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Session 2019
PROPOSITION DE CORRIGÉ
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Propriété exclusive de Studyrama. Toute reproduction ou diffusion interdite sans
autorisation.
SUJET N°1
Question 1 :
À partir du document joint, vous décrirez cette œuvre de Sol LEWITT pour en
dégager les caractéristiques plastiques et analyser leurs relations.
Il est question ici d'une photo d'une vue partielle d'une œuvre abstraite prise
depuis l'entrée de la Rotonde du musée de Picardie à Amiens par Sol LEWITT, le
Wall Drawing #711 qui semble recouvrir les murs et le plafond bâtisse. Est ajouté en
appuie de cette photo, le diagramme du mur également réalisé par Sol LEWITT.
L'artiste a réalisé une peinture murale (appelé Wall Drawing) où il semble avoir
choisi de souligner les lignes architecturales du bâtiment par des formes très
géométriques qui accentuent ou déforment l'effet d'optique et de perspective de la
bâtisse. Les formes dominantes d'après cette photo, sont des accumulations de
courbes, de lignes, de quadrilatères, de triangles, étoiles, dont les formes sont
accentuées par l'apposition de couleurs primaires...
L'œuvre semble profane puisque d'après la photographie, on ne voit aucune
représentation faisant référence à la religion. La commande de cette œuvre a pour
objectif premier, la rénovation de la Rotonde.
D'après le document ci-joint, nous ne disposons pas des dimensions de l'œuvre,
mais étant donné que cette dernière semble recouvrir la totalité des murs, plafond
compris, nous pouvons en déduire qu'elle est à échelle humaine. Ce qui incombe
que le spectateur peut circuler dans l'œuvre comme si il se faisait engloutir, il semble
même faire parti de l'œuvre.
Cette fresque murale réalisée au lavis d'encre de couleurs primaires au chiffon,
datant de 1992 est une commande publique passée par le musée de Picardie.
Question 2 :
En quoi les Méta-matics de Jean TINGUELY, les Wall Drawings de Sol LEWITT
et les dessins assistés par ordinateur de Vera MOLNÁR renouvellent-ils la
pratique du dessin ? Vous vous appuierez sur des exemples significatifs et
précis.
Les Méta-matics de Jean TINGUELY, les Wall Drawings de Sol LEWITT et les
dessins assistés par ordinateur de Vera MOLNÁR renouvellent la pratique du dessin,
car par le biais de ces œuvres, ces trois artistes délèguent leur geste artistique soit à
une machine soit à des assistants/spectateurs qui deviennent interprètes de l'œuvre.
Avec les Méta-matics de Jean TINGUELY, un simple jeton insérer par le spectateur
active l’œuvre et permet la réalisation de l'œuvre. C'est la machine qui fait œuvre.
Sol LEWITT, lui laisse ses assistants interpréter, traduire ses propres réalisations. Il
délègue le geste.
Sur certains dessins de Tinguely sont notés les noms du spectateur comme si ce
dernier endossait le rôle de collaborateur. Sol Lewitt lui se définit comme artiste-
concepteur et chaque assistant dessinateur a son nom mentionné pour son dessin.
Le spectateur et la machine sont mis au cœur de l'œuvre pour y investir une place à
part entière.
Question 3 :
Montrez comment certains artistes des XXe et XXIe siècles ont interrogé le
statut de l’œuvre. Vous vous appuierez sur des exemples significatifs et précis.
A l'époque moderne, les œuvres sont considérées pour elles-mêmes. L'oeuvre peut
porter les traces de sa fabrication, du hasard, de l'accident, elle peut être inachevée.
La valeur artistique mais aussi économique se décide aux salons où critiques d'art,
artistes et publics jugent. L'œuvre perdure après la mort de l'artiste. Exemple de
Rodin.
Mais dès l'époque contemporaine, l'œuvre peut être dorénavant, uniquement une
pensée, un concept (art conceptuel), elle peut être éphémère et même détruite.
Certaines œuvres atteignent des sommes d'argent phénoménales, symbole d'ultime
richesse. Exemple du Land Art avec Jean Tinguely.
SUJET N°2
Question 1 :
À partir du document joint, vous décrirez cette œuvre d’Auguste RODIN pour
en dégager les caractéristiques plastiques et analyser leurs relations.
Il est question ici de photos prises d'une étude de Rodin, « La Pensée », réalisée
entre 1893 et 1895, réalisée sur la fin de sa carrière. Il s'agit d'un plâtre mesurant
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71,2 cm de haut, 42,1 cm de large et 45,1 cm de profondeur. Cette œuvre exposée
au musée Rodin à Paris ne semble pas être aux proportions humaines. Cependant il
est bien question d'une sculpture en 3 dimensions en taille directe.
Il s'agit d'une œuvre figurative puisque l'on peut y voir une tête de femme formée de
courbes lisses et douces, sortant d'un bloc brut non sculpté lui servant de support.
Ce visage de femme semble être une allégorie de la pensée, donc une œuvre
profane puisque aucun lien avec la religion. Rodin s'applique à idéaliser ce à quoi
pourrait ressembler la pensée en ne focalisant son travail que sur la posture et les
traits du visage de la statue. A l'époque de cette réalisation, Rodin emménage à
Meudon, en région parisienne, dans la villa des Brillants et y installe son atelier.
L'originalité de cette œuvre se traduit d'une part par le fait que Rodin s'inspire du
visage de Camille Claudel pour représenter « la pensée » et d'autre part par le fait
qu'il ne taille qu'une partie du corps (soit ici la tête) tout en laissant le socle brut, très
peu dégrossi et complètement disproportionné par rapport à la sculpture.
Question 2 :
Question 3 :
À partir des années 1960, à travers des modes d’engagement multiple (social,
éthique, politique), la figure unique de l’auteur tend à s’effacer au profit
d’une singularité collective propice à une époque marquée par les utopies. Des
communautés de pensée s’expriment à travers des communautés d’actions,
notamment artistiques.
Si la participation du spectateur est de plus en plus sollicitée, du côté des créateurs
l’absence souvent recherchée de hiérarchie entre les artistes, entre les arts, concourt
à redéfinir autant la notion d’œuvre que celle d’auteur. Robert Filliou du mouvement
Fluxus fait ainsi valoir que « l’art est ce qui rend la vie plus intéressante que l’art ».