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MINISTERE DE L'HABITAT ET DE L'URBANISME

Centre National d'Etudes et de Recherches


Intégrées du Bâtiment

GUIDE TECHNIQUE
DU BETON DE TERRE
STABILISEE
MINISTERE DE L'HABITAT ET DE L'URBANISME

Centre National d'Etudes et de Recherches Intégrées du Bâtiment

GUIDE TECHNIQUE
DU BETON DE TERRE
STABILISEE

Cité Nouvelle El-Mokrani - SOUIDANIA - ALGER

021 37 03 68
Fax : 021 37 04 31
Site : www.cnerib.edu.dz
E-mail : cnerib@wissal.dz
La première version d ce document a été éditée en 1988 par le CNERIB.
Dans le cadre de la convention algéro-française de coopération scientifique
et technique, LE PROJET HAB 24 - FILIERE B.T.S, une deuxième version a
été élaborée par le CNERIB en collaboration avec CRATerre-EAG (Centre
International de la Construction en Terre-Ecoles d’Architecture de Grenoble).

A cette occasion, le chapitre sur la mise en oeuvre a été fortement enrichi.

Auteurs

CNERIB
K. RILI
R. ARIEL

CRATerre-EAG
V. RIGASSI
H. GUILLAUD
P. ODUL
Th. JOFFROY
A.DOULINE

Illustrations
R. ARIEL
O. SALAZAR
P. IDELMAN

Alger, Mai 1993


SOMMAIRE
PREAMBULE

PREAMBULE En Algérie, de tout temps, des édifices importants ont été construits en terre
aussi bien par la population que par les autorités (p.e Hôpital d’Adrar, Hôtel
1. LE MATÉRIAU B.T.S..........................................................................7 Touat, Bureaux du projet MER-NIGER, ect...).

1.1 - Présentation....................................................................................7 A une époque récente qui démarre vers les années 70, une nouvelle impulsion
1.2 - Avantages........................................................................................8 a été donnée à la construction en terre par l’Etat, dans le cadre d’une politique
de construction de logements économiques cristallisés entre autres dans le
2. LA TERRE DE CONSTRUCTION ET LA STABILISATION.............................9 projet des Villages Agricoles Socialistes. Cette relance a été accompagnée de
2.1 - La terre...........................................................................................9 programmes de recherche scientifique qui ont été principalement menés par
2.2 - La stabilisation...............................................................................15 le LNTPB (Laboratoire National de Travaux Publics et du Bâtiment) et le
CPRA (Chantiers Populaires de la Révolutions Agraire).
3. PRODUCTION DE BLOCS......................................................................17
Dès 1970, le LNTPB a mené une série d’essais préliminaires de caractérisation
3.1 - Préparation de la terre....................................................................17 des sols concernant une bonne partie du territoire national. Les résultats de
3.2 - Mélange de composants.................................................................18 cette recherche qui a duré plusieurs années ont été utilisés pour les premières
3.3 - Fabrication de blocs spéciaux.......................................................21 expériences à échelle réelle exécutées par ls CPRA. Ensuite, le savoir-faire
acquis sur ces projets a été appliqué sur la construction de trois logements de
4. MISE EN OEUVRE..................................................................................28 démonstration édifiés dans le Domaine Agricole de la Forêt de Bainem (Wilaya
4.1 - Fondations.....................................................................................28 de Tipaza). Les logements ont été construits en B.T.S coulé et banché. Puis,
4.2 - Murs..................................................................................................29 c’est à Mostefa Ben Brahim (Wilaya Sidi Bel Abbès) que la construction
4.3 - Chaînages..........................................................................................39 d’un village agricole de 30 logements en pisé a eu lieu dès 1973. C’est sur ce
4.4 - Scellements et installations techniques.........................................47 site que les premières expériences ont été tentées pour produire des blocs de
4.5 - Ancrages et toitures..........................................................................51 terre comprimée à l’aide d’une presse CINVA RAM et en 1976, un village
4.6 - Sécurité de chantier.......................................................................54 agricole de 100 logements situé à M’sila réalisé avec cette technique.

