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PARLONS ÉWÉ

Parlons...
Collection dirigée par Michel Malherbe

Déjà parus

Parlons bété, Raymond ZOGBO, 2004


Parlons baoulé, Jérémie KOUADIO N'GUESSAN, Kouakou
KOUAME, 2004.
Parlons minangkabau, Rusmidar REIDAUD, 2004.
Parlons afar, Mohamed Hassan Kamil, 2004.
Parlons mooré, Bernard ZONGO, 2004.
Parlons soso, Aboubacar TOURÉ, 2004.
Parlons koumyk, Saodat DONIYOROV A, 2004
Parlons kirghiz, Rémy DOR, 2004.
Parlons luxembourgeois, François SCHANEN, 2004.
Parlons ossète, Lora ARYS-DJANAÏEV A, 2004.
Parlons letton, Justyna et Daniel PETIT, 2004.
Parlons cebuano, Marina POTTIER-QUIROLGICO, 2004.
Parlons môn, Emmanuel GUILLON, 2003.
Parlons chichewa, Pascal KISHINDO, Allan LIPENGA, 2003.
Parlons lingala, Edouard ETSIO, 2003.
Parlons singhalais, Jiinadasa LIY ANARA TAE, 2003.
Parlons purepecha, Claudine CHAMOREAU, 2003.
Parlons mandinka, Man Lafi DRAMÉ, 2003
Parlons capverdien, Nicolas QUINT, 2003
Parlons navajo, Marie-Claude FEL TES-STRIGLER, 2002.
Parlons sénoufo, Jacques RONGIER, 2002.
Parlons russe (deuxième édition, revue, corrigée et augmentée),
Michel CHICOUENE et Serguei SAKHNO, 2002.
Parlons turc, Dominique HALBOUT et Ganen GÜZEY, 2002.
Parlons schwytzertütsch, Dominique STICH, 2002.
Parlons turkmène, Philippe-Schemerka BLACHER, 2002.
Parlons avikam, Jacques RONGIERS, 2002.
Parlons norvégien, Clémence GUILLOT et Sven STORELV,
2002.
Parlons karakalpak, Saodat DONIYOROV A, 2002.
Parlons poular, Anne LEROY et Alpha Oumar Kona BALDE,
2002.
Parlons arabe tunisien, M. QUITOUT, 2002.
Jacques Rongier

PARLONS ÉWÉ
Langue du Togo

L'Harmattan L'Harmattan Hongrie L'Harmattan Italia


5-7, rue de l'École-Polytechnique 1053 Budapest Via Bava, 37
75005 Paris Kossuth L.u. 14-16 10214 Torino
France HONGRIE ITALIE
(Ç)L'Harmattan, 2004
ISBN: 2-7475-7376-1
EAN : 9782747573764
Abréviations

a. adjectif pers. personne


adv. adverbe pl. pluriel
Clrc. circonstanciel pOSSe possessif
compI. complément pre pronom personnel
CODJ. conjonction pr..pers. pronom personnel
,
dém. démonstratif prep. préposition
excl.. exclamation postp. postposition
id. idéophone qe quelque chose
int. interrogatif qn quelqu'un
, , .
in tj . interjection rec. reclproque
intr. intransitif sn. syntagme nominal
loc. locatif SU]. sujet
D. nom sv. syntagme verbal
D.loc. nom locatif reI. relatif
np. nom propre tr. transitif
,
Deg. négation, négatif v. verbe
part. particule v .1oe. verbe locatif
I. LA LANGUE EWE

L'éwé fait partie du groupe kwa de la famille de langues


dénommée Niger-Congo qui s'étend depuis le Sénégal
jusqu'à l'Océan Indien et au Nord du Kalahari. Il est
parlé dans le Sud-Togo jusqu'au niveau d'Atakpamé et
jusqu'au Lac Volta au sud-est du Ghana. Au Togo, qui
compte près de 5 000 000 d'habitants en 2004, on évalue
les Ewé à 2 900 000 mais on estime que la langue éwé
est parlée par près de 3 200 000 personnes car elle est
utilisée par de nombreuses autres ethnies du Togo (Mina
et Guin, Ouatchi, Adja, Akébou, Akposso, Ahlon). La
variante dialectale mina, qui est devenue le parler
populaire de Lomé, constitue une langue véhiculaire pour
l'ensemble du pays. Au Ghana, on compte 3 000 000
d'Ewé. La langue y est enseignée dans de nombreuses
écoles primaires. Enfin, l'éwé est encore parlé ou au
moins compris par des ethnies béninoises (650 000 PIa,
Péda et Mina et 780 000 Adja) et il est plus ou moins
compréhensible pour beaucoup de Fan qui est la langue
la plus importante du Sud-Bénin. L'éwé est donc compris
par près de 8 millions de personnes. La langue présentée
ici est standard mais toutes nos recherches ont été faites
exclusivement au Togo.

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II. Carte d'identité du Togo

Nom officiel: République du Togo (indépendance en


1960)
Population: environ 5 000 000 d'habitants
Superficie: 56 785 km2
(600 km de long sur 50 à 150 de large)
Frontières: 644 km avec le Bénin
126 km avec le Burkina
877 km avec le Ghana
Côtes : 56 km sur l'Océan Atlantique
Erosion importante, recul de 140 m par
endroits en 6 ans
Point culminant: Mont Agou : 984 m
Régions: Maritime (6 100 km2, 927 753 hab.)
des Plateaux (15 540km2, 662 873 hab.)
de la Kara (4 490 km2, 280 697 hab.)
Les Ewés occupent la Région Maritime et en partie
celle des Plateaux.
Climat: Climat tropical chaud et humide avec une grande
saison des pluies de juin à septembre coupée
par une une saison fraîche peu arrosée au mois
d'août.
Grande saison sèche de novembre à avril avec
harmattan au nord.
On note des variations selon la latitude et les
reliefs.
Température moyenne: 28 0
Population (estimée en 2000): 4 680 000 habitants
Espérance de vie en 1998: 49 ans (45,66% de moins de
15 ans et 3,03% de plus de 64 ans)
Mortalité infantile en 1999: 80%
Réfugiés en 1999: 10 000 Ghanéens
Capitale: Lomé (375 000 habitants en 1997)
Autres villes importantes:
Sokodé, à 350 km de Lomé: 50 000 hab.
Kara, à 428 km : 35 000 hab.
Kpalimé, à 120 km : 30 000 hab.
Atakpamé, à 167 km : 30 000 hab.
Bassar à 407 km : 22 000 hab.
Dapaong, à 662 km : 22 000 hab.
Tsévié, à 35 km : 20 247 hab.
Aného, à 45 km : 14 272 hab.
Vogan à 53 km : Il 087 hab.
Seules Kpalimé, Tsévié, Lomé, Aného et Vogan sont en
pays éwé. Aného, Vogan et une grande partie de Lomé
sont Mina (= Guins), le mina étant un dialecte de l'éwé.
Siège du gouvernement et capitale économique: Lomé
Statut: République
Constitution du 27 septembre 1992
Président élu pour 7 ans au suffrage universel
Assemblée Nationale: 81 membres élus au suf-
frage universel
Partis principaux :
R.P.T. (Rassemblement du Peuple Togolais)
Parti unique de 1969 à 1991
U.F.C. (Union des Forces de Changement)
C.A.R. (Comité d'Action pour le Renouveau)
C.F.N. (Coordination des Forces Nouvelles)
U.T.D. (Union Togolaise pour la Démocratie)
U.J.D. (Union pour la Justice et la Démocratie)
Monnaie: le franc CF A
Un franc = 100 FCFA ; 1 euro = 650FCFA
PNB: 330 $ par habitant en 1999
Dette extérieure: 1,35 milliards de $ en 1998

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Agriculture: coton, manioc, maïs, palmistes, sorgho, riz,
arachides, café, cacao
Elevage: volailles, chèvres, moutons, bovins
Mines: phosphate, fer, marbre
Industrie: ciment, boissons, industrie alimentaire
Principales exportations: phosphates, café, cacao, coton
Routes : 7 520 km
Voies ferrées: 525 km
Religions: Animisme: 50%
Catholiques: 26%, essentiellement dans le
sud
Musulmans: 15%, surtout dans le nord mais
en expansion dans le sud
Protestants: 9%
Langue officielle: le français
Langues nationales: éwé et kabyè
A utrcs langues: une quarantaine (v. carte linguistique)
dont les plus importantes sont:
l'éwé (utilisé par environ 42% de la population)
le tem
le kabiyè
le ntcham
l'akposso
l'adélé ...

Chronologie:

- 500 000 Début de l'âge de la pierre taillée.


Les habitants du Togo fabriquent des haches.
- 20 000 On construit des maisons en pierre.
XVe s. Des agriculteurs d'Oyo se joignent aux
forgerons Alu de Tado qui deviendront les
Adja et fonderont le royaume d'Agbomé.

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Du XVe au XVlle s. : Passent les Portugais, les Danois,
les Français et les Anglais.
Commerce de l'or, des épices et des perles
bleues.
XVlle s. Les Fanti provenant d'Elmina (Ghana)
s'installent sur le littoral.
XVIlle s. Traite négrière.
Les Anufo ou Tchokossi provenant du pays
Baoulé en Côte d'Ivoire s'installent dans le
Nord du pays.
1 800 Le Brésilien De Souza s'installe à Adjido et
entre en conflit avec le prince Komlagan qui
va fonder Agoué.
XIXe s. Des missionnaires protestants et catholiques
évangélisent le pays. Les protestants de
Brême sont très actifs.
05-07-1884 Plaku, représentant le roi Mlapa III de Togo
et le Dr Nachtigal, envoyé de Bismarck,
signent un traité. Le pays devient colonie
allemande.
1894-1914 Protectorat allemand
1897-1900 Pacification. Les Allemands développent
l' agriculture (cacao).
1900-1912 Développement du commerce. Construction
du wharf et de trois voies ferrées.
Les Français cèdent Aného et Porto-Seguro
aux Allemands.
Délimitation du Togo en accord avec les voi-
sins français et britanniques.
26-08-1914 Occupation franco-anglaise.
Les Allemands sabotent leur station de TSF
de Kamina.
19-07-1919 Traité de Versailles. Mandat confié à la

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France et à la Grande-Bretagne (Togoland).
Le Togo Britannique (Togoland : 30 000 km2)
est rattaché à la Gold Coast (Ghana).
Togo français (55 000 km2).
Le peuple éwé se trouve ainsi divisé.
Dès 1920 Le Togo Bund réclame l'unification du Togo.
Les Français développent la culture du café et
introduisent l'igname dans le Nord du pays.
30-08-56 Fin du mandat anglais. Le Togo devient une
république autonome. Nicolas Grunitzky de-
vient chef du gouvernement.
1957 Après plébiscite, le Togo Britannique est
intégré à la Côte de l'Or (Ghana).
Le peuple éwé se trouve ainsi divisé.
27 -04-58 Sylvanus Olympio forme un nouveau gouver-
nement.

Le Togo indépendant

27-04-60 Le Togo accède à l'indépendance.


Sylvanus Olympia est le premier président de
la République Togolaise.
13-01-63 Gnassingbé Eyadéma renverse le gouverne-
ment par un coup d'Etat militaire. Olympio
est tué. N.Grunitzky devient chef de l'Etat.
C'est la Seconde République.
13-01-67 Eyadéma intervient pour la deuxième fois. Le
gouvernement est renversé. Eyadéma devient
le chef de l'Etat. Il sera confirmé dans cette
fonction en 1972, 1979, 1986, 1993 et 1998.
Politique d'unité nationale, de développement
économique, culturel et artistique au service
de la nation.

Il
02-02- 74 Nationalisation des mines de phosphate.
1976 Accord de coopération technique avec la
France
13-01-80 Proclamation de la Ille Réplublique avec une
nouvelle Assemblée Nationale.
23-09-82 La frontière avec le Ghana est fermée pour
raison de contrebande avec le café et le cacao.
13-01-83 Visite du Président français F.Mitterrand.

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ill. LE PEUPLE EWE

A. Histoire

Certains prétendent que les Ewés auraient traversé


l'Ethiopie, le Soudan et le Nigéria avant de s'installer au
Bénin puis au Togo et au Ghana actuels. En tout cas,
toutes les traditions orales s'accordent pour les faire
provenir d'Oyo au Nigéria. Ils auraient émigré d'abord à
Kétu (au Bénin actuel) puis, beaucoup plus tard, le clan
royal se serait installé à Tado (actuellement au Togo) qui
était alors le centre métallurgique du bassin du Mono.
Les agriculteurs Ewé se joignent alors aux forgerons Alu
de la localité dont l'ancêtre serait descendu du ciel avec
le marteau et l'enclume à la main pour constituer le
peuple dénommé Adja. Aujourd'hui, Ewe et Adja consti-
tuent plus de 40% de la population du Togo. Vers la fin
du XIVe siècle, une partie des Adja franchit le Mono et
s'installa, vers 1450, à Notsé. Au début, les relations
entre Notsé et Tado restèrent amicales jusqu'au jour où le
prince Sri, issu d'un mariage entre une fille du chef des
clans de Notsé et le roi Asimadi de Tado s'enfuit à la
mort de son père en emportant son trône, provoquant
ainsi une scission. Par la suite, un certain Ajawuto
conduisit ses hommes au-delà du fleuve Kufo à Allada
d'où, plus tard, certains émigreront vers Agbomé au
Bénin: ce sont les Fon qui établiront le royaume
d'Agbomé. Les autres atteindront la Côte et fonderont la
ville qui deviendra Porto-Nova: Ce sont les Gun.
Au cours du xve siècle, sous le règne de Da, le plus
ancien souverain, deux remparts (àgbôgbôwo) furent
édifiés à Notsé. Le premier (àgbôgbovi) protégeait les
palais royaux. Le second (àgbôgbôg~ ou simplement
àgbôgbô), construit vers 1600 par le roi Agokoli, avait un
périmètre d'une quinzaine de kilomètres et englobait les
secteurs habités par les autres clans et les champs
cultivés, soit en tout 1470 hectares. L'épaisseur de la
muraille, renforcée avec de l'argile pétrifiée, variait de 6
à 8 mètres. Sa construction coïncide avec une période de
trouble et d'insécurité, ce qui explique sans doute la
tyrannie, la violence et la cruauté imputées au roi
Agokoli et la haine à son égard engendrée chez ses
sujets. C'est pourquoi, la population organisa, vers 1620,
un exode massif (Cf. Les Ewe deKouma, Uset Coutumes,A.D.E.T.O.P,
2000, pp. 26 à 28). La légende raconde que la fuite fut
organisée une nuit, lors d'une fête au palais du roi.
Depuis plusieurs mois, les femmes conservaient les eaux
usées. profitant du son des tamtams et des réjouissances
au palais, elles allèrent déverser les jarres d'eau contre le
mur de terre, là où il était le plus étroit. Elles parvinrent
ainsi à percer une brèche par laquelle les émigrants
s'enfuirent. Les uns se dirigèrent vers les montagnes: le
Mont Agou, Kpalimé, Klouto, le Plateau de Dayes
(Dànyl), certains poussèrent jusqu'à Ho et Péki (Ghana
actuel) et s'implantèrent dans toute la région située à l'Est
de la Volta. D'autres partirent vers le Sud, jusqu'à Gamé
d'où ils se scindèrent en plusieurs groupes: Les At]l:> se
fixèrent sur la côte et créèrent le centre de Kéta
(aujourd'hui au Ghana et envahi par la lagune). Les Tot]
atteignirent le pays Adangbé dans le bassin inférieur de
la Volta. D'autres encore s'établirent sur la lagune au
Togo. Leur village deviendra, au début du XXe siècle, un

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quartier de la ville de Lomé. Enfin quelques-uns allèrent
se fixer dans la brousse, près du fleuve Zio. On les
appelle Aveawo (ceux de la forêt) car, à cette époque, le
pays était encore couvert de forêts tropicales. Parmi
ceux-là, les Watsi (Ouatchi, déformation de I)uatsi
(Notsé» s'installèrent dans le bassin du Mono, en
particulier à Afanya, Tabligbo et Vogan. Plus tard, un
autre groupe quitta Notsé pour des terres plus fertiles,
vers Komé et Dzofi tandis que les clans Hudu et Blakpa
s'installaient à Atakpamé.
Dès lors, l'unité politique des Ewé était rompue mais
Notsé est néanmoins restée la ville ancestrale où se
trouve le chef traditionnel choisi à tour de rôle parmi les
membres des anciens clans. Le territoire des Ewé s'étend
donc aujourd'hui depuis le Bassin de la Volta au Ghana
jusqu'à l'Est du Mono au Bénin. Les Guin proviennent du
Ghana. En 1680, des Gan qui venaient d'Accra, puis les
Fanti d'El-Mina, demandèrent l'hospitalité au roi de
Tado. Anécho est le centre le plus important avec Lomé
que le chemin de fer a transformé en zone de contact
entre entre Ewé et Mina. Il est issu de ce contact une
langue véhiculaire commerciale (le guin ou gggbe), que
certains nomment éwé-mina, qui gagne progressivement
du terrain sur l'ensemble du territoire togolais au point
que la plupart des gens nomment cette langue indif-
féremment tfJV~ guin ou mina, ce dernier terme étant
d'ailleurs impropre puiqu'il devrait désigner un peuple
(les Mina) et non une langue.

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Dans la carte linguistique du Togo qui suit, les parlers
gbc (proche de l' éwé) sont Ie gain (g~gbe), l' adangbc
(adi,!gbe), le hwc, le watsi, l'adja (orthographié parfois
a;a, adza en éwé), le maxi le wudu et le kpcsi Les
locuteurs ahlon, akposso, ana, akébou, délo, adélé et
anyanga sont au moins bilingues, l'éwé étant leur
deuxième langue. A noter que les Ahlon parlent l'igo, les
Akposso l' ikp:Js:J:Jles Adélé le gldlre, les Akébou le
k~kp~~k~, les Anyanga le kinyanga.

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AFRIKA

TIT/NA-FU

A TLANTIKA.. F U
Carte linguistique du T 080
r I

bisa

. hausa
T f ul.ful de
.-. moere
. mamprusi
. yaka

EUE

Â~ g'~ ghe (IIina)


oo
B. Espace culturel

Comme partout dans le monde, et surtout dans les villes,


les Ewés s'occidentalisent peu à peu. Les traditions qui
variaient d'une région à l'autre se sont modifiées au
cours du temps en se resituant dans un contexte nouveau
et l'administration moderne en relègue certaines
inexorablement dans le passé. Cependant, beaucoup
restent encore aujourd'hui bien vivantes. Nous en
présenterons quelques-unes, passées ou encore actuelles,
grâce à des extraits des Ewés de Kouma~ Us et Coutumes
(Association Découverte Togo Profond), de Srjc[èc[è lè
Evèdùk:J me (Mariage traditionnel dans les pays Ewé)
d'Akakpo Nyaletasi, et du roman de David Ananou,
Le F11s du Fétjche~ traditions décrites il y a seulement un
demi-siècle, au travers de tranches de vie.
Il faut savoir, par ailleurs qu'une partie de la population
éwé s'est convertie au christianisme (principalement au
catholicisme et au protestantisme) abandonnant, mais pas
toujours, les rites animistes. Voici donc le cadre de vie
et les traditions des Ewés.

1. La fondation d'un village

Celui qui a eu l'idée de réunir les siens est considéré comme


responsable du groupe.. [.. .J. Très souvent cette tâche revient à
la personne qui a organisé l'exode de la famille et qui l'a
conduite dans une autre contrée..
Après la cérémonie de la pose de la première pierre, on
délimitait le village par des pierres ou par des arbres (en
particulier des yucca) et l'on choisissait un nouveau chef.

(Les Ewe de Kouma. Us et coutumes~ A.DE.TO.P., p.31)

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2. Les chefferies

L'organisation sociale des chefferies est considérée comme


une forme de démocratie. L'administration est fondée sur
l'assemblée de chefS et de notables. Les notables sont des
sages de tous les quartiers. Ils se réunissent autour de la
chefferie pour débattre de tous les problèmes inhérents au
village et adoptent les lois devant régir la vie de la
communauté. Ce corps est proche de la monarchie
constitutionnelle.
La cheffèrie est conlposée du chef central appelé dùfià ou
encore t:Jgbui; de son chef guerrier àsàfo (qui gère les conflits
et les accidents et qui assure la sécurité du village contre toute
agression extérieure); du porte-parole !sami (qui doit être
habile, bon parleur, garant et maître des us et coutumes, qui
dirige les discussions et transmet le message au public) ~. du
responsable de la jeunesse s~nEfià (fià: chef; s:J'he: les jeun es)
(qui est le bras valide du village et qui canalise l'énergie des
jeunes); de celui des femmes fiànY;)DU ou ny3nuJià (cheftaine
- nY;)Du: femme~ qui dispose d'une certaine autonomie
administrative et s'entoure de son porte-parole et de sa
responsable de guerre, et défend les femmes dans les
assemblées ~. de celui de l'autorité foncière (dùt;)) (qui s'occupe
du respect et de l'intégrité du territoire, qui gère les problèmes
fonciers au niveau du village, qui est censé connaître le
cadastre, les limites de propriétés de chacun, qui contrôle les
activités du chef et l'assiste dans le règlement des litiges);
d'un conseiller particulier du chef central~. du rassembleur
public dit le gongonneur; et enfin de la police du chef (àsràfo,
qui escorte le chef et en est son garde du corps). [... ]
La chefferie est coutumière et les membres sont choisis à vie.

(Les Ewe de Kouma. Us et coutumes, A.DE.TO.P., pp. 33-36)

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3. L'intronisation d'un chef

L 'intégrit~ l'élégance et l'éloquence constituent les principaux


critères de sélection. Le chef n'est pas élu mais son choix doit
refléter la volonté populaire. On consulte alors un conseil de
sages composés de vieu~ des riches et des guérisseurs
traditionnels. [..] Le chef règle les conflits interoes et
extemes. Il a le pouvoir de décision et d'exécution. [..] Il doit
être une personnalité disponible~ impartiale et puissante. Avant
son intronisation~ le futur chef doit être préparé moralement et
spirituellement pendant neuf ou quinze jours. [...] Il est
enfermé dans une pièce obscure. [..] Les femmes qui sont en
période de menstruation ne sont pas autorisées à lui préparer
ses repas. [..] Les prêtres coutumiers les plus renommés et les
sorciers les plus puissants des régions plus ou moins proches
viennent le fortifier en esprit et en puissance. [..] Des familles
lui proposent leur fille en mariage. D'autres lui laissent leur
champ. Au demier jour des cérémonies~ le chef est
accompagné à la rivière pour un bain dit de renaissance qui se
mit tôt le matin avant la première lueur du soleil. Durant la
baignade~ le chemin qui conduit à la rivière est gardé par des
guerriers. Après le bain~ le chef est présenté à toute la
population [. n] On invite les chefS des villages et cantons
environnants ainsi que plusieurs hautes personnalités., des
familles alliées ainsi que ceux qui peuvent apporter leur
concours spirituel. [...] Une fois le chef é111~on ne peut plus
élire un autre chef de son vivan~ du fait de la force intril1sèque
et sacrée des sennents. [...] La démission ou la trahison d'un
chef intronisé est à proscrire~ parce que ces actes constituent
un véritable sacrilège. Mais il arrive que le chef ne puisse
remplir ses fonctions~. il peut alors être amené à choisir un
remplaçant. Dans ce cas-là~ une simple prière et un sacrifice de
bête suffisent pour permettre au Régent de jouer pleinement les
fonctions du chef mais il ne sera intronisé chef qu'après la
mort de son prédécesseur. [..].
Aujourd'hui toutes ces traditions tendent à disparaître avec le
modemisme et la dégradation de nos us et coutumes. Parfois~

22
ce sont des décisions interministérielles qui nomment les chefS
souvent sur des bases politiques.

(Les Ewe de Kouma. Us et coutumes, A.DE.TO.P., pp.37-40)

4. Les cérémonies de protection du village

[..] Protéger un village signifiait lui éviter les maladies


mortelles ou incurables telles que la rougeole~ la varicelle~ la
lèpre etc... De même~ les vents violents qui emportaient les
habitations~ les morts accidentelles comme les fausses couches~
les nl0rt-nés et enfin les agressions extérieures font partie des
malheurs à écarter du village. ( . .) Pour la cérémonie de
protection~ il est demandé à tous les natifS du village~ même
ceux qui sont à l'étrange~ une contribution financière pour
permettre la tenue effective des cérémonies. A vec cet argent
collect~ les vieux achètent des bouc~ des poulets~ des
liqueur~ des pots de vin de palme~ de la farine de maïs~ de
l'huile rouge etc... [..] Les fils du village viennent faire des
sacrifices [auprès du trône) et expriment leur vœux: trouver du
travai~ de la protection au service~ la sécurité lorsqu'ils
travaillent à l'extérieur; bref la chance et le succès dans leurs
entreprises respectives. Le trône est une chaise sculptée sur
bois entourée de fétiches gardées dans un appartement. Il est
sacr~ représente le pouvoir du chef et constitue un objet
important pour tout le village.
On doit observer les principes et les règles.
Il ne doit pas y avoir de feu dans les foyers durant toute la
cérémonie. Ceux qui veulent vaquer à leurs occupation~ c'est-
à-dire les fonctionnaires d'Etat résidant dans le village mais
n 'étant pas des autochtones~ doivent respecter aussi les règles
dans leur résidence et dans leur famille. Ils ne peuvent manger
que des aliments cru~ de l'eau et du gari.
Tôt le matin~ les vieux et les adeptes de différents fétiches du
village se rassemblent et font un grand feu sur la place
publique. Le feu provient des pierres comme au temps de nos
ancêtres. [...] Ce grand feu servait à préparer les animaux et

23
les pâtes avec de l'huile rouge. Les mets ainsi obtenus
serviront à l'offrande, L 'omande est divisée en deux; l'une
est déposée à l'entrée du village pour les aïeux, juste devant
l'idole~ l'autre partie sous le grand arbre à palabre du village.
[. . ,] Dans le temp~ seuls les vieux étaient autorisés à se rendre
sous cet arbre~' personne n'avait le droit de lui enlever une
branche~ même pas une feuille. {.. ] Une fois les cérémonies
terminées~ chaque responsable de foyer va chercher un vieux
récipient us~ abandonné sur un dépotoir pour récupérer des
braises du feu sacré qui seront u!11isées ce jour-là pour le feu
des ménages. Les cérémonies durent jusquà quinze heures.

(Les Ewe de Kouma. Us et coutumes, A.DE. TO.P., pp.48-53)

5. La maison

Les Ewé vivent dans des cases rectangulaires, construites


en pisé et avec des toits couverts avec des palmes. En
ville, on vit souvent dans des concessions dont les pièces
donnent sur une cour intérieure qui ne comporte pas
d'aménagements~ seulement un ou deux arbres. La concession
est généralement bordée sur un de ses côtés par l'l1abitation
principale et clôturée par un mur sur les trois autres faces.

(Alain Ricard, in Recherche Pédagogique et Culture, n.57, 1982).

6. L'agriculture

Les Ewé cultivent surtout le manioc (àgbèll) et le maïs


(bli) qui sont à la base de leur alimentation mais aussi
}' arachide (àzl), le haricot (àYl), l'igname (tè) et le taro
(màIJkàni). Et dans la région de Kpalimé, les paysans
tirent l'essentiel de leurs revenus de la vente du café
(k3fi) et du cacao (kôkô). Le coton (4,èti) dit Mono du

24
nom du fleuve principal du Togo, se cultive entre Notsé
et Sokodé.

7. Les cocotiers

Les cocoteraies sont en bord de mer. On grimpe cueillir


les noix et on les taille avec un coupe-coupe. Le lait de
coco est désaltérant. Ensuite la noix est fendue en deux et
l'on râcle la chair avec la cuillère du pauvre qui n'est
autre qu'un éclat extrait de la coque. Les noix de coco
(yèvunè) sont vendues sur les marchés. Une partie est
destinée à l'exportation.

8. La pêche

Elle est pratiquée par les AIJl~ et les Mina en mer, dans
les lagunes, sur les lacs, en particulier au Lac Togo, et en
. .
rlVlere.
"
En mer, on pêche au filet (<t:)kp3kpI3). Les immenses
filets (~p) nécessitent un grand nombre de pêcheurs
(<l:)kp31awo), en deux longues files, pour les tirer en les
rapprochant, et le franchissement de la barre par les
barques pour atteindre le rivage est toujours périlleux. Le
but est de croiser les filets pour emprisonner poissons et
crustacés: maquereaux (dzàclu), crevettes (b3Iuvi),
crabes (àgl~ et l~gbàli), capitaines (tsikoè), raies (tàtrà),
dorades (slkaslka), thons (kpàku), anguilles (t3dà),
baracoudas (llzi), silures blancs etc... Sur la plage, les
femmes attendent avec leurs bassines sur la tête pour se
répartir le butin. On fait sécher les petits poissons
nommés dey} (essentiellement des s11urcs blancs) sur le
sable, soit sur la plage, soit le long de la route. Les dey}
se vendent à la mesure.
25
Dans les lacs, on pêche des s11ures (àdèyè), des tl1apias
(àkpàvi), des brochets (tàgbàlizi), des soles (àfdfàmè),
des chrysicthys (bldlàvi), des perches (àslk:», des
angul11es ou des capitaines d'eau douce (ànyat:» à partir
de pirogues (àkro) creusées dans des troncs de fromagers
(uiiti). A la saison des pluies on recherche les crevettes
de lagune (bdlu). Parfois, on pratique aussi, surtout au
Bénin, la pêche à l'àkàdzà. Des filets délimitent un
certain espace à l'intérieur duquel on jette des
branchages qui, en pourrissant, deviennent un bon appât.
Au bout de six à neuf mois, les poissons ayant grossi ne
peuvent plus traverser les mailles des filets. Ce genre de
pêche est très rentable.

9. L'élevage

On élève des bœufs (nyi), des chèvres (gb;2), des porcs


(hà) et de la volal11e (àfemèxèwo), mais cela reste
insuffisant au niveau national, d'où la nécessité
d'importer la viande. Les Ewé font peu d'élevage. Celui
des bovins est réservé en particulier aux Peuhls dans le
Nord. En pays éwé, il existe néanmoins quelques
importantes fermes avicoles.

10. Le palmier à huile et l'extraction du vin de palme

Les produits des palmeraies sont faiblement exportés


mais couvrent les besoins de la population en huile
(dèm'i). C'est aussi du palmier à huile (dèti) qu'on extrait
le vin de palme (dèhà) :
Le palmier est un arbre fàcile à planter. Il connaît une
croissance rapide dans les pays à climat tropical humide (1350
à 1450 mm/a). Le malafoutier doit abattre un palmier pour

26
recue11lir le vin. Les branches sont coupées au maximum~ puis
on laisse le tronc élagué deux ou trois semaines. On perce un
trou à l'extrêmité supérieure où se trouve le bourgeon terminal.
A l'aide d'un tuyau de bambou placé dans ce trou~ on recueille
un liquide blanchâtre qui tombe goutte à goutte dans un petit
canari en argile placé au-dessous. Des branches coupées et
ta11lées sont disposées pour protéger le trou et empêcher
poussière et saletés dy tomber. Au fur et à mesure que les
jours ptlssen~ on agrandit le trou pour le tenir propre. A l'aide
des brindilles on chauffe l'intérieur du trou matin et soir afin
de laisser le jus s'échapper. Le chauffâge permet aussi de tuer
les petits insectes et nlicro-organismes susceptibles de
favoriser la pourriture du tronc. [...] On peut ainsi obtenir un
jus doux et bien mousseux. Un canari irrégulièrement rincé
favorise le développement des moisissures qui provoquent la
fermentation rapide du vin. Le vin de qualité inférieure a un
goût âcre. En généraL le vin se récolte les matins et les soirs
au lever et au coucher du soleil. Fraîchement recueill1: 11 est
capiteux nlais passé cinq J.our~ il devient for~ âpre et exerce
lin effet plus enivrant. C'est une boisson appréciée et utilisée
aussi bien au cours des réjouissances que lors des événements
malheureux.
Les cabarets de vin de palme sont des lieux de retrouvailles et
de distraction des paysans de retour des champs. Les amateurs
de ce vin témoignent qu'accompagné du pili-pili piment fort
on s'enivre moins vite. [...]

(Les Ewe de Kouma. Us ct coutumes~ A.DE.TO.P., pp.79-81)

Il. L'industrie

L'exploitation d'un gisement de calcairc (kàlàbâ) près de


Tabligbo a permis la création de cimcntcrics (slmaw:)fe-
wo) qui sont d'une importance capitale si l'on tient
compte de l'accroissement démographique, de l'urbanisa-
tion et des besoins en infrastructures. Et la découverte

27
d'un gisement de phosphate en 1952 au nord du Lac
Togo sur une bande de 35 km a suscité de grands espoirs.
Exploité à partir de 1961, les exportations de phosphate
ont connu leur apogée en 1974 avec 2 600 000 tonnes
mais ont été par la suite concurrencés par les autres pays
producteurs. En 1999, 2 millions de tonnes seulement
ont été exportées. Enfin le barrage de Nangbéto sur le
Mono fournit une partie de l'électricité aux Togolais,
l'autre partie provenant du barrage d'Akossombo sur la
Volta au Ghana.

12. L'artisanat

Les artisans éwés sont de véritables artistes qui


apprennent sur le tas dès le plus jeune âge. On se
spécialise soit dans la poterie (zemèmèd~), soit dans les
batiks (bàtikl) , soit dans la confection de colliers
(k5wlàwo), de bracelets (à15nùgèwo) ou de boucles
d'oreilles. Ou bien on devient sculpteur (à4.àIJùnukpàla
ou nukpàla), peintre (nutàla) ou tisserand (àv51~la). On
transforme des calebasses en divers ustensiles. Parfois,
c'est tout un village qui se spécialise dans le tissage
comme à Assahoun ou dans les colliers faits de coquilles
d'escargots découpées en fines rondelles à Agbeliko.
Mais ces activités sont liés à la demande. Tant qu'il y a
des touristes, ce type d'artisanat est florissant.
Malheureusement, depuis une décennie, les touristes se
raréfient et les artisans artistes se reconvertissent dans la
menuiserie (àtikpàd~), la couture (nut5d~), les petits
boulots. .. Il existe aussi des centres artisanaux comme
celui de Kloto réputé pour en particulier pour ses beaux
batiks.

28
13. Le commerce

Suite à l'arrivée des premiers Européens au XVe siècle,


des échanges commerciaux s'instaurèrent dont le
principal fut la traite négrière. Au négrier débarquant ses
articles de traite sur la plage~ le négociant africain proposait
par l'intermédiaire du courtie~ des matières premières
(morphil (défenses d'éléphant), perles~ gomme~ huile de palme~
or)~ des de l'artisanat (tissus~ articles ouvragés)~ des épices~
des victuailles (viande~ céréale~ légume~ eau potable) pour
l'approvisionnement du navire~ et bien entendu~ des esclaves
[... J. En contre-partie, les négociants européens proposaient
une gamme très variée d'articles dits de traite [...]: (nous
résumons) du tabac à prise~ des armes à feu et leurs
accessoires~. des métaux et articles métallique~ des pacotilles
et « guinéal1/erie» (cauris~ verroteries~ pipes de traite~
chapeaux ordinaires ou de fantaisie~ babiole~ habits de parade
etc.)~ des eaux de vie~ des textiles (cotonnades peintes ou
jndienne~ toiles de lin~soierie~ draps...)

(Histoire des Togolais~ Vo1.1, des origines à 1884, sous la direction du


professeur N.L.Gayibor, Lomé, 1997, pp.236-251)

Les Ewés du Bassin du Mono, par la position de leur


royaume, pouvaient, au XVIIe siècle, faire du commerce
non seulement avec les peuples du Nord mais aussi avec
ceux de la côte qui, eux, faisaient des échanges avec les
premiers navigants espagnols~ anglais et français. De
nombreux produits manufacturiers de pacotille: tissus, fusils~
alcools~ sels et surtout tabac étaient échangés contre des
produits tropicaux: l'huile de palme~ l'huile de karit~ le coton
et même l'or.

(Les Ewe de Kouma. Us ct coutumcs~ A.DE.TO.P.)

29
Entre 1960 et 1990, le gros commerce togolais était
prïncipalement aux mains des étrangers et le moyen
commerce se partageait entre des étrangers, surtout des
Libanais, et une minorité nationale active dont les
célèbres Nana Benz qui ont bâti leur spectaculaire
réussite sur la vente des pagnes (àv?». Certaines sociétés
ont pu réaliser des chiffres d'affaire de plusieurs
milliards de F CFA. Mais aujourd'hui, de nombreux
étrangers ont quitté le pays devant une insécurité
grandissante et le commerce en subit les conséquences.
Quant au petit commerce, il est assuré par une grosse
masse. de Togolais et surtout de Togolaises qui ont du
mal à gagner leur vie.

14. Les cauns et l'argent

Autrefois, la monnaie d'échange était le cauris, un petit


coquillage blanc, provenant de l'archipel des Maldives.
Le cauris servit de monnaie dès le début de ce millénaire
jusqu'au vingtième siècle. On transportait les cauris par
colliers de 40 nommés' hokà (liane (kà) de cauris (ho)).
On les mettait dans un sac nommé kàtàku. Petit à petit,
ce terme a pris le sens de mille francs parce que, dans
chaque sac, on mettait mille cauris. En guin, kàtàku en
est venu à traduire tout simplement le nombre mille et
aussi la poche, là où l'on met l'argent, tandis qu'en éwé,
mille se dit àkpe. Aujourd'hui, sac se dit àkpo (peut-être
à rapprocher de àkpe (?) mais le grand sac qui sert à
transporter du maïs, du manioc ou des haricots se dit
kàtàku.
De nos jours, au Togo et au Bénin, la devise est le franc
CFA tandis qu'au Ghana, c'est le cédi. Au Togo, les
premières pièces de 25 F avaient un chameau en effigie.

30
On les a nommées kpond, c'est-à-dire le bossu (la mère
(nd), de la bosse (kpo»). Le chameau se dit kposo (so:
cheval)., A Kpalimé, les pièces avaient en effigie une
tête de cheval tandis qu'à Atakpamé et dans le Nord, on
les nommait dz~ta (lion). La pièce de 50 F était kpovè,
contraction de kpond èvè (deux bossus). Aujourd'hui, on
dit biyè èwo (10 billets, le billet étant autrefois un billet
de 5 F). L'unité de monnaie continue, non seulement en
pays éwé mais dans toute l'Afrique Noire francophone et
même à Madagascar, à être la pièce de 5 F. Pour avoir
les prix en centimes ou francs CFA, ils faut donc
multiplier par 5. Biyè dz~ (un billet rouge) est la pièce de
100 F car autrefois, les billets de 100 F étaient rouges.

15. La cuisine éwé

Le maïs, le manioc et dans une moindre mesure l'igname


étant à la base de l'alimentation des Ewé, nous allons
nous attarder quelque peu sur les différents mets que l'on
en tire.

a. Les préparations à base de maïs

Le maïs peut être bouilli ou grillé. Lorsqu'il est frais, on


l'appelle bllfa, bllmu ou blltimu (fa ou mu: frais).
Lorsqu'il est à moitié sec, on le nomme dzèkpèli. Râpé et
transformé en pâte, on le fait soit bouillir, soit frire, pour
en faire le kplti ou kpàkpàlili que l'on assaisonne avec du
sel, des oignons ou des piments. Sec et moulu, on en fait
également de la pâte (àkpl~) ou de la bouillie (dz3gb:».
àkpl~ désigne donc la pâte ordinaire obtenue en faisant
simplement bouillir la farine délayée dans de l'eau tout
en la remuant. Il existe toutefois plusieurs variétés

31
d'àkpI~ : w~kpI~ est une pâte de farine séchée non
fermentée (w~: farine) et w~t3t3kpI~ une pâte de farine
grillée (torréfiée) (t3t3 : grille).
dzèIJ1mmè, dzèts'ik:pl~, dzèkpI~ ou dzolJgoli sont autant de
termes qui désignent une pâte que l'on prépare en versant
la farine dans la sauce (detsl) bouillante dans laquelle on
met des haricots, du poisson, du crabe ou des écrevis-
ses. ..
La farine de maïs délayée (dzà ou dzàtsl) est utilisée lors
des prières ou des libations, mais on peut aussi l'ajouter à
la sauce pour la rendre plus consistante. On obtient alors
une sauce de farine (w:>detsl).
Le maïs sec et moulu peut encore être frit dans l'huile
pour en faire des beignets nommés kàklo. Sec et grillé,
on l'appelle z3kIàIê, bIi kloIoè ou bli t3t3. Avec la farine
obtenue à partir du maïs grillé (w~ t3t3), on fait de la
bouillie (w~t3t3dzogb~) ou de la pâte (dz31Jg3li). La
bouillie est préparée à partir d'une farine sèche, c'est-à-
dire non fermentée que l'on appelle w~dzogb~. On peut
obtenir plusieurs types de bouillies: soit une bouillie
lourde, épaisse (dzog~ toto) (toto: épais), soit une
bouillie granuleuse avec de gros grains (dz3gb~ to1m) (to
1m : faire des grains; litt. : pousser des grains), soit une
bouillie légère (dz3gb:> tsroloe) (tsroIoe: pas épais) si le
maïs est cru ou torréfié. Ce type de bouillie est destiné
généralement aux bébés (vidzj dzogb:> ou vif~dzogb~)
(vidzlè ou vif~: bébe) ou aux malades (d3n3dzogb:»
(d3nd : un malade).
Lorsque la pâte est fermentée, on l'appelle àm:>. Elle
diffère des autres par le goût, l'odeur et la couleur. àm:>
est un terme général qui désigne la pâte de céréale
fermentée, moulue et crue. Selon les régions, il prend les

32
formes dialectales àm;:?, ma, ema, maw£ ou àmawe.
L'àm:> de maïs s'appelle blim:>, celle de mil rouge, qui
contient davantage d'amidon que le maïs, Jam:>. Les pâtes
diffèrent enfin selon que le maïs aura été préalablement
bien hydraté ou légèrement mouillé seulement. On
obtient du Irutdnù ou du tSlg~dzi.
Le Irut3nù (cette préparation proviendrait de Cotonou)
désigne le maïs mouillé légèrement puis moulu à moitié
de façon à ce que l'on puisse enlever facilement les
téguments (tsro). On obtient alors une pâte blanche dont
la valeur n'est pas très nutritive. Le Irutdnù donnera:
. l'àm:>kplç qui est une pâte fermentée que l'on fait cuire
dans un peu d'eau bouillante, tout en remuant, de façon à
ce qu'elle puisse être modelée. C'est la préparation la plus
courante.
. l'àm:>dzogb:> ou bouillie d'àm:>.
. l'àblo qui est un pain de maïs cuit avec du levain sur un
feu de charbon (kpomèbolo) (pain (àbolà) dans (mè) le
four (kpo)) ou à la vapeur (tsimèbold) (pain dans l'eau
(tsi)) : de l'eau est mise à bouillir sur le feu, dans un
récipient sur lequel on place un plafond en bois en forme
de grille où l'on dépose les boules de pâte sur des
feuilles, le tout recouvert d'un linge puis d'un couvercle
afin que la chaleur soit bien conservée.
Quant au tSlg~dzi (sur la grande eau), il désigne le maïs
que l'on a mis à tremper pendant deux jours. Il est alors
bien imbibé. On l'écrase au moulin (mdte) puis on le
laisse fermenter pendant 24 heures. Il a une grande
valeur nutritive. A partir du tSlg~dzi, on obtient, comme
avec le kutdnù, de l'àm:>kpl~, de l'àm:>dzdgb:> et du k:>IJ
mais qui seront plus nutritifs.

33
Citons encore:
. l'àkp~ ou karn, généralement désigné en français par le
terme d'akassa, qui se prépare comme la pâte àkpl~ : on
tamise les grains, on enlève les téguments que l'on
donnera aux poules ou aux vaches puis on mouille et on
va écraser au moulin. Une fois prêt, l'akassa est servi ou
vendu sous forme de boule dans une feuille verte
nommée karnmàkpà (feuille d'akassa; àmakpà= feuille).
. le gbl~ qui est une variété d'akassa : la pâte déjà à
moitié cuite est mise dans un emballage de feuilles et l'on
fait cuire ensemble la pâte et les feuilles.
. le k:>~ que l'on nomme <t3Irunu au Ghana, et qui est
également une variété ,d'akassa.
Enfin, la pâte d'àm:> peut donner les bouillies suivantes:
. l'àkluidzdgb:> qui est une bouillie granuleuse.
. le k3dzogb:> qui est en gros grains car on ne remue pas
vite.
. l'àkàtsa qui est une sorte de pâte fermentée qu'on écrase
pour être délayée dans de l'eau, de façon à ce qu'on
puisse la boire.

b. Les préparations à base de manioc

A cause de ses multiples utilités, on dit que le manioc,


c'est la vie (la vie (àgbè) y est (Ii). Pourtant on le nomme
aussi Irutè (l'igname (tè) de la mort (Iru» parce qu'il
contiendrait des substances nocives. Et chez les wàtsi de
la région d'Afanya, on le nomme àtitè (J'igname de
l'arbre (àti». On ne jette rien du manioc: On le mange
en fùfù, en tranches, en beignets ou en pâte; les feuilles
sont préparées en légumes et les écorces qu'on laisse
pourrir dans un trou permettent de produire des
champignons comestibles. Mais on peut aussi brûler ces

34
écorces en leur mettant par-dessus un canari renversé. Ce
canari ainsi enfumé, donne, après avoir été nettoyé, un
agréable parfum à l'eau qu'on y conserve.
Lorsque le manioc a moins d'un an, il peut arriver que
l'on en mange les tubercules crus, mais généralement on
en fait plutôt des tranches (àgbèlik~) que l'on fait cuire:
ou bien on lui enlève l' écorce (kl~) ou bien on le pèle
(kpà). àgbèllctàblul (manioc boul1li (ctà) en le (-1) remuant
(blù» est une variété d'àgbèllk:>. On y ajoute des
condiments et de l'huile pendant la cuisson de façon à
obtenir un ragoût de manioc, une sorte de manioc au
gras. Avec les tranches de manioc cuites puis pilées, on
prépare le foufou, pâte que l'on consomme avec une
sauce. Le foufou de manioc s'appelle àgbèllfùfù mais il
existe bien entendu d'autres types de foufou: le foufou
d'igname (tèfùfù), le foufou de banane plantain
(àblàdzofùfù), le foufou de taro (mà1Jkànifùfù)...
Les petites tranches séchées de tubercules s'appellent
kdkdte ou kdkd1Jte (cossette). Ces tranches moulues
donnent une fàrine très fine (kdko1Jtew:» avec laquelle on
fait de la pâte nommée kokà1Jtekpl~.
Le manioc râpé s'appelle àgbèllm~. S'il ne contient pas
trop d'eau, on le prépare tout de suite et on obtient:
. de l'àgbèllm~kpl~ qui, est une pâte plus élastique que
celle du maïs fermenté.
. du gari (gàli) qui a un aspect granuleux. Le manioc râpé
est pressé, séché et torréfié.
. des beignets de manioc (àgbèllkàklo) : le manioc râpé
est pressé afin de le déshydrater un peu, puis on le met
en boules que l'on fait iTire (kàklo).
. du yàkàyake : le manioc râpé est déshydraté et tamisé,
puis on le fait cuire à la vapeur d'eau. Pour cela, on met
de l'eau à bouillir dans une cuvette, une casserole ou une

35
marmite sur laquelle on pose un couvercle troué
recouvert d'un linge. Le manioc râpé est placé sur ce
linge et le tout est recouvert pendant deux à trois
minutes. Le yàkàyake se mange avec du poisson frit, des
tomates, de la sauce et du piment. Il est recommandé de
ne pas en consommer une trop grande quantité à la fois
car il provoque une soif intense.
. du pain de manioc (àgbèlikp~n~) qui est plutôt une sorte
de biscuit.
Si le manioc râpé contient trop d'eau, on le presse en le
mettant dans un sac de raphia par exemple, sous un gros
poids de sable ou de pierre. L'eau qui en sort contient de
l'amidon (gomà) qu'on recueille pour en faire du tapioca
(tàpiokà) ou de la colle.

c) Les préparations à base d'igname

Avec l'igname on fait du foufou (tèfùfù) ou des fiites


nommées tèkàlikà ou simplement kdlikà.

16. Le mariage

a. La demande en mariage

En principe~ pour les demandes de main régulières dans la


localit~ on offre deux boute17lcsd'alcool aux beaux-parents. Si
la requête est agréée~ on donne soit immédiatement soit à la
veille du mariage~ une dot qui varie avec les époques et la
position de l'un ou l'autre fiancé (..). On ajoute à cela six
bouteilles d'alcool que l'on sert à tous les membres de la belle-
maison afin d'implorer la bénédiction de tous sur la future vie
conjugale de la jeune fille. Bien entendu~ on n'oublie pas la

36
part qui doit revenir de droit aux fétiches et aux mânes des
ancêtres... (...).
Certains paient la dot de préférence en nature: pagnes divers~
fichus de tête~ bijo~ parfum~ pommade~ poudre de riz etc...~
le tout soigneusement rangé dans une grande cuvette émaillée
flambant neuf (. . .).
A u cours de la période qui s'étend entre la demande de main et
le mariage~ le fianc~ d'habitude~ se doit d'aider souvent ses
beaux-parents dans leurs travau~ de leur offIir les prémices de
ses récoltes~ de faire preuve vis-à-vis d'eux de la plus grande
courtoisie. Plus la date des noces est lointaine~ plus le
prétendal1t doit multiplier ses bienveillantes attentions afin de
parer aux évictions possibles et... tant mieux pour les beaux-
parents qui se frottent les mains d'aise.
La célébration des noces fut flXée au dimanche de la semaine
suivante. En attendant ce jou~ les deux fiancés~ sous la
conduite de la future belle-mère se rendirent chez un féticheur
de Togoville pour le bain et les cérémonies rituelles qui
précèdent les alliances qu'on voudrait durables et fécondes. A
leur retou~ Sodji leur fit ramasse~ à chacun~ un peu de sable
et d'ordures de la place du marché. A vec cela~ il leur fit un
grigri ayant pouvoir de neutraliser l'effet... psychique des
cancans et des mauvais souhaits.

(Le Fils du Fétiche, David Ananou, Nouvelles Editions Latines, Paris, 1981)

Akakpo Nyaletasi précise qu'habituellement, le père,


l'oncle paternel cadet ou aîné et le frère aîné du
prétendant se rendent chez les parents de la jeune fille,
saluent par leur nom de jour de naissance et que le père
dit: Je ne vous apporte aucune mauvaise nouvelle. Je voudrais
que vous me donniez votre fille pour qu'elle me puise de
l'eau. Dans le cas où il y aurait plusieurs filles à marier,
le père de la prétendue demande laquelle il voudrait,
après quoi il dit: Rentrez chez vous~ J.e vous donnerai la
réponse plus tard.

37
b. La femme est conduite à son prétendant

Dans certaines régions comme celle de Tsévié, si la jeune


fille était restée vierge jusqu'à la demande en mariage,
on l'emmenait chez le prétendant où avait lieu la
cérémonie de la mise de la corde de raphia. Les parents
de la jeune fille lui nouaient aux poignets et aux bras une
corde de raphia, utilisée par ailleurs pour tresser des
nattes, puis on demandait au futur mari et à sa famille de
venir couper le raphia afin de s'emparer de la promise en
disant: « Comme vous avez bien élevé cette fille~ nous vous
remettons cette somme d'argent (qui variait entre 2 et 15
hoka (1) selon les possibilités de sa famille) et cette bière
et lui coupons la corde de raphia avec votre pennission »).
Puis, s'adressant à sa future épouse, il disait: « Je te
coupe aujourd'hui ce raphia. C'est pour la paix et pour une
longue vie que je te le coupe ». La jeune femme prenait
alors place face à tout le monde, entourée de sa mère et
de sa tante paternelle aînée tandis que le prétendant allait
s'asseoir avec sa famille dans un coin parmi les gens.
Les parents de la jeune fille annonçaient ce qui avait été
apporté. L'argent revenait aux parents de la fille mais la
bière était pour tous ceux qui assistaient à la cérémonie.
Puis on invoquait les mânes des ancêtres et ce n'était
qu'après cette prière que l'on avait le droit de boire.
Alors une journée entière de réjouissances pour les deux
familles ainsi que pour les vieux et les notables du
village commençait. La jeune fille ne rejoignait pas son
mari tout de suite mais seulement deux ou trois jours plus
tard lorsque le jeune homme, à la tombée de la nuit,
l'envoyait chercher et l'on faisait alors une deuxième
cérémonie, celle de la préparation de la bière locale.
(1) Voir le chapitre L'argcnt.

38
c. La préparation du mariage

A Séva et dans les régions environnantes~ les mariages


réguliers se pratiquent de deux mçons : ou bien la jeune fille
quitte sa maison un soi~ au su ou à l'insu de ses parents et
gagne furtivement le toit de son fiancé qui alors fait résonner
le tamtam annonciateu~ ou bien elle se mit emmener de chez
elle par un cortège que le prétendanflui envoie à la tombée de
la nl/it. (..)
Dès l'aube~ ce fut un véritable remue-ménage dans les deux
familles (..) [Seules~ les tantes) devaient parler à la fiancée et
lui prodiguer des conseils relatifS à la vie conjugale (..). Ici
on égorgeait des porcs pour les repas du soir et du lendemain.
Là~ on préparait le hangar pour le tamtam des noces. Des amis
s'offraient pour la pêche dans la lagune. Des voisines se
dépensaient activement dans une cour intérieure transformée
en cuisine en plein air (..). La bouteille d'alcoo~ de temps à
autre~ faisait sa ronde stimulante (. .).

