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105 fiches pour le suivi post-natal mère-enfant, par A. Battut, T. Harvey, P. Lapillonne. 2015.
344 pages.
Chirurgie en obstétrique, par P. Deruelle, G. Kayem, L. Sentilhes. 2015. 168 pages.
Chirurgie des cancers gynécologiques, par D. Querleu, E. Leblanc, P. Morice, G. Ferron, 2e édition.
2014. 216 pages.
Obstétrique, par J. Lansac, G. Magnin, L. Senthiles, 6e édition, collection « Pour le praticien ». 2013.
584 pages.
Gynécologie, par J. Lansac, P. Lecomte, 8e édition, collection « Pour le praticien ». 2014. 592 pages.
La pratique de l'accouchement, coordonné par J. Lansac, P. Descamps, J.-F. Oury (compléments
vidéos), 5e édition. 2011. 624 pages.
La pratique chirurgicale en gynécologie et obstétrique, coordonné par J. Lansac, G. Body,
G. Magnin (compléments vidéo), 3e édition. 2011. 560 pages.
Le diagnostic prénatal en pratique, L. Sentilhes, D. Bonneau, P. Descamps. 2011. 528 pages.
Traité d'obstétrique, coordonné par L. Marpeau, avec la collaboration du Collège national des
sages-femmes et de l'Association française des sages-femmes enseignantes. 2010. 700 pages.
Sous l'égide du Collège national
des gynécologues et obstétriciens français
Conseillers éditoriaux :
Philippe Descamps, François Goffinet, Brigitte Raccah-Tebeka
Infertilité
Prise en charge globale
et thérapeutique
Sous la direction de
René Frydman
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LE
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V
Liste des collaborateurs
EA 1833, Paris, Inserm, unité de recherche U1016, Hervé Fernandez, AP-HP, CHU Bicêtre, service
Institut Cochin, CNRS (UMR8104), Paris. de gynécologie-obstétrique, université Paris Sud,
Candice Chauffour, pôle gynécologie, obsté- Le Kremlin-Bicêtre, INSERM U1018 « Reproduc-
trique, reproduction humaine, CHU Estaing tion et développement de l'enfant », Le Kremlin-
Clermont-Ferrand. Bicêtre.
Noémie Celton, service de médecine et biologie Xavier Ferraretto, service de biologie de la repro-
de la reproduction, cytogénétique et CECOS de duction, hôpital Bichat, université Paris Diderot,
Picardie, centre de biologie médicale, CHU Sud, PRES Sorbonne Paris Cité.
Amiens. Caterina Ferretti, échographiste, centre diagnos-
Henri Copin, service de médecine et biologie tic de la fertilité, Paris 17e, praticien attaché au ser-
de la reproduction, cytogénétique et CECOS de vice de PMA hôpital Port-Royal.
Picardie, centre de biologie médicale, CHU Sud, Muriel Flis-Trèves, psychiatre psychanalyste,
Amiens. hôpital Foch et hôpital Necker, Paris.
Christine Decanter, médecin de la reproduction, René Frydman, l'Émérite médecin de la repro-
hôpital Jeanne de Flandre, Lille. duction, hôpital Foch, Suresnes.
Lydie Dejou-Bouillet, pôle gynécologie, obs- Vanessa Gayet, MD, université Paris Descartes,
tétrique, reproduction humaine, CHU Estaing Sorbonne Paris Cité, faculté de médecine, AP-HP,
Clermont-Ferrand. hôpital universitaire Paris Centre (HUPC), groupe
Sophie Deutsch-Bringer, département de hospitalier universitaire Cochin, service de gyné-
gynécologie-obstétrique, faculté de médecine cologie obstétrique II et médecine de la reproduc-
Montpellier-Nîmes, hôpital universitaire A. de tion, Paris, France.
Villeneuve, Montpellier 5, unité de médecine de la Marie Gervoise-Boyer, service de médecine et
reproduction. biologie de la reproduction, hôpital Saint-Joseph,
Aviva Devaux, service de médecine et biologie Marseille.
de la reproduction, cytogénétique et CECOS de Claudie Giguère, psychologue, centre hospitalier
Picardie, centre de biologie médicale, CHU Sud, de l'université de Montréal, clinique de procréa-
Amiens. tion assistée, Montréal, Québec.
Didier Dewailly, service de gynécologie endocri- Anne-Sophie Gremeau, pôle gynécologie, obs-
nienne et médecine de la reproduction, hôpital tétrique, reproduction humaine, CHU Estaing
Jeanne-de-Flandre, centre hospitalier de Lille. Clermont-Ferrand.
Catherine Dolto, pédiatre haptothérapeute, Paris. Héloïse Gronier, service de médecine de la repro-
Martine Dumont, doctorat de spécialité biologie duction, hôpital Jean Verdier – Bondy 93. 143,
et physiologie animale, biologiste, Selas Labo- université Paris XIII.
maine, centre d'AMP du Tertre Rouge Le Mans. Michaël Grynberg, Professeur des universités,
Solène Duros, service de gynécologie, hôpital service de médecine et biologie de la reproduc-
sud, CHU de Rennes. tion, hôpital Jean-Verdier, AP-HP, Bondy.
Sylvie Epelboin, centre d'assistance médicale à la Camille Grysole, service de gynécologie endo-
procréation, service de gynécologie obstétrique et crinienne et médecine de la reproduction, hôpital
médecine de la reproduction, groupe hospitalier Jeanne-de-Flandre, centre hospitalier de Lille.
Bichat–Claude Bernard, hôpitaux universitaires Jean-François Guérin, professeur des universités,
Paris Nord Val-de-Seine, Paris. praticien hospitalier, service de médecine de la
Renato Fanchin, Professeur des universités, reproduction, hôpital Femme Mère Enfant, Bron.
médecin de la reproduction, hôpital Antoine Samir Hamamah, Institut de médecine régénéra-
Béclère, Clamart. trice et de biothérapie, hôpital Saint-Eloi, CHU de
Stéphanie Fay, praticien hospitalier, centre d'AMP Montpellier, ART/PGD Division, département de
Foch-Neuilly-Sur-Seine. biologie de la reproduction, hôpital Arnaud-de-
VI
Liste des collaborateurs
Villeneuve, Montpellier, INSERM U1203, hôpi- Rachel Lévy, MD-PhD, Professeur des universi-
tal Saint-Eloi, Montpellier, université Montpel- tés, chef de service de biologie de la reproduction,
lier 1, UFR de médecine, équipe « Développement hôpital Tenon, Paris.
embryonnaire précoce humain et pluripotence » Marie-Astrid Llabador de Royer, service de bio-
Montpellier. logie de la reproduction, hôpital Bichat, université
Delphine Haouzi, Institut de médecine régénératrice Paris Diderot, PRES Sorbonne Paris Cité.
et de biothérapie, hôpital Saint-Eloi, Montpellier, Jacqueline Lornage, service de médecine et bio-
France, INSERM U1203, hôpital Saint-Eloi, CHU logie de la reproduction, hôpital Femme Mère
de Montpellier, université Montpellier 1, UFR de Enfant, Hospices civils de Lyon, Bron.
médecine, équipe « Développement embryonnaire
Vanessa Lubin, médecin de la reproduction,
précoce humain et pluripotence », Montpellier.
hôpital Saint-Joseph, Marseille.
