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LE JARDIN DU
CROYANT
L'Islam pour tous

Nous sommes musulmans, les gens du salam, de la paix,


en parole et en action

Heureuse, la personne qui aime la paix.

Car elle est d’un abord facile : on peut aller à elle comme
l’oiseau va à la calme rivière, qu’il soit rapace ou proie, de
chasse ou de chant.
Elle ne refuse et ne rejette aucune âme, qu’importe la nature
de l’âme et ce qu’elle a accompli.
Les œuvres de ceux qui l’approchent, bonnes ou mauvaises,
elle ne les jauge pas.
Elle a été créée pour donner à boire seulement.
Et son eau, offerte à tout passant, n’est pas une science de
béton pour instruire.
Elle est juste un élémentaire rappel au bien moral, à la bonté
de source pure et claire, de source authentique pour
rafraîchir.
Car tout autour n’est qu’un monde dur et de souffrances, qui
peut faire oublier que la miséricorde, quoi qu’il advienne,
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existe encore, encore, encore.


Et cette eau, le couvert de boue peut aussi y plonger, au
même titre que celui qui, de peau toujours parfumée, n’a pas
même transpiré.
Oui, l’individu de paix, modeste en savoir, mais riche en
humanité, est cette rivière généreuse comme issue du
Paradis, incorruptible, qui ne pollue rien ni personne, et qui
n’est jamais polluée.
Qui se renouvelle du simple fait de sa mansuétude et qui
revitalise les êtres, lesquels, à son contact, ne veulent plus la
quitter…
Ses courants ne sont ni sournois, ni rancuniers des saletés
qu’on a pu y laisser, des pierres qu’on a pu y jeter.
Ces pierres, qu’elle a héritées de certains passants, parfois
restées visibles sur le tapis du fond de la rivière, nous
apparaissent à la surface de l’eau, entre les clapotis et les
reflets du soleil, comme des petits diamants.
Ainsi, qu’importe ceux qui passeront et repasseront par là, car
la rivière ne divulguera jamais ses secrets, jamais elle ne
parlera de ces cailloux qui encombrent son ventre, ni de leur
histoire ; toujours elle les fera voir aux humains tels des
pierres précieuses, même si en réalité, ils n’en sont pas.
Tant que les cailloux restent dans sa demeure fluviale, leur
image de beauté en surface sera par elle soignée, en sécurité
; leur honneur sera sauf.
Ce n’est pas la rivière, silencieuse devant le bien comme le
mal, qui en divulguera les faits cachés.
Soit elle les emportera loin, soit elle les gardera immuables
dans sa profondeur inviolable.
Seule une main trop curieuse pourra peut-être, de force,
dévoiler cet antre sacré, dé-couvrir les flots pacifiques.
Heureuse, la personne de paix que tout un chacun peut
aborder comme cette rivière.
Auprès d’elle, la halte est possible et l’on trouve le repos, le
doux répit malgré les tempêtes.
Son miroir permet la contemplation de tous les paysages.
Et tous les visages peuvent s’y mirer à l’envi, qu’ils soient
sages ou non.
Et Le Ciel qu’elle reflète n’est interdit à aucun regard.
Et bien qu’elle soit témoin de tout ce qui bouge en cet univers,
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de toute parole, de toute action, louables ou blâmables, bien


qu’on la respecte parfois ou non, elle garde fermement le
silence de paix sur tout, tout, tout…
Elle se tait, car elle sait combien Seul Dieu en Son Ciel a le
pouvoir de faire entendre son Jugement, par la foudre ou la
trompe, ou par quelque révélation, inspiration.
Elle se tait, car elle sait que par le destin fixé de Dieu Seul, et
connu de Lui Seul, n’importe quoi, n’importe qui peut être
appelé à changer positivement…
Comment, quand, pourquoi ? Les Mystères de Dieu
appartiennent à Dieu Seul.
Et la rivière en sait quelque chose : elle qui n’a pas toujours
été rivière, qui a déjà été désert, puis goutte d’eau, puis
mare…, voici qu’elle est devenue rivière contre toute attente…
Et qui sait, peut-être qu’un jour elle deviendra lac et océan !
Heureuse, cette personne-rivière de Paix, de Salam…
Car L’Islam, tout de noblesse, de sagesse et de splendeur, est
entré dans son cœur et l’a illuminé de grâces…
Et ce, bien avant d’avoir commencé à former son esprit
juvénile qui a toujours tant à apprendre.
Heureux sont les hommes et les femmes de paix.
Heureux sont ces Musulmans, car ils incarnent ces points
d’eau autour desquels la quiétude est disponible pour tous,
tous, tous.
Sans exception.
Sans condition.
Sans restriction.
Heureux sont de tels croyants, car même insignifiants, ils sont,
par leur seule humanité douce, patiente et aimante, capables
de rendre heureux leur prochain, quel qu’il soit.
Et parce qu’ils peuvent lui rendre un sourire durable perdu
depuis longtemps.
Si Dieu le veut.
Si Dieu le veut.
In cha’a ALLAH !
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Détache-toi de ce monde et tu trouveras la paix, car tu te


libéreras de lui, de ses passions consumantes et de ses
fardeaux. Ne recherche plus les biens de ce monde et non
seulement tu seras satisfait, comblé, te contentant de peu,
rassasié de l'Amour de Dieu, mais les gens t'aimeront, puisque
de toi ils ne seront plus enviés et verront la sincérité. L'Islam
est la seule façon de s'élever.

Ne pense guère à ce que tu n’as pas (ou pas encore). Pense


plutôt à ce que tu as, surtout à ce que tu possèdes de
meilleur : l'islam. Et ne songe pas à ce que tu as perdu, mais
plutôt à ce dont Allah t’a permis de jouir pour un temps, alors
que d'autres n'ont rien eu, rien vécu. Le Bonheur est dans La
Satisfaction Sage.

Le Musulman est frappé du sceau de l'épreuve accablante, du


souci persistant, du dur labeur, mais il demeure heureux et
serein, parce qu'il est « muslim », « soumis » à son Créateur
qui ne le lèse en rien et ne l'abandonne jamais.

Sois fort, ta force vient de ta foi et de Dieu Al-Qawi (Le Fort).


Reste souriant, calme et patient. Affiche un visage détendu,
alors même que tu souffres en silence. Épargne aux autres le
récit de tes problèmes et ne les confie qu'à Allah Al-Moqtadir
(Le-Tout-Puissant), toujours au-dessus d'eux et capable de les
régler. C'est ainsi que tu prouveras le mieux ta confiance
parfaite en Lui. Pendant ce temps, ne refuse ton soutien et
ton aide à personne, car alors ton Seigneur le verra et sera
pareillement là pour toi. Tu verras aussi que les gens se
mettront à t'aimer et à prier pour toi, à faire des invocations à
ton endroit sans que tu le leur demandes, tandis que tu t'es
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consacré à leur personne en oubliant la tienne propre. Tu


verras que la meilleure conduite attire toujours, par Allah
Al-Barr (Le Bienfaisant), la meilleure et la plus haute
récompense...

Souriez, oui, mes frères et sœurs. Mais surtout, répondez au


sourire qu'on vous destine dans la vie de tous les jours, dans
la rue, au marché, à la mosquée, dans une école ou ailleurs.
Bien plus ! Répondez par un sourire encore plus grand et plus
rayonnant, comme on doit renvoyer le salam plus
généreusement que celui qui nous l'adresse le premier.

Ne passez pas votre chemin en ignorant l'autre, même si lui


vous a consciemment ou non ignoré.
Osez le sourire. Persévérez dans le sourire. De bon cœur.
Et que votre sourire ne s'éteigne pas jusqu'à ce que vous vous
retrouviez seul (et encore, à Dieu vous pourrez alors continuer
de sourire).
Comme le Prophète (aleyhi salat wa salam) ne retirait pas sa
main le premier d'une chaude poignée de mains, ne retirez
pas le sourire de votre visage tant que votre frère et votre
sœur est toujours devant vous, avec vous.
Même si on ne se connaît pas tous, même si nous nous
croisons furtivement entre étrangers, parfois à la course, et
que ces sourires tout à coup fraternels, qui sont distribués,
paraissent étranges, tellement le monde s'est oublié dans la
léthargie où il s'est lui-même plongé...

Même si vous affrontez la torpeur des visages qui vous


dévisagent parfois froidement…
Même si la vie est dure, même si, même si...
Votre sourire sincère est une lumière, il écartera les ombres
sur le passage et ouvrira toujours une voie à quelque chose
de meilleur.
On sous-estime le pouvoir du sourire.
Un salam sans sourire perd de son éclat. Un salam avec le
sourire soulève les cœurs dans son message de paix et de
joie. Celui qui en est gratifié par vous peut même l'emporter
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et le garder avec lui comme un trésor pendant des années,


car ce sourire pieux, il est rare, oui, qu'on lui en fasse cadeau,
gratuitement, pour l'Amour du Très-Haut. Pour cela, notre
prochain ira peut-être mieux. Pour cela, il ne vous oubliera
sans doute pas. Pour cela, il priera pour vous ou parlera en
bien de vous.
Le sourire est une aumône, il donne de l'espoir, il rappelle aux
gens leur humanité, il rapproche et sauve, si Dieu le veut, il
réveille l'envie de la guidée, il intimide le mal, il est l'ami fidèle
du bien et le conjoint de la foi.
On nous dit souvent qu'il faut prendre le Prophète (aleyhi salat
wa salam) comme exemple. Commençons donc par ce qu'il y
a de plus facile et alors, tout le reste sera facilité in cha’a
Allah…
Comme lui, que notre visage soit tout de bonté et qu'il soit à
tout moment traversé par le soleil du sourire pieux, éclairant
le monde, rappelant que notre prochain sur Terre a de
l'importance pour nous et qu'il ne sera jamais seul.

Nous sommes Musulmans.


La Paix est notre Parole.
La Paix est notre Action.
Dieu a frappé nos oreilles de surdité quant à toute voix « tir à
l'arc » aux aguets...
Car nous ne sommes capables que d'entendre la paix...
À tout autre langage que celui du pacifique, nous sommes
étrangers, illettrés, analphabètes...
Ce qui n'est pas la paix nous met confusion en tête.
C'est ainsi, nous sommes Musulmans...
Dieu a frappé de cécité notre regard quant à toute scène
obscure, malheureuse ou qui inspire la tristesse...
Car nous n'avons d'yeux que pour La Lumière divine, jaillissant
de La Sagesse et de sa proche parente La Noblesse.
C'est ainsi, nous sommes Musulmans...
Dieu a rendu notre langue muette quant aux paroles vaines,
futiles,
ivres de débats stériles, de discordes, de mise en relief des
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tares, de
jugements ou de condamnations, de discours qui blessent, qui
rabaissent, qui
humilient ou qui tuent...
Car notre bouche n'est pleine que d'un miel doux et
bienfaiteur, qui nourrit, qui apaise et qui guérit. Qui de
clémence et de bienveillance jamais n'est tue.
C'est ainsi, nous sommes Musulmans...
Dieu a frappé de paralysie nos membres quant aux
comportements qui font trébucher et tomber...
Car notre mouvement n'est rendu possible que pour relever
notre prochain, le soutenir, l'accompagner et l'aider à rester
droit, quoi qu'il advienne sur les chemins escarpés de la vie...
C'est ainsi, nous sommes musulmans...
Dieu a frappé notre mémoire d'amnésie quant à tout mal ou
défaut rapportés sur autrui, qu'ils soient mensonges ou
vérités...
Car il souffle en nous des vents de miséricorde qui emportent
toute honte, ainsi dévoilée, aux confins de l'oubli.
Et parce que la qualité de notre prochain - dut-elle être
l'unique trésor dans un champ de ruines - est pour nous la
seule trace d'archéologue qui se grave, se fossilise et s'écrit
dans nos parchemins de fraternité...
C'est ainsi, nous sommes Musulmans...

La Paix, Le Salam est notre Parole, notre Action.

Fatima, de l'Oasis de l'Excellence.


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LE JARDIN DU
CROYANT
L'Islam pour tous

Aimer Dieu et être aimé de Lui

Il n'existe pas de Meilleure ou de Plus Belle Alliance que Celle


qui vous Lie à Allah. Elle est éternelle et aucune relation
ici-bas ne connaîtra la réussite si elle ne se scelle pas dans
L'Or et Le Joyau, dans Le Bijou Inestimable de Sa Loi ! C'est
d'abord autour du Doigt de La Chahada (profession de foi) que
cette Alliance se perle en toute sincérité. Et c'est ensuite dans
le cœur qu'elle continue de se développer en un Amour Unique
toujours plus Grand et toujours plus Fort pour Le Créateur.
Avant tout autre bonheur sur Terre, voilà bien celui-là dont
vous devez rêver et que vous devez passionnément
rechercher ! Car ce Bonheur demeure le seul qui dure et le
seul au sein duquel tous les autres bonheurs peuvent se
prolonger...

Allah, Le Premier, a voulu notre présence en nous créant à


partir du néant. Il s'est, Le Premier, inquiété de nous, en nous
pourvoyant du nécessaire à la vie, à la guidée, au bonheur ! Il
est Le Premier et Le Seul qui pense à nous sans nous oublier
une seconde de notre vie, au point d'inscrire tout de nous,
jusqu'à chaque battement de notre cœur ou souffle exhalé ! Il
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est Le Premier à nous avoir aimés et à nous avoir fait


confiance en nous donnant les moyens de Le rechercher ! Et Il
nous a cherchés, Lui Le Premier, en nous envoyant Ses
messagers afin de Se faire connaître de nous ! Voyez l'intérêt
qu'Il nous porte, l'Amour qu'Il nous voue ! Pourquoi ne pas
revenir vers Allah ! Pourquoi ne pas faire la paix avec Le Seul
qui jamais ne nous a déclaré la guerre !

Où que tu sois et quoi qu'il advienne, tu ne crains rien si ton


cœur a embrassé la foi, car Allah est toujours avec toi !

Le cœur est voué aux souffrances et à se rendre malade de


toutes les façons et affections, tant qu'il n'a pas trouvé son
Âme Sœur : Le Coran !

Quand Dieu aime quelqu'un, Il lui accorde entre autres la


faculté de voir et de reconnaître ses propres défauts. Il lui fait
se sentir petit et toujours convaincu que les autres sont
meilleurs. Ainsi, il ne regarde les gens qu'avec l'œil de la bonté
et, instruit de son ignorance, il ne cesse jamais d'apprendre
avec l'émerveillement attendrissant d'un enfant, et il ne fait
que gravir des degrés. Si bien, qu'il finit par devenir grand aux
yeux de tous, à son insu, aimé et recherché. C'est une Grâce
d'Allah et un Signe de Rare Piété.

Allah Al-Karim est Généreux, Allah Al-Wadoud aime ses


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serviteurs, Allah Al-Mujib exauce le croyant pieux qui


L'invoque. Demandez-Lui une fleur, Il vous donnera Les
Jardins du Paradis. Demandez-Lui une lumière dans le ciel
ombragé de la vie, Il vous offrira tout un firmament de
luminaires. Demandez-Lui Son Amour, et non seulement Il
vous aimera, mais Il commandera aussi aux Anges et aux
hommes de vous aimer... Demandez, et vous verrez...

Chaque battement de ton cœur est une invocation pour Allah.


Chaque battement de tes paupières, de tes cils, chaque
clignement de tes yeux est une prosternation pour Allah.
Chaque tremblement involontaire de ton corps, frisson de joie,
de peur ou de peine, est un rappel de l'espoir, comme de la
crainte révérenciels, inspirés d'Allah.
Chacun de tes soupirs exhalés, chacune de tes respirations
doit être déjà un murmure de ta foi en Allah.
Car c'est Lui qui t'a donné la vie et parce que c'est à Lui que
tu es soumis.
Chaque remuement de tes lèvres devrait précéder l'invocation
de Son Nom.
Et toutes tes volontés, ressenties ou accomplies, devraient
uniquement viser à Le Satisfaire.
Car où que tu sois, quoi que tu fasses, Allah est avec toi et ne
te quitte pas.
Et si tu es sauf aujourd'hui, dans ce monde rempli de dangers,
sain et sauf, oui, comme ta langue est sauve entre tes dents
qui ne la déchiquètent pas, c'est encore grâce à Lui !
Adore-Le à chaque instant, dans ton être, dans ta parole,
dans ton action.
Parce que Lui t'aime, t'a recherché, a voulu Se faire connaître
de toi en t'inculquant Sa Loi pour ton Salut, pour te sortir de
l'ignorance et te préparer au Bonheur...
Ne L'oublie jamais, et ne t'oublie surtout pas loin de Lui, car il
n'est de plus grande tragédie que d'en être éloigné, séparé,
que d'être délaissé par Lui...
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Nous appartenons tous à Allah et vers Allah sera notre


retour...

Quand je vois la rose pousser d'entre les épines, le bébé en


pleurs s'apaiser dans les bras de sa mère, l'arc-en-ciel
majestueux triompher d'un orage, un simple sourire
réconforter l'éploré qui le reçoit, un animal allaiter un petit qui
n'est pas le sien, alors mon coeur, s'il est triste, retrouve la
sérénité, et je me dis : Oui, Grande est La Miséricorde d'Allah
!

Quand, seul, je ne trouve personne à qui parler, pour me


répondre, Allah m'écoute, manifeste Sa Présence de sorte que
je la ressente ; personne pour m'aider, Allah m'assiste ;
personne pour partager mes rires, mes pleurs, Allah se fait
proche, et me touche par Sa Compassion ; personne pour
penser à moi, m'aimer, me combler d'attentions, Allah me
rappelle Son Affection et ses Bienfaits sans fin envers ma
personne dépendante, dans le besoin continuel de Lui ;
personne pour évoluer sur le chemin de la vie, Allah est de
toute façon, et de toute éternité, Mon fidèle et sincère
Compagnon ; Allah est là, Omniprésent, même quand je dors
et que je suis inconscient, sans arrêt, Il m'accompagne, et je
peux compter sur Lui...

Allah nous a fait tant de splendides promesses...

Entre autres, des Palais rien que pour nous...

Le moindre prétexte est bon pour cela et les hadiths ne


cessent d'en parler : « Celui qui récite dix fois la sourate du
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Culte Pur (112), Allah lui construit un Palais au Paradis »


(rapporté par Ahmad).
Mais pour ma part, quand je vois cela, combien Allah nous
aime, combien Il veut nous gâter à la moindre occasion, et
avec presque rien... Oui, avec des palais et encore des palais,
pourvu qu'on se rappelle seulement de Lui, qu'on invoque son
Nom Sublime avec cœur...
Mes frères, mes sœurs ! Quand je vois cela, mes paupières
tremblent, comment ne pas pleurer et s'émouvoir de tant
d'Amour, de Celui qui cherche notre amour, qui le souhaite
tellement !
Finalement... Est-ce bien important tous ces palais, toutes ces
richesses ?

L'Amour d'ALLAH n'est-Il pas le SEUL CHÂTEAU, la SEULE


DEMEURE qu'on puisse avoir envie d'habiter au Paradis, quand
on mesure la portée de l'AMOUR d'ALLAH pour nous ?
Allah ! Ya Rabbi ! Tous les palais sont vides et froids, toutes
les richesses matérielles sont sans valeur sans Toi et sans l'Or
de ton Amour !
C'est ta Compagnie affectueuse que l'on espère dans la
demeure de ton Amour ! Voilà notre plus grand désir, notre
seule joie possible !
Accorde-nous ton Amour et fais-nous T'aimer comme Tu le
mérites, au-delà de tout, au point qu'en récitant le Coran, par
exemple, nous ne songions pas tant aux palais à gagner qu'à
Ta Proximité à acquérir, ya Rabbi ! Ya Rabbi !

Ton Nom Seul est Notre Or Pur, Allah ! Allah ! Allah !

Les cœurs sont en peine, les cœurs sont en berne quand ils se
voient séparés d’un être cher, quand un homme ou une
femme leur échappe, quand une amitié les délaisse…
Ils sont tout de fougue et de passion, ils sont prêts à
l’impossible pour les retenir, ils y mettent le temps qui manque
toujours cruellement, ils y mettent l’énergie qui se fait de plus
en plus rare et précieuse, ils y mettent une ardeur et un
espoir tragico-romantiques, jusqu’à épuisement, jusqu’à
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esseulement, jusqu’à désabusement…


Pourquoi les cœurs ne s’animent-ils pas de cette adoration
pour ALLAH qui Seul y a droit, qui Seul La mérite ?
Pourquoi courent-ils, ces cœurs effrénés, derrière des ombres
et des chimères, à la poursuite inlassable d’un sombre rêve,
éphémère, qui n’est qu’illusion, qui ne fait que tromper ?
Le cœur ne doit-il pas battre d’Amour transcendé uniquement
pour le Divin Créateur ?
Ses créatures ne sont-elles donc pas faites pour être aimées
en dessous de Lui et à cause de Lui, elles qui n’existeraient
pas sans Lui et qui Lui appartiennent ?
Comment les cœurs en sont-ils arrivés à vénérer l’être plutôt
que le Maître des êtres ?
Comment les cœurs en sont-ils parvenus à oublier ce qui les
rattache à leur propre origine, à leur raison d’exister, à la
destination qui leur est promise : Dieu ?
Oui, les cœurs sont à pleurer…
Car ils s’éprennent de mortels indifférents et ingrats, tandis
qu’ils ne voient rien de Celui qui Le Premier les a aimés, en les
créant, en les guidant, en leur assurant de quoi exister et
vivre, en les appelant sans cesse à Son Souvenir, au Bonheur,
au Paradis…
Oui, les cœurs sont à pleurer, sont à pleurer…

La Peine d'Amour n'est une Peine de Mort que pour le cœur


qui a aimé loin d'Allah, en dehors du Coran et de la Sunna.
Celui qui s'est préservé et qui n'a aimé que pour Dieu, qu'à
cause de Lui et en Lui Seul, dans le respect de Ses Lois, ne
désespère jamais de ce qui a pu lui être enlevé ici-bas, car il
croit en son Destin, il sait que seul un mal a dû être écarté de
lui, ou alors qu'il ne s'agit que d'une épreuve visant à tester sa
foi, et que son bien, son bonheur lui seront rendus tôt ou tard,
infiniment meilleurs... Il reste ferme sur sa soumission au
Très-Haut et sur ses espoirs en Sa Majesté. Et la peine ne le
fait pas dévier, au contraire elle le rend plus fort ! Et il
continue patiemment de prier son Dieu, et il endure avec
conviction, croyant aux miracles ! Car Allah est Le
Tout-Puissant et qu'Il a promis de ne jamais oublier Son
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Serviteur, de l'exaucer et de le rendre heureux. Rien ne Lui


est difficile et tout Lui est facile. Et certes, La Parole chez Allah
ne change pas, elle est tenue, et en cela nous nous
accrochons de toutes nos forces !

Fatima, de l'Oasis de l'Excellence.


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LE JARDIN DU
CROYANT
L'Islam pour tous

Fraternité

Quand le ciel s'obscurcit dans ma vie, mon frère musulman me


fait retrouver le sourire comme s'il faisait soleil...
Quand je me retrouve dans la privation, mon frère musulman
vient me retrouver avec, spécialement pour moi, des gerbes
d'abondance, dût-il se priver un peu pour mon bien...
Quand je faute honteusement, et que réellement je suis
coupable, mon frère musulman me surprend agréablement : il
me pardonne, me parle avec bonté et douceur, tandis qu'il
continue de soigner mon image publique comme si de rien
n'était…
C'est alors qu'il me donne envie de devenir meilleur...
Quand je vais mal, mon frère musulman va mal, il souffre ;
quand je vais bien, alors seulement il est vraiment heureux,
serein, épanoui.
Ma personne, mes biens, mon honneur sont sacrés pour mon
frère musulman, qui jamais ne me trahit, jamais ne me déçoit,
jamais ne me blesse, que ce soit par la main ou par la langue.
Mon frère musulman est sincère, honnête, fiable, affectueux
et généreux.
Oh bien sûr, il n'est pas parfait ni nécessairement savant,
personne ne l'est dans l'absolu, mais il n'en demeure pas
moins une bénédiction de Dieu pour moi, un pilier fondateur
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de ma maison, un soutien et une lumière pour ma religion.


J'aime, j'admire et je respecte mon frère musulman qui me
touche profondément...
Mon frère, ma sœur en Islam, voici ce que vous êtes, voici ce
que vous devez être en Vérité pour votre prochain... Et jamais
le contraire...
Voici ce qu’Allah et Son Messager (aleyhi salat wa salam)
attendent de vous…

Soyez présent pour votre prochain, répondez lorsqu'il vous


appelle, et s'il est injuste, parfois, pardonnez-lui. Comme vous,
il est humain et imparfait. Soyez patient et indulgent, et par
votre exemple, donnez-lui envie de s’améliorer. N'est-ce pas
ce que vous attendez de Dieu pour vous ? - « N'aimez-vous
pas qu'Allah vous
pardonne ? » (Sourate 24, « La Lumière », verset 22).

Les yeux du Musulman remarquent les qualités de son frère et


ne retiennent pas ses défauts. Sa bouche l'honore ou l'excuse
en public, et, s'il doit le conseiller, le fait humblement et
gentiment en secret. Ses oreilles entendent à son sujet le
bien, mais jamais le mal. Ses sens n'ont de Sens que dans la
bonté que lui prescrit le droit chemin.

Le Musulman… Il vous inspire la Paix, alors même que les


tourments du monde lui pèsent. À son abord, une voix
argentine vous parvient, caressante, alors que dans le retrait
des prières, gorgée de sanglots, elle tremble, chancelante. Le
regarder, c'est s'attendrir, parce qu'une auréole de lumière
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l'entoure et vous éclaire, vous réchauffe nuit et jour, malgré


qu'il connaisse aussi les froides saisons du cœur, sur cette
Terre gelée d'hivers, et où se raréfie l'amour. Son visage brille
d'un sourire toujours franc, en dépit du souci qui sur son front
marque les plis, oui, malgré qu'il puisse souffrir en lui la
mélancolie. Le Musulman s'oublie devant vous, lui et ses
problèmes, il voudrait alléger les vôtres, car son bonheur
dépend de votre joie : vous êtes son frère, sa sœur en Dieu,
et c'est plus important que ce qui réside entre ses deux seuls
flancs... Il est généreux, un soutien précieux, prenez soin de
lui comme il s'inquiète de vous tout le temps.

Si mon frère a faim, je perds l'appétit à ma table servie et je


ne me rassasie que lorsque je partage mon pain avec lui. Si
mon frère a froid, ni le foyer ni l'habit ne réchauffent mon
cœur tant que je n'ai pas su l'aider à trouver abri. Si mon
frère est malade, je ne tire profit de ma santé qu'en lui
rendant visite avec mes soins et ma foi, ou en priant pour lui,
seule activité qui vraiment me ragaillardit. Si mon frère a peur,
je ne suis rassuré que lorsque j'ai su trouver les gestes et les
mots propres à l'apaiser. Si mon frère est triste, mes larmes
ne tarissent qu'au jour de sa délivrance. Si mon frère est dans
le besoin, je suis dans le manque de sa joie jusqu'à ce qu'il la
retrouve. J'AIME MON FRÈRE COMME MOI-MÊME. Ce qui le
touche me touche. C'est dans ma nature parce que je suis
MUSULMAN, que le Prophète (aleyhi salat wa salam) était
ainsi comme tous les envoyés de Dieu (paix sur eux), parce
que les anges et toute création connaissent la compassion,
parce qu'Allah est Le Plus Grand Compatissant et qu'Il ne fait
Miséricorde qu'aux doués de miséricorde.

Celui qui couvre tes défauts en public, qui trouve des excuses
pour toi et sauve ton honneur devant les gens, mais qui,
observant pieusement ta conduite, te reprend ou te critique
sans cesse (et gentiment) dans l’intimité, celui-là t'aime
vraiment.
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Même si tu lis la désapprobation, la réprobation sur son


visage, même si tu le sens souvent derrière toi, sur tes talons,
même si tout cela t'étouffe, t'exaspère, même si ses
remarques t'agacent, même si par lui tu te sens poursuivi...

Celui-là t'aime vraiment et ne veut que ton bonheur et ton


bien, sur Terre et au Ciel.

Quant à l'autre, ton « ami » des loisirs, des plaisirs de la vie,


quant à ton compagnon des distractions futiles, toujours
présent pour, avec toi, s'éclater, partir en virée, dériver à
droite, à gauche, oubliant ce pourquoi vous avez été créés
(pour adorer Dieu), tandis que les heures filent, les jours
s'écoulent en pure perte...

Celui-là, même si tu le trouves agréable, d'une exquise et


délicieuse compagnie, même si ses paroles sont un nectar
délectable, même si toujours tu le vois satisfait de toi,
heureux, comblé, à mille lieues de te trouver le moindre tort...

Celui-là est un réel danger pour toi...

Celui-là, que tu penses être un ami aujourd'hui, deviendra au


Jour Final un ennemi que tu souhaiteras n'avoir jamais
rencontré.

Tu te disputeras avec lui, tu lui reprocheras de t'avoir mal


inspiré et influencé, tu l'accuseras de t'avoir écarté de la voie
de Dieu, d'être la cause de ton égarement, tu voudras le
rendre responsable de tes erreurs et tu jetteras sur lui
l’anathème, comme tes propres négligences envers ton
Seigneur, par crainte du châtiment imputé aux pécheurs.

Ce sera terrible, et cet « ami » agira aussi de la sorte avec


toi.

Et si cet ami est une femme ou un homme, une personne de


l'autre sexe qui t'a plu, connu de près dans un cadre illicite, ce
sera la même chose :
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« Les amis, ce jour-là, seront ennemis les uns des autres ;


excepté les pieux » (Sourate 43, verset 67).

C'est alors qu'ALLAH voudra mettre un terme à vos vaines


chamailles pour formuler son arrêt exécutoire :

« Dieu dira : « Cessez de vous disputer devant Moi ! Je vous


ai déjà fait parvenir Mes avertissements. Mes arrêts ne
sauraient être modifiés et Je n’opprime jamais Mes serviteurs
» (Sourate 50, versets 28-29).

Mais si, avant ce jour fatidique et sans issue, tu ouvres les


yeux, tu apprends à distinguer les bonnes des mauvaises
fréquentations qui sont les tiennes, tout en sachant être juste
et bon avec tout le monde, tu sauras t'éviter bien des
malheurs in cha’a ALLAH.

Tu feras partie des gens du paradis qui, regardant les gens de


l'enfer, apercevront parmi eux, certaines âmes déjà connues
sur Terre. Voici quelle sera leur parole, voici quelle sera la
tienne :
« Les uns s'approcheront des autres, et ils se feront des
questions.
« Tel d'entre eux dira : J'avais un ami sur la terre.
« Il me demandait : Regardes-tu la résurrection comme une
vérité ?
« Serait-il possible que nous soyons jugés quand une fois nous
serons morts et devenus os et poussière ?
« Il dira ensuite : Voulez-vous regarder ?
« Ils regarderont et ils verront au fond de l'enfer.
« Le juste dira : J'en jure par Dieu, tu as failli causer ma
perte.
« Sans la miséricorde de Dieu, j'aurais été au nombre de ceux
que l'on amène devant lui »

(Sourate 37, versets 48-55).


20

Maintenant, pendant qu'il est encore temps, réfléchis bien à la


personne que tu aimes et dont tu aimes être le frère ou la
douce moitié sur Terre, car c'est avec elle que tu seras au Ciel
:

« Le jour de la Résurrection, l'homme sera en compagnie de


ceux qu'il aime » (rapporté par Abou Daoud).

Et veille à être intelligent, entre autres à ce sujet, car lorsque


l'on posa cette question, au Prophète (aleyhi salat wa salam) :
« Qui sont les croyants les plus intelligents ? »

Il répondit : « Ceux qui se rappellent le plus souvent de la


mort et ceux qui se sont le mieux préparés pour ce qu'il y a
après elle, ceux-là sont les intelligents » (hadith classifié
hassan par Cheikh al-Albani).
Fatima, de l'Oasis de l'Excellence.
21

LE JARDIN DU
CROYANT
L'Islam pour tous

La noble conduite du croyant

La neige devant moi, étendue à mes pieds, est froide, mais sa


blancheur immaculée me rappelle que c’est une route purifiée
que je dois suivre. Le feu est brûlant, mais il éclaire aussi dans
l’obscurité. L’eau a de dangereux courants, mais elle est
également faite pour abreuver et pour laver. La boue est sale,
mais je sais que c’est quand même à partir d’elle, de l’argile
que nous fûmes créés. Le vent tantôt détruit, tantôt arrache,
mais il transporte aussi les pollens pour féconder le monde, et
il est en outre capable de balayer les saletés, comme
d’apporter la bonne nouvelle (« Qui est Celui qui envoie les
vents avec la bonne nouvelle, signalant Sa miséricorde ? Est-il
un autre dieu avec DIEU ? » - Sourate 27, verset 63). En
chaque chose créée, Allah a placé un bien et un mal, de la
même façon qu’il a simultanément inspiré à notre âme sa part
de libertinage et de piété (« Et par l'âme et Celui qui l'a
harmonieusement façonnée ; et lui a alors inspiré son
immoralité, de même que sa piété ! » - Sourate 9, versets
7-9). Le tout est de savoir choisir ce que nous voulons voir,
retenir et adopter en chacune de ces choses, précisément, le
bien ou le mal. Et le musulman, certes, s’attache toujours au
meilleur de ce qui lui est donné, et lutte pour ignorer, rejeter
ce qui s’y oppose. C’est sans doute là le plus important, décisif
travail de sa vie. « A réussi, certes, celui qui (par ses bons
choix) la purifie (son âme). Et est perdu, certes, celui qui (par
ses mauvais choix) la corrompt » - Sourate 97, versets 9-10.
22

En Islam, la parole et l'action ne font qu'un, dire c'est faire et


jamais le contraire. Le Musulman qui recommande le bien
l'applique aussi dans sa vie, en public comme en solitaire.
Quand il formule un engagement ou une promesse, même
banals, il les tient. Quoi qu'il arrive, il ne rompt ni ne trahit, il
est digne de confiance, il ne déçoit jamais.

