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Chapitre 3 – Classes et stratification sociale

Partie 1 – Les activités économiques et


sociales
Sous-partie 1 – L’organisation sociale

Fiche 1 – Définition de la stratification Notions fondamentales : stratification,castes , ordres , classes

I – DEFINITION DE LA STRATIFICATION

A - LA STRATIFICATION , UNE REALITE UNIVERSELLE ET OMNIPRESENTE

La stratification sociale correspond à la division d’une société en plusieurs groupes (ou


strates ) hiérarchisées :
- Elle est uni ver sell e c’est à dire qu’elle est présente dans toutes les sociétés,
aussi bien les plus primitives que les plus modernes, les plus simples que les plus
complexes.
- Elle est omniprésente, c’est à dire que la société est traversée de divisions
verticales qui peuvent être fondées aussi bien sur l’âge, que sur le sexe, la
parenté, ou encore la richesse matérielle

B - LES CARACTERISTIQUES DE LA STRATIFICATION

La stratification se caractérise par :

• la différenciation : elle est suscitée par la diversité des tâches présente dans la société.
• Une échelle hiérarchique : la société comporte des étages superposés et ordonnés.
• Une structure inégale : les strate ne sont pas seulement différentes , elles sont inégales aussi bien du point
de vue du pouvoir , que du prestige ou de la richesse.
• La mobilité sociale :les inégalités sont plus ou moins enracinées dans la société selon que les individus ont
une possibilité restreinte ou réelle au cours de leur existence (mobilité intra-générationnelle) ou d’une
génération à l’autre ( mobilité intergénérationnelle) de changer de catégorie sociale

C - LA STRATIFICATION SOCIALE , UN TERME AMBIGU

La notion de stratification sociale est ambiguë car elle recouvre au moins deux notions en partie contradictoire :

- Dans un sens large :elle distingue l’ensemble des systèmes de différenciation sociale basée sur :

• la distribution inégale des ressources et des positions dans une société


• qui engendre la constitution de groupe de droit ou de fait
• qui sont plus ou moins structurés et
• qui entretiennent des relations de subordination, d’exclusion et ou d’exploitation

- Dans un sens restreint, la notion est réservée aux analyses :

• qui s’opposent aux théories (dont principalement la théorie marxiste qui est visée) qui voient dans les
classes sociales des groupes fondamentaux opposés dont le conflit structure la société.
• c’est à dire à des analyse qui interprètent le corps social comme un ensemble de strates hiérarchisées en
fonction de critères multiples (ex : le revenu, le prestige, etc.), dont la présence est nécessaire à la société
(du fait de la spécialisation des tâches) et qui n’entretiennent pas entre elles des relations dominées par le
conflit

II - LA STRATIFICATION DANS LES SOCIETES TRADITIONNELLES

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A - LES SYSTEME DES CASTES ( 6 p97))

Les castes sont des groupes sociaux qui sont caractéristiques de la société indienne et
qui reposent selon R Deliege (doc 2 p 138) sur 3 caractéristiques essentielles :
• une spécialisation héréditaire : c’est à dire que chaque caste va se
spécialiser dans un métier, des rites, des droits spécifiques , qui se
transmettent de générations en générations :chaque enfant dés sa
naissance appartient à la caste de ses parents et ne peut espérer aucune
possibilité de mobilité sociale : le statut social est dit ascriptif c’est à dire
que le destin social des individus est imposé aux individus sans qu’ils
puissent le remettre en cause. L’action individuelle est découragée par
avance , car l’individu qui sortirait de sa caste n’aurait plus de lien social car
il serait rejeté par les membres de sa caste sans pouvoir espérer être
accepté par ceux des autres castes
• Une répulsion entre les castes qui produit de l’endogamie : chaque caste vit
repliée sur elle-même, et il existe toute une série d’interdits légaux qui
interdisent les relations entre membres de castes différentes. Dés lors les
individus n’ont pas d’autres choix que de se marier avec un conjoint de la
caste qui est choisie par les parents, ce qui renforce la répulsion en
conduisant chaque caste à développer des différences d’ordre naturelles.
• Une hiérarchie sociale extrêmement stricte : certaines fonctions rituelles
qui sont considérées comme pures (en portugais casta signifie pure) vont
être affectées aux castes les plus hautes (ex les brahmanes qui prennent en
charge les rites religieux)qui vont alors disposer du pouvoir et de la
reconnaissance sociale. Elles vont alors dévaloriser les catégories les plus
basses qui prenant en charge les tâches définies comme impures (ex : les
éboueurs) vont être définies comme inférieures.

Remarque : Depuis 1931 les castes n’ont plus en Inde d’existence officielle, néanmoins elles continuent à exister , car elles
bénéficient d’une reconnaissance sociale. En effet grâce à son fondement religieux , la hiérarchie sociale découlant de ce
système est parfaitement acceptée par la très grande majorité de la société indienne : la hiérarchie apparaissant tout à fait
naturelle il n’est pas réaliste de considérer que l’on puisse changer la société par décret, comme l’a montré, au moins à
court terme, l’échec relatif de la révolution française à limiter l’influence de la religion. .

B - LA HIERARCHIE DES ORDRES (7 p97)

Comme l’ a indiqué G DUME ZIL la hiér ar chi e des or dr es pr ésente de


nom br eux points c ommuns av ec c ell e d es castes :

• e lle r epose sur une di vi si on foncti onnell e de la soci ét é ent r e


pr êtr es, g uer ri er s e t pr oducteur s
• Cett e di vi si on est im pér ativ e ell e est r econnue par la loi , elle
s’impose aux individus qui n’ont pas d’autres choix que de respecter les
interdits : exemple :un noble ne peut travailler sous peine de déchoir. La
définition juridique des ordres, assure à certaines catégories (noblesse et
clergé) un certain nombre de privilèges ( ex en matière d’impôt ou de
justice) qui les distinguent du reste de la population (le tiers-état), et ce
quelque soit leur situation financière.
• Cett e di vi si on de la société est hérédit air e : mais elle ne vaut que
pour la noblesse : on naît noble.

