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21/02/2017 * Les valeurs en Franc­maçonnerie ­ Chemin

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* L’Autel des serments
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* Initiation, liberté et serment
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* Mon premier Travail d'Apprenti
* Mes premières réflexions après mon Initiation au grade d’Apprenti
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Plan de la cérémonie d'Initiation
APPROCHE DE QUELQUES SYMBOLES du 1er degré au Rite moderne (belge)
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* Le Carré long et le Nombre d'or
* Approche du symbolisme des deux Colonnes
* Le Fil à plomb et le Niveau
* Approche du symbolisme des Trois Fenêtres
* Le Tablier, les gants et le bijou au degré d’Apprenti
* Les Nombres Un, Deux et Trois
* Approche du symbolisme de la Lune
* Le Nombre Trois et ses 33 occurences
* La Planche à tracer
* Les grenades et leur symbolisme
* La Voute Etoilée
* Les deux Colonnes
APPROCHE DE RITUELS PARTICULIERS
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* La Voûte d’acier
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* Saint Jean et le Solstice d’été
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* Le Réveil de la Loge
* Saint Jean et le solstice d'hiver
APPROCHE DE QUELQUES CHARGES AU SEIN DE LA LOGE
* Les qualités d’un Vénérable Maître
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* Le Frère Orateur, conscience de la Loge
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* Le Frère Architecte
* La couverture de la Loge
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* Le Frère Maître des Cérémonies
PASSONS A TABLE !
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* Planche d'instruction à propos du Rituel de Table
PRESENTATION D'AUTRES RITES
* Les Rites Ecossais
* Le Rite Écossais Rectifié
* Le Rite Écossais Ancien Accepté
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* Le Rite Écossais Ancien Accepté
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Les origines de la Franc­maçonnerie, ordre initiatique
* Eléments d’histoire de la Franc­maçonnerie
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* Petite histoire de la Franc­maçonnerie belge
* Histoire de la Franc­maçonnerie belge vue par la G. L. B.
* Histoire de la Franc­maçonnerie vue par la Fédération française du Droit Humain
* Histoire de la Franc­maçonnerie vue par la Fédération belge du Droit Humain
* Histoire de la Franc­maçonnerie vue par le Grand Orient de Belgique
Mes premières planches d'Apprenti
* Les étoiles de Compostelle
* Mes impressions après mon Initiation
* Planche accompagnant ma première demande d'augmentation de salaire
Planches d'instruction
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* Planche d'instruction du grade à l'occasion de l'Initiation de R. M.
* Planche d’instruction du grade à l’occasion de l’Initiation de D. Z.
* Planche d'instruction du grade à l'occasion de l'Initiation d'A. V.
* Planche d’instruction du grade à l’occasion de l’Initiation de P. Th.
* Planche d'instruction du grade à l'occasion de l'Initiation de L. G.
* Planche du Frère Orateur à l’occasion de l’Installation du Vénérable Maître
* Planche d'instruction à propos de la saint­Jean d'hiver
Un peu de vocabulaire ?
* Frère, Vénérable Frère, Respectable Frère...
* Charges, tâche, office, fonctions ? Devoirs !
* Tenues, rites et rituels
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* Qu'est­ce qu'un devoir ?
Le must
* Que venons­nous faire en Loge ?
* Ma conception de la Franc­maçonnerie
* Construire son temple intérieur
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* Les valeurs en Franc­maçonnerie
Par Chemin47 dans Généralités le 25 Mai 2015 à 17:49

Introduction

Au fil des enquêtes que j’ai eu l’occasion de mener auprès de Profanes, candidats à l’Initiation, il m’est
souvent  arrivé  de  leur  demander  quelles  étaient  les  valeurs  qu’ils  espéraient  trouver  en  Franc­
maçonnerie.  Les  réponses  étaient  souvent  vagues  et  brèves,  quoi  de  plus  normal  !  Voici  quelques
exemples, extraits de rapports d’enquêtes :

S’il n’a pas encore réfléchi quant aux valeurs auxquelles Ph. B. adhère effectivement, il me cite
cependant la famille. Il ignore quelles valeurs il pourrait découvrir en Franc­maçonnerie.
G.  B.  se  dit  heureux  de  la  perspective  d’être  accueilli  parmi  des  personnes  qui  poursuivent  le
même  idéal  de  vie  mais  il  ne  précise  pas  les  valeurs  qu’il  espère  découvrir  au  sein  de  notre
Ordre.
Pour le candidat P.T., la plus grande valeur est le respect de la parole donnée.
Enfant unique, la fraternité a toujours manqué à A. V. Il espère pouvoir recevoir, mais est aussi
prêt à donner. Très humblement, il m’affirme avoir encore énormément à apprendre. Il a toujours
rêvé  d’avoir  des  frères,  au  sens  propre  comme  au  sens  figuré,  pour  échanger  énormément  de
choses. A. V. défend deux valeurs essentielles : la sincérité et la tolérance. Ce candidat aimerait
bien  exercer  la  bienfaisance  dans  quelque  chose  de  structuré.  Il  a  déjà  eu  l’occasion  de  se
montrer charitable; il aime aider son prochain.
P.  est  profondément  respectueux  de  ce  qu’il  considère  comme  «  fondamental  ».  Il  souhaite
rejoindre  une  communauté  d’hommes  qui  partagent  des  valeurs  morales  telles  l’honnêteté,  le
respect  mutuel,  la  solidarité,  l’entraide…  des  valeurs  qui  constituent  la  base  de  l’éducation
judéo­chrétienne.
La valeur qui semble essentielle aux yeux du candidat J. D., c’est l’humanisme, dans le sens de
respect des personnes. Il faut toujours essayer de faire son possible pour les autres. Pour lui, la
fraternité  –  qu’il  espère  effectivement  trouver  en  Loge  –  c’est  se  serrer  les  coudes,  être  l’un
pour l’autre, viser l’universalité de l’homme.
Si P. M. n’a pas reçu d’éducation religieuse, sa mère lui a inculqué des valeurs dont il est assez
fier : la solidarité, l’honnêteté  et  la  tolérance Ce  candidat se dit  solidaire  au  niveau  familial
surtout, avec sa mère qui l’a élevé, avec ses deux frères ainsi qu’avec quelques amis. Il pense
que  l’on  peut  compter  sur  lui.  Il  se  dit  charitable  pour  autant  que  l’œuvre  soit  bonne  et
l’investissement honnête et certain. Ce candidat m’a paru sociable. Il n’aime ni l’hypocrisie ni la
malhonnêteté.  Il  est  fier  de  son  honnêteté.  Il  pense  qu’il  est  tolérant  mais  aimerait  l’être
davantage. C’est un homme plein d’énergie qui se dit persévérant et capable de dévouement
pour  autant  que  la  motivation  soit  réelle  et  qu’un  certain  plaisir  puisse  en  être  retiré.  Il  se  dit
indépendant d’esprit, peut­être même un peu trop.

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Ce  que  C.  P.  attend  de  la  Franc­maçonnerie  au  point  de  vue  général,  humain,  métaphysique,
c’est une certaine valeur commune entre les êtres humains ; c’est pouvoir partager la façon de
voir d’autres personnes, comprendre la vie, la mort ; tendre vers la perfection.

