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Pharmacie Clinique Pratique en

Oncologie 1st Edition Edition


Association Nationale Des Enseignants
De Pharmacie Clinique
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Pharmacie clinique
pratique en oncologie
Chez le même éditeur

Du même auteur
Pharmacie clinique et thérapeutique, par l'ANEPC, coordonné par J. Calot, S. Limat, C. Fernandez,
G. Aulagner, 4e édition. 2012. 1336 pages.

Autres ouvrages
Conseils à l'officine. Le pharmacien prescripteur, par J.-P. Belon, 8e édition, 2016. 552 pages.
Guide de thérapeutique, par L. et G. Perlemuter, 8e édition. 2015. 2432 pages.
Guide du préparateur en pharmacie, 3e édition, par B. Charpentier, F. Hamon-Lorleac'h, A. Huard,
L. Ridoux, S. Chansellé, 2008. 1374 pages.
Le matériel de maintien à domicile, par J. Callanquin, C. Camuzeaux, P. Labrude, 4e édition,
collection « Abrégés de pharmacie », 2008. 360 pages.
La médication officinale. Traitement de la petite pathologie par le pharmacien, par R. Caquet,
3e édition, collection « Abrégés de pharmacie ». 2009. 216 pages.
Pharmacologie, par Y. Touitou, 11e édition. 2007. 407 pages.
Santé publique. Médecine légale. Médecine du travail. Pharmacologie, par M.P. Tavolacci,
J. Rongère, M. Coffy-Cloupet, Collège national de pharmacologie médicale (CNPM). 2014. 560 pages.
Sous l'égide de l'Association nationale
des enseignants de pharmacie clinique

Pharmacie clinique
pratique en oncologie
Coordonné par

Gilles Aulagner
Jean-Louis Cazin
François Lemare
Samuel Limat
Ce logo a pour objet d'alerter le lecteur sur la menace que représente pour l'avenir de l'écrit,
DANGER tout particulièrement dans le domaine universitaire, le développement massif du « photo-
copillage ». Cette pratique qui s'est généralisée, notamment dans les établissements d'enseigne-
ment, provoque une baisse brutale des achats de livres, au point que la possibilité même pour
les auteurs de créer des œuvres nouvelles et de les faire éditer correctement est aujourd'hui
menacée.
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LE passibles de poursuites. Les demandes d'autorisation de photocopier doivent être adressées à
PHOTOCOPILLAGE l'éditeur ou au Centre français d'exploitation du droit de copie : 20, rue des Grands-Augustins,
TUE LE LIVRE 75006 Paris. Tél. 01 44 07 47 70.

Tous droits de traduction, d'adaptation et de reproduction par tous procédés, réservés pour tous pays.
Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, des pages publiées
dans le présent ouvrage, faite sans l'autorisation de l'éditeur est illicite et constitue une contrefaçon. Seules sont
autorisées, d'une part, les reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une
utilisation collective et, d'autre part, les courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d'information de
l'œuvre dans laquelle elles sont incorporées (art. L. 122-4, L. 122-5 et L. 335-2 du Code de la propriété intellectuelle).

© 2016, Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés


ISBN : 978-2-294-73488-5
e-ISBN : 978-2-294-74938-4

Elsevier Masson SAS, 62, rue Camille-Desmoulins, 92442 Issy-les-Moulineaux cedex


www.elsevier-masson.fr
Liste des collaborateurs

Xavier Armoiry, pharmacien, praticien régional de lutte contre le cancer Oscar


hospitalier, délégation à la recherche clinique et Lambret, Lille, Laboratoire de pharmacologie
à l'innovation, Hospices civils de Lyon. et pharmacie clinique, Faculté de pharmacie,
Alain Astier, pharmacien, professeur des Université de Lille.
universités, praticien hospitalier, pôle PUI, Aurélie Chaigneau, interne en pharmacie,
hôpital Henri-Mondor. Créteil. département de pharmacie clinique, Gustave
Gilles Aulagner, pharmacien, professeur des Roussy, Villejuif.
universités, praticien hospitalier, Université Claude Michaël Chaussard, pharmacien, unité de
Bernard, Lyon 1, groupement hospitalier Est, radiopharmacie Claude Kellershohn, service
service pharmaceutique, Hospices civils de Lyon. pharmacie, hôpital Saint-Louis, Paris.
Christophe Bardin, pharmacien, pharmacie Catherine Chenailler, pharmacien, département
­clinique oncohématologie, biologie du médica- de pharmacie clinique, Gustave Roussy, Villejuif.
ment, hôpital Cochin, Paris. Olivier Chinot, neuro-oncologue, Inserm
Damien Bichard, pharmacien, pôle pharma- U-911, Centre de recherche en oncologie
ceutique, CHU de Besançon. biologique et oncopharmacologie (CRO2), Aix-
Mathieu Boulin, pharmacien, maître Marseille, service de neuro-oncologie, hôpital
de conférences des universités, praticien de la Timone, Marseille.
hospitalier, pharmacie clinique, UFR sciences Charlotte de Courtivron, interne en phar-
pharmaceutiques et biologiques et centre macie, département de pharmacie clinique,
hospitalier universitaire de Dijon, pôle Gustave Roussy, Villejuif.
pharmacie, Dijon.
Muriel Dahan, pharmacien, Inspection
Diane Braguer, pharmacien, professeur générale des affaires sociales (IGAS), Paris.
des universités, praticien hospitalier, service
pharmacie, hôpital de la Timone, Marseille.
Éric Dansin, médecin spécialiste des CRLCC,
département de cancérologie générale, Centre
Dominique Breilh, pharmacien, professeur régional de lutte contre le cancer Oscar
des universités, praticien hospitalier, CHU de Lambret, Lille.
Bordeaux.
Sylvie Demirdjian, pharmacien, département
Vanida Brunie, pharmacien, assistante de pharmacie clinique, Gustave Roussy,
hospitalo-universitaire, groupe hospitalier Villejuif.
Henri-Mondor, hôpital Émile-Roux, Limeil-
Brévannes, pharmacie clinique, faculté de Béatrice Demoré, pharmacien, maître de
pharmacie Paris-Sud, Chatenay-Malabry, conférences des universités-praticien hospitalier,
Laboratoire éducations et pratiques de santé CHU et UFR de pharmacie de Nancy.
EA3412, Université Paris 13 Sorbonne Paris Romain-Pacôme Desmaris, pharmacien,
Cité, Bobigny. département de pharmacie clinique, Gustave
Christophe Burtin, pharmacien, centre Roussy, Villejuif.
hospitalier de la Côte Basque, Bayonne. Marie-Anne Estève, pharmacien, service
Jean-Louis Cazin, pharmacien, professeur pharmacie, hôpital de la Timone, Marseille.
des universités, Centre de pharmacologie et Philippe Fagnoni, pharmacien, maître
pharmacie clinique en cancérologie, Centre de conférences des universités-praticien

V
Liste des collaborateurs

hospitalier, UFR sciences pharmaceutiques et pharmaceutiques et biologiques, université


biologiques et centre hospitalier universitaire Paris-Descartes, EA7348 Management des
de Dijon, pôle pharmacie, Dijon. Organisations de Santé, EHESP.
Pierre Faure, professeur associé, faculté des Dominique Lévêque, pharmacien, Hôpitaux
sciences pharmaceutiques, université Paris- universitaires de Strasbourg.
Descartes. Samuel Limat, professeur des universités
Christine Fernandez, pharmacien, professeur en pharmacie clinique-praticien hospitalier,
des universités, praticien hospitalier, hôpitaux CHRU de Besançon, UFR de médecine &
universitaires Est parisien, hôpital Saint- pharmacie de Besançon.
Antoine, AP-HP, Paris, pharmacie clinique, Isabelle Madelaine, pharmacien, service de
faculté de pharmacie Paris Sud, Chatenay- pharmacie, hôpital Saint-Louis, Paris.
Malabry, Inserm, UMR-S 1136, Institut Pierre-
Louis d'épidémiologie et de santé publique, Christine Mateus, oncologue médical, service
équipe épidémiologie hospitalière, qualité et de dermatologie, département de médecine,
organisation des soins, Paris. Gustave Roussy, Villejuif.
Amélie Gaudin, pharmacien, département de Aguirre Mimoun, médecin biologiste, centre
pharmacie clinique, Gustave Roussy, Villejuif. hospitalier de la Côte Basque, Bayonne.
Léa Guerrini-Rousseau, médecin pédiatre, Céline Mongaret, pharmacien assistante
département de cancérologie de l'enfant et de hospitalo-universitaire UFR de Pharmacie,
l'adolescent, Gustave Roussy, Villejuif. Université de Reims-Champagne Ardennes,
CHU de Reims.
François Goldwasser, oncologue médical,
professeur, chef de service de cancérologie, Daphné Morel, interne en pharmacie,
hôpital Cochin, Paris. département de pharmacie clinique, Gustave
Roussy, Villejuif
Stéphane Honoré, pharmacien, Maître
de conférences des Universités-Praticien Virginie Nerich, pharmacien, maître de
Hospitalier, Pôle pharmacie, Hôpital de la conférences des universités-praticien hospitalier,
Timone, Marseille, laboratoire de pharmacie CHRU de Besançon, UFR de médecine &
clinique, UFR de pharmacie, Aix-Marseille pharmacie de Besançon
université, Inserm U-911, centre de recherche Gaëlle Noé, pharmacien, unité fonctionnelle
en oncologie biologique et oncopharmacologie de pharmacocinétique et pharmacochimie,
(CRO2), Aix-Marseille. hôpital Cochin, Paris.
Benoît Hosten, pharmacien, assistant Véronique Noirez, pharmacien, centre
hospitalo-universitaire, unité de radiopharmacie hospitalier de Metz-Thionville.
Claude Kellershohn, service pharmacie, Marie-Agnès Opsomer, pharmacien, pôle
hôpital Saint-Louis, Paris, faculté des sciences pharmaceutique, CHU de Dijon.
pharmaceutiques et biologiques, université
Paris-Descartes.
Nicolas Penel, médecin spécialiste des
CRLCC, chef du département de cancérologie
Elsa Kalbacher, oncologue médical, praticien générale, Centre régional de lutte contre le
hospitalier, Institut régional fédératif du cancer cancer Oscar Lambret, Lille.
de Franche-Comté, CHU de Besançon.
Marie Petit, pharmacien, pôle pharmacie,
Marie-Pierre Kuzzay, pharmacien, service hôpital de la Timone, Marseille, laboratoire
pharmacie, centre hospitalier de Blois. de pharmacie clinique, UFR de pharmacie,
Jean-François Latour, pharmacien, Centre Aix-Marseille université, Inserm U-911,
de lutte contre le cancer Léon Bérard, Lyon. centre de recherche en oncologie biologique et
François Lemare, pharmacien, maître oncopharmacologie (CRO2), Aix-Marseille.
de conférences des universités-praticien Sylvine Pinel, pharmacien, département
hospitalier, département de pharmacie clinique, de pharmacie clinique, Gustave Roussy,
Gustave Roussy, Villejuif, faculté des sciences Villejuif.

VI
Liste des collaborateurs

Florent Puisset, pharmacien, maître clinique et éducation thérapeutique, faculté de


de conférences des universités-praticien pharmacie, Angers, laboratoire éducations et
hospitalier, centre Claudius Regaud, et faculté pratiques de santé EA3412, université Paris 13
des sciences pharmaceutiques, Université Paul Sorbonne Paris Cité, Bobigny.
Sabatier, Toulouse. Antoine Thiery-Vuillemin, oncologue
Nathalie Rizzo-Padoin, pharmacien, maître médical, maître de conférences des universités,
de conférences des universités-praticien praticien hospitalier, institut régional fédératif
hospitalier, unité de radiopharmacie Claude du cancer de Franche-Comté, CHU de
Kellershohn, service pharmacie, hôpital Besançon.
Saint-Louis, Paris, faculté des sciences Audrey Thomas-Schoemann, maître de
pharmaceutiques et biologiques, université conférences des universités, praticien hospi-
Paris-Descartes. talier, unité fonctionnelle de pharmacoci-
Caroline Robert, oncologue médical, service nétique et pharmacochimie, hôpital Cochin,
de dermatologie, département de médecine, faculté des sciences pharmaceutiques et biolo-
Gustave Roussy, Villejuif. giques, université Paris-Descartes, Paris.
Valérie Sautou, pharmacien, professeur Jean-François Tournamille, pharmacien,
des universités-praticien hospitalier, faculté praticien hospitalier, hôpital Bretonneau,
de pharmacie, Université d'Auvergne, CHU CHRU de Tours.
Clermont-Ferrand. Dominique Valteau-Couanet, médecin
Vincent Servant, pharmacien, pharmacie du pédiatre, département cancérologie de l'­enfant
groupe hospitalier Sud, CHU de Bordeaux. et de l'adolescent, Institut Gustave Roussy,
Véronique Servent, médecin spécialiste des ­Villejuif.
CRLCC, département de sénologie, Centre Jean Vigneron, pharmacien, praticien
régional de lutte contre le cancer Oscar hospitalier, CHU de Nancy, faculté de
Lambret, Lille, Unité de coordination en pharmacie de Nancy.
oncogériatrie (UCOG) Nord de France - Centre Aline Voidey, pharmacien, CHRU Jean-
régional de référence en cancérologie, Lille. Minjoz, Besançon.
Laurence Spiesser-Robelet, pharmacien, Fabien Xuereb, maître de conférences des
assistante hospitalo-universitaire, centre Universités, praticien hospitalier, CHU de
hospitalier universitaire d'Angers, pharmacie Bordeaux.

VII
Préface

Comme nous l'avions senti au démarrage de la 4e édition de l'ouvrage Pharmacie


clinique et thérapeutique, il nous paraissait important de séparer thérapeu-
tique oncologique du reste des thérapeutiques. Les évolutions très récentes,
que dis-je évolutions, les explosions de nouvelles thérapeutiques à des coûts
qui nécessitent réflexion, sont là pour conforter les choix que nous avons
réalisés.
Un grand merci aux très nombreux auteurs qui ont accepté de rédiger les
­différents chapitres et de les rendre les plus actuels possibles au moment où ils
ont été mis sous presse.
En écrivant ces quelques lignes qui vont servir de préface à l'ouvrage P­ harmacie
clinique pratique en oncologie, je voudrais d'abord remercier celui qui en a eu
l'idée et qui a coordonné les deux premières éditions de Pharmacie clinique et
thérapeutique, notre très regretté collègue François Gimenez qui a su concré-
tiser l'effort conduit par l'ensemble de la profession depuis 1979 en réalisant
un manuel regroupant l'ensemble des chapitres décrivant notre discipline de
pharmacie clinique et thérapeutique.
Cela nous a permis au fil de ces ouvrages de concrétiser l'impact et l'évolution
rapide de notre discipline.
Depuis 1979, grâce à la création, à Lyon, de la Société européenne de pharma-
cie clinique dans le cadre du 8e symposium européen de pharmacie clinique,
notre discipline a commencé à s'implanter progressivement et est devenue
maintenant la discipline incontournable de l'enseignement de la pharmacie et
de l'exercice hospitalier.
Il faut remercier tous ceux qui y ont contribué, Epo Van Der Klein et ses « mad-
men » pour les créations de 1979, Gilbert Laustria et Roger Leverge, Francis
Puisieux, Jean-Paul Cano pour la reconnaissance de la discipline. Les auteurs
successifs de Pharmacie clinique et thérapeutique, Jean Calop, Jean Chopineau,
Marie-Christine Woronoff, Samuel Limat et Christine Fernandez, et bien sûr
ceux qui ont réalisé l'ouvrage que vous avez entre les mains, Jean-Louis Cazin,
Samuel Limat, François Lemare.
Bien sûr, l'explosion que j'évoquais fait que la thérapeutique évolue très rapi-
dement et qu'un tel ouvrage sera toujours un peu en retard sur l'actualité. Il a
le mérite de prendre le recul nécessaire pour l'évaluation de ces thérapeutiques
en prenant en compte l'efficience et l'utilisation de ces médicaments et de ces
dispositifs médicaux dans la vraie vie.
Gilles Aulagner
PharmD, PhD,
Professeur des Universités, praticien hospitalier,
groupement hospitalier Est, service pharmaceutique, Hospices civils de Lyon
Président de l'Association nationale des enseignants de pharmacie clinique

IX
Table des compléments en ligne

Des compléments numériques sont associés à cet ouvrage, ils sont indiqués dans le texte par un picto .
Ils proposent les références de chaque chapitre, mais aussi des figures, tableaux, cas cliniques et textes
complémentaires selon la liste établie ci-dessous. Pour voir ces compléments, connectez-vous sur http://
www.em-consulte/e-complement/473488 et suivez les instructions.

