M. Ocrays MInBEau
a Pee
Aprés déjeuner, s’abandonnant sur un meublebas,
pétrissant entre ses doigts, par un geste familier, sa
cigarette allumée, M. Octave Mirbeau, qui fat jadis
parmi les membres les plus zélés du comité de la”
Revue d’Art dramatique, me parle du Théatre du
Peuple. Le terrible ironiste s'est, pour un moment,
apaisé. La passion, toujours généreuse, qui semble _
parfois monter du fond de lui, et Je souléve des yeux -
aux talons, sommeille. Sa rude voix s'est adoucie, et
il parle avec une recherche hésitante, choisissantses
mots, et les martelantsoudain, d’ane machoire dure,
comme pour en faire jaillir la pensée ou comme s'il
Jes frappait dans le cuivre.
Ce que j'ai dit n’importe pas: mais voici ce que
disait M. Octave Mirbeau :
—D faut que le Théitre du Peuple soit, et il faut
qu’il soit grand et beau. Grand, parce qu'il ne doit
pas, unseul jour, refuser un seul spectateur; beau,
parce que le peuple a besoin de beauté, quela beauté
est une force éducatrice et civilisatrice, et parce que
la beautéet la liberté sont les seules raisons d’aimer
la vie. On tachera donc de trouver des architectes
qui abiment le moins possible la conception des ar-
tistes. On leur demandera un théatre vaste et con-
fortable, selon le modéle des théatres antiques, si
yous youlez, avec des .places équivalentes et d'un
prix uniforme. On ne demandera rien a l'Etat...
— Cependant, fis-je, il faudra beaucoup d’ar-
gent?...
— Rien a)’ftat ni a aucun pouvoir constitué. La
participation de I’Ftat, c'est la routine, le fonction-
narisme, I’étranglement, la mainmise officielle sur
Vadministration, sur le répertoire, sur tout; c’est
Leygues et tous les sous-Leygues maitres dans la
va0 qeonaes BOURDON. — LF THEATRE DU PEUPLE.
‘maison du peop
Odéon que’ nous
Thats du Peaple
‘peat ie qua eration nintioe personel
Jaime mieux nimporte quo, mtine une eon.
Ate privé, qu'ane subvention nationale. Des action:
rales seront encore moins dangeretx quun i=
alate. A comprhension éale, fs veroatfenus du
‘moins par Pints
‘ua un sous Odéon annexé
‘qi rlove homme, tout on qui alfranshit, toot ce
‘Gulla donne consdence dela dgnité ds 8 personne
‘orale. Los lol ot le wliions no eont que des Ia
‘Mrumentsdaservssement dans la mai des forts
‘kes malin. Paria contrainte physique ot par
ploliationde Vineoanaissable les Wennent homme
‘tall le people dolt apprendre que ls religions
font des mensooges ot qu st lo mare In Il;
‘vol oo quo som thétire devra lat montrer parle
‘moyen d'wuvres virantey, simples, expiant det
‘dea géadralon sous ane forme dramaique.
* Les cuyres ne manquerout pes, His viendront
‘@atestcnen v0 pepo, Mais Weiy a, pour com-
tunes, qu fontlar dans 1o pass. Tous ls cla
ques, tous ln grands traghqu goss t Rasa, t
Shakspeare, et Sehller, et Molto, tila de qoot
fmouvoie el transporter o pouplo. Jo ne fais ex-
‘npion que poet Corals, dat le syle ext sear,
oot Tart eagonet n'ai bait, i vr, Dans
Je perce dot combo expagnoe, dans cai da
‘iv sce, on touvers das sevvres merveleses,
‘ment. Plas pris do tows, de not tomps, ly
hen, i ya earlalaes pltces postbumet do Vicor
ogo, comme Mengeontsle? My ally 4. tale
on nau qua choi.»
Le bras de M, Mision se détend sondain don
large mouvement, eomme sl Asignit ane moison
opis
M, Misheau est, on a sit, de coux gu so mélent
4o plus volotiers asx Universe populaires, I'y
‘ergot Je Il demande qualles impressions
‘a gues do cos alten passes ave le peuple
= "sy al, dita, entenda lie toutes orton de
‘hoses: du Sophiela, Tartu, Phere, er
‘fal old cot: tous les sentiments vrai,
‘humains, lo peuple le comprond. Ca qui date
‘is, Cat Tarte ote conven, All Yeon, co
{que nove appelons Tumour. Tamar joue aa ole
{abulews dane lo thative bourgeois. A en eae not
faisears do pidees, i sombloat quil n'y edt
‘monde que Tumour, a eime damon, le sacrifce
amour, et toute gal waast, aie, vores,
sie, oe,
‘Or, cola n'est pas via. Iy w daatres passions
‘est pas enfermée dane ls lomentsIyiquet
‘imaginations excites 1 w'aceopta do amour que
‘ome nasi semen,
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Karol Cytrowski, L'Abbé Jules D'octave Mirbeau en Tant Qu'exemple de L'influence de Fiodor Dostoïevski Sur Le Roman Français de La 2e Moitié Du XIXe Siècle
Lucía Campanella, "Le Journal D'une Femme de Chambre" Et "Puertas Adentro" de Florencio Sánchez: Rencontre Interocéanique de Deux Écrivains Anarchisants