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Chapitre 7 : La diversité morphologique des végétaux
Toutes les plantes à fleurs (y compris les conifères) ont une même organisation générale :
une tige portant des feuilles et ancrée dans le sol par un système racinaire. C’est ce que l’on
nomme l’appareil végétatif. Il est néanmoins variable selon les espèces et selon les
conditions du milieu.
Problèmes : Comment est organisé un végétal à l’échelle de la plante entière ? Comment la
morphologie d’un végétal est‐elle déterminée ? Les facteurs de l’environnement peuvent‐ils
modifier l’aspect caractéristique d’une plante ?
TP 1 : Etude de la morphologie des végétaux (port herbacée, arbustif, arborescent) et
racine
Introduction sur le rôle du génome
L’influence des conditions externes sur le développement
1. La morphologie des végétaux.
Vu lors du TP1
A. Les différents ports
Le port ou allure générale d'une plante est le résultat de la disposition et du développement
relatif des organes: tige‐tronc, rameaux‐branches, feuilles.
On distingue chez les végétaux « supérieurs » (plantes à fleurs) différents modes
d’occupation de l’espace ; les plantes qui ne font pas de bois restent au ras du sol et ont par
conséquent un port herbacé.
Les végétaux ayant un tronc constitué de bois (végétaux ligneux) peuvent être séparés en
plusieurs catégories en fonction de leur taille : on peut considérer que les végétaux ligneux
allant jusqu’à 7 m ont un port arbustif et au‐delà de 7 m, un port arborescent.
B. Les différents systèmes racinaires
Schéma légendé du TP
Certaines plantes possèdent une racine principale très développée par rapport aux racines
secondaires : c’est le pivot (on parle de système pivotant). D’autres ont en revanche de
nombreuses racines de même importance, très ramifiées et dont on ne distingue pas la
racine principale : il s’agit du système fasciculé.
Enfin, il existe des végétaux qui stockent leurs réserves glucidiques dans leurs racines
(carottes +/‐ radis… ). Ces racines sont des organes de réserve : ce sont les racines
tubérisées
Schéma bilan
Des plantes non apparentées, mais se développant dans un environnement similaire
présentent des caractéristiques morphologiques voisines, génétiquement déterminées.
(Exemple les palétuviers de la mangrove sont en fait des arbres d’espèces différentes
(palétuvier rouge : Rhizophora Mangle, Palétuvier noir : Avicennia germinans….), ils se
développent tous dans un milieu particulier (riche en sel, marée, boue …), ils présentent des
caractéristiques morphologiques semblables qui leurs permettent de tolérer l’excès de sel
ou de pousser dans la boue.
Conclusion : La morphologie d’un végétal reste inchangée dans les mêmes conditions
environnementales, elle dépend donc des caractéristiques génétiques de l'espèce.
Problème : Quel est le rôle du génome dans la mise en place des caractères
morphologiques ?
2. Le rôle du génome
A. Existence de variétés naines
Document pois croissance normale et pois nain
Ces individus appartiennent à une même espèce de pois. Chacun d’eux est issu de la
germination d’une graine et ont été cultivés dans les mêmes conditions. Si des plantes
naines se reproduisent entre elles, leurs descendantes possèdent toujours le caractère «
nain » quel que soit le milieu de culture.
Les deux plantes ont le même âge mais la plante « naine » est 4 fois plus petite que l’autre.
La différence n’est pas dans la taille des feuilles mais dans celle des entre‐nœuds. Elles sont
cultivées dans les mêmes conditions, donc il s’agit bien, dans ce cas, d’une conséquence du
génotype.
B. La mutation des gènes du développement d’Arabidopsis thaliana
Doc gène de développement
Doc diagramme floral Arabidospis et mutants apetala 2, 3 , Agamous
1. La formation des feuilles
Elle est modifiée par les mutations de 3 gènes.
Les mutants shoutmeristemless (stm) sont incapables de produire un apex qui donnerait
naissance à une tige.
Chez les mutants knotted 1, il y a formation d’apex surnuméraires.
Les mutants wuschel (wus), la position des feuilles formées est anormale.
La morphogenèse est donc sous le contrôle des gènes qui s’expriment dans les cellules du
bourgeon apical. Ce sont des gènes particuliers : les gènes du développement.
