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Droit Constitutionnel Complet
Droit Constitutionnel Complet
DROIT CONSTITUTIONNEL
INTRODUCTION :........................................................................4
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Introduction :
La première constitution écrite fût en 1791.
• La Ière République en septembre 1792.
• La IIème République en 1848 avec Louis Napoléon Bonaparte élu au suffrage
masculin.
• La IIIème République en 1870
• La IVème République en octobre 1946
• La Vème République le 4 octobre 1958
Le droit constitutionnel est rattaché au droit public. Et le droit civil est rattaché
au droit privé.
- Le droit privé est défini comme celui qui s’applique aux personnes privés
physiques ou morales et par conséquence entre les rapports
qu’entretiennent ces personnes.
- Le droit public est applicable à l’Etat ainsi qu’aux collectivités public et à
leurs composantes c’est-à-dire les établissements publics.
Lorsqu’un litige oppose une personne publique et privée, la compétence pour
résoudre le principe sera dévolue aux juridictions administratives.
Dans certaines exceptions des juridictions sont applicables
sans tenir compte des critères de l’incident.
Les matières de droit public se distinguent du droit privé. Il s’agit d’un droit
public dominé par la recherche d’intérêt général.
Il s’agit d’autre part d’un droit inégalitaire dans la mesure où les personnes
publiques bénéficient de prérogatives qui n’appartiennent pas aux personnes
privées.
Principes :
• Principe d’insaisissabilité de ses biens : si impossibilité de payer, nos biens
sont saisis par contre s’il s’agit par exemple d’un maire on ne peut pas
saisir les biens qui sont affiliés à l’utilité publique.
• Principe d’inaliénabilité des biens publics : la ville est très endettée. Le
maire envisage de vendre les objets à l’intérieur de la mairie par exemple.
Mais c’est impossible car ils sont affiliés à l’utilité publique.
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Cette division a longtemps été tranchée entre les matières de droit privé et de
droit public. Cela permet d’expliquer en France l’existence de la dualité des
ordres juridictionnels.
On ne rencontre pas cela dans les pays Anglos saxons où l’administration est
placée dans les mêmes situations que les particuliers.
En France, cette juridiction s’est expliquée pour des raisons historiques : suite à
la Révolution française, l’Assemblée Constituante s’est opposée en 1790 à
l’adoption de deux propositions :
o Cette assemblée s’est tout d’abord opposée à l’idée de donner aux
tribunaux ordinaires de l’époque la possibilité de connaitre du contentieux
généré par les activités administratives.
Ce refus a été inscrit dans l’article 13 dans la loi des 16 et 24 août 1790 : « Les
fonctions judiciaires sont distinctes et demeureront toujours séparés des
fonctions administratives. Les juges ne pourront à peine de forfaiture troubler de
quelques manières que ce soit les opérations des corps administratifs ni citer
devant eux les administrateurs pour raison de leur fonction ».
Les tribunaux de l’époque ne pouvaient pas s’immiscer dans le déroulement
administratif. Cette position a été adoptée en raison du souvenir de l’abus des
Parlements sous l’Ancien régime.
(Les Parlements = juridictions judiciaires avant la Révolution)
o La seconde proposition, qui a été rejetée, est celle qui consistait à mettre
en place des juridictions administratives établies sur le modèle des
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Il faut signaler que désormais seule une réforme constitutionnelle pourrait mettre
un terme à la dualité des ordres juridictionnels en France. Seul le pouvoir
constituant pourrait se prononcer sur la disparition des juridictions administrative
mais en aucun cas le législateur ordinaire. (Dans le cadre de Versailles, ils se
rassemblent pour revoir la Constitution).
L’objet du droit tel qu’il se présente aujourd’hui à savoir l’examen des institutions
et les procédés d’acquisitions politiques
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A] La définition matérielle
Par conséquent, il importe peu que ces règles soit ou non contenues au sein du
texte constitutionnel. On y trouve également les règles relatives à la forme de
l’Etat. On y trouve aussi l’énoncé des organes du pouvoir ainsi que des
prérogatives dont ils disposent. On peut trouver l’énoncé des droits
fondamentaux dont peuvent se prévaloir les individus. On peut aussi trouver
même si c’est plus rare les modes de scrutin.
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B] La définition formelle
Le plus souvent les deux définitions coïncident mais ce n’est pas toujours le cas
en pratique.
Une Constitution écrite et par là même formelle, peut ne pas intégrer un certain
nombre d’élément comme certains des aspects relatifs à la procédure législative
ou encore au statut des partis politiques. En revanche il n’est pas exclu de
trouver dans une Constitution formelle des règles qui ne sont pas matériellement
constitutionnelle.
Le problème est celui de la possibilité offerte aux autorités légales d’un pays, de
provoquer une éventuelle révision du texte constitutionnel. En effet, pour tenir
compte des évolutions qui vont se produire, lors de l’élaboration du texte les
constituants devraient prévoir une procédure de révision celle-ci pouvant
s’exercer de différentes manières.
Selon qu’il sera facile de reconcevoir une Constitution, on parlera de Constitution
souple ou rigide.
On considère qu’une constitution est souple lorsque la révision dont elle peut
faire l’objet n’est soumise à aucune procédure particulière.
Cela va s’effectuer de la même manière que dans le cadre d’une loi normale.
Il ne faut pas confondre deux notions : constitution souple et constitution
coutumière.
S’il est vrai qu’une constitution coutumière peut être aussi une Constitution
souple comme par exemple avec le cas du Royaume uni. En revanche, toutes les
Constitutions coutumières ne sont pas nécessairement souples.
Si l’on se réfère aux lois fondamentales sous le royaume, on ne pouvait
considérer, modifier ces lois par une décision humaine.
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On peut aussi exiger un certain délai à observer entre la date de dépôt du texte
de révision et la discussion ou le vote de ce texte. Ou bien l’obligation de
soumettre le texte à l’approbation du peuple Référendum.
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Historiquement, les premières constitutions écrites ont été édifiées au sein des
colonies anglaises britanniques telles que celle de la Virginie en 1776. C’est une
Constitution qui est précédé d’une Déclaration des Droits de l’Homme. Et c’est ce
qui donnera naissance par la suite aux Etats-Unis.
Ensuite, vint le tour de la France d’élaborer sa première Constitution en 1791.
Tout d’abord, l’adoption de tel texte peut être effectuée par le peuple lui-
même à travers une consultation populaire comme le référendum.
Même si le peuple n’est pas appelé à donner son avis directement, celui-ci peut
être confié aux parlementaires qui dans la plupart des pays sont élus par le
peuple.
Un texte écrit ne peut pas tout prévoir. Le but de la coutume est de permettre
une meilleure lisibilité du texte constitutionnel.
On définit une coutume constitutionnelle par l’ensemble des usages nés de la
pratique de la Constitution et considérés comme ayant force obligatoire.
Ex : il y a des émeutes dans le Sud, il est donc décidé de mettre en place l’Etat
d’urgence qui accorde tous les pouvoirs au Préfet.