Bernard Hédon, département de gynécolo-
Louis Marcellin, MD, université Paris Descartes,
gie-obstétrique, faculté de médecine Montpel-
Sorbonne Paris Cité, faculté de médecine, AP-HP,
lier-Nîmes, hôpital universitaire Arnaud-de-
hôpital universitaire Paris Centre (HUPC), groupe
Villeneuve, Montpellier 5, unité de médecine de la
hospitalier universitaire Cochin, service de gyné-
reproduction.
cologie obstétrique II et médecine de la reproduc-
Laetitia Hesters, unité fonctionnelle de biologie tion, Paris.
de la reproduction, hôpital Antoine-Béclère, Uni-
Paul Marzouk, MD, université Paris Descartes,
versité Paris Sud, Clamart.
Sorbonne Paris Cité, faculté de médecine, AP-HP,
Jean-Noël Hugues, professeur de biologie et hôpital universitaire Paris Centre (HUPC), groupe
médecine du développement et de la reproduc- hospitalier universitaire Cochin, service de gyné-
tion, ex-chef de service de médecine de la repro- cologie obstétrique II et médecine de la reproduc-
duction, AP-HP, hôpital Jean-Verdier, Bondy. tion, Paris.
Vincent Izard, service d'urologie et d'andrologie, Emmanuelle Mathieu d'Argent, praticien hospi-
hôpital Bicêtre AP-HP, Le Kremlin-Bicêtre. talier, service de gynécologie obstétrique et méde-
Laurent Janny, pôle gynécologie, obstétrique, cine de la reproduction, hôpital Tenon, Paris.
reproduction humaine, CHU Estaing Clermont- Marie-Laure Maurin, département de génétique,
Ferrand. hôpital Necker-Enfants malades, université Paris
Isaac-Jacques Kadoch, professeur agrégé de cli- Descartes, Paris.
nique, centre hospitalier de l'université de Mon- Philippe Merviel, service de gynécologie-
tréal, clinique de procréation assistée, Montréal, obstétrique et médecine de la reproduction,
Québec. CHRU de Brest.
Léa Karpel, psychologue clinicienne, hôpital Foch, Stéphanie Mestres, pôle gynécologie, obstétrique,
Suresnes. reproduction humaine, CHU Estaing Clermont-
Anne Le Bras-Mayeur, unité fonctionnelle de bio- Ferrand.
logie de la reproduction, hôpital Antoine-Béclère, Charlotte Methorst, médecin andrologue chirurgie
université Paris Sud, Clamart. urologique, attaché au service de gynécologie, hôpi-
Nathalie Lédée, MD PhD, MatriceLab Innove, tal Foch, Suresnes.
hôpital Saint-Louis, UMRS-976, Paris, centre de Denise Molina-Gomes, centre hospitalier inter-
PMA de l'hôpital des Bleuets, Paris. communal Poissy–Saint-Germain-en-Laye, service
Mathilde Lemoine, service de biologie de la histologie-embryologie, biologie de la reproduction,
reproduction, hôpital Bichat, université Paris cytogénétique et génétique médicale, Poissy.
Diderot, PRES Sorbonne Paris Cité. Jacques Montagut, médecin biologiste, IFREARES,
Hélène Letur, praticien hospitalier, service de Toulouse.
biologie de la reproduction, AP-HP Tenon, Paris, Debbie Montjean, service de médecine et bio-
médecin adjoint, centre de fertilité, Institut logie de la reproduction, hôpital Saint-Joseph,
mutualiste Montsouris, Paris. Marseille.
VII
Liste des collaborateurs
Eric Nataf, Centre d'exploration de la fertilité, Bruno Salle, service de médecine et biologie de la
Paris. reproduction, hôpital Femme Mère Enfant, Hos-
Pierre Oger, praticien hospitalier, centre d'AMP pices civils de Lyon, Bron.
Foch-Neuilly-Sur-Seine. Pietro Santulli, MD, PhD, université Paris Des-
François Olivennes, Centre de FIV de La Muette, cartes, Sorbonne Paris Cité, faculté de médecine,
Paris. AP-HP, hôpital universitaire Paris Centre (HUPC),
groupe hospitalier universitaire Cochin, service de
Anne Oppenheimer, médecin de la reproduction,
gynécologie obstétrique II et médecine de la repro-
service de procréation médicalement assistée,
duction, Paris, université Paris Descartes, Sorbonne
hôpital Antoine Béclère, Clamart.
Paris Cité, faculté de médecine, AP-HP, hôpital
Catherine Patrat, service de biologie de la repro- Cochin, laboratoire d'immunologie, EA 1833, Paris,
duction, hôpital Bichat, université Paris Diderot, université Paris Descartes, Sorbonne Paris Cité,
PRES Sorbonne Paris Cité. faculté de médecine, Inserm, unité de recherche
Sarah Peyrelevade, médecin de la reproduction, U1016, Institut Cochin, CNRS (UMR8104), Paris.
centre d'AMP Foch-Neuilly-Sur-Seine. Elodie Scalici, CHU Montpellier, Institut de
Olivier Pirrello, MD, praticien hospitalier, pôle médecine régénératrice et de biothérapie, h ôpital
de gynécologie obstétrique, Centre d'AMP CHU Saint-Eloi, Montpellier, CHU Montpellier, ART/
Strasbourg. PGD Division, département de biologie de la
Paul Pirtea, MD, université Paris Descartes, reproduction, hôpital Arnaud-de-Villeneuve,
Paris Sorbonne Cité, assistance publique hôpi- Montpellier, INSERM U1203, Hôpital Saint-Eloi,
taux de Paris, CHU Cochin, service de gynéco- Montpellier, Université Montpellier 1, UFR de
logie obstétrique et médecine de la reproduction, Médecine, équipe « Développement embryonnaire
Paris. précoce humain et pluripotence », Montpellier.
Khaled-Razvan Pocate Cheriet, MD, université Lise Selleret, praticien hospitalier, service de
Paris Descartes, Paris Sorbonne Cité, AP-HP, gynécologie obstétrique et médecine de la repro-
CHU Cochin, service de biologie de la reproduc- duction, hôpital Tenon, Paris.
tion, Paris. Jacqueline Selva, centre hospitalier intercommunal
Xavier Pollet-Villard, MD, service de biologie de Poissy–Saint-Germain-en-Laye, service histo-
la reproduction, hôpital Tenon, Paris. logie-embryologie, biologie de la reproduction,
cytogénétique et génétique médicale, Poissy.
Marine Poulain, PharmD, PhD, praticien hospi-
talier, unité biologique de la reproduction, centre Christophe Sifer, service de médecine et biologie
de Neuilly-Foch. de la reproduction, hôpital Jean-Verdier, AP-HP,
Bondy.
