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Discours vœux 2018

Je souhaite d’abord remercier le personnel communal qui a travaillé à la préparation de


cette soirée. Avec Viviane GRIS ma 1ère adjointe chargée des ressources humaines et
Abdelmajid ABCHAR délégué à l’hygiène, à la sécurité et aux conditions de travail du
personnel, nous voulons rappeler que le service public communal s’incarne dans un
personnel aux nombreux métiers, qui n’est pas toujours suffisamment reconnu ni par les
pouvoirs publics, ni parfois par une partie des citoyens dont les comportements ne sont
pas toujours respectueux à l’égard de nos agents. Pour nous le service public, le service
au public est une exigence, qui nécessite à la fois notre exigence vis à vis des
fonctionnaires territoriaux et en même temps notre reconnaissance. Je remercie
également le professeur et les cinq élèves de l’école de musique pour leur prestation
musicale qui vous a accueilli il y a quelques instants. Le chantier de la nouvelle école de
musique débutera pour un an de travaux. La maison de l’ancienne ferme saint-
Christophe achetée il y a quelques années par la Ville sera réhabilitée et trouvera ainsi
une nouvelle fonction au bénéfice des Gonessiens. Le bâtiment actuel de l’école de
musique était devenu inadapté et cette réalisation correspond à un engagement du
programme municipal qui sera tenu avec Mohammed HAKKOU nouveau maire-adjoint
en charge de la culture qui a succédé en 2017 à Lucie Eulalie qui a souhaité quitter ses
fonctions pour des raisons personnelles. Alain BARAN lui a récemment succédé au
conseil municipal. Le programme du nouveau conservatoire consiste à créer cinq salles
de pratiques collectives, une salle ce cours collectif, six salles de cours individuels pour
la musique, une salle pour les arts plastiques et une salle de théâtre. Un large espace
d’accueil préservera en particulier les peintures murales de la fin du XIXe siècle. Une
avancée transparente intégrant l’indispensable ascenseur caractérisera le geste
architectural contemporain de la nouvelle entrée. Ces locaux permettront au
conservatoire municipal de mieux assurer ses différentes missions, étant entendu que la
danse continuera à être pratiquée sur deux salles extérieures déjà équipées de parquets.
En 2018 un autre chantier très attendu depuis 2014 sera engagé avec Patrice
RICHARD adjoint aux Sports. Le stade Cognevaut sera en travaux durant deux années :
nouvelle entrée du complexe sportif, nouvelle tribune du terrain d’honneur d’une
capacité de 300 personnes avec nouveau vestiaire et nouveau club-house pour le
football, réalisation d’une piste d’athlétisme avec six couloirs autour d’un nouveau
terrain d’honneur, un sautoir en hauteur, une aire de triple saut et de saut en longueur,
une zone de lancement du poids et un sautoir pour la perche, la construction à
proximité des vestiaires du rugby d’un bâtiment pour un nouveau club-house de rugby,
des sanitaires publics et un nouveau local technique pour la direction des sports. Tous
les bâtiments existants et vétustes seront ensuite démolis. Ces deux projets sont des
engagements forts du programme municipal pour le développement culturel et sportif
de Gonesse au service de la population, de l’éducation, de l’enfance et de la jeunesse.
Leur coût se monte à 6,1 millions d’euros HT et nous avons réussi à obtenir 3 millions
d’euros de subventions. Vous pourrez à l’issue de mon intervention et pendant la durée
du buffet voir ou revoir l’exposition « 20 ans de réalisations et 10 ans de projets »
présentée à l’occasion de l’ouverture en juin dernier du parc de la Patte d’Oie et qui sera
visible sur d’autres espaces publics de la ville à partir du printemps.

2018 est la dernière année de commémoration du centenaire de la Première Guerre


Mondiale et l’année du cinquantenaire de Mai 68. C’est aussi les 60 ans de 1958. Nous

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n’avons pas non plus oublié qu’il y a dix ans la crise financière globale débutait
rappelant à beaucoup la Grande Dépression des années 1930. Enfin il y a trois ans les 7
et 9 janvier les attentats islamistes de Charlie-Hebdo et de la supérette kasher porte de
Vincennes. Le risque terroriste subsiste. Même si avec la perte de son califat Daech a vu
sa puissance d’attraction reculer, le jihadisme demeure une idéologie qui parle aux
exclus et aux marginalisés. Pour nous tous, 2018 nécessite de réfléchir sur le siècle
écoulé depuis la fin de ce qui devait être en 1918 la der des ders et pour la génération de
68 ce qui était l’aspiration à un monde nouveau et différent. Sommes-nous aujourd’hui,
dans le monde, en Europe et en France, malgré les apparences, toujours sur la voie du
progrès humain ou à l’inverse sommes-nous en régression à bien des égards sur nos
convictions, nos valeurs et nos acquis ?

