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Royaume du Maroc
routes
en milieu
désertique
l’expérience
marocaine
2
LISTE DES AUTEURS
AYANT PRETE LEUR CONCOURS A LA REALISATION
DE L’OUVRAGE
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SOMMAIRE
TITRE I LE MILIEU ENVIRONNANT ....................................................................................................... 6
CHAPITRE 1 RESTROSPECTIVE SUR LE RESEAU ROUTIER SAHARIEN ............................................... 7
CHAPITRE 2 LE SAHARA ET SON ENVIRONNEMENT ..............................................................................................14
2.1 ENVIRONNEMENT GEOGRAPHIQUE................................................................................................14
2.2 L’ENVIRONNEMENT GEOLOGIQUE .................................................................................................19
2.3 ENVIRONNEMENT GEOTECHNIQUE................................................................................................23
2.4 APERCU CLIMATOLOGIQUE SUR LES ZONES AU SUD DU DRAA.................................................32
2.5. L’ENVIRONNEMENT HYDROLOGIQUE ...........................................................................................36
CHAPITRE 3 L’ENSABLEMENT .....................................................................................................................40
TITRE II LA CONCEPTION DES ROUTES SAHARIENNES .................................................................47
CHAPITRE 1 LA CONCEPTION DES TRACÉS ..........................................................................................................48
1.1 METHODOLOGIE D’ETUDE – CHOIX DU TRACE ...........................................................................48
1.2 CARACTERISTIQUES GEOMETRIQUES ............................................................................................57
CHAPITRE 2 LA CONCEPTION DES CHAUSSÉES.....................................................................................................73
2.1 DIMENSIONNEMENT DES CHAUSSES ..............................................................................................73
2.2 LES MATERIAUX.................................................................................................................................79
2.3 ENDUIT SUPERFICIEL .......................................................................................................................91
TITRE III LA REALISATION DES ROUTES SAHARIENNE .................................................................95
CHAPITRE I PHASES DU PROJET ET RAPPORTS AVEC LES INTERVENANTS........................................96
CHAPITRE 2 LA REALISATION DES TERRASSEMENTS .......................................................................103
2.1 COMPACTAGE A TENEUR EN NATURELLE ...................................................................................103
2.2 MATERIEL ET RENDEMENT D’EXECUTION DES TERRASSEMENTS ...........................................114
CHAPITRE 3 LA RÉALISATION DE QUALITÉ........................................................................................................123
3.1 MATERIEL ET RENDEMENT DE CONSTRUCTION DES CHAUSSEES ...........................................123
3.2 CAS DE LA LIAISON DAKHLA – IMLILY..........................................................................................136
TITRE IV LE CONTROLE QUALIFICATIF...........................................................................................141
CHAPITRE 1 LE CONTRÔLE DE QUALITÉ ..........................................................................................................142
1.1 L’ORGANISATION DU LABORATOIRE ............................................................................................142
1.2 LE CONTROLE DE FABRICATION ...................................................................................................148
1.3 LE CONTROLE DE MISE EN ŒUVRE ..............................................................................................154
1.4 LES ESSAIS DE LABORATOIRE........................................................................................................157
CHAPITRE 2 LE SUIVI DES SECTIONS EXPERIMENTALES ....................................................................163
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AVANT PROPOS
Partir de rien ou de presque rien voilà la tâche qui attendait les ingénieurs de la Direction des
Routes et de la Circulation Routière chargés de développer dans les provinces sahariennes un
réseau routier capable de remplir le rôle moteur qu’assume la route dans tout programme de
développement.
Le sable omniprésent, l’Eau quasi absente sont les deux éléments majeurs avec lesquels les
ingénieurs et les entrepreneurs ont appris à cohabiter en développant des techniques routières
propres aux régions désertiques. Celles-ci ont été appliquées sur un réseau qui atteint
actuellement 2300 kms.
Hachem TAHIRI
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TITRE I
LE MILIEU ENVIRONNANT
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CHAPITRE 1
RESTROSPECTIVE SUR LE RESEAU ROUTIER SAHARIEN
1- Historique
Jusqu’en 1955 le territoire du Sahara occidental ne comptait aucune route construite.
Les rares véhicules existants circulaient sur le terrain naturel et l’orientation s’effectuaient soit
en recourant au service de guides soit en utilisant la boussole. Un véhicule mettait 10 h. Pour
aller de Smara à laayaoune soit 160 km à vol d’oiseau et 220 km par la route actuelle.
A la fin de l’année 1957, la longueur totale du réseau de routes et pistes avoisine 6500
kilomètres dont 1350 comportent une chaussée revêtue, 850 ont une plate-forme aménagée, le
reste soit 4300 étant seulement balisé.
2 – Structure du réseau
Le réseau de subdivisait en deux grandes catégories, d’une part les routes modernes,
d’autre part les pistes revêtues.
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ETAT DU RESEAU ROUTIER EN 1975
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3 – Fonction du réseau
Au-delà de la classification technique, il est intéressant d’aborder l’analyse du réseau
existant en 1975 à partir de la vocation économique, administrative ou sociale de chaque type
de route.
- Laayoune – plage……………………………. 24 km
- Plage – embarcadère de Fosboucraa………… 15 km
- Passage isthme de Dakhla…………………… 24 km
- Lagouira – Nouadhibou……………………… 5 km
La nécessité de bien définir les itinéraires le plus circulés amené les autorisés
compétentes à baliser puis à revêtir certains axes mais la construction du réseau de pistes à été
en fait d’abord ressentie comme un moyen de lutte contre le chômage. Il n’y a eu aucune
planification de la construction de réseau, les tronçons à construire ont été choisis au fur et à
mesure des nécessités socio-politiques et compte tenu des disponibilités de crédit et de main-
d’œuvre. Afin d’illustrer l’optique lutte contre le chômage contenue dans la construction de
routes, notons que les services des travaux publics imposaient que les salaires payés au
personnel ouvrier forment 70 % du coût total d’un projet. Le mode de calcul des offres faisait
d’ailleurs apparaître très explicitement cette notion de nombre de journées de travail : ainsi la
construction de 600m de piste de 4,5m de plate-forme et 3,5m de chaussée revêtue devait
occuper 100 ouvriers durant un mois.
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4 – Problème spécifique au réseau
La lutte contre l’ensablement des routes était une activité quotidienne des services
routiers de la zone saharienne, dans les couloirs soumis à ce phénomène. Cette activité était
particulièrement intense d’avril à novembre lorsque les vents dominants viennent du nord
mettant en mouvement les dunes vives.
Par ailleurs l’enlèvement du sable au bulldozer sur une dizaine de mètres de chaque
côté de la plate-forme était un moyen de prévenir l’ensablement de la chaussée pendant les
périodes d’intense activité éolienne.
C’est ainsi que sur quelques sections de pistes revêtues des travaux de rénovation ont
été entrepris. Ils ont consisté en un reprofilage de la chaussée en grave bitume ou en grave non
traitée sans toucher au tracé ni au profil en long. Si la macro rugosité de la chaussée est
supprimée, les irrégularités du profil en long subsistent. Le niveau de service offert à l’usage
bien qu’amélioré demeure cependant insuffisant.
L’option a alors été prise, dans la majorité des cas, d’abandonner les anciennes pistes
revêtues et de leur substituer des routes modernes. Les premières d’entre elles ont été conçues
suivant les normes en vigueur dans la partie Nord du Royaume. Ces routes ont été, en général,
réalisées avec des tracés satisfaisant aux normes de la 1ère catégorie (vitesse de base de 100
km/h). Les écoulements transversaux de faible importance ont été rétablis par des ouvrages
sous chaussée du type buses de 0,80 et 1,00m de diamètre ou dalots cadres simples ou
multiples en béton armé. Les écoulements les plus importants ont été traités avec des radiers
bétonnés simples ou évidés. Les chaussées ont été constituées d’une couche de base en grave
non traitée (GNA ou GNB) obtenue par concassage de matériaux locaux et une couche de
roulement en enduit superficiel bicouche.
• Le respect des normes géométriques entraîne la création de déblais dans lesquels le sable
s’accumule en engendrant de difficiles problèmes de maintenance (photo N°1) ;
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• La réalisation de radiers bétonnés est très onéreuse en raison de la largeur des oueds à
franchir (photo No 2) ;
• Les têtes des buses et dalots s’ensablent les rendants inopérants (photo No 3).
Pour ces motifs, il est apparu nécessaire d’établir des normes spécifiques aux routes en
zone désertique dont le contenu est développé dans les chapitres qui suivent et qui ont été
appliquées aux constructions réalisées à partir de 1986.
100km de Lagouira, qui sera atteindre à la mi-1989, cette route d’une largeur de 6 mètres
entre Tan-Tan et Laayoune et de 4 mètres, au-delà, possède des caractéristiques géométriques
permettant de pratiquer en toute sécurité une vitesse de 120km à l’heure. Le deuxième axe
Nord-Sud se développe à l’intérieur du territoire. Il relie Tan-Tan à la frontière mauritanienne
par Smara, Galtat Zemmour et Mijek. Il est actuellement construit su r 220 km entre Tan-Tab
et Smara. Le troisième axe, à l’Est, relie Guelmim à Al Mahbas par Assa et Zaag. Il est
construit en totalité sur une longueur de 265 km.
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RESEAU ROUTIER DES PROVINCES SAHARIENNES
1988
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Photo N°1
Section de route en
tranchée partiellement
comblée par le sable
Photo N°2
Radier submersible
évidé en béton armé
Photo N°3
Dalot en béton armé
dont la tête est bouchée
par le sable
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CHAPITRE 2
LE SAHARA ET SON ENVIRONNEMENT
I – Le cadre bioclimatique
Depuis plusieurs décades, diverses scientifiques (climatologie géomorphologie, biologie
pédologie…) s’efforcent, chacune avec ses méthodes et ses critères, de donner un contenu plus
ou moins concret à la notion d’aridité. Au-delà donc des définitions théoriques, elles accordent
toute une valeur particulière au facteur déficit en eau superficielle, c’est-à-dire indirectement au
climat. Et, à partir de cette constatation et d’autres (rapport volume évaporation/volume
précipitations, impact sur les modèles du relief modes de vie…), on délimite des étages et
sous-étages bioclimatiques semi-arides, subarides, arides, arides francs, hyperarides, Ainsi, mis
à part le nord, le nord-ouest et les montages, la quasi-totalité du territoire marocaine se trouve
incluse dans ces étages et sous-étages. En conséquence, tout le Sahara (et/ou le Présahara) se
situe à divers dans les zones arides. Et ceci, en se basant sur les valeurs des températures, les
vents, les quantités de précipitation, le ruissellement superficiel épisodique…
1)En théorie, le Sahara occidental se caractérise d’abord par hautes températures et une
aridité totale. Mais ce jugement doit être nuancé. Il est, au moins, nécessaire de distinguer un
Sahara occidental littoral (atlantique) d’un autre, intérieur et plus ou moins continental. Dans le
premier, les températures sont relativement faibles (autour de 30° en été de 20° en hiver) et ne
connaissent pas de grandes variations diurnes et annuelles, à cause des longues périodes de
nébulosité (brumes, brouillard, nuages bas ou hauts).
Dans le Sahara intérieur, les températures sont froides la nuit (parfois au-dessous de 0°)
et très chaudes jour (plus de 50°). Ces variations diurnes peuvent entraîner des brisures de
roches (désagrégation, desquamation). On est donc au début du grand désert, non brumeux,
caractéristique du Sahara central.
2)Les vents sont souvent violents (possibilités de tempêtes des sables) et soufflent du
nord et du Nord-Est (alizés).
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4)L’extension des plateaux caillouteux (hamadas encroûtées), des anciens épandages
fluviatiles à galets roulés (regs), des accumulations sableuses dunaires (ergs) et des roches nues
ne laisse que peu de place aux sols proprement dits. Ces derniers n’occupent, en conséquence,
que de faibles superficies et se localisent très précisément en certains endroits. Au nombre de
quatre, ces sols dépendant étroitement de leur roche-mère : sols argileux des graras (petites
dépressions des regs). Sols salins (fech-fech) au bord des sebkhas, de certains oueds et de
certaines baies, sols siliceux près des accumulation sableuses et des massifs anciens, sols
pierreux au pied de ces derniers (Adrar Souttouf, gleibats).
5)La flore est rare au Sahara accidentel. Parfois, elle ne se présente que sous l’aspect de
quelques touffes isolées ou d’un arbre solitaire. Beaucoup d’espèces disparaissent au sud de la
Saqia-Hamra. L’aspect général est donc celui d’un paysage laissé à nu que coupent seulement
quelques herbes éphémères après les précipitation occasionnelles (âcheb ou rbiâ). Mais la
végétation permanente n’est totalement absente. On peut résumer ainsi sa répartition spatiale :
quelques arganiers à l’état de matorral dans la Saqia-Hamra, quelques petits palmiers non
productifs (Laayoune, Smara), des tamaris sur les terrains argileux et long de certains oueds
(Daoura), des talhas (acacia raddiana) à l’intérieur des euphorbes (Dakhmous) à la limite
septentrionale, des sols lacées au bord de la mer, des Calotropis (torcha), des jujubiers, des
anabases (krounb-Sahara), des buissons fixant le sable…
6)La faune saharienne est riche et demande à être mieux étudier, mieux connue et
surtout mieux protégée. Car, elle est vraiment en voie d’extermination (nombreuses espèces de
gazelles, sanglier des Tekna, autruche…). Après la disparition des espèces tropicales, va-t-on
assister à celle des espèces actuelles (flamants roses et autres oiseaux, fénéques, hyènes.
gerboises et autres rougeurs, reptiles de toute sort…) ?
La Saqia-Hamra est le seul grand oued du Sahara occidental. Pendant sa source dans le
Zemmour, elle draine un bassin versant étendu sur quelque 66.000km2 (4/5 de la superficie de
l’ancien territoire de même nom). Longue d’environ 400 km, elle coule encore pendant
quelques mois par an, selon les années et si les précipitations sur les crêtes orientales le
permettent. Grâce à ses nombreux affluents de gauche et de droit et à la proximité du niveau
de base marin (à 100 km de d’embouchure, son lit n’a que 150 m d’altitude), elle peut même
déborder sa large vallée et causer d’importantes inondations.
Mais l’Eau au Sahara ne se réduit pas à ce seul fleuve. D’autres oueds, plus courts et
moins prestigieux mais également épisodique (oued Khatt) jouent un rôle non négligeable,
notamment lors des écoulements occasionnels violents et des crues-surprises. Divers points
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d’eau (hassi, guelta, puits) représentent un intérêt indéniable pour les hommes, leurs cultures et
leur élevage.
Il n’en demeure pas moins que les eaux superficielles mobilisables sont rares. La
solution, aussi bien pour les agglomérations, l’agriculture, les mines que pour l’industrie, réside
dans l’utilisation des nappes phréatiques et l’Eau de mer.
Les meilleurs nappes exploitables se trouvent dans les niveaux crétacés. Leur eau
fossile date d’environ 20.000 ans (pluvial soltanien). Elle n’est bien présente qu’à de grandes
profondeurs (500 m à Dakhla, 1100 à Laayoune). Les eaux contenues dans les niveaux
tertiaires se renouvellent grâce aux précipitations occasionnelles, mais elles restent toujours
trop salées (4 à 7 g/l). Celles des roches cristallines du Précambrien sont trop limitées (on ne
les trouve que dans quelques fissures). Enfin, l’embouchure de Saquia-Hamra (nappe dans le
Quaternaire) fournit la meilleure eau sur le plan chimique.
a)La dorsale de Rguibat est formée de roches très anciennes, datant successivement de
2,7 milliard d’années (gneiss et micaschistes proterozoiques inférieurs du Tires), de 2,5
milliards (granites archéens d’Aousserd) et de 1,6 milliards (granites protérozoiques de Bir-
Lahlou). Elle est flanquée au sud-ouest par la chaîne des Oulad-Dlim (dont les nappes
métamorphiques et le socle précambrien restent à étudier) et les roches volcaniques de l’Adrar
Souttouf (gabros et diorites précambriens datant d’environ 2 milliards d’années).
b)Le bassin de Tindouf (dont seule une partie se trouve de nos jours en territoire
marocain) est limité au nord par l’Anti-Atlas et au Sud par la dorsale des Rguibat.
D’orientation ouest-est et large parfois de 450 km, il est constitué de roches primaires datant
de haut en bas (du Carbonifère à l’Acadien) de 345 à 540 millions d’années. L’ensemble est
encore localement couvert de formations marines crétacés (plus de 100 millions d’années) qui
forment les hamadas du Nord-Est (Farsia).
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corniches (Kreb). Elles donnent leur aspect rocailleux des Oulad-Taleb (Bir-Anzaran), avant de
laisser place, en contrebas, à la hamada moghrébienne (plio-villafranchienne : 4 à 7 millions
d’années).
Ainsi, les trois hamadas occidentales forment-elles d’Ouest en Est comme des marches
d’escalier : la plus basse topographiquement (mais la plus récente géologiquement) est la
moghrébienne, la plus haute est la crétacée se situe entre les deux. L’exemple
Concret est donnée par la zone de Laayoune où ces hamadas portent le nom de gàada.
Des galets fluviatiles anciens (regs) et des ensembles (ergs) masquent souvent la surface
des hamadas littorales. Des dépressions fermées (sebkhas) dont le niveau de basse peut être
inférieur à celui de la mer (Tah, Oum-Dbaâ) parsèment l’ensemble. Comme les vallées
aujourd’hui sèches, elle datent sans aucun doute des épisodes climatiques quaternaires humides
(anciens lacs des périodes pluviales installés dans des combes avant d’évoluer sous l’effet de
l’érosion hydro-éolienne). Enfin, des plates-formes d’abrasion marines quaternaires, très
monotones comme les hamadas, jalonnent le littoral en dominant la mer par de haute falaises
vives ou en laissant place à des plages.
d)Des plus anciennes aux plus récentes, toutes ces formations ont été affectées à des
degrés divers, par la technique : anticlinal des Rguibat, synclinal de Tindouf, mouvements
hercyniens plus ou moins lâches, basculement des couvertures hamadiennes, fracturation des
massifs anciens, soulèvement de l’ensemble…
3)L’aspect orographique actuel du Sahara est donc le résultat d’une longue évolution
géomorphologique. Plusieurs chaînes de montagnes ont été édifiées, détruites et arasées.
a)L’expression ‘’dorsale des Rguibat’’ elle-même ne veut plus rien dire puisque
l’ancienne zone anticlinale s’est transformée en une surface d’aplanissement polygénique dont
le façonnement a débuté dès le Précambrien (il y a près de 2 milliards d’années). C’est sur cette
surface que se sont déposées, en discordance, les formations paléozoïques.
b)Celles-ci ont à leur été plissées, comme c’est le cas pour le synclinal de Tindouf qui
est un pli de fond, large et à grand rayon de courbure (comme l’anticlinal des Rguibat), avant
d’être aplanies (sur face post-hercynienne).
c)Les mers secondaires et tertiaires ont envahi cette nouvelle grande surface
d’aplanissement sur laquelle leurs formations se trouvent également en discordance.
Les formes de relief qui résultent de cette évolution sont assez schématiques :
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- inselberg et dépression (altération des micaschistes) dans les zones cristallines des rguibat.
- Crêts (pendage moyen) et crêtes appalachiennes dans les formations paléozoïques.
- Cuestas (faible pendage) sur les bordures des hamadas.