Jean-Luc Pouly, professeur de gynécologie-obsté-
trique, Université d'Auvergne, CHU de Clermont Cendrine Siraudin, service de médecine et bio-
Ferrand. logie de la reproduction, hôpital Saint-Joseph,
Marseille.
Anne-Gaëlle Pourcelot, AP-HP, CHU Bicêtre,
service de gynécologie-obstétrique, Université Charlotte Sonigo, service de médecine de la
Paris Sud, Le Kremlin-Bicêtre. reproduction, hôpital Jean Verdier, Bondy 93. 143,
université Paris XIII.
Romy Rayssiguier, département de gynécologie-
obstétrique, faculté de médecine Montpellier- Carole Splingart, PH, service médecine et biolo-
Nîmes, hôpital universitaire A. de Villeneuve, gie de la reproduction, CHU de Nantes.
Montpellier 5, unité de médecine maternelle et Julie Steffann, département de génétique, hôpi-
fœtale. tal Necker-Enfants malades, université Paris Des-
Catherine Rongieres, MD, PH, pôle de gynécolo- cartes, Paris.
gie obstétrique, Centre d'AMP CHU Strasbourg. Charles Tibi, ancien chef du service de gynéco-
Betty Rossin, médecin de la reproduction, hôpital logie-obstétrique et reproduction, hôpital améri-
Saint-Joseph, Marseille. cain de Paris.
VIII
Liste des collaborateurs
IX
Préface
XI
Préface
XII
La reproduction humaine
du médical au sociétal
Nous entrons avec la reproduction humaine dans matozoïde. Mais outre les ovules et les spermato-
un domaine qui appartient autant à la méde- zoïdes, de tout temps, quelque chose de mystérieux,
cine qu'à la société dans son ensemble, car nous que ce soit un Dieu, la force du vent, une bénédic-
ne pouvons aborder la reproduction humaine et tion ou une malédiction, devait permettre à une
ses multiples facettes sans évoquer les problèmes forme d'énergie vitale de se manifester.
éthiques, culturels, religieux extrêmement pré- Nous connaissons bien maintenant les étapes de
sents chez tout un chacun. la fécondation in vitro telles qu'a pu l'observer
Le désir d'enfant est chevillé au corps de beau- Bob Edwards, Prix Nobel de médecine, qui pen-
coup de femmes et d'hommes même si l'on peut dant près de 40 ans a étudié la transformation de
vivre heureux sans enfants surtout lorsque cela est l'ovule humain : sa croissance, son ovulation, sa
une décision volontaire. Mais la stérilité amène rencontre avec le spermatozoïde qui aboutit à la
souvent des souffrances, un mal-être, d'une telle formation de deux noyaux de 23 chromosomes
intensité, que les médecins, les biologistes se sont chacun puis, 24 heures plus tard, à 46 chromo-
lancés dans la réparation de ce désir inassouvi le somes qui nous constituent en tant qu'humain,
considérant comme partie prenante de la méde- le développement au début de quatre cellules
cine. Rappelons que l'état de santé est un état de jusqu'au stade de morula. Quatre à six jours après
bien-être. Il reste que les premiers moments d'une la fécondation, alors que la morula effectue sa
grossesse restent toujours extrêmement mysté- descente vers l'utérus, elle se transforme en blas-
rieux et que l'annonce de ce qui était invisible et tocyste. Celui-ci, d'abord libre dans la cavité uté-
impalpable s'est transformée par la visibilité du rine va s'enchâsser progressivement. Le lien entre
tout début de la vie embryonnaire et par la mani- les cellules embryonnaires et le corps maternel est
pulation possible de l'embryon. établi comme en témoignent les dosages d'human
Parmi les représentations picturales de l'Annon- chorionic gonadotropin (hCG), hormone sécré-
ciation, je préfère celle de Botticelli car elle sou- tée par l'embryon pour maintenir la sécrétion
ligne délicatement le radieux et la crainte qu'il y a ovarienne d'œstrogène ou de progestérone qui
dans cet instant où tout bascule. Aujourd'hui avec est absolument nécessaire à cette période pré-
les progrès de la science, nous avons un peu plus embryonnaire pour le déroulement par la suite
compris comment se faisait un enfant mais nous de l'organogenèse et de la morphogenèse entre la
nous posons encore beaucoup de questions. Au 4e et la 8e semaine après la fécondation.
xviie siècle, la théorie oviste prédominait, chaque C'est donc récemment qu'intervient la féconda-
femme depuis Ève ayant accumulé comme dans un tion in vitro : la rencontre à l'extérieur du corps
jeu de poupées russes tous les humains potentiels d'un ovule et d'un spermatozoïde, puis son déve-
passés dans ses ovaires. Puis, lorsque l'on a décou- loppement embryonnaire en laboratoire qui peut
vert au microscope l'existence des spermatozoïdes, durer de 2 à 5–6 jours, suivi d'un transfert de
on a considéré que la femme n'était là que pour cet embryon dans la cavité utérine. En France,
faire chauffer la marmite et aider à développer des Charles Thibaut réussissait cette fécondation
humains contenus, bien sûr, dans les spermato- in vitro chez la lapine en même temps que Bob
zoïdes des hommes comme le montrent de nom- Edwards en Angleterre en 1965, mais seul Bob
breux dessins où l'on voit des petits bonhommes Edwards et Patrick Septoe se sont attaqués à la
dans différentes positions au sein de chaque sper- fécondation in vitro chez l'espèce humaine et c'est
XIII
La reproduction humaine du médical au sociétal
après 13 ans de travail qu'ils ont pu obtenir la ravant. Nous passons alors du médical au sociétal
naissance de la petite Louise Brown. et compte tenu de cette constatation, pourquoi
La fécondation in vitro s'est répandue en France : une femme de 35 ans ne pourrait pas conserver
on l'estime à 20 000 cas chaque année pour 800 000 ses propres ovules pour le moment où elle serait
naissances. Ce chiffre vaut non seulement pour la plus disponible plutôt que de s'acharner, 5 ans
France mais aussi pour chaque pays du monde plus tard, avec des échecs répétés de fécondation
même ceux qui ont une natalité galopante : en in vitro ? Ceci est autorisé dans de nombreux pays
effet, il n'est pas un pays qui n'ait pas de centre européens et aux États-Unis, mais la loi française
de prise en charge de l'infertilité, car la femme qui permet la congélation depuis 2011 ne l'auto-
infertile est très souvent rejetée par son mari, rise pas par simple choix de la femme. Si bien que
par son groupe, par son clan et destinée à une nous sommes dans un domaine de plus en plus
solitude implacable. La stérilité masculine n'est confronté au problème de temps. L'utérus, lui,
pas toujours reconnue. Le nombre de questions n'a pas d'âge, les femmes de 60 à 65 ans peuvent
scientifiques qui restent posées dans le domaine être enceintes à partir du moment où on leur
de la reproduction humaine est énorme. Pourquoi remet un embryon d'une femme jeune, telle est la
parmi les milliers de spermatozoïdes, un seul va preuve apportée par les greffes d'utérus souvent de
pénétrer et empêcher le passage des autres ? femmes de 50 à 60 ans ou les dons d'ovocytes qui
montrent un bon fonctionnement de cet organe,
Le nombre de questions scientifiques qui restent
décidément hors temps.