Nous avons le 11 novembre dernier inauguré notre nouveau monument aux morts
désormais installé parmi les vivants car nous n’avons pas à être dans un pays qui serait
déraciné et étranger à la mémoire et au patriotisme et nous devons donner au devoir de
mémoire le sens qu’il peut avoir pour construire la paix dans le monde. Je vous propose
de revenir en images sur cet événement. FILM

Cinquante après Mai 68 sommes-nous dans un monde meilleur ? Pour certains 1968
c’est un mythe, sous le pavé la plage, un rêve éveillé. Pour d’autres c’est le début de la
déconstruction de la France. Pour d’autres encore c’est l’histoire de gauchistes qui
voulaient détruire le capitalisme et qui sont rentrés dans le rang depuis longtemps
jusqu’à devenir macroniens en 2017. Pour eux et bien d’autres, la mondialisation par le
marché et les droits de l’homme a remplacé la mondialisation par la révolution. Pour les
historiens la secousse de Mai 68 fut forte mais brève, la violence politique fut contenue,
le mouvement social fut plus important en ampleur que celui du printemps 1936, la
France traversait les Trente Glorieuses de la croissance, la société française avait
commencé à se transformer dans un contexte de prospérité, de plein emploi, de progrès
et de paix à partir de 1962 et la décolonisation de l’Algérie.

Cinq décennies plus tard et 40 ans après les chocs pétroliers des années 70, nous vivons
dans un monde dans lequel les inégalités de revenus ont augmenté depuis 1980. Le
rapport qui vient d’être publié montre que de très importants transferts de patrimoine
public vers le privé se sont produits partout avec comme conséquences d’affaiblir les
Etats dans leur capacité à agir contre les inégalités et de creuser les inégalités de
patrimoine entre les individus. Avec des effets politiques : la montée du populisme qui
se poursuit et s’affirme sous différentes formes qui menacent la démocratie et nos
libertés publiques et individuelles. Nous ne sommes ni en Hongrie, ni en Pologne ou
ailleurs dans l’Est de l’Union Européenne, nous ne sommes pas en Autriche. Nous
sommes en France où pour la deuxième fois consécutive à dix ans d’intervalle l’extrême-
droite est arrivée en deuxième position à l’élection présidentielle. Pour la première fois
sous la Ve République un président en exercice a décidé lui-même de ne pas se
représenter. La dégradation des partis, à gauche comme à droite, largement due à
l’affaiblissement du clivage gauche-droite, la lassitude des électeurs de voir fonctionner
l’essuie-glaces gauche-droite sans perspectives de réel changement ainsi que le
mécanisme des primaires qui a laissé les médias largement arbitrer le choix des
électeurs ont facilité en avril-mai 2017 la pratique du dégagisme électoral. Pour autant
le renouvellement de la politique ne peut se résumer au seul changement des
personnages et ne peut signifier dans une démocratie ni la fin des partis, ni une

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dissolution de la politique dans un rassemblement confus et trompeur qui prétend
réconcilier au centre et qui rendrait impossible toute alternance. Nous avons donc un
besoin renforcé de république et de citoyenneté.

A notre échelle modeste de la commune qui est la cellule de base où s’exerce dans la
proximité la citoyenneté, nous agissons avec Malika CAUMONT maire-Adjointe à la
jeunesse, à la population, à la citoyenneté et aux centres socio-culturels pour faire vivre
la citoyenneté dans notre ville. Avec NADIEGE VALOISE déléguée à la vie associative
nous soutenons les associations et les bénévoles que nous remercions pour leur
engagement. Avec CORINNE QUERET chargée de la gestion urbaine de proximité nous
travaillons à la Fauconnière avec les bailleurs et une partie des habitants pour mobiliser
la population sur le respect des règles de vie collective et de civilité. Une ressourcerie y
sera prochainement ouverte. Le FILM que nous regardons maintenant présente une
partie des actions développées.

Le service civique jeunes municipal a 10 ans cette année. Je souhaite donner la parole à
trois jeunes pour écouter leur témoignage, Mélissa YAHOU qui a fait le service
municipal en 2010 et ensuite à ALI AZAYEZ et ABDELLAH DIAWARA qui effectue
actuellement celui-ci dans le cadre de la 23e promotion.