Est fiable, rassurant et attachant celui qui demeure présent,


qui répond clairement à l'appel, qui n'impose jamais son
absence et qui ne disparait pas quand on a besoin de lui.
Abraham (aleyhi salam), cherchant Le Seigneur dans les cieux,
rejeta l'étoile et le soleil, malgré leur beauté, leur fonction
puissante en ce monde et leur fascination exercée sur les
hommes, car l'un et l'autre ne sont accessibles que le jour ou
la nuit, et disparaissent le reste du temps à nos yeux : « Je
n'aime pas les choses qui disparaissent » (Sourate 6, verset
76), déclama Abraham (aleyhi salam) ! Ainsi trouva-t-il, en
Allah, Le Dieu de toute chose, Fidèle à ses créatures,
Omniprésent... Oh, vous les croyants, rivalisez dans l'art d'être
présents les uns pour les autres, afin que votre Seigneur le
voit et aime vous rendre la pareille, car c'est aussi le message
et l'exemple laissés par nos prophètes (paix sur eux), et parce
que la beauté réelle réside dans ces nobles valeurs de
conduite au-delà de toute apparence.
23

Rien n'est plus simple qu'esquisser un sourire, tendre une


main, donner l'accolade, partager son avoir, dire et voir le
bien, jamais le mal, prononcer un seul mot doux,
réconfortant : « Je t'aime, ma sœur, mon frère, ma mère,
mon père, ne t'en fais pas, je te pardonne... ». Et pourtant,
rien n'est plus lourd de conséquences. Oui, le musulman sait
qu'un unique petit geste, qu'une dérisoire parole peuvent
suffire à guérir ou à détruire quelqu’un, à l'appeler au Paradis
ou, au contraire, à l'Enfer... C’est pourquoi, le croyant est
toute bonté et ne blesse jamais personne, ni par la main, ni
par la langue. Son caractère, c’est le Coran. Sa conduite, la
noblesse de La Sunna. Agissons toujours dignement, avec
sincérité, pendant qu'Allah nous prête vie et qu'il est encore
temps, comme le faisait le Prophète (aleyhi salat wa salam) -
L'Humanité a besoin du Musulman.

Visitez le malade ou celui qui souffre d'une épreuve. Même


Dieu siège auprès de lui, or qui manquerait une telle
Rencontre ? Répondez à celui qui vous cherche, qui vous
appelle. N'aimez-vous pas qu'Allah soit présent pour vous
lorsque vous avez besoin de Lui ? Tolérez, faites largesses,
pardonnez. N'espérez-vous pas que Le Seigneur des Mondes
vous fasse Miséricorde ? Oui, il est dit qu'il faut traiter son
prochain comme soi-même, avec les mêmes égards. Traitez
aussi les autres comme vous voudriez qu'Allah vous traite, car
Dieu n'est pas Injuste et Sa Bonté demeure toujours
au-dessus de celle de Son serviteur. Si vous êtes bon, Allah le
sera encore plus, infiniment pour vous.

Frères et sœurs, laissez couler vos larmes et trembler votre


cœur. Allah est Proche des êtres tendres et sensibles, et
certes nul n'a été et ne sera jamais plus compatissant que Le
Prophète (aleyhi salat wa salam) dont l'âme frémissait au
moindre fait ou sentiment, comme la feuille frémit au moindre
24

souffle de la brise. Considérant cela comme un ultime bienfait,


il se réfugiait souvent auprès de Dieu afin d'être protégé
contre la sécheresse et la dureté humaines. Chez le Musulman
sincère, la sensibilité est un signe de grande force spirituelle.

J'ai souvent été marquée par le sourire des aveugles, bien à


eux, lumière sur leur visage. Alors qu'ils sont dans le noir,
qu'ils ne voient rien de ce monde, ils sourient comme
personne, comme émerveillés, comme si de l'intérieur, ils
voyaient quelque chose de Grand que nous, nous ne voyons
pas. Qu'Allah nous donne de savoir Le Contempler avec le
cœur, Temple de la Foi !

Fatima, de l'Oasis de l'Excellence.


25

LE JARDIN DU
CROYANT
L'Islam pour tous

Epreuves, tristesse, mélancolie, deuils

Tant que votre cœur donnera, de foi ferme, sa préférence à


Allah, en tout être et toute chose sur Terre, rien ni personne
ne pourra jamais vous atteindre, vous éteindre. Même plongé
dans les abysses solitaires les plus noires, à votre côté, votre
Lumière toujours va s'asseoir. Même dans les typhons
redoutables, votre main de fer saura, sans vous trahir dans la
mer des écueils, tenir droit votre gouvernail. Les épreuves,
par légions, vous poursuivraient jusque sur, de vous-même,
les seuils, que Votre Preuve, Le Coran, vous permettraient de
dominer ! Comme domine, en force et beauté, le Corail sur la
fouge des vagues et de ses éléments... Tout cela est Vérité
qui, nulle part ne ment. Partout où vous êtes et qui que vous
soyez, Allah, Allah, Allah est avec vous, tout le Temps, toute
votre vie durant !

Lorsque l'on perd un être cher dans le trépas, on regrette


toujours chaque instant que l'on n'a pas pris pour être avec lui
au temps de son vivant, alors qu'on aurait très bien pu le
26

faire. On le regrette, oui, amèrement, parfois jusqu'au


désespoir, surtout parce qu'une fois le décès survenu, il est
trop tard. Et c'est irrémédiable, on prend conscience que tout
est fini. Et notre passé, les souvenirs de nos négligences
envers la personne aimée, deviennent un insupportable
fardeau. La rupture se creuse en plaie profonde, cuisante
dans notre chair, et promet de ne jamais se refermer...

Mes frères et sœurs, quand nous mourrons, pour notre part,


nous connaîtrons paradoxalement une situation similaire dans
L'Au-Delà... Nous regretterons chaque instant que l'on n'aura
pas consacré sur Terre à notre Bien-Aimé Allah, alors que
nous étions vivants et dans la possibilité de le faire...
Pareillement, nous pleurerons ces occasions bêtement
manquées, inestimables et à jamais perdues. Nous serons les
plus malheureux et nous nous sentirons tragiquement
impuissants, parce que de la même façon, les regrets ne
pourront rien, les larmes ne feront pas revenir le passé révolu,
et ce sera définitif, ce sera trop tard...

On ne cesse de le dire : faisons attention, pendant qu'il est


encore temps... Ce temps est un répit de courte durée. Et il
serait vraiment dommage de ne pas savoir en profiter, en
bénéficier intelligemment.

Chaque minute compte.

Qu'Allah nous place au nombre de ses adorateurs proches,


toujours et pour toujours proches de Sa Majesté...

Quand tu penses ne pas pouvoir surmonter un jour ta


tristesse, rappelle-toi alors un peu de ton passé.
Tu y verras bien des moments éparpillés, au fil des années,
durant lesquels tu as aussi pleuré, dévasté, durant lesquels tu
fus pareillement frappé par la peine, écrasé par ce même
sentiment de profonde déprime.
Chaque fois, pour des raisons différentes, des tristesses
associées...
27

Et pose-toi cette question : ont-elles vraiment duré toujours,


tes larmes ?
N'ont-elles pas fini par sécher ?
Et ces plaies intérieures, béantes, que tu pensais ne jamais
voir se refermer...
Ne t'est-il pas arrivé de te surprendre à les oublier quand,
après du temps écoulé, d'autres joies sont apparues, que tu
n'attendais plus ?
Le chagrin part et revient. Le bonheur aussi. Ils valsent
ensemble tout au long de ta vie...
Le chagrin permet de mieux apprécier les joies revenues. Il
montre à son issue que l'espoir existe et demeure dans La
Miséricorde de Dieu jamais interrompue.
Le chagrin permet aussi l'expiation du péché et l'acquisition
d'une certaine maturité.
Il nous apprend à nous satisfaire de ce que l'on a, il nous
astreint à l'humilité.
Il nous grandit et nous rend plus dignes des bienfaits à venir
dont nous saurons davantage profiter en âmes sages.
Si nous sommes sincèrement croyants, cela est vérité. Vérité
éprouvée par déjà plusieurs d'entre nous.
Allah, c'est vrai, change nos tristesses en d'autres tristesses,
qu'Il entrecoupe de joies, pour qu'on sache que tout est
passager, que le désespoir n'a pas sa place, qu'il faut juste
patienter, endurer, attendre la Grâce.
Et « afin que vous ne vous tourmentiez pas au sujet de ce qui
vous a échappé, ni n’exultiez pour ce que Allah vous a donné
» (Sourate 57, verset 23).

Les joies nous semblent toujours si courtes.


Quand on est heureux, le temps passe, en effet, si vite, trop
vite à nos yeux, alors qu'on voudrait qu'il soit suspendu. Et
déjà, la nostalgie se dresse, avant même que la joie soit
vécue jusqu'au bout, avant qu'elle se retrouve fatalement
derrière nous, car nous savons tous qu'un jour, peu importe
28

notre joie, elle connaîtra une fin, et rien que cette idée peut
nous attrister...
Et tout au contraire, les chagrins, les souffrances, les
douleurs, quant à eux, nous semblent toujours si longs, trop
longs, interminables... Au point que parfois, ils parviennent à
effacer de nos mémoires le souvenir pourtant déjà vécu du
bonheur !
Ces chagrins, ils nous donnent l'impression d'être là pour
rester, ils nous pèsent et chaque minute s'appesantit sur nous
avec la lourdeur pénible d''une heure, d'un jour, d'un mois... Et
quand ils sont passés, enfin, enfin ! On redoute vraiment de
les voir se reproduire, cette seule pensée peut nous miner...
On oublie difficilement ce qui nous a, au fer rouge, marqué...
A fortiori si, doués d'intelligence, nous savons aussi en tirer
leçon sage...
C'est vrai que, quel que soit le bonheur, il n'est pas fait pour
durer. Que cela nous rappelle qu'il n'y aura de vrai Bonheur,
Éternel, comme nous le souhaitons toujours, qu'au Paradis
seulement, et pas avant.
Pour ce qui est des épreuves si difficiles à supporter et à
oublier, dans un délai pourtant voué à expirer, tôt ou tard...
Rappelons-nous qu'en Enfer, pourtant, non seulement elles
seront infiniment plus fortes en intensité, mais aussi en
durée...
Tout cela doit nous aider à mieux œuvrer pour le Bonheur de
L'Au-Delà, à mieux patienter dans l'épreuve, l'épreuve qui par
ailleurs doit aiguiser notre crainte du châtiment Futur.
Et que les petits bonheurs de cette vie nous rappellent La
Miséricorde d'Allah et nous donnent l’espoir en un Paradis plus
digne d'être convoité que ce qui se trouve sur Terre.

Celui qui a trouvé l'Islam ne manque plus jamais de


rien.
29

Allah n'a pas créé l'épreuve pour nous affliger ou nous rendre
malades, mais pour avoir la Joie d'être le Médecin qui nous
guérira des maux de notre âme charnelle, de ce monde
d’ici-bas.

Ô combien de choses avons-nous attendues sans qu'elles nous


parviennent. Et ô combien d'autres nous ont été accordées,
sans même qu'on les recherche ou les espère. Et certes, nous
avons rarement vu notre vie évoluer conformément à l'idée
qu'on a pu s'en faire. C'est Vérité que La Sagesse d'Allah est
Parfaite, qu'Il Sait mieux que nous où, pourquoi, quand et
comment se trouvent notre bien et notre Protection. Et Il gère
le destin du croyant d'après une Miséricorde qui dépasse notre
entendement.

La meilleure foi, la plus solide, est celle qui se vérifie dans


l'épreuve, qui ne se laisse briser par aucun orage - confiante
que les accalmies reviennent toujours, qui ne perd pas son
chemin dans l'obscurité - connaissant par cœur la route de la
félicité, qui se redresse après chaque agression du temps -
comme on se relève de chaque prosternation. Car l'épreuve
est aussi une forme de soumission, elle nous fait nous incliner
comme se courbent les roseaux sous les vents. Elle est une
nature obligée pour qu'à nous se rappelle notre petitesse
devant Le Tout-Puissant. Ainsi, le Musulman jamais à
lui-même ne se ment et sait à quelle humilité s'attache devant
Dieu sa condition, du berceau au tombeau, à tout moment, à
tout moment... Il est et demeure l'humble serviteur de son
Seigneur.

Marcher droit signifie garder les yeux, le cœur et l'esprit fixés


sur la piété qui mène au Paradis, alors même que le chemin
30

est sinueux et tortueux, alors même que tous les éléments, de


connivence entre eux, nous fabriquent partout autour des
saisons au charme irrésistible pour nous distraire, nous
envoûter, nous détourner, nous arrêter. Marcher droit, c'est
continuer de placer un pas devant l'autre, bien que la fatigue
ou la tourmente nous accablent, que notre dos soit incliné,
que l'on cherche à nous abattre, que l'on soit par ce monde
trompé, ou de ce monde privé. Et certes, cela demande du
courage, de la ténacité, de la fermeté. Cela nécessite, avec
Allah, une entente, une alliance, une complicité de chaque
instant, par Le Coran et La Sunna magnifiées, et au grand
jamais entachées par les caprices suivis ou l'innovation
adoptée. Cela exige que, malgré nos erreurs, le repentir en
nous demeure au point que toujours notre crainte soit
renouvelée aux commandes de nos actes. Telle est la foi, en
vérité, et tel est le parcours de la félicité.

Ô mes frères et sœurs, lorsque l'épreuve vous frappe, ne


vous inquiétez pas de celle-ci, mais plutôt de la réaction qui
est la vôtre. Si c'est la colère et la lamentation soutenues qui
vous viennent, chassez-les, car ils entraînent le
mécontentement, voire la punition d'Allah. Luttez pour
connaître plutôt la noble patience, l’endurance, mieux : une
sérénité dans le cœur, signe de votre confiance totale en Dieu
dont on garde toujours la meilleure opinion, dont on demeure
convaincu du bien-fondé de Sa Sagesse, de Ses Décisions
bienfaitrices pour nous, malgré le mal qui nous atteint, malgré
les soucis et difficultés... Car alors, certes, vous serez purifiés
de vos péchés, votre statut s'élèvera en grades de piété, de
sorte que vous connaitrez un rapprochement avec Allah, et
aussi, votre épreuve un jour laissera place à une énorme
récompense.

L'Espoir ne meurt pas avec les épreuves ou les déceptions.


L'Espoir ne meurt pas avec les échecs, les blessures, les
cassures, les brisures ou les coups durs endurés à répétition.
L'Espoir ne meurt pas avec les malheurs, les larmes ou les
trahisons... L'Espoir ne meurt que pour celui qui, en Dieu, a
cessé de croire... Alors, quoi qu'il advienne, quoi qu'il arrive, il
ne faut jamais en arriver là : « Et ne désespérez pas de la
31

miséricorde d'Allah. Ce sont seulement les gens mécréants qui


désespèrent de la miséricorde d'Allah » (Sourate 12, «
Yusuf/Joseph », verset 87).
La Foi, c'est L'Éternel Espoir, car c'est en ALLAH L'Éternel que
L'Espoir Demeure...

Dans la vie, parfois, soit des choses chères nous sont


enlevées, soit nous décidons difficilement de nous en éloigner,
de nous en défaire, à cause de leur caractère plus ou moins
dévié, pour mieux satisfaire le Seigneur de L'Univers. Dans un
cas comme dans l'autre, c'est une épreuve, comme une
coupure, une rupture, un renoncement, un sacrifice, qui
demandent qu'on domine notre âme charnelle et notre cœur,
tout ce qu'ils peuvent ressasser de sentiments pénibles ou de
pleurs. Quoi qu'il en soit, notre espoir dure, car dans ces
conditions, Allah promet de nous remplacer ce qui a été perdu,
pour notre bien, par quelque chose d'infiniment mieux :
« Si Allah sait qu'il y a quelque bien dans vos cœurs, Il vous
donnera mieux que ce qui vous a été pris et vous pardonnera.
Allah est Pardonneur et Miséricordieux » (Sourate 8, verset
70).

Le destin est une réalité, mais tout n'est pas figé, et vos
invocations peuvent de manière significative améliorer votre
sort, écarter un mal qui devait vous atteindre ou l'atténuer,
provoquer un bien. Ne sous-estimez pas le pouvoir de la
prière. Allah détient Les Écritures : Il y confirme ce qu'Il veut,
Il y efface ce qu'Il veut…
« Allah efface ou confirme ce qu’Il veut et l’Écriture
primordiale est auprès de Lui »
(Sourate 13, verset 39).
32

Que votre seul souci soit de satisfaire Allah, que votre seul
souci soit l'Au-Delà, et vous verrez que vous ne connaîtrez
plus aucun souci ici-bas, mais seulement la joie et la sérénité
en toutes circonstances.
Car cette vie n'est qu'un test à passer et à réussir ; une
épreuve à traverser ; un rêve qui ne doit pas nous berner ; un
court séjour, un voyage dont on doit se réjouir avec le
détachement du spectateur ; un pont entre deux rives, entre
notre origine et notre destination, Dieu notre Seigneur ; un
furtif bienfait incomparable avec les délices de l'Au-Delà, mais
aussi une tentation qui peut conduire à son Châtiment. Ne
l'oublions pas…

Certes, cette vie n'est pas La Vraie Vie ; nous ne faisons que
passer ici, comme des nuages dans le ciel changeant de
l'existence, lentement mais sûrement... Nous sommes comme
en plein songe, et ce n'est qu'au moment de la mort que nous
nous réveillerons...

On m'a offert des fleurs, parmi les plus belles et les plus
odorantes. Et je les ai arrosées, mises au soleil,aimées, mais
elles ont quand même fini par se flétrir tout doucement, par
se faner...
J'ai vu mes parents et mes grands-parents sur des photos, au
temps de leur jeunesse, de leurs premières amours en Allah,
et j'ai cru être devant des étrangers, tellement la vie, ses
duretés, et la vieillesse les ont presque défigurés aujourd'hui,
rendus méconnaissables...

J'ai vu ma sœur, mon frère en Islam et en Humanité hier,


courir et rire avec moi dans les jardins, et en ce jour, être
terrassés, puis condamnés par la maladie qui retire au corps
sa vitalité, ses couleurs et ses appétits...
J'ai cueilli des fruits aux arbres, j'en ai mangé, émerveillée,
pour ensuite ratisser leurs feuilles tombées aux saisons
mortes, dans la pure désolation...
J'ai vu l'ombre exister pour chaque chose qui se dresse
ici-bas. Je vois cette ombre tous les jours nous suivre, à la
manière d'un spectre pour nous désigné, ombre qui nous colle
constamment aux talons, oui, inséparable, indétachable,
comme pour toujours nous rappeler, alors même que nous
sommes en pleine lumière, que la mort nous suit, qu'elle est
notre promise, qu'elle attend de nous frapper, tôt ou tard…
33

Le hadith le dit bien : c'est elle qui gâche tous les plaisirs, et il
faut s'en rappeler, pour trouver la motivation de nous repentir
et de rester droit, pendant qu'il en est encore temps...
Le temps est compté. Le tic-tac, une fois passé, ne reviendra
plus.

« Rappelez-vous constamment celle qui brise les plaisirs : la


mort ».
(rapporté par Tabarâni).

Le fait que notre vie ne se déroule pas comme nous l'avons


souhaité ou imaginé ; le fait que nos projets, efforts sincères,
idées, choix et décisions prennent des tournures inattendues ;
le fait que nos certitudes soient souvent, par la force des
choses, étonnamment remises en question, à la surprise
énorme de tout le monde ! Tout cela doit nous rappeler
combien nous sommes petits et à la merci de notre Créateur,
combien nous sommes entre Ses Seules Mains, combien nous
ne maîtrisons rien, combien nous ne savons pas ce qui est bon
ou mauvais pour nous, malgré nos opinions parfois
passionnément ancrées et rebelles à ce qui veut s'imposer.
Que cela nous enseigne l'humilité ! L'Issue et Le Résultat de
tout ce qui nous concerne, après nos prières et actions, ne
nous appartiennent pas. Et le bonheur est dans l'acceptation
des décrets d'Allah.

Il y a de ces périodes, dans la vie, où l'on sent que toutes les


portes se ferment devant nous, quoi qu'on dise, quoi qu'on
fasse, et ce, malgré la candeur de nos intentions. Pourtant,
Dieu ne ferme aucune porte. Il érige plutôt des murs pour
nous protéger d'un mal non pressenti, pour que les seuils
dangereux n'en soient pas, par nous, naïvement franchis. Et Il
nous laisse une clé, sur une seule route, qui bien suivie,
conduit vraiment à l'enceinte déverrouillée de la félicité : celle
de la confiance placée en Allah Seul, en toutes circonstances
et quoi qu’il puisse arriver.
34

Nous sommes plongés dans cette vie comme en pleine mer, et


c'est à chacun son embarcation, chacun son bateau. Certes,
pour bien rester à flots tant que le destin le permet, une part
des commandes nous revient à la barre tenue de nos mains.
Mais pour garder le cap vers La Terre du Paradis, il y a ce
Seul Phare-Guide qui puisse nous en assurer la destination :
L'Islam, La Loi d'Allah, celle du Coran et de La Sunna. De ce
Phare, de Sa Lumière qui indique La Bonne Direction à
prendre, surtout dans les jours de brouillard, de tempêtes et
de ténèbres, nos yeux ne doivent pas se détacher au risque
de faire naufrage ou d'errer, d'errer ! Soyons vigilants,
invariables sur cette position, peu importe les caprices de nos
êtres et du temps !

Qui que vous soyez, où que vous soyez, peu importe ce que
vous vivez et traversez, Allah est avec vous, et vous n'êtes
jamais seuls, Il est plus Proche de vous que votre « veine
jugulaire » (Sourate 50, verset 16). Il entend, Il sait tout et
son Secours est Puissant. Restez fermement accrochés à Lui
et soyez patients. Il ne vous laissera jamais tomber, jamais...

Rien dans La Création d'Allah n'avance à reculons, ni le temps,


ni le courant de l'eau, ni la progression des nuages dans la
marche du vent... Pourquoi l'être humain, alors, vit-il souvent
dans la mélancolie du passé, alors qu'il respire au présent ? Le
Musulman tire leçon de ce qui le précède, accepte son destin
et s'applique aujourd'hui dans le droit chemin, confiant en
l'avenir reluisant que lui réserve Allah...

Pour nos frères et sœurs éprouvés à cette heure, partout


dans le monde, d'une manière ou d'une autre... N'oubliez pas
que votre mal ne durera qu'un temps, qu'il passera, c'est
obligé, car tout passe, la joie comme la peine, rien ne
demeure hormis Le Compatissant Seigneur, qui vous regarde,
35

veille sur vous, reste près de vous et ne vous oublie pas.


Endurez patiemment et que votre espoir en Lui ne se perde
jamais, car Il est Celui qui fait succéder les printemps aux
hivers, les éclaircies serties d'arcs-en-ciel aux orages. Il est
Celui qui fait d'un simple ver, un papillon, qui fait pousser les
fleurs d'entre les marécages et qui fait sortir l'aube des nuits
ténébreuses, comme Il peut faire sortir le vivant du mort...
Dieu ainsi, un jour, saura faire émerger le sourire de vos
larmes..., car les récompenses sont promises après les
épreuves. Et chez Allah, La Parole ne change pas, elle est
tenue et demeure. Accueillez donc cette bonne nouvelle dès à
présent, dans vos cœurs, que nous puissions déjà voir briller
dans vos yeux, tout de foi, l'avenir qui se veut surement
meilleur... In cha’a Allah...

Dieu ne nous privera pas de notre juste et bonne part de la


vie de ce monde.
Mais s'Il nous aime, Il nous éprouvera souvent en ce qu'Il
nous a donné, pour nous empêcher de trop nous attacher à
notre séjour d'ici-bas, pour nous rappeler à Lui et aux
exigences de notre foi quand, après un long répit, nous aurons
pu nous éloigner, nous oublier dans l'illusion du confort, de
l'abondance, de la sécurité.
Illusion, car sur Terre, rien de tous ces bienfaits ne doivent
durer. Même le fait d'en jouir n'est pas profitable si cela n'est
pas dans une sage et fidèle soumission.
Dieu, donc, s'Il nous aime, nous éprouvera certainement par
la maladie, la perte, le deuil, la rupture, le besoin, le manque,
la solitude, l'affliction, la peur, l'adversité, le labeur, la lutte...
On doit même espérer, se réjouir qu'Il le fasse, car il n'y a
que cela qui aiguise le désir sincère et total du Paradis.
C'est aussi ce qui nous purifie, nous réforme, nous grandit,
nous éloigne des punitions et nous élève en degrés de
sagesse.
On se demande parfois comment l'on pourrait bien réussir à
se détacher de ce monde.
Allah sait comment et s'assurera de nous le faciliter par
l'épreuve, qui jamais ne sera au-delà de ce que nous pouvons
supporter, et bien qu'elle nous répugne, car elle est bonne
pour nous.
36

Et si Dieu ne nous éprouve pas ainsi, l'on doit s'inquiéter de


notre sort et se remettre en question, voir où l'on a pu faillir.
Parce que oui, en effet, l'épreuve est un signe de l'Amour
d'Allah pour nous, de Son Intérêt et de Son Attention pour le
croyant.
Autant qu'elle peut être un Signe de Colère et de Châtiment
pour le mécréant.
« (...) il se peut que vous ayez de l'aversion pour une chose
alors qu'elle vous est un bien. Et il se peut que vous aimiez
une chose alors qu'elle vous est mauvaise. C'est Allah qui sait,
alors que vous ne savez pas » (Sourate 2, verset 214).
Faisons donc Lui confiance...
« Quand Allah veut du bien à son serviteur, il lui accélère son
châtiment dans ce monde. Quand Allah veut du mal à son
serviteur, il s’abstient de le châtier pour ses péchés jusqu’à ce
qu’il reçoive sa punition le jour de la résurrection. » (rapporté
par Tirmidhi)

« Celui a qui Dieu veut du bien, se voit touché dans ce qu’il à


de plus cher » (rapporté par Al Boukhâri).

L'épreuve est la condition de la survie et du renforcement de


la Foi. Elle purifie, éduque l'âme et la rapproche de son
Seigneur.

Ta tristesse et tes larmes sont toute compassion pour ton


regretté défunt, et sache qu’ALLAH est plein de Compassion
lui-même, qu’Il a pitié de toi et de ton disparu.

Ô toi, l’endeuillé, « l’endurance doit se manifester au premier


choc » (rapporté par Mouslim et al-Boukhari) et je sais
combien tu endures ; moi-même j'ai connu les coups durs de
la vie…

Certes, « c’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que


nous ferons retour » (Sourate 2, verset 156)…

Cette séparation d’avec ton aimé est donc temporaire. In


cha’a Allah, tu le retrouveras un jour au Paradis, dans le
bonheur et la joie éternels, car c'est la Promesse de l'Islam
faite aux Musulmans et parce qu’Allah ne manque jamais à Sa
37

Parole et à Sa Promesse. Il suffit de prier, de rester droit, de


garder espoir, d'être patient...

Allah a dit : « Mon serviteur croyant, à qui J’ai pris l’être qu’il
chérit dans ce monde et qui se résigne dans l’espoir de Ma
récompense, n’a pas moins que le Paradis pour rétribution »
(rapporté par al-Boukhari).

Réjouis-toi que ton défunt ait vécu et soit mort musulman. Car
alors, sache qu’il n’est pas mort et qu’il vit encore mieux que
par le passé :

« Et ne dites pas de ceux qui sont morts dans le sentier de


Dieu qu'ils sont morts. Au contraire, ils sont vivants, mais vous
en êtes inconscients » (Sourate 2, verset 154).

« Au contraire, ils sont vivants, auprès de leur Seigneur, bien


pourvus » (Sourate 3, verset 169).

« Ceux qui émigrent dans le sentier de Dieu et qui sont tués


ou meurent, Dieu leur accordera certes une belle récompense,
car Dieu est le meilleur des donateurs » (Sourate 22, verset
58).

« Ils ne meurent pas au-delà de leur première mort, et Dieu


leur épargne le châtiment de l'enfer » (Sourate 44, verset 56).

On leur dit : « Entrez au Paradis ». Et ils disent : « Ah si


seulement notre peuple savait ; que notre Seigneur nous a
pardonné et mis au nombre des honorés ! » (Sourate 36,
versets 26,27).

Réjouis-toi d’avoir connu, en ton regretté, un être aimant et


croyant, dont tu as pu jouir une bonne partie de ta vie, et qui
a su te transmettre les valeurs de l’islam pour que vous
restiez toujours unis en Allah.

Ô combien de gens n’ont jamais seulement connu cette grâce,


ou alors ont été sévèrement éprouvés par des gens égarés et
à la conduite inqualifiable… Et combien d’autres n’ont pas eu
la chance de rester en bons termes avec quiconque au dernier
moment de leur vie… Qu'ALLAH leur donne malgré tout la
meilleure issue...

Réjouis-toi du fait que cette épreuve t’ait rapproché d’Allah et


non le contraire. Car d’autres échouent les tests qu’Allah leur
envoie, se rebellent, renient leur foi, embrassent la révolte, les
dérives et prouvent à cette occasion leur hypocrisie, leur
mensonge. Ils perdent tout, dans cette vie et dans l’autre, ils
sont bien malheureux, rappelle le Coran. Qu'Allah les guide !

Cette épreuve ne t’a pas traumatisé comme tu sembles le


38

croire. Elle t’a plutôt doué d’une éblouissante clairvoyance que


tu découvres à peine et à tâtons. Elle t’a poussé à la prière,
elle t’a apporté la sagesse, elle t’a mûri, oui, dans la douleur,
mais c'est le prix à payer de la lucidité parfois.

Oui, c’est vrai, il n’en fut pas toujours ainsi pour toi par le
passé, et tu t’affliges de tes anciennes négligences et erreurs.
Réjouis-toi encore plus alors, car le statut du pécheur
sincèrement repenti est chéri d’Allah plus que tout autre. Un
savant (Ibn al-Qayyim) a dit qu’Allah éprouve parfois
sciemment – et à dessein – par le péché la créature la plus
noble…

Ton deuil est une épreuve qui ta réconcilié avec Allah,


notamment parce qu’il t’a conduit à la contrition vis-à-vis de
tes fautes passées. Tout cela est le Signe de l’Amour d’Allah
pour toi. Allah te forme, Allah te réforme à la lumière de la foi.
Il fait de toi une personne accomplie et maintenant capable, à
son tour, d’œuvrer sur le chemin du rappel utile aux croyants.
Car ton expérience pourra profiter à autrui qui n’a pas encore
rencontré la clairvoyance, par l’épreuve ou autrement, sur sa
route.

Ne demande pas pourquoi il a fallu le décès de ton proche


pour que tous ces bienfaits te parviennent dans ton rapport à
Allah. L’être humain est ainsi fait qu’il a besoin de l’épreuve
pour grandir et s’améliorer de manière décisive, significative,
définitive. La douleur marque parce qu’elle creuse en nous des
sillons nécessaires où la sagesse ne trouve nulle part ailleurs
son chemin…

Reste attaché à Celui qui ne meurt jamais, à Allah qui ne te


fera jamais rien perdre de ce qu’Il t’a donné, de ce que tu as
acquis en Lui, sur Terre et au Ciel.

Rappelle-toi que pour faire de toi un Musulman, le Prophète


(aleyhi salat wa salam) a dû supporter l’inimaginable.

Ton défunt a besoin de toi, maintenant, comme tu as eu


besoin de lui dans la vie. Il a besoin de tes prières, de tes
récitations, de tes invocations… Avec la permission de Dieu,
grâce à elles et grâce à toi, s’il s’agit de ton père ou de ta
mère, ces derniers porteront in cha’a Allah, au Jour du
Jugement, une couronne de lumière et des habits éclatants. À
travers tes bonnes actions, sur terre, leur œuvre louable
continuera de peser lourd dans la balance d’Allah…

« Les parents de ceux qui récitent le Coran seront parés de


couronnes de lumière et vêtus d’habits de lumière. », a dit le
Prophète (aleyhi salat wa salam – rapporté par Abû Dawud,
Ahmad, Al-Hakim).
39

« Lorsqu’une personne meurt, ses actions s'arrêtent sauf sur


trois choses : une aumône continuelle [qui perdure après sa
mort], ou une science dont les gens tirent profit [qu'il a
laissée], ou un enfant pieux qui invoque Allah en sa faveur »
(rapporté par Mouslim).

