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Logiques Formelles

(mathématiques)

Leila BEN AYED, Professeur ENSI

L’objectif de ce cours est d’introduire les logiques formelles ou


mathématiques utilisées pour automatiser le raisonnement de l’être
humain

P. Gribomont , Logiques pour l intelligence artificielle , 2006, 2007

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Plan
• Logique des propositions
• Logique des prédicats
• Méthodes de résolutions

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I. Introduction
Logiques mathématiques
• Logique de raisonnement ou des déductions
• Cherche à automatiser le raisonnement de l’être humain
" Si il fait beau alors je vais sortir "
" Maintenant il fait beau «
Conclusion " je vais sortir "
• La logique formelle cherche à déterminer si un raisonnement
est valide ou non.
Il faut :
- exprimer des énoncés
- déduire que quelque chose est vraie

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I. Introduction
Logiques mathématiques
• Logique des propositions
ensemble de propositions:
p: il fait beau,
q: je vais sortir
des connecteurs logiques
 conjonction  négation
 disjonction
 implication logique (si … alors)
 équivalence logique (si et seulement si)

Pq pq pq


P q p
Déduction q déduction p Déduction q
Raisonement Raisonnement Raisonnement
Valide non valide non valide
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I. Introduction
Logiques mathématiques
Il pleut mais je travaile
ensemble de propositions:
p: il fait beau, P : il pleut
q: je vais sortir Q: je travaile
des connecteurs logiques
 conjonction  négation Pq
 disjonction
 implication logique (si … alors) Soit il pleut soit je travaille
 équivalence logique (si et seulement si) (p  q)

S’il fait beau alors je vais sortir A est la ou bien B est la et ils peuvent
Si alors êtrs les deux là

P : il fait beau P : A est là


Q: je vais sortir Q : B est là

Pq PVq
Soit A est la soit B est la
(p  q) 5
I. Introduction
Logiques mathématiques
• Logique des prédicats
si la valeur des proposition est variable
Tout homme est mortel
Socrate est un Homme
On déduit que Socrate est mortel

Là nous utilisons :
Des symboles de prédicats
Homme(x) qui vaut vrai si x est un homme et faux sinon
Mortel(x)
Les connecteurs logiques : ,, ,→et 
+ les quantificateurs universel et existentiel :  et 

L’énoncé devient:
x(Homme(x)  Mortel(x))
Homme(Socrate)
Mortel(Socrate)

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II. La logique des propositions
• Introduction
• Syntaxe de lp0
• Sémantique de lp0
• Equivalence entre formules
– Substitution
– Equivalence classique
– Formes Normales
• Conséquence logique
• Système formel

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II.1. Syntaxe de lp0
• Le langage de la logique des propositions est
défini sur le vocabulaire suivant :
– un ensemble fini dénombrable de propositions
P = {p1, p2, …}
– un ensemble de connecteurs logiques
, , , → et 
– Les parenthèses
– Les Constantes de vérité :
(Vrai, V, T, 1) et (Faux, F, I , 0 )
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II.1. Syntaxe de lp0

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II.1. Syntaxe de lp0
Représentation arborescente d’une formule
Une formule peut être vue comme un arbre dont les feuilles sont étiquetées par des
symboles propositionnels et les noeuds par des connecteurs.

P (qr)

q r

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II.1. Syntaxe de lp0
Sous formule

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II.1. Syntaxe de lp0
Formulation d’un problème

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II.2. Syntaxe de lp0
Formulation d’un problème

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-F /\ G vrai qd F vrai
et G vrai
-F V G faux qd F est
faux et G est faux
Valeur de vérité
- F  G faux qd F F G F /\ G FVG FG F > F
vrai et G faux G
1 1 1 1 1 1 0
1 0 0 1 0 0 0
0 1 0 1 1 0 1
0 0 0 0 1 1 1

Si vous avez n propositions, alors vous aurez 2n


interprétations possibles

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Valeur de vérité
évaluer la formule (p q) /\ r
p q R P -> q r (p q) /\
r
1 1 1 1 0 0
1 1 0 1 1 1
1 0 1 0 0 0
1 0 0 0 1 0
0 1 1 1 0 0
0 1 0 1 1 1
0 0 1 1 0 0
0 0 0 1 1 1

Modèle d’une formule :