L’action municipale poursuivra en dépit des difficultés et des contraintes les objectifs
fixés en matière d’éducation, de jeunesse, de développement sportif et culturel pour
aider au maximum de ce qu’il nous est possible de faire pour réduire les inégalités de
départ dans la vie. Avec Françoise HENNEBELLE adjointe à l’éducation et aux rythmes
scolaires, Mercédès MURCIA déléguée à la restauration scolaire et Alain PIGOT
délégué au cinéma et aux actions culturelles en milieu scolaire, avec Elizabeth
MAILLARD maire-adjointe à la petite enfance, à l’enfance et aux personnes handicapées,
nous procédons à l’évaluation des rythmes scolaires et des activités périscolaires. Une
concertation aura lieu en mars prochain avec les familles, l’Education Nationale et le
personnel municipal aux termes de laquelle nous déciderons pour la prochaine rentrée.
Notre conviction est celle de continuer la semaine des neuf demi-journées
d’enseignement plus favorable aux enfants. Durant la dernière année scolaire les
activités périscolaires gratuites mises en place depuis 2013 ont concerné 2682 enfants
et 224 intervenants. Le temps périscolaire de l’enfant qui est sous notre responsabilité,
de la restauration scolaire aux TAP avec également les centres d’accueil et de loisirs, fera
à cette occasion l’objet d’une nouvelle attention particulière en faveur de la réussite
scolaire et éducative des enfants. Après avoir achevé la réhabilitation de l’école
maternelle René Coty en 2017, nous aboutirons dans la définition des projets de
reconstruction des écoles Marc Bloch et Marie Curie et de l’extension-réhabilitation de
l’école Albert Camus. Le projet de réalisation d’une nouvelle crèche collective dans le
quartier Saint-Blin, Madeleine, Vignois a été décidé par le conseil municipal à
l’unanimité moins une seule voix isolée, conformément au programme municipal de
2014. La Ville est résolument engagée dans des projets comme le Centre de ressources
de l’Education qui présentera à partir de la semaine prochaine une exposition consacrée
aux « Origines du Grand Paris » et je vous invite au vernissage de celle-ci lundi 15 à
18h30 au pôle culturel de Coulanges. Ou avec Sport dans la Ville la réalisation récente de
deux nouveaux city-stades et leur animation, ou encore avec la RMN-Grand Palais dans
le programme triennal Histoire d’Arts à Gonesse qui a débuté l’année dernière sur le
thème du portrait et qui continue cette année sur le thème de l’objet dans l’art.

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La fabrique numérique qui accueille durant cinq mois au centre socio-culturel Marc
Sangnier des jeunes qui ont décroché et qui est un dispositif de remobilisation par les
outils numériques donnant de bons résultats a été labellisé par les institutions
européennes. Nous voulons qu’un plus grand nombre de Gonessiens concernés puissent
en bénéficier en 2018. Cette année nous ouvrirons dans des locaux commerciaux
appartenant au bailleur I 3F une école du numérique avec le Pôle S pour former…
Au lycée nous soutiendrons cette année et en 2019 l’engagement de l’établissement
dans le dispositif Erasmus +. Cinq lycées ont été choisis dont pour la France René Cassin
qui est le lycée français retenu avec quatre autres lycées, un allemand, un italien, un
bulgare et un croate 12 élèves ont été sélectionnés, huit filles et quatre garçons, pour
être les ambassadeurs du projet qui porte sur les mutations du travail en Europe et les
enjeux de la révolution numérique. Je salue la présence du professeur coordonnateur
Thibaut TRETOUT.