BIBLIOGRAPHIE A l’INERBA (Institut National d’Etudes et de Recherches en Bâtiment) devenu


par la suite CNERIB (Centre National d’Etudes et de Recherches Intégrées
du Bâtiment), les travaux de recherche sur l’utilisation du B.T.S dans la
construction ont commencé dès sa création en 1978. Ainsi, des recherches
bibliographiques et des essais en laboratoire sur des terres prélevées dans
différentes régions ont été effectués ; le passage aux essais expérimentaux
avec la construction de prototypes a confirmé les résultats du laboratoire ; le
premier prototype expérimental en B.T.S. a été réalisé en 1982 dans la wilaya

5
de Tamanrasset à l’aide d’une presse manuelle, suivi plus tard d’un prototype 1. LE MATÉRIAU B.T.S
bioclimatique réalisé avec une presse hydraulique motorisée.
1.1 . Présentation
A partir des résultats encourageants, obtenus avec la construction de ce
prototype d’une part, et s’appuyant d’autre part sur les enseignements tirés Le B.T.S (Béton de Terre Stabilisé) est un matériau obtenu par mélange d’une
pendant leur réalisation, le CNERIB étudia et conçut plusieurs projets par la terre sableuse, non organique, et d’un stabilisant en faible quantité.
suite. Le mélange étant comprimé après gâchage et malaxage.

A titre d’exemple, nous citerons les 40 logements de Beni-Messous dans la


région d’Alger, les 25 logements d’Adrar et les logements de Tamanrasset
etc.

Les travaux effectués par le CNERIB ont donné naissance plusieurs initiatives.
Plusieurs industriels et entreprises national ont … dans des unités de
production et de construction et des bureaux d’études et des entreprises
s’intéressent à la fabrication d’équipements de production tels que des presses.

Afin d’amplifier davantage l’utilisation du matériau terre dans la construction,


plusieurs documents techniques cités dans la bibliographie, ont été élaborés
par le CNERIB qui organise également des journées techniques et des cycles
de formation spécialisée sur le sujet.

Afin de rendre l’information nécessaire pour construire avec succès en B.T.S,


le CNERIB a pris l’initiative d’élaborer et divulguer ce guide technique qui
couvre tous les aspects essentiels tels que le choix des terres, fabrication des
blocs, détails de mis en oeuvre, etc.

6 7
1.2 . Avantages 2. LA TERRE DE CONSTRUCTION ET LA STABILISATION

Le B.T.S possède des avantages certains : 2.1. La terre

Le confort thermique :

Le B.T.S présente des caractéristiques


bien meilleurs que celles du béton
de ciment

Les bonnes terres de construction peuvent être trouvées en dessous de la


Le confort acoustique : couche de terre végétal.
Le béton présente de très bonnes caractéristiques. Elles sont similaires à celles Pour la trouver, on enlèvera d’abord la terre végétale que la matière organique
du béton de ciment classique. rend impropre.

Le Coût :

Le B.T.S est économique. La terre apte se trouve dans la plupart des cas,
disponible localement en abondance.

Les faiblesses des constructions traditionnelles en terre sont l’humidité et la


durabilité. Mais avec une terre adéquate, stabilisée, dosée en comprimée
convenablement, il est possible d’obtenir un matériau aussi résistant et aussi
durable que les matériaux utilisés habituellement.

8 9
Peu de terres sont à éliminer carrément. Cependant deux catégories sont à COMMENT CHOISIR LA BONNE TERRE DE CONSTRUCTION ????
produire : les terres chargées en matières organiques et celles qui sont trop
chargées en sulfate.

Les terres organiques :


Une terre contenant une forte quantité de résidus d’origine animale ou végétale
est une terre organique.
Les terres organiques que l’on vient d’extraire dégagent une odeur
caractéristique moisie, surtout si elle sont humide et chaudes. Pour définir l’aptitude d’une terre à la stabilisation, une série de prélèvements
représentatifs du terrain sera effectuée pour entamer les essais d’aptitude.
La couleur des terres organiques est souvent : café sombre, bleu foncé, gris
foncé ou vert sombre. Des essais pratiques peuvent être réalisés sur chantier. Ils permettent d’établir
une caractérisation suffisante pour l’autoconstructeur.

Reconnaissance du type de terre :


Les différents types de terre sont définis par la proportion de trois composants
fondamentaux : le sable, le limon et l’argile.
La connaissance de ces trois proportions permet de définir la démarche
adéquate pour une stabilisation correcte.
Les terres chargées de sulfates :
Les sulfates tels que les gypses sont les plus préjudiciables.
Dans certains cas on peut les distinguer à l’oeil nu, sous la forme de petits
cristaux blancs.
Les terres chargées de sels ont un goût salé et produisent des efflorescences
blanches après assèchement.