D’autre part, la relation entre les grandes unités géomorphologiques est claire : les
hamadas dominent toujours, en coupe, les crêtes primaires (Farsia, Mahbès) lesquelles
dominent toujours, en coup, les crêtes primaires (Farsia Mahbès) lesquelles dominent toujours
à leur tour les reliefs résiduels des Rguibat. Les preuves de ces faits sont les suivantes :
a)la surface post-hercynienne a découvert l’anticlinal des Rguibat tout en recoupant des
restes primaires, parsemant ce massif ainsi que la paléozoique du synclinal de Taoudéni qui le
jouxte au sud.
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2.2 L’ENVIRONNEMENT GEOLOGIQUE
Le caractère dominant de ces calcaires gréseux est leur forte hétérogénéité d’un endroit
à l’autre, voire même à l’échelle de l’échantillon. Ceci est essentiellement liée aux proportions
relatives des éléments quartzeux et calcaires.
Ainsi la roche peut être compacte et résistante comme elle peut être tendre et poreuse en
passant bien entendu par les différents états intermédiaires.
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En quittant la frange littorale et en évoluant d’Ouest en Est, en traverse un empilement
de couches pratiquement horizontales disposées en bandes parallèles et grossièrement orientées
NNE – SSW c’est à dire parallèles à la côte. Ces formations se présentent comme suit :
- En premier lieu on distingue les hamadas correspondant à des vastes plateaux à surfaces
planes et monotones. A l’affleurement, ils montrent presque toujours une dalle calcaréo-
gréseuse décimétrique à métrique plus ou moins résistante, d’aspect conglomératique et
dont le niveau superficiel, à l’instar de la dalle Moghrebienne, est souvent silicifié et
encroûté. Sous la dalle, apparaissent des sables blanchâtres peu ou pas gresifiés qui sous
l’action de l’érosion et le transport éoliens donnent naissance à des dunes vives.
- Les formations Eocènes occupent un vaste territoire qui s’entend du Nord au Sud de puis
DECHIRA située 40 km au SE D’ELAYOUNE jusqu’aux hauteurs de BIR ANZARANE,
soit 370 km environ.
- Les formations crétacées : Elles forment les affleurements les plus externes du bassin côtier
saharien. Elles sont généralement représentées par des grès marneux, des calcaires et des
marnes ainsi que des niveaux crayeux
Le cœur de ce bassin, quant à lui est occupé par des dépôts argilo-gréseux d’âge
carbonifère dont les affleurements sont largement visibles depuis le flanc sud du Jbel Ouarkziz
jusqu’aux hauteurs de ZAG.
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Au sud de cette localité, ces dépôts cèdent le pas aux formations Hammadiennes
décrites précédemment.
Dorsale de Reguibet
Cette troisième unité géologique est principalement développée dans la zone frontalière
Sud-Est. Elle correspond à un socle précambrien arasé et pénéplaine offrant une morphologie
particulièrement plane et monotone où l’horizon s’étend parfois à perte de vue. Néanmoins la
platitude du terrain est localement interrompue par des reliefs isolés ‘’INSELBERGS’’ ou par
des alignements rocheux qui ressortent en relief suivant des hauteurs métriques.
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22
Extrait de la carte structurale du MAROC
Echelle : ½ 2 000 000
2.3 ENVIRONNEMENT GEOTECHNIQUE
En effet, les formations et les sols rencontrés sont de nature et de qualité très diverses.
Cette diversité, bien qu’elle ne pose pas de problème au point de vue portance des sols (sauf
dans des rares zones de sols compressibles ou instables), pose un problème de viabilité des
matériaux construction.
TABLEAU N° 1
Dés que sont franchies les chaînes de l’Anti-Atlas et sur toute la partie Nord-Est de
Assa, apparaît un domaine présentant une morphologie appalachienne, de vieux socles
primaires usés où des crêtes rocheuses et de petits chaînons s’opposent à de vastes dépressions
alluviales dont les principales s’ordonnent de part et d’autres de la vallée de l’Oued drâa.
23
Photo n° 1 :
Les sols en place sont constitués de terrains très anciens du précambrien supérieur et du
cambrien, souvent recouverts d’épaisses formations quaternaires meubles alluviales. Les
formations superficielles se distinguent essentiellement par l’abondance d’alluvions où les
galets sont bien roulés, et les fines moins abondantes.
En dehors des zones alluviales et sur les plateaux se développent des formations de
calcaires lacustres et des encroûtements très consolidés.
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TABLEAU N° 2
L’éventail des roches et des matériaux rencontrés dans les sols de ces régions est
complet.
Leur utilisation en remblai et en corps de chaussé est parfaitement convenable, et ne pose
aucun problème tant point de vu qualitatif que quantitatif.
TABLEAU N° 3
25
Au Sud-Est des chaînes de l’Ouarkziz et sur la Hamada, les formations de développent
sur des plates-formes sableuses tuffacées, gréseuses, calcaires ou dolomitique pour l’essentiel.
26
TABLEAU N° 4
TABLEAU N° 5
27
Dans les zones littorales, la géologie se caractérise d’une part, par des terrains déprimés
à fond silto-sableux et caillouteux et d’autre part, par des terrains à surface plus ou moins
plane, marqués par la présence de dalles gréso-siliceuses très encroûtées en surface ou gréso-
calcaires riches en coquillages et conglomératiques.
Le plus souvent, ces dalles sont masquées par une pellicule plus ou moins épaisse de
sable grossier ou de débris et de matériaux caillouteux provenant de la désagrégation de ces
dalles.
Couverture silto-limoneuse à
grain sableux grossiers (5 à 10)
Fig n°3 : Falaise sur l’oued Eddahad, illustrant la configuration géologique de cette zone
28
TABLEAU N°6
Hormis quelques endroits (à proximité de l’oued Eddahab) où a été décelé des zones de sols
compressibles susceptibles de tasser, les sols avoisinant la côte Atlantique considérée ne posent
pas de problèmes géotechniques de stabilité ou de portance.
Contrairement aux zones précédemment présentées, où les matériaux de viabilité sont plus ou
moins disponibles, les zones littorales d’une pénurie de gisement pouvant répondre aux normes
exigées.
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TABLEAU N°7
Grès Calcaires
Intervalle de variation 19 à 32 20 à 36
Moyenne 25 28
1 Remblais sableux :
Dans les zones dunaires, l’utilisation en remblais des matériaux sableux, présente un
avantage économique important, en raison de l’économie sur les frais de transport des
matériaux de viabilité.
Malgré les difficultés de terrassement rencontrées, les remblais sableux présentent une
stabilité convenable grâce à la protection supérieure assurée par les matériaux du corps de
chaussée et d’accotements.
Néanmoins les problèmes d’érosion devront être examinés de plus près dans les zones
exposées aux vents et crues violents caractérisant le climat saharien.
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TABLEAU N° 8
INFERIEURS C. B. R.
CLASSE à Direct Après immersion
0,8mm 10 25 55 10 25 55 (*)
Sable tuffacé 0/1,2 35 % 5 11 14 13 23
Sables 0,2/0,7 12 % 6 7 11 11 14
monogranulair
e
Par contre, le sables de dune monogranulaires sont utilisés avec beaucoup plus de
difficultés.
A leur teneur en eau naturelle, ils ne sont pas circulables, ce qui incite leur arrosage.
2 – Sols compressibles :
D’une manière globale, les routes réalisées dans les régions du sud n’ont pas posé de
problème de fondation ; exception faite pour le tronçon Dakhla-Bonjour (profils 347 et 363)
où une zone de sol compressible a été décelée.
Ces zones, souvent difficiles à détecter par une simple étude géotechnique, en raison de
leur caractère localisé, exigent des études spéciales. Pour ces études, le facteur temps a une
grande importance pour l’évaluation, aussi bien des phénomènes de tassements que des
problèmes liés à la stabilité.
31
2.4 APERCU CLIMATOLOGIQUE SUR LES ZONES AU SUD DU DRAA
AVANT PROPOS
Il convient de signaler tout d’abord, que l’absence d’observations continues ne
permet pas d’analyser d’une manière rigoureuse les différents types de climat de la
région. On peut néanmoins esquisser quelques caractéristiques prédominantes.
Les alizés sont particulièrement fréquents de mars à septembre avec
prédominance marquée les mois d’été. Pendant le reste de l’année on peut observer soit
le temps de type anticyclonique à influence continental, soit le temps perturbé souvent lié
au front polaire. Ce type de climat devient moins net au fur et à mesure qu’on avance
vers l’intérieur.
D’autre part, la faible densité du réseau climatologique dans cette zone et la
courte période d’observation ne permet pas de faire des études statistiques de la position
de la limite entre l’alizé marin renforcé par le phénomène de brise, et la bordure Nord et
l’Harmathen saharien chaud et sec.
I – LES PRECIPITATION
Sur la partie nord de la zone, la répartition des précipitations se fait du littoral
vers l’intérieur ; on constate que Tan-Tan à 23 kms de l’Océan, a une moyenne
pluviométrique de 96,5 mm alors que le littoral correspondant reçoit moins de 80 mm.
Les reliefs orientaux plus élevés, l’Est elles sont encore de l’ordre de 50 mm.
Les moyennes, tant annuelles que mensuelles, n’ont guère de signification
concrète dans la zone, en raison de la grande variabilité qui caractérise les précipitations
des régions sahariennes ;
32
Cependant, on peut enregistre des pluies importantes en dehors de cette période ; par
exemple :
II – LES TEMPERATURES
Sur les régions côtières, la faiblesse des amplitudes thermiques diurnes et annuelles
témoigne de l’importance des influences océaniques, faiblesse qui se manifeste principalement
par temps d’alise. Ces amplitudes deviennent plus marquées vers l’intérieur.
Les températures maximales moyennes mensuelles se situent pendant les six mois l’été
à:
Pendant l’hiver ces températures dépassent 19° C à Tarfaya, 20° C à Tan-Tan et 22°C à
Laâyoune.
Les valeurs les plus basses enregistrée son comprises entre : 5,5 à Tarfaya , 2,0 à
Laâyoune, 2,4 à Tan-Tan, 9 à Dakhla 1,0 à Alguelta, 3,1 à Bir anzarane, 00 à Al mahbas, 1,5 à
Al hagounia, 5,4 à Lagouira, 3,0 à Tichla, 6,5 à Bonjour, 3,7 à Haouza, 2,3 à Addaoura.
33
III – LA DUREE D’INSOLATION
L’examen du régime annuel de l’insolation dans les stations disposant d’un appareil de
mesure permet de tirer les conclusions suivantes :
- à Tarfaya, les deux mois de durée maximale d’insolation se situent en mai, 246 heures et
octobre 243. Les trois mois de moindre durée d’insolation sont novembre 193,2 heures,
décembre 188,2 et janvier et juin 287. Les deux mois de durée maximale d’insolation sont :
mais 298 heures et juin 287. Décembre est le mois ensoleillé avec 211 heures.
- à Dakhla la durée totale moyenne annuelle est de l’ordre de 3050 heures. Les deux mois de
durée maximale d’insolation se situent en avril 290 heures et mai 305 heures.
IV – LA NEBULOSITE
La côte atlantique est caractérisée par une forte nébulosité : Tarfaya enregistre une
moyenne annuelle de 4 à 5 huitième (1/8) alors que Laâyoune et Dakhla enregistrent une
moyenne de 2 à 3 huitième.
Lorsque pénètre vers l’intérieur, la nébulosité s’abaisse rapidement ; Smara à 200 kms
de la côte n’a qu’une moyenne de 1,5 à 2/8.
V – L’HUMIDITE
Le climat côtier se caractérise par une atmosphère humide la plus grande partie de
l’année. Cette humidité est liée à la direction des vents dominants et aux situations
météorologiques.
VI – LE BROUILLARD
Sur le littoral on distingue deux types de brouillards. L’un provoqué par le
refroidissement de l’air maritime sur les eaux froides superficielles (Brouillards d’été), l’autre
se manifestant a printemps, en automne et en hiver sous forme surtout de brouillards de
rayonnement :
Ceux-ci peuvent persister au large, mais se dissipent rapidement sur le littoral avec le
réchauffement diurne.
34
C’est ainsi que l’on compte :
- 28 jours de brouillard en moyenne au cours de l’année à Tan-Tan (de mai à septembre peur
ou pas de brouillards).
- 26 jours de brouillard à Laâyoune et Dakhla 12,5 à Tarfaya. Nuages bas, brumes dont le
fréquence dépasse celle des brouillards, sont des manifestations habituelles d’une nébulosité
particulièrement élevée sur la côte, mais dont l’importance varie suivant la configuration
géographique.
VII – LE VENT
L’influence de l’alizé se manifeste par le vent qui occupe une place importante dans le
climat de la zone. Ceci se traduit par une prédominance de secteur Nord (60 à 73% des cas).
Les vents des secteurs Est, Sud et Ouest ne représente que 5 à 7% pour chacune de ces
directions.
Des vents chauds (Sirocco, vent du sud et chergui, vent d’Est) accompagnent les
dépressions sahariennes.
35
2.5. L’ENVIRONNEMENT HYDROLOGIQUE
Cette région est faiblement arrosée ; la pluviométrie varie de 50 à 100 mm / an. Les
périodes pluvieuses surviennent l’automne et le printemps. Le climat est du type saharien à
faible influence océanique.
I – CONTEXTE GEOLOGIQUE.
Le relief de la région est caractérisé par une prédominance d’étendues tabulaires depuis
Tan-Tan jusqu’à Lagouira.
Les nappes profondes sont absentes dans ces formations. Deux forages anciens de 1000
m de profondeur chacun dans la région de Smara confirment cette absence.
b - Bassin sédimentaire.
Ce bassin dit de Laâyoune-Dakhla occupe la partie occidentale des Provinces
Sahariennes où il couvre quelque 10 000 km2 de terre et se poursuit largement vers l’Ouest
sous l’Océan Atlantique. On y rencontre plusieurs niveaux aquifères dont trois sont
particulièrement intéressants à savoir : le Crétacé inférieur, le Paléogène inférieur et le Moi-
Plio-Quaternaire.
36
b1 – Aquifère profond de Crétacé inférieur.
L’aquifère le plus étendu du bassin sédimentaire de Laâyoune-Dakhla est
incontestablement l’aquifère Crétacé. Il couvre une superficie de l’ordre de 90 000 km2. Il est
très épais pouvant atteindre 500 à 600 m de puissance. Il s’enfonce progressivement d’Est vers
l’Ouest pour atteindre environ 1500 m de profondeur à Boujdour. Sa bonne perméabilité est
probablement meilleure au Sud d parallèle de Boucraâ où il est plus épais et sableux. Au Nord
de ce parallèle la série poursuit sous le même faciès et devient de plus en plus argileuse. Au
niveau de Laâyoune il devient plus argileux ou érodé. Des mesures de salinité ont été
effectuées au niveau de Laâyoune, Amsequir, Sidi Ahmed Laâroussi, Haggounia et Sidi
Khattari. Dans les tris premières localités, la salinité de l’Eau est excessive et dépasse 10 g /1.
Au niveau de Haggounia, la salinité a été mesurée sur le seul forage profond existant et n’ayant
pas atteint le toit du Crétacé. Par contre au niveau de Sidi Khattari où les formations aquifères
prédominantes sont sableuses, l’Eau est relativement moins en sels (2,4 g/1).
L’examen de l’évolution de la salinité de l’Eau du Sud vers le Nord montre que celle-ci
suit exactement le changement de faciès.
b2 – Paléocène inférieur.
Le réservoir palécoène s’étend sur environ 50 000 km2 et son épaisseur peut atteindre
200 m. il est érodé dans la partie Nord du bassin (Province de Laâyoune) et ne présente un
grand intérêt hydrogéologique qu’au Sud d’une ligne joignant Boucrâ à Aufist au Sud de
Boujdour où une productivité intéressante peut être escomptée. Cet aquifère est exploité par
des anciens forages (donnant une eau douce) à Amasin, Imogragan et Cheloua à des
profondeurs raisonnables (inférieures à 300 m).
A l’Est et au Sud-Est de Boujdour s’est développé l’Eocène supérieur sous forme de sables
fins dans un synclinal. Ces formations sont susceptibles de contenir une nappe intéressante. Les
travaux de prospection sont prévus pour déterminer ses potentialités en eau.
37
CARTE de SYNTHESE
du RESERVOIR AQUIFERE CRETACE INFERIEUR
38
• Nappe de Laâyoune (Miocène).
Cette nappe d’eau saumâtre est contenue dans des formations lumachelliques qui
s’étendent au Nord et au Sud de la ville de Laâyoune. Elle a fait l’objet de nombreux travaux
de reconnaissance par sondages. La nappe devient moins sallée au Sud de la ville, là où elle est
rechargée par des eaux de pluie.
39
CHAPITRE 3
L’ENSABLEMENT
Parmi les problèmes spécifiques aux zones sahariennes auxquels se heurtent les travaux
routiers, l’ensablement est l’un des plus typiques de ces zones. On se propose dans ce qui suit
de dégager sommairement les caractéristiques de ce phénomène au Maroc avant de dresser un
panorama succinct des actions entreprises afin de la maîtriser.
(1) Barkhanes ‘’Edifice éolien sableux en forme de croissant convexe au vent, à crête vive,
profil transversal asymétrique pente douce au vent et talus raide sous le vent’’ (FAO –
1979).
40
• Zones sableuses.
Les dépôts sableux sont relativement ponctuels : ces zones sont caractérisées par :
On trouve de tels exemples des zones sableuses sur les axes suivants (dont la liste n’est
pas exhaustive) :
• Zone dunaire.
Dans ces zones les dépôts de sable sont organisés en dunes. Du fait des caractéristiques
spécifiques exposées au paragraphe 1.1, les zones dunaires sont organisées en couloirs plus ou
moins allongés suivant le sens des vents dominants (le couloir qui passe à Laâyoune fait
environ 250 km de longueur pour une largeur maximale d’environ 10 km).
Les dunes ont toujours une forme de croissant (barkhanes) et leur hauteur varie de 1 à
2 m (dunes rencontrées à l’origine des couloirs), jusqu’à plus de 15 m de hauteur, au sein des
grands couloirs de dunes (couloirs de Golf de Cintra au niveau de Ain Beida).
La mobilité de ces dunes est toujours très grande, de l’ordre de 25 mètres/an pour des
dunes de 6 à 8 m de hauteur totale.
Un exemple d’un tel couloir sableux est illustré par celui déjà mentionné plus haut qui
prend naissance près de Tarfaya (au Cap Juby) et se dirige vers le Sud de Laâyoune (jusqu’à la
Sabkhat Lagragar).
La RP41 coupe ce couloir sur environ 8km entre Laâyoune et Laâyoune Port ; la
chaussée de la route présente une largeur de 6 mètres et profil en long qui suit quasiment le
terrain naturel ; le trafic est d’environ 1500 véhicules jour.
La hauteur des dunes est de l’ordre de 10 mètres. On verra plus loin les actions
entreprises contre l’ensablement de cet axe.
41
2 – Les actions de lutte contre l’ensablement.
Ce paragraphe ne traite que des problèmes d’ensablement de la plate-forme routière ;
les questions relatives aux ouvrages d’assainissement sont traitées à part.
Cette méthode consiste donc à neutraliser les dunes proches de la route (50 m environ)
mais n’empêche en aucune façon les dunes situées au-delà de progresser ; celles-ci viendront
progressivement recouvrir la couche de liant.