Partie I Figure e4.2


Caractéristiques acquises des cellules cancéreuses (d'après [4]).
Figure e4.3
Chapitre 1 Cascade métastatique (d'après [8]).
Figure e1.1 Figure e4.4
Organisation de la cancérologie. Étapes de l'angiogenèse tumorale.
Figure e1.2
Le nouveau cadre législatif et réglementaire des soins en Chapitre 8
­cancérologie.
Figure e8.1
Représentation schématique des différentes stratégies de
Chapitre 2 prise en charge d'un cancer.
Figure e2.1
Acteurs et structures en interface avec le pharmacien. Chapitre 10
Figure e10.1
Chapitre 3 Phases d'essai clinique.

Figure e3.1 Figure e10.2


Cancer colorectal : taux d'incidence et de mortalité chez les Exemple de design « 3 + 3 ».
hommes en 2012 (d'après [5]).
Figure e10.3
Figure e3.2 Relation et rôle des différents acteurs dans un essai clinique.
Évolution des taux d'incidence et de mortalité par cancer
colorectal de 1980 à 2012 (d'après [5]).
Figure e3.3
Incidence par région du cancer de l'œsophage en 2000–2002
(taux par 100 000 personnes-année). Sources des données : Partie III
données administratives ALD : CNAM-TS, CANAM RSI,
MSA et Insee Analyse : InVS (d'après [10]).
Chapitre 12
Figure e3.4
Évolution de l'incidence standardisée monde du cancer du côlon Tableau e12.1
(cas par 100 000 personnes-année) en fonction de la consomma- Questionnaire G8 – ONCODAGE.
tion journalière de viande et par pays (d'après [11,12]).
Tableau e12.2
Facteurs liés à l'âge influençant la pharmacocinétique (d'après
[30,33]).
Partie II
Chapitre 13
Chapitre 4 Figure e13.1
Taux de survie à cinq ans des enfants atteints de cancers
Figure e4.1 (0–14 ans) à partir de différentes sources correspondant à dif-
Différentes étapes de la cancérogenèse. férentes périodes (d'après [3]).

XV
Table des compléments en ligne

Figure e13.2 Annexe e17.1


Répartition en fréquence des différents types de cancer de Cas clinique.
l'enfant de moins de 15 ans en France métropolitaine.
Annexe e17.2
Exemples de protocoles de chimiothérapie dans les cancers
Chapitre 14 bronchiques.

Figure e14.1 Annexe e17.3


Relation entre le débit de filtration glomérulaire (en ml/min) Inhibiteurs du récepteur de l'EGFR et de ALK utilisés par voie
et la créatinine sérique (en μmol/l) (d'après [6]). orale (AMM) : recommandations générales.

Figure e14.2
Relation entre le débit de filtration glomérulaire estimé par Chapitre 18
l'équation MDRD à six variables et le débit de filtration glo-
Tableau e18.3
mérulaire mesuré (d'après [12]).
Médicaments utilisés dans le cancer de la prostate et préven-
Figure e14.3 tion des effets iatrogènes (Thériaque®, RCP).
Représentation des écarts de dose de carboplatine obtenus
Tableau e18.10
pour les différents sous-groupes d'IMC combinés à l'âge,
Médicaments utilisés dans le cancer du rein et prévention des
selon la formule choisie pour l'estimation de la clairance
effets iatrogènes (Thériaque®, RCP).
rénale (d'après [17]).
Tableau e18.12
Annexe e14.1
Chimiothérapies utilisées dans les tumeurs germinales du
Cas cliniques.
testicule et prévention des effets iatrogènes (Thériaque®, RCP).
Annexe e18.1
Chapitre 15 Cas clinique.
Annexe e15.1
Cas clinique.
Chapitre 19
Figure e19.1
Chirurgie colorectale.
Partie IV Figure e19.2
Chirurgie du rectum.
Chapitre 16
Figure e19.3
Annexe e16.1 Mécanisme d'action du bévacizumab (d'après [14]).
Cas cliniques.
Figure e19.4
Annexe e16.2
Mécanisme d'action du cétuximab (d'après [14]).
Effets indésirables et interactions médicamenteuses des
médicaments utilisés dans le cancer du sein. Figure e19.5
Principales stratégies thérapeutiques dans la prise en charge
médicochirurgicale du cancer colorectal.
Chapitre 17
Tableau e19.4
Tableau e17.1 Principaux protocoles de chimiothérapies utilisés dans le
Classification UICC TNM des cancers bronchiques, éditions cancer colorectal.
2009 et 2015 (d'après [6, 33]).
Tableau e19.5
Tableau e17.2 Effets indésirables des principales molécules utilisées dans le
Classification UICC stades des cancers bronchiques, 2009 cancer colorectal.
(d'après [6]).
Annexe e19.1
Tableau e17.3 Cas clinique.
Classification UICC stades des cancers bronchiques, 2015
(d'après [33]). Annexe e19.2
Prévention des effets indésirables.
Tableau e17.4
Principaux effets iatrogènes : prévention et conduite à tenir.
Chapitre 20
Tableau e17.5
Inhibiteurs du récepteur de l'EGFR et de ALK utilisés par voie Figure e20.1
orale (AMM) : recommandations spécifiques. Schéma des voies aériennes supérieures.

XVI
Table des compléments en ligne

Annexe e20.1 Figure e28.2


Cas clinique. Allogreffe de CSH dans les SMD (patients avec donneurs
HLA identique).
Annexe e20.2
Médicaments utilisés et protocoles de chimiothérapie. Figure e28.3
Traitement des SMD de « haut risque » en dehors de l'allo-
greffe.
Chapitre 21
Figure e28.4
Figure e21.1 Traitement des SMD de « faible risque ».
Prise en charge thérapeutique initiale du cancer de l'endo-
mètre. Figure e28.5
Principe de traitement des LAM.
Figure e21.2
Prise en charge thérapeutique initiale du cancer du col de Annexe e28.1
l'utérus. Cas clinique.
Annexe e21.1
Cas clinique. Chapitre 29
Figure e29.1
Chapitre 24 Formation du chromosome Philadelphie : la translocation
(9;22).
Figure e24.1
Algorithme Barcelona Clinic Liver Cancer de traitement du Figure e29.2
carcinome hépatocellulaire (d'après [4]). Impact de la LMC sur les lignées granuleuses.

Annexe e24.1 Figure e29.3


Cas clinique. Mécanisme d'action de l'imatinib (d'après [91]).
Annexe e29.1
Cas clinique.
Partie V Annexe e29.2
Effets indésirables : précautions et conduite à tenir.

Chapitre 26
Figure e26.1
Très grande diversité des lymphomes. Partie VI
Figure e26.2
Lymphome de Hodgkin. Stratégies thérapeutiques en fonc- Chapitre 31
tion du stade selon les critères de l'EORTC.
Figure e31.1
Figure e26.3 Neuromédiateurs impliqués dans les vomissements chimio-
Mécanisme d'action du rituximab. induits.
Tableau e26.14 Figure e31.2
Principaux protocoles. Évolution physiologique des polynucléaires neutrophiles
après administration d'un traitement cytotoxique neutro­
Tableau e26.15
péniant.
Principales toxicités des anticancéreux.
Tableau e31.9
Annexe e26.1
Principaux effets indésirables des médicaments anticancéreux.
Cas cliniques.

Chapitre 27 Chapitre 32
Annexe e27.1 Figure e32.1
Cas clinique. Physiopathologie des thromboses dans les cancers (adapté
d'après [5]).

Chapitre 28
Figure e28.1
Hématopoïèse et hémopathies malignes de type syndrome
myélodysplasique et leucémie aiguë.

XVII
Abréviations

AASLD American Association for the Study of EGFR Epidermal growth factor receptor
Liver Diseases EIG Événement indésirable grave
ACCP American College of Clinical Pharmacy EMA European Medicines Agency
ACSP Autogreffe de cellules souches EORTC European Organisation for Research
périphériques and Treatment of Cancer
ASCT Autologous stem cell transplantation EP Embolie pulmonaire
AFSSAPS Agence française de sécurité sanitaire EPR Événement porteur de risques
des produits de santé (devenue ANSM) ESOP European Society of Oncology
AINS Anti-inflammatoires non stéroïdiens Pharmacy
AJCC American Joint Committee on Cancer ETP Éducation thérapeutique du patient
ALD Affection longue durée FDA Food and Drug Administration
AMM Autorisation de mise sur le marché FGFR Fibroblast growth factor receptor
ANAES Agence nationale d'accréditation et FISH Fluorescence in situ hybridization
d'évaluation en santé (devenue HAS) FRANCIM France cancer incidence mortalité
ANSM Agence nationale de sécurité du FSH Follicle stimulating hormone
médicament GBM Glioblastome multiforme
ARS Agence régionale de santé G-CSF Granulocyte-colony stimulating factor
ASC Aire sous la courbe GHS Groupe homogène de séjour
ATU Autorisation temporaire d'utilisation GIST Gastro intestinal stromal tumor
AUC Area under curve GLI Glioma-associated oncogene
AVK Antivitamine K GVH Graft versus host
CBNPC Cancer bronchique non à petites cellules HAD Hospitalisation à domicile
CBPC Cancer bronchique à petites cellules HAS Haute Autorité de santé
CCR Cancer colorectal HBPM Héparine de bas poids moléculaire
CECOS Centre d'études et de conservation des HCSP Haut Conseil de la santé publique
œufs et du sperme HER Human epidermal growth factor receptor
CHC Carcinome hépato cellulaire HNPCC Hereditary non-polyposis colorectal
CHE Chimioembolisation cancer
CHIP Chimiothérapie hyperthermique HPV Human papilloma virus
intrapéritonéale HTIC Hypertension intracrânienne
CIN Cervical intra-epithelial neoplasia IACR International Association of Cancer
CIRC Centre international de recherche sur le Registries
cancer IARC International Agency for Research on
CLIP Centre labellisé INCa de phase Cancer
précoce ICT Irradiation corporelle totale
CNHIM Centre national hospitalier INCa Institut national du cancer
d'information sur le médicament INPES Institut national de prévention et
CREX Comité de retour d'expérience d'éducation pour la santé
DFG Débit de filtration glomérulaire INR International normalized ratio
DLT Dose limitante toxique INSERM Institut national de la santé et de la
DMIA Dispositif médical implantable actif recherche médicale
DMT Dose maximale tolérée InVS Institut national de veille sanitaire
DPD Dihydropyrimidine déshydrogénase IPOP Instillation postopératoire précoce
EASL European Association for the Study of IRM Imagerie par résonance magnétique
the Liver ISOPP International Society of Oncology
ECCO European CanCer Organisation Pharmacy Practitioners
EFR Exploration fonctionnelle respiratoire LAL Leucémie aiguë lymphoblastique

XIX
Abréviations

LAM Leucémie aiguë myéloblastique PTT Protocole thérapeutique temporaire


LAP Liste des actes et prestations RBU Référentiel de bon usage
LBDGC Lymphome B diffus à grandes cellules RCMI Radiothérapie conformationnelle
LDH Lactate déshydrogénase par modulation d'intensité
LF Lymphome folliculaire RCP Réunion de concertation
LH Lymphome de Hodgkin pluridisciplinaire
LLC Leucémie lymphoïde chronique REMED Revue des erreurs médicamenteuses
LM Lymphome du manteau et dispositifs associés
LMC Leucémie myéloïde chronique RIS Radiothérapie interne sélective
LNH Lymphome non hodgkinien RIT Radio-immunothérapie
MALT Mucosa associated lymphoïd tissue RIV Radiothérapie interne vectorisée
MCA Médecine complémentaire ou RMM Revue de morbi-mortalité
alternative RRC Réseau régional de cancérologie
MH Métastase hépatique RTU Recommandation temporaire
MIBG Méta-iodobenzylguanidine d'utilisation
MICI Maladie inflammatoire chronique de SFPC Société française de pharmacie clinique
l'intestin SFPO Société française de pharmacie
MTEV Maladie thromboembolique veineuse oncologique
MVAC Méthotrexate, vinblastine, doxorubicine, SIRIC Site de recherche intégrée sur le cancer
cisplatine (Adriamycine®) SMD Syndrome myélodysplasique
NACO Nouveaux anticoagulants oraux SNC Système nerveux central
NASH Non-alcoholic steatohepatitis SOS Soins oncologiques de support
NCI National Cancer Institute SROS Schéma régional d'organisation sanitaire
NIH National Institute of Health SSR Soins de suite et de réadaptation
OAR Organe à risque TDM Tomodensitométrie
OMEDIT Observatoire des médicaments, des TEP-FDG Tomographie par émission
dispositifs médicaux et des innovations de positons au 18-fluorodéoxyglucose
thérapeutiques TGT Tumeur germinale du testicule
OMS Organisation mondiale de la santé TVP Thrombose veineuse profonde
PAF Polypose adénomateuse familiale UCNT Undifferentiated carcinoma of
PDGFR Platelet derived growth factor receptor nasopharyngeal type
PPAC Programme personnalisé de l'après- UCOG Unités de coordination en oncogériatrie
cancer UICC Union internationale contre le cancer
PPS Programme personnalisé de soins UV Ultraviolet
PSA Prostate specific antigen VADS Voies aérodigestives supérieures

XX
Organisation de la Chapitre 1
cancérologie en France
M. Dahan

L'organisation de la cancérologie en France a intégrées dans les volets « cancer » des schémas
connu de profonds bouleversements depuis la régionaux d'organisation des soins (SROS). Les
mise en œuvre du premier Plan cancer, en 2003. mesures transversales de qualité, les réunions de
Deux autres plans nationaux ont suivi, et la can- concertation pluridisciplinaire (RCP), le disposi-
cérologie s'est depuis régulièrement montrée tif d'annonce, l'utilisation de référentiels validés,
pionnière et motrice pour les autres domaines de le travail en réseau, les principes d'autorisation,
prise en charge, innovant et expérimentant sur de la coordination au sein des établissements ou de
multiples champs, cliniques, thérapeutiques, mais territoires de santé par des centres ou cellules de
aussi organisationnels. coordination en cancérologie (3C), le recours,
l'accès à l'innovation et à la recherche clinique
autour de pôles régionaux, la continuité des soins
entre l'hôpital et la ville ou le secteur médicoso-
Plans cancer : un effet cial, ont été autant de pièces fondatrices et fédé-
structurant sur les organisations ratrices autour d'objectifs motivants pour des
équipes valorisées et de plus en plus structurées.
Premier Plan cancer : les bases La création d'observatoires des médicaments,
des dispositifs médicaux et des innovations thé-
d'une organisation coordonnée
rapeutiques (OMEDIT) régionaux ou interrégio-
La priorité de santé publique que représente le can- naux, interlocuteurs privilégiés des professionnels
cer a conduit notre pays à définir des organisations sur les médicaments et les produits de santé, est
spécifiques, dont la première structuration impor- également issue de ce premier Plan cancer.
tante a été opérée à travers la circulaire DGS-DH Sept cancéropôles régionaux ou interrégionaux
n° 98-213 du 24 mars 1998 relative à l'organisation ont encore été créés par ce premier Plan cancer. Ils
des soins en cancérologie dans les établissements assurent une mission d'animation de la recherche
d'hospitalisation publics et privés. Cette circulaire sur le cancer, pour accélérer les avancées de la
définissait des sites de référence et des sites orien- recherche et leur transfert au bénéfice de tous les
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tés en cancérologie, ainsi que des moyens de proxi- malades.