posées dans le domaine de la reproduction
humaine est énorme : pourquoi parmi des milliers Les questions de société abordées parfois avec pas-
de spermatozoïdes, un seul va pénétrer et empê- sion, parfois avec conviction se multiplient : est-ce
cher le passage des autres ? Pourquoi un ovule qu'une femme seule, un couple de femmes homo-
va venir chaque mois, alors qu'il est programmé sexuelles peuvent avoir accès aux banques de sper-
3 mois auparavant et qu'un phénomène de répres- matozoïdes ? Le don de sperme ou d'ovules doit-il
sion empêche normalement la gestation multiple ? rester dans l'anonymat et la gratuité tel qu'il a été
Qu'est-ce qui caractérise un ovule dans son apti- conçu par ses initiateurs il y a 40 ans ou faut-il s'ap-
tude à être fécondé, à se développer ? Quelle est la puyer sur d'autres modèles, comme en Angleterre où
place des mitochondries dans cette énergie vitale la recherche de l'origine est autorisée pour l'enfant
de chaque ovule fécondé indépendamment de sa né d'un don de gamètes et ayant atteint les 18 ans,
normalité chromosomique ? Beaucoup d'autres puisque tous les donneurs et donneuses ont accepté
problèmes sont posés, la boîte noire qu'est la cavité le principe d'être identifiés à la demande de l'enfant ?
utérine serait-elle en train d'être mieux comprise Ce semi-anonymat ne mérite-t-il pas réflexion plu-
par les séquences génétiques qui président à la tôt que l'imposition de l'anonymat pour tous, ou, à
fenêtre d'implantation ? l'inverse, le non-anonymat pour tous ?
Quoi qu'il en soit, ce ne sont pas tant les tech- Il faut également souligner le problème des mères
niques de fécondation in vitro qui ont changé porteuses, avec le risque inconsidéré d'aliénation
la société, mais c'est la société qui change, qui ou d'atteinte à la personnalité de la mère porteuse
s'empare des techniques de fécondation in vitro. qui se trouve amenée à louer son corps et une par-
En effet, les femmes ont un désir d'enfant beau- tie de son temps de vie. Y a-t-il un âge limite pour
coup plus tardif qu'auparavant, la règle étant le père, un âge limite à la volonté de concevoir ?
un premier enfant à 30 ans, l'éventualité d'un Les questions sont nombreuses.
remariage, la recomposition des familles, les Pour alimenter la réflexion, je citerai Didier
paternités et maternités de plus en plus élargies. Sicard : « C'est dans l'écart, le fragile, le mal ficelé,
Il faut aussi prendre en compte, les grossesses le mal foutu que réside l'espérance d'un monde
tardive voire les grossesses ultra-tardives du fait plus cohérent, n'ayons pas une vision totalement
du recours, sans limites physiologiques, au don linéaire et encadrée et laissons un peu de place au
d'ovules. hasard. » et Jean Dausset : « Il ne peut être ques-
Or, ce désir tardif correspond à une chute brutale tion d'arrêter la connaissance qui constitue l'hon-
de la fertilité liée à un dysfonctionnement ovarien neur de l'homme car toute connaissance est une
qui s'installe peut-être plus précocement qu'aupa- libération de nombreuses servitudes. »
XIV
La reproduction humaine du médical au sociétal
L'aventure de la fécondation in vitro a été incon- ment qu'il faudra réactualiser en permanence et
testablement une transgression, il n'en reste pas qui vous est proposé dans cet ouvrage.
moins que d'autres découvertes se profilent à Nous avons laissé à chaque auteur la liberté de sa
l'horizon, interrogeant toujours plus profondé- réflexion puisque comme nous l'avons mentionné,
ment sur le sens que nous voudrons donner à la il y a le « comment faire ? » qui est à la base de l'en-
vie. Se poser la question du pourquoi des choses seignement médical de cet ouvrage, mais aussi le
est donc aussi important que le comment faire. Le « pourquoi faire ? » qui s'enrichit de la confronta-
marché du pragmatisme qui a tout envahi ne doit tion des points de vue personnels ou collectifs. Et
pas mettre de côté ces questions fondamentales. sans pouvoir être exhaustifs, nous avons essayé de
Après ces quelques réflexions, place à la médecine, poser quelques jalons afin d'accompagner le lec-
les auteurs parmi les plus talentueux de notre teur dans sa propre réflexion.
communauté ont accepté de vous communiquer
leur savoir basé sur leur expérience vécue de leurs Pr René Frydman
pratiques médicales ou biologiques. C'est donc un l'Émérite médecin de la reproduction,
état des lieux de qualité d'une science en mouve- hôpital Foch, Suresnes.
XV
Abréviations
XVII
Abréviations
oPOF occult premature ovarian failure SPCS séparation prématurée des chromatides
OMF ovaire multifolliculaire sœurs
OMS Organisation mondiale de la santé SPI screening pré-implantatoire
OPK ovaire polykystique TE transfert embryonnaire
PCR polymerase chain reaction TEFNA testicular fine needle aspiration
PESA percutaneous epididymal sperm aspiration TESE testicular sperm extraction
PGS preimplantation genetic screening TG taux de grossesses
PMA procréation médicalement assistée TG thyroglobuline
PTA produits thérapeutiques annexes TMS test de migration survie
POF premature ovarian failure TPC test post-coïtal
ps plasma séminal TPO thyropéroxidase
RCP réunion de concertation pluridisciplinaire TRH thyrotrophin releasing hormone
RFID radiofrequence identification TS tube séminifère
SA semaine d'aménorrhée TSH thyroid stimulating hormone
SET single embryo transfer VEGF vascular endothelial growth factor
SHBG sex hormon binding globulin VHB virus de l'hépatite B
SK syndrome de Klinefelter VHC virus de l'hépatite C
SOPK syndrome des ovaires polykystiques VIH virus de l'immunodéficience humaine
XVIII
Le désir d'enfant Chapitre 1
face aux gynécologues
M. Flis-Trèves
désir de se réaliser, de profiter de la vie, d'avoir une la femme, des troubles de l'érection chez l'homme.