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• La soci ét é est hi ér ar chi sée : elle repose sur le critère de l’honneur
social, contrairement à notre société ce n’est pas la possession de
richesses matérielles qui est source de reconnaissance, mais au contraire la
reconnaissance sociale (la proximité avec le roi) qui assure l’accès aux
ressources matérielles.

Néanmoi ns ell e s’en di f f ér encie par a u m oi ns un crit èr e essenti el :


• Les castes sont des g r oupes fer més : la mobilité sociale est
inexistante.
• Al or s que dans le s soci ét és d’ or dr e, bien que r estr ei nt la m obilit é
soci al e est possi ble : par exemple un grand bourgeois peut acheter un
titre de noblesse qui lui permettra d’accéder au groupe dominant.

Conclusion : Selon A DE TOCQUEVILLE : la disparition de la société d’ordre d’ancien régime en France après 1789
s’explique principalement par la remise en cause des pouvoirs politiques de l’aristocratie opérée par la monarchie
absolutiste qui a compensée cette évolution par une distribution de privilèges, et une fermeture de la noblesse : « plus cette
noblesse cesse d’être une aristocratie plus elle semble devenir une caste ». Dés lors l’existence sociale de la noblesse ne
paraît plus justifiée au peuple qui va se révolter afin de remettre en cause les privilèges de la noblesse et va par-là même
détruire la monarchie absolutiste.

III ) LA STRATIFICATION SOCIALE DANS LES SOCIETES INDUSTRIELLES

Le concept de classe sociale est datée historiquement, il apparaît au 18 ème siècle dans un contexte bien déterminé :
- une évolution des idées politiques et sociales :
• remise en cause du principe de l’inégalité des droits
• une multiplication des conflits sociaux
- des bouleversements économiques : en particulier une série de révolutions agricoles,, industrielles, etc.

La classe se différencie de la caste ou de l’ordre car :


• elle n’est pas institutionnalisée : il n’apparaît pas de reconnaissance légale de la stratification en classe de
la société après la destruction de la société d’ordres
• elle se développe dans un contexte d’égalité de droits issu de la déclaration des droits de l’homme et du
citoyen ( art 1 : les hommes naissent libres et égaux en droits)qui fait que les classes ne sont pas figées et
étanches comme pouvaient l’être les castes et dans une moindre mesure les ordres.

On peut alors proposer deux définitions du terme classe :

• une défi niti on nomi nali st e : une classe est une collection d’individus
présentant des caractéristiques semblables (du point de vue de nombreux
indicateurs comme la profession, le niveau d’études, le revenu, etc.)qui n’ont
pas conscience d’appartenir à une entité mobilisée.
• Une définit ion réalist e : une classe correspond à un ensemble
d’individus qui ont conscience d’appartenir à une collectivité et qui ont des
intérêts communs à défendre pouvant les opposer à d’autres classes.

CONCLUSION :

un constat : Comme l’indique l’analyse de E Goblot contrairement aux apparences la révolution française qui a pourtant
institué l’égalité civile n’a pas été jusqu’à imposer l’égalité sociale.
La conséquence : la division de la société en classe ayant des intérêts opposés na pas disparu : « nous n’avons plus de
castes, nous avons encore des classes.
La rupture essentielle : la société de castes ou d’ordres est figée et rigide, dans une société de classes les possibilités de
promotion et de mobilité sociales sont beaucoup plus nombreuses.

Fiche 2 – Les analyses théoriques de la Notions fondamentales : les analyses de Marx , Weber ,
stratification Warner

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I ) L’ANALYSE MARXISTE DES CLASSES( 17 p104)
A ) LA VISION MARXISTE DE L’HISTOIRE

K Marx est le grand théoricien de la définition réaliste de la classe il développe une sociologie :

- déterministe et holiste :c’est à dire qu’il pose que les individus ne sont pas les acteurs de leur
destin mais qu’ils sont le jouet de structure économique et sociales qui leur échappent : « Dans la
production sociale de leur existence, les hommes nouent des rapports déterminés, nécessaires
indépendants de leur volonté (…). ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur
existence, c’est au contraire leur existence sociale qui détermine leur conscience »

- matérialiste de l’histoire : les hommes sont déterminés par :

• le s for ces pr oducti ves, c’est à di r e par les moyens de pr oducti on (


l’i nfr ast r uctur e économi que) qui sont mis en œuvre à une époque
donnée (exemple : le moulin à vent qui à la fin du 18 ème siècle a subi la concurrence de
la machine à vapeur)
• Déterminent les modes de pr oducti on qui sont la combinaison des forces
productives et des rapports de production. Marx en a distingué 4 : les modes de
production féodal, antique, féodal et capitalistes
• le s r appor ts de pr oducti on sont les rapports de propriété des moyens de
production ( machines, usines, etc.) qui permettent de définir les classes
sociales selon la place qu’elles occupent par rapport à la propriété des
moyens de production
• On peut alors en conclure que Marx a une vision matérialiste de l’histoire car
l’infrastructure matérielle conditionne la superstructure idéelle c’est à dire le processus
de la vie sociale, intellectuelle et politique ( par exemple les modes de pensées, les valeurs
religieuses, les idées artistiques.

