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Dans l’art moderne, les figures géométriques sont souvent à la base de créations,
notamment dans le Land Art… Voici quelques références d’œuvres à montrer aux
élèves.
Les peintres :
On pense tout de suite à des artistes du XXème siècle comme : Paul KLEE, Sonia et
Robert DELAUNAY, Wassily KANDINSKI, Joseph ALBERS, Otto FREUNDLICH,
Auguste HERBIN, Jean HELION, Piet MONDRIAN, Marc ROTHKO, Victor
VASARELY (père de l’OP ART où les effets optiques nous donnent la sensation de
mouvement)
Ainsi Calder surimpose à la vision des œuvres abstraites de Mondrian, une vision
dynamique qui lui est propre. De cette vision vont naître ses futurs mobiles qui
affranchissent la sculpture de la masse et pour laquelle le mouvement va devenir un
matériau à part entière.
Calder rejoint en 1931 le groupe Abstraction-Création qui réunit, entre autres, Piet
Mondrian, Hans Arp, Robert Delaunay et Jean Hélion. La première exposition de ses
sculptures abstraites a lieu à la galerie Percier à Paris, au mois d’avril de la même
année. Fernand Léger écrit à leur sujet dans le catalogue de l’exposition : « Devant ces
nouvelles œuvres transparentes, objectives, exactes, je pense à Satie, Mondrian,
Marcel Duchamp, Brancusi, Arp, ces maîtres incontestés du beau inexpressif et
silencieux. »
o Le photographe français Georges ROUSSE réalise des illusions
d’optique aussi colorées qu’envoûtantes. Il transforme des lieux
désaffectés en de véritables œuvres d’art monumentales. Il arrange des
peintures avec l’architecture environnante pour créer des illusions puis
il les documente en prenant chacune d’elle en photo. Chaque création
visuelle complexe redéfinit la perception générale de l’espace. Cette
série met en exergue un incroyable sens de la perspective et les
spectateurs sont mis au défi de comprendre comment les formes, les
couleurs et l’architecture s’emboîtent.
« Je choisis la ligne et le cercle parce qu’ils font l’affaire », dit Richard Long. Ce "chemin
minéral" est d'une grande rigueur géométrique malgré le chaos hasardeux de
l’entassement des matériaux. C’est une invite à parcourir l’œuvre dans sa longueur,
selon un précepte de la sculpture minimaliste. Pour Long aussi, la marche invite à la
réflexion : « Marcher, c'est comme dessiner le temps qui passe ».
La boue utilisée pour l’œuvre a été prélevée sur les berges de la Garonne à proximité
du musée. Traces de doigts et éclaboussures viennent contredire (ou souligner) la
géométrie parfaite des cercles.
Andy Goldworthy : cet artiste britannique utilise des objets naturels pour créer
des sculptures souvent éphémères, in situ, qui font ressortir le caractère
particulier de l’endroit où elles sont créées. Il garde des traces de ses œuvres
au moyen d'épreuves photographiques en couleur.
Voir un extrait du film « River and tides » qui permet de cerner son travail :
https://youtu.be/O9TyHzP-8b8
Ou encore : https://youtu.be/LP_-P7ZcWZU
Voir aussi le travail de Jim Denevan qui crée ses œuvres monumentales sur le
sable, la terre ou la glace à l’aide d’un simple bout de bois et d’un râteau :
Les artistes jouent sur les formes mais aussi sur leur reflet, comme Ludovic
FESSON dans « Wild Idea »…
Le livre de Nicole MORIN et Ghislaine Bellocq : « Math & Art – Rigueur artistique et /ou
flou mathématique ? », CRDP POITIERS, 2002 nous donne des pistes intéressantes,
notamment dans le premier chapitre qui s’intitule : « Lignes, formes et volumes entre
nature, symbole, art et géométrie »
Dans ce livre les auteurs essaient de faire des liens entre les deux domaines, à donner
du sens tant aux concepts mathématiques qu’à la démarche artistique et propose
surtout des œuvres et des témoignages d’expériences de classes que je vais essayer
de reprendre pour proposer une programmation d’activités plastiques autour de
cette thématique. Je vais reprendre le même classement pour vous proposer ces
pistes de travail :
Penser au travail de POLLOCK (dripping : on trace une ligne sur la feuille avec de
la peinture sans que le pinceau ne touche la feuille – coulures, boîte percée,…)
Montrer le travail de Bernard VENET qui sculpte les lignes dans le métal.
Lire le livre : « La petite fille qui marchait sur les lignes » (voir biblio)
2. Fractales
A la fois une théorie mathématique inventée par le mathématicien Benoît Mandelbrot
et un outil précieux pour analyser des phénomènes complexes très variés.
