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Raisonnement Mathématiques
1
K. Madani
January
Programme
Structures Algèbriques.
Fractions Rationnelles.
Propositions Mathématiques.
Définition
Une assertion ou une proposition mathématique logique est un énoncé
(ou propriété) à laquelle on attribue l’une des deux valeurs logiques : le
vrai (V) ou le faux (F).
I Si la proposition est vrai, on lui attribue la valeur boolienne 1.
I Si la proposition est fausse, on lui attribue la valeur boolienne 0.
P 1 0
Exemple
I ”3 + 5 = 4” est une assertion fausse.
I ”1 = 1 + 0”0 est une assertion vraie.
I ∀n ∈ N : n2 ≥ 2 est une assertion fausse.
Exemple
Si P : 1 + 3 = 6 alors P̄ : 1 + 3 6= 6.
Si P : 1 ≤ 5 et 1 = (−1)2 alors P̄ : 1 5 ou 1 6= (−1)2 .
Propriétés
Si P est une assertion alors P ∨ P̄ prend la valeur V et P ∧ P̄ prend la
valeur F .
Preuve :
P |P P∧¬P P ∨¬P
1 0 0 1
0 1 0 1
Propriétés
P Q ¬P ¬Q P⇒Q ¬Q ⇒ ¬P P ⇒ Q ⇔ ¬Q ⇒ ¬P
1 1 0 0 1 1 1
1 0 0 1 0 0 1
0 1 1 0 1 1 1
0 0 1 1 1 1 1
¯ ∨ P̄
(2.) (Démonstration directe) : Q̄ ⇒ P̄ ⇔ Q̄
⇔ Q ∨ P̄ ⇔ P̄ ∨ Q ⇔ P ⇒ Q.
Définition
(Prédicat) Soit E un ensemble. Pour un élément x ∈ E , on note P(x)
une proposition logique dont la valeur logique dépend du paramètre ou
variable x de E . P(x) est appelé prédicat.
Exemple
E = N, pour n ∈ N on pose P(n) : " n est un nombre premier" :
On a P(1), P(2), P(4), P(67).
Quantificateurs
Définition
Soit E un ensemble et P(x) un prédicat. On peut associer à P(x) les
assertions :
(1 .) (∀x ∈ E , P(x)) qui est vraie si et seulement si P(x) est une
assertion vraie pour tout x ∈ E , et
(2 .) (∃x ∈ E , P(x)) qui est vraie pour au moins un x ∈ E .
Les symboles ∀ et ∃ sont des quantificateurs.
Remarque
(!) ∃! signifie "il existe unique".
Exemple
Soit X un sous ensemble de R. Traduire à l’aide de quantificateurs que 4
est un majorant de X , -1 n’est pas un minorant de X , X n’a pas de
minorant.
X a comme majorant 4. On écrit : ∀x ∈ X , x ≤ 4.
-1 n’est pas un minorant de X : ∃x ∈ X tel que : x ≺ −1.
X n’a pas de minorant : ∀m ∈ R, ∃x ∈ X , x ≤ m.
Propriétés
1. non (∃x ∈ X , P(x)) ⇔ (∀x ∈ X , non P(x)).
2. non (∀x ∈ X , P(x)) ⇔ (∃x ∈ X , non P(x)).
Exemple
I non (∃x ∈ E , (y ∈ F , (∀z ∈ G , P(x, y , z)))
⇔ ∃x ∈ E , non (y ∈ F , (∀z ∈ G , P(x, y , z))
⇔ ∃x ∈ E , ∀y ∈ F , non(∀z ∈ G , P(x, y , z)
⇔ ∃x ∈ E , ∀y ∈ F , ∃z ∈ G , P(x,¯y , z).
I non (∃n ∈ N, n3 − 8 ≥ 0) ⇔ (∀n ∈ N, n3 − 8 ≺ 0).