- Finaliste ou téléologique :selon Marx :


• les différents modes de production se succèdent inéluctablement est sont donc
condamnés à disparaître quand les forces productives qui leur avaient donné naissance
sont concurrencées par de nouveaux moyens de production plus performants .
• Ainsi quand apparaît la machine à vapeur qui rend obsolète le moulin à vent et la traction
animale, le mode de production féodal qui était adapté aux anciennes conditions
techniques devient inadéquat et doit être dépassé.
• S’ouvre alors, selon Marx, une série de révolutions économiques, sociales et politiques qui
vont conduire à la destruction du mode de production féodal et à son remplacement par le
mode de production capitaliste qui devient provisoirement (mais provisoirement seulement
) le plus efficace.

Le tableau décrivant les différents modes de production se trouve en annexe 1

B ) UNE REMISE EN CAUSE DE L’EGALITE FORMELLE DES SOCIETES


BOURGEOISES .

Marx s’oppose aux théoriciens libéraux :

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- l’égalité formelle selon les théoriciens libéraux :

• Selon les juristes, après la révolution française tous les hommes naissent libres et
égaux en droit donc il n’existe plus légalement de stratification sociale, seules
subsistent des différences de capacité individuelles.
• Les libéraux sont alors partisans de l’égalité méritocratique qui postule que chacun doit
être rétribué en fonction des ses capacité et apports . Il serait injuste (inéquitable) que
celui qui ne fait rien reçoive autant que l’individu très méritant qui par son travail crée
des richesses bénéfiques à l’ensemble de la société (cf. la main invisible de Smith au
chapitre suivant). L’égalité méritocratique peut donc très bien s’accommoder d’une société
dans laquelle la répartition des richesses est très inégalitaire, dés lors qu’au départ était
respecté l’égalité des chances.

- L’égalité réelle selon Marx:

• Marx conteste cette vision juridique et formelle qui repose uniquement sur l’égalité
des droits et ne prend pas en compte la situation réelle dans laquelle se trouve les
individus : ainsi si formellement du point de vue des droits ouvriers et bourgeois sont
égaux , les conditions économiques dans lesquelles ils se trouvent sont tellement
différentes qu’on ne peut postuler qu’un fils d’ouvrier et un fils de bourgeois sont égaux.

Annexe 2 : la contestation par Marx de la conception libérale de l’égalité

CONCLUSION : Selon Marx si les capitalistes peuvent exploiter le prolétariat , bien que bourgeois
et ouvriers soient formellement égaux, c’est parce que les premiers ont le monopole des moyens de
production , alors que les seconds n’ont que leur force de travail

C ) LA CONSEQUENCE : L’EXPLOITATION DU PROLETARIAT

Grâce au monopole qu’il ont sur les moyens de production les capitalistes vont fixer selon leurs intérêt
les salaires :

- ils ont réduit le travail au statut de marchandise, et comme toute marchandise le travail a un
prix : le salaire (le prix du travail) va être fixé au minimum assurant la reproduction de la
force de travail c’est à dire qu’il doit permettre :
• à l’ouvrier d’entretenir sa force de travail (sinon il devient inefficace) et
• d’assurer sa descendance (ses enfants prenant sa place quand ils sont devenus adultes).

- Mais selon Marx :

• le travail est la seule source de création de richesse , le capital ne crée pas de


richesse (il ne fait que transmettre sa valeur aux produits au fur et à mesure qu’il s’use),
• dés lors que le travail atteint un niveau d’efficacité de productivité suffisant il crée plus
de richesse qu’il n’en faut pour couvrir les frais d’entretien et de reproduction du
travailleur : la différence entre la valeur produite par la force de travail et ses
propres frais d’entretien couverts par le salaire constitue la plus-value qui
est extorquée par les détenteurs des moyens de production (c’est à dire les
capitalistes) au prolétariat.

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• Marx peut alors en conclure que malgré les apparences le travailleur , en dépit de
sa liberté formelle est aussi exploité que l’étaient ses ancêtres serfs et esclaves,
car comme eux la majeure partie des richesses qu’il a créé par son travail est
confisquée par ses maîtres.

D ) LA LUTTE DES CLASSES .

Annexe 3 : Pourquoi selon Marx la paysannerie ne constitue pas une classe

1 – LA CONSTITUTION DE LA CLASSE OUVRIERE.

Marx Décompose le processus de constitution de la classe ouvrière en 2 temps :

• Dans un premier temps pas de prise de conscience de classe, la classe ouvrière


n’existe pas en tant que classe mobilisée: Marx écrit : « Dans un premier temps la
grande industrie agglomère dans un seul endroit une foule de gens inconnus les uns aux
autres, la concurrence les divise d’intérêt » . Durant cette phase les ouvriers ne
constituent pas encore une classe mobilisée, ils n’ont rien de commun , au contraire leurs
intérêts leurs semblent antagonistes : chacun accepte de travailler pour un salaire plus
réduit que son voisin afin d’obtenir l’emploi. Mais déja se développe la classe en
soi c ’ est à d ir e q ue l es o uvri er s s e m obili sent fa ce a u ca pit al m ais
n’ exi st e pas en dehor s de cet te lutt e :« Marx explique ainsi que dans un
second temps : « le maintien du salaire, cet intérêt commun qu’ils ont contre leur maître
les réunit dans une même pensée de résistance. Ainsi la coalition a toujours un double but.
Celui de faire cesser entre eux la concurrence , pour faire une concurrence générale au
capitaliste »

• Dans un second te mps se constit ue la cl asse pour soi : c’est à dire


que désormais les ouvriers ne luttent plus seulement contre les capitalistes
dans le cadre de la société capitaliste, , ils développent un projet alternatif
de société qui vise à détruire la société capitaliste et à faire apparaître
après la révolution une nouvelle société.

