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LES LIANTS

HYDAULYQUES

Pr. Moulay Larbi ABIDI

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I. GENERALITES
I.1. Historique
II est à supposer que les hommes de la préhistoire on découvert la chaux a
partir du moment où ils ont maîtrisés le feu : Des pierres calcaire entourant un
foyer, le feu brûlant nuit et jour et ces pierres ont Fini par se décarbonater.
Plus tard, la pluie sur un foyer éteint et la chaux vive s'est hydratée.

En ce qui concerne les premières traces de la fabrication organisée de la


chaux remontent à 10 000 ans avant J. C. en Mésopotamie. La plupart des
peuples de l ‘antiquité connaissaient la chaux: Egyptiens, Phéniciens, Grecs,
Romains.
Elle était utilisée comme liant dans les constructions et servait dans la
fabrication d'enduits ou la réalisation de fresques. Les Romains étaient parvenus
à améliorer la qualité de leur mortier de chaux en y ajoutant de la brique pilée.
Ils utilisaient également pour des applications chimiques.
La naissance de l’ère industrielle, avec le développement de la sidérurgie, va
entraîner une demande considérable en chaux.
Des lors, ses moyens de production vont sans cesse se perfectionner, ses
critères de qualité seront de plus en plus précis de même que ses applications qui
se diversifieront sans cesse.

I.2. Les liants


Les liants sont des matériaux minéraux. S’ils sont mélangés avec de l’eau, ils
donnent une pâte collante qui durcit graduellement pour devenir un matériau
ayant une grande résistance.
Dans les travaux de construction, les liants sont mélangés avec l’eau et/ou les
granulats (sable, gravillon, gravier), pour donner une pâte de ciment, mortier ou
un béton.

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Le durcissement des liants peut se faire à l’air seulement pour d’autres il se
fait dans l’eau ou dans un milieu humide.
Selon donc cette propriété on peut classer les liants en deux catégories à
savoir :
les liants aériens qui ne durcissent et ne peuvent conserver leurs
propriétés mécaniques qu’à l’air (ex.: chaux grasse, plâtre),
les liants hydrauliques qui durcissent et conservent leurs propriétés
mécaniques non seulement à l’air mais aussi dans l’eau (ex.: chaux
hydraulique, ciment Portland,…)
Une deuxième classification peut être adoptée à savoir :
les liants traditionnels (chaux grasse, plâtre et chaux hydraulique...)
les liants synthétiques (les ciments …).

II. LES LIANTS TRADITIONNELS


II.1. La chaux aérienne
II.1.1. Définition
Elle a été l’un des premiers liants utilisés depuis des millénaires. Les
égyptiens, les mayas ont construit des édifices durables avec des mortiers à base
de chaux. Au moyen âge, la chaux a été des plus employée ainsi elle fût
couramment utilisée jusqu’au milieu du 19e siècle.
Elle est obtenue par cuisson des roches calcaires, CaCO3 en les portant à une
température de l’ordre de 900°C. Cette opération est suivie d’une extinction à
l’eau. Le matériau obtenu, durcissait lentement à l’air, ce qui lui a valu son
appellation couramment employée de chaux aérienne.

II.1.2. Principe
a. La chaux vive est obtenue par calcination du calcaire, dans des fours

CaCO3+ Q ———> CaO + CO2


Les appellations sont :

CaCO3 : carbonate de calcium (calcaire)


CaO : chaux vive

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CO2 : gaz carbonique
Q : quantité de chaleur (T de l’ordre de 900°C à 1000°C)

Figure 1 : Photos de calcaire et de la chaux vive

Il faut, en moyenne, 3,5 t de calcaire extrait pour produire une tonne de chaux.
Le coût du combustible représente 30 à 40 % du prix de revient de la chaux
produite. Cette calcination est une source importante de CO2.

b. L’extinction est l’opération qui permet le passage de la chaux vive à la


chaux éteinte. La réaction chimique est la suivante :
CaO + H2O ———> Ca(OH)2
CaO : chaux vive.
Ca(OH)2 : chaux éteinte, chaux hydratée, hydroxyde, chaux
grasse.

Figure 2 : photo de la chaux éteinte

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Cette réaction est exothermique dégageant environ 155 Kcal/kg de CaO.
La chaux éteinte est obtenue par addition d'eau à la chaux vive dans des
hydrateurs de 8 à 20 t/h. La quantité d'eau ajoutée est ajustée de façon à obtenir
la chaux éteinte sous forme d'une poudre sèche. Par tonne de CaO, il faut 0,3 m3
d'eau pour l'hydratation et par ailleurs, de 0,3 à 0,4 m3 est évacué en vapeur. La
température atteinte est de 110°C.

L’extinction s’accompagne d’une augmentation de volume appelé


‘foisonnement’. Elle résulte d’un changement de structure moléculaire et de la
formation d’aiguilles d’hydrate de chaux.

Au moment de son utilisation, si la chaux n’est pas entièrement hydratée, on


aura un gonflement qui est préjudiciables aux ouvrages.

L’extinction obtenue par adjonction d’eau peut s’effectuer selon diverses


méthodes (voir paragraphe fabrication).

c. La prise des chaux aériennes se réalise en se " re-carbonatant " au contact


du gaz carbonique de l’air ce processus est un durcissement, qui est en quelque
sorte une reconstitution du calcaire d’origine.

Ca(OH)2 + CO2 ———>CaCO3 + H2O

C’est ce durcissement lent à l’air qui lui a valu son appellation de « chaux
aérienne » terme couramment employée.

d. Le cycle de la chaux grasse

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Figure 3 : Cycle de la chaux grasse

II.1.3. Fabrication
La fabrication traditionnelle de la chaux se fait en plusieurs étapes depuis
l’extraction jusqu’à la livraison. La fabrication de la chaux.