mité traitant les patients cancéreux. Après la circulaire du 29 mars 2004 relative à
Pharmacie clinique pratique en oncologie

Le premier plan gouvernemental contre le can- l'organisation des soins en cancérologie pédia-
cer est né de l'engagement présidentiel au niveau trique, qui décrit les conditions de prise en charge
international, ayant conduit à la signature de la dans les centres de cancéropédiatrie, la circu-
Charte de Paris en 2000, puis à l'élaboration du laire du 22 février 2005 relative à l'organisation
Plan cancer quinquennal lancé en 2003. des soins en cancérologie est venue préciser les
Doté d'un budget adapté, ce premier plan exigences applicables à chaque établissement de
national a posé les fondements de l'organisation santé exerçant l'activité de traitement du cancer.
actuelle à travers 70 mesures, pilotées par une Elle a posé des grands principes en matière
nouvelle instance nationale, l'Institut national de : référentiels validés et régulièrement actuali-
du cancer (INCa), déclinées au plan régional et sés, accès au diagnostic, conditions d'annonces

3
Partie I. Introduction

o­rganisées, information et accord du patient termes de diagnostic et de traitement par chirur-


sur son parcours de soins, incluant la remise au gie, radiothérapie et chimiothérapie, en incluant
patient d'un programme personnalisé de soins les soins de support, mais à l'exclusion du recours
(PPS), traitement sur la base d'un avis pluridis- qui relève du pôle de cancérologie ;
ciplinaire, prise en charge globale et continue • des pôles régionaux de cancérologie, consti-
avec le domicile associant traitement de qualité et tués par les établissements de santé ou les sites
accès aux soins de support, etc. de cancérologie qui exercent, au-delà de leurs
Cette circulaire a également modifié la classi- activités de soins standards, des missions régio-
fication de ces établissements. Sont définis trois nales hautement spécialisées de recours et d'ex-
niveaux : établissements, territoires de santé, régions. pertise, de recherche clinique et d'innovation
S'y ajoutent les réseaux qui constituent le maillage sur des soins de cancérologie complexes et des
et la coordination transversale entre les acteurs de techniques innovantes ;
cette organisation, qui s'articule ainsi autour : • des réseaux de santé en cancérologie au
• des établissements (et centres privés de radio- niveau régional (RRC) et territorial, assurant la
thérapie) autorisés, assurant une offre diagnos- coordination entre les établissements de santé
tique et thérapeutique spécialisée au sein d'un ou les sites de cancérologie, les établissements
territoire de santé. Ils remplissent les critères et les structures associés et les professionnels
du Plan cancer (pluridisciplinarité, continuité libéraux.
des soins, etc.), ont une organisation interne en
cancérologie lisible, sont membres d'un réseau Deuxième Plan cancer 2009–2013 :
de cancérologie territorial et/ou régional et
de nouveaux champs investis
participent à une 3C. Ils prennent en charge les
patients pour les grandes catégories de traite­ Le Plan cancer 2009–2013 a consolidé les acquis
ments du cancer (chimiothérapie, chirurgie du premier plan et ouvert de nouveaux champs
des cancers, radiothérapie, cancérologie pédia- axés notamment sur la qualité de vie et la réduc-
trique). Ils sont soumis à une procédure d'auto- tion des inégalités de santé. Il repose sur :
risation spécifique pour leurs activités de soins • des efforts de recherche et d'innovation intégrant
« traitement du cancer » (article R. 712-37-1 du leur transfert au système de santé, notamment
Code de la santé publique [CSP]) afin de garan- dans le domaine de la génomique des cancers ;
tir le respect de critères de qualité et de sécurité, • une meilleure prise en compte des inégalités de
reposant sur des conditions transversales de qua- santé face au cancer ;
lité, des critères d'agrément pour les principales • le renforcement de la coordination des soins et
thérapeutiques du cancer et des seuils d'activité une meilleure implication des médecins trai-
minimale à atteindre pour certains traitements ; tants ;
• des établissements associés (médecine poly- • des parcours pendant et après le cancer, person-
valente, soins de suites, hôpitaux locaux, struc- nalisés et coordonnés ;
tures de soins à domicile), participant à la prise • de nouvelles initiatives sanitaires et médico­
en charge de proximité des patients atteints de sociales pour mieux accompagner les personnes
cancer. Ils ne relèvent pas d'un régime d'autori- dans la « vie pendant et après le cancer ».
sation mais appliquent ou assurent le suivi des Des organisations ont été adaptées pour la prise
traitements prévus dans le PPS, avec l'accord en charge des enfants, des patients âgés (24 uni-
du malade, et en coordination avec l'équipe de tés de coordination en oncogériatrie) et des per-
l'établissement de santé ou du site de cancéro- sonnes atteintes de cancers rares (centres experts
logie qui le traite, en particulier la chimiothéra- pour 23 types de cancers rares).
pie, dans un contexte de qualité et de sécurité ; La recherche translationnelle s'organise autour
• des sites de cancérologie, résultant d'une orga- de huit sites intégrés de recherche sur le cancer
nisation cohérente entre un ou plusieurs établis- (SIRIC), réunissant cliniciens et chercheurs.
sements et des centres de radiothérapie autorisés Seize centres d'essais cliniques de phase précoce
au niveau d'un territoire de santé (un ou plu- (CLIP), labellisés et financés, visent une améliora-
sieurs sites). Les établissements constituant le tion de l'accès à l'innovation thérapeutique grâce
site assurent la majorité des prises en charge en à des partenariats public-privé pour la recherche.

4
Chapitre 1. Organisation de la cancérologie en France

Les tests réalisés par les plateformes hospitalières Les ARS piloteront, en lien avec le RRC, l'inter-
de biologie moléculaire, suivant le programme de vention des acteurs (réseaux de santé territoriaux,
détection prospective de biomarqueurs émergents hospitalisation à domicile [HAD], prestataires de
mis en place par l'INCa, visent l'amélioration de santé à domicile, professionnels de santé). Chaque
l'accès aux thérapies ciblées. établissement autorisé en cancérologie devra
Les agences régionales de santé1 (ARS) ont mis développer une politique de diffusion des outils
en œuvre les autorisations des 885 établissements du parcours (PPS/programmes personnalisés de
de santé, publics et privés, qui doivent respecter l'après-cancer [PPAC], voir infra) au patient et, avec
des seuils minima d'activité et des critères spéci- son accord, aux professionnels impliqués dans son
fiques pour les traitements de radiothérapie, de suivi à domicile (médecin traitant, réseaux territo-
chimiothérapie et de chirurgie. riaux, HAD, infirmiers libéraux, pharmaciens).
Sur le champ de la recherche, la stratégie natio-
Troisième Plan cancer 2014–2019 nale de santé lancée par la ministre de la Santé et
la ministre de la Recherche marque une volonté de
Un troisième Plan cancer a été établi pour la copilotage des deux ministères pour rapprocher
période 2014–2019, qui conforte les organisations santé et recherche, et intégrer la biologie molécu-
mises en place et prend en compte les récentes laire, la création de bases de données ouvertes aux
évolutions scientifiques, mais aussi juridiques et chercheurs, soutenir les travaux de groupes coo-
administratives pour préserver les acquis et amé- pérateurs en cancérologie, labelliser les CLIP, etc.
liorer les prises en charge pendant et après le can-
cer. Notamment, les critères d'agrément évoluent
avec, par exemple, l'exigence de maîtrise d'une
démarche intégrée de gestion des risques associés
Situation actuelle :
aux soins, prenant ainsi en compte les nouvelles une organisation spécifique
organisations mises en œuvre dans les établisse­ mais motrice pour les autres
ments de santé, en particulier en matière de
prise en charge médicamenteuse, abordées infra :
domaines de prise en charge
comités de retour d'expérience (CREX), revues de L'organisation actuelle de la cancérologie est
morbi-mortalité (RMM) et d'erreurs médicamen- globalement issue des structurations permises
teuses (REMED), etc. par le premier Plan cancer et décrites ci-dessus
En matière de bon usage médicamenteux, des (figure e1.1).
protocoles de chimiothérapie de référence seront
définis pour guider les pratiques et identifier Focus sur les principales structures
au niveau national, à partir des données des
OMEDIT notamment, les situations hors auto- Institut national du cancer :
risation de mise sur le marché (AMM) justifiant innovation administrative
d'un encadrement particulier (recommandations
temporaires d'utilisation [RTU], essais cliniques)
au service d'une priorité
ou encore les prescriptions non justifiées. Des de santé publique
guides nationaux sur les chimiothérapies orales Créé par la loi de santé publique du 9 août 2004,
seront élaborés sur la base des travaux initiés en l'INCa est aujourd'hui une agence sanitaire et scien-
région par les OMEDIT et RRC. Les équipes hos- tifique de l'État, placée sous la tutelle conjointe du
pitalières médicales et pharmaciennes développe- ministère des Affaires sociales et de la Santé et du
ront une capacité de suivi et un rôle d'appui aux ministère de l'Enseignement supérieur et de la
professionnels de ville afin de sécuriser et amélio- Recherche. Il est chargé de coordonner les actions
rer l'usage de ces thérapies. de lutte contre le cancer, développe l'expertise, et
finance des projets dans le domaine des cancers.
C'est un groupement d'intérêt public (GIP) qui ras-
1
Les ARS ont remplacé les agences régionales de l'hos-
pitalisation (ARH), depuis la loi portant sur la semble l'État, les grandes associations de lutte contre
réforme de l'hôpital et relative aux patients, à la santé le cancer, les caisses d'Assurance maladie, les orga-
et aux territoires (loi HPST) du 21 juillet 2009. nismes de recherche et les fédérations hospitalières.

5
N
a
t
i
o
n
a
l

R
é
Cancéropoles g
OMEDIT OMEDIT
i
o
n
Pole a
RRC l
L
o
SIRIC c
RT a
l
CLIP
Sites K
Cabinets médicaux
3C

Figure e1.1 Organisation de la cancérologie.

5.e1
Partie I. Introduction

Il anime, en lien avec les ARS, des réseaux Réseaux de soins en cancérologie
d'acteurs territoriaux (réseaux régionaux de L'appartenance à un réseau de cancérologie
cancérologie, cancéropôles), développe des constitue l'une des conditions d'autorisation
collaborations internationales et assure le suivi des établissements de santé traitant des malades
du Plan cancer. Il gère notamment, pour le atteints de cancer.
compte de la direction générale de l'offre de La circulaire DHOS/INCa/CNAMTS du
soins (DGOS), le programme hospitalier de 25 septembre 2007 sur les réseaux régionaux de
recherche clinique en cancérologie (PHRC-K), cancérologie a défini les missions des réseaux
le programme de recherche médicoéconomique régionaux de cancérologie et en comporte le réfé-
en cancérologie (PRME-K), et le programme rentiel national. Ils sont en charge de l'améliora-
de recherche translationnelle en cancérologie tion de la qualité, la coordination opérationnelle
(PRT-K). des activités de cancérologie, l'aide à la formation
continue des professionnels, la promotion d'outils
Coopération régionale centrée de communication communs au sein de la région,
sur les produits de santé : l'information du public et des professionnels sur
les OMEDIT l'offre de soins, le recueil et l'analyse régionale des
données relatives à l'activité de soins, ainsi que
Issus du plan cancer, qui en a financé et piloté
l'évaluation des pratiques en cancérologie.
le projet de développement en interrégion ou en
Deux niveaux géographiques, nécessairement
région, les OMEDIT ont été instaurés par décret2,
articulés, sont définis :
concomitamment à la mise en œuvre des
• les réseaux territoriaux, qui ne sont pas néces-
contrats de bon usage (CBUs) dans les établisse­
sairement consacrés au cancer. Ils permettent
ments de santé. Initialement conçus pour
d'assurer aux patients des soins coordonnés,
répondre aux problématiques d'amélioration
continus et de proximité, en lien avec le médecin
de l'accès aux innovations, de l'efficience et du
traitant ;
bon usage des produits de santé en cancéro­logie,
• les réseaux régionaux de cancérologie (RRC),
ils ont à présent une vocation généraliste. Ce
qui visent la coordination régionale des opéra-
sont des structures scientifiques d'observation,
teurs de santé et l'amélioration continue des
d'appui, d'évaluation et d'expertise, constituées
pratiques en cancérologie, sans constituer un
auprès des ARS.
réseau de prise en charge et d'inclusion directe
Chargés de l'amélioration du bon usage et de la
des patients.
sécurisation du circuit des produits de santé en
Vingt-trois réseaux régionaux sont actuelle-
lien avec l'ensemble des professionnels de santé de
ment reconnus, permettant une couverture de
la région ou de l'interrégion, 22 OMEDIT, travail-
l'ensemble du territoire et constituant le maillage
lant en réseau, sont aujourd'hui les instances de
et la coordination transversale entre les acteurs de
référence sur les médicaments et les produits de
la filière de cancérologie.
santé en région, créant du lien entre profession-
nels (médecins, pharmaciens, préparateurs, infir-
miers, etc.) et entre hôpitaux (leur domaine initial Pôles de cancérologie :
de compétence) et, de plus en plus, les secteurs
ville et médicosocial.
le recours organisé
Organisation coordonnée de l'offre de soins de
recours, ils sont constitués par des établissements de
santé ou des sites de cancérologie exerçant des mis-
2
Décret n° 2005-1023 du 24 août 2005 dit CBU et relatif sions de recours et d'expertise, de recherche clinique
au contrat de bon usage des médicaments et des pro- et d'innovation au niveau de leur région. Les éta-
duits et prestations mentionné à l'article L. 162-22-7 blissements les composant participent à l'enseigne-
du Code de la Sécurité sociale, modifié ensuite par le
décret n° 2013-870 du 27 septembre 2013 relatif au
ment, la recherche et l'innovation dans le cadre des
contrat de bon usage des médicaments et des produits missions des UFR. Leur mission de recours n'a pas
et prestations mentionné à l'article L. 162-22-7 du vocation à dévitaliser l'offre de proximité mais vise à
Code de la Sécurité sociale. mieux articuler cette dernière avec l'offre de recours.