Méfiez vous

10 11
Examen de sédimentation simplifiée :
A travers cet examen, on peut obtenir une indication sur les proportions de
sable, limon et argile contenues dans une terre

12 13
Examen simple de cohésion : 2.2. La stabilisation
On peu aussi arriver à établir pratiquement une reconnaissance du type de Fondamentalement, la stabilisation a comme objectif d’améliorer les points
terre d’après l’examen suivant : faibles de la terre utilisée traditionnellement dans la construction.

Prendre un petit échantillon de


terre de la taille d’un petit doigt,
humidifié, ne collant pas aus
doigts et placer celui-ci entre le
pouce et l’index.

Aplatir progressivement en
avançant le pouce pour former
un ruban.

Interprétation des résultats :


- Si le ruban se forme facilement et reste sous la forme d’un ruban
stable et large, il s’agit d’une terre ARGILEUSE
A ne pas utiliser, sauf en mélange avec des terres trop sableuses
- Si le ruban arrive à se former, mais il se désagrège rapidement, il
s’agit d’une terre PEU ARGILEUSE.
Elle peut être utilisée dans la fabrication de blocs.
- Si le ruban ne se forme pas, il s’agit d’une terre SABLEUSE.
Cette terre fera de bons blocs.

Rappel :
Les terres aptes à la stabilisation doivent avoir un contenu de 8% d’argile au
minimum.

14 15
Les produits stabilisants : 3. PRODUCTION DE BLOCS
SATABILISANT
3.1. Préparation de la terre
CIMENT
A l’état naturel, la terre peut posséder un certain degré d’humidité. Pour la
CIMENT CHAUX +
faire sécher, on l’étale en couches minces sur une surface plane.
CHAUX

A utiliser surtout
UTILISATION

Spécialement apte A utiliser


DOMAINE

pour les terres à pour les terres à spécialement pour


caractéristique : caratéristiques : les terres à
caractéristique :
peu argileuse argileuse Lorsque la terre a suffisamment perdu
sableuse. peu argileuse de son humidité naturelle, on écrase à
argileuse. coups de pelle les mottes qu’elle peut
contenir.

Utiliser : Utiliser : Utiliser :


TYPE

Ciment CPA 325 Chaux aérienne de Ciment CPA 325


Ensuite on la tamise avec un crible
préférence chaux et Chaux éteinte
éteinte dont les mailles ont un diamètre
de 5 mm.

Pour 1 m3 de terre Pour 1 m3 de terre Pour 1 m3 de terre Le matériau passé à travers le crible est prêt à l’utilisation. Il faut le conserver
DOSAGE

ajouter : 2 à 3 sacs ajouter : 3 à 4 sacs ajouter : 3 à 4 sacs protégé contre l’humidité et proche de l’endroit où l’on préparera la terre
(100 à 150 Kg) de (120 à 160 Kg) de 50% Ciment stabilisée.
ciment chaux 50% Chaux
La pulvérisation de la terre est très importante pour garantir un mélange
intime des constituants. La présence de 50% de mottes de grosseurs supérieure
à 5 mm est susceptible de réduire de moitié la résistance à la compression.

16 17
3.2. Mélange de composants Addition de l’eau de gâchage – malaxage :

Lieu de travail La terre et le liant ayant été soigneusement


L’aire de gâchage sera constitué d’une surface plane, propre, dure et non mélangés à sec, on étale le matériau en une
mince couche (10 cm) et on y ajoute l’eau avec
absorbante (chape B.T.S, tôle, etc.)
un arrosoir de façon que le gâchage soit
uniformément imprégné, et on procède au
Mélange à sec : malaxage.
Il faut préparer les quantités précises dans
les proportions établies auparavant. Pour
réussir cette opération, on recommande Pour déterminer correctement la quantité d’eau de gâchage, prendre une
d’utiliser un récipient dont on connaît la poignée de mélange prêt à l’utilisation et si après l’avoir comprimée dans la
grandeur et qui est facile à manipuler. main elle conserve la forme de celle-ci sans se désagréger, on procèdera à un
essai simple dont les détails sont donnés ci-dessous.
Lorsqu’on a mesuré la quantité de terre
nécessaire, on étale celle-ci sur l’air de
gâchage en une couche d’une épaisseur de
10 cm, puis on répand le stabilisant (ciment,
chaux, etc.) uniformément sur la couche de
terre.