(Le Fils du Fétiche~ David Ananou, Nouvelles Editions Latines, Paris, 1981)

d. La cérémonie

La promise est conduite en cortège à la maison de son


futur mari tandis que l'on chante en chœur en frappant
des mains. On s'arrête à l'entrée de l'enclos pour chanter
1'hymne des époux et exécuter quelques pas de danse et
l'on pare la jeune épouse. Elle est alors accueillie par son
beau-père et l'on entre dans la concession tandis
qu'explosent des pétards. Les invités prennent place
autour des nouveaux époux auxquels on adresse conseils
et souhaits de bonheur. Les tamtams entrent en action, le
cognac, le sodabi, le peppermint et la bière mettent
l'ambiance et les danses deviennent de plus en plus
animées. On jette aux visages des danseurs des

39
mouchoirs ou des pagnes en signe de remerciements et la
fête dure toute la nuit.
Au petit matin, les époux reçoivent les visiteurs mais par
la suite, pendant plusieurs mois, ils ne sortent jamais
ensemble.

(Voir Akakpo, N., 1976, SrJ4.èqè lè Evèdùk:J mè, Kpomé et sa traduction


Akakpo, N. 1976, Mariage traditionnel dans les pays E~vé).

17. La naissance des jumeaux

La naissance des jumeaux donne lieu à de grandes


manifestations. C'est là que les dieux sont fàvorables et c'est
un honneur pour les parents qui doivent leur témoigner leur
reconnalssance.
Au huitième jour, on mit une fête comme pour tous les enmnts.
Mais la première sortie des jumeaux occasionne des
cérémonies particulières. Les jumeaux de la région et leurs
parents cueillent de la main gauche certaines plantes qu'ils
viennent déposer dans une jarre. Cette jarre contiendra l'eau
pour la toilette et la boisson des jumeaux pendant sept jours.
On s'enivre~ on danse~ on s'amuse. Plus taret on achète quatre
coqs ou quatre poules ou deux poules et deux coqs selon les
sexes des jumeaux, et deux marmites identiques. On cueille à
nouveau les plantes que l'on vient déposer à côté des
marmites.
Les jumeaux invités bénissent les plantes et les mettent dans
des vases qu'ils placent sur un tas de terre pétrie dans une
case. Cette case est désormais vouée au culte des nouveaux-
nés. On remplit les marmites sacrées d'eau potable. On répand
tout autour un mélange de gingembre~ de kolas~ de haricots et
d'huile de palme. Chants et danses reprennent. On mange~ on
boit, on mit des don~ on formule des vœux. Les dieux sont
contents~ on est heureux. Chacun s'en va de son côté.

(Le Fils du Fétiche, David Ananou, Nouvelles Editions Latines, Paris, 1981)

40
18. La première enfance

Dès que la maman le pouvait elle reprenait ses activités:


cuisineJ lessiveJ corvées d'eauJ travaux champêtresJ foires
etc. .. L 'hygiène et la puériculture étaient inconnues. Le jeune
enfant courait de nombreux risques. Il était nu et souvent
malade. En cas de maladieJ on l'initiait aux décoctions et
autres thérapeuthiques indigènes sans souci de doses et d'à-
propos. On s'arrêtait lorsqu'il vomissait. Alor~ on le misait
gigoter en l'air de fàçon à ce que le liquide ingurgité lui
descende dans toutes les parties du corps et on lui misait
prendre une deuxième dose. En cas de fièvreJ on le plongeait
dans un bain froid d'où il ressortait en grelottant. En cas de
jaunisseJ on triturait certaines herbes dont le jus caustique
servait de collyre. On s'en prenait aux yeux mais on ne
s'attaquait pas à la fièvre même.
La mortalité infàntile était élevée. Elle était due en grande
partie à l'ignorance des mamansJ mais aussi aux sorciers que
l'on consultait et qui préconisaient des traitements néfastes et
de nombreux sacrifices de poulets ou de moutons aux ancêtres
après avoir prétendu reconnaftre le coupable et identifié
J'ancêtre dans lequel le malade s'était réincamé et usé du
chantage (mute de quoi J'enfànt serait irrémédiabJement
perdu).

(Le Fils du Fétichc~ David Ananou, Nouvelles Editions Latines, Paris, 1981)

19. Parents et enfants

A voir beaucoup d'enfants (...) est Je plus grand rêve des foyers
africains. }Jais Je manque de formation dont souffrent les
enfant~ la quasi indifférence que les parents témoignent quant
à J'éducation de ces petits qui sont Je monde de demainJ ne
cessent pas d'être un spectacle effrayant et lourd de
conséquences fiicheuses. Fils ou petit-fils de pères polygamesJ

41
trop souvent polygames à notre to~ nous n'avons guère le
véritable esprit de fàmille (.. .).
Dans une même fàml1le., on voit le père manger à part., la mère
se servir à la cuisine et l'enmnt attendre les reliefs de part et
d'autre. Bien rarement on nous verra sortir ensemble pour le
culte., le spectacle ou les promenades. Chacun ira de son côté
et avec qui il voudra. Les parents sont souvent bien habillés
tandis que l'enfànt devra se contenter d'un pagne en haillons
ou d'une vieille chemise du papa. Père et mère auront leurs lits
moelleux mais le pauvre rejeton couchera sur une natte
étendue sur le so1., entre les fàuteu11s du salon ou les marmites
et les foumeaux de la cuisine.
Un autre mal qui frappe nos enfants est qu'ils sont souvent
donnés comme boys aux amis des parents. C'est à croire qu'on
ne veut vraiment plus d'eux une fois qu'on s'est réjoui de les
a voir. (...)
La perversion gagne du terrain., surtout dans les villes par suite
de la prévarication des parents. Aussi n'est-il pas rare., hélas.,
de voir des enfants qui à peine âgés de douze à quinze ans.,
connaissent tous les secrets de la débauche...

(Le Fils du Fétiche, David Ananou, Nouvelles Editions Latines, Paris, 1981)

20. L'éducation traditionnelle de l'enfant

L'enfant n'est jamais exclu du cercle des adultes pourvu qu'il


sache y demeurer silencieux et tranquille. En écoutant leur
conversation., son intelligence s'ouvre à la connaissance du
monde. En principe., il n y a pas de sujets défèndus aux
enfants., mais on prendra quelque prétexte pour les envoyer
ailleurs lorsqu'on veut tenir des propos qui doivent rester
secrets.
On éduque l'enfànt à ne pas manger ce qu'il a reçu en cadeau
avant de l'avoir montré à sa mère ou à un frère aîné; à ne pas
lever les yeux devant l'adulte qui lui parle., l'interrompre par
des questions.,. à obéir à ses aînés et aux voisins en leur
rendant les petits services qu '11peut fàire sans accepter de
42
récompense ~" à ne pas crier quand il est frappé ~" à supporter les
tatouages et la circoncision sans qu'on lui offre à manger"
En générai, tous les membres de la faml1le participent de près
ou de loin à l'éducation de l'enfant." chacun essaie de lui
transmettre intégralement la forme de vie qu'il a lui-même
reçue des parents. Le drame actuel est que les éducateurs
traditionalistes ne se rendent pas toujours compte que le monde
a changé" L'école enseigne aux jeunes des notions qui
demeurent incompréhensibles et mystérieuses pour les adultes
non scolarisés et les porte parfois à démissionner plus ou
moins de leur rôle d'éducateurs. Si le système éducatif de la
famille traditionnelle s'appuie sur le respect de l'autorité et sur
Jes barrières des interdi~ J'écoJe~ de par sa mentalité
scientifique~ tend à détruire ces interdits et à soumettre à
critique l'enseignement des ancêtres.

(Roberto Pazzi, L 'hommc Evé, Aja~ GED~ P"D et SOD UDivcrs~ pp. 275-277)

21. La réincarnation et le culte des ancêtres

Les Ewé sont persuadés que sous la peau de chaque être


humain vit un ancêtre" La transmigration n'est possible
qu'entre aïeux et petits-fils d'une même famille. Il est
donc facile pour le devin d'identifier l'ancêtre en
question. Il suffit de connaître la liste des défunts de la
famille et de tenir compte du sexe et de les tirer au sort
au cours d'une cérémonie. On consulte les morts et on
sollicite leur appui pour chaque événement important ou
pour chaque malheur ou gros problème familial"

22. Le sorcier

La sorcellerie est conçue comme un pouvoir mystérieux que


détiennent les individus qui en ont reçu J'initiation" Les
sorciers sont craints comme Jes ennemis de l'humanité. Sur

43
leur initiation et leur activité qui demeurent couvertes du plus
strict secret, on raconte des détails horrifiants: on dit
notamment qu'ils ont le pouvoir de saisi~ maltriser et démolir
l'esprit pendant le sommeil et en lui donnant forme de chat, de
vautour ou de hibou. Leur force réside dans le rapport qu'ils
entretiennent avec les forces maléfique~ les Na. (..)
L'identification des sorciers demeure un problème très délicat.
En principe~ ce n'est que l'oracle qui peut révéler que telle
personne est un sorcie~ mais les devins évitent de poser cette
question~ lors de leur consultation~ pour éviter de fàire peser
une grave suspicion sur certaines personnes.

(Roberto Pazzi, L llomme Eoo, Aja, OED, F"D et SOD UDivers, pp. 303)

- Estimez-vous heureux d'être ici à cette heure et n'ayez plus


peur d'aucune puissance occulte. Je vous demanderai une
somme de cinq mille francs contre les trois mille francs que je
voulais prendre à vos adversaires ca~ vous comprenez bien~ il
est plus difficile de détruire. Ensuite~ J.e vous remettrai ce qu'il
mut pour votre sauvegarde (...).
Le sorcier se leva et, craquant comme un vieux chariot rouillé
que l'on remet en service~ il sortit de la pièce~ pénétra dans un
appartement sombre d'où il ressortit, tenant une besace en peau
de caïman. Il reprit place dans sa chaise longue et, chantonnant
un air de lui seul connu~ il sortit de son sac les obJ.ets les plus
hétéroclites: amulette~ peigne~ fourchettes~ fiole~ dents
d'hippopotame~ fémur d'enfant cauri~ portraits du Kaiser et
d'Aristide Briand etc... Il prit un flacon de poudre noire~ versa
un peu du contenu dans la paume de ses hôtes et leur dit de
l'avaler. C'était la poudre préventive~ capable d'immuniser
contre tout assaut d'ordre spirituel. Confiants~ les visiteurs
obéirent sans discuter. Ensuite~ le viel1lard leur remit sept
cauris à enterrer aux carrefours de Séva et dans leur maison.
Ces cauri~ frottés contre l'os fémoral du sac et enduits de suif
de phacochère avaient la vertu de confondre les ennemis les
plus achamés et d'attirer la sympathie de tout le monde.

(Le Fils du Fétiche, David Ananou, Nouvelles Editions Latines, Paris, 1981)

44
23. La mort

a. L'annonce du décès

fA vlessi] imposa le silence et recommanda la discrétion à ses


enfants. Pui~ torse nu selon la règle du couvent., elle courut
annoncer la nouvelle au féticheur-chef du village. Ce demier
fit prévenir ses adeptes qui se réunirent aussitôt. Les femmes
se rendirent dans la forêt., et exactement comme pour la
cérémonie des jumeau~ elles cueillirent., de la main gauche~
certaines plantes qu'elles vinrent déposer sur le cadavre. Des
chansons et des danses religieuses furent exécutées. Alor~ un
coup de canon retentit pour indiquer la fin des pratiques
fétichistes et le commencement des obsèques selon la coutume
ordinaire. (..)
« Un arbre gigantesque venait de choir ».
Dès le décè~ toutes les femmes de la famille se lamentent
bruyamment. En signe de deuil~ elles se détressent les cheveu~
quittent leurs boucles d'oreilles et autres bijoux. Puis elles se
rasent la tête.
Au décès de l'homme marié, son épouse fàit le deuil par des
lamentations et des gestes qu'on pourrait dire rituels: mains
J.ointes pointées vers le haut (je suis seule désormai~ traquée
par la mort)~ mains au-dessus de la tête (qui pourvoira à mes
besoins ?)~index sur les lèvres (je n'ose dire mot)~ bras croisés
Sllr la poitrine et mains sur les épaules (je suis à la merci de
tous)~ mains sur les épaules d'autrui (qui me protègera ?)~ en
piétinant le sol et en se ûappant les cuisses (j'aimerais mieux
mourir moi aussi)~ en traînant les fesses par terre (c'est la
désolation)~ assise en s11ence~ le menton entre les mains et les
coudes sur les genoux (méditation).

(D'après P.Ametozion, fascicule sur les ouvrages du Togo, p. 291)

45
Un avis de décès (kugbèJiJqèqè)

1. Agdd na ml L.. (1)


2. Nyèmedo àJa cle niiàtà dzro o.
3. T~gbui be mâgbl~ na ml be d3Je megàva nyo na
àmètsitsià N egl~ d.
4. Egbè fi~ woàd~ IJÙ(2).
5. Ets3 t)di woadzrè eto Idd L.. G01J.

1. Attention à vous f...


2. Je n'ai pas crié sur votre tête inutilement.
3. Le grand-père (a dit) que je vous dise que la couche
n'est plus devenue bonne pour le vieux Néglo.
4. Aujourd'hui soir, ils veilleront.
5. Demain matin~ ils l'arrangeront! Dong! (son de la
cloche).

On peut constater combien la traduction littérale semble


éloignée du contenu du message. Voici la traduction de
l'annonce dans le style officiel qui convient ici.

A vis f... Le chef a le regret de vous informer que le vieux


Néglo n'est plus. Ce soir aura lieu une veillée funèbre et
l'enterrement a été fixé à demain matin. Qu'on se Je dise!

b. Avant l'enterrement

Le fils du Fétiche commanda un cercueil à Porto-Séguro et


plusieurs estagnons de sodabi dans les distilleries du sous-bois
de Vogan. Vers dix heures du soir, Je corps du défunt fut
transporté dans une cour intérieure et déposée sur Je so~ Ja
mce contre terre. Ruisselant de sueur, les travailleurs avaient
presque terminé la construction de l'apatam. L 'un d'e~ se
misant J'interprête des autres~ entonna la chanson composée

46
par Dansou au sujet des obsèques. En choeu~ tout le monde lui
répondit à partir du passage suivant:
Pleurer une nuit entière
Sans la moindre goutte de liqueur
Est inadmissible en cas de funérailles
- Amenez des boisson~ égorgez des bêtes.
- Tant pis pour la personne qui est décédée.
- Les vivants doivent jouir! (...)
Soucieux avant tout de faire des funérailles dignes de son père~
c'est-à-dire entourées de tout le faste désirable~ Dansou
apporta cinq bouteilles d'alcoo] que les quinze hommes
présents vidèrent comme des siphons amorcés.
Alors commença une veillée qui se prolongea jusqu'à l'aube.
Dès la pointe du jou~ on procéda à la préparation du cadavre
(. . .J.
Bientô~ des jarres d'eau bouillantes furent introduites dans la
petite cour privée. On apporta du savon et des éponges.
Amagan et Kodjo dévêtirent le corps raidi et le placèrent sur
trois escabeaux: un sous la tête~ un autre sous les reins et le
troisième sous les pieds. Puis commença le bain ou plutôt la
cuisson~ à en juger par la très haute température de l'eau. Le
corps fut mouill~ puis énergiquement frotté pendant plus de
trois quarts d'heure. Le ravitaillement en eau bouillante était
assuré par des fèmmes qui s'activèrent de leur mieux. Quand le
cadavre dut jugé suffisamment décrass~ autrement dit quand
l'extérieur fumant parut assez râcl~ on procéda au nettoyage
de l'intérieur. Cela consistait à faire des pressions sur
l'abdomen à l'effet de le vider complètement. Ensuite~ on
empoigna les membres raides~ e~ le dos arc-bout4 les deux
hommes brisèren~ en ricanan~ les articulations des genou~
des coudes~ et des épaules. Il fàllait que le défunt fût souple en
arrivant chez les ancêtres! Et il devenait mieux et plus qu'un
acrobate. Enfjn~ on fit la barbe au vieux Sodji afin de le
rajeunir avant son départ pour le grand voyage. Puis on rinça à
l'eau froide le corps supplicié que Sassi essuya et couvrit de
parures aux emblêmes du Tonnerre. A vec des chiffons et du
coton~ les yeux furent bandés et les orifices bouchés. Comme

47
linceu~ un carrt! de t011e blanche fut enroulé autour du cadavre
que l'on coucha dans le beau cercue11 de Porto-Séguro" En
guise de viatique:} des pièces de monnaie:} des billets de banque
et des grigris furent placés à côté de lui" Entre ses mains
brillait un rasoir bien tranchant car il fallait que le défunt tue
le sorcier ou l'empoisonneur qui lui avait donné la mort" Puis
on cloua la bière qu'on transporta ensuite dans la grande cour
où il y avait un monde fou" Des pleurs éclatèrent de partout
stimulés par des détonations assourdissantes"

(Le Fils du Fétiche, David Ananou, Nouvel1es Editions Latines, Paris, 1981)

c. Les funérailles

D'habitude:J après l'enterrement du défunt on reporte la date


des funérailles à une époque assez reculée surtout lorsqu'on
n 'est pas en mesure de supporter immédiatement les frais (.""),,
D'une part le décès de son père n 'ayant pas eu lieu dans la
« période de recue11lement»:} et d'autre part considérant le
potentiel de ses moyens d'action:J il fit savoir qu'il désirerait
tout clore dans la huitaine (...)"
Durant la semaine:J des séances de tamtam et des coups de
canon maintinrent dans la maison la lourde atmosphère de
deuil (...).
Le village fut sur pied avant l'aube:} brutalement tiré du
sommeil par des détonations successives" Bientôt tout le
monde afflua vers la demeure du bon fils qui honorait son père
(.. .).
Alors Aholou:} le « chairman» des manifestations sortit d'une
case et suivi de Têko:} de Dansou et de quelques autres
parents:} se porta à l'entrée de la maison et s'arrêta:J face à la
rue" Un silence de mort s'établit dans l'assistance. Le vieux se
décoiflà et arrangea son pagne qui traînait derrière lui. Dansou
lui donna une calebasse contenant un mélange d'eau et de
fàrine de maïs. Aholou toussota et de sa voix sépulchralc:J
déclara:

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- Sodji., nous ignorons la cause de ta mor~ mais nous savons
que du lieu où tu te trouves maintenan~ tu vois le pass~ le
présent et le futur. Nous serons toujours fidèles à ta mémoire
et te rendrons tous les services que tu es en droit d'attendre de
nous. Si ta mort est voulue des die~ dors en paix et veille sur
nous.
Ensuite~ le Fils du Fétiche lui tendit un verre plein d'alcool. Il
le reçut et reprit sa harangue:
- Tout homme a des ennemis et des ennemis. Il peut se faire
que ton décès provienne d'une source adverse. Dans ce cas~
enivre-toi de cet alcool que nous t'offrons et venge-toi sans
délai! (...)
La grande séance funéraire était ouverte. Bientô~ des cuvettes
et des marmites d'aliments furent amenées sous le hangaz;
accompagnées de bouteilles de sodabi et de gourdes de bière.
On dansa avec joie. On fit bombance. On but à tire-larigot. Les
invités s'en donnèrent à cœur joie. Dans l'après-midi., on
recueillit des dons substanciels qui permirent de couvrir tous
les frais engagés depuis le jour du décès. Dansou n'avait rien
perdu. A u contraire~ il enregistrait même un excédent de
caisse.

(Le Fils du Fétichc~ David Ananou, Nouvelles Editions Latines, Paris, 1981)

d. Le veuvage

Selon la coutume~ tout époux (homme ou femme) même


divorc~ ayant eu de son mariage des enfants vivants ou mor~
est tenu~ sous peine d'aliénation mentale~ de pratiquer le rite
du veuvage en cas de décès de son partenaire. A vlessi se devait
de se conformer à la loi de son pays (.. .).
Ce qui l'ennuyait terriblemen~ c'était d'avoir à vivre côte à
côte~ durant cinq longs mois~ avec ses co-épouses~ les
anciennes femmes que Sodzi avait répudiées et qui tombaient
elles aussi., sous le coup de la loi du veuvage. A vant de hire
pratiquer cette coutume~ les anciens de la famille éplorée
consultent d'abord un devin avant de connaître les désirs de

49
l'époux décédé. A cet effet Aholou et Têko allèrent chez le
charlatan Afo (...).
Afo remplit d'eau sa calebasse magique~ y regarda longuement
et dit:
-J'ai déjà fait venir l'esprit de Sodzi. Posez-lui des questions
vous-mêmes.
- Sodzi fit Aholou~ nous venons demander si tu consens à ce
que tes trois fèmmes subissent ensemble l'épreuve du veuvage.
- Non~ répondit sèchement une voix qui n'était ni celle de
Sodzi ni celle d'Afo~ mais qui résonna tout près dans la case
même où étaient les trois hommes.
- Alors~ comment devons-nous nous y prendre?
- Qu'A vlessi seule fasse les cérémonies! Quant aux deux
autres fèmmes~ renvoyez-les chez elles.
- Si nous les renvoyons~ elles deviendront folles.
- Tant pis pour elles.
(Le Fils du Fétiche, David Ananou, Nouvelles Editions Latines, Paris, 1981)

24. Les vaudous (voduwo)

Dans le Sud-Togo, dès qu'un individu meurt, il devient


ancêtre et vaudou. Ce qui maintient les vivants au
contact des ancêtres et des puissances invisibles est
l'interdit.

De tout être humain qui meurt on peut dire qu'11 est devenu
vôdu car la mort l'a introduit dans le domaine obscur et
mystérieux de l'au-delà. On appelle aussi vôdu les enmnts
anormaux (ou présentant dans leur corps des particularités
étranges~par exemple les yeux bleus~ la taille naine etc.). Des
objets que les ancêtres ont vénérés peuvent aussi
éventuellement être remis en vénération et constituer des vôdu
nouveaux (mais rattachés aux grandes familles de la Foudre~ de
la Variole etc.). Chaque famille peut ainsi avoir ses propres
vôdu auxquels on offre les prémices du champ et des sacrifices

50
au commencement de la nouvelle année et dans les moments
critiques (...). TOlites ces Puissances sont conçues comme
inférieures à Dieu mais au-dessus des hommes: pratiquement
l'homme les vénère pour les avoir à son service.

(Roberto Pazzi, L 'honlme Eut; Aja~ Gen~ F.,n et son Univers~ Lomé, 1980,
p. 302)

25. Les interdits (k?inuwo)

L'intcrdit est en quelque sorte le lien juridique qui maintient


en contact l'être humain (vivant) avec les Ancêtres (défunts)~
avec les puissances invisibles et aussi en dernier ressort avec
Dieu lui-même. La vie religieuse et sociale se fonde sur
l'observance des Interdits: on croit que la transgression des
Interdits imposés par la tradition provoque inévitablement
calamités et malheurs.
L 'observance des mênles Interdits marque l'appartenance à un
même clan ou association ou confrérie: (( Les gens qui font les
mêmes gestes rituels sont nlenlbres d'un même clan...».
Certains interdits sont propres aux fenlmes enceintes (ex. ne
pas regarder un caméléon).
La plupart (tant ceux que les Ancêtres ont laissé que ceux
qu'importe l'Oracle) sont de nature alimentaire." ne pas
manger tel ou tel produit ou le produit cuit de telle manière.
Pour les adeptes" dans le tenlps de leur initiation" il y a aussi
des interdits qui visent le COl11portel11ent: ne pas cultiver le
champ avec une halle à 111anche de bois" ne pas utiliser un
coupe-coupe de fabrication européenne" ne pas monter sur les
moyens de tral1sport moderlle~ ne pas porter les charges sur la
tête~ ne pas se couvrir la tête avec le foulard (pour les
femmes)~ ne rien révéler de ce qu'ils ont vu dans l'enceinte du
vôdu etc.." Certains de ces interdits seront même observés
ensuite pour toute la vie: par exel11ple" celui des devins de ne
pas cultiver la terre (Cf. Wolf; Totenismus dans Anthropos" ~
1911).

51
La transgression d'un interdit peut exiger des recours coûteux
à l'Oracle~ qui prescrira le rite de réparation à accomplir.

(Roberto Pazzi, L 'homme Evt; Aja" Oen" F:Jn et son Univers" Lomé, 1980, pp.
298-299)

26. Le rite de la réconciliation

Traditionnellement, la réconciliation peut être une


véritable cérémonie: la veille, on brûle un épi de maïs
dépourvu de ses grains que l'on met dans une calebasse
d'eau qui reste au dehors dans la fraîcheur de la nuit,
fraîcheur qui symbolise la paix (1Jutifafa signifie à la fois
paix et ffaîchcur). Au réveil a lieu la réconciliation avec
l'eau de la calebasse. Celui qui est offensé asperge son
antagoniste de fines goutelettes d'eau avec la bouche.

27. Les griots

Le griot (hàs1n5) est un poète ambulan~ dépositaire de la


culture orale~ et jouissant d'un statut social ambigu (à la fois
objet de crainte et de mépris).

(Le Petit Larousse)

Le griot est estimé et redouté à cause de la puissance qu'il a de


mettre en chansons les travers de ses adversaires.

(Roberto Pazzi, L 'homme Evé" Aja" Oen" F:Jn et son Univers" Lomé, 1980,
p.243)

Profitant du caractère universel des chansons~ nos musiciens


(= nos griots) utilisent également l'art de la composition pour
battre en brèche les principes de leurs adversaires particuliers
ou commun~ tant dans le domaine politique que dans celui de
la vie courante. Parfoi~ on confie des idées à élaborer et à

52
mettre en musique~ tout comme l'on apporte des articles aux
directeurs de joumaux.
(Le Fils du Fétiche, David Ananou, Nouvelles Editions Latines, Paris, 1981)

28. Une puissance invisible: la foudre

La foudre est considérée comme une puissance invisible qui


« venge les crimes et les larcins» (définition du Père Labat
1730). Son culte est assuré par des confréries. Les sàkpe
(pierres de tonnerre) sont des météorites que l'on conserve
dans les sanctuaires de la foudre. Quand elles font une victime~
le prêtre de la confrérie se rend sur les lieux avec ses adeptes.
On fouille le terrain jusqu'à ce qu'on trouve la pierre que la
foudre~ en frappant sa victime~ y aurait laissé.

(Roberto Pazzi, L 'homme Evé, Aja, Oen, F~n et son Univers, Lomé, 1980,
p.41)

29. Les age

Dans la mythologie éwé, age désigne un esprit malin, un


nain qui égare les curieux, les explorateurs ou les simples
promeneurs dans la forêt, et qui les emporte. Ainsi,
lorsqu'il arrive que des personnes disparaissent, on peut
aller jusqu'à leur faire des funérailles. Mais si ces
disparus reviennent après un long temps d'absence, alors
ils deviennent des êtres puissants auxquels on attribue la
faculté de prédire l'avenir, de guérir des malades, de
faire des miracles. Ils peuvent aussi devenir prêtres
vaudous.

53
30. Un jeu : le jeu de six (àqjto)

Le jeu de six, appelé ailleurs awalé est une sorte de


plateau à deux rangées de six cases dans lesquelles les
joueurs déplacent des billes nommées àc1).qui sont les
graines de l' euphorbia drupifera, arbuste épineux
semblable à une ronce. Le jeu de six est très ancien. Il est
connu jusque chez les Soussou de Guinée et même
jusqu'en Océanie. On met quatre billes dans chaque case,
puis l'un des joueurs vide une case et dépose les billes en
suivant, une à une, dans les autres cases. Le deuxième
joueur aussi ramasse le contenu d'une case de son côté et
joue. Ils continuent alternativement jusqu'à ce que l'un
d'eux pose un piège à l'autre. Si on ramasse le contenu
d'une case et qu'en jouant, la dernière bille tombe sur
une case où il n'y a qu'une bille, c'est gagné. Il faut
jouer de plus en plus vite pour amener l'adversaire à se
tromper.
Il existe différentes règles de jeu. Et il existe aussi le jeu
de deux, le jeu de quatre, le tokpoè auquel on joue par
hémisphères, etc...

31. Ampè

Un peu partout, aussi bien en ville que dans les


campagnes, on verra des petites filles ou des
adolescentes en train de jouer à ampè. Il s'agit d'un jeu
très répandu qui consiste à sauter en frappant des mains
et du pied en même temps que l'autre jambe est en l'air.
Les joueuses décident dans quel cas elles gagnent: soit le
pied levé du même côté (<tèka ~ku: gauche pour l'une,
droite pour l'autre) soit de l'autre côté (bù tjku : gauche
ou droit pour les deux).

54
32. Les lieux sacrés et les totems

Les lieux sacrés sont en général des sites qui ont une
particularité (au pied d'un grand arbre, au bord d'un
torrent...) ou qui sont difficiles d'accès (rochers, sommet
de montagne, forêt dense...). Mais bien entendu,
n'importe quel lieu peut être décrété sacré. A Kouma
Kanda, c'était une grotte découverte par des chasseurs,
devenue aujourd'hui un site touristique. Lors de la guerre
contre les Ashanti venus de la Gold-Coast, les Kouma s'y
réfugièrent en 1869. Cette grotte était envahie de chauve-
souris. Quand les ennemis arrivèrent, ils n'entendirent
que les cris des chauve-souris. Ils se dirent qu'il n'y
avait personne à l'intérieur et rebroussèrent chemin.
Les populations de Kouma furent sauvées par la grotte et les
chauve-souris. [...] Les chauve-souris deviennent donc un
totem et la grotte un lieu sacré pour toutes les populations de
Kouma. Aucun natif de ce canton ne consomme de chauve-
souris. [. ..] Chaque année~ tous les natifs de Kouma se
réunissaient devant la grotte pour faire des offrandes à Kevuvu
(leur dieu protecteur et dieu de bonheur).

(Les Ewe de Kouma. Us et coutumes, A.DE.TO.P., pp. 55-63)

33. La chasse et la guerre

Les chasseurs pourchassent le gibier des joumées entières.


Certains chasseurs passionnés quittent leurs villages et vont
s'installer assez loin en dehors du territoire du canton. De
petites cabanes de brousse constituent leurs habitations.
Parfoi~ ces jeunes sont taxés de paresseux par leurs fIères car
la chasse occupe leur temps et n'arrivent pas à cultiver la terre.
Leur équipement impressionne souvent: une casquette de peau

55
de bête sur laquelle sont accrochées des amulettes~ une
guenille taillée dans la peau d'une bête sauvage souvent en
déconfiture autour des reins~ une grosse ceinture en cuir
portant des capsules de bois renfermant des pochettes remplies
de poudre noire ti [qui représente la vertu et le pouvoir pour
les féticheurs et les prêtresses vaudou], de petits tubes en cuir
sur le côté gauche dans lesquels on range soigneusement les
balles de plomb mbriqués par eux-mêmes. De petits grains de
cailloux peuvent être utilisés lorsque les balles de plomb
manquent. De petits poignards sont fixés sur la ceinture. Les
objets de protection ne manquent pas. Souven~ sur un bandeau~
des amulettes mites de plusieurs dents de léopard ou de plumes
de rapaces constituent les éléments d'un porte-bonheur. [...j
Les clubs de guerriers vénèrent des fétiches qui sont les dieux
de la guerre. Ce n'est donc pas à l'habileté ni à l'endurance
seule qu'on attribue la mort de l'animal ou la victoire sur
l'ennemi pendant la guerre mais aussi à des forces surnaturel-
les.
Après une partie de chasse~ lorsque le chasseur est arrivé à tuer
une bête féroce tel un bufle ou une panthère~ il est organisé des
cérémonies de délivrance et de purification pour que le
chasseur puisse se protéger contre l'âme de l'animal ou
l'ennemi tué. Pendant dix-neuf jours ~ le chasseur respecte
certaines règles spéciales de conduite. [.. .j.

(Les Ewe de Kouma. Us et coutumes, A.DE.TO.P., pp. 72-73)

A vant de participer à une guerre~ [les Kouma] organisaient les


cérémonies d'awasa. Sur A wasaft~ le lieu sacré du fétiche~ les
grands prêtres rassemblaient les vaillants futurs guerriers
parmi lesquels on comptait des jeunes femmes volontaires. Les
hommes y participaient de fàçon obligatoire.
Il y a toujours en Affique beaucoup de pratiques ancestrales
qu'on n'arrive pas à expliquer. Les gardiens de ces traditions
demeurent réticents à livrer aux autres générations leurs
secrets liés aux préparatifs de guerre. On sait seulement qu'une
décoction d'herbes était préparée et déposée au milieu de la

56
troupe. Tour à tou~ chaque participant à Ja guerre venait
prendre Je liquide pour se la ver la tête et les pieds. Ceux pour
qui Je liquide rougissait les cheveux n'étaient pas admis au
front car il était dit qu 'ils y laisseraient leur vie. Les jeunes
admis voyaient leurs cheveux blanchis. [...] Toute l'armée
ainsi préparée devenait invulnérable aux balles et était prête
pour tout combat.
Le héros de la bataille contre les Ashanti fut Tusa
(Gâchette de Fusil) qui suivait son père lors des parties
de chasse lorsque la guerre des Ashanti éclata.
C'est lui qui tua le porteur du tamtam fétiche et magique des
Ashanti mettant ainsi fin à l'avancée de ces envahisseurs [en
1869, dans les Monts Kloto]. [...]. Le jeune Tusa entra en
transe~ comme pris de folie. Son père se jeta sur lui enleva de
son sac une poudre noire ti qu'il mit dans ses narines.
Quelques instants après~l'enfant reprit conscience. Le tamtam
magique Glawu abandonné fut ramassé et rapporté au camp
des Kouma. Depuis ce jou~ il est soigneusement gard~ seul
dans une chambre~ car sa peau originelle qui le recouvre est
celle d'un homme et le bâton pour le taper est une côte
humaine.
(Les Ewe de Kouma. Us et coutumes, A.DE.TO.P., pp. 75-78)

34. La musique et la danse

En Afrique, la musique ne peut être dissociée de la vie.


Elle est un langage qui offre à ceux qui l'entendent J'occasion
de s'extériorise~ une manière d'invitation au dialogue. On ne
joue pas n'importe quelle musique à n'importe quel moment.
Par ailleurs, La musique est indissociable de la danse, les
danses sont innombrables et chacune est réservée à des
occasions particulières.
Parmi les plus répandues, se trouvent l'akpese (danse de
réjouissance des jeunes, toujours offerte aux visiteurs
pour rehausser l'éclat de l'accueil et généralement

57
exécutée pendant les fêtes de fin d'année et au cours des
cérémonies de sortie de deuil, des anniversaires etc...),
l'àtrlkpoè, danse purement folklorique, et l'àdèhu ou
àdèuu qui est une danse de chasseurs au cours de laquelle il
n'est pas rares que les exécutants entrent en transe. Chez les
Guins, l'adzogbo et le gbeko sont des danses
spectaculaires. L'ategble est une danse des chasseurs de
Kouma accompagnée par le tamtam fétiche nommé
ategbleuu ou glauu. Certaines danses tendent à disparaî-
tre et ne sont plus exéçutées qu'en de rares circonstances.
Tel est le cas de la danse royale dzokoto.
Les instruments de musique sont aussi souvent réservés à
certaines circonstances et à certaines personnes. Les tamtams
sont variés et omniprésents. Les atopani étaient surtout des'
moyens de communication à longue distance (on pouvait
transmettre des messages en se fiant à la successions des
tons hauts et bas, ce qui montre à quels points le ton est
important dans la langue) mais ils servaient aussi et servent
encore à rythmer l'agbogbo~ la grande fète des ethnies éwé
(..J. Le gà-kokoé est une double cloche à battant exteroe pour
annoncer les nouvelles et battre la cadence. et est aussi une
clochette destinée à appeler un fétiche. L'ese est un
assemblage de sonal1les utilisé par les féticheurs éw~ mina et
ouatchi et représente l'âme des revenants. [...J Les cors sont
réservés aux chasseurs. C'est de cet instrument qu'il convient
en effet de rendre aux nobles animaux abattus l'hommage
qu'ils ont largement mérité. Enfin les asogoé sont des
maracas qui donnent un rythme aux danses de réjouissance.
Le kpèti est un tambour de forme évasée~ utilisé dans la
région maritime pour les réjouissances et les funérailles.
L'àwàgà est constitué de quatre sonailles Joints l'un à l'autre
en une barre centrale qui permet de tenir l'instrument en main.
Il accompagne les danses des féticheurs Ewé et lvfina.

(Le Togo aujourd'hui, M.Piraux, Ed. j.a, Paris, 1977, pp. 55-58)

58
Enfin, certains tamtams sont spécifiques à une ethnie
particulière. L'apendza est exclusivement le tamtam des
Kouma de Kouma-Konda. C'est un tamtam sculpté dans du
vitex (bois local) et couvert de peau de bouc blanc teinté de
noir.. Apendza est un modèle unique, pouvant être joué
seulement par une seule personne initiée [... ..J.. /1 est gardé dans
une salle spécialement aménagée chez le chef de guene ou un
vieux initié.. Deux personnes sont chargées de lui faire des
sacrifices.. [.. J Kouma-Konda est l'unique village du canton à
l'avoir adopté jusqu'à ce jour.. Partout où un chef ou un notable
est intronisé ou inhumé, que ce soit dans le canton ou ailleurs,
ce groupe apendza est sollicité.. Apendza est également le
nom d'une danse accompagnée par ce tamtam. Apendza
demeure à ce jour - outre akpese - la danse de réjouissance
populaire, l'unique danse traditionnelle qui regroupe les gens..

(Les Ewe de Kouma.. Us et coutumes, A.DE.TO.P., pp. 64-69)

L'Africain aime passionnément la musique et l'auteur qui a


écrit La Nuit, toute l'Afrique Danse n'a rien exagéré. La
musique tient une place dans les manifestations indigènes.
C'es( elle qui préside aux cérémonies de naissance, de
mariage, de deuil.. Elle est l'âme des réjouissances lors des
moissons, des fëtes coutumières, des événements extraordi-
naires comme l'éclipse de lune, les invasions acridiennes, les
états de siège.. Comme dans tous les pays, elle est vocale ou
instrumentale. Compositeurs et virtuoses forment une caste
rare, privilégiée.
Dans les pays évolués, les chansons ont souvent plusieurs
auteurs, les uns pour l'air, les autres pour les paroles.. Mais
dans nos milieux, le compositeur de la musique est en même
temps poète, philosophe et nouvelliste.. Chez les tribus où les
instruments à cordes ou à vent prédominent, les chansons sont
presque toutes en voyelles ou en syllabes simples pour
accompagner l'orchestre.. lvfais dans les régions où le tamtam

59
constitue~ avec les castagnettes~ les seuls instruments., la
musique vocale est toute une littérature orale où l'âme nègre se
met à nu et s'épanche à loisir, mieux que dans les contes et les
proverbes. C'est précisément le cas pour le Sud du Togo et du
Dahomey. [... ]
(Le Fils du Fétichc~ David Ananou, Nouvel1es Editions Latines, Paris, 1981) .

60
IV. DESCRIPTION DE LA LANGUE

A. L'alphabet et la prononciation

La prononciation est la plus grosse difficulté de l'étude


de l'éwé qui est une langue à tons, ce qui signifie que
lorsqu'on change la musique d'un mot, ce mot change de
signification. Imaginons une séquence musicale do ré mi
fa sol la si. Prononcez, par exemple, le mot to sur la note
de musique S1: il signifiera montagne. Prononcez-le
ensuite sur la note ré et il signifiera alors buffle. Pour
distinguer les tons, on utilise des accents sur les voyelles.
Comme il n'existe, en éwé, que deux tons pertinents
(haut et bas), le ton bas, qui est le moins fréquent, sera
noté par un accent grave. On écrira donc:

to montagne
to buffle

Il existe aussi des tons modulés, prononcés sur deux


notes, par exemple va (viens I) (ré-si) et âva (il viendra)
(si-ré). âva se prononce donc sur trois notes: si-ré si
L'accent circonflexe représente donc un ton descendant
tandis que l'accent circonflexe inversé représente un ton
montant.
Il est surtout important de reconnaître si un ton monte
ou descend, s'il est plus haut ou plus bas que le
précédent. L'écart entre deux tons varie selon les locu-
teurs et selon l'expressivité. La fin de la phrase est
généralement plus basse que le début, c'est-à-dire que le
dernier ton bas est plus bas que les autres tons bas et que
si le dernier ton est haut, il est plus bas que les tons hauts
précédents. Enfin, si le ton est pertinent, il n'en reste
pas moins qu'il peut varier en fonction de l'entourage
phonologique. Ainsi le radical/vu! de àvu (chien) se
prononce selon le contexte [vii], [VÙ] ou [vu].
,
avu [àvU] chien
, .,
avu Sla [àvU] ce chien
àvula [àVÙ] le chien
àdèvu [àdèvu ] chien de chasse

Voici maintenant l'alphabet, qui comporte 30 lettres et 5


digraphes (deux lettres pour un seul son). Chaque lettre
ou digraphe se prononce théoriquement toujours de la
même façon. Cependant, e, dz et ts peuvent avoir des
réalisations différentes et il peut exister de légères
variations selon l'origine des locuteurs.

Exemplesen éwé Exemplesen Explication


avec traductions français quand si nécessaire
en français c'est possible

a àvU chien avant


b bu perdre beau
d di chercher dans
dz dzè sel Dzoungarie
dzi ciel Djibouti Devant i, dz se
prononce dj ou
mieux dy.
àctu dent d rétroflexe. La
<t
pointe de la
langue touche Ie
palais.
e eye et été e fermé
lè être queue e

62
e ne à lui tête e ouvert
f fu plume feu
Iu os Bilabiale sourde
I
fricative. Soufflez
comme SI vous
vouliez éteindre
, une bougie.
9 ga argent gare
gb gbè VOIX Labio-vélaire
sonore.
Prononcez g et b
simultanément.
,
y ye soleil Le g ne sonne pas
distinctement.
Semi-voyelle
antérieure.
Fricative vélaire
sonore. Proche du
h hà porc
h anglais.
I VI enfant vIvre
k lm mourlr cave
kp kpe pl erre Labio-vélaire
sourde.
Prononcez k et p
simultanément.
Le k ne sonne pas
distinctement.
1 10 crocodile lot
m mà vlsage mot
n na donner nous
ny nya sa VOlr agneau
1] 1]ùti orange anglais: sing
0 to montagne tôt
o fermé
porte
63
o to père poupée o ouvert
p pepepe Ce son est rare en
exactement éwé.
r tro tourner
Roulé avec la
langue. Une seule
vibration.
aSSIS
Espagnol: para
S àsi maln tas
t ta dessiner tsé-tsé
ts tso venir de tchèque
tsi eau Devant 1, ts se
prononce tch ou
mieux ty dialecta-
doux lement.
u dù village vache
v va venlr
u uu voiture
Bilabiale sonore
fricative. Soufflez
comme SI VOUS
vouliez éteindre
ouate une bougie.
w wo ils Anglais: watch
x xa balai Vélaire sourde
fricative.
yacht Jota espagnole.
y ya alr zèbre
z zù devenir

En ce qui concerne les consonnes, il faut bien distinguer:

[b] et [gb]
rd] et [tij

64
[i] et [fJ
[P] et [kp]
[n] et [~]
rh], [y] et [x]

et ne pas confondre les voyelles:

[0] et [~]
[e] et [e].

Chaque voyelle peut être soit orale soit nasale à


l'exception de e et de o. Les voyelles nasales comportent
un tilde souscrit. L' orthographe ~ correspond à la
prononciation ~.
/~ ~, J, Q et -yi se prononcent respectivement an, aln, ln,
on et oun comme dans banc, pain, camping, bon et
Dzoungarie.

~là viandeJ animal


~àle mouton
ee
~" OUI
i vi i terne
Q f~ se lever
11 hù soupir

Les voyelles longues sont orthographiées par leur


redoublement:

fàà volontiers
bleWÙù doucement, lentement
èè OUI
kataa complètem ent

65
B. Catégories grammaticales

1. Le verbe

Mis à part le ton haut qui dans un certain entourage


morpho-phono logique peut être infléchi en ton montant,
le radical verbal est invariable. Les marques aspectuelles,
temporelles et modales s'y préfixent ou s'y suffixent.

a. Les formes verbales

Les formes verbales se résument à celles de l'aoriste, du


progressif, de l'habituel, du futur et du subjonctif
exhortatif. L'impératif a, excepté le ton infléchi, la même
forme que l'aoriste à la deuxième personne du singulier
tandis qu'aux autres personnes, il se confond avec le
subjonctif exhortatif. Le conditionnel utilise les marques
du futur et du subjonctif. Les autres formes comme celles
de l'ingressif par exemple, sont périphrastiques ou
relèvent du domaine lexical (cf. entre autres les verbes
auxiliaires ).

1) L'aoriste

L'aoriste ne comporte aucune marque particulière. Il


exprime une action révolue:

YàWQ w3 d:>. Yawo a travaillé.

2) Le futur

Le futur exprime une action envisagée. La marque a-


s'accole à gauche du verbe:

66
Yàwo awd d:>. Yawo travaillera.
Yawo va travailler.

Le futur éwé ne correspond pas systématiquement au


futur français.

a) Il peut traduire le subjonctif ou l'infinitif français.

Outre sa fonction de marquer la certitude à venir, le


futur lorsque il est précédé de be (que) ou de hafi
(avant de, avant que) peut être traduit par un
subjonctif ou par un infinitif. Il correspond au mode
subjonctif français en particulier après les verbes di be
(vouloir, vouloir que), dzro be (avoir envie de), lè be
ou lè na ... be (falloir que) :

Mèdi be woàva. Je veux qui1 vienne.


Elè be woàva. Il faut qu'il vienne.
(il est qu'il viendra)

Elè ne be woàva. Il faut qui1 vienne.


(il est à lui qu'il viendra)

Mèdi be nàva. Je veux que tu viennes.


Elè be nàva. Il faut que tu viennes.
EIè na wo be nàva. Il faut que tu viennes.

Miedzro be miaYI àSlmè.


Nous avons envie d'aller au marché.

Remarquons que dans plusieurs cas, on peut traduire par


l'infinitif:

EIè be wààva. Il lui faut venir.

67
Elè na wo be nàva. Il te faut venir.
Mèdi be maya. Je voudrais venir.

b) Il peut marquer la probabilité ou l'approximation:

And kpèkpèm (ou: Akpè) Cc doit être lourd.


(Ce sera en train de peser)

",.1.
M an:> a"t.eme ',.1. '
' h a"t.eo.
Il ne doit pas encore être à la maison.
Il n'est certainement pas encore à la maison.

Amèdzrodzèfea an:>metà àlàfa ètg tso àfisià.


L'hôtel est à environ 300 mètres d'ici.

3) L'habituel

L'habituel exprime une action fréquente ou habituelle.


La désinence -na ou -a s'accole à la droite du verbe:

Yàwo w3à d:>. : Yawo travaille.


Yawo a l'habitude de traval1Ier.

4) Le subjonctif-exhortatif

Le subjonctif-exhortatif exprime soit un souhait ou un


désir, soit un ordre, une interdiction, une obligation, un
conseil ou une pression sur l'interlocuteur (exhorta tif). La
marque de ce mode est celle du futur mais, à la 3e
personne du singulier et du pluriel elle peut être ne-.

Yàwo neva ! Que Yawo vienne!


Mèdi be neva ! Je veux qu'11 vienne!

68
5) L'impératif

A l'impératif, le verbe a la forme nue:


kp:> ! : regarde!
gb3 ! : reviens!
t:> ! : arrête-toi!

Toutefois, si la voyelle du radical verbal a un ton haut et


que la consonne est une sonore, le radical prend un ton
montant:

va venu ~uyè danser


va! viens! <tUyè ! danse!

bi se presser ge <te emè entrer


1.
b--- , presse-toi! ge <te emè ! entre!

di chercher la àti couper du bois


di! cherche! la àti coupe du bois!

za être rapide y:> appeler


za dépêche-toi Y5 Kàfi ! appelle Kofi !
,
naga donner de l'argent
na gà mi ! donne-nous de l'argent!

Rappelons que lorsqu'un ton montant est suivi d'un ton


haut, la more haute est reportée sur le ton haut:

ge ~e emè! -- > ge <te emè ! (prononcé [gèctéémè])

69
A la deuxième personne du pluriel, le verbe est précédé
du pronom mi-. On ne note pas de variation tonale:

mièva vous êtcs vcnus


mlva ! venez!

miègb3 vous êtes revenus


mlgb3 revenez!

mièdi vous avez cherché


midi! cherchcz !

mièkp:> vous avez regardé


mikp:> ! regardez!

A la première personne du pluriel, le verbe est précédé


du pronom mi-.

miedzo nous sommes partis


midzo ! partons!
va midzo ! partons!

Le sujet énonciateur s'inclut parmi les personnes qu'il


exhorte. Nous nommons ce type d'impératif cohortati£ A
la troisième personne du pluriel, le verbe est précédé de
ne-:

wonedzo ! qu'ils partent!

A la troisième personne du singulier, ce ne- se contracte


avec le pronom personnel:

ney. ! qu'il s'en aille! (e + ne + yi)

70
Si le sujet est un nom ou un syntagme nominal, rien n'est
changé:

Yàwo neva ! Que Yawo vienne!


Arne sià nege <le emè ! Que cet homme entre!
I)èviawo netsi àfisià ! Que les enfants restent ici!

Yàwà kple Amà wone<tà nu !


Que Yawa et Ama préparent à manger!

Nous appelons ce type d'impératif impératif-exhortatif.


Pour résumer, voici les formes que prend l'impératif en
fonction de la personne et du nombre:

2.sg Dzo! Pars!


3.sg Nedzo! Qu'ilparte! (exhortatif)
Yàwo nedzo ! Que Yawo parte!

I.PI Midzo! Partons! (cohortatif)


Va midzo ! Partons!
2.PI Midzo! Partez!
3.Pl Wonedzo! Qu'ils partent! (exhortatif)

Yàwo kple Kàfi wonedzo ! Que Yawo et Kofi partent!

6) Le progressif

Le progressif exprime une action en déroulement et se


construit sur le modèle des tournures locatives. C'est en
quelque sorte une nominalisation du genre «l'action de
faire quelque chose» ce qui devient selon les règles de
nominalisation: chose-rie) manger-action de. Mais pour

71
simplifier, on peut dire (ce qui n'est pas juste) que le
progressif est formé du verbe lè (être) suivi du verbe
précédé de son complément, l'ensemble suivi de -m,
soit:

lè + N + V + -m

Elè nu <lùm. Il est en train de manger.


Il mange.

(Il (e-) est (lè) dans l'action (-m) du manger (qù) d'une chose (nu).

Si le verbe est intransitif, il est nominalisé par


redoublement:

va (venir) vava (la venue)


Elè vavam. Il est en train de venir.

(comme si va prenait la place du nom).

Pour la construction des nominalisations de verbes, cf.


III. B. 5) (Autres types de nominalisations : en a) et b».

Enfin, le nom complément peut être déterminé ou


remplacé par un pronom.

Elè àgbèll fùfùà tom. Elle p11e le fufu de manioc.


Elè etom. Elle est en train de le piler.

Le progressif peut être présent, passé, futur, habituel,


itératif-continuatif, impératif-exhortatif.

72
a) Le présent progressif

Yàwà lè d:) w:)m. Yawo travaille.


Yawo est en train de travailler.

C'est-à-dire: Yawo est (lè) dans (-m) le fait de faire (wd) du travail
(d:». (Mais en aucun cas, -m ne signifie dans)

Le verbe locatif lè qui sert à former le présent progressif,


ne peut s'appliquer aux autres temps (passé, futur,
habituel). Il est alors remplacé par n3 (rester, être).

b) Le passé progressif

Il se forme comme le présent progressif, mais avec le


verbe locatifn3 à l'aoriste (forme neutre) :

En3 nu clùm 11était en train de manger


11mangeait

c) Le futur progressif

Il se forme comme le présent progressif, mais avec le


verbe locatif n:) au futur. Ce temps a deux valeurs. Il
indique:

soit une action en déroulemen~ probable ou supposée,


soit une action envisagée en déroulemen~

ce qui implique un contexte approprié.

An:) nu clùm. Il doit être en train de manger.

Gà si mè nàva <ta la, an3 nu <tùm.


Quand tu arriveras, il sera en train de manger.

73
d) L'habituel progressif

Il se forme comme le présent progressif, mais avec le


verbe locatif nd à l'habituel et il indique une action
fréquente ou habituelle considérée dans son déroulement.
Il peut être passé, présent ou futur. S'il est passé ou
présent (c'est-à-dire s'il renvoie à une période révolue ou
à une période en cours), ndà ou ndnà (habituel de nd)
s'emploie dans les deux cas. S'il est futur (c'est-à-dire s'il
renvoie à une période envisagée), and (futur de nd)
conserve ses deux valeurs fondamentales à savoir action
envisagée, et probabilité ou supposition.
Au passé et au futur, un contexte approprié est
.
necessalre.
"

En3à nu ~ùm. Il est toujours en train de manger.

Lè jè SI va YI mè la, endà nu <tùm <te gàmè dzi.


L'an deroier, 11mangeait toujours à l'heure.

Lè kdsi<ta SI gb3nà mè la, an3 nu <tùm lè gà mè nèva


<tona.
La semaine prochaine, il sera toujours en train de
manger à l'heure à laquelle vous avez l'habitude
d'aITiver.

An3 nu <tùm lè yèsiaYI SI nàva <to.


Il sera probablement touJ.ours en train de manger
chaque fois que tu aITiveras.

74
e) L 'itératif-continuatif progressif

L'itératif indique qu'une action est faite à nouveau, une


deuxième fois. Le continuatif indique que l'action se
continue. La forme (gà- : re-J à nouveau) qui précède le
verbe lè In3) est identique dans les deux cas.

Egàlè z3z3m. Il marche à nouveau.


Il continue à marcher.

f. L' impératif-exhortatif progressif

Il nécessite un contexte du genre qu '11 soit en train de


faire cela quand...

Nd dd warn hafi màva eta.


Sois en train de travailler quandJ.'arriverai.

Résumons les formes verbales du progressif:

Présent progressif Elè nu etùm.


Il est en train de manger.

Passé progressif End nu <tùrn.


Il mangeait.
Il était en train de manger.