Marx considère en effet que la lutte des classes est une caractéristique structurelle de toutes les
sociétés. : il écrit dans le manifeste du parti communiste : « l’histoire des sociétés n’a été que l’histoire
des luttes des classes : hommes libres et esclaves, patriciens et plébéiens, barons et serfs, maîtres de
jurandes et compagnons, en un mot, oppresseurs et opprimés, en opposition constante ont mené une
lutte ininterrompue, tantôt ouverte tantôt dissimulée ; une guerre qui toujours finissait par une
transformation révolutionnaire de la société tout entière ou par la destruction des deux classes en
lutte . »

Annexe 4 : l’opposition de Marx à la logique libérale sur les conséquences de la révolution


bourgeoise

II ) L’ANALYSE DE MAX WEBER (18 p 105)

Max Weber à une vision de la stratification sociale très différente de celle de Marx :

- Tout d’abord il conteste la vision strictement matérialiste et déterministe de Marx . Weber qui
est un théoricien subjectiviste considère contrairement à Marx, que ceux sont les hommes qui
consciemment , tout en ayant une rationalité limitée, qui sont les acteurs de l’histoire . Donc en

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aucun cas on ne peut les assimiler à des pâtes à modeler déterminés par des forces productives
échappant à leur conscience.

- Deuxièmement , Weber rejette les conceptions téléologiques ou finalistes telles celles de Marx.
Il considère que rien n’est jamais écrit à l’avance et que le futur est indéterminé. Il fait donc à
Marx le reproche d’avoir pris ses désirs pour la réalité et de ne pas avoir fait preuve de la
neutralité axiologique nécessaire à tout théoricien

- Troisièmement, si Weber ne conteste pas l’existence de classe sociale :

 il en a une vision très différente de celle de Marx :

• puisqu’il définit la classe comme l’ensemble des individus qui ont en commun telle ou telle
situation , sans se soucier de savoir s’ils sont par-là véritablement unis. Les membres
d’une classe n’ont donc pas forcément une conscience de classe et ne sont pas
forcément mobilisés dans la lutte (qui est quasiment inéluctable dans l’analyse de Marx).

• Cela n’empêche pas Weber de considérer que des luttes entre classes sont toujours
possibles, mais là aussi il se différencie de Marx :
 chez Marx c’est la lutte qui fait prendre aux individus conscience des
intérêts qu’ils ont en commun, la lutte est donc un pré-recquis.
 Au contraire dans l’analyse de Weber c’est parce qu’ils ont des intérêts
communs et qu’ils en ont pris conscience que les individus luttent. que les
individus luttent : la conscience de classe précède la lutte.

• De plus et contrairement à Marx, Weber considère que les acteurs en lutte et les formes
du conflit évoluent avec les transformations économiques : rien n’assure donc selon
Weber que le prolétariat et la bourgeoisie demeurent dans le futur les acteurs centraux
de la lutte, de nouveaux acteurs peuvent apparaître (ex : les classes moyennes).

 Enfin selon Weber :

• il existe dans toute société trois sortes de hiérarchies (cf tableau p 106) qui
correspondent respectivement à :
 l’ordre économique,
 à l’ordre social
 et à l’ordre politique.

• Il y a certes des rapports possibles entre les trois hiérarchies, mais elles ne sont pas
toujours liées entre elles de façon nécessaire .

• Au contraire dans l’analyse de Marx la bourgeoisie occupant une position dominante dans
la sphère économique va obligatoirement dominée dans les sphères sociales et politiques .

III ) LES ANALYSES EMPIRIQUES AMERICAINES : LES CLASSES VUES


COMME STRATES ( 19p 106)

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Méthode mise en œuvre : Warner est un sociologue américain qui a essayé de décrire la stratification
de la société américaine en s’installant dans différentes petites villes qu’il a observé en adoptant une
démarche d’ethnologue .

Conclusion : Warner après avoir longuement examiné la vie de ces cités en arrive à la conclusion qu’il :

• existe bien des classes sociales aux Etats-Unis.


• Mais il en donne une définition très différente de celle de Marx : « par classe, on doit
entendre deux ou plusieurs ordres de personnes qui sont supposés être et qui sont
effectivement rangés, d’un commun accord par les membres de la communauté dans des
positions socialement supérieurs ou inférieures »

Conséquence : Warner s’oppose donc à l’analyse marxiste sur de nombreux points :

• Warner considère que la dimension économique ne doit certes pas être négligé, mais que
le critère essentiel à prendre en compte est d’ordre social, statutaire : c’est le degré de
prestige et de reconnaissance qui permet de classer les individus.
• Warner considère que les différentes classes sociales présentes aux Etats-Unis ne sont
pas structurellement en conflit, qu’au contraire elles sont complémentaires et
s’articulent pour le bien de tous. Donc que la conception marxiste des classes n’est pas
adapté au contexte américain .
• Warner adopte une démarche subjectiviste puisqu' il essaye de déterminer le prestige de
chaque individu en interrogeant ses concitoyens.