Mod(F) = {modles de F}
P =1, q=1, r=0 (p,q, r)
= {(p, q, r) , (p, q, r), (p, q,
P=0, q=1, r=0 (p, q, )
r)}
P =0, q=0, r=0 (p, q, r)
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Exprimer l‘énoncé suivant:
il faut travailler pur réussir
On utilise les variables propositionnelles suivantes:
• T : travailler
• R réussir
TR R -> T
1 1 1 1 1 1
0 1 1 1 0 0
0 0 1
0 1 1
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II.3. Sémantique de lp0
• La sémantique pour une logique propositionnelle est de donner un sens
aux formules ou une interprétation. Cette interprétation est une
évaluation des formules. L’évaluation d’une formule dépend des valeurs
de vérité des formules atomiques qui la composent et des symboles
propositionnels utilisés. On parle alors d’une valuation.

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II.3. Sémantique de lp0
Modèle d’une formule logique

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II.3. Sémantique de lp0
Satisfiabilité, Tautologie et Equivalence

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II.3. Sémantique de lp0
Satisfiabilité, Tautologie et Equivalence

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II.4. Equivalence entre formules
• Souvent nous avons besoin de modifier une formule pour
rendre son expression plus simple ou plus facile à manipuler.
Cette transformation ou modification doit assurer la
préservation sémantique de la formule initiale c.a.d sans
modifier l’ensemble de ses modèles.
• Cette modification revient à substituer une formule initiale
par une autre formule qui lui est equivalente

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II.4. Equivalence entre formules
Substitution

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II.4. Equivalence entre formules
Substitution: Description formelle

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II.4. Equivalence entre formules
Equivalence classique

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II.4. Equivalence entre formules
Formes Normales

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II.4. Equivalence entre formules
Formes Normales

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II.4. Equivalence entre formules
Formes Normales

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II.4. Equivalence entre formules
Algorithme de normalisation

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II.4. Equivalence entre formules
Algorithme de normalisation

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II.4. Equivalence entre formules
Algorithme de normalisation

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II.5. Conséquence logique

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II.5. Conséquence logique

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II.5. Conséquence logique

 = {1, 2, …. n}


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II.5. Conséquence logique

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II.6. Les systèmes formels
Définition
• Un système formel (ou théorie formelle)
S = (V, F, A, R) est la donnée de:
– un ensemble dénombrable V de symboles ;
– un sous-ensemble F de V∗ appelé ensemble des
formules ;
– un sous-ensemble A de F appelé ensemble des
axiomes. Ce sont les théorèmes de base ;
– un ensemble fini R de règles de déduction ou
d’inférence.
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II.6. Les systèmes formels
Déduction d’une formule à partir d’un ensemble d’hypothèses

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Déduction d’une formule à partir d’un
ensemble d’hypothèses
• Corollaire
(H1, H2, …, Hk) |-- B
ssi
H1H2  …  Hn |-- B
ssi
|-- (H1(H2 (…….  (Hn B))))))))))))

H |-- B ssi |-- (H→ B)

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II.6. Les systèmes formels
Théorème dans un système formel
Un théorème T dans un système formel S est une formule
T déduite à partir d’un ensemble vide d’hypothèses
C’est une suite de formules f1, f2, … fn où fn = T et chaque
fi est :
– un axiome de S ou bien
– une conséquence de formules précédentes par l’application
d’une des règles d’inférence de R
• On note T est un théorème par:
|-- T
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Exemple de Systèmes Formels
• F={1n+1m = 1r}
• A = {1+1 = 11}
• R = { 1n+1m = 1r |-- 1n+1 + 1m = 1r+1,
1n+1m = 1r |-- 1n + 1m+1 = 1r+1}
1) Mq |-- 11 + 111 = 11111 (12 + 13 = 15)
f1: 1+1 = 11 (A)
f2: 11+1 = 111 (R1(f1))
f3: 11+11 = 1111 (R2(f2))
f4: 11+111 = 11111 (R2(f3))
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Exemple de Systèmes Formels
• F={1n+1m = 1r}
• A = {1+1 = 11}
• R = { 1n+1m = 1r |-- 1n+1 + 1m = 1r+1,
1n+1m = 1r |-- 1n + 1m+1 = 1r+1}
2) Mq 1+1 = 1|-- 11 + 1 = 11 (12 + 13 = 15)
f1: 1+1 = 1 (H1)
f2: 11+1 = 11 (R1(f1))

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Système formel pour le calcul
propositionnel

• Plusieurs systèmes formels existent pour le calcul propositionnel.