Futur progressif And nu etùrn.


Il mangera.
Il sera en train de manger.
Il doit être en train de manger.

75
Habituel progressif En3à (ou: n3nà) nu {ùm.
Il mange.
Il mange continuellement.

Itératifprogressif Egàlè nu {ùm.


Il est à nouveau en train de manger.

Continuatifprogressif Egàlè nu <tùm.


Il continue de manger.

Exhortatif progressif N end nu <tùm !


Qu'il soil en train de manger!

Impératifprogressif Nd nu <tùm hafi miava <to !


Sois en train de manger quand
nous arriverons!

Mln3 nu <tùm hafi miava {o !


Soyez en train de manger quand
nous arriverons!

7) Le conditionnel

Le conditionnel est le mode propre à exprimer que


l'action indiquée par le verbe de la proposition principale
dépend d'une condition. Selon que cette condition est
réalisée dans une situation révolue, actuelle (et
généralisable) ou à venir, le conditionnel est passé,
présent habituel ou futur.

On considèrera deux sortes de conditionnels: l'irréel et


I'hypothétique.

76
a) L'irréel

L'irréel est le mode propre à exprimer que l'action


indiquée par le verbe dépend d'une condition que l'on
juge improbable ou irréalisable. Selon que cette
condition se rapporte à une situation révolue, actuelle, à
venir ou généralisable, l'irréel est passé, présent, futur ou
habituel.
A l'irréel, chaque proposition (principale et hypothéti-
que) est introduite par ne (SI). Si l'on commence par la
proposition hypothétique, le sujet est précédé de ete et la
proposition est close par le démarcateur la ou -a.

Irréel passé

Le verbe de la proposition principale est au futur tandis


que celui de l'hypothétique est à l'aoriste:

MaYl kpe wo ne èva.


Je serais allé t'attendre si tu étais venu.
(mais tu n'es pas venu)

Ne 4.e èva la, ne maYl kpe wo.


Si tu étais venu, je serais allé t'attendre.

Irréel présent

La proposition hypothétique est à l'aoriste si l'aspect est


accompli, au présent progressif si l'aspect est inaccompli.
Dans les deux cas, le verbe de la proposition principale
se met au futur progressif:

Ne 4.e èva la, ne mian3 d:>w:Jm fifia.


Si tu étais venu, nous serions maintenant en train
de traval1ler.
(mais tu n'es pas venu)

77
N e ~e èle d:>warn la, féfern wornand.
Si tu étais en train de travailler, il ne serait pas en
train de s'amuser.
(mais tu n'es pas en train de travailler)

Irrél futur

Le verbe de la proposition principale est au futur tandis


que celui de l'hypothétique est à l'aoriste:

Ne ~e àva èts3à, ne maYI kpe WOe


Si tu venais demain, je viendrais t'attendre.
(mais tu ne viendras pas)

Irréel habituel

Le verbe de la proposition hypothétique est à l'habituel


tandis que celui de la principale est au futur simple ou
progessif.

,:I.""amewo b ua
N e "\.e "" tàme
" " 1a, womaw:>a
"" au
" à o.
"
Si les hommes étaient raisonnables, 11sne feraient
pas la guerre.
(mais ils ne le sont pas)

Ne 4.e àmèwo bùà tàmè la, woman3 àuà wam o.


Si les hommes étaient raisonnables, ils ne
seraient pas en train de faire la guerre.

b) L'hypothétique

La proposition hypothétique est introduite par ne (si,


quand, chaque fois que...) et le verbe de cette proposition
se met à l'aoriste.

78
Si l'on commence par la proposition hypothétique, celle-
ci est close par le démarcateur la ou -a.

Hypothétique passé ou présent

Le verbe de la proposition principale se met à l'habituel:

Ne Kati kp:> gà la, eq,ùnè fifia.


Quand Kofi gagnait de J'argent, il Je dépensait
aussitôt.
Quand Kofi gagne de l'argent, l11e dépense
aussitôt.

Ne Kafi va la, mèkpenÊ lè uudzèfe.


Quand Kofi venait, j'allais J'attendre à la gare
routière.

Hypothétique futur

Le verbe de la proposition principale se met au futur de


l'habituel:

Ne Kati kp:> gà ètsa la, a4.ùl kaba.


Si Kofi gagne de l'argent demainJ il le dépensera
aussitôt.

Ne tsl dzà ètsa la, Kati mava o.


S'11 pleut demainJ Kofi ne viendra pas.

Hypothétique habituel

Si l'on a affaire à une vérité ou à une constatation d'ordre


général, le verbe de la proposition conditionnelle se met
à l'aoriste tandis que celui de la principale est à l'habituel:

79
Ne àmèwo s3 gb3 akpa la, ectèà ru.
Si on est trop nombreux~ on se gêne.

Ne tsl dzà la, nyèmeylnà w3à d:>o.


Quand il pleut., je ne vais pas travailler.

8) L'ingressif (se mettre à~ commencer à) :

L'expression se mettre à (faire gc.), ou commencer à se


traduit par de àsi ... mè (mettre la main dans...). Le terme
qui s'insère ne peut donc être qu'un nom ou un syntagme
nominalisé:

Ede àsi nuctùctù mè. Il s'est mis à manger.


Yàwo de àsi d:>w3w3. Yawo s'es! mis à travailler.

D3 de àsini WÙWÙmè. Je commence à avoir fàim.


(la faim a mis la main dans le fait de me tuer)

9. La réitération

Lorsqu'une action a lieu une nouvelle fois, on utilise le


verbe gbùgb3 (recommencer à~ re-) suivi du verbe en
question. C'est gbùgb3 qui prend les marques modo-
aspectuo-temporelles, le verbe restant le plus souvent,
(mais pas obligatoirement) invariable à l'exception de
l'habituel qu'il est préférable de répéter. Le complément
d'objet peut suivre soit gbùgb3, soit le verbe principal.

W ogbùgb3 w5 m:>a. Ils ont refait la route.

W ogbùgbd w5 m:>a. Ils ont refait la route.

80
W ogbùgb3è w3. Ils l'ont refaite.
W ogbùgbd w~è. Ils l'ont refaite.

W oagbùgb3 wd m:>a.
W oagbùgb3 m~a w:J. Ils referont la
W oagbùgb:J aW:Jm~a. route.
W oagbùgb:J m:>a aW:J. )

W oagbùgb:J m:>a w:Jnà.


W ogbùgb:>nà w:>a m:>a. Ils refont (régulière-
W oagbùgb:J w3nà m~a. ment) la route.
W oagbùgbd wdà m:>a.

gbùgbd peut être utilisé avec n'importe quel verbe:

gbùgbd gbld redire


gbùgb:> ~ù nu remange~ manger à nouveau
etc. ..

10. Les verbes auxiliaires

Certains verbes perdent quelquefois leur sémantisme


propre et prennent une valeur purement grammaticale.
Nous les appelons verbes auxiliaires.
De fait, le verbe auxiliaire entre tout simplement dans le
cadre des séries verbales puisqu'il précède ou suit
généralement un autre verbe dont le sémantisme est plus
marqué. Avant de présenter les verbes auxiliaires, il est
bon d'analyser le fonctionnement des séries verbales.
Considérons l'exemple suivant:

Etr:>va ts:>bll nam. Il m a rapporté du maïs.


Il est revenu m'apporter du maïs.
(Il est retourné, est venu, a pris du maïs, a donné à moi)

81
Dans une telle phrase, le sujet n'est pas répété, et si le verbe
n'a pas de complément, il peut précéder immédiatement un
autre verbe. Le temps grammatical est généralement le
même pour tous les verbes de la série.

Atr~ âva âts~ bl! nam. Il me rapportera du maïs.

Etr~na vana ts~na bl! nam.


Il me rapporte (habituellemen~ toujours) du maïs.

Cependant, la répétition des marqueurs modo-aspectuo-


temporels rend la phrase lourde. C'est pourquoi le marqueur
est le plus souvent mis en facteur commun et dans ce cas,
s'il précède le radical verbal, il se met de préférence au
premier verbe tandis que s'il le suit, il se met de préférence
au dernier:

Atr~ va ts~ bl! nam.


Etr~ va ts~na bl! nam.

Alors, tout se passe comme si l'on avait un seul verbe:


tr~vats~. Mais les variations sont également possibles.

Atr~ âva ts~ bl! nam.


Atr~ va âts:J bl! nam.
Etr~na va ts~na bl! nam.

Le dernier énoncé gagne à prendre la forme réduite en -a au


dernier verbe:

Etr~na va ts~a bl! nam.

82
Le verbe gb~ (reveni~ alTiver) a un comportement
particulier. L'inaccompli se rend toujours par l'habituel.

Egb3nà. Il arrive, il vient


(Il est là)

par opposition à :

Elè gb~gb~m. Il revient.


Il est sur le chemin du retour.

Voici une phrase où l'on dénombre cinq verbes en


série:

A l'accompli:

Eyi tr~ gb5 va do gbè na wo.


Il est revenu les saluer.

Au présent habituel:

Eyinà tr~ gb5nà va doa gbè na wo.


Eyinà tr~na gb5 va doa gbè na wo.
Il a l'habitude de revenir les saluer.

Principaux verbes auxiliaires:

a) Ceux qui précèdent le verbe et interviennent pour


en marquer l'aspect, le temps ou la modalité:

tr:> (re-, retoume~ recommencer à, marque de


l'itératif)

83
Etr:J va. Il est revenu.

va (venir:! aller (suivi d'un infinitif):! être sur le point


de:!marque de l'exhortatifou du futur)

Miva dzo! Partez!

gbùgb~ (refaire:! re-:! à nouveau:! encore une fois)

Gbùgb~ yi àfe ! Retourne à la maison!


Migbùgb~ srQ è ! Etudiez-le encore une fois!
Egbùgb~ gàgbl~è. Il l'a répété.

dzo (et voilà que)

Edzo yi. Et voilà qu'il est parti.


Edzo dzo. - id-

nya (bien:! savoir:! avoir accompll~ connaître:! être faclle


à)

D~lelea nya v~ gàke nye l~mè mehaya tututu o.


Je suis bien guérl~ pourtant je ne suis pas très en
forme.
(La maladie a su finir mais mon corps n'a pas complètement guéri)

Mènya nya dùa mè ale gàke màte IJu abu.


Je connais bien la ville mais il peut arriver que je
m y perde.

Enya kp:Jna, menya w:3nà o.


C'est facile à regarder:!ce n'est pas facile à faire.

84
gà (re-, encore, continuer à, marque du continua tif ou
du réitératif; ne plus)

Egà tr:> va.


Il est revenu (une deuxième fois).

Variantes dialectales: kà, gbà

ka (un peu, un peu mieux, à peu près, être assez, faire


un peu, augmenter un peu)

Gbèa ka Iu.
L 'herbe est un peu plus sèche.

Eka yi ~e mègbe.
Il est retourné un peu en aITière.

Eka nyo.
Ça va à peu près. C'est assez bien. (devoir...)

a-, la (marque du futur qui pourrait provenir de va)

Comparez : Ava ku. Il va mourir.


Aku. Il va mourir. Il mourra.

Màva va. Je vais venir.


Mava. Je vais venir. Je viendrai.

Et dans les formes dialectales:

Kàfi vava ge. Kofi va venir.


Kàfi ava ge. - id-
(mis pour Kôfi lè vàva ge).

85
b) Ceux qui suivent le verbe et interviennent pour
en marquer l'aspect, le temps ou la modalité:

vd (déja, pratiquement, finir, marque du résultatifou


du terminatif)

Eva vd. Il est déja venu.


Evd vd. C'est pratiquement fini.

-na

Nous classons dans cette catégorie ce suffixe aspectuel


qui a perdu son sens d'origine. Pour lui en donner un,
disons: avoir l'habitude de ou agir souvent.

Ewdnà d~. Il a l'habitude de travailler.


Il travaille (souvent).

a (Variante de na)

Ew3à d~. Il traval1le.

kp~ (une fois, Jamais (à la forme négative), voir,


pour voir, donc, déja)

Ce verbe, lorsqu'au temps passé il suit le complément,


indique que l'action exprimée par le verbe principal a
eu lieu au moins une fois.

Miedo go kp~. Nous nous sommes déjà rencontrés.

86
Nous nous sommes rencontrés une fois. Il nous est arrivé
de nous rencontrer (au moins une fois)

Mimedo go kp:) o.
Nous ne nous sommes Jamais rencontrés.

Me<iùgbèkui kp:) o. Il n a jamais mangé de fonio.

Mè<iuikp:). J'cn ai déjà mangé.


Il m'est arrivé d'en manger.

AtsÈ nekà w3 kp:) ! Ose donc!


Aie donc le courage!
(Le courage~ qu'il te gonfle une fois 1)

c) Ceux qui suivent le verbe et introduisent une


eXpanSIOn:

na (à, pour, donner, marque de l'attributif)

Ets:)è na Kofi. l11'a donné à Kofi.

Egbl3 na Kdfi be yèàdzo.


Il a dit à Kofi qui1 partirait.

wu (que, plus que, dépasser, marque du comparatif)

Etsl wu Kdfi. Il est plus âgé que Kofi.

be (que, dire que, image d'énonciation)

E(gb13) be nàva.
Il a dit qui1 fallait que tu viennes.

87
be peut devenir bena (forme de l'habituel).

Edi bena nàva. Il veut que tu viennes.

he- (et, être consécutif; marque du consécutif; pour,


dans le but de)

Eva hebdb3 n3 ànyi. Il yint s'asseoir.


(Il vint et s'assit)

A l'habituel, he- prend la forme normale hena :

W otso àtiawo hena ddydfe aCtefe tùtù.


Ils ont abattu des arbres pour la construction d'un hôpital

Au futur, he- devient aha- (e+à+he+a)

Ava ahabdb:> n:> ànyi. /1 yiendra s'asseoir.

se- (Equivalent de he-)

Sedè nyuie ! Bon yoyage !


(Et va bien)

Eva sebdbd n3 ànyi. Il yint s'asseoir.

-tà- (pour + infinitif; marque le but)

Yi -tàts:>àbolo. Va chercher du pain (de maïs).


(Va pour prendre du pain)

Le verbe va se retrouve dans vaseq,e (jusque) qui se


décompose en va+se (s'arrêter ou atteindre) +se

88
(déplacer vers). D'ailleurs des éléments peuvent s'insérer
entre ces morphèmes.

Eyi vase<te Tsevie. Il est allé Jusqu'à Tsévié.

Exlç àgbàlçà và yi se cle àxà èw:3lia.


Il a lUJ.usqua la dixième page.
(... est venu, est allé, s'est alTêté, s'est déplacé jusqu'à ...)

Eva sena cle Ldmè. Il va habituellementJ.usqua


Lomé.

b. Les modalités

Nous distinguerons quatre types de modalités:

1) les modalités de l'assertion

Elles rendent compte du fait que le locuteur prend en


charge son énoncé en assertant que ce qu'il dit est vrai
ou faux. L'énoncé est affirmatif ou négatif.

Eva. Il est venu.


Meva d. Il n'est pas venu.

La forme négative est marquée par me- (ne) qui précède


le verbe et de la particule o. Le pronom personnel de
première personne du singulier est nyè-. Au présent
simple et habituel, ceux de la deuxième et troisième
personne du singulier s'insèrent entre me- (élidé en m-)
et le radical verbal. Aux première et deuxième personnes
du pluriel, ils sont mi- et mi-.

89
nyèmenya 0 Je" ne sa1Spas
"

mènya <> tu ne sais pas


menya <> il ne sait pas
mimenya à nous ne savons pas
m'imenya <> vous ne savez pas
womenya à 11sne savent pas

Au futur, l'adverbe de négation est partout réduit à m-


qui précède la marque du futur a-"

nyèmava 0 J"e ne viendrai pas


....
maya 0 tu ne viendras pas
maya 0 il ne viendra pas
mimava à nous ne viendrons pas
m'imava à vous ne viendrez pas
womava d 11s ne viendront pas

A la forme progressive, me- précède lè ou n3.

melè vavam d il n'est pas en train de


ven1r

men:) vavam à 11n'était pas en train de


ven1r

Au prohibitif, l'adverbe de négation est mègà-.

mègàva à ! ne viens pas!

La particule à (pas) se place en fin d'énoncé.

Nyèmew3nà o. Je ne travaille pas.


Nyèmedzè àmi <>. Je n'ai pas acheté d'huile"

90
Nyèmadzè àmllè aSlmè egbè o.
Je n 'achète pas d'hu11e au marché auJourd'hui.

Nyèmenya be wova o.
Je ne sais pas s '11ssont venus.

Tout énoncé comporte nécessairement une modalité


assertive. Dans le cas de l'interrogation, le locuteur
demande à son interlocuteur d'asserter à sa place.

Evaà ? Est-11 venu?

La demande d'assertion peut porter sur une forme


négative:

Meva dà ? N'est-il pas venu?

L'énoncé peut être totalement assumé par le locuteur ou


au contraire être ressenti comme distinct de lui-même.
Dans le deuxième cas, il pourra par exemple rapporter
un discours. Le style sera direct ou indirect:

Egbl3 be : "Màva". Il a dit: "Je viendrai".


Egb13 be yèàva. Il a dit qu'il viendrait.

Le style indirect est reconnaissable à l'écrit à la


ponctuation et aux guillemets. Dans le discours oral, des
malentendus peuvent se produire:

Egbld be màva. Il a dit que Je viendrais.


Egbld be : "Màva". Il a dit: "Je viendrai".

91
2) Les modalités de l'incertain

Elles regroupent le probable, le vraisemblable, le


possible, l'éventuel et la visée (ce que l'on envisage) :

Ava. Il viendra. (visée)


Il a dû venir. (probable)

Ate 1JUnye be wààva. Il se peut qu'il vienne.

Dèwohii yèàva. Il viendra peut-être.


(éventuel)

Ete 1JU va. Il a pu venir.

3) Les modalités appréciatives

Elles font intervenir l'émotivité, les sentiments, les


sensations, les impressions, le jugement. Elles sont donc
subjectives:

X3 sià 1010. Cette maison est grande.


EI?Jà vàva. Il aim e venir.
Eva kabakaba. Il est vite venu.
Mèsusu be woàva. Je pense qu'11 viendra.

Ces trois types de modalités n'entraînent pas, en éwé, de


contraintes grammaticales.

92
4) Les modalités intersubjectives

Elles recouvrent:

a) la causation

Le causatif ou factitif est une forme grammaticale qui


exprime que le sujet fait en sorte que l'action ait lieu, au
lieu de la faire directement lui-même.
En français, le factitif s'exprime entre autres par le verbe
auxiliaire faire (faire faire) ou rendre ou par des affixes
(purifier, embellir, ridiculiser) ou par le verbe agentif
(sans verbe auxiliaire ni suffixe ou préfixe) (b1anchir=
rendre blanc).
En éwé, le procédé le plus courant consiste à employer le
verbe auxiliaire na (donner) et de le faire suivre de la
proposition précédée ou non par bé (que):

Ena (be) ex~IQàwo va. Il a fait venir ses amis.


(Il a donné (= il a fait) que ses amis sont venus)

Le verbe auxiliaire prend les marques de temps


grammatical:

Elè nanam (be) <lèviawo lè d~ w3m.


Il est en train de faire travailler les enfants.

Ana (be) woaWÙ àl~. Il fera tuer un mouton.


Aha nana (be) mèlea d3. L'alcool me rend malade.

Bien entendu, d'autres constructions peuvent être


envisagées qui s'adaptent aux contextes et qui ont donc
des significations différentes.
93
Ex. Il a fajt traverser la route à l'aveugle.

(1) Ena ijkugbàgbàt:>a tso m:>.


(Il a fait que l'aveugle traverse la route)

(2) Ezi ijkugbàgbàt:>a dzi wdtso m:>.


(Il a obligé (il a forcé sur l'aveugle) pour qu'il traverse la route)

(3) Ena wokpl3 t)kugbàgbàt:>a tso m5.


(Il a fait que quelqu'un accompagne l'aveugle à traverser la route)

(4) Ekpl3 t)kugbàgbàt:>a tso m:>.


(Il a accompagné l'aveugle pour traverser la route)

L'aveugle (t)kugbàgbàt:» est le propriétaire (t:» des yeux


(t)ku) cassés (gbàgbà) !

Certains verbes ont par eux-mêmes un sens causatif ou


bien ils l'acquièrent lorsqu'ils sont SUIVIS d'un
complément d'objet.

Atia mù. L'arbre est tombé.


L'arbre s'est abattu.

Emù àtia. Il a fajt tomber l'arbre.


Il a abattu l'arbre.

b) le déontique qui touche aux contraintes so-


ciales ou morales (emploi du futur)

Abù dzllawowo. Il faut respecter ses parents.

94
Nuq,ùsie nàts~ aq,ù àkpl~.
La pâte se mange de la main droite.

c) l'obligation (lè (...) be, dzè (... be),


lè vevie be)

Elè be wààva. Edzè be w:3àva. Elè vevie be wààva.


Il faut qui1 vienne. /1 doit venir.

d) la nécessité (hig: be)

Ehiaè be wààva. /1 faut qu'11 vienne. Il doit venir.


Il est nécessaire qu'11 vienne.

Ehiaè nê be wààva. Il lui faut venir.


Il lui est nécessaire de venir.

Le sens de hi~ est être nécessaire à, falloir ou avoir


besoin de, vouloir selon le point de départ de l'énoncé:

Agbàl~vi aq,e hi~. Une carte d'identité m'est nécessaire.

Mèhi~ àgbàl~vi aq,e. J'ai besoin d'une carte d'identité.


Il me faut une carte d'identité.

Ehi~ be nay. àslmè. Il faut que tu ailles au marché.

He hia wo. Ii leur mut un couteau.


Ils ont besoin d'un couteau.
Ils voudraient un couteau.

95
e) l'autorisation, la permission et l' empêche-
ment (tt: 1)U,l[è àsi, na m:J)

Até 1JUva. Il peut venir. (On l'y autorise)


W o<tè àsÏi wova. On l'a laissé venir.
(On lui a enlevé la main il est venu)

W omena m~è wova o.


On J'a empêché de venir.
(On ne lui a pas donné le chemin, il n'est pas venu)

f) la volonté (bt:, di be)

Edi be mava. Il veut que je vienne.


Mèbe neva. Je veux qui1 vienne.
Edi be yèàva. Il veut venir.

g) l'injonction et la prohibition

V v,
a. Viens!
Neva! Qu'il vienne!
Mègàva 0 ! Ne viens pas!

Notons que l'exhortatif de ne- est megà- qui devient


mègà- à la deuxième personne du singulier (mé + è +
gà- ) et éventuellement et màgà- lorsqu'il est combiné
avec le futur.

2. Les pronoms personnels

a. Généralités

Les pronoms personnels sujets précédent le verbe:

96
eva il est venu
elle est venue

wova ils sont venus


elles sont venues

Les pronoms personnels compléments (d'objet) suivent


le verbe. S'ils ne comportent qu'une seule lettre, ils se
soudent à lui:

ekp:>è ill'a vu(e)


ekp:>m 11m'a vu(e)

ekp:> wo 11les a vu(e)s


ekp:> ml 11 vous a vu(e)s

Les pronoms personnels s'emploient aussi comme


possessifs. Ils se placent:

soit en position ad.iectivale :

x:>nyè ma chambre
x:>wo ta cham bre

(Ils se soudent alors au nom)

soit en position de nom complément:

nye x3 ma chambre
wox:> ta chambre

(Ils ne s'attachent pas au nom)

eJe x:> sa chambre (lui-de. chambre)

(Le pronom est lié au nom par la particule Je qui se


soude à lui).

97
Pronoms Pronoms Pronoms Pronoms
personnels personnels personnels personnels
isolés sujets compléments possessifs

nyè (1) mè- nyè- (2) -m -nyè, nye


wo (1) è-, nè- (3) wo -wd, wo
eya e-, wo- (4) -è, -1 (6) efe, e- (7)

mlawo mie-, mi-(5) ml miafe, mia


mlawo
"" mlè, ml- ml "\1': mla
mlaj"e, ""
woawo wo- wo wofe, wo

(1) nyè et wo se prononcent ènyè et èwo.


(2) nyè- ne s'emploie qu'à la forme négative.

" ~1" nu.


me't,u J'ai mangé.
nyème4.ù nu o. Je n'ai pas mangé.

(3) nè- et wo- s'emploient lorsque la phrase ne commence


pas par un sujet.

è4.ù nu tu as mangé
e4.ù nu il/elle a mangé

nukà nè4.ù ? qu'as-tu mangé?


nukà wo4.ù ? qu'as-il mangé?

èyl tu cs allé
eyl il/elle est allé(e)

98
àfikà nèYl ? où es-tu allé(e) ?
àfikà waYl ? où est-il/elle allé(e) ?

(4) mi- et ml- s'emploient à l'impératif.

miectù nu nous a vons mangé


mlèctù nu vous a vez mangé

mictu nu ! mangeons!
... que nous mangIons

mlctu nu mangez!
... que vous mangIez

(5) 1- s'emploie lorsque le radical verbal qui précède est


terminé par un u ou un i8

efaè il l'a frappé(e)


e<tùl il l'a mangé(e)
emIt il l'a avalé(e)

Après un radical verbal terminé par :>, -è se prononce


[è].

mèkp~è [mèkp5è]J8e l'ai vu(e)

Si le radical verbal se termine par a,

a + -è devient -Ê
à + -è devient -È

mieta nous avons dessiné


miete nous l'avons dessiné(c)
99
wonyà ils ont chassé (qn)
wonyè ils l'ont chassé(e)

On peut aussi écrire mietaè et wonyàè mais on prononce


[mietè] et [wonyè].

(6) e-, mia-, mià- et wo- s'emploient dans des relations


inaliénables, c'est-à-dire principalement avec les postpo-
sitions locatives et les relations parentales.

kpl~à dzi sur la table


edzi sur elle~ dessus

xdà mè dans la maison


emè dans elle~ dedans

àtiawo g3mè sous les arbres


wo gdmè sous eux~ au dessous

et:> son père


mia t:> notre père
mlà n:) votre père
wo dzllawo leurs parents

A certaines personnes, le pronom s'amalgame à la


marque du futur:
,
a ---> ma
, ,
e- + a ---> a
e ~+ â ---> â

Mettons tout cela sous forme de conjugaison.

100
b. Les pronoms personnels et la conjugaison

1) Pronoms personnels affIXes sujets:

Au présent:

mè-va je suis venu(e)


,
e-va tu es venu(e)
e-va il/elle est venu(e)
mIe-va nous sommes venu(e)s
miè-va vous êtes venu(e)s
wo-va ils/elles sont venu(e)s

Remarquons:

. que seul le ton distingue èva (tu es venu(e)) de eva (il/


elle est venu(e)) et mieva (nous sommes venu(e)s) de
mlèva (vous êtes venu(e)s).

. que mlè- (vous) ne s'emploie que si l'on s'adresse à


plusieurs personnes.

Au futur:

ma-va Jee viendrai


a-va tu viendras
a-va 11 viendra
mIa-va nous viendrons
mIa-va vous viendrez
woa-va ils viendront

Les pronoms se contractent avec la marque du futur a- :

101
mè- + a ---> ma
è- + a ---> a
é- + a --- > a
mie- + a --- > mia-
mla- + a --- > mla-

ma-, a-, mla sont prononcés [mà], [à] et [mlà] devant un


ton haut.

2) Pronoms personnels affixes compléments:

ekp:J-m il m'a vu(e)


ekp:J wo il t'a vu(e)
ekp:J-è 111'a vu(e)
ekp:J mi 11nous a vu(e)s
ekp:J m i il vous a vu(e)s
ekp:J wo il les a vu(e)s

A la troisième personne du singulier, si le radical verbal


se termine en -a, il y a contraction et mutation de
phonème:

wogbl3ne. on le dit.

a + e -- > e

3) Pronoms personnels isolés:

nyè mOl mlawo nous


wo toi mlawo
" vous
ye IU1~elle woawo eux" elles

102
4) Possessifs:

t~-nyè père
t=>-wo ton père
t=>-a son père
yè-t=> son (propre) père
mia-t=> notre père
mlà-t=> votre père
wo-t=> leur père

Remarques:

1) yè- réfère au sujet de la proposition principale dans


une phrase de style indirect.

2) à la 3e personne du singulier, le nom est précédé du


possessif et suivi de l'article.

3) Si l'on a affaire à une relation de possession, alors les


possessifs prennent les forme suivantes:

vu-nyè ma voiture
nyè vu ma voiture
VU-WQ ta voiture
wo vu ta voiture
efe vu sa voiture
yèJe vu sa (propre) voiture
miaJe vu votre voiture
mlafe vu notre voiture
wofe vu leur voiture
yèwofe vu leur (propre) voiture

Remarquons encore:

103
1) que nyè et wo peuvent être soit compléments de nom
(ils précèdent le nom), soit adjectifs (ils suivent le nom)

2) que s'ils sont compléments de nom, il se produit des


modifications tonales:

a) si le ton de la syllabe qui suit est montant, il


devient haut:
uu --> nyè uu (ma voiture)

b) si la syllabe qui suit a un ton bas, le possessif


prend un ton montant:

nyè --> nye mSl (mon panier)


wo --> wo mSl (ton panier)

c) si la syllabe qui suit a un ton haut, les


modifications tonales s'annulent:

nyè + kuku ~ nye kuku


~ [nyè kuku] (mon chapeau)

d) si le nom qui suit comporte un préfIXe nominal, ce


préfixe prend le ton haut:

àgbàl~ --> nyè agbàl~ (mon livre)

3) qu'aux autres personnes, les pronoms personnels se


combinent avec le relateur Je (de) qui ne s'emploie ni à la
première ni à la deuxième personne du singulier;

104
4) qu'après fe, la syllabe qui suit est modifiée selon les
règles édictées ci-dessus en a) et d) :

uu --> fe uu
àgbàl~ -- > Je agbàl~

5) Pronoms personnels et forme négative

La particule négative me- se place avant le verbe et se


contracte éventuellement avec le pronom personnel sujet
et la marque à- du futur.
La particule d (pas) se place à la fin de l'énoncé ou de la
proposition niés.

nyè-me-nya <> Je ne salSpas


m-è-nya <> tu ne salSpas
m-e-nya <> il/clIc nc sait pas
mi-me-nya <> nous ne savons pas
mt-me-nya à vous ne savcz pas
wo-me-nya d ils/clIcs ne savent pas

nyè-m-a-va <> Je nc viendrai pas


m-à-va <> tu ne viendras pas
m-a-va 0 il/elle ne viendra pas
mi-m-a-va <3 nous nc viendrons pas
ml-m-a-va 0 vous ne viendrez pas
wo-m-a-va 0 ils ne viendront pas

c) Les pronoms personnels è- et nè- (ou n-)

Tous les deux signifient tu, mais si le pronom n'est pas


en tête d'énoncé ou s'il n'est pas en position sujet de la
proposition principale, il est obligatoirement nè- ou n-.

105
Nukà wdm nèlè ?
Qu'est-ce-que tu es en train de faire?

Agbàl~ ka xlèm nèlè ?


Quellivre es-tu cn train de lirc ?

Va alebe nadzè si nye xdd~mè la.


Vcnez pour que vous connaissiez ma chambre.

Attention! Ne confondez pas nà- ou na- (tu + futur) et


nà- (tu + subjonctif-exhortatif) ou na- (il + subjonctif-
exhortatif).

Afikà nan3 ? Où t'asseoiras-tu ?


Ehia be nànd àfii. Il te faut t'asseoir ici.
Edzè be nan3 àfii. Il lui faut s'asseoir ici.

d. Les pronoms personnels c- et wo-

L'opposition e-/wo- est sensiblement la même que celle


de è-/nè-. wd- s'emploie lorsque le positionnement
canonique des termes (Sujet-Verbe-Complément-Cir-
constanciel) est modifié.

Nukà w3m wdlè ?


Qu'est-ce-qu'il est en train de faire?

Amèdzrodzèfe g~ wdnye. C'est un grand hôtel.

Nyàtèfee wonye be èdoa èuègbè mah~ ?


Est-ce vrai que vous parlez l'éwé ?

106
Il s'emploie également en tête d'énoncé dépendant, que
cet énoncé soit juxtaposé (avec idée de but), coordonné
(par eye (et)) ou subordonné (par hafi (avant que).

Kddzo uù u3à na Paulo wdàge ~e uua mè.


Kodjo a ouvert la porte à Paul pour qu'il entre
dans la voiture.

Les énoncés sont ici juxtaposés. wo- réfère à Paul et non


à K~djo. Le futur -à- traduit la glose pour que.

Xd la mè ka eye wokèkè h~.


La chambre est claire et vaste.

Les énoncés sont coordonnés par eye.

Yàwo va ~o hafi wodzo.


Il est parti quand Yawo est arrivé.

Les énoncés sont en relation de subordination.

e. Le pronom logophorique yè-

Examinons les énoncés suivants:

(1) Edi be yèagbà gàà ?


Veux-tu changer de l'argent?
(2) Edi be yèan3 kplg sià IJutià ?
Voulez-vous vous asseoir à cette table?
'(3) Edi be makp13 yèà ?
Veux-tu que J8et'accompagne?

107
(4) Egbl:3 be yèàva.
Tu as dit que tu viendrais.
Vous avez dit que vous viendriez.

(5) Edzro Yàwo be yèafia èuègbèm.


Yawo veut m'apprendre l'éwé.
(6) Edzro Paulo be woàfia èuègbè yè.
Paul veut qu'il (Yawo) lui apprenne l'tfwé.
(7) Egbl:3 be yèàsr;} 1Jlis'igbè.
Il a dit qu'il apprendrait l'anglais.
(8) Egbl:3 be woafia 1Jlis'igbè yè.
Il (Kofi) a dit qu'11 (Paul) lui apprendrait l'anglais.
(9) Miedi be miàw:3 d:>.
Nous voudrions trava11ler.
(10) Mèdi be maw:3 d:>.
Je voudrais travailler.

(11) Mièdi be yèwoan:3 kpl~ sià IJutià ?


Voulez-vous vous asseoir à cette table?

(12) Mièdi be miakpl:3 yèwo ~oà ?


Voulez-vous que nous vous accompagnions?
(13) W odi be yèwoàdzo.
Ils veulent s'en aller.
(14) Wodi be woàdzo.
Ils veulent qu'ils s'en aillent.

(15) Wogbld be yèwoàsrg 1Jlis'igbè.


Ils ont dit qu'11s apprendraient l'anglais.
(16) Wogbld be woàfia 1Jlis'igbè yèwo.
Ils ont dit qu'11s (leurs amis) leur apprendraient
l'anglais.

108
On constate:

1) que yè est traduit par:

. la marque de l'infinitif en (1), (2), (5)


. tu ou vous de politesse complément en (3).
. tu ou vous sujet en (4)
. lui en (6) et (8)
. il en (7).

2) que le pluriel yèwo est:

. la marque de l'infinitif en (11) et (13)


. vous complément en (12)
. ils en (15)
. leur en (16).

NB. Le deuxième vous des traductions (2) et (11) n'apparaît pas en éwé (forme
pronominale en français: D:J (s'asseoir).

3) que le verbe de la proposition est soit un verbe de


volonté ou de souhait (di be), soit un verbe
impersonnel (edzro ...be), soit un verbe d'assertion
(gbl5 be).

4) que dans tous les cas, yè, ou yèwo apparaissent


dans des propositions subordonnées et réfèrent au
sujet réel de la proposition principale (il y a
identité au niveau de la notion).

NB. En (5) et (6), le sujet réel est Yàwo et Paulo. Le sujet syntaxique est e-

Edzè be Kati naj1è kàklo ~èka.


Il faut que Kofi achète un poulet.

109
Elè be woatso ketekèm~a hafi w:3àtr~ yi <tùsimè.
Il faut qu~1 traverse la voie felTée avant de tourner
à droite.

Si la proposition principale ne contient pas de verbe


exprimant un souhait ou un ordre, le verbe se met à
l'indicatif.

Elè gb:3gbl3m be ava. Il dit qu'11 viendra.

Eto àSlmè hafi wova.


Il a passé au marché avant de venir.

Enfin, le futur peut se traduire en français par le condi-


tionnel dans des cas de concordance des temps:

Elè gb3gbl3m be ava. Il dit qu'il viendra.


Egbl:3 be ava. Il a dit qu'11 viendrait.

5) que ce que nous venons de constater en (4) ne s'appli-


que pas aux premières personnes du singulier et du
pluriel (Cf. (9) et (10» :

Miedi be yèwoaw3 d:J. * (inacceptable)


Mèdi be yèaw3 d:J. * (inacceptable)

6) qu'à la 3e personne du singulier ou du pluriel, si le


pronom ne réfère pas au sujet réel de la proposition
principale, il prend la forme wo- ou wo-.

Nous pouvons donc dresser le tableau suivant:

110
Proposition principale / Proposition subordonnée
Référence au sujet réel
de la principale
, ,
Je me- , m- me- , m-
, , ,
tu e- , ne- , n- ye-
,
il e- , wo- ye-
nous mle- , ml- mle- , ml-
...., ,
vous mle- , mi- yewo-
,
ils wo- yewo-

Rappelons enfin que yè + a et yè + à- se prononcent


respectivement le plus souvent [ya-] et [yà-].

3. Le nom

Les langues africaines, en général, sont d'une surprenante


richesse lexicale. Le linguiste Benjamin Lee Wharf
constatait qu'un grand nombre de langues amérindiennes
et africaines abondent en distinctions d'une finesse de
construction et d'une élégance logique indiscutables sur
la causation~ l'action~ son résultat, les processus
dynamiques~ l'énergie~ les données immédiates de
l'expérience etc ... toutes choses relevant de la pensée
réflexive qui constitue en fait la quintessence du
rationnel. A cet égarrt elles surpassent de loin les
langues européennes (1). L'éwé tire sa richesse des
possibilités infinies de formation du vocabulaire. Ce qui
suit vous en persuadera.

111
a. Composés et dérivés

L'éwé est une langue isolante à tendance agglutinante:


les unités lexicales sont invariables et se soudent les unes
aux autres pour former des mots nouveaux. Pour
déchiffrer ces mots composés, il suffit en général de
commencer par la dernière unité et de remonter vers la
première. Ainsi, yafam3 (climatiseur) est la machinc
(md) qui rafraîchit (fa) l'air (ya). Pour une glose en
français, l'ordre des unités est donc m:J-fa-ya. En outre, il
se produit fréquemment des variations tonales (ya se
réalise yà à cause du ton montant qui suit). Dans yamèvu
(vaisscau dc l'air), vii (voiturc} véhicule} vaisseau)
devient uu parce qu'en composition, tout élément final
ayant un ton montant prend un ton haut. Ces mots
composés sont extrêmement nombreux et il s'en crée
continuellement:

dzdkèke moto (bicycletteà feu)


kpeddmè kilomètrc (intervalleentre les pierres)
ndfedzèsi adrcsse (marque du lieu où l'on habite)
etc. . .

Certains termes sont en voie de devenir des suffixes et


permettent ainsi de créer systématiquement du vocabu-
laire.

Tous les suffixes (peut-être à l'exception de la) sont en


fait de simples noms en voie de grammaticalisation. Ils
peuvent être autonomes, et leurs seules modifications
sont morpho-syntaxiques: perte du préfixe vocalique
nominal lorsqu'ils sont en position de déterminés dans un
nom composé. Autrement dit, n'importe quel nom est
susceptible de jouer un rôle de suffixe et c'est bien ce qui

112
se passe effectivement. En conséquence, on pourrait
considérer qu'il n'existe en éwé que des noms-suffixes et
non de purs suffixes.
Cette situation ambiguë nous amène à considérer quatre
cas:

1) le positionnement des éléments les uns par rapport


aux autres ne permet pas de constituer un syntagme, et le
dernier de ces éléments n'est pas en voie de devenir un
suffixe. Nous parlerons alors de composition;
2) le positionnement des éléments les uns par rapport
aux autres ne permet pas de constituer un syntagme mais
le dernier de ces éléments est en voie de devenir un
suffixe. Nous parlerons alors de dérivation.
3) le positionnement des éléments les uns par rapport
aux autres constitue un syntagme et le dernier de ces
éléments n'est pas en voie de devenir un suffixe. Nous
parlerons alors de composition par agglutination.
4) le nom composé comporte un ou plusieurs affixes.
Nous parlerons alors d'un mixte composition/dérivation.

Quelquefois, certains mots relèvent à la fois de la


suffixation et de la composition par agglutination en
raison de l'ambigüité de la catégorie grammaticale du
deuxième terme (dans ny~nùvi, vi peut être interprété
soit comme un nom apposé signifiant enfant, soit comme
un nom-suffixe à valeur diminutive, soit encore comme
un adjectif qualificatif signifiant petit; dans kôklotsu, tsu
peut être interprété soit comme un nom apposé signifiant
mâle (àtsu) soit comme un nom-suffixe de même sens).

àfe (pièce, maison) -- > dzàdofe (cuisine)


(è)nu (chose) --> dzàdofenu (ustensile de
cuisine)

113
(è)uu (véhiculc) --> t5dziuu (pirogue)
Le préfixe nominal è- n'est jamais écrit mais il est
fréquent dans le discours oral, en particulier si le nom est
en position de sujet.

1) Composition

Posons les symboles suivants et examinons les diffé-


rentes possibilités de création lexicale:

N nom P participe
V verbe D déictique
A Adjectif NN nominalisation
L nom locatif NM numéral
I terme interrogatif PT particule
S suffixe PV particule verbale

a) Nominaux composés de deux noms

Deux cas sont possibles:


.. le deuxième nom est déterminé par le premier ...

ànyitsl ml (eau d'abeille)


notsl lait (eau de mamelle, eau de sein)
àgbàl~gà billet de banque (argentde papier)

.. le deuxième nom est mis en apposition au premier ....

kôklotsu coq
(gallinacé qui est mâle (àtsu) et non le mâle d'un gallinacé)

114
ny~nùvi fillette
(femme qui est enfant et non enfant de femme)

b) Nominaux composés de trois noms

Le dernier élément est déterminé par le second qui à son


tour est déterminé par le premier:

nylnotsl lait de vache (eau de mamelle de vache)

c) Nominaux composés de nom + verbe +


nom

Pour en découvrir le sens, il suffit de les lire à partir de


la droite:

to~onu écouteur (chose pour prêter l'oreille)


nu~ùsi main droite (main pour manger les choses)

d) Diverses combinaisons

Certaines combinaisons, à l'intérieur même du nom


composé, constituent à leur tours des unités sémantiques.

N+V+PT+N tofoclonyà conseil


(parole qui frappe l'oreille)

N+N+V+N nyàgbèf¥tèm3 radio


(machine qui présente l'annonce de la parole)
(= les informations)

N+N+NN èuègbèfiafia enseignement de J'éwé


(enseignement de la langue éwé)

NM + NN ~èkaw3wd unité
(le fait de faire un)

115
N+V+N+A gbèdox~g~ cathédrale
(grande maison où l'on prie)

N+P ouN+P kpetata statue, monument


(dessin de pierre ou pierre dessinée)

N+NN+A tàkpekpeg~ congrès


(grande réunion)

N+N+NN 1Jdinuclùclù petit d4ieuner


(le manger de la chose du matin)
(= repas du matin)

N+NN+N nyàdz~dz3gbàlèjournal
(papier de l'avènement des affaires)
(= papier des événements)

N+V+N+N nuq,ùsib:> bras droit


(bras de la main qui mange les choses)

N+I+N yèkaYl ? quand?


(le moment de quel moment 1) (yè = yi)

N+D+N yèmaYl ce temps-là


(le moment de ce moment-là)

N+V+V ou clè nu fia montrer quelque chose


N+NN+V (enlever .cho se.montrer)

nuclèfia (OUnuclèclèfia)
démonstration, exhibition,
présentation, exposition

116
N+V+PT ou do gbè <ta prler
N+NN+PT gbèdo<ta (ou: gbèdodoq,a) prière

2) Composition par agglutination

Il s'agit de nominalisation de syntagmes ou d'énoncés


par agglutination des éléments (qui se trouvent
éventuellement modifiés pour des raisons phono-
syntaxiques). L'ordre des éléments n'est pas modifié.

a) Nominalisation d'un nom et d'un verbe

yètr:> après-midi, soir (Ie soleil a tourné)

b) Nominalisation d'un nom et de l'adjectif qui


s'y rapporte ou d'un participe-adjectif:

gà gbàgbà de l'argent "cassé"


gàgbàgbà de la monnaie

gà ~ù~ù de l'argent dépensé (mangé)


gàc1.ùc1.ù monnaie (d'échange)

àmè kuku un homme mort


àmèkuku un mort, un défunt
(kuku est le participe de 1ru (mourir»

Remarque: La nominalisation du prédicat (nom +


complément) prend une forme phonique identique à celle
du nom composé par agglutination.

gàgbàgbà le fait de faire de la monnaie


gàctùq,ù le fait de dépenser de l'argent

117
c) Nominalisation d'un verbe et d'un complé-
ment (ou d'un nom locatif)

xd IJk:> a VOlr un nom


xdlJk:> célèbre~ renommé

gbd cie emè se reposer (soufflerdedans)


gbdq,emè le repos

d) Nominalisation d'énoncé:

,
D a'Al"
"{.uame. Un seIpent a mordu quelqu'un
dàciùàmè morsure de serpent

Sèsè lè làmè. La sensation est dans la chair.


sèsèlèlàmè sentiment

yè tr:> Le soleil a tourné.


yètr:> après-midi

Afd fiè Le pied brûle.


Afdfiè Avril

Adèe mekp~ xè Le chasseur n'a pas vu d'oiseau.


Adèemekp:>xè Novembre

3) Dérivation

Les suffixes sont soit des noms ou particules assimilables


à des noms (les noms-suffixes) soit des noms-adjectifs
tels que -vi (petit) et -g~ (grand)).

Les noms-suffixes les plus usités sont ceux qui réfèrent à


des agents (-la), à des individus (-nd, -t:», à des objets (-
nu), à des lieux (-Je), à des qualités, des propriétés ou des
118
caractéristiques (-t3), à des périodes (-yi) ... mais aussi à
des plantes (-ti), à des oiseaux (-xè), à des pots (-ze) ou
sous l'influence des nouvelles techniques, à des véhicules
(-vu), à des moteurs ou des machines (-m:)), à la vaisselle
ou à certains ustensiles de cuisine (-gba) (de àgba=
assiette).

Voyons-en quelques-uns:

Le suffixe de lieu -Je

On peut créer à volonté des noms de lieu par adjonction


du suffixe -fe qui provient probablement de àfe (maison)

nusrQfe lieu d'étude~ école


d:>wdfe lieu de travaiL bureau~ atelier
àmèdzrodzèfe lieu où descendent les étrangers~
hôtel
tSl1èfe lieu où l'on se lave~ salle de bain
dz£)dofe lieu où l'on mit le feu~ cuisine
kpofe lieu où 11y a des bosses
(sur la route)

Le suffixe agentif -la

On peut créer à volonté des noms d'agent par adjonction


du suffixe -la, qui provient peut-être de l'article la (le~ la~
celui qui, celle qui) :

àfdzdla celui qui marche à pie~ le piéton


àgbàts:Jla celui qui prend les bagages~
le porteur
àtikpàla celui qui sculpte le bois,
le menuisier

119
àtits3la celui qui coupe les arbres,
les bûcherons
d~w:Jla celui qui fait du tra vail,
le travailleu~ l'ouvrier
nufiala celui qui enseigne (des choses),
l'enseignant, le professeur
tàksikùla celui qui conduit le taxi,
le chauffeur de taxi

Le suffixe -f:J

Le suffixe -t~ (de t~, père) note une appartenance ou une


fonction:

dùk~mèt~ celui qui appartient à un pays~


le citoyen
àfet~ le père de la maison,
le chef de famille~ Monsieur
kp3vit~ celui qui a un petit bâton~
l'agent de police
Lomèt:> un Loméen
Togot~ un Togolais
kp:>n~t:> celui du pain, le vendeur de pain
àf3t~ le Pl.opriétaire du pied, le piéton

En langue guin, le suffixe -t:> remplace le suffixe agentif


-la:

nufi:Jt:J l'enseignant, le professeur


(éwé : nufiala)

Le suffixe -f3

Le suffixe -t3 note une qualité, une propriété (qui est...) :

120
mumut:J frais, vert
gbèmumut:J vert, (qui est vert, celui qui est
vert, le vert, la verte)
Ylb:>ta noir (qui est noir, celui qui est noir,
le noir, la noire)
ctèvita petit, cadet (qui est petit, celui
qui est petit, le petit, la petite)
g~t:3 grand, aîné (qui est grand, celui qui
est grand, le grand, la grande)
tsltsit:3 grand, aîné (qui est âgé, celui qui
qui est âgé)
et:) le sien, la sienne (sapropriété)
t3nyè le mien, la mienne (mapropriété)

Dans les deux derniers exemples, t3 n'est pas suffixe.


C'est un nom auquel on peut donner le sens de propriété.
Ainsi s'explique mieux la formation des pronoms-
adjectifs précédents.

Le suffixe -vi

Le suffixe -vi (de vi, enfant, petit) a valeur de diminutif:

1Jutsùvi garçon (petit homme)


ny:>nùvi fille (peti te femme)

àgbàl~vi carte (d'identité, de police ...)


(petit papier)
Yàwavi Yawavi (la petite Yawa, ou Yawa la
cadette)
ylètivi étoile (petite lune)

121
Le suffixe -gg

Le suffixe -g~ (grand, aîné) a une valeur augmentative:

Ijutsùg!! grand garçon


ny:>nùg!! grande fille

Yàwag~ Ya wagan (la grande Yawa, ou Yawa


l'aînée)

x3g~ chambre à coucher (grandecase)


gàg~ billet (de banque) (grandargent)

Les noms suivants ne sont pas encore ressentis comme


des suffixes mais sont en voie de le devenir.

-nu (la chose qui, la chose que, la chose de ...)

Le suffixe -nu désigne l'objet qui permet de faire


l'action indiquée par le prédicat (verbe et complé-
ment) :

uufonu instrument de musique


(chose pour battre le tam-tam c'est-à-dire utilisée par
les membres de l'orchestre)

yagb:3nu soufflet
(chose pour souffler de l'air)

toctonu écouteur
(chose pour prêter l'oreille)

àsitutunu essuie-mains
(chose pour s'essuyer les mains)

122
tSllènu serviette de toilette
(chose pour passer de l'eau) (lè tsl= se laver)

vu (véhiculc~ voiturcJ piroguc)

yamèuu aVIon (véhicule dans l'air)


t3dziuu barque, piroguc (véhicule sur l'eau)

m:)z:Juu voiture particuJière~ conduite intérieurl


(véhicule de voyage)

àmèsimèuu voiture d'occasion


(véhicule de la main de quelqu'un)

àgbàts:Juu camIon
(véhicule qui prend les marchandises)

àsitsàuu camion (véhicule de commerce)

" "
auauu camion ml1itaire
(véhicule pour aller à la guerre)

gàkpodziuu train
(voiture sur barres (kp3) de fer (gà))

t3g3mèuu sous-marIn (véhicule sous l'eau)

àv3uu voilier, piroguc à vOI1c


(véhicule à pagne)

dzouu canot à moteur (véhiculeà feu)

123
m3 (moteur; machine)

yagb3md ventilateur
(machine à souffler de l'air)

nufamd réfTigérateur
(machine à raffraÎchir les choses)

gbèf!!ctèrnd radjo~ poste de radio


(machine pour annoncer)

agblèdèmd tracteur, motoculteur


(machine à cultiver les champs)

nukpldmd aspirateur
(machine à balayer les choses)

àk:>1Jtàbùmd calculatrice
(machine Apenser les comptes)

àgbàbùmd calculatrice~ ordinateur


(hù àgbA : calculer)

àgbàk:>md grue
(machine à soulever des charges)

Si l'appareil n'a pas de moteur, alors on utilise le nom-


suffixe nu.

yagbdmd ventilateur
yagb3nu éventail, souffl et (objetà souffletde l'air)

tsitsy3md filtre à eau


(machine à filtrer l'eau - il Y a un moteur)

124
tsitsydnu filtre à cau
(chose à filtrer l'eau - il n' y a pas de moteur)

gba (assiette, récipient)

nu<tàgba casserole
(récipient pour faire cuire les choses)

sanyàgba casserolc, cocotte


(récipient en aluminium)

nutdgba poêle
(récipient pour faire griller (ou (frire) les choses)

tsilègba cuvctte, bassinc


(récipient pour se laver)

detsigba cuvctte ou assiettc pour la sauce


àkplegba assiette de pâte ou assiette pour la
pâte

fùfùgba assiette de foufou ou assiette à


foufou

nunyàgba cuvette, bassine


(récipient pour laver les choses (pour la
lessive ))

nudzragba plateau
(assiette pour vendre les choses)

ze (POt)

nu<tàze marmite (pot pour faire cuire les choses)

125
nu<tàgàze marmite en métal (gà = fer, métal)
kpeze cruche (pot en pierre)

tsize Jarre (pot à eau)


dètsize marmite à sauce
àhàze jarre pour le vin
dz3gb~ze pot pour la bou11lie
àkpl~ze récipient pour la pâte
, ,
amlZe marmite à huile
wdze pot à farine
àtàmàze plpe (pot à tabac)

yi (période~ époque~ moment, temps)

ddtoyi famine (période où apparaît la faim)

nu4,eyi récolte (époque où l'on cueille les


choses)

m~zdyi voyage (période de voyage (où l'on


marche la route»

d~wdyi temps de travail (moment où l'on fait du


travail)

nu<tùyi moment du repas (moment où l'on mange


les choses)

kàmètèyi moment réservé au sport


(moment où l'on tire dans la corde)

àgblèdèyi période où l'on va au champ


ku<tiyi période de sécheresse

126
tsidzàyi saison des pluies
(moment de la tombée des pluies)

ti (arbre~ bois~ morceau de bois~ bâton~ tige~ plante)

uùti kapokier (arbre à pirogue)


àdid3ti baobab (arbre à "pain de singe")

ma1Jg3ti manguier (arbre à mangues)


bliti maisJ tige de mais
àgbèIiti maniocJ tige de manioc
m:)z3ti canne~ bâton (bâton pour marcher la route)

gbectèti bâton pour sc frayer un chemin


(bâton pour enlever l'herbe)

àkpl~dàti louche à pâte


(bâton pour remuer la pâte)

tèti piquet, ramaillat à igname


uuf3ti batte (bâton pour frapper le tamtam)
àxàfuti côte (bâton en os du côté)

t:J (père~ propriétaire de)

~kuagb~t~ un aveugle (le père de l'oeil cassé)

fùw3àmèt:) handicapé, infirme, invalide


(le père à qui la peine fait l'homme)

àf3gbegblet:) un hoîteux (le père du pied abîmé)


àdzèt:) un sorcIer (le père de la sorcellerie)

dz3t:) un charmeur, un ensorceleur


(le père du grigri)

127
gàt:> un riche (le père de l'argent)

hiàt:> un pauvre, un nécessiteux


(le père du besoin)

kdt:> un nécessiteux (le père du manque)

-
ni (mère mais s'emploie indifféremment pour les
deux sexes)

~kund un aveugle (la mère de l'oeil)


tokund un sourd (la mère de l'oreille morte)
bdk:>nd prêtre vaudou (la mère du fa)
kdnd femme stérile (la mère du manque)
tsùkund un fou (la mère de la folie)

àhàndmun3 un lvrogne
(la mère qui s'enivre en buvant du vin)

Les noms locatifs peuvent également être interprétés


comme des suffixes. Comparons:

lè za mè dans la nuit
zamè la nuit (l'intérieur de la nuit)

De même:

yàmè an- (l'intérieur de l'air)


dùmè v111age, v111e (l'intérieur de village)
fùtà plage (tête de la mer)

Le premier nom peut supporter un déterminant:

128
dùamè la ville (mais lè dùa mè : en ville)

Le suffixe nominalisateur -e

Le suffixe nominalisateur -e est l'un des rares véritables


suffixes. Il transforme en nom des groupes de mots,
modifie le sens d'un nom ou lui confère une valeur
diminutive, esthétique ou affective. Il devient -i après u, i
ou en combinaison avec e, et £ lorsqu'il est combiné avec
a.