L’efficacité est donc limitée dans le temps et ce à environ 2 années ; elle n’est d’autre
part que partielle ; des dépôts de sable, bien moins importants certes, continuent à s’établir sur
la plate-forme routière.
42
b) Protection de la plate-forme par des écrans.
Ce procédé consiste à interposer un obstacle en amont de la zone à protéger de façon à
créer une ″dune artificielle″ ou dune fixe.
Cette dune est formée par la mise en place d’écran (exemple en Fibrociment) que
permettrait une accumulation initiale du sable ; ces écrans sont surélevés jusqu’à ce que la dune
ainsi formée cesse de se développer pour atteindre un profil d’équilibre.
Les dunes incidentes qui, pour le dispositif soit efficace, doivent être de faible hauteur
par rapport à la dune fixe, franchissent alors cette dernière suivant le processus décrit par le
schéma ci-dessous.
Les barrières utilisées pour la constitution de la dune fixe peuvent être constituées sont de
plaque de Fibrociment, soit de feuilles de palmier, soit de murets en terre.
Ces barrières doivent être disposées à environ 200 à 300 mètres de la route.
Cette méthode à été utilisée en particulier dans la région de Zagora et Erfoud où elle
donne de bons résultats. On notera que dans chacun de ces cas les dunes étaient de hauteur
relativement modeste (2 à 3 mètres).
a) Routes en remblai.
Dans le cas de dunes incidentes de faible hauteur (1 à 2 m), un remblai d’une hauteur
supérieure d’environ 50 cm à la hauteur des dunes incidents permettra de se mettre
partiellement à l’abri de l’ensablement.
43
b) Mur venturi.
Ce procédé consiste à bâtir des murs venturi parallèlement à la route (voir schéma ci-
dessous). Le vent incident, accéléré par le dispositif venturi traverse la plate-forme avec une
certaine vitesse entraînant le sable qui ne se dépose qu’à l’aval de celle-ci.
Ce dispositif a été expérimenté sur la RP41 ; un bâti en béton armé recouvert sur les
3/4 supérieurs de plaques de contre-plaqué a été mis en place. Deux accélérateurs de ce type
ont été mis en place, l’un de 40 m de long, l’autre de 120 m. Leur efficacité n’a été que
partielle ; des actions curatives complémentaires ont été nécessaires.
Une première remarque de bon sens s’impose tout d’abord à savoir qu’il conviendra
chaque fois que possible d’éloigner le tracé routier des zones sableuses ou dunaires. Lorsque
cela ne sera pas possible, il conviendra de raccourcir au maximum les passages dans de telles
zones.
On exploitera ainsi utilement points d’appui naturels formant un goulet pour le couloir
la traversée de celui-ci se fera perpendiculairement à son axe longitudinal et à la direction des
vents dominants.
44
D’autre part, la deuxième règle générale consiste à faire en sorte que le tracé apporte le
moins de perturbations possibles aux vents et aux déplacements du sable.
Enfin, une observation qui a été particulièrement utile lors de la définition du tracé de la
liaison Imili-Cap Barbas-Guergarat : en effet, il était nécessaire au Sud du Golfe de Cintra de
traverser un couloir de dunes de plusieurs kilomètres de large (5 à 10 km) les dunes pouvant
atteindre plus de quinze mètres. Pour éviter ce couloir, il a été recherché quelle était la zone de
départ du couloir ; celle-ci a été localisée dans le Golf de Cintra ; comme déjà mentionné plus
haut, à ce niveau les dunes sont en formation et sont de faible hauteur ; effectivement le tracé a
pu passer dans une zone où les dunes présentaient une hauteur d’environ deux mètres. Aussi
chaque fois que cela sera possible un couloir dunaire coter sera traversé avant ou dans sa zone
de formation là où les dunes sont encore de faible hauteur.
Conclusion.
Dans la pratique, il est apparu que, dans la plupart des cas, les mesures préventives
seules ne sont pas suffisantes pour lutter contre l’ensablement et doivent donc être comptées
par des mesures curatives ; celles-ci sont alors moins lourdes et moins fréquentes.
On notera que la solution consistant à stabiliser le sable par des liants hydrocarbures
n’est quasi plus employée au Maroc du fait de sa relativement faible efficacité au regard de son
coût et la nécessité de la mettre en œuvre tous les deux ans environ.
45
Il n’a pas été évoqué dans ce qui précède les solutions du type tunnel ou pont et leurs
dérivés (tunnel ouvert sou le vent…), celles-ci ayant faire l’objet d’études, mais n’ayant pas été
suivies de réalisation.
46
TITRE II
LA CONCEPTION DES ROUTES SAHARIENNES
47
CHAPITRE 1
LA CONCEPTION DES TRACES
INTRODUCTION
L’expérience acquise ces dernières années dans les provinces sahariennes nous a prouvé
lé nécessité d’adapter la métrologie d’étude à la spécificité de ces régions.
A partir du JBEL OUARKZIZ, le relief qui s’atténue vers le sud, fait place, à perte de
vue, à d’immense Hammadas caractérisées, par une rare pluviométrie qui entretient
difficilement une maigre végétation buissonneuse et quelques épineux isolés. Seules quelques
reliefs de type ‘’aguerguer’’, passage dunaires, sebkhas et autres franchissements d’oueds
viennent rompre la monotonie de ce paysage.
La faible densité d’une population encore en partie nomade, explique le petit nombre de
localités et les grandes distances qui les séparent (le centres importants sont situés à des
distances supérieures à 200 km).
L’uniformité et les grandes distances sont les deux facteurs particuliers que présentent les
provinces sahariennes. Le choix du tracé sera donc traité dans un schéma approprié à ce
contexte particulier et se fera en deux étapes comprenant plusieurs phases et qui se résument
comme suit :
- Etape n°1 : choix du couloir
- Etape n°2 : choix du tracé à l’intérieur du couloir
ETAPE N°1
48
PHASE N° II : EXAMEN DE LA DOCUMENTATION – ETUDE STEREOSCOPIQUE
DE LA COUVERTURE AERIENNE AU 1/60.000 :
2) Organisation matérielle :
A. COMPOSITION DE LA MISSION :
La mission pourrait être constituée des membres suivants :
- L’ingénieur représentant, la direction provinciale de l’équipement.
- Eventuellement, les représentants des autres administrations concernées.
- Un géologue.
- L’ingénieur, chef du projet.
- L’ingénieur responsable du tracé.
- Un guide ayant une parfaite connaissance de la région à parcourir.
B. VEHICULES :
Trois grands véhicules tout terrain en parfait état de marche seront nécessaires au
transport de la mission, chacun d’eux assurant sa propre autonomie en gazoil, eau, roues de
secours et petit outillage.
Les chauffeurs veilleront au bon fonctionnement des compteurs kilométriques.
C. MATERIEL TOPOGRAPHIQUE :
Il faudra simplement se munir de clisimétre-boussoles, d’un stéréoscope de poche, de
jumelles, sans oublier l’appareil photographique.
49
D. MATERIEL DE CAMPEMENT :
Pour éviter d’alourdir les véhicules et donc de prolonger la durée de la mission, le
matériel de camping sera réduit au strict minimum soit :
- Une grande tente.
- Un sac de couchage individuel.
- Une table – deux bancs.
- Un camping-Gaz- Réchaud – Un camping-Gaz éclairage.
- Le petit matériel de cuisine indispensable.
- 100 litres d’eau par Jeep – Ravitaillement pour une semaine.
3) La reconnaissance :
A. BUT :
La reconnaissance aura pour objet d’examiner sur le terrain les itinéraires proposés par
l’étude stéréoscopique, de vérifier les couloirs favorables et les points de passage obligés et
d’identifier de nouvelles contraintes non apparentes sur la photographie.
- Topographique : falaises, cols dépressions, zones dunaires.
- Economique : desserte de centres, ports, mines, puits, zones de transhumance.
- Géologique : nature des sols, zones dunaires, traversée de sébkhas.
- Hydrographique : franchissement d’oueds importants, évitement de zones inondables.
Les axes seront éventuellement rectifiés en fonction de ces nouvelles données
B. PROGRAMME :
La première journée sera employée à un survol rapide en hélicoptère des couloirs à
reconnaître avec retour à la base.
Le départ effectif aura lier le lendemain, la mission empruntera la piste existante sur la
totalité de l’itinéraire et un bivouac sera organisé à son extrémité. Les variantes seront
examinées sur le chemin du retour au cours de la troisième journée.
Pour clore la mission, une séance de travail se tiendra dans la matinée de l’ultime
journée, elle sera consacrée au procès verbal de reconnaissance et permettra à chaque membre
d’exprimer son avis. Le vol retour aura lieu dans l’après-midi.
50
CONCLUSION :
L’ingénieur, chef du projet, après avoir analysé les différentes solutions sera en mesure
de présenter au service du tracé de la direction des routes l’itinéraire de son choix et
demandera après son acceptation une couverture aérienne à l’échelle de 1/20.000 qui servira de
support aux opérations topographiques ultérieures et plus précisément à la mise en place du
tracé.
ETAPE N° 2
Chapitre I – INTRODUCTION
Après les phases préliminaires (reconnaissance et choix du parti) il s’agit maintenant
d’implanter le tracé dans le couloir retenue adapter ses caractéristiques géométriques à la
topographie rencontrée tout en ayant toujours présent à l’esprit les différents aménagements
qui vont suivre leur importance, leur coût, leur entretien et leur durée.
Une première optimisation du tracé, est de le rendre le plus court possible, de minimiser
les terrassement ainsi que le nombre et l’importance des ouvrages tout en évitant les zones
pouvant être une source de problèmes pour la bonne tenue de la route : points bas, pièges à
sable, zones sans évacuation des eaux de ruissellement, zones instables etc…
Chapitre II – METHODOLOGIE :
La possession des photographies aériennes au 1/20.000 et leur examen stéréoscopique
permet d’esquisser un tracé et d’en dégager les principales caractéristiques : longueur entre
sommets, angles, obstacles rencontrés, terrains traversés, et nombre d’ouvrages. S’il existe des
détails identifiables, ces derniers peuvent aider à la mise en place des sommets ou points de
passage d’un alignement.
Une bonne préparation fait toujours gagner beaucoup de temps sur les lieux et
l’Ingénieur chargé du projet doit lui consacrer le temps nécessaire.
La méthodologie du choix du tracé suit la chronologie suivante :
51
Une fois matérialisé, l’alignement fait l’objet d’une reconnaissance fine (régularité du
terrain, examen de sa nature, importance des terrassements et des ouvrages, obstacles et leur
incidence sur le coût de la réalisation etc…). Si une amélioration peu être apportée (évitement
d’une zone à forts terrassements, franchissement d’oued mal adapté etc…), il est procédé au
changement nécessaire, soit par déplacement du sommet le plus proche ou par l’introduction
d’un autre sommet au niveau de l’obstacle ou de la zone à éviter.
Ainsi de proche, les sommets sont implantés, numérotés, le tracé balisé et les améliorations
reportées sur les photos.
Après achèvement du plan, il est procédé à une réanalyse du tracé dans sa globalité
compte tenu des différentes sections arrêtées et il est revérifié que les normes imposées par
l’instruction en vigueur ont été partout respectées (homogénéité des sections, zones de
transition, longueur d’introduction des dévers en fonction des rayons utilisés, longueur des
alignements etc…).
2) Réception :
Sur la base du document établi ci-dessus, il est demandé à l’ingénieur de
l’administration de réceptionner le tracé. Le terrain est nouveau parcouru conjointement avec
le représentant de l’administration et les dispositions prises rediscutées éventuellement.
La réception est prononcée avec ou sans réserve selon les remarques et les décisions
prises par le représentant de l’administration
d – Travaux topographiques :
Il s’agit d’implanter, dans le détail, le tracés réceptionné et réaliser les travaux ayant but
l’établissement des plans et profils nécessaires à l’évaluation du projet
1-1 : Implantation
1-2 : Nivellement profil en long-profils en travers pour cubature des terrassements
1-3 : Levé des profils et plans côtés pour ouvrages
1-4 : Travaux de bureau
1-5 : Matérialisation
52
1-1 - Implantation :
L’implantation commence par le premier sommet à partir duquel un opérateur, avec un
théodolite (T2), aligne soigneusement les piquets aux emplacements choisis par un chef de
brigade en fonction de la topographie du terrain. Une fois le piquet enfoncé, il est numéroté, sa
distance au piquet précédent mesurée. Un contrôle au distance mètre est effectué à tous les
changements de station de l’opérateur (environ tous les 500m visibilité moyenne).
Les raccordements des alignements sont calculés en fonction des angles aux sommets et
du rayon adopté lié aux contraintes géométriques et à celles du terrain. Les points sur la courbe
sont implantés par abscisse et ordonnée à partir des points de tangence. Les vérifications sont
faites sur place en implantant la bissectrice et en mesurant sa distance au dernier piquet. La
régularité de la signalisation des piquets permet de déceler une faute éventuellement commise
(l’œil perçoit facilement un piquet mal implanté qui n’est pas sur la courbe). Les détails dans
l’emprise de la route, quand ils existent, sont levés au fur et à mesure de l’avancement de
l’implantation.
Généralement les opérations relatives au profil en long sont menées par une équipe
composée de quatre ou six personnes (un ou deux opérateurs, un ou deux secrétaires, chef de
brigade, deux porte mires).
Les observations sont contrôlées sur place et reprises si la tolérance de 3mm est dépassée pour
la détermination double d’une dénivelée.
L’équipe chargée des profils en travers est composée de 5 personnes (un opérateur, un
secrétaire, 3 porte mires). Le profil est d’abord orienté perpendiculairement à l’axe, à l’aide
d’une équerre optique et ses points levés par distance à droite et à gauche à partir des points de
passage du profil en long. Les altitudes des points sont déterminées par rayonnement.
53
1-4 -Travaux de bureau :
Les travaux de bureau (calculs des carnets, calculs de coordonnées) sont menés au camp par
une équipe comprenant deux calculateurs et un dessinateur. Les reports et les dessins sont faits
au fur et à mesure de l’avancement des travaux de terrain. Le chef de mission contrôle et
coordonne les différents travaux et une vérification générale et méthodique est faite avant le
retour.
1- 5 -Matérialisation
Deux options peuvent être prises suivant les délais de démarrage des travaux
d’aménagement de la route.
a - Matérialisation légère :
Si les travaux d’aménagement suivent dans les délais ne dépassant pas une année, les
différents tracés sont matérialisés par des piquets en fer d’un diamètre de 10 mm auxquels est
accroché par un fil de fer une plaquette en aluminium portant, poinçonné, le numéro
correspondant. Un (kerkour) en pierres chaulées est mis en place d’une façon régulière au
niveau de chaque piquet. La matérialisation des sommets et des points tous les 500 m est
renforcée par l’édification de kerkour assez hauts pouvant être perçus à distance. Des fanions
en couleurs aident à visualiser le tracé et peuvent être accrochés aux points qui se détachent le
plus à l’horizon.
b – Matérialisation lourde :
Si les travaux d’aménagement sont à réaliser dans un avenir lointain, les points
caractéristiques du tracé devront être matérialisés par des bornes surmontées d’un jalon assez
haut. Le transport de ce matériel pose évidemment des problèmes de logistiques qu’il faudrait
résoudre.
54
ANNEXE
1- Préparation :
1-1 -Véhicules :
Les véhicules tout terrain sont le support essentiel des missions effectuées dans les
provinces sahariennes ; Un mauvais véhicule fait courir à ses usagers de graves dangers : une
panne en dehors d’un axe circulé, peut avoir de graves conséquences, si l’on ne dispose pas de
personnel et des pièces nécessaires à la réparation.
Les véhicules doivent donc être en bon état avant de prendre la route. Leur nombre doit être
adapté pour le transport du personnel, du matériel de campement, du matériel topographique
et de vivres.
1-2 - Le personnel :
Les équipes topographiques sont de petites unités que ne peuvent fonctionner
correctement, selon la tâche qui leur est assignée, en dessous d’un nombre minimum de
personnes.
Le personnel doit être choisi en fonction de son endurance et le nombre des agents doit
dépasser le minimum nécessaire ; il ne faut pas, d’autre part, compter sur le recrutement sur
place d’ouvrier ou autres : l’expérience a montré qu’ils ne peuvent suivre le rythme imposé aux
membres des équipes.
55
La ration alimentaire nécessaire à un être normal doit être majorée en ce qui concerne le sucre,
la farine et l’Eau : si les deux premiers aliments ne posent pas de problème particulier, il n’en
est pas de même pour l’Eau et le carburant qui reste le souci majeur du topographe et
auxquels, il ne peut trouver tout seul la solution. Une mission d’une durée de 20 jours pour 20
personnes nécessite près de 4000 litres d’eau et 1200 litres de gazoil environ.
Un calcul préalable est fait tenant compte de chacun des paramètres et de son poids
avant le choix du site. L’emplacement peut être changé si après constat, il s’avère nécessaire.
56
1.2 CARACTERISTIQUES GEOMETRIQUES
1-1- Généralités :
Les caractéristiques géométriques des routes en zone désertique sont déterminées, comme
celles des autres routes du pays, en appliquant à chaque catégorie une vitesse conventionnelle
dite ‘’vitesse de base’’ qui permet de définir les valeurs limites d’aménagement des point
particuliers de l’itinéraire. Les règles couramment édictées à partir de ce principe ont été
modulées pour tenir compte de spécificité inhérentes aux zones désertiques du sud marocain.
Celles-ci se caractérisent, rappelons le, par :
• Un relief peu accidenté, dont l’altitude culmine à 672 mètres constitué d’une succession de
vastes plateaux (Hamadas) et de grandes dépressions (Sbkhas) plus ou moins ensablées. En
général le relief est très facile ce qui permet d’excellentes caractéristiques, mais il est
parsemé de passages difficiles et parfois très difficiles ; (Falaise, vallées encaissées, massif
de dunes, Sebkhat), qui imposent la réduction de ces caractéristiques.
• Une très faible pluviométrie dont la moyenne annuelle des précipitations n’excède pas
50mm.
• L’omniprésence du sable éolien qui se manifeste sous forme de couloirs de dunes vives ou
de dépôts affectant d’importantes zones du territoire.
- L’adhérence sur les routes généralement sèches du milieu désertique est meilleure qu’en
climat tempéré ;
- Les vitesses pratiquées étant élevées, il n’est pas admissible de rechercher des économies
au tempéré ;
Les déblais faisant courir des risques de coupure par ensablement, il peut être admis de faire
usage de fortes pente à condition qu’elles suffisamment courtes pour ne pas mettre mes poids-
lourds en difficulté. De plus pour éviter d’avoir à appliquer à toutes les routes des dispositions
onéreuses de prévention contre l’ensablement, il a été admis du subdiviser l’espace saharien en
zones en fonction de l’importance du risque engendré. Il est distingué ;
57
- Les zones caractérisées par la présence de dunes actives se déplaçant sous l’action du vent
dans lesquelles des dispositifs spéciaux doivent être mis en place pour assurer l’écoulement
du sable traversant la chaussée ;
- Les zones caractérisées par la présence de dépôts de sable permanent dans lesquelles des
dispositions spéciales sont à prendre tant au niveau du choix du tracé que de la conception
du profil en long et des profils en travers pour éviter la constitution de ces dépôts ;
- Les zones ou les dépôts de sable sont rares ou inexistants qui ne nécessitent pas de
précautions spéciales.