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Il n’y a aucune solution unanimement admise. L’organe compétent est celui qui
possède le pouvoir constituant originaire. On va distinguer cette distinction de
deux autres expressions : les pouvoirs constitués et l’expression de pouvoir
dérivé.
Les pouvoirs constitués se sont les organes prévus et organisés par le texte
constitutionnel lui-même.
Il s’agira par exemple du chef de l’exécutif, des Assemblées parlementaires ou
encore du gouvernement.
La notion de pouvoir constituant se subdivise :
- le pouvoir constituant originaire : c’est celui dont le rôle est de mettre en
place une Constitution dans les Etats qui n’en possède pas.
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C’est quelque chose que l’on retrouve dans 3 types de régimes : les dictatures,
les régimes autoritaires et ainsi qu’au sein des monarchies absolues. C’est tout
sauf démocratique.
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C’est quelque chose que l’on retrouve un peu partout. (Peut-on dire que l’on est
représentatif lorsque l’on a seulement 30% de la population qui a voté pour
nous ? C’est pourquoi l’on a mis en place un deuxième tour avec seulement deux
candidats légitimité ?).
Lors de la création d’un Etat, la première chose que les autorités entendent faire,
c’est se doter d’un texte constitutionnel.
Sur un plan historique, ça a d’abord concerné les Etats d’Asie et au cours des
années 1960 certains pays africains. On peut constater que souvent c’est la
reproduction à l’identique de la Constitution française. Néanmoins ce phénomène
étant en relative régression, cela s’explique par la multiplication d’Etats
nouveaux qui ferait courir un risque d’affaiblissement car il n’aurait d’Etat que le
nom. C’est ce qu’on appelle le spectre de la balkanisation.
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Dans le premier cas, le régime fait l’objet d’un rejet massif de la plus importante
partie du peuple. Alors que dans le second cas, la Constitution n’aura aucun
changement.
Exemple de nouvelle élection : la droite perd, changement de
gouvernement en faveur de la gauche. Mais il n’y pas de modification au
niveau de la Constitution.
Cela peut se manifester à la suite d’une Révolution tel que celle de 1789. Cela
peut aussi se manifester en cas de crise grave notamment en 1958. Cela résulte
aussi d’une défaite militaire. C’est bien sûr le cas de la défaite de l’Allemagne
nazi et elle va déboucher sur la création de la loi fondamentale du 23 mai 1949. Il
y a dans tous les cas une volonté de faire table rase du passé.
Un texte constitutionnel peut être modifié pour des raisons diverses. On peut
effectuer une révision pour modifier des dispositions qui ont révélé leurs
imperfections.
Par exemple, de la loi sur les tests ADN à l’immigration.
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Admettons à présent que l’on modifie une seule petite autre modification tel que
l’article 89 de la Constitution qui devient par là souple, si j’ai la majorité je peux
faire ce que je veux et par exemple me sacrer empereur.
A] L’initiative de la révision
Lorsque l’on parle d’initiative, il s’agit d’identifier qui possède le droit d’engager
la procédure de révision.
Dans les régimes autoritaires, ce droit revient à l’exécutif. Dans les démocraties,
l’initiative peut appartenir directement au peuple, c’est le cas notamment en
Suisse où une pétition qui a recueilli au moins 100 000 signatures suffit pour
déclencher une révision de la Constitution.
L’initiative peut par ailleurs appartenir au Parlement seul. C’est une disposition
que l’on rencontrait sous la IVème République.
B] La procédure de révision
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On va exiger que le projet de révision soit adopté en terme identique par les
deux chambres. Et ce n’est que dans un second temps que l’on exigera
l’adoption définitive du texte à la majorité qualifiée c’est-à-dire une majorité plus
importante que la majorité normale.
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Partie I: L’histoire
constitutionnelle depuis 1789
En raison des difficultés financières que connait la France en 1789, elle va
convoquer les Etats généraux, celui-ci n’avait plus été appelé à siéger depuis
1614.
Au mois de juin de la même année, ceux-ci vont se constituer en Assemblée
Constituante. Cet organe adoptera la première Constitution française et adoptera
l’acte de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen du 26 août 1789.
- Ce texte fait état des règles auxquelles les pouvoirs politiques doivent être
assujettis : il s’agit du respect de la souveraineté nationale et du respect
du principe de séparation des pouvoirs.
- On trouve dans ce texte les libertés que tous hommes possèdent du fait de
sa nature d’Homme et dont ils ne peuvent être dépossédé par le pouvoir
politique Tous les hommes naissent libres et égaux en droit.
Concernant la Constitution de 1791, il n’a pas été entendu faire table rase du
passé.
Par exemple, ce texte considère que la monarchie est toujours héréditaire.
Seulement c’est le fondement du pouvoir obtenu par le roi qui est modifié.
En effet, le roi perd sa qualité de monarque du droit divin pour devenir si
l’on peut dire que le roi des français. Il représente seulement les français. Dans le
prolongement, on peut considérer qu’il peut être dépossédé de son pouvoir et la
Constitution prévoyait en effet un certain nombre de cas dans lequel le roi
pouvait être destitué. Selon ce texte le roi ne pouvait désormais plus donner un
ordre quelconque sans le contreseing d’un ministre. Le pouvoir a été confié à une
Assemblée unique élu au suffrage censitaire.
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leur responsabilité pénale pouvait être mise en œuvre. Par ailleurs, même en cas
de conflit majeur avec l’Assemblée, le roi ne pouvait provoquer de nouvelles
élections.
Le 27 juillet 1794 : chute de Robespierre
Constitution inappliquée de 1793
Directoire en l’an 3 (22 août 1795)
Les initiateurs du texte vont écarter un grand nombre du droit de vote. Dans le
même temps, ils vont aussi instaurer un vote à deux degré s’agissant d’une
élection de parlementaire. Ils vont voter pour un collège et c’est ce collège qui va
voter pour la personne.
Ce texte n’est pas précédé par une déclaration des droits et son but était de
renforcer de manière considérable les prérogatives de l’exécutif. Le
gouvernement va désormais être composé de 3 consules (Bonaparte,
Cambacérès et Lebrun).
Ils étaient nommés par la Constitution pour une durée de 10 ans.
Mais contrairement au Directoire, ici c’est le premier Consul qui a la prééminence
au sein de ce groupe. Lui seul pouvait prendre les décisions les plus importantes.
Il nommait tous les conseillers d’Etats, les ministres ainsi que tous les officiers de
l’armée. Il devait souvent prendre leur avis mais il n’était pas tenu de les suivre.
Les projets de loi étaient discutés par le Tribunat. C’est une chambre qui émet
qu’un vœu.
Par la suite, le texte était transmis au corps législatif qui devait voter le texte
mais sans qu’aucun de ses membres ne puissent discuter.
Enfin, en cas de doute sur la constitutionnalité du texte, celui-ci pouvait être
déféré au Sénat mais ce système a été un échec total car les chambres étaient
inféodées au pouvoir exécutif.
