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Objectifs:

Évaluer les conséquences


humaines et économiques des
AT/MP pour les prévenir;
Proposer des mesures
adaptées, cohérentes, et
transposables dans des situations
analogues.
L’enquête de la CHS

La législation algérienne (DE N° 05-09)


exige une enquête faite par la CHS devant
une situation de travail qui pourrait
engendrer un accident du travail ou une
maladie professionnelle graves.
Exemple de fiche d’enquête
Enquête de la CHS

RELATIVE A UNE SITUATION DE


TRAVAIL REVELANT UN RISQUE DE
MALADIE PROFESSIONNELLE OU A
CARACTERE PROFESSIONNEL GRAVE
L’ETABLISSEMENT
Nom ou raison sociale de l’entreprise: …….

Adresse de l’établissement: …………………

Activité économique:…………………………

Effectif du personnel occupé: ……………….


LE FAIT GENERATEUR DE
L’ENQUETE
S’il s’agit d’une déclaration de maladie
professionnelles ou à caractère
professionnel, mentionner:

Tableau n°…… ou rubrique n°…………….

Date de la déclaration: ……………………..


L’ANALYSE ET L’EVALUATION DU
RISQUE PROFESSIONNEL
Lieu de l’enquête (préciser le ou les postes de travail, l’atelier ou l’installation concernés,
la nature des fabrications):
………………………………………………………………………………………..
Agent chimique, physique, biologique ou autre susceptible d’être mis en cause:

 Nature: …………………………………………………………………………………

 Exposition:

- Caractères mesurables (le cas échéant, mesures quantitatives et/ ou qualitatives


effectuées:
…………………………………………………………………………………...............
- Circonstances favorisantes (procédé de travail, température, aération, conditions
générales de travail):
……………………………………………………………………………………………
- Nombre de salariés exposés et durée d’exposition (préciser par jour ou par semaine):
……………………………………………………………………………………………
L’ENQUETE
Mesures de prévention préconisées et suites données
(notamment actions de formation appropriées):
……………………………………………......

Autres observations:
………………………………………………...

Nom et qualité des personnes ayant effectué l’enquête:


…………………………………………………..

Date de l’enquête:
J.......................... M…………………. A…………………….
Le rapport d’enquête est signé par:

-Le chef d’établissement


ou son représentent

Et

-Le représentant des travailleurs à la CHS


Données complémentaires:

- Le service d’hygiène et de sécurité:


établit une analyse sur l’accident du
travail (en la portant sur le registre des
accidents du travail) et en informe
l’inspecteur du travail territorialement
compétent dans un délai ne dépassant
pas les 48 heures.
Le registre des accidents du travail
Nom et Qualification Date Durée Lésions Causes et
prénom heure et d’incapacité provoquées circonstances de
du lieu de de travail l’accident
travailleur l’accident éventuelle
victime de
l’accident
R. Brahim Soudeur 18/06/2008 Quatre (04) Egratignures En effectuant un point
homologué à 10H00 : jours de la face de soudure à l’intérieur
Atelier Base antérieure de de l’atelier l’éclat d’un
vie O/Aissi la cuisse disque de meule l’a
T-Ouzou gauche. touché à la cuisse
gauche.

B. Manœuvre 24/06/2008 Cinq (05) Écrasement En déchargeant un


Abdelkader ordinaire à 12H45 : jours du D2 sans tube de vingt pouces à
Chantier lésions l’aide d’une grue, la
d’Eucalyptus osseuses. main droite de la
victime s’est coincée
entre la sangle et le
tube.
Données complémentaires:

- Le service de médecine de travail:


décide l’arrêt du travail en signant
l'imprimé "AT3", durant la même journée,
suite aux examens médicaux de la victime
de l’accident du travail.
Données complémentaires:

- La DRH: établit la déclaration de l’accident


du travail, en remplissant l'imprimé "AT1"
après avoir reçu le rapport détaillé de
l'accident du travail du Chef hiérarchique
de la victime et l'analyse de l'accident du
travail faite par le Service HSE.
Les AT/MP ont un coût
- Le coût direct: constitué de cotisations
sociales versées par l’entreprise ainsi que
des dépenses de la sécurité sociale et des
mutuelles qui se répartissent en paiements
ou remboursements des soins de santé, en
indemnités journalières, en rentes suivant
les cas et en frais de gestion du dossier de
la victime.
Les AT/MP ont un coût
- Le coût indirect: faisant suite à toutes les
conséquences qui pourraient découler d’un
accident (2 à 3 fois supérieur au coût direct).
Coûts liés à la perte de production:
• - Manque à gagner relatif aux arrêts de travail ;
• - Diminution de rendement causé par une
éventuelle appréhension et démotivation;
• - Produits endommagés (rebuts) .
Les AT/MP ont un coût
Coûts sociaux :
• - Salaires et indemnités dus à la victime;
• - Salaires correspondants aux temps perdus
par les autres travailleurs au moment de
l’accident.
Coûts matériels :
• - Remise en état du matériel endommagé .
Coûts comptables :
• - Assurances ;
• - Honoraires d’experts.
Les AT/MP ont un coût
Coûts administratifs :
• - Frais d’enquête;
• - Embauche ou remplacement ;
• - Réorganisation de la production.
Coûts commerciaux :
• Pénalité de retard ;
• Perte éventuelle de l’image de marque de
l’entreprise .
Les AT/MP ont un coût
Coûts répressifs :
• - Sanctions pénales;
• - Réparations supplémentaires versées à la
victime ou ses ayants droits;
• - Cotisations supplémentaires .
Coûts sociaux :
• - Dons et secours à la victime.
Les AT/MP ont un coût
Coûts de prévention :
• - Formation à la sécurité et propagande pour la
prévention;
• - Renforcement des moyens de contrôle;
• - Salaires et équipements des services de
santé et de sécurité.
Autre coûts :
• - Altération du climat social (grèves,
revendications) ;
• - Environnement.
Les types d’analyse dans les
AT/MP
Deux types d’approche:
1- L’approche ergonomique d’une situation
de travail
- Analyse à priori

2- L’approche par l’arbre des causes


- Analyse à posteriori
L’approche (ou analyse) ergonomique
d’une situation de travail:

Permet de concevoir ou d’améliorer un


poste de travail « avec le maximum de
confort et d ’efficacité »

L’analyse globale de l’activité de travail pour


mettre en place des conditions de travail
sûres et confortables
L’approche par l’arbre des causes:
- vise à pallier les difficultés que
rencontrent les partenaires à la suite
d'un accident;
- dépassionner le débat pour rechercher
les causes objectives et profondes de
l'accident;
- tirer les enseignements nécessaires
pour prévenir le risque en d'autres lieux
ou autres circonstances.
ANALYSER LES ACCIDENTS
METHODE DE L'ARBRE DES
CAUSES (ADC)
1. HISTORIQUE
Lorsque l'accident survient, il est toujours
difficile de garder suffisamment de sang-
froid pour en analyser les causes objectives,
et prendre des mesures efficaces en
conséquence. Après chaque accident du
travail l'employeur doit faire une enquête
avec les membres de la Commission
d'Hygiène Sécurité, et produire un rapport
commun. C'est là qu'une difficulté surgit, car
il est difficile de trouver un langage commun
se limitant à l'objectivité des faits.
1. HISTORIQUE (suite)
• En effet lorsque l'accident survient, il
s'instaure un climat exacerbant les
sensibilités, la réflexion fait place à la
polémique, et l'on recherche immédiatement
les responsabilités, sans même essayer de
comprendre. Notons que la responsabilité
est définie par la réglementation qui fait une
obligation de résultat à l'employeur, qui de
ce fait doit prendre toutes les mesures en
conséquence.
1. HISTORIQUE (suite)
• La méthode d'analyse des accidents
par l'Arbre des Causes, élaborée par
l'INRS en se fondant sur des travaux
initiés par la Communauté Européenne
du Charbon et de l'Acier, est
expérimentée pour la première fois
d'une façon pratique en 1970 dans les
Mines de fer de Lorraine.
1. HISTORIQUE (suite)
• A partir de 1976, sa diffusion s'est faite
dans le milieu industriel et a atteint une
ampleur suffisante pour que l'on puisse
désormais la considérer comme
tombée dans le domaine public, c'était
d'ailleurs l'objectif visé à sa création.
1. HISTORIQUE (suite)
• Un grand nombre d'entreprises et d'organismes
utilisent directement cette méthode comme
technique d'investigation et de recherche de
facteurs d'accidents, elles en ont fait un outil
efficace dans la prévention des accidents du travail,
ce qui se traduit par des résultats remarquables par
rapport aux statistiques moyennes des entreprises
équivalentes.
• D'autres entreprises la pratiquent comme axe
pédagogique de la formation à la sécurité des
membres de l'encadrement, des techniciens et du
personnel d'exécution.
2. LA NECESSITE DE RECHERCHER UN
OUTIL D'ANALYSE DES ACCIDENTS