6
Chapitre 1. Organisation de la cancérologie en France

Centres ou cellules de Programmes personnalisés


coordination en cancérologie 3C de soins
Les 3C se sont substitués aux unités de coordination Remis à tous les malades dès le début de leur prise
pluridisciplinaire en oncologie. Ils sont situés au en charge, en relais immédiat du dispositif d'an-
niveau d'un site de cancérologie regroupant une ou nonce, ils permettent de formaliser la ­proposition
plusieurs structures autorisées en cancérologie (éta- de prise en charge thérapeutique. Conçus pour
blissements de santé et centres de radiothérapie). mieux coordonner la prise en charge avec les méde-
Cellules qualité opérationnelles, ils sont ouverts cins et les autres intervenants de ville, les PPS sont
aux médecins généralistes et aux associations de aujourd'hui un élément constitutif du dispositif
patients. Ce sont des structures d'évaluation et d'as- d'autorisation des établissements de santé et béné-
surance qualité de la prise en charge des patients ficient d'un format proposé au niveau national.
atteints de cancer sur un territoire donné, pour Ils ont été récemment complétés par les pro-
auditer, conseiller et accompagner les établisse­ grammes personnalisés de l'après-cancer (PPAC),
ments privés et publics. Leurs missions s'étendent visant en relais des PPS un suivi global de la per-
aux soins de support, aux soins à domicile et à la sonne, prenant en compte le risque de second
coordination avec les acteurs du réseau, ainsi qu'aux cancer, les séquelles de la maladie et des traite-
relations avec les établissements membres du pôle ments, leur retentissement sur la qualité de vie, les
régional pour permettre l'accès au recours. besoins en soins de support, etc. Ils sont conduits
Ces centres mettent à la disposition des médecins avec et par les médecins traitants, pour acter
et des soignants les référentiels, thésaurus et proto- l'entrée dans une nouvelle période de la prise en
coles validés et actualisés par le réseau régional. Ils charge, celle de l'après-cancer.
s'assurent de la mise en œuvre effective des RCP, du
dispositif d'annonce de la remise à chaque patient
du PPS. Ils contribuent à l'information et à l'orien- Revues de morbi-mortalité
tation des patients, l'aide à la prise de rendez-vous, (RMM/REMED)
l'accès aux informations sur leur dossier médical. La gestion des risques médicamenteux a connu des
Ils produisent également des informations sur les évolutions majeures ces dernières années, condui-
activités cancérologiques médicochirurgicales et sant à l'adoption d'une nouvelle culture du retour
pharmaceutiques de l'établissement, un rapport d'expérience (RETEX), structurée autour de comi-
d'activité annuel standardisé permettant d'analyser tés de retour d'expérience (CREX), et d'outils
les principaux ­paramètres de la cancérologie dans d'évaluation et de qualification des erreurs/événe-
l'établissement. ments/dysfonctionnements tels que les revues de
morbi-mortalité (RMM), dont une déclinaison
adaptée au domaine des produits de santé, la revue
Parcours de soins des patients des erreurs médicamenteuses et dispositifs associés
(REMED) a été définie par la Société française de
Réunions de concertation pharmacie clinique (SFPC). Les fondements juri-
pluridisciplinaire diques imposant ces nouvelles organisations ont
Fondées sur un concept de pluridisciplinarité liée été progressivement adoptés, la prise en charge
à la décision thérapeutique, les RCP ont été inté- médicamenteuse étant régie par l'arrêté du 6 avril
grées à la pratique en cancérologie avec la mise 2011 relatif au management de la qualité de la prise
en œuvre du premier Plan cancer, et sont depuis en charge médicamenteuse et aux médicaments
déployées dans d'autres pathologies. dans les établissements de santé. La figure e1.2
La RCP est le lieu d'échanges entre praticiens, résume ces nouveaux fondements juridiques.
autour de cas individuels, visant à optimiser les En cancérologie, le décret du 21 mars 2007
parcours diagnostiques et thérapeutiques et à relatif aux conditions d'implantation applicables
valeur pédagogique incontestable. Elle permet une à l'activité de soins de traitement du cancer pré-
décision concertée, comprenant l'analyse du béné- voit les critères d'agrément par l'INCa pour les
fice/risque et de la qualité de vie pour le patient, pratiques de la chirurgie des cancers, des traite-
dont il sera informé lors de la remise de son PPS. ments médicaux des cancers et de la radiothérapie

7
Figure e1.2 Le nouveau cadre législatif et réglementaire des soins en cancérologie.

7.e1
Partie I. Introduction

externe. Le critère n° 7 incite à la mise en place La mise en œuvre de ces nouvelles organisa-
de RMM en stipulant qu'une « démarche qualité, tions est désormais suivie au travers des contrats
comportant notamment des réunions pluripro- de bon usage, des indicateurs par établissement et
fessionnelles régulières de morbi-mortalité sur les régionaux ayant été définis.
événements sentinelles, est mise en place ». Elle
implique « l'équipe définie par les professionnels
qui travaillent habituellement ensemble au quoti-
dien et qui contribuent à la prise en charge d'un `` Compléments en ligne
même patient ».
Des compléments numériques sont associés à ce
À raison d'environ trois réunions par an, les
chapitre. Ils sont indiqués dans le texte par un
CREX identifient les événements indésirables
picto . Ils proposent des figures. Pour voir ces
graves (EIG) ou les événements porteurs de risques
compléments, connectez-vous sur http://www.
(EPR), éventuellement détectés au cours de discus-
em-consulte/e-complement/473488 et suivez les
sions en RCP, et pouvant nécessiter une discussion
instructions.
en RMM/REMED. La déclaration « non punitive »
par tout professionnel ayant commis une erreur
ou constatant un dysfonctionnement est un prin- Figure e1.1 Organisation de la cancérologie.
cipe qui doit être affirmé dans une charte signée
Figure e1.2 Le nouveau cadre législatif et
par l'établissement. Les équipes médicales, phar-
réglementaire des soins en cancérologie.
maceutiques, infirmières effectuent l'analyse et la
qualification selon des méthodes définies3 et éla-
borent les mesures correctrices, décident de ces
mesures et diffusent l'information.

3
Cf. guide méthodologique « Revue de mortalité et de
morbidité (RMM) » de la Haute Autorité de santé
(HAS), adapté à la cancérologie par le guide méthodo-
logique « RMM en cancérologie » élaboré par le
Conseil national de cancérologie (CNC) (www.
conseilnationalcancerologie.fr). Pour la REMED, voir
le site de la SFPC : www.sfpc.eu

8
Sources d'information Chapitre 2
en cancérologie
V. Noirez, J. Vigneron

Introduction français (Edimark santé, Profession santé, Global


Média Santé, EDP Sciences, Mediscoop). Dans sa
Le pharmacien, impliqué dans la prise en charge de pratique quotidienne, le pharmacien s'orientera
patients atteints de cancers, intervient en interac- vers une littérature dite « primaire » ou « secon-
tion avec de nombreux acteurs, par lesquels il est daire ». La première est publiée dans des revues
sollicité pour différents types d'informations. Il tire scientifiques à comité de lecture ; elle est produite
ses connaissances de sa formation initiale, d'une par des chercheurs et porte sur des articles origi-
formation spécialisée en cancérologie acquise au naux de recherche, sur des revues générales, des
sein d'un diplôme d'université (Montpellier, Nancy, comptes rendus de congrès, des éditoriaux et lettres
Lille, Paris V, Lyon 1), par des revues bibliogra- à la rédaction, des cas cliniques. Elle est destinée à
phiques régulières sur une thématique donnée, ou un public d'experts dans le domaine considéré. La
par les recherches documentaires ponctuelles que littérature secondaire est rédigée sous l'égide d'édi-
génère son activité quotidienne. Le pharmacien se teurs, d'agences sanitaires, d'industriels, de socié-
retrouve en interface, tout au long du parcours de tés savantes ; elle est constituée par des articles à
soins d'un patient atteint de cancer, avec des struc- visée pédagogique tels que des synthèses, des mises
tures institutionnelles, des services administratifs, au point, des conférences de consensus, des recom-
des industriels du médicament, des confrères hos- mandations de bonnes pratiques qui font le point
pitaliers ou officinaux, des professionnels de santé, des connaissances sur un sujet donné. Les articles
sans oublier les patients et leur entourage. Les peuvent être publiés dans des manuels et guides
échanges avec ces interlocuteurs s'appuieront sur ainsi que sur des sites Internet. Cette littérature
des sources d'information pertinentes. s'adresse préférentiellement à des praticiens de ter-
rain. La prééminence des revues anglo-saxonnes
reste de mise pour la publication des articles ori-
ginaux, alors que la préférence est donnée à la
Rappels des principes langue maternelle pour les articles de formation.
de la recherche documentaire [1] En effet, les sources d'information sont générale-
ment mobilisées soit pour l'information médicale
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Quel que soit le domaine d'activité clinique, la et professionnelle, soit pour la formation continue,
méthodologie de recherche documentaire reste la soit pour la publication d'articles de recherche.
Pharmacie clinique pratique en oncologie

même : les portails d'information scientifique (Inist Ces dix dernières années, les technologies de
[2], BiblioSHS [3]) donnent accès aux principales l'information ont fortement évolué et abouti à
bases de données de revues médicales ou paramé- la création de nombreux sites Internet, mettant
dicales (Medline, Biosis, Cinahl, Cochrane Library, à la disposition du public et des professionnels
Current Contents, Embase, Pascal, Sciencedi- de santé de l'information sous diverses formes
rect, Scopus, Scisearch, Thomason Reuters). Les (articles, brèves, vidéos, enregistrements radio),
éditeurs les plus importants sont des groupes avec la mise en ligne de publications auparavant
internationaux (Elsevier Masson, John Libbey uniquement disponibles en version papier. La
Eurotext, Springer Verlag France, Wolters Kluwers) création de journaux uniquement électroniques
qui cohabitent avec des groupes ou sociétés de droit s'est développée. La multiplication des sources et

9
Partie I. Introduction

des supports d'information a nécessité de définir gestion des situations urgentes avec conséquences
des bonnes pratiques et des critères de qualité, sanitaires est promu par l'Institut national de pré-
détaillés dans un guide publié par la Haute Auto- vention et d'éducation pour la santé (INPES) [13].
rité de santé [4]. Parmi ces critères figure entre Les sites du Code de la santé publique [14] ou
autres, le Health On the Net Foundation (HON) de l'Assurance maladie [15] sont des ressources
code [5], garant de l'objectivité et de la transpa- nécessaires pour accéder aux textes réglemen-
rence des informations médicales délivrées. taires ou pour vérifier les modalités de rembour-
Nous présentons ci-dessous une énumération sement des médicaments (en ville, à l'hôpital, en
des principales sources d'information, classées par référencement à la tarification à l'activité [TAA]
catégories, avec quelques commentaires concer- ou non).
nant leurs contenus. Dans le paragraphe « Appli-
cation pratique » nous mettrons en relation, à titre Agences internationales
d'exemples, quelques-unes de ces sources avec des
situations de pratique quotidienne. Au niveau international, les sites d'agences spécia-
lisées procurent des informations sur les patholo-
gies tumorales, les données épidémiologiques, la
prévention, la génétique, les agents carcinogènes
Principales sources comme notamment le Centre international de
recherche sur le cancer (CIRC) [16]. L'agence de
d'information recherche et de formation sur le cancer que repré-
sente le National Cancer Institute (NCI) [17] coor-
Sites Internet des agences donne la diffusion de référentiels thérapeutiques
gouvernementales utiles en pratique clinique. La base de données
médicales en lien sur le site du NCI, CancerLit [18],
Agences nationales est une des meilleures bases mondiales sur les can-
L'INCa [6] est l'agence spécialisée pour toutes les cers avec 4 300 revues médicales ou scientifiques
données relatives au cancer en France (épidémio- référencées dont 86 revues éditées en France.
logie, dépistage, facteurs de risque, référentiels de Les autres agences, non spécialisées en cancéro-
bon usage des médicaments, recommandations logie, représentent des ressources documentaires
de pratique clinique, recherche médicale, etc.). indispensables telles que le National Institute of
D'autres agences nationales abordent régulière- Health (NIH) [19] qui est l'agence sur la recherche
ment le cancer sous forme de dossiers thématiques, médicale du ministère des Affaires sociales et
communiqués de presse, revues d'actualités, rap- de la Santé américaine. PubMed [20] est la biblio-
ports ou synthèses sur des sujets ciblés, ou liens thèque nationale de médecine de cette agence. Un
vers des revues ou d'autres sites spécialisés. C'est le site Internet avec moteur de recherche est par ail-
cas par exemple de la HAS [7] avec son portail de leurs consacré aux essais cliniques [21]. De même
publications par thèmes ou de l'Institut national que pour les agences nationales, les agences ci-des-
de la santé et de la recherche médicale (Inserm) [8]. sous s'attachent à des thématiques plus générales
L'Agence nationale de sécurité du médicament de prévention, de sécurité sanitaire, et la cancéro-
(ANSM) [9] fournit des recommandations ou des logie en est un sujet majeur. C'est le cas notamment
guides de bonnes pratiques, notamment sur les du Center for Disease Control and Prevention
préparations pharmaceutiques [10]. (CDC) [22] ou encore de l'Organisation mondiale
D'autres sites offrent davantage d'informations de la santé (OMS) [23]. Des recommandations, des
sur la surveillance épidémiologique des can- guides de bonnes pratiques de qualité et de sécu-
cers (incidence, mortalité), l'évaluation des pro- rité en santé sont édités par l'Agency for Health
grammes nationaux de dépistage organisé des Care Research and Quality (AHRQ) [24] ou par le
cancers, ou bien encore sur la sécurité sanitaire National Institute for health and Care Excellence
ou la performance du système de santé. C'est le (NICE) [25]. Les rapports d'expertise, les dossiers
cas respectivement de l'Institut national de veille de référencement des nouveaux médicaments
sanitaire (InVS) [11] ou du Haut Conseil de la santé sont accessibles sur le site de l'Agence européenne
publique (HCSP) [12]. Le domaine de la prévention du médicament (European Medicines Agency
et de l'éducation pour la santé, la participation à la [EMA]) [26] pour les médicaments porteurs d'une
10
Chapitre 2. Sources d'information en cancérologie

AMM européenne, ou sur le site de la Food and médecins, radiologues, infirmiers, pharmaciens,
Drug Administration (FDA) [27] aux États-Unis. chirurgiens, pédiatres impliqués en oncologie. Elle
organise un congrès tous les deux ans sur tous les
aspects de la prise en charge du cancer.
Sociétés savantes et associations
professionnelles Sociétés médicales oncologiques
Les sites Internet de nombreuses sociétés savantes L'American Society of Clinical Oncology (ASCO)
et associations professionnelles spécialisées en [34] propose également des guides de bonnes pra-
cancérologie mettent à disposition des guides tiques, des recommandations concernant la qualité
de bonnes pratiques, des revues de presse, des de prise en charge des patients en oncologie, ainsi
comptes rendus de congrès ou de journées pro- que des formations e-learning. L'European Orga-
fessionnelles, des liens vers d'autres sites de réfé- nisation for Research and Treatment of Cancer
rence. Les recommandations de bonnes pratiques (EORTC) [35] dispose d'un site consacré aux essais
diffusées par ces sociétés savantes sont issues de cliniques dans les différentes localisations tumo-
groupes de travail d'experts. Elles prennent en rales. Le National Comprehensive Cancer Network
compte des aspects pratiques de fonctionnement (NCCN) édite des recommandations de pratiques
qui ne figurent pas dans les textes réglementaires cliniques visant efficacité et efficience dans la prise
et sont destinées à optimiser la prise en charge des en charge du cancer [36]. Par ailleurs, les groupes
patients, au niveau qualité, sécurité et efficience coopérateurs en oncologie (GCO) [37] sont des
organisationnelle et économique. Nous distin- groupes de recherche académique spécialisés dans
guerons les sociétés de pharmacie oncologique, les le domaine du cancer. Le site du GCO donne
sociétés médicales et les sociétés plus généralistes accès aux sites des différents groupes (ARCAGY,
mais ayant aussi une composante oncologique. GINECO, FFCD, LYSA, LYSARC, GERCOR,
Parmi les plus importantes figurent les socié- GORTEC, IFCT, IFM, SFCE) où sont disponibles
tés de pharmacie oncologique française, euro- thésaurus thérapeutiques, chimiothèques, infor-
péenne et internationale. La Société française mations sur la toxicité des médicaments, sur les
de pharmacie oncologique (SFPO) [28] publie des essais cliniques. D'autres sociétés savantes telles que
recommandations de bonnes pratiques sur l'adap- la Société nationale française de gastroentérologie
tation des ressources liées à la pharmacie onco- (SNFGE) [38], la Société française d'hématologie
logique, la réalisation d'études de stabilité sur les (SFH) [39] proposent également des thésaurus
médicaments anticancéreux, la préparation cen- thérapeutiques par localisation tumorale, ainsi que
tralisée des anticorps monoclonaux. Elle organise diverses actualités pour les professionnels de santé
un congrès biannuel ainsi que des journées natio- et des informations destinées aux patients. Le Col-
nales d'actualités en oncologie. Son site diffuse des lège national des gynécologues et obstétriciens fran-
actualités en cancérologie, une revue de presse, des çais (CNGOF) [40] relaye des recommandations de
liens vers les référentiels de traitement. La SFPO pratique clinique en lien avec le site de l'INCa.
est le représentant français de l'European Society
of Oncology Pharmacy (ESOP) [29]. La société Sociétés plus généralistes
européenne édite des recommandations (Qua- D'autres sociétés savantes sont davantage spé-
pos 4) [30] et organise, depuis 2012, un congrès cialisées dans la formation à la manipulation des
biannuel sur les actualités en pharmacie oncolo- médicaments anticancéreux, dans la publication
gique. L'International Society of Oncology Phar- de guides méthodologiques sur les techniques
macy Practitioners (ISOPP) [31] publie également et compétences pour la préparation en zones à
des standards de pratique pour la sécurisation de atmosphère contrôlée des médicaments toxiques ;
la manipulation des cytotoxiques dans la revue de c'est le cas du Groupe d'évaluation et de recherche
l'association (Journal of Oncology Pharmacy Prac- sur la protection en atm­o­sphère contrôlée (GER-
tice) [32]. Ils représentent un document de réfé- PAC) [41] qui met à disposition des archives de
rence en pratique professionnelle au sein des unités congrès annuels depuis 1998 et des outils de for-
centralisées de préparation. L'European CanCer mation des formateurs à la manipulation des cyto-
Organisation (ECCO) [33] est une fédération de toxiques sous forme d'un DVD [42]. Au niveau
24 associations à but non lucratif regroupant des international, l'American Society of Health-System
11
Partie I. Introduction