La préparation du calcaire

a/ L’extraction :

Avant d'être cuit, le calcaire doit être préparé. La première opération consiste
à extraire le matériau dans des carrières. Pour cela des techniques d’extraction

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sont utilisées. Traditionnellement, l’extraction se faisait par des moyens manuels
(pics, pioches,…).
Actuellement on a recours à l’utilisation des méthodes plus rentables pour
faciliter l’extraction de la roche. On site comme exemple le forage des trous à
intervalles réguliers. Ces trous sont ensuite remplis d'explosif, puis on procède
au tir de mine (Plusieurs tonnes d'explosif sont utilises lors d’un tir de mine). Un
tir effectué produirait, au pied du front de taille, des pierres d’une grosseur allant
de quelques centimètres à plus d’un mètre cube.

b/ Concassage et calibrage
Les blocs obtenus sont acheminés par des camions bennes, "Dumper" par des
pelles mécaniques ou des chargeuses pour leurs transformations vers les unités
de concassages adéquats pour réduire leurs granulométries.

Figure 4 : Images de foreuse et de tir de mine

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Figure 5: Images d’une Pelle, Dumper et d’un concasseur

L’opération suivante après le concassage consiste à passer les matériaux dans


des cribles de façon à acquérir un calibre de pierre compatible avec le type de
four utilisé.
Les fours verticaux requièrent une fourchette de calibre de 20 à 140 mm,
contre 5 à 40 mm pour les fours rotatifs.

La cuisson
Pour limiter les coûts de transport, les fours sont construits en général à
proximité de la carrière.
Le four traditionnel était de forme artisanale. II était composé dune cheminée
et d’une ouverture à sa base. Les pierres étaient bâties en voûte face à
I'ouverture, puis elles remplissaient la cheminée jusqu'à son sommet. Un feu
était allumé sous la voûte puis était alimenté en permanence durant plusieurs
jours. La chaux était récupérée après refroidissement.

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Figure 6 : Four traditionnel

Aujourd’hui deux types de fours sont employés dans l’industrie pour la


cuisson du calcaire, Le four vertical ou four droit et Le four rotatif.

a. Le four vertical ou four droit


Le four vertical ou four droit, conçu sur le modèle des fours primitifs, se
présente généralement sous la forme d’un cylindre en acier (les dimensions
moyennes de ces fours sont : diamètre 2m et Hauteur 8m). Les
perfectionnements de ces dernières années ont contribué à faire du four droit
annulaire le plus économique d’un point de vue énergétique.

Selon le type de combustible, on distingue les fours droits anciens et les fours
droits modernes. Les fours droits anciens utilisent des combustibles solides
(coke métallurgique, charbons,…). Ils consomment environ 150 kg de charbon
par tonne de chaux et ont une production assez faible : quelques tonnes à
quelques dizaines de tonnes par jour.
Les fours droits modernes utilisent des combustibles tel que le fuel, et
d’autres combustibles d’origines végétales (pépins de raisin…), le gaz. Leur
capacité de production, nettement plus importante, est de 150 à 500 tonnes par
jour.

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Figure 7 : Fours moderne

L’alimentation en calcaire se fait par le haut du four. Le choix d’un bon


calibrage des pierres permet une bonne circulation des flammes et une
répartition homogène de la température.
b. Le four rotatif
Le four rotatif possède les caractéristiques de ceux utilisés dans l’industrie
cimentière. Il est constitué d’un cylindre incliné est muni d’une faible rotation
autour de son axe. Pour fabriquer de la chaux, il cuit le matériau entre 1000°C et
1300°C, suivant le type de chaux produite.
Le calcaire est introduit par l’un des côtés. Il traverse une zone de
préchauffage avant de subir la calcination. La chaux est refroidie avant d’être
extraite. Ce type de four consomme plus d’énergie.

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Préchauffage
Calcination
Refroidissement Chargement
de calcaire

Fumée
Combustible
brûleur

Chaux Air frais


vive

Figure 8 : Four rotatif à combustible liquide ou gazeux

Pour les deux types de fours on distingue trois zones dans le four. La première
zone de préchauffage qui permet l’évaporation de l’eau libre contenue dans la
pierre et évite l’éclatement des blocs.
Une deuxième zone dite de calcination à partir de 900°C, permettant la
décarbonations et la perte de CO2. C’est la zone de production de la chaux vive.
La troisième zone correspond au refroidissement de la chaux avant qu’elle soit
extraite.
L’extinction

Comme vu au dessous, C’est l’opération qui permet le passage de la chaux


vive à la chaux éteinte. CaO + H2O Ca(OH)2

L’extinction est obtenue par adjonction d’eau et peut s’effectuer selon


diverses méthodes :
1. L’extinction spontanée est obtenue en soumettant la chaux vive à
l’action lente et continue de l’air. L’humidité présente dans l’atmosphère
assure le rôle de l’eau d’extinction.
2. La méthode par arrosage manuel consiste à apporter la juste quantité
d’eau nécessaire à l’extinction (10 à 15%). La réaction est exothermique
(dégagement de chaleur) et engendre des projections dans le cas de blocs
de chaux.
3. La méthode traditionnelle par immersion comporte le trempage de
blocs dans l’eau, puis l’égouttage et enfin le stockage pour laisser se
poursuivre l’extinction. Cette opération est exothermique. L’incorporation
de la chaux doit se faire avec précaution, car la réaction peut entraîner des
projections et des bouillonnements.

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Ces trois premiers procédés fournissent de la chaux en poudre.
Il existe une autre extinction dite extinction par fusion, ou extinction
ordinaire. Elle consiste à mettre la quantité d’eau utile, pour obtenir une chaux
en pâte. Cette méthode implique une bonne maîtrise de la quantité d’eau car il
faut éviter de brûler ou de noyer la chaux.
La chaux éteinte pulvérulente ainsi produite est tamisée, conditionnée en sac
de 25 ou 50 kg ou en vrac.