• La méthode vise à pallier les difficultés


que rencontrent les partenaires à la
suite d'un accident, et dépassionner le
débat pour rechercher les causes
objectives, et profondes de l'accident,
d'agir vite pour qu'il ne se reproduise
pas, tirer les enseignements
nécessaires pour prévenir le risque en
d'autres lieux ou autres circonstances.
2. LA NECESSITE DE RECHERCHER UN
OUTIL D'ANALYSE DES ACCIDENTS

• Seule une enquête méthodique et


minutieuse suivie d'une analyse
exhaustive permettent de définir des
mesures efficaces et durables de
prévention.
2. LA NECESSITE DE RECHERCHER UN
OUTIL D'ANALYSE DES ACCIDENTS
• L'ADC présente une certaine ressemblance
avec les diagrammes d'analyses de
défaillance des systèmes, mais les objectifs
sont différents en ce sens que l'ADC
recherche des causes d'accident, tandis que
l'arbre de défaillances est destiné à
rechercher les points sensibles des
installations techniques ou de processus et
d'y intégrer la sécurité.
2. LA NECESSITE DE RECHERCHER UN
OUTIL D'ANALYSE DES ACCIDENTS

• La méthode est d'accès aisé, elle est


facilement assimilable moyennant
quelques heures de formation (une à
deux journées suivant le niveau des
stagiaires), et peut être mise en
pratique par n'importe quelle personne
sachant lire et écrire. Elle est
systématiquement enseignée en
formation des membres de la CHS (du
CHSCT).
3. LES OBJECTIFS

• La méthode recherche la sensibilisation des gens du


terrain à tous les niveaux hiérarchiques, pour traiter
directement les problèmes de sécurité à l'échelon
concerné dans le soucis de la plus grande efficacité.
• Elle vise à ouvrir le dialogue entre:
• - Le personnel d'exécution ;
• - L'encadrement ;
• - La CHS (CHSCT).
• Elle cherche à obtenir une description objective de
l'accident, en se limitant à la recherche des faits en
excluant les jugements.
3. LES OBJECTIFS
Elle induit des effets secondaires :
• - De déceler des risques nouveaux ;
• - De connaître des risques inédits.
• L'ADC mettant en évidence des causes
effectives permet d'apporter:
- Des corrections immédiates ;
- De traiter les causes profondes ;
- De supprimer les risques potentiels
similaires dans les autres secteurs de
l'entreprise.
4. LA METHODE

L'analyse de l'accident relève d'un travail


collectif consistant à :
• Mener l'enquête ;
• Recueillir les faits et uniquement les faits identifiés ;
• Construire l'ADC ;
• Rechercher les mesures correctives adaptées ;
• Rechercher s'il subsiste des risques semblables dans
l'établissement ;
• Proposer des mesures adaptées ;
• Vérifier leur application
5. LE GROUPE DE TRAVAIL

L'analyse d'un accident par la méthode repose sur


un travail de groupe, dont la structure doit être
constituée de la façon suivante :
• - L'encadrement de l'atelier ;
• - Des membres CHS (délégués du CHSCT) ;
• - Des membres du personnel de l'atelier ;
• - La victime si cela est possible ;
• - Le service hygiène et sécurité ;
• - Certaines entreprises forment des personnes
chargées de vérifier la conformité et la bonne
application de la méthode.
5. LE GROUPE DE TRAVAIL
• Ceci représente le groupe type qui permet de
motiver le plus efficacement les partenaires
de la sécurité. Il n'est pas souhaitable que le
service hygiène et sécurité soit
systématiquement impliqué dans la
démarche. En effet sa position d'expert en
ferait automatiquement l'élément moteur, et
c'est sur lui que reposeraient toutes les
initiatives à prendre, ce qui desservirait le
concept de la sécurité intégrée affaire de
chacun. Le temps à y consacrer va de 1 H 30
à 5 Heures hors enquête.
6. COMMENT CONSTRUIRE UN ARBRE
DES CAUSES

