Logique et

méthodes de
raisonnement

Equipe
pédagogique

Logique et méthodes de raisonnement

Equipe pédagogique

NIT

16 octobre 2022
 Logique et
méthodes de
raisonnement

Equipe
pédagogique

La logique d’une science est l’ensemble des règles formelles que

doit suivre les différents objets de cette science pour qu’elle soit
bien fondée. Les mathématiques en particulier sont fondées
exclusivement sur la logique. Au commencement, on désigne les
vérités premières appelées les Axiomes, sur lesquels on propose
ensuite des énoncés qui peuvent se reposer, c’est énoncés sont
appelés les propositions.
 Logique et
méthodes de
Définition (Axiome)
raisonnement
Un axiome est un énoncé supposé vrai à priori et que l’on ne
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pédagogique cherche pas à démontrer ; par exemple :
Tout objet A vérifi A = A.
En géométrie Par un point extérieur à une droite, il passe
une et une seule droite parallèle à cette droite.
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L’axiome d’induction, c’est l’axiome de Peano. Si un

ensemble d’entiers naturels contient 0 et contient le
successeur de chacun de ses éléments, alors cet ensemble
est N. Cet Axiome est la base de la démonstration par
récurrence.
 Logique et
méthodes de
raisonnement Définition (Proposition)
Equipe
pédagogique
Une proposition mathématique (nous dirons simplement
proposition ) est un énoncé ayant un sens mathématique prècis
(mais qui doit être vrai ou faux) ; par exemple :
1=0.
Pour tout nombre réel x 2 + x + 1 > 0.
x 2 + 3x − 1 = 0.
Le premier énoncé est une proposition fausse, le second est une
proposition vraie, la véracité du troisième dépend de la variable
x alors on dit que c’est un prédicat et non une proposition.
Pour qu’un prédicat devient une proposition il faut que chaque
variable qui intervient dans l’énoncé soit précédée d’un symbol
qui indique la quantité de cette variable.
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méthodes de
raisonnement

Equipe Définition
pédagogique
On a les formulations suivantes :
-La proposition "Pour tous les éléments x d’un ensemble E , la
proposition P est vraie " s’écrit en abrégé :∀x ∈ E , P(x ).
-La proposition "il existe au moins un élément x de E tel que la
proposition P est vraie " s’écrit en abrégé :∃x ∈ E , P(x ).
-La proposition "il existe un et un seul élément x de E tel que
la proposition P est vraie " s’écrit en abrégé :∃!x ∈ E , P(x ).

∀ s’appelle le quantificateur universel et ∃ s’appelle le

quantificateur existentiel 1 .

1. Les symboles ∀ et ∃ sont le A initiale de all et le E initial de exists que

l’on a retournés.
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raisonnement

Equipe
pédagogique

∀x :remplace "quelque soit x , ..." ou "Pout tout x , ...".

∃x :remplace "quelque x , ..." ou "il existe x , ...".
∃!x :remplace "il existe un seul x , ...".
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méthodes de
raisonnement

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pédagogique

Définition (Valeur de vérité )

La valeur de vérité d’une proposition est formalisée par 0 si elle
est fausse et 1 dans le cas contraire.
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méthodes de
raisonnement

Equipe Définition (Théorème)

pédagogique
Un théorème est une proposition vraie.

Définition (Conjecture)
Une conjecture est une proposition que l’on suppose vraie sans
parvenir à la démontrer ; par exemple :
conjecture de Fermat : Si n est un entier supérieur ou
égal à 3, il n’existe pas d’entiers naturels tous non nuls
x , y et z tels que x n + y n = z n (cette conjecture date du
XVIIe siècle et il a été démontré récemment que ce
résultat était vrai).
 Logique et
méthodes de
raisonnement
Opérations sur les propositions
Equipe
pédagogique Équivalence : Deux propositions équivalentes P et Q sont
deux propositions simultanément vraies et simultanément
fausses ou encore qu’elles possèdent les mêmes valeurs de
vérités. Ceci est symbolisé par P ⇔ Q et visualisé dans un
tableau appelé table de vérité dans lequel on fait apparaître les
différentes valeurs de vérité possibles pour le couple (P, Q) :
P Q P⇔Q
0 0 1
0 1 0
1 0 0
1 1 1
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méthodes de
raisonnement