Pharmacy (ASHP) [43] publie des recommanda- congrès. Les établissements de santé ont développé
tions très complètes dans le domaine concernant des sites Internet sur lesquels les professionnels
les préparations stériles [44], les préparations de de santé ainsi que les patients trouvent des infor-
substances dangereuses [45] et les erreurs médica- mations concernant la recherche et les actualités
menteuses en oncologie [46]. Ces documents sont en cancérologie [60]. La pharmacie des hôpitaux
accessibles sur le site de la société [43]. Des sociétés universitaires de Genève met à disposition en libre
savantes de pharmacie clinique (SFPC [47], Euro- accès un site très riche d'informations pratiques, de
pean Society of Clinical Pharmacy [ESCP] [48]) procédures pharmaceutiques relatives à la prépara-
publient régulièrement des travaux sur le bon usage tion des anticancéreux, de travaux de recherche, de
des médicaments et des dispositifs médicaux, en publications et d'actions d'enseignement et de for-
lien avec la prise en charge du cancer. L'Académie mation [61]. Le site de la British Columbia Cancer
nationale de pharmacie [49] présente des travaux Agency [62] renseigne sur les monographies des
de recherche en lien avec la cancérologie, publiés médicaments, les protocoles de chimiothérapies,
dans les Annales pharmaceutiques françaises. Au les conditions de leur préparation, les effets indési-
niveau international, l'American College of Clinical rables, les informations à transmettre aux patients.
Pharmacy (ACCP) [50] offre une librairie en ligne
avec de nombreux ouvrages concernant l'oncologie. Sites soutenus par les laboratoires
Enfin, l'Ordre national des pharmaciens met à
disposition des pharmaciens un site d'informa-
pharmaceutiques
tion, Meddispar, sur les médicaments à dispensa- Ces sites spécialisés ou non en cancérologie sont
tion particulière disponibles en officine [51]. accessibles après inscription et obtention d'un code
d'accès. Ils proposent des actualités en santé, des
Divers sites de pratique modules de formation médicale continue, des accès
professionnelle à d'autres sites ou revues en ligne. Ils assurent la dif-
fusion de comptes rendus de congrès, des revues de
Dans la pratique quotidienne, les besoins récur- presse, ou des conférences thématiques. Les sites Uni-
rents d'informations sur un sujet donné conduisent vadis [63], Publiclin [64], Oncorizon [65], Cancero­
les pharmaciens à s'adresser à des sites spécialisés, digest [66] en représentent quelques exemples.
par exemple sur la stabilité physicochimique des
médicaments [52], les mesures de surveillance
des manipulateurs exposés aux substances dange- Sites d'information des patients
reuses [53], la normalisation européenne et inter- Les patients ont accès à des informations très
nationale (AFNOR) [54], ou à toute une littérature complètes sur leur maladie par le biais des sites
spécialisée en médicoéconomie [55]. Les RRC promus par les agences gouvernementales, ou
représentent par ailleurs une ressource concernant par des associations professionnelles spécialisées
des référentiels thérapeutiques par localisation dans une pathologie donnée [23, 39, 67], des éta-
tumorale, des guides de bonnes pratiques à la fois blissements ou des fondations spécialisés dans le
médicales, pharmaceutiques, paramédicales dans traitement du cancer [61, 68–70], des associations
la prise en charge des patients atteints de cancers. de patients plus généralistes [60, 71, 72], ou encore
Ils peuvent également proposer des formations, par le biais des réseaux de cancérologie [57]. La
en présentiel ou par e-learning. La plate-forme de partie « Cancer Info » du site de l'INCa [6] four-
formation Onco-TICE® en est un exemple [56]. nit une information de référence aux patients et
Les coordonnées des RRC et les liens vers leurs à leurs proches. Bien que destinés aux patients, il
sites Internet sont disponibles sur le site de l'INCa est important pour les professionnels de santé de
[57]. D'autres sites spécialisés en oncologie, tels connaître le contenu de ces sites de façon à mesu-
qu'Oncolink [58] et Cancer.net [59], procurent des rer le niveau de connaissances de leurs patients
synthèses complètes sur les cancers, les facteurs ou les orienter vers des sites de qualité reconnue.
de risque, la symptomatologie, le diagnostic, les
stades de la maladie, les options de traitements, les
effets indésirables, les soins de support, les essais
Livres et revues
cliniques, des données statistiques par type de can- Même si de nombreuses sources d'information
cers, ainsi que des publications et documents de utilisées quotidiennement sont disponibles sur
12
Chapitre 2. Sources d'information en cancérologie

Internet, des ouvrages de référence, en langue spécifique [79]. Les revues médicales ou pharma-
française ou anglaise, restent indispensables au ceutiques usuelles, pour la plupart indexées dans
quotidien pour accéder aux monographies sur PubMed, restent une source d'informations sur
les médicaments. Ils renferment par exemple des sujets d'actualités en pratique quotidienne
des données pharmacologiques et pharmacoci- car de nombreux articles concernent les cancers.
nétiques, des protocoles de chimiothérapie, des
tableaux d'effets indésirables recensés par gravité
et fréquence ainsi que des protocoles de préven-
tion [73, 74]. Ces ouvrages de référence sont dis- Application pratique
ponibles sur les sites Internet de leurs éditeurs ou
encore sur des librairies numériques telles que Au niveau des principales étapes du parcours du
celle de l'A merican Society of Hospital Pharmacy patient atteint de cancer, le pharmacien est en
par exemple [75–78]. Des revues spécialisées inter­action, en ville ou à l'hôpital, avec de nom-
publient des recommandations pratiques ciblées breux acteurs ou institutions (figure e2.1).
à la suite de revues d'utilisation menées par des Le tableau 2.1 met en relation les étapes du par-
experts. À titre d'exemple, la stabilité des médi- cours du patient et quelques sources d'informa-
caments anticancéreux a fait l'objet d'un article tion utiles à chacune de ces étapes.

Tableau 2.1 Étapes du parcours du patient et nature des informations recherchées.


Étapes du parcours du patient, informations recherchées Sources d'information consultées
Diagnostic de cancer : données épidémiologiques, dépistage, [2, 6, 7, 11–13, 16, 22, 23, 57, 58]
symptomatologie
Réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) : actualités [6, 18, 19, 34–39]
sur les stratégies thérapeutiques par indication, protocoles de
recherche clinique
Consultation d'annonce : plan personnalisé de soins [6, 9, 13, 17, 33, 34, 39, 57, 60, 67, 71]
Consultation infirmière : conseils appropriés sur les
médicaments
Prescription médicamenteuse (chimiothérapie, soins [9, 17, 26, 27, 37, 57, 73]
de support) : thésaurus de protocoles, référencement des
molécules, validation pharmaceutique de l'adéquation de la
prescription avec les référentiels de pratique clinique, bon usage
des médicaments, inclusion dans un essai clinique, adaptation
posologique à l'état clinique et biologique du patient
Préparation des chimiothérapies : études de faisabilité, [7, 9, 14, 24, 28-31, 41, 43, 47, 52, 73, 74, 80]
bonnes pratiques de préparation, politique de gestion des
risques et management de la qualité. Données de stabilité
Dispensation des médicaments : respect du statut particulier [9, 14, 15, 26, 51]
de certains médicaments (ATU, médicaments d'exception,
respect des PGR, etc.)
Administration des médicaments (parentérales, per os) : [7, 9, 53, 61, 62, 73]
dispositifs médicaux adéquats. Bonnes pratiques d'administration :
prémédication, débits adaptés, prises orales et repas, précautions
de manipulations par rapport aux risques spécifiques
Surveillance des effets indésirables : monographies sur les [36, 57, 58, 59, 73]
médicaments et informations sur les protocoles de surveillance
Suivi ambulatoire et retour à domicile : observance [6, 7]
thérapeutique, surveillances spécifiques, ETP
ATU : autorisation temporaire d'utilisation ; PGR : plan de gestion des risques ; ETP : éducation thérapeutique du patient.

13
Personnel soignant Institutions :
Médecin ARS, OMEDIT, CPAM…
Personnels prescripteur
Directions et structures
pharmaceutiques
hospitalières

Unité centralisée de
Recherche
préparations des chimios Pharmacien clinicien clinique
en cancérologie
Médecine nucléaire
et radiopharmacien Enseignement et
Groupes de travail
Soins de support
PATIENT Industrie
pharmaceutique
Hospitalisation à domicile

Référentiels de Référentiels
pratiques thérapeutiques

Figure e2.1 Acteurs et structures en interface avec le pharmacien.

13.e1
Partie I. Introduction

Conclusion picto . Ils proposent une figure. Pour voir ces


compléments, connectez-vous sur http://www.em-
Les sources d'information en pharmacie onco- consulte/e-complement/473488 et suivez les ins-
logique sont nombreuses, variées et facilement tructions.
accessibles. Les livres et les revues restent une res-
source de référence ; cependant les sites Internet, Figure e2.1 Acteurs et structures en interface
de bonne qualité et en accès facile et gratuit, ont avec le pharmacien.
pris une place prépondérante dans la recherche
documentaire quotidienne.
Références
Retrouvez les références de ce chapitre à cette adresse :
`` Compléments en ligne http://www.em-consulte/e-complement/473488

Des compléments numériques sont associés à ce


chapitre. Ils sont indiqués dans le texte par un

14
Références du chapitre 2 [27] Food and Drugs Administration (FDA) : http://
www.fda.gov/.
[1] Sources d'information et méthodologie de recherche [28] Société Française de Pharmacie Oncologique (SFPO)
documentaire ; 2012. http://www.irdes.fr/EspaceDoc/ : www.sfpo.com.
DossiersBiblios/SourcesInfo.pdf. [29] European Society of Oncology Pharmacy (ESOP) :
www.esop.li.
[2] Institut national de la santé et de la recherche médi-
[30] ESOP : http://www.esop.li/downloads/library/qua-
cale (Inserm) : http://biblioinserm.inist.fr/.
pos4_engl_no_com.pdf.
[3] Portail d'information scientifique des unités CNRS [31] International Society of Oncology Pharmacy Practi-
en sciences humaines et sociales/Médecine- tioners (ISOPP) : www.isopp.org.
Pharmacie/Cancérologie : http://biblioshs.inist.fr/. [32] International Society of Oncology Pharmacy
[4] Haute Autorité de santé, bonnes pratiques et critères Practitioners (ISOPP). Standards of practice safe
de qualité des revues et journaux de la presse médi- handling of cytotoxics. J Oncol Pharm Pract
cale française ; 2013. p. 237. 2007;13 : S1–81.
[5] About Health On the Net (HON) : http://www.hon. [33] European Cancer Organisation : http://www.ecco-org.
ch/HONcode/Guidelines/hc_p1_f.html. eu/.
[34] American Society of Clinical oncology (ASCO) :
[6] Institut national du cancer (INCa) : http://www.e- http://www.asco.org/quality-guidelines/guidelines.
cancer.fr/. [35] European Organisation for Research and Treatment
[7] Haute Autorité de santé (HAS) : http://www.has- of Cancer (EORTC) : http://www.eortc.org/.
sante.fr/. [36] National Comprehensive Cancer Network (NCCN) :
[8] Institut national de la santé et de la recherche médi- http://www.nccn.org/.
cale (Inserm) : www.inserm.fr/thématiques/cancer. [37] Groupes coopérateurs en oncologie (GCO) : http://
www.gco-cancer.org/.
[9] Agence nationale de sécurité du médicament
[38] Société nationale française de gastroentérologie :
(ANSM) : http://ansm.sante.fr/.
http://www.snfge.asso.fr/.
[10] Ministère de la santé, BO n° 2007/7 bis (chapitre 7 « Pré-
[39] Société française d'hématologie : http://sfh.hematologie.
parations de médicaments contenant des substances
net/.
dangereuses pour le personnel et l'environnement »).
[40] Collège national des gynécologues et obstétriciens
[11] Institut de veille sanitaire (InVS) : http://www.invs.
français : http://www.cngof.asso.fr/.
sante.fr/Dossiers-thematiques/Maladies-chroniques-
[41] Groupe d'évaluation et de recherche sur la protection
et-traumatismes/Cancers.
en atmosphère contrôlée (GERPAC) : http://www.
[12] Haut Conseil de la santé publique (HCSP) : http://
gerpac.eu/.
www.hcsp.fr/.
[42] CAMROQ. Chimiothérapies anticancéreuses : de
[13] Institut national de prévention et d'éducation pour la
la maîtrise du risque à l'optimisation de la qualité :
santé (INPES) : http://www.inpes.sante.fr/.
http://www.gerpac.eu/spip.php?article332.
[14] Code de la santé publique : http://www.legifrance.
[43] American Society of Health System Pharmacy
gouv.fr/.
(ASHP) : www.ashp.org.
[15] Assurance maladie : http://www.ameli.fr/.
[44] ASHP Guidelines on Compounding Sterile Prepara-
[16] International Agency for Research on cancer (IARC) :
tions : http://www.ashp.org/DocLibrary/BestPractices/
http://www.iarc.fr.
PrepGdlCSP.aspx.
[17] National Cancer Institute (NCI) : http://www.cancer.
[45] ASHP Guidelines on Handling Hazardous drugs :
gov/.
http://www.ashp.org/s_ashp/docs/files/BP07/Prep_
[18] The National Cancer Institute, CancerLit : http://
Gdl_HazDrugs.pdf.
www.cancer.gov/cancertopics/cancerlibrary/cancer-
[46] ASHP Guidelines on Preventing Medication Errors
literature.
with Antineoplastic Agents : http://www.ashp.
[19] National Institutes of Health (NIH) : http://nih.gov/.
org/s_ashp/docs/files/BP07/MedMis_Gdl_Anti-
[20] PubMed : http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed.
neo.pdf.
[21] Base ClinicalTrials.gov : http://clinicaltrials.gov.
[47] Société française de pharmacie clinique (SFPC) :
[22] Centers for disease control and prevention (CDC) :
http://www.sfpc.eu/fr/.
http://www.cdc.gov/, http://www.cdc.gov/cancer/dcpc/
[48] European Society of clinical Pharmacy (ESCP) :
research/.
http://www.escpweb.org/.
[23] World Health Organization (WHO) : http://www.
[49] Académie nationale de pharmacie : http://www.
who.int/.
acadpharm.org/.
[24] Agency for Health Care Research and Quality
[50] American College of Clinical Pharmacy (ACCP) :
(AHRQ) : http://www.ahrq.gov/.
https://www.accp.com/.
[25] National Institute for health and care Excellence
[51] Meddispar : http://www.meddispar.fr/.
(NICE) : http://www.nice.org.uk.
[52] Stabilis® : www.stabilis.org.
[26] European Medicines Agency (EMA) : http://www.
ema.europa.eu/ema/.

