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Journée d’histoire du 25/02/2017

« Revenir… »

Flores de un solo día d’Anna Kazumi-Stahl : le voyage


d’Aimée entre l’Argentine, la Louisiane et le Japon.

Barbara Mauthes (Université de Cergy -Pontoise)


Anna Kazumi-Stahl, Shreveport,
(1962-)
Flores de un solo dia, Buenos Aires, Seix
Barral, 2001
« C’était une petite bourse de cuir vieille et usée qu’Aimée n’avait
jamais vue auparavant, mais qui lui semblait pourtant familière, comme
si elle déclenchait un faible écho dans sa mémoire. […] la mémoire lui
est revenue comme un flash et elle s’est rappelée quand et avec qui elle
avait vu cet objet. […] a la Nouvelle-Orléans, au moment de monter
dans l’avion qui devait les conduire en Argentine, le grand-père Oleary,
« l’Argentin », avait mis cette petite bourse dans le sac d’Hanako. »

Anna Kazumi-Stahl, Fleurs d’un jour (trad: Isabelle Gugnon), Paris,


Seuil, 2002, p. 158
« Elle ouvre la bourse. Il fait si sombre dans la cabine qu’elle doit la
renverser dans sa paume. Ce qu’elle découvre est si incroyable qu’elle
s’étonne que cela lui vienne de sa mère. C’est du métal, une clé. Elle
songe à un effet hallucinatoire du cachet, puis se dit plus simplement
qu’elle ne s’attendait pas à cela. Elle prend la clé entre ses doigts. Plate
et courte, elle ne ressemble pas à celles qu’on utilise en Argentine. On
voit bien qu’elle est vieille, car le métal est usé. De piètre qualité, il a dû
être de la couleur de l’argent mais s’est noirci avec le temps. »

Anna Kazumi-Stahl, Fleurs d’un jour (trad: Isabelle Gugnon),Paris,


Seuil, 2002, p.159
“La llave más chica que la del abogado, está fuera de la vista ahora, guardada
al lado de los papeles en la cartera había pasado por decenas de cerraduras en
la casa, sin funcionar en ninguna en vez de hacerla parecer inútil, o de
disminuir su naturaleza de llave, solo refuerza la nueva convicción en Aimée
de que quiere y puede encontrar la puerta en la que si corresponde.”

Anna Kazumi-Stahl, Flores de un solo día, Buenos Aires,Seix Barral, 2001, p.


327
 
« La clé plus petite que celle de l’avocat est hors de vue à présent, rangée
parmi les papiers de son sac à main. Elle avait été introduite dans des dizaines
de serrures de la maison, sans succès. Au lieu de la faire paraître inutile ou de
diminuer sa nature de clé, cela ne fait que renforcer la conviction d’Aimée
qu’elle veut et peut trouver la porte que cette clé ouvre. » (Ma traduction)
Hanako  花子
 花 (hana):  « fleur »
 子 (ko):suffixe souvent utilisé dans les
prénoms féminins japonais
Le pyracanthe
« …de cet assemblage finissent à la longue par ressortir une expression, une posture, une attitude et,
toujours plus complète que si elle avait été formulée par des mots, la suggestion d’un sentiment.  »

Anna Kazumi-Stahl, Fleurs d’un jour (trad: Isabelle Gugnon),Paris, Seuil, 2002, p. 127
« …la condition indispensable pour l’exercice de cet art, comme de tous les arts
japonais, est d’arriver au Silence et au Repos absolu en soi-même. »

Gusty L. Herrigel, La voie des fleurs, Paris, Dervy, 2011, p. 34

« …dans les arrangements de fleurs, les espaces vides laissés entre les plantes font
aussi bien partie de la composition que les plantes elles-mêmes. […] ils représente
analogiquement l’ineffable, l’informel, le silence sans voix. Les espaces vides
prennent toute leur valeur rythmique dans une harmonie asymétrique et y sont
particulièrement expressifs. La plus modeste fleur elle-même choisie justement pour
sa modestie, parle éloquemment du silence… »

Ibid., p. 56
« Aimée ne peut croire ce qu’elle voit : on a écrit sur le papier. Ce ne
sont ni des rayures ni des croix, encore moins des marques laissées par
inadvertance. Ce sont des formes et ils faut un minimum d’attention
pour remarquer que, sans être de véritables lettres, elles en ont
l’apparence et les imitent parfaitement. Lorsqu’elle prend conscience de
ce que cela signifie, Aimée est stupéfaite : Hanako a écrit, elle a dessiné
des lettres au stylo sur du papier.  »

Anna Kazumi-Stahl, Fleurs d’un jour (trad: Isabelle Gugnon),Paris,


Seuil, 2002, p. 144
Junichirô Tanizaki (1886-1965)

Eloge de l’ombre, Verdier, 2011 (1933) La clef, Folio Gallimard, 2003 (1956)

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