Warner établi alors l’échelle suivante : tableau 19 p 106

Relativisation de la démarche : Il n’en reste pas moins que la démarche adoptée par Warner a été
fortement critiquée et est aujourd’hui considérée comme contestable :

• Le principal objectif de Warner était de montrer que l’analyse de Marx était inadapté au
contexte américain pour cela il a opéré une démarche qui n’est pas neutre :
• Ila sélectionné des petites villes américaines qui ne sont pas représentatives de la
structure sociale américaine : en particulier car elles n’ont pas de fortes concentrations
ouvrières.
• Il en a tiré des conclusions érronées : il a ainsi pu en conclure qu’aux USA les luttes des
classes et les conflits de pouvoir étaient peu développés, ce qui n’était pas le cas dans les
grandes villes .
• Des juges orientés : sa démarche subjectiviste l’ a conduit à sélectionner comme juge de
la position de chaque personne des membre de l’upper-middle-class dont la vision n’est pas
représentative de l’ensemble de la société , car ils : «ont une vision très hiérarchisée
propre aux membres de ce milieu »

Fiche 3 – La classification de la Notions fondamentales : CSP, PCS , groupe social


population

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I - UNE CLASSIFICATION DE LA POPULATION : LES PROFESSIONS ET CATEGORIES
SOCIOPROFESSIONNELLES (PCS) ( 10 à 12 p99-100)
La nomenclature des catégories socioprofessionnelles (CSP) a été élaborée par les statisticiens de l’INSEE
dans les années 50 (en 1954) . Elle constitue le principal instrument d’analyse de la structure sociale en France.
Elle a pour objectif : « de classer l’ensemble de la population en un nombre restreint de catégories présentant
chacune une certaine homogénéité sociale »
Cette nomenclature a été modifiée en 1982 lors du recensement au profit de celle des professions et
catégories socioprofessionnelles (PCS). Une nouvelle nomenclature ne remettant pas en cause l’essentiel et
conservant le nom de PCS est entrée en vigueur en 2003.
A. La construction des PCS (10 p 99 et 12 p 100)
La nomenclature des PCS est multidimensionnelle : elle regroupe les individus en catégories sociales
homogènes selon leur activité professionnelle, sur la base de sept critères :
• la profession

• la position hiérarchique au sein de la profession exercée (ou de l’ancienne profession en cas de retraite) pour les salariés

• La qualification : le niveau de diplôme requis pour exercer cette profession,

• le statut (salarié ou indépendant),

• l’opposition fonction publique /entreprise

• la taille de l’entreprise (pour les non salariés)

• la nature de l’activité (agricole, artisanale, industrielle).

Ces critères correspondent aux 4 clivages fondamentaux qui structurent les groupes sociaux dans une société
marquée par la prédominance du travail :
• le clivage hiérarchique,

• le clivage ville/campagne,

• le clivage salarié/indépendant.

• Le clivage fonction publique /secteur privé

En France la nomenclature des catégories socioprofessionnelles établie en 1954 a été modifiée en 1982 pour
devenir la nomenclature des professions et catégories socioprofessionnelles (PCS). Elle vient de subir un
toilettage qui est utilisée par l’INSEE depuis 2004 pour reconstruire une analyse de la stratification des sociétés
contemporaines, ce qui permet de passer d’une vision nominaliste à une vision réaliste.

Cette nouvelle nomenclature met davantage l’accent sur la position sociale, donc sur le niveau hiérarchique.
Elle prend en compte :
• l’évolution de la structure sociale ( suppression en 82 de la catégorie ouvriers agricoles en voie
d’extinction)
• l’acceptation par les catégories de la dénomination : ainsi la catégorie cadres moyens a disparu au
bénéfice de la catégorie professions intermédiaires qui correspond plus à la situation des infirmières , des
instituteurs qui ne se définissaient pas comme cadres

La nomenclature actuelle existe à un niveau agrégé de 8 postes ou groupes socioprofessionnels :


• 1. agriculteurs exploitants ;

• 2. artisans, commerçants et chefs d’entreprises de plus de 10 salariés ;

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• 3. cadres et professions intellectuelles supérieures ;

• 4. professions intermédiaires ;

• 5. employés ;

• 6. ouvriers ;

• 7. retraités ;

• 8. autres personnes sans activité professionnelle.

Remarques :
• Les groupes 7 et 8 ne sont pas utilisés (c’est évident) dans les analyses portant sur les actifs, ils le sont en
revanche dans les études portant sur les ménages, ils servent alors au classement à partir de la position du
chef de ménage.
• La nomenclature est également développée en 24 et en 42 postes.

B. Les atouts et les limites du classement en PCS. (13 à 15 p101-102)

1. les atouts de la classification ( 13 p 101)

La nomenclature présente des catégories statistiques qui regroupent des individus ayant :
• des caractéristiques communes
• et des comportements propres qui les distinguent des autres catégories

Elle donne une vision quantifiée de la structure sociale : Elle permet d’opérer des analyses et de mettre en
œuvre des politiques sociales afin de compenser les handicaps que peuvent subir certaines catégories

Son ancienneté ( 1954 ) lui permet d’opérer des comparaisons dans le temps et donc d’analyser
l’évolution de la structure de la population active : elle révèle les transformations socio-économiques de la
société française au cours des cinquante dernières années : tertiairisation, extension du salariat, montée des
qualifications, féminisation de la population active

Elle relativise la vision pyramidale traditionnelle de la société parce que cette image rend mal compte
de la mobilité et des transformations techniques permanentes auxquelles est confrontée la société
aujourd’hui.

Elle permet de parler de classes sociales sans jamais en prononcer le mot :


• wéberienne sans l’avouer puisque elle assemble des groupes professionnels connus pour avoir des
caractéristiques semblables et des perspectives probables comparables

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• elle est aussi marxienne sans le dire : puisque les CSP prennent en compte la conscience collective portée
par les groupes

2. Les limites ( 15 p 102)

L’homogénéité sociale des catégories affichée par les concepteurs est parfois contestable :rassembler dans
la même catégorie des artisans , commerçants et chefs d’entreprise des individus ayant des positions sociales très
différentes : un boulanger et le chef d’une grande entreprise paraît discutable

L’objectif selon les marxistes est en réalité de faire disparaître la bourgeoisie en l’intégrant dans la
catégorie artisans , commerçants , chefs d’entreprise invalidant ainsi l’analyse de Marx de la
bipolarisation et de la lutte des classes