Dans le détail, les normes déduites de ces principes présentent les caractéristiques
suivantes :
- Vitesse de base : Trois vitesses de base ont été retenues : 60,80 et 120kms par heure. Il n’est
pas prévu de vitesse de base intermédiaire entre 80 et 120kms par heure, car il est estimé qu’en
raison du risque d’inattention des conducteurs dans le contexte désertique, les catégories de
routes doivent être dans un objectif de sécurité nettement contrastées. La vitesse de base de
80km/h est un maximum en zone dunaire où des dépôts de sable sur les chaussées sont à
craindre et où il ne faut donc pas encourager la vitesse.
En terrain plat et vallonné, non soumis au risque d’ensablement, et compte tenu des
grandes distances à parcourir (dans un relief monotone), il est estimé qu’un effort financier doit
être consenti pour donner à la route les caractéristiques géométriques correspondant à la
vitesse de base de 120km/h. Dans les zones ou le relief est particulièrement difficile, la vitesse
de base est réduite à 60km/h.
- Profil en long :
Les déblais sont proscrits dans les zones à risque d’ensablement. Le profil en long doit
suivre le terrain naturel en ménageant un léger remblai d’au moins 0,20m et inférieur à 0,50m
autant que possible. Pour les raccordements angle saillant, puisqu’il est jugé contre-indiqué de
rechercher des économies au détriment de la visibilité, les rayons minimum normal et absolu
sont identiques à ceux de l’instruction susvisée.
Pour les raccordements en angle rentrant, les normes réduites sont adoptées pour les
passages du type radier submersible.
- Profil en travers :
58
Les largeurs de plate-forme et de chaussée sont modulées en fonction de la vitesse de
bas et du trafic. Elles varient de 6,70m à 11m pour la plate-forme et de 3,30m à 7m pour la
chaussée.
Dans les sections en déblai des zones comportant un risque d’ensablement, la pente des
talus est réduite à 10/1 sur une banquette d’une largeur de 8m pour faciliter l’écoulement du
sable et maintenir la route ouverte à la circulation. En règle générale, il n’est pas creusé de
fossés en limite de plate-forme ceux-ci étant rapidement comblés par le sable.
1)- Concevoir un tracé en plan et un profil en long collant au terrain naturel, ce qui permet de
réduire fortement les risques d’ensablement ;
2)- Suivre le terrain en léger remblai, en évitant les dunes et en restant si faire se peut parallèle
à leur direction générale ;
4)- Eviter de franchir les dunes et, si c’est inévitable, choisir les cols les mieux dégagés, passer
à ras du col sans écrêtement ni remblai, de préférence en alignement droit et
perpendiculairement au ‘’ sif’’ ;
5)- En zone de dunes tracer la route, si possible, à une distance des dunes supérieure à deux ou
trois fois leurs hauteurs de préférence près du côté au vent et loin du côté sous le vent.
6)- Neutraliser autant que possible les dunes de part et d’autre du tracé, en les déblayant ou en
les utilisant en emprunt.
8)- Sur les remblais élevés proscrire les dévers uniques et prévoir des rayons en plan
suffisamment grands ;
9)- Consentir des terrassements importants mais acceptables pour les grandes itinéraires, quand
ces terrassements n’intéressent qu’une courte longueur ;
10)- Eviter les déblais et, en cas de nécessité impérieuse, par exemple, pour franchir des
falaises ou des crêtes, limiter la hauteur du déblai et prévoir des surlargeurs des accotements de
5 à 8m et des talus très doux, de l’ordre de 10/1 ;
59
11)- Pour franchir les falaises choisir des endroits libres de sables et exposés au vent ;
12)- Si cela s’avère nécessaire pour réduire l’importance de déblai, adopter de fortes pentes qui
n’ont pas d’incidence grave en raison de leur courte distance. Ces pentes restent toutefois,
limitées par des maximes suivant l’importance de l’itinéraire.
D’une manière générale, il faut s’efforcer de modifier le moins possible l’écoulement du vent.
- Chaque catégorie est définie par ses caractéristiques minimales qui sont d’ailleurs, fonction
de la vitesse de basse (voir tableau 2-1-1).
- Les caractéristiques en dehors de ces trois catégories ne pourront être adoptées qu’après
justification fondée sur une économie substantielle du tracé.
- Pour les raisons d’économie, et afin s’adapter aux difficultés locales du relief, il sera admis
que des sections de routes contiguës appartiennent à des catégories non adjacentes (par
exemple, vitesse de base de 120 km /h et 60 km/h) sous réserve du respect des règles de
continuité énoncées ci-dessous.
60
2-1-1 TABLEAU DES CARACTERISTIQUE MINIMALES
Catégorie
Paramètres Exceptionnelle 2ème catégorie 3ème catégorie
1/ Vitesse de base 120 km/h 80 km/h 60 km/h
2/ Tracé en plan
• Rayon de courbes
. Minimum normal… 1 000 m 250 m 125 m
. Minimum absolu… 500 m 150 m 75 m
• Rayon des
raccordements saillants.
. Minimum unique 9 000 2 500 1 000
• Rayon des
raccordements rentrants.
. Minimum en section
courante…. 4 000 1 500 1 000
. Minimum sur radier 900 500
• Déclivité maximale
normale. 4% 6% 6%
61
2-2 Tracé en plan :
Les courbes élémentaires du tracé en plan et du profil en long sont des sagement de
droite et des arcs de cercle. Ces courbes correspondant aux manoeuvres de conduite les plus
simples (courbure constante). Elles sont reliées entre elles dans certaines conditions par des
raccordements à courbure progressive, dont le plus usuel est la clothoide.
En tracé en plan ces raccordements permettent principalement :
- D’assurer aux usagers une vue satisfaisante de la route et en particulier de les informer
suffisamment à l’avance du tracé de la route, de façon à obtenir la sécurité de conduite la
plus grande possible.
Autres dispositions :
Une courbe circulaire doit être tracée avec un rayon unique et y’a lieu de proscrire les
courbes formées d’arcs de cercles contigus différents.
On évitera les sections à tracé en plan pressentant de grands alignements droits, soit
d’une longueur supérieure à 5 km, qui peuvent être source d’accidents.
Par leur monotone le jour et par la gêne d’éblouissement causé par les phares la nuit il
est préférable de remplacer les grands alignements dans le tracé.
- On évitera autant que possible des rayons de courbures faibles dans des virages de grand
angle au sommet.
- Des pivots et cassures d’alignements inférieurs à 3° (1/20 rad) sont à proscrire.
Il y’a lieu de respecter les règles de continuité qui sont énoncées dans 2-5. Ainsi que,
les caractéristiques minimales énoncées dans le tableau 2-1-1.
62
2-2-1- Raccordement et dévers :
2-2.a Dispositions Générales
Les tracés routiers se composent en première approximation d’alignement droits et de
courbes circulaires, deux courbes de même sens ou de sens contraire étant obligatoirement
séparées par un alignement droit de longueur appropriée (sauf exceptions énoncées ci-
dessous).
Dans les alignements droits, les chaussées ont un profil en travers constitué :
- Soit de 2 versants plans à 2,5 % de pente vers l’extérieur avec un raccordement
parabolique central de 1 m de largeur.
- Soit d’un versant plan unique à 2,5 % de pente dans les conditions spécifiées ci-dessous.
La courbe est déversée lorsque le rayon de courbure est inférieur ou égale au double de
rayon minimum normal pour les routes de catégorie exceptionnelle et 1,4 fois le rayon
minimum normal pour la deuxième et la troisième catégorie.
Ce raccordement s’effectuera toujours en dehors de la courbe circulaire, dont le dévers
est constant, soit sur les alignements droits continus, soit sur des courbes de raccordements à
courbure progressive disposées de part et d’autre des courbes circulaires.
En général, la côte de l’axe sera conservée, et le profil pivotera autour de l’axe le long
de la section de raccordement du dévers le bord extérieur continuant à pivoter ensuite, pour
atteindre à son tour le dévers normal.
63
2-2.b- Règles applicables aux routes de vitesse de base 120 et 80km/h
La variation de dévers se fera, si possible, de 2% par seconde de temps de parcours à
la vitesse de base de la catégorie d’aménagement, en tout cas au plus à 4% par seconde de
temps de parcours.
Pour éviter de donner aux usages une impression inexacte sur la courbure des virages,
les dispositions du projet devront être telles que la longueur de courbe circulaire subsistante,
soit au moins la moitié de celle de courbes de raccordement qui l’encadrent, l’usage de courbe
circulaire demeure au moins égal à 0,50 m.
Les dispositions de projet qui ne permettent pas de respecter ces règles sont interdites
Pour simplifier la tâche des projecteurs, les paramètres types ci-après, qui satisfont
approximativement à la règle de variation de dévers, pourront être utilisés le cas général :
VB = 80 km/h 220 m
64
L’usage de courbes de raccordement à courbure progressive est autorisé sous réserve
du respect des règles relatives au ripage des courbes circulaires énoncées ci-dessus au
paragraphe 2-2.b. On notera en particulier que l’usage de courbes en C permet de disposer des
virages de même sens à faible distance.
Des clothoides, de paramètre 140 m peuvent être utilisées dans le cas général.
Des pentes plus fortes peuvent être admises (voir tableau 2-2-1)
- Si un calcul économique en justifie le bien fondé,
- Si l’adoption d’une pente forte sur une courte longueur permet d’éviter des terrassements
générateurs de risques d’ensablement.
Ces pentes seront s’il y a lieu, séparées par des paliers de 2% de déclivité maximale
d’au moins 500 m de longueur.
b- Rayon de raccordement
Les projecteurs feront usage des rayons en angle rentrant ou saillant aussi grands que le
terrain le permet en évitant des terrassements en déblai ou des terrassements en remblai de plus
de 1 m de hauteur et au moins égaux minimum ″en section courante″ , sauf les minima au
franchissement d’Oueds par des passages ou radiers submersibles ou le rayon minimum sur
radier est admis.
c- Changement de déclivité
Dans le cas de changement de déclivité q inférieur aux valeurs définies dans le tableau
ci-dessous, par catégorie, et donnant lieu à un angle saillant du profil en long, les projeteurs
s’efforceront de placer un rayon de raccordement dit ″rayon de visibilité″ assurant la visibilité
de 500 mètres entre points à 1,10 mètres au dessus du sol ; la présente prescription ne sera
toutefois appliquée que si elle ne rend pas inévitable des terrassements en déblai ou des
terrassements en remblai de 1 m de hauteur (q = Ip1 – p2I, p1 et p2 étant les pentes exprimées
en pourcentage et en valeur algébrique de part et d’autre du raccordement.
65
Le rayon de visibilité prend les valeurs ci-après en fonction de q.
q RV
1,5% 28 000 m
1,4% 27 000 m
1,3% 25 000 m
1,2% 22 000 m
1,1% 18 000 m
1,0% 12 000 m
0,9% 2 500 m
0,88% 0m
Enfin, il n’y a pas lieu de raccorder par une courbe deux déclivités dont la différence q
est inférieure aux valeurs données ci-après pour les diverses catégories :
VB = 120 VB = 80 VB = 60
66
Un virage de 180 mètres de rayon doit être encadré par deux virages d’au plus 300
mètres de rayons séparés par des alignements droits de 667 mètres au maximum.
Pour éviter des sections de transition trop longues, il est admis, sous les réserves ci-
après, de passer d’une catégorie à une catégorie inférieure, même non contiguë par une
succession de virages : minimum normal minimum absolu-minimum normal de la catégorie
immédiatement inférieure etc… ou par une succession analogue qui respecte les rapports
minimum absolu / minimum normal d’une catégorie et minimum normal d’une catégorie et
minimum normal d’une catégorie / minimum absolu de la catégorie immédiatement supérieure.
Les courbes de la section de transition sont déversées au dévers maximum (en général
7%, 5% en zone dunaire), y compris la première courbe au rayon minimum normal de la
catégorie inférieure.
Ce mode de transition relativement brusque n’est accepté qu’à condition que chaque
virage d’un rayon inférieur à celui du virage précédent soit abordé dans des conditions de
bonne visibilité et que la distance entre virages (en alignement droit ou virage de grand rayon)
n’ait pas permis aux usagers de reprendre une vitesse excessive. A titre indicatif, la distance
entre extrémités de virages ne devrait pas dépasser 200 mètres. Lorsque cette condition ne
peut pas être respectée il y a lieu de répéter un second virage de même rayon ou de rayon
voisin.
Le tracé en plan sera étudier de telle sorte que les bords de plate-forme soient, dans
toute la mesure du possible du côté des dunes sous le vent dominant.
Les dunes peu importantes qui, pour respecter la condition ci-dessus, imposeraient un
tracé difficile sont déblayées pour construire la plate-forme et évacuées loin du tracé, sous le
vent dominant.
S’il est inévitable de franchir des dunes, il y a lieu choisir les cols les mieux dégagés et
de les franchir sans écrêtement ni remblai, de préférence en alignement droit
perpendiculairement au sif, les projecteurs mettront à profit les normes peu sévères énoncées
au Tableau 3-1-1 ci-dessus en matière de déclivités et raccordements en profil en long pour
limiter les terrassements, exclusivement en remblai sur le flanc des dunes. Si cette exigence
vient en conflit avec les règles de coordination du tracé en plan et du profil en long, elle est
prépondérante.
67
68
III -PROFIL EN TRAVERS
3-1- Plate-forme
Le profil en travers aura les caractéristiques données par le tableau ci-après, selon le
trafic et la vitesse de base.
T Vitesse de LARGEUR
base Chaussée Accotement Plate-forme (1)
Inférieur à 120 3,7 2 x 1,50 6,70
300 v/j 80 3,70 2 x 1,50 6,70
60 3,70 2 x 1,70 6,70
300 120 6 2 x 0,50 7
à 1 000 v/j 80 6 2 x 0,50 7
60 6 2 x 0,50 7
1 000 à 120 6 2x2 10
2 000 80 6 2x2 10
60 6 2x2 10
Supérieur à 120 7 2x2 11
2 000 v/j 80 7 2x2 11
60 6 2x2 10
(1) Sur les itinéraires militaires la largeur minimum de la plate-forme sera de 8 m pour
permettre le croisement de 2 portechars chargés hors-gabarit.
3-2- Terrassements
Dans toute la mesure du possible, le profil en travers est en remblai de 0,20 à 0,50
mètre de hauteur, épaisseur de chaussée, Comprise la pente du talus de 3/2 (trois de pied pour
deux de hauteur) Il est interdit d’avoir une chaussée déversée de plus de 4% sur un remblai du
plus de 3 mètres à moins que le côté haut du profil soit sûrement toujours sous le vent. A cet
effet, on évitera s’il y a lieu les courbes en plan impliquant de dévers plus élevés.
Sauf en zone certainement non sableuse les déblais sont interdits excepté en cas
nécessité absolue, comme par exemple pour les sections à flanc de falaise ou au franchissement
de crêtes. En pareil cas, la pente des talus est de 10/1, sur une largueur de 8 m et au delà de
1/1 à 1/5 selon la tenue du sol.
La largeur de chaque voie sera augmentée d’une surlargeur donnée par la formule.
69
RADIERS SUBMERSIBLES ORDINAIRES
S = 50/R
Dans laquelle S et R sont exprimés en mètres, cette surlargeur s’appliquant à chacune des voies
de la chaussée (sauf le cas où l’on écarte la possibilité de croisement de deux véhicules de
grande longueur).
On se préoccupera des surlargeurs que pour les courbes de rayon inférieur à 250 m.
70
La surlargeur sera généralement portée par moitié de part et d’autre de l’axe de la route
et sera maintenue sur toute la longueur de la courbe. Elle sera introduite progressivement en
même temps que le dévers.
IV- CARREFOURS
Le tracé doit être tel que, quel que soit le niveau de circulation,
- Les usagers soient en mesure de prendre, pour éviter tout accident, des précautions efficaces.
L’écoulement des eaux soit assuré et ne risque, de provoquer ni des dégradations des
chaussées, ni d’accumulation de terre et détritus dans le carrefour ou à ses abords.
* Tracé : Les axes des diverses branches du carrefour ne formeront entre eux à
l’intersection, en aucun cas, un angle inférieur à 60°
71
On évitera d’éclater le carrefour en deux carrefours en Y, à moins que les mouvements
de traversée d’une des voies par les usages de l’autre soient en nombre négligeable.
* Raccordements :
Ils seront conçus de manière à ne rendre nécessaire pour les usagers, poids
lourds notamment, aucune manoeuvre interdite par le code de la route, comme
celles consistant à se porter à droite pour à gauche et vice versa. Ceci implique
notamment de donner aux accordements circulaires entre rives adjacentes un
rayon minimal de 15 mètres.
72
CHAPITRE 2
LA CONCEPTION DES CHAUSSEES
A. LES SOLS :
Ils sont caractérisés par le sable des dunes, la dalle rocheuse calcaire du maghrebien et
plus rarement des marnes et des tufs limoneux sous la dalle. Les sols sont en général sous
forme de cailloutis sableux et ont un C.B.R immédiat supérieur à 20 sauf pour les sables et les
marnes et d’une façon générale les sols fins pour lesquels on peut s’attendre à un C.B.R
inférieur à 20, mais sans descendre en dessous de 10.
En ce qui concerne les zones de passage de Sekhas où il est possible d’avoir une
chaussée submersible, il sera prudent de prendre en compte de C.B.R saturé bien que
l’immersion de sols au niveau de telles zones ne dure que quelques semaines.
B. LES TRAFICS :
Il est difficile de donner des chiffres dans l’état actuel des choses, en effet les provinces
sahariennes sont en pleine expansion économique et il va de soi que le volume du trafic est
constamment croissant d’autre part le réseau routier est actuellement en cours de
développement et chaque année plusieurs centaines de kilomètres de routes neuves viennent
s’ajouter au réseau, les trafics induits par ces créations de liaisons nouvelles viennent modifier
constamment les valeurs des comptages ou des estimations du volume du trafic.
Quoi qu’il en soit, dans une première approximation, il est possible d’estimer le trafic à
moins de 750 v/j dans les deux sens de circulation, ce qui correspond à la classe T3 du
catalogue marocain des structures types. Cependant, les caractéristiques générales du trafic
national ne peuvent pas être appliquées directement au cas du réseau du Sud, des corrections
sont à faire avant d’affecter au trafic une classe. En effet, la composition du trafic contient plus
de poids lourds qu’ailleurs, ceci s’explique par le fait que sur les grandes distances il est plus
économique de faire du transport de marchandises par des camions de grande charge utile,
plutôt que par les petits poids lourds et d’autre part en milieu désertique les transports des
personnes par véhicule de tourisme est moins fréquent qu’ailleurs, ce qui augmente
relativement le taux des poids lourds dans le volume global du trafic, il est courant d’admettre
un taux de 50% et un coefficient d’équivalence entre un PL au sens de la définition nationale
(PTC > 1,5 T) et un essieu de 13 T de 0,5 (selon ″routes en milieu désertique ″ édité parla
D.R.C.R en Janvier 1986). Compte tenu d’une équivalence entre essieux de 13 et celui de 8,2
T (13/8,2) 3,8 pour chaussée souple, c’est à dire : 5,7. Ce qui signifie qu’un PL au sens de la
définition marocaine est globalement équivalent à 0,5 x 5,7 = 2,85 essieux de 8,2 T au lieu de
0,92 dans le Nord du pays. L’ensemble de ces considérations se récapitule par le tableau ci-
dessous :
73
MILIEU LE RESTE DU RAPPORT DE
DESERTIQUE PAYS CORRECTION
% de P.L 50 35 1,4
D’autre part, la grande majorité des routes du Sud ont une largeur de 4m, ce qui
signifie que la chaussée est sollicitée aux mêmes endroits aussi bien par le trafic aller que par le
trafic retour, il n’y aura pas lieu donc de diviser par deux le trafic dans les 2 sens pour avoir le
trafic de ‘’la voie la plus chagrée’’ en cas d’utilisation des méthodes de dimensionnement
basées sur le C.B.R.