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Deux ans plus tard, Bonaparte prend le titre d’Empereur des français. La
transmission du pouvoir se faisait selon les règles de la loi Salique c’est-à-dire
que les femmes étaient exclues de la vie politique.
Chapitre 1: La troisième
République
Section 1 : La mise en place du régime
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Ces lois constitutionnelles sont au nombre de 3 et elles ont été adopté à la suite
des concessions réciproque réalisé entre les Républicains et les monarchistes
modérées
A] Le pouvoir exécutif
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B] Le Sénat
Ses membres étaient élus au suffrage universel direct pour une durée de 4 ans.
Le nombre de députés n’étant pas précisé par la Constitution, celui-ci oscillait
entre 500 et 600.
Dans le cadre d’élections par arrondissement, lorsque l’on parle de l’Assemblée
Nationale, on fait référence sous la Troisième République aux deux chambres soit
l’équivalent du Congrès qui se réunit à Versailles.
Cette Assemblée était compétente non seulement pour élire le Président de la
République mais aussi pour réviser les lois constitutionnelles.
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§2 La Constitution Grévy :
Cette expression traduit la mise en place d’une révision coutumière puisque lors
de son message adressé aux Chambres le 6 février 1879, Jules Grévy déclarera
« je n’entrerai jamais en lutte contre la volonté nationale ».
Par ces propos, l’exécutif accepte de s’effacer au bénéfice du pouvoir législatif.
Cela, va avoir pour conséquence que la souveraineté parlementaire va être
confortée et dans son prolongement on va voir apparaitre le régime
d’Assemblée.
Peu de temps après ce message, le 14 juillet va être rétabli comme jour de fête
nationale. De même, la marseillaise va redevenir l’hymne nationale.
La loi constitutionnelle du 21 juin 1879 va procéder à l’abrogation de l’article 9
de la loi du 25 février qui fixait à Versailles le siège des pouvoirs publics.
La IIIème République va prendre fin avec la défaite de 1940. Vont coexister
pendant plus de quatre ans deux gouvernements : Etat Français et France libre.
Suite à l’offensive allemande en mai 1940, le cabinet va se diviser et remettre sa
démission. Il va être remplacé par le cabinet Pétain qui va solliciter et obtenir
l’armistice le 16 juin 1940. Peu de temps après, les chambres vont engager à la
demande du gouvernement une révision de la constitution. Cela va aboutir à la
loi constitutionnelle du 10 juillet 1940. Ce texte va offrir au maréchal Pétain le
pouvoir constituant. Sur le fondement de ce texte, il va s’octroyer le titre de chef
de l’Etat. Période de révolution nationale. Elle est considérée comme une période
de négation de l’Etat de droit. On va mettre en place le gouvernement de la
France libre qui n’a juridiquement aucune existence légale.
Elle s’est auto proclamée. Le Général de Gaulle et ses ministres ainsi que
l’Assemblée constitutive à Paris dès le mois d’aout 1944.
Une situation constitutionnelle qualifiée de normale ne pourra commencer à
apparaitre qu’à partir de l’automne 1945.
A partir de là, va se poser la question du choix du régime. La IIIème République
doit-elle se poursuivre ou alors faut-il adopter une nouvelle Constitution ? Ce
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§1 : Organisation et statut
A] L’Assemblée Nationale
Cette chambre était élue au suffrage universel direct masculin et féminin (depuis
1944) à la représentation proportionnelle avec répartition des restes à la plus
forte moyenne. Toutefois afin de s’opposer au parti Communiste, on a adopté la
loi du 9 mai 1951 qui a introduit un correctif majoritaire au sein du système
proportionnel. Au sein d’un même département, les listes apparentées qui
obtenaient à la majorité absolue des suffrages exprimées bénéficiaient de
l’ensemble des sièges à pourvoir. Ce n’est que dans un second temps que les
formations politiques se partageaient les sièges à la représentation
proportionnelle à la plus forte moyenne. Ce système a été décrié lors de son
entrée en vigueur mais il faut savoir qu’il a été à nouveau utilisé en 1956. La
session normale du Parlement ne pouvait être inférieure à sept mois. En outre
elle pouvait être réunie en session extraordinaire à la demande de son Président
ou de la majorité de ses membres.
B] Le Conseil de la République
Elu au suffrage universel indirect par les représentants des collectivités
territoriales. Même si son fonctionnement était semblable à celui de la Chambre
des Députés, le Conseil d’Arrêt Public était en situation de retrait par rapport à
l’autre chambre, non seulement car le nombre de député était librement fixé par
l’Assemblée, alors que le nombre de conseillers de la République était quant à lui
fixé par la Constitution. Cette chambre va perdre le droit de mettre en jeu la
responsabilité du gouvernement. En réalité le Conseil de la République va
devenir plutôt une chambre de réflexion dans la mesure où l’Assemblée
Nationale disposait du droit de dernier mot.
L’Assemblée adopte un texte, le Sénat doit l’adopter dans les mêmes termes.
Sinon, il est remodifié par l’Assemblée jusqu’à ce qu’il convienne au Sénat. Mais
au bout d’un moment, le gouvernement peut demander à l’Assemblée Nationale
de se prononcer seule.
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§1 : Le Chef de l’Etat
A] Son statut
Il était élu pour sept ans par le Parlement réuni en Congrès mais à la différence
de la IIIème République, celui-ci ne pouvait être réélu qu’une seule fois. Il
bénéficiait par ailleurs de l’irresponsabilité sur le plan politique sachant que sa
responsabilité pénale pouvait être engagée mais seulement en cas de crime de
haute trahison.
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Les membres des familles ayant régné sur la France ne pouvaient être élus à la
présidence de la République.
§2 : Le Gouvernement
A] La formation du gouvernement
Cet organe était entièrement dominé par le Président du Conseil qui se voyait
reconnaitre le droit de former le gouvernement et devait par la suite aller le
présenter à l’Assemblée Nationale. Le Président du Conseil devait par ailleurs
obtenir la confiance des députés qui était acquise à la majorité simple. Cette
procédure résulte d’une modification du texte constitutionnel intervenu en 1954.
En effet, au début de la IVème République, le Président du Conseil qui avait été
appelé devait se rendre à l’Assemblée avant même d’avoir formé son
gouvernement pour y obtenir l’investiture à la majorité absolue des membres de
cette même Assemblée. Ce n’est que par la suite qu’il pouvait former son
gouvernement. En pratique un second débat d’investiture s’était établi de telle
sorte qu’en raison des conditions de majorité, certains gouvernements
n’obtenaient pas la confiance de l’Assemblée. Existence d’un gouvernement
mort né.