vie amoureuse libre et détachée des obligations Les conflits même anecdotiques peuvent être plus
familiales, de s'accomplir professionnellement est fréquents. Il y a donc une incidence de l'inferti-
déterminant dans le fait que l'on souhaite ensuite lité sur la vie du couple. Si le couple est stérile,
ou non réaliser son désir d'enfant. il perd en quelque sorte de sa légitimité et il va
Traditionnellement, ce désir s'exprime plus rapi- devoir affronter assez rapidement un sentiment
dement chez les femmes que chez les hommes. Ces d'inutilité et de finitude. Il va se sentir sanc-
derniers ne sont sanctionnés par aucune échéance tionné par les réflexions de ses amis déjà parents
biologique, de plus leur rôle social est bien souvent et le désir impatient des ascendants à devenir
plus affirmé ! C'est pourtant dans l'histoire natu- grands-parents. Le couple va alors chercher dans
relle du couple de désirer un enfant à un moment l'aide médicale à la procréation, non seulement la
Infertilité
ou à un autre de leur vie amoureuse. possibilité de réaliser le désir commun, mais aussi
3
Partie I. Approche de l'infertilité du couple
d'éviter la confrontation à sa finitude par une pro- mots du médecin comme autant de paroles dévi-
création hors sexualité. rilisantes. La fécondité et la virilité sont instan-
tanément associées. Les résultats d'analyses, les
comptes rendus, les spermogrammes constituent
L'annonce de l'infertilité autant de preuves de leur impuissance. Il y a une
sorte d'identification entre l'individu et ses sper-
L'annonce du diagnostic constitue un trauma- matozoïdes souvent qualifiés de « lents, amorphes
tisme dans le couple que l'infertilité soit d'origine ou paresseux » par les équipes médicales. Perte de
physiologique ou psychologique. Hommes ou confiance en soi ou déni prennent souvent le pas
femmes sont saisis par un sentiment de dévalori- sur une attitude positive.
sation. Ils subissent tous deux de manière intense Hommes et femmes devront, si un don de
le conditionnement des sociétés d'aujourd'hui où gamètes est nécessaire, accepter l'idée d'un tiers
l'épanouissement personnel ne supporte aucun et que l'enfant à naître ne sera pas issu de leur
échec et s'incarne bien souvent dans l'image patrimoine génétique. Envisager cette rupture
d'un couple de parents. L'enfant tient en effet une de la transmission familiale est traumatisant et
grande place dans les symboles de la réussite. Tou- nécessite parfois un cheminement accompagné
tefois, hommes et femmes devront résoudre des d'un psychologue. Comment après un don suivi
conflits intérieurs différents. d'une grossesse, accepter un enfant qui « n'est pas
L'infertilité chez une femme entraîne un senti- le sien » ?
ment de culpabilité, renforcé lorsqu'elle a attendu L'assistance médicale à la procréation (AMP) a
pour avoir un enfant que sa carrière profession- ceci de particulier qu'elle impose bien souvent aux
nelle soit stabilisée. Elle s'interrogera forcément : femmes des traitements, alors même que l'inferti-
devait-elle faire passer son épanouissement pro- lité est d'origine masculine. Les compagnons sont
fessionnel avant son désir d'enfant ? en empathie avec ce que leurs femmes doivent
L'infertilité met à jour un manquement majeur vivre et en retirent une certaine culpabilité. Il leur
à ce qui détermine la place d'une femme dans sera plus difficile de trouver leur place dans le par-
la société à savoir sa capacité à être mère. Com- cours médical. Pourtant, leur rôle est fondamen-
ment ne pas se sentir victime d'une malédiction, tal auprès de leur compagne. Connaître l'heure
dépossédée d'une partie de soi-même ? Les bilans des rendez-vous, les traitements recommandés,
biologiques mettent en évidence les failles physio- assumer avec leur femme les conséquences des
logiques d'un corps qui ne répond pas aux attentes. échecs… L'attention de chacun envers l'autre ren-
L'image de soi en est gravement affaiblie, ainsi que force les liens de solidarité.
la vie sociale et familiale. Elle peut éprouver une
véritable haine envers elle-même ou un rejet de ce
corps qui ne répond pas à sa demande. Les stérilités psychogènes
Elle doit faire en quelque sorte un deuil et dans
tout processus de deuil, il y a un renoncement à Certaines femmes se trouvent confrontées à une
faire. Celui de la fertilité ne peut se cristalliser sur infertilité sans origine physiologique décelée.
rien de concret. Il ne s'agit pas de faire le deuil Tous les examens sont normaux, rien ne devrait
d'une relation, d'une personne, mais d'une fonc- entraver la procréation. Cette « stérilité psycho-
tion qui jusqu'alors semblait naturelle. gène » [2] (15 % des indications de FIV) est parfois
Chez l'homme, l'infertilité renvoie immédia- assimilée à un « blocage ». Il définit cette situation
tement à la virilité. Près d'un tiers des hommes où le corps ne fonctionne pas comme il le devrait.
infertiles va connaître un épisode dépressif. Il Le diagnostic d'infertilité idiopathique ne consti-
s'accompagne parfois de réactions agressives ou tue pas un traumatisme moins sérieux que celui
de manifestations de (fausse) indifférence. Les d'une stérilité dont l'origine est physique. Cette
hommes, plus que les femmes, adoptent des atti- blessure narcissique prend racine dans l'empreinte
tudes défensives par rapport à leur propre dou- du passé. Quand une femme désire un enfant, elle
leur. De surcroît, les hommes intègrent souvent les l'inscrit dans une filiation où les « visiteurs du
4
Chapitre 1. Le désir d'enfant face aux gynécologues
passé » de sa famille sont présents. Tout le passé un choix entre adoption et AMP et sert d'étai au
familial prend une valeur symbolique et les sou- cours des différentes étapes du processus de pro-
venirs ressurgissent : ce peut être, par exemple, création médicalement assistée (PMA).
une parente infertile à qui la patiente a été com- Ce soutien psychologique peut révéler à la
parée, des mots maladroits entendus lorsque l'on patiente le refus inconscient d'enfanter. Il y a
était petit… L'héritage inconscient, fort lourd, comme une interdiction à s'inscrire dans le
peut constituer une interdiction symbolique de lignage des femmes et des mères de leur famille.
procréation. Les rapports mères–filles sont donc bien pris en
Autre cas de figure : une femme peut devenir compte dans les stérilités psychogènes. Il est souvent
mère si sa propre mère « de l'enfance » lui a témoi- essentiel que la patiente se réinscrive dans la généalo-
gné tendresse et dévouement. En reconnaissant gie de la famille pour résoudre ses conflits intérieurs.
son enfant, la mère transmet cette « dette d'exis- La relation avec le père est souvent aussi à
tence » [3]. L'enfant peut alors s'inscrire dans une l'œuvre dans le problème de l'infertilité féminine.
filiation. Quand il est impossible de s'identifier à Les sentiments conflictuels ou passionnels envers
sa mère (décès, abandon, dépression, séparation le père sont souvent réactivés à l'occasion de ce
précoce et traumatique, etc.), les femmes peuvent désir d'enfant qui ne se réalise pas. Un père de
refuser inconsciemment de reproduire « l'échec » l'enfance absent ou faible, violent ou humiliant,
de leur propre mère. Elles sont hantées par la peur les déceptions cruelles ressenties face un amour
de basculer dans la dépression à leur tour et de filial ou au contraire une relation fusionnelle sont
ne pas « assumer » leur enfant. La mise en mots, autant de freins à la maternité et seront retrouvés
le sens nouveau donné à des souvenirs lors d'en- dans les entretiens psychothérapiques.
