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« Le Christ dans la liturgie » est un livre qui regroupe plusieurs conférences

présentées au cours de la XXVIIe Semaine d’Études Liturgiques de Saint-Serge.


Notre article, dont l’auteur est Nicolas Koulomzine, est intitulé : « La prière du
Christ au Père » et fait partie du livre susmentionné. Quant à l’auteur, il est un
prêtre et théologien orthodoxe qui a enseigné à l'Institut de théologie Saint-Serge à
Paris, l'un des hauts lieux du christianisme orthodoxe en Occident.
Koulomzine commence par affirmer que c’est Dieu, le Créateur qui donne à
l’homme la capacité de prier et de s’elever au-dessus du monde materiel puisqu’il
est cree a Son image et a Sa ressemblance.
Partant de là, comment la priere au Père est-elle conçue chez les païens, dans
l’Ancienne Alliance, dans les prieres de Jesus ainsi que dans l’Eglise ?
Nous tenterons, dans un premier temps, de presenter un resume de l’article
considere, avant d’exposer notre avis personnel et nos impressions, dans un second
temps.

De prime abord, il s’avere important de signaler que les païens n’avaient pas la
notion d’un Dieu transcendant. Mais, si ces peuples ce sont quelquefois adresses à
Dieu comme a un Père, ils considéraient leur filiation comme génération
naturelle : « …Je n’ai pas de Père, tu es mon Père… Dans ton temple, tu m’as
engendre » (prière païenne adressée a la divinité). Ainsi, aux yeux des peuples
païens, les dieux et les hommes sont d’une origine commune et d’une parente
primitive : « Tous nous avons besoin de Jupiter, car nous sommes tous de sa
race ».
Quant aux juifs, ils se sont adresses a Dieu comme a leur Créateur. Ainsi, dans
l’Ancien Testament, les liens entre la paternite et la creation sont
profonds : « Yahve, tu es notre Père, nous sommes l’argile,…, nous sommes
l’œuvre de tes mains » (Is 64,7).D’autre part, la paternite de Dieu s’est manifestee
par l’election du peuple, consacre desormais a Dieu : l’election du peuple
s’identifie donc a une filiation a Dieu : « Ainsi parle Yahve : mon Fils premier-ne,
c’est Israel » (Ex 4,22). Notons que cette filiation repose sur un fait historique
concret qu’est l’Exode. A leur tour, les prophetes ont evoque cette dimension
paternelle de Dieu qui a conduit Son peuple : « Quand Israel était enfant,…, je l’ai
aimé et d’Egypte j’ai appelé mon Fils » (Os 11,1). Toutefois, cette sollicitude
paternelle n’excluait pas la correction paternelle : « Ne meprise pas, mon fils, la
correction de Yahve » (Ps 3,11-12). L’auteur signale enfin que le nom de Père dans
l’Ancienne Alliance a été rarement utilise pour éviter quelque interpretation
materialiste de ce terme.
Jesus-Christ est le Fils monogene de Dieu : il s’adresse a lui comme a son propre
Père. Dans cette meme lignee de reflexion, l’auteur releve trois constats :
premierement, Jésus s’est toujours adresse a Dieu comme a son Père sauf sur la
croix lorsqu’il lui a dit : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu
abandonne ? »(Ps 22,..). Deuxiemement, le professeur Joachim Jeremias atteste
que , jusqu’ici, Jesus est le seul qui a ose appeler Dieu : « Mon Père ».
Troisiemement, Jeremias considere que Jesus avait du utiliser souvent le terme
arameen « abba » equivalent du terme grec « Abba ». Pour defendre sa these, le
professeur avance deux arguments: l’usage du nominatif avec l’article (o patir)
dans le sens d’un vocatif et la figuration de l’expression « Abba o patir » dans
deux epitres de Paul, ce qui pourrait etre un echo des propores paroles de Jesus.
Rappelons qu’en utilisant ce terme, Jesus était le seul en son temps a s’adresser a
Dieu comme un enfant a son Père.
En outre, les evangelistes soulignent la presence de l’Esprit Saint dans le ministere
de Jesus, plus particulierement dans sa priere au Père. Ainsi, c’est dans l’Esprit que
Jesus s’adresse a son Père d’une manière authentique, totale et personnelle. Bien
que cette realite pneumatologique ait été difficilement perceptible, l’Esprit Saint
est toujours a l’action dans ce monde ; sa presence a été pleinement revelee au jour
de la Pentecote.
Passons a la priere de l’Eglise au Père. Cette derniere st une manifestation de
l’Esprit present dans l’Eglise. En effet, l’Eglise est le lieu ou les croyants unis au
Christ recoivent les dons de l’Esprit. L’auteur accentue davantage le role de
l’Esprit : la revelation du Christ, la proclamation de la Bonne Nouvelle, la foi en la
personne de Jesus, ainsi que l’actualisation de l’enseignement de Jesus sont un don
de l’Esprit. C’est a la Pentecote que l’Eglise a commence son existence en tant
que Corps du Christ. Ainsi, a l’instar de la priere de Jesus au Père, notre priere au
Père est une priere dans l’Esprit. Ce dernier « vient en aide a notre faiblesse, car
nous ne savons pas prier comme il faut » (Rm 8,26)et nous confere l’adoption
filiale.
En guise de conclusion, notre filiation est une prédestination divine concue dans
l’amour avant la creation du monde : « Faisons l’homme a notre image, comme a
notre ressemblance » (Gn 1,26). Ainsi, l’homme cree libre est appele a realiser le
dessein eternel de Dieu en tant que fils au Père dans le Fils. Ainsi, notre priere sera
une reponse filiale a Dieu qui, par son amour ineffable, nous a donne la possibilite
de s’adresser a Lui en l’appelant : « Abba ».