• On se restreint, ici, au système complet de connecteurs {¬,→}.

On se donne trois schémas d’axiomes définissant un ensemble


infini A d’axiomes :
SA1 : A → (B → A)
SA2 : (A → (B → C)) → ((A → B) → (A → C))
SA3 : (¬A → ¬B) → (B → A)

On utilise une seule règle de d’inférence dans ce système


formel :
le modus ponens : A, A → B |-- B
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Système formel pour le calcul
propositionnel
Le SF lp0 est formé par :
• V : Un ensemble de symboles V = {propi}  {¬,→, (, )},
• F : L’ensemble des formules bien formées
F = {f / f = propi ou f = f1 → f2
ou f = ¬ f1 ou f = (f1) avec f1 F et f2 F}
• A : un ensemble infini d’axiomes :
– SA1 : A → (B → A)
– SA2 : (A → (B → C)) → ((A → B) → (A → C))
– SA3 : (¬A → ¬B) → (B → A)
• R : Un ensemble de règles d’inférence
R={le modus ponens : A, A → B |-- B}
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Montrons que |-- (A → A)

(la formule (A → A) est elle un théorème?)


• f1: (A → ((A → A) → A)) →
((A → (A → A)) → (A → A)) SA2 (B/ A → A , C/A)
• f2: (A → ((A → A) → A)) SA1 (B/ A → A)
• f3: (A → (A → A)) → (A → A) mp(2, 1)
• f4: A → (A → A) SA1 (B/A)
• f5: A → A mp(4, 3)

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Consistance et Complétude
• Système formel
– Consistant : tout théorème (formellement prouvé) est
une tautologie (logiquement, sémantiquement vrai)
– Complet: toute formule sémantiquement vraie est un
théorème (syntaxiquement vrai)
– Décidable: Il existe un algorithme pour décider si une
formule est vraie ou fausse (théorème)
• Un système de preuve est acceptable s’il est
consistant
• Il peut être non complet et non décidable

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Consistance et Complétude
• Les SFs de la logique propositionnelle sont complets et
consistants
Ainsi, pour prouver qu’une formule F est un théorème
|-- F
Il suffit de montrer que c’est une tautologie (sémantiquement
vraie)
|= F
C-a-d F vraie dans toutes ses interprétations
Comme le nombre d’interprétations est fini = (2n) avec n le
nombre de variables propositionnelles dans une formules F,
alors si toutes les interprétations satisfont F, F est une
tautologie, et par conséquent, c’est un théorème.

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Consistance et Complétude
• Les SFs de la logique des prédicats d’ordre 1 sont
consistants mais ils ne sont pas complets.
• En effet, pour une formule donnée, le nombre
d’interprétations est infini donc il n’est pas vrai
que toute formule sémantiquement vraie est
syntaxiquement vraie.
• Le contraire est vrai

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Exemple: Déduction d’une formule à partir
d’un ensemble d’hypothèses
Exemple
1) Formaliser l’énoncé suivant: IL faut travailler pour réussir
2) Montrer que si on ne travaille pas alors on ne réussit pas
Soient les propositions suivantes:
Tr : on travaille
Re: On réussit
1) Re  Tr
2) sol1
Mq (Re  Tr), Tr |--  Re
H1 : Re  Tr et H2: Tr
f1: (Re  Tr)  ( Tr  Re) (SA3(A/  Re), (B / Tr))
f2: Re  Tr (H1)
f3: ( Tr  Re) mp(f2,f1)
f4: Tr H2
f5:  Re mp(f4, f3)
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Exemple: Déduction d’une formule à partir
d’un ensemble d’hypothèses
2) Sol2
Mq |-- ((Re  Tr) ( Tr   Re))
c’est plus simple de
Mq (Re  Tr), Tr |--  Re par l’utilisation du corrollaire
3) Sol 3
par la propriété de la complétude ceci se ramène à prouver
que la formule ((Re  Tr) ( Tr   Re)) est une
tautologie : Mq |= ((Re  Tr) ( Tr   Re))

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Exemple: Déduction d’une formule à partir
d’un ensemble d’hypothèses
Tr Re Re  Tr Tr  Re Tr  Re ((Re  Tr) ( Tr   Re))
T T T F F T T
T F T F T T T
F T F T F F T
F F T T T T T

4) Sol 4 (conséquence logique)


Mq |= ((Re  Tr) ( Tr   Re))
Revient à
Mq |= (Re  Tr), Tr |=  Re

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