Des travaux débutés en 2017 se poursuivront cette année comme le chantier


d’extension et de réhabilitation de l’école maternelle Charles Perrault qui permettra la
suppression du dernier préfabriqué scolaire de la ville, la construction d’un préau et le
réaménagement de la cour de Charles Péguy pour la prochaine rentrée et des abords des
écoles et du centre socio-culturel Ingrid Betancourt aux Marronniers pour la fin de
l’année. Coût de l’opération avec le parking de la rue Léon Grandfils, vidéo
protection incluse : près de 2 millions d’euros HT. C’est également le cas dans le centre
ville avec les travaux de rénovation et d’accessibilité de l’hôtel de ville qui seront
achevés en juillet prochain. Coût : près de 1,4 million d’euros HT. Ou encore à la
Fauconnière avec un aménagement d’un espace disponible près de la piscine au square
des Sports en parking et le réaménagement lourd, assainissement compris, d’un parking
du square de la Garenne permettant la création de 124 (82+42) places nouvelles de
stationnement. Coût : près de 1,4 million d’euros HT. Avec Olivier BOISSY maire-adjoint
chargé de la voirie, de la circulation et des déplacements et Amélie RODRIGUES élue
déléguée au transport public, nous avons réalisé en 2017 les programmes de voirie
prévus aux Marronniers, à la Madeleine et avec le département sur l’avenue Nungesser
et Coli mais sans subvention du département. Un an après la mise en service de la ligne
20 et des nouvelles dessertes de bus nous avons examiné avec les habitants les souhaits
et les possibilités d’améliorations à apporter. Une partie des demandes a fait l’objet de
mesures nouvelles comme l’augmentation de la fréquence de la ligne 23 après 20 H ou le
renforcement de la ligne 22. Des nouveaux arrêts de bus sont en cours de réalisation.
D’autres mesures sont à l’étude. Outre ce qui a été déjà indiqué nous préparons le
programme de voirie 2018 : réfection de chaussées comme la villa des Chataîgniers aux
Marronniers mais aussi des opérations permettant de sécuriser les abords des écoles de
la rue Claret.

En ce début 2018 plusieurs sujets préoccupent fortement les collectivités locales. Nous
devrions avoir toutes les raisons d’être plus optimiste puisque la croissance française
meilleure que prévue en 2017 devrait progresser encore au début de l’année. Mais un
ralentissement de l’activité dans le bâtiment est annoncé en 2018 et nous restons en
deçà du rythme attendu dans la zone euro. Si le nombre des chômeurs diminue
lentement en catégorie A, les catégories B et C continuent d’augmenter avec la
précarisation du travail. L’application des ordonnances facilitant les ruptures
conventionnelles collectives intéresse déjà les grands groupes comme PSA et ne
facilitera pas la diminution du chômage. Le salarié qui se portera volontaire n’aura plus

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le niveau de droits des licenciés économiques. A Gonesse la baisse du chômage ne porte
que sur la catégorie A, la baisse du chômage des jeunes est très faible, le chômage des
femmes et des habitants dans les quartiers classés en politique de la ville est toujours à
la hausse. Avec Ilham MOUSTACHIR adjointe déléguée au projet du Grand Paris, au
développement économique, à l’emploi et à la formation et avec Marc ANICET maire-
adjoint à l’action sociale, à la solidarité intergénérationnelle et aux personnes âgées,
nous ne voyons pas la situation franchement s’améliorer. Trop de jeunes n’arrivent pas à
obtenir la place dans l’entreprise pour leur formation en alternance, et quand un jeune
veut entrer dans la vie active après avoir suivi une formation courte on lui reproche de
ne pas avoir suffisamment d’expérience, beaucoup de travailleurs dits séniors perdent
leur emploi, beaucoup sont obligés de ne travailler qu’à temps partiel, beaucoup de
femmes seules avec enfants. Nombre de personnes retraitées sont en difficultés. Les
dépenses d’action sociale continuent d’augmenter. Cette réalité si elle n’est pas nouvelle
après dix années de crise persiste fortement.

La baisse des allocations logement décidée par le gouvernement va toucher les ménages
aux revenus modestes, la note sera réglée par les bailleurs sociaux qui vont devoir
diminuer d’autant leurs loyers, subir une hausse de la TVA de 5,5 à 10% sur les travaux
d’entretien et de construction qui rapportera à l’Etat 700 millions d’euros. Au bout du
compte ce sont les locataires qui en pâtiront. C’est la raison pour laquelle je proposerai
au Conseil Municipal d’apporter notre soutien à la présidente de VOH Mme CAVECCHI,
nouvelle présidente du Conseil Départemental, VOH avec 1200 logements est désormais
de très loin le premier bailleur social de la commune.