La nomenclature laisse de côte beaucoup d’aspects de la différentiation sociale : le classement des


individus par leur situation professionnelle tend à regrouper des personnes différentes à bien des égards (modes
de vie, croyances, origines).
La nomenclature , au contraire , peut éparpiller des individus aux caractéristiques sociales assez
proches dans des catégories différentes : par exemple , le monde des enseignants ( les instituteurs
appartenaient aux professions intermédiaires alors que les professeurs appartenaient à la catégorie cadres et
professions intellectuelles supérieures ) partage des caractéristiques ( mutuelle , syndicat , valeurs , etc )

En outre, le critère de la profession est parfois insuffisant pour représenter la société, à l’heure où la
part des emplois atypiques (contrats à durée déterminée, intérim, contrats aidés) tend à augmenter, et où
le chômage frappe, durablement ou à répétition, de nombreux actifs.

Annexes
Annexe 1 : les différents modes de production dans l’analyse de Marx

FORCES PRODUCTIVES MODES DE PRODUCTION RAPPORTS DE PRODUCTION


Force musculaire Mode de production asiatique Sociétés quasi esclavagistes dans
lesquelles la population est
subordonnée à un Etat,
relativement développé,
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centralisé et fort
Force musculaire Mode de production antique Caractérisés par l’esclavage
Moulin à vent Mode de production féodal Sont définis par le servage, la
société étant divisés en deux
camps antagonistes :serfs et
seigneurs
Machine à vapeur Mode de production capitaliste Caractérisés par l’apparition du
salariat et l’antagonisme entre la
bourgeoisie et le prolétariat

Annexe 2 : la contestation de la conception libérale de l’égalité par Marx


• Marx est alors conduit à critiquer la vision contractualiste développée par les libéraux :

+Selon les libéraux :


# avant la révolution française les individus n’ayant pas en fonction de leur
naissance les mêmes droits , une économie libre de marché ne pouvait pas se développer : les paysans
n’étant pas juridiquement égaux aux nobles ils ne pouvaient signer avec eux un contrat qui présuppose
l’égalité.
# Au contraire avec la révolution française les hommes devenant libres et
égaux en droit, chacun d’eux peut échanger sur un marché un bien ou un service :
= l’ouvrier qui a une force de travail mais pas de capital pour la
mettre en œuvre va offrir son travail contre un salaire,
= le bourgeois qui possède un capital mais a besoin de travail va
demander du travail.
= l’offre et la demande vont se rencontrer sur le marché, confronter
leurs positions et se mettre d’accord sur un salaire pour un nombre donné d’heures de travail. Puisque
les deux échangistes sont égaux, s’ils signent un contrat c’est qu’ils y trouvent tous deux leur intérêt (ce
sont des homo oeconomicus) les deux partenaires sont donc gagnants à l’échange. Le bourgeois ne peut
dans une économie de marché exploiter l’ouvrier.

+ Marx conteste ce point de vue : selon lui ouvriers et bourgeois ne sont


que formellement égaux :
# L’ouvrier qui ne dispose que de sa force de travail pour survivre doit
absolument travailler quelque soient les conditions qui lui sont proposées .
# Au contraire le bourgeois qui dispose d’un capital peut, grâce à son épargne,
vivre sans que ses usines tournent.
# L’ouvrier est donc obligé d’accepter les conditions qui lui sont imposées par le
bourgeois,. Marx écrit : « le rapport officiel entre le capitaliste et le salarié est d’un
caractère purement mercantile. Si le premier joue le rôle du maître et le dernier le rôle du
serviteur. C’est grâce à un contrat par lequel celui ci s’est non seulement mis au service, et
partant, sous la dépendance de celui là, mais par lequel il a renoncé à tout titre de propriété
sur son propre produit . Mais pourquoi le salarié accepte t’il ce marché ? Parce qu’il ne
possède rien que sa force personnelle »

Annexe 3 : Pourquoi selon Marx la paysannerie ne constitue pas une classe ?


1 – LES PAYSANS FRANÇAIS A LA FIN DU XIX ème SIECLE CONSTITUENT-ILS UNE
CLASSE SOCIALE ?

12
- Marx commence par montrer qu’apparemment oui ils ont de nombreux critères qui conduisent à
penser qu’ils constituent une classe sociale :

• ils sont très nombreux


• ils réalisent la même activité
• ils partagent un même mode de vie qui les oppose au reste de la population

D’où Marx peut écrire : « . Dans la mesure où des millions de familles paysannes vivent dans des
conditions économiques qui les séparent les unes des autres et opposent leur genre de vie, leurs
intérêts et leur culture à ceux des autres classes de la société, elles constituent une classe »

- Pourtant selon Marx ces conditions ne sont pas suffisantes et en réalité les paysans ne
constituent pas une classe sociale car :
• Leur mode de production les isole les uns des autres : ils vivent en autarcie
• Le mauvais état des moyens de communication ne leur permet pas d’entretenir des
relations suffisantes pour prendre conscience de leur communauté de situation
• L’insuffisance de la taille des parcelles ne leur permet pas de développer de nouvelles
méthodes de production, de diviser le travail, de s’ouvrir au monde (d’autant plus
qu’ils ne pourraient pas facilement envoyer leur production vers les villes faute de
moyens de transports adéquats)

CONCLUSION : Marx peut alors écrire : « ainsi la grande masse de la nation française est constituée
par une simple adition de grandeurs de même nom, à peu près de la même façon qu’un sac rempli de
pommes de terre forme un sac de pommes de terre(…) Mais elles ne constituent pas une classe
dans la mesure où il n’existe entre les paysans parcellaires qu’un lien local et où la similitude de leurs
intérêts ne crée entre eux aucune communauté, aucune liaison nationale, ni aucune organisation
politique. »
Dés lors, selon Marx, ils vont être l’objet de manipulation : Le futur Napoléon III va s’ériger en
défenseur des intérêts de la paysannerie, les paysans vont voter pour lui, mais il ne va pas être
leur porte-parole , il n’a fait que se servir d’eux.