« Tout appartient à Dieu, ce qu’il offre et ce qu’Il retire. Il a


assigné un terme à tout ce qu’Il a créé. Supporte ton mal
ayant foi en la récompense divine » (rapporté par
al-Boukhari).

« Que le salut soit sur toi. Je remercie Dieu L’Unique pour toi.
Je demande à Allah d’accroître ta récompense, de t’accorder
l’endurance et de faire que nous soyons reconnaissants envers
Lui. Nos âmes, nos biens, nos (proches), etc., ne sont que des
dons généreux confiés de Sa Part. Dieu t’a fait don de ton
(défunt) et t’a permis d’en jouir dans la félicité et la joie. Puis
il te l’a repris pour un prix important. Si tu comptes sur Sa
récompense et t’armes d’endurance, tu n’en recueilleras que
bénédiction, miséricorde et droiture. Sois endurant (…) » -
Dans La Voie du Musulman de Abou Baker Al-Jazairi (p. 302
de la traduction de Moktar Chakroun).

Ne désespère pas et ne crois pas que tes beaux jours sont


finis ! Seuls les mécréants se laissent aller à de telles idées,
précise le Coran… :

« Si une blessure vous atteint, [sachez que] le peuple


mécréant a subi aussi pareille blessure. Ainsi faisons-Nous
alterner les jours (bons et mauvais) parmi les gens, afin
qu’Allah reconnaisse ceux qui ont cru » (Sourate 3, verset
140).

« Nul malheur n'atteint la terre ni vos personnes, qui ne soit


enregistré dans un Livre avant que Nous ne l'ayons créé ; et
cela est certes facile à Dieu, afin que vous ne vous
tourmentiez pas au sujet de ce qui vous a échappé, ni
n'exultiez pour ce qu'Il vous a donné » (Sourate 64,
verset 11).

L’épreuve est le lot du croyant et plus sa foi est grande, plus il


est éprouvé. Les prophètes, leur vie nous le rappellent sans
cesse. L’épreuve est la bonne nouvelle qui fait de toi un être
aimé et proche de Dieu, promis aux meilleures récompenses.

« La grandeur de la récompense va de pair avec la grandeur


de l'épreuve. Allah, quand Il aime les gens, les éprouve »
(Rapporté par Ibn' Mâja).

Le bonheur ne consiste pas à avoir une vie parfaitement


heureuse ici-bas et sans problèmes. Au contraire, c’est là le
40

signe de la perte évidente pour de nombreux mécréants et


individus qu’Allah a abandonnés… Il s’empresse de leur donner
tout ce qu’ils réclament pour qu’ils s’oublient eux-mêmes dans
cette vie, laquelle leur est rendue ainsi confortable à dessein,
jusqu’à ce qu’ils meurent incrédules. Qu'Allah nous en protège
!

Allah ne veut pas pour nous de cette vie terrestre, Il veut pour
nous la vie future et Il nous y prépare, Il nous envoie les
épreuves pour nous purifier, nous guider, nous grandir, mais
surtout pour qu’on ne développe pas d’amour pour cette vie
d’ici-bas, pour qu’on s’en détache, pour qu’on s’élève de cœur,
d’âme et d’esprit et qu’on ne désire plus qu’une seule chose
au final : la Rencontre avec Allah. Alors rends-toi compte que
dans une telle mesure, plus rien ne peut vraiment atteindre le
croyant qui se forge, devient fort et sage sur Terre.

Ce monde est la demeure des épreuves parce tout ce qu’il


propose n’est que du clinquant, du faux, de l’illusion, de
l’éphémère… Ce que ce monde fait miroiter du bonheur n’est
qu’une pâle imitation du Bonheur, il trompe, il leurre et il fait
tomber quiconque se laisse entraîner par lui… Le Bonheur est
au Paradis avec Allah et nulle part ailleurs...

Tu n’es pas seul. Allah est avec toi. Et ta famille est celle de
tous les croyants de toute l’histoire de l’Humanité. Et tu
trouves même des amis parmi les Anges qui ne nous quittent
jamais, qui nous voient même si on ne les voit pas :

« Ceux qui disent : " Notre Seigneur est Dieu ", et qui se
tiennent dans le droit chemin, les Anges descendent sur eux. "
N'ayez pas peur et ne soyez pas affligés ; mais ayez la bonne
nouvelle du Paradis qui vous est promis. Nous sommes vos
protecteurs dans la vie présente et dans l'au-delà ; et vous y
aurez ce que vos âmes désireront et ce que vous réclamerez,
un lieu d'accueil de la part d'un Très Grand Pardonneur, d'un
Très Miséricordieux ". Et qui profère plus belles paroles que
celui qui appelle à Dieu, fait bonne œuvre et dit : " Je suis du
nombre des Musulmans soumis ? " » (Sourate 41, verset 30).

Répète donc en toi-même qu'ALLAH est ton Dieu, accours vers


les bonnes œuvres, sois heureux du bonheur de ton prochain
pour l'Amour de Dieu, demande peu, donne beaucoup et tu
recevras énormément, et les Anges ne te quitteront jamais in
cha’a ALLAH.

Ne sois pas triste, réjouis-toi, réjouis-toi, car ta foi te sauvera


et te rendra tout au centuple, sans qu’il te soit possible de le
concevoir… Tu n’as rien perdu, sois patient et tu verras qu’au
contraire, tu es en train de tout gagner. Tu retrouveras tout et
bien plus encore…
41

Un érudit, nommé C. S. Lewis, a écrit ces mots qui sont entrés


dans l’Histoire et que nous cite le film L’Univers des Ombres,
réalisé en 1994 par Richard Attenborough

:
« Dieu n’est-Il pas Infiniment Bon ? Ne doit-Il pas nous Aimer
tous ? Et Dieu veut-il que l’on souffre ? Et si la réponse à cette
question était oui ? Je ne suis pas sûr que Dieu veut nous voir
heureux À TOUT PRIX [dans ce monde]. Je crois qu’Il nous
veut capable d’aimer et d’être aimé. Il veut nous voir grandir.
Et j’oserais suggérer que c’est parce que Dieu nous aime qu’Il
nous fait le cadeau de la souffrance. En d’autres termes, La
Douleur est le Mégaphone dont Dieu se sert pour réveiller un
univers de sourds. Voyez-vous, nous sommes des blocs de
pierre dans lequel Le Sculpteur ciselle l’espèce humaine. Les
coups de Son Ciseau qui nous font si mal sont le prix de notre
perfection ».

Fatima, de l'Oasis de l'Excellence.


42

LE JARDIN DU
CROYANT
L'Islam pour tous

Rancunes et colères, méchanceté

Rappelez-vous que La Douceur est au Paradis et que La


Colère est en Enfer.

Soyez toujours doux dans le ton de votre voix, dans vos


propos et vos agissements.

Soyez-le encore plus quand vous avez toutes les raisons de


manifester irritation et emportement, alors que l'on vous
blesse, que l'on vous cause un tort ou une injustice, par des
mots, par une attitude ou une action.

Consciemment ou inconsciemment.

Trouvez sans arrêt des excuses à celui qui vous aura


malmené, d'une manière ou d'une autre.

Car bien souvent, il ne s'agit que de maladresses qui


n'empêchent pas qu'au fond, une belle âme demeure.
43

La faiblesse, certes, c'est de ne pas savoir dominer, maîtriser,


étouffer les feux de l'impulsion mauvaise, quand Satan, pour
des riens, s'amuse à piquer au vif nos cœurs, en un quart de
seconde fulgurante.

Afin de les faire sursauter et éclater de furie, nos cœurs, à la


vitesse de l'éclair, dans l'espoir diabolique de fâcher, de
séparer ceux qui s'aiment, même et surtout en ALLAH, faisant
jaillir leurs larmes, s'entre-déchirer leurs sensibilités.

Car le dégât des mots ou de certains comportements - que


l'on pourrait trouver banals a priori - sont à eux seuls capables
de cela, tellement ils marquent au fer rouge, laissant parfois
des traces indélébiles, des plaies ouvertes ou mal refermées,
cicatrisées (malgré l'existence du Pardon et qu'il n'y ait point
de rancune), selon le cas, oui, même s'ils ne sont que des
réflexes irréfléchis qui ne correspondent en réalité PAS DU
TOUT à la vraie nature (bonne, pieuse) de celui ou de celle qui
les aura commis.

Cette faiblesse, par laquelle le Diable réussit à se jouer de


nous, nous en sommes tous victimes de temps à autres, et nul
n'en est à l'abri...

Sauf celui à qui ALLAH a fait don d'une grâce


incommensurable...

Commençons donc par reconnaître cette faiblesse, apprendre


à la connaître, et à travailler sincèrement à son éradication
progressive...

Car la force, qui consiste à savoir se dominer, est l'une des


racines de L'Islam réussi, épanoui au sein de notre quotidien
comme de nos relations.

Elle en est même un ciment, comme pour l'ensemble de la


Oumma.
44

C'est extrêmement important et sérieux, car de là, de cette


faiblesse humaine proviennent les foudres qui ravagent les
vies et les cœurs, qui sèment le chaos sans même qu'il y ait
eu de véritables malheurs, pour des riens, des riens, des
insignifiances ! dont on peut en plus porter amèrement le
regret, lourd tel un boulet accablant, toute sa vie.

N'arrêtez jamais d'y penser et d'y réfléchir..., à tête reposée...


Dans la tourmente comme dans l'accalmie...

Nous vivons dans un monde où s'obstiner dans la gentillesse


est considéré comme un signe de faiblesse, voire de lâcheté,
surtout lorsqu'une situation venimeuse appelle l'affrontement,
la violence, subtile ou affirmée. On se rit de celui qui ne lève
pas la main pour frapper, plutôt pour désarmer l'autre, avec
sur le visage une lumière plutôt que le renfrognement. On le
dit laxiste, il fait honte et n'est pas digne d'être suivi. C'est
hilarant, une sorte de petit esprit, un être idiot qui, pour
n'avoir pas trouvé de moyens de se défendre, a décidé de se
prendre pour un vieux sage, avec des airs de pseudo
grandeur.
La douceur, la bonté et le silence sont devenus tellement
rares sur cette Terre de Guerre, de Feu et de Sang, que l'on
s'est habitué au seul langage de l'armement et de l'attaque,
imbécile et gratuite, animale, avide et vile, celle du corps, du
cœur, de l'âme, de l'esprit. Le combat est un spectacle
passionnant, un événement du Colisée de Rome, un Bûcher
public du Moyen Âge, une captivante exécution.
L'alphabet du Bien s'est égaré quelque part dans les cavernes
« préhistoriques » dira-ton, du temps révolu, démodé, arriéré
des prophètes. C'est un babillage insupportable qui nous
embête et dont on ne veut plus entendre parler. Seuls ceux
qui portent encore des couches, dans les jupons de maman,
avec une sucette pour bébé dans la bouche, sont ainsi.
Pourtant, c'est tout le contraire ! La bravoure et le courage, la
noblesse, c'est ce que Dieu nous a enseigné par la voix et la
voie des Messagers. C'est répondre au mal par le bien, c'est
rester droit dans la tempête, résister aux rafales du vent qui
nous giflent, nous frappent, nous poussent, sans donner la
réplique : certes ça nous fait parfois plier de douleur, tomber,
45

mais on se relève parce que, dites-moi :


À QUOI CELA SERT-IL DE SE BATTRE CONTRE LE VENT ?
PEUT-ON COMBATTRE LE VENT ?
LUI DONNER DES COUPS ?
NON... VOULOIR L'ASSÉNER DE COUPS, C'EST FRAPPER DANS
LA VIDE, NI PLUS NI MOINS.
C'EST SE JETER CONTRE RIEN, ET FINIR PAR PLONGER
SOI-MÊME COMME À TRAVERS UN FANTÔME...
Un Proverbe arabe le dit : à quoi ça sert de Hisser les Voiles
dans la Tempête ? Ils seront déchirés...
La Violence n'est que du vent... Quelque chose QU'ON ESSAIE
D'ÉVITER, DONT ON SE DÉTOURNE, EN CHANGEANT DE
DIRECTION, ou si l'on n'a pas le choix, c'est quelque chose
qu'il faut braver en restant droit, inflexible dans cette droiture,
avec patience, car la violence, comme le vent, est une chose
qui finit par passer...

Et le beau temps revient toujours... Je ne me lasserai jamais


de le répéter :
Cette parole du Coran est à appliquer à la lettre : « La bonne
action et la mauvaise ne sont pas pareilles. Repousse (le mal)
par ce qui est meilleur ; et voilà que celui avec qui tu avais
une animosité devient tel un ami chaleureux » (Sourate 41,
verset 34).

Viennent à moi, parfois, des gens qui pleurent d'avoir souffert


l'Injustice, qui pleurent d'avoir été lésés dans leur personne ou
leurs biens. Et tandis qu'ils prient pour obtenir réparation, ils
constatent, hébétés, que les injustes continuent au contraire
de voler de (pseudo)-victoires en victoires, alors que pour leur
part, l'épreuve s'alourdit davantage. Qu'ils n'oublient pas
qu'Allah est Le Juste (Al-Adl) et que, dans Sa Miséricorde, Il ne
se précipite jamais pour infliger au coupable, au fauteur de
désordres une peine (Dieu est As-Sabour, Celui qui ne se
précipite en rien). Il Lui assigne plutôt un délai pour lui
permettre le repentir, au terme duquel, s’il demeure inflexible,
Allah le saisit fatalement et sans appel. Que l'éprouvé,
pendant ce temps, endure son mal, patiente, et trouve en son
for intérieur une force de miséricorde également, inspirée de
Son Créateur, pour souhaiter d'abord à son adversaire la
46

guidée, non le châtiment... Car souvent, c'est par ce geste


noble qu'il est exaucé, béni, libéré de ses souffrances ; et
parce que le Musulman répond toujours au mal par le bien.
Parce qu'il n'y aura jamais de joie dans le fait de voir se
répandre des malheurs, qu'ils soient mérités ou pas... Guidée,
Pardon et Paix au Monde !

On souhaite qu'ALLAH nous aime et nous tienne en haute


estime, malgré nos travers...
Mais aimons-nous et respectons-nous notre prochain, peu
importe ses défauts ?
On désire le pardon d'Allah, sa douceur, sa tolérance, sa
compréhension pour notre petite personne imparfaite...
Mais avons-nous sincèrement cette conduite envers les gens,
chez qui nous trouvons si facile de repérer les moindres points
noirs, davantage que les qualités ?
On redoute la colère d'ALLAH pour ce qui nous concerne, et
on aspire, au Jour Final, à L'entendre déverser sur nous des
Paroles de Paix...
Mais épargnons-nous les autres de notre langue acérée, de
notre hargne, de notre haine, de notre méchanceté, de notre
colère et de notre hypocrisie pour, au contraire, les gratifier
de mots sincèrement tendres ?
Nous voulons qu'ALLAH nous accorde Ses bienfaits et Ses
récompenses, nous voulons qu'Il nous traite en heureux élus...
Mais nous, nous !, est-ce qu'on élève ou on rabaisse notre
voisin, pour tout, pour un rien ?
Est-ce qu'on donne la préférence à nos frères et sœurs quand
vient le temps de leur donner de nos biens, de partager avec
eux notre avoir ?
Préférons-nous les voir briller à notre place, de joie et
d'abondance ?
Notre bonheur dépend-il du leur d'abord ?
Nous voulons qu'ALLAH cache aux yeux du monde entier ce
qui, de notre conduite, fait HONTE !
Et nous, rougissons-nous de voir les péchés des nôtres être
exposés en plein jour, qu'ils soient vrais ou faux ?
Gardons-nous le silence sur leur propre honte, ou au
47

contraire, ne cessons-nous pas de nous en plaindre, d'en


parler et de la pointer du doigt, au point parfois de l'inventer,
de l'exagérer, avec indignation ou pire, avec satisfaction !
Avons-nous ce souci de couvrir notre prochain en
sauvegardant sa réputation sacrée, même s'il n'a pas ce
mérite à nos yeux et aux yeux de toute l'humanité !, par seule
crainte d'ALLAH et désir de Son Affection et de Sa Miséricorde
pour nous tous ?
Désirons-nous les bénédictions terrestres et le paradis
d'ALLAH pour les autres comme pour nous-mêmes ?
Nous prions pour qu'ALLAH NOUS FASSE DU BIEN MALGRÉ LE
MAL QUI NOUS CARACTÉRISE PARFOIS, MAL DEVANT LEQUEL
NOUS POUVONS ÊTRE AVEUGLE TANT QU'IL NE S'AGIT QUE
DE NOUS !
ET NOUS, AVEC QUEL BIEN, DITES-MOI, RÉPONDONS-NOUS
AUX AUTRES DANS L'ADVERSITÉ QU'ALLAH NOUS A FIXÉE
POUR ÉPREUVE AFIN DE NOUS TESTER ?
Certes, les disputes sont fréquentes !
Certes, les discussions sont souvent très vaines !
Certes, nous excellons parfois dans l'art de l'ironie cinglante et
du sardonisme blessant, hautain !
On en tire même parfois un certain plaisir, quasi pervers,
comme si nous étions intouchables !
Certes, il est facile de taper du pied, de grimacer, de singer,
de porter des coups (visibles ou non) ou de décocher des
flèches parfois empoisonnées, de claquer des portes, de
tourner le dos et de s'en aller droit devant, la tête aussi haute
que le cœur peut être bas, enterré des lieues sous terre !
Certes, la noblesse de caractère et la sagesse ne sont pas
données à tout le monde !
Certes, on s'entre-déchire depuis toujours, et ce n'est pas prêt
de finir. Funeste passe-temps favori ! Incompréhensible, qui
défie toute raison... Ce ne peut être que l’œuvre d'une
possession démoniaque...
Il n'est pas question de viser quoi que ce soit ni qui que ce
soit ici ! Qu'ALLAH nous garde d'une prétention aussi
insupportable ! Je pleure déjà bien assez sur mes propres
vices de personnalité !
Ce ne sont là que des réalités globales, observables, devenues
communes, classiques, ordinaires. Qui prétendra le contraire si
ce n'est pour se voiler la face ? Les familles pourraient en
témoigner, les groupes, la Oumma fracturée, la Terre entière !
48

C'est le louable maintenant qui est devenu étrange, ingrat et


louche, voire détestable !
À quoi cela nous sert-il d'être Musulmans dans un pareil état !
À quoi nous servent nos prières, nos jeûnes, nos aumônes,
notre pèlerinage, nos lectures coraniques et nos invocations,
nos actes d'adoration, si de ces maux au moins on ne se
repent pas, si on ne cherche pas à se corriger, même
maladroitement, avec honnêteté ! Nous devrions trembler de
peur à l'idée qu'ALLAH pourrait nous refuser au Jour Final
toutes nos bonnes œuvres, durement acquises, une existence
entière durant, rien que pour une langue proférant le mal et
répandant venin sur venin...
À quoi nous sert notre habit religieux s'il n'est qu'une pelure
de belle apparence qui cache un fruit dont la chair est malade
? Dont le cœur n'est qu'un noyau dur !
Quelle triste mascarade...
À quoi nous attendons-nous !
Certes, Satan se rit bien de nous, si face à tous ces maux,
nous restons inattentifs et négligents ! Il n'a jamais été aussi
heureux, victorieux et maître des âmes charnelles. Il danse, il
chante, il jubile.
Nous sommes bien à plaindre...
Certes, j'imagine combien nous offensons possiblement ALLAH
et combien nous pouvons faire souffrir notre Messager (aleyhi
salat wa salam) !
Et pendant ce temps, nous dormons bien la nuit...
Une Partie de La Oumma va mal, on dirait qu'elle suppure
d'abcès increvables...
On alimente le feu et les flammes entre nous, avant même
que la Trompe ait sonné L'Heure ! Avant même que l'Enfer se
soit rapproché, Enfer qui bouillonne, bouillonne déjà de nos
sombres malheurs !
Allah aime les doux, les nobles, les sages, les humbles, surtout
quand les circonstances sont mauvaises, car c'est lors des
pires moments que se vérifie, que se confirme, que se prouve
la grandeur d'âme... ou sa petitesse !
Et c'est aux signes de cette conduite noble, si elle est sincère
et véridique, que se discerne la piété authentique... rare, oui,
rare,... mais plus précieuse que tout !
Qu'ALLAH guérisse notre Oumma de tout mal et le monde
entier ! Qu'Il accorde Son Amour et donc, les qualités et
vertus des saints, des prophètes (sur eux la paix !) à
49

l'ensemble d'entre nous sur Terre ! Rien de salvateur ne peut


logiquement émerger, être possible avant cela, sans cela...
Rien du tout à mon humble sens.
Mes frères et sœurs que j'aime en ALLAH !

Ce n'est qu'un cri de déception et de douleur quand je vois


mes frères et sœurs se faire du tort (gratuitement ou non),
quand j'entends leurs plaintes déchirer le ciel, alors que je
nous souhaite tous un amour mutuel des plus jaloux (dans le
bon sens du terme)...
Cri larmoyant que mon cri ! Car les nôtres se livrent petites et
grandes joutes sans se fatiguer, tandis que cela m'épuise,
m'épuise d'en être témoin seulement...
Toute cette énergie gaspillée en pure perte, quand elle
pourrait être employée à gagner le Salut...

C'est la nuit noire chez moi, ici.


Des étoiles, par milliers, scintillent dans le ciel et me sont
visibles.
Elles brillent les unes à côté des autres, les unes contre les
autres.
Certaines, même, semblent, dans leur proximité, former de
belles confréries.

De cette façon un peu poétique, certes, elles apparaissent à


mes yeux : si proches les unes des autres.
Mais je sais qu'en réalité, d'un point de vue plus platement
scientifique, elles ne le sont pas, elles sont beaucoup plus
éloignées entre elles, à la fois indépendantes et
interdépendantes.
Mais ce qu'il y a de merveilleux, c'est que ce n'est pas grave !
Ces étoiles vivent malgré tout ainsi en harmonie puisqu'elles
appartiennent au même système, l'Univers tel que géré par
Allah, « exatraordinairement » soumises à Son Ordre.
Où je veux en venir ? Non, ce n'est pas un cours
d'Astrophysique...
Je pense à notre Oumma en voyant le Ciel, je pense aux
50

frères et sœurs en contemplant ces étoiles, et je me dis :


Je voudrais qu'on ne soit pas proches les uns des autres
seulement en apparence, comme ces astres, mais aussi de
fait, en harmonie, malgré ce qui nous sépare ;
Et j'aimerais que nous soyons davantage interdépendants
plutôt que strictement indépendants, puisque Dieu nous a tous
définis comme étant des éléments constituant un TOUT
homogène (la Oumma, à l'instar de l'Univers), TOUT qui ne
souffre aucune faille, la moindre pièce brisée menaçant
gravement l'équilibre et la santé du reste...
Sans doute, si nous étions tous davantage et parfaitement
Soumis à L'Ordre d'Allah, comme le sont les éléments de
l'Univers, sans doute y parviendrions-nous sans problème, à
concrétiser cette harmonie, pour qu'elle cesse d'être
simplement une surface, un joli tableau, un ciel, un rêve dont
on s'émerveille à l'occasion dans notre cœurs ; et pour qu'elle
devienne réelle, cette harmonie, autant que peut l'être
l'harmonie de l'Univers, malgré ses disparités constituantes.
Vous le remarquerez : partout où il y a soumission aux Lois
(physiques ou autres) du Créateur, il y a harmonie, peu
importe les distances qui demeurent alors accessoires.
Le jour où nous serons tous soumis à ces Lois, comme le sont
les étoiles, entre autres, on aura beau être distanciés les uns
par rapport aux autres, sur le Globe, pour X raisons, on sera
proches en vérité, par la seule harmonie de nos rapports. Et
notre univers, notre système se tiendra fermement sur ses
bases : cohérent et incorruptible.
Et l'on suscitera enfin l'admiration, l'intérêt, l'envie, le rêve,
mais pas pour nous-mêmes, qu'ALLAH nous en garde ! Plutôt
pour ce qui nous Guide sur la Toile du Monde, pour le Coran
et la Sunna, vers lesquels enfin se tourneront avec fascination,
à la fois les télescopes et les microscopes.

Le Soleil ne brille pas toujours avec la même intensité, cela


dépend des saisons, du temps qu’il fait ou du moment de la
journée. Allah l’a voulu ainsi. Pareillement, notre foi n’est pas
toujours au zénith, et cela dépend des périodes de notre vie.
L’important, c’est que comme le soleil, notre islam continue
d’exister malgré tout ce qui peut se passer sur Terre : rien ni
personne ne pourra jamais faire tomber un Musulman, pas
plus qu’on ne peut faire tomber le soleil !
51

Le regard des Autres...


Qui nous raille, nous transperce…
Qui nous irradie de malaise, qui nous tue…
Et que dire en plus de leurs réactions, de leurs attitudes, de
leurs gestes qui visent parfois à nous anéantir…
Peu importe le dur comportement des autres envers nous,
Musulmans, qui vivons à une époque de fin du monde où
l’islam et les croyants se trouvent à être sévèrement
éprouvés…
Peu importe ces gens qui nous déclarent parfois la guerre,
voilà ce que je vous conseille en toute modestie, mes frères,
mes sœurs (et je tenterai d'expliquer, de justifier ma réponse
après cela) :
Soyez patients et endurants.
Répondez toujours avec un sourire d'amour sincère.
Avec des yeux qui brilleront d'affection.
Avec une attitude, des actions fraternelles allant dans ce sens
justement, comme le Prophète (aleyhi salat wa salam) le
faisait, même dans les pires situations.
Oui, allez-y franchement, avec paix et humanité profondes…
Vous serez peut-être surpris du résultat. Cela pourrait
pénétrer vos adversaires d’un malaise inattendu et beau…
Car on s’attend rarement à recevoir le bien pour réponse et
réplique quand on a mal agi :
« Repousse (le mal) par ce qui est meilleur (le bien) ; et voilà
que celui avec qui tu avais une animosité devient tel un ami
chaleureux » (Sourate 41, verset 34).
Et si, au contraire, votre bonne conduite ne fait qu’enrager
certains davantage contre vous, passez alors votre chemin en
silence, les yeux baissés et pardonnez, priez pour eux, pour
leur bonne guidée…
POURQUOI ? PARCE QUE MES FRÈRES ET SOEURS :
On ne peut pas exiger des autres ce que nous-mêmes avons
mis un certain temps à comprendre et à faire sur la Voie du
52

Bien…Et encore, nous ne sommes pas parfaits, jamais nous ne


le serons…
Eh oui, rappelons-nous que PERSONNE, en effet, n’est venu au
monde avec La Science au berceau comme notre bon
prophète Issa (Jésus - aleyhi salam). Pas même nous, et
surtout pas nous…Et quoi que nous sachions, il ne s’agit que
d’un atome de savoir dans tout l’Univers. Et Allah Seul détient
la Science Ultime.
N’oublions pas aussi que PERSONNE n’évoluera au même
rythme qu’un autre ou que nous sur le Chemin de la Sagesse ;
et encore moins de la même façon et par les mêmes avenues
!
Sans compter qu’il n’est pas en notre pouvoir de toujours
juger, dans la mesure où on ne peut pas savoir ou décider
dans ce cas qui trouvera le droit chemin ou non demain, peu
importe son comportement aujourd'hui…
Et enfin, nous savons que sur ce chemin de rectitude,
précisément, TOUT LE MONDE n’atteindra pas le même degré
d’élévation sur l’échelle qui conduit à la proximité d’Allah.
Non, en définitive, personne ne sait ce que Dieu réserve ou
non aux autres sur Terre en matière de guidée d’ici leur mort.
Même si pour le moment certaines personnes peuvent parfois
nous sembler être les pires individus, nous n’en savons rien…
Souvenez-vous que ce n’est pas parce que nous sommes
croyants aujourd’hui que tout est nécessairement gagné
d’avance pour nous et pour toujours.
Tant que nous ne sommes pas morts sur la foi, tant que nous
ne sommes pas sortis indemnes de cette vie, il n’est pas
permis à notre entendement (entendement incroyablement
limité d’être humain) de croire que quoi que ce soit nous est
acquis. Ce serait une prétention blasphématoire qui oserait
vouloir rivaliser avec l'Omniscience !
L’Histoire nous montre parfois des croyants qui perdent leur
foi aux derniers moments de leur vie, alors que pendant des
années, ils étaient des croyants méritant le Paradis.
QU’ALLAH nous préserve de ce cauchemar.
Et L’Histoire nous montre parfois des pécheurs et des
mécréants qui ont trouvé la guidée juste avant leur décès,
méritant contre toute attente Les Jardins du Paradis, alors que
par le passé, ils voisinaient l’Enfer au quotidien.
Moi-même, je vous le confesse, j’ai été témoin de ces choses
déstabilisantes autour de moi dans ma vie.
Le Prophète a dit (aleyhi salat wa salam) :
53

« J'en jure par Allah, que l'un de vous suit une conduite qui le
mène directement au Paradis, à peine lui reste t-il une coudée
pour l'atteindre que la prédestination le fait changer de
conduite, et il se verra mené droit à l'Enfer. Par contre, il y en
a un qui mène une conduite de damné. À peine lui reste-t-il
une coudée pour être à l'Enfer que sa prédestination le fait
changer, et le voilà reçu au Paradis » (Rapporté par
An-Nawawi dans ses quarante hadiths).
Non, quand bien même pourrions-nous avoir atteint
l’excellence (ihsan), nous ne savons pas ce que Dieu décrétera
pour qui que ce soit demain.
Le Prophète (aleyhi salat wa salam) lui-même restait songeur
à ce sujet, alors que Dieu lui avait garanti le bonheur futur
éternel ! Il répétait toujours, dans un élan désarmant de
sincérité et de modestie, malgré sa haute et incomparable
situation, position :
« Oui, je suis le Prophète d'Allah, mais pourtant je ne sais pas
ce qu'il adviendra de moi ».
Pour mériter in cha’a Allah notre foi jusqu’à la fin, jusqu’au
bout, il faut travailler à rester humbles et bons, oui, dans les
meilleures comme dans les pires situations. Il faut garder la
crainte d’Allah et n’avoir l’assurance de rien dans un orgueil
coupable.
Si Allah nous a fait la faveur immense de la bonne guidée,
c’est pour qu’on la souhaite aux autres qui en sont dépourvus,
peu importe leur état, leur comportement aujourd’hui.
C’est pour qu’en attendant leur salut in cha’a Allah, nous
soyons à leur intention une lumière et non le contraire sur leur
route...
Une lumière qui rendra Allah attirant pour eux.
C’est pour qu’on leur donne le bon exemple, pour qu’on Le
leur fasse aimer Dieu…
Ce n’est certainement pas pour rendre le bon exemple
repoussant à leurs yeux, et ce, par une conduite condamnable
de notre part…
Il n’y a rien de pire que d’être responsable d’une mauvaise
opinion que d’autres se forgeraient sur l’islam, opinion qui ne
cesserait de se répandre en outre, et ce, à cause d’un faux
pas de notre part !
À quoi donc nous servirait-il d’être croyants dans un pareil cas
?
Nous sommes, à titre de croyants, les représentants de
54

l’islam.
De notre comportement dépend donc l’image que se feront les
autres de notre islam.
Allons-nous contribuer à salir l’image majestueuse de l’islam
ou plutôt à l’embellir davantage chaque jour ?
Soyons donc les dignes lieutenants de Dieu sur la Terre, à titre
d’ambassadeurs du Bien Universel.
Dieu facilite la foi pour les uns pour qu’ils en fassent profiter
les autres qui n’ont pas (encore) reçu ce privilège.
Oui, on nous attaque parfois, on nous piétine, on nous blesse,
on nous regarde avec mépris, indifférence ou
incompréhension, on nous fait du mal, du tort, de mille façons,
mais on doit s’efforcer de dominer nos ressentiments et notre
colère, qui ne mènent nulle part, qui ne font qu’envenimer
encore plus ces tristes situations. On doit faire appel à notre
raison, nous contrôler et rester doux, sages, bons.
C’est ça, l’ultime Jihad (combat), c’est la lutte contre
nous-mêmes pour rester bons et montrer l’exemple du bien,
peu importe l’adversité et quoi qu’il advienne. C’est en ce sens
que Dieu mérite la lutte que les croyants mènent pour Lui. On
encaisse et on défend Son Honneur, l’Honneur de l’islam avec
l’Arme du Bien, toujours triomphale en bout de ligne.
Dieu nous a fait la faveur immense de la foi, nous n’avons
aucune vanité à en retirer et il faut espérer la garder toujours.
Si Dieu nous a fait ce don, ce n’est pas pour qu’on s’en
enorgueillisse.
Et ce n’est pas pour rien.
Et c’est encore moins juste pour nous, pour qu’on s’y
complaise égoïstement, seul, sans la partager ou sans en faire
profiter les autres, sans nous soucier d’autrui, trop heureux de
notre savoir individuel.
« Ne me rappelez pas votre (re)conversion[1] à l’islam comme
une faveur. C’est au contraire une faveur dont Allah vous a
comblés en vous dirigeant vers la foi, si toutefois vous êtes
véridiques. » (Sourate 49, verset 17)
Dieu a voulu nos différences, il a voulu que certains aient la foi
et d’autres non, pour voir lequel d’entre nous aura le meilleur
comportement et lequel d’entre nous sera le plus utile à son
prochain.
Or, comme par une étrange ironie du sort, il arrive que
d’autres que nous fassent preuve d’un meilleur comportement.
Et il arrive que d’autres que nous, oui, soient donc plus utiles à
55

leur prochain.
Par exemple, nous voyons, entre autres gens bien avisés, nos
frères en Humanité Chrétiens mettre parfaitement en pratique
ces paroles attribuées à notre saint prophète Issa (Jésus -
aleyhi salam), tirées des Évangiles (Al-Înjil, en arabe, dans le
Coran) :
« En vérité, je vous le dis : Aimez vos ennemis, bénissez ceux
qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent,
et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous
persécutent…
Cela afin que vous soyez serviteurs de votre Dieu qui est dans
les cieux ; car Dieu fait lever son soleil sur les méchants et sur
les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes.
Si vous n’aimez que ceux qui vous aiment, quelle récompense
méritez-vous ? Vos persécuteurs n'agissent-ils pas de même ?
Et si vous saluez seulement vos frères, que faites-vous
d'extraordinaire ? Vos persécuteurs aussi n'agissent-ils pas de
même ?
Cherchez à être parfaits, car Dieu céleste est parfait »
(Évangile de Matthieu, 5).
Et nous, Musulmans, que faisons-nous ?
Certes, Allah seul connaît le contenu des cœurs, Il aime les
humbles et aime diriger ceux qui possèdent en eux ne
serait-ce que le poids d’un grain de moutarde de bien…
« À chacun une orientation vers laquelle il se tourne. Rivalisez
donc dans les bonnes œuvres. Où que vous soyez, Dieu vous
ramènera tous vers Lui, car Dieu est, certes Omnipotent »
(Sourate 2, verset148).
Mes frères et sœurs, rivalisez dans le bien et luttez contre les
maladies de l’âme qui rendent vaine toute foi.
Recherchez la perfection, la noblesse, l’excellence du bon
comportement, de la conduite sans taches. Allah est Parfait,
oui, et aime ce qui tend à être Parfait.
Ayons pitié des autres qui, dans leur ignorance, agissent mal,
car en effet, ils ne savent pas ce qu’ils font.
Et si vous, vous « savez », vous ne « savez » que par La
Grâce d’Allah, sans laquelle vous ne sauriez rien de plus que
les autres. « La Grâce incommensurable est dans La Main de
Dieu et Il la donne à qui il veut » (Sourate 3, verset 73).
Je vous laisse sur La Parole d’Allah et de notre bien-aimé
Prophète (aleyhi salat wa salam). Gravez ces mots en
cascades dans votre cœur :
56

« Ceux qui repoussent le mal par le bien. À ceux-là, la bonne


demeure finale,
les jardins d'Éden, où ils entreront, ainsi que tous ceux de
leurs ascendants, conjoints et descendants, qui ont été de
bons croyants. De chaque porte, les Anges entreront auprès
d'eux : " Paix sur vous, pour ce que vous avez enduré ! " -
Comme est bonne votre demeure finale ! » (Sourate 13,
versets 22-24).
« Pratique le pardon ; ordonne le bien ; écarte-toi des
ignorants ». (Sourate 7, verset 199).
« Qu'ils pardonnent et absolvent ! N'aimez-vous pas que Dieu
vous pardonne ? Et Dieu est Pardonneur et
Très-Miséricordieux ! » (Sourate 24, verset 22).
« Si vous [les] excusez, passez sur [leurs] fautes et [leur]
pardonnez, sachez que Dieu est Pardonneur,
Très-Miséricordieux » (Sourate 64, verset 14).
« Et celui qui endure et pardonne, cela en vérité, fait partie
des bonnes dispositions et de la résolution des affaires »
(Sourate 42, verset 43).
« Les croyants sont ceux qui dominent leur rage et
pardonnent à autrui » (Sourate 42, verset 43).
Le Prophète a dit (aleyhi salat wa salam) : « J'ai été envoyé
pour parachever les bons comportements » (Authentifié par
Albâny) ;
« Celui qui est facile à vivre, calme et doux, Allah lui interdit
l'entrée en enfer » (Rapporté par Bayhaqi et authentifié par
Albâny) ;
« Le bon comportement est la meilleure chose qui ait été
donnée aux gens » (Rapporté par Nassaï et authentifié par
Albâny).