Nous ne voterons pas dès ce mois-ci le budget communal 2018 pour la première fois
depuis de nombreuses années. Michel JAURREY maire-adjoint aux finances et à la
commande publique a la tâche lourde de le préparer. Le gouvernement a cherché la
popularité avec la suppression de la taxe d’habitation pour 80% des contribuables : en
2018 une première baisse de 30% puis une exonération totale en 2020. Le Conseil
Constitutionnel vient d’indiquer qu’il sera attentif à la manière dont sera traitée dans
deux ans la situation des 20% de contribuables restant redevables de la TH. Le Président
de la République a réagi en annonçant il y a quelques jours la suppression de la TH d’ici
à 2020. Si la TH est supprimée pour tous en 2020, le dégrèvement d’impôt prévu par la
loi deviendra alors une compensation et on sait alors que l’Etat comme par le passé ne
tiendra plus son engagement de compensation intégrale des recettes perdues par les
collectivités locales. Le produit de la TH à Gonesse a été d’environ 6 millions d’euros en
2017. Devant tant d’incertitudes une véritable réforme d’ensemble de la fiscalité locale
est indispensable qui doit être pensée dans le cadre du principe de l’autonomie
financière des collectivités locales qui fixe la part des ressources propres des communes
à 60% au moins comme le Conseil Constitutionnel vient de le repréciser en guise
d’avertissement. Pour satisfaire aux engagements européens (déficit public en dessous
de 3% du PIB et dette en dessous de 60% du PIB), le gouvernement a fait voter une loi
de programmation des finances publiques 2018-2022 qui fixe les montants annuels des
concours financiers de l’Etat aux collectivités locales. Après plusieurs années de
réduction subie de la principale dotation de l’Etat il nous faudra consentir un nouvel
effort encore plus important : gel des concours financiers, réduction de la dépense
publique des collectivités, réduction de l’investissement, suppression de 70000 emplois.
Mais les collectivités contrairement à l’Etat ne peuvent avoir des budgets en déficit et
leur part dans la dette publique est minime, moins de 10% du total de celle-ci. Elles sont

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accusées trop facilement d’être dépensières par un Etat qui ne cesse de leur transférer
des charges non compensées obligeant ainsi à augmenter la dépense publique locale.
Avec le budget de la nation 2018 seuls les plus fortunés s’en tirent bien. La suppression
de la TH est un miroir aux alouettes car d’une part l’INSEE prévoit une baisse du pouvoir
d’achat des Français cette année du fait des augmentations de prix qui ont commencé,
d’autre part les baisses d’impôt concernent avant tout le 1% des plus riches (impôt sur
la fortune, sur les valeurs financières) et seront financées par les 99% de Français avec
l’augmentation de la CSG.

Les services publics n’en sont pas pour autant plus performants. Même si la Poste n’est
plus le service public national que nous avons connu, la mission de service public qu’elle
doit toujours exercer est souvent défaillante et nos habitants s’en plaignent
régulièrement. Son personnel vient ici d’achever un long conflit. Avec le terrorisme on
aurait presque fini par oublier la sécurité intérieure. Nous ne pouvons que déplorer une
fois encore les agressions dont ont été victimes des fonctionnaires de la police nationale.
La question n’est pas nouvelle depuis au moins 2005 et l’affrontement entre les jeunes
de quartiers de banlieue et les policiers ne trouve pas de réponses depuis l’abandon en
2002 de la police de proximité que nous avions voulue mettre en place avec Lionel
Jospin et Jean-Pierre Chevènement. J’ai sur cette question majeure écrit récemment dans
la revue de l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice un article
intitulé « Repenser la sécurité, réorganiser la police ». En clair la situation n’est plus
tenable. Pour notre ville je ne sais pas aujourd’hui si nous sommes toujours en ZSP. Avec
le nouveau commissaire Tristan RATEL, le Sous-Préfet et le Procureur de la République
nous poursuivons en attendant la création d’une police de sécurité du quotidien promise
par le gouvernement qui tarde à venir. La Ville a créé la première étape de son CSU
(centre de supervision urbaine) modernise et développe la vidéoprotection. Les actions
de prévention de la délinquance et de prévention de la rupture éducative continuent
leur développement et nous débutons aujourd’hui même une expérimentation avec le
collège Philippe Auguste de prise en charge des élèves poly-exclus temporaires durant le
temps de l’exclusion.