Annexe 4 : Opposition de Marx à la logique libérale sur les conséquences de la révolution


bourgeoise

La question est alors de savoir si :


• comme l’affirme les libéraux , avec la révolution française, avec la destruction du mode
de production féodale est apparue une nouvelle ère de prospérité, d’égalité dans laquelle
la lutte des classes ne serait plus nécessaire .
• Marx rétorque que « la société bourgeoise moderne élevée sur les ruines de la féodalité,
n’a pas aboli les antagonismes de classe. Elle n’a fait que substituer aux anciennes de
nouvelles classes, de nouvelles conditions d’oppression, de nouvelles formes de luttes »
• Par contre le mode de production capitaliste a introduit une simplification des
antagonismes de classe. En effet dans la société féodale il existait une pluralité de

13
classes (les serfs, les compagnons , les maîtres de jurandes , les seigneurs, etc.) alors que
dans le mode de production capitaliste on va vers une bipolarisation de la lutte : « «
la société se divise de plus en plus en deux grands camps opposés, en deux classes
ennemies, la bourgeoisie et le prolétariat ». Il poursuit « de toutes les classes
actuellement adversaires de la bourgeoisie, le prolétariat est la seule classe vraiment
révolutionnaire, les autres classes se désagrègent et disparaissent par le fait de la grande
industrie : le prolétariat au contraire est son produit particulier »
• Mais en renforçant l’exploitation du prolétariat, afin de compenser la chute des taux de
profit (tendance structurelle du mode de production capitaliste selon Marx), la
bourgeoisie accélère la prise de conscience de la classe ouvrière, renforce ses capacités
de luttes et ainsi : « la bourgeoisie produit avant tout ses propres fossoyeurs. Sa chute et
le triomphe du prolétariat sont inévitables ».

Annexes 5 : Topo sur la nomenclature I.N.S.E.E. des P.C.S. repris de M Galy


D'après Alain DESROSIERES et Laurent THEVENOT "Les CSP", Repères La découverte, 2002.

Divers

% 1990

Ensemble P.A.
Nom Composantes femmes : 44%
1962 1975 1995 Caractéristiques Exemples
% 2002 % 1999 jeunes <35 ans : 42%

niveau bac : 13% ;


BEP-CAP : 28%

étrangers : 6%

Petites Tendance à la
exploitation concentration et à la
formation de grandes
< 20 hectares exploitations
Indépendants du 14,7% exploitées de plus en
secteur primaire. plus industriellement
fournissant la grande
Subdivisé en 3 distribution versus de
1-Agriculteurs Moyennes Maraîchers, horticulteurs,
catégories selon moins en moins de
exploitants exploitations bergers… Patrons pêcheurs
la taille de leur petites exploitations
<10, salariés, viticulteurs, rurales à poly-
15,9% 7,8% 3,2% exploitation (en 20 - 40 hectares éleveurs, céréalicultures, activités
équivalent
2,4% arboriculteurs, élevages (maraîchage, fruits,
hectares de blé) 26,2% industrielles… élevages, céréales).
(6 ème ) (Les salariés
agricoles n'y femmes : 37%
appartiennent Grandes
pas) exploitations jeunes <35 ans : 20%
> 40 hectares niveau bac : 9% ;
BEP-CAP : 20%
59,2%
étrangers : 1%

14
Artisans Artisans boulangers,
pâtissiers, bouchers,
activité mécaniciens, couturiers,
manuelle de ébénistes, maçons, peintres,
fabrication électriciens, plombiers, Chefs des grandes
(B&S) serruriers, conducteurs de entreprises (et PDG)
taxi, coiffeurs… souvent plus proches
2-Artisans, 45,4% indépendants. du groupe 3 que des
commerçants,
artisans,
chefs Indépendants les
d'entreprises > Commerçants Epiciers, buralistes, commerçants et chefs
moins qualifiés pompistes, guérisseurs, de petites entreprises.
10 salariés 10,9% 8,1% 6,9% du secondaire et revente de biens agents immobiliers,
du tertiaire. restaurateurs, cafés, agents femmes : 32%
(« patrons ») 43,6% de voyage… indépendants.
jeunes <35 ans : 20%
5,7%
(5 ème ) Grandes entreprises : > 500 niveau bac : 14% ;
salariés 7,1% BEP-CAP : 32%
Chefs
d'entreprises étrangers : 5%
Moyennes entreprises :
>10 salariés 50-499 salariés 14,3%
11,0%
Petites entreprises : 10-49
salariés 78,6%