EXEMPLE :
• L'enquête a révélé les faits suivants, que l'on a pris
soin de lister :
• - Forte pluie ;
• - Vitesse trop élevée ;
• - Accident ;
• - En retard ;
• - Route glissante.
• L'Arbre des Causes se construit en partant du fait
ultime, l'accident, en construisant le diagramme
d'une façon conventionnelle de droite à gauche :
• Exemple:

Forte Route
pluie glissante

accident

En Vitesse
retard élevée
7. EXEMPLE D'ANALYSE
D'ACCIDENT

• Pour rendre service à un client le chef


d'atelier d'un garage accepte de terminer la
réparation d'un camion, il confie cette tâche
à ALI, un aide nouvellement embauché. ALI
doit remonter le moteur à l'aide d'une chaîne,
à laquelle il suspendra le moteur. Il ignore
l'existence d'élingues appropriées, et utilise
une corde servant à tracter les véhicules et
qui traîne à terre.
7. EXEMPLE D'ANALYSE
D'ACCIDENT (suite)
• ALI pousse la chaîne près du camion et ne
sait comment présenter le moteur dans le
camion. Il va demander de l'aide au chef
d'atelier qui lui demande de se débrouiller
seul, car ses collègues sont occupés. ALI
pousse le moteur pour l'emboîter en plaçant
son bras dessous pour le guider, il éprouve
beaucoup de difficultés quand soudain la
corde casse, le moteur lui écrase le bras.
Tracter Corde
les mauvais Moteur
véhicules état suspendu

Moteur
tombe
Ignore Corde
Élingue casse
Nouvel Les Avec
embauche élingues corde

Trouve Bras
Une écrasé
corde
Collègues
occupes Travaille
seul Avant-bras
Sous
Rendre Travail moteur
Service Emboîte
urgent
client Le
moteur
7. EXEMPLE D'ANALYSE
D'ACCIDENT (suite)
• A la suite de l'enquête les participants établissent la
liste des faits qu'ils auront soigneusement vérifiés,
pour éviter tout jugement ou interprétation.
• Puis ils construisent l'arbre en partant du fait ultime,
et en posant pour chaque événement les questions
suivantes :
- Pourquoi l'événement s'est produit (ce
qui désigne automatiquement le ou les faits
précédents) ?
- Y a-t-il d'autres faits qui ont initié l'événement
en question ?.
7. EXEMPLE D'ANALYSE
D'ACCIDENT (suite)
Si l'on observe l'ordonnancement des
causes disposées dans l'arbre il apparaît :

Que les causes retenues dans la première partie


de l'arbre mettent en évidence le facteur humain ;

Que les facteurs retenus dans la seconde partie


de l'arbre sont essentiellement d'origine matérielle
ou technique ;

Tandis que ceux qui apparaissent ensuite sont


surtout liés aux problèmes organisationnels.
8. QUELQUES REFLEXIONS SUR
LA METHODE
• Pour être efficace la méthode doit reposer
sur un travail de groupe, mais elle doit
également impliquer chacun des acteurs
et éviter que cela ne devienne le travail
d'un spécialiste (le service Hygiène et
Sécurité par exemple), tout les
participants doivent être impliqués, et se
sentir concernés.
8. QUELQUES REFLEXIONS SUR LA
METHODE (suite)
• Elle ne doit pas être appropriée par un
groupe de spécialistes, c'est à dire
appliquée d'une façon systématique
par un service qui transmet ses
conclusions.
• Les causes matérielles sont faciles à
traiter, car elles ne dépendent que
d'une volonté affirmée et de moyens
pour la réalisation.
8. QUELQUES REFLEXIONS SUR LA
METHODE

• C'est beaucoup plus difficile pour les


causes qui touchent à l'organisation de
l'entreprise, les méthodes de travail et
le facteur humain, ce qui demande
souvent des délais plus longs et
l'implication de la Direction.
Conclusion
L’analyse des AT/MP

- Un élément important dans l’étude des conditions de


travail et leur amélioration

- Un enrichissement des données à l’échelle


nationale: politique nationale de prévention
(hygiène, sécurité et santé au travail)

- Une étape vers l’intégration du management


« sécurité et santé au travail » dans le management
de l’entreprise.

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