Après quelques années passées sur les Colonnes et à l’Orient de nos Ateliers, j’ai souhaité de faire le
point au sujet de ces valeurs que véhicule la Franc­maçonnerie.

Rappelons  tout  d’abord  que  la  Franc­maçonnerie  est  une  société  fondamentalement  chrétienne
dans  ses  valeurs.  Peu  de  gens  le  disent.  Elle  encourage  ses  membres  à  œuvrer  pour  le  progrès  de
l'humanité, tout en laissant à chacun de ses membres le soin de préciser à sa convenance le sens de ces
mots. La bienfaisance  est  l'un  de  ses  moyens  d'action.  Sa  vocation  se  veut  universelle  bien  que  ses
pratiques et ses modes d'organisation soient extrêmement variables selon les pays et les époques. Elle
réunit, dans de nombreux pays répartis sur toute la surface du globe, des personnes qui se sont donné
pour but de travailler à leur amélioration spirituelle et morale.

La  Franc­maçonnerie  s'est  toujours  placée  sous  le  patronage  symbolique  de  tous  ceux  qui  firent
progresser, tout au long de l'histoire, l'art de bâtir et les valeurs dont elle se réclame.

Bien que tous ses membres ne prêtent pas serment sur la Bible (l'Evangile de Jean pour beaucoup) lors
de l’Initiation, ce sont bien des valeurs chrétiennes qui se trouvent au centre du tout. Ne confondons
cependant pas « chrétien » et « catholique » : il y a un dogme en moins !

Pour la Franc­maçonnerie, le Frère « ne sera jamais un athée stupide ni un libertin irréligieux ». On
apprécie ou pas mais c'est ainsi que les choses sont écrites dans les Constitutions d’Anderson.

En fait la Franc­maçonnerie veut défendre les valeurs les plus belles en l'homme et Dieu n'est pas la
seule préoccupation de l'ordre puisque jadis, certains Maçons criaient en plaisantant « A bas la calotte !
»  lorsqu'ils  croisaient  des  Maçons  chrétiens.  La  Franc­maçonnerie  se  compose  en  effet  de  plusieurs
obédiences. C'est sans doute sa grande force de croire en l'homme d'abord et d'avoir un idéalisme que
beaucoup devraient lui envier.

On  y  croise  toutes  sortes  de  quêtes  en  ses  murs  :  des  Martinistes,  des  Templiers...  et  même  des
prêtres... Elle donna asile à des courants mystiques divers sans jamais renier ses fondamentaux ; elle
est tolérante et ouverte d'esprit... sauf chez les Frères qui ne la comprennent pas...

La Franc­maçonnerie offre un certain nombre de points d'ancrage sur l’idée de liberté,  sur  l'homme,


sur  sa  perfectibilité,  sur  le  fait  que  l'on  peut  changer  la  société.  Tous  les  Maçons,  réguliers  ou  non,
doivent œuvrer à un changement de société que nous voulons plus juste et plus éclairée.

Quel que soit l'endroit où l'on s'engage, il faut également apprendre à donner de soi pour avancer et
faire avancer sa communauté. S'engager dans un groupe, c'est avoir la foi...  Et il n'y a pas de place
pour les touristes consuméristes... La fraternité, la foi, l'amour  sont  des  notions  sacrées...  Agissons
donc comme de dignes enfants de notre créateur.

La grande force de la Franc­maçonnerie est certainement de permettre à chacun de chercher sa vérité
en  toute  liberté.  Derrière  des  décors  symboliques  qui  en  font  parfois  rire  certains,  il  est  évident  que
l'essentiel se cache derrière le mot fraternité.

Les  valeurs  fondamentales  véhiculées  par  la  Franc­maçonnerie  traditionnelle  sont  effectivement  la
fraternité, l'amour de son prochain, la croyance en un « Grand Architecte de l'Univers » et quelques
autres beautés de l'esprit.

La Franc­maçonnerie consiste à être bon, sincère, modeste  et,  si  elle  condamne  l'athéisme  dans  les


Constitutions d'Anderson, elle prône par contre l'égalité religieuse.

L'esprit de tolérance fait en effet partie des valeurs affichées par la Franc­maçonnerie. La spiritualité
étant omniprésente autant dans le symbolisme que dans la démarche philosophique sur laquelle repose
l'ensemble de la Franc­maçonnerie, la très grande majorité des Loges – les Loges régulières – requiert

la  croyance  en  un  «  Être  Suprême  »  qu’elles 


http://chemin47.eklablog.net/les­valeurs­en­franc­maconnerie­a117733238 désignent  par  l’expression  «  Grand  Architecte  de5/18
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la  croyance  en  un  «  Être  Suprême  »  qu’elles  désignent  par  l’expression  «  Grand  Architecte  de
l'Univers ».

La  Franc­maçonnerie  revendique  donc  un  certain  nombre  de  valeurs.  Ses  membres  s'estiment  ainsi
liés  par  des  idéaux,  tant  éthiques  que  métaphysiques.  Tentons  à  présent  de  voir  plus  clair  dans  ce
domaine.

Les valeurs

La notion de valeur est souvent utilisée au pluriel. Il semble en effet difficile de considérer comme de
même  nature  l'impression  esthétique  qui  nous  fait  trouver  un  tableau  saisissant,  le  respect  pour  une
décision  politique  courageuse,  l'approbation  d'un  acte  charitable,  l'admiration  pour  une  performance
intellectuelle, le jugement portant sur le rendement d'une machine, ou encore une estimation boursière.

Les choses étaient plus simples quand on ne parlait pas de valeurs au pluriel, mais du bien au singulier,
que les théologiens nous disaient intimement relié au beau et au vrai.

Mais  une  fois  ancré  dans  les  esprits  que  dans  le  domaine  des  valeurs  chacun  doit  pouvoir  juger  en
toute liberté de conscience, il devient possible que différents individus agissent au nom de valeurs non
seulement qui s'opposent, mais dont on peut se demander si elles sont comparables entre elles.

Du coup, la suprême valeur n'est­elle pas la liberté, puisque c'est elle qui nous permet de choisir entre
les autres valeurs ? Effectivement, toute une philosophie des valeurs s'est fondée sur la liberté du sujet,
et Sartre a même été jusqu'à soutenir qu'en dehors de l'engagement du sujet qui les choisit, les valeurs
n'existent pas.

La crise de notre époque actuelle, dit­on, est une crise des valeurs. Quand plus rien ne semble avoir de
sens, c’est que nos valeurs ont cessé de faire l’unanimité et sont à la dérive.

Partons d’une définition simple : une valeur est ce qui fait l’objet d’une préférence, ce qui est estimé,
préféré  ou  désiré  par  un  groupe  de  sujets  déterminés.  Par  exemple,  pour  un  aristocrate,  la  noblesse
constitue  une  très  haute  valeur.  Toute  valeur,  de  ce  point  de  vue,  est  sociale.  Il  n’y  a  pas  de  valeur
strictement individuelle et les jugements de valeur ont toujours un caractère collectif.

Si  on  tente  une  classification  approximative,  on  peut  marquer  les  distinctions  suivantes  en  faisant  la
différence entre les :

Valeurs économiques :

La réussite sociale, est une valeur partagée par les américains. La préférence avouée en faveur du gain,
du  profit,  et  de  l’argent  en  font  des  valeurs.  Ce  type  de  valeur  est  très  visiblement  une  valeur
matérielle.