C. EXEMPLES DE DIMENSIONNEMENT :
Nous donnons dans ce qui suit un exemple de route à dimensionner suivant trois
méthodes différentes et nous le cas d’une appelée à supporter 200 véhicules par jour et dans les
2 sens, et ayant une largeur de 4 mètres.
74
75
Application numérique
• - Correction d’agressivité : 200 x 2,85/0,92 = 620
• - Correction de % PL : 620 x 0,50/0,35 = 885
• soir le haut de la classe T 2
Pour des sols se situant entre les classes S2 et S4 les structures de chaussée proposées
par le catalogue sont : 20 à 30 cm de GNA revêtues d’un simple RS (chaussée du type 2.bis –
zone aride) l’autre cas de figure (chaussée du type 1.bis – zone aride) conduit à des structures
en enrobé qui paraissent luxueuses pour un volume de 200 V/J dans les 2 sens.
76
Le trafic cumulé sur 10 ans équivalent à 8,2 avec un taux de croissance de 6% serait :
200 x 2,85 x 0,5 x 365 x (1,0610 – 1)/0,06 = 1,37.106
L’épaisseur nécessaire en grave concassée non liée, serait de (2,2 – 0,5 x 0,4)/0,15 soit
14 pouces ou 35 cm. La méthode A.A.S.H.T.O ayant tendance à surestimer les épaisseurs de
chaussée notamment pour les faibles trafics, on considérera que pour ce type de route
l’épaisseur ne dépassera pas 30 cm dans le cas des sols les moins portants.
77
Comme précédemment, nous prendrons le cas du trafic équivalent à 8,2 et cumulé sur
10 ans, soit 1,37.106 et un sol ayant un C.B.R supérieur à 25.
D. CONCLUSION ET COMMENTAIRE
D’autre part et compte tenu de la bonne qualité des sols (sauf cas exceptionnel :
Sekhas, sols fins conjugués à la possibilité de stagnation d’eau dans les dépressions après un
éventuel orage) et compte tenu des conditions pluviométriques favorables, les chaussées du
Sahara ne prédiront pas par rupture des sols ou fluage de ceux-ci, mais plutôt par fatigue des
matériaux de la couche de base et par assure de la couche de roulement. Le calcul à l’aide du
modèle mathématique ALIZE III du L.C.P.C de France montre que pour une chaussée de 20
cm de GNB ayant un module élastique de 3500 kg/cm2 et un sol de module de 1000Kg/cm2,
montre qu’un essieu standard de 13 tonnes engendre sur le sol une contrainte verticale de 1,95
Kg/cm2, les sols graveleux peu plastiques et secs du Sahara peuvent supporter cette contrainte
plusieurs fois, plusieurs centaines de millier de passage en principe. Par contre il n’est pas
évident que les matériaux granulaires du corps de chaussée puissent résister à autant de
passage d’essieux de 13 tonnes, quelques déformations aussi déformations élastiques
produites par chaque passage, au sein du matériau de chaussée, aussi minimums qu’elles
soient, provoquent par auto-attrition et par production de fines, des tassements et des
affaissements irréversibles qui peuvent conduire à la ruine de la chaussée.
En conclusion, on retiendra que pour des sols bien portants et secs, 20 cm de corps de
chaussée suffisent (voir même selon le cas d’espèce) ; il n’est nécessaire de ‘’soulager ces sols
par des augmentations des épaisseurs du corps de chaussée et il est souvent plus judicieux et
même plus prudent d’augmenter la qualité du matériau de corps de chaussée, en cas
d’augmentation de trafics, sans forcément augmentation des trafics, sans forcément augmenter
les épaisseurs de la couche de base.
78
2.2 LES MATERIAUX
A. PREAMBULE
L’environnement désertique permet l’utilisation en chaussée de matériaux subnormaux ;
cependant cette utilisation n’est pas obligatoire car si l’on dispose de matériaux classiques
autant ne pas s’en priver à condition toutefois que leur coût soit similaire ou voisin de coût des
matériaux locaux. L’utilisation des matériaux classiques ne pose aucun problème particulier de
mise en œuvre en milieu désertique et leur qualités géotechniques réputées suffisantes dans les
zones non arides du pays font qu’elles le seront à plus forte raison dans les zones arides où le
trafic et la pluviométrie sont moins agressifs, et les sols en général plus stables et plus portants.
B. RAPPELS
En principe tous les matériaux de corps de chaussée définis au CPC des travaux
routiers courants de la DRCR sont considérés comme classiques à savoir :
En général, au Sahara le trafic ne justifie pas le recours aux matériaux traités au liants
hydrocarbonés, sauf cas exceptionnel, ou dans le cas de la voirie urbaine. Nous ne parlerons
donc pas dans ce qui suit de GBB et EB, ni des revêtements superficiels qui font l’objet d’un
autre chapitre.
C.1 – Définitions
Ils sont définis par leur paramètres géotechniques principaux et qui sont :
Granulométrie – Propreté – Angularité – Dureté – Indice de plasticité. L’ensemble de ces
paramètres est spécifié au CPC et nous le reprenons ci-dessous sous forme de fuseau
granulométrique et de tableau récapitulatif :
79
Granularité passant au tamis de (mm)
Fuseau
40 31,5 20 10 6,3 2 0,08
GNA 100 100 68 43 35 22 4
& % à à à à à à
GNB 90% 90% 78% 64% 43% 11%
C2 – Commentaires
* La dureté est spécifiée suivant deux paramètres :
L’essai Los Angles et l’essai Micro-Deval en présence d’eau.
L’essai L.A caractériser la résistance du matériaux aux chocs répétés, tandis que l’essai MDE
est conçu pour caractériser la résistance des granulats du matériaux à l’auto-attrition en
présence d’eau (certains matériaux perdent leur cimentation après de longues périodes de
saturation d’eau). Compte tenu de la rareté des précipitations d’eau dans les régions
sahariennes, il n’apparaît pas judicieux de soumettre les graves non traitées (GNF – GNA –
GNB) aux essais de MDE. La DRCR a d’ailleurs décidé de supprimer cet essai pour les
chantiers routiers en milieu désertique (voir note de la DRCR n° 2143/915/686/62 du 5 mars
1987). En général le L.A pour les GNA et GNB est inférieur à 30 comme demandé par le CPC,
mais dans certaines régions du Sahara telle que la province de Oued-Eddhalben particulier la
zone côtière au Nord de Dakhla, la dalle rocheuse se présente sous forme du plusieurs blocs de
couleur et de dureté hétérogène avec des degrés de cimentation variables, ce qui se traduit par
des valeurs de Los Angeles entre 30 et 40 et parfois plus si le gisement présente des calcaires
tendres (coquillages fossiles à 80 km au Nord de Dakhla). Dans de tels cas l’obtention de
matériaux conformes aux normes classiques du CPC exige de recyclages lourdement le prix de
revient. Dans certains cas même ces lourdes contraintes de concassage ne permettent pas
l’obtenir les caractéristiques de dureté demandées. Il est alors nécessaire de revoir les
spécifications dans le sens de d’allégement (par exemple L.A inférieur à 35) et de compenser
cette qualité par un compactage plus serré (par exemple : taux de compactage supérieur à 98%
au lieu de 95%).
80
* L’indice de concassage d’un matériau O/d concassé à partir d’un O/D étant défini
comme le pourcentage des éléments supérieurs à la dimension ‘’d’’ contenus dans le matériau
brut O/D d’origine, il semble rare, dans le cas du Sahara, d’avoir recours à cette définition. En
effet, cette définition d’applique parfaitement aux tout venants roulés des oueds et aux
matériaux alluvionnaires, mais dans le cas du Sahara les oueds sont à sec et ne présentent pas
de galets en général. Les matériaux sont extraits à partir du concassage de la dalle rocheuse
que l’on rencontre fréquemment en surface ou sou quelques dizaines de centimètres de sable et
de cailloutis. L’indice de concassage sera donc systématiquement supérieur à 100% et il n’y
aura pas de distinction entre GNA GNB et GNF. Pour le cas particulier des régions
sahariennes et du fait de ne pas pouvoir disposer de galets d’oueds, l’indice de concassage sera
tel que toute les graves élaborées seront de classe GNA (indice IC supérieur à 100%). Les
nuances se feront au niveau de la propreté (IP et ES) et surtout au niveau de la dureté LA.
* La forme est spécifiée par un coefficient d’aplatissement (AC) qui doit être inférieur à
20 pour la GNF mais elle n’est pas spécifiée pour les matériaux plus ‘’nobles’’ GNA et GNB.
En fait, nous pensons que ce paramètre devrait être négligé aussi bien pour les zones
sahariennes que pour le reste du Royaume, car cet essai est réservé aux granulats et traduit leur
aptitude à l’enchevêtrement maximal (bonne mosaïque pour les revêtements et bonne
compacité pour les enrobés).
C. 3 – Elaboration
Les matériaux sont en général élaborés à partir du concassage des blocs rocheux issus
du déroctage de la dalle du sol naturel. Il est nécessaire de disposer d’au moins deux
concasseurs : un primaire réduit les blocs de 300 à 600 mm en un matériau 0/300 environ, le
secondaire réduit le 0/300 en 0/150. Un crible de maille D permet de recycler dans le
secondaire les matériaux D/150 d’une part et d’autre part d’extraire le matériau final 0/D (D
compris entre 30 et 60 mm selon le cas).
81
Installation de concassage des blocs avec Scalpage et recyclage pour production de
Grave non traitée et granulats pour enduits
Parfois, la dalle ne fournit pas toujours les blocs à dureté suffisante, et il peut s’avérer
nécessaire de procéder à une sélection très soignée de l’emprunt, puis à un tri des blocs avant
leur introduction dans le concasseur. Dans le cas où les blocs sont trop hétérogènes et où les
précautions précédentes s’avèrent insuffisantes, il faut procéder à des éliminations partielles du
matériaux concassé après primaire et de fréquents recyclages dans le secondaire. Ces procédés
font que la courbe granulométrique du produit fini visé peut manquer de la fraction sableuse
0/5 car plus le matériau est dur et moins il produit de sable ; il y a donc un compromis à
trouver entre la granulométrie continue telle que exigé par le CPC et la dureté Los Angles. De
plus ces procédés d’élimination partielle après primaire et recyclages multiples aux secondaires
ont l’inconvénient de grever lourdement le prix de revient et les rendements à des seuils qui
peuvent être incompatibles avec les délais de réalisation des travaux.
Enfin dans le cas où aucune de ces solutions n’est retenue, autant passer à l’utilisation
des matériaux subnormaux ou étudier la possibilité de déroger aux spécifications.
82
83
D. LES MATERIAUX SUBNORMAUX
L’on entend par matériaux subnormaux, tous les matériaux non classiques, c’est-à-dire
autres que les matériaux élaborés tels que définis précédemment.
La DRCR à d’ores est déjà proposé des spécifications provisoires pour matériaux
locaux utilisables en site saharien. Une partie de ces spécifications est actuellement en cours
d’expérimentation sur les chantiers du Sud.
84
- en classe II, les matériaux dont la courbe granulométrie est toute entière à l’intérieur du
fuseau (zone II du graphique).
- en classe I, ceux dont la courbe granulométrique se trouve au dessous du fuseau (zone I du
graphique) ou en partie dans les zones I et II.
- en classe III, tous les autres matériaux.
A l’intérieur de ces classes, des types de matériaux sont caractérisés par un ou plusieurs
des paramètres :
- Los Angeles
- Teneur en carbonates
- Teneur en sulfates solubles
- Limites d’Atterberge.
85
Types de matériaux de classe III
III – 1) Graves, sols fins carbonatées : matériaux dont la teneur en carbonates exprimée en
CACO3 est supérieur à 70%.
III – 2) Graves sables et limons gypseux : matériaux dont la teneur en sulfates, exprimée en
gypse CaCO4. 2H2O est supérieure à 70%.
III – 4) Matériaux non utilisables : Tous autres matériaux de classe III, à l’exception des
sables sans cohésion, limon et argiles peu plastiques.
Remarque
Les matériaux à la fois carbonatés et gypseux appartiennent au type II.2 pourvu que la
teneur totale en carbonates exprimée en CaCO3 et en sulfates exprimée en CaSO4 2H2O soit
supérieur à 70%.
Remarque générale :
Les spécifications ci-dessus s’entendent pour un matériau prêt à l’emploi : il est
évidemment possible d’y satisfaire par divers traitements (addition de sable éolien, presque
partout disponible recomposition – vannage etc…).
La dimension maximale, en couche de base, des matériaux des classes I et II, sauf II.2B
doit être comprise entre l’optimum et le maximum si leur indice de plasticité est inférieur à 6.
La dimension maximale des autres matériaux grenus et de ceux employés dans les autres
couches de chaussée est seulement soumise à la condition d’être comprise entre le minimum et
le maximum, sans toutefois pouvoir dépasser la moitié de l’épaisseur de la couche concernée.
86
Dimension maximale
Minimum Optimum Maximum
Base 20 31,5 50
Fondation 20 - 100
Forme 20 - 200
Accotement 20 - 80
Ces dimensions s’entendent du matériau en place après compactage. Il est donc admis
d’approvisionner des matériaux contenant des éléments de dimension supérieure pourvu que :
* Couche de base
Les matériaux des types ci-dessus admis en couche de base, avec ou sans réserve,
apparaissent au tableau ci-après, où (X) signifie sans réserves explicitées en note de bas de
tableau.
Notes
- 1 – sous réserve qu’un essai ait montré qu’elles sont compactables.
- 2 – sous réserve d’un revêtement très imperméable.
- 3 – chaussée non revêtue seulement.
87
* Couche de fondation
Tous les types matériaux définis ci-dessus sont admis en couche de fondation pourvu
qu’ils soient compactables.
Toutefois seuls les matériaux non sensibles à l’Eau sont les mêmes conditions que ci-
dessus pour la couche de base ; ce sont les types :
- I.1, I.2, I.3, II.1B, II.1P, II.2B, à condition que leur indice de plasticité soit inférieur à 6.
- I.3P, à condition que son indice de plasticité soit inférieur à 6 et qu’il soit compactable.
- II.2B’ à condition que son indice de plasticité soit inférieur à 6 et sa teneur en carbonates
(CaCO3) supérieur à 20%.
- III.1. sans instruction.
* Couche de forme
On entend par couche de forme, dans le cas des routes en milieu désertique, la couche de
Matériaux insensibles à l’Eau sur laquelle repose la chaussée proprement dite, si nécessaire,
lorsqu’elle est au niveau du sol dans les conditions évoquées ci-dessus.
Les matériaux admis en couche de forme sont de mêmes types que ceux en couche de
fondation.
88
D4 – Expérimentation des matériaux subnormaux
En 1986, lors des travaux d’infrastructure du Sud, des expérimentations ont été
réalisées dans le but de tester la validité des nouvelles normes provisoires des matériaux
subnormaux pour milieu désertique. Le tableau ci-dessous récapitule l’ensemble des sections
expérimentales et les premières conclusions qui ont pu être tirées. Pour plus de détail le lecteur
pourra se référer aux rapports de LPEE N° 85.21.1.194 et N° 86.212.1.180 du 15/12/86.
D5 – Commentaires
Une partie des matériaux de classe III.4 dite ‘’matériaux non utilisables’’ correspond
aux matériaux sélectionnés classiques utilisables en corps de chaussée de routes économiques
ou pour routes non revêtues, pourvu que leur indice de plasticité soit compatible avec leur taux
de fines. Cette catégorie serait à la limite de la courbe haute du fuseau discriminant mais dans
la zone III, c’est le cas par exemple d’un matériau où l’IP est inférieur à 14 avec des fines
autour de 25% et surtout la présence d’un squelette graveleux. Il faudrait donc séparer cette
classe en deux sous classes III-4s (à squelette) et III-4-f (matériaux trop fins et trop plastiques
pour être utilisables).
89
E. – LES MATERIAUX POUR ACCOTEMENTS
Dans ce chapitre il faut distinguer entre accotement circulé et non circulé, car le rôle
joué par le matériau d’accotement n’est toujours indépendant du type d’accotement et de son
mode de fonctionnement :
90
2.3 ENDUIT SUPERFICIEL
I – GENERALITES :
Si la réussite des textures de revêtement exige d’une manière générale des agréants
propres et résistants, des liants adaptes, des dosages corrects, une bonne affinité liants-
agréagats et un cylindre convenable, elle exige en plus en plus pour les chantiers en zones
sahariennes des précautions supplémentaires concernant deux facteurs importants :
Les roches les plus fréquemment utilisées sont les calcaires et les grès. Leurs
caractéristiques mécaniques sont globalement valables, cependant quelques problèmes
d’adhésivité surgissent, ce qui amène à recourir à l’utilisation de produits de dopage.
Des vents de sables violents rendent souvent très difficiles les conditions de mise en
œuvre eu revêtement.
Si l’affinité du sable pour le bitume est limité en raison de la nature siliceuse de celui-ci,
elle l’est d’autant plus pour les sables pollués ou de nature argileuse.
Une fraction du liant reste retenue par les matériaux déposés, ce qui nécessite parfois
un surdosage pour compenser le phénomène de pompage du liant et la création de
boursouflures.
91
Pour remédier à une telle situation, il conviendra d’arrêter l’enduisage quand les vents
de sable se lèvent et de ne reprendre les travaux de revêtement qu’après nettoyage de la
surface au balai mécanique avec une finition par soufflage.
Des essais réalisés dans les zones affectées de boursouflures ont montré que ce
phénomène disparaît avec l’ouverture à la circulation de la couche imprégnée et que les parties
accusent un soulèvement par rapport à la surface normale, finissent par se coller sur cette
surface et présenter un durcissement solide.
Les liants utilisés à présent dans les régions du Sud Marocain, pour les enduits sont les
Cut-Baclks et les émulsions ;
Les bitumes fluidifiés visqueux de catégorie 400/600 ou les émulsions à 65% se sont
avérés très fiables pour ces régions.
Sur le plan qualitatif, aucune distinction dans l’immédiat n’a été constatée, le
comportement du revêtement reste semblable quelque soit le liant employé.
Sur le plan économique, bien que le prix d’un bicouche au cut-back est supérieur à celle
du prix de l’émulsion, ce qui favorise pour le Maroc (pays importateur de pétrole) l’utilisation
de l’émulsion.
II – SECTIONS EXPERIMENTALES :
Quelques planches expérimentales ont été programmées dans les régions de Boujdour
et Boucrâa. Ces planches devraient permettre après étude comparative technico-économique
des diverses variantes, d’optimiser les couches de surface en enduit superficiel et leur coût de
revient le programme établi consistait en :
Les gravettes utilisées sont de classe 4/6 – 6/10 et 10/14, possédant des caractéristiques
conformes aux normes demandées.