Remarque :

En plus des roches calcaires, la chaux peut être aussi obtenue par cuisson de
Roches dolomitiques qui sont une association de CaC03 et MgCO3. L’opération
suivie de la même façon d’une extinction à l’eau, pour donner un matériau
durcissait lentement à l’air (chaux aérienne).
Dans les dolomies, la décarbonatation se fait généralement à une température
inférieure (de l’ordre de 400°c) pour donner de la magnésie (MgO).

MgCO3 ———> MgO + CO2

II.1.4. Propriétés et utilisation


II.1.4.1. Propriétés principales :

a. Propriétés Chimiques :
• La teneur en chaux libre et magnésie (CaO et MgO) doit être
supérieure à 80%. La teneur en oxyde de carbone (CO) doit rester
inférieure à 5%.
• La solubilité est faible (1 à 1,5 g/l), ce qui permet de fabriquer des
laits de chaux.
• La chaux grasse est fortement basique, ce qui permet de neutraliser
les acides du sol ou les eaux usées (produit bactéricide).
• La chaux vive est très avide d’eau, elle s’éteint en s’hydratant avec
un fort dégagement de chaleur (absorbe pour 1kg de chaux, 3 litres
d’eau). Cette propriété est utilisée pour assécher et traiter les sols
très imprégnés d’eau.
• La chaux éteinte durcit en fixant le gaz carbonique de l’air pour
redonner du carbonate de calcium.

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b. Propriétés Physiques :
• La finesse de mouture est définie par le pourcentage du refus au tamis
d'ouverture donnée par la norme (exemple : Le refus au tamis de 800µ est
nul et le refus au tamis de 80µ doit être inférieure à 10%).
• La finesse globale se situe généralement dans l’intervalle de 8.000 à
20.000 cm2/g.
• La masse volumique apparente varie de 600 à 700 kg/m3 et
• la masse volumique absolue varie de 2200 à 2500 kg/m3
• La chaux grasse résiste bien au feu.
• La chaux grasse constitue un bon isolant à la fois phonique et thermique.
• L’eau de gâchage pour l’obtention d’une pâte de chaux est de 8 à 15%.

c. Propriétés mécaniques :
• Les résistances à la compression, sont déterminées à 7 et 28 jours sur des
éprouvettes de mortier de composition fixée par les normes (exemple :
1.00 partie en poids de chaux ; 3.00 parties en poids de sable normal ;
0.50 partie en poids d'eau) et confectionnées selon un mode opératoire
déterminé.
• La Stabilité à l'expansion à chaud après 3 heures et à froid après 7 jours ne
doit pas dépasser une valeur donnée fixée parla norme (exemple 3 mm).

Remarque

La chaux aérienne fait l’objet d’une normalisation. La norme française


ancienne NFP 15 510 désignait la chaux aérienne éteinte pour le bâtiment par
CAEB. Une nouvelle désignation apparaît CL (calcique Lime, NFP 15 311).

II.1.4.2. Utilisation
L’utilisation est très diversifiée et elle concerne plusieurs domaines tel que les
routes le bâtiment l’agriculture l’industrie et l’environnement.

a. L’utilisation dans le bâtiment


Les chaux aériennes trouvent leurs applications les plus anciennes dans le
bâtiment dans la préparation de mortiers et de badigeons.

Enduits et Mortiers de pose et de jointement:


Ont principalement deux fonctions: protection et esthétique. Les mortiers de
chaux présentent une grande élasticité, ce qui permet d’éviter les fissures de
retrait et faïençage.

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Les mortiers de chaux, une fois durcis, ont la propriété d’être imperméable à
l’eau tout en étant perméable à l’air. On dit que le mur respire.
Le durcissement des enduits à base de chaux est lent; par conséquent, il est
déconseillé de les utiliser à l’extérieur par période hivernale. Aussi, il faut
protéger l’enduit frais contre le soleil et les vents violents.

On peut résumer les avantages que présentent les enduits à la chaux dans
les points suivants :

• Une élasticité et une faculté d’adaptation supérieure aux autres liants


• Un bon comportement au gel
• Une bonne adhérence au support
• Un aspect homogène qui ne à faïence pas
• Excellent comportement au feu
• Une bonne isolation thermique et phonique
• Une protection correcte contre les intempéries
• Un aspect esthétique
• Une bonne imperméabilité à l’eau de ruissellement du fait que cet enduit
est peu sensible à la fissuration et que sa résistance augmente au fur et à
mesure de la carbonatation
• Imperméable à l’air
• Absence de retrait, donc de faïençage
• Bonne perméabilité à la vapeur d’eau, permettant un séchage rapide du
mortier et du mur
• Évite les remontées de salpêtre
• Un prix de revient très intéressant
• La possibilité de camouflage des désordres éventuels du gros œuvre.

Pour les Mortiers de pose et de jointement les mortiers de chaux qui


développent une adhérence grâce à leur plasticité, sont bien adaptées à cet
emploi. Ils sont peu perméables à l’eau et peu fissurables. Ils ne provoquent pas
d’efflorescences. Les mortiers de chaux constituent de très bons mortiers de
jointement de maçonneries en pierres tendres, en béton cellulaire ou en briques.
Ils sont également très utilisés dans les travaux de bâtiments anciens.