Mélanger soigneusement ces deux


composants à sec en retournant des
pelletées entières, soit sur la même place,
soit sur le côté, en constituant au fur et à
mesure un nouveau tas.

L’opération de mélange à sec est terminé lorsque le matériau présente une


couleur uniforme.
18 19
Fabrication de blocs à la presse manuelle : 3.3. Fabrication de blocs spéciaux
Cette opération doit être réalisée immédiatement après le malaxage, et avant Domaine d’utilisation :
la prise (50 min.) pour une stabilisation au ciment.
Les blocs spéciaux ont un large domaine d’utilisation, ils permettent, en règle
Pour une stabilisation à la chaux le compactage sera réalisé après quelques générale, l’incorporation aux murs de différents éléments constructifs (gaines,
heures (2 à 4h). installations techniques, scellements, ancrages, armatures, chaînages, ...). Ils
permettent aussi de faciliter l’appareillage des murs par la fabrication de blocs
Procédé de fabrication ¾ ou ½ ; évitant ainsi la taille des blocs sur le chantier.
On introduit le mélange dans le moule. Pour
assurer l’homogénéité des blocs, on doit le
Leur utilisation nécessite une bonne conception où les systèmes constructifs
remplir toujours avec la même quantité de sont prévus dès le démarrage de la construction.
matériau. Pour cela, on utilise un récipient
doseur.
Modes de fabrication :
Le moule fermé, on procède au compactage.
Pour la plupart des machines manuelles, le
Certaines presses manuelles permettent
compactage sera correct lorsque le levier
l’interchangeabilité des moules, facilitant
descend jusqu’à ce qu’il soit parallèle au sol.
ainsi la fabrication de blocs aux formes
Mais attention : l’action de faire descendre
voulues. Si la presse ne dispose pas de
le levier réclame que l’opérateur applique tout
moules interchangeables, il sera presque
son poids sur l’extrémité du levier (70 kg
toujours possible de placer dans le moule
min.) ; si cela n’est pas suffisant, le moule a
des empreintes permettant les évidements
été excessivement rempli ; au contraire, si le
aux formes voulues.
levier descend trop facilement, la quantité de
matériau dans le moule est insuffisante et la
Moules iterchangeables
qualité des blocs sera mauvaise.

Le bloc compacté est retiré du moule, il doit


être transporté avec précaution jusqu’à l’aire
de stockage

Une période de cure de 14 jours est indispensable.


Pendant cette période on maintient les blocs : humide, à l’abri du soleil et en
prenant garde du vent.
Pour s’assurer, arroser les blocs avec un arrosoir pendant une semaine et
couvrir avec une bâche en plastique.

20 21
Fabrication de l’empreinte :
- Evidements verticaux (dans le sens Elle doit être résistante (bois massif, profilés métalliques pleins) et avoi des
de compression) : si le couvercle dimensions légèrement inférieurs (3 à 5 mm) au moule pour permettre un
n’a pas la même forme que le jeu.
moule, l’empreinte a une hauteur L’empreinte peut être placée soit directement dans le moule, soit fixée au
légèrement inférieure à celle du couvercle, soit fixée à une tôle mince (0,5 à 1mm) qui permet le positionnement
bloc et l’évidemment doit être rapide et précis de l’empreinte.
complété par une cassure manuelle.

- Evidements horizontaux
(perpendiculaire à la compression) :
l’empreinte est placée directement
dans le moule, au fond ou en surface,
selon la forme et la presse. Son
volume ne doit pas être supérieur à
35% du volume du bloc et
l’épaisseur des parties non évidées
ne doit pas être inférieur à 2,5 cm,
pour ne pas fragiliser le bloc.

Dosage et transport des blocs


On réduira le dosage de terre à l’intérieur du moule
proportionnellement au volume de l’empreinte qui
elle, est incompressible contrairement au mélange
de terre. Un système de dosage à l’aide de boîte
doseuse ou de seau gradué permettra de gagner du
temps et d’homogénéiser la qualité. L’évidemment
diminue la résistance du bloc surtout lorsqu’il est
frais, pour ne pas le casser, il faut le transporter
avec l’empreinte qui ne sera enlevée qu’une fois le
bloc stocké.