[1] En islam, en fait, toute personne vient au monde musulmane,


autrement dit « soumise » à Son Créateur (être « muslim » signifie être «
soumis » ; « muslim » dérive de « islam » qui signifie « soumission »). Et
c’est son parcours qui l’entraîne soit à rester sur cette voie, fidèle à son
origine ; soit, au contraire, à l’en faire sortir, à l’en éloigner, à faire d’elle
autre chose. Voilà pourquoi nous ne parlons, en réalité, jamais de
conversion lorsque quelqu’un manifeste le désir d’embrasser l’islam, mais
bien de re-conversion : celui qui découvre l’islam, celui à qui l’islam se
redécouvre à lui, ne fait que se réconcilier avec son origine première, il
redevient « soumis » à son Seigneur, il opère ce retour aux sources, il
redevient le Musulman qu’il était au jour de sa naissance. « Chaque
enfant naît avec une nature pure et saine (musulmane, soumise à Dieu),
qui peut-être, par la suite, déformée par l'influence de l'environnement
ou de l'éducation » (Rapporté par Al Boukhari et Muuslim).
57

LE JARDIN DU
CROYANT
L'Islam pour tous

L'homme de foi face à sa mauvaise foi

La Loi de Dieu est Parfaite. C'est l'être humain qui est


imparfait. Et c'est pourquoi il a tant besoin de cette Loi, de Ses
Enseignements Subtils : pour apprendre à devenir meilleur. Il
arrive souvent que l'homme pleure sur le monde, impuissant
devant ses dérives. Mais qu'il n'oublie pas que c'est en se
changeant lui-même, à la lumière des préceptes de la foi juste
et belle, qu'il contribuera à mieux faire avancer les choses
dans sa vie personnelle et, à une plus grande échelle, sur
Terre.

Il n'y a aucune honte à avoir de la difficulté dans


l'apprentissage de la religion et de sa mise en pratique, dans
la mesure où l’on veut l'apprendre, où l’on multiplie les efforts
pour cela, où l'on reconnaît l'importance de la chose qu'on
désire acquérir sincèrement. Mais la honte réelle consiste
plutôt à n'avoir aucune difficulté à délaisser la foi et ses
prescriptions pour s'oublier sereinement dans l'ignorance, les
dérives et les malheurs de ce monde.
58

L'être humain m'inspire souvent autant l'incompréhension que


la pitié...
Je le vois tantôt accablé par un simple rhume ou une grippe…
Terrassé par un problème de dos, une douleur musculaire,
l'atteinte d'un nerf…
Et tandis qu'il est croyant, en même temps, le Rappel de
L'Enfer décrit dans Le Coran ne lui fait ni chaud ni froid...
Il est témoin de cela comme d'un documentaire sur le soleil en
fusion, d'une science-fiction, ou je ne sais, avec un
détachement dû sans doute au fait qu'il se sente loin de tout
cela, bien pénard, en sécurité dans le fauteuil moelleux de son
salon ; à l'abri dans son éternelle maison (elle n'est pas
éternelle, mais c'est tout comme, rien ne semble pouvoir,
vouloir l'atteindre)
Tandis que juste une fièvre le jette dans un état second, la
fièvre, une seule bouffée de la chaleur de L'Enfer que ni celle
du Soleil, ni celle des Volcans ou des Profondeurs de La Terre,
ni Rien ne pourront jamais égaler, rivaliser de conception dans
son imagination...
Lui, l'hypersensible, la petite nature dans cette vie... Devant le
Rappel du Châtiment de Dieu, il reste insensible, intouchable,
pendant qu'il persiste, s'obstine dans le péché, l'injustice, le
mauvais comportement.
Ou alors, il n'aime vraiment pas qu'on lui en parle, ça l'agace à
la longue, il se bouche les oreilles avec les doigts. Ce qui est
désagréable le rebute.
Même s'il est vieux, sénile, que ses genoux s'entrechoquent,
même s'il a déjà un pied dans la tombe, qu'il cauchemarde
pour des bagatelles, qu'il souffre de mille maux dérisoires en
comparaison !
Devant le Rappel du feu de Dieu, il reste de glace, oui, de
glace !
« Qu'ALLAH nous pardonne et nous guide, puis c'est tout »…
Voici une parole-réflexe-nonchalante, exhalée tel un soupir de
circonstances, de passage, sans conséquences, sans que ne
se fasse le réel repentir, sans que l’homme sache ou veuille
savoir comment s'opère le vrai repentir, sans que l'action
change, se ravise, se reprenne, se fasse !
Dire que personne d'entre nous n'y échappera, à L'Enfer, ne
59

serait-ce que le temps d'un éclair :


« Il n'y a personne de vous qui n'y sera précipité : c'est un
arrêt décidé par ton Seigneur. Nous sauverons ensuite ceux
qui craignaient Dieu et nous y laisserons les injustes
agenouillés » (Sourate 19, versets 71-72).
Incompréhensible, l'être humain... Incompréhensible... Une
Aberration...
À la lumière de quoi raisonne-t-il : du jour, d'une ampoule,
d'une flamme ?
D'un Brasier ?

Tout ce qui est dans les Cieux et sur La Terre louange le


Seigneur...

Et l'homme, que Dieu a créé pour en être adoré, que fait-il ?

Vers qui vont ses louanges, son amour, ses pensées, ses
préoccupations ?

Le Jour, La Nuit, et la plupart du Temps ?

Lorsqu'il se répand en discours...

Lorsqu'il projette ses actions...

Lorsqu'il laisse naître et s'épanouir, lorsqu'il entretient ses


sentiments... ?

L'homme, goutte de sperme à l'origine, amalgame de chair et


de sang...
L'homme qui, à une certaine époque, avant sa création, n'était
même pas une chose dont on faisait mention, rappelle le
Coran...
L'homme qui n'était rien, inexistant...
Et que son Dieu a pourvu d'une âme, d'un cœur, d'une
intelligence rationnelle et sensible...
De la vue, de l'ouïe et des viscères...

Est-il reconnaissant ?
60

Se rappelle-t-il, se souvient-il à qui il doit TOUT ? Jusqu'à l'air


qu'il respire ?

Tout ce qui est, Tout ce qui vit louange, s'humilie devant Le


Seigneur !

Et l'homme, et l'homme ?

Comment marche-t-il sur La Terre ?

Les yeux baissés ou la tête haute et fière ?


Il est dit que les montagnes se seraient fendues en recevant
le dépôt de La Parole d'ALLAH, sous l'effet de la crainte...
Et l'homme, si petit, si dérisoire à côté...

Quelle importance accorde-t-il à tout cela ?

Se sent-il de béton armé ou de frêle condition ?

Et quelle importance se donne-t-il lui-même, dans le savoir ou


l'ignorance de la foi ?

L'homme, l'homme, certes, est souvent en perdition...

L'homme, oui, est bien souvent très ingrat envers Le


Tout-Puissant...

L'Islam est venu à nous. Et Nous, allons-nous vers lui ?

Quelle place occupent le Coran et la Sunna dans nos vies ?

Quand, comment et pourquoi ?

N'avons-Nous par envie d'échapper à L'Enfer et de gagner le


Paradis ?

Est-ce sur la Terre, seulement, que les hommes cherchent,


entre eux, à rivaliser de prouesses, à accomplir des Exploits ?
61

Leur fierté ne vient-elle que de là ?

Et leur Foi, ne leur importe-il pas d'y échouer ?

N'en éprouvent-ils aucune Honte, n'en sont-ils pas navrés ?

N'ont-ils pas envie, surtout, de se dépasser pour Allah ?

Dans les bonnes actions, dans l'adoration, dans la Science,


dans la piété, juste dans le bon comportement, déjà ?

Les hommes ont-ils troqué leur cœur contre la vie d’ici-bas ?

Leur âme a-t-elle succombé au poison des passions plutôt que


de rechercher le nectar de L'Au-Delà ?

Qu'ont-ils dans leur tête ? Comment réfléchissent-ils ?


Qu'ont-ils fait de leur intelligence ?

Quelques poussières d'années valent-elles mieux que


L'Éternité ?

Une goutte d'eau de L'océan entier, est-elle plus attirante que


la mer et ses trésors bien gardés ?

Les hommes ont-ils les oreilles ensablées ? Des coquilles


fermées à la place des yeux ?

N'ont-ils pas peur de tomber de haut, une fois dans leur


tombe ?
62

N'ont-ils pas compris qu'il existe, le Feu ?

Que ce qu'ils considèrent bien est mal, et que ce qu'ils croient


mal est bien ?

Que le monde est un monstre déguisé en déesse diabolique ?

Qui a réussi à les ensorceler en un clin d'œil ?

Qui se moque, qui se moque, tandis qu'ils la suivent en


canidées haletants dont elle ne fait qu'une bouchée ?

N'ont-ils pas compris, encore, que sur absolument tout, ils ont
été trompés, leurrés, manipulés, que d'eux la vie en dérives
s'est jouée ?

Qu'ils se sont eux-mêmes faits tort à eux-mêmes, qu'entre


leurs deux flancs réside en ROI leur pire ENNEMI ?

LE DJIHAD AN-NAFFS ! Il est Grand Temps Pour le combat


contre soi-même !

« Ô les croyants ! Entrez en plein dans l'Islam, et ne suivez


point les pas du diable, car il est certes pour vous un ennemi
déclaré ! » (Sourate 2, verset 208).

TANT QU'ALLAH nous accorde d'exister, le repentir est


possible... Mais comme nul ne sait s'il sera encore là demain,
ou seulement l'instant d'après... Que le retour vers Dieu cesse
d'être reporté à demain, gommé de l'esprit ! Sortons de la
léthargie !
63

Dire qu'on a la foi dans le cœur sans vouloir la pratiquer, c'est


:
Avoir une graine dans la main et ne pas agir, ne pas la mettre
en terre et l'arroser pour la voir grandir et pousser.
C'est croire naïvement, en la regardant entre ses doigts,
qu'elle va toute seule, miraculeusement, se transformer en
une fleur belle et rare.
C'est, avec le temps, ne même pas se rendre compte - avec
cette idée saugrenue (de foi non pratiquée) qui seule s'est
vraiment enracinée au fond de soi -, c'est ne pas voir au fil
des années, que la graine s'est progressivement desséchée,
atrophiée, jusqu'à mourir et perdre tout ce pour quoi elle a
été créée : bienfaits sur bienfaits, en germes, qui ne
demandaient pourtant qu'à naître, vivre, s'épanouir,
moyennant un minimum de travail, d'actions prévues pour
cela...
C'est reconnaître la Chahada (profession de foi) et les cinq
piliers de l'Islam sans entretenir le jardin d'entrée la maison
que ces piliers font tenir debout. C'est à ce point négliger cette
entrée de jardin qu'on ne trouve plus aucun chemin praticable
pour accéder à l'édifice de la vraie foi.
C'est s'égarer tout autour de cette enceinte sacrée, en errant,
en tournant en rond, persuadé que ça n'a rien de bien grave,
que le bonheur reste proche et que tôt ou tard, pouf, il va
apparaître comme par magie pour nous.
C'est avoir un Coran dont on ne saisit pas le langage au point
de ne pas savoir, de ne rien comprendre de tout ce qu'il nous
engage à semer et récolter.
C'est avoir perdu les clés de la Sunna qui, seules, permettent
d'accéder aux meilleurs espaces privés du Seigneur Dieu, de
Son Paradis.
C'est un drame sans nom, et ce contre quoi il faut se protéger
en nous réveillant les uns les autres à ces tristes réalités.
Qu'ALLAH nous donne l'excellence et la vue éclaircie du cœur.
Qu'Il nous guide ! Et qu'Il guide par nous.

Il y en a pour qui c'est difficile et fragile, la foi et la guidée...


Pourtant, ils sont des âmes bien nées, c'est-à-dire qu'ils sont
64

sincères et qu'ils font vraiment de leur mieux, en plus d'être


agréables, d'avoir un bon comportement et une certaine
humilité. Mais voilà, bien qu'ils savent, apprennent et
s'appliquent, ils ont constamment besoin d'être avertis,
remués, encouragés, rappelés au bien, rassurés, et encore, et
encore. Livrés à eux-mêmes, dès qu'ils franchissent un pas
vers l'agrément d'Allah, voilà qu'un rien dans la vie terrestre
parvient à les faire trébucher, et pour se relever, c'est long,
pénible et laborieux.

Rendez-vous compte que ce n'est pas donné à tout le monde


d'avoir goûté à la sérénité pérenne de la foi ferme, celle du
paraître et de l'être, du cœur et du mode de vie, en pleine
lumière toujours, malgré les nuages qui veulent parfois
ombrager le tableau. Ces gens qui peinent sur la voie de
rectitude, ont besoin de vous, et c'est votre devoir, vous que
Dieu a bénis de la droiture, de ne jamais les juger, d'être doux
et pleins de compassion envers eux, d'être patients, souriants,
de prendre sur vous en silence, de leur offrir votre bras, et un
peu du souffle frais, bienfaisant de votre esprit.
Même s'ils vous donnent des maux de tête terribles, même si
souvent rien ne va plus, ne lâchez pas prise pour eux, qui
autrement basculent. Gardez pour eux confiance et espoir en
Allah, qui peut tous les miracles, pour qui Tout est possible et
facile. C'est cela, attendre un Comportement Digne de votre
Dieu.
Allah ne nous guide pas tous de la même façon, ni au même
rythme. Le cheminement de chacun est aussi soumis à un
certain destin. Et si notre Seigneur a permis que quelques-uns
aient une avance sur d'autres, c'est pour nous éprouver entre
nous, et voir qui aura la meilleure conduite, qui fera profiter
ses bienfaits reçus à son prochain, qui saura les recevoir.

Nous sommes une famille sur cette Terre et le sens


fondamental du Message Splendide de L'Islam, c'est de nous
entraider !

« Si Nous avions fait descendre ce Coran sur une montagne,


tu l'aurais vu s'humilier et se fendre par crainte d'Allah »
(Sourate 59, verset 21). Et les êtres humains, tellement plus
petits que les montagnes, s'humilient-ils, se fendent-ils ainsi de
crainte devant leur Seigneur, quand les versets sublimes du
Coran leur sont rappelés, communiqués ?
65

Combien de fois avons-nous entendu cette phrase : « La


religion est dans le cœur ; c’est l’intention qui compte » ?

Cette phrase existe parce qu’il y a des croyants pratiquants et


d’autres, non-pratiquants.

Les non-pratiquants lancent souvent cette réplique quand ils


nous voient vanter les mérites de la pratique religieuse
instituée par Dieu et son Prophète (aleyhi salat wa salam).

Ils pensent que les actes d’adoration envers Dieu, fixés par Lui
et notre Prophète (aleyhi salat wa salam) pour nous dans Le
Coran ET La Sunna (prière, jeûne, observation de tenues
vestimentaires, d’attitudes, d’activités, de fréquentations
appropriées, etc.) sont superflus ou non-nécessaires, à partir
du moment où la foi est ancrée dans la certitude du cœur.

Ils croient à la nécessité « d’être de leur temps », de vivre


comme tout le monde, de suivre le courant, de ne pas se
distinguer, de se fondre dans la masse.

À ces personnes, nous disons :

Vous avez raison, les pratiques cultuelles (du culte) ne sont


pas tout. En fait, elles ne sont rien si le cœur n’y est pas et si
l’intention qui les motive n’est pas sincère.

Mais la foi sincère peut-elle pour autant se passer des actes


d’adoration ? Mérite-elle alors vraiment sont statut de «
sincère » ?

De toute évidence, dans le cas des non-pratiquants, la


réponse est (en tout cas souvent) « Oui ».

Il faut donc les inviter à se questionner par le biais de la


logique…
66

Prière de lire l’article jusqu’au bout avant de vous faire une


opinion. Plus vous avancerez, plus les choses s’éclairciront.
Nous y allons progressivement pour respecter le rythme de
chacun…

Si la foi est d’abord une affaire de cœur, elle implique une


relation à Dieu, et comme dans toute relation de cœur, cette
relation doit se fonder sur l’amour sincère.

Est-ce qu’il existe une relation d’amour, quelle qu’en soit la


nature, qui puisse se satisfaire d’un doux sentiment,
sincèrement logé dans le cœur, et bien intentionné, mais qui
jamais ne posera concrètement un seul acte pour exprimer,
confirmer, entretenir et manifester fidèlement son amour au fil
du temps qui passe ?

Plus concrètement, par exemple, qui se satisfait de quelqu’un


qui affirme être sincère et bien intentionné dans son amour,
alors que jamais il ne pose le moindre acte susceptible
d’œuvrer en ce sens, et ce, de jours en jours, d’années en
années, voire durant une vie entière ?

Qui peut supporter d’être aimé d’une personne qui jamais ne


retiendra, ne soulignera ou n’assumera, d’aucune façon, les
dates importantes, les rendez-vous, les devoirs, les attentes,
les sacrifices (etc.) qui d’habitude servent obligatoirement à
construire, approfondir, solidifier et sceller toute relation ? Car
si une relation exige qu’on soit sincère, elle exige aussi qu’on
se batte pour elle, qu’on travaille durement pour elle, pour la
nourrir, la faire vivre, grandir et surtout survivre…

De même qu’il n’est pas concevable d’être gratifié de mille et


une petites attentions de la part d’une personne qui en réalité
ne nous aime pas, qui ne cherche par là qu’à obtenir de nous
quelque chose d’utile ou d’agréable (première catégorie de
gens imaginée) ; de même, il n’est pas concevable d’être aimé
seulement, en silence, sans que rien ne vienne orner,
couronner jamais cet amour d’actes précis, sentis (deuxième
catégorie de gens imaginée).
67

La première catégorie de gens sera souvent qualifiée «


d’hypocrite » ; la deuxième catégorie sera souvent qualifiée de
« négligente ». Dans le premier cas, la sincérité est
inexistante ; dans le deuxième cas, la sincérité est
adolescente, elle est un bourgeon qui attend de s’épanouir,
elle manque de maturité, et souvent même à son propre
insu… La distance frivole s’est creusée au sein de la relation,
une distance malheureusement «confortable », pour certains,
mais la vraie proximité avec l’être aimé ne peut pas encore y
être vécue vraiment, pleinement, dans la transcendance.

Autrement dit, l’amour dans le cœur reste parfaitement


indissociable de ce qui doit s’en refléter dans les actes. Et
vice-versa.

L’ensemble de ces constats sont tout ce qu’il y a de plus


normal, logique et justifié quand il s’agit de parler de nos
relations humaines.

Pourquoi alors, quand il s’agit de Dieu, les choses devraient


être différentes ? N’est-ce pas une aberration ?

Comme nous, Dieu est Jaloux dans Son Amour et Il s’attend à


ce que son serviteur, qui prétend L’aimer sincèrement, qui
prétend croire en Lui sincèrement et vouloir être avec Lui,
Dieu s’attend, oui, à ce que ce serviteur le Lui démontre aussi,
cet amour bien intentionné clamé avec sa bouche, et ce, par
des actes d’adoration précis.

Dieu demande à son serviteur qu’il L’honore d’une présence


fidèle régulière, appliquée de cœur et en actes.

De même que l’être humain s’attend à ce que ses relations


humaines, fondées sur l’amour, soient accompagnées de petits
actes d’adoration (d’amour) au quotidien ; Dieu, à plus juste
titre ! et à plus juste raison !, s’attend à ce que son serviteur
accompagne la sincérité de son cœur d’une sincérité d’actes
particuliers.
68

Ces deux sincérités (de cœur et d’action) sont indissociables :


elles forment une seule entité. La foi, comme l’amour qui la
fonde dans le cœur (l’amour envers Dieu), ne se divise pas en
ceci ou en cela, en bonnes intentions d’un côté et en actes
d’adoration de l’autre côté. Si l’un de ces éléments est
déficient, l’autre le sera aussi inévitablement. L’un ne tient pas
la route sans l’autre. L’un souffre de l’absence de l’autre. L’un
dépend de l’autre. L’un n’a de sens et n’existe que par l’autre,
complément capital.

Quand l’amour est sincère dans la relation, on est


naturellement porté à vouloir poser des gestes, des actes
d’amour, d’adoration… Et plus cet amour est fort, plus il nous
semble indispensable de poser les gestes qui sont le plus
susceptibles de faire plaisir à l’être aimé. C’est son agrément à
lui qu’on recherche d’abord, pas le nôtre, et on n’éprouve
jamais de paresse ou de faiblesse ou de difficulté à accomplir
cela, au contraire ; on ne trouve pas de plus grand bonheur
ailleurs, c’est l’air qu’on respire, c’est notre raison de vivre et
notre seule vraie source d’épanouissement. On entend
souvent dire, dans les histoires d’amour : « Si toi tu es
satisfait, heureux, alors seulement je le serai aussi ».

Pareillement, celui qui aime Dieu d’un amour sincère n’a


jamais la conscience tranquille et n’est jamais pleinement
heureux ou serein que lorsqu’il adore Dieu comme Dieu aime
être adoré (par des prières, par le jeûne, par l’interdiction du
blâmable, par la pratique du louable décrits dans le Coran ET
la Sunna). Ce que Dieu aime, son serviteur l’aime et l’applique
; ce que Dieu déteste, son serviteur le déteste et le rejette.

Voilà la sincérité de l’amour.

Et ce qu’il y a de merveilleux dans tout cela, c’est que bien


qu’il s’agisse d’une servitude, ça n’en a plus du tout les
apparences et ce n’est pas vécu, senti sous ce mode, car
Dieu, contrairement aux hommes, n’est pas ingrat et personne
ne peut l’égaler dans Sa Capacité d’aimer, d’être généreux,
fidèle, de donner en retour, de récompenser, de tout
pardonner… Ainsi, son serviteur, dans la relation qui le lie à
son Créateur, a l’assurance de ne jamais être oublié, trompé,
déçu, trahi, négligé, abandonné, jeté, etc. Au contraire, nul
n’est en mesure d’imaginer seulement ce que Dieu réserve à
son bien-aimé serviteur en matière de joie, de félicité, de
bonheur, de secours, de soutien, de bienfaits et de
récompenses, dans ce monde et dans l’autre. Dans sa relation
sincère à Dieu, le serviteur a la garantie absolue d’être
69

satisfait au-delà de toute imagination.

Conclusions

Aux gens qui clament que « La religion est dans le cœur ;


c’est l’intention qui compte », il faut rappeler que :

La PARFAITE sincérité et maturité de votre amour pour Dieu


implique beaucoup de choses. Oui, la perfection n’existe pas,
mais il n’est pas impossible de la rechercher. Dieu est Parfait
et aime ceux qui recherchent la perfection en toute chose,
notamment dans la foi, du cœur et de la pratique. Donc,
demandez-vous si votre foi, votre amour envers Dieu sont
suffisamment importants pour que vous ayez envie
d’emprunter le chemin de la perfection qui allie, dans la
relation à Dieu, sincérité du cœur et des actes d’adoration (on
ne dit pas « actes D’ADORATION » pour rien ; le mot veut
tout dire. Par l’acte, on adore, on sert, on aime mieux Dieu, on
se rapproche de Lui. La relation grandit, s’affermit).

Demandez-vous si votre cœur a une foi forte et bien


intentionnée en ce sens précis.

Il n’est pas question de mettre en doute votre sincérité et vos


bonnes intentions de prime abord, pas du tout. Que Dieu nous
préserve d’une prétention aussi monstrueuse alors que
moi-même et nous tous demeurons des êtres éternellement
imparfaits.

Mais par affection fraternelle en Allah, on souhaite tous nous


enjoindre à nous améliorer, à nous élever en degrés, à nous
perfectionner dans notre amour et notre relation à Dieu… Car
si on se satisfait de peu, c’est signe que notre amour pour
Dieu peut encore, et comme c’est toujours le cas, s’agrandir.

L’amour, dans toute relation, et dans celle qui nous lie à Dieu
a fortiori… L’amour n’est jamais quelque chose d’acquis, vous
connaissez bien ce postulat, et ce, même dans les sphères de
la perfection ! C’est même à ce niveau qu’il est encore plus
impératif de faire attention pour que l’amour soit encore gardé
et mérité.

La prière est un rendez-vous d’amour avec Dieu, plus digne


d’être rejoint et aimé que qui que ce soit ou quoi que ce soit.
70

Quelqu’un qui aime Dieu va-t-il manquer ses rendez-vous avec


Lui ? Le fait-on avec notre âme-sœur d’ici-bas ?

Dieu est le meilleur Compagnon.


Dieu est préférable au monde entier, même à Son Paradis.

Existe-il un meilleur paradis en effet que l’amour de Dieu


lui-même ? Si, dans les chansons, on entend souvent : « le
paradis n’existe pas en dehors de ton amour, même avec
toutes les richesses du monde, je ne saurais être heureux
sans toi» (etc.), encore une fois, cela ne s’applique-t-il pas
aussi à notre relation à Dieu ?

Le jeûne n’est pas une souffrance, mais une seconde nature


chez le croyant qui aime Dieu ; les amoureux de ce monde ne
voient-ils pas leur appétit se satisfaire de peu, tellement leur
amour les comble ?

Dieu vous trouve beaux et belles tels qu’Il vous a créés, tels
que vous êtes, sans artifices. Et Il vous chérit quand vous
préservez votre beauté naturelle en la revêtant de pudeur
(avec cœur mais aussi en adoptant le comportement et l’habit
de la modestie). Il aime que vous respectiez vos corps et vos
âmes qu’Il vous a confiés, et qu’Il reprendra tôt ou tard.

Lisez la Sunna et le Coran pour tout connaître de ce que Dieu


aime, dans le détail, vous qui L’aimez et cherchez à Lui plaire.
Dans le bien. Pour le bien de tout, de tous.

Il n’y a pas d’obsession à se souvenir de Lui, Dieu L’Aimé, tout


le temps, comme on se souvient constamment de son enfant
ou de son conjoint ou de ses proches. Il n’y a rien de malsain
dans cela.

La liste pourrait être allongée, et beaucoup de hadiths existent


sur cette question…

Certes, cette relation idéale à Dieu, telle que décrite dans ce


rappel, n’est pas très à la mode partout dans le monde, et
nous vivons à une époque où tout nous conduit loin de cela,
71

même parfois dans nos propres familles, dans notre propre


communauté, oui, pas seulement dans la société actuelle. Et
finalement, on est davantage stimulé, dans notre cœur et nos
activités concrètes, à travers des occupations autres que
religieuses (familiales, conjugales, culturelles, sportives,
professionnelles, terrestres…)

Il ne s’agit aucunement de se distinguer de notre prochain par


orgueil, ou d’attirer le regard (positif ou négatif) en voulant
adopter cette voie d’amour et de servitude dans la foi prêchée
ici.

Nous recherchons juste la perfection, l’excellence sur cette


voie, et ce, dans le respect de la différence, espérant montrer
l’exemple, servir de rappel en même temps. Cela en
maintenant un équilibre avec les autres aspects de notre vie
(travail, vie sociale…) orientés dans le droit chemin.

Vécue intelligemment (avec noblesse, ouverture, tolérance,


paix, amour, bonté, sagesse, qui sont les messages
fondateurs de l’islam), cette recherche de la perfection ne
peut qu’apporter une lumière au monde et aux gens qui en
auront toujours besoin, à partir de nous-mêmes.

Méditez sur ce rappel et soyez d’abord sincères avec vous,


reconnaissez ce qui doit être reconnu, en toute impartialité, et
essayez d’avancer. Il n’y a pas de mal à nous remettre en
question si nos certitudes représentent un frein à
l’amélioration.

Dans tous les domaines de la vie, il est rare qu’on s’immobilise


dans ce qu’on a, quand c’est peu, sans avoir l’ambition d’aller
plus loin. Et même quand certains atteignent de hauts
sommets, ils continuent de vouloir s’élever en ce monde en
criant fièrement : « nous ne devons pas nous asseoir
sur nos lauriers, mais continuer de progresser ! ».

Il n’y a pas de limites au progrès humain, et surtout pas dans


la voie infinie de Dieu qui mérite aussi qu’on cherche toujours
à se rapprocher davantage de Lui. Et si cela nécessite au
72

départ un bon cœur, sincère et bien intentionné, alors ce n’est


là qu’une rampe d’accès qui permet d’acquérir plus encore,
mieux encore. Et cela, seuls les actes d’adoration le
permettent. Sans eux, aucune élévation possible, aucun
rapprochement possible avec Allah… Essayez pour voir, et
vous découvrirez la différence. Faites-en l’expérience concrète
vous-même. Ce défi en vaut le coup.

Réfléchissez, les plus grands de ce monde, les prophètes, les


saints, les compagnons, avaient les cœurs les plus purs, les
plus aimants, les mieux intentionnés. Ils étaient les plus
favorisés auprès de Dieu, ils avaient reçu de Lui le privilège de
l’élection, de l’amour, de la proximité et de la complicité. Et
pourtant, ces grands personnages se livraient à des actes
d’adoration parfois jusqu’à épuisement. Et quand ce n’était pas
par amour qu’ils le faisaient, c’était par reconnaissance.