Remarques:

• Pour la mise en œuvre il est conseillé d’humidifier le support et maintenir


le mortier humide après le début du durcissement, et surtout par temps de
chaleur et de vent. L’utilisation des sables propres de 0/2 ou0/5 mm
donnerait normalement un bon mortier.
• Le tadelakt marocain fait partie de la famille des enduits de décoration de
chaux. Grâce à sa qualité hydrofuge, il convient très bien au milieu

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humide (murs de salle de bain, sanitaires, fontaines, …).Cependant, la
réalisation du tadelakt requiert plusieurs couches.
• Le stucco (ou stuc) est un enduit à la chaux constituant la finition d'un
mur intérieur ou extérieur et est réservé aux surfaces plates et régulières.
• Les dosages courants sont résumés dans le tableau suivant :

Tableau 1: Dosage courant des mortiers


Crépis à l’ancienne 1ère couche : Gobetis 2 brouettes de sable sec pour 50 kg
pour rénovation de de ciment
bâtiment 2ème couche : Corps 2 brouettes ½ de 60 litres de sable
d’enduit sec + 50 kg de liant à maçonner
3ème couche : 2 brouettes de 60 litres de sable sec
Finitions + 25 kg de CAEB (CL).
Mortier toiture 5 brouettes de sable + 50 kg de liant à maçonner + 15 kg de
CAEB (CL)
Mortier à Hourdage (maçonnerie grossière) : 2 brouettes ½ de 60 l. de
maçonner sable sec + 50 kg de liant à maçonner

Gobetis : Première couche d'un enduit, dont le rôle essentiel est d'assurer
l'accroche au support.
CAEB: chaux aérienne éteinte pour le bâtiment (CAEB)
CL : Calcic Lime (Chaux Calcique).

Badigeons :
Sont obtenus en mettant la chaux éteinte en suspension dans l’eau à raison de
40 litres d’eau par sac de 25 kg.
Les badigeons sont réalisés sur des supports enduits, lissés, frottés ou
décoratifs, pour donner un aspect uniforme aux couleurs et aux matériaux. Ils
peuvent avoir un effet curatif de bouchage sur des enduits microfissurés ou
faïencés, et attraper des défauts d’aspect.
La "peinture à la chaux" est le terme qui recouvre de multiples applications en
fonction de la concentration en chaux :
Tableau 2: Application de la peinture à la chaux en fonction de la concentration de la
chaux
Applications Mélange chaux/eau
Chaulage 1 volume de chaux pour 1 volume d'eau
Badigeon 1 volume de chaux pour 2 volumes d'eau
Eau-forte 1 volume de chaux pour 5 volumes d'eau
Patine 1 volume de chaux pour 20 volumes d'eau

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Matériaux de construction :
La chaux intervient aussi dans la fabrication de matériaux de construction :
1. Les briques silico calcaires, sont fabriquées avec un mélange
intime de chaux et de sable siliceux, compacté et étuvé. Ce
matériau est très utilisé en Allemagne et en Russie. Deux
grandes usines sont installées en Algérie.
2. Les Bétons cellulaires, matériaux légers et isolants. Sont
fabriqués à base de sable siliceux et de chaux dans lequel on
provoque la formation de bulles de gaz, souvent par action de
la chaux sur l’aluminium en poudre.

b. L’utilisation dans les routes


Deux techniques sont utilisées, l’assèchement et la stabilisation. La chaux
vive est répandue sur les sols humides afin de diminuer leur teneur en eau et
faciliter ainsi le travail des engins de terrassement, c’est l’assèchement.
La Stabilisation est le fait de mélanger la chaux vive, aux sols argileux, pour
qu’elle se combine chimiquement avec ces derniers. L'argile passe alors d’une
consistance plastique à une consistance grenue, stable et très peu sensible à
l’eau.

Figure 9: Photo illustrant l’utilisation de la chaux dans les routes

c. L’utilisation dans l’agriculture

Les plantes ont leur meilleur développement sur un sol dont le PH est compris
entre 6,5 et 7,5. La chaux est utilisée depuis des siècles sur les sols acides,

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naturellement argileux ou sableux, ou encore devenus acides du fait de I'emploi
excessif d'engrais chimiques ou organique.

d. L’utilisation dans l’environnement


Traitement des eaux :
Dans les eaux de consommation ou pour certains process Industriels, la
chaux intervient comme agent de précipitation et de floculation.
Elle est aussi employée dans le traitement des eaux usées pour floculer les
matières organiques, les phosphates issus des détergents, pour précipiter les sels
de métaux lourds des eaux industrielles et comme bactéricide par élévation du
PH. Enfin elle est utilisée pour déshydrater, stériliser et stabiliser les boues
issues du traitement des eaux.

Traitement des fumées :


Les combustibles, tels que le Fuel lourd ou le charbon contiennent
naturellement du soufre en quantité plus ou moins importante suivant leur
provenance.
Les déchets ménagers et aussi certains déchets industriels dégagent également
du soufre ou du chlore au court de leur incinération. Ces émissions de soufre et
de chlore sont à I'origine des pluies acides. Il existe différents procèdes pour
neutraliser ces émissions de gaz acides.

e. L’utilisation dans l’industrie

Sidérurgie : La chaux y est employée pour séparer la fonte ou l’acier des


impuretés qui l’accompagnent. Ces impuretés forment le laitier.

Traitement des métaux : La chaux est utilisée pour purifier la bauxite


lors de la fabrication de l'aluminium. Elle évite la formation des silico
aluminates, inutilisables, et améliore ainsi les rendements de production. Elle est
également employée pour la production de Zinc, Cuivre, Plomb, Or, Argent,
Uranium de par son aptitude à séparer les sets métalliques et autres impuretés du
minerai

Industrie papetière : Le bois est traité à la soude afin d’en extraire la


cellulose, qui deviendra la pâte à papier. En fin de traitement, la soude est
devenue du carbonate de sodium. La chaux vive intervient alors comme
régénérant de la soude. Elle est aussi à son tour régénérée dans les fours. La
chaux est également employée sous forme de carbonate de calcium précipité,
très pur, permettant ainsi d'obtenir des papiers de grande qualité.