Le personnel de l’hôpital de Gonesse a été également victime d’agressions à deux


reprises au cours des dernières semaines. J’ai demandé l’organisation d’une réunion qui
aura lieu la semaine prochaine avec le Sous-Préfet et la police d’Etat et bien sûr les
équipes de l’établissement pour une prise en compte réelle par tous les acteurs
concernés de la situation. Un an et demi après sa mise en service le nouvel hôpital n’a
pas encore été inauguré. Je le déplore. J’ai relancé et j’attends une réponse. Deux bonnes
nouvelles pour l’hôpital. La première est le départ des migrants le 19 décembre dernier
et je veux remercier le Préfet du Val d’Oise qui a entendu nos inquiétudes sur les risques
encourus par les migrants eux-mêmes à poursuivre un hébergement qui avait débuté il
y a dix-huit mois alors que les personnels achevaient le déménagement du bâtiment qui
a été ensuite immédiatement occupé par réquisition de l’Etat. Ce ne sont pas les
migrants qui sont en cause évidemment. Nous aurons en tout cas pris notre part de la
nécessaire solidarité. L’ancien hôpital pourra être déconstruit l’année prochaine mais il
reste à préciser encore dans quelles conditions. La deuxième bonne nouvelle est le
résultat de l’activité de soins qui a progressé de 5 points en 2017 et que l’on doit d’une
part à l’effet nouvel hôpital, d’autre part à la mobilisation des personnels hospitaliers
qu’il faut saluer. Et malgré cela un déficit de 7 millions d’euros prévu en 2018 ! L’hôpital
public traverse une profonde crise en raison des injonctions contradictoires de l’Etat :

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vous devez toujours produire plus d’activité mais je décide de réduire les tarifs qui
rémunèrent ces activités pour tenir l’objectif de dépenses de l’Assurance-maladie d’où
le déficit financier des hôpitaux qui se creuse passant de 470 millions d’euros en 2016 à
1,2 ou 1,5 milliard d’euros en 2017 de trois fois supérieur. En 2018 il sera demandé aux
hôpitaux de nouvelles économies à hauteur de 1,6 milliard d’euros et 10 milliards sur les
5 ans. D’où la pression sur les personnels. Qui accepterait de travailler douze heures par
jour alors que légalement il ne peut s’agir que d’une pratique dérogatoire ? Je vous
demande de réfléchir en tant que citoyen à cette situation qui nous concerne tous et qui
ne peut plus durer car comme l’a affirmé le président de la FHF « L’hôpital est en
situation de burn out ». Il ne suffit pas pour la ministre de la santé de dire qu’il n’est pas
possible de baisser les effectifs de soignants pour rassurer à partir du moment où toutes
les conditions sont en place pour y procéder dans la réalité. La contrainte est encore
aggravée par le dispositif des GHT. Le nôtre avec l’hôpital de Saint-Denis a été un
mariage forcé qui fonctionne mal. L’ARS vient d’imposer malgré un vote hostile de notre
conseil de surveillance la mise en place d’une direction commune que la loi n’impose
pas. 2018 doit donc être une année de forte mobilisation citoyenne en faveur de l’hôpital
public.

Au niveau de la commune nous continuons à travailler avec Anna PEQUIGNOT


déléguée à la santé pour renforcer l’arrivée de professions médicales et para-médicales
et plusieurs pistes pourraient se concrétiser. Nous devons travailler à la relocalisation
de la maison de garde actuellement encore logée dans l’ancien hôpital comme au
développement du pôle médical à la Fauconnière. A vrai dire sur ces questions les
communes ne peuvent agir seules et il faudrait que l’ARS s’engage pour aider au
financement des actions indispensables. Les travaux de la nouvelle maison des
adolescents rue de Paris sont par contre terminés.

Notre détermination pour préparer l’avenir de Gonesse dans le cadre du Grand Paris
sera aussi forte en 2018. Avec le soutien indispensable de notre communauté
d’agglomération et ses 35000O habitants. Avec Christian CAURO en charge du
logement et de l’urbanisme nous remercions les Gonessiens qui se sont mobilisés en
nombre le 25 septembre dernier pour nous soutenir et nous permettre ainsi
d’approuver le nouveau PLU. Nous avons eu un rapport d’enquête publique à charge,
sans aucun reproche en matière de procédure. Des recours ont été engagés pour faire
annuler le PLU et ainsi empêcher la réalisation de nos différents projets. La prochaine
mobilisation nécessaire sera celle du mercredi 31 janvier pour une réunion publique
dans le cadre de l’enquête publique préalable à la déclaration d’utilité publique du projet
d’aménagement du triangle de Gonesse et de l’enquête parcellaire préalable pour
obtenir la DUP foncière. Je précise que 40% du foncier a déjà été acquis par l’EPFIF.
Nous comptons sur vous pour déposer sur les registres en mairie dès demain, pour dire
que vous voulez ces projets : Europa City bien sûr dont le plan masse a évolué mais aussi
le projet nouveau Triango sur 15 ha, des projets qui peuvent être lancés en 2020,
créateurs d’emplois, des projets innovants en termes de développement durable et
d’agriculture urbaine. Votre mobilisation est aussi nécessaire le 31 janvier à 19h ici
même. La maison du projet qui a actualisé la maquette vous attend.