àti kpàkpà bois sculpté


àtikpàkpè objet en bois sculpté
(àti + kpàkpà + è)

gbèku graine d'herbe


gbèkui fonio

àtàmàze pipe (pot à tabac)


àtàmàzi pipe
(àtàmàze + 1)

Le nominalisateur confère au terme une valeur singulière


et concrète:

àtikpàkpà bois sculpté (en général)


àtikpàkpè obJ.et en bois sculpté,
statuette en bois

Il n' y a pas de limites à la création des noms qu'on les


considère comme composés ou comme dérivés.

129
4) Mixtes composition / dérivation

Les nominaux suivants comportent soit des suffixes (8)


(pouvant affecter les premiers éléments, qu'ils soient
composés ou non) soit des noms locatifs (L) (pouvant
également affecter les premiers éléments, qu'ils soient
composés ou non).

N+L+N+N àgblèmènuku produit des champ~


récolte
(graine de la chose de l'intérieur du champ)

N+N+L+NN dùtàmèd~d~ missionnairc~


étranger; émissaire
(envoyéde l'intérieurde l'étranger)
(= envoyéde l'étranger)

N + N + N + S + V + S dùk~tèfendla diplomate~
représentant (d'un organisme)
(celui qui est à la place d'un pays)

NN + L + NN + V + S n3ndmètata4.èfe cinéma(bâtiment)
(lieu où l'on projette des formes dessinées)

N+A+V+S m3dzakactèJe théâtre


(lieu où l'on enlève le visage raide)

N+NN+V+S tàkpekpewdfe salle de réunion~


salle de congrès
(lieu où l'on rencontre des têtes)

N+L+V+S d~dzitsàla inspecteur


(celui qui se promène sur le travail)

A+S+N+NN dldlJenukp~kp~ télévision


(fait de voir les choses d'un lieu éloigné)

130
A+S+N+V+N dldlJenukp:>m:3 poste de télévision
(machine à regarder les choses d'un lieu
éloigné)

N+V+PV+L gbècloq,afe 6g1ise~ lieu de prière


(maison où l'on prie)

L+NN) g3mèdzèdzè commencement


(tombée du dessous)

N+N+L dùk:>mè nation


(intérieur du groupement humain du pays)
(= intérieur de la nation)

N + N + L + N + V + N dùk:>mèb:>lufdha
équipe nationale de football
(groupe qui frappe le ballon dans le pays)

N+A+N+L nyànyuihamè église évangélique


(l'intérieur de la société de la bonne
nouvelle)

N+V+S gddofe lieu de rencontre,


lieu de rendez-vous
(lieu où l'on met la rencontre)

5) Autres types de nominalisation

a) à partir de verbes

Il suffit de redoubler le lexème verbal. Si ce lexème


comporte un r ou un 1 après une autre consonne, ou bien
une voyelle nasalisée, ce 1, ce r, ou la nasalisation
s'effacent dans la première syllabe de la forme
nominalisée. De plus, si le ton est haut, il est infléchi en

131
ton montant qui se réalise bas après une consonsonne
sonore ou une nasale. Nous notons cette réalisation par
un accent circonflexe inversé:

YI aller
ylyl allée~ Fait d'aller

ts:> prendre
ts~ts~ prise~ mit de prendre

va venir
v3.va venue~ fait de venir

yra (bénir) -7 yayra (bénédiction)


tr:> (tourner) -7 t~tr:> (tour)
j1e (acheter) -7 fej1e (achat)
dzra (vendre) -7 dzadzra (vente)
dzrà (m élanger) -7 dzàdzrà (mélange)
1~ (aimer) 7 1315 (amour)

b) à partir d'un verbe et de son complément


d'objet

Il s'agit en fait d'une composition de deux noms dont le


premier est un nom simple ou composé et le second la
nominalisation d'un lexème verbal.

b~lùfofo fajt de jouer au ballon (frappede ballon)

L'élément redoublé disparaît généralement, mais pas


toujours, lorsqu'à son tour il devient déterminant:

b~lùfôha équipe (de foot) (b all on! frapper/équipe)

132
c) à partir d'adjectifs

On forme des noms abstraits à partir d'adjectifs


provenant éventuellement de verbes d'état par adjonction
du suffixe -mè.

dl dl être long long


didlmè la longueur

kèkè être large, large


kèkèmè la largeur

1dlo être gros, être grand, gros, grand


Idldmè la grosseur, la grandeur

goglo être profond, profond


gdglomè la profondeur

kpè être lourd, peser


kpèpkè lourd, pesant
kpèpkèmè le poids

k:> être haut


k:>k:> haut
k:>k:>mè la hauteur

trI être épais


tltrl épais
tltrlmè l'épaisseur

133
b. La détermination du nom:

1) Les déterminants

Les déterminants suivent le nom auquel ils se


rapportent. Si ce nom est affecté d'un adjectif
déterminatif, ils suivent l'adjectif. Il est d'usage d'accoler
le déterminant -à au terme qui le précède. Ce -à est une
forme réduite de la (qui ne s'attache pas au terme
précédent) :

xi> malson
xi>à la maison
x:J la la maison
x:J a<te une (certaine) maison
xi>g~ la grande maison
xi>ga la la grande maison
X:Jg~ atte une (certaine) grande maison

La marque du pluriel est -wo qui s'accole à droite du


nom, de l'adj ectif ou du dernier déterminant:

xi>wo des maisons


xi>àwo les maisons

(mais on ne peut pas dire X:Jlawo (*) )

x:J attewo des maisons


certaines maisons

xd g!! a<tewo de grandes maisons


certaines grandes maisons

134
2) La particule ke (n'importe ... / ... que ce soit)

Cette particule sert à extraire un élément quelconque


d'une classe d'objets:

SI ke quel que (soit)~


n'importe quel

nu <1.esia<1.eSI ke quoi que ce soit

àmesl ke qui que ce soit


n'importe qui

àfisl ke où que ce soi~ n'importe où

gà SI mè ke quand que ce soi~


n'importe quand

gbèslgbè ke quel que soit le J.our où


n'importe quel J.our

àleke ke (wdànye h~) quoi qu' (i] en soit)~


n'importe comment

c) Détermination par expansion

Le nom peut être déterminé par un ou plusieurs adjectifs


déterminatifs, par un nom complément ou par une
expansion relative.

1) Par un adjectif déterminatif

L'adjectif déterminatif se place à droite du nom déter-


miné:

x5 g~ (une) grande maison (maison.grande)

135
2) Par un complément de nom

Le complément de nom précède le nom déterminé:

Lomè yamèuudzèfe l'aéroport de Lomé (Lomé.aéroport)

Il peut lui être relié par la particule Je (de)

Yàwo fe uu la voiture de Yawo


(Y awo.de.voiture)

Si les mots sont vraiment trop longs, on peut les


découper:

dùk:>mèb:>lùfàha -? dùk~mè b~lùf:Jha


dldifenukp~m~ ~ dldlfe nukp:>m5

nyànyuihamègbèdox:Jg~ ~ nyànyuihamè gbèdox3g~


ou: nyànyui hamè gbèdox3g~
(grand temple de l'église
évangélique)

Si un déterminant ou la marque du pluriel s'insère dans le


mot, alors ce dernier est scindé en deux:

ndn3mètata~èfe ~ n3n3mètatawo 4.èfe

3) Par une expansion relative

L'expansion relative suit le nom déterminé. Elle est


introduite par SI ( qui, que) et close par la ou -à
seulement si l'énoncé n'est pas terminé:

x:J sllè Lomèà (...) la maison qui est à Lomé (...)


(. . .) xd sllè Lomè. (...) la maison qui est à Lomé.

136
Sùkuvi SI fi nu kp~ la akp~ tohèhè.
L'élève qui a fraudé sera puni.

Kdklo si meJ1e la lè kplga dzi.


Le poulet que j'ai acheté est sur la table.

SI est en fait un démonstratif qui s'accorde en nombre


avec son antécédent. C'est donc sur lui qu'est reporté la
marque du pluriel.

Kdklo slwo meJ1e la lè kplga dzi.


Les poulets que j'ai achetés sont sur la table.

dont se traduit par SI Je (duque~ de laquelle) ou slwo Je


(desque1sJ desque1s)J où par SI mè ... lè ou SI mè ... <to,
quand (ou où s'il s'agit d'un complément de temps) par
gà SI mè, 1cjour où par gbèsigbè, à qui par si ... na, a vcc
qui ou avec 1cquc1par si ... kpli ou si ... kple.

Agbàlç SIJe akpà lè dzjè la nye t~nyè.


Lc livrc dont la couverturc cst rouge est à moi.

Mèbe mafia wd àfe si mè wddzirii <to.


Jc vais te montrer la maison où J.c suis né.

I)ùtsu SI èfd nù na lae nye nyroènyè.


L 'homme à qui tu as parlé cst mon oncle pateme1.

Ny~nù si kp1e wodzo la lè Ldmè.


Voici la femme avcc laquelle 11est parti.

Ny:>nù si Ijut:>mèfO tso na wo lae nye esi.


Voici la pcrsonnc dont je t'avais parlé.

137
Nyèmenya gà SI mè woava o.
Je ne sais pas quand il viendra.

Nyèmegàcto iJku gbèsigbè wova o.


Je ne me souviens plus dujour où il est venu.

La locution eSI... tà la,... (puisque, étant donné que,


comme: litt. : la tête (c'est-à-dire la raison) de ce que...) encadre une
proposition relative ordinaire, introduite par le relatif SI,
close par la et dont l'antécédent est le pronom neutre e-
(ce, c'.

Esl àtsiaJù gb:>medidl 0 tà la, mieyl fùtà.


Comme la mer n'était pas loin, nous sommes allés à la plage.

4. L'adjectif

a. Généralités

L'adj ectif qualificatif déterminatif (épithète) suit immé-


diatement le nom auquel il se rapporte et précède les
déterminants et la marque du pluriel.

dù vl1le
dùg~ grande ville
dù g~ a4.e une grande ville
dù g~ aQ.ewo de grandes villes

Il existe très peu d'adjectifs non composés, non


agglutinés ou non dérivés en éwé. Et encore pourrait-on
se demander s'il ne sont pas tout simplement d'une autre
catégorie.

Ex. ylb3 noir

138
Mais on dit:

Elè ylb~ Il est noir.

où lè est un verbe locatif, ce qui suppose que ylb~ est un


nom, mais par ailleurs on prononce plutôt ylb~~ ce qui
supposerait qu'il s'agisse alors d'un idéophone... C'est
donc seulement par leur positionnement dans l'énoncé
que l'on peut leur attribuer une valeur adjectivale.

De même, les adjectifs prédicatifs (attributs) comme dans


l'exemple précédent sont rares. Les adjectifs prédicatifs
du français sont traduits en éwé par de véritables verbes
d'état qui prennent souvent la forme de l'adjectif épithète
correspondant.

diill 1. long
2. être long

kèkè 1. large
2. être large

b. Création d'adjectifs

1) Par réduplication à partir de verbes d'état

k3 être propre
kdk3 propre

k:> être haut


k:>k:> haut

2) Par agglutination
,
X:J aSI
" " avoir de la valeur
x5àsl précieux

139
3) Par dérivation

a) Avec le suffixe -e ou -1

De nombreux adjectifs sont crées par adjonction du


suffixe -e /-£ /-i (le même que le nominalisateur) à partir
de verbes d'état:

nyo être bon, beau


nyoe, nYUl bon, beau

àmà mumu feuille verte, feuille fraîche


amamUl
. vert
""

b ) Avec le suffixe -t3 (relatif à)

WÙd5 a voir fàim


d5WÙt5 affam é

gàdz~ CUIvre
gàdz~t5 en CUIvre

gb~ d'abord
gb~t3 premIer

c. Traduction des adjectifs du français

A l'adjectif français correspondent donc diverses cons-


tructions :

140
. un adjectif simple ou un idéophone :

lè dziè être blanc


lè yeye être neuf; être nouveau
lè ~àctà être bouilli
lè vi, lè soe être petit

Agàddà lè ctàbdctàbd. Le fossé est profond.

Efe atawul lè dzjè. Son pantalon est rouge.

. un verbe d'état (qui inclut donc la copule être) :

nyo être bon


fu être sec

. un adjectif (ou participe passé) composé à partir


du verbe correspondant:

gbl~ abîmer
gbegbl~ abîmé

tsi être vieux


tsitsl vieux

. un dérivé d'un nom ou d'un composé nominal:

gà métal
gàtd métallique

. un nom (la copule est alors le verbe nye)

nye nyàtèfe être vrai


nye dzldefdt:J être courageux
(
= être un courageux)

141
. une proposition relative

s3 être proche
si s3 proche (qui est proche)

d. La numération

Voici les noms des nombres de 1 à 20 :

1. ~èka Il. wui4,èke


, , ., ,
2. eve 12. WUleve
3. èt~ 13. wuièt~
, , .,
4. ene 14. WUlene
5. àt~ 15. wuiàt~
6. àde,àd~ 16. wuiàde
7. adre 17. wuiadre
,
8. enYl 18. wuiènyi
9. àsièke 19. wuiàsièke
10. èwo 20. blaèvè [blâàvè]

Si l'un des 10 premiers nombres, à l'exception de ~èka,


est précédé du pronom personnel wo, on insère amè
entre wo et le numéral même s'il ne s'agit pas de
personnes. Dans la prononciation, le è de àmè s'élide.

2. wo amè èvè [àmèvè]


3. wo amè èt~ [àmètg]
,
4. wo ame' ene [àmèné]
5. wo amè at~ [àmàtg]
6. wo amè àde [àmàdé]
7. wo amè adre [àmàdré]
8. wo amè ènyi [àmènyî]
,
9. wo ame' enYl [àmàsiékè]
10. wo amè èwo [àmèw6]

142
Les numéraux ordinaux s'obtiennent en ajoutant aux
cardinaux le suffixe -lia:
., ,
èvè deux WUlene 14
èvèlia deuxième wuiènèlia 14

Mais premier se dit gb~b.

Au delà de 20, les unités sont reliées aux dizaines par la


particule -v:>- (orthographiée aussi sans traits d'union) :

blaèvè-v:>-èvè 22
blaèvè-v:>-èt~ 23

Les nombres indiquant les dizaines sont composés à


partir du verbe bla (attacher) (pensons aux bûchettes que
l'on attachait par 10 pour apprendre à compter) :

blaèvè 20 blaàde 60
blaèt~ 30 blaàdre 70
blaènè 40 blaènyi 80
blaàt:> 50 blaàsiekè 90

aè se prononce [â]. blaèvè [blâvè]

Après les dizaines, <tèka (un) devient <tèke:

wui<tèke 11
blaèvè-v:>-<tèke 21
blaètg-v:>-<lèke 31
blaènè-v:>-<lèke 41

143
Les numéraux ordinaux sont toujours en -lia (-ième) :

blaèvèlia vingtième
blaèvè-v~-~èkelia vingt-ct-unième
blaèvè-v~-èvèlia vingt-deuxième

En chiffre, on écrit 20-lia (20e), 21-lia, 22-lia.

Pour l'ensemble des noms de nombre, cf. IV. C. 4.

e. La comparaison

I). Le comparatif de supériorité (plus ... qut:)

L'équivalent de plus que est, en éwé, un verbe (wu) qui a


le sens de dépasser.

Kddzo tsi wu Kàfi.


Kod.io est plus âgé que Kofi.
(Kodjo est âgé dépasse (= plus que) Kofi)

j1ùtiawo X:J àsl WU àk:J~uawo.


Les oranges sont plus chères que les bananes.
(Les oranges ont du prix plus que les bananes)

Kàrà diill WU Sdkd<te.


Kara est plus loin que Sokodé.

Mais il existe d'autres constructions plus complexes qui


utilisent des expressions telles que gbd ... IJuti YI (venir
contre ... (et) aller), t6 ... IJuti YI (sortir contre ... (et) aller), Id ... tà
(frapper la tête de), nye ... na (être ... pour).

144
K:3dzo Je x:3 gb5 Kdfi-t:3 lJuti YI.
La maison de Kodzo est plus grande que celle de
Kofi.

Yàwd Je agbàlçwo to Kàfi-t:3wo IJuti YI sM.


Yawo a beaucoup plus de livres que Kofi.
(Les livres de Yawo sortent contre ceux de Kofi (et) vont en grand
nombre)

EJ5 wà tà.
Il est plus fort que toi.
(Il bat ta tête)

Yàwo nye tsltsl name


Yawo est plus âgé que moi.
(Yawo est un vieux pour moi)

2) Le comparatif d'infériorité (moins... que)

Il n'existe pas d'équivalent en éwé. On utilisera soit des


termes opposés (moins grand que = plus petit que), soit
la forme négative du comparatif d'égalité (pas aussi
grand que).
Dàd11è soè wu àvu.
Le chat est plus petit que le chien.
(Le chat est moins grand que le chien)

3) Le comparatif d'égalité aussi ... que

Pour exprimer le comparatif d'égalité, on utilise soit


àbe... ène (comme), soit le verbe sd (être égal).

Yàwo k:>àbe Kdku ène.


Yawo est aussi grand que Kakou.
(Yawo est haut comme Kokou)

145
Atia k:> si> kple xi>à.
L'arbre est aussi haut que la maison.
(L'arbre est haut, est égal avec la maison)

f. Le superlatif absolu

On utilise, comme en français des adverbes appréciatifs :

Yàwo tsl1Jut:>. Yawo est très grand.


Yàwo tsl s3gb3. Ya wo a beaucoup grandi.
Yàwo tSl akpa. Yawo est trop vieux.
(tsl : être âgé, être vieux, avoir grandi)

g. Le superlatif relatif

Examinez les exemples:

1) Le deuxième terme de la comparaison est


sous-entendu.

Yàwo tSl wu. Yawo est le plus âgé.


ou : Yàwo nye tsltslà. (Yawo est l'âgé)

EI~à 1Jùtiwo wu. Il préfère les oranges.


(Il aime mieux les oranges)

K3dzo nye g~3 wu. Kodjo est le plus grand.


(Yawo est grand (et) dépasse)

2) Le deuxième terme de la comparaison est


indiqué.

K3si nye suèt3 lè mia d3mè.


Kossi est le plus petit de nous.
(Kossi est petit parmi nous)

146
Kddzo nye k:]k:]td wu lè fomèà mè.
Yawo est le plus grand de sa famille.
(Kodzo est grand, dépasse dans la famille)

Efe katiJ, tà lè èuègbès:]srg mè.


Il est le plus fort de tous en éwé.
(Il leur bat tous la tête dans l'étude de l'éwé)

5. L'adverbe

a. La fonction adverbiale

Traditionnellement, l'adverbe est une partie du discours


qui sert à modifier le sens d'un verbe} d'un adjectif ou
d'un autre adverbe et il a la caractéristique d'être
invariable. En réalité, on regroupe sous ce terme des
catégories différentes.
En éwé, la fonction adverbiale se trouve réalisée par les
catégories suivantes:

1) adjectif simples

xoxo déjà} il Y a longtemps} vieux} ancien


bà~à mal, mauvais
blèWÙ lentement, doucement, calmement, lent,
doux} calme

2) adjectifs dérivés (en -e, -è ou -t£iè)

VIe un peu
sesIe fort, fortement
nYUIe bien
kpuiè bientôt, brièvement
147
IJutsùt:Jè vir11em ent
1:312>t:J avec amour
bùbùt:3è respectueusement
dziIrut:Jè avec colère

td est un marqueur d'adjectivisation du nom pouvant lui-


même provenir de la nominalisation d'un verbe ou d'un
verbe avec son complément. Pour notre part, nous
appellerons adverbe seulement cette catégorie en nous
fondant sur le critère morphologique qu'elle présente.

3) Adjectifs dérivés + ~e

L'adjectif peut également prendre une fonction


adverbiale par adjonction à la fois du suffixe nominalisa-
teur (-e / -e / -i) et du déterminant ~e (un, une):

fafee fac11e seSle fort (Adj)


fafee ~e facilement sesee ~e fort CAdy)

nYUl bon g;! grand


nyuie ~e bien g~~e grandement

Bien que très courante, cette tournure, qui provient du


guin, est mal acceptée par l' éwé standard.

4) Noms à valeur adverbiale

az~ maintenant - le moment présent


titi maintenant - le moment présent
tsa autrefois - le temps d'autrefois

148
èts:J hier, demain - le J.our d'avant
le jour d'après

nyitsd avant-hier, après-demain


le deuxième J.our d'avant
le deuxième jour d'après

egbè aujourd'hui - le jour de ceci


àfi là (où...) - endroit

Ces noms peuvent, dans certains cas prendre des


déterminants, la marque du pluriel, être antécédents de
relatives, avoir la fonction sujet, complément de nom ...

egbèà aujourd'hui - ce Jour


fi fia maintenant -' cc moment-ci
nyitsd ma alors - ce moment-là

àfisiàwo ICI - ces endroits


èsd SI gbdnà demain - le jour qui vient
ètsd Je d:> travail d'hier (salutation)

Egbà nye àslgbè. AUJ.ourd'hui est le J.our de marché.

Tutu àfisià ! Nettoie ici! -Nettoie cet endroit!

En conséquence, les règles d'orthographe imposant


d'écrire ètsd avec è- ou àfisià en un seul mot ne sont pas
justifiées.

149
b. Les idéophones

Les idéophones constituent une catégorie particulière


d'adverbes.

L'idéophone est un élément de la langue qui associe un


phonétisme et un sémantisme particulier. Par phonétisme
particulie~ il faut entendre un certain nombre de
caractéristiques statistiquement et/ou structurellement
marginales (...). Par sémantisme particulier 11 faut
entendre que le sens est lié à l'expressivité, à l'émotion~
à l'affectivité; 11 peut s'agir d'un terme amusan~
grotesque~ pt[joratif ou recouvrant des domaines lexicaux
considérés comme "tabou". (1)

(1) Idéophones et Adverbes Expressifs en Bambara, Gérard Dumestre, in


Aûique et Langage n° 15, 1er semestre 1981.

1) Morphologie des idéophones

En éwé, l'idéophone est reconnaissable par sa


morphologie:

a) allongement de la dernière voyelle

uùù longtemps
fàà d'accord, sans problème~ volontiers~
facl1ement
fuu beaucoup~ en grande quantité, très
~aa au loin
kpoo calmemen~ sans parler
godoo avec certitude~ sans faute
blèwùù lentemen~ doucemen~ calmement

150
b) réduplication de syllabes

tututu exactement, juste


kàkàkà coûte que coûte
ti ti ti très blanc~ d'une blancheur écla-
tante
bà~àbà~à mal, méchamment
blèWÙblèWÙ lentement, très lentement,
doucement
kakakakakaka très longtemps~ longuement
(le locuteur choisit son nombre de ka et le débit
devient de plus en plus rapide: ka ka ka ka ka
kaka)
nyàmànyàmà indistinctement
blùh3blùh3 de façon trouble
h313h313 de façon incompréhensible

lilili avec une bonne odeur


111111 avec une mauvaise odeur
kprr rapidement et légèrement
kprr lentement, lourdement et pénible-
ment

On constate que le ton a valeur modalisatrice et sert à


opposer le lourd au léger, le bon au mauvais, le rapide au
lent, le gros au petit etc ...

c) par des combinaisons consonnantiques


inhabituelles

kpràkpràkprà bruyamment (en croquant)


kprr, kpITf, kprrrr vite et avec légèreté

151
2) Valeur des idéophones

L'idéophone peut évoquer! :

des bruits

claquements kpdd,kpàà,kdd,pàà
chutes kpd, po, kplèè, gblà, tsayi, gbldo
crIs tiàà, tàà, hoo, tin
paroles butubutu, wlewle, h:313h3Id, ti~ti~
chants bobobo, lelele, l~wl~w, tàbàlà
tambour gbùdùgbùdù,kpokpo,kpotokpoto
gblùgblù, kokoko
trompette tuu, euèuè, h~è~è,fuidd
bruits faits avec
les pieds gbùdùgbùdù, gb'idigb'idl,
gblùgblùgblù

des odeurs

agréable lilili
désagréable l'ill11,kyq, gèllgè1'i, 11gbà11gbà,
sràmàsràmà, l'ikIIlkl, l'ik'iIlk'i1'ikl

des saveurs

insipides yàà, yàyoà, làloà


amères dridri, hoyihoyi, heliheli
agréables ~ebi~ebi, IJana1Jana

1 (1) Exemples empruntés à Westermann.

152
le toucher

doux b3l3b3l3, b3ylb3yl, b3ny3b3ny5,


~d3~d5, biq]blq]
dur kpàbàà, gbàdzàà, kfitsàà, kpràq]l,
kàkdd

les formes

largeur kpàbàà,gbàdzàà
pointu blcldd
creux gldbdd
longueur 13b33, tràlàà, lègbèè
rondeur gd<tdd, mfimod, gonydd
sphéricité gdnydd, mIll
volume gblàtod
circularité kdtoèè, kotdkldd

les diminutifs

largeur kpabee,gbadzee
pointu bicloee
creux globoéé
longueur legbee, l:>b:>ee,tralee
rondeur gocloee, mlimoee, mlii, gonyoee
volume gblatoee
circularité kotoee, kotokloee

Cette série montre que l'on forme les diminutifs


régulièrement en remplaçant les tons bas par des tons
hauts, à par -ee et -dd par -oee.

153
Les couleurs (clarté, luminosité...)

vii sombre
VII un peu sombre
nyèè lumine~ qui ressort
nyee un peu lumineux
hèè rouge vif
hee rouge vif
., ., ., .,
EnlaEnlamlaEnla lumières sous forme de flash
(mià, mià, mià, mià pour chaque flash)
EniaEniamiamia petits Ilashs
tsiritsiri nOlr
heliheli rouge, couleur feu

A titre de curiosité, nous citerons Westermann qui


relève plus de trois douzaines d'idéophones pour décrire
la façon de marcher:

z:> bafobafo démarche rapide d'un petit homme


qui se démène
z:> bèhèbèhè démarche lourde, traînante et
pénible
z:] biabia démarche d'un homme grand qui
fait de grandes enjambées
z:] b3h5b3h3 démarche lourde de quelqu'un de
gros
z:>bulabula quand on marche sans savoir où
l'on va
zd dzedze démarche désinvolte
z:>dziadzia démarche énergique
z:] 4.àb3ctàbd qui marche en se dandinant
(comme un canard)

154
z:J ctàcU4.àq) qui marche avec peine
z:J !èfè démarche de quelqu'un de gros qui
se tient raide
z:Jjiàtàjiàtà démarche dégingandée de quelqu'un
qui a de longues jambes
Z:Jgblùlùgblùlù qui marche en regardant droit
devant soi (comme un buffle)
zd g:)~g:)~ qui marche en dodelinant
de la tête
z3 g:)wug:)wu qui marche tête baissée en boitant
légèrement
zd hloyihloyi qui marche avec de nombreux
objets et vêtements qui pendillent
autour de lui
zd kàkà qui marche droit, fièrement et sans
bouger le buste
z:J kodzokodzo qui marche penché en avant
z3 k3nd3k3nd3 démarche d'une personne élancée
et légèrement voûtée
z:J k3nd3brèk3nd3brè démarche pénible d'une person-
ne élancée et légèrement voûtée
zd kpa4.ikpa4.i qui marche les jambes serrées
zd kpokpoo qui marche tranquillement
zd kpu4.ukpu4.u démarche d'un petit homme pressé
zd kùnddkùnd3 démarche pénible d'une personne
respectable élancée et légèrement
voûtée
zd lum~lum~ qui marche à petits pas rapides
comme des rats ou des souris
zd m~em~e qui marche en remuant la tête
zd pia1JpiaJ] qui marche à petits pas
zd sii sn démarche de quelqu'un de petit qui
se dandine en traînant

155
z:} tàkàtàkà qui marche sans équilibre
z:} tiàtyràtiàtyrà démarche puissante d'une personne
qui se tient raide
z:} tienti,etienti,e qui marche en balançant le ventre
z:} tiàtià marche rapide
z:} tiaclitiacli qui marche en se traînant
z:} ti~ti~ démarche digne et déterminée de
quelqu'un de grand et mince

z:} wud:>wud:> marche fatiguée d'une femme digne


et respectable ou d'une personne
habillée trop grand

z:} ulàulà démarche pressée, légère, dégagée


mais gênée par des vêtements qui
font du bruit
z:} uuiuui qui marche vite

(1) A Study of the Ewe Language, Dietrich Westermann, Oxford


University Press, Amen House, London E.C.4. Traduit par nous.

On se rend ainsi compte de la richesse lexicale apportée


par les idéophones. Et la liste ci-dessus peut bien entendu
être allongée:

zd blatsiblatsiblatsi démarche gênée (quand le pagne


est trop serré)
z:} tiketiketike démarche saccadée mais légère
zd tikàtikàtikà démarche saccadée et lourde
zd gebugebu démarche d'une femme de petite
taille qui fait sauter les seins
zd gèbùgèbù démarche d'une grosse femme qui
fait sauter les seins

156
z:J kàkàkà démarche décidée
z:J kpukpukpu démarche pressée et légère

Enfin, la remarque suivante de Gérard Dumestre (1) est


précieuse pour l'étudiant de langues africaines:

(Les idéophones) (2) témoignent fréquemment d'un sens


fluctuant et difficl1e à cerner (..). Un idéophone proposé
hors contexte plonge souvent le locuteur dans la
perplexité lorsqu'il s'agit de lui assigner un sens précis
(..). Le plus fréquemment l'idéophone "évoque" plus
qu'il ne "désigne" et c'est seulement en contexte que son
sens peut être cemé avec netteté (..). Nulle part
ailleurs (cette constatation) n'apparaît aussi évidente,
nulle part ailleurs le pourcentage de termes au sens
''insaisissable'' n'est aussi important.

(1) Les redoublées en a du bambara, Gérard Dumestre, in Afrique et Langage, n° 20,


2c semestre 1983.
(2) Par commodité, nous écrivons dans cette citation idéophones au lieu de Ra qui
s'applique essentiellement au bambara et constitue une catégorie particulière
d'idéophones. Or la citation est valable pour un grand nombre d'idéophones d'autres
langues afticaines.

6. L'interjection

a. Généralités

Elle précède ou suit l'énoncé dans lequel elle n'exerce


pas de fonction syntaxique. Elle peut exprimer des
sentiments ou des sensations (surprise, étonnement,
crainte, honte, mépris, dégoût, acceptation, douleur
etc...). Elle sert à interpeler, à attirer l'attention... En
aucun cas, elle ne décrit. Elle constitue à elle seule un
énoncé. En ce sens, elle doit être distinguée de

157
l'idéophone qui a un rôle modalisateur portant sur l'un
des termes de l'énoncé.
Voici regroupées quelques interjections en fonction de ce
qu'elles expriment:

Accord yod, ç~,~~


Accueil àtuù, dzaà
Acquiescement ç~,èè,ydd
Attention à attirer àgdo, bee
Chagrin woeè, wuii
Colère tsia
Condescendance ts.ü,tsaan
Confirmation èb~è,àbM, ç~
Dégoût tsdd
Dérision WÙÙ,ii
Désapprobation hdd,dzroo
Douleur aà, ai, ad, M, àdzayi, yii,
adzè, àhi
Encouragement ijbo, àpld
Etonnement gbenè, 1], éè, od, ke, àlele,
mm
Excès suwà, uwà
Excuse kaflà, tàflàtse
Honte boo
Ignorance ohoo
Interpellation 00, -eee (ex. Yàwdeee !)
Joie yia, ziwoè, àmpa
Mécontentement tsoo, tsia
Mépris ts.ü, tsia, tsoo
Négation o,dà,ao,~ààbi,gbè~e,
gbèctegbècte

158
Permission d'entrer ou
de passer ... àgod
Refus àd, ao, 4,ààbi, gbè4,e,
gbèttegbètte
Remerciement yoo
Réponse à une salutation ydd
Réponse à une sollicitation èèèè, 1)m
(produit au registre supérieur)
Reproche dzroo, koo
Ridicule hod, WÙÙ, ii
Surprise eè, ad, ke, àlele, 1], dzàlele,
huhuhu
Agréable yia, chad, ziwè, àmpa
Désagréable tsod, kp:> 4.a, àk:ùà

b. Les énoncés interjectifs

La particule ldd sert à créer des énoncé interjectifs.


Son sens est également difficile à définir. On ne l'emploie
que lorsqu'on s'adresse à quelqu'un (remerciement,
attention à attirer, sympathie, condoléances, consterna-
tion, salutations, souhaits...).

Dandddnd Ida! Merci!


Akpe Ida! Merci!
Agd Ida! Attention! Veuillez me lais-
ser passer, s'il vous plaît!

Kp:> nyuie Ida! Faites bien attention!

Nous regrouperons par thèmes quelques énoncés ou


locutions interjectifs. La plupart ne sont interjectifs que

159
dans la mesure où ils sont devenus formules dans
certaines circonstances.

1) Reproche

Hod na wd ! Honte à toi!

2) Remerciement

Ew5 d5 ! Tu as kit le tra vail!


W de w5 d5 kakaka! C'est toi qui as fait le travail!
(qui a travaillé longtemps)

Akpe na w5 ! Merci à toi!

3) Excuse

Mèclè kuku. Excusez-moi!


Je vous en prie.
S'il vous plaît.
(Je tire le chapeau)

4) Attention à attirer

Do to ! Ecoute!
Kp~ <la! Tiens! Regarde!

5) Sympathie, condoléances, consternation

Bàbà na wd ldd! Je suis désolé pour vous!


Condoléances!
(Malchance à toi)

160
6) Salutations, souhaits ...

IJdi na wo ! Bonjour! (Matin à toi)

IJdi na mi Idd ! Bonjour! (Matin à vous)

IJddna wo ! Bonjour! (Midi à toi)


Fi~ na wo ! Bonsoir! (Soir à toi)
D5 àgbè ! Bonne nuit! (Dors la vie)
Ddd:>nenyo ! Bonne nuit I (que le sommeil soit bon)
Ddd~ nyuie ! Bonne nuit! (Sommeil bien)

Nekè <témlldd ! Bonne nuit! (que le j our se lève sur


nous)
Dzaà, dzaà, dzaà ! Bonne arrivée! (Bienvenu, bienvenu,
bienvenu !)
Dzaà Idd ! Bonne arrivée!
Woe z:>è Idd ! Bonne arrivée! (C'est toi qui as marché)

Woe <lù mègbe 100 ! BonJ.ourl Enfin te voilà!


(C'est toi qui arrives après moi!
C'est toi qui as mangé derrière)

Hedè nyuie ! Bon voyage!


Sedè nyuie ! Bon voyage!
(Et aine bien (1))

Gbd kaba Ido ! Bon voyage!


(Retourne vi te)

Miagàdo g5 ! Au revoir!
(N ous nous rerencontrerons)

Eyi 'ts5 ! A demain!


(Cela va (à) demain)

Eyi ny'îtsd ! A après-demain!


A un de ces jours!
(Cela va (à) après-demain)

161
fè nyui na wd ! Bonne année!
(Année bonne à toi)

fè yéye na wd ! Bonne année!


(Année nouvelle à toi)

Ces énoncés peuvent bien entendu être augmentés ou


réduits, modalisés (en particulier par l'emploi des
particules Id3 ou -e), modifiés en fonction du contexte.
Ils ne sont pas entièrement figés.

I] di !
.
,
I]d 1 l 00.
''

I]di na wd ! Bonjour! (le matin)


I]di na ml !
I)di na mlldd !

Miagàdo go ! Au revoir!
Miagàdo goè !

7. L'inverseur mà-

Il est toujours possible de créer des items ayant un sens


négatif ou un sens contraire à celui indiqué par le radical
par préfixation ou insertion de l'inverseur mà- (particule
qui permet d'inverser le sens). Les termes ainsi obtenus
peuvent être soit des noms, soit des adjectifs, soit des
adverbes et sont formés à partir de noms, d'adjectifs, de
verbes ou de syntagmes complexes (nominalisations,
ensembles Verbes+ Complément Locatif etc...). L'inver-
seur précède toujours un radical verbal.
. Si ce radical n'a pas de complément, l'ensemble est le
plus souvent redoublé et l'on obtient un adjectif.

162
kp:> VOlr
màkp:>màkp:> invisible

gbl~ dire~ parler


màgbldmàgbld indicible
dzùdzd sc repose~ cesser
màdzùdzdmàdzùdzd inlassable~ incessant

. Si ce radical est complété par un nom, on obtient une


forme nominalisée avec redoublement du radical précédé
de l'inverseur.

kp:> dzldzd être content


(voir!joie)
dzldz:Jmàkp:>màkp:> mécontentement

~ù m:>lu manger du riz


m:>lumà~ùmà~ù fàit de ne pas manger de riz

kp:> 4.èvi tà protéger un enfant


(voir la tête d'un enfant)

4.èvitàmàkp:>màkp:> non-protection d'enfant


etàmàkp:>màkp:> sa non protection~
fait de ne pas le protéger

~o to obéir
(prêter! oreille)

tomàctomàcto désobéissance

L'adverbe est marqué par l'adjonction du suffixe -e (ou -i


apres u ) ou -:>e
t [t:>e
""" " ] :

màdzùdz:Jmàdzùdz3è inlassablement, sans cesse~


sans repos
163
màdzùdz5màdzùdzdt:3è " " " " " "

dzidz5màkp:>màkp:>è avec mécontentement


dzidz5màkp:>màkp:>t:3è " " " " " "

m:>lumàetùmàetùi sans manger de riz


etàmàkp:>màkp:>t:3è sans le protéger

. S'il n'y a pas redoublement du radical précédé de


l'inverseur, on obtient néanmoins un nom (pouvant être
traduit par un infinitif, un adjectif ou un participe passé
en français) :
, ,
masl qui n'est pas coupé
màkl:> qui n'est pas la vé
màetù qui n'est pas mangé

. Si le radical verbal est un élément d'un adjectif


composé, cet adjectif n'est pas redoublé:

nya dà eti prévoir


nyadàeti prévisible
mànyadàeti imprévisible

eto to obéir
etoto obéissant
màetoto désobéissant

car si l'on redouble l'adjectif, on obtient un idéophone ou


adverbe descriptif:

màctotomàctoto en désobéissant,
avec désobéissance

164
. Si le radical verbal est locatif, c'est tout l'énoncé qui se
nominalise et si, comme c'est le cas le plus fréquent, ce
radical est lè (être), ce dernier se change en na :

D5k:Jkp:J lè ànyi. Il Y a du tra vail.


(On embauche)

d5kp:Jkp:Jrnàn5ànyi chômage
(fait qu'il n'y ait pas de travail)

rnokaka lè ... IJU reprocher à...


mokakamàn3IJu fait de ne pas faire de reproches

mokakamàn3lJut:J celui à qui on ne peut rien


reprocher

Des modifications morphologiques se produisent lors du


redoublement. Les consonnes Irl, III et la marque de
nasalisation disparaissent de la première syllabe d'un
terme redoublé:

dzra (tourner) ---> dziidzra (vendu)


J1è (acheter) --- > JèJ1è (acheté)
lQ (aimer) --- > ldl~ (amour)

D. L'emprunt

L'emprunt n'est pas négligeable en éwé qui se trouve


actuellement envahi par un flot de termes français au
Togo et anglais au Ghana qui risquent de dénaturer la
langue à brève échéance. Pourtant, la plupart du temps, il
existe des équivalents mais par ailleurs l'emprunt n'est
pas ressenti comme tel par les locuteurs. On mélange

165
simplement les langues parce que pour exprimer telle
notion ou telle idée, c'est plus pratique. Le tableau
suivant ne retient que des termes véritablement éwéisés
qUI d'ailleurs proviennent essentiellement d'autres
langues (anglais: An, allemand: Al, portugais: P). L.E.
= langue d'emprunt; Fr = français)

Terme terme Sens L.E. terme Sens


éwéisé d'origine original éwé

àflagà flag An drapeau


ày:>nl iron fer An àWÙligà fer à
repasser
bàtalà P àualauu barque
batri battery An pile
beletl belt An tèkàli ceinture
àfible
àfidzi-
blakà
atre
biklà brick- An x~tùla m~con
layer
blayè Bleistift crayon An nUIJl~ti crayon
àk:anu-
IJI~ti
biyê billet billet F t:>kpo pièce de
5F,5F
b:>klti bucket An seau
b:>sù bus An autobus
b:>tà butter An beurre
b:>yl boy boy An d~ts~vi boy
garçon sub~vi
breq} bread An àbolo pain
breki brake An tet:>nu frein
biro bureau Fr d~w~fe bureau
butrù beurre An beurre

166
dàntalà dantala P lampe à
pétrole
dinà dinner amer An nu<tù- grand
kpl:)gB repas
d'amis
drevà driver An chauf-
feur
dr5 draw, tiroir An tiroir,
drawn tiré An armoire
dzekè jack An cric
dz:)bù job An d~ job,
boulot,
gagne-
pain
fesrè Fenster Al fenêtre
fità fi tter An mécani-
cien
foto photo Fr n5n5mè photo
tata
fra franc Fr franc
(devise)
fri free libre An àbI34.è- sortie
nana d'ap-
prentis-
sage
frim i frame cadre An u~truti cadre de
porte
gaflo garfo P four-
chette
gazù gaz Fr gaz, ac-
céléra-
teur
glasù glass An k~po verre
g:)tà gutter An tsldô gouttière
ts1lè fossé
gutlè good day An ~d5 bonjour
(vers

167
midi)
hamà hammer kérosè- An zùkpe marteau
hayà hire ne An louer
(voiture)
kàkî kaki Fr kaki
kàro carreau Fr carreau
carrelage
kilo kilo Fr kilo
klakè clerc An fonc-
tionnaire
klasè classe Fr sùkux?) classe
klçzl kerosine An pétrole,
essence
klôp~tù coal-pot An fourneau
à char-
bon
kotù coat An veste
k~bà cupper cuivre An pièce de
monnaie
argent
k:>fi coffee An àmà café
k:>là collar col An col,
cravate
k:>là colour An couleur
k:>nà corner tasse An dzogoe coin
k~pô cup An tsmônu gobelet,
kplu verre,
coupe
k~tù court An kôdzo- tribunal
<toJe
u~nù
kukù cook An nu<@la cuisinier
kulà cooler An tSlze cruche
làtrikl electric An dzi~è- électri-
gbè cité,
IJusçt~ êlectri -
que

168
làvindà lavender lavande An ts1m. parfum,
àmtueui lavande
lità litre An Iitre
l:>~ law An se loi
l:>yà lawyer An senyala avocat
l:>tU lorry camion An uu voiture
l:>ki lock An serrure
luzù loose desser- An tro, tu dévisser
rer
mastà master maître An Afet~ Mon-
sieur,
patron
matsest matches An dzosinu allu-
dzositi mette(s)
metà metre An mètre
mett mate An d:>sr~vi apprenti
m:>nl morning matin An gdi bonjour
(le ma-
tin)
~fisi office An d:>w~fe bureau
pant pan An nu~à- cassero-
gba le
pawà power essence An gusç force,
pouvoir,
puissan-
àgbàlç ce
pepa paper papier
.....

An
pètrô petrol An essence
p:>fisl polish polir An tutu, cirer
.. .....
SI amI"-
potô- porte- Fr porte-
màntô manteau manteau
serviette
sac
p:>ctà powder poudre An poudre
de toi-
lette

169
p3mpi pompe Fr pompe
ràdiô radio Fr nyàsè- radio
ID:>
rezà razor An gèlùhe rasoir
sàbalà cebola P oignon
sarna summon convo- An tr:> ... tà porter
quer plainte
contre
sedà seda P soie
silvà silver An argente-
An rie
.
Slzm yèyiyi saison
"'- season An
sodzà soldier àsrafô soldat
gbàda-
, gbà
sopa soupe P soupe,
sorte de
sauce
stampo stamp An timbre
sukl! sucre Fr sucre
sùkû school An nusr;Ue êcole
taflô Tafel All nUIJI~- tableau
kpe
tawlô towel An tsllètse serviette
tsllènu de toi-
lette
ta yà tyre An pneu
telà tailor An àWÙt~la tailleur
tèlè- tele- Fr kàJôm~ têlépho-
fonù phone ne
tèlè- telegram Fr kàJô- télé-
gram gbàlç gramme
t1kè ticket An àgbàlç ticket
-vi
tfi tea An thé
t:>tsi torch An lampe
de poche

170
,
tre àyè try essayer An W~ être rusé
à~àIJù
tsimin'i chimney chemi- An kà<tJgo verre de
née lampe
tsi tsà teacher An nufiala enseignant
professeur
tseà chair An chaise
zlkpu'i
àblèg~
sizà scissors An ciseaux
w~ts1 watch An ga'f' 0- montre
gu~ivlIJ good An ~okul
evening fiè bonsoir
baibài bye-bye An miagà- au re-
dogô voir

D. Syntaxe

1. Les schémas de phrase

Si nous posons: S = sujet


V = verbe
C = complément d'objet
Cire = complément circonstanciel,

le schéma canonique de la phrase éwé est:

I
Cire + S + V + C + Cire I

Chacun des éléments de ce schéma, à l'exception du verbe, peut être absent:

Ex. ( 1) v
(2) V + c
(3) S + V + C

171
(4) S + V + C + Cire
(5) S + V + Cire
(6) Cire + S + V + C
(7) Cire + S + V + C + Cire

(1) Va!
(2) SI dzo !
(3) Yàwo SI dzà !
(4) Yàwo w3nà d:>lè àgblè mè.
(5) Yàwo YI Ldmè
(6) Gbèsiagbè la, Yàwà YInà Ldmè.
(7) Gbèsiagbè la, Yàwd w3nà d:>lè àgblè mè.

Traduction:

(1) Viens!
(2) Allume la lumière!
(3) Yawo a allumé la lumière.
(4) Yawo trava111e (fàit du travail) au champ.
(5) Yawo est allé à Lomé.
(6) Chaquejou~ Yawo va au champ.
(7) ChaqueJ.our, Yawo trava111e au champ.

2. Divers points touchant à la syntaxe

a. Le complément d'attribution:

Le complément d'objet suit immédiatement le verbe. En


conséquence, le complément d'attribution se place après
le complément d'objet même s'il est direct (c'est-à-dire
non introduit par un verbe tel que na (donne~ donner à)):

172
Ets~ gà na Yàwo. Il a donné de l'argent à Yawo.
(complément d'attribution
introduit par le verbe na)

Ena gà Yàwo. Il a donné de l'argent à Yawo.


(complément d'attribution)

Efia àgbàl~à Yàwd. Il a montré le livre à Yawo.

Si le complément d'attribution est un pronom personnel,


il suit également le complément d'objet.

Ets~ gà name Il m'adonné de l'argent.


Efia àgbàl~am. Il m'a montré le livre.
Efia àgbàl~ laè. I11ui a montré le livre.
Efia àgbàl~ sià mi. Il nous a montré ce livre.
Ena àgbàl~ ~èkam. Il m'adonné un livre.

Miàna àgbal~ èvè ml.


Nous vous donnerons deux livres.

Màna àgbàl~àwo kat~ w3.


Je te donnerai tous les livres.

b. Le complément de but: hcna et l[à-

Ces deux particules annoncent un complément de but,


mais hena introduit un syntagme nominal (une nominali-
sation) tandis que ctà- précède toujours un verbe.

EYI àSlmè <làj1èàtiIrutsetsewo.


Il est allé au marché acheter des fruits.
(pour acheter des fruits)

173
Eyl àslmè hena àtikutsetsewo jèFè.
Il est allé au marché acheter des fruits.
(pour l'achat de fruits)

c. Renvoi du verbe locatif en fin d'énoncé:

Si, dans une relative, il y a un verbe localisateur (lè pour


une relation statique ou 4.e pour une relation dynamique),
ce verbe se trouve rejeté en fin de proposition.

Si le verbe localisateur est cle, il se réécrit 4.0.

Esiàe nye àslmè àfisl miej1è kokloàwo lè.


Voici le marché où nous avons acheté le poulet.

Emàe nye m:> SI to nudzrala acte di be yèadzra


àtikutsetsewo na mi lè la.
Ça" c'est la rue dans laquelle un vendeur voulait
nous vendre des fruits.

Emàwoe nye àti slwo te wolè mia dz3m lè.


Voici les arbres sous lesquels ils nous attendent.

Le 1Jku cte àfisl nadà kdtàkua 4.0 la 1]U.


Fais attention où tu vas poser le sac.

d) Renvoi du verbe d'attribution na en fin de pro-


position

Si la relative comporte le verbe d'attribution na (donner),


ce dernier est rejeté en fin de proposition.

174
Menya 1Jutsù SI wàfà nù na la à.
Il ne connaît pas l'homme à qui il a parlé.

e) Le démarcateur la

Nous appelons démarcateur la particule qui sert à


démarquer une séquence d'énoncé ayant une fonction
déterminée (circonstanciel, proposition subordonnée
relative ou conjonctive...).
Voyons quelques exemples:

Lè Togo la, ... Au Togo, ...


Lè m~ dzi la, ... Dans la rue, ...
Lè ijkèkè gb~ t~ dzi la, ... Le premier jour, ...
Gàwu la, ... Surtout. . ., A van! tout.

Ne èlè yèvu nu4.ùclù dim la,...


Si tu veux de la cuisine européenne, ...

Esl wogbd cle emè vd ke1J la,...


Après s'être bien reposé,...

Ati SI àtitsàlaa mù la nye y=>ti.


L'arbre que le bûcheron a abattu est un karité.

La virgule après la n'est pas absolument nécessaire


puisque le démarcateur a précisément la même valeur
que notre virgule.

f) La particule hi

Elle suit le terme sur lequel elle porte et en conséquence


précède le complément d'attribution s'il y en a un :

175
Na dehà hâmu. Donne-moi aussi du vin de palme.
(Tu m'as déjà donné autre chose)

Na dehà hâè. Donne-lui aussi du vin de palme.

Miena dehà 1Jutsù sià hâ.


A cet homme aussi nous avons donné du vin de
palme.
(Nous en avions déjà donné à quelqu'un d'autre)

Eyà hâ, end dehà. Lui aussi a bu du vin de palme.


(Moi, j'en avais déjà bu)

A la forme négative, hi prend le sens de non plus:

Mena dehà hâ mi :J.


JI ne nOllS a pas donné de vin de palme non plus.
(et il ne nous avait pas donné autre chose)

Nyè hi, nyèmeno dehà o.


Moi non plus~je n'ai pas bu de vin de palme.

Mena dehà woawo hâ o.


Il ne leur a pas donné de vin de palme à eux non
plus.

A la forme négative, répété ou bien en corrélation avec


kple~ il correspond au français ni ... ni ....

Melè àfil 0, eye melè àfima hi o.


Il n'est ni ici ni là-bas.

176
T:>nyè kple n3nyè melè d:>w3m o.
Ni mon père ni ma mère ne travaillent.

g) Le thématiseur ya :

Lorsqu'on veut parler de quelque chose ou de quelqu'un


en l'opposant à autre chose ou à quelqu'un d'autre, on
emploie le terme ya nommé thématiseur.

Yàwa j1è àkpete. Ak:>siwa ya l1è nutata aCte.


Yawa a acheté un sac. Akossiwa~ elle~ a acheté un
tableau.

Miawo ya la, mie.f1è àtikpàkpè.


Quant à nous~ nous avons acheté une statuette en bois.

Nyè ya, mèj1è àgbàl~.


De mon côt~ j'ai acheté un livre.

h) Le focalisateur yc ou -c

Lorsqu'on veut parler de quelque chose ou d'une person-


ne à l'exclusion de toute autre chose ou de toute autre
personne, on emploie le terme ye ou -e nommé focalisa-
te ur. On le traduit généralement en français par c'es~
c'est ... qui, c'est ... que~ ce sont ... qUl~ cc sont ... que
etc. . .

Amekà ye kpà esià? ou Amekàe kpà esià ?


Qui a sculpté ceci?