Nous  pouvons  aussi  noter  que  ces  valeurs  sont  marquées  par  une  logique  de  la  dualité.
Rigoureusement  parlant,  les  termes  sont  duels  :  luxe  /  austérité,  richesse  /  pauvreté,  gain  /  perte,
réussite sociale / échec social, abondance / misère etc.

Valeurs vitales :

La santé est une valeur qui se rattache au plan du vital en nous ; elle est liée à une valeur centrale qui
est la vie. Nous avons construit autour de la valeur santé d’énormes institutions, des corps de métiers,
une spécialisation et des compétences. Notre préoccupation pour la santé a une importance qui dépasse
le cadre des institutions officielles (cf. l’énorme activité des médecines parallèles et l’intérêt général

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21/02/2017 * Les valeurs en Franc­maçonnerie ­ Chemin

pour tout ce qui touche à la valeur bien­être ; cf. l’engouement collectif, le culte qui entoure le sport et
toutes les disciplines corporelles).

Nous  vivons  dans  une  époque  où  la  valeur  centrale  entre  toutes  est  le  plaisir.  Valeur  vitale  par
excellence, celle du plaisir sexuel, des plaisirs de la table, du jeu et des émotions fortes etc. On peut
même se demander à juste titre si dans notre monde, le plaisir vital n’est pas devenu l’unique valeur.

Notre attachement à la valeur vie se traduit aussi par la virulence des polémiques autour de sa remise
en cause : l’euthanasie, le rejet du suicide, l’horreur de la mort, la révolte contre la guerre, le rejet de la
douleur, des mutilations, de la torture etc.

A  la  valeur  vie  est  aussi  lié  en  grande  partie  notre  souci  du  respect  de  la  nature,  du  respect  de
l’environnement.

Valeurs morales :

Un  homme  peut  manifester  de  la  grandeur,  de  l’honnêteté,  de  la  droiture,  de  la  véracité,  un
courage,  un  sens  élevé  de  la  responsabilité,  etc.  sans  que  l’expérience  en  soit  le  fruit.  Nous
reconnaissons collectivement dans ces vertus des valeurs qui méritent notre respect. On ne parle plus
des  vertus.  On  parle  surtout  des  valeurs  morales.  Nous  disons  de  celui  qui  manifeste  de  grandes
qualités morales qu’il a un certain « sens des valeurs ».

On  peut  dans  cette  catégorie  ajouter  les  valeurs  morales  qui  ont  une  dimension  politique  forte  :  la
liberté, l’égalité, la fraternité, la solidarité, la suprématie du droit etc.

C’est  aux  valeurs  morales  que  se  rattachent  les  valeurs  religieuses.  Il  est  évident  que  le  croyant  fait
siennes  certaines  valeurs  qu’il  considère  comme  la  spécificité  de  sa  religion  et  c’est  par  là  qu’il  a
souvent tendance à s’opposer à la spécificité des autres religions. Les valeurs religieuses ne constituent
pas en fait une catégorie à part, mais une manière de fonder les valeurs morales différemment, en les
appuyant sur une autorité incontestable. Celle du texte sacré, celle de Dieu.

Les  valeurs  morales  sont  très  marquées  par  la  dualité,  car  il  est  sous­entendu  en  chacune  une
opposition  bien  /  mal.  Par  exemple  :  vertu  /  vice,  courage  /  lâcheté,  égalité  /  inégalité,  honnêteté  /
malhonnêteté, liberté / servitude, véracité / mensonge, responsabilité / irresponsabilité, etc.

Valeurs esthétiques :

L’homme a besoin de s’entourer de beauté, tout autant qu’il a besoin de pourvoir à sa propre survie.
Nous  entourons  les  musées  de  vénération  et  ils  sont  de  fait  devenus  les  temples  de  notre  dernière
spiritualité.  Nous  ne  visitons  plus  un  cathédrale  parce  qu’elle  est  la  maison  du  Seigneur  mais  parce
qu’elle est un monument qui vaut pour sa beauté esthétique.

Nous attendons de l’art qu’il élève l’homme intérieur et le sorte de sa brutalité ordinaire.

Le  sublime  de  Shakespeare,  la  naïveté  et  le  charme  d’Homère,  la  perfection  de  Bach,  méritent
largement que l’on consacre sa vie à vouloir les communiquer.

Les  valeurs  esthétiques  ne  sont  pas  soumises  à  une  emprise  de  la  pensée  duelle  aussi  forte  que  les
valeurs  morale.  Le  sens  esthétique  est  justement  tout  en  nuance.  Seul  un  esprit  inculte  tranche
brutalement devant une œuvre d’art en disant « c’est beau » / « c’est moche ». Une sensibilité éveillée
ne  dirait  jamais  cela.  Il  en  est  de  même  pour  tout  ce  qui  relève  des  sentiments  esthétiques  les  plus
raffinés.

Valeurs intellectuelles :

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Notre époque parle dans le langage de la science, comme d’autres époques ont parlé dans le langage de
la philosophie ou dans le langage de la religion. S’il est une chose qui pour nous a une valeur suprême,
c’est bien la pensée.

La  culture  occidentale  est  avant  tout  une  culture  intellectuelle.  Une  culture  qui  est  aussi  marquée,
depuis la modernité, par l’approche objective de la connaissance que constitue la science. De fait, la
vérité,  la  clarté,  la  rigueur,  la  cohérence  logique,  la  fécondité  intellectuelle,  l’objectivité,  par
exemple,  sont  effectivement  des  valeurs  auxquelles  nous  tenons  et  pas  seulement  des  exigences
formelles. Notre éducation est un héritage de la modernité et des valeurs intellectuelles qu’elle nous a
laissées.

Remarquons que les valeurs intellectuelles sont aussi soumises à la dualité et qu’il est très facile de les
convertir  en  jugements  moraux.  Vérité/erreur,  clarté/obscurité,  cohérence/incohérence,
objectivité/subjectivité,  savoir/ignorance,  science/non­science  etc.  invitent  une  logique  duelle  et  le
passage de la discussion à la dispute.

Valeurs affectives :

La  première  de  toutes  les  valeurs  que  l’on  nomme  c’est  l’amour.  L’amitié,  le  bonheur,  la
compassion sont des valeurs liées à l’affectivité et auxquelles nous tenons par­dessus tout. Il est très
difficile  de  préciser  le  contenu  d’une  valeur  affective.  Elle  parle  davantage  au  cœur  qu’à  l’intellect,
mais elle commande aussi de manière plus forte et plus impérative.

Les valeurs affectives ne sont pas rationnelles. Au niveau le plus élémentaire de l’expérience humaine,
elles  sont  marquées  par  la  dualité  :  attachement/haine,  bonheur/malheur,  amitié/inimitié,
sensibilité/insensibilité etc.

* * * * *

Examinons à présent quelques valeurs importantes véhiculées au sein de nos Loges. Je commencerai
par le travail qui, à mes yeux, est la valeur principale. Le Maître des Cérémonies ne nous invite­t­il
pas au travail au début de chaque Tenue ?