22 23
Exemple pour l’organisation d’une briqueterie manuelle Contrôle de la qualité
Essai de comportement à l’humidité
Un bloc de B.T.S doit avoir des arêtes nettes et solides ; en plus, il doit résister
à l’humidité sans subir de détérioration. Pour le tester, on place le bloc dans
un récipient plein d’eau :
Après avoir passé 24 heures immergé, le bloc ne doit donner aucun signe de
désintégration.

Essai de flexion
(pour un bloc de 23 x 11 x 6,5 cm, après 28 jours)
Placer le bloc à tester sur deux blocs alignés sur terre et séparés de 20 cm.

Placer ensuite une baguette de bois de 2 x 2 cm au milieu de la grande face


supérieure du bloc, comme indiqué ci-dessus et faire monter une personne
d’approximativement 70 kg de poids.
Si le bloc résiste sans se casser, il est apte pour la construction.

Surface totale : 200 à 250 m², production journalière : 500 blocs.

24 25
Définition du dosage approprié 4. Si les essais sont concluants, c’est à dire :
· Si au minimum les 80% des blocs d’un même dosage répondent
Une fois la terre et le stabilisant choisi, on procède de la manière suivante :
aux essais, le dosage est bon.
1. On fabrique une série d’échantillons, avec la terre choisie, en utilisant
· Si deux ou trois dosages répondent aux essais, (80% des blocs),
3 dosages différents
on choisira le dosage le plus économique.
2. Pour chaque dosage, on prépare un mélange pour la fabrication de
blocs d’essai.
5. Si les essais ne sont pas concluants, c’est à dire :
- Si aucun dosage ne répond aux essais, l’opération doit se répéter
L’eau de gâchage sera la même dans tous les dosage
après une révision de l’opération déjà réalisée en faisant jouer
les facteurs intéressants.
Exemple de dosages pour la fabrication de blocs d’essai :

- Pour une stabilisation en ciment :


· 1er dosage : 40 litres de terre + 5 kg ciment Erreurs possibles :

· 2ème dosage : 40 litres de terre + 5 kg ciment


· 3ème dosage : 40 litres de terre + 6 kg ciment - La terre : mauvaise pulvérisation.
- Le stabilisant : qualité, quantité, état de conservation.

- Pour une stabilisation à la chaux - Le malaxage : mauvaise répartition du stabilisant.

· 1er dosage : 40 litres de terre + 5 kg chaux - Eau de gâchage : quantité excessive.

· 2ème dosage : 40 litres de terre + 6 kg chaux - Pression de compactage : remplissage insuffisant du moule

· 3ème dosage : 40 litres de terre + 7 kg chaux - Période de cure : manque d’arrosage les premiers jours de cure

* 1 sac de ciment rempli de terre = 40 l Attention : la présence des sulfates en quantités excessive peut être aussi la
cause des faiblesses.
3. Après la période de cure et durcissement (28 jours pour le ciment et
42 jours pour la chaux), on réalise les essais suivants avant
l’utilisation :
· Immersion à l’eau pendant 24 heures.
· Résistance à l’écrasement (ou essai de flexion).
26 27
4. MISE EN OEUVRE 4.2. Murs

4.1. Fondations L’épaisseur des murs porteurs sera supérieure ou égale à 30 cm pour les murs
extérieurs et 20 cm pour les murs intérieurs.
Tous les murs porteurs doivent avoir des fondations filantes dont l’axe du
mur doit coïncider ave l’axe des fondations.
Il est recommandé une hauteur plancher-plafond de 2,75 m.
La distance maximum entre murs porteurs dans les deux sens ne doit pas
dépasser 5 m.

Les trumeaux doivent avoi une largeur minimum de 90 cm et comporter


3 briques en panneresse au minimum.
La surface totale des ouvertures dans les murs porteurs ne devra pas excéder
¼ de la surface totale du mur.
Les semelles seront préférentiellement en béton cyclopéen. En aucun cas les
blocs de terre stabilisée ne seront utilisés pour les fondations.
La portée maximum des ouvertures sera de 1,20 m.