On connaît également chez cette même plante, des gènes du développement qui
interviennent dans la floraison.
2. La formation des fleurs.
Les fleurs d’Arabidopsis présentent une symétrie axiale. On trouve, de l’extérieur vers
l’intérieur, un anneau de 4 sépales verts, 4 pétales blancs, six étamines disposées en cercle
et 2 carpelles au centre (qui sont prolongés par le pistil et qui contiennent les ovules)
Chez le mutant apetala2, les sépales sont remplacés par des carpelles et les pétales par des
étamines. Chez le mutant apetala3, les pétales et les étamines sont remplacés par des
sépales et des carpelles. Enfin, pour le mutant agamous, les étamines sont remplacées par
des pétales et les carpelles par des sépales.
A projeter gène de développement chez Arabidospis
Correction :
¾ Chez apetala 2, le gène C s’exprime partout, on a donc :
En 1 : C ; en 2 : C + B ; en 3 : C + B ; en 4 : C
Soit : Carp Etami Etami Carp
¾ Chez apetala 3, le gène B ne s’exprime pas, on a donc :
En 1 : A ; en 2 : A ; en 3 : C ; en 4 : C
Soit : Sép Sép Carp Carp
¾ Chez agamous 2, le gène A s’exprime partout, on a donc :
En 1 : A ; en 2 : A + B ; en 3 : A + B ; en 4 : A
Soit : Sép Pétale Pétale Sép
Le phénotype d’un végétal résulte toujours de l’expression de ses gènes. Il existe des plantes
naines qui le demeurent quelles que soient les conditions de culture. C’est l’expression du
génome qui permet la mise en place de l’organisation structurale et fonctionnelle des
plantes. Les gènes du développement jouent un rôle primordial dans la formation de
l’appareil végétatif et de l’appareil reproducteur.
Lorsqu’un de ces gènes subit une mutation, le développement est perturbé : chez
Arabidopsis, la mutation du gène STM empêche la formation des premières feuilles et la
mutation agamous empêche la formation d’étamines et de carpelles.
Vu lors du TP 1
3. Des caractères liés aux facteurs environnementaux
S’aider du livre p 84‐85
A. Facteurs abiotiques
Vu en TP
1. Influence de la lumière. (Doc 3 p 85)
Caractères particuliers du pin isolé : arbre
trapu, tronc court, présence de branches
basses, ensemble du feuillage occupant la
totalité de l’espace disponible (forme en
boule).
Caractères particuliers du pin en futaie :
tronc très élevé et élancé, feuillage disposé
en hauteur et réduit en largeur.
Document influence lumière et altitude
A projeter document plante étiolée.
On constate que la plante cultivée à l’obscurité présente une tige très longue
et incolore ; en revanche, les feuilles sont très réduites et elles aussi incolores.
Mais on remarque cependant qu’il y a le même nombre de feuilles (et donc de
nœuds) dans les 2 cas, qu’on soit à l’obscurité ou à la lumière. La différence de
taille s’explique par une plus grande longueur des entre‐nœuds. C’est
l’absence de lumière qui est responsable de ce phénomène (appelé
étiolement) : la plante grandit plus vite, en épuisant davantage ses réserves
mais en économisant la formation des feuilles et la synthèse de chlorophylle «
de façon à » atteindre le plus rapidement possible une zone éclairée.
2. influence de l’altitude.
Document influence lumière et altitude
Les deux pieds de pissenlit sont, non seulement de la même espèce, mais puisqu’ils sont
issus du même plant, ils ont exactement le même patrimoine génétique (il s’agit d’un clone).
Les différences constatées (non seulement concernant la partie aérienne mais aussi la partie
souterraine !) ne peuvent donc pas s’expliquer par des variations génétiques. De plus, il est
précisé que le pissenlit cultivé en haute montagne reprend la forme de celui cultivé en plaine
s’il est planté en plaine ; cela confirme que seules les variations environnementales sont
responsables de cette différence dans le phénotype.
3. influence du vent. (Doc 4 p 85)
On observe un phénotype particulier du fait de leur exposition
en milieu avec fort vent dominant : le feuillage est disposé
plus horizontalement que verticalement et à tendance à être
orienté dans la direction « imposée » par le vent.