La Loge est un lieu unique où nous pouvons rencontrer, connaître, apprécier, aimer… des hommes que
nous n’aurions jamais pu côtoyer ailleurs. C’est un lieu unique où les idées peuvent s’échanger avec
méthode, respect et harmonie. C’est pourquoi la valeur « respect » retiendra mon attention de même
que la hiérarchie, le sens de la liberté, la responsabilité spirituelle, le sens de la parole donnée,  la
volonté, la lucidité, l’humilité, la fidélité et la joie.

La  solidarité  sera  également  envisagée  comme  valeur  importante.  Et  puisqu'elle  constitue
véritablement  le  ciment  de  la  fraternité,  je  terminerai  précisément  cette  longue  réflexion  par  cette
valeur à laquelle pensent la plupart des candidats lorsqu'on les interroge sur ce qu’ils espèrent trouver
en Loge : la fraternité.

Le travail

Si les origines de la Franc­maçonnerie se veulent opératives, c’est­à­dire en rapport avec les métiers de
la  construction,  la  Franc­maçonnerie  actuelle  est  dite  spéculative.  Les  valeurs  opératives  ont  été
réassimilées pour pouvoir s’appliquer à tous types de métiers qu’ils soient manuels ou intellectuels. Il
y a dans nos rituels et traditions des restes, des traces des anciennes valeurs des maçons opératifs.

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Dans la Franc­maçonnerie opérative le rayonnement du travail du maçon dans le monde profane était
évident et visible car il dominait la ville de sa majesté : la cathédrale.

Le  Maçon  spéculatif  est  aussi  capable  d’avoir  un  certain  rayonnement  dans  le  monde  profane  et  ce
rayonnement peut prendre appui sur le travail réalisé en Loge. Il n’y a pas de rupture entre le monde
maçonnique et le monde profane et la véritable pratique de la Maçonnerie n’est pas en Loge mais à
l’extérieur de la Loge.

Le travail est le point central de l’enseignement maçonnique en Loge. Cet attachement des Maçons au
travail  apparaît  dans  le  rituel  du  premier  degré  à  plusieurs  endroits.  Ne  nous  demande­t­on  pas  de
travailler sans relâche à notre perfectionnement intellectuel et moral ?

Il  s’agit  donc  initialement  d’un  travail  sur  soi­même,  mais  ce  travail  a  une  utilité  et  une  finalité.  La
Franc­maçonnerie n’est­elle pas une alliance universelle d’hommes éclairés, groupés pour travailler en
commun au perfectionnement intellectuel et moral de l’humanité ?

La démarche intellectuelle en Loge se caractérise en effet par :

la pratique de l’introspection (le silence de l’Apprenti, la réception de la convocation qui permet
de se préparer à entendre une intervention en Loge, le fait que l’on ne puisse pas reprendre la
parole lors du rituel de table, ni après l’Orateur) ;
un rituel qui permet de se mettre dans un état de réception pour commencer mais aussi pour finir
le Travail en Loge ;
les  symboles  de  la  Loge  qui  sont  autant  de  sollicitations  pour  l’imagination,  l’intuition,  la
réflexion ;
les travaux réalisés en Loge, planches pour les augmentations de salaire en vue des changements
de grade, planches de Maîtres…

Le  travail  en  Loge  n’est  dans  ce  cas  que  l’aboutissement  du  travail  réalisé  hors  de  la  Loge  pour  le
préparer. Sans un effort personnel en amont, la fréquentation de la Loge ne présente que peu d’intérêt.

Ce travail doit se faire dans un esprit d’ouverture. Comme dans toute démarche de nature spirituelle, il
ne faut pas porter de jugement sur les autres mais uniquement être suffisamment ouvert pour recevoir
et  assimiler. C’est dans  cet  état  d’esprit  qu’il  est  possible  de  construire  cette  entité harmonieuse que
l’on appelle la Loge.

Cela ne veut pas dire que l’on n’a pas sa propre personnalité, son propre intérêt, sa propre recherche
qui,  de  fait,  ne  peuvent  pas  être  partagés…  mais  on  va  trouver  dans  l’écoute  des  autres,  dans  leurs
expériences…  de  nouveaux  axes  de  recherches,  d’études,  de  découvertes  qui  vont  nous  faire
progresser.  Tant  que  l’apport  est  positif  chacun  des  Frères  a  un  véritable  intérêt  à  participer  aux
Tenues.

Une  fréquentation  assidue  de  nos  Tenues  devient  donc  une  source  d’enrichissements  constants  et
progressifs

sur le plan humain car il est permis de rencontrer des hommes d’exception toujours dans des
domaines différents ;
sur le plan initiatique où la Maçonnerie permet de faire le lien entre les différents courants
d’éducation, de spiritualité, de pratique, de croyance… en fonction des origines, des passés, des
attirances, des recherches… des participants afin de découvrir que la gloire du bel ouvrage est
largement partagée ;
sur le plan spirituel où notre symbolisme du travail permet de prendre conscience qu’il n’y a pas
de séparation entre le matériel et le spirituel, entre le spéculatif et l’opératif et que notre véritable
épanouissement est certainement dans le bien faire quotidien.

Prendre  son  temps  en  Maçonnerie  me  paraît  donc  essentiel  car  la  Franc­maçonnerie  est  une  voie  de
connaissance par opposition aux voies mystiques et il faut du temps pour apprendre. De plus, la Loge
maçonnique  est  un  lieu  d’expérimentation  exceptionnelle  où  nous  avons  l’opportunité  de  tester  de

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multiples facettes de nos capacités. Lors de l’installation de la Commission des Officiers Dignitaires
de la Loge, chacun d’eux se voit investi d’une charge, bien plus qu’une simple fonction.

Toutes ces charges se retrouvent dans la direction d’une entreprise du monde profane. Les pratiquer en
Maçonnerie permet au préalable d’en mesurer les composants, les difficultés, les avantages en fonction
de  sa  propre  personnalité  et  de  ses  propres  dispositions  naturelles.  La  Franc­maçonnerie  est,  en  ce
sens, un lieu unique de formation et d’expérimentation des relations sociales et professionnelles.

Pour  que  le  Travail  en  Loge  puisse  être  efficace,  ne  convient­il  pas  aussi  de  se  respecter
mutuellement ?

Le respect

Le respect est l’une des valeurs les plus essentielles à l’harmonie de toute vie communautaire, quelle
qu’elle soit. Au cœur de l’Initiation est le respect. Dans une Loge initiatique, le respect de l’autre est
fondamental tant dans son intégrité physique que spirituelle. On y apprend à connaître la multiplicité, à
ne  pas  la  réduire  mais  au  contraire  à  l’aimer  et  à  la  formuler  en  tant  que  puissance  infinie  de  la
création.

Une voie initiatique est communion dans le respect de la diversité : diversité des êtres, des formes de
vie, de la pensée et de la formulation, diversité des autres traditions.

Le respect est indissociable de la notion de solidarité, qui se fonde sur le principe de réciprocité et
d’interdépendance.  Respect  et  solidarité  sont  fondamentalement  présents  au  cœur  d’une  Loge
maçonnique. Ils forment avec le concept de hiérarchie un triangle dynamique où chaque terme vient
éclairer le sens de l’autre.

La hiérarchie

En  tant  que  corps  communautaire,  une  Loge  initiatique  est  composée  de  trois  grades  :  Apprenti,
Compagnon,  Maître.  Cette  hiérarchie  n’est  pas  imposée  par  un  individu  qui  se  prendrait  pour  un
maître tout puissant mais repose sur un ensemble de fonctions spirituelles, assemblées suivant un ordre
naturel conforme à la Tradition.

