnaître les droits des auteurs eux-mêmes.

L'évolution vers la protection de la propriété intellectuelle s'est intensifiée lors de la Révolution


française. Les lois du 13 et 19 janvier 1791 ont établi les premiers droits d'auteur, reconnaissant le
lien entre l'auteur et sa création. Les brevets d'invention ont également vu le jour avec un décret de
fin 1790, marquant le début d'un système formel de protection des idées et des créations.

II- La réponse juridique contemporaine

L'information est cruciale pour l'économie mondialisée, façonnant l'innovation nationale et la


maîtrise économique, particulièrement dans le contexte de l'économie numérique. La réponse
juridique contemporaine à cette nécessité trouve un équilibre entre les droits individuels des
créateurs et l'intérêt collectif. Les lois sur la propriété intellectuelle visent à concilier ces aspects,
reconnaissant le caractère fondamental du droit de propriété intellectuelle tout en intégrant des
mécanismes pour garantir l'accès public à la connaissance.

Diverses conceptions s'opposent dans ce domaine. La conception classique, individualiste, considère


les droits de propriété intellectuelle comme naturels, découlant du travail et de la personnalité de
l'auteur. À l'inverse, la conception collectiviste voit ces droits comme temporaires. Le créateur est
simplement considéré comme un usufruitier temporaire, recevant des droits pour encourager la
création. Passé un certain délai, la création tomberait dans le domaine public La conception
contemporaine reconnaît, elle, que la création est coûteuse, la collectivité participe donc souvent par
le biais de subventions gouvernementales.

Sur le plan juridique, les régimes de propriété intellectuelle englobent le droit d'auteur, les brevets,
les marques et les droits voisins. Les lois modernes, adaptées aux avancées technologiques,
protègent les droits des créateurs et stimulent l'innovation. En Europe, les directives du marché
unique numérique cherchent à harmoniser les droits d'auteur, tandis que dans les domaines des
brevets et des marques, les législations visent à protéger les inventeurs tout en assurant une
concurrence équitable. Le traité de Maastricht souligne l'importance culturelle du patrimoine
européen. En droit interne, les textes fondateurs émanent de la RF mais depuis, les lois concernant la
propriété intellectuelle sont foisonnantes. Il en est de même en droit internationale. De nombreuses
conventions internationales reprennent les lois internes et il existe des convention dédiées à chaque
régime de la PI.

En conclusion, la nécessité de protéger l'information a conduit à l'émergence de mécanismes


juridiques sophistiqués qui reconnaissent et encouragent la créativité. Les fondements
philosophiques, qu'ils soient individualistes, collectivistes ou contemporains, guident la formulation
de lois modernes sur la propriété intellectuelle, assurant ainsi un équilibre entre les droits des
créateurs et l'intérêt général.

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