92
Liants (valeurs moyennes) Gravette-v.m
Variante Liaison 400/600 Emulsion 65 % 6/10 14/10
e e e e
1 C 2 C 1 C 2 C*
Sous-dosage en 1ère Couche de Boucrâa 1,16 1,00 - - 5,8 8,30
gravette Gueltat
10/14. Boujdour 1,21 1,18 - - 7,7 9,5
Tanafed
Prise en sandwich entre 2 Boucrâa - - - 1,30 6,6 9,6
couches de gravettes dont la Gueltat.
1èr
repose directement sur Boujdour- 1,24 - - - 7,2 8,5
l’imprégnation Tanafed
Revêtement réalisé sans Boucrâa - - 1,70 1,55 6,2 9,7
imprégnation Gueltat
Préalable de la couche de base. Boujdour 1, 17 1,11 - - 7,4 8,7
Tanafed.
Monocouche double Boucrâa - - 1,73 - 8,3 9,9
gravillonnage Gueltat
Boujdour- 1,52 - - - 6,9 9,2
Tanafed.
93
III – OBSERVATIONS :
Il est rappeler que des données réelles sur le trafic ne sont pas encore à jour. Les
estimations formulées par les responsables font état d’un trafic dépassant de loin 50 véhicules /
jour avec un pourcentage de poids lourds.
Pour, les différentes sections nous donnons ci-dessous un résumé du constat effectué
après une année de mise en service.
ère
* Sous-dosage en 1 couche de la gravette 10/14 :
Ces sections présentent un bon aspect et une bonne mosaïque, le rejet est peu
important, les gravettes 6/10 de la 2ème couche sont bien incrustées entre les granulats de la 1ère
couche. Globalement ces sections ne présentent pas de dégradation et attestent d’une bonne
tenue.
* Absence d’imprégnation :
Pas de dégradation dignifjicatives hormis quelques arrachements en rive gauche de la
section réalisée sur la liaison Boujdour –Tanafed.
Les rejets sont normaux et la 2ème couche de gravillons est bien insérée, la mosaïque est
correcte.
CONCLUSION :
Bien que ces planches soient à leur première année d’expérimentation, et qu’il soit
encore prématuré d’avancer un jugement on peut noter avec satisfaction le bon comportement
de certaines sections que se sont distinguées par un aspect et une tenue corrects, tout comme
le reste des tronçons réalisés selon les normes habituelles. Il s’agit des sections réalisées :
94
TITRE III
LA REALISATION DES ROUTES SAHARIENNE
95
CHAPITRE I
PHASES DU PROJET ET RAPPORTS AVEC LES INTERVENANTS
Introduction
Jusqu’à la mise en service d’une route interviennent différents acteurs ; ceux
participants aux études (les bureaux d’études et topographes, le laboratoire), à la construction
et à la fourniture des matériaux (les entreprises) et au contrôle des travaux (le laboratoire).
Dans toutes ces activités l’administration est bien sûr présente étant maître d’ouvrage et
maître d’œuvre ; elle intervient par ses services centraux, provinciaux et au niveau du chantier
par l’équipe chargée du suivi.
Les relations qu’entretient l’administration avec l’un ou l’autre de ses partenaires son
variables suivant la phase du projet routier.
Avant que le dessin d’une liaison se concrétise par sa construction, il aura passé dans
différentes phases d’élaboration. En ceci, une route en milieu désertique ne diffère pas des
autres de standard courant.
Discuter des relations entre les différents intervenant revient à aborder ces différentes
phases et à présenter les enseignements spécifiques aux routes désertiques qui ont pu être tirés.
Le tableau ci-après distingue pour chacune des phases, les intervenants possibles.
Phases Intervenants
Identification Administration, bureau d’études
Dévolution des travaux Administration
Spécifications techniques Administration
Réalisation Administration, entreprise LPEE
Etudes géométriques et géotechniques Administration, bureau d’études. LPEE
96
L’étude du schéma d’armature pour les régions de sud a été confiée à un consultant
extérieur. Elle est élaborée en concertation avec l’ensemble des administrations concernées et
les autorités locales.
A partir de ces données, sont obtenus les couloirs préférentiels des liaisons à caractère
national, régional ou provincial.
Ces constations sont elles-mêmes enrichies par les observations de DPE notamment
concernant la susceptibilité à l’ensablement de routes suivant leurs configurations et les
dégradations dues aux creux.
D’autre part, un bilan de l’expérience étrangère pour de pareilles routes a été fait. Il a
été la deuxième source d’inspiration pour l’élaboration des spécifications techniques de
conception et de construction.
Les spécifications sur les caractéristiques géométriques ont été très tôt et en premier
appliquées.
97
Etudes Géométriques et Géotechniques
On distingue des les études trois phases : l’étude de définition, l’étude d’avant projet et
l’étude de projet d’exécution.
Pour les routes construites dans le sud, la phase d’avant projet a été supprimée, pour la
double raison que les conditions topographiques sont en général bonnes et que l’étude de
définition a permis le choix de la variante à retenir.
L’étude de définition est de ce fait une phase essentielle dans l’étude du projet. Elle doit
être poussée à un niveau de détail permettant le choix d’une variante de tracé en fonction des
différentes contraintes : eau, zone sableuse, potentialités de développement des sites desservis.
Systématiquement, lorsqu’il était possible, le choix d’une variante côtière, par rapport à
un tracé plus continental, a été préféré ; trois avantages, au moins, à ce choix : températures
plus clémentes, accès possibles aux zones de pêche et, plus tard, aux zones potentiellement
touristiques, et disponibilité de l’Eau de mer pour la construction.
Lorsque l’étude de définition est bien faite, l’étude du projet d’exécution n’est plus à la
limite qu’un exercice.
Il est illusoire de conduire une étude économique sauf pour des variantes d’aménagement
et alors l’analyse est plutôt financière qu’économique. Les problèmes qui peuvent se poser à
cet égard sont :
Il est important de faire effectuer une reconnaissance préalable des gisements dont on
envisage l’exploitation.
Une reconnaissance bien menée permet d’éviter des contentieux ultérieur avec
l’entreprise et des arrêts de chantier.
98
La reconnaissance est simplifiée par le fait que l’étude du tracé aura déjà permis de
renseigner globalement sur les aspects géologiques et géotechniques des terrains empruntés.
Les rares traversées de Sebkhas, lorsqu’elles n’ont pu être évitées, ont nécessité des
études particulières qui en général concluent à la nécessité d’une couche de fondation. Cette
couche s’impose également sur zone sableuse pour des motifs de traficabilité des engins lors de
la construction.
- Plusieurs routes ont été construites sur une dalle rocheuse, dalle Moghrebienne ou autre,
de puissance, métrique en général. Sur une telle configuration, un léger déblai impose de
dérocher la totalité de l’essiette de la chaussée. Il faut soit passer en déblai franc soit en
remblai de maniérée que la chaussée et ses accotements viennent par dessus la dalle. Il n’est
pas possible de raboter de faibles épaisseurs de dalle sauf à l’enlever entièrement puis à
venir remblayer partiellement, mais alors il faudrait en tenir compte lors de la prise des
attachements.
- Il ne faut admettre des ouvrages buses ou des dalots de faible ouverture que s’il est
clairement établi qu’ils ne risquent pas d’être comblés par le sable.
- Adopter la plus grande rigueur dans le passage des zones sableuses quitte à multiplier les
reconnaissances pour la recherche du passage optimum.
- Pour faciliter le contrôle du projet, il est indiqué de porter sur les profils en long
l’indication de la nature des zones traversées (dalle rocheuse, zone à risque d’ensablement,
dunes, traces, d’écoulement d’eau…). Ces indications existent dans les rapports de
reconnaissance et dans l’étude de définition mais leur repérage, avec la précision du projet
d’exécution, n’est pas toujours aisé.
L’examen des offres des entreprises doit se porter à la fois sur les moyens mis en œuvre
et sur les coûts de ces moyens.
99
Concernant les coûts, on s’attachera particulièrement aux prix principaux. Pour les
chantiers du sud ceux-ci sont les prix :
Ces prix avec celui de l’installation générale de chantier totalisent jusqu’à 95% du montant
du marché.
L’analyse de ces prix est facilitée si on dispose d’une série de prix pour des marchés
précédents ; sinon un sous détail des prix est demandé à l’entreprise.
Les études de définition ressortent à environ 1.500 DH/Km et l’étude d’exécution entre
10.000 et 12.000 DH/Km.
100
La compatibilité entre les moyens, les quantités, les délais et le planning prévisionnel
doit être analysée.
Cette analyse est éventuellement reconduite en cours de travaux si des dérivés sont
constatées par rapport aux prévisions.
Compte tenu de l’éloignement des chantiers et des difficultés d’accès, une grande
autonomie doit être donnée au personnel sur le chantier.
Ceci est également valable pour l’entreprise qui doit disposer d’une bonne logistique en
particulier pour le transport et la réparation du matériel soumis à rude épreuve et pour
l’approvisionnement en consommable divers.
Il convient enfin de noter que la présence des moyens de l’entreprise peut être mise à
profit pour faire des réalisations pouvant servir par la suite à la population et aux usages, par
exemple l’équipement de forages d’eau servant dans un premier temps aux besoins du chantier
ou l’aménagement d’accès à la mer pour les tracés côtiers.
101
ETAT D’AVANCEMENT
20 / 03 / 87
102
CHAPITRE 2
LA REALISATION DES TERRASSEMENTS
I – INTRODUCTION :
Durant la dernière, quelques expériences intéressantes sur le compactage à teneur en
eau naturelle ont été réalisées dans les régions désertiques du Sud Marocain.
Ces études de grande importance avaient pour but de tester une technique capable de
réserver l’Eau pour la consommation de la population de ces régions qui souffrent d’une
carence en eau, et d’autre part de réaliser des économies sur le transport et le pompage de
cette eau.
En première approche, l’étude s’est intéressée au compactage à sec des remblais qui,
par la suite à été étendue au compactage à sec des matériaux de fond et de couche de base.
- les graves ;
- les sables limoneux à argileux.
- Matériaux graveleux ;
- Matériaux sableux.
II – 1 Matériaux graveleux :
Les matériaux graveleux de types G.b à G.l présentent des densités sèches à faible
teneur en eau (0 à 1 %), peu éloignées de la densité sèche maximale de l’optimum ‘’ proctor
modifié’’. La portance CBR pour une forte énergie de compactage est comparable à celle des
matériaux compactés en présence d’eau.
103
104
II-2 Matériaux sableux :
Le compactage à teneur en eau naturelle des matériaux sableux est peu efficace, les
densités sèches atteintes étant faibles par rapport à la densité sèche de l’O.P.M., la portance
obtenue n’était pas suffisante.
105
Au vu de ces résultats, il a décidé de tenter l’expérience en vraie grandeur du
compactage à teneur en eau naturelle à l’aide de planches d’essais expérimentales dans les
régions de Goulimine et de Tata et ce, en limitant cette technique aux matériaux graveleux G.b
à G.L.
1°) Les seuls matériaux susceptibles d’être compactés à " sec " sont ceux appartenant
aux classes G.b et G.L et dont l’I.P. est inférieur à 10 %.
2°) Les matériaux de remblai seront mis en œuvre, par couches successives, l’épaisseur
étant déterminée sur place après essai ; celle-ci est fonction du type et de la puissance
des engins de compactage.
3°) La densité sèche de référence sur chantier doit être une densité variable en fonction
de la teneur en eau in-situ.
4°) Pour obtenir une portance C.B.R. suffisante, l’énergie à fournir doit être
comparable à celle du "Proctor modifié ".
Après reprise dans certaines zones plus argileuses, les densités sèches en place ont
toujours été supérieures à la densité sèche de références, ce qui a permis d’obtenir des
compactés à l’O.P.M. situées entre 90 et 95 %.
106
Cette technique de compactage à sec a été utilisée une deuxième fois sur la liaison
Boukrâa-Gueltat Zemmour où 80 km de remblais ont été compactées à leurs teneur en eau
naturelle.
Dans un premier temps, des sections expérimentales ont été réalisées en 1978 sur le
tronçon AKKA – TATA, la technique adoptée se présentait de la manière suivante :
107
Les mesures de densités, de déflexions et de plaques effectuées sur les différentes
couches, ont fait ressortir qu’un arrosage ou pas du fond de forme ne diminue en rien la
résistance mécanique de cette couche.
Par contre, et contrairement aux résultats concluants obtenus sur une couche de base
humide, il semble que les données recueillies sur une couche de base compactée à sec soient
peu probantes.
108
FOND DE COUCHE DE REVETEMENT
RESUME DES RESULTAT REMBLAI FORME BASE IMMEDIAT SOUS -
EMENT TRAFIC
Déflexion m 260 200 124 (109) 68
(1/100²mm) & 63 44 26 (18) 11
d.90 421 255 160 (132) 82
ESSAIS DE E. 1m (bars) 255 305 540
SECTION 1 PLAQUE E. 2m (bars) 2660 3210 2170
K 9 10,8 4,1
Densité m + 1,28 - - 2,30 + 0,08
( T.m3 ) & d. ref - - OPM: 2,24
Déflexion m - 224 252 129 (94) 91
(1/100² mm) & - 70 55 37 (18) 21
d.90 - 314 323 175 (117) 118
SECTION 2 ESSAIS DE E. 1m (bars) 208 235 285 640
PLAQUE E. 2m (bars) 1920 2975 1985 2160
K 9,8 12,7 7,3 3,4
Densité m + 1,28 2,00+ 0,2 - 2,13 + 0,15 2,27 + 0,07
(T/m3) & d. ref 2,04 - OPM : 2,20 OPM : 2,24
Déflexion m - 182 180 (180) 92
(1/100² mm) & - 56 58 56 16
d.90 - 254 257 253 112
SECTION 3 ESSAIS DE E. 1m (bars) 175 500 360
PLAQUE E. 2m (bars) 1855 1730 2050
K 10,8 3,7 5,8
Densité m + 1,28 1,98 + 0,07 2,07 + 0,16 2,13 + 0,06
(T/m3) & d. ref OPM : 2,04 OPM : 2,24
& d.sec idem &d.sec=2,145
109
II-6 Nouvelles expérimentations :
Récemment de nouvelles expériences sur le compactage à sec de la couche de base ont
été réalisées à Issafen sur la liaison Igherm-Tata ; le programme suivi a consisté en la
réalisation :
- d’une section de 150 m de longueur en G.N.B. dont l’indice de plasticité est nul.
- d’une section de 150 m de longueur en G.N.B. présentant un indice de plasticité
variant de 9 à 12 %.
Le comportement de ces sections après les dernières chutes de pluie (plus de 140 mm),
et une mise en circulation de deux mois est très correct, aucun signe de dégradation n’a été
observé.
110
III – AUSCULTATION DES SECTIONS EXPERIMENTALES :
Une campagne d’auscultation a été effectuée en vue d’établir une description de l’état
des chaussées expérimentées sur la liaison Akka-Tata 7 ans environ après la mise en service.
111
Au cours de cette campagne, un ensemble de renseignements sur l’évolution et le
comportement de ces sections a été tiré, et ce grâce aux essais effectués in-situ et en
laboratoire.
L’étude s’est basée sur les renseignements fournis par une série d’indicateurs reposant
sur l’examen de trois points fondamentaux qui interviennent à des degrés divers dans le cadre
de cette analyse :
Résultats :
On retiendra de cette auscultation les éléments suivants :
1°) Pour les zones de remblais graveleux compactées à sec et dans le fond de forme et
la couche de base étaient réalisés dans les conditions normales d’arrosage et de
compactage, la tenue de la chaussée est d’une manière générale correcte. L’ensemble
des résultats réalisés in-situ confirment le bon comportement de la chaussée.
2°) Pour les remblais dont le fond de forme a été compacté à sec, on note une légère
chute de compactage particulièrement, lorsque la couche de base a été humidifiée.
La confirmation des résultats permet également de constater que les valeurs des
modules de déformation et de déflexions relevées sur le remblai et le corps de chaussée
compactés à teneur en eau naturelle ont été améliorées dans le temps et sont nettement dans les
normes.
Cependant, on note sur la partie en remblai – fond de forme compactés à sec et couche
de base compactée humide des valeurs de déflexions supérieures à celles trouvées lors de la
réalisation de ces sections.
112
Ceci se recoupe d’ailleurs avec l’état de la chaussée qui présente quelques dégradations
localisées, constituées de nids de poules ou des fissures.
CONCLUSION GENERALE :
A travers cette synthèse, nous avons essayé de valoriser une technique particulièrement
adaptable aux conditions géomorphologiques et climatiques de nos zones sahariennes : ″Le
compactage à teneur en eau naturelle ″.
Les sections expérimentales retenues ont fait l’objet en premier lieu d’un suivi de leur
construction et ce à tous les stades, et ont été soumises à l’épreuve du trafic et des intempéries.
Les désordres relevés ne sont pas dus non plus à une fatigue prématurée des structures
en place, mais restent simplement des désordres de nature superficielle.
Enfin, l’expérience menée jusqu’à ce jour dans les provinces du sud est une étape dont
les résultats encourageants incitent à poursuivre la recherche tant au niveau d’autres sections
expérimentales qu’au niveau d’axes routiers de désenclavement ou de desserte locale.
113
2.2 MATERIEL ET RENDEMENT D’EXECUTION DES TERRASSEMENTS
I – INTRODUCTION :
Avant d’aborder ce chapitre, il est nécessaire de donner un aperçu sur les particularités
qui caractérisent un chantier routier en milieu désertique, ces particularités sont dans la plupart
des cas défavorables au bon déroulement des travaux et nécessitent la prise de dispositions
particulières.
Ce sont les principaux paramètres qui posent des problèmes plus ou moins difficiles à
surmonter.
II - LOGISTIQUE
A cause des particularités des zones désertiques citées plus haut, il est nécessaire
d’établir un programme détaillé intéressant le transfert du matériel et le transport de matériaux,
d’approvisionnement, de pièces détachées ou de personnes sur chantier ou à l’intérieur du
chantier.
a- Transfert du matériel.
Pour les moyens et longues distances, le transfert de tout matériel à l’exception des
camions et véhicules légers, est assuré par des porte-chars aussi pour le matériel à acheminer
sur chantier que pour celui à transférer d’un point à un autre à l’intérieur du chantier.
Au cours des travaux, un seul porte-char est en principe suffisant pour assurer les
opérations du transfert à l’intérieur du chantier.
Dans les deux cas, les opérations de transfert doivent être programmées et coordonnées,
afin d’éviter tout arrêt et retard des travaux occasionnés par des mouvements non coordonnés
du matériel.
114
b- Transport de personnes.
Le transport de personnes est assuré par des véhicules légers, tout terrain ou par des
camions suivant qu’il s’agisse de cadres ou d’ouvriers, suivant la distance du parcours et
suivant le nombre de personnes à transporter.
c- Approvisionnement du chantier.
L’approvisionnement du chantier en pièces de rechange matériaux et vivres est assuré
par des Land-Rovers tout terrain, par des camions, des porte-chars ou par des camions citernes
pour le carburant et l’Eau.
Les accotements peuvent être considérés exceptionnellement comme une partie des
terrassements exécutés avec plus de précaution.
Les terrassements sont exécutés au moyen de matériel approprié pour lequel quelques
indications sur la composition et le rendement des ateliers types sont données ci-après.
Dans tout ce qui suit, les valeurs des rendants du matériel et des ateliers types sont les
valeurs moyennes des rendements réalisés sur certains chantiers routiers dans les zones
sahariennes.
115
a- Matériel.
Le matériel utilisé pour les terrassements est pratiquement le même que celui utilisé
pour tous les chantiers routiers, on note en particulier les types, utilisation et rendement par
engin du matériel principalement utilisé dans des chantiers routiers en zones désertiques.