La  raison  d’être  majeure  de  la  hiérarchie  initiatique  est  de  rendre  perceptibles,  en  Loge,  les  causes
créatrices, de révéler le ciel des principes à travers notamment les Nombres et la Géométrie sacrée, et
de donner voix aux symboles et aux rites.

La hiérarchie n’est donc pas destinée à servir les intérêts ou le goût du pouvoir de tel ou tel Frère mais
elle est ce qui permet de percevoir et de servir le sacré.

Dans une Loge initiatique, il n’existe aucun privilège ni statut particulier, chacun étant situé à sa juste
place  pour  servir  l’Initiation.  La  hiérarchie  initiatique  ne  confère  aucun  pouvoir  mais  demande,  en
revanche, à ceux qui sont investis d’une charge, d’autant plus de rigueur dans l’accomplissement de
leur tâche qu’elle est élevée.

Se mettre ainsi au service d’une puissance qui dépasse l’être humain aide à remettre les choses à leur
juste place. Lorsqu'on prend conscience de ce qui est vraiment chargé de sens, on ne s’accorde plus la
première place mais l’on accomplit les tâches nécessaires au service de la fonction, avec le plus grand
sérieux.  Lorsqu'un  Frère  remplit,  avec  cœur,  la  charge  qui  lui  a  été  confiée,  il  se  sent  normalement
porté par une énergie et une joie hors du commun.

La joie

Dans  toute  voie  initiatique  et  le  cheminement  maçonnique  en  particulier,  la  joie  participe  de
l’ascension de l’être vers la lumière. La joie est mise en disponibilité de l’être au sacré, reconnaissance
de ce qui est Vie et donne la vie.

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La joie naît de l’offrande, du partage et de la communion vécus dans la Loge. De la joie et dans la joie
naît l’œuvre initiatique et l’œuvre engendre la joie.

La joie vient de la sagesse, transporte et dilate les cœurs des Frères. Elle est présence de lumière, de
lumière initiatique.

Le  banquet  ou  les  agapes  qui  prolongent  nos  Tenues  constituent  le  moment  particulier  où  l’esprit
descend dans la matière et où la matière s’élève vers l’esprit par l’offrande. L’offrande unit et réunit.
Par elle, l’abstrait et le concret se croisent ; la formulation du Verbe devient possible par la communion
et l’élévation, dans l’instant présent, des cœurs et des pensées.

Chaque Tenue est un banquet et chaque banquet est une fête où la vie en son mystère est célébrée.

Le sens de la liberté

S’il est difficile d’être admis dans une Loge maçonnique, il est, en revanche, très facile de la quitter.
S’engager sur une voie spirituelle est un acte libre. C’est d’abord un choix personnel car personne ne
peut prendre une telle décision à notre place, personne ne peut forcer une telle décision. Cette liberté
perdure tout au long du chemin.

La  Franc­maçonnerie  initiatique  rend  libre  car  elle  fait  tomber  un  à  un  les  carcans  des  a  priori,  des
conditionnements  de  la  pensée,  des  sécurités  intellectuelles  illusoires  pour  ouvrir  sur  un  monde  de
recherche où le paysage s’éclaire au fur et à mesure des prises de conscience.

Une  Loge  initiatique  est  un  espace  de  liberté  où  des  Frères  peuvent  être  pleinement  eux­mêmes,
témoigner  de  leur  vécu  du  sacré  sans  qu’il  y  ait  jugement  de  valeur.  Une  voie  initiatique,  étant  une
quête  permanente  de  la  vérité,  elle  requiert  la  plus  grande  liberté  d’esprit  pour  demeurer  dans  le
mouvement d’une pensée dynamique. Cette liberté rend chaque Frère pleinement responsable de lui­
même et de la Tradition dont il est dépositaire.

La responsabilité spirituelle

Dans le domaine de l’Initiation, c’est de la discussion que naît la Lumière. De la rencontre entre des
êtres en quête de connaissance peut naître une communion d’esprit qui permet à chacun de « devenir
ce qu’il est » et d’assumer pleinement sa responsabilité spirituelle.

L’Initiation nous offre de multiples outils. A nous de savoir les utiliser à bon escient. Pour suivre cette
voie,  il  faut  un  certain  courage  mais  le  plein  exercice  de  sa  responsabilité  spirituelle  offre  des  joies
inépuisables.

Le sens de la parole donnée

Prendre  conscience  de  la  parole donnée,  c’est  comprendre  qu’il  vaut  mieux  choisir  une  voie  et  s’y
tenir, plutôt que d’en emprunter une multitude sans jamais les explorer à fond ni les approfondir. La
connaissance ne peut être affaire de dilettantisme.

Le sens de la parole donnée est lié à la profondeur du désir de connaissance et à son authenticité. Il
s’appuie sur la conscience de ce que l’être souhaite vraiment.

Le  sens  de  la  parole  donnée  demande  à  combattre  un  certain  nombre  de  peurs,  notamment  celle  de
pouvoir se tromper. La peur d’entreprendre ne fera jamais jaillir la concrétisation de nos aspirations les
plus profondes.

La volonté

La volonté est une force d’éveil qui permet à l’être de ne pas se laisser dépasser par les vicissitudes
quotidiennes qui favorisent  l’inertie  spirituelle.  Dans  la  volonté  réside  à  la  fois l’élan spirituel et les
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moyens que le Frère va se donner pour le vivre et le concrétiser jour après jour. La volonté vraie se
révèle avec le temps. Elle participe à la fois de la droiture et de l’amour.

Pour  les  traditions  initiatiques,  la  volonté  est  la  capacité  de  création  du  divin.  Elle  est  une  énergie
créatrice, une force de vie. Présente en l’être humain, elle devient force de lumière par laquelle il se
met en chemin et s’oriente vers une voie spirituelle.

La lucidité

La lucidité est la valeur initiatique qui amène à percer l’apparence, à faire jaillir la lumière, à passer du
plus concret au sens le plus abstrait, là où elle était masquée ou occultée. C’est une valeur qui combat
toutes les formes de l’illusion et de la complaisance pour chercher la vérité. La lucidité passe par le
discernement qui opère pour séparer et mettre au jour l’essentiel du relatif, le vrai du faux…

La lucidité  est  à  l’opposé  du  confort.  Elle  demande  un  certain  courage,  celui  de  faire  table  rase  des
idées  reçues  que  l’on  entretient  sur  le  monde  comme  sur  soi­même.  La  lucidité  demande  également
d’apprendre à se placer en retrait, de prendre du recul par rapport aux situations pour en appréhender la
portée réelle.

L’humilité

L'humilité peut signifier plusieurs choses :

le sentiment de ne pas être grand­chose, d'être petit par rapport au monde qui nous entoure ;
une attitude par laquelle on ne se met pas au­dessus des choses et des autres et par laquelle on
respecte ce qu'on nous donne.

Contrairement  à  l'idée  courante,  humilité  n'est  pas  synonyme  de  modestie.  La  modestie  est  une
humilité feinte, à la seule fin de s'attirer encore plus de compliments. L'humilité consiste à connaître
ses qualités, mais à savoir les relativiser, et savoir surtout qu'elles nous ont été données sans qu'on les
mérite.