Le Prophète Mohammed (aleyhi salat wa salam) restait des


nuits en prières jusqu’à ce que la plante de ses pieds enfle,
par pure gratitude envers les bienfaits que Dieu lui avait
donnés, alors que Dieu avait décrété qu’il effacerait ses
péchés passés, présents et futurs, et que le Paradis lui serait
accordé et ô combien d’autres bénédictions…

Ce n’est pas par jeu que Dieu et son Prophète (aleyhi salat wa
salam) ont établi pour nous des règles de conduite, une
pratique religieuse à suivre et à respecter, des actes
d’adoration à effectuer avec cœur…

Non, ce n’est pas par jeu, dit le Coran, mais c’est la condition
de notre réussite sur Terre et après notre mort. « Dieu sait et
vous, vous ne savez pas » (Sourate 24, verset 19).

Comme ici-bas, rien n’est gagné facilement, le Paradis


demande également qu’on le gagne durement, avec mérite et
grandeur. Le labeur n’est pas agréable à l’âme humaine,
pourtant c’est un bien pour elle : « Il se peut que vous
n’aimiez pas une chose alors qu’elle est un bien pour vous ;
oui Dieu sait et vous, vous ne savez pas » (Sourate 2, verset
216).

Méditez tout cela et voyez comment, maintenant, vous


73

pourriez aussi, mes frères et sœurs, avec tout votre cœur,


AGIR de manière à satisfaire votre Dieu dans votre vie ET
dans votre pratique de la foi.

Que Dieu fasse de nous des serviteurs vraiment pieux, dans


tous les sens du terme, dans l’amour du cœur, de la vie
pieuse et de la pratique religieuse incontournable.

Une personne contemple, à la fenêtre ouverte de sa chambre,


le plus beau des paysages que l'on puisse imaginer. Oui, il
s'étend là, sous ses yeux, tel un vrai Paradis...
Mais curieusement, il ne vient jamais à l'idée de cette
personne de sortir de sa chambre pour aller dehors, à la
rencontre de ces beautés déroulées à ses pieds...
Tout est là, accessible, gratuit, rien que pour elle, sans qu'il y
ait besoin de résoudre une énigme, d'en trouver les clefs ou
de fournir effort, salaire.
La personne qui est en santé, en vie, et libre de son temps,
ne songe même pas à en franchir le seuil...
Elle va et vient, interminablement devant cette fenêtre, passe,
repasse, reconnaît son bonheur d'être là, si près du Bonheur,
mais reste absorbée dans la bulle de sa chambre, son seul
univers connu, pourtant si limité, exigu.
Les années passent, et ses cheveux devenus blancs, tombent,
ainsi que les pétales de roses et les feuilles des arbres au
cœur desquels elle n'a jamais marché, qu'elle n'a jamais
approchées, senties, touchées...
Ainsi, cette personne voit s'achever sa vie jusqu'à mourir entre
ses quatre murs à la peinture écaillée...
Cette personne, c'est lui, c'est elle, c'est l'autre, c'est Le
Musulman dans sa jolie maison, dans son appartement, qui,
bien que possesseur du Coran - Grâce Infinie -, toujours bien
en vue sur la table de son salon ou de sa chambre, ou de
quelque pièce..., ne va jamais l'ouvrir pour le lire, y plonger,
s'y ressourcer...
Le Coran, toujours là, à proximité, qui nous appelle, à bout de
bras, à portée de soi, sans que l'on aille jamais à son chevet
seulement...
74

N'est-ce pas malheureux, dites-moi, mes frères et sœurs... ?


N'est-ce pas à en pleurer ?

On dit souvent qu'une maison, qu'un logis en dit long sur celui
qui l'habite. La manière dont l'espace est entretenu, meublé,
l'atmosphère qui y règne et ce quelles inspirent seraient entre
autres révélatrices de leur propriétaire, de son mode de vie,
de sa nature, de son caractère...
Bien sûr, ce n'est pas étonnant puisqu'il existe toute une
démarche personnelle qui précède l'acquisition d'un logement
et le travail qui a pour objectif de le rendre habitable à notre
idée, suivant notre sentiment. Une démarche qui finit par lui
imprégner notre marque, notre signature.
On fait des choix, on les exécute, on y met du temps, c'est
notre œuvre finalement...
Juste quand on pose cette question apparemment innocente
aux gens : « Comment imagines-tu ta maison, comment
voudrais-tu qu'elle soit ? Où te plairait-il de la voir située ? » -,
les réponses ne manquent pas de verve aussi passionnées les
unes que les autres...
Une maison, c'est important, ça fait partie de nous, de notre
histoire, ça nous ressemble, nous définit, nous accompagne...
Mais moi, parfois, j'ai tellement envie de demander... « Et
votre tombe, comment vous la voyez ? Comment vous
l'espérez ? Elle aussi en dira long sur vous, sur ce que vous
aurez été, sur ce que vous aurez réfléchi, choisi, décidé et
accompli... Votre tombe, votre vraie demeure, finale,
définitive... Dès maintenant, comment pensez-vous la
construire ? Avec quelles œuvres exactement, avec quelles
choses ou richesses amassées, délaissées, gagnées, perdues ?
Vous la voudriez située près d'un beau Jardin ou d'un Feu
Ardent (qui n'en sera pas un de cheminée, je le crains) ? Quoi
! Cela, vous n'avez encore jamais songé à le planifier ? Vous
avez songé à votre retraite, mais pas encore à cela qui sera
l'étape suivante ? ».
Chacun aura sa tombe comme chacun aura sa maison, et c'est
vrai qu'elle sera unique pour chacun d'entre nous, à l'image
même de ce qu'aura été notre personne et notre vécu...
Il m'arrive de penser que si les défunts pouvaient se relever
75

déjà de leurs cendres pour venir nous parler de leur


expérience, à ce sujet, on aurait de grandes leçons à en
tirer...
Et ensuite, je me dis : Non... Sans doute que beaucoup,
encore, ne les croiraient pas. Il est écrit, certes, qu'ALLAH a
fait parvenir les plus grands miracles aux hommes par le
passé, lors de la prophétie, et leurs propres témoins d'alors,
endurcis, qui ont tout vu de leurs yeux vus, n'ont eu de cesse
de crier au mensonge, de demeurer incrédules, de s'entêter
dans le refus d'admettre la vérité.
Et il est écrit que si les miracles ont cessé par la suite, c'est
justement parce que rien ne peut rendre la vue aux aveugles
en dehors de la Volonté du Seigneur. La foi est affaire de don
et l'homme qui aura la foi, croira même ce qu'il n'a jamais vu
et entendu, dans la mesure où Allah a ouvert son cœur à Sa
Parole...
Alors je prie que Dieu nous gratifie tous, toujours, de ce don
inestimable, car je veux si fort que nous habitions ensemble
les meilleures salles du Paradis...

La Vérité (au sens large) est lourde et difficile à porter,


délicate à transmettre encore plus.
Le monde entier n'a jamais cessé de le dire, l'Histoire le
prouve depuis toujours :
« La Vérité choque ! La Vérité blesse », vous connaissez ces
phrases populaires.
La Vérité provoque la colère, l’indignation, les accusations,
l’injure, le jugement, la dispute, l’opposition, la division, voire
la haine.
« L'homme est le plus querelleur des êtres » (Sourate 18,
verset 54)
La Vérité est capable de soulever des foules, de provoquer
des rébellions.
On ne la supporte pas. On la déteste. On ne veut pas
l’entendre, et surtout pas l’affronter.
On dit qu’elle est le fait des faibles d’esprit.
Et sans doute pour mettre fin aux angoisses qu’elle suscite
76

malgré elle, on invente parfois cette idée pratique : « La


Vérité n’existe pas ! La Vérité, c’est qu’il n’y en a pas ! ».

La Vérité est marginale. Elle fait peur, même honte. Elle a


quelque chose de monstrueusement définitif et sans appel.
Sans compter qu’elle est souvent dure à entendre.

Pourquoi déchaîne-t-elle les passions ? Pourquoi la trouve-t-on


repoussante, menaçante, dangereuse ? Pourquoi
persécute-t-on ceux qui en font l’éloge ?
Peut-être, je ne sais pas moi, je réfléchis :
« Parce qu'elle vient bouleverser un sentiment de sécurité
procuré par des idées, des habitudes confortables, bien que
gauches » ?
« Parce qu’elle est souvent une violente leçon donnée à
l’orgueil » ?
« Parce qu’elle met au pied du mur » ?
« Parce qu’elle a toujours le dernier mot » ?
« Parce qu’elle est supérieure à l’homme en plus de lui être
parfaitement inaccessible dans l’absolu » ?
Insupportable idée pour certains : on ne peut ni contrôler ni
manipuler la Vérité.

« Parce que son autorité est gagnée d’avance et pour toujours


; tôt ou tard, elle triomphe, tôt ou tard elle s’impose,
d’elle-même, quoi qu’on dise, quoi qu’on fasse, quoi qu’on
souhaite » ?
« Pace que malgré la rage, la violence, le venin et le
désespoir, elle est imperturbable, calme, intouchable, à jamais
victorieuse » ?
« Nous lançons contre l'erreur la Vérité qui lui écrase la tête,
et voilà que l'erreur disparaît » (Sourate 21, verset 18).
Il faut du courage et de la force d’âme pour accepter la
Vérité...

Il faut de l’humilité...
Il faut le désir d’avancer, au risque de se remettre en
question, de sacrifier, de changer, de recommencer à zéro sur
des bases nouvelles.
Il faut accepter le fait qu’« être de son temps » ou « comme
tout le monde » ne signifie pas nécessairement « être dans le
vrai ».
77

Revisitez l’Histoire du monde, des grands personnages de


l’humanité entière, c’est toujours cette leçon qu’elle nous fait.
Pourquoi on ne le comprend toujours pas ?
Pourquoi faut-il attendre qu’il soit trop tard, que le temps
passe, que l’épreuve surprenne, que le malheur, la souffrance
ou la mort frappent pour enfin se dire : « Ah ! c’était donc vrai
!, je ne voyais rien !, je ne voulais rien voir !, je me suis
aveuglé moi-même !, je me suis voilé la face !, malheur à moi
!»?
Pourquoi cacher La Vérité ? Ou la déguiser ? Ou la détourner ?
Ou l’argumenter ?
« Nul plus que l'homme n'est ergoteur » (rapporté par
Al-Boukhari).
Tous les maux, toutes les dérives de notre monde se donnent
en spectacle et c’est normal, et c’est banal, et c’est la vie.
Mais si La Vérité ose se montrer le bout du nez : Scandale !
Et si La Sagesse se risque un mot : On Bâille !
Et si cela nous attriste : On rit !
« Quoi… Vous étonnez-vous de ce discours ? Allez-vous en rire
et ne point pleurer ? Vous êtes absorbés par votre distraction
» (Sourate 53, versets 59-61).
La Vérité existe pour note bien.
Elle s’inquiète de notre bien.
Elle est une mère bienveillante à laquelle on n’accorde jamais
assez d’importance ; et on ne la pleure que lorsqu’elle a
disparu.
La Vérité nous aide à remarquer nos défauts, à les
reconnaître, à les accepter, à les transformer en qualités.
Elle nous instruit, nous forme, nous éprouve, nous réforme,
nous parachève.

Elle est en marche et ne se fige jamais.


Mes frères, mes sœurs, « DITES TOUJOURS LA VÉRITÉ ;
MÊME QUAND ELLE EST AMÈRE, SES FRUITS SONT
TOUJOURS DOUX » (Prophète Mohammed, aleyhi salat wa
salam).
78

La littérature, douée de raison, nous a rappelé que Dieu ne


doit certes pas pâtir de la bêtise des hommes.
Par là, elle voulait dire que nous n'avons pas à rendre Allah
responsable des malheurs qui règnent sur Terre et qui, certes,
dépassent souvent l'entendement.
Allah ne nous a donné que Le Bien, mais surtout, les moyens
de le trouver, de le rechercher, d'en jouir en toute joie,
abondance et sécurité.
C'est par notre seule faute si nous avons choisi de nous
écarter de son Droit Chemin, car quiconque convoite
sincèrement et patiemment La Vérité (synonyme de Bonheur),
malgré les épreuves, Allah lui ouvre la voie qui y mène.
Et ce sont nos erreurs, nos péchés, nos mauvais et vils
comportements, nos manquements entêtés, nos dérives
adoptées, par rapport à la loi divine (Coran) et à l'exemple du
Messager (Sunna - aleyhi salat wa salam), ce sont
précisément nos incartades de conduite qui ont semé le chaos
ici-bas, que ce soit dans nos vies ou à une échelle plus
grande, celle du monde...
À ne pas confondre maladresses et imperfections humaines
(qui sont normales et aisément pardonnables, dans la mesure
du juste, profond et laborieux repentir), ne pas les confondre,
donc, avec les bassesses dont on est franchement coupables,
à répétition, dans l'Histoire, devant Le Seigneur.
Oui, le mal ne vient que de l'homme et de ses sombres pactes
établis avec son âme charnelle, avec Satan.
« Tout mal qui t'atteint vient de toi même » (Sourate 3, verset
79).

Oui, Allah ne change jamais le bien qu'il a placé en nous et


autour de nous, pour en faire autre chose qui se trouverait en
dessous ; mais nous avons, seuls, la charge de cela.
« En vérité, Allah ne modifie point l’état d’un peuple, tant que
les [individus qui le composent] ne modifient pas ce qui est en
eux-mêmes » (Sourate 13, verset 11).
Je vous laisse maintenant sur le message d'une sœur nommée
M’Barka, qui m'a inspiré ce Rappel et qui, je le confesse, m'a
fortement ébranlée dans mes fondements, qui m'a paru
brillant par la forte remise en question vers laquelle il nous
pousse...
Ce message, elle l'écrivit durant la nuit et, avec sa permission,
je le reproduis ici en y apportant une réécriture pour la pleine
79

saisie de son sens profond :


« Mes frères et sœurs, il est quatre heures du matin, et si
tous les Musulmans du Monde étaient debout, à cette
heure-ci, pour tous prier Allah, avec la sincérité du cœur et
de la foi, et s'ils faisaient en même temps des invocations
pour un monde meilleur, sans guerres, ni famines, ni
malheurs...
« Si leur piété s'exerçait ainsi purement, profondément, tous
les jours et toutes les nuits de leur vie, si Notre Oumma
revenait vers ALLAH, enfin !, au lieu de se diviser, de se
causer des torts grands et petits, et de s'oublier dans le
monde, de se perdre en mille et une choses, et de perdre leur
temps, ALLAH LE TOUT-PUISSANT, juste pour cela, exaucerait
notre prière...
« Mais la foi de notre OUMMA est faible : la preuve,
aujourd'hui, on le voit dans les souffrances qui nous touchent
partout et de partout...
« Allah a dit que tant que les Musulmans ne seront pas
sincères, IL ne fera RIEN !
« C'est à cause de nous que bien des nôtres pleurent, peinent
et meurent, SACHONS-LE, CE SONT NOUS LES « COUPABLES
», LES « BOURREAUX » des êtres martyrisés de toutes les
façons inimaginables dans notre Oumma !
« Réveillons-nous s'il vous plaît ! Ô Allah ! AGRANDIS NOTRE
FOI ! AIDE TOUTE NOTRE OUMMA À T'AIMER SINCÈREMENT,
À T'ADORER COMME IL SE DOIT, CAR LA RÉUSSITE ET LA
VICTOIRE NE POURRONT VENIR QUE DE LÀ...
« Ainsi pourras-tu exaucer nos prières ! Oui, je sais qu'alors tu
exauceras nos prières ! »

Les bonnes œuvres sont comparables à un ouvrage sur métier


savamment tissé. Ses mailles peuvent être solides. Pourtant,
malgré sa sûre et admirable architecture, il suffit qu'un seul de
ses fils soit effiloché, négligé, mal noué en fin de tâche, ou
coupé, puis tiré, pour que d'un geste dérisoire, tout se
défasse. Ainsi, après des heures, des jours, voire des mois de
travail laborieux et, de bon cœur appliqué, voilà que quelques
misérables secondes suffisent à tout détruire.
Ne rendons pas vaines nos œuvres soigneusement et
bellement acquises au FIL du temps, par une âme charnelle
80

soudain trop vulnérable ou facilement tentée, par un pas qui


subitement se laisse glisser ou revenir en arrière, pour
manquer de fermeté... Alors l'équilibre, même vaillamment
maintenu pendant longtemps, peut en un éclair, basculer. Et
les bonnes actions peuvent se perdre...
Chaque chose créée possède sa faiblesse, sa faille
constamment possible, sa fragilité, même au cœur du
parcours et du travail les plus fermement et fortement menés.
Soyons à l'affût de ces instants délicats, dans la vie, où,
sachant ce que nous sommes - des humains faibles -, nous
devons redoubler de vigilance, de prudence...
Vous savez tous de quoi je parle... Cela, de différentes façons
et à divers degrés, nous y sommes tôt ou tard fatalement
confrontés, et nous ne pouvons pas nous permettre, certaines
fois, des moments d'inattention qui peuvent coûter très cher à
notre foi, notre droiture, notre guidée. Les dangers, les
pièges, les maladresses nous cernent de partout.
Nous avons Le Coran et La Sunna comme « patrons » et «
modes d'emploi » pour chaque empan à parcourir de notre
existence, pour un trajet réussi...

Restons-y fermement accrochés, quoi qu'il arrive, quoi qu'il


advienne. Il en va de notre Salut, sur Terre et au Ciel...

Fatima, de l'Oasis de l'Excellence.


81

LE JARDIN DU
CROYANT
L'Islam pour tous

Signes et soumission

Allah ne nous a pas voulus parfaits. Autrement, Il aurait


peuplé la Terre d'anges plutôt que d'hommes, les anges étant
chargés sur Son Ordre de nous protéger, de Le Prier pour
nous, de nous entourer de réconfort et de lumière. Dieu
s'attend plutôt à ce que, conscients de nos faiblesses, défauts,
oublis, négligences et désobéissances, nous revenions contrits
vers Lui. Et alors, comme Sa Joie est Grande !

Allah veut notre repentir plus que toute perfection. Il veut nos
efforts sincères, même maladroits, plus que toute excellence
sans tache. Allah préfère nous gracier que simplement nous
féliciter.
82

Allah n'a pas créé le Paradis pour y rester sans nous, mais
pour que nous soyons les hôtes aimés de Son Jardin.
Repentons-nous, suivons Sa Voie, Il veut davantage nous
pardonner que nous punir. Sa Miséricorde devance Sa Colère !

Le vent courbe la stature du roseau, de la fleur, des herbes et


feuillages, des arbres menus, et la tempête peut arracher les
troncs massifs qui, inflexibles, restent debout sans jamais
s'incliner. Les vagues de la mer ont beau se dresser parfois
jusqu'à embrasser de folles hauteurs, inspirant la puissance et
la crainte, elles finissent toutes par se briser l'échine contre le
rivage ou par être refoulées dans le ventre marin qui les a
engendrées. L'homme n'atteint pas un âge avancé sans voir
son dos s'arrondir en coupole. L'homme a des paupières qui
s'inclinent au moment de pleurer, lorsque la gêne le
touche, ou quand le soleil l'éblouit, quand la pluie est battante,
quand le temps n'est plus clément, quand la poussière
l'enveloppe, quand il est brisé, dans son cœur ou son être, et
qu'il peine à avancer. L'homme a le réflexe de tomber à
genoux ou de s'effondrer littéralement, face contre terre,
quand la catastrophe sévit et que tout tremble sous lui. Une
joie extrême suffit aussi à ébranler ses fondements, ses
jambes et son corps, qui alors ne peuvent plus tenir..., quand
ce n'est pas la maladie ou la fatigue qui le terrassent, qui le
font ramper jusqu'au lit, quand ce n'est pas la mort qui
l'allonge... Et l'homme, l'homme ! Avant même de devenir
homme, n'est-il pas ce fœtus dont la position recroquevillée
sera celle de ses peurs futures, de ses angoisses et de ses
recueillements en prière prosternée ? Et quand il n'est qu'un
bébé, ne se traîne-t-il pas d'abord péniblement sur le ventre
avant qu'Allah lui permette de se lever seul ? Les signes de
soumission à Dieu sont incalculables, divers et de toutes parts
83

nous entourent ! Tous les éléments de la création, humaine,


animale, végétale, depuis les micro-organismes jusqu'aux
organismes visibles, ne naissent, ne vivent et ne meurent que
soumis... Soumis à Allah, nous le sommes tous, bon gré mal
gré...

Certes, Allah fait alterner la nuit et le jour comme Il fait


alterner le beau temps et le mauvais temps, les joies et les
peines, les périodes d'abondance et de privation, la santé et la
maladie, la tranquillité et l'agitation, l'heure sereine et celle de
l'épreuve... Pour nous rappeler que rien ne dure ici-bas, ni ce
qui nous plaît, ni ce qui nous déplaît. Pour nous montrer que
tout passe, que rien n'est suspendu, qu'avec le courant, nos
âges et le reste filent. Ainsi, Allah a fait de nous et de nos vies
une simple série de successions : successions de respirations,
d'événements. Comprenons sitôt que rien de ce qui nous
échappe ne doit nous tourmenter puisqu'il est un décret, une
chose arrêtée ; et que rien de ce qui nous comble ne doit
nous enivrer, car ce qui nous est accordé de bien n'est
toujours qu'un beau prêt. Or, rien de ce qui nous afflige ne
doit, par ailleurs, nous désespérer, puisque pas plus que le
reste, cela ne durera. Oui, en vérité, vers ALLAH est le retour
de tout être, de tout état, de toute chose... Tôt ou tard... Dès
lors, oui, on ne le répétera jamais assez : œuvrons pour la
Demeure dernière qui, elle, n'aura pas de fin. Ne perdons pas
de vue que nous ne sommes ici que des voyageurs, des
survenants, vagabonds, des passeurs...

Qu'importe nos bagages, nos habits, nos gîtes, nos sous, notre
pitance, nos gains, nos pertes, nos rencontres, nos caravanes,
notre route, notre déroute, notre fortune, notre infortune, nos
croisées, nos haltes ! Nous allons tous droit devant, battant la
semelle, vers un seul et unique destin : Le Retour définitif à
Allah !
84

Mes frères, mes sœurs, méditez sur l'exemple des oiseaux


! Dès après que le soleil se couche, que la lumière du jour
s'éteint, ils ne s'attardent pas inutilement dehors en de vaines
occupations, mais ils retournent gagner le repos dans leurs
nids douillets, et certes ils sont les premiers à le faire... On
n'entend alors plus aucun d'entre eux gazouiller et le silence
se répand parfaitement. Ils sont épuisés, ils ont volé tout le
jour en quête noble de leur subsistance, ils se sont purifiés
quand ils ont pu le faire, dans quelque mare ou cours d'eau
rencontré, ils ont bu, se sont rafraîchis, tout cela pour
entretenir leurs forces afin de continuer de chanter les
louages d'ALLAH, car leur chant toujours ne s'élève que
pour la gloire d'Allah. Et voyez ensuite comment, après le
retrait de la nuit, quelques heures plus tard, ces mêmes
oiseaux sont les premiers à s'éveiller avec l'aube, les premiers
à reprendre leurs louanges d'ALLAH, et cela, dès les premiers
instants de l’aurore (fajr)... Et voilà qu'ils entament un
nouveau jour de la meilleure façon, la plus excellente qui
soit... Rien de leur temps n'est gaspillé inutilement ou en pure
perte... Ce n'est pas étonnant qu'ALLAH prenne aussi bien soin
d'eux, en assurant leur subsistance, leur bien-être au
quotidien, tandis qu'ils sont si fragiles... Ils ne vivent que pour
Lui, se fient à Lui et cela leur suffit. Mes frères et sœurs,
apprenons à être comme eux !

Dans Le Chêne et Le Roseau, Lafontaine fait remarquer que


Le Chêne, qui ne plie jamais, finit par se faire déraciner par
les vents ; le roseau, au contraire, qui toujours courbe sa
stature, résiste, survit aux tempêtes, n'est pas arraché de la
Terre. Pourtant, le chêne semble tellement plus fort ! Non, car
la force est dans la soumission et la prosternation devant Le
Créateur.
85

Aujourd’hui, pour la première fois de ta vie, tu pries.

Que s’est-il passé ? Comment, pourquoi ?

Tu ne le sais pas.

C’est arrivé, tout simplement.

Tu te dis : « Sans doute, l’appel de Dieu s’est fait sentir en


moi, je l’ai entendu et j’y ai répondu ».

Non, en fait, c’est autre chose, c’est encore mieux.

C’est Dieu Lui-Même qui l’a voulu de toi.

C’est Lui qui t’a choisi entre tous tes amis qui ne prient pas…
86

Dans ce monde qui est le tien, où le Rappel est mort, où les


futilités veulent distraire jusqu’au trépas…

Oui, Allah a décelé dans ton âme un bien qui t’a fait mériter, à
Ses Yeux, la guidée.

Avant que ce soit toi qui te lèves pour te prosterner, sache


que c’est Dieu qui l’a voulu.

Tu penses que tu as fait ce choix, mais c’est Dieu qui l’a


décidé d’abord, qui t’a permis de le faire.

Car Allah ne s’entoure pas de n’importe qui.

Il recherche la compagnie des cœurs dont les moules sont


faits pour accueillir Sa Lumière.

Est-ce que tu te rends compte de La Faveur qu’Il t’a faite ?

Moi je pleure pour toi tellement je suis émue !


87

Comprends-tu que Dieu t’aime et qu’Il a eu pitié de toi dans la


foule, qu’Il a tendu Son Pardon en t’ouvrant grande la Porte
de la Repentance ?

Vois-tu combien tu es béni ? Réalise un peu que celui qui


détient tout Pouvoir en Sa Main, a voulu mettre fin à votre
tragique séparation…

Une séparation qui a duré tant d’années, trop longtemps…

Aujourd’hui, Dieu dans Sa Bonté et Miséricorde S’est


manifesté à toi, alors qu’Il aurait pu ne jamais le faire !

Mesure ta chance : Allah a répugné de te voir continuer de


marcher tête baissée et yeux fermés tout droit vers l’Enfer.

Il t’a cherché, trouvé. Et tu es allé vers Lui, Lui qui t’a élu pour
Sa Royauté !

Et enfin, vous vous êtes retrouvés par Sa Grâce Seule, après


l’errance, la dérive, l’ignorance, la rupture pénibles…

Ô toi qui me lis, à chaque pas que tu feras désormais, Dieu


accourra à ta rencontre
88

Et ce n’est que le début, tu n’en es qu’au commencement.

C’est donc encore fragile.

En effet, toutes les premières fois sont en même temps


émerveillantes et délicates.

Tu dois faire attention à ce que cette nouvelle Alliance entre


toi et ton Dieu ne soit pas l’histoire d’un seul jour ou d’un seul
soir.

Tu dois prendre soin de cette nouvelle Relation, demeurer


fidèle à ton engagement, être présent, attentif, généreux,
juste et droit en tout temps, et chaque fois que cela sera
nécessaire, avec ton cœur, ton âme, ton esprit…

Ce que tu vis est précieux, rare et unique.

C’est Un Miracle.

Que les pièges de ce monde ne te tentent plus.

Que la négligence soit écartée de ton chemin désormais.


89

Car la frontière est mince, certes, entre le chemin droit et


l’autre, celui des malheurs.

Et il faut un travail constant sur soi-même, toujours lutter pour


rester élevé sur la bonne voie.

C’est vrai, tu sais, sur cette Terre amère où absolument tout


veut nous tirer vers le bas et les gouffres sans fond…

Ô toi qui en ce jour pries pour la première fois…

Je suis si fière et si heureuse pour toi.

À partir de ce moment-là, tu ne fais plus partie des oubliés,


des solitaires, des égarés !

Non seulement Dieu est avec toi et pense à toi à chaque


instant, mais tu es aussi entré dans l’éternelle famille des
bienheureux, du Paradis !

Ô toi, ô toi, c'est avec des larmes d'émotion profonde que je


te parle, que je t’écris.
90

Que La Paix, Le Salut et Les Bénédictions d’Allah soient sur toi


!

Dans La Sourate « Les Abeilles », on lit cette exhortation : «


Soyez fidèles à vos engagements » (Sourate 16, verset 91).
Je cite ce verset à dessein, parce que nous avons tous déjà,
dans notre vie, par amour ou élan de cœur, par désir sincère
de donner - même ce que nous n'avions pas, et souvent par
reconnaissance vibrante pour ce qu'une personne de lumière
nous inspirait de bien et d'unique en ce monde -, nous avons
tous déjà, donc, laissé jaillir en éclats sur nos lèvres, et en de
tels moments, des promesses en ébullition dans le tréfonds de
notre personne.

Cela, alors que le destin, finalement, ne nous a pas donné


l'occasion de les remplir, nos promesses, contre toute attente,
ce qui a creusé une faille, ce qui a laissé une brèche, ce qui
causé brisure, cassure, blessure, entaille...

Nous avons bien voulu, vraiment nous avons bien essayé !,


mais très sincèrement, nous n'avons pas pu, nous n'y avons
pas réussi ! Et même, nous avons eu honte et nous avons
pleuré...

Je crois que lorsque Dieu nous montre notre faiblesse


humaine dans ce genre d'épreuve, Il veut Nous rappeler aussi
que la vraie Générosité et Humilité consistent, en définitive, à
éviter de faire facilement des promesses.

Et s'il est dit que Le Prophète (aleyhi salat wa salam) parlait


peu et seulement de manière pesée, juste, bonne, sage et
réfléchie, c'est aussi notamment en ce petit sens qu'il faut le
comprendre.
91

Je vous dis tout cela, également pour que dans la situation


inverse, vous appreniez à réagir de façon modérée : en
d'autres mots, ne soyons jamais prompts à accabler notre
prochain de mauvaise foi lorsque, pour une raison ou une
autre, il nous a acculé à la peine ou à la déception en
manquant à sa parole envers nous.

Pensez d'abord que comme vous, fort possiblement, il a été


réellement sincère, et que seule une sincère incapacité l'a
empêché d'agir conformément à ses mots prononcés.

Pensez toujours qu'au bout du compte, c'est le destin qui


tranche, qu'il ne faut en tenir rigueur à personne, et sachez,
par conséquent, garder au fond de votre être de la douce
compassion, peu importe les circonstances, les issues, les
résultats...

Ayons pour toute Couronne, les Marques de la Prosternation


sur notre Front ; pour tout Sceptre, celui de la Foi Ferme ;
pour tout Habit Princier, le Port de la Pudeur ; pour tout
Bracelet Perlé, le Chapelet du Dhikr ; pour tout Palais, la
Mosquée de notre cœur ; pour tout Trésor, L'Or de notre
Ad(or)ation pour Le Créateur ; et alors, de toutes les
Richesses, nous aurons vraiment acquis Le Meilleur !

La foi n'est pas un acquis, c'est une faveur d'Allah qu'il faut
toujours mériter d'avoir dans l'humilité. Et la foi n'est pas un
simple héritage fixe. C'est un savoir sage en constante
évolution qui demande qu'on y consacre temps et sincérité
jusqu'à la mort. C'est un art de bien vivre et une noble
conduite toujours à parfaire !
92

Faites de votre cœur l'une des plus belles Mosquées, où


jamais la mention d'Allah ne cesse, où la prière à Dieu, son
Souvenir, le dhikr et sa lumière perdurent. Oui, que votre
cœur soit Une Maison par excellence du Miséricordieux, que
vous habiterez avec Lui, qu'Il habitera avec vous, portée en
vous, vous transportant, à chaque instant, toute votre vie !

La famine fait rage dans le monde, les corps souffrent de la


faim, mais les âmes s'affament aussi. Ô vous les rassasiés
d’Islam, partagez de votre pain, beurre et miel spirituel avec
votre prochain, répandez le rappel, faites connaître La Parole
d'Allah et de son Messager (aleyhi salat wa salam).