Pour éviter les remontées capillaires d’humidité du sol ainsi que les
rejaillissements des eaux de pluie, on prendra des précautions telles
qu’indiquées sur le détail ci-joint.

28 29
Appareillages - Appareillages des murs de 14 cm
Tous les appareillages traditionnels en maçonnerie sont possibles. Ils devront
assurer un décalage des joints verticaux d’un minimum de ¼ de bloc (6 cm).
Le mortier d’hourdage doit avoir autant que possible une composition similaire
à celle des blocs.

Deux compositions sont données à tire indicatif :

1ère composition : 2ème composition :


- 1 partie de ciment - 0,5 parties de ciment
- 2 parties de terre propre - 0,5 parties de chaux
à la stabilisation, criblée à 2 mm - 2 parties de terre propre
- 7 parties de sable à la stabilisation, criblée à 2 mm
- 7 parties de sable

Appareillages

Types d’appareillages

Dimensions des blocs courants et des joints

Illustration de la modularité des blocs


courants en élévation

30 31
- Appareillages des murs de 29,5 cm.
- Piliers

32 33
Calepinage Pose des blocs
Les dimensions de la construction, aussi bien en plan qu’en élévation doivent 1 - Le bloc stabilisé doit être mouillé pour éviter qu’il n’absorbe toute l’eau
être des multiples des dimensions des BTS, ce qui permet d’éviter la taille du mortier
des blocs et facilite une exécution soignée, qui est indispensable à la
maçonnerie porteuse et apparente.
Les longueurs sont fonction du nombre de blocs et de joints, qui vont dépendre
de la forme du mur. Les hauteurs sont définies en assises, une assise correspond
à la hauteur d’un bloc et d’un joint.

Règles de calepinage pour murs droits, en « L » et en « U »


2 - Puis on « graisse » la face verticale du bloc pour éviter le jointoyage
vertical après la pose qui peut affaiblir le mur et occasionner des
Mur droit : salissures.
Nombre de joints = nombre de blocs moins 1 (2 bis) pour un mur double, en panneresse, on graisse la face vertical du bloc
déjà posé pour éviter le rejointoyage vertical du joint central.

Mur en L :
Nombre de joints = nombre de blocs
3 - On pose le bloc en le poussant horizontalement pour que le joint vertical
soit bien « bourré ».

Mur en U :
Nombre de joints = nombre de blocs plus 1

34 35
4 - On cale ensuite le bloc en le tapant avec le poing et non pas avec le Outillage spécifique à la maçonnerie
manche de la truelle qui risque d’abîmer les arêtes.
Divers outils facilitent la pose des blocs, le plus important est la PIGE qui
5 - L’excès de mortier est retiré avec le tranchant de la truelle. permet de vérifier très facilement les hauteurs d’assisses de blocs. Pour chaque
assise, qui équivaut à une hauteur de bloc plus une hauteur de joint, correspond
un trait ou une encoche sur la pige. La pige peut être volante ou fixe, suivant
la longueur des murs ; si elle est volante, elle est posée sur un appui précis à
la base du mur et si elle est fixe, des raidisseurs obliques garantiront son
aplomb, on veillera à ce que la pige soit bien rigide.

6-7 - Quand le mortier a commencé sa prise, le joint est bourré et lissé avec
un fer à joint ou un morceau de tube, cette opération permet d’éviter un
rejointoyage postérieur.

La pige permettra de donner la verticalité d’un seul côté d’un angle, l’autre
côté sera réglé au fil à plomb ou éventuellement au niveau.

36 37
Pour la fixation du cordeau, on peut utiliser un BLOCHET, qui est une petite 4.3. Chaînages
pièce de bois qui permet d’éviter de faire des nœuds autour de la pige ou
d’entailler les blocs ou les joints, ce qui risque d’abîmer les murs qui resteront Chaînages horizontaux
en maçonnerie apparente.
Les chaînages horizontaux en béton armé au niveau du plancher, sont
Le blochet plaque le cordeau, aussi bien en horizontal qu’en vertical permettant
obligatoires pour tous les murs porteurs.
ainsi de donner les deux alignements à la fois.
Pour éviter l’affaissement du cordeau ; s’il est long et pour permettre à La hauteur du chaînage des murs
plusieurs maçons de travailler sur le même cordeau, on utilise un BRIDOU périphérique sera au minimum celle du
qui bloquera les vibrations du cordeau et le maintiendra bien en place. Il est plancher associé
fabriqué soit avec un fer plat entaillé, soit avec un boucle de fil de fer.