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PARTIE 2 : LA Vème
REPUBLIQUE
Chapitre 1 : L’élaboration de la
Constitution de 1958
Section 1 : Les conditions d’élaboration de la
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Si sur un plan juridique, les choses se sont déroulées si rapidement, c’est parce
que De Gaulle va bénéficier des procédures de révision qui étaient en cours
d’élaboration durant la IVème République. Quoi qu’il en soit, la loi du 3 juin 1958 a
soumis le pouvoir offert au gouvernement à des conditions de forme et à des
conditions de fond.
Conditions de forme : La loi du 3 juin précise que la Constitution sera révisée par
le gouvernement investi le 1er juin. L’habilitation a été donnée en propre au
Général de Gaulle. C’est une habilitation intuitu personae. Si pour une raison
quelconque le gouvernement devait donner sa démission, en ce cas le
gouvernement qui lui succèderait devrait bénéficier d’une nouvelle habilitation
pour réviser la Constitution de 1946. Si d’aventure le peuple rejetait le projet de
Constitution, c’est celle de 1946 qui continuerait à s’appliquer.
Les Parlementaires ont exigé d’être associés à l’élaboration du projet de
Constitution. Ceux-ci ont été réunis au sein d’un Conseil compétent pour donner
un avis.
Alors même que sous la IVème, le référendum n’occupait qu’une place marginale,
la loi du 3 juin avait expressément prévu que le projet de révision serait soumis à
référendum.
Conditions de fond :
- Le premier principe était celui selon lequel seul le suffrage universel est la
source du pouvoir. C’est du suffrage universel ou des instances élues par
lui que dérivent le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif. Le Général De
Gaulle voulait que le Président de la République soit élu au suffrage
universel direct.
- Le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif doivent être effectivement
séparés de façon à ce que le gouvernement et le Président assument la
plénitude de leurs attributions. => Laisse augurer une rupture avec les
Républiques précédentes et par conséquent une revalorisation du pouvoir
exécutif.
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En l’espèce, le Parlement était dessaisi des prérogatives qui lui avaient été
accordées notamment par l’article 34 de la Constitution. Au cours de cette
période, 296 ordonnances ont été adoptées sachant que certains de ces textes
sont aujourd’hui encore applicables.
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1] La durée du mandat
En ce domaine, l’article 6 de la Constitution s’est initialement contenté de
reprendre la durée du mandat fixée par la loi du septennat du 20 novembre
1873. Le chef de l’Etat exerçait donc ses fonctions pendant 7 ans et qu’il était
indéfiniment rééligible.
A l’exception de François Mitterrand et de Jacques Chirac, aucun des trois
présidents réélus n’a poursuivi son mandat jusqu’à son terme. Tout d’abord il
s’agit de Jules Grévy, Albert Lebrun et Charles de Gaulle.
La durée du mandat est en principe liée à l’importance des fonctions, un mandat
long s’opposerait par conséquent à la possession de prérogatives considérables.
Ce constat, ainsi que le fait qu’élu au suffrage universel, le Président ne serait
resté sans contact avec le peuple durant 7 ans, ce constat a aboutit à une
tentative de réforme entreprise par Georges Pompidou en 1973. Ce projet de loi
a été déposé le 6 septembre et il a été voté par l’Assemblée Nationale le 16
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octobre par 270 voix, et au Sénat le 19 octobre par 162 voix. Cette idée a en
définitive été abandonnée parce que le Président Pompidou était hostile à
l’organisation d’un référendum sur le sujet. Dans le même temps il craignait de
ne pas obtenir une majorité suffisante en cas de réunion du Congrès car il
faudrait là la majorité au 3/5 des voix.
Une telle réforme avait déjà été proposée en 1964 par Gaston Defferre qui
préconisait la simultanéité des élections présidentielles et législatives. A l’époque
deux objections ont été formulées. D’une part la concomitance des élections ne
garantit nullement la concordance des résultats. D’autre part l’égalité de la durée
du mandat ne serait que fictive puisque l’Assemblée Nationale peut toujours être
dissoute et le Chef de l’Etat peut voir son mandat interrompu avant son terme.
En ce qui les concerne, les présidents Valéry Giscard d’Estaing et François
Mitterrand s’étaient tout deux prononcés pour une réduction du mandat
présidentiel mais ils n’ont jamais pris de réelles initiatives en ce sens. Malgré son
hostilité de principe à la réforme de la durée du mandat, c’est Jacques Chirac qui
prendra l’initiative du projet de révision de la durée du mandat présidentiel.
Néanmoins cette idée de réduire le mandat présidentiel va être effectué par le
Président Giscard d’Estaing Chirac. Les deux chambres vont adopter le texte
proposé sans modification. Sur le fondement de l’article 89 de la Constitution, un
référendum sera organisé le 24 septembre 2000. Il y a eu un très fort taux
d’abstention. Ce texte va devenir la loi n°2000-944 du 2 octobre 2000.
Désormais on a instauré la loi sur le quinquennat. La dernière réforme de juillet
2008 (loi n°2008-724) a aussi modifié les termes de la Constitution puisque
désormais le Président de la République ne peut être élu plus de deux fois
consécutives.
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2] La responsabilité pénale
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C’est une attribution traditionnelle du Président. Elle est prévue dans l’article 9
de la Constitution. Ici il joue un rôle capital. C’est lui qui arrête l’ordre du jour
après consultation du secrétaire général du gouvernement. On parle au Conseil
des ministres de ce dont veut parler le Président. Il dirige les débats, il conclut la
discussion et bénéficie du droit de dernier mot. C’est important car des décisions
capitales y sont adoptées. On y délibère tous les projets de loi et d’ordonnance.
On se prononce sur les projets de décret les plus importants. La plupart des
emplois supérieurs sont pourvus en Conseil des ministres.
Ce n’est qu’après délibération du Conseil des ministres que le Premier Ministre
peut engager devant l’Assemblée Nationale la responsabilité de son
gouvernement sur le fondement de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution.
Il préside enfin les conseils interministériels qui sont des conseils restreints où
siègent des ministres ainsi que différentes personnalité. Ceux-ci n’ont
pratiquement jamais été réunis pendant les périodes de cohabitation. Lorsque le
Président a la majorité, il réunit ces comités à l’Elysée. Lorsqu’on est en période
de cohabitation, les conseils interministériels sont réunis à Matignon car c’est le
premier Ministre qui reçoit.
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Concernant les raisons d’une dissolution, celle-ci peut intervenir pour permettre
la résolution d’un conflit entre l’Assemblée et le Chef de l’Etat, ce qui s’est
produit en 1962.
Il peut s’agir aussi de faire en sorte que majorité présidentielle et parlementaire
coïncide. C’est notamment ce qui s’est produit en 1981 et en 1988. On peut aussi
dissoudre pour mieux apprécier l’état de l’opinion. C’est ce qui s’est produit en
1968.
