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Regards croisés I – Travail, emploi et chômage

NOTIONS : Flexibilité du marché du travail, taux de 2 – 2 – Quelles politiques pour l’emploi ?


chômage, taux d'emploi, qualification, demande anticipée,
salariat, précarité,
Acquis de première : chômage, productivité, demande
globale, politique monétaire, politique budgétaire,
rationnement

Thème 222- Quel chômage aujourd’hui en France ?

Chômage conjoncturel/chômage structurel ?


Document 1 :
Il est usuel de décomposer le taux de chômage en une partie structurelle et une partie conjoncturelle. Le chômage
conjoncturel est la part du chômage qui dépend de la position de l’économie dans le cycle, c’est-à-dire de l’état de la
demande. Une faible croissance, inférieure au rythme potentiel, débouchera typiquement sur une hausse du chômage
conjoncturel. Le chômage structurel, à l’inverse, est insensible aux fluctuations de l’activité. Il ne dépend que de la
structure de l’économie (la population en âge de travailler, sa qualification, etc.), de
facteurs institutionnels (l’indemnisation du chômage, le niveau du salaire minimum, les taux de cotisations, etc.) et
technologiques. (..) On considère généralement que réduire le chômage structurel passe par la mise en œuvre de
réformes propres à relever l’offre. Les réformes de libéralisation du marché de travail rentrent dans cette catégorie.
Le chômage structurel n’est pas une grandeur observable et fait donc l’objet d’une estimation. Celle-ci est cruciale,
pour définir la bonne politique économique à mener. En effet, si l’économie est confrontée à un chômage de nature
essentiellement structurelle, seule une politique de soutien à l’offre permettra de donner des résultats satisfaisants.
Une politique stimulant la demande (assouplissement monétaire et/ou budgétaire) ne produira que peu d’effets
positifs, tout au plus une baisse temporaire et limitée du chômage. Mais les effets négatifs, eux, pourront être
importants et durables : hausse de l’inflation, creusement des déficits publics et/ou courants, perte de compétitivité,
etc. Bref, toutes choses fragilisant l’offre. Au bout du compte, le taux de chômage structurel risque d’augmenter.
A l’inverse, si le chômage comprend une composante conjoncturelle, sa résorption nécessitera une politique de
soutien à la demande. Celle-ci permettra de ramener le taux de chômage à son niveau structurel. Mais si c’est une
politique d’offre qui est conduite, alors le risque est d’aggraver le problème qui, dans ce cas, réside dans la faiblesse
de la demande. Faire pression sur les salaires lorsque l’économie souffre de débouchés insuffisants risque ainsi
d’entraîner plus de chômage à court terme.
Source : Thibault Mercier, A propos du chômage structurel en France , Ecoflash, novembre 2017
Questions :
1. Pourquoi est-il utile de distinguer chômage conjoncturel et structurel ?
2. Quelle est la limite de cette distinction ?
3. Compléter le tableau suivant

Chômage Chômage structurel


conjoncturel
Lien avec la situation économique à
court terme
Déterminant
Politique à mettre en oeuvre
Document 2 :

Notes : Le chômage structurel est mesuré par 2 organismes : l’OCDE et la Commission européenne
Source : C.Gilles et A.Sode, Chômage conjoncturel et chômage structurel, France Stratégies, 2017
Questions :
1. Comparer les fluctuations du taux de chômage observé et du taux de chômage structurel. Que pouvez-vous en
conclure ?
2. Comment a évolué le taux de chômage structurel depuis 2005 ? Que pouvez-vous en déduire ?
3. Quelle est la nature du chômage en France ? Quelle politique faut-il alors mettre en oeuvre ?
4. Quelles critiques peut-on faire à cette analyse ?