Equipe
pédagogique Négation d’une proposition. Soit P une proposition. On
définit sa négation, notée P (ou aussi nonP), à partir de sa
table de vérité :
P P
1 0
0 1

Théorème
Soit P une proposition. Alors P ⇔ P.
 Logique et
méthodes de
raisonnement Les connecteurs logiques ∧ et ∨. Les connecteurs logiques
Equipe permettent de fabriquer de nouvelles propositions à partir
pédagogique
d’autres. Soient P et Q deux propositions. On définit les
propositions (P ou Q), notée P ∨ Q appelé disjonction et (P et
Q), notée P ∧ Q appelé conjonction par les tables de vérité
ci-dessous :
P Q P ∧Q P Q P ∨Q
0 0 0 0 0 0
0 1 0 0 1 1
1 0 0 1 0 1
1 1 1 1 1 1

C’est à dire que P ∨ Q est fausse si et seulement si P et Q sont

fausses alors que P ∧ Q est vraie si et seulement si P et Q sont
vraies.
 Logique et
méthodes de Théorème (Lois de de Morgan)
raisonnement

Equipe Soient P et Q deux propositions. Alors

pédagogique

P ∨Q ⇔P ∧Q et P ∧Q ⇔P ∨Q

Le contraire de " et" est "ou " et vise vers ça. De plus le " et"
et le "ou " sont commutatifs, associatifs et distributifs l’un sur
l’autre :
Théorème
Soient P, Q et R des propositions. Alors
P ∨Q ⇔Q∨P et P ∧ Q ⇔ Q ∧ P.
(P ∨Q)∨R ⇔ P ∨(Q ∨R) et (P ∧Q)∧R ⇔ P ∧(Q ∧R).
R ∧ (P ∨ Q) ⇔ (R ∧ P) ∨ (R ∧ Q) et R ∨ (P ∧ Q) ⇔
(R ∨ P) ∧ (R ∨ Q).
 Logique et
méthodes de
raisonnement

Equipe
Implication logique. P ⇒ Q est la proposition définie par la
pédagogique table suivante :
P Q P⇒Q
0 0 1
0 1 1
1 0 0
1 1 1

Autrement dit, on ne peut pas démarrer d’une proposition vraie

et utiliser un argument juste pour arriver à une proposition
fausse. Ou encore, si la proposition P est fausse, alors P ⇒ Q
est toujours vraie. Lorsque P ⇒ Q est vraie, on dira dans
l’énoncé du langage courant :
 Logique et
méthodes de
raisonnement

Equipe
pédagogique

P⇒Q
si P est vraie alors Q est vraie
P est une condition suffisante pour que Q soit vraie
il faut que Q soit vraie pour que P soit vraie
il suffit que P soit vraie pour que Q soit vraie
P est vraie seulement si Q est vraie
Q est une condition nécessaire pour que P soit vraie
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raisonnement

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pédagogique

Exemple
On peut démarrer d’une proposition fausse et utiliser un
argument juste pour arriver à une proposition vraie :
(1 = 2 ∧ 3 = 4) ⇒ 5 = 5. En effet, si (1 = 2 ∧ 3 = 4) alors
5 = 2 + 3, donc 5 = 1 + 4, on obtient ainsi 5 = 5.
S’il existe x ∈ R tel que x 2 = −1 alors il existe x ∈ R tel
que x 4 − 2x 2 = 3.
 Logique et
méthodes de
raisonnement

Equipe
pédagogique Exemple
Une proposition fausse implique une proposition fausse :
Soient P : "Pour tout n ∈ N, 3 divise 10n + 1" et Q :" Pour
tout n ∈ N, 3 divise 10n+1 + 1.
P et Q sont deux propositions fausse donc la proposition
P ⇒ Q est vraie. En effet, si 3 divise 10n + 1, alors il existe un
entier relatif k tel que 3k = 10n + 1. Un calcul simple montre
alors que : 10n+1 + 1 = 10 × 10n + 1 = 10 × (3k − 1) + 1 =
30k − 9 = 3(10k + 3). Donc Si 3 divise 10n + 1 alors 3 divise
10n+1 + 1.
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méthodes de
raisonnement

Equipe
pédagogique

Exemple
Encore une proposition fausse implique
√ une proposition fausse :
soient P : "2 + 2 = 5" et Q :" 2 = 2.
P et Q sont deux propositions fausse donc la proposition
√ ⇒ Q√est vraie. En effet, si 2 + 2 = 5, alors 0 = 1 et donc
P
2 = 1 = 1 = 2 − 1 = 2.
 Logique et
méthodes de
raisonnement