tretiens psychologiques doit aider à résoudre ces Une anxiété trop forte sur l'avenir engendre
conflits internes. également des difficultés à procréer. Pour cer-
Certaines femmes ont toujours pensé qu'elles taines femmes, l'anxiété est si forte que seuls les
allaient éprouver des difficultés pour mettre un scénarios négatifs prévalent. Il est alors momenta-
enfant au monde. Ce peut être sans raison appa- nément impossible pour elles d'être enceintes, car
rente ou énoncé dans une histoire particulière elles envisagent le pire. D'où l'intérêt d'exprimer
émaillée de traumatismes sexuels, disparition ses fantasmes et inquiétudes auprès d'un psycho-
précoce d'un enfant, mort d'un aîné, non-dits, logue.
etc. D'autres femmes expriment leur désir d'en- Une interruption volontaire de grossesse (IVG)
fant, mais se sont imaginées incapables d'assu- peut aussi parfois être à l'origine de ce blocage. Si
mer pareille responsabilité [4]. Ce sentiment ne se l'enfant désiré se fait attendre ou qu'une infertilité
rattache parfois à rien de tangible apparemment est diagnostiquée, les remords surgissent. L'im-
dans leur histoire. Les difficultés que ses femmes possibilité de procréer peut être vécue comme la
rencontrent lorsqu'elles souhaitent une grossesse sanction d'un geste pourtant légitime et raisonné
ravivent des souvenirs familiaux. au moment où la décision avait été prise.
Le décès d'un premier enfant à la naissance
constitue un autre levier de la stérilité psychogène.
La parole, un soutien de la Cet événement extrêmement douloureux ne sus-
cite pas toujours dans l'entourage ou les équipes
procréation médicalement médicales, l'attention qu'il devrait. La sidération, la
assistée stupeur, la confusion, l'inhibition traduisent chez
la mère la catastrophe psychologique subie. Les
La médecine résout aujourd'hui de nombreux cas parents peuvent imaginer que la naissance d'un
d'infertilité, mais pour dépasser les obstacles invi- autre enfant, bien vivant, les aidera à cicatriser la
sibles des stérilités psychogènes, le médecin peut douleur de l'enfant perdu. Si cet enfant consola-
inviter les patientes à se tourner vers un soutien teur tarde à venir pour des causes qui demeurent
psychologique. Il ne doit jamais être imposé, mais inexpliquées, c'est peut-être que le temps n'a pas
conseillé lors du bilan d'infertilité. Il aide à faire été laissé à l'accomplissement du deuil psychique.
5
Partie I. Approche de l'infertilité du couple
6
La folliculogenèse : Chapitre 2
le B.A.-BA pour le médecin
de la reproduction
J.-N. Hugues
Chez les mammifères, la folliculogenèse est un estimé à 6–7 millions au 5e mois, diminue dra
phénomène complexe caractérisé par la sélection stiquement du fait d'une apoptose spontanée pour
folliculaire. Dans l'espèce humaine, elle présente atteindre 1 million à la naissance et 0,4 million à
les caractéristiques suivantes : la puberté [1].
• il s'agit d'un processus long : à partir d'un stock Si la croissance de l'ovocyte évolue peu durant
folliculaire acquis avant la naissance, la crois- la folliculogenèse (diamètre de 20–50 à 100 μm),
sance folliculaire nécessite plusieurs mois pour celle du follicule proprement dit est impression-
atteindre sa maturité finale ; nante (diamètre de 25–65 μm à 20 mm).
• il s'agit d'un phénomène cyclique : les follicules Une classification morphologique a été établie
sont recrutés régulièrement depuis le stade de en fonction de la taille folliculaire (figure 2.1) :
follicule primordial et l'ovulation survient de • les follicules primordiaux et intermédiaires
manière cyclique ; (environ 50 μm) dans lesquels l'ovocyte est
• il s'agit d'un processus très sélectif : un seul des entouré de quelques cellules somatiques apla-
follicules recrutés atteindra l'ovulation tandis ties (cellules de la granulosa) ;
que 99 % iront vers l'atrésie ; • les follicules primaires (60–80 μm) caractérisés
• la régulation hormonale par les hormones gona- par une couche de cellules de granulosa, cette
dotropes ne concerne que la partie finale de la fois cuboïdales. Le diamètre de la vésicule ger-
croissance folliculaire ; minative atteint 20 μm : c'est l'entrée en phase
• la différence de sensibilité à la FSH (follicle- de croissance proprement dite ;
stimulating hormone) d'un follicule à l'autre • les follicules secondaires pré-antraux (200–
explique l'asynchronie du recrutement final, la 400 μm). La granulosa est formée de deux puis
sélection et la dominance par un seul follicule. plusieurs couches de cellules cubiques. L'ovo-
cyte sécrète une enveloppe glycoprotéique, la
zone pellucide, et les cellules de la granulosa
© 2016, Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés
7
Partie I. Approche de l'infertilité du couple
forment des microcavités entre elles et qui vont C'est dans cette dernière phase que s'exerce vérita-
progressivement confluer en une cavité unique, blement la régulation de la croissance folliculaire
l'antrum, contenant le liquide folliculaire. par les hormones gonadotropes, principalement
L'analyse histologique de 35 prélèvements ova- FSH. À l'inverse, la durée de la phase de croissance
riens, réalisée en 1984 par A. Gougeon [2], a dite « lente » (du follicule primaire jusqu'au stade
permis de mesurer l'index mitotique, le nombre secondaire) est beaucoup moins précise, de l'ordre
moyen de cellules de la granulosa par follicule de quelques mois ;
sain ainsi que les variations cycliques de l'ef- • du nombre de follicules en croissance. À partir du
fectif des follicules. Les huit classes de crois- stock initial constitué des follicules primordiaux
sance folliculaire ainsi identifiées (figure 2.2) et primaires qui diminue avec l'âge, le nombre de
témoignent : follicules quittant la réserve chaque jour est de
• de l'extraordinaire multiplication des cellules de l'ordre de 1 à 3 chez la femme de 20 ans.
la granulosa : 103 cellules au stade pré-antral et Le follicule qui ovule au 14e jour d'un cycle
plus de 50.106 cellules au stade pré-ovulatoire ; donné aura, en réalité, initié sa croissance rapide
• de l'importance, au fil du développement, environ trois cycles avant l'ovulation.
de l'atrésie folliculaire (de 15 à 77 % selon les
classes) caractérisée par la présence de cellules
picnotiques. Elle constitue le devenir de la
majorité des follicules présents dans l'ovaire des Régulation de la croissance
mammifères [1] ; folliculaire
• de la longueur présumée de la phase de croissance
dite « rapide » (à partir du follicule secondaire) : Chez les mammifères, les facteurs qui
65 jours pour passer de la classe 1 à la classe 4 et déclenchent l'entrée en croissance restent partiel-
25 jours pour évoluer de la classe 5 à la classe 8. lement connus [3].
8
Chapitre 2. La folliculogenèse : le B.A.-BA pour le médecin de la reproduction
Croissance Croissance
paracrine FSH
dépendante dépendante
4 2 mm
0,9 mm 5
5 mm
3
0,4 mm
375x103 GC
6
75x103 GC Recrutable 10 mm
10 1,87x106 GC
2 15x103 GC Sélectionné
Pré-antral 9,1x106 GC
0,2 mm
En voie
7
3-5x103 GC d'ovulation
1 Pré-antral
47x106 GC 16 mm
0,1 mm
600 GC 100 Atrésie 1
1er TIC
Pré-ovulatoire
Croissance initiale
8
INITIATION
0,04 mm
Follicule dormant
OVULATION 20 mm
0,03 mm
Figure 2.2 Classification des follicules du stade pré-antral au stade pré-ovulatoire selon l'analyse
de Gougeon.