Document 3 :
L’économie française a généré 250 000 emplois en 2017, cependant, selon les chiffres de Pôle emploi, le chômage a
stagné. L’économiste de l’OFCE, Eric Heyer, décrypte les phénomènes qui viennent contrarier le reflux du chômage.
(…)
Le chômage baisse donc bel et bien, mais pourquoi si lentement ?
La France se caractérise par deux points forts qui, paradoxalement, expliquent ce phénomène. C’est d’abord une
question de démographie. La nôtre progresse plus vite qu’en Allemagne, en Espagne ou en Italie. Ce qui fait un
nombre élevé de nouvelles personnes sur le marché du travail tous les ans. Résultat : pour stabiliser le chômage en
France, il faut au moins 130 000 ou 140 000 nouveaux postes chaque année, là où l’Italie n’a besoin d’aucune création
d’emplois, et l’Allemagne peut en perdre 70 000 par an et le garder stable. Pour le faire baisser, nous avons donc
besoin de bien plus de créations d’emplois que les autres.
L’autre point important réside dans la progression de notre productivité. Elle est, là aussi, plus importante que celle de
nos pays voisins. En France, un salarié donné voit sa productivité augmenter tous les ans d’un certain seuil, plus vite
que son homologue italien ou espagnol. Il faut donc que l’activité augmente beaucoup avant qu’un employeur ait
besoin d’embaucher une nouvelle personne. Ce qui fait reculer le chômage moins vite qu’ailleurs.
Questions : « Avec ou sans croissance, le nombre d’emplois non pourvus demeure le même », Eric Heyer est
économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), il revient pour « Le Monde » sur les
conséquences de la croissance sur le marché du travail, LE MONDE ECONOMIE | 30.01.2018, Propos recueillis
par Sarah Belouezzane
Questions :
5. Quel est le paradoxe mis en évidence dans le texte ?
6. Quelles sont les explications de ce paradoxe ? Le chômage est-il alors conjoncturel ou structurel ?
7. Les déterminants structurels sont-ils toujours liés à la législation pour l’emploi ?

Chômage classique ou chômage keynésien ? L’analyse de Natixis

Document 1 :
- chômage « classique » : le chômage est dû à l’insuffisance de l’offre de biens et services qui ne peut pas satisfaire la
demande. L’offre de biens et services est insuffisante parce que la rentabilité de la production est trop basse (que le
salaire réel y compris charges sociales est trop élevé par rapport à la productivité) ;
- chômage « keynésien » : le chômage est dû à l’insuffisance de la demande de biens et services ; il y a sous-utilisation
des capacités de production, le salaire réel est trop faible, la profitabilité des entreprises ne pose pas de problème. (…)
Comment distingue-t-on le chômage « classique » du chômage « keynésien » ? s’il y a chômage classique, le salaire
réel est trop élevé par rapport à la productivité, la profitabilité des entreprises est déprimée ; il y a chômage keynésien,
c’est l’opposé ; s’il y a chômage classique, les hausses de la demande de biens et services sont surtout satisfaites par
les importations, puisque l’offre de biens et services est rigide, et il y a dégradation du commerce extérieur quand la
demande augmente ; s’il y a chômage keynésien, les hausses de la demande peuvent être satisfaites par la production
domestique.
Source : Flash Economie, Chômage classique/chômage keynésien, Natixis, 2 juin 2017
Questions :
1. Compléter le tableau suivant
Chômage classique Chômage keynésien
Déterminants
Indicateurs

Document 2 :

Source : Flash Economie, Chômage classique/chômage keynésien, Natixis, 2 juin 2017


Questions :
2. Comparez l’évolution du salaire réel et de la productivité par tête depuis 1998
3. Quelles conséquences pouvez-vous en tirer sur le partage de la valeur ajoutée ?
Document 3 :

Source : Flash Economie, Chômage classique/chômage keynésien, Natixis, 2 juin 2017


Questions
4. Périodisez l’évolution des profits dans le PIB en France entre 1998 et 2017 . Comment pouvez-vous
expliquer l’apparent paradoxe depuis 2013 ?
5. Comparez la part des profits dans le PIB entre les 3 pays en 2017

Document 4

Source : Flash Economie, Chômage classique/chômage keynésien, Natixis, 2 juin 2017


Questions :
6. Comparez l’évolution de la demande, des importations et du PIB en volume entre 1998 et 2017.
7. L’augmentation de la demande est-elle satisfaite par l’augmentation de la production nationale ou par
l’augmentation des importations ?
Synthèse : Quel est la nature du chômage en France en 2017 ?

Indicateurs Entre 1997 et 2017


Evolution du salaire réel et de la
productivité
Profitabilité des entreprises
Hausse de la demande assurée par les
importations ou par la production
nationale
Nature du chômage

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