L'humilité caractérise celui qui est dépourvu d'orgueil et conscient de ses limites.

Le terme humilité est à rapprocher du mot humus, qui en est la source étymologique, et qui a donné
par ailleurs le terme homme. Cela semble signifier que l’humilité consiste, pour l’homme, à se rappeler
qu’il est poussière (ou littéralement : « fait de terre », c’est­à­dire de la matière la plus commune). Cela
semble indiquer aussi que l’humilité est une attitude proprement humaine : et de fait, si l’homme n’est
pas le seul être dont on puisse dire qu’il fut tiré du limon, il paraît bien être le seul à le savoir.

Mais du coup, il est aussi le seul à pouvoir l’oublier — et pire : à vouloir l’oublier. Au­delà de l’image
du matériau (terre, humus), le terme d’humilité renvoie en effet à l’idée d’une provenance étrangère,
d’une  impuissance  à  être  sa  propre  origine  ;  il  paraît  impliquer  aussi,  du  même  coup,  l’idée  d’une
incapacité à s’accomplir par ses seules forces ; en un mot, il s’agirait d’avouer qu’il n’est rien en nous,
hormis peut­être nos fautes et nos manquements, que nous puissions nous attribuer à nous­mêmes, à
nous seul.

L’humilité  ne  consiste  pas  à  se  croire  dépourvu  de  dignité,  mais  à  se  savoir  incapable  d’en  être  soi­
même la source, et à se reconnaître impuissant à exister « à la hauteur » de celle­ci.

En  tant  qu’être  humain,  je  suis  bien  plus  qu’un  peu  de  boue  (ou  d’humus),  contrairement  à  ce  que
suggère l’étymologie prise au pied de la lettre. Mais ce que je suis de plus, je ne me le suis pas donné à
moi­même.

Autant mon refus de ma dignité ne serait pas une vraie humilité (mais quelque chose qui pourrait être
une profonde ingratitude), autant l’humilité véritable se manifeste par l’acceptation du fait que l’aide
d’autrui m’est absolument indispensable. L’aide dont j’ai eu besoin pour être, tout simplement, en ce

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sens que je dois ma venue à l’être, et mon statut d’être pourvu de dignité, à autre chose ou à quelqu'un
d’autre que moi­même.

L’aide dont j’ai besoin, ensuite, pour tenter de ne pas être trop indigne de ma dignité : car précisément,
celle­ci a quelque chose d’infini et d’absolu, qui fait de son plein respect une tâche au­dessus de mes
forces — voire des forces humaines en général.

Ainsi,  être  humble,  ce  n’est  donc  pas  se  considérer  comme  sans  valeur,  c’est  au  contraire  voir  sa
propre grandeur et se sentir petit devant elle.

D'autre  part  et  par  conséquent,  l’humilité  ne  saurait  conduire  à  se  laisser  traiter  comme  un  être  sans
valeur, et à accepter toutes les humiliations. Il n’y a nulle incompatibilité entre être humble et exiger le
respect : car ce dont j’exige le respect, à savoir ma dignité, c’est aussi ce dont je reconnais ne pouvoir
être l’auteur. En ce sens, je demeure effacé et discret (« humble ») même lorsque je mets en avant ma
dignité d’être humain.

Il  semble  particulièrement  important  de  ne  pas  se  tromper  sur  le  vrai  sens  de  l’humilité,  car  toute
erreur à son sujet irait forcément de pair avec une méprise sur le vrai sens de la dignité, et donc sur la
juste attitude à avoir envers soi­même comme envers autrui.

L’humilité est liée à la simplicité. L’humilité est conscience de l’infinie grandeur du mystère de la vie
et de notre juste place par rapport à sa réalité.

Savoir  rire  de  soi,  arrêter  de  se  regarder  faire,  de  s’écouter  parler,  de  se  mettre  en  constamment
évidence, c’est diriger non plus le miroir vers soi­même mais vers le ciel. L’humilité élève. Par elle, les
yeux et les oreilles s’ouvrent à la justesse, le cœur se dilate et l’être peut agir véritablement, servir plus
haut que soi.

La fidélité

A  l’origine  de  toute  forme  de  fidélité  se  trouve  un  engagement  telle  notre  prestation  de  serment
d’Initié, plus tard celle de Compagnon, de Maître, d’Officier Dignitaire…

La fidélité nous engage ainsi sur l’avenir.  Elle a souvent la forme d’une promesse ou d’un serment
explicites qui, par définition peuvent être trahis.

Ici réapparaît le délicat problème du rapport entre fidélité et liberté : comment s’engager à être fidèle,
d’une  quelconque  manière,  sans  abdiquer  sa  liberté  ?  Qui  peut  affirmer  qu’il  ne  pensera  jamais  que
l’engagement de fidélité qu’il a pris était une erreur, ne serait­ce qu’une « erreur sur la personne » ?
Or, si l’on admet qu’on peut se tromper sur les personnes comme sur les valeurs auxquelles on s’est
engagé à être fidèle, ne peut­on pas en conclure que la seule fidélité à laquelle on doive s’engager, et
même la seule qui ait un sens, est la fidélité à soi­même ?

La  fidélité  se  révèle  dans  le  temps.  Elle  est  aussi  ce  qui  le  transcende.  Elle  témoigne  de  l’Œuvre
initiatique qui prolonge et incarne l’esprit de la Tradition.

La fidélité est la qualité qui couronne la vie des Frères qui ont su garder, nourrir et entretenir l’ardeur
du premier jour pour vivre et servir le sacré.

La fidélité est concrétisation, jour après jour, de la foi et de la confiance. Elle est consécration d’une
vie orientée vers la Sagesse. Sa puissance extraordinaire fait de cette valeur un agent de communion
qui unit les Initiés ayant suivi la même voie spirituelle. Elle assure la transmission initiatique au­delà
du temps et des époques.

La tolérance

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La  tolérance  fait  aussi  partie  des  valeurs  affichées  par  la  Franc­maçonnerie.  La  spiritualité  étant
omniprésente  autant  dans  le  symbolisme  que  dans  la  démarche  philosophique  sur  laquelle  repose
l'ensemble de la Franc­maçonnerie, la très grande majorité des Loges requiert la croyance en un « Être
Suprême  »  ou  «  Grand  Architecte  de  l'Univers  ».  Mais  le  terme  de  «  Grand  Architecte  »  peut  être
interprété de façon très diverse d'une Loge à l'autre. Il est parfois entendu de manière symbolique, en
incluant des visions traditionnelles de « Dieu » ou de la Nature, ou d'unité cosmique comme on peut en
trouver dans certaines religions orientales et dans l'idéalisme occidental.

Dans  les  branches  dérivées  de  la  Franc­maçonnerie  dite  «  libérale  »,  cette  croyance  en  un  «  Être
Suprême  »  est  facultative  et  les  agnostiques  ou  les  athées  sont  acceptés  sans  problème,  ce  qui  est
devenu la principale cause des mésententes entre les obédiences traditionnelles et libérales.

La tolérance, du latin tolerare (supporter), est la vertu qui porte à accepter ce que l'on n'accepterait pas
spontanément.  C'est  aussi  la  vertu  qui  porte  à  se  montrer  vigilant  tant  envers  l'intolérance  qu'envers
l'intolérable.