Dès lors qu'un être humain acquiert une certaine forme


d'importance sur Terre, voilà qu'il devient difficile d'accès,
qu'on ne peut l'approcher ou obtenir audience auprès de lui
facilement. Cela nécessite certains privilèges, et encore,
parfois un protocole...
La rencontre officielle arrivée (qui, par ailleurs, n'a pas lieu
tous les jours, n'étant pas aisée à avoir), l'intimidation, le
respect qui fait plier et porter des gants blancs, l'admiration ou
la crainte embrasent alors souvent le cœur comme le corps de
93

l' « invité » tout propre et bien mis, transi devant l'hôte hors
d'atteinte, placé sur son piedéstal, et duquel l'invité espère
tellement, en attendant peu de lui, prêt cependant à se
satisfaire de ce peu.
Mais qu'en est-il, je vous le demande, du Plus Grand des
grands, de Dieu, d'Allah, de Sa Suprême Majesté ? Eh bien, il
n'est pas une seule de Ses créatures qui désire Le trouver,
sans que cela lui soit largement accordé, qu'elle mendie dans
la rue, ou qu'elle siège dans un palais. Même que des
rendez-vous privés ont été soigneusement préparés à l'avance
par Dieu pour les hommes, plusieurs fois par jour. Oui, vous
avez deviné, il s'agit des cinq prières.
Maintenant, est-ce que l'homme se rend compte de cet
honneur inégalé qui lui est fait, de pouvoir, sur un simple
tapis, approcher le Roi des rois, quotidiennement, en parfaite
intimité, qu'il soit dans un bidonville ou une villa princière ?
Cet homme s'excite-t-il de joie ineffable à l'avance, à l'idée de
pouvoir se présenter, dans toute son insignifiante personne,
devant le Seigneur du Trône, de L'Univers ?
Cet homme a-t-il le cœur qui bat la chamade, a-t-il le corps
soucieux d'être lavé de toute souillure, parfumé et vêtu des
plus beaux habits pour une telle occasion ?
Cet homme, enfin, au moment décisif de sa rencontre avec Le
Tout-Puissant, tremble-t-il de crainte et d'émerveillement à la
fois, au point, oui, de courber l'échine et de se prosterner
comme il se doit devant L'Autorité Suprême, Allah ?
Cet homme a-t-il conscience que, malgré sa petitesse devant
Dieu L'Infini, il va voir chacune de ses requêtes écoutées,
considérées, exaucées ? ; que finalement, toutes les faveurs
lui sont faites à lui, misérable petit mortel bourré de défauts,
truffé de faiblesses, souvent d'ingratitude, alors que c'est bien
Dieu, Le Généreux, qui mérite qu'on fasse tout pour Lui ?
Cet homme se rend-t-il compte de tout cela ?!?
Peut-être que non, pire encore, peut-être qu'il ne songe même
pas à ces rencontres inestimables avec son Créateur,
peut-être qu'il ne prie pas, qu'il passe devant les palaces, les
jardins du Paradis, devant L'Amour du Seigneur, plus aisément
accessibles que le monde et toutes les richesses et histoires
de cœur qu'il contient, sans les voir ou les apercevoir
seulement, ou simplement désintéressé, refusant
nonchalamment d'y entrer... ?
Un tel homme existe-t-il ? Peut-il logiquement exister ?
Serait-il assez fou pour causer ainsi lui-même sa propre perte,
celle de son bonheur ?
94

Qui pourrait se faire cela ? Qui pourrait se faire autant de mal


?
Dites-moi qu'un tel drame n'existe pas pour vous...
Je vous en conjure, dites-moi que ce n'est pas vrai, que ce
n'est pas ainsi pour vous...
Et dites-moi qu'au contraire, vous priez, que vous rencontrez
Allah tous les jours de votre vie, que vous répondez à Son
Appel, Lui qui nous fait cet honneur insigne de nous appeler à
Sa Divine Présence cinq fois par jour, qu'on Le recherche ou
non...
Dites-moi, dites-moi que vous répondez au bonheur qu'Il vous
tend, que pour tant de largesses, toutes vos louanges, tout
votre cœur, vos pensées n'existent que pour Lui...
Dites-moi que oui, que oui ! Que vous n’avez pas refusé le
Paradis…

Ô ma sœur que j'aime en ALLAH et qui ne se voile toujours


pas…
Je sais que ton cœur est bon, que tu t'efforces au meilleur
comportement avec une réelle pureté d'intentions, et que tu
fais attention à toi comme à ta foi, du mieux que tu peux,
ici-bas.
Sache que je prie pour toi, pour qu'enfin Allah t'inspire le désir
de ressembler aux femmes et filles du Prophète (aleyhi salat
wa salam), aux autres saintes d'âme qui les précédèrent
(Marie mère de Jésus, etc.), en t'habillant aussi comme elles,
en te coiffant de la couronne lumineuse du Hijab.
Tu es belle, ma sœur, c'est bien vrai. Allah t'a créée avec des
qualités visibles, puisses-tu être préservée dans tous ces
bienfaits...
Et c'est normal d'en être heureuse, de marcher avec le
sentiment que tu ne passes pas inaperçue, que tu es jolie,
remarquable et désirable...
Mais malheureusement, tous les hommes ne te regarderont
pas selon ta vraie valeur, celle qui fait de toi un être
95

d'exception, de l'intérieur.
Ils ne poseront pas ainsi sur toi le regard qui te convient, celui
de la pudeur et du respect que tu mérites.
Sans que tu l'imagines, il y a parmi eux des hommes fiancés
ou mariés, des pères ayant des filles, des frères ayant des
sœurs au foyer, parfois même des gamins encore, à peine
pubères (quand on ne pense pas aux simples célibataires pas
forcément désireux ou capables de se marier pieusement)…
qui, en l'espace d'un instant, à ton passage, à ton contact,
seront naturellement attisés au premier coup d'œil, même
accidentel, d'une façon qui peut semer un trouble dans l'esprit
et le cœur, appelant davantage le désordre, la déstabilisation
que l'harmonie...
Et cela peut suffire parfois pour engendrer des conflits
subtilement avec le temps, si dans certains cas (et ça se
produit), il s'agit du coup d'envoi d'une rencontre qui se
laissera tenter avec le temps par la répétition, l'habitude, la
familiarisation, portes ouvertes à d'éventuelles possibles
fornications, que l'on n'a pas cherchées, ni voulues au départ,
qui ne font que du mal, détruisent des vies...
Alors que les relations familiales des autres, comme notre
propre intégrité, doivent aussi être préservées, oui, même à
ce niveau-là, pour protéger non seulement nos êtres, mais
l'ordre serein de la société...
Oh bien sûr, le voile n'est pas tout, et des femmes couvertes
peuvent aussi, par laisser-aller dans leur comportement, se
retrouver malgré elles dans de telles situations,
malheureuses...
Se déhancher, avec une voix complaisante, se maquiller, se
parfumer et jouer de sensualité ou de charme plus ou moins
volontairement, conformément à la nature humaine difficile à
dompter, etc., tout cela peut aussi provoquer les mêmes
tristes résultats.
Le vrai voile est une sagesse que l'on porte en habit, mais qui
se traduit aussi dans la pudeur voilante du comportement en
lutte contre l'indécence... Si l'un des deux manque, l'autre s'en
trouve fragilisé, c'est inévitable, indissociable, c'est ainsi, c'est
tout. Telle est notre condition, celle par laquelle nous fûmes
créés.
Et bien entendu, il y a aussi les hommes qui décidément ne
baissent pas leurs yeux et négligent leur garde, se vêtant pour
être aguichants, malgré que tu puisses être appliquée aux
exigences de la pudeur inspirée, de toutes les façons...
À chacun ses choix, sa vie, son destin, ses actions, son
cheminement, son rythme, son combat contre son âme
96

charnelle (jihad el-naffs) sur le chemin de droiture,


d'excellence... Mais au moins que tout cela soit rappelé, porté
à l'attention de tous, et à moi la première, la toute première...
Ensuite, à chacun sa méditation, sa conscience, à chacun sa
relation et sa rencontre avec Le Tout-Puissant, sur Terre,
dans la Tombe, dans L'Au-Delà...
Moi, ma sœur, je t'aime en Dieu et je m'inquiète seulement de
ton bonheur comme de celui des gens...
Voilà...
Je prie qu'ALLAH fasse de nous tous les meilleurs des êtres,
ceux qui sont en sécurité et au sujet desquels les autres
n'auront jamais rien à craindre, qui n'apporteront que lumière
sur lumière pour le genre humain, lequel ne sait pas toujours
ce qui est bon ou mauvais pour lui...
Mais Dieu Lui le sait, et Lui faire confiance, c'est Le suivre
ainsi que Son Messager (aleyhi salat wa salam), du mieux que
l'on peut, oui, avec sincérité...

Mon frère, ma sœur, quand tu marches dehors, et que tu


croises des gens de ta connaissance, si l'occasion le permet,
on te sourit, on te salue, on te demande « comment ça va ? »
Et après le renvoi du sourire ainsi que du salam, le réflexe
veut souvent que la réponse soit « Je vais bien, merci,
louanges à Dieu ! Et toi ? »
C'est devenu, certes, surtout un simple réflexe de
communication de dire à la va-vite qu'on se porte bien, grâce
à ALLAH, peu importe si c'est réellement le cas ou pas, l'autre
n'a pas nécessairement à le savoir, s'il n'est pas un proche, si
par surcroît le temps manque, si l'on veut en outre éviter de
se plaindre, épargner notre prochain par pure générosité, pour
ne s'inquiéter que de lui, comme l'y exhorte la conduite noble
du Musulman...

Moi, mon frère, ma sœur, je te salue également ici de la


même façon : Salam Alikum Wa Rahmatullah Wa Barakatuh...
Que La Paix et Le Salut du Très-Haut soient avec toi...
97

Et c'est aussi d'un abord sincèrement souriant, agréable et


doux que je le fais...

Mais je ne te demanderai pas « comment tu vas »...


Je te surprendrai peut-être, car en effet, ce n'est pas ce qui
m'intéresse vraiment, a priori.

Non...

Je te demanderais plutôt : « Comment elle va, elle... ? »


« Comment va ta foi ? »
C'est une lourde question, oui... Et on ne peut absolument pas
y répondre si vite, si facilement, si légèrement qu'on croit.
Pour cela, tu dois réfléchir très sérieusement sur ce qu'il en
est actuellement de ta relation à Allah, à son Coran, au
Prophète (aleyhi salat wa salam), à sa Sunna, à leur
reconnaissance, à leur connaissance, à leur juste
compréhension et application quotidiennes par toi, par toi, si
ce n'est déjà fait ou en marche dans ton cas.

« Comment va ta foi ? », voilà en définitive ce que je te


demanderais, avec insistance solennelle...

Parce que si ta foi se porte à merveille, alors là seulement, je


serais parfaitement rassurée et sereine à ton sujet. Pour moi,
tu iras parfaitement bien, malgré que tu puisses souffrir de
mille maux dans la vie, grands ou petits.
Par contre, si ta foi va mal, alors c'est d'un poignard que tu
m'auras traversée, et ce, même si tu sembles nager en plein
bonheur chaque jour que Dieu fait. Pour moi, tu iras très mal,
et ce sera grave.
Alors, je te le demande encore : « Comment va ta foi ?
Comment tu vas ? » - Cela revient au même, finalement...
Réfléchis bien avant de répondre, de te répondre à toi-même,
dans l'intimité de ton coeur et de ton recueillent en Ton
Créateur.
Vois, par ailleurs, si tu es capable de dire « oui » ou « non »,
car il est possible aussi que tu ne saches pas quoi répondre si
tu te rends compte, d'un coup, que jamais tu ne t'es posé
cette question...
LA QUESTION... Qui n'est pas un piège, du moins si l'on ne
s'est pas piégé soi-même dans les vrais pièges de Satan, ceux
de ce monde...
Question Cruciale, décisive, salutaire si on ne la néglige pas...
98

Travailles-y...
C'est le plus grand projet de ta vie... Celui dont dépend ton
Au-Delà...

Mon frère, ma sœur... « Comment va ta foi ? Comment vas-tu


»?

Fatima, de l'Oasis de l'Excellence.


99

LE JARDIN DU
CROYANT
L'Islam pour tous

L'homme, la femme et l'amour

Quand quelqu'un qui vous aime (et que vous aimez aussi
tendrement), vous offre un cadeau précieux, unique au
monde, disons un bijou ou un vêtement, vous allez en prendre
un soin jaloux, n'est-ce pas ? Vous allez le garder pour vous
seul, en vous assurant du maintien de sa propreté, et vous le
porterez dans toute sa splendeur devant votre aimé, avec une
fierté amoureuse bien placée, non ? Vous n'allez pas le
négliger, encore moins le passer de mains en mains, pour que
plusieurs autres personnes puissent en profiter en dehors de
vous ?
Votre corps est sans aucun doute le cadeau le plus précieux et
unique qu'Allah vous ait donné, confié avec Amour. Vous le
portez chaque jour sous Ses Yeux. Il est votre vêtement,
avant tout autre vêtement, celui de votre âme. C'est un bijou
de grâce et de mécanique. N'allez-vous pas aussi en prendre
un soin jaloux ? Le garder propre et rien que pour vous, avant
de vous marier ? Allez-vous le négliger et le faire passer de
mains en mains jusqu'à ce qu'il se perde et s'entache, vieillisse
prématurément ?
Évitez la fornication, c'est « un détestable chemin » (Sourate
17, verset 32), qui salit, use, rouille, déchire, brise, fait perdre
tout éclat, jeunesse pure et vivifiante à celui qui le suit...
100

Votre corps est une argile qu'Allah a façonnée de Ses Propres


Mains avec Tout Son Amour. Son origine est pure. C'est une
enveloppe qui abrite un peu de Son Souffle, de Son Esprit de
Vie, et dans laquelle Il a déposé votre foi en Lui. C'est le
temple de votre âme aussi. C'est un beau prêt qu'Il vous a
fait, harmonieux et parfait. Et c'est votre devoir d'honorer ce
cadeau, d'en prendre soin jalousement, de le préserver.
Vivrez-vous, tout au contraire, en profanant ce corps si
délicatement conçu comme un bulbe non-éclos ? En
permettant que soit violée l'enceinte sacrée de son jardin ? En
laissant plusieurs mains et pieds le saccager au passage ? La
fornication est un drame sans nom, mes frères et sœurs. Elle
vient détruire l'une des plus belles choses qui ait été donnée à
l'être humain : le dépôt d'Allah offert à sa créature dans
l'Affection et la Confiance. Elle vient briser un lien fort entre
Dieu et Sa créature.
Ce n'est pas pour nous faire du mal que Le Seigneur nous
demande la chasteté en dehors du mariage, que l'on soit
vierge, divorcé ou veuf ; c'est pour nous protéger contre les
agressions qui tuent à petits feux le meilleur de ce que nous
possédons et de ce que nous avons à offrir... Et pour nous
assurer la joie d'un amour vrai, réussi, béni, exclusif, grand et
à la hauteur de nos rêves les plus idylliques, qui n'a rien à voir
avec les désastres et les enfers qu'on voit se répandre sur
Terre, si loin du Paradis.
Mais voilà, l'homme et la femme ont oublié l'essentiel, ils ont
perdu direction et patience. Surtout, ils ont rompu leur alliance
avec Dieu en n'attendant plus un Comportement Digne de Lui
: l'exaucement à leurs prières. Ils ont désespéré et se sont
éloignés...

Repentez-vous, car le repentir purifie totalement, permet un


retour aux sources avant leur débordement. Le repentir rend
vierge et chaste à nouveau, au même titre que celui qui n'a
jamais péché. Il est un immaculé recommencement.
Et revenez vers Celui qui vous a créés pour vous appeler au
bonheur, et non au malheur.
101

Vous ne délaisserez jamais quelque chose ou quelqu'un, pour


mieux satisfaire et suivre Dieu, Le Coran et La Sunna, sans
qu'Allah ne vous le remplace ou ne vous le rende un jour par
Infiniment Mieux, et au-delà de vos espérances les plus
ambitieuses. Aussi difficile que cela semble être, c'est plutôt
s'obstiner dans le péché, même le plus petit à vos yeux, qui
implique une vie de gêne et de peine sans issue. Ce que vous
croyez y gagner n'est que du feu : feu d'artifice, feu de paille,
feu de l'Enfer, déjà sur Terre. La voie de la facilité et du
bonheur est tout au contraire celle des pieux prédécesseurs,
et il n'y a rien de compliqué ni de martyrisant à abandonner le
mal pour le bien en choisissant de perpétuer leur exemple
aujourd'hui. Soyons forts, unis et convaincus, mes frères et
sœurs. Que notre foi l'emporte enfin sur ce monde en dérives
!

Dans Le Coran, on lit qu'il n'est pas donné à un être humain


que Dieu lui parle, si ce n'est derrière un « voile » (Sourate
42, verset 51). Et nous savons tous qu'Allah ne dévoilera Son
Saint et Noble Visage qu'aux élus de l'Au-delà... Le voile de la
femme en Islam lui a aussi été prescrit parce qu'elle est un
trésor caché que tout le monde ne mérite pas de contempler.
Seul son mari pieux, qu'elle aura aimé en Dieu sur Terre (et
réciproquement), et destiné à être son compagnon au Paradis,
pourra découvrir sa pure beauté lumineuse, d'âme et d'être...
Un privilège exclusif... Oh oui... L'Islam est Une Perfection qui
a accordé aux servantes de Dieu le plus haut statut, celui de
l'élection. Ce sont les gens qui s'évertuent à vouloir la
102

rabaisser ici-bas, tandis que Dieu ne fait que l'élever et la


préserver d'un Amour jaloux pour le Meilleur, rien de moins.

Une personne pieuse est conquise par la Foi Pure de sa moitié


en Allah. L'Intelligence qui l'émerveille, chez elle, est celle de
sa sensibilité spirituelle. La Beauté qui l'attire, est celle de son
noble comportement. La Richesse qu'elle convoite, est celle de
son âme, à chaque instant. La Demeure qu'elle rêve d'habiter,
est celle de son cœur, véritable mosquée où s'élève le Dhikr
et où pleut La Lumière, d'heure en heure. Ses critères ont
dépassé ceux d’ici-bas, des vils instincts et de l'âme charnelle,
en toute justice et sagesse... Mais surtout, en toute
simplicité... Oui, parce qu'ils ont su voir et aimer des qualités
qui, au-delà du corps périssable, ne vieillissent et ne meurent
pas ; qui au-delà de la monnaie, ne perdent guère de leur
valeur, ne se vendent ni ne s'achètent ; qui au-delà de la
brique et du marbre, s'abritent sous des arcs-en-ciel de
Bonheur. Bienheureux, celui ou celle à qui ALLAH a envoyé un
tel promis, parmi ses serviteurs. Car il aura été touché par la
Grâce. Il y aura trouvé l'un des plus beaux signes, des plus
grands rappels, pour lui, de L'Amour de Son Seigneur...

La femme pieuse est un Trésor Bien Gardé, non pas dans une
coquille au fond de la mer, ni sur une île déserte dans un
coffre oublié, encore moins quelque part derrière les murs
d'un château ou dans la galerie souterraine d'une civilisation
révolue. Elle est un trésor voilé à La Droite du Seigneur, votre
Roi Allah. Pour pouvoir la trouver, connaître la route qui y
mène, nul besoin d'un sous-marin, d'une carte de pirates, d'un
passe-muraille ou d'une fouille archéologique. Il suffit de
prendre le Coran pour Guide et La Sunna pour Conseiller afin
103

de pallier à toute situation délicate. Et pour pouvoir l'épouser,


nul besoin de déposer à ses pieds tout l'argent du monde ou
de la couvrir d'or et de joyaux. Non, il suffit de lui offrir d'une
main la piété la plus exemplaire, et de l'autre, l’amour sincère
de votre cœur ainsi que la meilleure conduite. Est-ce que la
femme pieuse est un Trésor Inaccessible ? Oui, si l'on n'a pas
trouvé L'Islam Vrai et La Route de la Prophétie dans ce monde
plein d'écueils, qui demandent qu'on se batte vaillamment pour
elle, et qu'on la recherche sans répit. Mais pour celui qui a
revêtu l'armure de la foi authentique et forte, qui a enfourché
la monture de l'excellence sur la voie droite, croyez-moi que
sa chevalerie sera digne et apte, avec La Bénédiction de Dieu
sans laquelle rien n'est possible et qui exige tout cela...
Croyez-moi, oui, que pour celui-là, sa chevalerie sera digne et
apte à trouver sa Reine qui l'honorera, ainsi que son royaume
de bienfaits, sur Terre et au Ciel...

La femme pieuse se mérite comme se mérite le Paradis.


N'entre pas qui veut dans la vie d'une servante d'Allah, comme
n'entre pas qui veut dans la vie fleurie de L'Au-Delà.
Pour cela, il faut d'abord se présenter, à la porte d'entrée,
derrière le voile de la chasteté et de la pudeur, du corps, des
yeux comme du cœur.
Il faut la piété d'un pieux prédécesseur, l'Amour jaloux et
exalté du Coran, de La Sunna, au-dessus de tout, ici-bas.
Il faut la pureté d'intentions et de principes, la noblesse et la
sagesse de la conduite.
Il faut être droit, tenir sa parole, remplir ses engagements,
être fort, lucide, présent et ferme sur ce qu'agrée Le
Seigneur, sans compromis, sans exception.
Et, en même temps, il faut être doux, stable, responsable,
digne de confiance, juste et fidèle à l'instar de l'irréprochable
Prophète (aleyhi salat wa salam).
104

Quand Allah aime une sœur, croyez-moi qu'Il la garde sous


son Ombre et derrière Ses Voiles pour ne pas la livrer à
n'importe qui. Et quand Allah aime un frère, Il lui fait don de
cette femme proche de Lui, Il lui offre cette perle dont il est
dit que la beauté dépassera, dans la Janna, celle des Houris,
comme l'emporte en beauté celle du dessus d'un tapis sur son
revers tellement plus fade...

Une femme pieuse ne veut pas qu'un homme soit à genoux


devant elle : elle veut qu'il soit à genoux devant Dieu.

La femme pieuse aime que son mari la couvre


quotidiennement, et avec sa plus belle voix, de mots doux...,
ceux du Coran.
105

Mes frères, en chaque servante d'Allah il y a une femme,


certes, mais aussi une mère potentielle, comme celle qui vous
a engendrés ; une sœur, comme celle, possible, de votre
foyer ; une fille, comme celle que peut-être, un jour, vous
aurez. Ne l'oubliez jamais à sa rencontre, car dans la crainte
de Dieu, c'est entre autres ce qui vous aidera à trouver, et à
savoir garder en elle la meilleure des épouses, la plus grande
des alliées sur le chemin de la vie en Islam.

L'on parle beaucoup de la Mère, en Islam, de son importance,


et avec raison... Mais cette nuit, mes sœurs, je voudrais que
l'on parle de nos Pères...

Ma sœur, aucun homme sur terre, jamais ne t'aimera autant


et mieux que ton père !

Son Amour pour toi sera toujours comme au tout premier


jour, une Perfection !

Tu le vois à chaque instant, non ? Quand il pose ses yeux sur


toi, et qu'ils brillent d'une lumière que toi seule inspire, qui
t'élève !

Parce que pour ton père, ma sœur, tu seras toujours la plus


belle, peu importe ton âge, ton état et tes imperfections !

Le monde cesse de tourner et d'exister quand à son bras tu


marches, accrochée tel le papillon au cocon de l'écorce d'été !

Avec lui, tu te sens une Reine. Il connaît ton cœur, le sonde


avec compassion, il te devine, te précède, te devance : tu n'as
pas le temps de formuler un souhait que déjà sur ses mains il
106

t'apporte ce que tu peux désirer, ce qui fera ton contentement


!

Ton père est celui qui connaît ta valeur intérieure, son diamant
; il en a fait son unique fortune, le joyau de sa couronne, sa
fierté bien placée plus brillante que les étoiles et leur
firmament !

Même très âgé, c'est toi qui lui donnes la force de se lever, de
se battre pour ton bien, de te défendre contre tout ce qui
pourrait te terrasser !

Ton père, ma sœur ! Le dos courbé et au bout de sa canne, il


se briserait l'échine pour lacer ton soulier et déposer des
fleurs à tes pieds !

Tu es le parfum qui enchante sa vie et sa joie sans cesse


renouvelée, une rose vivace qui ne connaît pas les hivers de la
routine, de la monotonie, de la lassitude ou de l'ennui !

Que tu grimaces ou que tu souries, ton père, tu l'émerveilles


continuellement ! Et tout de toi demeures pour lui mignon,
même et surtout ce qui exaspère les gens...

Oh ma sœur ! Pour toi, ton père perd son sommeil la nuit,


quand il pense que d'une manière ou d'une autre, il n'a pas su
t'aider, ou quand il ne t'a pas comprise !

Ton père n'a de larmes que pour toi, de bonheur et de peine,


selon ce que tu traverses et vis en ce monde dur, jonché de
ronces et d'épines, qu'il voudrait de sa main nettoyer, dut-il
s'en écorcher la peau jusqu'au sang !

Ma sœur, ton père n'a qu'un rêve : voir tous les tiens se
réaliser !

Et il n'a qu'une faim : celle de te voir, en toute chose ici-bas,


107

rassasiée !

Fauché comme les blés, ton père le serait que tu te sentirais


toujours riche à ses côtés, tellement il ne t'en dirait rien, ne
t'en ferait rien sentir, ne te refuserait rien !

Ton père est le seul qui ne supporte pas de sentir seulement


ton chagrin, le seul qui, pour si peu, pourrait en mourir !

Ton père, s'il le pouvait, arracherait ce qui bat dans sa poitrine


pour te le donner, car tu demeures sa raison d'exister, et à
quoi bon respirer pour lui si ton souffle est court !

Ma sœur, ma sœur... Tu n'as qu'un seul homme dans ta vie


qui est ainsi, et c'est ton père, et il est irremplaçable... Une
fois parti, tu ne pourras le revoir qu'au Paradis ! Et avant cela,
tout te paraîtra si terne sans lui !

Ma sœur, je jure par ALLAH que c'est en pleurant tout mon


saoul que je t'écris ces mots, ce rappel si poignant en mon
âme !

Comme mes mots sont petits et faibles, et insipides, comme


mon encre se tarit sans que je puisse traduire ce lien
miraculeux qu'ALLAH a créé entre un père et sa fille !

Mes sœurs, oh mes sœurs...

QU'ALLAH guide nos pères...

Qu'ALLAH ait pitié d'eux comme ils ont pitié de nous...

Qu'ALLAH leur fasse Miséricorde !

Qu'ALLAH fasse de nous des filles pieuses pour nos pères, et


108

à ce titre, un Bouclier pour eux contre L'Enfer, une Bénédiction


infinie déjà ici, et jusque dans l'Au-delà...

Mes sœurs, n'oublions pas nos pères, destinons-leur nos


prières et nos heures, en grâce, les plus chères...

Consacrons-leur nos forces, nos bienfaits, notre douceur, nos


qualités et notre piété !

Hommage vibrant en Allah à nos pères, mes sœurs, à nos


pères, nos pères... Un don précieux, inestimable, que rien ni
personne ne saurait égaler...

À notre grand frère Abou Oumama, ma gratitude pour sa vidéo sur « La femme
jetable et l’autre » qui m’a inspiré ce rappel.

Des remerciements similaires à ce frère inconnu qui, le premier, eut l’idée de


comparer les femmes voilées à des perles et les femmes dévoilées à des roses, cela
dans une fable magnifique qui inspira aussi la vidéo susmentionnée.

En tant que sœur et pour toutes mes sœurs, je propose à mon tour ici une réflexion
qui se veut conjointe et complémentaire des réalisations de nos frères.

Et je veux m’adresser, avec respect en Dieu, à certains frères (qu’on appelle parfois
des "prédateurs ", qui ne représentent pas une généralité, mais qui n’en existent
pas moins cependant depuis que le monde est monde…

Cher frère, pourquoi juges-tu impitoyablement ta sœur en


Dieu et en humanité ?
Pourquoi la condamnes-tu, la traites-tu de «sale» après l'avoir
prise dans le haram (zina, fornication) ?
Cette saleté que tu diagnostiques chez elle, ne provient-elle
pas aussi de toi qui la propages, qui es allé sans crainte
suffisante vers cette femme (comme vers d’autres) en dehors
109

du sentier propre de Dieu ?


Ta sœur serait « sale » et toi un vierge perpétuellement
immaculé, sans taches ?
La paille que tu vois dans son œil t’empêche-t-elle de voir la
poutre qui s’enfonce dans le tien, comme on le lit dans les
saintes écritures ?
Quand bien même serait-elle venue à toi, cette splendide
sœur désorientée, en te criant « Me voici à toi ! », pourquoi
n’as-tu pas eu la conduite de Yusuf (Joseph le chaste -aleyhi
salam) en disant « Que Dieu me protège ! Vraiment les
injustes ne réussissent pas » ? Ainsi Dieu aurait « écarté de
toi le mal et la turpitude » (Sourate 12, versets 23-24).
Le prophète Joseph a préféré la prison à l’invitation qu’une
femme riche et séduisante peut faire dans les vils secrets de
l’alcôve : « Ô mon Seigneur, la prison m'est préférable à ce
vers quoi elles m'invitent. Et si Tu n'écartes pas de moi leur
ruse, je pencherai vers elles et serai du nombre des ignorants
(pécheurs) », (Sourate 12, verset 33).
Mon frère croyant, pourquoi as-tu, pour ta part, encouragé ta
sœur dans le haram (l’illicite) en t’y livrant consciemment avec
elle, à la limite avec plaisir, sans pudeur et sans remords
devant ton Créateur ?
Son ignorance, à cette sœur, suffit donc à ce que tu en
profites impunément ?
Pourquoi ne lui as-tu pas plutôt indiqué un meilleur chemin, «
la voie ascendante » du Coran qu’elle pourra ensuite choisir
seule de prendre ou non ?
« Quoi, tu t’étonnes de ce récit ? Et vas-tu rire et ne point
pleurer ? » (Sourate 53, verset 59)
Cher frère, si tu juges ta sœur « sale et jetable » après lui
avoir parfois promis le halal (mariage) à même la pratique de
la fornication, demande-toi quelle femme vraiment pieuse et
préservée en Dieu voudra ensuite te prendre toi pour époux,
alors qu'elle recherche avec intelligence comme toi la pureté
et la piété authentiques.
Crains aussi d'être jeté et méprisé par les femmes de bien de
la même façon.
Crains un mariage mauvais qui pourrait devenir le tien.
Crains une épouse, une descendance féminine éprouvées et
qui t’éprouveront, comme toi-même jadis tu as éprouvé tes
sœurs sur Terre, « en ne respectant guère en elles le ventre
qui t’a un jour porté » (citation du film Le Message, réalisé en
1976 par Mustapha Akkad).
110

Car « Dieu est le plus rusé de ceux qui rusent », « Il n’est pas
inattentif à ce que nous faisons » et « Il est prompt à rendre
des comptes », rappelle souvent le Coran. Eh oui, Dieu est
jaloux et vengeur !
Cher frère, tu as raison de penser qu’il y a des roses (filles
dévoilées plus faciles à trouver et parfois à cueillir) et des
perles (filles voilées, cachées et souvent plus difficiles à
trouver), mais en quoi leurs différences justifie l’injustice, la
mauvaise conduite et la cruauté envers certaines ?
Roses et Perles sont toutes deux des créatures de Dieu, or
Dieu a ordonné au croyant d'user de bonté envers toutes ses
créatures, sans exception.
Si une femme a été jetée aux enfers seulement pour avoir
maltraité une chatte en la privant à mort de nourriture (hadith
rapporté par Al-Boukhari et Muslim) ; que pouvons-nous
imaginer d’un frère qui se joue de sa sœur pour tourner les
talons, disparaître puis la laisser choir et déchoir jusqu’au
désespoir parfois fatal ensuite ?
Mon frère, on oublie trop souvent que Dieu a voulu nos
imperfections à dessein, qu’Il est le Créateur des roses
comme des perles.
Pourquoi Dieu n’a-t-Il pas fait de nous tous une seule
communauté sans reproche ?
Rappelle-toi mon frère que c’est pour nous éprouver les uns
par rapport aux autres.
Pour voir lequel d’entre nous donnera l’exemple en se
comportant dignement dans le monde malgré ses tentations et
ses épreuves. Et toi, quel exemple donnes-tu devant Dieu et
tes semblables sur Terre ?
Mon frère, tu dois devenir « quelqu’un dont on ne craint rien
ni de la main, ni de la langue» (rapporté par Mouslim et
al-Boukhari), quoi qu’il arrive…
Cher frère, les roses ne sont pas faites pour être arrachées et
jetées ; pas plus que les perles que tu traques aussi parfois.
Dis-toi que certaines roses sont déjà en voie de devenir des
perles :
Par les épines qu’elles ont développées, de crainte d'être
encore approchées ou touchées, refusant avec violence cette
idée, rouges de honte à cette idée. Repenties !
D’autres roses, de couleur rose, vivent encore insouciantes -
déployées certes à la surface du monde, - mais souvent
uniquement par désir de recevoir (sous le soleil, la pluie et le
111

vent) la lumière, l'eau et la caresse délicieuses de Dieu, par


lesquelles seules elles s'épanouissent et sont vraiment
heureuses.
Certaines roses sont bleues de rage devant les offenses qu’on
leur fait.
Certaines roses deviennent jaunes par la souffrance et la
maladie qu’elles ont contractées dans leur malheur.
Certaines roses ont la bonne fortune d’être encore blanches,
et doivent être sauvées.
Et il y a des roses qui, parvenues au terme de leur vie, ont
choisi, pour dernière demeure, LES PAGES DU CORAN entre
lesquelles on les trouve séchées, oui, sans parfum, mais
retournées à Dieu ! Ces roses y reposent.
Quant aux vraies perles, mon frère, elles existent, mais tout le
monde sait qu’elles sont rares aussi…
Le bruit court qu’il en existe également des fausses. Or Dieu
seul connaît le contenu des cœurs et sait où est le vrai et le
faux. Tu n’as donc pas davantage le droit de croire que
certaines sont tout justes bonnes pour le marché noir ou la
contrefaçon.
Cher frère, crains Dieu dans tes actions, cela te suffira.
Considère ce qui arrive quand Dieu décide de jeter un pécheur
non repenti hors de Son Royaume, comme s'Il privait
subitement en plein ciel un oiseau de ses ailes qui s’écrasera
sur Terre.
La chute d'un oiseau qui tombe du ciel n’est-elle pas plus
fracassante que celle d'une sœur que tu prends d'abord sous
ton aile pour la jeter ensuite, la précipitant dans le vide ?
Cette métaphore est connue dans notre belle religion.
Malgré ce qu’en pense l’ère innovatrice du temps, en islam
l’homme DOIT préserver sa chasteté en dehors du mariage
exactement comme la femme.
Autrement, le Coran le décrit lui aussi comme « un débauché
», « un fornicateur », « un transgresseur » qui n’épousera
jamais à ce titre une personne vertueuse.
« Cela est interdit aux croyants », lit-on (Sourate 24, verset
3).
Cher frère, comment imagines-tu faire exception à cette règle
? Tu uses des femmes selon ton propre gré et, ensuite, tu
penses pouvoir un jour choisir l’épouse parfaite en Dieu ?
Prends garde, car « Tu ne trouveras jamais de changement
dans la règle de Dieu » (Sourate 48, verset 23).
112

C’est à toi l’homme que Dieu s’adresse d’abord pour te mettre


en garde : « Dis aux CROYANTS de baisser leurs regards et
de garder leur chasteté » (Sourate 24, verset 30) ; « ET dis
aux CROYANTES de baisser leurs regards, de garder leur
chasteté » (Sourate 24, verset 31).
« Les bonnes femmes aux hommes bons et les bons hommes
aux bonnes femmes. Ceux-là sont innocents de ce que les
autres disent. Ils auront un pardon et une récompense
généreuse » (Sourate 24, verset 26).
Mon frère :
Il « veille sur vous des gardiens, de nobles scribes qui savent
ce que vous faites. Les bons d’entre vous seront, certes, dans
un Jardin de délices ; et les libertins seront certes dans une
fournaise, où ils brûleront le Jour de la Rétribution. Ils seront
incapables de s’en échapper » (Sourate 82, versets 10-16).
Mon frère, sur Terre, ne brûle pas de ta passion fornicatrice
malgré la délectation que tu crois y trouver. C’est un leurre.
Tu ne fais que te préparer un pénible Brasier pour destination
finale.