Kàfi ye.
C'est Kofi (qui l'a sculpté).

177
Dèviawoe va. ou: Dèviawo ye va.
Ce sont les enfants qui sont venus.
(personne d'autre n'est venu)

Remarquons que dans les interrogatives, le focalisateur


n'est n'est pas nécessairement traduit:

Amekàe kpà esià ?


Qui est-ce qui a sculpté ça ? Qui a sculpté ça ?

A la forme négative, on commence par menye ... (ce n'est


pas...) :

Menye Katie nye nutiala a.


Ce n'est pas Kofi qui est professeur.

i. I)ut:>

Ce mot a deux sens:


Comme adverbe, il signifie très ou beaucoup:

Enyo 1]ut:>. C'est très bien.


Ew:3à d:>1]ut:>. Il travaille beaucoup.

S'il suit un nom ou un pronom personnel, il signifie -


même, en personne. Il est alors tantôt adverbe et reste
invariable, tantôt adjectif et prend la marque du pluriel.

nyè IJut:> moi-même


wo IJut:> toi-même
eyà IJut:> lui-même~ elle-même
yè IJut:> soi-même~ lui-même~
elle-même

178
mia 1Jut~wo ou miawo 1Jut~ nous-mêmes
mià 1Jut~wo ou miàwo 1Jut~ vous-mêmes
wo 1Jut~wo ou woawo 1Jut~ eux-mêmes, elles-mêmes
yèwo 1Jut~wo soi-même, eux-mêmes,
elles-mêmes

Yàwo 1Jut~. Yawo lui-mênle.


<tèvia 1Jut~ l'enfant lui-même
<tèviawo 1Jut~ les enfants eux-mêmes

j. L'exclamation

Il Y a plusieurs façons de construire les énoncés


exclamatifs:

1) Si l'exclamation porte sur un terme de


l'énoncé, les constructions suivantes sont
possibles:

a) O! + Nom ou Nom + , ô
*
O! Kuviat~! Quel paresseux! (0, paresseux!)

b) Groupe du nom sujet + kàe nye esl(à) !

I)d:>kutsu kàe nye esl(à) !


Quelle chaleur! (C'est quelle chaleur qu'est ceci !)

Agbàl~ nyui kàe nye esl(à) !


Quel beau livre!

179
c) Groupe du nom sujet+-e+nye+esl(à) !

Dzox:>x:>enye eSl(à) !
Quelle chaleur! (C'est la chaleur qu'est ceci !)

d) Groupe du nom sujet+pee (terme excla-


matif) + nye eSl(à) !

Dzàx~x~ pee nye esl !


Quelle chaleur!

2) Si l'exclamation porte sur la totalité de


l'énoncé, les constructions sont les suivantes:

a) Enoncé + 100 !

Avii siàwo wona 100 !


Que ces chiens sont aboyeurs!
Ce que ces chiens peuvent aboyer!

b) Enoncé + kOIJ !

Avii sià wona kOIJ !


Ce que cc chien peut aboyer!

E<t,ùà nu kOIJ !
Qu'est-ce qu'il mange!
Qu'est-ce qu'il peut manger!
(Il mange énormément)

c) Enoncé + là (donc) !

Cette construction traduit l'agacement, l'incitation,


l'exhortation, le conseil, la confirmation...

180
I)è sr~ là ! Marie-toi donc!
N ew3è là ! Qu'il le /âsse donc!
L~à gbl~ là! Mais c'est que la viande est avariée!

k. Les compléments circonstanciels locatifs

1) Généralités

En éwé, les compléments circonstanciels, principalement


de lieu, sont introduits par un verbe, assimilable dans
certains cas à une préposition, et clos par un nom qui est
en même temps postposition. Nous nommerons ces noms
et ces verbes noms locatifs et verbes locatifs.

Considérons les deux énoncés suivants:

E.lè
-
xd.à -
mè.
(II.estlchambre.lalintérieur de)
Il est dans la chambre.

Ewdà d~ -lè x3.à mè.


-
(Il fait/travail/est/chambre.la/intérieur de)
Il travaille dans la chambre.

lè est un verbe locatif. Dans le deuxième énoncé, il est


assimilable à une préposition.
mè est un nom locatif que l'on peut interprêter soit
comme un nom (l'intérieur) soit comme une postposition
(correspondant à la préposition dans en français).

Le nom locatif est souvent inclus dans le lexique. Il


devient alors suffixe.

181
Là. mè Lomé
d:>.wd. ~ lieu de travaiL bureau
(travail.faire.1ieu)

Le complément circonstanciel locatif peut représenter:

. une localisation spatiale:

Agbàl~à lè kpl~ dzi.


Le livre est sur la table.

Kddzo lè Yàwo gb:>.


Kodjo est chez Ya wo.

. une localisation temporelle:

Eva lè fè 2004 mè. Il est venu en 2004.

. un procès en déroulement:

E. lè nu 4.ù.m. Il est en train de manger.

. un propos:

Wofa nù lè end ]J1l1i. On a parlé de sa mère.

. une cause:

Mèyi di kèkevi !tek3t5kua fe kpèkpè tà.


Je suis allé chercher un chariot parce que le sac
était trop lourd.
(... à cause du poids du sac)

182
L'ensemble verbe et nom locatifs traduit les prépositions
de lieu du français.

àctakà mè l'intérieur de l'armoire


lè àctakà mè dans l'armoire

àctakà dzi le dessus de l'armoire


lè à<takà dzi sur l'armoire

à<takà mègbe l'arrière de l'armoire


lè à<takà mègbe derrière l'armoire

Le nom locatif est invariable. C'est le nom localisé qui


prend les marques de détermination.

lè x:J.a mè dans la chambre


lè x:J sia mè dans cette chambre
lè x:J acte mè dans une chambre
lè x5 nyui acte mè dans une belle petite chambre

2) Les verbes locatifs

Le verbe locatif peut, lorsqu'il fonctionne comme un


verbe, supporter toutes les marques modo-aspectuo-
temporelles comme tout verbe d'action. Ainsi, le verbe yi
(aller) peut prendre les formes yi (impératif ou
accompli), à.yi (futur), né. yi (exhortatif), et peut être
nominalisé comme dans les tournures progressives et
intentionnelles (yiyi.fi (en train d'aller), yiyi gé (sur le
point d'aller).
Cependant, certains de ces verbes sont défectueux. Ils ne
supportent pas tous les déterminants adverbaux et lors-

183
qu'ils n'en supportent aucun, ils deviennent de véritables
prépositions.

Les principaux verbes locatifs sont:

lè/nd être 'le à (mouvement)


yi aller va venu
dè aller t80 venir de
dzè arriver qq part
tom ber

(1) E.lè Lo.mè. Il est à Lomé.


(Il.est/Lo.mé)

(2) E.lè d5.wd.ft5. Il cst au bureau.


(Il.est/travai1.action de.1ieu de)

(3) E.lè àti.à dZL Il est sur l'arbre.


(Il.est/arbre.1e/dessus de)

(4) E.lè d5 wd.m. Il cst en train de traval11er.


(Il.est/trav811/action de. (en)
train de)

(5) E.n:) d5 wd.m. Il était en train de travailler.


(Il.était/travail/action de/(en) train de)

(6) E.yl àfe mè. Il est allé à la maison.


(Il.est allé/maison/intérieur de)

(7) E.lè d5 wd ge. Il va tra vaillcr.


(Il.est/travail/action de/le but de)

(8) E.dè kùkù ge. Il a failli mourir.


(Il.est allé/le fait de mourir/le but de)

184
(9) E. va mià gb:J. Il est venu chez nous.
(Il.est venu/nous/côté de)

(10) Wo.kafu.llè e.fe tocloclo dzIlà.wo là.


(Ils.ont loué/êtrellui.del obéissance/parent.s/tête)
Il a été récompensé pour son obéissance envers
ses parents.

(11) E.lè àgbàl~à dà.m clé x5.à mè.


Il met le livre dans la chambre.
(II.estllivre/mettre.( en)train de/àlchambre.lalintérieur de)

(12) EYI tic àve mè. Il est allé à la forêt. (1)


(13) E.yi d~w5Je. Il est allé au bureau.
(14) E. va àfe.mè. Il est venu à la maison.
(15) E.dè dù.a mè. Il est allé au village.
(16) Atia dzè x:J dzi L'arbre est tombé sur la
malson.

En (12), YI n'est plus locatif. Il est relayé par 4,e, seule


véritable préposition locative en éwé.

Considérons dans cette optique les énoncés suivants:

(12) E.lè nu xlè.m lè x5.a mè.


(II.estlchose/le lirelle déroulement d l'actionlêtre/chambre. lai
l'intérieur de)
Il lit dans la chambre.

(13) E.ge cie x:J.a mè.


(II.est tombé (= est entré)/àlchambre.lall'intérieur de)
Il est entré dans la chambre.

185
(14) Ts~ àgbàl~ sià dà tie kpl~à dzi
(Prends/livre/ce/pose/à (MVT)/table/le dessus de)
Pose le livre sur la table.

(15) Xèvi a<tedzè tic àti ma dzi.


(Oiseau/unlest tombé/de (MVT)/arbre.1e/le dessus de)
Un oiseau est tombé de l'arbre.

(16) E.kpe tiewo1Ju.


(I1.a ajouté/à (MVT)/eux/corps)
Illes a aidés.

(17) E.<to yamèuu yi Kùta.nù.


(I1.est monté/avion/aller/Cotonou)
Il a pris l'avion de Kotonou.
(= qui va à Cotonou)

(18) E.4.o yamèuu tso Kùta.nù


(I1.est monté/avion/venir/Cotonou)
Il a pris l'avion de Cotonou.
(= qui vient de Cotonou)

(19) E.<to.a yamèuu yi.à Kut5.nù.


Il prend habituellement l'avion pour Cotonou.

(20) E.lè yamèuu <to.m yi.nà Kut5.nù.


(L'habituel a ici une valeur de progressif)
ou : E.lè yamèuu <to.m tio là Kuta.nù.
Il est en train de prendre l'avion pour Cotonou.

(21) E.jù dù YI ti6 x3.a mè.


Il entra dans la chambre en courant.
(Il. c ourut/c our se/ aIl a/à/chambre.l ail 'intérieur de)

186
En (20), c'est le syntagme verbal <to tà (se diriger vers
(poser/tête»qui prend la valeur locative.

3) Noms locatifs

Tout verbe locatif entraîne une postposition locative qui


apporte une précision sur la localisation (l'intérieur de
(1), le lieu où (3), le dessus de (4), le déroulement de
l'action de (5) et (6), la proximité de l'action de (8),
l'ingressif (cf. g5mè ci-après dans la liste des noms
locatifs), et par métaphore la cause (11), la possession
(cf. 2 ci-après), le bénéfactif (15) etc ...).
Ces postpositions fonctionnent comme des noms
déterminés par d'autres noms ou groupes nominaux. Il
suffit de faire des comparaisons entre les exemples
suivants:

(1) ze Oarre) tsl.ze (jarre d'eau)


àgba (assiette) fùfù.gba (assiette de
foufou)

(2) àsi (main) E.lè Kàti si.


(Il.est/Kofi/la main de)
(C'est dans la main de Kofi)
Koli en a.

E.lè àsi.nyè.
(Il.est/mainlma)
(C'est dans ma main)
J'en ai.

(3) dzi (ciel) kp:> nu dzi


(regarder/chose/ciel)
regarder quelque chose

187
(4) àgbàl~ (livre) àgbàl~.nyè
(livre.mon)
mon livre

1JU (corps) E.kpe ~e 1Ju.nyè.


(I1.a ajouté/à/corps.mon)
Il m a aidé.

(5) .m E.lè fùfù <tù. m.


(ne peut être isolé) Il est en train de manger du foufou.
(II.est/foufou/le manger de.dans l'action de)

Fùfù ~u.m.é wo.lè.


C'est du foufou qu~"]est en train de manger.
(foufou/le manger de.dans l'action de.c'est/i1.est)

Kèfi.é. Kèfi.é và.


C'est Kofi. C'est Kofi qui est venu.
(Kodi.c'est) (Koti.c'est/est venu)

Dans la première série, ze et agba sont des noms qui ne


peuvent avoir une fonction locative. Dans la seconde, àsi
et dzl peuvent fonctionner soit comme noms soit comme
postpositions.

Dans les deux premières séries, on constate que:

a) lorsque la syllabe finale d'un nom a un ton


montant, elle prend un ton haut dès que ce
nom se trouve déterminé par un autre nom:

ze ~ -ze
b) le préfixe nominal vocalique à- s'efface dès
que le nom est déterminé à sa gauche par un
autre nom:

188
àgba -7 -gba

c) les deux règles précédentes sont valables pour


les postpositions:

dz'i -7 dzi
àsi -7 SI

d) en devenant postposition, le nom perd son


sens premIer:

dz'i (le ciel, le haut)


dzi (le dessus de, sur)
, .
aSI (la main)
SI (à, de) (marque la possession)

Dans la troisième série, on constate:

a) que lorsque le nom est déterminé à sa droite par un


pronom personnel à fonction possessive, il ne varie
pas.

b) que la postposition n'est plus postposition PUIS-


qu'elle précède le terme sur lequel elle porte.

Pour toute ces raisons et parce qu'il est indispensable de


les distinguer des postpositions d'origine verbale, on ne
peut nommer ces éléments postpositions. Etant donné
qu'ils dépendent d'un verbe locatif, qu'ils ont une fonction
locative et qu'ils possèdent quelques caractéristiques du
nom, nous proposons de les nommer noms locatifs.

189
Par ailleurs, dans la quatrième série, la particule -é est un
présentatif ou un focalisateur qui ne peut apparaître que
suffixée à un nom ou à un syntagme nominal. En
conséquence, l'ensemble fùfù 4.ù.m ne peut être qu'un
syntagme nominal, 4.ù que la nomina1isation du verbe 4.ù
(manger), réduction de la forme 4.ù4.ù parce que cette
forme est déterminée à droite, et donc .m ne peut être
qu'un nom locatif:
Le nom locatif a donc un comportement distinct de celui
du nom proprement dit:
. Il est toujours dans une relation de dépendance avec le
nom du complément locatif.
. Il ne supporte pas de déterminants ad-nominaux.
. Il peut s'intégrer au lexique (Cf. d5.w3.fe (bureau) et
Ld.mè (Lomé) en (2» et dans des cas plutôt rares, il se
dissocie de l'unité lexicale. En effet, un déterminant peut
s'insérer entre le nom de lieu et le nom locatif.

E.yl Ld.a mè.


(Il.est allé/Là.1e/l'intérieur de)
Il est allé à Lomé.

Id étant, étymologiquement, le nom de la plante (loti)


dont on se servait pour faire les cure-dents et qui
poussait à l'emplacement actuel de Lomé.

Voici une liste des principaux noms locatifs.

domè (l'espace entre, le milieu de)

A4.àkà la lè kplg.à kple àbàti.a ddmè.


La caisse est entre la table et le lit.

190
dzi (le dessus de, le haut de)

Tsùminu1JI~ti.a lè àgbàl~.à dzi


Le crayon est sur le livre.

~àmè (le dessous de)

Dàdi lè kplg d_omè.


Le chat est sous la table.

fe (le lieu ou')

E. lè nù~ù~.
Il est au restaurant.

fd (la surface de)

Mè.kp:>.è lè m:>.a jQ.


Je l'ai vu sur la route.

E.lè dzl.jQ.
Il est en haut.

E.lè nu.a tr~.m ~ tsia jQ àgbà la jQ.


Il est gênant.
(Il tourne la chose dans la louche dans l'assiette)

E.~ b3.£t
Il est allé au champ.

I)u t su.a.wo
"" " r~
~ " t :J.~
Les hommes sont allés à la pêche.

191
fomè (la surface intérieure de, l'intérieur de, le
creux de)

Tsllè gàtsi fàmè.


Il y a de l'eau dans la louche.

gbe (le lieu de)

E.y} nù.gbe.
Il est m orl.
(Il est allé dans le lieu de la chose)

gb:> (le côté de, la proximité de, chez)

T:>.nyè lè Kàfi gb~.


Mon père est chez Kofi.

ge (le but de, l'imminence de, (sur) le point de)


Mè.lè nu 4.ù gee
Je suis sur le point de manger.

godzi ((pendant) la période de, vers)

Mè.kp:>.è lè yètr:> godzi.


Je l'ai vu dans 1'après-midi.

godà (le delà de, l'autre côté de, 1'aITière de)

E.lè x3 godo
Il est deITière la case.

192
gdmè (le dessous de, le bas de)

E. dzè d5wdwd gdmè.


Il a commencé de travailler.

IdId (la direction de, vers)

E. ~ àfi.ma l:>fo.
Il est parti par là.

-m (le déroulement de l'action de, (en) train de)

E.n~ nu <tù.m.
Il était en train de manger.

mè (l'intérieur de, le dedans de)

Yàwa -lè xd.a -mè.


Yawa est dans la chambre.

mègbe (l'alTière de, l'après de)

Lè nyà sià mègbé la, ny:>nù.à dzo.


Après cela, la femme s'en alla.
(Après cette parole, ...)

Mà.tr5 va lè ylèû ètg mègbé.


Je reviendrai dans trois mois.

,
' t'
' l :>l.a
N ut] ',.1:' kà meg
n:> a"l.a ' b e.
'
Le crayon est delTière la boîte.

193
nù (la bouche de, l'entrée de)

E.lè àuàk~.a nù.


- -
Il est à la tête de l'armée.

E.lè ~dd nù.


Il est au soleil.

~gd (l'avant de, le devant de)

} " d a ~;I~ K 0 fi1 ~.


,
M e.
' t s:> ag
' b a' ~.a ' ' '
J'ai posé le livre devant Kofi.

~kumè (le devant de, la face de, l'opposé de)

E.lè xd la ~kumè.
Il est devant la case.

1JU (le corps de, la peau de, la personne de, le


contre)

Dzdgbènyuié lè e.JJY.
Il a de la chance.
(La chance est sur son corps)

Wo.dzl hà -dé uiifàfo JjY.


On a chanté au son du tamtam.

1Juti (le corps de, la personne de, le propos de,


la cause de)

Mi.à.kpe ~ ndvi.wo t)uti.


Nous aiderons ton frère.

194
tà (la tête de~ la cause de~ la raison de)

E.ts~ àgbà la ~ àb5.tà.


Il a mis le fardeau sur l'épaule.

W o.yi va di kèkévi ~ kàtàku.a Je kpekpe tà.


On est allé chercher un chariot parce que le
sac était trop lourd.
(... à cause du poids du sac)

tamè (le haut de~ le sommet de~ le faîte de~ la


cime de)

Xèvi.a. wo dzè àti.a tamè.


Les oiseaux se sont posés sur la cime de
l'arbre.

te (le dessous de~ le bas de)

Dàdllè àlg d~.m lè kplg te.


Le chat dort sous la table.

E.Yl ctà.b5b5 nd àti acte te.


Il alla s'asseoir sous un arbre.

titinà (le m11ieu de~ le centre de)

E.lè m~ la titinà.
- -
Il est au milieu de la route.

Mie.lè- dù là -titinà.
Nous sommes au centre de la ville.

195
to (Je côté de, Je bord de)

Wo.lè m~ to.
- -
Ils sont au bord de la route.

(à )si (la main de, la possession de)

Vii lè Kàfi si.


Kofi a une voiture.
(Une voiture est dans la main de Kofi)

(à)xà (le côté de)

, ,1~
M e.ts:>
' ' b a' }~.a
ag " d a ~ K 0' fiI xa.
'
J'ai posé Je Jivre à côté de Kofi.

On aura remarqué:

1- que les parties du corps sont largement représentées.


2- qu'un certain nombre de noms locatifs sont composés
soit d'un, soit de deux noms eux-mêmes chacun
locatifs.

Les morphèmes entrant en composition sont:

dà le trou, le creux
<to les organes génitaux féminins
fo Ja surface, la plaine, l'étendue
go le dehors, J'extérieur
àg5 les fesses, l'anus, Je derrière
dzl, le haut, le ciel
me le dos, J'arrière

196
me" le dedans~ l'intérieur
gbe le lieu~ l'endroit
IJU le corps~ la peau
àti l'arbre~ le morceau de bois~ la charpente
IJU,IJ l'oeil
tjku l'oeil (lui-même formé de 1jù (oeil) et de ]ru (graine))
ta la tête

Ainsi, mègbe (derrière), c'est l'endroit du dos, ddmè


(entre) est le dedans du trou etc...

A cette liste, on ajoutera:

a) des noms locatifs qui ne sont liés qu'à certains


noms et qui par conséquent sont peu rentables; ehè
(la direction de) (est lié aux points cardinaux)

W o.lè
-
dzi.ehè.
-
Ils sont au nord.

b) un nom locatif g (marqueur zéro) qui touche:

. les noms de pays Togo, Amerikà, Abl3tsi "".

Togo~Amérique~ Europe "".

E.va Togo.
Il est venu au Togo.

. les noms de villes I)3tse, S3k3cte, Kàrà


Notst; Sokodt; Kara)

E.)1 Kàrà.
Il est allé à Kara.

197
. un nombre restreint de noms communs:

àfe (le pays, le pays natal)

E.lè àfe.
Il est au pays.

àgblè (le champ)

E.yl àgblè.
Il est allé au champ

dè (le pays, le pays natal)

E.tr~ yl wo dè.
Il est retourné au pays.

xéxé (l'extérieur, le dehors)

E.lè xexe.
Il est dehors.

sùkû (l'école)

E.dè sùkû.
Il va à l'école. (IlIa fréquente)

Néanmoins, un nom locatif (autre que e) peut intervenir


pour déneutraliser:

E.lè àgblè mè. Il est dans le champ.


(= il est au champ)

E.lè xéxé nù. Il est dehors.


(c'est-à-dire dans la cour ou à l'entrée
ou près de la porte)

198
1. L'interrogation

On distingue deux catégories de questions: les questions


ouvertes auxquelles on peut répondre par oui ou par non
et les questions fermées auxquelles on ne peut répondre
. ..
nI par OUI nI par non.

1) Les questions ouvertes

Elles sont marquées par la particule interrogative -à


accolée au terme qui précède, en fin d'énoncé:

E<bl nu. Tu as mangé.


EClùnuà ? As-tu mangé?

Elè nu <tùm ? Il est en train de manger.


Elè nu <tùmà ? Est-il en train de manger?

MeClù nu o. Il n il pas mangé.


Mectù nu oà ? Nil-t-il pas mangé?

Womedo go Kofi ~di sià o.


Ils n'ont pas rencontré Kofi ce matin.

Womedo go Kàfi ~di sià dà ?


N'ont-ils pas rencontré Kofi ce matin?

2) Les questions fermées

Elles sont introduites par un terme interrogatif et la


dernière syllabe de l'énoncé prend un ton bas ou
descendant

199
La plupart des termes interrogatifs sont composés d'un
nom et de l'adjectif inteITogatif kà (quel, quelle).

àfikà ? où ? (quelendroit1)
àmekà ? qui? (quellepersonne1)
nukà ? quoi? que... ? (quellechose1)

Afikà wolè ? Où est-l1 ?


Afikà nèts:J ? D'où viens-tu ?
Amekà vâ ? Qui est venu?

En conséquence, ces termes peuvent prendre la marque


du pluriel:

Amekàwo vâ ? Qui est venu?


(On sait que plusieurs personnes sont venues)

Autres mots interrogatifs :

nukàtà ? pourquoi?
(à cause (tà) de quelle chose 1)
(tà : tête, cause)

nukà 1Juti ? pourquoi?


(à propos de quelle chose 1)

àleke ? comment?
àleke .u tiô ? -id-

nenie ? combien?

Nukàtà mièvâ ? Pourquoi êtes-vous venus?


Aleke wow3 ? Comment a-t-l1 fait?
Aleke nèf~ tiô ? Comment vas-tu ?

200
Vi nenie lè àsiwo ? Combien d'enfants avez-vous?
fè nenie lè àsiwo ? Quel âge as-tu ?
(Combien d'années sont dans ta main ?)

Gà nenie JO ? Quelle heure est-l1 ?


(Combien d'heures ont sonné 1)

Enfin, il existe un terme (<te ?) pouvant se substituer à


divers mots ou locutions interrogatives:

I]k:>WQtte ? Quel est ton nom?


SrQwo tte ? Comment va ta femme?
Agbàl~à ~e ? Où est le livre?
Nyè cte ? Et moi?
Ne eva xoxo <te? Et s'il était dijà venu?

E. Les expressions idiomatiques

L'éwé dispose d'innombrables expressions qui ne se


laissent pas calquer sur le français et qu'il est donc
préférable de retenir en bloc:

ka <te edzi be être sûr que (être à dessus que)

<tè<ti te e1Ju il est fàtigu6 (la fatigue a pressé


son corps)

«tè<tite IJunyè Je suis fàtigué


q:i cie emè se reposer (descendre dedans)

gba cie emè se reposer (soufflerdedans)


mèlè m:>kp:>m be J'espère que Gevois la route que)
àlekeke w:Jan:J ha la de toute façon~ en tout cas,
n'importe comment,
quoi qu '11en soit
(comment que ce soit aussi)
etc ...

201
6. Questions d'orthographe

1. Détermination du nom

Lorsqu'un nom se trouve déterminé par un autre nom


sans autres marques de détermination, les deux noms
sont orthographiés accolés.

go coquille
ab5b~ escargot
~ ab3b~ coquille d'escargot

nudzràc1.ofe ongmc
dz3dz3mè origine} ancienneté
~ dz3dz5mènudzràc1.ofe musée
(lieu où l'on conserve les choses anciennes)

Si l'on juge que le mot est graphiquement trop long, nous


suggérons de séparer par éléments qui forment un tout.

dz5dz5mè nudzràc1.ofe musée

Si l'on insère une (ou plusieurs) marque(s) de détermina-


tion (déterminants, pluralisateur, possessifs, suffixes
diminutifs ou augmentatifs...), il est préférable de couper
après cette (ou ces) marque(s) de détermination.

kplua uiuli dispute de la coupe


Togo Yeyea kp5kpl3 fait de diriger le Togo
Nouveau

202
dzddzdmènu wo dzràq,oJe musée
(lieu où l'on conserve des objets anciens)

dzddz:3mènua wo dzrà<toJe musée


(lieu où l'on conserve les objets anciens)

Mais cette règle n'est pas pleinement satisfaisante par le


fait que, dans ces deux derniers exemples, le deuxième
élément est incomplet. Ou bien on doit écrire en un seul
mot, ou bien ajouter le complément, ce qui alourdit
l'ensemble.

dz:3dz:3mènuwodzrà<tofe
dzddz:3mènua wodzrà4.oJe

ou: dzddz3mènuwo nudzrà<toJe


dzddz3mènuawo nudzrà<tofe

C'est pourquoi on écrit généralement:

xexeamè Je monde
Loamè Lomé
hanyèvi mon prochain (hilvi: prochain)
hawovi ton prochain
àfenyèmè ma maison
àJewàmè ta maison
àsig~mè grand marché (àsimè : marche)
. .
aSlVlme petit marché
" "

Dans la tradition écrite, la lexie a donc tendance à


s'écrire en un seul mot même lorsqu'elle se trouve brisée
par des éléments déterminatifs.

203
Si le nom déterminant est un nom propre, on sépare les
deux éléments par un trait d'union.

Afrikà-kàsàIJku gongophonc
(Afrique-hannonium)

2. àmè, nu et àfi et le pronom relatif si

Le relatif si s'attache aux antécédants àmè (hommc,


pcrsonnc), nu (chose), àfi (endroit), et même àle (ainsi,
manièrc) :

ameSl
" " cclui qui, celui que
nusl ce qU1,ce que
àfisl où
àlesl alnSl que

De même, l'interrogatif kà ? (qucl ?, quclle ?) s'accole


aux noms àmè, nu et àfi :

àmekà ? qui?
nukà ? quoi?, quc... ?
àfikà ? où?

Si l'énoncé comporte le terme àfikà, il se termine par le


verbe locatif lè si le procès du verbe est statique, par le
verbe locatif <te qui devient <to, si le procès du verbe est
dynamique:

Afikàe WOSTg1Jlisigbè lè ?
Où a-t-il appris l'anglais?

204
Nyèmenya àfikà wosrgè lè o.
Je ne sais pas où 11l'a appris.

Afikà woda agbàl~via eto ?


Où a-t-il mis la carte d'identité?

Nyèmenya àfikà wode clo o.


Je ne sais pas où 11l'a mise.

De la même façon, les composés de àmè, nu et àfi avec


sia (marque de parcours) s'écrivent en un mot:
, ,. ,
ameSlame tout le monde, tous
.,
nUSlanu tout
àfisiàfi partout

Enfin, avec le démonstratif sià (cc, cette), on obtient


encore àfisià (iCI) et àfima (là, là-bas). Par contre, on
écrit:
, , .,
ame Sla cet homme
àmè ma cet homme-là
.,
nu Sla cette chose
nu ma cette chose-là.

205
V. VOCABULAIRE DE BASE

A. Mots-clés Nyàtiwo

OUI èè
non ào
et (entre deux groupes nominaux) kple
(en fin d'énumération) kpàkple
(entre deux prépositions) eye
ou àlo
malS gàke
si (condition) ne
merCI àkpe, àkpe na WOe

B. Expressions usuelles Nyàgb3gbl3wo

je veux..., je désire... mèdi be...


où se trouve... ? àfikà ... lè ?
y a-t-il... ? ... Iià ?
y a-t-il... ? (lieu précisé) ... lè ... -à ?
combien coûte... ? ho nenle nye... ?
donnez-moi.. . ts:>... na name
montrez-moi.. . fia... -m, fiam...
allez à... YI...
attendez-moi làlàm, n3 tè kp:>n1
arrêtez-vous (iCl] n3 tè (4.eàfi sià)
. .
Je ne salS pas nyèmenya 0
il n y en a pas men 0
excusez-mOl kaflà, tàflàtse
s'il vous plaît mè4.è kuku
. .
Je vous enprle mè4.è kuku
mède nù di) na wo

206
parlez-vous (français) ? èdoa (fr~segbè)à ?
parlez-vous (éwé) ? èdoa (èuègbè)à ?
bon appetit àsi lè nù mè na wo
Je ne peux pas nyèmate IJU0

c. Parties du discours (en français)

1. Adverbes

beaucoup 1Jut~, 83gb3


peu VIe
trop akpa
très IJut~
aussI hâ
encore gà-
pas encore mé haele 0
peut-être ctèwohjj
JamaIs gbècte 0
toujours tègbèè, elaa
maintenant fi fia
ensemble cte dù
ICI àfi8ià
là àfima
en bas te, g~mè, lè ànyi mè
en haut dzi
à droite lè <tùsi mè
à gauche lè m1à mè
tout droit dz:)dz:)e
devant 1]g:3
derrière mègbe
près lè ... gb:)
loin dId1

207
vite kaba
lentement blèWÙù

2. Pronoms (voir partie grammaticale)

Je mè-
tu e" -
tu (lorsqu'on ne commence
pas par le sujet) ne-"
il, elle e-
nous mIe
vous mlè
ils, elles, on wo-

tous, tout le monde " ".


ameSlame "
personne àmè a~eke [àmètteke]

3. Prépositions

à (statique) lè
(dynamique) ~e

dans lè ... mè
sur lè ... dzi
sous lè ... gdmè, lè ... te
avant lè ... ~g3
après lè ... mègbe
chez è ... gb=>
à côté de lè ... gb=>,lè ... xà
entre lè ... dàmè
contre lè ... ]JU,lè ... ]Juti
au milieu de lè ... dàmè
avec kple

208
depuis~ à partir de tso
J.usqu'à vaseete, va se ete
pour be, bena,na

4. Adjectifs numéraux Xèxlèmèwo

1. etèka 10. èwo 11. wuietèke


2. èvè 20. blaèvè 12. wuièvè
3. èt::, 30. blaèt2> 13. wuièt::,
4. ènè 40. blaènè 14. wuiènè
5. àt~ 50. blaàt3 15. wuiàt~
6. àdé 60. blaàde 16. wuiàde
7. adre 70. blaadre 17. wuiadre
8. ènyi 80. blaènyi 18. wuiènyi
9. àsièke 90. blaàsièke 19. wuiàsièke

21. blaèvè va etèke 100. àlàfa etèka


22. blaèvè va èvè 101. àlàfa ctèka kple ctèka
25. blaèvè va àt~ 110. àlàfa ctèka kple èwo

1 000. àkpe ctèka


1 001. àkpe etèka kple etèka
2 000. àkpe èvè
10 000. àkpe èwo

1e gb~td 10e èwolia 100e àlàfalia


Z èvèlia 15e wuiàt~lia 1000e àkpelia
jC èt::,lia 20e blaèvèlia 10 OOOe àkpe èwolia

1997. .fè àkpe ctèka àlàfa àsièke blaàsièke va adr~lia

209
5. Verbes D~w5nyàwo

avoIr lè ... si
être (qc ou qn) nye
être (qq part) lè
aller yi
venIr va
entrer ge <te ... mè
sortir dà go
ouvrIr uù
fermer tu
prendre ts:)
envoyer ts:) ... clo cla
apporter ts:) ... va ..., ts:) ... vê
donner ts:) ... na, na
acheter jlè
vendre dzra
coûter xd
payer tufè
changer <tdIi
montrer fia
mettre (sur/sous/dans) ts:) ... (<te ... dzi/g3mè/mè)
poser ts:) ... dà
s'arrêter t:) tè
SUIvre kpld ... eto, ti yomè
laisser clè àsi
perdre (qc) bu
(argent) gu
(match, jeu) ge lè ... mè
gagner (argent) clù (gà), kp:) (gà)
(vaincre) clù ... dzi
trouver kp:)

210
faire w3
essayer de ... kp:>
appeler y:>
demander bia
répondre clo
aider kpe <te ... IJU
accompagner kpl3 ... <to
rencontrer do go, kp:>
conduire kù
habiter lè
vouloir di
pouvoIr te IJU
devoi~ fàlloir que elè be, edzè be
choisir tia
chercher di
aImer l~
accepter l~
refuser gbe
VOIr kp:>
écouter sè, <toto
comprendre sè ... g3mè
sa voi~ connaître nya
remerCIer da àkpe
saluer do gbè na
parler fonù
parler (une langue) do (gbè)
traduire ~;'
'i.e ... g~me
'"

oublier IJl3 ... be


se rappeler <toijk:u ... dzi
lire xlè
apprendre sr~
enseIgner fia

211
écrire 1]13
répéter gàgb13
sc réveiller f~
dormir d:> à1?J
sc baigner Iè tSI
sc la ver Iè tSI
la ver k1:>
la ver (linge) nyà
manger c\.ù(nu)
boire no (tSI)
boul1lir fiè
faire bouillir fiè tSI
faire cuire <tà
repasser (vêtement) Ii (àWÙ)
coudre t3
couper tso
compter bù àk:>ntà
réparer dzrà ... <to
allumer (lumière~ feu) si dzo
éteindre tsi
commencer dzè ... g:3mè
finir wunù
être fini v5
construire tù

6. Adjectifs et verbes d'état


Nukafunyàwo kple n:JD.:J'mèd:Jw:Jnyàwo

Adjectifs être -
lointain di dl di dl
proche si sd s~"
possible nyawd nya wi), lè bi)b~

212
impossible mànyaw3 manya w3
cher x:>aSI
" " xd àsl
bon marché kp3kpg kpg
vraI vavà nye nyàtèfe
fàux gbegbl~ gbl~
v
fàux (non vrai) "
man:>me " nye àdzè
fàcile b3b3 b3bd, lè b3b:>è
diffic11e sese sese
fàtigué si nu ti k3 na nu ti k3 na
malade led3 1e di)
sale fàcli fd cli
propre k3k3 k3
casst; brisé gbàgbà gbà
seul clèka, clecleko clèka koe
autre bubù
fort sese S~ 1JU
heureux dZldz:> dzd (dzl -)
jeune SI metsi à metsi <>
nouveau yeyè lè yeyè
VIeux tSltsl tsl
petit VI, soe lè vi, lè soe,
lè tukui
grand g~ lè g~
haut k:>k:> k:>
bas ànyi lè ànyi mè
long di dl did!
large kèkè kèkè
beauJ joli nYUI nya kp:>
laid nyànyr~ nyr~
bon nYUI nyo
bon (à manger) VIVI VIVI
froid fa fa fa

213
cuit bibi bi
bouilli ~àclà lè clàclà
cru mumù lè mumù
mûr
'Û'Û 'Û
nOlT Ylbd lè Ylb:)
blanc YI lè vie
rouge dzi lè dziè
plein y~y~, <l:)<l~ y~, <l~
vide fuj1u lè fiij1u
rapide zaza za
lent blèWÙ lè blèWÙù
affamé ddWÙt5 WÙ (d5 - ...)
assoifé tSlk5WÙt5 WÙ (tslkd - ...)

D. Vocabulaire thématique

1. Le temps (qui passe) Gàmè

année fè
mOlS ylèti
semalne kdsicla, kwàsi~a
J.our (durée) ~kèkè
jour (date) gbè
heure gà
aujourd'hui egbè
hier ètsd, èts5 SIva yi
demain èts5, èts5 SI gb5nà
avant-hier nyltsd, nylts5 SIva YI
après-demain nyltsd, nyltsd SI gb3nà

ma~ ~ili
midi (milieu de la journée) ~dd

214
après-midi yètr:>
SOlr fiè
nuit z~ z~mè

2. Jours de la semaine

lundi dzoc@gbè ou dzoq,a


mardi braq,agbè braq,a
mercredi kuctagbè kucta
jeudi yawoq,agbè yawoq,a
vendredi fiq,agbè ficta
samedi memlecta gbè memlecta
dimanche kdsiq,agbè kdsi<ta

Parallèlement à la semaine de 7 jours, il existe un cycle


agricole et cultuel de 4 ou 5 jours selon les régions: 4
jours chez les Adj a, les Fon et les Ewé (A1JI:), Agou,
Kpando...), 5 jours chez les Ewé du littoral du Togo, les
Guin, les Ewé-I)watsi, les Saxwé et les Xwla.

Voici les noms des jours de la semaine de 5 jours chez


les Ewé du littoral:

Afen~gbè Journée (gbè) où l'on reste (n~) à la


maison (àJe)

Agblètsugbè Journée (gbè) du champ (àgblè)


mâle (àtsu)
(Ce jour-là, on cultive le champ du
père)

215
Domègbè Journée (gbè) du milieu (dome)

Dàtegbè Journée (gbè) sous (te) le serpent (dà)


(pour le culte des ancêtres)

Fètegbè Journée (gbè) sous (te) la dette (fè)


(Les jeunes travaillent au champ de
leur futur beau-père pour payer la
dot à leur fiancée)

Et voici un calendrier de quatre jours:

Afen~gbè Journée où l'on reste à la maison


Agblètsigbè Journée où l'on reste aux champs
Agblèàmègbè Journée dans (mè) le champ
Asltogbè Journée que l'on passe (to) au
marché (àsl)

7. Mois de J'année

Les noms de mois du calendrier moderne avaient été


empruntés à l'allemand:

Yanuar April Yuli Jktoba


Februar Mayi Ag:>s N3vemba
Mars Yuni Septemba Dezemba

Mais ces noms, qui s' accomodent mal du système


phonique de l'éwé sont aujourd'hui rejetés car l'éwé

216
standard tient à conserver les noms traditionnels tout en
les faisant correspondre à ceux du calendrier occidental.

JanVIer dzàve Le feu (dzo) dans laforêt


( -vè).
février dzàdzè Le feu tombe (dzè).
mars tèdoxè Le trou (do) de l'igname
(tè) se ferme (xè).
avril àfdfie Le pied (à6) brûle (fie).
mal dàmè Cueille (dà) des légumes
(àmà).
, ,
JUIn mas a (Nom d'une fleur)
j.uillet siatrll3trl Sèche (sia) moi (fi)
ramasse (I?» moi (fi).
(Il faut se dépêcher de
ramasser les récoltes à
cause des pluies)
août dàsiamlmè Mets (dà) la main (àsl) dans
(mè) l'huile (àml).
septelnbre àny3ny3 (Eny~ny~: C'est pourri)
octobre kèlè (Nom d'une herbe proche
de la citronelle)
novelnbre àdèmàkp:Jxè Le chasseur (àdèà) ne verra
pas (makp:J) d'oiseau (xè).
décelnbre dzàmè dans (mè) le feu (dzo).

1:JCmois traditionnel fààve Abats (Jo) la forêt (àve).

217
Notons également l'existence d'un calendrier lunaire
antérieur aux autres. ylèti désigne aussi bien la lune que
le mois.

Les mois lunaires sont comptés par numéros progressifs


de cinq à quinze. Le premier mois de l'année est celui
qui coïncide avec le solstice d'hiver, en décembre: on
l'appelle lune cinq. Le suivant est lune six etc...
Le mois (ou les deux mois, selon les années) qui suivent
la lune quinze ne sont pas comptés. On les considère
comme de mauvais mois et l'ont dit ylèti mànya-nyÏk:J
(lune sans nom). Le point de commencement du compte
peut varier cependant d'une région à l'autre. Ainsi, le
mois lunaire du 5 octobre au 3 novembre 1975 était
considéré comme lune quinze dans la basse vallée du
M:Jn:J (chez les Xwla, les Eve et les Ge), tandis que plus
au nord, les Aja le considéraient comme lune quatorze. A
l}otsé, où le système semble être différent, cette même
lune était appelée treize.

R. Pazzi, L'Homme Evè, Aja, gÈn, En et son Univers, Dictionnaire, Lomé,


1980, p.52.

4. Géographie et nature Anyigba kple xexcamè

Nord dziehè
Sud ànyiehè
Est yèdzèfe
Ouest yètoclofe, yèclox3fe

ciel dzÏ1Jg5, dzi~g311


soleil yè
lune ylèti

218
éto11t: ylètivi
pluie tSl
vent ya
nuage àlili, àlilikpo

pays dù
terre ànyigba
mer fù, àtsiafù
côte fùtà
plage fùtà, kefùtà
montagne to
rivière tdsisi
source tSldz3fe
puits VÙdo
Jardin àb:>
brousse gbemè
forêt aye
"
arbre àti

5- Transports Vi1wo

voiture} auto uii


bicyclette kèke
garage (pour garer) uiit:>dzèfe
(pour réparer) uiidzrà~ofe
train ketekè
gare ferrovière ketekèdzèfe
gare routière uudzèfe
a Vlon yamèuu
bateau tddziuu, mell
chemin} piste} route} rue m:>
grand'route m:>g~

219
arrivée vava,gb3gb3
départ dzodzo

6. Nouniture Nut[u([ù

boisson (eau) tsl


(non alcoolisée) àhàvivi
(alcoolisée) àhà, àhàses~
(fait de boire) nundno
eau tsl
lait nylnotsl
thé tî
café k:>fi
bière biyà
vin de palme dèhà
viande là
du boeuf nyll~
du mouton àlelà
de l'agneau àlevilà
du porc hàlà
pOIsson t3mèl~, àkpàvi
crabe àgàl~, àgl@
crevette b3luvi
oeuf àzi, kdklozl
poulet kdklolà
paIn kp:>n:>,yèvukp~n:>
pain de maïs àbolà
gâteau kp~n:>vivi, àbolàvivi
biscuit kp~n~vivi
légume àmà, àmàgbe
pomme de telTe yèvute
tomate tlmâtl

220
manIOC àgbèll
Igname tè
pâte àkpl~
foufou fùfù
garI gàli
rIZ m:>lÙ,m:>ll
farine w:>
citron Ijùti vi, d3IJùti
sucre sùkll
sel dzè
pOIvre àta, àtÎ1Jukàli
beurre bùtrù, b:>tà
huile amI
" "
vmaIgre vinigà, àhàtsltsl

7. Hôtel, restaurant Amèdzrodzèfc~ nuq,ùfc

petit déjeuner J]di nuctùctù


dtfieuner J]d:>nuctùctù
dîner fi~ nuctùctù
bouteI1le àtùkpa
verre k:>pù
bol àgba goba, àgba goboe
assi efte àgba, àgba gbàdzè
couteau he
fourchette gafl3
cuillère gàtsl
chambre x3, x3d:>mè
lit àbiiti
drap àbiidziv:>
matelas bell
couverture kùntu
oreiller suctui

221
serviette tsllète, pàpahll
sa von à~i, àdzàl~
bain tsllèlè
note~ addition àk=>ntà

8. Vie domestique Afemègbèn3n:}'

malson x:3
étage dzifàx:3, àsa1Ju
adresse n:3fem~
porte u:3
clé safui
loyer x:3fè

papler pepà, àgbàl~


livre àgbàl~

lumière dz:3
lampe àka~i
table kplg
chaise zlkpui
tapis àf3~odzinu, x:3mènyigbav=>

toilettes à f:3dziX:J
vêtements àWÙwo
souliers à f:3kpàwo
pantalon àtawul
chemise dziWÙ
bijoux slkanuwo

coton ~ètifu
SOle sedà

222
fil kà
aiguille àbul

allumettes matsesl
feu dZQ

bruit Zl, toli<tè<tè

9. Relations humaines Amègbèt:J Je kàdodowo

Monsieur Afet:>
Madame Afen:J
nom 1)k:>
nom de famille f:3mèt)k:>,t:>1)k:>
prénom dzlgbèt)k:>

amI x~l~
amitié x~IQnyenye
amour 1:31~
hôte (celui qui reçoit) àfet~
(celui qu'on loge) àmèdzro
hospitalité àmèdzrox:Jx5
homme (en général) àmè, àmègbèt:>
homme (mâle) 1)utsù
femme ny:>nù

famille fàmè
mari ou épouse sr~
enfant (fils, fille) VI
enfant (en général) ~èvi
parents dzllawo
pere
" t:>

223
mère n3
frère ou soeur n3vi
jeune fille ~ètùgbul
jeune homme ~èkakpul

10. Termes de parenté

Les termes de parenté présentent quelques difficultés


pour J'Européen en raison des champs sémantiques qui ne
correspondent pas et de la hiérarchie et des relations
entre les membres de la famille. On devra toujours avoir
en tête, au niveau lexical, les principes suivants:

1) On ne distingue pas a priori les garçons des filles, les


hommes des femmes:

n3vi frère ou soeur


VI fils ou fille
sr~ mari ou femme
t~gbuiy~vi petit-fils ou petite-fille
nyr~èy~vi neveu ou nièce
etc.. .

Mais si l'on tient à préciser le sexe, on détermine le nom


par une apposition:

n3vi 1Jutsù frère ("frère" homme)


n3viny~nù sœur ("frère" femme)

vi 1Jutsù fils (enfant homme)


viny~nù fille (en rant femme)

etc...

224
2) On précise le plus souvent si la personne désignée est
plus jeune ou plus âgée que celle qui joue le rôle de
relateur. Les suffixes utilisés sont alors:

g~ plus âgé que


vi, -<tè, -c(i plus jeune que

~è ou c(i s'emploient avec t:>(père), nd ou da (mère).

fog~ fdfog~ grand frère (plus âgé que soi)


fdfovi petit frère (plus jeune que soi)

t:>g~ oncle paterocl


(plus âgé que le père)

t:>c{i oncle pateroel


(plus jeune que le père)
etc.. .

Bien entendu, si l'on n'a qu'une seule tante paternelle, par


exemple, il est inutile de préciser si elle est plus jeune ou
plus âgée que le père. On l'appellera seulement taste

L'aîné et le cadet sont désignés par les adjectifs g~td


(grand, âge) et <tèvit:J (petit, J.eune) :

ndvi 1Jutsù g~td frère aîné


ndvi 1Jutsù <tèvitd frère cadet

On utilise aussi des termes spécifiques:

àfetse le cadet, le benjamin


àfefe, fui, foè la cadette, la benjamine

225
En outre, les enfants reçoivent des noms particuliers s'ils
arrivent après plusieurs autres du même sexe8 Ainsi:

un troisième garçon successif sera appelé Mesaè,


une troisième fille successive Masa
un quatrième garçon successif Anani
une quatrième fille successive Mana
ou Tsydtsyd
un cinquième garçon successif Anumu
une cinquième fille successive Menu
ou Podvi
un sixième garçon successif Asi:>m
une sixième fille successive Anayi
ou Asi:>mvi.

De plus, on attribue le prénom en fonction du jour de la


semaine où l'enfant est né et certaines salutations
correspondent précisément aux jours de naissance des
interlocuteurs8 Ces salutations peuvent commencer de la
façon suivante:

- Awonè ? Es-tu né unJ8eudi? (1)


- Ami. Je suis né un samedi.
- Adzo. Moi, J8csuis né un lundi.

(1) Il s'agit d'une expression figée qui doit être inter-


prétée comme Quel jour cs-tu né ? 8 On peut dire aussi
Awoeà ? (Es-tu de J.eudi ?)

226
Le tableau suivant résume les prénoms masculins et
féminins ainsi que les salutations qui correspondent à
chaque jour de la semaine.

Jours Prénoms Prénoms Salutations


masculins reminins
I)kèkè I)utsù- Ny~nù- Gbèdodo
1Jk~wo 1Jk~wo

Lundi Dzocta K3dzo Adzo Adzo


Kwàdzo Adzowa
Mardi Bracta K3mla Abra Abra
K3bla AbIa
Ablewa Aku
Mercredi Kucta K3ku Aku
Kwàku Akuwa
Akuyo
Jeudi Yawocla Yawo Yawa Awo
Ayaw~
Awo
Vendredi Ficla Kôfi Afua Afi
Afiwa
Afi
Samedi Memlecla K3mi Ami Ami
Kwàmi Amà
Ameyo
Dimanche K~sicta K3Si Ak~siwa Awusi
Kwasicta Kwàsi K~siwa
Esi
Awusi

Si cet enfant est un n-ième garçon ou une n-ième fille


successive, on fait suivre le prénom du nom
correspondant de la liste ci-dessus. Par exemple, si

227
l'enfant est né un vendredi (Fitta), on l'appellera Kdfi si
c'est un garçon, et s'il est le troisième garçon, on le
nommera Kdfi-Mesa.

Les marques hiérarchiques selon l'âge servent également


à dénoter le respect ou l'affection:

t:>gbuig~ 1) grand oncle paternel plus âgé que le


le grand-père
2) le grand-père (dont on parle avec
respect)

t:>gbuivi 1) grand oncle paternel plus jeune que


le grand-père
2) le grand-père (dont on parle avec
affection)

Elles servent enfin à distinguer des notions différentes


telles que:

Sfgg~ belle-soeur qui s'est remariée avec le


frère de son premier mari décédé, qui
était plus âgé que lui (alors que srg
désigne habituellement le mari ou la
femme.

sf:Jvi -id- , mais qui était plus jeune que lui.

3) Comme il est courant que dans une famille, il y ait


plusieurs demi-frères ou demi-soeurs, il est naturel
que l'éwé dispose de termes spéciaux pour les
désigner:

228
n3vi frère (ou soeur) de même père et de
même mère (on précise souvent par t:>
<tèka, nd <tèka (un (seul) père} une
(seule) mère)

n3td frère (ou soeur) d'une même mère mais


de père différent (celui de (-t3) de la
mère (n3))

t:>vi frère (ou soeur) d'un même père mais


de mère différente (enfant(vi) du père
(t:>))

àtsuslvi enfant du père né d'un premier mariage


àsltsuvi enfant de la mère né d'un premier mariage

4) On distingue les jumeaux et les jumelles


(vèn3viwo) d'après leur ordre d'apparition:

àtsu premier jumeau sorti


àtse deuxième jumeau

àk3k:> première J.umelle sortie


àkoele deuxième J.umelle

Le faux-jumeau est désigné par àtsu ou àkoete, la fausse-


jumelle par àtsujè, àk:>kd ou àkoelè.

5) Oncles et neveux, grands-parents et petits-enfants...

On fait toujours la distinction entre oncle paternel et


oncle maternel, tante paternelle et tante maternelle:

229
t:J g! oncle patemel plus âgé que le père
t:JV oncle patemel plus jeune que le père

nyroè, nyrul oncle matemel


nyinè -id -
nyroèg~ oncle matemel plus âgé que la mère
nyroèvi oncle mateme1 plus j.eune que la mère

ta SI tante patemel1e
taslg! tante pateme11e plus âgée que le père
taslvi tante pateme11e plus jeune que la mère

n3g~, dàg~ tante mateme11e plus âgée que la mère


n3v, dà<û tante mateme11e plus j.eune que la mère

Les neveux et nièces se désignent par l'enfant qui appelle


l'oncle (ou la tante). Par rapport à l'oncle paternel (t:>g~)
par exemple, le neveu (ou la nièce) est appelé( e) t:Jg~Y:Jvi
(enmnt (vi) qui appelle (y:» l'oncle patemel (t:>g~)). Par
rapport à la tante matemelle (n54.i), le neveu (ou la nièce)
est appelé( e) n34.iY:Jvi. Les grands-oncles et grands tantes
sont désigné( e)s par:

t:>gbuig! frère du grand-père plus âgé que lui


t:Jgbuivi frère du grand-père plus jeune que lui

màmag~ soeur de la grand'mère plus âgée


qu'elle
, .
mamaVl soeur de la grand'mère plus jeune
qu'elle

230
Les petits-neveux et petites-nièces s'appelleront donc
t=>gbuig~y=>vi,t=>gbuiviy=>vi,màmag~y~vi ou màmaviy~vi.

Le système est identique entre grands-parents et petits-


enfants~ arrière-grands-parents et arrière-petits-fils~
beaux-parents et gendres ou brus:

t=>gbui grand-père
,
mama grand'mère

t=>gbuiy=>vi petit-fils ou petite-fille


(par rapport au grand-père)

màmay~vi petit-fils ou petite-fille


(par rapport à la grand'mère)

t:Jgbuit~gbui arrière-grand-père
,
mamamama
" arrière-grand-mère

t~gbuit~gbuiy~vi
arrière-petit-fils ou arrière-petite-fille
(par rapport au grand-père)

màmamàmày~vi
arrière-petite-fils ou arrière-petite-fille
(par rapport à la grand-mère)

Pour les beaux-parents~ on ne distingue pas entre père


(ou mère) du mari et père (ou mère) de la femme:

towo beaux -parents


to beau-père

231
l?,xo belle-mère

toy:>vi gendre (ou bru)


(par rapport au beau-père)

l?'xoy:>vi gendre (OU bru)


(par rapport à la belle-mère)

Par contre, pour les beaux-frères et belles soeur~ on fait


les différences suivantes:

nyo,ny:>,nyg beau-frère (mari de la soeur)


t:>g~ t:>4,è beau-frère (frère du marI)
nyoy:>VI beau-frère (frère de la femme)

srg, srgvi, srgg~ belle-soeur (femme du frère)


tasl, taslg~ taslvi belle-soeur (soeur du mari)
nYOY:>Vl belle-soeur (soeur de la femme)

On voit qu'un grand nombre de termes de parenté sont


ambigus par rapport aux dénominations du français:

srg réfère aussi bien au mari qu'à la femme, comme nous


l'avons vu, mais aussi à la belle-soeur, femme du frère
etc.. .
t:> désigne le père mais aussi l'oncle pa tem el. dàdavi
peut-être un diminutif affectueux (maman} petite soeur),
un terme pour désigner la tante matemelle plus jeune que
la mère (synonyme de davi), ou bien un mot qui signifie
simplement jeune fille ou Mademoiselle.
De même, da ou dag~ désigne soit la tante matemelle
(par respect), soit la tante matemelle plus âgée que la

232
mère, soit la grande soeur (dans lequel cas, g~ donne le
ton du respect).
fd ou fofo signifie soit père, soit grand frère soit
Monsieur dans lequel cas on écrit avec une majuscule
(Fà, Fofo).
tasl est la tante paternelle ou la belle-soeur, soeur du
mari, mais on appelle aussi tas} la fille unique qui arrive
après plusieurs garçons.
Enfin, ndvi signifie frère, soeur, cousin ou même
camarade ou ami quand ce n'est pas compatriote ou
simplement son prochain.