En d'autres termes, c'est une notion qui définit le degré d'acceptation face à un élément contraire à une
règle morale, civile ou physique particulière. Plus généralement, elle définit la capacité d'un individu à
accepter  une  chose  avec  laquelle  il  n'est  pas  en  accord,  et,  par  extension  moderne,  l'attitude  d'un
individu face à ce qui est différent de ses valeurs.

La compassion

La  compassion  est  le  sentiment  par  lequel  on  est  porté  à  percevoir  ou  ressentir  la  souffrance  des
autres, et poussé à y remédier.

Le mot compassion provient du latin cum patior, « je souffre avec ». Il s'agit donc d'un calque latin du
grec  sym  patheia,  sympathie,  dont  le  sens  avait  dévié.  D'où  le  besoin  de  ce  mot,  ainsi  que  de  celui
d'empathie.  «  Pitié  »  et  «  apitoiement  »  sont  tous  deux  devenus  péjoratifs,  mais  signifient
originellement compassion, tout comme « miséricorde » et son synonyme « commisération ».

La  compassion  est  une  prédisposition  à  la  perception  et  la  reconnaissance  de  la  douleur  d'autrui,
entraînant  une  réaction  de  solidarité  active,  ou  seulement  émotionnelle.  Il  s'agit  donc  d'une  variante
d'empathie axée sur la douleur. On peut aussi se porter de la compassion, ce qui sous­entend que l'on
est détaché de soi­même.

En développant à l'intérieur de soi la motivation de faire que tous soient heureux, qu'ils aient les causes
et les conditions du bonheur, de la joie et de l'absence de souffrance, en le souhaitant profondément,
cela devient une éthique de vie.

Nous essayons alors d'agir en toute occasion dans le sens du bienfait des autres, et l'activité de l'amour
est mise en action.

Cette  pensée  d'amour  développée  et  devenue  la  base  de  notre  être,  de  notre  motivation  intérieure,
rejaillit à l'extérieur dans notre comportement et notre activité quotidienne. La pratique, dans ce sens,
commence par soi­même.

En prenant conscience de ce qui est juste et de ce qui ne l'est pas, nous nous efforçons, tant dans notre
conduite extérieure que dans notre pratique, de rejeter tout ce qui est action négative et d'accomplir ce
qui  est  positif  pour  les  êtres.  Quand  cela  devient  un  mode  de  vie  fondamental,  nous  pouvons  alors
l'enseigner aux autres. Au travers de cette pratique de l'amour et de la compassion, nous faisons tout ce
qui  est  en  notre  pouvoir  pour  apporter  le  bonheur  et  les  causes  du  bonheur,  et  devenant  un  exemple
vivant de ce qui est à faire ou pas, nous montrons ce qui est juste et ce qu'il faut abandonner. C'est une
affaire de chaque instant…

Quand une émotion particulière s'élève, de l'animosité envers les autres ou un esprit de malveillance, il
faut en être conscient et le transformer en un esprit altruiste qui souhaite non plus un bonheur égoïste,

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mais celui de tous. Alors la transformation se fait, d'instant en instant, et nous sommes capables d'aider
les êtres.

Venons­en,  à  présent,  à  ce  que  la  plupart  de  nos  candidats  à  l’Initiation  espèrent  surtout  trouver  en
Franc­maçonnerie : la fraternité.

La fraternité

La fraternité en Maçonnerie n’est pas un vain mot : être Frères, c’est s’aimer, s’accepter tels que nous
sommes, avec nos défauts, nos imperfections, nos rivalités, nos personnalités dans ce qu’elles ont de
complexe et d’unique. Les Maçons forment entre eux une chaîne d’Initiés, d’individus qui ont vécu la
même expérience, ce qui les rapproche et les unit. Tel est pour moi, le sens premier à donner à cette
valeur. Mes Frères m’ont permis de recevoir la Lumière comme eux l’ont reçue d’autres Frères. Nous
avons vécu la même expérience, la même Initiation. C'est pourquoi les Francs­maçons se reconnaissent
comme Frères.

Les  Francs­maçons  ont  en  outre  juré  de  respecter  leurs  Frères,  de  les  aider  et  de  les  soutenir.  La
fraternité,  c'est  la  recherche  de  la  valeur  humaine,  c'est  le  soutien  et  l'entraide  partagée  qui  nous
mènent à une existence digne et fait de nous des enfants de l'univers. Les Frères apportent les uns aux
autres leur soutien afin de permettre à chacun d’eux d’emprunter en toute confiance le chemin de la
recherche  de  soi­même.  En  échange,  chacun  fait  profiter  les  autres  de  ses  connaissances,  de  ses
expériences et de son entendement.

Il ne faut pas confondre fraternité et amitié. Les Francs­Maçons ont chacun leurs propres convictions
et ne sont pas unis par une identité de vue ; ils ne la recherchent d’ailleurs pas et refusent d’admettre
que quelqu'un puisse parler en leur nom. Mais la Franc­maçonnerie est, sans aucun doute, un lieu où se
nouent de belles et franches amitiés entre Frères.

Que représentent la fraternité universelle et le progrès de l’humanité?

La fraternité n’est pas seulement le lien qui unit les Francs­Maçons. Ceux­ci s’efforcent également de
faire  en  sorte  que  tous  les  hommes  soient  frères  ;  en  d'autres  termes  que  tous  les  hommes  puissent
s’entraider  et  accroître  leur  dignité  humaine.  Cela  implique  de  créer  des  liens  entre  personnes
d’opinions différentes, qui en d'autres circonstances ne se seraient sans doute jamais rencontrées.

La fraternité, ce n’est pas seulement donner ce que l’on a, c’est offrir ce que l’on est. C’est cela que
l’Initiation  maçonnique  nous  donne  et  nous  apprend.  Aimer  l’autre,  c’est  l’accepter  dans  tout  ce  qui
fait sa réalité, sa profondeur, sa misère, sa grandeur. C’est une démarche à promouvoir et à mettre en
actes concrets, car l’idéal de fraternité se traduit au plan social par le concept de solidarité.

La  tolérance  maçonnique  n'est  pas  une  sorte  d'apartheid  amorphe  qui  se  bornerait  à  accepter
passivement une opinion quelconque : elle est une attitude active qui consiste à s'enrichir en apprenant
l'un de l'autre.

La fraternité maçonnique n’implique pas que chacun de nous doive devenir Maçon ! En effet la Franc­
maçonnerie est avant tout une méthode de travail qui convient ou non.

La Franc­maçonnerie ne définit pas ce qu'elle comprend par « le progrès de l’Humanité ». Pourtant,
cela aussi fait l’objet du travail de recherche de chaque Franc­maçon en particulier. C’est bien parce
que chaque Franc­maçon a sa conception propre du progrès de l’Humanité, que la Franc­maçonnerie
elle­même n’est pas un forum d’actions sociales. Il appartient aux Francs­maçons, à titre individuel, de
s’allier  à  d’autres  personnes  de  bonne  volonté  pour  mener  des  actions  concrètes  en  matière
d’enseignement,  de  santé,  d’émancipation,  de  démocratie,  de  droits  civils...  mais  aussi  de  veiller  au
bien­être matériel.