Enfin ce droit a été utilisé de manière quelque peu maladroite par Jacques Chirac
le 2 avril 1997, pour permettre aux français de se prononcer au problème de la
construction européenne et sur la question de l’euro.
b. Le droit de message
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a. La procédure référendaire
Selon les termes de l’article 11 de la Constitution, le Président ne peut intervenir
qu’en cas de proposition conjointe de l’Assemblée Nationale et du Sénat ou alors
à la demande du gouvernement. Depuis la réforme constitutionnelle du 4 août
1995, les référendums proposés à l’initiative du gouvernement doivent être
nécessairement précédés d’un débat parlementaire. Par conséquent, la décision
du chef de l’Etat ne pourra intervenir avant que n’ait eu lieu un débat au
Parlement et ce quel que soit son objet. Néanmoins ce débat ne saurait en aucun
cas donner lieu à un vote afin tout simplement de ne pas influencer la décision
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du chef de l’Etat puisque c’est l’autorité qui décide si oui ou non une question
doit être soumise à référendum.
Cette technique a toujours été utilisée par le général De Gaulle comme une
technique de gouvernement. Le but était de voir sa légitimité réaffirmée vis-à-vis
du pouvoir législatif et du peuple. Depuis le départ du général De Gaulle, les
formations politiques sont plutôt réticentes à l’utilisation du référendum. Celui
organisé en 1988 quant au statut de la nouvelle Calédonie a eu un taux
d’abstention de 65%. Sur le fondement de l’article 11, on a eu recours par 8 fois
au référendum.
o Les deux premiers visaient à permettre la résolution de la crise algérienne.
Le premier a été organisé le 8 janvier 1961 sur l’autodétermination de
l’Algérie, puis le 8 avril 1962 sur les accords d’Evian.
o Les deux suivants sont ceux du 28 octobre 1962 et du 27 avril 1969
avaient pour but d’opérer une révision de la Constitution.
o Celui organisé en avril 1972 portait sur l’élargissement éventuel de la
C.E.E. avec l’entrée de la Grande Bretagne.
o Le sixième organisé en novembre 1988 concernait le statut de la Nouvelle
Calédonie.
o Le septième du 20 septembre 1992 avait pour but de permettre la
ratification du traité de Maastricht.
o Le dernier est celui organisé le 29 mai 2005 sur la ratification du traité
concernant la constitution européenne.
Depuis 1962, une controverse est établie quant à l’utilisation de l’article 11 afin
de réviser la Constitution. Cette technique est en effet considérée par certains
comme dangereuse dans la mesure où elle pourrait être utilisée afin de
permettre l’adoption de textes contraires à la Constitution.
Les problèmes en la matière se sont posés à l’occasion de la décision du Conseil
Constitutionnel du 6 novembre 1962, qui a décidé de se déclarer incompétent
pour connaître de la conformité à la Constitution d’une loi adopté par
référendum, en considérant que la Constitution ne lui donnait compétence qu’en
matière de régulation des pouvoirs publics. Toujours selon cette même
juridiction, sa compétence est strictement limitée par la Constitution. En clair le
Conseil Constitutionnel n’est rien d’autre qu’une juridiction d’attribution. Le
problème à résoudre était de celle de savoir si les textes d’origine parlementaire
et les lois référendaires devaient bénéficier du même régime contentieux.
A cette question, le Conseil va répondre par la négative puisque selon lui, les lois
que la Constitution a entendu viser dans son article 61 sont uniquement les lois
votées par le Parlement et non pas celles adoptées par le peuple à la suite d’un
référendum qui constituent l’expression directe de la souveraineté nationale.
Cette position va notamment être réaffirmée dans une décision de septembre
1992.
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Depuis le printemps 2007, l’institution est présidée par Jean Louis Debré, fils du
premier Premier Ministre de la Vème.
Ici encore cette attribution a longtemps été exercée par le Chef de l’Etat sur le
fondement de l’article 65 de la Constitution. Cette situation s’explique en raison
du fait que le Président de la République est aujourd’hui encore considéré
comme le garant de l’indépendance de l’autorité judiciaire.
La fonction du CSM est d’assurer l’indépendance des magistrats et de régler les
problèmes liés à l’avancement et à la discipline.
Le Président présidait le CSM en sachant qu’il pouvait être suppléé dans cette
fonction par le Garde des Sceaux avec la limite que celui-ci ne présidait pas cette
formation lorsqu’elle se prononçait en matière disciplinaire, pour préserver
l’indépendance et l’impartialité du CSM.
Le CSM peut enfin être consulté par le chef de l’Etat sur toutes les questions
touchant à l’indépendance de la magistrature. Désormais l’article 65 modifié ne
confère plus au chef de l’Etat le droit de présider l’institution. Il prévoit seulement
que le Président nomme deux personnalités qualifiées dans les conditions
prévues au dernier alinéa de l’article 13.
Bientôt un justiciable pourra directement saisir le Conseil Supérieur de la
Magistrature.
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avis sera rendu public. Par la suite, c'est-à-dire au delà de 60 jours, il devra se
prononcer de plein droit sur la situation.
Pendant l’article 16
Président de la République
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Cette disposition a été plus récemment utilisée au printemps 2003 à l’égard du projet
de loi relatif à l’élection des conseillers régionaux et des représentants au parlement
européen dont l’une des dispositions du texte avait été censurée. Enfin, cette
disposition aurait pu être utilisée à propos de la loi sur l’égalité des chances en 2006.
Toutefois ce n’est pas la solution qui a été retenue. Le Président a choisi de
promulguer le texte tout en invitant les services de l’Etat à faire en sorte qu’en
pratique aucun contrat première embauche ne soit signé. Cette utilisation parait en
tout point contraire aussi bien à la lettre qu’à l’esprit de l’article 10. Cette
prérogative ne doit en aucun cas être confondue avec le droit de veto même sous
une forme très atténuée.
b. La réunion du Parlement
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Section 2 : Le gouvernement
§1 : Le statut du gouvernement
La question essentielle qui s’est posée sous la V ème République était de savoir si
conformément à la pratique des IIIème et IVème Républiques le gouvernement devait ou
non obtenir la confiance du Parlement. Durant les premières années de la Vème, les
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1] La composition du gouvernement
Les ministres ont un rôle qui est ambivalent puisqu’il participe à l’élaboration
de la politique du gouvernement et dans le même temps ils assurent la
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§1 : Le statut du Parlement
Les sénateurs sont élus au suffrage universel indirect désormais pour six ans, cette
chambre se renouvelle par moitié tous les trois ans. Cela résulte de la réforme
constitutionnelle de juillet 2003. Auparavant la durée du mandat était de neuf ans et
la chambre se renouvelait par tiers tous les trois ans.
Le nombre de sénateur a longtemps été de 321, mais aux alentour de 2010 leur
nombre devrait être porté à 348 afin de tenir compte des évolutions
démographiques. La circonscription électorale dans laquelle ils sont élus est le
département. Le collège électoral est composé d’élus, on y trouve les députés, les
conseillers régionaux et les délégués des conseillers municipaux.