A noter que le rendement de chaque engin pris à part reste peu significatif. Ce
rendement est souvent affecté par le travail d’équipes composées de plusieurs types de matériel
ou lorsque l’intervention d’un engin doit être obligatoirement précédée par d’autres opérations
de préparations, dans ce cas, le seul rendement qui compte est celui d’un ensemble d’engins
formant un seul atelier.
b-1 Déblais
En zone désertique, les déblais sont en principe très réduits. En conséquence, les sections à
déblayer sont souvent très dispersées et éloignées les unes des autres avec des épaisseurs
généralement faibles à l’exception de quelques sections imposées par le relief et les
caractéristiques géométriques du tracé. Les rendements des ateliers de déblais en sont souvent
affectés.
116
Le tableau suivant résume la composition de quelques ateliers types et leurs rendements :
A noter que les déblais sont en général réutilisés en remblais, l’excédent des matériaux
est dégagé à l’extérieur de la plate-forme parallèlement à leur extraction et par la suite à
l’extérieur de l’emprise au cours d’une opération de nettoyage du chantier.
b-2 Remblais
En zones désertiques, les remblais à exécuter sont parfois importants et délais
d’exécution sont relativement courts, ce qui nécessite l’utilisation d’ateliers renforcés et
composés de matériels appropriés.
(1) Les mêmes engins (scrapers) utilisés pour les quatres opérations.
(2) La même pelle retro utilisée pour l’extraction et le chargement.
A noter que la nature des terrains en zone désertique est très favorable à l’utilisation
des scrapers.
117
Les scapers utilisés avec un minimum d’autres engins permettent d’obtenir plus de deux
fois le rendement d’un atelier type ordinaire.
c- Recommandation
L’expérience des chantiers des routes construites dans les provinces sahariennes a
permis de faire les constatations suivantes :
- Le démarrage d’un chantier doit être précédé par une étude détaillée sur la recherche
des matériaux, afin de permettre le choix, la composition et le nombre des ateliers à
mettre en œuvre.
- L’emplacement, la délimitation et l’agrément des emprunts doivent être faits sur
toute la longueur du tracé intéressé par les travaux en même temps que l’installation du
chantier.
- Le rendement des scrapers est nettement supérieur à celui des autres engins, d’autant
plus que ces engins peuvent faire, à eux seuls les fonctions d’un atelier composé de
plusieurs engins et camions et avec un meilleur rendement.
118
119
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121
CHAPITRE 3
LA REALISATION DE QUALITE
I – MATERIEL
Le matériel utilisé pour l’exécution des chaussées en zones désertiques est le même que
celui utilisé dans tous les chantiers routiers, le tableau ci-dessous donne une indication sur les
types de matériel, l’utilisation et le rendement moyen par engin du matériel particulièrement
utilisé dans les chantiers routiers en zones désertiques.
Il est à noter que deux expériences ont été testées sur les chantiers exécutés dans les
zones sahariennes et qui ont données de très bons résultats, l’une intéresse le dopage par
pulvérisation et l’autre intéresse la correction avant stockage de la GNA.
Matériel et équipements :
- un tracteur (de même type que celui utilisé en agriculture).
122
- une citerne de 600 l avec malaxeur.
- une rampe équipée de gicleurs.
- un système de refoulement et réglage de pression.
- des manomètres.
Fonctionnement :
L’équipement est montré à l’arrière du tracteur. Le dopage est mélangé avec l’Eau
suivant les proportions fixées par l’essai d’adhésivité. Le répandage se fait par pulvérisation
juste après le répandage de chaque couche de liant.
2 – Correction de la GNA.
La GNA fabriquée est souvent creuse et accuse un manque de la fabrication 0/10, ce
qui nécessite une correction avant la mise en œuvre.
Atelier de fabrication -
123
- Atelier de transport et de stockage des liants.
- Atelier d’imprégnation
III – RECOMMANDATION
* Pour réussir un revêtement, il convient de :
124
Il est préférable d’arroser la GNA ou GNB aux lieux de stockage, juste avant
l’approvisionnement et la mise en œuvre.
- Pour éviter la pollution de la GNA ou GNB (chute de l’E.S.), il est nécessaire de :
- Interdire la circulation sur le fond de forme.
- Nettoyer l’encaissement avant approvisionnement.
- Etaler le matériau (GNA ou GNB) juste après son approvisionnement.
- Eviter de stocker les GNA et les GNB dans les couloirs des vents dominants.
- Corriger les GNA et GNB (en cas de nécessite) au cours de la fabrication, et avant
stockage en utilisant la méthode citée plus haut.
- La dureté des matériaux fabriqués peut être améliorée par l’utilisation d’un scalpeur
avec des grilles de mailles de 40 ou 50 mm installé après le primaire, si cela ne provoque
pas de trop grandes diminutions des rendements de fabrication.
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134
3.2 CAS DE LA LIAISON DAKHLA – IMLILY
INTRODUCTION :
A. TERRASSEMENTS :
Les travaux de terrassement comportaient des remblais, généralement de faible hauteur
(40 cm en moyenne).
Le problème de l’Eau d’arrosage ne s’est pas posé puisque l’éloignement des points
d’eau (forages) n’excédait pas 20 kms.
1– Remblais :
a) Matériel utilisé :
L’atelier de terrassement pour l’exécution de la plate-forme était composé de :
- 3 motors scrapers,
- 1 bull D9 (pousseur),
- 1 bull D9 (pour la préparation des carrières),
- 2 niveleuses,
- 1 cylindre vibrant type CA51,
- 1 compacteur à pneus type 971.
b) Rendement :
Les emprunts étaient situés très près du tracé de la route (5000 m environ) et les
matériaux étaient gerbés.
Le rendement moyen était de 250 m3/heure pour l’ensemble de l’atelier (avec un
scraper en panne pendant la moitié du temps).
135
A titre de comparaison, un atelier composé de :
Les travaux de terrassements qui s’élevaient à 250.000 m3, ont nécessité 115 jours de
travail, soit un rendement journalier de 2200 m3/jour.
a) Matériel utilisé :
L’atelier de mise en œuvre des accotements était composé comme suit :
- 2 niveleuses,
- 4 cuves à eau de 13 m3,
- 1 cylindre vibrant type CA51,
- 1 compacteur à pneus type C971.
b) Rendement :
Les accotements comme la couche de base, avaient 20 cm d’épaisseur et des largeurs
respectives de 2 x 2 et 4 m.
70 x 4 = 280 m3/heure
ou 280 x 0,20 = 56 m3/heure
+ fond de forme 70 x 4 = 280 m3/heure
136
B. CHAUSSEE :
1- Couche de base :
Celle-ci était constituée par une couche de GNB de 20 cm comme indiqué plus haut.
a) Fabrication de la GNB :
La station de la fabrication de la GNB 0/31.5 (et des gravettes 6/10 et 10/14), d’une
capacité théorique des 100 m3/heure, avait été installée successivement aux PK 15,30,55 et
70.A
l’occasion de chaque déplacement, la fabrication était arrêtée pendant 3 jours.
b) Transport de la GNB :
Matériel utilisé :
Rendement :
Matériel utilisé :
Rendement :
Le rendement moyen était de 75 m3/heure.
La mise en œuvre de la GNB (y compris le transport) a été réalisé en 100 jours, soit 770
m3/jour.
137
2- Couche de roulement :
Celle-ci consistait en une imprégnation au cut-back 0/1 et en un revêtement bicouche
10/14 et 6/10 à l’émulsion 65 %.
a) Imprégnation :
Le transport du cut-back 0/1 se faisait à partir de Casablanca via Agadir où l’entreprise
possédait une installation de stockage. Le transport était assuré avec des camion-citernes de 18
tonnes, ce qui permettait l’imprégnation de 4 kms environ par citerne (à raison 1,1 kg/m²).
Sa réalisation s’est étalée sur 3 mois pour une vingtaine de jours de travail effectif.
c) transport de la gravette :
A partir des quatres sites de fabrication cités plus haut, la gravette était transportée et
mise en tas d’une centaine de tonnes qui longeait le tracé.
d)Transport de l’émulsion :
Le cut-back 0/1 et le bitume 80/100 servant à la fabrication de l’émulsion 65 % étaient
transportés de Casablanca jusqu’à Agadir où l’entreprise assurait la fabrication de celle-ci.
L’émulsion était ensuite acheminée jusqu’au chantier dans des citernes de 18 tonnes
assurant le revêtement de 1,5 kms par citerne.
CONCLUSION :
Les rendements mentionnés ont été constatés sur le terrain. Ils ont été atteints non
seulement grâce aux engins utilisés, mais aussi et avant tout, à une bonne organisation du
chantier, à la compétence et à la motivation des hommes qui maniaient ces engins et ceux qui
les entretenaient (ceci est d’autant plu vrai que les conditions de travail étaient très rudes).
C’est pourquoi ces rendements sont à manier avec la plus grande prudence.
138
139
TITRE IV
LE CONTROLE QUALIFICATIF
140
CHAPITRE 1
LE CONTROLE DE QUALITE
I – INTRODUCTION
Les contrôles de Laboratoire sont des opérations quantifiées par des essais permettant
de suivre l’homogénéité, la qualité des fournitures et travaux réalisés. Les valeurs obtenues
sont comparées à des critères de déqualifié et mise en œuvre imposés par le C.P.C. ou le
C.P.S.
2- Essais de recette
Ils sont commandés par l’administration et pour objet de contrôler la conformité des
fournitures ou travaux réalisés vis-à-vis des prescriptions imposées par le C.P.C. ou le C.P.S.
Les résultats obtenus aboutissent généralement à l’une des deux conclusions suivantes :
- Qualité et (ou) mise en œuvre conformes aux exigences habituelles (C.P.C.) d’où
l’accessibilité des fournitures ou travaux réalisés ;
- Qualité et (ou) mise en œuvre non conformes aux exigences du maître de l’ouvrage
d’où :
Ces essais sont effectués selon les cadences et fréquences imposées par le C.P.C. et
conformément aux normes et modes opératoires en vigueur.
141
II – PERSONNEL
L’éloignement des chantiers et les conditions de déplacement imposent la présence en
permanence d’une cellule de contrôle équipée de tout le matériel nécessaire pour les différentes
interventions du laboratoire. Ces interventions sont assurées par des équipes de contrôle,
supervisées par un Ingénieur.
Chaque équipe de contrôle est composée d’un Technicien Supérieur, de deux assistants
et deux préparateurs.
L’organisation des contrôles ainsi que le roulement des équipes au sein de cette cellule
du Laboratoire sont primordiaux pour le bon déroulement des différentes opérations de
réception et permettent en conséquence d’apprécier la qualité du travail rendu par chaque
équipe ; cette procédure a le triple avantage :
Cette cellule est à repartir en trois équipes travaillant par roulement périodique d’une
semaine et fonctionnant de la façon suivante :
- Equipe 1 :
Contrôle de compactage.
- Equipe 2 :
Prélèvement d’échantillons dans les stations de concassage et sur les couches préparées.
- Equipe 3 :
Essais du Laboratoire de chantier.
Cadences :
La définition du rendement journalier moyen de ces équipes est très difficile à établir, et
dépend de plusieurs paramètres dont on peut citer :
142
A titre purement indicatif, le rendement journalier moyen peut être de l’ordre de :
- 30 mesures de densités (densitomètre à membrane) ;
- 6 à 8 prélèvements par jour ;
- 8 essais granulométriques ;
- 4 essais de mesure des limites d’atterberg ;
- 4 essais de dureté ;
- 30 mesures de teneur en eau ;
- 2 essais proctor.
III - LOCAL
Il doit être construit dans la base-vie proche des travaux en même temps que la construction
des locaux de l’administration et de l’Entreprise, et à leur proximité.
IV – MATERIEL
143
Le laboratoire de chantier doit être doté du matériel nécessaire pour la réalisation des
différents essais d’agrément, de contrôle et de recette dont :
- Analyse granulométrique ;
- Limite d’atterberg ;
- Equivalent de sable ;
- Propreté ;
- Forme ;
- Dureté Los Angeles ;
- Fragmentation dynamique ;
- Résistance de béton ;
- Proctor ;
- Densité ″in-situ″ ;
- Teneur en eau ;
- Dosage du revêtement ;
- Slump test.
- Les véhicules à système de crabotage (pour les zones à risques d’ensablement) (type
Land-Rover).
- Les ″pick-up ″ (type Peugeot).
Pour résister aux conditions difficiles du chantier, ces derniers doivent subir quelques
modifications telles que :
144
Ces tableaux sont au nombre de 2 et concernent :
- Tableau 1 :
Le suivi de la qualité des matériaux dans les différentes carrières, composé de 3 graphiques
dont 1 pour la G.N.B. et 2 pour les gravettes 6/10 et 10/14 mm (par exemple).
Sur chaque graphique on peut repérer les journées de fabrication et en ordonnés les
différents résultats des essais concernant chaque classe granulaire ainsi que les limites imposées
par le C.P.C.
- Tableau 2 :
Le suivi de la mise en oeuvre des différentes couches de la chaussée, composé de 4
graphiques à savoir :
- 1 : Remblais.
- 2 : Fond de forme.
- 3 : Couche de base.
- 4 : Accotements.
Sur chacun de ces graphiques on doit repérer en abscisses les P.K. ou profils et en
ordonnés les différents résultats des essais réalisés sur la couche après mise en œuvre ainsi que
les limites imposées par le C.P.C.
Ces deux tableaux permettent de répondre à tout moment aux différentes interrogations
et de repérer facilement les zones ou sections dont la qualité ou la mise en œuvre des matériaux
ne répondent pas aux exigences du CPS et de programmer à l’avance les différentes
interventions nécessaires.
Les commandes des essais et contrôles sont ordonnés au Laboratoire par écrit sur
manifold préparé à cet effet et devant être remis au bureau du Laboratoire de chantier.
A la fin du chantier un rapport de synthèse des contrôles de Laboratoire doit être remis
à l’administration.
Ce rapport doit éventuellement mettre en lumière les leçons à retenir du dit chantier et
faire les suggestions ou recommandations nécessaires.
145
GRAPHIQUE DES RESULTATS DE Contrôle
MISE EN ŒUVRE COUCHE DE BASE
146
1.2 LE CONTROLE DE FABRICATION
A. DEFINITION
L’on entend par contrôle de fabrication les essais de Laboratoire des matériaux naturels
ou élaborés, et la vérification de leur conformité aux clauses techniques du C.P.S.
B. PROCEDURE
Il y a deux étapes bien distinctes dans le contrôle de fabrication :
La phase ″ recette″ a lieu une fois que les essais d’agrément ont été concluants, et elle a
pour objectif de vérifier au fur et à mesure de la fabrication, qu’il n’y a aucune dérive des
caractéristiques des matériaux.
Les résultats des essais d’agrément donnent lieu à un rapport succinct qui mentionne
toute information utile au déroulement ultérieur du chantier telle que : lieu et nature de
l’emprunt, nature de la roche mère pour l’élaboration des G.N.A – G.N.B – R.S – circuit de
concassage et schéma de l’installation, éventuellement des illustrations photographiques.
Les résultats des essais de recette font l’objet de procès-verbaux sous forme d’imprimés
standardisés, en plus des valeurs des caractéristiques des matériaux, les PV mentionnent toute
observation technique susceptible d’expliquer une défaillance éventuelle du matériau et
proposent si possible les modalités de sa correction. Ces PV sont établis par le Laboratoire de
chantier au jour le jour et remis au maître d’œuvre.
147
148
149
150
C. NATURE DES ESSAIS ET FREQUENCE
Au niveau des essais de recette, le CPC ne spécifie pas de contrôle sauf pour la couche
de forme où il exige un contrôle tous les 1000 m3. En général, il sera utile de réaliser un
contrôle tous les 5000 m3 sur les matériaux de remblai et un contrôle, c’est-à-dire une
identification par analyse granulométrique et limites d’Atterberg, tous les 1000 m3 pour les
matériaux sélectionnés destinés aux accotements. Dans tous les cas, l’initiative des contrôles de
qualité est laissée à l’ingénieur subdivisionnaire de l’administration.
- Analyse granulométrique.
- Equivalent de sable ou / et IP (indice de plasticité si l’ES est inférieur à 30).
- Los Angeles (essai de dureté).
- Indice de concassage (seulement dans le cas des matériaux alluvionnaires).
- Coefficient d’aplatissement (seulement pour les GNF).
Au niveau des essais de recette, la nature des essais et leurs cadences sont les suivantes :
REMARQUE
Si le matériau est homogène, il est nécessaire de procéder à une corrélation entre les
valeurs de dureté F.D (fragmentation dynamique) et L.A (Los Angeles) au niveau de
l’agrément, et de ne procéder au niveau de la recette qu’aux essais F.D. Les essais L.A sont
bien plus lents que les essais F.D, l’essai F.D ayant été conçu spécialement pour les chantiers
dans le but d’en faire le plus fréquemment possible et l’on peut ainsi réaliser aisément un essai
F.D tous les 1000 m3 à la cadence que la simple identification par granulométrie et l’équivalent
de sable. Toutefois, l’essai Los Angeles est le seul contractuel et l’on doit s’y référer pour tous
les cas litigieux. Citons à titre d’exemple le cas d’un chantier (une partie de la RP 41) où les
valeurs de l’essai L.A. se situaient entre 30 et 40 alors que celles des F.D variaient de 25 à 35
environ. Les matériaux à L.A. de 30 à 35 ont été acceptés moyennant une dérogation et une
augmentation de taux de compactage et ceux dont le L.A dépassait 35 ont été éliminés.
151
Au niveau de la phase agrément le CPC impose une série d’essais par classe granulaire
et par provenance, mais dans la pratique trois à quatre séries et parfois plus sont réalisées pour
des raisons de représentativité, et pour des raisons de vérification de régularité de la
fabrication, régularité au sens de la constance des caractéristiques des matériaux. Les essais
prévus dans une
série sont :
Au niveau des essais de recette ; le C.P.C exige une série des essais mentionnés
précédemment tous les 500 m3 de chaque classe, mais dans la pratique le Laboratoire réalisera
une série tous les 200 ou 250 m3, car un lot de 10/14 m² correspond à 12,5 km de route pour
une chaussée de 4 mètres de large, et il est prudent de contrôler la qualité d’un revêtement à
des fréquences plus élevées qu’un contrôle tous les 12 kms.
* Les liants
La qualité des liants n’est pas contrôlée sur chantier, car le Laboratoire de chantier
n’est pas outillé pour des essais spéciaux des liants hydrocarbonés. La qualité des liants est
contrôlée régulièrement par la D.R.C.R en usine de fabrication même, cependant, il sera utile
de procéder de temps en temps ou en cas de doute, à des prélèvements de liant sur chantier et
à leur envoi au L.P.E.E central ou au Centre Régional du L.P.E.E pour analyse. L’emballage
du prélèvement devra être fait soigneusement pour qu’il n’y ait pas de modification du liant
telle que rupture de l’émulsion ou évaporation du solvant des bitumes fluidifiés.
152
1.3 LE CONTROLE DE MISE EN ŒUVRE
A. DEFINITION
L’on entend par contrôles de qualité de mise en œuvre, les essais de Laboratoire que
l’on réalise au moment de la mise en place des matériaux ; ceux-ci sont supposés aptes à
êtreutilisés du point de vue qualité et l’on s’intéresse ici à la façon de les mettre en œuvre.