6) Les cousins et cousines sont appelés indifféremment


ndviwo mais les cousins entre eux se disent:

taslvinyroèvi (par rapport à la tante paternelle et à l'oncle maternel)

t:Jg~vit:>~èvi (par rapport aux oncles paternels)

Pour les cousins par rapport aux tantes maternelles, on


dira dag~vit:>~èvi.

Pour rendre plus claires ces notions, prenons un


exemple:

Nyè kpakplil mienye taslvinyroèvi.


Nous sommes cousins.

Cela signifie:

1) Ma mère est ta tante paternelle.


Tu l'appelles donc tasl.

233
2) Ton père est mon oncle maternel.
Je l'appelle donc nyroè.

Par conséquent, nous sommes enfant de tante paternelle


(taslvi) et enfant d'oncle maternel (nyroèvi).

Les cousins germains et cousines germaines se nomment


dag~~et:>~evi (enfant d'une tante maternelle et d'un oncle
paternel) ou l'inverse, tasIvinyroèvi.

Dans la famille, certaines personnes jouent un rôle


particulier. Ainsi, les oncles et tantes paternels ont, pour
leurs neveux et nièces, autant d'importance sinon plus
que les parents eux-mêmes. L'oncle paternel partage avec
le père l'autorité familiale. C'est à lui qu'on fait appel en
cas de conflit avec le père, et en cas de décès du père,
c'est encore à lui que revient la charge des enfants. Mais
l'oncle maternel est aussi respecté. Autrefois, l'adolescent
passait plusieurs années auprès de son oncle maternel
pour le servir. En reconnaissance, l'oncle laissait à son
neveu une partie de ses richesses.

Il. Vie en société Had:J'm ègbèn:J'n3

vle àgbè
mort lm
palX lJutifafa
, ,
guerre aua
lutte uIulI
force IJus~
vol fi, fififi, nufifi
voleur fiàfit:>
aide kpekpe~eIJu

234
secours kpekpe~egu,x5narnè
conseil nux3xIg, nuxIgàrnènya,
tofdcto
renseignement numèctèctè, nyàmèctèctè
rendez-vous gbèctocto, gbèctoànyi,
gbèctocti

12. Economie Gànyàwo

agriculture àgblèdèdè
commerce àdz:>, àdz5dodo, àSltsàtsà
,
marché aSlme
"
boutique fiase

tra vail d:>


construction tùtù

argent gà
or slka
priX àSI
impôts àmI5k:>e
crédit, dette fè
emprunter, prêter ye

13. Professions D5wo

travailleur d:>w3la
paysan, agriculteur àgblèdèla
propriétaire t:>,x3t:>, ànyigbat:>
médecin, docteur ct:>kità
ta11leur nut3la

235
réparateur nudzràclola
CU1Slnler nuclàla
femme de ménage, bonne àmègb~vi
boy àmègb~vi
journaJiste nyàdz5dz5d~w5Ia, nyàkàkàla
écrivain àgbàl~15Ia
étudiant nusr:)la
cordonnier àf5kpàt51a
tisserand àv5I?Jla

14. Politique Dunyà

Etat dùk~
peupJe dùk~
président dùkp15la
opposition dùnyàhèlawo
révolution àgl~dzèdzè
progrès ~g5dèdè

enseignement nufiafia
école sùku, nusrQ.{e
université sùkuk~k~

15. Religion K:Jnylnyl, suo:Jsub:J

Dieu Mawu
église, lieu de prière gbèdoxa
église (communauté) x5sèha
temple gbèdoxa,rna~a
prêtre fadà, nun51a
prière gbèdodocla
messe rnisà, s51èmè
vaudou vàdu
236
anImIsme tr:>sùb3sub~
fétiche trg, legba
féticheur tr:>nù
féticheuse tr:>SI

16. Parties du corps Amègbèt:J Je !Juti nuwo

tête tà
corps àmèblibd, àmè1Juti
bras àb:>
pie~ patte àf3
Jambe àta, àf:3
maIn àsi, àl3
doigt àsibide
poitrine àk:>tà
épaule àb~tà
seIn no
fesse gbi, àg3mè
coeur dzl
estomac àgbdvu
poumon dzltodzlto
ventre d3mè
intestin d3kà
re111 àYIIru
vess1e à4.ùcl:>go
oeil J)Iru
oreille t6
Joue àI:>, àI~gd
nez 1)3ti
bouche nù
lèvre nùy1
dent à4.u
langue àcte
237
peau I]uti, I]utigbàI~
os fu
cheveux clà
genou kId
coude àb:>gIlgo

16. Maladies D3wo

boutons nutsetse
cataracte des yeux àctè
coqueluche k01Jko1J,k01Jko1Jui
dysenteric slkpui
éléphantiasis nylzd
lèpre ànyl, dz5bu
mal de tête tàctù
mal de dents àctuctùàmè
mal au ventre ddmèq,ùl
paludisme àtikètsl
plan gbodd
tétanos ddsese
tuberculose y3mèkpe
variole sàkpàted3

épidémie ddvoe
docteur cl:>kità, d5ydIa
hôpital d3ydfe,kQdri,d5n:>kQdri

17. Animaux Làwo

chien àvu
chien (mâle) àviitsu
, ,
chienne avun:>
chiot
,
aVUVl
v .

238
chat àse, dàdi
chat (mâle), matou dàdltsu
chatte dàdln3
chaton dàdlvi

mouton àle
chèvre gbg, gbgn3
boeuf nYI, nYltsu
vache nYI, nylnd
cochon hà
cheval s:>
âne tedzi
lapin f3mizl
lièvre f3mizl, àzui
plgeon àh3ne
canard kpakpa,kpakpaxè
pintade tsàxè
Olseau xèvi
perdrix tègli
peIToquet àkà
chauve-souris àgùt5
vautour àkàga
épervier àuàkà
antilope dzogbezi, sàdè
phacochère gbehà
smge fie,fio
éléphant àtiglinyl
girafe zlkdlègbè
lion dzàta
panthère làklè
hyène gbètè

239
pangolin (des arbres) lluj, IlujIluj
(de terre) gùmèIluj
agouti: aulacode x~
renard woàtàklalè
serpent dà
crocodile} caïman 10
varan àgblèIo
lézard àdogIo
margouillat àtakpIatsu
gecko x:Jmènyatri
tortue kId
caméléon àgàmà
crapaud àkp:>kpl:>, àblto
grenouille àdi, àdlgbg,
escargot (gros) àb3b:>
(petit) àkdt6
papillon (petit) dzjkpàkpà
(gros) kpakpalùuui, k3klouà
libellule dèblagdmè, fiatà
mante religieuse dàyikpodàyikpo, k:>d:>ml
mouche tàgbàtsu
moucheron tàgbàtsuvi
moustique mu
guêpe àzàz;!, uàu~, Ily
cafard kàkàrakà, gbàgbIàuul
termite bàbà
ver v:>
ver de terre v:>kII
fourmi àc{i4.evi, dzèvi, àslsl
fourmi magnan zanuvo
araignée ylyi, yèvi, woàyawuyi
pou yd

240
18. Plantes Atiwo

baobab àdldo, àdldoti


palmier à huile dèti
.
ronIer
" àg5ti
fromager uiiti
manguIer mangàti
arachide àzl
épinards gboma
oIgnon sàbalà
piment àtadi
mil fd
rIZ m:>ll, m:>lù
haricot àYI

18. Vêtements A WÙwo

pagne àv:>
pantalon àtawui, àtatràla
manteau àWÙdziWÙ,àVÙv:>kotù
vêtement de soirée àtsy~kotù
vêtem ent d'intérieur x3mèWÙ
pYJama ànyiml3WÙ
chemise de nuit zâWÙ
blouson àwudziwul
veste kotù
robe àWÙ lègbè
pullover àVÙV3WÙ
imperméable tslWÙ
survêtement kàmètèWÙ
chemise dziwul
maillot (de sport) kàmètewul

241
mal1lot de bain tsllèWÙ
T-shirt trlko
chaussette àBgode
sous- vêtem ent àWÙtewul
slip~ caleçon~ culotte de
femme gode, godui, godevi
culotte courte~ short àtakpul
écharpe, foulard tàku
cache-sexe kàmègoe
cra vate~ col k3là
chaussure~ soulier à6kpa
sandale~ samara àtokota
chapeau~ coiffe kuku
casquette kukuvi
manche àWÙb3
ceinture àndziblakà, àndziblanu
poche kotoku, àkpo
bouton àWÙnùfu

242
VI. CONVERSATION COURANTE, TEXTES

A. SALUTATIONS Gbèdodowo

Aleke nèf~ 4.0 ? Comment allez-vous?


Mèfg nyuie. Je vais bien.

Ef~à ? Comment allez-vous?


Eç, mèf~. Jt: vais bit:n.

Egbè Je d:>. Bonjour


(quand on s'est déjà vus dans la journée)

D:> gbè. Bonj.our.

Etsd Je d:>. Bonjour


(quand on ne s'est pas vu depuis la veille)

D:> tsd. Y 00, d:> tsd. Bon.jour.


NYlts:> Je d:>. Bonjour
(quand on ne s'est pas vu depuis plusieurs
j ours)

D:> nYlts:>. Bonjour.


Gbè4.egbè Je d:>. Bonjour
(quand on ne s'est pas vu depuis longtemps)

D:> gbè4.egbè. Bonjour.


I]di. IJdi na WOe M:>nl. Bonj.our (le matin)

I]di. Bonj.our.
I)dd. I)d3 na wo. BonJ.our
(aumilieu de la journée)
I) dd. BonJ.our.

Afemèt~wo ~e ? Comment ça va à la maison?


Wofo. Ça va.

Sr~wo ~e ? Comment va votre femme?


Ell. Elle va bien.

Dèviawo ~ ? Comment vont les enfants?


WoII. Ils vont bien.

Fi~. Fi~ 100. Fiç na wo. Bonsoir.


Yod. Booro~
D5 àgbè. Bonne nuit.
Miagàdo go. Au revoir.
Miagàdo goè. Au revoir.

244
B. ALEKE WOYJNA NA WO ?

1. - Nyèa, 1Jk~nyèe nye Yawo. W 0 ya <te ?

2. - I)k~nyèe nye Paulo... SrgwQ <te ? Aleke woy~na

nê?
3. - E1Jk~e nye Ami.

4. - M'là viwo 1Jk~ <te ?


5. - Woy~a IJutsùviawo be K3dzo kple K3ku.
6. - Nyè ya, woy~ani be Yàwo, eg3mèe nye be wodzlrii

Yawo<tagbè.

7. - Sr~ènyè IJk:>enye Ami elàbe wodzii Memle<ta gbè.


8. - Vinyè 1Jutsù tslt81t3IJk~e nye K3ku elàbe wodzll

Ku<tagbè.
9. - Vinyè IJutsùvi ctèvit3IJk~e nye K3dzo elàbe wodzll

Dzoclagbè.

10. - Kp:> <ta,ny~nùviwo, mlàfe IJk~wo <te?


Il. - W oy~a mi be Afiwa kple Ak:~siwa.
12. - Vinyè ny~nùvi tsltslt31Jk~e Afiwa elàbe wodzll

Fi<tagbè.

13. - Ny~nùvi <tèvit31Jk~e nye Ak:~siwa elàbe wodzll


Kwàsi<tagbè.
14. - Woa <te,Paulo? Gbèkagbèe nèdz3 ?
15. - Nyèa, nyèmenye o.

245
COMMENT VOUS APPELEZ- VOUS?

1. - MOI:je m'appelle Yawo. Et vous?


2. - Je m'appelle Pau1... Et votre femme? Comment
s'appelle-t-elle ?
3. - Elle s'appelle Ami.
4. - Comment s'appellent vos enfants?
5. - Les garçons s'appellent Kodjo et Kokou.
6. - Moi, j.e m'appelle Yawo parce que j.e suis né un
j.eudi.
7. - Ma femme s'appelle Ami parce qu'elle est née un
samedi.
8. - Mon fils aîné s'appelle Kokou parce qu'il est né
un mercredi.
9. - Mon fils cadet s'appelle Kodjo parce qui1 est né
un lundi.
10. - Et vous} les filles? Comment vous appelez-
vous?
11. - Nous nous appelons A.fiwa et Akossiwa.
12. - Ma fille aînée s'appelle Afiwa parce qu'elle est
née un vendredi.
13. - Ma fille cadette s'appelle Akossiwa parce
qu'elle est née un dimanche.
14. - Et vous} Paul? Quelj.our êtes-vous né ?
15. - MOI:je ne le sais pas.

246
c. ALEKE NEF8 DO ?

1. - Kp~ <ta,Kdfi!... Aleke nèfg <tô ?


2. - Mèfg nyuie. Wè ya <te?
3 Mièzg m~ nyuieà ?
4. - Eè, m~z3zdà nyo IJut~.
5. Ldmèt~wo <te?
6. - Wof~.
7. - AJemèt~wo <te?
8. - Wofg nyuie.
9. - Srgwo <te?
10. - En.
Il. - Dèviawo <te ?
12. - W oawo hâ wolle
13. - Gbè (a)~e gbè Je d:>.
14. - Y 00, gbè (a)~e gbè.
15. - Gb:>nyè fa.

247
COMMENT VAS-TU?

1. - Tiens, Kofi I... Comment vas-tu ?


2. - Bien, et toi?
3. - Avez-vous fàit bon voyage?
4. - Oui, ça a été un très bon voyage.
5. - Alors, comment vont les Loméens ?
6. - Ils vont bien.
7. - Et à la maison?
8. - Ça va.
9. - Et ta femme?
10. - Elle va bien.
Il. - Et les enfants?
12. - Ils vont bien aussi.
13. - Ça fàit longtemps.
(Travail d'un certain jour)
14. - Oui, ça fait longtemps.
(Oui, d'un certain jour)
15. - Chez moi, c'est la paix.
(Que m'apportes-tu comme nouvelle ?)
16. - Je viens t'informer que J.e vais marier ma
fille.

248
D. ASIDEDE

1. "Y ovo, va kp:> àkpete sià SI wowd kple logbàdzè


la..., àlldziblanu ma SI wowd kple dàgbàdzè.
2. Mexd àSl o. Maw:} àsl bdb:>è na WOe
3. Vèn5vi siàwo x5 fr~ àkpe àtg !
4. Tekti wots:> kpè. Ekpàkpà xd yèyiyi gèetèe, kp:> eta !... !
5. - Exd àsl akpa.
6. - Nènie y:>m nèlè? ... Gb15 wd asl name
7. - Fr~ àkpe èvè. Max:} wu nenema o.
8 . - Fr~ a' k pe evea
"'? '1-lm ne' l e' ...
',1;
k :>
9. - Enyo. Akpe. Nyèmelè naneke dim o.
10. - Y OVO, fr~ àkpe ètg, màts:>è na WOe
Il. -T s:>àkpe ètg kà nam".
12. Nua do àsi Paulo dzodzro mè. Edo àsl.
13. Ena àkpe èvè àlàfa ètg ke fifia nudzrala mebia wu
àkpe èvè àlàfa àdre o.
14. Tètè, Paulo wd àbe <tewddzo ylnà ne.
15. "Ydvo, n3 tè. Megàdzo o. Ts:> àkpe èvè àlàfa ade va
va k:}, evd.
16. - Ao, nyemayl wu àkpe vè àlàfa àtg o.
17. - Enyo. Ts:> àkpe èvè àlàfa àtg la v£."
18. Paulo dzo kple vèn3viawo.
19. "AIet:>, kp:> n5n3mètata sià eta... Nyèe tÊ.
20. - Nenie nèj1è vèn3vi siàwô ?...
21. - Nyè ya, mèlè wo dzram àkpe èvè àlàfa èt:>è."

249
MARCHANDAGE

1. - Yovo, viens voir ce sac en crocodile..., cette


ceinture en peau de serpent.
2. Ce n'est pas cher. Je te mis bon prix.
3. 5000 F, cesjumeaux font 5.000 F.
4. C'est du teck. Il y a du travail, regarde!
5. - C'est trop cher.
6. - Combien tu dis 7... Dis-moi ton prix.
7. - 2 000 F, ça ne vaut pas plus.
8. - 2 000 F 7... Tu plaisantes...
9. - C'est bon. Merci. Je ne veux rien.
10. - Yovo, trois mille francs, je te les laisse.
Il. Donne-moi seulement 3 000".
12. Paul commence à être intéressé. Il marchande.
13. Il donne 2 500 F. Maintenant, le vendeur ne deman-
de pas plus que 2 700.
14. Alors, Paul mit semblant de s'en aller.
15. "Yovo, attends. Ne t'en va pas. Donne seulement
2600, c'est tout.
16. - Non, J.ene dépasserai pas 2 500.
17. - C'est bon. Donne-moi 2 500.
18. Paul s'en va avec les jumeaux.
19. (Un peu plus loin)
20. ''Monsieur, regarde cette statue... C'est moi qui l'ai
sculptée.
21. - Combien vends-tu cesJ.umeaux 7...
22. - Moi, je les vends à 2 300 F. "

250
E. ASIGAME

1. ASIg~è lè katolikIt:>wofe gbèdoxa fe mIàkpa dzi.


2. E'Ûnà gbèsiagbè.
3. E'Ûnà Ijut:>. Amèwo y:>nÊ fy-y.
4. W omedzèà si nudzrala kple nuJ1èla o.
5. Ny:>nù nudzralawo lè àrnèwo y:>m lè àfirnÈ : "Afet:>, va
Fè peyà. W ornexa àSI o. <tèka fe asle nye àlàfa <tèka."
6. L~WÙlawo lè l~ korn lè àfil.
7. I)gd vie la, wo<to nuwo qj nyuie.
8. AmI, à<ti, àya, àdzàl~ kple sigàrefi wolè sukll xà.
9. W o<to tlmatl àtg àlo àdé.
10. Avddzralawo <toàgbàkà.
Il. Kàsefidzralawo lè tè t:>m àmèwo.
12. Ny:>nùvi soèwo dro màndàrinlloo fia, 100 àzl, 100 bli
tatd, 100 kakl~ 100 kd1Jkadà àlo màtseslwo <tetà, lè
ylylrn lè gbdgbdm.
13. I)èviwo lè r:>bàkpetewo dzrarn.
14. Ny:>nù tdmèl~ dzralawo x:J m:><tèka.
15. Woàte IjU kp~ tamèl~ mumù, ylyl kple sasia.
16. Afi bu la, da1Jùti, àtadi soè 'Û'Û, fètri, àgbèllm:>, fd,
Ii... woll, gàke womakp:> wohe o.
17. Eye, lè àmèha g~ siàwo d3mè la, uuwo kp:>a m:> tona.
18. - Memle<tagbèe àslà 'Ûnà wu.

251
LE GRAND MARCHE

1. Le grand marché est situé à gauche de la cathédrale.


2. Il a lieu tous lesJours.
3. Il est très animé. Il grouille de monde.
4. On ne sait pas qui achète et qui vend.
5. Les vendeuses vous inteIpellent: ''Monsieur, viens
111'acheter des a vocats. Ils ne sont pas chers. 100 F un
avocat".
6. Ici les bouchers dépècent la viande.
7. Là, ce sont des étalages bien présentés.
8. Le sucre côtoie l'huile, le savon, les peignes, la les-
sive et les cigarettes.
9. Les tomates sont disposées par petits tas de 5 ou 6.
10. Les marchands de tissus font la haie.
11. Les vendeurs de cassettes vous accrochent.
12. Des petites filles vont et viennent, portant sur la t8te
des mandarines ou bien des pois sucrés, des cacahu-
ettes, du maïs grillé, des boulettes de maïs, du nougat
ou encore des allumettes...
13. Les enfants proposent des sacs en plastic.
14. Toute une rue est occupée par des marchandes de
pOlssons.
15. On y trouve du poisson frais, du poisson fumé et du
poisson séché.
16. Ailleurs, ce sont les citrons verts, les petits piments
rouges, le gombo, la farine de manioc, le mil, le
sorgho... mais on n y voit pas de fonio.
17. Et dans cette cohue, les voitures trouvent moyen de
passer.
18. C'est le samedi que le marché est le plus animé.

252
F. AGBELI

1. - Nukà dzram wolè lè àfimâ ?


2. - Agbèfi ye. Agbèll nye Togo Je nuq,ùq,ù veviet:Jwo
d3mèt:> q,èka. Agbgèll mèe woq,èà gàli kple tàpiokà
tsonê.
3. Woq,ùà eJe mm, nuk:>, àgbèllkàklo àlo àkpl~.
4. Wosiaa àgbèll SI wof11Ia. Ne eJu la, ezùà kdkàte eye
wots:>nê Ylà gàte g:Jmè.
5. Ne wotùi la, ezùà w:> eye woctànè lè ze mè.
6. W ots:>a eJe a1Jgbàwo ctàà àmàe eye wots~a eJe atiwo
doa dzde.
7. W ol~a àgbèlltsro k:Jnà cte dzd mè eyè wots~a ze tsy~a
edzi eSl mè àdzùdzd <tona la.
8. Eye lè IJùf:>kèJe ~di la, wokl:>a ze la mè eye wokùà
tSl dea emè alebe ueue t:Jxè acte n:Jà tSlla mè.
9. W oate IJu de tsroawo do g~ acte mè, evona lè àfima.
10. Eyè lè ~kèkè actewo mègbe la, ulo SI woclùnà la doà
go tso emè.
Il. W omets~a àgbèll Je naneke Jua gbe d.
12. Eyatàe wogbl:Jnà be àgbè Jl.
13. Gàli ya kàkà cte Afrikà dùwo kat~ mè kloe. Wots~a
àgbèll kIlo àdre hew:Jà gàli kIlo ctèka.
14. Gb~ la, wofià àgbèllà; wodea tSl, wotsy3nè. Emègbe,
wozia àgbèllm:> eSl wova t:Jnà lè gàlit:Jgba mè.
15. Wo@nè kple kanaml àbe llzi, kpdku alo slkaslka ène
alo àkpàvidetsl. Nuctùctù sià woy:>na be gàJisisi àlo
plng.

253
LE MANIOC
1. - Qu'est-ce qu'on vend là-bas?
2. - C'est du manioc. Le manioc est l'un des éléments
de base de l'alimentation togolaise. C'est à partir du
manioc qu'on fait le gari et le tapioca.
3. On mange le manioc en fufu, en tranches, en
beignets ou en pâte.
4. On fàit sécher les tranches. Une fois séchées, ces
tranches deviennent des cossettes et on les apporte
au moulin.
5. On les écrase pour en fàire de la farine que l'on
prépare dans la marmite.
6. Les feuilles sont préparées en légumes et même
les tiges servent à faire du feu.
7. Les écorces sont brûlées et l'on met par-dessus
un canari renversé dans lequel la fumée pénètre.
8. Et le lendemain matin, on lave le canari et on le
remplit d'eau. Il prend ainsi un parfum agréable.
9. On peut aussi enfouir les écorces dans un trou et
et les laisser pourrir.
10. Au bout de quelquesJours, poussent des champi-
gnons comestibles.
11. On ne Jette rien du manioc.
12. C'est pourquoi on dit que le manioc, c'est la vie.
13. Quant au gari, il s'est répandu un peu partout en
Afrique. Il faut sept kilos de manioc pour faire
un kl10 de gari.
14. D'abord, on râpe le manioc, on l'imbibe d'eau puis
on le presse. Ensuite, on le fait fermenter et
griller sur une céramique.
15. On le mange avec du poisson frit -
brochet, thon
ou dorade rose - ou bien avec une sauce de petits
poissons. Ce plat se nomme garisisi ou pinon.

254
G. D8KP8KPL8

1. W osiadeYI <le m:>a to.


2. Ny:>nùwo 1è etr:>m 1è ke dzodzo la dzi.
3. Lè kpeq}q} àctewo mègbe la, <l3kp131aJe ha dIdl èvè
a<lewo lè <l3bl:> hème
4. Dùamèt:>wo kata lè àfima.
5. I]utsùwo kple c.tèviwo b3bd <lekà la dzi helè hà dzlm
eSImè uuIdha soè acte met:> tè eIe uuIdIà d.
6. Ny:>nùwo dro àgba <tetà 1è 1à1àm dzlgb3ctitdè hena
làwo mama.
7 . Es~ na àkroawo be woafla Jùtsotsoe la aq} go.
8. E1è na c.t3kpldla a<lewo be woadzd dzè tsla mè godoo.
9. I>dàwo tsaka.
10. S~~ kd la, t3mèl~ soè hamè hamè àkpe nanewo àbe
dzà<lu, bd1uvi, àgl~, l~gbàli ne... eslwo d3mè woàkp:>
g~dwo àbe tsikoè, tàtrà, slkaslka, kpdku, tddà, 11zi
kple àdèyè ène 1è kèldem, lè kpo tlm lè 1Jd:>nù.

255
LA PECHE AU FILET

1. Tout le long de la route, sèchent de petits poissons.


2. Des femmes sont en train de les retourner sur le sable
chaud.
3. Quelques kilomètres plus loin, deux longues files de
pêcheurs tirent un filet bleu.
4. Tout le village est présent.
5. Les hommes et les enfants s'are-boutent sur la corde
en chantant tandis qu'un petit orchestre ne cesse de
Jouer.
6. Les femmes attendent patiemment avec leurs bassines
sur la tête pour sc répartir le poisson.
7. Les barques ont du mal à franchir la barre pour attein-
dre le rivage.
8. Certains pêcheurs sont obligés de sc jeter à l'eau.
9. Les filets sc croisent.
10. Bientôt, des milliers de petits poissons de toutes
sortes frétillent et scintillent au solel1: des maque-
reaux, des crevettes, des crabes, mais aussi quelques
gros tels que des capitaines, des raies, des dorades,
des thons des anguilles, des baracoudas et des silures
blancs.

256
H. LE YAWO GB~

1. ESl mège '-te kp:>a mè la, mèkp:> àmèwo 1è uàuà g! a~e


mè.
2. Ny:>nùwo kp1e ny:>nùviwo n:>nu kp1:>m 1è x:>x:>nùkp1e
xa fOmèvi vovovowo.
3. Ny:>nù actewo n:>x3 slwo kat~ dd cte xexe nù la mè
kp13m, bubùàwo n3 àti slwo te fo q} wu la kp15m.
4. I)utsùvi soè acte sllè àmama la, n3 no fum kple
'-t3kùtsa eye ny:>nù acte n:>tsl1èm na vidzj lè àfea
titinà.
5. Tùgbèdze acte n:>tSl dùm lè VÙd:>mè kple t:>kpo eye
won:) ek:>m '-te tSl1ègba g~ acte mè.
6. Lè dzogoè acte mè la, Afiwa n5 làb5k3 kpàm hena
koliko t3t3.
7. Lè dzd sllè exà dzi la, tSl n3 fièfièm eye ctèvi acte n3
b1i ctàctàny3m lè egb:>.
8. "- W3ez~ ldo !
9.-Yoo!
10. - Elè m:> dzià ?
Il. - Eè!"
12 . A me "" SlWO n:>" erne ' 1a d 0"..:I~
"\.e x:>x:>nu...
" "
14. Ami cto àtsyg. Età eIe av3 dzj la. Enya kp:>kp:>.
15. W onam n3 ànyi <tezl dzi lè yaxdJe la.
16. Wokù tsl <tetre mè nam.
17. Mèmll Zl èvè àlo èt~ eye mèts:>è na àmè SI lè nye xà.
19. Tete Yawo uù soctàbltùkpa acte eye àmèsiamè no vi
acte lè k:>J)k:>la mè.
20. Wocto dzè lè nyà 'SI kple ekèmè IJuti.

257
CHEZ YAWO

1. Quand J.epénétrai dans la concession~ je découvris une


animation particulière.
2. Des femmes et des fillettes étaient en train de balayer
la cour avec différentes sortes de balais.
3. Les unes balayaient dans les pièces qui donnent tou-
tes sur la cour, les autres balayaient sous les deux
arbres~ là où c'était le plus sale.
4. Un petit garçon~ tout nu~ était en train de faire sa toi-
lette avec un filet-éponge et une femme lavait son
bébé au milieu de la cour.
5. Une jeune fille tirait de l'eau du puits avec un seau et
la versait dans une grande bassine.
6. Dans un coin~ Afiwa était en train d'éplucher des igna-
mes pour en faire des frites.
7. A côté d'elle~ près du feu sur lequel bouillait de l'eau~
un enfant mangeait des grains de maïs bouilli.
8. "- Bonne arrivée.
9. - Merci
10. - Vous avez trouvé le chemin.
11. - Oui. "
12. Les gens qui étaient à l'intérieur sortirent dans la
cour.
14. Ami s'était faite belle. Elle avait mis son pagne rou-
ge.
15. On me fit asseoir sur un banc sous l'apatam.
16. On m'apporta une calebassée d'eau.
17. J'en bus deux ou trois gorgées et la passai à mon voi-
Sln.
19. Puis Yawo déboucha une boute111e de sodabi et cha-
cun en but un fond de verre
20. On parla de choses et d'autres.

258
I. AFRIKATJW0.FE .F0MEKADODOWO

1. - Amè sià nye fonyè.


2. Eyàe kp:> dzinyè.
3. Amè kèmè hi nye ndvinyè bubù.
4. I)utsù siàe nye Kdmla, ndvinyè IJut:>IJut:>: t:>4,èka nd
4,èka viwo mienye.
5. Amè sià nye ndvinyè ny~nù ctèvitd. Taslnyè nye esià.
6. Lè afrikà la, miedea vovototo t:>fomè kple ndfomè
domè.
7. Gàwu la, miedea dzèsi mia dz'ilawo ndviIJutsùwo lè
wofe tSltsl nù, ne wotsl wu mia foro kple mia dada
àlo wow:J 4,èvi wu wo.
8. Nènema kee wdnye lè ndgomè ha.
9. Gàke melè godoo be woàde dzèsi ndvi 1Jutsùwo tso
n:Jvi ny:>nùwo gb:> à : n3vi koe wonye.
10. Eye mia dzllawo Je Jomèt:>wo (àlo ndviwo) Je viwo
kat~ zù mia n:Jviwo. Eyàtà n3viko miey~na.
Il. Ne mèlè nu Jorn tso ndvinyèwo Je viwo IJuti la,
mày:> wo be t~CÛy~vi,t~g~y:>vi, tasly:>vi, naCÛy:>viàlo
n:Jg~y:>vi kple bubùwo.
12. Mày:> srQnyè ny:>nù Je naviny~nù be nY:Jnyè. Eye ne
srgnyè navia ay:>nyè h~ la, ay~ni be nY:Jnyè.
13. Mày:> ndnyè'tsusl yeye be nàvi àlo n3vl.
14. Gàwu là, nàvinyè la zù ndnyè ndviny~nù.
15. Ne et si wu danyè la, ezù nàgg àlo n:J'gg.
16. - Mauù emè be nyèmesèà Afrikàt:>wo Je fomè
kàdodowo mè nyuie o.

259
LA FAMILLE AFRICAINE

1. - Lui c'est mon grand fTère.


2. C'est lui qui s'est occupé de moi.
3. Celui-là, c'est un autre fTère.
4. Ça, c'est Komla. C'est mon vrai frère, même père
même mère.
5. Elle, c'est ma petite soeur. Voici ma tante paternelle.
6. En Afrique, nous faisons la différence entre la famille
du côté du père et celle du côté de la mère.
7. De plus, nous précisons touJ.ours, s'11s'agit d'un
oncle, s'il est l'aîné ou le cadet de notre père ou de
notre mère.
8. Il en est de même de la tante qui peut être aînéc ou
cadette de notre père ou de notre mère.
9. Par contre, il n'est généralement pas nécessaire de
distinguer les frères des soeurs: c'est toujoursn3vi.
10. Et tous les cousins sont considérés comme des frères:
cest encore n5vi.
11. Quand je parle de mes neveux, J.c dois dire le petit
qui m'appelle oncle paternel cadet ou aîné de mon
père ou le petit qui m'appelle tante paternelle ou
maternelle, cadette ou aînée de ma mère etc...
12. Quand je parle de la soeur de ma femme, je dis
ny~nyè (ma belle-soeur), mais quand ma belle-soeur
parle de mOl: elle dit aussi ny~nyè (mon beau-frère).
13. J'appe11enàvi celle qu'on a épousée après ma mère.
14. De plus, cette nàvi est considérée comme la petite
soeur de ma mère.
15. Si elle est plus âgée que ma mère on l'appellera nàg~.
16. - Je dois avouer que je my perds dans la faml1le
africaine!

260
J. MIVA KPL;} I]U! FUFUA BI

1. Lè yèmayl mè la, wo4.o kplg g!! a4.e 4.e rèz~ti gdmè.


2. Ami gb15 be : "Mitè 4.e kpl2 1)uti.
3. Mind àfisiàfi SI dzro mila.
4. A, ekp5td zlkpul ~èka.
S. KdIru, ts~ ~èka va !
6. W 0 ya, gbl5 na Aku be nets~ nu Clù~ùla vê".
7 . TSIgba a4.e lè kpl~ dzi xoxo hena àsik~kl:>.
8. W okù tsl ~e àgba bubù a<te mè hena àsidede emè be
ne fùfùà nagàle <teàsi hafi ne woadè <teàgba mè na
amewo
"" o.
"
9. Wots~ àdzàl~ kple àsitutunu hâ dà 4.e kpl~à dzi hena
àsik~kl~ kple etututu lè nu<tùctù la mègbe.
10. Lododo a4.e gbl5 be "4.èvi SI nya àsik~kl~ la ye <tùà
nu kple àmètsltslwo".
Il. Ev5 la, <lèvi a<leke melè kplgà 1)uti 5.
12. Paulo bia eg:Jmè sè.
13. "- fomè a<tewo Il SI mè <lèviwo me<lùa nu kple
àmètsltsl o.
14. Miawo gb~ ya la, melè nènèma 0, esl miesd gbd egbè
sià tà la, <lèviwo <lùnu <levo"

15. Aku ts~ fùfù la vê eye Ak~siwa ts~ detslgba kpl~ <to.
16. "- MiYI edzi ! Amèsiamè nekp~ e<tokui gb:>."
17. Eye àmèsiamè ka fùfùk~e ~èka kple nuctùsi, ts~è t~
detsl eye wo4.ul kple x51~k~.
18. Wo<tùà nu kple nuctùsi yèsiayl.
19. Wo<lù nu lè dzldz5 g~ acte mè.

261
A TABLE LE FOUFOU EST PRET

1. Pendant ce temps} on avait dressé une grande table


sous l'arbre à raisins.
2. "- Passez à table} dit Ami.
3. Mettez-vous où vous voulez.
4. Tiens} 11manque une chaise.
5. Kokou} apportes-en une /
6. Toi, va dire à Akou d'apporter à manger".
7. Sur la table} il y avait dtfjà une cuvette d'eau pour se
laver les mains.
8. A côté, dans un autre bol, 11y avait de l'eau pour
s'humecter les mains avant de prendre une boulette
de foufou} sinon la pâte colle aux doigts.
9. Il Y avait aussi le savon pour sc relaver les mains
après le repas} et la serviette pour s'essuyer.
10. Un proverbe dit que "l'enfant qui sait se laver les
mains mange avec les adultes".
11. Or il n' y avait pas d'enfànts à table.
12. Paul en demanda la raison.
13. "- /1 Y a des familles où les enfants ne mangent pas
avec les adultes.
14. Chez nous} ce n'est pas le cas} mais comme nous
sommes nombreux aUJ.ourd'hui, les enfants mangent à
part. "
15. Akou arriva avec le foufou et Akossiwa suivit avec la
sauce.
16. "- Allez-y! Servez-vous l"
17. Et chacun se prit une boulette de foufou de la main
droite} la trempa dans la sauce et la mangea avec un
morceau d'agouti.
18. On mange toujours de la main droite.
19. Le repas se déroula dans une bonne ambiance.

262
K. LE DJYJLA GBJ

1. - N3 ànyi... Afikàe lè vewàm ?


2. - Nyèmenya tutu o.
3. Dè<û te lJunyè. Mègb:>dz:>bâ.
Eye tà lè veyèm edziedzi.
4. - Etso Fr~ va etèfe dldlà ?
S. - Ad, k3sicla clèka koe nye esià.
6. - Zl gb~3e nye esi nèva Afrikàà ?
7. - E~, zl gb~3e. Nukàtà nèlè biayèm nènemâ ?
8. - Elàbena lè nyàtèfe mè la, yacl311cl:311
na clèq)tea àmè
IJU.
9. - Nyàtèfe. Dzàdzd s3gb3 kple fàfa memam bàcle o.
Il. - Màdo wo kp:>... Dè àWÙ... DziWUl ka.
12. Enyo. Ml5 àfisià...
13. Do àbd ~a ne maxd dzodzo na wo...
14. Vùwo <ti<tivie.
15. Nd ànyi eye nagbd sesie.
16. Kpe kpe... Kè nù eye do àclè <ta.
17 . A<tèà dzi ru.
18. Kp~ àklàwo gb:>.
19. Ke wo dzi ya lè sesie eye wolè d~ w3m nyuie.
20. Enyo. Gbùgb5 àwùà <to.
21. MaIJ13 àtikè na WOe

263
CHEZ LE MEDECIN

1. - Asseyez-vous ... Où avez-vous mal?


2. - Je ne sais pas aUJ.uste.
3. - Je me sens fatigué et fàible.
Et J.'ai un mal de tête persistant.
4 - Etes-vous arrivé de France depuis longtemps?
5 - Non, depuis une semaine seulement.
6. - Est-ce la première fois que vous venez en Afrique?
7. - Oui, c'est la première fois. Pourquoi me demandez-
vous cela?
9. - Parce qu'cn général le changement de climat fatigue.
10. - C'est vral:J.ene suis pas encore habitué à la forte
chaleur ni à la chaleur humide.
Il. - Je vais vous examiner. Déshabl1lez-vous... La che-
mise seulement.
12. Bien. Allongez-vous ici...
13. Donnez-moi votre bras que je prenne votre tention.
14. La tention est un peu basse.
15. Asseyez-vous et respirez fort.
16. Toussez... Ouvrez la bouche et tirez la langue.
17. Cette langue est chargée.
18. Il faut soigner le foie.
19. Quant au coeur, il est solide et bat régulièrement.
20. Bon. Rhabillez-vous.
21. Je vais vous mire une ordonnance.

264
L. LE DUA ME

1. Yawo tt:J yt to dzi lè edèdù mè hena 1]kèkè aetewa.


2. Amè gèetèwa dra àgbà ete tà lè m:J dzi lè àst slwa q}.
gbèmagbè la tà.
3. Ke est àmèàwa sè kp~ kà la, wodzè fi:J to enùmake.
4. W odo go eye wodzè to viig~ gè4.è IJUlè m~a dzi.
5. Ke esl woeto toa ta mè la, wamegàdo vu à.
6. M=>la dzè èvè.
7. W oto esl to ~ùsi mè la dzi; uùuù lè àfima t]ut=>,gàke
woyl ~o àfe kaba.
8. Dùà lè t3 aete to eye àve hâ tè ete eIJu.
9. Eyàtàe ytyl kple gb3gb5 màdzùdz3màdzùdz3l1 ~o.
10. Ny=>nùa~ewo dèà t5 mè zl ètg àlo zl ènè gbè ~èka.
Il. Bubù actewo ylà nakèf3fe.
12. Ne t]utsùàwo meyl àgblè d la, woylà jèdàfe lè
t3sisiwo mè.
13. Yèàctewoylla, wodà à8àbù lè àfisl t81 xa ~o 83gb:) la.
W ots:Ja l~viwo gb3nè edziedzi.
14. Afisià la, tùgbèdzewo n3 nu siam cle kà dzi.
15. Ke t3mèe wonyàà nu lènà, eye ne nuawo s3 gb3 la,
wosia wo ~e kpe dzi lè t3à to.
16. AfimÈ la, vin3 acle lè dzàgb~ dam na via soè la.
17. Lè blivàwo xà la, wolè kùsllgm.
18. Elè kàko be woaq}. tsà lè dùa mè hena gbèdodo na
, ,. ,
ameSlame.
19. - W oezo ! - Y 00. - Làmèt:Jwo ?...

265
AU VILLAGE

1. Yawo est retourné pour quelquesjours dans son vil-


lage natal, dans la montagne.
2. Il Y avait beaucoup de gens sur la route avec des far-
deaux sur la tête~ à cause des marchés qui se te-
naient ce jour-là.
3. Mais dès que les gens entendaient le klaxon 11sse
rangeaient sur le bord de la chaussée.
4. Ils ont croisé et dépassé de nombreux camions.
5. Mais en arrivant dans la montagne~ il ny avait plus de
circulation.
6. La route se divisait en deux.
7. Ils ont pris à droite le chemin poussiéreux et 11ssont
vite arrivés à destination.
8. Le v11lage est situé près d'une rivière et la forêt est
toute proche.
9. C'est pourquoi il y a un va-et-vient incessant.
10. Certaines femmes vont chercher de l'eau trois ou
quatre fois par jour.
11. D'autres vont chercher du bois.
12. Les hommes~ quand 11sne se rendent pas au champ~
vont à la pêche à la ligne.
13. Que1quefois~ ils pêchent au filet là où il y a beaucoup
d'eau. Ils rapportent presque touJ.ours des poissons.
14. Ici, des filles étendaient du linge à sécher sur un fil.
15. Mais c'est à la rivière qu'on fàit la lessive et s~1 y a
beaucoup de linge~ on l'étale sur des pierres au bord
de l'eau.
16. Là une maman donnait de la bou11lie à son re~ieton.
17. Près des silos de maïs~ on s'adonnait à la vannerie.
18. Bien sûr, il a fallu faire le tour du v11lage et saluer
tout le monde.
19. - Bonne arrivée! - Merci. - Et les gens de Lomé? ...

266
M. VEN~VIWO

1.Vèn3viwo dzldzl hèà dzldzakp~kp~ gèctèè vanê.


2. Elè àbe mawuwo dà àsi cte edzi ène eye elè na
dzllawo be woactè wofe 1Jùdzèdzèkp~kp~ fia to wofe
akpedadzèslwo mè.
3. Lè ijkèkè ènyia gbè la, woctùà àz~ àbe na <tèvi
mamleawo ke ène.
4. Gàke, vènaviwo fe godddd gb~t3 hèà kanu t3xèwo
vanê.
5. Nutomè vènaviwo kple famèt~wo lea gbe taxÈwo cte
mla si, esl wodànà cte ze mè.
6. Tsl naà ze la mè. Tsl sià wolena na vènaviwo, eyà ke
won3nà ijkèkè àdre S~1J.
7. W omua àhà, wo ctua yè, worenà.
8. Emègbe la, woj1èà kdklôtsu ènè àlo kdklon?> ènè àlo
kdklon3 èvè kple kdklôtsu èvè cte àtsufdmè àlo nafdmè
nù, kple zevi èvè siwo c(iwo naèwo.
9. W ogàwaà gbe slwo wots~ dànà cte zeviawo xà.
10. Vènavi slwo wokpe VBla, yraa gbèàwo, eye wo ts~a
wo dea ze mè, est wots~na dàà cte uègba mè lè xa
mè.
Il. Tso esià dzi ytnà la, x~ sià tr~ zù vlf~wo fe kanuwdfe.
12. W okùà tSt nan3 <teze yayrawo mè.
13. Wots~a àta, blsi, àyl kple àmldzç SI wodzr?> la
hl~a fdà xI~ zeàwo.
15. W o<tùà nu, n3à nu, naa nu; wodia dzldzedzè.
Mawuwo kp~a dzldza, àmèwo hâ.
17. Amèsiamè lea efe m~.

267
LES JUMEAUX

1. La naissance desjumeaux donne lieu à de grandes


manifestations.
2. C'est que les dieux sont favorables et c'est un honneur
pour les parents qui doivent leur témoigner leur recon-
nalssance.
3. Au huitième jou~ on fait une fête comme pour tous les
enfants.
4. Mais la première sortie des J.umeaux occasionne des
cérémonies particulières.
5. Les jumeaux de la région et leurs parents cueillent de
la main gauche certaines plantes qu'11s viennent dépo-
ser dans une jaITe.
6. Cette JaITe contiendra l'eau pour la t011ette et la bois-
son des jumeaux pendant sept J.ours.
7. On s'enivre~ on danse~ on s'amuse.
8. Plus tard, on achète quatre coqs ou quatre poules ou
deux poules et deux coqs selon les sexes des jumeaux~
et deux marmites identiques.
9. On cueille à nouveau les plantes que l'on vient poser à
côté des marmites.
10. Lesjumeaux invités bénissent les plantes et les met-
tent dans des vases qu'ils placent sur un tas de teITe
pétrie dans une case.
11. Cette case est désormais vouée au culte des nou-
veaux-nés.
12. On remplit les marmites sacrées d'eau potable.
13. On répand tout autour un mélange de gingembre~ de
kolas~ de haricots et d'hul1e de palme.
14. On mange~ on boit, on fait des dons~ on formule des
voeux. Les dieux sont contents~ on est heureux.
15. Chacun s'en va de son côté.

268
N. SODZI JE KU

1. I)kèkè wuiàtg S~IJ,àmèg;! Sàdzi nd ulullm dzl 4.èl~mè-


fOt3è lè Iru kple àgbè dàmè.
2. Gbè etèka fi~ la, egb3 t80 àgblè kple àtikètsl ses~ acle
kpàkple àxàve ses~ acle.
3. EsI 4.èc{ite et]u kelJ la, ey~ gag~wo kat~ vÊ, ké t3tr~
aeteke meva emè à.
4. Amèg~ de àsi hlàlotsàtso mè eye womù dzè efe abà
dzi.
5. Lè vdvg SI 4.oè tà la, AvlèsI dzè dzo mè kloe.
6. Edo vdvggbè be "Dakpê ! Dakpê ! Dakpê !"
7. Abe Irud~folaa ke ène la, v m3à hâ. nye tr;2sùbdla.
8. End vodukp~ mè kplil kp~ eye wànya kdnu clèsiacle.
9. Gb~ la, ena 4.àclui zl eye wodè se na vlawo be woma-
gàgbld nyà la na àmè à4.eke o.
10. Eye dzlmè fuJ1u lè kdnua nù la, efu dù YI 4.àka nyà la
tà na tr:mùà dùfià la.
Il. Amè la na wona nyànya et3 slwo fo fu.
12. Ny~nùwo YI àve mè àbe alèsl wow3 lè vèn3viwo Je
k3nuwdyl ène la, wodà gbè àclewo ete miàsi esl wots~
va dà ete àmèIruIru la dzi.
13. Hàdzldzl kple yèclucluwo va emè lè kdnua nù.
14. Tètè, tuti etèka c{ihena nyànyanana tr;2k3nuwo
nùwuwu kple kuk3nua lJut~ fe gdmèdzèdzè lè dùk~
mè 4.àclowo nù.
15. "Ati g;! acte mù".

269
LA MORT DE SODZI

1. Depuis quinze J.ours~ le vieux Sodzi se débat désespé-


rément entre la vie et la mort.
2. Il rentra un soir des champs avec une fièvre intense et
des douleurs atroces dans les côtes.
3. A bout de force~ il manda tous les spécialistes de sa
connaissance mais rien n y fit.
4. Le vieux se mit à râler et retomba lourdement sur sa
couche.
5. Prise de iTayeur, A vlessi faillit tomber dans le feu.
6. - Dakpê ! Dakpê ! Dakpê !'~ s'écria-t-elle affolée.
7. Tout comme le mourant, la maman était fétichiste.
8. Elle avait fait le couvent avec lui et connaissait les
préceptes de la religion.
9. D'abord, elle imposa le silence et recommanda la dis-
crétion à ses enfants.
10. Puis~ torse nu selon la règle du couvent, elle courut
annoncer la nouvelle au féticheur-chef du village.
11. Ce dernier fit prévenir ses adeptes qui se réunirent.
12. Les femmes se rendirent dans la forêt et, exactement
comme pour la cérémonie des jumeaux~ elles cuel1-
1irent, de la main gauche~ certaines plantes qu'elles
vinrent déposer sur le cadavre.
13. Des chansons et des danses religieuses furent exécu-
tées.
14. Alors~ un coup de canon retentit pour indiquer la /in
des pratiques fétichistes et le commencement des
obsèques selon la coutume ordinaire. [...]
15. "Un arbre gigantesque venait de choir".

270
o. LODODO ADEWO

La plupart des proverbes qui suivent sont empruntés à


Roberto Pazzi: Ancienne Littérature Ewé-Mina, Premier
Fascicule, Lomé, 1978. Nous avons éwéisé les formes et
tournures dialectales.

1. Ku, màtèkp~.
2. Amèkuku kd nu, àmè àgbèàgbè fa àvi.
3. Ne kpg yi do xoxo la, 1J~1Jdèmevdnà Iè eJ)U:J.
4. Amè a4.e mekp~na egbè be yèkp:> ètsd o.
5. KId medz}nà vi woc{inà àb3b:> o.
6. Nyàdikàklo ye <l:>àZl ~e fùt~fe.
7. Kdklovi metùnà xo na kàklon:3 o.
8. Amè nyanyawo Je dù mè kd ye z~ dona cle m:>zdla Iè.
9. Kàbfi be : "Afeny:>nù woclènà".
10. Ne l~klè melè àfe oà, ye dzàgolà zùnà dzàta.
Il. Amè ttèka kà Je tae bi~nà, wogbldnà be "Tàdzj"
k~mèt:>wo.
12. Nus} W:Jgoà, eyà kee wdnà tree
13. AI3viwo kata mesdnà à.
14. L~ ny} yè<tokui, mec{inà kù d.
15. Aleke woclo àbà ttoa, yèfe alg wod:Jna.
16. Gàe nye àgbèt:>.
17 . Ne I~tà Ièà, àmètà meylnà à.
18. L~ SI dzè ~gdà mendnà tSl bùblù o.
19. Nunyui, l~nde : vie wddz}nà.
20. Ne èdzè dà x~Igà, ày} do mè.
21. Dd kp~4.i, àfi <lana.

271
22. Kutè be yèw3 nyui, yèmex3 àkpe o.
23. Hà meq}nà hàsln5 o.
24. Ave SI mè 1~lenu lèà, ye mè ke àvu bènà <lo.
25. Amè Je nyà medz3nà, wots:>a fia <tuna yè o.
26. GbQ[lègà mej1ènà nyl o.
27. KId be yèlè ye ttum lè go mè, gàke meIè dzedzem à.
28. KId be <tàJdJd dzro na yè hâ v5à <tàmelè yè si o.
29. Dù dld1à, dù gàlè iJg5 nÊ.
30. Gbg med:>na gbètè Je kp:> nù d.
31. To sènu mesèà à<te<tiviJe abàbo o.
32. Kàklotsu meIruna àt=>lè woàtàklalè Je tJIrumè o.
33. Av5lgla metànà àV:Jnyui o.
34. Hotsia àIJ3kà mè wolè.
35. Kabll be gege ts3 wu CÛq}.
36. AgI~ gbl5 be kàl~àwoe n3nà àjùtsla nù.
37. Kabakabadila mègbeddmè wàtsina.
38. Af3kpàdola mesina àIJùdzà o.
39. Atse be x3t:>Je ijIrumè yèkp:>na hafi <tona x3 mè.
40. Gàwu bi~ lè 1]uti, yi Iè d3mè.
41. Amè a<te men3nà nyltà dzi kpànà nyl<tu o.
42. Agàmà gbl5 be blèWÙblèWÙ h~, Irue ; kabakaba
h~ gànye Iru.
43. Xexemèàe nye àgàmàgbàl~ wànye.
44. W omen3nà t3màtso y=>nalon3 dzùnà d.
45. Amesllè t3ku kum la, ne ekp=>àjlati h~, aleè.
46. AJe bàk:>n5 medzènà àmè 1]Uo.
47. Ne uuti Iru la, à<tùbatie miènà etèJe.
48. Kpg to, àvu bè.
49. Vi màtsàdùkp=> bùnà be yè n3 koe <tànà nu vivi.
50. Ne àb3b:> YI nugbea, kId gb=>ewddzènà.
51. Ne èYI tJkugbàgbàn3wo dè la, wd h~ àgbà iJIru.