Les candidats sont dans l’obligation de déclarer leur candidature, les frais liés à la
campagne sont pris en charge par l’Etat à condition que les candidats aient obtenus
au moins 10% des suffrages en cas de scrutin à la proportionnelle et 5% en cas de
scrutin majoritaire. Contrairement aux autres campagnes électorales celle des
sénateurs n’a pas été incluse dans le champ d’application des réformes relatives au
financement des campagnes et à la transparence de la vie politique.
Ce qu’il faut retenir c’est que le mode de scrutin pour les élections sénatoriales est
variable selon la taille des circonscriptions. En effet selon la réforme de juillet 2003
dans les 76 départements qui élisent trois sénateurs et moins c’est le scrutin
majoritaire à deux tours qui s’applique. Pour être élu au sortir du premier tour, il faut
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obtenir la majorité absolue des suffrages exprimés représentant au moins 1/4 des
inscrits. Si un second tour est nécessaire la majorité simple suffit, mais ne pourront
se présenter au second tour que les candidats ayant obtenu aux moins 12,5% des
inscrits. Dans les départements qui doivent pourvoir quatre sénateurs et plus
l’élection s’effectue à la proportionnelle suivant la règle de la plus forte moyenne
sans panachage ni vote préférentiel.
Depuis la loi du 6 juin 2000 sur l’introduction en politique de la parité homme/femme,
dans les départements où les sénateurs sont élus à la proportionnelle, la liste des
candidats doit comporter autant d’hommes que de femmes en alternance sur la liste.
Pour être éligible à l’Assemblée Nationale, il faut être âgé d’au moins 23 ans et être
de nationalité française.
Au Sénat les conditions sont semblables si ce n’est qu’il faut être âgé d’au moins 30
ans pour être éligible. Contrairement à la plupart des élections ou le candidat doit
être situé dans le ressort de la circonscription qu’il convoite, aux élections
parlementaires tout citoyen peut se présenter dans la circonscription qu’il souhaite
conquérir conformément au principe de la souveraineté nationale.
Les candidatures doivent être obligatoirement déposées en préfecture, et dans le
même temps chaque candidat doit avoir un suppléant en cas d’incompatibilité ou de
décès. En revanche, en cas de démission une élection partielle devra être organisée.
On évite ainsi les manœuvres des partis politiques qui ne sont pas très honnêtes vis-
à-vis des électeurs.
ex : François Hollande se fait élire mais trois jours plus tard il démissionne au profit
de son suppléant.
Si deux candidats obtiennent le même nombre de voix c’est le candidat le plus âgé
qui sera proclamé élu. Enfin, en cas de difficulté concernant les élections nationales,
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la Constitution prévoit dans son article 59 que le conseil compétent pour trancher le
litige devra se prononcer.
S’agissant des activités publiques, le principe qui domine la matière c’est celui de
l’incompatibilité d’un mandat parlementaire avec une activité publique. On ne saurait
ainsi être parlementaire et fonctionnaire en raison du principe d’obéissance
hiérarchique qui s’impose à tous les fonctionnaires. Dans un tel cas, le fonctionnaire
sera tout simplement placé en situation de détachement durant la durée de son
mandat. Ce détachement sera plus ou moins long.
ex : Jacques Chirac, Valérie Giscard d’Estain, Laurent Fabius, Alain Jupé, Rocard, ou
Lionel Jospin avaient demandé un détachement pour exercer leurs fonctions
politiques.
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Concernant cette position de détachement la seule exception qui existe concerne les
universitaires puisqu’ils bénéficient de leur indépendance, on a en effet découvert en
1984 à leur intérêt un principe fondamental reconnu par la République.
Le problème est encore différent s’agissant des élus qui souhaiteraient bénéficier de
plusieurs mandats électifs. Pendant des années, il y a eu des cumulards. Ce
problème est un débat récurent en droit interne. Et ce malgré les inconvénients de
cette situation dont l’impossibilité de se consacrer efficacement à l’exercice d’un
mandat, ainsi que le non renouvellement de la classe politique et la féminisation
insuffisante de cette même classe. Parmi les innovations récentes on peut citer la loi
d’avril 2000 qui a renforcée les limitations de cumul.
Désormais, existe une incompatibilité de cumul de mandats parlementaires national
et européen. En revanche rien n’interdit à un parlementaire de cumuler ses fonctions
avec une fonction exécutive locale comme sénateur-maire ou député-maire.
Il y a quelques années Lionel Jospin a voulu réformer ce système mais il s’est
retrouvé confronté à l’hostilité du Sénat et d’une partie de sa majorité.
B] L’immunité parlementaire.
L’immunité parlementaire qui est organisée par l’article 26 de la Constitution couvre
deux aspects. Il s’agit en premier lieu de l’irresponsabilité parlementaire qui a pour
effet de mettre à l’abri ce même parlementaire à raison des actes commis dans
l’exercice de ses fonctions en dehors des coups et blessures.
ex : injures proférées dans l’hémicycle.
Néanmoins, dès lors qu’il manquerait à ses devoirs, le risque est qu’il soit frappé par
des mesures disciplinaires comme l’exclusion temporaire, le rappel à l’ordre avec
inscription au procès verbal ou encore la censure simple infligée en février 1984 à
l’encontre de trois parlementaires de droite. En effet, ils avaient mis en cause le
passé du chef de l’Etat pendant la guerre et n’avaient pas voulu retirer leur propos.
Cette protection demeure alors même que le parlementaire n’est plus en fonction.
Toutefois cette protection ne bénéficie pas aux parlementaires qu’ils soient ou non
en fonction pour des propos tenus dans des articles de presse ou à l’occasion de
discours prononcés lors de réunions publiques.
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cas de flagrant délit. Hors session l’immunité ne concernait que l’arrestation, dans ce
cas l’arrestation ne pouvait avoir lieu qu’avec l’accord du bureau de l’Assemblée.
Depuis la réforme constitutionnelle, le régime a été unifié, et il est a présent
semblable que le Parlement soit en session ou non. A présent et dans tous les cas où
elle est nécessaire, l’autorisation demandée sera accordée ou refusée par le bureau
de l’Assemblée concernée. Cette autorisation n’est toutefois requise que si le
parlementaire est susceptible d’être arrêté ou de subir toute mesure restrictive de
liberté en matière criminelle ou correctionnelle.
ex : une partie de l’immunité de Gaston Flosse a été levée pour permettre sa mise en
garde à vue puis son immunité a été entièrement levée afin qu’il soit placé en
détention provisoire.
Malgré son coût, cette mesure constitue l’une des conditions essentielles de tout un
chacun à la vie politique. C’est ce qui a tout simplement permis un enracinement des
institutions démocratiques dans la vie politique.
Elle est prévue par l’article 25 de la Constitution et elle est régie par l’ordonnance du
13 décembre 1958. Cette indemnité se répartie entre :
- Il y a l’indemnité principale. Pour l’année 2007, elle représentait une
somme d’environ 5000 euros.