14.e1
[53] National Institute for Occupational Safety and [68] MD Anderson, Texas : http://www.mdanderson.org/.
Health (NIOSH) : http://www.cdc.gov/niosh/docs/ [69] Recherche santé : http://www.frm.org/.
wp-solutions/2007-117/pdfs/2007-117.pdf. [70] American Cancer Society : http://www.cancer.org/.
[54] Association française de normalisation (AFNOR) : [71] Ligue contre le cancer : http://www.ligue-cancer.net/.
http://www.afnor.org/. [72] Association francophone pour les soins oncologiques
[55] Econlit : http://www.aeaweb.org/econlit/accesslist. de support : http://www.afsos.org/.
php. [73] Centre national hospitalier d'information sur le
[56] Plate-forme multimédia de construction des savoirs médicament. In : Anticancéreux utilisation pratique.
Onco-TICE ® : http://oncotice.fr. 7e éd. Dossier du CNHIM, 12. 2013. p. 1–598. 34(5–6).
[57] Réseaux régionaux de cancérologie : http://www.e- [74] Drug Information Handbook for Oncology 12th edi-
cancer.fr/soins/la-structuration-de-loffre-de-soins/ tion : http://www.accp.com/bookstore/th_09diho.
les-reseaux-regionaux-de-cancerologie/coordonnes- aspx.
des-rrc. [75] American Society of Hospital Pharmacy : http://
[58] Oncolink : https://www.oncolink.org/. store.ashp.org/default.aspx.
[59] Cancer.net : http://www.cancer.net. [76] Buchanan EC, Schneider PJ. Compounding sterile
[60] Unicancer : http://www.unicancer.fr/. preparations. 3e edition. Maryland : ASHP'S Digi-
[61] Pharmacie des hôpitaux universitaires de Genève tal Publications ; 2009. 496p, http://store.ashp.org/
(HUG) : http://pharmacie.hug-ge.ch/. Store/.
[62] British Columbia Cancer Agency : http://www. [77] William J, et al. Concepts in clinical Pharmacokine-
bccancer.bc.ca/. tics. 6th ed. Maryland : ASHP'S Digital Publications ;
[63] UNIVADIS (MSD) : www.univadis.fr. 2014. p. 296. http://store.ashp.org/Store/.
[64] PUBLICLIN : http://www.publiclin.com/. [78] Perry MC, et al. The Chemotherapy source book. In :
[65] ONCORIZON (Lilly) : https://www.lillypro.fr/. 5th ed ; 2012. p. 848. http://www.accp.com/bookstore/.
[66] CANCERODIGEST (Amgen, Pfizer) : http://cance- [79] Bardin C, Astier A, Vulto A, et al. Guidelines for
rodigest.com/. the practical stability studies of anticancer drugs :
[67] Association française des malades du myélome mul- A European consensus conference. Ann Pharm Fr
tiple : http://www.af3m.org/. 2011 ; 69(4) : 221–31.

14.e2
Épidémiologie générale Chapitre 3
des cancers
A. Astier

L'épidémiologie est définie par l'OMS comme De nombreux paramètres épidémiologiques


« l'étude de la distribution et des déterminants peuvent être utilisés, les plus importants étant le
d'états ou d'événements relatifs à la santé et taux d'incidence et la prévalence.
son application au contrôle des maladies ou L'incidence est ce qui arrive, souvent fortuite-
des problèmes de santé » [1]. C'est donc un outil ment. On définit un taux d'incidence comme la
extrêmement précieux pour obtenir des don- fréquence d'apparition d'un phénomène, pour
nées quantitatives sur une pathologie et des une population donnée pendant une période défi-
états physiques, psychologiques ou les compor- nie (unité de temps). C'est donc une observation,
tements qui peuvent lui être reliés, autrement la constatation d'un phénomène. Ce taux d'inci-
dit ses déterminants. L'épidémiologie permet dence est l'un des critères les plus importants pour
ainsi de préciser l'importance d'une pathologie évaluer la fréquence et la vitesse d'apparition ou
(aspects quantitatifs) en fonction par exemple de de disparition d'une pathologie. En cancérologie
l'âge, du sexe, de facteurs d'environnement et de par exemple, on pourra parler du nombre d'appa-
comportement (aspects qualitatifs). Ces données rition de nouveaux cas de cancer du sein (phé-
statistiques, qui sont la base de l'épidémiologie, nomène observé) chez les femmes françaises de
s'adressent ainsi à de nombreuses populations plus de 50 ans (population) durant l'année 2014
définies à l'avance, par exemple les adolescents (période). Pour une période de temps définie, il
de sexe masculin habitant le nord de la France. est calculé en utilisant l'équation suivante :
On définira ainsi, en fonction des objectifs, une
épidémiologie descriptive et une épidémiologie Nombre de nouveaux cas
explicative. Taux d'incidence =
L'épidémiologie descriptive étudie la fré- Nombre d'individus
quence et la répartition, par exemple géogra- dans la population
phique, de phénomènes de santé. Elle décrit un
pourcentage d'individus dans une population Classiquement, le taux d'incidence s'exprimera
définie présentant un état donné, par exemple en nombre de cas par 100 000 ou par million. On
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pathologique, ainsi que les variations en fonc- utilisera souvent en cancérologie l'unité taux par
tion des caractéristiques des individus (âge, 100 000 personnes-année (ou 10- 5-année).
Pharmacie clinique pratique en oncologie

sexe, situation sociale) et des répartitions géo- La prévalence est le nombre d'individus d'une
graphiques. population donnée présentant le phénomène
L'épidémiologie explicative ou analytique observé par rapport à la population globale affé-
s'intéresse aux déterminants des phénomènes ou rente, sur une période de temps donnée, selon le
états précédemment décrits en recherchant les calcul suivant :
associations entre ceux-ci et les facteurs d'expo-
sition comme les polluants et/ou les comporte- Nombre de cas observés
ments (par exemple : régime alimentaire, taba- Prévalence =
Nombre de personnes vivantes
gisme, consommation d'alcool ou de stupéfiants).

15
Partie I. Introduction

Dans l'exemple précédent, on pourrait déter- çaise, ce type de cohorte a pour but d'analyser
miner le nombre de femmes françaises de plus de finement des disparités spatiales d'incidences de
50 ans souffrant ou ayant souffert d'un cancer du cancer et de comportement.
sein durant la période 2000–2010. L'enquête Suvimax, mise en place en 1994, est
En revanche, la comparaison directe de taux une enquête longitudinale portant sur une popu-
bruts de mortalité (ou d'incidence) entre diffé- lation de 80 000 volontaires des deux sexes entre
rentes populations sera influencée par des fac- 35 et 60 ans, visant à tester l'impact de supplémen-
teurs confondants comme l'âge, une mortalité (ou tations en vitamines (par exemple vitamine D) et
une incidence) plus grande dans une population minéraux antioxydants type sélénium. Dans ce
pouvant être due à une proportion plus grande type d'étude, le suivi s'effectue à la fois par ques-
de sujets âgés par comparaison à une autre. Par tionnaires réguliers (donc autodéclaratifs) et par
exemple, la distribution en âge de la population bilans annuels de santé, a priori plus objectifs.
de la Côte d'Azur est assez différente de celle de Cependant, les questionnaires permettent d'éva-
la banlieue parisienne. Pour simplifier, et surtout luer le ressenti individuel des individus, ce qui
pour obtenir des comparaisons non biaisées entre peut être précieux en termes de comportements
populations, on utilisera une méthode de standar- de prévention. En revanche, la sélection de la
disation dite par « population type », cette popu- population, notamment les aspects de volontariat,
lation type pouvant être nationale, européenne limite l'exploitation des résultats et ne peut être
ou mondiale. Par exemple, pour obtenir un taux que locale.
standardisé monde (TAs) du cancer colorectal Cependant, une source fiable et considé-
en France, on multipliera les taux spécifiques rée comme représentative car s'adressant à une
(TAi) par tranche d'âge (i variant de 1 à n) de la large population peut ne pas être totalement
population française par les effectifs des tranches pertinente pour une étude épidémiologique. Par
correspondantes de la population de référence exemple, le cancer est une affection longue durée
mondiale. On additionne les valeurs et on divise (ALD) portant exonération du ticket modérateur
le résultat par l'effectif global de la population de et prise en charge à 100 %. Cette ALD est accor-
référence qui correspond à la somme des tranches dée après avis médical de l'Assurance maladie,
d'âges. chaque exonération impliquant des paramètres
démographiques (âge, sexe, lieu de résidence) et
n ERefi .TAi n
TAs = å avecRRef = åERefi la nature de la pathologie. Compte tenu de la cou-
1 ERef 1 verture quasi universelle par l'Assurance maladie,
la population des assurés sera certainement assez
Il est important de remarquer que la fiabilité de proche de la population générale. En revanche, la
l'incidence ou de la prévalence calculée dépend recherche de la prévalence d'un cancer sur la base
essentiellement de la qualité et de l'exhaustivité des ALD ne sera pas exhaustive car la pathologie
des données recueillies dans la population consi- ayant conduit initialement à exonération, pour un
dérée. Ces sources peuvent être d'origine et de individu de la population, peut ne pas être le can-
qualité diverses. Il faut distinguer des bases de cer mais une autre maladie chronique type dia-
données non spécifiquement créées dans un but bète. On estime donc que les taux d'incidence cal-
épidémiologique comme les bases de l'Assurance culés sur la base des ALD seraient sous-estimés,
maladie, du service de santé des armées ou des mais ils sont intéressants dans les études d'ana-
bases type programme médicalisé des systèmes lyse géographique (incidences en fonction de la
d'information (PMSI) et les bases de cohortes, région), la couverture d'Assurance maladie étant
par exemple la bases E3N-Inserm ou la base Suvi- homogène entre les régions, la sous-estimation
max [2]. l'est également, permettant ainsi de fructueuses
L'enquête E3N-Inserm est, par exemple, une comparaisons entre elles [2].
étude prospective sur environ 100 000 femmes Le Plan cancer 2009–2013 a mis en exergue l'im-
volontaires, adhérentes d'une mutuelle (MGEN) portance de disposer de données fiables et les plus
et représentant une population socialement exhaustives possibles sur le cancer en France afin
homogène (enseignantes), nées entre 1925 et 1950. d'orienter au mieux les décisions publiques d'amé-
Bien que non représentative de la population fran- lioration de la prévention et de la prise en charge des

16
Chapitre 3. Épidémiologie générale des cancers

cancers [3]. Il est donc essentiel, en observant les Cette base, issue de ce partenariat, est un outil
évolutions d'incidence et de mortalité par des études irremplaçable pour toutes les études épidémiolo-
épidémiologiques d'observation de cohortes, de pou- giques en cancérologie et a permis de mettre à dis-
voir les modéliser afin d'identifier les tendances position de l'ensemble de la population, en accès
(évolution, stabilité, diminution) et orienter ainsi les gratuit, des rapports exhaustifs sur l'incidence et
choix stratégiques en santé publique dans les années la mortalité par cancer [5]. Ce type de rapport a
à venir, comme ceux testant les politiques de dépis- contribué à répondre notamment aux mesures 6
tage systématique. Ce type d'étude permet égale- et 7 du Plan cancer 2009–2013 : « Produire et com­
ment de définir le risque de développer un cancer en muniquer des informations sur le cancer et sur la
fonction de l'âge. Ce paramètre est essentiel pour cancérologie » (mesure 6), « Optimiser et déve-
optimiser les stratégies de dépistage. Ainsi, l'obser- lopper le système de surveillance » (mesure 7) [3].
vation du taux d'incidence du cancer colorectal a Cependant, en cancérologie mais également dans
permis de proposer un dépistage systématique par de nombreuses pathologies, il est très important
recherche de sang occulte dans les selles seulement de pouvoir se comparer à d'autres pays. Se pose
entre 50 et 74 ans. La figure e3.1 présente en effet les alors le problème crucial de la qualité variable
taux d'incidence et de mortalité pour le cancer des données d'autres origines géographiques,
colorectal chez l'homme en 2012 en fonction de l'âge particulièrement celles issues de pays en voie de
(par tranche de cinq ans). Ces courbes montrent développement. Une structure internationale,
clairement que l'incidence du cancer colorectal ne l'International Association of Cancer Registries
devient significative que vers 50 ans (patients sans (IACR), basée en France à Lyon, dans le cadre de
prédisposition génétique ou antécédents familiaux l'International Agency for Research on Cancer
de précocité), justifiant ainsi la stratégie de dépistage (IARC), se préoccupe de faire évoluer la qualité de
débutant à partir de cette tranche d'âge. ces registres, consciente de leur importance fon-
En cancérologie, les données épidémiolo- damentale en santé publique [5].
giques sont extraites des registres du cancer du Les méthodes statistiques pour estimer les
réseau France-cancer-incidence et mortalité incidences nationales à partir de registres régio-
(Francim) [4]. Ce réseau a été créé en 1997 pour naux reposent généralement sur des modèles
fédérer les différents registres, soit généraux âge-période-cohortes [6] et postulent une évo-
soit plus spécialisés, qui recueillaient les don- lution régulière des taux d'incidence (en baisse
nées de santé relatives au cancer : incidence par ou en hausse) sur la période considérée. Ainsi,
localisation, mortalité liée, etc. Ces registres, pour obtenir une incidence nationale à partir de
d'origines diverses, ont commencé à se consti- données issues de registres nationaux, on multi-
tuer dans les années 1970, souvent sur la base plie le rapport incidence/mortalité observé dans
d'initiatives individuelles émanant de sociétés la zone registre considérée par la mortalité de la
savantes ou de centres anticancéreux, et ont été France. En notant l'incidence l, la mortalité μ, la
développés à partir de 1986 dans une optique de zone registre ZR, la France FR, l'incidence pour la
politique de santé publique avec la création du France pour un âge a et une cohorte c est donnée
Centre national des registres (CNR). Le réseau par l'équation suivante :
Francim a pour objectifs de « réaliser, coordon-
ner et publier des travaux utilisant les données µaFR,c
λaFR,c = λaZR,c x
collectées par les registres de cancer français, µaZR,c
de contribuer au développement de recherches
coopératives en santé publique et en épidémio- On considère ainsi que le rapport moyen λ/μ
logie descriptive, analytique et évaluative dans observé dans la zone registre est une bonne esti-
le domaine du cancer » [4]. Une base de données mation du rapport (moyen) λ/μ de la France. Dans
nationale, accessible à la communauté scienti- certains cas, lorsque l'on observe des variations
fique, a été ainsi constituée avec l'ensemble des brusques d'incidences (par exemple l'incidence du
données du réseau Francim par le service de cancer de la prostate à partir de 2005 a fortement
biostatistiques des Hospices civils de Lyon, lar- chuté alors qu'elle était en progression continue
gement soutenu par l'InVS et l'INCa. depuis 1980), des outils statistiques spécifiques

17
500
Taux d'incidence et de mortalité (100 000/année)

400

Incidence
Mortalité
300

200

100

0
0 20 40 60 80 100
Années (tranches d'âge de 5 ans)
Figure e3.1. Cancer colorectal : taux d'incidence et de mortalité chez les hommes en 2012 (d'après [5]).