Equipe
pédagogique
Théorème
Soient P, Q et R trois propositions. Alors
P ⇒ Q ⇔ P ∨ Q.
P ⇒ Q ⇔ P ∧ Q.
P ⇒ Q ⇔ Q ⇒ P.
P ⇔ Q ⇔ (P ⇒ Q) ∧ (Q ⇒ P).
(P ⇒ Q) ∧ (Q ⇒ R) ⇒ P ⇒ R.
 Logique et
méthodes de
raisonnement

Equipe
pédagogique

En résumé, notons que :

La négation de P ⇒ Q est P ∧ Q.
La contraposée de P ⇒ Q est Q ⇒ P.
La réciproque de P ⇒ Q est Q ⇒ P
La Condition nécessaire et suffisante (CNS) : P ⇔ Q.
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méthodes de
raisonnement

Equipe Théorème
pédagogique
Soient E un ensemble et P(x ) une proposition dont les valeurs
de vérité dépendent de x de E . Alors
∀x ∈ E , P(x ) ⇔ ∃x ∈ E , P(x ).
∃x ∈ E , P(x ) ⇔ ∀x ∈ E , P(x ).

Le contraire de ∀ est ∃ et le contraire de ∃ est ∀. Passons

maintenant aux rapports qu’entretiennent les quantificateurs ∃
et ∀ avec les connecteurs logiques ∧ et ∨.
Attention ! !
La négation de ∃!x ∈ E , P(x ) est
(∀x ∈ E , P(x )) ∨ (∃x1 6= x2 ∈ E , P(x1 ) ∧ P(x2 )).
 Logique et
méthodes de
raisonnement

Equipe Théorème
pédagogique
Soient E un ensemble et P(x ), Q(x ) des propositions qui
dépendent de x de E . Alors
∀x ∈ E , P(x )∧Q(x ) ⇔ (∀x ∈ E , P(x ))∧(∀x ∈ E , Q(x )).
⇒
∃x ∈ E , P(x ) ∧ Q(x ) (∃x ∈ E , P(x )) ∧ (∃x ∈
:
E , Q(x )).
;
∀x ∈ E , P(x ) ∨ Q(x ) (∀x ∈ E , P(x )) ∨ (∀x ∈
⇐
E , Q(x )).
∃x ∈ E , P(x )∨Q(x ) ⇔ (∃x ∈ E , P(x ))∨(∃x ∈ E , Q(x )).
 Logique et
méthodes de
raisonnement

Equipe
pédagogique
Exemple
Dans la (2) et (3), on ne trouve pas d’équivalence mais
seulement une implication, comme pour
⇒
∃x ∈ R, cos(x ) = 0 ∧ sin(x ) = 0 (∃x ∈ R, cos(x ) =
:
0) ∧ (∃x ∈ R, sin(x ) = 0).
;
∀x ∈ R, x ≥ 0 ∨ x ≤ 0 (∀x ∈ R, x ≥ 0) ∨ (∀x ∈
⇐
R, x ≤ 0).
 Logique et
méthodes de
raisonnement

Equipe
pédagogique Théorème
Soit E un ensemble et P(x , y ) une proposition qui dépend de
(x , y ) de E 2 . Alors

⇒
∃x ∈ E /∀y ∈ E , P(x , y ) ∀y ∈ E /∃x ∈ E , P(x , y ).
:

Quand on écrit ∃x /∀y l’élément x est fourni une bonne fois

pour toutes avant les y et est donc constant quand y varie.
Quand on écrit ∀x /∃y l’élément x est fourni après chaque y ,
ou encore qu’il depend de y et peut donc varier quand y varie.
 Logique et
méthodes de
Exemple
raisonnement