- Il y a l’indemnité de fonction. Elle correspond à l’équivalent du quart du
traitement principal soit environ 1400 euros. Cette partie seulement
d’indemnité pourrait être fortement réduite en cas d’absence répété et
injustifié du parlementaire aux travaux de la Commission à laquelle il
appartient ou encore aux séances plénières. Aujourd’hui encore ce type
d’initiative n’est jamais mise en œuvre.
- La dernière partie de l’indemnité, elle, concerne l’indemnité de résidence
et celle-ci est de l’ordre de 165 euros mais il faut savoir que les
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C’est en revanche, ce qui s’est produit pour les gouvernements conduit par
Michel Rocard ou encore Edith Cresson. L’objectif est d’assurer la stabilité et
l’efficacité du pouvoir exécutif.
On peut relever non seulement la limitation du nombre des commissions
parlementaires permanentes. En l’espèce, la réforme de juillet 2008 a fait passer
ces commissions de 6 à 8. En outre, que l’on divise ou pas, le nombre de députés
reste le même, donc pour 6 commissions et 577 députés cela fait environ 100
députés par commission. De ce fait, il peut y avoir des difficultés d’organisation
notamment quant à la prise de parole.
On peut également évoquer la suppression du droit d’initiative en matière de loi
de finance. Un parlementaire peut déposer à peu près toutes les lois qu’il
souhaite à l’exception des lois de finance. Ce type de préoccupations n’est pas
nouveau. On la retrouve notamment en Allemagne (en RFA) avec le Bundestag
(chambre des députés) [Pour le deuxième semestre : le Bundesrat = le Sénat]. Le
Bundestag peut renverser le chancelier mais seulement à la condition que soit en
même temps désigné son successeur.
§1 Le bureau
C’est une structure collégiale qui est composée de 22 membres. Son rôle est tout
simplement d’assurer la direction des travaux des Assemblées ainsi que
l’administration de ces même Assemblées. Il faut savoir qu’il y a des centaines de
personnes qui travaillent dans ces assemblées.
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Comme les mesures adoptées par cet organe doivent être validées par
l’Assemblée concernée cela signifie que toutes les tendances représentées à la
chambre doivent être nécessairement représentées au sein de cet organe. C’est
donc ce qui explique que les Présidents de groupe disposent d’un nombre de voix
égale à celui de l’effectif de leur groupe.
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§1 L’information parlementaire
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B] Les missions
Sur le fondement de l’article 13 de l’ordonnance du 24 octobre 1958, le
gouvernement peut confier des missions temporaires à des parlementaires. Il
faut savoir que ces missions sont soumises à une double limite. En effet, elles ne
doivent ni excéder 6 mois ni être incompatibles avec l’exercice du mandat
parlementaire.
A l’exception du général De Gaulle, pratiquement tous les chefs d’Etat ont eu
recours à cette technique. Le but est ici de demander à un parlementaire
d’effectuer un rapport parce qu’il a les compétences requises. Par exemple, il y a
eu des rapports sur l’épidémie de la vache folle ou encore sur les diverses formes
d’esclavage moderne.
A la fin, si le rapport fait l’unanimité cela peut déboucher sur un projet de loi. Il
faut tout de même noter qu’il y a une limite dans la durée : 6 mois. Et si l’on
dépasse ce délai on peut perdre son statut de sénateur ou de député.
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67 abstention 67 abstention
Ici il quitte le gouvernement Là non, car la majorité absolue c’est 289
Alors même que cette procédure a souvent été utilisée, cette procédure n’a
jusqu’à présent jamais été à l’origine du renversement quelconque de l’un des
gouvernements sous la Vème République. En effet, en cas de doute le Premier
Ministre peut effectuer ce type de déclaration mais sans solliciter de vote ou
alors il peut choisir purement et simplement de ne pas se présenter devant la
chambre. C’est notamment ce qui s’est produit pour le gouvernement Mauroy I
(Le Premier Ministre du Président Mitterrand) ne s’est tout simplement pas
présenté devant la chambre car il ne disposait pas d’une majorité. Car au
moment où François Mitterrand nomme Mauroy, la chambre est encore une
chambre de droite. Quelques semaines plus tard, il a dissout l’Assemblée
Nationale et obtenu une majorité de gauche.
Les gouvernements Mauroy II et III ont par la suite, engagés leur responsabilité
sur une déclaration de politique générale. La situation était radicalement
différente car suite à la dissolution il disposait d’une majorité à la chambre.
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Mais cette disposition pouvait être détournée, si par exemple, il y a 180 députés
de l’opposition et qu’il décide de se partager le dépôt de motion de censure. De
ce fait, 180/3=60 donc 3 motions de censure peuvent être déposé dans la même
session par l’opposition.
Lorsque cette technique est utilisée, il faut savoir que les signataires n’ont pas à
justifier de leur position sachant que très généralement le but est de censurer la
politique générale du gouvernement.
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Chapitre 4: La procédure
législative
Section 1 : La procédure législative ordinaire
§1 : L’initiative législative
Sur le fondement de l’article 39 alinéa 1er de la Constitution, l’initiative des lois
appartient concurremment au Premier Ministre et aux membres du Parlement.
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l’article 39 alinéa 2, les projets de finance tout d’abord et ensuite les projets de
financement de la sécurité sociale sont soumis en premier lieu à l’Assemblée
Nationale. En outre, la pratique veut que les projets de loi relatifs à une chambre
soient initialement examinés par cette même chambre.
Enfin la Constitution prévoit que le gouvernement dispose d’un droit général
d’amendement.
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Ce qui en revanche a été modifié par rapport aux Républiques antérieures c’est
aussi bien la modification de leurs attributions que de leurs organisations. En
effet, dans les régimes antérieurs, les Commissions avaient la possibilité de
retarder voir même d’empêcher la discussion d’un texte d’origine
gouvernementale. A présent, le gouvernement peut s’opposer efficacement à ce
type d’initiative puisqu’il est autorisé à inscrire à l’ordre du jour de la chambre
concernée même si la commission compétente n’a pas achevé ses travaux.
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A] La discussion générale
Lors de la discussion générale, le Président de la commission saisi au fond et le
gouvernement peut prendre la parole dès lors qu’il en fait la demande. Quant
aux autres intervenants, ils doivent en revanche s’inscrire au préalable au près
du président de séance. Celui-ci dispose notamment du droit d’interrompre
l’orateur s’il considère que la chambre est suffisamment informée. Enfin, dès lors
qu’au moins deux orateurs d’opinions différentes se sont exprimés, dans ce cas
la chambre est en droit de clore la discussion générale soit à l’initiative du
Président de cette même chambre soit à l’initiative d’un parlementaire.
Concernant les personnes qui peuvent être appelées à intervenir : Parmi ces
personnes il y a le gouvernement, le Président ou le rapporteur de la commission
saisi, l’auteur de l’amendement, un parlementaire d’opinion contraire et enfin les
portes paroles de groupe pour leurs explications de vote.