Au delà du nécessaire débat démocratique utile, il y a pour les opposants au projet,


venus de l’extérieur, un côté donneur de leçons inacceptable pour nous qui agissons
depuis longtemps pour la défense de notre environnement et pour un projet de

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développement durable de notre territoire avec Jean-Michel DUBOIS, délégué aux
espaces verts, à la propreté et au cimetière et Sympson NDALA, en charge du
développement durable et de l’économie sociale et solidaire. Le FILM qui suit nous le
démontre.

Et vous ne les avez pas entendu ces donneurs de leçons d’écologie s’exprimer au sujet
du projet de nouveau terminal à Roissy récemment annoncé avec la perspective de
900000 mouvements le jour et la nuit alors que nous en avons aujourd’hui déjà 500000.
Et que penser de la privatisation d’ADP envisagée par le gouvernement, même le PDG
d’Air France s’en inquiète ? Je m’interroge au sujet des derniers chiffres de l’INSEE selon
lesquels nous aurions perdu 322 habitants en 5 ans. Cette diminution inférieure à 1%
est peut être faible mais elle est due à un solde migratoire négatif alors même que nous
sommes sur un territoire de forte croissance naturelle de la population. Elle doit être
vérifiée d’une part, analysée d’autre part. C’est ce que nous allons faire.

Le projet de la ligne 17 du métro du Grand Paris que les opposants à nos projets
combattent est un vrai projet de développement durable puisqu’il permettra de moins
utiliser la voiture individuelle. Dans moins d’un mois le premier tunnelier sera lancé sur
la ligne 15 Sud. Et dans le même temps l’Etat pourrait décider de décaler la réalisation
d’autres lignes du Grand Paris Express. Face à cette menace nous nous sommes
mobilisés avec tous les élus en responsabilité dans nos communes et dans notre
communauté d’agglomération comme le montre ce FILM.

Tout est prêt ! Pourquoi attendre M. le Président de la République ? Nous souhaiterions


ne pas faire les frais de l’alternance de 2017 au nom des principes de l’orthodoxie
budgétaire afin de complaire à Bruxelles. Le gouvernement n’a pas fait preuve d’autant
de scrupules pour prêter 1,7 milliard d’euros d’argent public pour financer la ligne du
CDG Express alors que celle-ci à 25 euros le trajet ne desservira pas notre territoire. La
ligne 17 est également nécessaire à la réussite des JO et figurait en bonne place dans le
dossier de candidature de la France. Ce sont donc bien l’ensemble du réseau avec ses 68
gares qui doit être réalisé en respectant les engagements pris et les délais arrêtés par
deux présidents de la République successifs. Si le coût du GPE est estimé entre 26 et 35
milliards d’euros, financé au moyen de trois taxes affectées et payées par tous les
Franciliens, ménages et entreprises, il faut bien comprendre que ce nouveau métro sera
un formidable levier de croissance et d’attractivité dont le gain est estimé à plus de 100
milliards d’euros de PIB et plus de 200000 emplois supplémentaires à terme dont ceux
qui seront créés sur le triangle de Gonesse. Tout est prêt : le permis de construire de la
gare, les travaux préliminaires qui peuvent commencer cette année, c’est la meilleure
façon de ne pas prendre de retard. L’Etat doit tenir les engagements qu’il a pris envers
les territoires et en particulier ceux de banlieue. Rien ne sert de promettre de nouveaux
emplois francs dans le cadre de la politique de la ville si dans le même temps on remet
en question les investissements d’avenir pour l’Île-de-France.