B. PROCEDURE
Il y a lieu de distinguer dans les contrôles de mise en œuvre deux étapes dans le
déroulement des opérations :
- Une première phase préliminaire où l’on réalise des planches d’essais dont le but est
de vérifier que le matériel proposé par l’Entreprise est bien adéquat au matériau utilisé
et qu’il permet effectivement d’atteindre les performances demandées par le C.P.S.
- Une seconde phase dite essais de réception ; elle se déroule tout au long de la mise en
œuvre et elle consiste en la réalisation d’essais courants qui permettent d s’assurer que
la mise en œuvre est correctement exécutée.
La planche d’essais donne lieu à un rapport du Laboratoire qui mentionne les condition
dans lesquelles elle a été réalisée, la nature et le type du matériel utilisé ainsi qu’un rappel des
caractéristiques des matériaux et bien entendu les résultats de qualité de mise en œuvre tels
que : compacités, épaisseurs foisonnées et finales, teneur en eau des graves et des sols (cas des
terrassements), dosage des granulats et des liants, (cas des revêtements) etc…
- Cas de GNB et des MS : l’épaisseur étant fixée par le projet, on ne fait varier que le
nombre de passes des divers compacteurs pneus et cylindre avec et sans vibration, et
l’on enregistre à chaque fois les taux de compactage atteints.
- Cas des revêtements : on fait varier sur une longueur de 200 à 250 ml de chaussée,
l’ouverture des trappes des gravilloneurs et leur vitesse d’avancement ; on fait varier
également l’ouverture des gicleurs des répandeuses, leur pression et leur vitesse
d’avancement et l’on détermine pour chaque combinaison de paramètres les dosages en
liant et en granulats.
153
La phase recette ne démarre qu’après agrément de la façon de mettre en œuvre les
matériaux, c’est-à-dire une fois que la planche d’essais a été concluante. Les essais de recette
sont
réalisés au jour le jour et sont sanctionnés par des procès-verbaux remis au maître d’œuvre
quotidiennement. Ces PV contiennent toute observation technique utile au déroulement des
travaux telle que : amélioration à faire en cas de dérive de la qualité de mise en œuvre.
Pour les remblais, le CPC préconise un compactage à 95 % OPM (ou 92 % OPM s’il y
a une couche de forme) dans les derniers 50 cm du remblai et 90 % OPM dans les corps du
remblai. Les fréquences sont de 1(un) essai tous les 250 ml (essai = une mesure de compacité
et une mesure de teneur en eau) et pour chaque couche, l’implantation des mesures est faite en
quiconque de façon à être la plus représentative possible.
154
Le C.P.C exige une compacité d’au moins 95 % O.P.M sur les G.N.F en couche de
fondation s’il y a lieu et 98 % O.P.M à 95 % O.P.M selon le trafic sur les G.N.A ou G.N.B de
couche de base. Les cadences minimales exigées par le C.P.C sont de un contrôle tous les 100
m3, soit environ un essai de densité et de teneur en eau tous les 125 ml pour une chaussée de 4
mètres de large et de 20 cm d’épaisseur. (Cette cadence devient évidemment : un essai tous les
80 ml pour 6 mètres de large et 20 cm d’épaisseur). Les points d’implantation des mesures de
densité in-situ sont une fois sur deux dans l’axe de la chaussée, et une fois sur quatre sur la rive
droite et une fois sur quatre sur la rive gauche (à 50 cm ou 100 cm du bord de chaussée).
* Les revêtements
La nature des liants, la dimension des granulats et le type de revêtement, sont en
principe fixé par le C.P.S. Les dosages sont proposés par l’Entreprise et optimisés par les
planches d’essais. Le C.P.C préconise au niveau des contrôles de recette de mise en œuvre de
revêtement un contrôle tous les 10.000 m², c’est-à-dire un contrôle tous les 2,5 km pour une
chaussée de 4 mètres de large. Un contrôle correspond à une mesure de dosage des granulats
et une mesure de dosage des liants.
155
1.4 LES ESSAIS DE LABORATOIRE
* L’analyse granulométrique
Elle consiste en la séparation des éléments du matériaux en plusieurs classes de
dimension similaire. L’essai est exécuté par tamisage sous eau à travers une colonne de tamis
dont l’ouverture des mailles est carrée et exprimée en millimètres. Les matériaux sont sèches
après lavage, puis pesés. Le tamisât cumulé est reporté en ordonnées sur un graphique où
l’abscisse est l’ouverture du tamis correspondant au tamisât. L’échelle des abscisses est
logarithmique et la courbe ainsi déterminée est la courbe granulométrique caractéristique du
matériau.
* L’équivalent de sable
Cet essai permet de déterminer la propreté du matériau, c’est-à-dire que si l’on
considère que la fraction granulaire 0/5 mm est une fraction sableuse, quelle serait alors la part
du sable propre et celle des argiles et des silts contenus dans cette même fraction. L’essai
consiste à extraire du matériau 100 g de la fraction 0/5 par tamisage à 5 mm. Puis
l’introduction de cette fraction dans une éprouvette avec un défloculant (oxalate de potassium
dilué) permettant de séparer les particules fines argileuses. Après agitation, l’éprouvette est
décantée et les grains sableux sont séparés des particules argileuses, la hauteur de la
décantation du sable par rapport à la hauteur totale, exprimée en % donne la valeur de l’E.S.
* L’indice de plasticité
L’I.P est définie comme la différence entre la limite de liquidité WL et la limite de
plasticité WP. Il témoigne de l’activité argileuse du matériau. Un IP élevé signifie que le
matériau sera entre l’état liquide et l’état plastique sur une grande plage de variation de sa
teneur en eau, puisque les limites d’Atterberg WL et WP elles mêmes sont définies comme des
teneurs en eau caractéristiques de l’état du mortier du matériau. Rappelons enfin que le mortier
est la fraction 0/0,4 mm extraite du matériau par lavage au tamis de 0,4 mm. Le WL est la
teneur en eau à laquelle le mortier humide est à l’état liquide, c’est-à-dire qu’une rainure, faite
dans le mortier moulé à l’intérieur de la coupelle de l’appareil CASAGRADE, se referme après
25 petits chocs subis par la coupelle. Le WP est la teneur en eau du mortier que l’on ne peut
plus enrouler sous forme de petits boudins de 3 mm de diamètres environ.
156
* Le coefficient d’aplatissement
La forme des granulats a une incidence sur la mise en œuvre des matériaux et sur la tenue de la
chaussée. Les granulats de forme plus ou moins cubique se mettront en oeuvre en laissant le
moins de vide possible dans le cœur du matériaux, les granulats plus ou moins plats auront
tendance à être fragiles et cassants, et ils empêcheront une bonne mosaïque pour les
revêtements superficiels. L’essai consiste en un tamisage à travers une colonne de tamis à
mailles carrées, puis la fraction passante au tamis n° (n) et retenue au tamis n° (n + 1) et
soumise à un second tamisage à travers une grille dont l’écartement des barreaux est 1,56 fois
la dimension moyenne des mailles des tamis (n) et (n + 1). Le passant à la grille est considéré
comme éléments plats (épaisseur inférieur à 1,56 grosseur)leur pourcentage est le coefficient
d’aplatissement de la fraction partielle n/n + 1. Ensuite le coefficient du matériau analysé est
déterminé comme la moyenne pondérée de toutes les fractions partielles du matériau.
157
* Les essais Proctor
Cet essai permet de déterminer deux caractéristiques fondamentales du matériau et qui
sont sa densité sèche maximale et sa teneur en eau optimale. Ces valeurs sont des données
intrinsèques du matériaux, c’est-à-dire qu’elles lui sont propres et indépendantes de la volonté
ou de l’œuvre de l’Entreprise. Le dmax et le Wopt d’un sol utilisable en remblai sont des
données naturelles, c’est-à-dire que l’on ne cherche pas à les comparer à d’autres données ou
spécifications, on les considère comme des références, et on comparera les données in-situ du
matériau à ses données Proctor. Le rapport entre la densité sèche in-situ et la densité sèche
maximale du Proctor est le taux de compactage ou indice de compactage. Ce taux est utilisé
dans les contrôles de qualité de mise en œuvre de tous les matériaux meubles et tous les
matériaux de chaussée non liés et d’une façon générale pour tous les matériaux où il est
possible de réaliser un essai Proctor.
L’essai qui vient d’être décrit est l’essai Proctor Modifié, il existe également un essai
Proctor standard faisant appel à une dame de compactage plus légère ; une hauteur de chute
plus faible et un moule plus petit. Cet essai est rarement utilisé et concerne les sols fins dans le
cœur des remblais.
158
Avant de rapporter la densité ainsi mesurée à la densité de référence, il conviendra de la
corriger dans le cas où le matériau possède des supérieurs à 20 mm. En effet, l’essai Proctor
ayant été fait seulement sur la fraction 0/20, il a été donc privé de ses gros éléments ; sa densité
est donc plus basse que s’il avait la totalité de ses éléments. La correction de cailloux portera
donc soit sur la densité in-situ (pour la ramener en cas du 0/20), soit sur la densité de référence
(pour la ramener au cas général 0/D). le pourcentage des supérieurs à 20 mm est déterminé par
tamisage des matériaux excavés du trou de mesure de densité.
Les précautions à prendre sont : pesage immédiat du plateau pour s’affranchir des
phénomènes d’évaporation du solvant (kérosène des C.B et eau des émulsions) – nettoyage
des plateaux après usage pour ne pas fausser la valeur de la tare et enfin, veiller à ce que les
répandeuses ne modifient pas leur vitesse au moment de passer au dessus des plateaux.
159
* Analyse granulométrique ( Emprunts pour terrassement et matériaux sélectionnés et
G.N.A / G.N.B) : 90 à 100 par mois.
* Indice de plasticité (Emprunt pour terrassement et matériaux sélectionnés et graves
non traitées) : 50 par mois.
* Equivalent de sable des G.N.A / G.N.B : 40 à 45 par mois.
* Durée de Los Angeles (G.N.B et granulats pour revêtement) : 40 par mois.
* Dureté à la fragmentation dynamique (F.D) (G.N.B et granulats pour revêtement) :
40 par mois.
* Essais de propreté des granulats : 20 à 30 par mois.
* Coefficient d’aplatissement : 10 à 12 par mois.
* Essai Proctor : 5 à 7 par mois.
* Mesure de densité in-situ : 400 par mois.
Les rendements donnés précédemment ne doivent pas être pris comme une règle, ils
sont donnés à titre purement indicatif. Ils sont tirés des statistiques faites sur un chantier
routier de la région de Dakhla et qui a duré environ 8 à 9 mois. Les conditions ont été assez
contraignantes et il avait fallu solliciter le Laboratoire de chantier pratiquement 6 jours par
semaine et durant des journées de 12 heures. Les indications données doivent être considérées
comme des maxima. D’ailleurs pour faire face au rythme du chantier, il avait fallu procéder
plusieurs fois à des roulements des équipes.
C. COMMENTAIRES
Le C.P.C dans son fascicule relatif aux assises non traitées (G.N.F – G.N.A – G.N.B)
précise que la compacité visée doit être atteinte pour 95 % des mesures effectuées, sans que les
5 % des mesures restantes aient une compacité inférieure de 2 points a² la compacité exigée.
En fait, cette façon d’interpréter les résultats des mesures de compacités ne s’applique que s’il
y a un assez grand
nombre de mesures, or compte tenu des cadences mentionnées précédemment : sur 1 km de
G.N.A par exemple qui vient d’être mise en œuvre, on réalisera 10 densités à raison d’une
densité tous les 100 ml environ. 95 % des mesures signifie 9,5 mesures.
Il est évident que cette clause ne peut s’appliquer que sur 4 à 5 km à réceptionner (40 à
50 mesures dont 5 % c’est-à-dire 2 à 3 mesures peuvent avoir jusqu’à 2 points de moins que la
compacité exigée). Mais le maître d’œuvre préfère minimiser les risques d’échecs et préfère
réceptionner la mise en œuvre par petits lots de 1 à 2 km environ, l’entrepreneur aussi préfère
cette méthode pour ne pas avoir à revenir éventuellement sur de grandes quantités à reprendre.
Le plus simple consiste à réceptionner 1 à 2 km de compactage, la moyenne des compacités
doit être supérieure à la valeur requise sans qu’aucune valeur ne soit en dessous de 1 point et
demi de la compacité exigée. Sinon, il y a reprise du compactage et de l’arrosage sauf
scarification des tout-venants pour ne pas les désorganiser et ceci sur la totalité de la section
soumise aux essais de réception.
160
Signalons enfin, que dans certains cas, les moyens classiques du Laboratoire de
chantier, peuvent s’avérer inefficaces. Tel a été le cas sur la RP 41 pour le contrôle de
compactage à sec d’un remblai en sable éolien. Le matériau sans cohésion ne permettait pas la
fixation du densimètre. Il a été imaginé alors un autre moyen de mesure des volumes et qui
consistait en l’insertion d’un carottier (trousse coupante) de volume connu et la détermination
par pesage du poids du matériau à l’intérieur du carottier.
161
CHAPITRE 2
LE SUIVI DES SECTIONS EXPERIMENTALES
I – INTRODUCTION
Les principales caractéristiques de la zone désertique, en relation avec la conception et
la réalisation de l’infrastructure routière, sont la monotonie de l’environnement, la raréfaction
des matériaux nobles et la sécheresse. En général, les sols ne risquent pas les actions néfastes
de l’Eau sur la chaussée, et la plupart conservent des portances suffisantes. Les constatations
faites sur les chantiers réalisés montrent que ces portances sont supérieures à celles attribuées à
la classe de sol la plus performante (S4). Ceci permet de penser à faire jouer aux terrassements
le rôle de fondation, et de penser à réduire l’épaisseur de la couche de base des chaussées ou à
réaliser celles-ci en utilisant les matériaux locaux inutilisables en région tempérées.
Il s’avère possible, de même, d’effectuer des économies importantes sur le coût des
chaussées réalisées avec des matériaux normalisés, sur des couches de forme de bonne
portance, en réduisant l’épaisseur technique de la couche de base.
Néanmoins, la confirmation absolue de ces possibilités ne peut être avancée sans avoir
fait des sections expérimentales et avoir suivi leur comportement sous trafic.
II – SECTIONS EXPERIMENTALES
162
Le tableau n° 1 présente les différentes planches expérimentales, et le type de matériaux
correspondants.
Pour ce qui concerne les matériaux locaux, d’une manière générale, leur mise en œuvre
a posé des difficultés au niveau du compactage et du réglage en surface pour l’obtention d’un
uni satisfaisant ; ce problème est dû surtout à la présence de gros éléments en surface à cause
de la ségrégation. Pour la grave creuse en couche de base de la deuxième section sur Zaag –
Mehbes, ce problème a nécessité l’apport d’une couche de sable pour corriger l’uni.
163
La section réalisée en grave discontinue de dureté insuffisante sur la liaison Mehbes –
El Farcia, présente des qualités nettement moins bonnes que les autres sections. L’analyse des
résultats des mesures de déflexion et de déformation à la plaque mettent en évidence un faible
effet du compactage du matériau, qui laisse penser à une insuffisance de qualité. Une analyse
comparative des résultats relatifs aux deux graves discontinues expérimentées sur cette section
et sur la section 4, sur la liaison Zaag-Mehbes, montre qu’en plus de la différence de dureté, les
deux graves présentent une différence appréciable au niveau de la granulométrie. Cependant, la
différence des ateliers de mise en œuvre peut expliquer en partie la différence des qualités
obtenues sur les deux sections (1 cylindre CA 25 pour la section n° 5 (El Farcia) et 1 cylindre
CA 25 + 1 compacteur à pneu lesté sur la section n° 4)
Enfin, l’énergie de compactage nécessaire pour la mise en œuvre de ces matériaux a été
évaluée au double de celle nécessaire pour compacter une couche de base en GNA.
La première mission de mesures a été effectuée en mai 1987. Les tableaux n° 4 et 3 font
la synthèse des résultats des mesures effectuées.
L’analyse des résultats présentés dans ces tableaux et le traitement des données du relevé
visuel permettent de faire les constatations suivantes :
164
165
TABLEAU N° 3 L’UNI BUMP INTEGRATOR ET RELEVE VISUEL
COEFFICIENT DE PLANEITE
RI (mm/km)
LIAISON PLANCHE APPRECIATION OBSERVATION
SUR L’UNI VISUELLES
PK D - PK F PLACE DE P. %
VARIATION
PLUMAGE ET
193.850-94.200 2000 < RI ≤ 3000 100 A FAIBLE
RESSUAGE
ARRACHEMENT
ZAAG- 194.200-194.625 2500 < RI < 3000 25 A ARRACHEMENT
MEHBES 3500 < RI < 4000 75 B REMONTEE.
220.750-221.200 3000 < RI < 4000 75 B ARRACHEMENT
4000 < RI < 4500 25 C
221.200-221.700 2500 < RI < 3000 40 A ARRACHEMENT
3000 < RI < 4000 60 B
MEHBES- 0,000 – 5,000 3000 < RI < 4000 20 B ARRACHEMENT
EL FARCIA 4000 < RI < 5500 80 C PLUMAGE ET
RESSUAGE.
BOUCRAA- 1500 < RI < 3000 48 A ARRACHEMENT
GUELTAT- 95.000-100.000 3000 < RI < 4000 36 B
ZEMMOUR 4000 < RI < 5000 16 C PLUMAGE
NB
A : UNI BON
B : UNI MOYEN
C :UNI MAUVAIS.
166
- La grave continue (type 11,1B), expérimentée sur la 3ème section de la liaison Zaag-
Mehbes et sur la section de 5 km sur la liaison Boucraâ-Gueltat Zemmour, a présenté
des résultats de comportement similaires ; des dégradations appréciables à la surface
(arrachement, plumage), un uni moyen à mauvais avec un comportement structurel
assez bon.
• L’uni est bon à moyen et les déflexions mesurées attestent d’un bon comportement
structurel (déflexion moyenne 39/100 mm) pour la section n° 4 sur la liaison Zaag-Mehbes.
• L’uni est moyen à très mauvais et les déflexions mesurées mettent en évidence un
comportement qui se distingue nettement de celui de toutes les quatres sections, pour la
section Mehbes-El Farcia (déflexion moyenne triple de celle de la section n° 4).
Enfin, il est à signaler que d’une manière générale, les résultats du suivi du
comportement des différentes sections expérimentales concordent bien avec les conclusions
tirées du suivi de la mise en œuvre des différents types de matériaux correspondants.
167
CONCLUSION
Il est encore tôt pour tirer des conclusions définitives sur le comportement des sections
expérimentales réalisées dans le Sud du pays, avec une couche de base en matériaux locaux ou
en matériaux classiques avec une épaisseur réduite. Néanmoins, l’analyse des résultats du suivi
de la mise en œuvre des différents types de matériaux expérimentés, et des premiers résultats
relatifs au suivi du comportement de ces sections expérimentales permet de faire les
constatations suivantes :
Parmi les six sections expérimentales, deux se distinguent nettement des autres :
Les autres sections expérimentales présentent des portances suffisantes ; les densités
atteintes en place sont voisines de l’O.P.M, sous une énergie évaluée au double de celle
correspondante au compactage des matériaux classiques, l’uni de surface obtenu est
généralement moyen.
Des matériaux locaux peuvent être adoptés sous réserve d’admettre de multiplier
énergie de compactage et d’admettre une moins bonne qualité d’uni.
168