Equipe
-Étudions la véracité de la proposition
pédagogique ∃x ∈ R/∀y ∈ R, x + y > 0. D’après son énoncé, si elle vraie il
faut trouver un x indépendant de tout y tel que x + y > 0.
Mais l’existence de ce x implique que pour tout y on a
y > −x , ce qui n’est pas possible pour tout y , il suffit de
prendre −x − 1. Donc il y a pas un tel x et ainsi la proposition
est fausse. On écrit sa négation qui est vraie par :
∀x ∈ R/∃y (−x − 1) ∈ R, x + y ≤ 0.
-Étudions la véracité de la proposition
∀y ∈ R/∃x ∈ R, x + y > 0. D’après son énoncé, si elle vraie il
faut trouver pour tout y un x (éventuellement dépendant de y )
tel que x > −y , il suffit alors de prendre −y + 1. Ainsi la
proposition est vraie. On écrit sa négation qui est fausse par :
∃y ∈ R/∀x ∈ R, x + y ≤ 0.
-Étudions la véracité de la proposition ∃x ∈ R/∀y ∈ R, y 2 > x .
 Logique et Les grands types de raisonnement
méthodes de
raisonnement Le raisonnement direct :
Equipe Pour montrer que P ⇒ Q est une proposition vraie, on suppose
pédagogique
P vraie et on montre directement avec un argument juste que
Q est vraie.
Exemple
Montons que x 6= 12 ∧ y 6= 12 ⇒ 2x + 2y − 4xy 6= 1. Supposons
que x 6= 21 ∧ y 6= 12 alors (x − 12 )(y − 12 ) 6= 0, ce qui veut dire
que xy − x2 − y2 6= − 41 donc, en multipliant par −4 on obtient
le résultat voulu.
Le raisonnement par l’absurde :
On veut montrer qu’une proposition P est vraie. On suppose
que c’est sa negation P qui est vraie et on montre que cela
entraine une proposition Q fausse. On en conclut que P est
vraie (puisque Q est fausse, l’implication P ⇒ Q ne peut être
 Logique et
méthodes de
raisonnement

Equipe
pédagogique Exemple
√
Montrons que 3 est irrationnel.√
Supposons par l’absurde que 3 ∈ Q. Il existe alors deux
entiers
√ naturels distincts a et b, premiers entre eux tels que
3 = ba a , qui entraine que a2 = 3b 2 . Ceci n’est pas vrai
seulement peut être lorsque b = 1 b , mais b = 1 implique alors
que a ∈ {1, 2}. Dans les deux cas a2 6= 3, par suite, l’hypothèse
faite au départ est absurde.
a. On a pris a et b premiers entre eux pour éviter que ba soit simplifié.
b. a et b premiers entre eux et b | a ⇒ (b = 1 ∨ b = a = 1) ⇒ b = 1.
 Logique et
méthodes de
raisonnement

Equipe Le raisonnement par contraposition :

pédagogique
Pour montrer que P ⇒ Q est une proposition vraie, il faut et il
suffit de montrer que Q ⇒ P est une proposition vraie.
Exemple
Soient k et ḱ deux entiers naturels non nuls. Montons que
(k ḱ = 1 ⇒ k = ḱ = 1). Supposons que k 6= 1 ∨ ḱ 6= 1. Alors,
on a (k ≥ 2 ∧ ḱ ≥ 1) ∨ (k ≥ 1 ∧ ḱ ≥ 2). Dans les deux cas, on
a k ḱ ≥ 2 et en particulier, k ḱ 6= 1. Donc,
(k 6= 1 ∨ ḱ 6= 1) ⇒ (k ḱ 6= 1). Par contraposition, on a montrer
que (k ḱ = 1 ⇒ k = ḱ = 1).
 Logique et Le raisonnement par récurrence :
méthodes de
raisonnement On l’utilise quand veut montrer qu’une propriete P(n) est vraie
Equipe pour tout n ∈ N, ou à partir d’un certain rang n0 . La preuve se
pédagogique
fait en trois étapes :
1 On vérifie la propriété pour le premier rang n .
0
2 Hypothèse de récurrence, on suppose la propriété vraie

pour un certain k ≥ n0 , càd P(k) vraie.

3 On montre que ceci implique la véracité de P(k + 1).

Exemple
Montrons par récurrence que : ∀n ∈ N − {0, 1, 2, 3} : n2 ≤ 2n .
Posons d’abord P(n) : ∀n ∈ N − {0, 1, 2, 3} : n2 ≤ 2n . Le
premier rang de cette propriété est n0 = 4 et P(4) est vérifiée.
Supposons maintenant que P(k) est vraie pour un certain
k ≥ 4 et montrons que P(k + 1) est vraie. On a k > 2 donc
k 2 > 2k qui implique que k 2 ≥ 2k + 1. D’un autre côté
2 2 2 2 2