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Industrie sucrière : La chaux joue y un rôle important : Elle permet de
séparer les impuretés du sucre contenus dans le jus extrait de la betterave et de la
canne.

Industrie Pharmaceutique : Par exemple dans les pâtes dentifrice pour


son apport en calcium mais également pour ses propriétés désinfectantes et
cicatrisantes. Elle entre également dans la composition de nombreux
médicaments.

On utilise la chaux aussi dans d’autres domaines. On cite à titre d’exemple le


traitement des lisiers de porcs, la reminéralisation des eaux de consommation,
l’industrie de verrerie, l’industrie de tannerie…. etc.

II.2. La chaux hydraulique


II.2.1. Introduction
Les Romains sont arrivés à confectionner un véritable liant hydraulique à
durcissement lent en mélangeant de la chaux grasse à des cendres volcaniques
d'origine récente, riches en silice et en alumine, qu'ils trouvaient au pied de
Vésuve à Pouzzoles (Pozzuoli à côté de Naples; d’où le terme Pouzzolane).
On avait observé au 17e et au 18e siècles, sans pouvoir l'expliquer, que
certaines chaux dites "maigres" obtenues à partir de calcaires impurs, résistaient
mieux que les chaux grasses provenant de calcaires trop purs (et qu'elles
pouvaient même légèrement durcir sous l'eau).
Louis Vicat, grâce à des recherches commencées en 1812, montra que pour
obtenir des chaux hydrauliques, il fallait que la matière première utilisée
contienne une certaine proportion d'argile.

II.2.2. Définition

Comme définition simple, on peut dire que La chaux hydraulique naturelle


provient de la cuisson de calcaires siliceux avec réduction en poudre par
extinction.

L’appellation standard de la chaux hydraulique est : NHL (Natural Hydraulic


Lime). L’ancienne appellation est : XHN (chauX Hydraulique Naturelle), Elle
s'apparente aux chaux éminemment hydrauliques.

La différence entre ces deux types de chaux et leur appellation découle de


spécifications à la composition et aux caractéristiques de ces liants.
En fonction du calcaire qu'ils extrayaient, les anciens utilisaient les trois termes
de chaux grasse, moyenne ou maigre.

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VICAT a caractérisé ainsi trois familles de chaux, en déterminant le volume
d'eau absorbé pour une masse donnée de chaux vive :

Tableau 3 : Type de chaux selon le volume d'eau absorbé pour une masse donnée de
chaux vive

TYPE DE Rapport du Volume d'eau à la


CHAUX quantité de chaux vive
Chaux grasse 2,6 à 3,6
Chaux moyenne 2,3 à 2,6
Chaux maigre 1 à 2,3

Les calcaires purs sont rares. Ils sont le plus souvent mélangés à des marnes et
des argiles riches en éléments chimiques comme le fer, l'aluminium et surtout la
silice. Entre 800 et 1 500 ° C, le calcium du calcaire se combine avec ces
éléments et forme des silicates de calcium, mais aussi des aluminates et des
ferro-aluminates de calcium.

Par contact avec l'eau, ces corps vont former des hydrates insolubles qui
confèrent au liant un caractère hydraulique. Les proportions d'alumine et de fer
sont très faibles (dans les liants blancs, les teneurs en fer sont inférieures à 0,1
ou 0,2%). Le phénomène de prise hydraulique est donc essentiellement dû à la
réaction entre le CaO et les silicates.

Par la suite, au contact de l'air humide, la chaux et les hydrates ainsi formés
vont se carbonater (avec le gaz carbonique de l'air) pour redonner le carbonate
de calcium et la silice d'origine. Cette réaction prend plusieurs mois : c'est la
partie aérienne de la prise.

On peut classer les chaux, comme l’avait proposé Vicat grâce à un indice
d’hydraulicité ‘i’ qui est donné par le rapport des éléments les plus acides aux
éléments les plus basiques
En effet le calcaire est le CaCO3 et s’il est dolomitique c’est une association
de CaC03 et MgCO3transformés après carbonatation en CaO MgO.
L’argile contient SiO2, Al2O3, Fe2O3….

L’indice d’hydraulicité ‘i’ est défini par :

2 + 2 3 + 2 3
= =
+

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Suivant les valeurs de i, les chaux sont plus ou moins hydrauliques

Tableau 4 : Type de chaux suivant les valeurs de i

Type de chaux ‘ i’ % d’argile Durée de prise sous


l’eau
grasse ~0 0 à 0,1 6 mois
faiblement hydraulique 5-8 0,10 à 0,16 15 à 30 jours
moyennement 8-15 0,16 à 0,30 10 à 15 jours
hydraulique
hydraulique 15-20 0,30 à 0,40 2 à 4 jours
éminemment hydraulique 20-30 0,40 à 0,50 inférieure à 2 jours

La chaux hydraulique naturelle est donc le résultat de la cuisson d'un mélange


de roches calcaires et de 15 à 20% d'argile. Il existe aussi des chaux
hydrauliques artificielles qui résultent du broyage simultané de clinker, de
ciment et de fillers calcaires.

En résumé selon la roche ou le constituant d'origine et le traitement subi, on


obtient les différentes chaux suivantes :

Tableau 5: Différentes chaux suivant la roche ou le constituant d'origine et le traitement


subi
Après
Roche ou Extinction tamisage et
calcination au Nature de la
constituant par broyage
dessus de 900 °C chaux
d'origine hydratation des produits
commerciaux

calcaire chaux vive chaux C.A.E.B. chaux


éteinte Hydrate de grasse
chaux
calcaire chaux vive chaux chaux chaux
argileux + silicates + éteinte hydraul. hydraulique
aluminates + silicates + naturelle
aluminates (XHN)

Clinker + non non chaux chaux


fillers hydraul. hydraulique
artificielle
(XHA)

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Conclusion

La chaux hydraulique naturelle résulte de la cuisson à environ 1200°C de


calcaires siliceux. Elle est composée principalement de silicates de calcium,
d’aluminates de calcium et d’hydroxyde de calcium produits par la calcination et
du calcaire argileux ou siliceux.
La chaux hydraulique fait prise au contact de l'eau, contrairement à la chaux
aérienne, dont le durcissement s'effectue sous l'action du gaz carbonique de l'air.