Passons à la deuxième partie de notre travail pratique :

Lorsque j’ai choisi ce theme : « La priere du Christ au Père », j’ai cru que
l’article va traiter du Notre Père, de la priere sacerdotale de Jesus qui se trouve au
chapitre 17 de l’evangile de saint Jean, de sa priere a Gethsémani ainsi que d’autres
prieres que le Christ a adressees au Père. J’etais sans doute content d’etudier un tel
theme riche et profond aussi bien sur le plan spirituel que liturgique. Cependant,
l’optique suivant laquelle Nicolas Koulomzine a aborde la question consideree
était differente… Suis- je decu du choix que j’ai fait ? Bien sur que non.
D’abord, l’auteur nous a presente un expose riche, clair et bref sur la priere au
Père depuis le paganisme jusqu’à l’Eglise du Christ. Il a montre l’evolution de
cette conception par gradation ascendante : le Père comme generateur chez les
paiens, comme Createur dans l’Ancienne Alliance et comme Père personnel du
Fils monogene, Jesus-Christ : nous sommes donc fils du Père dans le Fils. (idee
chere)
Ensuite, j’ai apprecie la mise en relief de la dimension pneumatologique dans la
priere. En effet, nous avons souvent tendance a negliger le role de l’Esprit Saint
dans la vie des fideles chretiens quoique indispensable. Outre que la dimension
pneumatologique, l’auteur souligne la dimension trinitaire dans la priere de
l’Eglise en affirmant que « la priere de l’Eglise du Christ au Père est une
manifestation de l’Esprit inherent a l’Eglise ».
Enfin, j’ai été satisfait lorsque, en faisant une petite recherche sur la biographie de
l’auteur Nicolas Koulomzine, j’ai decouvert qu’il est pretre et theologien
orthodoxe. Ce travail pratique m’a donc lance dans un monde tout a fait nouveau ,
celui de la theologie orthodoxe. Par consequent, ce genre de travail constitue une
fenetre qui ouvre l’etudiant a de nouveaux horizons de reflexion en l’invitant a
profiter des richesses dont les autres Eglises disposent. Apres la lecture de cet
article, je suis convaincu davantage que la reflexion liturgique est un carrefour qui
unit les differentes voies au sein de l’Eglise.
Enfin, si nous nous posons la question : quel rapport existe-t-il entre la liturgie et
la priere du Christ au Père, nous trouverons la reponse dans le Catechisme de
l’Eglise catolique, n.1073 : « La Liturgie est aussi participation à la prière du
Christ, adressée au Père dans l’Esprit Saint. En elle toute prière chrétienne trouve
sa source et son terme ». Prions donc pour que nos celebrations liturgiques soient
toujours source de vie, de priere et de catechese.

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