17.e1
Partie I. Introduction

doivent être utilisés pour modéliser l'évolution être principalement relié au vieillissement de la
dans les années à venir [6]. population française (les cancers étant très large-
Un aspect essentiel en épidémiologie est l'étude ment dépendants de ce vieillissement), pour cer-
de l'évolution chronologique du paramètre taines localisations (prostate, lymphomes, sein) le
observé. Cette évolution peut être très pertinente fruit d'un diagnostic précoce et des stratégies de
pour relier l'évolution d'une incidence ou dépistage généralisé, mais également à une aug-
d'une mortalité à la mise en œuvre d'une politique mentation des risques liés aux comportements
de santé publique, par exemple une politique de (par exemple mélanome). Si on décompose, dans
lutte contre le tabagisme. Si l'on considère l'évolu- l'augmentation d'incidence, les parts relatives à
tion depuis 1980 des taux d'incidence et de mor- l'accroissement de la population, son vieillisse-
talité du cancer colorectal chez l'homme, on ment et celle propre au cancer (accroissement
constate une augmentation légère mais continue réel du risque), on note que cette dernière part
jusqu'en 2000, puis une quasi-stabilisation représente 43,1 % chez l'homme et 55,1 % chez la
entre 2000 et 2005, puis une diminution [7]. En femme. L'augmentation du taux d'incidence attri-
revanche, la mortalité décroît régulièrement en buable à l'accroissement du risque de cancer est
moyenne de –1,2 % par an (–1,4 % pour la femme) donc nettement plus élevée chez la femme que chez
(figure e3.2). De même, les ratios mortalité sur l'homme, ce qui est attribué notamment à l'explo-
incidence décroissent très fortement entre 1980 sion des cancers du poumon chez la femme (voir
et 2012, de façon comparable entre hommes et infra). La mortalité augmente également (bien sûr
femmes : 0,573 versus 0,346 (hommes) et 0,543 de façon variable d'une localisation à l'autre) mais
versus 0,333 (femmes). Cette dissociation inci- moins que l'incidence (homme : + 11 % ; femme :
dence-mortalité s'explique certainement par un + 20,3 %) avec cependant un sex-ratio très défavo-
dépistage plus précoce, permettant de guérir des rable pour la femme. En revanche, l'analyse par
lésions moins avancées simplement par résection pondération montre que la part attribuable au
chirurgicale (lésions précancéreuses ou cancers risque est en importante diminution (homme :
de stade I et II, N0) éventuellement suivie d'un –48,7 % ; femme : –33,5 %) toujours avec la même
traitement adjuvant par FOLFOX 4. On peut éga- influence du sexe [6, 7], ce qui traduit globalement
lement y voir l'amélioration des traitements par une meilleure prise en charge des cancers sur les
chimiothérapies adjuvantes. 30 dernières années.
Les comparaisons internationales sont essen- Il est maintenant bien admis que les cancers
tielles pour conduire des analyses de survie pour sont devenus la première cause de mortalité en
un type de cancer donné en incluant des modèles France pour les deux sexes. Ces faits laisseraient
d'impact de traitements ou de prévention ou pour à penser que la mortalité par cancer augmente, ce
identifier des déterminants complexes de cancé- qui est inexact comme nous l'avons vu précédem-
rogenèse de type habitudes alimentaires, comme ment, ce fait n'étant qu'une « illusion d'optique »
on le verra pour la consommation de viande dans car ce sont les autres causes de mortalité qui ont
le cancer colorectal. beaucoup plus diminué, notamment les maladies
cardiovasculaires, du fait notamment d'une meil-
leure prise en charge des facteurs de risque [7].
Incidence des cancers en France Ainsi, la variation entre 1990 et 2009 du taux
total annuel des décès aura été de –28 % (homme :
–29 % ; femme :–28 %), de –44 % (homme : –42 % ;
Données globales (tableau 3.1)
femme : –48 %) pour les maladies cardiovascu-
Sur la période 1990-2009, soit en 20 ans, l'espé- laires, et de –17 % pour l'ensemble des cancers
rance de vie à la naissance, en France, a augmenté (homme :–21 % ; femme : –11 %) [8].
de 5,4 ans pour les hommes (72,8 à 78,2 ans de La mortalité par cancer a donc nettement baissé
vie) et de 3,8 ans pour les femmes (81,0 à 84,8 ans en 20 ans en France avec cependant de nettes
de vie) [8]. L'incidence globale des cancers a aug- disparités entre hommes et femmes. Ainsi, en
menté fortement de 1980 à 2012 (chez l'homme : termes de localisation tumorale et de mortalité
+ 107,6 % ; chez la femme : + 111 %), ce fait devant en 2012, au global et tous sexes confondus, les

18
60

Incidence H
Taux d'incidence et de mortalité (100 000/année)

50 Mortalité H
Incidence F
Mortalité F

40

30

20

10

0
1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015

Année
Figure e3.2. Évolution des taux d'incidence et de mortalité par cancer colorectal de 1980 à 2012
(d'après [5]).

18.e1
Chapitre 3. Épidémiologie générale des cancers

Tableau 3.1 Taux d'incidence et de mortalité standardisés monde par localisation tumorale.
État en 2012 et évolution 1980–2012 (d'après [6]).
Pour le foie et pancréas, les données de mortalité ne sont pas indiquées par manque de fiabilité des taux d'incidence
entre 2009 et 2012.

Incidence a Mortalité a
Localisations État en 2012 % Évolution État en 2012 % Évolution
tumorales 1980–2012 b 1980–2012 b
H F H F H F H F
Lèvre, cavité 16,1 5,6 –2,8 + 1,5 4,7 1,0 –3,7 –0,5
buccale, pharynx
Œsophage 6,2 1,5 –3,0 + 1,1 4,6 0,9 –3,4 –1,1
Estomac 7,0 2,6 –2,2 –2,0 4,4 1,7 –3,4 –3,8
Côlon-rectum 38,4 23,7 + 0,3 + 0,1 13,3 7,9 –1,2 –1,4
Foie 12,1 2,4 + 3,2 –3,5
Pancréas 10,2 6,9 + 2,3 + 3,9
Poumon 51,7 18,6 + 0,1 + 5,3 37,0 12,9 –0,5 (–2,2) + 3,7
(+ 4,6)
Larynx 5,4 0,9 –2,9 + 1,1 1,4 0,2 –6,4 –2,5
Peau (mélanome) 4,7 11,0 + 4,7 + 3,2 1,7 1,0 + 1,7 + 0,8
Vessie 14,7 2,5 –0,4 –0,4 4,9 1,0 –1,1 –1,0
Rein 14,5 5,8 + 2,0 + 1,7 4,0 1,4 0,0 –0,9
Système nerveux 6,3 4,2 + 1,1 + 0,9 3,6 2,2 + 0,4 + 0,4
central
Sein 88,0 + 1,4 15,7 –0,6
(–1,5)
Ovaire 7,6 –0,6 3,8 –3,3
Utérus (col) 6,7 –2,5 1,8 –2,0
Utérus (corps) 10,8 + 0,1 2,2 –0,6
Prostate 99,4 10,2 –1,5 (–3,7)
Testicule 7,2 + 2,4 0,2 –3,5
Thyroïde 5,5 13,8 + 5,2 + 5,1 0,2 0,2 –1,9 –3,4
Toutes 362,6 252,0 + 0,8 + 1,1 133,6 73,2 –1,5 (–2,9) –1,0
localisations c (–1,3) (+ 0,2) (–1,4)
a
Taux standardisés selon la structure d'âge de la population mondiale en cas par 100 000 personnes-année.
b
Les valeurs entre parenthèses montrent le taux d'évolution entre 2005 et 2012.
c
Obtenus en sommant aux 17 localisations les hémopathies malignes et les autres localisations de tumeurs solides.

cancers impliqués sont de façon décroissante : la femme, la première mortalité est le cancer du
poumon-pharynx,
­ colorectal, hémopathies sein, puis le poumon, le colorectal, et les hémopa-
malignes, pancréas. En revanche, en fonction thies malignes [6]. Par contre, en incidence, pour
du sexe, le « palmarès » est différent. Le poumon l'homme, l'ordre décroissant est : prostate, colorectal,
reste en tête chez les hommes, suivi par le colorec- poumon, hémopathies malignes ; et pour la femme :
tal, la prostate et les hémopathies malignes. Chez sein, colorectal, poumon, hémopathies malignes.

19
Partie I. Introduction

Influence des comportements lement à la pratique de dépistage systématisé par


frottis cervico-utérin sans entrer dans la polé-
Il est remarquable de noter que la diminution de mique vaccinale actuelle.
la mortalité par cancer en 20 ans est près de deux On note également que des cancers comme
fois supérieure pour les hommes comparative- ceux du testicule ou de la thyroïde, bien que d'in-
ment aux femmes [7]. Cette constatation, surpre- cidence notable, ne sont que très peu responsables
nante au regard d'un sex-ratio souvent favorable de décès, montrant ainsi leur caractère curable.
aux femmes, met en évidence un des aspects les Chez l'homme, pour le cancer du testicule, le ratio
plus intéressants des études épidémiologiques, mortalité/incidence est de 0,028 alors que celui du
l'influence de déterminants dans les pathologies. cancer du poumon est de 0,716, soit près d'un fac-
En effet, une analyse par localisation tumorale teur multiplié par 25 !
sur plus de 30 ans montre que, contrairement aux Ce type de constatation issue d'études épidémio-
organes impliqués pour lesquels on note une dimi- logiques et mettant en évidence des déterminants
nution générale sans dissociation homme/femme, de certaines localisations tumorales peut égale-
la mortalité par cancer du poumon diminue au ment être retrouvé avec les cancers des voies aéro-
global, certes faiblement (–0,5 % puis –2,2 % digestives supérieures (VADS) : bouches, larynx,
depuis 2009) mais augmente très fortement chez la pharynx. Par exemple, pour les cancers lèvre-
femme (+ 3,7 % puis + 4,6 %) (tableau 3.1). Le can- bouche-pharynx, on a observé 3 337 nouveaux cas
cer du poumon est devenu ainsi, en 20 ans, la deu- en 2012. Entre 1980 et 2012, le taux d'incidence
xième cause de mortalité par cancer chez la femme, standardisé monde chez l'homme a été divisé
doublant le colorectal. Ce fait est en directe relation par 2,5, passant de 40 cas par 100 000 personnes-
avec un tabagisme féminin en explosion depuis année en 1980 à 16,1 cas pour 100 000 personnes-
30 ans et une nette diminution du tabagisme mas- année (–2,8 %/an) en 2012, avec une accélération
culin. Cette confirmation du rôle délétère du tabac de cette décroissance entre 2005 et 2012. Toutefois,
dans l'apparition du cancer du poumon est ren- chez la femme, le taux d'incidence a augmenté,
forcée par le fait que des traitements efficaces ne passant de 3,5 à 5,6 cas pour 100 000 personnes-
sont toujours pas disponibles dans cette pathologie année (+ 1,1 %/an). Ces cancers étaient et restent
redoutable. Ce n'est donc pas une meilleure prise en donc très masculins mais leur histoire naturelle
charge qui permettrait d'expliquer la diminution se modifie notablement. Ainsi, en examinant
de la mortalité chez les hommes, mais bien une les cohortes par tranches d'âge de naissance,
diminution des facteurs de risque. on a constaté que chez les hommes nés en 1920
Un exemple caricatural de l'influence des com- la probabilité de développer un cancer du pharynx
portements est celui du mélanome dont l'incidence était de 4,26 % %, pour ceux nés en 1930 de 40 %
a été multipliée par 6 de 1980 à 2012 (+ 590,7 %), (pic de probabilité), alors que pour ceux nés en
avec une part attribuable au risque de + 464,8 %, 1950 elle n'était plus que de 2,50 % (soit –41 %).
reflétant le rôle très néfaste de l'exposition excessive Chez les femmes, en revanche, cette probabi-
aux UV (bronzage), phénomène de mode devenu lité augmente fortement (cohorte 1920 : 0,38 % ;
très populaire dans les années 1970–1980 et dont cohorte 1950 : 0,68 % ; soit + 79 %). La comparai-
l'addition se paye malheureusement aujourd'hui. son avec les autres pays européens montre une
On note en revanche que plusieurs localisa- incidence standardisée comparable chez l'homme
tions tumorales sont en forte régression, tant en mais pas chez la femme. Il y a donc un effet propre
incidence qu'en mortalité. Par exemple, celui du à la femme française mis en évidence par la com-
cancer de l'estomac est attribuable certes à des paraison des incidences standardisées (tabagisme
modifications d'habitudes alimentaires (baisse et/ou alcoolisme féminin plus massifs en France ?).
de la consommation des salaisons), mais surtout Il est connu que les cancers des VADS sont for-
à la diminution importante de la prévalence de tement dépendants des comportements alcoolota-
l'infection à Helicobacter pylori et des ulcères bagiques [9]. Ainsi, les données épidémiologiques
gastriques afférents, de par sa prise en charge par d'incidence de ces cancers correspondent en
inhibiteurs de la pompe à protons et antibiothé- partie à l'évolution des consommations d'alcool
rapie. De même, la diminution importante des et de tabac observée en France depuis 1920. La
cas de cancer de l'utérus est à attribuer essentiel- consommation annuelle d'alcool pur par habitant