De toute évidence le milieu professionnel permet au Franc­maçon d’œuvrer en faveur du progrès de
l’Humanité. C’est en effet dans le quotidien que l’homme trouve le sens de sa vie et de sa liberté, qu’il
peut fournir la preuve de son intégration et de son amour du prochain en s’engageant toujours plus en
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faveur de l’Humanité.  
Le type de ces engagements dépend de la personnalité de chacun ; ils varient d’un individu à l’autre en
fonction de ses opinions personnelles et de son sens des responsabilités.

Que dit notre Obédience[1] à propos de la fraternité et de la tolérance ?

Pour les Francs­Maçons réguliers, le terme « fraternité » implique d'abord que tous les hommes sont
frères et qu'à ce titre, ils ont droit à notre respect et à notre aide. Mais la fraternité ainsi conçue ne se
distingue  pas  d'autres  notions  générales  (fraternité  chrétienne,  fraternité  des  armes,  fraternité
universelle de la Révolution Française).

Pour les Maçons en général, la fraternité désigne aussi et surtout le lien privilégié qui unit les Maçons
et  les  oblige  particulièrement.  Mais  pour  la  Maçonnerie  régulière,  cette  fraternité  maçonnique  est
essentiellement de source initiatique : elle n'a pas son fondement dans une communauté d'opinions ou
d'intérêts,  encore  moins  dans  quelque  convention  sociale  qui  ferait  que  les  membres  du  groupe
s'efforceraient  de  se  conduire  mieux  avec  leurs  «  Frères  »  qu'avec  ceux  qui  ne  font  pas  partie  de  la
société maçonnique.

La fraternité trouve sa source dans le fait que chacun par l'Initiation s'engage dans une voie commune
de  recherche  et  de  progrès  spirituel.  Chacun  se  trouve  ainsi  uni  aux  autres  Maçons  par  l'expérience
partagée d'un symbolisme vécu et éprouvé, par le désir de tous de former une communauté initiatique.
Par des voies souvent très différentes, ces Maçons vont vers la Lumière, c'est leur souci commun.

Que  sur  cette  base  naissent  et  se  développent  des  amitiés  personnelles  très  fortes,  que  les  Maçons
s'accordent à faire régner entre eux un climat de respect et d'affection réciproques, c'est évident. Mais
la  fraternité  maçonnique  est  issue  de  l'Initiation,  elle  en  est  une  conséquence,  elle  n'est  pas  le
simple résultat d'un désir commun de relations amicales.

Que peut signifier alors la tolérance?

Ici  aussi,  la  source  est  dans  l'Initiation  :  l'Initié  sait  qu'au­delà  des  idéologies,  des  opinions,  des
divergences  de  vues  sur  nombre  de  sujets,  ses  Frères  cherchent  comme  lui,  et  comme  lui  se  sont
engagés sur le chemin de la Lumière. Ils ont appris à respecter sous des aspects bien divers la personne
de leur Frère. Si les idées de celui­ci ne les satisfont pas, sa personne ne leur est pas moins chère. Il ne
s'agit plus de cette tolérance suspecte qui ne trouve souvent sa source que dans l'acceptation sans joie
de ce qu'on renonce à empêcher ou à combattre, mais d'une attitude positive, fondée sur le respect et la
compréhension et qui découle simplement de la fraternité initiatique.

Fraternité et solidarité

La solidarité  est  un  sentiment  bienveillant  que  ressentent  des  hommes  à  l'endroit  d’autres  hommes,
généralement des membres d’un même groupe qui se sentent liés par une communauté d'intérêts.

Si la fraternité est un élan, la solidarité est une attitude, un acte que chacun peut poser à la première
personne. C’est cette attitude de justice dont les Maçons doivent se prévaloir car ce sont les sources
d’un monde d’espérance où les discriminations sociales et ethniques n’existent plus. La fraternité et la
solidarité doivent être vécues au quotidien dans un monde de plus en plus égoïste.

La fraternité et la solidarité sont des valeurs qui demandent rigueur et travail sur soi. Si nous sommes
fraternels  et  solidaires  de  nous­mêmes,  nous  sommes  fraternels  et  solidaires  des  autres,  c’est­à­dire
capables d’aider, d’aimer et non d’exclure ou d’abandonner.

La  solidarité  privilégie  le  partage  et  la  communion  aux  dépens  de  la  compétition.  Elle  révèle
également  une  facette  de  l’agir  très  particulière  qui  est  la  capacité  d’écoute.  Ecouter,  ce  n’est  pas
uniquement  se  taire  pour  laisser  parler  l’autre,  c’est  ouvrir  véritablement  son  cœur  aux  paroles  des
Initiés.

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21/02/2017 * Les valeurs en Franc­maçonnerie ­ Chemin

La solidarité constitue véritablement le ciment de la fraternité.

Pour conclure, du moins provisoirement

Les valeurs morales que véhicule la Franc­maçonnerie ne lui sont pas exclusives : connaissance de soi,
amour du prochain, respect de l'autorité légalement constituée, devoir envers l'Etre Suprême, etc.

Le  but  primordial  de  la  Franc­maçonnerie  est  l'amélioration  de  l'individu  et,  partant,  celui  du  genre
humain  dans  son  ensemble.  On  comprendra,  dès  lors,  que  l'Initiation  maçonnique  s'effectue  avec  la
plus grande dignité humaine, avec le plus grand respect de l'individu et dans un décorum impeccable.

Le Maître Maçon doit apprendre et comprendre que tous les efforts qu’il a consentis jusqu'à présent
pour avancer seront réduits à néant s’il ne cultive pas la plupart sinon toutes les vertus évoquées dans
cette planche, dont trois en particulier, qui me paraissent essentielles :

la compassion, qui est la grande force d’amour de l’humanité,
l’humilité,  qui  toujours  nous  remet  à  notre  place  face  à  l’immensité  de  l’univers  et  à  son
fonctionnement fait d’ordre et de démesure, et enfin
le courage de s’affronter soi­même, de ne pas mettre un voile sur ses passions, ses erreurs, ses
joies,  ses  défis  et  ses  sentiments,  le  courage  de  se  voir  tel  que  l’on  est,  pas  toujours  glorieux,
mais soi­même.

Le Maître Maçon est souvent défini comme un être vertueux. Il doit l’être ! Cependant aux vertus, on
devrait  ajouter  force,  vigueur,  courage  car  être  Maître,  c’est  tenter  de  vivre  sa  vie  non  plus  en
spectateur  mais  en  acteur,  en  metteur  en  scène  ;  c’est  se  lancer  dans  l’aventure  de  l’existence  avec
curiosité, spontanéité et joie ; c’est tomber sous les coups et toujours se relever ; c’est enfin accepter
d’être ce que l’on est et non plus vivre en rêvant d’un autre que nous ne serons jamais. C’est exister
avec nos talents et nos manques, c’est faire le tri de l’essentiel et du superflu.

R :. F :. A. B.
 

[1] Cf. site Internet de la G.L.R.B.

Bibliographie

Darche Claude ­ Vade­mecum de l’Apprenti

Editions Dervy, Paris, 2006

Darche Claude ­ Vade­mecum du Maître

Editions Dervy, Paris, 2008

Vernon Claire ­ Loge maçonnique, loge initiatique ?

Editions La Maison de Vie, Lugrin, 2005

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