Ces phénomènes de réponse plus ou moins réversible à
certaines conditions du milieu ne sont pas commandées par
les gènes : ce sont des accommodations (ou acclimatations).
B. Facteurs biotiques
1. Influence des micro‐organismes.
Les microorganismes peuvent augmenter le système racinaire et donc favoriser la croissance
du végétale (c’est une symbiose) mais, à l’inverse ils peuvent aussi véritablement parasitée
la plante et empêcher son développement.
L’euphorbe petit‐cyprès est une plante herbacée portant de nombreuses ramifications sur sa
tige principale ; lorsqu’elle est envahie par le champignon (Uromyces pisi), la tige principale
n’est plus ramifiée, il n’y a plus de développement de rameaux axillaires. De plus, les feuilles
sont de taille réduite et la coloration générale de la plante change : elle jaunit (chlorose).
Enfin, les fleurs ne se développent plus. La présence du champignon à l’intérieur des tissus
de la plante change profondément sa morphologie, à tel point que les deux plantes semblent
appartenir à deux espèces différentes.
‐ L’absence de fleurs, de chlorophylle et de ramifications est très pénalisante pour la plante
qui peut finir par en mourir ; on parle alors de parasitisme : l’association des organismes
n’est bénéfique qu’à un seul : la parasite (ici : le champignon).
2. Influence de l’homme
Par croisement l’homme sélectionne les plantes intéressantes au détriment des autres.
Sélection humaine, appauvrissement génétique. Nécessité d’une biodiversité.
‐ Les croisements successifs de plants de blé et leur sélection a permis d’obtenir des variétés
plus intéressantes et dont le nombre de chromosomes a été modifié (4n, 6n). C’est cette
polyploïdie qui est responsable des caractères observés : augmentation de la taille de l’épi et
de sa masse, présence ou non de « barbilles », forme des grains… La polyploïdie est courante
chez les végétaux alors qu’elle est très rare et létale chez les animaux.
‐ Techniques actuelles : transgénèse (production d’insecticides, formation de plantes à entre
nœuds courts)
L’Homme a depuis très longtemps sélectionné les variétés de plantes les plus productives,
les plus résistantes etc.… Il en a fait de nombreux croisements de façon à obtenir des plantes
combinant plusieurs caractéristiques avantageuses.
Ces nombreux croisements ont modifié le génotype des plantes. On a même pu,
génétiquement, produire des variétés de céréales à entre‐nœuds courts ce qui leur confère
une plus grande résistance aux intempéries.
3. L’adaptation des plantes
Document adaptation
Adaptation sécheresse : le document présente 2 plantes appartenant à des espèces très
différentes (un cactus et une euphorbe) vivant dans des conditions similaires : des déserts
chauds (l’une au Mexique, l’autre en Afrique).
‐ Leur forme est comparable à l’échelle de la plante entière, des organes ou des cellules : la
tige a un aspect cylindrique ou sphérique ; elle est verte (fait de la photosynthèse), et peu
ramifiée. Les feuilles sont réduites à des aiguilles et certaines cellules se sont spécialisées
dans la conservation de l’eau.
- La forme sphérique est la forme qui, pour un volume donné, possède un minimum de
surface d’échange avec le milieu extérieur.
(Volume sphère = 4/3 PI r3 où r est le rayon ; volume cube = c3 où c est le coté ; surface
sphère = 4 PI r2 ; surface cube = c2).
Pour une sphère et un cube d’un volume de 1 m3, (calculez r et c et leurs surfaces
respectives)
r = 0,62 m pour la sphère et c = 1 m pour le cube; leurs surfaces sont respectivement de 4,8
m2 et 6 m2.
L’intérêt pour les plantes d’avoir une tige sphérique ou cylindrique est d’offrir la plus petite
surface à l’air ambiant très sec, ce qui diminue les pertes en eau par évaporation.
‐Résumé des adaptations : forme sphérique ou cylindrique, absence de feuilles, peu de
ramifications, réserves en eau.
‐ Le fait que ces plantes, en conditions normales, conservent leur phénotype nous montre
que cette contrainte du milieu a exercé une forte pression de sélection entraînant une
modification du génotype : il s’agit non plus d’une accommodation mais d’une adaptation.
Document de synthèse (Didier p 201).