272
52. Gb~wo kat~ Je nù dzo lè yie <tea, àmè a<teke mate IJU
nya wo ddmèt:> <tèka SI <tùw:>d.
53. ZikpuI g~ menye fià 5.
54. Ne àgbàl~ vu lè vu nùà, mekà kId o.
55. Agl~ be : "Ne mègàlè z5z5m àxàdziàxàdzi hâ, menye
m:>bum mèlè d."
56. Ze wu zea, t5 gb:> wokp:>nÊ lè.
57. AJel~ medzlnà gbemèI~ o.

273
QUELQUES PROVERBES

1. La mo~ ne la provoque pas!


2. Le mort rit, le vivant pleure.
3. Même à un vieux léopard, les tâches ne s'en vont pas.
4. Ne regarde pas aUJ.ourd'hui pour connaître demain.
5. La tortue n'accouche pas d'un escargot.
6. La poule qui cherche des ennuis pond chez son enne-
mI.
7. Le poussin ne raconte pas la tradition à la poule.
8. C'est seulement dans le village où il est connu que le
voyageur est surpris par la nuit.
9. Le singe dit: "C'est avec une femme de son clan
qu'on se marie".
10. Quand le léopard n'est pas làJ la civette devient un
lion.
Il. Quand la tête de quelqu'un devient rougeJ on appelle
"Têtes Rouges" tous ceux de son clan.
12. Cc qui arrive à la gourde arrive aussi à la calebasse.
13. Tous les doigts ne sont pas égaux.
14. L'animal qui sc nourrit soi-même ne maigrit pas.
15. Comme on fait son lit on sc couche.
16. L'argent fait l'homme.
17. Quand 11y a une tête de bête} la tête de l'homme ne
tombe pas.
18. La bête qui est devant ne boit pas l'eau trouble.
19. Le bien, c'est une femelle: 11met au monde ses pe-
tits.
20. Si tu deviens l'ami du serpent, tu descendras dans son
trou.
21. La souris entre dans le trou qu'elle connaît.
22. Le manioc dit qui1 a bien trava111émais qu'on ne l'a
pas remercié.
274
23. La musique n'enterre pas le musicien.
24. Dans la forêt où il y a des animaux féroces) même le
chien se cache.
25. Ce n'est pas parce que tu as gagné un procès qu'il te
mut danser avec une hache.
26. Le prix de la chèvre n'achète pas le boeuf:
27. La tortue dit qu'elle danse dans sa carapace mais que
ça ne se voit pas.
28. La tortue dit qu'elle aussi aime les tresses mais elle
n a pas de cheveux.
29. Si un village est éloign~ 11s'en trouvera un autre plus
éloigné encore.
30. La chèvre ne se couche pas à l'entrée de l'hyène.
31. Même l'ore11le la plus fine n'entend pas les cris de la
petite fourmi.
32. Le coq ne chante pas devant le renard
33. Le tisserand ne porte pas de beaux pagnes.
34. La richesse se trouve dans les lianes épineuses.
35. Le singe dit qUl1 est plus rapide de tomber que de
descendre.
36. Le crabe dit que les courageux restent devant les va-
gues de la mer.
37. Qui veut aller trop vite reste en arrière.
38. Qui porte des chaussures ne fuit pas les épines.
39. Le chat dit qUl1 observe le patron avant d'entrer dans
la case.
40. Le beignet de haricot est .rouge au dehors mais blanc
à l'intérieur.
41. On ne s'installe pas sur la tête de l'éléphant pour
sculpter sa défense.
42. Le caméléon dit que si l'on va lentemen~ c'est la
mo~ si l'on va vite) c'est encore la mort.
43. Le monde est comme la peau du caméléon.

275
44. On n'insulte pas le crocod11e avant de traverser le
fleuve.
45. Celui qui est en train de se noyer s'accroche même à
un roseau.
46. Le devin du pays ne convient pas aux gens.
47. Si le kapokier meurt c'est le papayer qui pousse à sa
place.
48. Quand le léopard sort, le chien se cache.
49. Celui qui najamais voyagé croit que seule sa mère
fait de la b01111ecuisine.
50. Quand l'escargot va en voyage, c'est chez la tortue
qu'il descend.
51. Si tu vas au pays des aveugles, toi aussi tu perdras la
vue.
52. Si toutes les chèvres ont la bouche blanche, on ne
peut savoir laquelle a mangé la farine.
53. Le grand trône ne fait pas le roi.
54. Si la peau du tamtam est déchirée, cela ne concerne
pas la tortue.
55. Le crabe dit: "Ce n'est pas parce que je marche de
côté que je perds mon chemin".
56. C'est au bord de l'eau qu'on voit si une jarre est meil-
leure qu'une autrc.
57. L'animal domestique n'accouche pas d'une bête sau-
vage.

276
P. NUXEXLELEG£GBEMœ

1. Ed:>a Ie z~à ?

2. Eç, ele ZQ.

3. Nuke ole wd <3?

4. Mule clèfl~sêgbe ggmè clo g~gbe mè.


5. Eh~ ! Ojro be yèlakpla g~gbe à ?

6. Eç, nyèmukp:> sè gçgbe nywecle o.

7. Onya gçgbe 1JQIJI:>à ?

8. Eç, mùnya eIJQt]I:>.

9. Dè nU1JQIJI:>
yà gQmè nam. clo gggbe mè.

10. JigbMe be d:>ye.


Il. Mùgu àpê gàmè s:>ponupo kndoo.
12. Ao, od'âldn1 sùgb:>.

13. Akpla g~gbe kn àme cle any:> wu be oakple àme-

clemàkp:>.

14. Ne ond Agwç wètri nè à, dlasè g~gbe nyweCle.

15. Eç, mùclo woma vi Clèka lè go mè ne maIJl3 ènu kèo

kpata mùle sè à.

16. Miaclo èd:>a tè.

17. Coo! Gàmè sù v3 à ?

18. Eç, ejè be mia clù nu victe.

19. N è mictù nu v3 à, miaYl drg.

20. Es:) gbè; eye wètr:> mè à, miagbàYl miabe d:>à ji.

(Extraitde Manuel Progressif de Conversation en Langue Guin (Leçons 49 et


SO), deX.Tohouégnon)

277
TEXTE EQUIVALENT EN EWE

1. D~a lè z3z5mà ?
2. E~, elè z5z3m.
3. Nukà w5m nèlè ?
4. Mèlè fr~segbè g5mè ctèm cte g~gbè mè.
5. Aha_! Edi be yèasr~ g~gbèà ?
6. E~, nyèmekp:> sè g~gbè nyuie o.
7. Enya g~gbè IJ51)13à?
8. E~, mènya et):Jl)ld.
9. Dè nUIJ:JIJldsià gdmè nam tie gçgbè mè.
10. DZlgb:Jctanyi fe d~ ye.
Il. Mègu gànyèmè ts~ fonufo kple wo.
12. Ad, èdo à13ni s5gbd.
13. Ne àsrg gçgbè kple àmè acte la, anyo wu be ne
,
asrge" amea"t.ema
'A~ ' k p~.
14. Ne ènd Agoè ylèti ène la, àsè g~gbè nyuie.
15. E~, àgbàl~vi tièka lè àsinyè lè go me nam bena maIJ13
nu slwo kata sèm mèlè.
16. Miacto d~a tè ?
17. Tsy03 ! Gàmè sù vdà ?
18. E~, edzè be miactù nu vi acte.
19. Ne miectù nu v3à, miaYI dr~.
20. ES:J gbè; eye yètr~ mèà, miagàYI miafe d:Ja dzi.

278
LECTURE D'UN TEXTE GUIN (MINA)

1. Le travail va-t-il bien?


2. Oui, ça marche.
3. Que fàis-tu ?
4. Je traduis le français en mina.
5. Ah, c'est ça ! Est-ce que tu veux apprendre le mina?
6. OU1:je ne le comprends pas bien encore.
7. Sais-tu écrire le mina?
8. Oui, je sais l'écrire.
9. Traduis-moi ce texte en mina.
10. C'est un travail de patience...
11. J'aiperdu mon temps à bavarder avec toi.
12. Non, tu mas beaucoup aidé.
13. Il est plus facile d'apprendre le mina avec quelqu'un
que tout seul.
14. Si tu restes à Agoué pendant quatre mois, tu connaî-
tras parfaitement le mina.
15. Oui, j'ai un carnet dans la poche pour écrire tout ce
que j'entends.
16. Arrêtons-nous de travailler.
17. Comment! Est-il déjà l'heure?
18. OU1:il faut que nous mangions un peu.
19. Quand nous aurons fini de manger, nous ferons la
sieste.
20. D'accord, et dans 1'après-midi, nous continuerons
notre travail.

(1) àme4.emàkp:> sans VOlTpersonne


(ne pas (mà-) voir (kp~) un (atle) homme (àmè))

Il s'agit d'un adverbe (avec le suffixe inverseur ma-), c'est pourquoi


on l'orthographie en un seul mot.

279
Les différences: 1. Le niveau phonologique

Ewé Guin Exemples Signifi-


Ewé Guin cation

Idzl Ijl [j] dzi JI sur


.,
(devant IiI edze eJe il faut
Iel ou Ir/) dzlgb5qj jlgb5cte patience
dzro Jro désire~
vouloir

Idzl Izl dzo zo feu,


(devant loI lumière
I:JI ou lui)

Itsl IcI [tc] tsyoo coo Comment!


(devant IiI
Iel ou Ir/)

Itsl /s/ tS:J S:J prendre


(devant loI
I:JIou luI)

280
Ifl Ipl fo nu pd nupo parler,
bavarder

luI IhI uu hu voiture,


tamtam

Iyl Iwl ylèti wètri mois, lune


yètr~ wètr~ après-midi

leI leI mè mè dans


ame
" " ame
" " personne
nyè nyè mOl
ne ne Sl

ene
" " ènè quatre

Ce dernier point n'est pas généralisable. Ce qu'on


constate plutôt est que là où l'éwé prononce [a], [A] et
parfois [e], le mina prononce [e] (e fermé).

mè [ma] mè [me] dans


àmè [àmà] àmè [àmè] personne
etc.. .

281
2. Le vocabulaire

Ewé Guin Signification

me- ... 0 mu- ... <> ne ... pas


IJ- ... <> " "
m- ... d " "
u- ... 0 " "

sià ylà, yà ce} cette


a<te <te un} un ccrtain
lè ... si ~o a VOlr

Agbàl~ ~èka lè Mù~o woma ~èka. J'ai un livre.


àSlnyè.

SI, slwo kè,kèo qui, que (relatifs)

nufiala nufi:>t:> professeur


àfemè àhomè à la maison
ha ca aUSSl
kô kpo seulement
aucun} pas de
a~eke <tekpe
en gUln
<te g~gbè mè <tog~gbè mè
(ex. traduire -)
sr~ kpla apprendre} étudier

nYUle nywe~e bien


nyo ny:> être bon
kple ku,kudo et, avec
s3gb3 sùgb:> beaucoup

282
àgbàl~ woma livre, cahier,
lettre, J.oumal...
kata kpata tout
miagàyl miagbàyl nous continuerons
à aller
hafi keIJgboe avant de,
a van! que
di JI vouloir, chercher
. .
à fil fiyè lCl
àfima funu là

Différences au niveau tonal

Ewé: lè (être) Guin: le, le

Nasalisation plus fréquente en guin

Ewé: z3 (marcher) Guin: z~

283
3. La grammaire

Ewé Guin Signification

Présent
progressif

Elè z:Jz:Jm. Ele z~. Il marche.


Elè d:>w:Jm. Ele w:J d:>. Il travaille
Nukà w:Jm nèlè ? Nuke :Jle W:J:J. Que fais-tu 7.

Futur

AW:J d:>. Elaw:J d:>. Il travaillera

Pronoms personnels

me-
" mù- , m- , Q-, Je
-
, , ~-
e-, ne- 0-
" tu
mle- mI- nous
mle-'"
ml- vous
wo- o- ils~ elles~ on

284
Possessifs

nye, -nyè àpê mon} ma} mcs


wc, wo àpô ton} ta} tcs
efe ebe son} sa} scs
miafe miabe notrc} nos
mlàfe mlàbe votre} vos
wofe oabe leu~ leurs

Relateur de détermination nominale

Ie be de

I I I

285
VII. LEXIQUE EWE - FRANÇAIS
Les consonnes sonores transforment le ton haut de la
syllabe en ton montant. Dans ce lexique, ce ton montant
n'est pas indiqué mais il découle de la règle ci-dessus.
Par exemple, àb~ doit se lire [àb5] puisque [b] est une
consonne sonore tandis que àfa doit se lire [àfâ] puisque
[fJ est une consonne sourde.

àbà natte
àbàdziv:> drap (de lit)
àbalà 1. teigne
2. voile (f.)
àbàtia lit
àbe ... ène comme
àbl blessure, plaie
àblt:> blessé (n.)
àblàdzo banane plantain
àblà~è~è vitesse
Ablàtsi Europe
àbl~<tè liberté, indépendance
àbl~mèti arbre à palabre
àbolà pain traditionnel
àbolàvivi gâteau
àb~ 1. jardin
2. grillon
àb:> bras, manche (f.)
àb:>b:> escargot
àb~d:>w~la jardinier
àb:>gà grelot

286
àb~gllgo coude
àb~gbàfu omoplate
àb~nùge bracelet
àb~tà épaule
àb~tàfu clavicule
àb~tàsltikè vaccln
àbù pente~ versant
àbul aigulïle~ seringue
àdè bave~ salive~ sueur
àdç SlX
àdègbe chasse
àdèyè s11ure
àdèla chasseur
àdèlà gibier
àdldo baobab
àdàglo lézard
àdàkpo réchaud
àd:, rat palmiste
adrè sept
àdràtsl lait de coco
àduàdu ensemble
àdzà cage ~.nageolre
àdzàdzà guêpe
àdzàlè sa von
àdzè mensonge,. sorcellerie
àdzè<tàla menteur
àdzèt:> sorCler
àdzexè hibou
àdzà devinette
àdz:, taxe
àdz~ commerce~ entreprise
àdz?>blè SUle
àdz:>doIa commerçant

287
àdzù sourcil
à4.àbàfu clï
à4.àbà.fà.fà minute
à4.akàgo caisse, carton
àctakà vi boîte, tiroir
àctàIJù art ; technique
à ctàIJùnyal a spécialiste
à c1.àIJùnyanya spécialisation
à ctàIJùw?>l a technicien
àc1.àtsl larme
àctàuà folie, délire
àctàuàt:> fou (m.)
àctè langue
a<te un, un certain, quelque
acteke aucun, aucune
actewo quelques, des
à~ bille
àcti poison, venin; sa von
à~ba papaye
à~bati papayer
à<tjfu mousse (f.)
à<tjku mort par empoisonnement
à~kpe pion (pour J.ouer)
àctinu produit toxique
àct?> nuque
àctù fumier, humus, engrais
à<tu dent
à<tud~dàla dentiste
àctùct:> urlne
àctùct:>toè vessle

288
à@kpo dépotoir
àfa oracle
àfa deml~ moitié
àfi sourIS
àfi cendre
àfi acte quelque part
àfi acteke nulle part
àfi bu ailleurs
àfikà ? où ?
àfima là, Y
àfisl où
àfisià ICI
àfisiafi partout, n'importe où
àflagà drapeau
àB pied, Jambe, patte
àBbide orteil
àDb~lù.fà.fà jeu de ballon, football
àDb~lù.fàla footballeur
àBdzi cabinets, w.c.
àBgà grelot (à la cheville)
àDk~e cheville
àBku accident, catastrophe
àBkudzèla blessé, accidenté, victime
àBkpà chaussure, sabot (d'animal)
àBkpàml clrage
àBkpàt~la cordonnier
àBnè quadrupède
àBm~ piste, sentier
àBti jambe,. roue, pneu,. tréteau
àBtofe trottoir
àBt~ piéton
àBzi pas (m.)
àBwuI chaussette, bas

289
Afrikà Afrique
àfù brume
àfa crl
àfe maison, habitation,
domicl1e, concession; pays
natal, village
àfelikà VOlSln
àJemè foyer, maison
àfemèl~ anlinaldomeshque
àfen:' maîtresse de maison; dame;
hôtesse
AJen:, Madame
àfet~ maître, monsieur, hôte
Afet~ Monsieur
àJiJi miroir, glace, vitre, carreau,
verre (matière)
àj1à roseau
àgà précipice
àgazà scorplon
àgl~ cra be
àgàmà caméléon
àgowà goyave
àgowàti goyavler
àg:,mè fond, dessous (n.)
àg:,ti rônier
àgùt~ chauve-souris
àgbà fardeau, charge, colis;
échaffaudage; étalage
àgba assiette, bol, plat, plateau
àgbàd~ apatam, hangar
àgbàdrofe kl10mètrc
àgbàdzè CUlT, peau

290
àgbàBB déménagement
àgbàgba effort; équilibre
àgbàlè cuir~. papie~ document,
livre~ manuel, revue~ lettre~
courrler
àgbàlçdzrafe librairie
àgbàlçdzràla libraire
àgbàlç~akà bibliothèque (meuble)
àgbàlçkotoku enveloppe
àgbàlçmanyala illettré (n.)
àgbàlç1JI~la auteur
. . .
àgbàl~tafe lmprlmerle
àgbàlçti étagère (à livres)
àgbàlçvi ticket étiquette~ vignette~
prospectus~ camet
àgbàlçxlçla lecteur
àgbàlçx~ bibliothèque (salle)
àgbàuu camlon
àgbàwo bagages
àgbè vie~ existence
àgbèfi manIOC
àgbèn~n?' existence~ mœurs
àgbèyà oxygène
àgbltsa aubergine
àgblè champ~ plantation
àgblèdèdè agriculture~ culture
àgblèdèla agriculteur, cultivateu~
paysan
àgblèdèm?' machine agricole~ tracteur
àgblèdènyigba terrain
àgblèd:> tra vail champêtre
àgblèlo margouillat
àgblè1]l?'la laboureur

291
àgblètà campagne
àgblèx?' abri champêtre~ hutte
àgbo bélier
àgbo portail
àgbàgblo planche
àgb~s?'s?' quantité, abondance ,.
affluence ,. dose~ ration
àgbùgb:> nombril
àhà boisson locale~ liqueur,
boisson alcoolisée~ vin (de
palm e)
àhàkùà serveur
àhàmumu ivresse~ ébriété
àhànofe buvette~ bar
àhàsesç liqueur, alcool, eau-de-vie
àhàvivi limonade
àhàuùnu tire-bouchon
àhllha mille-pattes
àhà veuf; veuve (n.)
àhàm cyclone~ tempête~ tornade~
ouragan
àhàsl veuf; veuve (n.)
àhàvi neveu
àh~hl?' cerveau~ cervelle
àh~ne pigeon~ colombe
àhu brouillard, rosée
àka charbon
àkàbà tatouage
àkac1.i lampe} lanterne} phare (d'un
véhicule)
àkàfO fj-onde~ lance-pierres
àkàgi! vautour
àkakati torche

292
àkaIo plâtre~ chaux~ badigeon
àkana acompte~ arrhes
àkàtsa bouillie
àkIà foie
àkIàmà chance
àkIo pirogue
ako perroquet
àkàbe plnce
àkàgàvi enfant unique~ fils unique~
fille unique
àk~b Il CUivre
àk~dàdà élection~ scrutin~ vote
àk~dala électeur
àk~ttu banane
àk~4.ugblè bananeraie
àk?>ttuti bananier
àk~ntà poitrine~ thorax
àk:u gaine~ trousseJ étui
àkùtsa éponge
àkpà carpeJ poisson; gale; selle;
gousse
àkpa partie~ élément; lo~
séquence~ paragraphe
akpa trop~ trop de
àkpe remerciemen~ merci; mi1le
àkpe àkpe mi1lion
àkpedada reconnaissanceJ
remerciement
àkpIç pâte
àkpl?> lance
àkpo sac
àkp?>kpI?> crapaud, grenouille
àla raphia

293
àlàfa cent, centaine
àlàkpà mensonge~ simulation
àlàkpàt:> menteur ~.infidèle
ale alnsl~ SI
ale be afin de~ afin que~pour
àIe mouton
àlegbègbè SI: teL tellement, beaucoup
àlegell rat
aleke? comment?
àleke wonye h~ quoi qu'il en soit
àl~kpl:,la berger
àlen~ brebis
àlevi agneau
àll hanche~ rein~ taille
àlldziblanu ceinture
àlili nuage
àlo ou~ ou bien
àlobalo charade
àl?> maln
àl~ Joue
àl:J sommeil
àl:,lefe queue (de casserole...)
àl:,nù poignet
àl:,nùgà bracelet
àl:,vi doigt
àmà verdure~ légume; couleur,
teinture
àma nudit~ sexe~ nu
àmadà banane plantain
àmàdede couleur
àmagul escabeau~ banc~ tabouret
àmàgbe légume~ laitue
àmàkpà feuille

294
àmama nudité
, ,
ame individu~ personne~ typc~
homme (en général)
àmè acte quelqu'un
àmè acteke personne
, ,
ame SI celui queJ celle queJ
celui qui celle qui
, , ,
ame SIWO ceux que~ ceux qUl~
celles que~ celles qui
àmèblibà corps
àmèbùbù obéissance~ politesse
àmèdzro étranger, hôte
àmèdzrodzèfe hôtel
àmèvv enteITement
àmèvJe cimetière
àmèha foule~ attroupement., cortège~
public
àmekà ? qui?
àmèk:>uu bus~ car
àmèkuku défunt., mo~ cadavre
àmèkuku<takà cercueil
, , ,
amemo masque
Amerikà Anlérique~ Etats-Unis
, ,. ,
ameslame chacun~ n'importe qui
tout le monde
àmètsltsl vieillard, vieux (n.)~ adulte
àmèWÙla assassil1~ tueur
,
amex:>x:J
" " accueil
àmèYlb~ Noir
àml huile~ graisse~ pommade
àml dzè hUIÏe rouge (de palme)
, ,
ana pont
ànyi terre, argile, torchis,. abeille

295
ànyiehè sud
ànyieu~ arc-en-ciel
ànyigba terrain~ terre, sol, parcelle~
territoire, zone, pays, nation
ànyigba1Jutinunya géographie
ànyiho cssaim d'abcl1lcs
ànyikpè ruchc
ànyikpe brique
ànyi1Jè Clrc
ànyitsl miel
à1Jè caoutchouc, résine ~.coJle~
glu
à1Jètu /Tonde, lance-pierres
àIJko uniforme (n.)
à1J~ goudron; vemis, pcinture
àIJùgoè carquols
aD non
àsaIJu étagc
àsl prix, coût tarif; valeur;
foire; épouse
àsibide doigt
àsib:Jlù handball
àslclèclè marchandage
àsiekè ncuf (num.)
àsigè anneau, bague
àsike queue (d'un animal)
àsilefe queue (de casscrole...)
às'imè marché
. "
aSlnu écriture
"
às'inu marchandise
àsinùd:> travail manuel
àsinùd:>w~la artisan~ travailleur manuel
àsinùd:>w~lawo main-d'œuvre

296
aSISI
" " " client, clientèle,. fourmi
àsltsàla commerçant
àsltsàtsà commerce
àsitutunu eSSUI e-maIns
. .
aSIVI
" doigt
àsluu taxi-brousse
àsiwul gant
àsra plafond
àsràfO soldat, militaire
àta cuisse, Jambe
àtabu serment
àtadi piment
àtafu fémur
àtakpul culotte, short
àtama tabac
àtamazi pIpe
àtatutud~ poliomyélite
àtawul pantalon
àti arbre, bois, morceau de bois,
plante,. piquet, poteau,
bâton, baguette, perche,
tringle, poutre, manche (en
bois), cadre
àtidzèfe sCIerIe
àtiglinyl éléphant
àtikè médicament, remède ,.
produit
àtikèdzrafe pharmacie
àtikèdzrala pharmacien
àtikèkui pilule
àtikètsl malaria, palu, fièvre
àtikutsetse fruit
àtikutsetseti arbre fruitier

297
àtikpàla menU1Sier
àtikpo bûche~ tronc~ fût
àtil?» branche~ rameau
àtimèkà liane
àtiml résine
àtÏt]ùkàle pOlvre
àtitsola bûcheron
àtitsom?» tronçonneuse
àtitsro écorce
àtivi bâtonnet, bûchette
àtokàta samara~ sandale
àt?» nid
àt:) clnq
àt:>t:> ananas
àtràkpul escalier
àtùkpa bouteille
àtukpavi flacon
àtukpauùnu tire-bouchon
àtsiaJù. mer, océan
àtsu mâle
àtsusl coépouse~ rivale
ava
" " grenler
àve forêt
àvegb:>ç biche
àvifafa pleur
àv?» étoffe~ tissu~ toile~ pagne
àv?»I2)I~la tisserand
àv?»l~l~ tissage
av:>x:>
" " " tente
avu
" " combat, lutte
a" vu chien
"
avux:>" niche
àuà guerre~ bataille~ combat

298
àuàkà épervier
àuàk:> armée
àualà aile
àuàtso mensonge
. . .
àuàtsotso clrconclSlon
àuàtsot:> menteur
àuàw?>fe champ de bataille
àuàw?>la guerrier, combattant
àuàw?>nu arme
àWÙ habi~ vêtemen~ tenue
àWÙb:> manche (de vêtement)
àWÙdziwuI survêtemen~ blouse
àWÙnùgbui bouton (de vêtement)
àWÙtewuI sous- vêtemen~ jupon,
maillot de corps
àWÙt?>la tailleur
àxà page; hanche; côté, profil,
bas-côté
" "
axawo les côtes
a" x~ puce
àya pelgne
àyè ruse, truc, moyen, prétexte
àyèmènuw?>la hypocrite
àyèm:> astuce
àYI haricot
àYlku reln, rognon
a" za fête, J.our férié; date
àzS!~ù~ù célébration
àZI œuf
aZl
. arachide
"
àzi t?>t:>è cacahouète
àziàvi concubine, maîtresse
àZlza nain, pygmée

299
àz:> Ii parcours, marché:

bà bouc; pancréas
ba fouet, cra vache
bàbà termite; boue; condoléances
bàbàk~ termitière
bàbàmè marécage
bàbla lien
bàbà mauvais, vilain
baka mélanger
bàIi vallée
bàllmè bas-fond
bàtàkànyà bourbouille
bè s'abriter, se cacher,
se refugier
bè paille
be de, que, dire que, pour que,
afin que, afin de
bèbèfe abri, refuge, repaire
be<ij. matelas
bèlè gudù masque
bèlele soin
bena pour que
bèslhe faucille
bèx~è paillotte
be tenailles
bI brûler (intr.)
bI dzô brûler, flamber
bi cuire
bi dzi être mécontent, se vexer
bia demander, quémander
biahl~ se venger
bia nu g~mè sè se renseigner
bia nyà interroger, questionner

300
bià rougir
biàbia demande} question
bIbi cuisson
bibi vaillant
bilel bic
blsi cola
biyà bière
biyè 5 F, pièce de 5 F (CFA)
biyè dz~ 100 F, pièce de 100 F (CFA)
bla lier, attacher
bla tôt
bla abi panser, faire un pansement
blayè crayon
blè consoler
blè nù flatter
blèkp~è lèopard
blèmànuwo dzràclofe musée
blèWÙblèWÙ, blèwùù lentement, doucement
bli maïs
blibô entier, total
blileàtsa bouillie de mais
bIS bleu
bl~sù brosse} pinceau
blù troubler, être trouble;
gronder (qn)
Blunyà Noël
bôk~ devin
bOl) plutôt
bosoml bougie} cierge
b~ rassembler, réunir
b~ha s'associer
b:> pulluler
b~b2> être facile; être mou
b~b~è mou; simple} facile
b~kitl seau
b~k~ calmement, lentement
b~lu écrevisse

301
b~lù balle, ballon
b~lùJoJe terrain (de foot), stade
b~lùJOJô football
b~lùvi crevette
b~tà beurre
b~tsri libellule
bra<ta, bra<iagbè mardi
breki frein
bù penser, réfléchir, estimer ,.
respecter, obéir à
bù àk~ntà calculer, compter
bùtàmè penser
bu disparaître, perdre;
se tromper de
bu autre
buf~ accuser, condamner
bum~ perdre son chemin, se perdre
bùbù honneur, respect, politesse;
estimation
bùbu disparition, perte
bubù autre
bùbuwo (kple-) et autres, etc, ainsi de suite
bul be s'imaginer que, se figurer
que
bun~ boiteux, handicappé
bùtrù (= b3tà) beuITe

dà jeter, lancer;
mettre, poser, placer;
peser J.ouer (cartes...) ;
dà serpent; mère, grande
soeur, cousine; arc
dà àdè chasser
dà àk~ voter, tirer au sort
dà àlàkpà mentir

302
dàd~ soigner
dà ... cte ... dzi augmenter
dà ... cti garder
dà ct~ pêcher au filet
dàjè pêcher à la ligne
dàk~ boxer, donner un coup de
feu
dànù bafouiller
dà tu tirer un coup de feu~ fusiller
da àhe être pauvre~ être misérable
da àkpe remercier
dàda maman
dàdag~ tante
Dàdavi MademoÎselle
dàdi chat
dà<ij., dàg~, dàvi tante matemelle
dahè pauvre
dàkpui python~ vipère
dè 1. pays, frontière, douane
2. palme
dè àgblè cultiver
dè d~mè avoir la diarrhée
dè dù être renommé
dè ... ge faillir
dè mègbe reculer
dè ijg~ se perfectionner
de àbl ... gu blesser
de dàdonu épicer
de dzè saler
de dzesi indiquer,. remarquer
de fè griffer
de gà emprisonner
de ha grouiller,. être compact, être
dense, être épais
dekà attacher,. coopérer
de kà vè pendre, se pendre
de se (be) être interdit (de)

303
desukfi être sucré
de tsl humecte~ irriguer
de yàfarn:) climatiser
dèdetsl sauce-graine
dèd3y3la médecin traditionnel,
guérisseur
dèdù célèbre~ fameux
dègblè palmeraie
dèyl petits poissons
dèhà vin de palme
dèku noix de palme
dènù frontière
dènyigba patrie
dètà règime de noix de palmes
dèti palmier
detsl sauce~ soupe
dèv~ tenue traditionnelle
di cherche~ vouloi~ souhaiter
diill être loin de~ être éloigné;
être long, y avoir longtemps
diill long
didi recherche~ souhait, voeu
didle longtemps~ longuement
diill Jenukp~kp~ télévision
diill fenukp~la téléspectateur
diill fenukp~m~ poste de télévision
diillrnè distance~ ,éloignement,
longueur
dà apparaître~ être saillant
dô trou~ crevasse~ gouffre~
ravin~ tranchée~ sillon~ antre~
tanière~ terrier
dà go sorti~ jaillir
do 1. plante~ cultiver
2. mettre
3. être dense~ être
luxuriant, être épais

304
4. mettre dans~introduire~
injecter
5. monter (dans un
véhiculè)
6. parle~ pratiquer (une
langue)
7. prête~ emprunter
8. produire
9. rendre (causatif)
JO.tomber
do àbuI na vacciner
do àBkpà se chausser
do àfa crie~ brailler
do àtsu s'accoupler
doàWÙ s 'l1abille~ se vêtir
do dàfi chuchoter
do dzidz~ na intéresse~ plaire à
do dziku se mettre en colère~ se
fâche~ s'énerver
do gà emprunter, mire un emprunt
do gàs~ monter à bicyclette
do go rencontrer, se rencontrer
do ... gbè parler (une languè
do gbè '-ta prier
do gbè na saluer
do yli crier, s'écrier
do kèke pédaler, aller à bicyclette
do kpo en vain
do kp~ essayer, tente~ tester
do nukôkoè chatouille~ mire rire
do ijg~ précéde~ progresser, avant
(de~ que)
do V~V~ faire peur, effrayer
dôdokp~ examen~ concours~ test,
composition
dôdokp~w~la candidat
dôgo scarabée

305
dômè milieu, intervalle
dômè entre, panni
dômènyila héritier
dômènyinugbàlç testament
d?> 1. mal, maladie
2. ventre, boyau
3. faim, disette
4. bec
d~ travail, ouvrage, métier,
profession, emploi
d~ 1. envoyer, déléguer
2 commander, ordonner
d~ àl?> dormir, s'endormir
d~ àl~ gkutà faire la sieste
d~ àtsl être constipé
d~ durer, résister
d3dàJe infirmerie
d?>dàl a guérisseur
d~deàsi devoir, exercice
d~dzikp~la directeur, contremaître
d~fe logement
d?>gbo estomac
d5kà intestin
d3kù dindon
d~kpl?>la dirigeant
d5mè ventre, abdomen
d?>mèdèdè diarrhée
d?>mèdzoè colère
d5n?>(n) malade, infinne
d5n5k~dzi hôpital
d5n5k~uu ambulance
d~nyanya compétence
d5IJuti citron, citronnade
d5gùtiti citronnier
d~s~sr~ apprentissage
d~sr;Ue centre d'apprentissage
d~sr~vi apprenti

306
d3toto disette, famine
d3t~ employeur
d3w3fe atelier, chantier, bureau,
usine
d3W3hati collègue, confIère
d3w?>kpl3 établi, bureau (table)
d~w3la ouvrie~ travailleu~ employé
d:Jw:>nu instrument, outil
d:Jw:>w:> tra vail
d~y:>Je dispensaire, infinnerie,
hôpital
d?>Y3la docteu~ médecin, infirmier
draivà chauffeur, pilote, conducteur
dro porter
dr:J buffet
dr~ç rêve, songe
dù puiser
dù village, ville, pays
dùd3nun3Je ministère
dùd~nun3la ministre
dùd3w?>la fonctionnaire
dùfula coureur
dùg~ ville
dùk~ état, peuple, population
dùk3tèfen~fe am bassade
dùk~tèfen~la ambassadeur
dùkpl3la dirigeant, président
dùmèg~ notable
dùmèt3 habitant, villageois,
indigène
dùmèvi citoyen
dùmèvigbàlç carte d'identité
dùnyà politique
dùnyàhèla politicien

307
DZ

dzà pleuvoir
dzàdzènyenye hygiène} netteté
dzàdzrà4.o 1. préparation} rangemen~
préparatifs
2 . réparation} réglage
Dzàmanyà Allemagne
Dzàmayèvu Allemand
dzàta lion
dzè 1 . se pose~ se perche~
atterrir
2 . sort~ apparaître (soleil)
3 . bifurque~ virer
4 . scie~ fendre} se flssure~
se fendille~ se lézarder
5 acheter (des liquides)
8

68 payer
dzè sel
dzè àdè sue~ transpire~ être moite
dzè àdrù moisir
dzè à4.àuà être fou
dzè àBkpà avoir un accident
dzè àgbàgbà faire des efforts} se
surmene~ se débrouiller
dzè àgbàgbà be essayer de
dzè ànyi tomber
dzè dzl na satisfaire} contenter
dzè 4.èka être beau (homme)
dzè ... g~mè débute~ commencer
dzè kpokpo tomber malade
dzè si connaître} reconnaître
dzètùgbè être belle} être jolie} être
élégante} faire J8eune
(femme)

308
dze apparaître (personne)~ se
montre~ être saillant, avoir
l'air
dzè àni être magnifique~ être
pittoresque~ être splendide
dze<to<to conversation, causerie~
entretien
dzèfe lieu de stationnement,
station
dzèsl 1 . signe, signal, marque
2 . preuve~ signature,
symbole~ constat
dzè SIde de indication, remarque~ note~
notice, mention
dzèsIdo tatouage
dzètè patate douce
dzl accoucher, se reproduire,
se multiplier
dzl (x - y) naître
dzl coeur, courage, audace
dzl <te ... dzi augmenter, se développer
dzl hà chanter
dzl vi accoucher
dzi 1 . dessus (n)
2 . ciel, tonnerre
dzi sur
dzig~ 1. effrayer, épouvanter,
terroriser
2 . être effroyable, être
affreux~ être horrible~ être
terrible, être atroce, être
grave~ être sérieux
(blessure)
dzi rouge
dzldza porc-épie
dzidze mesurer, doser

309
dzidzèdzè bonheur, réussite~
satisfaction
dzidzèmè paix~ quiétude~ sécurité
dzidzi reproduction~ naissance
dzidzi4.edzi développement
dzidz~ joie~ gaît~ enthousiasme
dzi4.ègbè 1 . foudre~ coup de tonnerre
2 . scolopendre
dzi4.ù4.ù 1 . administration~ règne~
gouvernement
2. victoire~ triomphe
dzi4.ùfe royaume
dzi4.ùla vainqueur, gagnant
dzi~ (lè -/n~) être rouge
dzièhè nord
dziJô 1 . ciel
2 . étage.
dzigbèZi! anniversaire
dzigb~4.i patience
dzikèdzo éclair
dziku colère~ mécontentement
dzikp~kp~ surveillance~ protection
dzila parent
dzigg~ ciel
dziijg~n firmament
dzÙJ :) effrayant, épouvantable
dzita guitare
dzitodzito poumon
dziwul chemise~ veste~ vêtement au-
dessus de la ceinture
dzo feu~ incendie~ lumière~ phare
dzodofe cuisine
dzodzè février, saison sèche
dzodzo 1 . chaleur, température
2. vol, en vol
dzodzo chaud
dzodzo départ

310
dzo<ta, dzo<tagbè lundi
dzogbe savaneJ désert
dzoka braise
dzokeke vélomoteur, moto
dzokpe foyer (à trois pierres)
dzokpo fourneauJ réchaud, foyer
dzoleml essence
dzomè décembre
dzomèfi cendre
dzorn} huile de palme salée
dzonu perle
dz?i 1 . arriver, se passer
2 . attendre
3 . collecter, recueillir
4 . être droit, se redresser
dz?i dzl na plaire à
dz?i gà cotiser
dz?i S~ faire la tontine
dz?i ... IJU veiller sur, garder
dz?idz~ènyenye J.ustice
dz~gbènyuit~è heureusement
dz?igbèv~ç malchanceJ mésaventure
dz?ila gardien
dzrà ... 4.0 1 . conserver, épargner
2 . ranger, entreposer
3 . préparer, apprêter
4 . se prêparer, s'apprêter,
s'êquiper
5. régler, réparer
dzra vendre
dzrà<tola réparateur
dzrè querelleJ conflit
dzro be avoir envie de
dzù injurier, insulter
dzùdz3 cesser, interrompreJ se
reposer
dzùdz3 1 . repot, répit

311
2. fumée, vapeur
dzùnyà Juron

ctà faire cuire, cuisiner,


préparer (un repas), faire
bouillir
tlà cheveux
q,à- pour
ctànu faire la cuisine,
préparer à manger
<ta être tranchant
<taa indéfiniment, tOUJ.OllIS,
souvent
<làbô <tabo oie
ctàctà cuisson, distillation
{àctà bouilli
{àfôfô coiffure, tressage
ctàfôla tresse use, coiffeuse (pour
dames)
<tàkpàla coiffeur
q,àsectigbàlç diplôme
<làse<ij.la,ctàsefo témoin
ctè 1 . enlever, ôter, retrancher,
déduire, extraire
2 . cueillir, moissonner
3 . attraper, décrocher
4 . produire
5 . résonner
ctè àbla se presser, se dépêcher,
se précipiter
~è àsl 1 . marchander
2 . laisser, lâcher
{è àWÙ se déshabiller
{è ... {a enlever, supprimer

312
~è fia jllustrer, présenter, prouver,
démontrer, révéler
clè foto photographier, filmer
~è ru peiner, gêner, agacer,
ennuyer, perturber, distraire
~è ru na contrarier, déranger,
embarrasser
clè mltsl se moucher
~è môdzaka se distraire" se divertir
clè m~ na autoriser, pennettre" tolérer
~ènu vomir
<lè gkutà faire la sieste"
faire un somme
ctè sr~ se marier, être marié
<tèta cracher
cle dù ensemble-, en communauté
<tevo être solitaire
<le ... mè dans" mettre dans
<tèdzôctèdzoè luciole
<tèclèfia démonstration-, preuve-,
illustration
~è~ fatigue
~è~i fourmi
~èka un-, une-, seul
~èkakpul adolescen~ J.eune homme
~èkatsitsi solitude
ctèkaw~w~ union-, communion-, fusion-,
réconciliation
<teke aucun
clèsiacle chaque" n'importe quel
<lèti coton
<let~ autre
<lètùgbul jeune fille-, adolescente
flètùgbul Mademoiselle
ctèvi enfan~ gosse
<lèvimè enfance
ctèwohll peut-être

313
cU 1 . descendre
2 . inhumer
cU àsi faire Je marché
cU <tàse témoigne~ être témoin~
attester
cU <te emè se reposer
cU fô être rassasié
cU gbè résonner
cUkù être maigre~ être chétif
cU tsà se promene~ déambuler
c.ti saJeté~ crasse~ déche~
détritus
c.ti résonne~ retentir, tinter,
sonner
<Ua guette~ espionner
cUtteàmè surprenant
CUCU 1 . descente
2 . inhumation
cUcU mûr
cUtti 1 . son~ sonnerie~ tintement
2 . gJissemen~ trébuchement
3 . réduction
c1Jcti 1 . baisse~ réduire~ modérer
2 . glisse~ être glissant
c1.iIôIô pollution
crùcèkè doute
crùcù maigre~ chétif
c.tinu tache~ saleté
ttô to se taire
tto 1 . arrive~ atteindre
2 . destjne~ adresser
3 . créer, produire~
constituer
4 . décide~ fixe~ prescrire
5 . mettre (qq part)~ exposer
c.to àtsy~ embelli~ être coquet
c.to àtsy:> na orne~ décorer

314
<todzè bavarder, causer, converser
<to... <ta, tio ... tie en voyer
<tofufu souffler
<tohèhè sangloter
<tokpl~ s'attabler
<toijku ... dzi se rappeler, se souvenir
<toto 1 . écouter
2 . se coucher (soleil)
<to tsl être mouillé
<to x~ se coucher
<tôtio 1. arrivée
2. décision~ décret, mesure
à prendre~ principe~
règlement, prescription~
règlemen tation
3. classement, rangement,
organisation
4. organisme
5. programme discipline
<tô<tocla envoi, expédition
<tôclow~la organisateur
tiôcluizlzi silence~ calme
<toIe étape~ échelon
<togbàclogbà bourbouille
<tokui soi-même
<tôkuit~dila égoïste
<tôvu chiffon~ torchon
<1.:> décrire
<1.~ 1 . fllet
2 . trompe
<t~ ... <to arranger, corriger, réparer
<1.:> 1 . être plein~ être en crue
2 . pondre
<t:> àclùcl:> uriner
el:>Io être rassasié
ctp ... kp~ essayer, goûter, déguster
el:>dàla pêcheur au fllet

315
ct3ct~ctO arrangemen~ correctionJ
rectification
ct3kàdzib~lù volley-ball
<t~kità docteur
<t3fi J . changer, échanger,
troquer, altemer, remplacer,
2 . réparer
ct3fi<1,311 J . changemen~ échangeJ
trocJ alternanceJ
remplacement
2 . luxationJ foulureJ entorse
ct3mè cimeJ faîteJ sommet
clù J . manger, consommer, se
nourrir, dévorer, grignoter,
mâcher, mastiquer, broûter,
picorer
2 . célébrer, fêter
3 . gagner
4 . user
5 . faire mal, piquer, picoter
ctù poudre
ctù àzi! fêter
ctù dzi régner
<tù nu manger, dé.ieuner, âmer
<tù dzi J. conquérir, gagner,
vaincreJ triompher deJ avoir
la maJ.orité
2. administrer, gouvemer
<tu yè danser
ctÙ<1,3 orduresJ détritus
<1,u<1,~ lécher
ctu<1,~nù na em brasser
ctù<1,ù J . consommation
2 . piqûreJ picotement
3 . privilège
<1,ùmu gecko
c.iùsi mè à droite

316
E

ê- tu} vous (politesse)


-è le} la} l~ cela (pr.pers.)
e- iL elle} ce} c ~cela
enye eSl voilà ... que} cela fait ... que}
il y a ... que
edziedzi souven~ toujours
e~okul., na e~okul. se
ema cela} cela là-bas
enùmake aussitô~ simultanémen~ dès
que
es! kô (la) dès que
es! ... tà comme
esià ceci
ev~,ev~à mais} pourtan~ or
eya lui elle
eye puis} et (entre deux
propositions)

ç, èç oui} si

fà J . déplorer
2 . roucouler
fà àVl pleurer
fa être doux} être frais} être
froid
fà vipère
fàà volontiers
fadà prêtre
fàfà plainte

317
fafa re/Ioidissemen~
ra/Iaichissement
/Iaîcheur, /Iais (n)
fafa /Iais, paisible
fè 1 . dette
2 . griffe
fe 1 .jouer, s'ébattre
2 . plaisanter
3 . fendre, trancher
fe J.eu
fe fe J.ouer
fèfe 1 . jeu, amusement
2 . plaisanterie
fèfeJe terrain de jeu
fèfenu jouet
fèfevidzl poupée
fèfekp:>fe théâtre
fègbàlç facture
fesrè fenêtre
fesrètunu volet
fètri gombo
fètu paye, salaire, traitement
fètugbàlç quittance
fètutu paiemen~ remboursement
fètsu ongle
fèxexe paiement, règlement
fi voler, dérober
fi vol, pillage, triche
fi w~ /Iauder
fià 1 . roi, chef
2 . hache
fia montrer, désigner,
enseigner, démontrer
fia ID:> guider, montrer le chemin
fiàdù capitale (d'un pays)
fiàfit:> voleur, cambrioleur, pillard
fiàsa palais, Présidence

318
fidoha coopérative
fi~a, fi~agbè vendredi
fiè 1 . bouilliL; grésiller
2 . démanger
fie singe
fièfiè bouillant
fi~ soiL; bonsoir
fiëmè soirée
fi fi vo~ pillage
fifilàà J.uste, à l'instant, tout de
suite, tout à 1'heure, bientôt
fifia 1 . le présent, maintenant
2 . chaleur
3 . sueuL; transpiration
fità mécanicien
flagà fanion, drapeau
ID ligne, traie, raie, rayure,
éraflure, file, rang, rangée
fll kôto cercle
flù 1 . feinteL; dérouter
2 être distrait, être étourdi,
se tromper
3 être embarrassé
4 délirer
fô grand frère, cousin
fofo père
fofog canne à sucre
fofogtsi J.us de canne
foto photo, portrait
foto~èla photographe
fotô~èm~ appareil photo
B ramasser
f~ se réveiller, se lever
f~bubu accusation, condamnation,
inculpation
Bf~ réveil
flmizi lapin, lièvre

319
fù être blanc~ blanchir
fù 1 . peine~ difficulté
2 . deuil
fù yié être blanc
fu poiL pelage~ plume~
plumage
fumo se débarbouiller
fùctèctè dérangemen~ gêne~ tracas~
perturbation
fùfù 1 . foufou
2 . blancheur
fùkpekpe peine~ difficulté~ souffrance
Fulàni Peul
fùne entonnoir
fùt:> adversaire~ ennemi
futukp:> mousse~ écume~ bulles

.F
Jà 1 . semer, cultiver, produire
2 . roter
Jà.ffi infection
jè an~ année~ âge
Je de (relateur)
jèdàdà pêche à la ligne
jèdàla pêcheur à la ligne
Ji antilope~ biche
j1è acheter, payer
j1è àsl faire les courses
fo 1 . ventre
2 . miL mille~ sorgho
jô àsikpe applaudir
fo bà être boueux
jô detsI préparer le repas
fo clà coiffer, tresser
fo cti 1 . salir, polluer
2 . être sale~être taché

320
fofu 1 . assembler, réunir,
grouper
2 . se rassembler, se réunir,
se regrouper
fokà téléphoner
fo kpe être enrhumé
fonù parler, causer, bavarder
fo se fleurir
fo tsl être humide, être mouillé
faun jouer du tamtam
fox1!! entourer, encercler, faire le
tour de tourner autour de
fodo ventre
fodi sale
fofe clavier
foJu recueil, ensemble
fokatsa bouillie de mil
fomè 1 . famille, race
2 . semelle
Iomèvi espèce, genre, sorte, variété,
type, catégorie
.P 1 . éructer
2 . éponger
fù 1 . mer
2 . hameçon, ligne
fu sécher, tarir
fu os
fudù courir
fu gbè J.eter
Iu tsl nager
fùJ1u vide, libre, pour rien
fufOfe réunion
fufOfô recueil, réunion, assemblage
JuJu sec, aride
fui petite soeur, cousine
fùmèkpo île
fùtà côte, littoral, rivage, plage

321
G

gà 1 . fe~ métaL minerai


2 . cloche} sonnette
3 . heure
4 . argent
5 . prison
gà- à nouveau} encore
gà gbàgbà monnaie
g~ gran~ gros} important
gàdo go se revoir
gàdzà grillage
gàdzikp:Jla trésorie~ intendant
gàdzràcto économie} épargne
gàdzràctofe banque
gaflo fourchette
gàfô<tôkui montre
gàfofô heure
gàgo cuve} bidon
gàgbède forgeron
gàgbl2> répéter
gàkà fil de fe~ câble
gàke mais} cependan~ pourtan~
or
gàkpôm:J voie ferrée
gàkp:J prison
gàmè 1 . temps
2 . prison
gàrnèn?>la prisonnier
gànà hyène
gànu cuvette} seau
gàÔkui lunettes
gàs:J bicyclette
gàtàgbàdze clou
gàtàgbàdzetronu tournevis
gàt~ riche (n.)