Professions Médecins libéraux


spécialistes et généralistes, Groupe traversé par
libérales
chirurgiens dentistes, un double clivage :
Indépendants à psychothérapeutes,
• horizontal (selon la
haut niveau vétérinaires, pharmaciens,
fonction) : métier
d'expertise, avocats, notaires, huissiers,
d'enseignant ¹
compétences conseils juridiques et
ingénieur ¹ médecin.
spécifiques. fiscaux, experts
comptables, architectes… • vertical : classes
11,4% indépendants. dirigeantes du public
et du privé qui
Ingénieurs, pharmaciens bénéficient de plus en
salariés, managers, plus de revenus du
commerciaux, analystes capital par la
3-Cadres et Niveau élevé de Privé financiers, D.R.H., chefs de détention de stocks
professions qualifications (et produit, acheteurs, options ¹ enseignants
intellectuelles souvent de 47,8% publicitaires, ou ingénieurs qui
supérieures diplôme), places à informaticiens, architectes appartiennent
4,7% 7,1% 12,1% responsabilité salariés, chimistes, pilotes davantage aux
dans la d'avions… « classes moyennes »,
hiérarchie, large en termes de revenus
14,0% autonomie dans le Journalistes, présentateurs au moins.
Information,
(4 ème ) travail. art et spectacle TV, écrivains, cinéastes,
comédiens, chanteurs de Ceci s'illustre
6,7% rock, sculpteurs… également par le fait
que ce groupe soit
traversé par le
Proviseurs, chercheurs, clivage politique
médecins hospitaliers, gauche / droite.
internes, psychologues
Fonction scolaires, enseignants du femmes : 31%
publique secondaire et du supérieur,
haute administration, jeunes <35 ans : 28%
(Catégorie A)
magistrats, personnes
34,1% exerçants un mandat niveau bac : 15% ;
politique ou syndical, BEP-CAP : 6%
officiers de l'armée,
étrangers : 3%
commissaires de police…

15
Secrétaires de direction,
représentants, aides-
acheteurs, assistants
publicitaire, interprètes,
photographes
(indépendants et salariés,
Privé maîtres d'hôtel…
57,3% Techniciens, dessinateurs,
contremaîtres, agents de
maîtrise, responsable de
manutention, chefs de
chantiers, responsables de Groupe hétérogène,
magasinage, maîtres recouvre les « classes
d'équipage de pêche… moyennes »,
apparition en 1982
Infirmiers (salariés et lors du passage des
Professions de libéraux-8%), C.S.P. aux P.C.S.
la santé et du puéricultrices, sages- (refonte de la
travail social femmes, diététiciennes, nomenclature pour
Essentiellement pédicures, préparateurs suivre les évolutions
4-Professions des salariés. 18,1% en pharmacie, Educateurs, des métiers et de la
intermédiaires Position Assistante sociale … structure sociale de la
intermédiaire par société française) :
11,0% 16,0% 19,9%
rapport aux Professeurs des écoles (y.c. anciens cadres
20,9% qualifications et à directeurs), instituteurs, moyens (subalternes)
la position Instituteurs et enseignants du collège et et employés/ouvriers
(3 ème ) hiérarchique . assimilés du technique court, C.P.E. les plus qualifiés.
et surveillants, contractuels
16,0% de l'E.N., moniteurs et femmes : 44%
éducateurs sportifs, sportifs
professionnels… jeunes <35 ans : 38%

Contrôleur des impôts, niveau bac : 27% ;


douanes, trésor…, BEP-CAP : 20%
Fonction inspecteurs et officiers de étrangers : 3%
publique police, adjudants et majors
de l'armée et e la
(Catégorie B)
gendarmerie, professions
8,2% administratives
intermédiaires des
collectivités locales…

Clergé,
religieux

0,4%

16
Vendeurs, caissiers, Groupe très
secrétaires, ambulanciers hétérogène. Ce
Privé salariés, guichetiers de groupe a bénéficié de
banque, contrôleurs des la tertiarisation de
39,4% transports, hôtesses l'économie et de la
d'accueil, agents de féminisation de la
sécurité…
Exclusivement population active.
salariés, emplois Serveurs, manucures,
d'exécution du Hétérogénéité des
esthéticiens salariés, conditions de travail,
commerce, des Services directs coiffeurs salariés,
services et de la aux particuliers des qualifications, de
5-Employés gardiennes d'enfants, la vulnérabilité face
fonction publique femmes de ménages chez
(idée de relation 20,4% au chômage.
des particuliers,
18,5% 23,4% 29,4% avec la clientèle concierges… Frontière de +/+
30,1% ou les usagers).
floue avec le groupe
(1 er ) Niveau subalterne ouvrier avec lequel
dans la ils constituent les
hiérarchie, faible « classes
Aides-soignants, postiers, populaires ».
niveau de Fonction
publique agents de bureau…
qualification.
Policiers et militaires femmes : 78%
(Catégorie C) subalternes : agents de
jeunes <35 ans : 49%
police, gendarmes,
40,2%
pompiers… niveau bac : 14% ;
BEP-CAP : 33%
étrangers : 4%

Ouvriers qualifiés : O.P.


(CAP, BEP) régleurs,
soudeurs, mécaniciens,
conducteurs d'engins de
De l'Industrie travaux publics, et ouvriers Premier groupe
qualifiés chimie, cuir- jusqu'en 1995,
45,9% industrie, imprimerie... groupe en déclin
numérique et
Ouvriers non qualifiés : symbolique
Exclusivement O.S. : travail posté sur (invisibilité sociale et
salarié, activités chaîne, manutentionnaires, dans les médias).
de transformation manœuvres du B.T.P.…
de la matière Problématique de
6-Ouvriers dans les De Jardiniers, carrossiers, l'embourgeoisement
entreprises menuisiers, boulangers, des ouvriers versus
39,0% 37,3% 27,2% industrielles (« l'artisanat cordonniers, cuisiniers, prolétarisation des
26,9% cols bleus »), apprentis… salariés qualifiés « classes moyennes ».
artisanales et 34,7% et non qualifiés. ...
(2 ème ) agricoles.
Qualifiés et non De femmes : 21%
qualifiés s'y Ouvriers agricoles,
côtoient. l'Agriculture saisonniers, marins-pêcheurs
salariés...
jeunes <35 ans : 48%
4,1%
niveau bac : 3% ;
BEP-CAP : 36%
Des étrangers : 12%
Chauffeurs de taxi salarié, bus
Transports (pas train), coursiers, livreurs,
matelots, dockers…
15,3%

17

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