Il serait intéressant de regarder sur ordinateur ces curiosités mathématiques et
d’essayer de les représenter par le dessin. (On trouve aussi des formes de fractales dans la
nature)
Verticalité vient du latin verticalis, de vertex, le sommet, littéralement « qui est au-
dessus du sommet de la tête ». La verticalité est caractéristique de la vie et par suite,
symbole d’ascension. Le sol ou la terre sur lesquels reposent les pieds synonymes de
matérialité.
La tête ou le ciel deviennent symbole de spiritualité. Cette symbolique, semble-t-il
universelle montre que le sens vertical du bas en haut est synonyme de progrès et
son contraire de déchéance. Symbole de la station debout, elle ferme l’espace. Le
regard confronté à plusieurs verticales dans une image est arrêté, il ne pénètre pas
dans l’image.
Obliquité vient du latin obliquitas, penché. L’obliquité, de biais ou incliné par rapport
à une ligne ou un plan horizontal est mécaniquement instable. Elle symbolise le
mouvement, la perte ou la recherche d’équilibre et contribue au dynamisme de
l’image.
Le rectangle et le carré ne se trouvent pas dans des structures naturelles, ce sont des
formes élaborées par l’homme. L’angle que fait l’homme debout avec le sol
horizontal a été qualifié de « droit ». Le carré fait référence à un refuge défensif,
minéral, construit, c’est la citadelle, la forteresse. La Jérusalem céleste, les pyramides
d’Egypte, la Tour de Babel ont une base carrée. » (p.36 Math & Art)
Partant de ces considérations, différents artistes ont utilisé horizontales, verticales,
obliques, carrés, rectangle dans leurs productions : on peut citer :
o MONDRIAN qui revendique une simplification géométrique très
stricte en horizontales et verticales appliquée à la peinture. (la ligne
oblique est irréductiblement bannie car elle amène le regard hors du
tableau)
o THEO VAN DOESBURG qui rejette la plastique de l’équilibre et revient
à l’oblique à 45°, expression de la vie moderne.
o MALEVITCH pour qui « le carré est le symbole de la révolution ou de
la sensation pure, et la fin du néant ».
o DANIEL BUREN qui choisit d’utiliser des bandes alternées de 8,7cm de
large, blanches et colorées sur toutes sortes de supports : toile, papier,
peinture, miroir, plastique, pierre, plâtre, etc.… dans des lieux toujours
différents. Pour lui, ce motif n’a aucune qualité esthétique, c’est un
motif banal, impersonnel, un simple outil peint, imprimé, gravé… ce
qui compte, ce qui constitue l’œuvre, c’est la mise en situation qui va
modifier notre perception des lieux où se trouvent les bandes : dans les
rues, dans les paysages, intégrées à des espaces culturels et maintenant
dans nos maisons.
o DANIEL DEZEUSE qui joue avec le châssis privé de sa toile : pure
forme quadrangulaire, cadre vide qu’il décline en assemblages
orthogonaux ; grilles, échelles, barrières, quadrillages… en matériaux
rigides ou souples, agrafés, teints, posés le long du mur, au sol ou
suspendus.
- Jeux avec des dessins quadrillés puis déformés (en faisant se déformer le
quadrillage, un nouveau dessin sera tracé)
Cercle vient du latin circulus, de circus, le cirque, l’arène. Il produit deux effets : la
concentration et le rayonnement qui diffuse note regard, selon que nous accordons
plus d’importance au centre ou à la circonférence. Il suscite une idée d’implosion ou
d’explosion. En général, il est « symbole de totalité temporelle et de
recommencement ». Il est, dit Bachelard, assimilation à un ventre féminin, à un
refuge naturel, végétal. C’est une figure fermée et stable.
Pour PAUL KLEE, il est « la plus pure des formes en mouvement, la forme
cosmique », qui « n’apparaît qu’avec la suppression de la pesanteur, avec la
disparition des amarres terrestres ».
Des artistes :
o ROBERT DELAUNAY qui agence des formes circulaires pour donner
une impression de mouvement
o JASPER JOHNS qui peint des cibles
o MARCEL DUCHAMP pour qui la rotation est un leitmotiv (Moulin à
café, Roue de bicyclette)
o Les artistes du land Art reprennent souvent les formes circulaires dans
leurs compositions (voir plus haut)
Les mandalas : Les moines tibétains créent ces cercles de sables colorés depuis
plusieurs siècles dans le but de méditer, mais on peut en créer très simplement ;
L’observation de différents mandalas permet de se rendre compte qu’on retrouve
dans tous les mandalas : trois cercles de même centre, trois carrés et des éléments
variables à l’intérieur des carrés… comme les idées maîtresses de construction des
mandalas : le centre du cercle est à l’intersection des diagonales du grand carré et ce
centre est le centre du mandala.
Vous trouverez facilement des tutoriels pour réaliser les mandalas… par exemple :
http://lepetitmanuel.com/blog/differentes-techniques/construire-et-dessiner-ses-
propres-mandalas/