Remarque
∃x ∈ E , ∀y ∈ F , P(x, y ) n’est pas équivalent à
∀y ∈ F , ∃x ∈ E , P(x, y ).
Exemple
(1 .) Si E = R∗+ , F = [−∞, 1 [ , alors la proposition mathématique
(∀x ∈ E , ∃y ∈ F , x(1 − y ) = 1) est vraie.
En effet, pour tout x reèl strictement positif, il existe y = 1 − x1 ∈ F tel
que x(1 − y ) = 1.
En revanche, l’assertion ∃y ∈ F , ∀x ∈ E , x(1 − y ) = 1 est fausse.
En effet, pour y = −1 et x = 4, 4(2) 6= 1.
Exemple
Montrer que ∀x ∈ R, |x − 1| ≤ x 2 − x + 1.
Démonstration. Soit x ∈ R. Nous distinguons deux cas.
Premier cas : ∀x ≥ 1. Alors |x − 1| = x − 1. Calculons alors
x 2 − x + 1 − |x − 1|.
x 2 − x + 1 − |x − 1| = x 2 − x + 1 − (x − 1)
= x 2 − 2x + 2
= (x − 1)2 + 10.
Ainsi x 2 − x + 1 − x − 1 0 et donc x 2 − x + 1 ≤ |x − 1|.
Contraposée
Exemple
Soit n ∈ N. Montrer que si n2 est pair alors n est pair.
On a (n2 pair ⇒ n pair ) ⇔ (n n0 est pas pair ⇒ n2 n0 est pas pair )
⇔ (n est impair ⇒ n2 est impair ).
n est pair ⇔ ∃k ∈ N : n = 2k + 1
⇒ ∃k ∈ N : n2 = (2k + 1)2
⇒ ∃k ∈ N : n2 = 4k 2 + 4k + 1
⇒ ∃k ∈ N : n2 = 2(2k 2 + 2k) + 1 = 2l + 1 avec
2
l = 2k + 2k ∈ N.
On vient de démontrer que n2 est pair ! ! !
Exemple √
Démontrer par l’absurde que pour a, b ∈ Z, si b 6= 0 alors a + b 2 n’est
pas dans Q. √
On suppose √ que mb 6= 0 et a + b √2 ∈ Q. On a alors nZ∗ et m ∈ Z tels
m−na
que a + b 2 = n . On a alors b 2 = n , et comme b 6= 0, on obtient
√ √
2 = m−na
nb ∈ Q ce qui est en contradiction avec le fait que 2 est un
irrationel.
Contre-Exemple
Montrer que (∀x ∈ E , P(x)) est fausse, revient à trouver x ∈ E tel que
P(x) soit fausse, dont c’est trouver un contre exemple.
Exemple
Soit A = [0, 1]. Montrer que la proposition :
(∀x ∈ A, ∀y ∈ A, x + y ∈ A) est fausse.
En effet, pour x0 = 12 ∈ A et y0 = 34 ∈ A, on a x0 + y0 = 5
4 1.
Ainsi ∃x ∈ A, ∃y ∈ A, x + y ∈ A
Récurrence
Exemple
Pour n ∈ N∗ , montrer que 1 × 1! + 2 × 2! + ... + n × n! = (n + 1)! − 1.
Démonstration : Pour n ≥ 1, notons Pn l’assertion suivante :
1 × 1! + 2 × 2! + ... + n × n! = (n + 1)! − 1.
Nous allons démontrer par récurrence que Pn est vraie pour tout n ≥ 1.
Initialisation. Pour n = 1 nous avons 1 × 1! = 1 = (1 + 1)! − 1. Donc
P(0) est vraie.
Hérédité. Fixons n ≥ 1. Supposons que Pn soit vraie.
On montrera que Pn+1 est vraie.
1×1!+2×2!+...+n×n!+(n+1)×(n+1)! = (n+1)!−1+(n+1)×(n+1)!