En plus des prérogatives qu’il détient, lors du vote des articles et par conséquent
des amendements, le gouvernement bénéficie tout simplement du droit de
demander le vote bloqué sur le fondement de l’article 44 alinéa 3 de la
Constitution. Cela va placer l’Assemblée dans l’obligation d’accepter ou de
refuser tout simplement le texte qui lui est soumis. (+ Procédure de l’article 43)
Lorsque le gouvernement utilise ces techniques, le gouvernement peut ne retenir
que les amendements qu’il a déposé sachant que dans le même temps il peut
aussi retenir ceux qui ont été déposé par les parlementaires et qui ont été
accepté par ce même gouvernement.
On peut donc dire qu’une fois encore le gouvernement maitrise la procédure.
L’utilisation de cette technique est parfois considérée (et même toujours par
l’opposition) comme susceptible de porter atteinte aux droits de gouvernement.
De son côté, le gouvernement justifie l’utilisation de cette technique soit afin de
mettre fin à l’activisme parlementaire (les parlementaires sortent de leur rôle
selon le gouvernement en multipliant les incidents de séance) soit afin de
conserver une cohérence aux textes qui ont été présenté par le gouvernement à
travers la fixation de l’ordre du jour.
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En ce qui concerne tout d’abord le droit de vote en tant que tel, celui-ci est
considéré comme personnel selon les termes de l’article 27 alinéa 2 de la
Constitution sachant toutefois que des délégations limitées peuvent être
admises.
En outre, en ce qui le concerne par ailleurs, l’article 27 alinéa 3 de la constitution
dispose que nul ne peut être porteur de plus d’un mandat. L’ordonnance
organique du 7 novembre 1958 dispose que la délégation n’est autorisée que de
manière limitée. C’est notamment ce qui va se manifester en cas de maladie, de
mission temporaire confiée à un parlementaire ou en cas de force majeure
apprécié par le bureau des assemblées.
(Un cas de force majeur au sens juridique du terme c’est quelque chose en droit
français qui est extrême rare car il doit être irrésistible, imprévisible et
extérieure).
Le problème c’est qu’en pratique, ces causes d’empêchement sont souvent
appréciées de manière très libérale. De sorte qu’en définitive et alors même que
le but de cette mesure était de limiter l’absentéisme, cette mesure ne connait
qu’un succès des plus relatif.
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• Enfin, on peut avoir recours au vote par scrutin secret. Et c’est notamment
le mode de votation qui va être utilisé lors de la désignation des Présidents
de chambre.
On peut tout d’abord citer l’exception de recevabilité. C’est une procédure qui va
être déclenché au cours de la discussion générale. Et son objectif c’est de faire
admettre que plusieurs articles du texte proposés sont inconstitutionnels. Si
l’exception est retenue cela entrainera le rejet du texte. Il est bien évident que si
effectivement le texte est inconstitutionnel et que le coup a échoué vous pouvez
essayer de trouver d’autres camarades pour saisir le Conseil Constitutionnel.
C’est la saisine éventuelle du Conseil Constitutionnel. Et par la suite, c’est le
Conseil qui va trancher.
La question préalable. Ici l’objet de cette question préalable vise à faire décider
qu’il n’y a pas lieu à délibérer. Ce que l’on peut dire c’est qu’en pratique c’est
une technique qui a été parfois utilisé pour marquer la désapprobation d’une des
chambres. Et on note que cette technique est très généralement utilisée par le
Sénat notamment en période de cohabitation.
(On va dire si le texte mérite d’être débattu ou pas. Mais aux Etats-Unis ce
principe n’est pas applicable car il irait à l’encontre du bicamérisme égalitaire).
§4 La navette législative
Une fois examinée et votée par la première assemblée saisie, le texte devra être
nécessairement transmis à l’autre assemblée. En effet, un texte quel qu’il soit ne
sera considéré comme adopté que si les deux chambres l’ont voté en termes
identiques et ce conformément aux termes de l’article 45 alinéa premier de la
Constitution.
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Parmi ces obligations, on peut en premier lieu évoquer l’interdiction qui lui est
faite d’adresser sous une forme quelconque des injonctions au pouvoir exécutif
du 17 janvier 1979.
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Par conséquent, contrairement aux lois ordinaires il n’est pas nécessaire d’avoir
un doute sur la constitutionnalité du texte. Ici la saisine constitue donc un
élément obligatoire du régime de cette catégorie d’acte. C’est ce qui permet de
dire que les lois organiques bénéficient en quelques sorte d’un brevet de
constitutionnalité.
Le contrôle du juge porte sur 5 éléments :
- Le juge doit en premier lieu vérifier qu’entre le dépôt du projet ou de la
proposition de loi organique et de sa discussion ainsi que de son vote,
qu’un délai de 15 jours au moins aura été respecté par la première
assemblée saisie.
- En deuxième lieu, le Conseil va vérifier qu’en cas d’échec de la CMP
l’Assemblée Nationale a adopté le texte à la majorité absolue de ses
membres et non à la majorité des suffrages exprimés. Le texte ne pourra
donc être adopté qu’avec un minimum de 289 voix.
- En troisième lieu, la juridiction constitutionnelle va vérifier qu’à l’égard des
lois organiques relatives au Sénat, le texte a été adopté en termes
identiques par les deux chambres. Tout comme en matière de révision
constitutionnelle, le Sénat peut s’opposer à l’adoption de ce type de texte.
Dans certains cas, l’Assemblée Nationale peut se prononcer seule mais à
la condition que la loi organique ne soit pas en mesure d’affecter le rôle du
Sénat. Car dans cette hypothèse ce qui va se produire c’est que le refus du
Sénat serait insurmontable.
- Le Conseil va vérifier que la matière est considéré comme organique par la
Constitution.
- En dernier lieu, le Conseil vérifie que les lois organiques respectent
l’ensemble des droits et libertés. Ce type de texte s’impose au législateur.
Cela a été précisé dans une décision de janvier 1986. (Le législateur ne
peut se lier par lui-même et grâce au parallélisme des compétences il peut
revenir sur ce qu’il dit. Le législateur organique adopte un texte donc le
législateur ordinaire ne peut pas revenir dessus. En revanche un
législateur organique peut y revenir dessus.)
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Depuis le 1er mars 2009, l’adoption des lois de finance fait partie des rares
situations où le gouvernement peut engager sa responsabilité. Il y a souvent ici le
problème des cavaliers budgétaires qui se pose. Ils sont régulièrement censurés
par le Conseil Constitutionnel. Il s’agit de mesure que le Conseil estime ne pas
voir intégré au sein de ce type de texte tout simplement car elles ne présentent
aucun caractère fiscal.
Il ne faut pas ressortir tout le cours. Il ne faut pas déverser nos connaissances. Il
veut une réponse précise à la question. Il veut voir qu’on a bien compris.
Il faut toujours faire une analyse et argumenter.
Il ne veut pas notre opinion politique. Mais il veut bien notre opinion
constitutionnelle.
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Il n’y a pas à faire de plan mais il ne faut pas hésiter à aérer la copie. On n’est
pas obligé de recopier l’énoncé sinon on perd trop de temps.
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