Se battre au présent, nous le faisons dans le cadre de la politique de la ville et Viviane


GRIS également en charge de ce dossier en connaît toutes les difficultés. Comment
pourrons-nous financer les équipements scolaires du quartier de la Fauconnière l’année
prochaine si l’Etat et l’ANRU ne nous accompagnent pas sur le plan financier
conformément à la loi au prétexte que nous ne démolissons pas de logements mais que

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nous les réhabilitons avec les bailleurs sociaux ? Se battre au présent, nous le faisons
pour accueillir de nouvelles entreprises sur la zone des Tulipes ou sur nos zones plus
anciennes et ILHAM MOUSTACHIR en connaît aussi les difficultés. Les changements de
propriétaires ont entraîné une perte de qualité dans les activités. Avec la communauté
d’agglomération directement compétente, nous devons agir sur cette réalité en même
temps qu’il faut poursuivre ce que la commune avait commencé, la réhabilitation
physique. Cette année la friche Prédault sera enfin démolie et vous pouvez découvrir
l’image du projet sur lequel nous travaillons avec la communauté. Se battre au présent,
c’est aussi faire plus en faveur du renouvellement urbain dans les quartiers et pour le
commerce. Avec Christian CAURO et Rachid TOUIL délégué au commerce, aux fêtes et
au jumelage, nous poursuivrons cette année nos actions dans le centre-ville et aux
Marronniers. L’action inédite que nous conduisons en faveur du petit commerce local
porte ses fruits. Elle suppose un fort engagement financier de la ville. Il en est de même
de l’action conduite en faveur de la sauvegarde et de la mise en valeur de notre
patrimoine historique et Marie-Annick TORDJMAN en charge de ce secteur s’y
consacre avec enthousiasme. Nous vous annonçons la tenue au printemps prochain
d’une importante exposition sur les résultats des fouilles archéologiques de l’église
Saint-Pierre-Saint-Paul. Cette politique de renouvellement urbain n’est pas aidée et les
seules opérations de réhabilitation et de rénovation énergétique le sont avec l’ANAH,
obligeant la Ville à s’engager fortement de façon volontariste. La ZAC multi-sites dont la
réalisation va s’achever avec les dernières opérations à Saint-Blin et à la Madeleine,
lancée il y a plus de dix ans, coûte cher à la ville qui a dû financer les déficits mais elle a
transformé une partie de nos quartiers de Saint-Blin au centre-ville. Il en est de même
avec la ZAC du centre ancien. Mes collègues responsables savent qu’il faut y consacrer
beaucoup d’efforts pour rechercher, trouver et concevoir ces projets. Pour certains la
critique est d’autant plus facile qu’elle est toujours à courte vue et avec plein d’arrières
pensées. Enfin nous discutons avec l’EPFIF avec lequel nous avons déjà un fort
partenariat les termes d’une nouvelle convention qui nous permettra de définir les
prochains projets de renouvellement urbain sur de nouveaux sites en même temps que
nous allons être engagés sur des réalisations importantes en 2018 tant de réhabilitation
que de renouvellement.

Se battre au présent pour notre cadre de vie et urbain, pour améliorer les transports,
c’est se battre pour valoriser notre bien commun qui est notre ville, c’est par la même
occasion donner plus de valeur aux biens de chacun des Gonessiens. Je défends
résolument ce choix avec la très grande majorité des élus et au-delà même de la majorité
municipale. Je chercherai constamment à rassembler autour de cette ambition. Se battre
au présent et se battre pour demain, pour les projets d’avenir comme celui du triangle
de Gonesse, c’est ne pas se résigner à subir la fracture territoriale de la région parisienne
sur laquelle nous sommes qui creuse toutes les formes d’inégalités urbaines,
environnementales et sociales, c’est refuser l’apartheid territorial, le communautarisme
qui enferme, paupérise et divise, qui affaiblit la République. Se battre pour demain c’est
donc agir avec la communauté d’agglomération pour que notre territoire soit reconnu et
respecté par l’Etat dans le cadre du Grand Paris, qu’il ne soit pas considéré comme un
territoire de servitude au seul profit de la capitale et de la Métropole du Grand Paris
parce que nous sommes le territoire aéroportuaire de celles-ci, c’est se battre pour ce à
quoi nous pouvons prétendre de façon légitime, une attractivité renforcée grâce à la

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ligne 17, un développement maîtrisé et équilibré créateur d’emplois, un développement
durable du territoire qui doit prendre en compte la question des nuisances aériennes.

Se battre au présent et se battre pour demain sans jamais céder à la démagogie facile et
trompeuse, c’est rassembler les Gonessiens autour d’une vision et d’un projet, non les
diviser. Il y a un an à cette même tribune je vous avais indiqué clairement que j’avais
décidé de ne pas me représenter à l’Assemblée Nationale et que j’avais choisi mon
mandat de maire.

Je vous déclare aujourd’hui que je serai candidat aux prochaines élections municipales
en 2020, pour poursuivre avec vous le combat pour le présent et pour l’avenir de
Gonesse et de tous ses habitants.

Bonne et heureuse année 2018.

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