20
Chapitre 3. Épidémiologie générale des cancers

de 15 ans et plus est passée de 32 litres en 1925 à Calais, de 1,6 pour la Bretagne, toutes deux de
15,1 litres en 1997, soit une diminution d'un fac- forte tradition de consommation d'alcools forts,
teur 2 [9]. Les données de consommation d'alcool mais seulement de 0,6 en Midi-Pyrénées, plus de
montrent une diminution importante à partir des tradition viticole. Il faut cependant bien souligner
années 1950 qui, avec un délai de près de 30 ans, le décalage temporel entre les comportements
explique la diminution importante d'incidence à d'alcoolisation : aspects quantitatifs (en gramme
partir des années 1980. Les études épidémiolo- d'alcool pur par habitant) et qualitatifs (type d'al-
giques montrent de plus que l'association alcool- cools), et l'apparition des tumeurs (25 à 35 ans
tabac est synergique et pas simplement additive, après, en moyenne). De ce fait, la lutte contre l'al-
ce qui implique que la diminution d'un des fac- coolisme aura des répercussions en santé publique
teurs, ici l'alcool, suffit pour induire une forte temporellement différentes entre l'accidentologie,
diminution d'incidence, alors même que le taba- les comportements sociaux à problème (vio-
gisme masculin n'a commencé à décliner que plus lences), et l'apparition de pathologies induites
tardivement (années 1980-1990). En revanche, (cirrhose, cancers).
l'augmentation du tabagisme féminin pourrait Finalement, les comparaisons internationales
avoir contribué à celui de l'incidence de ces locali- permettent de mettre en évidence des déterminants
sations chez la femme (voir supra). alimentaires assez difficilement analysables au
Des analyses plus fines par régions géographiques niveau d'une nation de par une homogénéité (même
permettent aussi d'affiner l'analyse des détermi- relative) des habitudes alimentaires. La figure e3.4
nants de cancer [2]. On constate par exemple de montre l'incidence du cancer colorectal par pays en
fortes inégalités spatiales pour l'incidence des can- fonction de la consommation de viande rouge en
cers en France. Les régions du Nord-Pas-de-Calais, gramme par jour et par habitant. On constate que
le Calvados ou la région parisienne présentent des jusqu'à environ 160 g par habitant et par jour, l'inci-
taux standardisés d'incidence des cancers mascu- dence reste faible, aux alentours de dix cas par
lins supérieurs à 548 par 100 000 personnes-année à 100 000 personnes-année. Au-dessus de ce seuil, les
comparer à des taux inférieurs à 276 pour plusieurs taux semblent augmenter géométriquement, le dou-
régions du Sud-Ouest (figure e3.3). blement de la consommation multipliant par 4 l'in-
Le nord-est, défini par une diagonale Ardennes- cidence. Il est intéressant de noter que si, pour la
Bretagne du sud, est un territoire de forte inci- grande majorité des pays, la consommation de
dence et de mortalité, en opposition au quart sud- viande rouge semble corrélée au niveau de vie
ouest (Poitou-Charentes/Aquitaine, Auvergne (revenu annuel par habitant), les États-Unis venant
sud, Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées) de en deuxième position derrière la Nouvelle-Zélande
faible incidence et mortalité. On peut observer avec des incidences supérieures à 40 par 100 000
également des régions de faible incidence mais de personnes-année pour des consommations quoti-
forte mortalité (comme la Bretagne) suggérant diennes de l'ordre de 300 g, la France ne présente
une mauvaise prise en charge médicale et sociale qu'un taux inférieur à 10, au même niveau que le
des cancers par celles-ci [2]. On peut ainsi facile- Japon, malgré une consommation quotidienne
ment dessiner une géographie des cancers VADS quatre fois supérieure (130 g versus 30 g). Cet effet
et de l'œsophage avec une forte surreprésentation de seuil préalablement souligné montre les limites
du Nord (Haute-Normandie Picardie, Nord-Pas- de certaines interprétations trop strictes de données
de-Calais, Champagne-Ardenne), à rattacher très épidémiologiques internationales, la diversité géné-
probablement à la persistance d'habitudes ali- tique entre populations asiatiques et caucasiennes
mentaires comme la consommation d'alcools comme d'autres facteurs confondants, susceptibles
forts. Ainsi, le Calvados présente un taux d'inci- de s'additionner (pollutions, autres types d'ali-
dence des cancers VADS supérieur à 76 par ments) pouvant contribuer à expliquer ces diffé-
100 000 personnes-année, en comparaison avec la rences. Cependant, il existe clairement une relation
région toulousaine (23,2-36,5). On constate sur la entre incidence du cancer du côlon et ­consommation
figure e3.1 que le taux d'incidence du cancer de de viande rouge et de graisse animale (intimement
l'œsophage en 2000-2002 était de 1,7 par 100 000 corrélées, la viande contenant à la fois des protéines
personnes-année pour la région Nord-Pas-de- et des graisses animales) [10, 11].

21
Figure e3.3. Incidence par région du cancer de l'œsophage en 2000-2002 (taux par
100 000 personnes-année). Sources des données : données administratives ALD : CNAM-TS,
CANAM RSI, MSA et Insee Analyse : InVS (d'après [10]).
50

Nlle Zélande
Incidence du cancer du côlon

40

Etats-Unis

30 Canada

Danemark
Royaume Uni
20 Suède
Hollande
Israël RFA
Norvège Islande
Jamaïque RDA
Finlande France
10 Yougoslavie Hongrie
Japon Chine Roumanie Pologne
Colombie
Nigéria
0
0 60 120 180 240 300 360

Consommation de viande en grammes par jour


Figure e3.4. Évolution de l'incidence standardisée monde du cancer du côlon (cas par 100 000 personnes-
année) en fonction de la consommation journalière de viande et par pays (d'après [11, 12]).
La flèche montre la position de la France.

21.e1
Partie I. Introduction

Conclusion Figure e3.1 Cancer colorectal : taux


d'incidence et de mortalité chez les hommes
en 2012 (d'après [5]).
Ces études épidémiologiques montrent l'impor-
tance considérable de déterminants évitables dans
de nombreuses localisations tumorales, les princi- Figure e3.2 Évolution des taux d'incidence et
paux agents étant maintenant bien connus : tabac, de mortalité par cancer colorectal de 1980 à
alcool, UV, certains virus. L'épidémiologie per- 2012 (d'après [5]).
met ainsi d'obtenir une image fine des cancers en
apportant une aide indispensable à la compréhen- Figure e3.3 Incidence par région du cancer
sion de leur évolution, d'anticiper les évolutions, de l'œsophage en 2000-2002 (taux par
de prendre le plus rationnellement possible les 100 000 personnes-année). Sources des
mesures d'information, de prévention, les straté- données : données administratives ALD :
gies de dépistage, et d'adapter au mieux les offres CNAM-TS, CANAM RSI, MSA et Insee Analyse :
de soins et les politiques de santé au niveau régional InVS (d'après [10]).
et national.
Figure e3.4 Évolution de l'incidence
standardisée monde du cancer du côlon (cas
`` Compléments en ligne par 100 000 personnes-année) en fonction de
la consommation journalière de viande et par
Des compléments numériques sont associés à ce pays (d'après [11, 12]).
La flèche montre la position de la France.
chapitre. Ils sont indiqués dans le texte par un
picto . Ils proposent des figures. Pour voir ces
compléments, connectez-vous sur http://www. Références
em-consulte/e-complement/473488 et suivez les Retrouvez les références de ce chapitre à cette adresse :
instructions. www.em-consulte/e-­complement/473488

22
Références du chapitre 3 [7] Binder-Foucard F, Belot A, Delafosse P, et al.
Estimation nationale de l'incidence et de la mortalité
[1] Rumeau-Rouquette C, Blondel B, Kaminski M, et al. par cancer en France entre 1980 et 2012. Étude collec-
Épidémiologie, méthodes et pratique. Flammarion tive. Saint-Maurice (Fra) : Institut de veille sanitaire ;
Médecine-Sciences. Paris : Flammarion Médecine- 2013. p. 122. Disponible sur http://www.invs.sante.fr/
Sciences ; 1993. p. 312. Publications-et-outils/Rapports-et-syntheses/
Ma lad ies-chroniques-et-t rau mat ismes/2013/
[2] Rican S, Salem G, Kurzinger ML. Atlas de la santé en
Estimation-nationale-de-l-incidence-et-de-la-
France. Comportements et maladies Volume 2.
mortalite-par-cancer-en-France-entre-1980-et-2012.
Paris : John Libbey Eurotext ; 2006. p. 300.
[8] Aouba A, Jougla E, Eb M, et al. L'évolution de la mor-
[3] http://www.e-cancer.fr/publications/93-plan-
talité et des causes de décès entre 1990 et 2009.
cancer/707-rapport-final-du-plan-cancer-2009–2013.
Annales de Santé Publique 2012 ; 80 : 24–8.
Rapport final sur le Plan cancer 2009–2013
[9] Ledermann S. Alcool, alcoolisme, alcoolisation.
[4] Francim. Institut national du cancer : http://
Paris : PUF ; 1964.
lesdon nees .e-c a ncer.f r/i n for mat ion /8 -ba se-­
[10] InVS. Incidence médico-administrative des cancers
commune-des-registres-de-cancers.html.
à partir des admissions en affection longue durée
[5] International Association of Cancer Registries : (ALD) en France (Métropole, DOM) en 2000-2002.
http://www.iacr.com.fr/. Disponible sur site InVS : http://www.invs.sante.fr/
[6] Binder-Foucard F, Rasamimanana Cerf N, Belot A, surveillance/cancers/cancer_ald/default.htm
et al. Estimation nationale de l'incidence et de la mor- [11] Corpet DE. Mécanismes de l'effet pro-cancer des
talité par cancer en France entre 1980 et 2012. Étude à viandes : revue bibliographique. Revue Méd Vét
partir des registres des cancers du réseau Francim. 2012 ; 163 : 1,43–8.
Partie 1 – Tumeurs solides. Synthèse. Saint-Maurice [12] Parnaud G, Corpet DE. Cancer colorectal : le rôle
(Fra) : Institut de veille sanitaire ; 2013. p. 6. Disponible controversé de la consommation de viande. Bulletin
à partir de l'URL http://www.invs.sante.fr. du Cancer 1997 ; 84(9) : 899–911.

22.e1
Cancérogenèse Chapitre 4
et maladie cancéreuse
C. Mongaret, V. Sautou

La cancérogenèse est un processus multiétapes aux cancers par instabilité génétique. Toute­fois,
qui est initié au niveau d'une cellule normale. Lors tout gène qui intervient dans le contrôle de la divi-
de l'étape d'initiation, la cellule normale va accu- sion cellulaire peut, si son fonctionnement ou sa
muler des altérations génétiques qui vont aboutir structure est modifié, être à l'origine d'une crois-
à l'acquisition par la cellule de caractéristiques sance cellulaire anormale.
anormales. Suite à une sélection clonale et une Ces modifications génétiques peuvent être
multiplication, les cellules vont progresser vers un induites par des facteurs exogènes qui sont appelés
stade tumoral cancéreux puis vers un stade génotoxiques. Ces produits carcinogènes peuvent
métastatique (figure e4.1). agir comme des agents initiateurs ou des agents
promoteurs. Les agents initiateurs vont induire
une lésion définitive sur l'ADN tels des composés
chimiques (hydrocarbures polycycliques aroma-
Étapes d'initiation tiques, nicotine, agents alkylants), des virus (virus
et de promotion d'Epstein-Barr [EBV], papillomavirus, etc.), ou
des radiations (UV, ionisantes). Les agents pro-
Une tumeur cancéreuse correspond à une proli- moteurs vont, quant à eux, favoriser l'expression
fération anormale de certaines cellules. Elles se d'une lésion génétique sans interagir directement
divisent de manière incontrôlée et vont échapper avec l'ADN. C'est le cas des esters de phorbols, des
à toute régulation. La survenue et la progression estrogènes dans le cancer du sein, et de l'alcool
de la tumeur maligne résultent d'une accumula- dans le cancer ORL.
tion d'événements génétiques complexes altérant La cellule initialisée n'est pas encore considé-
le fonctionnement de certains gènes contrôlant la rée comme une cellule cancéreuse car elle n'a pas
prolifération et la division de la cellule normale. encore acquis une autonomie de croissance. La
Les gènes considérés comme impliqués dans le phase de promotion qui suit va consister à sélec-
processus tumoral sont de trois types : les onco- tionner un clone et lui permettre de s'expandre.
gènes, les anti-oncogènes et les gènes de maintien Elle se caractérise par le maintien des modifi-
de l'intégrité (les care takers) [1]. Les oncogènes
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cations génétiques au sein de la cellule et par la


ou proto-oncogènes vont, par activation ou par sécrétion de promoteurs tumoraux tels que des
surexpression, stimuler la division ou rendre la cytokines, des facteurs de croissance au niveau de
Pharmacie clinique pratique en oncologie

cellule immortelle (HER2, RAS, MYC, etc.). Les l'environnement tumoral. Cette phase par consé-
anti-oncogènes vont inhiber l'apoptose cellulaire quent va aboutir à une transformation cancé-
(p53, WT1, etc.), par mutation ou par inactiva- reuse. Les cellules cancéreuses vont alors acquérir
tion. Les gènes de maintien de l'intégrité de la cel- de nouvelles fonctionnalités.
lule codent pour un complexe multifonctionnel En 2000, Hanahan et Weinberg [3] ont concep-
chargé de surveiller l'intégrité du génome (MSH2, tualisé six propriétés déterminantes (figure e4.2)
MLH1) [2]. Une inactivation ou une mutation de permettant à la cellule d'acquérir un phénotype
ces gènes peut engendrer une susceptibilité accrue malin :

25
Modifications Sélection clonale Angiogenèse
génétiques puis expansion

Invasion des cellules


cancéreuses

Lésion Tumeur
Cellule normale Cellule initialisée
précancéreuse cancéreuse

Initiation Promotion Progression

Détection clinique
Figure e4.1 Différentes étapes de la cancérogenèse.

Figure e4.2 Caractéristiques acquises des cellules cancéreuses (d'après [4]).

25.e1
Partie II. Principes généraux

• indépendance vis-à-vis des signaux de proli- puis d'invasion tumorale sont des étapes clés de
fération : la cellule normale nécessite un signal la maladie. En effet au début de la phase de pro-
pour sortir de la phase de quiescence. De nom- lifération, les premiers symptômes cliniques vont
breux oncogènes sont capables de mimer ces apparaître. À partir de 109 cellules, la tumeur
signaux de croissance, c'est le cas des oncopro- commence à être décelable cliniquement. Par ail-
téines RAS, MYC et RAF qui vont induire la leurs, les techniques d'imagerie actuelles ne per-
prolifération des cellules ; mettent pas d'objectiver des masses tumorales de
• insensibilité aux signaux antiprolifératifs : en moins de 5 mm de diamètre [5].
effet, les cellules ignorent les signaux internes
ou externes de régulation de la prolifération
cellulaire ;
• capacité d'invasion et de dissémination cel- Étapes de progression
lulaire : la cellule cancéreuse va acquérir des et d'invasion tumorale
capacités de migration vers d'autres organes via
le système vasculaire ou lymphatique ; La phase de progression est principalement
• capacité d'induire l'angiogenèse : la cellule représentée par une prolifération des cellules
tumorale va induire la mise en place d'un sys- sélectionnées et différenciées précédemment.
tème vasculaire lui permettant de disposer de En parallèle, grâce à l'ensemble des caractéris-
nutriments et d'interagir avec le réseau vascu- tiques acquises décrites ci-avant, les cellules
laire ; cancéreuses possèdent aussi la capacité de dis-
• potentiel illimité de réplication : la cellule nor- séminer grâce à un phénotype plus agressif et
male est programmée pour un certain nombre invasif.
de divisions (entre 60 à 80) régulées par les télo-
mères qui lors de leur disparition au niveau du Cascade métastatique
chromosome signent l'arrêt de prolifération.
La cellule cancéreuse maintient la présence des Le processus métastatique correspond à la dis-
télomères grâce à une surexpression des télo- sémination des cellules à partir d'une tumeur
mérases ; primaire vers des organes à distance. La surve-
• résistance à l'apoptose : les cellules perdent la nue et la progression de ces cellules résultent
programmation de mort cellulaire, notamment d'une succession d'événements irréversibles,
par mutation du gène P53. structurés, et d'interconnexions aboutissant à
En 2011, deux fonctions supplémentaires ont l'émergence de tumeurs secondaires. Le phé-
été mises en évidence [4] : la dérégulation méta- nomène de métastase est un phénomène com-
bolique énergétique et l'échappement au système plexe au cours duquel les cellules cancéreuses
immunitaire. Le microenvironnement tumoral vont acquérir de nouvelles capacités. Par voie
est un partenaire important de la cancérogenèse. sanguine ou lymphatique [6], les cellules can-
Grâce à lui, la cellule cancéreuse évolue vers un céreuses quittant le foyer initial doivent fran-
phénotype malin. Ce microenvironnement est chir des étapes successives : chacune représente
constitué d'un ensemble de cellules distinctes qui un obstacle que seul un petit nombre de cel-
ont de fortes interactions entre elles et avec la cel- lules cancéreuses, ayant réussi à s'adapter à
lule cancéreuse. Parmi elles, les cellules du stroma plusieurs environnements, réussiront à fran-
sont associées à toutes les étapes de progression chir [7]. Les différentes étapes de ce processus
tumorale. Elles produisent des facteurs de crois- complexe sont décrites de façon détaillée au
sance, des cytokines qui facilitent le recrutement sein de la figure e4.3 [8].
des cellules endothéliales nécessaires à la néovas- Cette étape de dissémination métastatique est
cularisation tumorale. importante. Il y a donc un grand intérêt à com-
De ces conclusions, deux fonctionnalités ont prendre les mécanismes favorisant la constitu-
découlé afin d'obtenir un phénotype malin. tion de ces tumeurs secondaires, notamment
La phase d'initiation et de promotion est en termes de fonctionnalités cellulaires afin de
asymptomatique. Les phases de prolifération déterminer la meilleure stratégie thérapeutique.

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