Mon frère, que ton cœur s’attendrisse à ce rappel.

Rappel 105

Mes chers frères...

Quand Allah conduit à vous une femme pieuse pour le


mariage, et que pieuse, elle l'est réellement..., et Allah sait
mieux...

N'oubliez pas qu'il y a en cette femme une mère potentielle,


comme celle qui vous a portés, et qui, si vraiment l'Intelligence
et la Sensibilité de la Foi lui ont été données, fera pour vos
enfants une éducatrice de choix au sein même de la Oumma.

Songez alors au Bonheur que vous aurez de voir, issus de


votre corps et de votre nom, une descendance qui participera
113

au rayonnement de L'Islam, et qui fera la fierté du Messager


(aleyhi salat wa salam)...

Croyez bien que juste cela devrait suffire à emplir votre cœur
de joie si, vraiment, votre cœur est d'abord « amoureux »
d'ALLAH et passionnément désireux, par le mariage, de
compléter son dîne, de s'élever et de se rapprocher de la
Satisfaction divine...

N'oubliez pas non plus, qu'en cette femme, se retrouve aussi


un peu de la sœur que vous avez peut-être à la maison, qui
s'est préservée toute sa vie pour l'Amour d'ALLAH, dans
l'espoir si grand, un jour, de rendre heureux son mari, de
réjouir ses yeux et son cœur, de n'être belle et de n'avoir de
féminité que pour lui...

Pensez alors combien votre regard, votre parole et votre


action, à son endroit, deviendront importants, et lourds de
conséquences pour elle, plus que pour aucune autre...

Si donc, malgré qu'elle n'ait rien à se reprocher dans ce qu'elle


a offrir - de beau et de bien - sur tous les aspects de son
humble personne, en dehors de sa foi...

Si donc, malgré tout cela, vous pourriez être hésitants quant à


son attrait physique ou à sa fortune, ou à sa famille, ou à son
rang...

Tâchez d'être délicats et de porter des gants sur ces points,


pour que jamais elle ne se sente peut-être, irrémédiablement,
blessée, marquée en son tréfonds.

Car cette femme aura sans doute été prête à vous faire don
du trésor bien gardé de son cœur, cela au nom de votre seule
Foi, prête à ne rien exiger d'autre de vous, et à se contenter
largement de tout, vous concernant, le « hamdullah » (la
louange à Dieu) à la bouche du visage et de l'âme...

Et parce qu'à cause de ces détails malheureux (parce que


114

superficiels finalement), elle pourra ne pas comprendre


pourquoi, comment elle aura pu susciter si peu d'intérêt, en
dépit de sa piété et de ce dont elle voulait vous gratifier
d'unique à son sens...

Et rappelez-vous que la Sagesse vous enjoint à ne pas vous


montrer trop difficiles, surtout dans un monde et une société
actuels où les critères terrestres, de beauté physique et de
train de vie (etc.), sont devenus quasi surréalistes.

Et où l'emprise du naffs (âme charnelle), pas suffisamment


maîtrisée, peut conduire les êtres à des choix irréfléchis, à
perdre un immense bienfait, à passer à côté d'une véritable
Bénédiction pourtant envoyée par Allah Lui-Même, et qui peut
ne plus jamais se re-présenter...

ET CETTE RÉFLEXION VAUT POUR LES HOMMES AUTANT QUE


POUR LES FEMMES.

Personne n'est parfait, personne n'a un corps de rêve à l'idée


qui peut en être faite, personne ne remplit tous les critères,
extérieurs à la Foi, aussi idéalement que convoités...

Et de toute façon, personne ne devrait exiger de l'autre ce


qu'elle-même ne peut pas offrir...

Bien sûr, cette exigence n'est jamais formulée ouvertement,


mais elle se sent, elle est palpable, même dans les silences,
les non-dits, ou dans les maladresses qui trahissent souvent
ce que l'on s'acharne à vouloir cacher...

Il arrive un temps où, après l'âge et les épreuves, une


certaine maturité doit normalement s'installer, une lucidité
spirituelle du cœur, une lucidité capable de commander
sagement aux yeux, aux instincts, aux appétits, de sorte qu'ils
deviennent faciles à satisfaire, aptes à être comblés, à dire et
sentir « hamdoullah » avec ce que le destin leur présente de
bien, de très bien, en toute droiture, lumière et humilité.
115

Il arrive un temps où, après les rudes années, une piété doit
se développer et ne rechercher surtout que sa jumelle
complémentaire, pour mieux cheminer avec elle sur le chemin
de Dieu, en ce monde dur, oui, et parsemé d'écueils.

Les contes de fées n'existent pas. Le mariage est sacré et


sérieux, et sa démarche se déroule sur une voie simple,
droite, clairement tracée, sans zigzags, sans complications ou
tergiversations, sans allers-retours, sur une voie nette que Le
Coran et La Sunna ont si bien explicitée pour nous !...

Les Priorités doivent être à la bonne place et les sentiments,


droits, doivent en principe pouvoir les suivre tout
naturellement...

On oublie que cet « amour » marital, auquel on aspire tant,


est rarement celui qu'on imagine, qu'on traque ou qu'on se
crée de toutes pièces avant un mariage ; personne n'apprend
à se connaître, à se découvrir, à se plaire, à se comprendre et
à s'aimer dans la fréquentation avant le mariage, oh non, c'est
un raisonnement du Diable, un piège pitoyable ! : L'Amour, en
vérité, est une perfection qui ne naît, ne se découvre et ne
s'enracine, dans toute sa splendeur, qu'une fois l'union scellée
devant Dieu, au fil de la vie, béni de Lui, tant que c'est La Foi
Authentique qui l'encadre, cet Amour, le nourrit et le guide,
beau temps-mauvais temps..., en dehors des désordres du
naffs...

Et certes, la définition de la Beauté que l'on peut se faire,


n'est pas toujours celle que l'on croit...

Le Prophète a dit (aleyhi salat wa salam) : « On épouse une


femme pour quatre raisons : pour sa richesse, son origine, sa
beauté et sa Religion ; en ce qui vous concerne, choisissez
une épouse pour sa piété (sa religion) ; si vous l’épousez pour
une autre raison, vos mains en seront souillées » (rapporté
par Al-Boukhari).

Qu'ALLAH nous accorde La Clairvoyance du cœur et des yeux


!..., toujours et en toute chose...
116

N'est diminué ou handicapé que celui qui a perdu sa foi, ou qui


l'a reniée - même sans le savoir - en se détournant d'ALLAH
et de son messager (aleyhi salat wa salam), du Coran et de
La Sunna, cela le cœur léger, insouciant, serein...
N'est amputé en son être et en son corps que celui qui a
préféré ce monde et ses tentations funestes, ses dérives à
L'Au-Delà, dévoré par la gangrène de l'avidité multiple, des
pulsions, des passions malheureuses, innombrables,
insatiables, folles...
N'est invalide, impotent, infirme que celui qui ne s'est encore
jamais sérieusement repenti, vivant imbu de sa personne,
avec suffisance, comme convaincu que rien de mal ne le
touchera jamais, comme s'il n'avait pas besoin de son
Seigneur, de Sa Garde et Bénédiction, de Son Amour et de Sa
Satisfaction, avec un « je-m'en-foutisme » désarmant...
N'est à plaindre que celui-là que le monde a berné, sous des
apparences trompeuses de reine, alors qu'elle est une bête
sauvage qui le dévore de l'intérieur et de l'extérieur, d'ores et
déjà...
Quant à l'autre qui fut éprouvé, dans sa chair et son sang, et
qui semble être amoindri d'une façon ou d'une autre, tandis
qu'il a retrouvé, par miracle, Dieu, dans le tumulte d'ici-bas,
tandis qu'il reste vivant, droit malgré ce qui a pu l'atteindre, et
qu'on regarde, dans l'ignorance parfois, avec pitié...
Celui-là seul est en santé, il marche, voit, entend, parle EN
PLEINE LUMIÈRE !

Ce sont les autres plutôt qui doivent inspirer la pitié, quand,


ayant tout ce que l'on peut désirer dans la vie, ils persistent
dans l'égarement manifeste, même pour certains jusqu'à ce
que la mort frappe...
Je dédie ces mots aux plus courageux, aux plus nobles d'entre
les pieux parmi nous, ceux qu'ALLAH a privé de la vue, ou de
l'ouïe, ou de la voix, ou de la motricité, ou du bon
fonctionnement de l'un ou l'autre, de certains membres de
leur corps...
... à ceux qui connaissent la maladie physique...
117

Mais qui sont sur la Terre comme des pieux prédécesseurs


des temps modernes, qui incarnent un Islam Vrai, Profond, de
Sagesse Pure et de Paix, au cœur vibrant jusque dans les plus
belles actions et façons d'être, de vivre, seuls comme en
société...
…à vous qui êtes, à ce titre, un exemple pour nous tous, qui
nous forcez à l'humilité, à la remise en question, à la cessation
des lamentations honteuses…
…à vous qui êtes une inspiration, une force insufflée...

…à vous, Le Firdaws d'ALLAH, une excellente part sur Terre et


au Ciel ! À vous l'exaucement de tous vos vœux, à vous tous
les miracles et tous les bienfaits...

…à vous, oui... comme à toute la Oumma...

Fatima, de l'Oasis de l'Excellence.


118

LE JARDIN DU
CROYANT
L'Islam pour tous

Le Meilleur des Hommes

Il est à Dieu ce que la Lune est au Soleil : la Diffusion de Sa


Lumière.
Son saint visage rayonne d’un double éclat, solaire et lunaire.
Ainsi brille-t-il dans l’univers, tel un astre éternel dans une nuit
noire.
Il aime à porter l’habit vert des prairies.
La douceur des roses envie le velours de sa voix, gorgée de
paroles-pétales qui jamais ne meurent ...
Quand il marche, son corps semble jaillir avec grâce de la
terre, pareil à une fleur.
Et quand il avance, il s’écoule comme une source du Paradis.
Dans ses prunelles brille le cristal des eaux pures... Tout est
dit.
Le sourire perle ses lèvres ; il est une offrande précieuse
accordée au genre humain.
Sur son front serein, plage immaculée, aucune ride creuse :
seulement quelques mèches élégantes de soie sombre,
suspendues tels de ravissants pendentifs de bronze.
119

Une barbe fournie, du même panache, est l’ornement distinctif


de sa sagesse.
Ses larges épaules sont le refuge des enfants éplorés qui y
déversent leurs larmes en tresses.
Sa main, paume déployée, hiver comme été, reste tendue :
elle relève les nuques brisées et redresse les dos courbés.
À son contact béni, l’on se vide de tout fardeau, l’on se remplit
de joie qui élève.
Comme devient insupportable l’idée seule d’en être séparé !
Sur son passage, le vent incline les arbres dans leurs
feuillages pour qu’aux jours de grande chaleur, ils lui servent
d’ombrelle.
Subtil, il saisit la soumission de toute chose au Créateur, il
devine même des cailloux la tendre prière.
Sa forte poitrine, rempart intact, est un temple formidable : il
abrite le cœur battant de la foi.

Les saisons passent, emportent la vie, mais son nom


demeure.
Il est celui qui nous aime, qui nous pardonne, qui nous défend,
qui est prêt à tout donner pour nous, sans peur !
Il est celui qui intercédera en notre faveur au Jour Ultime de
l'Heure.
Il nous attend, il nous espère auprès de son bassin où il fait
bon boire un rare nectar.
Mentionnez son nom en priant sur lui et répandez son histoire
tant que vous vivrez !
Suivez son exemple !
Qu’il soit votre modèle !
Paix, Bénédictions et Salut d’Allah sur notre Prophète
Mohammed bien-aimé ! (aleyhi salat wa salam).
120

Son sourire, jamais ne s'estompait de son visage, et l'éclairait


d'une lumière aussi pure que celle de la pleine lune. Il en
gratifiait tout le monde sur son passage, et toute personne
amenée à le voir ou à le connaître en était ébloui, charmé au
point que dans ce seul rayonnement, les gens s'y retrouvaient
transis. Son sourire était, oui, un doux soleil pour les âmes, et
c'était là l'aspect le plus marquant de sa beauté
transcendante...
Pourtant, malgré qu'à son abord, tous ne rencontraient que
l'expression la plus achevée de la joie, du velours et de
l'agréable, votre Prophète (aleyhi salat wa salam) n'a jamais,
en son for intérieur, connu un moment de répit, et sans cesse
il s'inquiétait pour sa Oumma, même, même sans le laisser
paraître, et sans qu'on s'en douta parfois.
Il voyait des choses que personne ne voyait. Il savait des
choses, importantes, graves, et il les comprenait comme
personne. Cela, par La Seule Grâce d'ALLAH qui lui a révélé ce
qui lui fut révélé, qui lui a montré et qui lui a enseigné ce qu'il
a dû voir et apprendre pour nous. Pour nous le transmettre.
Pour nous avertir, nous rappeler, nous exhorter, nous
conseiller, nous guider. Comme il pouvait, souvent
péniblement, car ce n'était pas facile...
Constamment, le Messager (aleyhi salat wa salam) portait sur
son cœur le fardeau de sa préoccupation pour nous. Et nos
incartades lui pesaient surtout en silence, et encore, tant que
notre salut ne sera pas gagné, il n'aura pas la paix, car bien
plus que sa noble personne, il se soucie, il se soucie de nous !
Il nous veut auprès de lui à son bassin ! Il attend d'intercéder
en notre faveur ! Et si quelque faveur doit lui être accordée
par ALLAH notre Seigneur, c'est encore pour nous qu'il veut la
réserver !
« Un Messager, pris parmi vous, est venu à vous. Le mal que
vous faites lui pèse ; il est avide de votre bien. Il est
bienveillant et miséricordieux envers les croyants » (Sourate 9,
verset 128).
Sa sensibilité était celle de l'oiseau, de la feuille délicate d'un
arbre, du pétale de rose. Son cœur frémissait au moindre
sursaut du temps, du vent, de tout. Il était tendre autant que
ses larmes étaient faciles, extraites à la source même de la
Sincérité.
Alors, sachant cela... Comment ne pas pleurer à notre tour ?
Comment ne pas vouloir le suivre, enfin, dans la soumission
prêchée du Coran et de la Sunna à ALLAH ?
121

Pour notre bien, et ne serait-ce que pour être digne d'un tel
Amour pour nous !

Fatima, de l'Oasis de l'Excellence.


122

LE JARDIN DU
CROYANT
L'Islam pour tous

Autres rappels de Fatima ; morceaux choisis

Mon cher frère, ma chère soeur...

Si tu pleures, si tu pleures, alors rappelle-toi...

Si tu pleures d'avoir un époux injuste, mécréant dans sa voix


et ses manières, qui te rend la vie très pénible, rappelle-toi ce
que Assia dut endurer, par la faute de son mari Pharaon...

Si tu pleures de n'avoir pas eu d'enfants, rappelle-toi Aicha qui


n'en eut pas davantage de son bien-aimé Mohammed, notre
doux Messager (aleyhi salat wa salam)... Et qui veuve,
vraiment jeune, autour de 20 ans, dut vivre de longues et
nombreuses années sans lui et sans le fruit de ses entrailles à
ses côtés...

Si tu pleures d'avoir un père (ou un parent...) qui rejette la


123

vraie guidée d'ALLAH et qui te persécutes en cela, d'une façon


ou d'une autre, rappelle-toi Abraham (Ibrahim) et son propre
papa qui, lui aussi, le malmena précisément de cette
façon-là...

Si tu pleures de n'avoir jamais pu te marier, contraint à


supporter difficilement la chasteté, frustré d'être resté privé
d'un amour béni en Allah, rappelle-toi Jean (Yahia), ou Jésus
(Issa), ou encore Joseph (Yusuf) qui se préservèrent ; et
Joseph qui, un jour, préféra la prison à l'invitation de la
fornication, malgré sa beauté et que les femmes les plus
désirables aient voulu le tenter...

Si tu pleures de connaître la maladie, rappelle-toi Job (Ayoub)


et ce mal terrible qui a atteint son corps, sa vie, jusqu'à tout
perdre des grands bienfaits de son passé, pour se retrouver
désœuvré et dans un dénuement total, que ton esprit ne
pourra jamais concevoir ; dont ton être ne pourra jamais
seulement imaginer le triste sentiment...

Si tu pleures d'avoir vu ta progéniture quitter ce monde avant


toi, rappelle-toi notre Prophète Mohammed (aleyhi salat wa
salam) et les enfants, les petits-enfants, les siens qu'il vit
mourir avant lui...

Si tu pleures de vivre entouré d'incrédules, ou dans un


entourage hostile à ta foi, dur avec toi, rappelle-toi qu'aucun
prophète ne le fut en son pays, qu'ils ont tous été traités de
menteurs ou de fous par leurs propres peuples, et qu'on n’a
pas cessé de mener la guerre contre eux, de se détourner de
leur message, des commandements de Dieu !

Si tu pleures de n'avoir pas de travail, d'argent, ni


suffisamment de quoi vivre, rappelle-toi les compagnons
pauvres du Prophète (aleyhi salat wa salam) : Abou Hourayra,
Salman, ‘Ammâr, Abû Dharr, Bilâl... Et souviens-toi que d'avoir
un toit pour s'abriter, de quoi manger et couvrir avec pudeur
sa nudité, voilà qui est déjà beaucoup pour un être qui est
promis à mourir, et à rendre compte de ses péchés devant le
Seigneur. N'oublie pas que la Foi est la seule vraie richesse, et
la plus grande, éternelle. Et qu'Allah ne manque jamais de
porter la subsistance à ses serviteurs sincères, comme Il le
fait pour les oiseaux ; que la crainte révérencielle, l'effort
noble pour le travail honnête et le maintien des liens de
124

parenté assurent le rizq in cha’a ALLAH.

Si tu pleures de n'avoir pas connu tes parents, rappelle-toi que


le Prophète (aleyhi salat wa salam) fut orphelin.

Si tu pleures de voir une personne qui t'est proche, qui t'aime


et que tu aimes, refuser la chahada (attestation de foi) même
au moment de sa mort (qu'ALLAH nous en garde et nous
fasse mourir Musulmans, soumis à ALLAH !), rappelle-toi que
l'oncle adoptif du Prophète (aleyhi salat wa salam), celui-là
même qui fut un père aimant pour lui, son protecteur, soutien
et défenseur indéfectible !... Rappelle-toi que le Prophète
(aleyhi salat wa salam) dut affronter la douleur insupportable
de le voir trépasser insoumis...

Si tu pleures de n'avoir pas pu jouir d'une haute éducation, si


l'idée mortifère de n'avoir rien réussi sur Terre te ronge
comme un cancer, faute de moyens, de bonne providence, par
la force du destin, rappelle-toi que le Prophète (aleyhi salat wa
salam) était illettré, mais qu'ALLAH lui a tout enseigné, et
encore, la meilleure des sciences, en forgeant son cœur, son
âme et son esprit dans une Lumière inégalée, inégalable,
transcendant le monde et son Histoire, dépassant de loin
chaque étincelle d'érudition pour l'Éternité. Souviens-toi que
c'est Allah le Meilleur Éducateur des êtres, et demande-Lui de
t'instruire du Bien en chaque chose (terrestre, intellectuelle, de
comportement et spirituelle), dans la guidée, tout en y
travaillant vraiment toi-même, et tu verras que la Sagesse
n'est un don provenu que de Lui, qu'elle vaut mieux que tous
les diplômes si ceux-ci n'ont pas servi à l'acquérir aussi.

Si tu pleures de vivre angoisses sur angoisses, pour mille


raisons, à en avoir les cheveux blancs, sans que cela passe
facilement... Alors rappelle-toi l'angoisse qui fut celle de Jonas
(Yunus), avalé dans le ventre du gros poisson, seul dans ces
ténèbres au milieu de l'Océan !

Si tu pleures d'avoir à t'occuper d'un enfant sans aide, dans


des circonstances de vie non facilitées pour cela, rappelle-toi
Marie (Maryam), lorsqu'elle dut accoucher seule de son fils
Jésus (Issa), et le prendre en charge ensuite, le conduire à
bonne destination sans alliés avec elle, entourée de mille
dangers ! Et n'oublie pas la mère d'Ismaël aussi, en plein
désert, avec son petit, la peur qu'elle dut affronter en un tel
lieu, sans âme qui vive pour l'accompagner...
125

Si tu pleures parce que tu as l'impression que le monde entier


s'est ligué contre toi, rappelle-toi la victoire de Badr, et celle
de David (Dawud) contre Goliath ! Et celle du Prophète (aleyhi
salat wa salam) qu'une seule toile d'araignée suffit à séparer
de ses ennemis par la Puissance d'ALLAH ! Etc. !

Oh ! je pourrais bien continuer d'allonger cette liste de divers


cas de figures, mais je ne le puis, ils sont infinis ! Sur cette
lancée, je te laisse songer à d'autres possibilités, et méditer,
méditer sur elles !

Je veux maintenant conclure en te disant que... si tu pleures


et que tu es Musulman, soit fort, courage, patience ! ; que ta
mémoire ne perd jamais de vue l'exemple des prophètes et
des saints, leurs récits qui sont certes destinés à raffermir ton
cœur dans l'épreuve !

Tu verras que peu importe ce que tu vis, ils l'ont vécu, en pire
! Et que cela, comme ce fut le cas pour eux, ne doit pas
affaiblir ta foi, mais au contraire l'agrandir, la renforcer, car
comme eux, si réellement tu places ta confiance en ALLAH, tu
seras sauvé et récompensé !

L'épreuve est un test, un test, prévu pour évaluer la sincérité


de notre croyance et relation à Dieu...

Le Paradis n'est pas pour ici, mon frère, ma soeur ! Il ne l'est,


ici, que pour le mécréant... Le vrai Paradis, pour nous, sera
dans l'Au-delà, in cha ALLAH, il faudra le mériter, comme se
mérite chaque sou gagné sur Terre à la sueur de notre front,
et encore, et encore... Cette comparaison est si faible...

Nous avons beaucoup à vivre et à traverser pour nous forger,


nous purifier, nous ennoblir dans la Lumière, et pour nous
préparer à être dignes des Jardins d'ALLAH...

Mon frère, ma sœur, sois constant, demande l'aide d'ALLAH


pour cela, Il ne t'abandonnera pas, non... Je t'en prie, n'oublie
126

jamais ça ! Ne fais jamais les mauvais choix, ceux qui écartent


de la droite voie...

Khayr in cha ALLAH !

(De Votre Soeur Fatima qui vous aime en Allah)

______________________________________

Mes chers frères et soeurs,

L'un des drames de l'âme humaine : ne pas avoir confiance en


ALLAH COMME IL SE DOIT...

C'est-à-dire se laisser aller à la peur, à l'inquiétude, à


l'angoisse et à l'anxiété lorsqu'une situation devient délicate ou
critique...

Car perdre courage, sérénité ou sang-froid, s'affaiblir alors,


revient à sombrer dans le doute...

C'est en quelque sorte ne pas être certain qu'ALLAH existe


vraiment (astagfirollah), dans la mesure où Il peut TOUT et
assurer du meilleur Secours, peu importe le danger, la
menace, oui, d'une situation...

Quelques exemples coraniques dont on doit se souvenir en


pareil cas, et la liste n'est pas exhaustive...
127

1) Le Roi Talut, son armée et David FACE à Goliath et ses


troupes, avec pour seul Bouclier, l'Invocation :

- Voyez comment devant Goliath, Le Roi Talut et certains


croyants, réagirent :

« Nous voilà sans force aujourd'hui contre Goliath et ses


troupes ! » (2/249)

Or « Ceux qui étaient convaincus qu'ils auront à rencontrer


Allah dirent : Combien de fois une troupe peu nombreuse a,
par la grâce d'Allah, vaincu une troupe très nombreuse ! Et
Allah est avec les endurants » (2/249).

Leur seule Arme fut une Invocation :

« Et quand ils affrontèrent Goliath et ses troupes, ils dirent : "


Seigneur! Déverse sur nous l'endurance, affermis nos pas et
donne-nous la victoire sur ce peuple infidèle » (2/250).

Résultat de cette Parfaite Confiance placée en Dieu ?

« Ils les mirent en déroute, par la grâce d'Allah. Et David tua


Goliath; et Allah lui donna la royauté et la sagesse, et lui
enseigna ce qu'Il voulut » (2/251)

2) Noé exhortant son peuple récalcitrant à se satisfaire de


l'Invocation sincère pour sa réussite sur Terre et son salut :

« Implorez le pardon de votre Seigneur, car Il est grand


Pardonneur, pour qu'Il vous envoie du ciel, des pluies
abondantes, et qu'Il vous accorde beaucoup de biens et
d'enfants, et vous donne des jardins et vous donne des
rivières. Qu'avez-vous à ne pas vénérer Allah comme il se doit
128

(à croire en Lui et Lui faire confiance), alors qu'Il vous a créés


par phases successives (signes de Sa Toute-Puissance) ?
N'avez-vous pas vu comment Allah a créé sept cieux
superposés et y a fait de la lune une lumière et du soleil une
lampe ? Et c'est Allah qui, de la terre, vous a fait croître
comme des plantes, puis Il vous y fera retourner et vous en
fera sortir véritablement. Et c'est Allah qui vous a fait de la
terre un tapis, pour que vous vous acheminiez par ses voies
spacieuses » (71/13-20).

3) Abraham que l'on voulut jeter dans le Feu et qu'une seule


Invocation a sauvé :

Alors que ses ennemis redoutables dirent à son sujet :

« Brûlez-le ! » (21/68), sa seule action fut cette parole :

« Allah me suffit ! Il est mon meilleur garant ! » (« Hasbya


Allahou wa ni’mal wakil »)

Aussitôt, Dieu dit : « Ô feu, sois pour Abraham une fraîcheur


salutaire. Ils voulaient ruser contre lui, mais ce sont eux que
Nous rendîmes les plus grands perdants. Et Nous le sauvâmes
(...) » (21/69-71).

4) Jonas dans le ventre du Poisson. Voici L'appel qu' « il fit (à


Allah), dans les ténèbres » :

« Pas de divinité à part Toi ! Pureté a Toi ! J'ai été vraiment


du nombre des injustes » (21/87).

Sur-le-champ, Dieu dit : « Nous l'exauçâmes et le sauvâmes


de son angoisse. Et c'est ainsi que Nous sauvons les croyants
» (21/88).
129

5) Moïse et son peuple arrivés à La Mer, tandis qu'ils étaient


poursuivis par Pharaon et sa cohorte déchaînée :

Voyez la réaction défaitiste qui fut celle du peuple de Moïse :


« Nous allons être rejoints ! » (26/61).

Voyez la foi inébranlable du prophète Moïse ! Il dit : « Jamais


!, car j'ai avec moi mon Seigneur qui va me guider ! » (26/62)

Et Voyez comment Dieu répond à celui dont la confiance reste


ferme en Lui ! :

« Alors Nous révélâmes à Moïse : Frappe la mer de ton bâton.


Elle se fendit alors, et chaque versant fut comme une énorme
montagne. Nous fîmes approcher les autres [Pharaon et son
peuple]. Et Nous sauvâmes Moïse et tous ceux qui étaient
avec lui, ensuite Nous noyâmes les autres. Voilà bien là un
prodige, mais la plupart d'entre eux ne croient pas. Et ton
Seigneur, c'est en vérité Lui le Tout Puissant, le Très
Miséricordieux » (26/63-68).

6) « Et Job (victime de la maladie et de la perte de ses


enfants et bienfaits), quand il implora son Seigneur : « Le mal
m'a touché. Mais Toi, tu es le plus miséricordieux des
miséricordieux» ! (21/83)

Dieu dit : « Nous l'exauçâmes, enlevâmes le mal qu'il avait, lui


rendîmes les siens et autant qu'eux avec eux, par miséricorde
de Notre part et en tant que rappel aux adorateurs » (21/84).

7) Et lorsque la mère d'Ismaël se vit offrir par Dieu la source


de Zem-Zem pour s'y abreuver avec son fils dans le désert de
la soif sans issue !

8) Et lorsque seule, La Vierge Marie dut accoucher de son fils


Jésus, tandis que Dieu lui dit :
130

« Ne t'afflige pas. Ton Seigneur a placé à tes pieds une


source. Secoue vers toi le tronc du palmier : il fera tomber sur
toi des dattes fraîches et mûres. Mange donc et bois et que
ton œil se réjouisse ! » (19/24-26).

9) Et quand la mère de Moïse dut abandonner son enfant sur


les eaux du Nil...

« Et Nous révélâmes à la mère de Moïse [ceci] : "Allaite-le. Et


quand tu craindras pour lui, jette-le dans le flot. Et n'aie pas
peur et ne t'attriste pas : Nous te le rendrons et ferons de lui
un Messager". » (28/7)

Etc. Etc. Etc. !

Que La Paix d'ALLAH et Sa Satisfaction soient sur eux tous !

Les Clés de L'Exaucement, même et surtout Miraculeux :

Garder Foi Ferme et Confiance Totale, Sereine en Votre


Seigneur en Toute Situation, Particulièrement quand les choses
se compliquent...

Car c'est quand le vent tourne mal, lors de l'épreuve que La


Foi Véridique est Testée dans Sa Valeur Intrinsèque.

À condition que le reste du temps, le meilleur comportement


soit toujours adopté, en s'assurant d'une piété réelle toute la
vie durant, même quand tout va bien, ne pas être marginal
dans l'adoration, ne pas être fidèle un jour et infidèle le
lendemain...

Jonas ne fut exaucé, comme tous les autres, que parce qu'il
était au nombre des gens de bien, des serviteurs dignes du
Seigneur :
131

« S'il n'avait pas été parmi ceux qui glorifient Allah (quand tout
allait bien pour lui dans la vie), il serait demeuré dans son
ventre (du poisson) jusqu'au jour où l'on sera ressuscité »
(37/143-144).

(De Votre Soeur Fatima qui vous aime en Allah)


______________________________________

Mes chers frères et soeurs...


Qu'est-ce qui a sauvé le prophète Jonas (Younès - aleyhi
salam) de son angoisse terrible ?

Car certes, il fut saisi de terreur, quand, jeté à la mer, il fut


avalé par un énorme poisson...

Et c'est dans le ventre du dit poisson et dans ses ténèbres


qu'il prononça, tout tremblant d'effroi, cette précieuse
invocation :

« Ô Allah ! Point de Dieu en dehors de Toi ! Pureté à Toi !


Vraiment, j'ai été au nombre des injustes !» (21/87)

Dieu l'exauça, Il lui fit cette grâce, cet honneur, ce privilège


insigne ! :

« Nous l'exauçâmes et nous le sauvâmes de son angoisse. Et


c'est ainsi que Nous sauvons les croyants» (21/88)

Et nous apprenons que si Jonas (Younès - aleyhi salam) a


mérité ce salut, c'est au nom de sa foi et du fait qu'il n'a
jamais cessé de glorifier Allah, même quand tout allait bien
pour lui :

« Le poisson l'avala alors qu'il était blâmable. S'il n'avait pas


été parmi ceux qui glorifient Allah, il serait demeuré dans son
ventre jusqu'au jour où l'on sera ressuscité. Nous le jetâmes
sur la terre nue, indisposé qu'il était. Et Nous fîmes pousser
au-dessus de lui un plant de courge (...) » (37/142-146)...
132

Certes, dans toute relation, et c'est encore plus vrai que


jamais dans notre relation à Dieu, la sincérité, la fidélité et la
constance sont indispensables...