Les réactions chimiques de la calcination sont principalement

La décarbonatation : CaCO3———> CaO + CO2

La formation des silicates :

2CaO + SiO2 ———> 2CaO,SiO2


CaO + Al2O3 ———> CaO,Al2O3
CaO + Al2O3+Fe2O3 ———>CaO,Al2O3,Fe2O3
II.2.3. La fabrication
La fabrication de la chaux se fait en plusieurs étapes depuis l’extraction
jusqu’à la livraison.

La préparation des matériaux

La préparation des matériaux avant l’introduction dans les fours concerne


l’extraction, le concassage et le criblage.
Les roches calcaires et l’argile sont extraites de carrières à ciel ouvert ou
souterraines. Après abattage à l’explosif, les roches dures sont reprises par des
chargeurs, puis transportées vers des ateliers de concassage et de criblage
La première opération consiste à concasser, puis cribler les blocs, de façon à
acquérir un calibre de pierre compatible avec le type de four utilisé.
Les techniques sont similaires à celles vue dans le paragraphe II.1.3.

La cuisson
Deux types de fours sont employés dans l’industrie pour la cuisson, Le four
vertical et Le four rotatif.

21
Les fours verticaux requièrent une fourchette de calibre de 20 à 140 mm,
contre 5 à 40 mm pour les fours rotatifs.
La cuisson s'effectue en général dans des fours verticaux à marche continue,
dans lesquels un mélange intime de pierre et de charbon est introduit à la partie
supérieure par couches alternées.

Alimentation Fumées
matériau + charbon

Préchauffage
(200°C)

Calcination
(900°C à 1200 °C)

Refroidissement
Air frais

Extraction de
la chaux
Figure 10 : Fours verticaux à marche continue

L’alimentation en matériau (calcaire+ argile) se fait par le haut du four. Le


choix d’un bon calibrage des pierres permet une bonne circulation des flammes
et une répartition homogène de la température.
Le mélange de pierre descend lentement, en traversant le four d'abord une
zone de préchauffage, provoquant l'évaporation de l'eau libre et la
déshydratation des matériaux (vers 200°C).
Elle traverse ensuite une zone de calcination où elle est décarbonatée (à partir
de 900 °C).
Dans la zone de cuisson proprement dite, se forment les silicates et
aluminates de chaux. Elle se situe à une température variant entre 1000 et
1200 °C selon la qualité de chaux recherchée.

22
Tableau 6 : zones de cuisson

Zone I Zone II Zone III

Zone d'évaporation Zone de calcination Zone de cuisson


de l'eau libre et la décarbonatation (à Formation de
déshydratation des partir de 900 °C) Silicates et aluminates
matériaux (Vers de chaux, Température
200°C). variant entre 1000 et
1200 °C

La dernière étape correspond au refroidissement de la chaux avant qu’elle


soit extraite.

L’extinction

L’extinction est obtenue par adjonction d’eau et peut s’effectuer selon


diverses méthodes
La chaux vive recueillie à la sortie du four subie un traitement destiné à
éteindre complètement la chaux libre tout en respectant les silicates et
aluminates qui lui donnent son caractère hydraulique. En fait, ces silicates et
aluminates fixent d’abord de l’eau, puis la perdent au profit de la chaux restante
à éteindre.

CaO + H2O ———> Ca(OH)2


L’action d’extinction se fait suivant deux techniques:
Par immersion : La chaux est mise dans des paniers qu’on plonge dans l’eau
pendant quelques secondes. Ce procédé est identique à celui utilisé pour
l’extinction de la chaux grasse.
Par aspersion : La chaux est étalée en couches de 15 à 20 cm. On l’arrose
légèrement puis on la retourne et on l’arrose à nouveau de manière à ce que
toute la masse soit humectée.

23
La quantité d’eau employée est de l’ordre de 15 à 20% du poids de chaux. On
relève ensuite la chaux en tas et on la laisse ainsi jusqu’à l’extinction complète
(env. 2 semaines); la fin de l’opération étant marquée par la transformation du
produit en poudre.
Dans certains cas d’extinction difficile, on utilise un extincteur rotatif en tôle
qui reçoit intérieurement la quantité nécessaire à l’opération. Après extinction, la
chaux est stockée en silo où s’achève l’hydratation des parties les plus cuites.
La chaux éteinte est ensuite tamisée par un processus qui permet de séparer la
chaux légère de la chaux lourde. Souvent on mélange cette chaux lourde à la
chaux légère pour obtenir une chaux éminemment hydraulique. Enfin, le résidu
de ce dernier tamisage constitue les grappiers. Ces grappiers sont utilisés pour
la fabrication de certains ciments.
Le matériau obtenu peut faire l'objet, selon les cas, d'une mouture avec
additions de grappiers ou d'autres constituants : clinker, laitier, pouzzolane.
Lorsqu’aucune addition n'est effectuée, à l'exception facultative du grappier, le
terme "pur" peut être appliqué à la chaux hydraulique naturelle.

