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muriel.salle@laposte.net
La dissertation en histoire
Règles de survie :
1. Je lis le sujet et je traite TOUT le sujet, RIEN que le sujet.
2. Je problématise.
3. Je rédige en respectant orthographe, graphie et présentation.
4. Je gère mon temps
Un principe de base doit guider votre rédaction : le correcteur ne connaît rien au sujet, il ne l’a
pas sous les yeux (mais il en est quand même à sa 67e copie). Donc il faut être explicite sur
tout (personnages cités, vocabulaire utilisé, etc.). La posture peut sembler artificielle, mais il
faut s’y conformer. On évalue votre capacité à expliquer, il faut donc être explicite.
CQFD.
Non seulement le sujet doit être problématisé, mais il doit aussi être explicité avec soin.
Cela signifie :
1. Définir les termes du sujet, d’abord au brouillon, pour soi, pour amorcer la réflexion,
ensuite, dans la copie, pour que le correcteur suive le raisonnement. Cette phase se prépare en
amont du concours, en se faisant un carnet de vocabulaire pour chacune des deux disciplines,
et en réfléchissant même sur ce qui semble relever de l’évidence.
2. Décortiquer les termes du sujet, tous les termes du sujet, rien que les termes du sujet.
Un terme au pluriel n’est pas au singulier. Les conjonctions de coordination en disent souvent
long (« et » n’est pas « ou »…). Les repères chronologiques et géographiques doivent aussi
être élucidés. Demandez-vous pourquoi le sujet qu’on vous demande de traiter est ainsi
délimité, en partant du principe que ces bornes ont été fixées de manière pertinente. Si le sujet
ne comporte pas de bornes chronologiques et/ou géographiques, il faut en définir, et les
expliciter. Si l’on me demande de disserter sur « le tourisme et ses aménagements en
France », je dois penser à décider d’intégrer ou non les DOM-TOM dans ma réflexion et à
dire ce que j’ai décidé de faire en justifiant ce choix.
C’est là que se joue l’orientation de votre devoir : négliger ce premier balisage de terrain,
c’est prendre le risque de partir à l’aventure, de rater une partie des enjeux du sujet.
1. Au brouillon
Au CAPES : 1 h environ
À l’agrégation : 2 h environ
Muriel SALLE 2
muriel.salle@laposte.net
2. Problématiser
La problématique en histoire, c’est un peu comme le dahu : quelque chose d’un peu mythique,
dont on imagine vaguement à quoi ça peut bien ressembler, et surtout qui fait très très peur.
Pourtant, il faut bien y passer : c’est la première des grandes étapes du cheminement de la
pensée historienne, qui procède par allées et venues du niveau du sujet présent (celui de
l’historien) au niveau de l’objet passé (dont il ne reste que des traces).
Pour bien comprendre comment on élabore une problématique, voyez la fiche
méthodologique qui est entièrement consacrée au sujet.
Attention, vous trouverez ici des suggestions, mais pas de règles impératives. En matière de
dissertation, il n’y a malheureusement pas de recette infaillible.
A. Plan thématique
B. Plan chronologique
En histoire, c’est un classique. C’est l’idéal pour mettre en évidence des évolutions, des
changements et des ruptures, et ça c’est le truc de l’historien comme vous le savez. Pensez à
bien choisir des découpages chronologiques corrélés à votre problématique : il ne s’agit pas
de plaquer une chronologie préfabriquée.
4. L’introduction
Elle est rédigée entièrement au brouillon et doit être particulièrement soignée : il s’agit de
donner envie à votre correcteur, pour qu’il lise toute votre copie avec une bienveillance égale.
Dans une introduction de copie de concours on DOIT trouver IMPÉRATIVEMENT :
1. La présentation du sujet
C’est une fiction à satisfaire, mais on doit partir du principe que le correcteur ne connaît
pas le sujet. Inutile toutefois de le recopier. Soyez subtils.
2. La problématique
C’est là qu’il s’agit pour vous de montrer combien vous avez saisi l’intérêt du sujet.
Deuxième fiction à satisfaire, sans doute : le sujet est passionnant, vous êtes enchanté
d’avoir à traiter un sujet d’une telle pertinence, et la mise en place de votre problématique
le prouve. Le sujet pose une question majeure, et vous allez vous charger d’y répondre.
3. L’annonce du plan
Il faut faire clair, mais pas lourd. Là encore, subtilité, subtilité.
5. Le cours du devoir
Il faut évidemment aérer la copie. Les sauts de lignes permettent de matérialiser les
différentes parties, et de rendre le suivi de votre raisonnement plus lisible.
Pensez à ménager des transitions entre les différentes parties du devoir : il s’agit de résumer
ce qui précède puis d’annoncer la suite, pour montrer la logique interne de votre devoir : si les
choses s’enchaînent bien, le plan est bon.
Attention aux redites. Si vous avez accordé le temps nécessaire à l’élaboration de votre plan
détaillé, il ne devrait pas y en avoir.
Tâchez de sortir des généralités, à illustrer votre exposé (en géographie on fait des croquis, en
histoire on convoque quelques bons exemples). Pour chaque idée, il faut des faits précis : un
exemple, un croquis. Pensez bien à localiser les choses en géographie, à les contextualiser en
histoire (il est donc nécessaire de dater les choses).
6. La conclusion
Évidemment il faut :
Soigner l’écriture et l’orthographe. Pensez à sauter des lignes, à aérer votre copie.
À ne pas faire :
Utiliser le futur : une dissertation d’histoire porte sur le passé. La dissertation d’histoire
recourra donc préférentiellement à ces temps du passé. Mais si l’on craint de ne pas savoir
manier à bon escient la concordance des temps au passé, le plus simple et le plus efficace,
c’est toutefois d’écrire au présent de narration (qui a aussi l’avantage de dynamiser le propos).
Indiquer les titres de ses grandes parties sous la forme I., II., III. Si votre propos se tient, et
que votre expression est claire, on n’en a pas besoin pour vous suivre. Toutefois, pensez à être
suffisamment explicite et à dire que vous commencez une partie, et ce sur quoi elle va porter.