Ce schéma montre l'évolution en huit classes des follicules depuis le stade pré-antral jusqu'à l'ovulation. La durée de
la croissance basale est de 65 jours, celle régulée par les hormones gonadotropes de 20 jours. Le diamètre folliculaire
évolue de 0,1 à 20 mm. Le nombre de cellules de la granulosa passe de 6.102 à 50.10 6. L'atrésie folliculaire est
permanente. Sur les 100 follicules de la classe 1, seuls dix atteindront la classe 5 et un seul la classe 8.
Source : figure issue des travaux d'A. Gougeon, unité INSERM U 1052, Lyon.
Croissance folliculaire basale antral sur les cellules de la granulosa pour la FSH
et sur les cellules de la thèque interne pour la LH.
La croissance folliculaire jusqu'au stade antral En effet, chez la femme hypophysectomisée, sous
dépend principalement de facteurs à effets auto- contraceptifs oraux ou enceinte, des petits folli-
crines et paracrines sécrétés localement par cules antraux (2–4 mm) peuvent être mis en évi-
l'ovocyte et les cellules de la granulosa du folli- dence par l'échographie.
cule (figure 2.3). Les facteurs les mieux connus
appartiennent à la famille du TGF-β : GDF9,
BMP15 produits par l'ovocyte [4]. L'A MH (anti-
Croissance folliculaire « régulée »
mullerian hormone), sécrétée par les cellules
de la granulosa, contrôle également la sortie Les hormones gonadotropes (FSH et LH) sont
du stock folliculaire comme l'ont montré les indispensables au développement des follicules
expériences de knock-out chez la souris [5]. Elle antraux. Cette régulation endocrine n'exclut
exerce, de plus, un effet indirect sur la crois- cependant pas l'implication de facteurs intra-ova-
sance des follicules pré-antraux en inhibant riens paracrines et autocrines (stéroïdes, peptides)
l'action de la FSH. qui modulent l'action des gonadotrophines.
Le rôle des hormones gonadotropes est pro- On distingue trois phases de développement
bablement minime durant cette phase même si folliculaire dans les 20 jours qui précèdent l'ovu-
des récepteurs ont été identifiés dès le stade pré- lation [6].
9
Partie I. Approche de l'infertilité du couple
Antrum-classe 3
0,5−0,9 mm
20 jours
IGBPs 15 jours
GDF9
-
+
KL Croissance ovocytaire
10
Chapitre 2. La folliculogenèse : le B.A.-BA pour le médecin de la reproduction
à un nombre supérieur de récepteurs de FSH et/ou ment atteint, induisant l'arrêt de leur prolifération.
à une meilleure microvascularisation. C'est le phénomène de dominance exercé par le fol-
L'asynchronie du développement folliculaire licule sélectionné qui, lui seul, atteindra un degré
explique la sélection d'un follicule, le plus sensible à de différenciation et de prolifération lui permettant
la FSH. Celui-ci est facilement repérable entre le 6e et d'atteindre l'ovulation.
le 8e jour du cycle par sa taille à l'échographie (envi- Durant cette dernière partie de la folliculo-
ron 10 mm) et par la sécrétion d'œstradiol plasma- genèse, le rôle de la LH est également essentiel,
tique dont il est principalement responsable. Il a, en principalement en matière de stéroïdogenèse. En
effet, déjà acquis un certain degré de différenciation effet, durant toute la phase folliculaire, la LH sti-
dont témoigne l'expression de l'aromatase P450 et du mule la 17-α-hydroxylase, enzyme spécifique de la
récepteur de la LH au sein des cellules de la granu- thèque interne qui permet la conversion de la pro-
losa. gestérone en 17-OH-progestérone ultérieurement
transformée en androgènes. C'est la théorie bicel-
Dominance du follicule lulaire qui témoigne de la complémentarité des
deux compartiments folliculaires pour accomplir
sélectionné sur les autres
une stéroïdogenèse complète. Néanmoins, la LH
follicules agit également sur les cellules de la granulosa qui
Comme le montre la figure 2.4, la production d'in- ont acquis un récepteur spécifique dont l'expres-
hibine B et d'œstradiol par les cellules de la granu- sion augmente progressivement avec la différen-
losa du follicule sélectionné induit une diminution ciation folliculaire [9]. La LH a, de ce fait, une
de la FSH plasmatique (feed-back négatif hypophy- action synergique avec la FSH pour stimuler les
saire). Celle-ci ferme progressivement la fenêtre enzymes de la granulosa (3β-ol-dehydrogenase–
de recrutement des follicules. Le seuil de FSH des aromatase P450) et participer à la production de
follicules les moins sensibles sera ainsi progressive- progestérone et d'œstradiol au sein du follicule.
11
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differences and continuing the one question of slavery, and when we
find sectional men thus uniting, we should unite to resist them and
their treasonable designs. Such was the case in 1850, when Clay left
the quiet and peace of his home, and again entered upon public life
to quell agitation and restore peace to a distracted Union. Then we
Democrats, with Cass at our head, welcomed Henry Clay, whom the
whole nation regarded as having been preserved by God for the
times. He became our leader in that great fight, and we rallied
around him the same as the Whigs rallied around old Hickory in
1832, to put down nullification. Thus you see that whilst Whigs and
Democrats fought fearlessly in old times about banks, the tariff,
distribution, the specie circular, and the sub-treasury, all united as a
band of brothers when the peace, harmony, or integrity of the Union
was imperilled. It was so in 1850, when Abolitionism had even so far
divided this country, North and South, as to endanger the peace of
the Union; Whigs and Democrats united in establishing the
Compromise measures of that year, and restoring tranquillity and
good feeling. These measures passed on the joint action of the two
parties. They rested on the great principle that the people of each
State and each Territory should be left perfectly free to form and
regulate their domestic institutions to suit themselves. You Whigs,
and we Democrats justified them in that principle. In 1854, when it
became necessary to organize the Territories of Kansas and
Nebraska, I brought forward the bill on the same principle. In the
Kansas-Nebraska bill you find it declared to be the true intent and
meaning of the act not to legislate slavery into any State or Territory,
nor to exclude it therefrom, but to leave the people thereof perfectly
free to form and regulate their domestic institutions in their own
way. I stand on that same platform in 1858 that I did in 1850, 1854,
and 1856. The Washington Union, pretending to be the organ of the
Administration, in the number of the 5th of this month, devotes
three columns and a half to establish these propositions: First, that
Douglas, in his Freeport speech, held the same doctrine that he did
in his Nebraska bill in 1854; second, that in 1854 Douglas justified
the Nebraska bill upon the ground that it was based upon the same
principle as Clay’s Compromise measures of 1850. The Union thus
proved that Douglas was the same in 1858 that he was in 1856, 1854,
and 1850, and consequently argued that he was never a Democrat. Is
it not funny that I was never a Democrat? There is no pretense that I
have changed a hair’s breadth. The Union proves by my speeches
that I explained the Compromise measures of 1850 just as I do now,
and that I explained the Kansas and Nebraska bill in 1854 just as I
did in my Freeport speech, and yet says that I am not a Democrat,
and cannot be trusted, because I have not changed during the whole
of that time. It has occurred to me that in 1854 the author of the
Kansas and Nebraska bill was considered a pretty good Democrat. It
has occurred to me that in 1856, when I was exerting every nerve and
every energy for James Buchanan, standing on the same platform
then that I do now, that I was a pretty good Democrat. They now tell
me that I am not a Democrat, because I assert that the people of a
Territory, as well as those of a State, have the right to decide for
themselves whether slavery can or cannot exist in such Territory. Let
me read what James Buchanan said on that point when he accepted
the Democratic nomination for the Presidency in 1856. In his letter
of acceptance, he used the following language:
“The recent legislation of Congress respecting domestic slavery, derived as it has
been from the original and pure fountain of legitimate political power, the will of
the majority, promises ere long to allay the dangerous excitement. This legislation
is founded upon principles as ancient as free government itself, and in accordance
with them has simply declared that the people of a Territory, like those of a State,
shall decide for themselves whether slavery shall or shall not exist within their
limits.”