On ne revient pas en rampant vers Allah seulement quand un


malheur nous frappe, de même qu'il est inconcevable de
revenir auprès d'une personne juste quand on a besoin de son
aide en cas de problème, alors que le reste du temps, on se
montre indifférent, négligeant, oublieux, inattentif, distant,
froid, insensible.

Une telle fausseté est insupportable... Et Allah nous met en


garde contre elle...

Or malheureusement, dans son ingratitude et son impiété,


dans son hypocrisie parfois, il arrive à l'homme d'agir ainsi,
envers ses semblables, a fortiori envers son Créateur...

« L'homme ne se lasse pas d'implorer le bien. Si le mal le


touche, le voilà désespéré, désemparé. (...) Quand Nous
comblons de bienfaits l'homme, il s'esquive et s'éloigne. Et
quand un malheur le touche, il se livre alors à une longue
prière (41/49,51).

Jonas (Younès - aleyhi salam) a été exaucé au moment le plus


sombre de sa vie parce qu'il était au nombre de ceux qui
glorifiaient toujours ALLAH, beau temps, mauvais temps, avec
coeur... Il était loyal, droit dans son adoration de Dieu...

Méditez ce verset qui le concerne : « S'il n'avait pas été parmi


ceux qui glorifient Allah, il serait demeuré dans son ventre
jusqu'au Jour où l'on sera ressuscité » (37/143-144)

En d'autres termes, que l'hypocrite ne s'attende pas à recevoir


le secours de Dieu tant qu'il n'aura pas rejoint les rangs de la
sincérité...

Craignons ce Jour où il n'y aura plus d'issue possible, où le


repentir ne sera plus accepté, où plus personne ne pourra
revenir contrit vers Le Tout-Puissant, et où il sera
affreusement dit, sans appel :

« Aujourd'hui Nous vous oublions comme vous avez oublié la


rencontre de votre jour que voici. Votre refuge est le Feu ; et
vous n'aurez point de secoureurs » (45/34)

Qu'ALLAH nous en préserve !

Qu'ALLAH nous donne la sincérité de l'amour pour Sa Majesté,


dans notre coeur, dans nos actes et, à travers Lui, à cause de
Lui, également pour toutes ses créatures...
133

(De Votre Soeur Fatima qui vous aime en Allah)

______________________________________

Mes chers frères et sœurs…

Ceux qui me connaissent savent que je fais couler beaucoup


d’encre sur le sujet de l’Épreuve.

Depuis ma naissance dans le monde du Rappel islamique, je


n’ai eu de cesse de vouloir consoler ma Oumma meurtrie, aux
pleurs abondants et aux entailles profondes…

En éveillant souvent sa mémoire au Souvenir des Prophètes…

Dont les récits, oui, sont destinés à raffermir nos cœurs,


souligne Le Noble Coran…

Quand le tumulte est trop grand et que le chagrin se mue en


Océan de larmes…

Prêt à nous faire chavirer et perdre la bonne direction…

Étant humaine, comme vous, la souffrance ne m’est pas


étrangère et me fait réfléchir…

Mais aujourd’hui, pour la première fois de ma vie, je vais vous


parler de l’Épreuve tout autrement…

Quand elle se fait Joie et Bonheur sans précédent…

Quand au lieu de précipiter dans le désarroi, elle rend heureux


en esquissant un avenir radieux…
134

Cette Épreuve est pire que les autres qui s’habillent de riches
lamentations et tristesses…

Cette Épreuve-là, sous ses soieries magnifiques et ses


élégantes parures de roi, a quelque chose de traître pour celui
qui ne la comprend pas…

Elle fait penser à ce petit valet de La Cour qui est mis au


service d’un sultan et sur lequel on croit vraiment pouvoir
compter, beau temps/mauvais temps…

Dès que l’index est levé, le voici qui accourt, révérencieux,


disposé à combler tous les vœux…

Pourtant, il n’en est rien.

Plutôt, le domestique ravale sa rage en émergeant du sommeil


chaque matin.

Traité en vil esclave, sans recevoir de marque de


reconnaissance pour sa fidélité, jamais…

Il n’aime pas cela… Pas du tout cela…

Tandis qu’une fronde, qu’une révolution en lui tranquillement


se préparent…

Le Jour où elles éclateront, nous ne donnerons plus cher de la


peau de celui qui se croyait monarque, bien pourvu et à l’abri
du mal…

N’est-ce-pas ?

Son destin passera d’une existence d’opulence à celle d’un


condamné…

À la vitesse de la lame d’une guillotine qu’on laisse tomber…

Il aura le cou tranché…

Allah nous a mis en garde contre L’Épreuve du Bonheur…


135

Parce qu’elle a quelque d’hallucinant qui aveugle un court


instant…

Parce qu’elle pousse à devenir égoïste et négligeant, injuste,


prétentieux, arrogant et méchant…

Ô TOI, MON FRÈRE, QUI S’EST MAGNIFIQUEMENT MARIÉ ET


QUI A OUBLIÉ QU’IL AVAIT UNE MÈRE OU UNE SŒUR
DÉLAISSÉES AU FOYER, ESSEULÉES ET DANS LE
BESOIN DEPUIS QUE VOTRE PÈRE EST DÉCÉDÉ!

Ô TOI MA SŒUR, QUI EST SA FEMME ET DONT LE MARIAGE


T’A OUVERT LES PORTES DE LA GRÂCE, TANDIS
QU’AUPARAVANT TU VIVAIS DÉMUNIE DE TOUT ET
DÉSEMPARÉE ! TOI, MA SŒUR QUI A PROMIS
PRÉSENCE AFFECTUEUSE ET FRATERNELLE À TA BELLE-
FAMILLE AVANT DE DEVENIR ÉPOUSE ET QUI LUI A
TOURNÉ LE DOS DÈS TON PREMIER BÉBÉ NÉ !

Ô TOI, UN AUTRE, QUI A VOLÉ CE QUI NE


T’APPARTENAIT PAS, QUI A FOMENTÉ DES
MENSONGES POUR POUVOIR JOUIR DE PRIVILÈGES
ET BRILLER !

Ô VOUS QUI AVEZ ACCUMULÉ FORTUNES ET BELLES


POSSESSIONS SANS VOUS SOUCIER DES MALHEUREUX !

Ô VOUS QUI AVEZ RUSÉ CONTRE VOTRE PROCHAIN


POUR LE LÉSER…

VOUS PENSEZ AVOIR TOUT GAGNÉ POUR DE BON ALORS


QUE VOUS AVEZ TOUT PERDU !

CERTES, VOTRE SOURIRE NE TARDERA PLUS À SE


TRANSFORMER EN RICTUS DE CADAVRE !

CAR QUELQUE CHOSE EST MORT EN VOUS ET RÉPAND LA


MORT AUTOUR DE VOUS, DANS LES ÂMES QUE VOUS AVEZ
AFFLIGÉES !

ALLAH VOUS ATTEND AU TOURNANT !


136

Il DÉTESTE L’INJUSTICE qu’Il S’est INTERDITE à LUI-MÊME et


aussi à Ses CRÉATURES ENTRE ELLES !

IL DÉTESTE LE MENSONGE ET S’EST PROMIS DE TOUJOURS


FAIRE TRIOMPHER LA VÉRITÉ, CELA DUT-IL SE FAIRE PAR
EXPLOSIONS DE SCANDALES !

ET RIEN NI PERSONNE JAMAIS NE POURRA L’EN EMPÊCHER !

COMME CELA S’EST TOUJOURS VÉRIFIÉ DANS L’HISTOIRE,


MÊME CHEZ LES HOMMES LES PLUS PUISSANTS ET MIEUX
HABILITÉS À RAFFINER LEURS SUBTERFUGES CONTRE LE
GENRE HUMAIN !

LES EXEMPLES NE MANQUENT PAS SUR CE POINT, MÊME


DANS LE CORAN !

ALLONS-Y, CITONS-EN QUELQUES-UNS !

RAPPELEZ-VOUS LE DESTIN DU PEUPLE DE SABA’


! (Sourate 34, versets 15 et suivants)

« Il y avait assurément, pour la tribu de Saba un Signe


dans leurs habitats ; deux jardins, l'un à droite et l'autre
à gauche. " Mangez de ce que votre Seigneur vous a
attribué et soyez-Lui reconnaissants : une bonne
contrée et un Seigneur Pardonneur ".
« Mais ils se détournèrent. Nous déchaînâmes contre
eux l'inondation du Barrage et leur changeâmes leurs
deux jardins en deux jardins aux fruits amers, tamaris et
quelques jujubiers.
« (…) »
« (...) Et Satan a très certainement rendu véridique sa
conjecture à leur égard ».

RAPPELEZ-VOUS LE DESTIN DE CORÉ ! (Sourate


28, versets 76 et les suivants)
« En vérité, Coré [Karoun] était du peuple de Moïse,
mais il était empli de violence envers ce peuple. Nous lui
avions donné des trésors dont les clés seules étaient
137

trop lourdes à porter pour toute une bande de gens


costauds. Son peuple lui dit : " Ne te réjouis point. Car
Allah n'aime pas les arrogants.
« Et recherche, à travers ce qu'Allah t'a donné, la
Demeure dernière. Et n'oublie pas ta part en cette vie.
Et sois bienfaisant comme Allah a été bienfaisant envers
toi. Et ne sème pas la corruption sur Terre. Car Allah
n'aime point les corrupteurs".
« Il dit : " C'est par une science que je possède que ceci
m'est venu ". Ne savait-il pas qu'avant lui, Allah avait fait
périr des générations supérieures à lui en force et plus
riches en biens ? Et les criminels n’auront certes pas
besoin d’être interrogés sur leurs péchés " (car Allah les
connaît parfaitement) !
« Il (Coré) sortit devant son peuple dans tout son
apparat. Ceux qui aimaient la vie présente dirent : " Si
seulement nous avions ce qui a été donné à Coré. Il a
été doté, certes, d'une immense fortune.
« Tandis que ceux auxquels le savoir a été donné dirent
: " Malheur à vous ! La récompense d'Allah est meilleure
pour celui qui croit et fait le bien ". Mais elle ne sera
reçue que par ceux qui endurent.
« Nous fîmes donc que la terre l'engloutît, lui (Coré) et
sa maison. Aucun clan en dehors d'Allah ne fut là pour
le secourir et il ne put se secourir lui-même ».

RAPPELEZ-VOUS LE DESTIN DE CELUI QUI AVAIT DE


BEAUX JARDINS DANS LA SOURATE « LA CAVERNE
»! (Sourate 18, versets 32 et les suivants)

« Donne-leur l'exemple de deux hommes : à l'un d'eux,


Nous avons assigné deux jardins de vignes que Nous
avons entourés de palmiers et Nous avons mis, entre les
deux jardins, des champs cultivés.
« Les deux jardins produisaient leur récolte sans jamais
manquer à l’abondance. Et Nous avons fait jaillir entre
eux un ruisseau.
« Et il y avait des fruits. Son propriétaire dit alors, à son
compagnon avec lequel il conversait : " Je possède plus
138

de biens que toi et je suis plus puissant que toi grâce à


mon clan ".
« Il entra dans son jardin, coupable envers lui-même
[par sa mécréance] ; il dit : " Je ne pense pas que ceci
puisse jamais périr,
« et je ne pense pas que l'Heure viendra. Et si on me
ramène vers mon Seigneur, je trouverai certes meilleur
lieu de retour que ce jardin.
« Son compagnon lui répondit, tout en dialoguant avec
lui : " Serais-tu mécréant envers Celui qui t'a créé de
terre, puis de sperme, et qui enfin t'a façonné en
homme ?
« Quant à moi, c'est Allah qui est mon Seigneur ; et je
n'associe personne à mon Seigneur…
« En entrant dans ton jardin, que ne dis-tu : " Telle est
la volonté (et la grâce) d'Allah ! Il n'y a de puissance que
par Allah ". Si aujourd’hui tu me vois moins pourvu que
toi en biens et en enfants,
« il se peut que mon Seigneur, bientôt, me donne
quelque chose de meilleur que ton jardin, qu'Il envoie
sur [ce dernier], du ciel, quelque calamité, et que son
sol devienne glissant,
« ou que son eau tarisse de sorte que tu ne puisses
plus la retrouver ".
« Et sa récolte fut détruite, et il se mit alors à se tordre
les deux mains à cause de ce qu'il y avait dépensé,
cependant que ses treilles étaient complètement
ravagées. Et il disait : " Que je souhaite n'avoir associé
personne à mon Seigneur ! ".
« Il n'eut aucun groupe de gens pour le secourir contre
(la punition) d'Allah. Et il ne put se secourir lui-même».

Etc. !

VOTRE EXULTATION VOUS FERA BIENTÔT TOMBER DE TRÈS


HAUT SI VOUS NE VOUS RALLIEZ PAS À CE QUI EST JUSTE
ET BIEN !
139

Combien de gens encore seront victimes de ce piège fatal ?

Ils IGNORENT que par le passé, ils ont déjà été nus et que
Seul Dieu ensuite leur a dispensé Ses Dons généreusement,
sans compter…

Or Allah n’agit certainement pas ainsi pour recevoir de leur


part, en retour et pour unique réponse : L’INGRATITUDE !

Ils IGNORENT que LES FEUX DE L’AMOUR et LES FEUX DE


JOIE ont été puisés dans LE FEU DE L’ENFER QUAND ILS SE
COMPORTENT DE LA SORTE ENVERS LE SEIGNEUR VENGEUR
(AL-MUNTAQIM) et Ses serviteurs !

ILS IGNORENT QU’ALLAH est le Meilleur Ruseur de ceux qui


rusent !
Par Allah, il ne suffit pas d’avoir la foi sur les lèvres, de dire «
La ilaha illa Allah » et de se livrer ensuite à la mécanique des
prières comme un robot sans cœur, afin d'être programmé
ensuite par le Diable pour nuire aux gens le reste du temps
! Wal3iadhoubillahi !

Craignez Allah !

À côté du peuple de Saba’, de Coré, de cet homme


outrecuidant de la sourate Al-Kahf, comme à côté de bien
d’autres figures maudites (Pharaon, notamment), vous ne
possédez strictement rien, ni richesses ni mesures de pouvoir
comparables.

Et pourtant, vous emprunteriez une voie familière à la leur ?

Quel serait alors votre sort final si l’on considère celui dont ils
écopèrent ?!?

Pour Allah, que vous ayez les moyens de vous permettre une
petite ou grande injustice, c’est PAREIL ! :

IMPARDONNABLE SI VOUS NE VOUS REPENTEZ PAS !

Je vous exhorte à bien réfléchir sur cette Parole d’Allah :


140

(Sourate 28, versets 83 et 84) –

« Cette Demeure dernière (le Paradis), Nous la


réservons à ceux qui ne cherchent ni à s'élever sur Terre
ni à y semer corruption. L'heureuse fin appartient aux
pieux.
« Quiconque viendra avec le bien, aura meilleur que cela
encore ; et quiconque viendra avec le mal, (qu'il sache
que) ceux qui commettront des méfaits ne seront
rétribués que selon ce qu'ils ont commis ».
Encore, je vous exhorte à très bien réfléchir sur ces
mots, oui…
(De Votre Sœur Fatima qui vous aime en Allah)

______________________________________

Mon cher frère, ma chère sœur…

Toi qui as déjà été parent…

Toi qui as connu le bonheur de voir naître et sentir ta chair


comme ton sang…

Cependant que le destin, ensuite, t’a éprouvé au point que tes


larmes jaillissent par torrents…

Car tu as perdu ton enfant…


141

Si encore tu le pleures aujourd’hui…

Je t’en prie, écoute attentivement ceci…

Rappelle-toi, derechef avec moi, ce qu’il en fut des Prophètes


et des figures saintes (aleyhoum salam) en leurs temps
anciens, en leurs lointains pays…

Eux qui furent et seront toujours les préférés de Dieu…

Qui seront rassemblés, avec leur descendance pieuse, au


Paradis…

C’est à leur instar qu’Allah t’a privé du bien le plus cher, pour
te le rendre un Jour meilleur, à l’infini…

Ils ont partagé ton humanité et leur souffrance fut familière à


la tienne…

Souviens-toi de Noé qui dut se résoudre à abandonner son fils


au Déluge…

Incrédule, ce dernier se réfugia sur les hauteurs d’un mont,


croyant pouvoir échapper au châtiment…

Noé, en dépit de l’impasse d’une telle situation, sentit bien son


cœur chavirer et c’est lourdement affligé qu’il implora Grâce à
142

Dieu dans ce tourment !

Pourtant, l’Arrêt fut décidé et rien ni personne ne put


empêcher leur séparation…

Souviens-toi aussi de la Mère de Moïse, qui fut contrainte de


confier au fleuve son bébé, car il devait parvenir à une autre
famille et grandir dans l’entourage de Pharaon…

Son affliction n’eut pas de mesure…

Sa mère resta longtemps prostrée dans la douleur,


grandement éplorée, ainsi coupée de son nourrisson comme si
on l’avait amputée d’un membre important…

Souviens-toi de Jean Baptiste, tant attendu de Zacharie et sa


femme pendant de nombreuses années…

Le Tout-Puissant le leur offrit à la vieillesse comme un don


incommensurable de Sa Part…

Ils l’aimèrent et le chérirent tendrement, car Jean était pur,


obéissant, rempli d’affection.

Considère la fin atroce qu’il connut toutefois dans la fleur de


l’âge, et du vivant de ses parents…

Rappelle-toi comment le roi Hérode l’assassina sauvagement…

Et Marie (radhia Allahou 'anha), bénie entre toutes les


143

femmes, qui crut voir son fils Jésus crucifié, alors qu’il n’en
était rien, tandis que les coupables se réjouissaient de leurs
méfaits…

Elle s’est effondrée devant l’horreur de la scène, jusqu’à ce


que Gabriel (aleyhi salam) vienne lui apprendre que son
enfant était sauf, qu’il n’avait guère été tué, mais élevé vers
son Seigneur.

L’Ascension avait eut lieu et Jésus reviendrait à La Fin des


Temps, porté par une assemblée d’Anges.

Souviens-toi de Jacob, quand il perdit Joseph par la faute de


ses autres fils jaloux, ruseurs et menteurs…

Ceux-ci complotèrent pour le faire disparaître et rester seuls


au foyer à jouir des faveurs paternelles.

Ils crurent que leur père mourrait de chagrin, tellement ses


yeux blanchirent dans la noyade de leurs larmes !

Souviens-toi de Mohammed (aleyhi salat wa salam) dont


aucune fille ne lui survécut à l’exception de Fatima (radhia
Allahou 'anha)…

Fatima qui le rejoignit rapidement, de plus, dans le trépas…

Et pense au petit garçon Ibrahim, que ce Doux Messager


regretta en outre avec une lourde peine qui l’accabla…

Souviens-toi même dans quel état d'humeur végétative fut


autrement plongé Abraham, lorsqu'il se prépara à devoir
sacrifier Ismaël, le fruit de ses flancs, celui à travers lequel
Dieu lui promit riche postérité pourtant...
144

Souviens-toi d'Adam, dont l'un des fils tua son frère également
!

Souviens-toi de Job qui dut, dans la maladie et la déchéance,


affronter le décès d'absolument tous ses enfants !

Épreuves sur épreuves pour les serviteurs sincères d'Allah,


pour les tester en leur foi, pour vider leur coeur de tout
attachement à cette Dounia... Et pour de la Sagesse les
instruire... Pour les préparer à être victorieux dans le monde
Futur...

Oh mon frère, ma sœur, ce n’est pas la première fois que


j’exhorte ta mémoire au souvenir des Envoyés pour
t’accompagner dans tes douleurs, te conduire à mieux les
comprendre en Islam et les accepter…

Fais entière confiance au Créateur qui n’éprouve que par


Amour et pour mieux réjouir, récompenser…

S’il t’a placé, dans l’épreuve, tout à côté des Prophètes


(aleyhoum salam), c’est que ta foi a atteint un haut degré et
que tu pourras peut-être prétendre à leur entourage, à une
Suprême Félicité.

Si tu es croyant, tu n’as guère perdu ton enfant et tu le


retrouveras dans une Joie inégalée, sans précédent, au sein
de l’Au-Delà.

Il est auprès d’Allah et crois-moi qu’il t’y attend, à l’abri de cet


145

univers cruel et de toutes les difficultés, les duretés qu’on y


trouve.

Rends-toi compte, toi qui désirais la réussite de ton enfant : lui


ont été épargnés les malheurs terrestres et lui ont été assurés
les Jardins d’Éden.

Il bénéficie, là-bas, d’une parfaite Protection et sera même


pour toi, au Jour Final, une Barrière contre L’Enfer.

Alors je te le dis, en vérité : derrière ce mal qui te ronge,


retrouve le sourire…

Car tu es l’héritier d’une Bonne Nouvelle et d’une Fortune


gigantesque d’Espoir.

Le Temps est proche où tu auras parfaitement oublié les


sujets présents de ta tristesse…
Et où tu vivras heureux avec les tiens, pour l’éternité, là où la
mort n’a plus court et où le bonheur demeure toujours…

(De Ta Sœur Fatima qui t’aime en Allah).

______________________________________

Mon frère, ma soeur,


146

Peut-être connais-tu cette situation…

Le retard dans l’exaucement…

Pourtant, tu as évité pendant longtemps ce qui


peut faire obstacle à tes demandes.

Tu n’ignores pas qu’il existe des conditions pour


être favorablement entendu d’Allah.

Tu t’es sincèrement penché sur toi-même. Tu as eu


soin d’examiner tes fautes et tes péchés, ton
parcours et ton passé.

Tu t’es précipité vers le repentir, au Miséricordieux


tu as demandé pardon et tu as toujours lutté
vaillamment pour ne pas reproduire les mêmes
erreurs, malgré ta faible humanité…

Surtout, la prière, tu ne l’as jamais négligée.

Et tu as recherché les moments de grâce pour


implorer Dieu de t’accorder ce que tu veux :

La nuit, avant l’aube, tu t’es souvent levé dans la


pénombre, pour dérouler ton tapis, sans que
personne ne le soupçonne…

Quand les portes du Ciel se sont grandes ouvertes


pour laisser tomber une pluie torrentielle, sur tes
lèvres, pareillement, les souhaits formulés et au
Seigneur présentés, ne tarissaient pas…

Ta propre mère, malgré son âge avancé et son


harassement, s’est attristée de ton état et pour toi,
a levé haut ses bras et ses mains vers Allah, la
parole tremblante et suppliante, les yeux remplis
de larmes et d’éclat…
147

Tu as jeûné. Tu as voyagé aussi dans la maladie,


multipliant les du’as.

Des gens que tu ne connaissais pas, mais qui ont


découvert des choses touchantes sur toi, t’ont
aimé au point de te réserver aussi leurs vœux
pieux.

Le pauvre, la veuve et l’orphelin que tu as croisés


sur ton chemin, ont brisé de pitié ton cœur et tu
leur as donné le peu que tu possédais.

Il t’est même arrivé d’être heureux sous le poids


de l’épreuve, fier de ce test auquel te soumettait
Allah dans ta foi.

Tu as fait preuve de douceur, de patience, de


confiance et d’endurance.

Amoureux de la Science, tu n’as pas cessé de


l’apprendre, de la transmettre, de l’appliquer avec
les beaux scrupules d’un maître.

Mais voilà que les années se sont écoulées tels les


cours d’eaux dans un chenal.

Alors que tu en es toujours au même point…

Comme si d’un seul pas, tu n’avais pas avancé.

Autour de toi, tu as regardé et tu as constaté


toutefois que les autres ont bougé.

Stupéfait, tu as remarqué qu’ils n’ont pas eu autant


d’efforts à faire pour recevoir ce dont ils rêvaient,
rapidement...

D’ailleurs, dans ta propre famille, ceux qui


comptent le plus ont été les premiers à le voir et à
148

se comparer en s’interrogeant sur ton compte : «


C’est malheureux, en effet. Qu’a-t-il pu bien faire
de mal pour être ainsi privé des joies légitimes de
ce monde, en dépit de sa foi, lui qui est si proche
de sa religion ! »

C’est là que tu as senti une douleur te traverser,


comme un franc coup d’épée.

C’est là que ton visage a blêmi, s’est défait et que


tu as beaucoup pleuré, ne comprenant plus rien.

C’est là que tu t’es senti différent, que tu as eu


peur et que tu as douté de l’Amour qu’Allah t’a
porté.

Et c’est là que moi je vais essayer, avec ma


modeste voix, de t’expliquer pourquoi…

Rappelle à ton souvenir certains des Prophètes qui


furent avant toi.

Je pense à Job (Ayyoub – aleyhi salam). Son


histoire ne t’est guère étrangère, n’est-ce pas ?

Sais-tu qu’il « avait de nombreux enfants et


proches » ? « Mais (qu’) il a été dépouillé de tous
ses biens et (qu’) il a été frappé de toutes les
infections en tous ses organes, sauf son cœur et sa
langue » ? (Ibn Kathir, Récits des Prophètes, p.
292).

Cela, durant de nombreuses années, malgré qu’il


soit « resté toujours patient en renonçant à toute
chose – pour obtenir la satisfaction d’Allah – et en
évoquant Allah, Puissant et Grand, pendant toutes
ses nuits, jours, matins et soirs »… (Ibn Kathir,
Récits des Prophètes, p. 292).

« Il a continué à être malade si longtemps que ses


assistants ont eu de l’aversion pour sa compagnie
et ses bons compagnons ont eu de la répulsion
pour lui. Ensuite, il a été expulsé de son pays, il a
149

été jeté au dehors sur le dépotoir – des ordures »


(Ibn Kathir, Récits des Prophètes, p. 292).

Imagine, ya Oummati au chagrin parfois


inguérissable…

Sa propre femme qui seule était restée à l’assister


et à le soigner, alla jusqu’à lui dire :

« Ô Job, si tu avais invoqué Allah, Il t’aurait


soulagé » (Ibn Kathir, Récits des Prophètes, p.
293).

Oui, elle lui a destiné ces propos, alors que Job


priait sans relâche Allah, jour et nuit.

Mais ce qui va suivre te surprendra davantage :

« Ibn Abî Hâtim et Ibn Jarîr, d’après Younes Ibn


Abd Al-Aa’la, d’après Ibn Wahb, d’après Nafei’ Ibn
Yazîd, d’après ‘Aqîl Ibn Al-Zouhri, d’après Anass
Ibn Mâlik, ont raconté que le Prophète (aleyhi salat
wa salam) avait dit : ″ Certes, le Prophète d’Allah,
Job, a éprouvé les malheurs pendant dix-huit ans.
Alors, les gens proches et lointains ont refusé de
l’approcher à l’exception de deux hommes d’entre
ses frères qui lui étaient ses plus intimes, qui le
visitaient le matin pour le quitter le soir. Un jour,
l’un d’entre eux dit à l’autre : – Allah sait que Job a
certes commis un péché qui n’avait été commis par
aucun homme d’entre les gens de l’Univers –. Puis
à l’autre frère qui a lui demandé : – Comment cela
s’est-il passé ? –, il a répondu : – Il y a dix-huit ans
(qu'il souffre ainsi), (pourtant) Allah ne l’a pas
grâcié ni soulagé ″ » (Ibn Kathir, Récits des
Prophètes, p.294).

Médite avec moi cet exemple, dont Ibn Kathir a


écrit qu’il est « le meilleur (…) en raison de ce que
Job a éprouvé d’innombrables malheurs » ! Ibn
Kathir, Récits des Prophètes, p. 293).

Tu t’y retrouveras, bien que ce soit à un degré très


inférieur…
150

C’est vérité que le Diable (wal3iadhoubillahi)


voudra tenter des paris avec Dieu sur les plus
vertueux de Ses serviteurs.

Mais il ne faut pas tomber dans son sale piège, en


dépit des souffrances et injustices subies. En dépit
de la solitude cruelle lors de ces épreuves. Et en
dépit de l’hébétement des gens, voire de leur
mépris.
Il ne faut jamais douter de la Bonté d’Allah !

« Le Diable m’a infligé détresse et souffrance », « Le


mal m’a touché » avait compris Job ! (Sourate 21, verset
83).

Et cette lamentation qu’il éleva vers le Créateur des


Cieux et de la Terre, il l’a termina ainsi, en gardant
espoir, oui, en LUI :

« Le mal m'a touché. Mais Toi, tu es le plus


miséricordieux des miséricordieux » ! (Sourate 21,
verset 83).

Le combat fut long et rude, mais la délivrance n’en fut


que plus extraordinaire. Job fut exaucé au-delà de ses
espérances :

« Nous l'exauçâmes, enlevâmes le mal qu'il avait,


lui rendîmes les siens et autant qu'eux avec eux,
par miséricorde de Notre part et en tant que rappel
aux adorateurs » (Sourate 21, verset 84).

« De son côté, Ibn Abou Hâtim, d’après Wahb Ibn


Mounabeh, a raconté qu’Allah avait fait révélation
à Job, en lui disant : ″ Je viens de te rendre ta
famille deux fois plus nombreuse et tes biens. Alors
lave-toi avec l’eau que voici qui représente ta
guérison. Immole un sacrifice en l’intérêt de tes
compagnons et demande à Allah pardon pour leurs
fautes, car ils M’ont désobéi lorsqu’ils t’ont
maltraité de la sorte ″ » (Ibn Kathir, Récits des
Prophètes, p. 295).
151

Mon frère, ma sœur, je pourrais te citer d’autres


exemples, comme celui du Prophète Jacob
(Yacoub – aleyhi salam) qui pleura tant et si bien la
disparition de son fils Joseph (Youssef – aleyhi
salam), profondément chéri, que ses yeux
blanchirent d’affliction, que ses autres enfants
crurent qu’il mourrait de sa tristesse. Il est
également resté prisonnier de cet état pendant fort
longtemps, des années et des années durant.

Cependant, il resta ferme et droit dans sa foi, sans


douter de la miséricorde d’Allah.

« Il dit : Je ne me plains qu'à Allah de mon


déchirement et de mon chagrin » (Sourate 12,
verset 86).

Le temps a passé au point que même le jour des


retrouvailles avec leur frère Joseph, les autres fils de
Jacob hésitèrent à le reconnaître, troublés :

« Ils dirent : – Est-ce que tu es... Certes, tu es


Joseph ! – Il dit : Je suis Joseph et voici mon frère.
Certes, Allah nous a favorisés. Quiconque craint et
patiente... Et très certainement, Allah ne fait pas
perdre la récompense des bienfaisants » (Sourate
12, verset 90).

Ma Oumma éplorée, ma Oumma bien-aimée… Plus


tu peines, plus cela signifie que tu es proche de
Dieu et qu’Il t’aime.

De même, cela veut dire que si tu patientes, à


l’instar des Prophètes, ta récompense sera énorme.

Allah ne lèse personne, Il est Juste. Il ne fait


qu’évaluer le niveau de ta foi et ce que tu
mériteras, ce qui te reviendra. De plus, il se peut
qu'Il t'ait exaucé et que tu ne le saches pas : d'une
autre façon, en écartant de toi un mal qui t'était
destiné ou en te réservant plutôt des bienfaits de
loin préférables au Jour Final, pour le Paradis.
152

Le Messager a dit (aleyhi salat wa salam) :

« Les prophètes sont les plus éprouvés, puis les


meilleurs hommes par ordre décroissant. L'individu
est éprouvé en fonction de sa piété. Si elle est
solide, son épreuve est dure, mais si sa piété est
légère, il sera éprouvé en fonction de cette
dernière. L’individu ne cesse de subir des épreuves
jusqu'à ce qu’il marche sur cette terre n’ayant plus
aucun péché » (Hadith Sahîh).

Et « Ce sont seulement les gens mécréants qui


désespèrent de la miséricorde d'Allah » (Sourate
12, verset 87).

Mon frère, ma sœur, peut-être que tu dois


beaucoup endurer sur la durée, mais sache que tes
invocations soutenues, ton sentiment d’extrême
dépendance envers Dieu et l’humilité imposante
qui en résulte au fond de ton âme…, sache que
tout cela t’est préférable à tout ce monde et ce
qu’il contient !

Allah, en te laissant plongé dans une telle


soumission et adoration, t’enseigne Qui Il Est afin
que tu ne sous-estimes jamais Sa Volonté
Souveraine et afin que tu n’oublies jamais ta
pauvreté devant Lui, ta faiblesse, ton impuissance
parfaite, oui.

Or bien connaître Dieu représente la plus opulente


richesse et le savoir le plus utile, le plus grand.

Si tu as l’impression d’être seul dans ta situation,


c’est tout simplement parce que petit est le
nombre des croyants, martèle le Coran.

Alors réjouis-toi de faire partie de ce petit nombre,


car la majorité n’est pas celle qui entrera au
Paradis.

Dans le hadith rapporté par Muslim, il est précisé


153

que « de mille personnes, 999 (seront) pour l'Enfer (et


un seul pour le Paradis) ! Ce jour-là, les plus jeunes
enfants vieilliront. Ce sera le Jour de la Détresse !».

Sur ce, mon frère, ma sœur, je te laisse, en te


répétant encore de ne pas renoncer au Bonheur de
l’Au-Delà. Supporte ta tristesse avec espoir et foi.
Allah ne t’abandonnera pas !
(De Ta Sœur Fatima qui t’aime en ALLAH).

______________________________________

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