322
gàtsi cuillère
gàtsyala soudeur
gàtula forgeron
gàvi fil de fer
gàwu 1 . galette
2 . râteau
gàx~ prison
gàx5gbàlç chèque} mandat
gàzaz!! dépense
gàze casserole
ge 1 . tomber
2 . échouer
ge ~e ... mè entrer, pénétrer
gè~è plusieurs
gège échec
Gàna Ghana
glMu mâchoire
gl~g5mè menton
glè vipère
gll m ur, paroi} rempart
gli 1 . se tordre
2 . dévier
3 . branler
gli conte
gfi4,ola maçon
glitola conteur
glù cultiver (le rjz)
go 1 . gourde} carapace}
coquille
2 . rivage
go (lè - 4,esia4,e mè) de toute fàçon} en tout cas
gôdevi caleçon
godô à l'extérieur de} en dehors
de
gôdodo rencontre} retrouvailles
godôdô sortie
gôdofe rendez-vous

323
godoo en général, naturellement
godzi côté~ direction
go<tô noix de cola
goè gourde~ cabosse
goglô profond
gogo s 'approcher de~ être près de
gomèkàq,i lampe de poche
gomèkp:Jkp:J participation
gomèkp:Jla participant
goslmitl bikoutier
gôvi pot
g~mè bas~ base~ fond, dessous
g~mè sous
g~mèdzèdzè commencement, début
g~mèdzègbàlç syllabaire
g~mèdzèklasè cours préparatoire
g~mèdzèla débutant
g~mèdzèsùku école primaire
g~mèq,èq,è définition
g~mèsèsè signiflcation~ raison
g:Jtà rigole
gu perdre
gùdù labourer
gùmètakui gingembre

GB

gbà 1 . casse~ brise~ croque~


écraser
2 . démoli~ défoncer
3 . s'écrouler
gbà gà faire de la monnaie
gbà ijku être aveugle
gbi! d'abord, premièrement
auparavant
gbàdagbà gendarme
gbàdzà large~plat, étendu

324
Gbàgà Lac Togo
gbàgblàdzè cafard
gb~t~ premier, primitif
gbè 1 . cueillir
2 . résonner
gbè 1 . jour, date
2. voix, bruit, son
3 . langue, langage
4 . fois
gbe 1 . herbe
2 . infusion, tisane
gbe refuser, rejeter, nier
gbe sr~ répudier, divorcer
gbède forgeron
gbèdodo salutation
gbèdodotia prière
gbèdox~ église, chapelle, temple
gbedrô couleuvre
gbedzi pâturage
gbe<tà<tà décoction
gbè<te jamais
gbe<tù<t~ ordures
gbefi souris, rat des champs
gbèJ!!<tèm~ poste de radio
gbegbl~ abîmé, détruit, dévasté,
mauvais
gbehà phacochère
gbek~<t~fe dépotoir
gbekui fonio
gbel~fe dépotoir
gbel~nu poubelle
gbemè brousse
gbemèkà liane
gbemèl!! animal sauvage
gbemèm~ sentier
gbemumu vert
gbèIJutise grammaire

325
gbèsèla interprète
gbèsètola traducteur
gbèsiagbè quotidiennemen~ chaque
jou~ tous les jours
gbetsl tisane
gbi fesse
gbl~ J . abîme~ gâche~ détruire,
dévaste~ endommage~
ravager
2 . être abîmé, être avarié,
être endommagé
gbl?i dire, raconte~ citer
gbl?i dzÙDyà jure~ dire des jurons
gbl?i ~i prédire
gbl~ mawunyà prêcher
gbôgblo planche
gbogbotsu sauterelle, criquet
gbôgbotsuyàmêuu hélicoptère
gboma épinard (variété)
gb~ J . se détendre
2 . respire~ aspire~ inspirer
3 . renifler, humer
4. veni~ revenir
5. vanner
gb?i ~e emè se reposer
gb:> chez, auprès de, à côté de
gb~ chèvre
gb?i~emê répit, pause, repos
gb~gbl?i tiède
gb?igb?i 1 . souffle, respiration,
haleine
2 . esprit
3 . arrivée
gb?inu van
gb:>tsu bouc
gb:>vi boy
gbùgb3 reveni~ re-

326
y

yayla caché~ secret~ confidentiel


yàylafe cachette~ repaire
yè soleil
ye prêter, emprunter
ye craie
yèatlewoyl parfois~ quelquefois~ tantôt
yèbià rouille
yèdzèdzè lever de soleil
yèdzèfe es~ orien~ levant
yètlox2>fe oues~ occident
yètlox2>yl crépuscule
yètlutlu danse
yètlula danseur
yèkayl ? quand?
yèmayî à cette époque-là
yèsiayl n 'importe quan~ toujours
yèsiayl SI quan~ chaque fois que
yètr~ après-midi, soir
yètr3kpa après-midi
yèsi ombrelle~ parasol, parapluie
yèyiyl époque~ période~ momen~
saison~ temps
YI époque~ période
yi blanc
yla cacher, se cacher, dissimuler
ylèti lune~ mois
ylètigbàI~ calendrier
ylètivi étoile
yIi cri

hà 1 . cochon~ pore
2 . chan~ chanson

327
ha 1 . groupe, équipe
2 . trousseau
3 . variété, espèce, type
hâ aussi, même, ainsi que
hab:>b:> société, association,
organisme, troupe, club
hadede compagnie, camaraderie
hàdzldzl chant
hàdzlha chorale
hàdzila chanteur, griot
hà4.e ... Ô pas encore
haft avant, avant de, avant que
hàlà viande de porc, du porc
hamè 1 . société, troupe
2 . catégorie
hamèvi membre d'un club, équipier
hamèWÙ uniforme
hati camarade, compagnon
haya 1 . louer (qc)
2 . être guéri

indzln moteur
Indzlniyà ingénieur
Istà Pâques

kà 1 . concemer
2 . être tant pis pour
3 . dépouiller
kà liane, 111,ficelle, corde,
lacet
ka àuàtso mentir
ka ... guti toucher
kaba,kabakaba 1 . vite, à la hâte

328
2 . tôt
Kablè Kabiyè
kàdodo liens, relations,
communication, coopération
kàdzid:Jè écureuil
kà~ùgbi noeud
kafu louer, féliciter,
complimenter
kàfùkafu félicitation, louange,
appréciation
kàfùkafuhà cantique
kàfofô téléphone
kàfogbàlg télégramme
kàkà communiquer (qc), diffuser,
propager, divulguer,
dévoiler, publier
kaka morceau, portion
kakaka,kakakaka beaucoup, infiniment
kàka~edzi assurance, certitude
kàkàrakà cancrelat
kakati torche
kak£ morceau, fragment, bout,
tesson
kàkla séparation, divorce
kàklo beignet
kàleyl poivre
kàmètètè gymnastique, sport, match
kàsàtJku instrument à cordes, piano,
guitarre
kàtàpilà tracteur
k.bb. (kple bubùwo) etc...
kè s'épanouir
kè racine
kè q} douter
ke sable, poussière
kèdzoèkèdzoè luciole
kefùtà plage (de sable)

329
kèkè être large, être vaste, être
spacieux
kèkè large, vaste, spacieux
kèkè {e ... dzi s'agrandir
kèkè tà s'étendre, se développer,
s'agrandir
kèke, kèkevi 1 . chariot, brouette, caddie
2 . bicyclette
3 . quenouille
kèkedola cycliste
kèkle lueur, lumière, reflet,clarté,
éclairage
kèmÈ autre
keg, kegkeg complètement, tout à fait,
entièrement
kèse singe
kèsln~nu trésor, fortune, richesse
kèsln~t:> riche (n.)
ketekè train
ketekèm:> chemin de fer, voie ferrée
kIlo kilo(gramme)
kisl rat
kisl em brasser
kla 1 . afficher, avertir
2 . séparer, se séparer,
divorcer
klalô prêt (a.)
kle décortiquer, écosser,
éplucher
klç luire, briller, scintiller,
étinceler, resplendir
klèzi pétrole
kll heurter, buter, trébucher
klô 1 . genou
2 . tortue
kloe presque, approximativement
klôsalô argent (métal)

330
kl=> laver
kl=>à6 faire la toilette
kl:) àgbàwo faire la vaisselle
kô se moquer de
kô seulement
kô àl~gb~nu sourire
kônu rire
ko dépece~ couper
kôdzoè, kôdzul houe
kôklo poule
kôklotsu coq
kôklôzi oeuf de poule
kôkô cacao
kôtôku poche~ sac~ enveloppe
k~ 1 . être cla~ être propre~
être pur
2. verser, déverser, vider
k~ cou
k~ emè être cla~ être évident
k=> 1 . être hau~ être grand
2 . soulever, porte~
transporter
k~ 1. amas~ tas
2 . morceau
3 . poing
4 . quartier
k~bà cuivre~ pièce de monnaie
k~dzi hôpital, clinique
k:)fi café
k~fiti caféier
k=>Ie ferme~ hameau~ village
k=>Iet=> fermie~ villageois
k~k~ clarté~ pureté~ propreté
k~k~ propre~ pur
k=>k~ hau~ supérieur
k~k~è sain~ sacré
k=>k=>è teigne

331
k~l£dzl collège, lycée
k5nu cérémonie, tradition,
coutume
k5nuw~w5 cérémonie d'initiation
k5nylnyl religion
k~gk:> verre (à boire)
k~pô tasse, gobelet
k5si<ta dimanche, semaine
k~si<tagbè dimanche
kôtà ethnie, tribu
k~tà<tè<tè racisme
k~tàgbè dialecte
Krismàs Noël
kù 1 . conduire, piloter
2 . déterrer, extraire, puiser,
récolter
kù tSl prendre de l'eau avec la
main (pour se laver...)
ku mourir, être mort
ku 1 . mort (f.), décès
2 . grain, graine, noyau,
pépin, fève
3 . comprimé, cachet
4 . sécheresse
ku droç rêver
ku to être sourd
kucta, ku~gbè mercredi
kucUVl saison sèche
kukù cuisinier
kuku chapeau
kuku mort, crevé
kùntru couverture
kura du tout
kùsl panier
kutsetse fruit
kutsetseti arbl'e fruitier
kuvia paresse

332
kuviat~ paresseux

KP

kpà 1 . couper, tailler, sculpter,


peler (de l'igname) du taro)
2 . composer
kpà clà coiffer
kpakpa,kpakpaxè canard
kpakpalùuul papillon
kpàtà subitement, tout à coup}
soudain
kpàtsà coupe-coupe
kpàtsàti flamboyant (n.)
kpè 1 . être lourtt peser
2 . être énorme
kpè gù être timide
kpe in viter
kpe 1 . caillou} pierre} roche}
rocher, dalle
2 . tableau
3 . pion
4 . pile (électrique)
5. toux} rhume
6 . séchoir
7. tribune
kpe àk~ lutter
kpe cle ... IJU aider, dépanner
kpe fù peiner, souffrir de
kpe kpe tousser
kpe tà se réunir
kp~ come} trompette
kpecleIJut~ aide} assistant, collaborateur
kpefoàmè grippe
kpèkula arbitre
kpekui galet, gravier, latérite
kpèkpè lour~ pesant

333
kpèkpe invitation
kpèkpectel)u secours} aide} contribution
kpèkpèmè poids
kpè1Juid5 épilepsie
kpètà dysenterie
kpetata statue
kpetikè bonbon
kpçvi sifflet
kpèkpE menottes
kplànyàà partout
kple e~ avec} à} en} de} par
kple bubùwo etc.. .
kpl5 1 . conduire} guide~ escorter
2 . dirige~ gouveme~
préside~ arbitrer
kpl5 nu balayer
kpl5 ... clo suivre
kpl5 ... valVE amene~ ramener
kpl5 ... yi mener, emmener, remmener
kpl~ table
kpl5la guide} leade~ dirigeant
kpl~v5 nappe
kplu coupe
kpo 1 . bâton} trique} massue
2 . raiL voie ferrée
kpo 1 . bosse} butte} côte}
montée
2. bloc} massif
3 . saut
kpôd5 lèpre
kpodzo four
kpôkpô fièvre
kpon5 lépreux
kpos:> dromadaire} chameau
kpovit:> policie~ agent de police
kp:> voi~ apercevo~ regarde~
constate~ trouve~ ausculter

334
kp~ enclos, clôture, palissade,
haie
kp~ fois
kp~ dzidz::, être content, se réj.ouir
kp=>~a 1 . regarder, voir, vérifier
2. visiter, rendre visite à
kp=>m:> espérer
kp:> nyuie ! attention!
kp=>IJusç être fort, être résistant
kp:> ... dzi s'occuper de, prendre soin
de, protéger
kp:>n:> pain
kp~n~fôfe, kp=>n:>mèfe boulangerie
kp:>n=>t:> marchand de pain
kp~n:>vivi biscuit, gâteau
kpui petit, court, bref
kpuiè (lè/n~ -) être petit, être court

là àku siffler
la le, la, f (déterminant)
ill J . animal, bête
2. viande, chair, muscle
la 1 . abattre, couper, amputer,
dépecer
2 . être aigre
l~ctè~è pêche
làfu laine
l~gbàdzè peau
làha troupeau
làklè panthère
l~pakpa punaise (insecte)
làlà attendre
làmèsç santé
l~nyl1a éleveur
lànylnyi élevage

335
làWÙla boucher
làxalàxa scie
lè exister, être présent
lè à
lè esime tandis que
lè/n:> 1 . être (qq part), être situé,
se trouver, se tenir debout, y
avoir
2 . habiter, demeurer, vivre
à
3 . égaler, être égal à
lè/n:>àgbè vivre, être vivant, subsister
lè/n:>ànyi 1 . s'asseoir, être assis,
rester assis
2 . être présent
lè/n:>àsi avoir, posséder
lè/n:>àxà être à côté de
lè/n:>be falloir que
lè/n:> b:>b~è être facile
lè/n:>d~ être àjeun
lè/n:>dzàà être tranquille
lè/n:>dziç être rouge
lè/n:>4,aa être éternel
lè/n:>gbàdzàà être plat
lê/n:>klalô être prêt
lê/n:>na ... be devoir, falloir que
lê/n:>sesiç être fort, être vigoureux,
être en bonne santé
lê/n:> tàmè être au-dessus de
lê/n:> tsitrè (nù) être debout, se tenir debout
lè/n:> vie être petit
lè/n:> vevie être important, compter
lè/n:> vôvô(vô) être différent, être distinct,
être varié
lè/n:> ... dzi 1 . être sur
2 . être sur le point de
lè/n~ ... g~mè être au-dessous de

336
lè/n:> ... gb:> être auprès de, être à
proximité de, être chez
lè/n~ ... -m être en train de
lè/n~ ... mè 1 . être dans, mire partie de
2 . comporter, contenir
lè/n~ ... IJu être contre, être sur
lè/n:> ... si avoir, posséder
lè/n~ ... tà avoir lieu à cause de
lè/n:>... te être sous
lè/n:> ... tèfe être à la place de,
représenter
lè/n:>... to(mè) être au bord de, border
lè/n:> ... xà être à côté de
lè tsi se laver, prendre un bain,
faire la toilette
le attraper, saisir, capter, tenir
le bè prendre soin de
le blanui être triste
le d~ être malade
le fè couver
le yèbià rouiller
le hlô étrangler
le gku tte ... IJU contrôler, inspecter,
observer
le to <te ... IJU être attentif à
legba idole, fétiche
letà lettre
letàkôtôku enveloppe
letriki électrique
fi y avoir, exister, être présent,
se porter (santé)
fi mil, millet
fiàWÙ repasser (un vêtement)
lià durcir, être raide, raidir
lià échelle
lia grimper, monter, escalader,
franchir, gravir

337
lifo limite
fill frotter, frictionner
fi]l guêpe
fiuui pangolin
10 fondre, être en fusion
10 1 . crocodile
2 . proverbe
1010 être gros, être grand
1010 gros, grand, vaste, étendu
lolomè grosseur, grandeur, volume,
calibre, superficie
100 àlo ou, ou bien
1~ ramasser
l~ 1 . aimer, estimer, accepter,
admettre
2 . tisser, tresser
l~ wu préférer
l~fô aux environs de, à peu près
l~kl serrure
1~1~ ramassage, vidange
1~1~ amour, estime, affection,
passion
1~I~nù volonté
I~xo belle-mère (mère de
l'épouse)
lù s'abattre (sur qc, sur qn)
lù blé
lù J . se raser
2 . se précipiter
lùu~ âme

M
, .
-m me, m , mOl
ma 1. diviser, décomposer,
séparer

338
2 . distribuer, répartir,
partager
ma ce/cette ... -là
màbùàmè impoli
màdèblibo incomplet
màdèijg~ sous-développé
màdèto superflciel
màdz~kp~ étrange
màk3màk~ impur
màma 1 . grand-mère
2 . distribution, répartition,
partage
3 . division, décomposition,
séparation
4 . habitude
màmiwàta sirène
màmle dernier
maI)go mangue
maI)goti manguier
màI)kàni taro
màsà J.uin
matsesl allumette
màv5 éternel, inflni
màuàmàuà immobile
mawu dieu
mawux:> temple
mè faire griller
mè dans, à l'intérieur de
mè- J-e,j'
mègà ... 0 ne ... pas (prohibitif)
mègbe dos, arrière, revers
mègbe derrière, à l'arrière de
mègbectocto testament
mègbetsitsi retard
memi fln (sable, farine...)
memlecta(gbè) samedi
mètsonu empêchement

339
mètsonu conséquence~ résultat
mEn navire~ bateau
mERdzèfe port
mi avale~ déglutir
mi 1. vous (compl.)
2. vous (su}.)
mi 1. nous (compl.)
2. nous (su}.)
mlà- votre
mia 1 . rétrécir, serrer
2 . se rétrécir, se serre~ se
contracter
mia- notre
miàfe votre
miafe notre
miàmè gauche (n.)
miè 1 . pousse~ bourgeonne~
germer
2 . tarir
miè- vous (SU}..)
mie- nous (su}.)
miniti minute
mit si morve
mla dresse~ dompte~
domestiquer
mlekpui réchaud
mli rouler, arrondir
mlo dérouler
ml=>ànyi 1 . être couché
2 . se coucher
mI~èba enfln
mo flgure~ visage~ mine
modzaka~ctè distraction~ divertissement
modzakatsàq}q} tourisme
modzakatsàq}la touriste
mofufe lavabo

340
môfugba cuvette (de WC), bassine
(pour la toilette)
m~ 1 machine, appareil, engin
"
2 piège
"
m:) 1 chemin, piste, route,
"
voie, rue, traj"ectoire, traj"et
2 brèche, entaille
"
3 guichet
"
m:>dzèfe embranchement, carrefour
m:>dziyluu taxi-brousse
m:>dz~ti guidon, volant
m:)<tè<tè permission
m:>c.tègbàlè permis
m~<tèsùsu ordinateur
m:>fiadzo feu de signalisation
m:>fiala guide
m:)fiati poteau indicateur, panneau
m:>gigli déviation
m:>go talus
m:>gbàuu bulldozer
m~gbède mécanicien
m:>kèkè congé, vacances
m3kp3kp3 espoir
m3fi riz
m3figblè rizière
m3nana autorisation
m3nù manière, méthode, procédé,
moyen, possibilité
m~te moulin
m~trakpul ascenseur
m~tr:>nu manivelle
m:>uè ra vin
m:>xafe tournant, virage
m:>xenu barrière
m:>xeti claie
m:>xexe obturation, obstruction,
barrage (sur la route)

341
m~z~ctakà valise
m~z~gQàlèvi passeport
m~z~Ia voyageur, passager
m~Z~Z3 voyageJ transport
mù 1 . abattreJ faire tomber
2 . s'abattreJ tomber, chuter,
choir, se renverser
mu s'enivrer
mu moustique
mud~ moustiquaire
mùmù chuteJ renversement
mumu fraisJ cru
mùzikl musique

na 1 . donner, céder, offrir,


décemer, foumir
2 . mireJ rendreJ provoquer
na àJpour
na no allaiter
nakè boisJ morceau de boisJ bois
sec
nakègbà fagot
naneke 0 rienJ zéro
nè- tu
ne si, quand
negbe exceptéJ sauf
negblè co co teraie
neku amande de palmiste
nènema ainsi
nenie ? combien?
neti cocotier
no boireJ consommer (essence)
nojà ronD cr
no mamelleJ pisJ sein
no no téter

342
nôgoè rond
noleWÙ soutien-gorge
nonùvi nourrisson
n~ rester, habiter, demeurer,
résider, séjourner
n:> mère
n:>èwo l'un l'autre, les uns les
autres
n3fe demeure, logement,
résidence
n3fem~ adresse
n3n3mè aspect, attitude,
comportement, tempérament
état
n~vi frère, soeur, cousin, cousine
nù 1 . bouche, gueule, mufle
2 . entrée, embouchure
3 . bout, extrémité
nu chose, obJ-et, article
nubabla 1 . union
2 . testament
nubable paquet
nubiabia demande, revendication,
sollicitation
nubiala mendiant, quémandeur
nublanui pitié, tristesse
nudànu balance
nudodo 1 . mise, mit de mettre
2. vêtement, tenue
3 . semence, plant
nudodokp~ examen
nudzadzra vente
nudzôdzoè insecte, bestiole
nudzôdzoètikè insecticide
nudz3dz3 événement
nudzrala vendeur, vendeuse,
marchand

343
nu~à~à cuisine~ fait de cuisiner
nuctàgba casserole
nu~àla cuisinier
nu~èfia exposition
nu~ù~ù nourriture~ alimentation~
repas
nu~ù~ùgbàlç menu
nu~ùJe restaurant, lieu où l'on
mange
nu4,ùla mangeur, consommateur
nu4,ùx5 salle à manger, réfectoire
nufago glacière
nu fam 5 congélateur, réfiigérateur
nufiafia enseignement, cours~
instruction
nufiala enseignant, instituteur,
maître~ professeur, moniteur
nu fifi vol (délit)
nufèJ1è achat
nuJ1èla acheteur
nùJôJô ba vardage~ entretien~
entrevue~ récit
nug:imèsèsè compréhension
nugui boîte
nugbagbè être vivant
nùgbi lèvre
nukà ? quol.9.~
9
que... .
nukàla charlatan~ voyant, devin
nukôkô rire (n.)
nukômoè sourire (n.)
nùku étonnement, stupéfaction~
surprise~ mystère
nuku semence
nukapkpà sculpture
nukpàla sculpteur
nukp~Je théâtre
nukp~kp~ J . vue~ visibilité

344
2 . séance~ spectacle
3 . gain~ revenu
nukp:>la spectateur
nul:>kèke brouette
nul~l~ vannerie
numama 1 . distribution~ partage
2 . habitude
numè<tè<tè explication~ renseignement
numèmiè plante
nunana cadeau~ offIe~ don~
récompense
nunono boisson
nun~la boisson
nun~mèsi richesse
nunya intelligence~ sagesse~
instruction
nunyàfe lavoir
nunyàla laveuse~ blanchisseur
nunyala savant
nunyanya connaissance~ sa voir
nugege moisson~ récolte
nugl~be oubli
nugl~<temègbal~ cahier
nugl~ye craie
nugl~kpe ardoise
nugl~la 1 . écrivain~ auteur
2 . secrétaire
nugl~ti crayon~ stylo
nug~gl~ écriture
nustst 1 . incision~ balaJre~
tatouage
2 . peinture
nus~sr~ 1 . étude
2 . leçon
nusr;Ue centre d'apprentissage, lieu
d'étude
nusr2gbàl~ manuel (n.)

345
nusr~Ia étudiant
nutaIa peintre
nutata 1 . dessin, image, gra vure,
tableau
2 . reptile
nuto région, localité
nutogè moustache
nut~la couturier, tailleur
nut~t~ couture
nùtunuÎ bouchon
nutùtù forge
nùtuvi couvercle, capuchon
nutsetse graine
nuv~ mal, péché, vice
nuv~w~la malfàiteur, délinquant
nuv5w~w~ délinquance
nuxèxlç lecture
nuxlèIa lecteur
nux~xl~ conseil
nùyi lèvre

NY

nyà 1 . chasser, éloigner,


exclure, expulser, renvoyer
2 . laver
3 . pétrir
nyà 1 . parole, mot, terme
2 . palabre, histoire, affaire,
cas, problème, sujet
nyà a~eke rien
nyà nu faire la lessive
nya connaître, sa voir
nya kp~ être charmant, être mignon,
être rayonnant
nya kp~kp~ être beau
nya nu être instruit

346
nyàdz~dz~gbàlè journal, périodique,
magazine, revue, presse
nyàdzfidz~gblfila j.ournaliste
nyàdz~dz~wo les informations
nyàttoànyi texte
nyàf3kpe phrase
nyagg. vieille femme
nyàg3mèttèq,è traduction
nyàg3mè<tègbàlç dictionnaire
nyàg:>mèq,èla traducteur
nyàlem~ magnétophone
nyàleti antenne (radio, télévision)
nyanu intelligent
nyàsèla auditeur
nyàsèm~ transistor, poste (radio,
télevision)
nyàtèfe vérité, réalité
(le - mè) vraiment, évidemment, en
effet
nyàv;2 malheur
nyè éternuer
nyè moi, je (forme négative)
nyè rnj déféquer
nyè g~ roter
nye être (qc, qn)
nye àdzè être faux
nye àcU être toxique, être vénéneux
nye àgbà être exténuant
nye fùmè être misérable
nye zi être bruyant
ny1 nourrir, alimenter, élever
(des animaux)
ny1 boeuf; vache
nyi 1 . se dissoudre, se diluer,
fondre
2 . sucer
3 . user

347
nyi tsr2 hériter
nyl<tu défense (d'éléphant)
nylne oncle matemel
nylnotsl lait de vache
nylts~ avant-hier, après-demain
nyltsu taureau
nyo être bon, être beau, être
fertile
nyo beau-frère (frère de
l'épouse)
nyo wu meilleur que
nyonyo beauté, qualité, prospérité
nyE> 1 . noircir
2 . être renommé, être
réputé
ny~ égrener
ny~ 1 . éveiller, réveiller
2 . se réveiller
nY;2 bele-soeur
ny~nù femme
nY:Jnùvi fille, fillette
nyE>ny~ réveil
nyE>nyr~ noyade, immersion,
submersion
nyrà gronder (qn)
nyr~ être vilain, étre laid
nyroè oncle matemel
nyroèy~vi neveu, nièce
nyr~ se noyer, sombrer
nyui le bien, le beau
nyui bon, beau, j.oli, chic
nyuie bien, couramment,
normalement
nyuie (lè -/n~) être sain, être en bonne
santé, aller bien, bien se
porter
nyuie wu mieux que

348
I)

~di matin, bonjour (le matin)


~d~ bonJ.our(à midi et l'après-
midi)
~d31~ sieste
gè gémir
ge 1 . casser, lIacturer, plier
2 . moissonner, récolter
3 . tondjge
ggo lIont
~g~ devant, avant
~gàdèdè progrès, perfèctionnement
~gàylyl progrès, développement
~kèkè J.our, date
~kèkènyui jour férié, fête
gk~ nom, prestige
gk~gbàlè liste
gk~g5gl:i inscription
gk:Jgàgl:i ~e ... te signature
gk:JY:Jgbàlè registre
gk:JY:JY:J appel
~ku oeil, yeux, vue
~ku~odzinu souvenir
~kumè 1 . visage, façade
2 . cadran
~kutà faire un sonme
~kutsro paupière
~kuuùuù civilisation
glisl- anglais
I)lisl-bl3tsi Angleterre
I)lisl-yèvu Anglais (un -)
gl:i 1 . défricher
2 . écrire, rédiger, inscrire,
prescrire, marquer,
enregistrer

349
gl2>àb~ J8ardiner
gl2>àsidede ... te signer
gl2>àzi! dater
gl2> ... be oublier
IJl~ s'enroule~ se tordre~ se
tortille~ se pelotonne~ se
blotti~ se serrer
IJ~ troue~ perce~ transperce~
perfore~ crever (qc)
IJ~ 1 ve~ astico~ chenille
8

2 pet8

IJ~dzi effroi, épouvante~ terreu~


menace
g~dzidodo intimidation~ terrorisme
g~n revenan~ fantôme
g~IJl2>dzèsl caractère~ lettre~ alphabet
IJ2>g~ crevaison~ perforation
g~ti ne~ museau
IJ3tidô narine
IJÙ écharde~ épine~ piquant
gu contre~ su~ au sUJ-et de
gu<tocto 1 réponse~ réplique
_

2 solution~ résultat
_

gùkà réponse
gus~ force~ puissance~ énergie~
résistance~ ardeur
gùti orange
guti peau~ corps
gùticUcU Jaune
gutifafa paix
IJutinyà histoire
gùtiti oranger

gut~ 1 8 beaucoup~ très~


énormément
2 même~ -même~ soi-
_

même~ propre

350
lJutsù homme
lJutsùvi garçon

os:>fô pasteur

pepà papier
pepàts:>nu portefeuille
pepi harmattan
pe, pepeepe précisément
....
posu poste (f.)

ràdio radioJ poste de radio


r:>bà plastique
r:>bàtu fronde

sà nouer
sa v~ sacrifier, immoler
sàbalà oignon
safui clef
sàladà salade
sanyàgba casserole
sàIJku orgueJ hannonium
sè comprendreJ entendreJ
sentir, ressentir
sè g~mè comprendre
se 1 . loi, règlement
2 . défenseJ interdiction
3 . destinJ destinée
sç IJU étre fort, être résistant

351
sefofô fleur
sès~ 1 . force, puissance
2 . dureté, difficulté
3 . gravité
ses~ 1 . être dur, être difficile
2 . être fort, être puissant
3 . etre grave
si 1 . allumer (feu, lumière)
2 . oindre, enduire
3 . couper, blesser, entailler
si àIJ~ peindre, colorier
si 1 . fuir, s'enfuir, se sauver,
déguerpir, détaler, s'évader,
s'échapper
2 . couler, ruisseler
sia étaler, étendre, faire sécher
-sia- tous les, chaque
siafe séchoir
siariil~rii juillet
sigàr£tl cigarette
slka or
sikanu bIiou
sinima cinéma
slzô ciseaux
sobo mollet
sô<1.àbi eau-de-vie, sodabi
s~ être égal, être ex-aequo, être
identique, être pareil, être
semblable, être conforme
s~ gbè être prêt
s~ gbE> être abondant, être suffisant,
être copieux, être nombreux,
pulluler, grouiller
s~ 1 . cheval
2 . tontine
s~dzà militaire, soldat
s~fi pelle

352
s:Jgà tontine
s:Jgbe gazon
s3gb3 assez, beaucoup
s:Jhe J-eune (n_)
srà tamiser
srè fondre, faire fondre
srç cactus
sr3 époux, épouse, mari, femme
sr:> appl.endre, étudier, imiter
sr:> nu faire des études, s'instruire,
s'exercer, s'entraîner
sr~~èclè mariage
sr~gbegbe divorce
stampo timbre
sù suffire, être suffisant
sub:> adorer, servir
sùb~sub:> culte, religion, messe
sub:>vi boy
su<tui coussin, oreiller
suè petit, minuscule
suè a<te un peu
sukli sucre
sùkû école
sùkug~ lycée, collège
sùkuk~k~ grande école, université
sùkulù boulon, écrou, vis
sùkulùtronu tournevis
sùkuvi élève, écolier
sùkux~ salle de classe
sùs~ rester (qc)
sùs:>è dernier, reste
SÙSU 1 pensée, avis, opinion,
_

idée, supposition
2 mémoire
_

3_intention, proposition,
proJ-et

353
su su penser, supposer, en visager,
deviner, imaginer

tà mettre (un pagne)


tà 1 . têteJ le haut de
2 . cause
tànu J.urer, parier, prêter serment
ta 1 . dessiner, gra ver,
imprimer, publier
2 . castrer
3 . ramper
ta 1 . saliveJ crachat
2 . lacJ étang, mareJ marais
tàba tabac
tàbaze pipe
tàdz:> impôt
tàclofe destinationJ direction
tafia tableau
tàgbàtsu mouche
tàgbàtsuvi moucheron
tàkolul crâne
tàku foulard
tàkuvi mouchoir
tàkpefe lieu de réunion
tàkpekpe réunionJ meeting, congrès
tàkpex:> salle de réunion
tàrnè haut, cimeJ sommet
tàrnèbùbù 1 . penséeJ réflexion
2 . souci
tagkà réservoir (essence...)
tàsi taxi
tasi 1 . tante patemelle
2 . belle-soeur
tàta 1 . portrait, carteJplan
2 . castration

354
tàulufi défense
tayà pneu
tè enfler
tè igname
tè fifia sue~ transpire~ être moite
tè gbè grogner, rugir
tè kàmè faire du spor~ faire un
match
tè kp~ essaye~ tenter, s'exercer à
tè nù être debout
te 1 . piquer (insecte)
2 . presse~ compresse~
comprimer
3 . affûter
te meule
te sous
te ttètU ... gu être épuisan~ être exténuan~
être fatigant
te IJU pouvoir, arriver à (mire qq),
réussir à
te ... IJU (~ètU -) être fatigue
te IJU Dye be se pouvoir que, être
probable que
tedzi âne
tèfe endroi~ place, lieu, site
tèfeD3la représentant, remplaçant,
successeur
tefen3n3 présence, représentation,
succession
tègli perdrix
tègbèè touJ.ours,continuellement
tètè puis
tète pression
tètèkp~ épreuve, exercice, tentative
tetùla meunier
tl kpo sauter, sautiller, bondir
ti yomè poursuivre, persécuter

355
tia chois~ sélectionner, élire}
voter
til thé
tfigbe citronnelle
t1mafi tomate
fitrl épais
tltr1mè épaisseur
to être trapu} être épais
to 1 . buffle
2 . mortier
3 . cercle
4 . creux
to 1 . pousser, croître} faire
sortir
2 . piler
3 . citer, conter, raconter
4 . décortiquer
to 1 . bord, rebord, lisière
2 . beau-père (père de la
femme)
3 . montagne
4 . oreille} ouïe
to au bord de
to dzo brûler
to egb=>be bien que
to vovô être différent, varier
to uù saigner
Togo Togo
Togo-t~nù Lac togo
togbè colline} coteau}plateau
togb=> malgré
tohèhè punition} amende} sanction}
châtiment, pénalisation
tokun~ sourd (n.)
tomè claque} gifle
toti pilon
totro tuyau

356
toy~vi belle-Elle} bru} gendre
t~ 1 . coudre} repriser,
confectionner
2 . rôtir, mire rôtir, mire
frire
t~ fleuve} rivière} lagune
t~ bu boiter
t~ 1 . s'arrêter, stationner,
cesser, se tenir debout
2 . piquer
3 . être en délire
4 . tremper
t~ père
t~ àsi toucher
t~ 4.à tresser
t~ tè s'arrêter, se tenir
t~ uù se garer
t~dziuu bateau} navire
t~fe 1 . arrêt, stop
2 . parking
t~gbui aïcul, grand-père
t~gbuinu tradition
t~ka, t~kpo seau
t~mèlà poisson
t~mèlMu arête de poisson
t~mènyl hippopotame
t~sisi cours d'eau} fleuve} rivière}
courant
t~t~ couture} confection
t~t=> frit, glillé
t=>t~ 1 . arrêt, stationnement
2 . cessation} interruption
3 . mélange} confusion}
trouble} complication
4 . équilibre
t~t~ bouleverser, troubler,
embrouiller, compliquer

357
t~tr~ changement, transfonnation,
tournant, variation
t~uu ruisseau, torrent
t:Jxè particulier, spécial, typique
t:Jxèè particulièrement,
spécialement,
exceptionnellement
traIe mince, fin
trè célibataire
tre coller, cacheter
trèn:J vieille fille, femme non
mariée
trI être épais, être gros
tro tourner, pivoter, faire
tourner
tro visl visser, dévisser
tr~ changer, varier, modifier,
transformer, convertir, faire
demi-tour, virer
tr~ dzo repartir
tr:J gb~ retourner, revenir, rentrer
tr:J va revenir
tr:J w5 réorganiser
tr:J YI repartir, regagner
tr:J zù redevenir
tr:J fétiche
tr:Jnu féticheur
tr:JsI fétiche use
tm (nu) vomir
tu 1 . construire, bâtir, édifier
2 . fra vaiJJer, fabriquer
3 . moudre, broyer, écraser
tù dzùdz~ fumer, faire de la fumée
tu fermer, barrer, barricader,
boucher (un trou), obturer
tu fusil
tùkaéla remue-ménage

358
tukui tout petit
tukpe cartouche, balle (de fusil),
obus
tukpul pistolet, revolver
tùmè dos
tùtù pousser (qc)
tùtù construction
tùtu fermeture
tutu essuye~ astiquer, nettoyer,
effacer (un tableau)
tutuutu J.uste, justement,
précisément, exactement

TS

tsà 1 . errer, flâner


2 . ruisseler
tsà àsl faire du commerce
tsà àsi tâtonner
tsa autrefois
tsàcUcU promenade, randonnée,
excursion
tsàcUfe excursion, lieu d'excursion
tsaka brouiller, mélanger, diluer
tsàxe pintade
tse produire (plante)
tsetse cabosse
tsl 1 . grandir, pousser, croître,
vieillir
2. fermenter
tsi 1 . éteindre
2 . rester
tsi louche (n.)
tsi mègbe être en retard, tarder
tsi t?>mè se noyer
tsi trè se tenir debout

359
tsi trè tie ... nu conteste~ contredire~
protester contre~ s'opposer à
tsldzàdzà pluie
tsldzàyl saison des pluies
tsidz~fe source
tsifudô piscine
tsifufu nage~ natation
tsifula nageur
tsigô citeme
tslgoè gourde
ts1k~ soif
ts1kpe grêle~ glace, neige
tsilèfe lieu de baignade~ lieu où on
se lave, salle de bain
tsilefe barrage~ retenue d'eau
tsllele toilette
tsl1etse serviette de toilette
tsiml parfum
tsltsetse cascade
tsitSI vieux (a.)
tslwunu arrosoir
tso couper, découper, casser,
rompre, tondre, moissonner
tso hlô na égorger
tso ... mè tra verser
tso 1 . venir de, provenir de
2 . se lever
tso de, depuis
tsofe provenance~ motif; raison~
circonstance
tsoti pieu, piquet
ts~ 1 . être habile, être rapide
2 . être précoce
ts=> 1. prendre, saisir, se munir
de
2 . porte~ supporte~
transporter

360
ts~ ... ve apporter
ts~ ... w~ entreprendre
ts~ ... YI emporter
tsrànui tamis~ van
tsri dédaigner, mépriser, haïr
tsro coqul1le~écaille~ cosse,
épluchure~ gousse
tsr~nu héritage
tsr;2nyila héritier
tsù terre glaise~ argile
tsya souder, raccorder, joindre
tsyàtsyàgga, tsy!tsylgga brochette
tsyà filtrer, s'infiltrer, suinter
tsy~ 1 . couvrir, recouvrir, se
couvrir, s'obscurcir (ciel)
2 . encombrer
3 . se ren verser
tSY;2 funérailles
tSY;2evi orphelin
tsy~nu passoire
tSY;2W~W~ obsèques, organisation des
funérailles

v
và ensemencer
va venir
va emè se réaliser, se produire
va y! passer
vasecte J.usqu'à
vàva venue~ arrivée
vava réel, vrai
ve 1 . picoter, fàire mal
2 . regretter
ve dzè être salé
vènàvi jumeau
vète caleçon, slip

361
vève douleur, amertume, regret
vèvesèsè peine, souffrance, supplice,
douleur
vèvesèsè<t,eàmèti sympathie
vevi important, principal, de base
vèviet~ surtout, notamment
velè bougie, chandelle
vi enfant, flls, fllleJ petit (d'un
animal)
-vi petit
vi atte peu, un peu de
vidzl bébé, nouveau-né
vidzlfe maternité
vi<t,e proflt, bénéflce, intérêt,
avantage, utilité
vie un peu, légèrement
vivi être bon, étre doux, être
sucré, être appétissant
vivi bon, doux, sucré, succulent,
délicieux, exquis
vlvimè saveur, bon goût
vlvlti obscurité, mystère
vlvlvl petit à petit,
progressivement
vIàvôô de temps en temps
vlo être insolent, être vilain
vIn déplier, déployer, dérouler
vo être libre, être à l'aise
vo se gâter, être pourri
vodàdà faute, erreur, infraction
vodàla coupable (n.)
vodu vaudou
vovo J . temps libre, liberté
2 . indépendance
vovo distinct, différent
vovo pourriture, moisissure, moisi
vovo pourri

362
vovonana libération
vovoovo séparément, différemment
vovovo différen~ varié
v~ flnir de~ être flni~ être usé
v~""" déJ.à
v~ 1 . ver de terre} lombric
2 . offrande
v~ avoir peul; craindre}
redouter
V~ mal (n.)
v~ mauvais
V;2q} être méchan~ être crueL être
odieux} être insupportable
V;2q} méchan~ vilain} crueL
odie~ terrible
v~sa, v~sasa sacrifice
v~v:) peu~ crainte} épouvante}
frayeu~ panique} terreur
v~v~n ombre} silhouette
VÙ tirer
VÙ 4.à se peigner
vu être déchiré
vu do puits
VÙv~ froid (n.)
VÙv~WÙ pullove~ vêtement contre le
/i-oid
vu vu 1 . dévorer
2 . déchjre~ user

u
uà tremble~ bouge~ remuer
uàuà tremblemen~ mouvement
uauà guêpe
uè manque~ falloir de peu
uè fossé
uèwu être plus petit que

363
ue sentir mauvais} avoir une
odeu~ empester
uèdzi orage
uètsuvi criquet
uèue odeur
uIun Jutte} combat
un disputer (un match...)} Jutte~
se débattre
ulô champignon
uloulo tiède
vlu hérisser
u:) 1 . porte
2 . python
u:)nù tribunal
u:)nùd~dr~ J.ugement
u~tru porte
uù 1 . ouvri~ déboucher
2 . sentir bon
uù 1 . sang
2 . soufflet
uu 1 . tamtam} tambour
2. véhicule} voiture}
embarcation
uudzèfe gare
uudzrà4.oIe garage (de réparations)
uudzrà4.ola garagiste
uùfu kapo~ duvet
uùfo planche
uùkà vaisseau sanguin
uukùla chauffeu~ conducteu~
automobiliste} pilote
uukùsùkû auto-école
uukpe klaxon
uum:> chaussée} grand'route
uuti fromage~ kapokier
uut~fe parking
uùuù 1 . poussière

364
2 . exode
uùuu secousse, tremblement
uuuu trembler, remuer, secouer,
agiter, grelotter
uùuùdedi poussière
uùuùvala immigré
uùuuuu tremblemen~ secousse
uux~ wagon

w
wluiwlui fin, en petits morceaux
wo pétiller
wo toi, te, vous
wo ton, ta, votre
wo- il, elle
-wo ton, ta, votre
wo J . aboyer
2 . éclater, exploser, craquer
wo ils, elles, les, leur (pr.pers.)
wo leur (poss.)
-wo [marque du pluriel]
wo àvi sangloter
wôàlç après-midi, bonsoir
wodzoe léger, souple, simple
wôwo J . aboiement
2 . éclatemen~ explosion
woxi parapluie, ombrelle, parasol
w~ J . faire, fàbriquer,
confectionner, accomplir
2 . mimer
3. égaler, être égal à
w~ néré
w~ àbe ... ène paraître, sembler, Faire
semblant
w~ àmê être gentil, être aimable
w~ àuà combattre, guerroyer

365
w?i bà être boueux
w?i d:J travailler
w?i dzrè se querelle~ se disputer
w?i 4.èka 1 . s'aJJie~ s'uni~ coopérer
2 . se réconcilier
w?i 4.otto organiser, programmer
w?i kuvia être paresseu~ être oisif
w?i kpe être rocailleux
w?i lèkè être élégant
w?i nu agir
w?i nublanui faire pitié~ être lamentable
w?i nùku 1 . être étonnant, être
mystérieux
2 . étre ému~ s'émerveiller
w?i gud:J utiliser
W:J fàrine~ poudre
w?inà acte~ cérémonie~
manifestation
w?inùku surprenant, extraordinaire
w?iti néré (arbre)
w:Jtùla meunier
W:JX£ fonio
WÙ tue~ assassine~ abattre~
massacre~ immoler
WÙ(d?i -) avoir mim
WÙ (ts1k:J -) avoir soif
wu dépasser
wu davantage~ plus~ Je plus
wunù achever, terminer, finir
wu tsi arroser, asperger

x
xà nasse
xà auprès de~ à côté de
xa 1 . se courbe~ se tordre

366
2 . moissonne~ récolte~
cueillir (haricots)
xa 1 . balai
2 . guet, affût
xako bâiller
xatsa s'enrouler
xàxa tracas
xaxe 1 . étroit
2 . courbe
xè oiseau
xe 1 . obstrue~ barre~ coincer
2 . paye~ rembourser
3 . s'étendre
4 . rattraper
xe fè payer
xe m~ (na) empêcher (de)
xè4.ùfô mange-mil
xèvi oiseau, petit oiseau
xexe dehors
xexeamè la nature
xexemè 1 . monde, terre, univers
2 . temps (météorologique)
xèxi parapluie, ombrelle, parasol
xèxlè 1 . compte, énumération
2 . déchjffj-ement, lecture
xl!!fôfo tou~ pourtou~ périmètre,
circuit
xl !!fOl a rôdeur
xlè 1 . compter, énumérer
2 . déchiffrer, Jire
xl~ nu conseiller, recommander
xl~ meugler, mugir, hennir,
bêle~ barrir, J.appe~
miauler, coasse~ croasser
xo dé.ià
xoxo vieux, vieille (a.)

367
x~ 1 . accueillir, recevoir,
capter
2 . coûter, valoir
3 . envahir, s'étendre,
occuper
x~ 1 . bâtiment édifice,
immeuble, case, maison,
chambre, salle
2 . agouti
x~ àbl être blessé
x~ àsl être cher, avoir de la valeur
x~ dzô être chaud
x~ gk~ être renommé, être réputé
x~ sè croire
X~ ami
x~d~mè chambre à coucher, dortoir
x~fè loyer
x~gbala charpentier
x:>hayat~ locataire
x~15 ami
x~15w~w~ amitié
x~mènu meuble
x5mègini, x5mètre gecko
...
x~ml
" charpente
x:>namè secours
x5n5mè logement
x:>gk~ renommé, célèbre
x~sèha église
x:>tà toit
x:>tùtù construction (d'un bâtiment)
x:>x~nù terrasse, cour

yà air, gaz, atmosphère,


courant d'air, vent vide (n.)
ya quant à

368
yàfam?> climatiseur
yàgb?>nu éventai~ ventilateur
yàkàyake couscous
yàmè cie~ cosmos~ climat, temps
yàmèuu avion
yàmèuudzèfe aéroport, aérodrome
yàmèuukùla aviateur
yawo cta(gbè) J.eudi
yayra béni
yè- 1 . i~ elle
2 . i~ elle~ te, vous (logoph.)
3 . son, sa
-yè- me
ye lui elle
ye c'est ... que, c'est ... qui
yèvu Blanc
yèvukpakpa oie
yèvunè noix, noix de coco
yèvunèti cocotier
yèvutè pomme de terre
Yèvuwodè Europe, Occident, Pays des
Blancs
yeye neuf; récent, modeme
YI aller
YIà6dzi aller aux toilettes
YI... dzi 1 . augmenter, ajouter
2 . continuer à~persister
YIgg3 se perfectionner, progresser
yi coupe-coupe, machette
ylb~ noir
yl~3,y1kà toile d'araignée
yiti flamboyant (n.)
YIYI araignée
ylylmè rythme
yomètiti persécution, poursuite
yoo merci (réponse à une
salutation)

369
y:i 1 . fumer, enfumer
2. guérir (qn)
y:i,y~dô tombe
Y:J 1 . appeler, invoquer,
convoquer, interpeler
2 . prononcer, épeler
3 . être plein
4 . remplir
Y:Jku karité (fj.uit)
y~la fumeur
Y:Jti karité (arbre)
yra bénir
yr~ se dessécher, faner

z
za 1 . utiliser, dépenser
2 . être actif; être habile
3 . être assaisonné
za nuit
z~nuv~ç fourmi magnan
ze canari, pot, vase
zemèla potier
zernèrnè,zernèrnèd~ poterie
zl régner
zl 1 . siège
2 . bruit, vacanne
3 . gazelle
4 . fois, reprise
Zl <1,èka une fois, à la fois
Zl kpi se taire
zi pipe
zi appuyer, presser, enfoncer
zi ... dzi forcer, obliger, contraindre,
pousser (à)
zlkpul chaise, banquette, selle
zôbo éléphantiasis

370
zogb~ bouillie
Z3 marcher., parcourir., rouler.,
défller
Z3 Jarre
z3m~ voyager., faire une toumée
Z3 mègbe reculer
z~ yi gg~ avancer
z~he copain, compagnon,
compagne
z3fi teigne
Z3Z3 marche, défllé
zr5 1 . être lisse
2 . polir., niveler
ZÙ devenir
zù marteau, massue, masse
zù dzùdz?i s'évaporer
zùkpe enclume

371
TABLE DES MATIERES

I. LA LANGUE EWE
II. LE PEUPLE EWE
A. Histoire
B. Espace culturel
1. La fondation d'un village
2. Les chefferies
3. L'intronisation d'un chef
4. Les cérémonies de protection du village
5. La maison
6. L'agriculture
7. Les cocotiers
8. La pêche
9. L'élevage
10. L'industrie
Il. Le palmier à huile et l'extraction du vin de palme
12. L'artisanat
13. Le commerce
14. Les cauris et l'argent
15. La cuisine éwé
a. Les préparations à base de maïs
b. Les préparations à base de manioc
c. Les préparations à base d'igname
16. Le mariage
a. La demande en mariage
b. La femme est conduite à son prétendant
c. La préparation du mariage
d. La cérémonie
17. La naissance des jumeaux
18. La première enfance
19. Parents et enfants

372
20. L'éducation traditionnelle de l'enfant
21. La réincarnation et le culte des ancêtres
22. Le sorcier
23. La mort
a. L'annonce du décès
b. Avant l'enterrement
c. Les funérailles
d. Le veuvage
24. Les vaudous
25. Les interdits
26. Le rite de la réconciliation
27. Les griots
28. Une puissance invisible: la foudre
29. Les àge
30. Un jeu : le jeu de six (àq}to)
31. Ampè
32. Les lieux sacrés et les totems
33. La chasse et la guerre
34. La musique et la danse
ill. DESCRIPTION DE LA LANGUE
A. Alphabet et prononciation
B. Catégories grammaticales
1. Le verbe
a. Les formes verbales
1) L'aoriste
2) Le futur
a) traduit le subjonctif ou l'infinitif français
b) marque la probabilité ou l'approximation
3) L'habituel
4) Le subjonctif-exhortatif
5) L'impératif
6) Le progressif
a) présent

373
b) passé
c) futur
d) habituel
e) itératif-continuatif
f) impératif-exhortatif
7) Le conditionnel
a) L'irréel
b) L'hypothétique
8) L'ingressif
9) La réitération
10) Les verbes auxiliaires
a) ceux qui précèdent le verbe
b) ceux qui suivent le verbe
c) ceux qui suivent le verbe et introduisent
une expanSIon
b. Les modalités
1) Les modalités de l'assertion
2) Les modalités appréciatives
3) Les modalités de l'incertain
4) Les modalités intersubjectives
a) La causation
b) Le déontique
c) L'obligation
d) La nécessité
e) L'autorisation, la permission et l' empêche-
ment
f) La volonté
g) L'injonction et la prohibition
2. Les pronoms personnels
a. Généralités
b. Les pronoms personnels et la conjugaison
1) Pronoms personnels affixes sujets
2) Pronoms personnels affixes compléments

374
3) Pronoms personnels isolés
4) Pronoms personnels possessifs
5) Pronoms personnels et forme négative
c. Les pronoms personnels è- et né- (ou n- )
d. Les pronoms personnels è- et WQ
e. Le pronom logophorique yè-
3. Le nom
a. Le nom simple
b. Composés et dérivés
1) Composition
a) Nominaux composés de deux noms
b) Nominaux composés de trois noms
c) Nominaux composés de nom+verbe+nom
d) Diverses combinaisons
2) Composition par agglutination
a) Nominalisation d'un nom et d'un verbe
b) Nominalisation d'un nom et d'un adjectif
c) Nominalisation d'un verbe et de son com-
plément
d) Nominalisation d'énoncé
3) Dérivation
4) Mixtes composition / dérivation
5) Autres types de nominalisation
a) à partir de verbes
b) à partir d'un verbe et son complément d'ob-
jet
c) à partir d'adjectifs
b. La détermination du nom
1) Les déterminants
2) La particule ke
c. Détermination par extension
1) par un adjectif déterminatif
2) par un complément de nom

375
3) par une extension relative
4. L'adjectif
a. Généralités
b. Création d'adjectifs
1) par réduplication à partir de verbes d'état
2) par agglutination
3) par dérivation
a) avec le suffixe -e ou -i
b) avec le suffixe -t?) (relatif à)
c. Traduction des adjectifs du français
d. La numération.
e. La comparaison
1) Le comparatif de supériorité
2) Le comparatif d'infériorité
3) Le comparatif d'égalité
f. Le superlatif absolu
g. Le superlatif relatif
1) Deuxième terme de la comparaison sous-en-
tendu
2) Deuxième terme de la comparaison indiqué
5. L'adverbe
a. La fonction aderbiale
1) Adjectifs simples
2) Adjectifs dérivés (en -e, -è ou -t?)è)
3) Adjectifs dérivés + ~e
4) Noms à valeur adverbiale
b. Les idéophones
1) Morphologie des idéophones
a) Allongement de la dernière voyelle
b) Réduplication de syllabes
c) Combinaisons consonnantiques inhabituelles
2) Valeur des idéophones
6. L'interjection

376
a. Généralités
b. Les énoncés interjectifs
1) Reproche
2) Remerciement
3) Excuse
4) Attention à attirer
5) Sympathie, condoléances, consternation
6) Salutations, souhaits...
7. L'inverseur mà-
C. L'emprunt
D. Syntaxe
1. Schémas de phrases
2. Divers points touchant à la syntaxe
a. Le complément d'attribution
b. Le complément de but: hena et ttà-
c. Renvoi du verbe locatif en fin d'énoncé
d. Renvoi du verbe d'attribution na en fin d'énoncé
e. Le démarcateur la
f. La particule hi
g. Le thématiseur ya
h. Le focalisateur ye- ou e-
i. lJut~
j. L'exclamation
1) porte sur un terme de l'énoncé
2) porte sur la totalité de l'énoncé
k. Les compléments circonstanciels locatifs
1) Généralités
2) Les verbes locatifs
3) Les noms locatifs
1. L'interrogation
1) Les questions ouvertes
2) Les questions fermées
E. Expressions idiomatiques

377
F. Question d'orthographe
1. Détermination du nom
2. àmè, nu et àfi et le pronom relatif SI
IV. VOCABULAIRE DE BASE
A. Mots-clefs
B. Expressions usuelles
C. Parties du discours (à partir du français)
1. Adverbes
2. Pronoms
3. Prépositions
4. Adjectifs numéraux
5. Verbes
6. Adjectifs et verbes d'état
D . Vocabulaire thématique
1. T emps (qui passe)
2. Jours de la semaine
3. Mois de l'année
4. Géographie et nature
5. Transports
6. Nourriture
7. Hôtel, restaurant
8. Vie domestique
9. Relations humaines
10. Termes de parenté
Il. Vie en société
12. Economie
13. Professions
14. Politique
15. Parties du corps
16. Maladies
17. Animaux
18. Plantes
19. Vêtements

378
v. CONVERSATION COURANTE, TEXTES
A. Salutations
B. Comment vous appelez-vous?
C. Comment allez-vous?
D. Marchandage
E. Le grand marché
F. Le manioc
G. La pêche au filet
H. Chez Yawo
I. La famille africaine
J. A table, le foufou est prêt.
K. Chez le médecin
L. Au village
M. Les jumeaux
N. La mort de Sodzi
o. Quelques proverbes
P. Lecture d'un texte guin (mina)
VI. LEXIQUE EWE-FRANÇAIS
TABLE DES MATIERES
BIBLIOGRAPHIE

379
BIBLIOGRAPIllE

ADETOP (Association Découverte Togo Profond), Les


Ewé de Kouma~ Us et Coutumes~ Kpalimé, Togo.
AKAFIA, S.Y., 1975, Ku 1è x3 mè, roman, Bureau of
Ghana Languages, Accra.
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AKAKPO, N., 1976, Mariage traditionnel dans les pays
Ewé.
ANANOU, D., 1981, Le fils du fétiche, Nouvelles
Editions Latines, Paris.
CONTRAN, N., /1 flg1io di Avatse e la preghiera per la
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DOVLO, C.K. (Rév.), 1944, X1~m kp:J (Lisez-moi),
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FIAG.ô, K., 1976, Grammaire Eve (Evegba1~ l}utinyà)~
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GAYIBOR (sous la direction de -), Histoire des
TogoJais~ voJ.1~ Des origines à 1884, Lomé~ 1997
HINIDZA, R.K., KOH, I.K., KWASIKUMA, G.W.K.,
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Gg et F:Jn, Lomé.
PAZZI, R., Ancienne Littérature Ewé-Mina~ Premier
Fascicule, Lomé, 1978.
PAZZI, R., 1980, L'Homme Eve~ Aja~ G£n~ F:Jn et son
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Paris.
RICARD, A. et AKAM, N., Mister TamekJor suivi de
Francis Je Parisien par Je Happy Star Concert Band de
Lomé (Togo), SELAF-ORSTOM, Paris.

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RIVIERE, C., Anthropologie religieuse des Ewé du
Togo, Les Nouvelles Editions Africaines, 1981, Lomê.
RONGIER, J. (avec la collaboration de Tsevi K.E. et
Anika K.), Apprenons l'Ewé, Ed. L'Harmattan, 9
volumes, 1988, 1989, 1990, 1991, 1992, 1993, 1994,
1995, 1996, Paris.
RONGIER J., Mars 1995, Dictionnaire Fra1Jcais-Ewé
suivi d'un lexique Ewé-Fral)cais, ACCT -Karthala.
TOHOUEGNON X., Manuel Progressif de Conversation
en Langue Gain, Cotonou.
WESTERMANN, D., 1928, EvèfJala or Ewe-English
Dictionary, Berlin, Kraus, Reprint, 1973.

381

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