Remarques :
La chaux éteinte pulvérulente ainsi produite est tamisée, conditionnée
en sac de 25 ou 50kg ou en vrac.
Au contact de l’eau, elles ont la propriété de faire prise et de durcir. Le
dioxyde de carbone présent dans l’air contribue également au
processus de durcissement. Elles contiennent au moins 12 % en masse
de chaux libre non liée. Sa prise se décompose en deux parties, une
prise initiale du type hydraulique et une prise secondaire dite aérienne.
Les chaux obtenues par la calcination de calcaire plus ou moins
argileux ou siliceux, avec réduction en poudre par extinction, avec ou
sans broyage, sont appelées “ chaux hydrauliques naturelles “ (NHL).
Les chauX Hydrauliques Artificielles XHA sont obtenues selon le
même principe en mélangeant le clinker des matériaux inertes (filler)
(elles sont identiques aux ciments maigres).

II.2.4. Propriétés

II.2.4.1. Propriétés chimiques

• La chaux hydraulique en poudre est jaune claire avec des


nuances grisâtres. Elle est plus claire que les ciments et contient
au moins 10% de chaux libre.
• Le temps de stockage maximal est de l’ordre de 6 mois.

24
II.2.4.2. Propriétés physiques

• La masse volumique apparente du produit est comprise pour les


XHN 30 entre 600 et 750 kg/m3 et pour les XHN 60 et 100 entre
650 et 900 kg/m3,
• La masse volumique absolue varie de 2600 à 2900 kg/m3,
• Sa granulométrie doit être telle que le refus au tamis d'ouverture
de mailles 200 µm< 10%,
• La surface spécifique Blaine varie entre 3000 à 8000 cm2/g.
• L'expansion à chaud, aux aiguilles de Lechâtelier, après 3 heures
et à froid après 5 jours, doit être inférieure à 3 mm.
• Comme la C.L., la NHL (naturale hydraulique lime) présente
une bonne isolation phonique et thermique.
• La chaux Hydraulique ou encore plus aérienne, son
comportement au feu est excellent.

II.2.4.3. Propriétés mécaniques


• Les chaux sont classées selon leurs résistances minimales en
compression à 28 jours, exprimée en bars. (Les éprouvettes sont
de dimension normalisées et de composition normalisée et
l’essai est normalisé). Une chaux hydraulique naturelle offrant
une résistance à la compression minimale à 28 jours de 60 bars
est désignée sous le symbole de XHN 60. Les classes de
résistance de XHN sont : 30, 60 et 100.

Les chauX Hydrauliques Artificielles XHA sont également classées selon leur
résistance minimale à 28 jours, exprimée en bars. La classe 30 n'existe pas pour
les XHA.
Tableau 7 : Classe des chauX Hydrauliques Artificielles XHA selon leur résistance
minimale à 28 jours

25
• Le début de prise ne doit pas avoir lieu avant 150 minutes et
l'expansion aux aiguilles de Lechâtelier, à chaud après 3 heures
doit être inférieure à 3 mm.

• C’est au contact de l’eau que les silicates et aluminates calciques


forment des hydrates insolubles dans l’eau (c’est la prise voir
chapitre ciment). Les proportions d’alumines et de fer sont
faibles.

• Le phénomène de prise hydraulique est dû à la réaction :

2CaO,SiO2 + H2O ———> CaO,SiO2nH2O + Ca(OH)2

La teneur en eau fixée ‘n’ varie, entre 1 et 3.

Par la suite, au contact de l’air humide, la chaux et les hydrates ainsi formés
vont se carbonater (avec le CO2 de l’air) pour redonner le carbonate de calcium
et la silice d’origine (c’est la prise aérienne).
Cette réaction prend plusieurs mois : c’est la partie aérienne de la prise.
Le caractère hydraulique des chaux se traduit également par la rapidité de
leur prise ou leur durcissement plus ou moins rapide sous l’eau.
Les XHN utilisés dans le bâtiment sont généralement hydrauliques ou
éminemment hydrauliques en fonction de la teneur en argile et le temps de prise
voir tableau suivant :
Tableau 8 : Catégorie de la chaux XHN en fonction de la teneur en argile et le temps de
prise

CATEGORIES % D'ARGILE DUREE DE LA


CONTENU DANS PRISE
LE CALCAIRE

Chaux faiblement
5à8% 16 à 30 h.
hydraulique
Chaux moyennement
8 à 15 % 10 à 15h.
hydraulique
Chaux normalement
15 à 19 % 5 à 9 h.
hydraulique
Chaux éminemment
19 à 22 % 2 à 4 h.
hydraulique

26
II.2.5. Utilisation

Les chaux hydrauliques trouvent leur application essentiellement dans le


bâtiment où leurs qualités, pour faire des mortiers pour enduits, sont appréciées.
D’autre applications de ce matériau sont réalisées tel que les ouvrages de
maçonnerie (joints, pose de carrelage) ou les travaux de restauration etc.

Enduits :
Les mortiers réalisés avec la chaux hydrauliques possèdent plusieurs qualités
rendant leurs utilisations dans plusieurs cas de figure intéressantes.
Parmi ces points on cite :

• Il s'adapte très facilement aux différents supports et s’y


accroche parfaitement.
• Il tolère les mouvements du bâti, inhérents à toute construction
ancienne ou moderne, grâce à sa souplesse.
• Il adhère très bien aux supports en raison de la finesse des
grains.
• Il donne une très bonne résistance.
• Comme pour les chaux aériennes les chaux hydrauliques laissent
respirer les murs, en favorisant les échanges hygrométriques.
Elle capte et rejette la vapeur d'eau, permettant d'éviter les
remontées d'humidité. Elle s'oppose dans le même temps à la
pénétration des eaux de ruissellement. Perméable à l'air, elle est
imperméable à l'eau.
• Sa réversibilité est une qualité essentielle, en particulier en
restauration du bâti ancien. Les mortiers à base de chaux
respectent les matériaux (pierre, bois) et peuvent être retirés, à
tout moment, sans conséquence, pour les autres parties d'un
ouvrage, et remplacés par de nouveaux mortiers de chaux
naturelle. La Réversibilité est un avantage de plus des produits à
la chaux par rapport au ciment
• Il est économique par rapport à un mortier au ciment.