Dr. Hope will there find my answer to the question he propounded
to me before I commenced speaking. Of course no man will consider
it an answer, who is outside of the Democratic organization, bolts
Democratic nominations, and indirectly aids to put Abolitionists into
power over Democrats. But whether Dr. Hope considers it an answer
or not, every fair-minded man will see that James Buchanan has
answered the question, and has asserted that the people of a
Territory like those of a State, shall decide for themselves whether
slavery shall or shall not exist within their limits. I answer
specifically if you want a further answer, and say that while under the
decision of the Supreme Court, as recorded in the opinion of Chief
Justice Taney, slaves are property like all other property, and can be
carried into any Territory of the United States the same as any other
description of property, yet when you get them there they are subject
to the local law of the Territory just like all other property. You will
find in a recent speech delivered by that able and eloquent
statesman, Hon. Jefferson Davis, at Bangor, Maine, that he took the
same view of this subject that I did in my Freeport speech. He there
said:
“If the inhabitants of any Territory should refuse to enact such laws and police
regulations as would give security to their property or to his, it would be rendered
more or less valueless in proportion to the difficulties of holding it without such
protection. In the case of property in the labor of man, or what is usually called
slave property, the insecurity would be so great that the owner could not ordinarily
retain it. Therefore, though the right would remain, the remedy being withheld, it
would follow that the owner would be practically debarred, by the circumstances of
the case, from taking slave property into a Territory where the sense of the
inhabitants was opposed to its introduction. So much for the oft repeated arm in
arm fallacy of forcing slavery upon any community.”
You will also find that the distinguished Speaker of the present
House of Representatives, Hon. Jas. L. Orr, construed the Kansas
and Nebraska bill in this same way in 1856, and also that great
intellect of the South, Alex. H. Stephens, put the same construction
upon it in Congress that I did in my Freeport speech. The whole
South are rallying to the support of the doctrine that if the people of
a Territory want slavery they have a right to have it, and if they do
not want it that no power on earth can force it upon them. I hold that
there is no principle on earth more sacred to all the friends of
freedom than that which says that no institution, no law, no
constitution, should be forced on an unwilling people contrary to
their wishes; and I assert that the Kansas and Nebraska bill contains
that principle. It is the great principle contained in that bill. It is the
principle on which James Buchanan was made President. Without
that principle he never would have been made President of the
United States. I will never violate or abandon that doctrine if I have
to stand alone. I have resisted the blandishments and threats of
power on the one side, and seduction on the other, and have stood
immovably for that principle, fighting for it when assailed by
Northern mobs, or threatened by Southern hostility. I have defended
it against the North and South, and I will defend it against whoever
assails it, and I will follow it wherever its logical conclusions lead me.
I say to you that there is but one hope, one safety for this country,
and that is to stand immovably by that principle which declares the
right of each State and each Territory to decide these questions for
themselves. This Government was founded on that principle, and
must be administered in the same sense in which it was founded.
But the Abolition party really think that under the Declaration of
Independence the negro is equal to the white man, and that negro
equality is an inalienable right conferred by the Almighty, and hence
that all human laws in violation of it are null and void. With such
men it is no use for me to argue. I hold that the signers of the
Declaration of Independence had no reference to negroes at all when
they declared all men to be created equal. They did not mean
negroes, nor savage Indians, nor the Fejee Islanders, nor any other
barbarous race. They were speaking of white men. They alluded to
men of European birth and European descent—to white men, and to
none others, when they declared that doctrine. I hold that this
Government was established on the white basis. It was established by
white men for the benefit of white men and their posterity forever,
and should be administered by white men, and none others. But it
does not follow, by any means, that merely because the negro is not a
citizen, and merely because he is not our equal, that, therefore, he
should be a slave. On the contrary, it does follow that we ought to
extend to the negro race, and to all other dependent races all the
rights, all the privileges, and all the immunities which they can
exercise consistently with the safety of society. Humanity requires
that we should give them all these privileges; Christianity commands
that we should extend those privileges to them. The question then
arises what are these privileges, and what is the nature and extent of
them. My answer is that that is a question which each State must
answer for itself. We in Illinois have decided it for ourselves. We
tried slavery, kept it up for twelve years, and finding that it was not
profitable, we abolished it for that reason, and became a free State.
We adopted in its stead the policy that a negro in this State shall not
be a slave and shall not be a citizen. We have a right to adopt that
policy. For my part I think it is a wise and sound policy for us. You in
Missouri must judge for yourselves whether it is a wise policy for
you. If you choose to follow our example, very good; if you reject it,
still well, it is your business, not ours. So with Kentucky. Let
Kentucky adopt a policy to suit herself. If we do not like it we will
keep away from it, and if she does not like ours let her stay at home,
mind her own business and let us alone. If the people of all the States
will act on that great principle, and each State mind its own business,
attend to its own affairs, take care of its own negroes and not meddle
with its neighbors, then there will be peace between the North and
the South, the East and the West, throughout the whole Union. Why
can we not thus have peace? Why should we thus allow a sectional
party to agitate this country, to array the North against the South,
and convert us into enemies instead of friends, merely that a few
ambitious men may ride into power on a sectional hobby? How long
is it since these ambitious Northern men wished for a sectional
organization? Did any one of them dream of a sectional party as long
as the North was the weaker section and the South the stronger?
Then all were opposed to sectional parties; but the moment the
North obtained the majority in the House and Senate by the
admission of California, and could elect a President without the aid
of Southern votes, that moment ambitious Northern men formed a
scheme to excite the North against the South, and make the people
be governed in their votes by geographical lines, thinking that the
North, being the stronger section, would out-vote the South, and
consequently they, the leaders, would ride into office on a sectional
hobby. I am told that my hour is out. It was very short.
Mr. Lincoln’s Reply.