Ces nombreuses qualités de la chaux, notamment plasticité et adhérence pour


les XHN, rendent son emploi très intéressant et très efficace dans la réalisation
des enduits extérieurs et intérieurs. On l'utilise seule ou mélangée au ciment
Portland - souvent blanc -, au ciment prompt ou à la CAEB. Les enduits bâtards
(chaux + ciment), tout en étant imperméables à l'eau sont perméables à l'air, ce
qui évite les murs humides.
La XHN est utilisée dans la restauration des constructions anciennes et
monuments historiques ; ces ouvrages ont souvent été faits en utilisant de la

27
chaux, et ce liant convient bien puisqu'il redonne à ces constructions leur aspect
d'origine.

Mortiers de pose et de jointement :


La chaux hydraulique constitue un matériau de choix pour la préparation des
mortiers de pose et de liaison, principalement en élévation des murs en brique,
en aggloméré ou en pierre.
Le remplissage des joints se fait parfaitement grâce à l'onctuosité du liant. Les
risques de fissuration sont minimes à condition que l'épaisseur du mortier des
joints réalisés soit d'au moins 10 à 15 mm.

L’utilisation peut être pour de la maçonnerie neuve ou ancienne et même pour


un rejointoiement. Composition:

On donne un exemple de composition type pour la préparation du mortier à


maçonner ou du mortier d'enduit : 1 volume de ciment + 1 volume de chaux + 6
volumes de sable.

Bétons de remplissage :
Les chaux hydrauliques ne sont pas utilisables pour la réalisation de bétons
destinés à supporter des charges importantes, mais elles peuvent être utilisées
comme bétons de remplissage destinés par exemple à niveler le fond d'un fouille
de fondation ou à constituer le support d'un carrelage, à la réalisation de murs de
clôture ou encore des habitations de un ou deux étages.

Badigeons :
Les XHN conviennent bien pour la confection de badigeons qui peuvent être
colorés dans la masse. Les chaux sont suffisamment fines et riches en hydroxyde
de calcium pour rester en suspension aqueuse et donner un lait de chaux
utilisable au moyen d'un pinceau ou d'un pulvérisateur donnant une blancheur
satisfaisante et régulière.

Travaux routiers :
La chaux hydrauliques est utilisée dans les travaux routiers tels que
l'assainissement et la stabilisation des sols, l'accès aux lotissements et aux
maisons individuelles. Elle est utilisée aussi pour le traitement des couches de
chaussées intermédiaires, fillerisation des enrobés bitumeux.

Le tableau suivant résume les chaux hydrauliques.

28
Tableau 9 : Résume des chaux hydraulique selon l’utilisation

Symbole Valeurs
et minimales
classe de garanties des
résistance résistances Utilisation et
Dénomination et
(éventuell à la avantages
Composition
ement compression
sous (en MPa)
classe
2j 7j 28j
CHAUX HYDRAULIQUE XHN100
NATURELLES 50 100
(X.H.N.)
Obtenue par cuisson de XHN60 Maçonnerie
calcaires marneux dont la 30 60 traditionnelle
pulvérisation résulte au n’exigeant que des
moins partiellement, résistances mécaniques
d’extraction (pulvérisation moyennes.
spontanée en présence Les mortiers de chaux
XHN30 10 30
d’eau). hydraulique d’un
Natural Hydraulic Lime mélange
(NHL) chaux hydraulique -
CHAUX YDRAULIQUE 100 ciment (mortier bâtard)
ARTIFICIELLES XHA100 50 ont une grande plasticité
(X.H.A.)Au moins 40 % de et une faible fissurabilité.
clinker, le surplus étant Ils conviennent pour
composé d’inertes. l’exécution des enduits.
Incorporation d’un Certaines de ces chaux
“entraîneur d’air” pour sont naturellement
XHA60 30 60
améliorer la plasticité. blanches.
Ciment de Maçonnerie
(C.M.)

Résumé de la terminologie utilisée:

1. Chaux hydratée - chaux éteinte - chaux aérienne (moins de 10 % d'argile


dans le calcaire de départ) trois désignations pour un même produit qui
durcit uniquement à l'air. La chaux vive obtenue est hydratée par addition
d’eau. le résultat : c’est la chaux appelée couramment fleur de chaux,
chaux éteinte, chaux grasse. L'appellation standard est Calcium Lime
(CL) suivi d'un chiffre indiquant la proportion de carbonate de calcium;
(ex : CL 90 est la chaux aérienne la plus pure). Dans le domaine bâtiment
l’appellation correcte est : chaux aérienne éteinte pour le bâtiment

29
(CAEB). Lorsqu’elle est produite à partir de roches dolomitiques on
emploie le terme DL.
2. Chaux maigre, dont la prise est plus lente, provient d'un calcaire contenant
5 à 10 % d'argile.
3. Chaux hydrauliques durcissant aussi bien sous l'eau qu'à l'air. Elles
proviennent de calcaire contenant 10 à 20 % d'argile. C'est en quelque
sorte un ciment à prise lente utilisé pour les ouvrages ne nécessitant
qu'une faible résistance ou encore pour les enduits et la pose des
carrelages. La chauX Hydraulique Naturelle : l’appellation standard XHN
ou NHL (en anglais, Natural Hydraulique Lime).Elle s’apparente aux
chaux éminemment hydraulique.
4. Dans la nouvelle norme, les anciennes chaux hydrauliques artificielles
XHA n’ont plus droit à l’appellation de chaux, mais de ciment à
maçonner.

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