Le chaînage permet aussi de répartir les efforts d’une poutre, si l’appui est
trop étroit le mur risque de se fissurer

38 39
Le chaînage peut aussi être réalisé avec des blocs en coffrages perdus, soit Chaînages verticaux
des blocs spéciaux évidés, soit des appareillages particuliers avec une
disposition en carreau ou sur chant.
Dans la plupart des cas, les chaînages verticaux ne sont pas nécessaires.
Cette solution est possible lorsqu’il s’agit d’ouvrages peu importants Néanmoins, des renforcements sont à prévoir tous les 60 cm, au niveau de
nécessitant des sections de chaînage relativement réduites. l’intersection des murs porteurs.

Le renforcement sera constitué par


Chaînage avec des blocs évidés en coffrage perdu deux barres horizontales placées dans
le mortier des joints horizontaux.

Divers autres solutions de chaînage Armatures


Dans la plupart des cas, les armatures ne sont pas nécessaires, néanmoins
des armatures verticales peuvent être prévues en zones sismiques.

Exemples d’armatures antisismiques existant dans d’autres pays


40 41
Linteaux Linteaux en arc
Le franchissement des ouvertures dans les murs peuvent être réalisés par des Dans le cas où les linteaux ne coïncident pas avec le niveau du chaînage, on
linteaux en béton armé, préfabriqués ou coulés sur place. peut réaliser des linteaux en arcs en BTS.

On peut aussi réaliser des linteaux préfabriqués utilisant des blocs évidés en
coffrages perdus.

Mise en oeuvre des arcs : Arc surbaissé

Pour la pose du ferraillage et le coulage, l’évidemment du bloc est tourné 1 - On vérifie que le cintre 2 - On pose les blocs sur le cintre
vers le haut, puis le linteau préfabriqué est retourné lorsqu’on le pose sur le soit bien de niveau sans mortier, en veillant à ce que
mur, de façon à ce que la partie en béton soit tournée vers le bas, pour mieux les arêtes se touchent à l’intérieur
résister aux efforts de traction. de l’arc.

42 43
3 - Après avoi placé des cales entre 4 - On enlève les cales et on remplit 3. On glisse les blocs sur le cintre après avoir posé le mortier, en faisant
les blocs, on remplit le tiers le reste des joints avec du mortier. attention à ce que les blocs soient perpendiculaires au cintre et à ce que les
inférieurs des joints avec une On peut décoffrer dans les arêtes se touchent à l’intérieur de l’arc.
barbotine de mortier. minutes qui suivent.

Arc en ogive

4. La clé de l’arc est en mortier 5. Le cintre peut être enlevé


sable-ciment, lequel aura lorsque la maçonnerie aura
exactement la forme voulue. atteint la moitié de la hauteur de
l’arc.
1.On vérifie que le cintre soit 2.On pose les blocs sur les deux
bien placé avec une équerre. côtés en même temps, pour
répartir également les
charges

44 45
Arc plein cintre 4.4. Scellements et installations techniques

L’utilisation du B.T.S s’avérant particulièrement avantageuse pour des


réalisations en maçonnerie porteuse, il faut donc éviter de déstabiliser les
murs en les taillant pour placer les réseaux, les scellements ou les fixations
diverses. De plus les fixations ne sont pas très solides si elles sont directement
dans les BTS, lesquels supportent mal les efforts en traction.

Conception des réseaux


La pose des blocs est identique à celle de l’arc en ogive et dans ce cas aussi le
cintre ne peut être enlevé que lorsque la maçonnerie aura atteint la moitié de Trois règles principales doivent être suivies :
la hauteur de l’arc.
- Centraliser le plus possible les réseaux
- Eviter toute incorporation des canalisations d’eau dans les murs
- Eviter de pratiquer des saignées dans les murs pour placer les câblages
d’électricité, qui seront intégrés aux murs lors de leur mise en oeuvre
à l’aide de blocs spéciaux évidés, ou intégrés à d’autres éléments
constructifs (feuillures dans les cadres ou plinthes, chaînages, etc.)

On peut aussi réaliser un cintre en maçonnerie, en appareillant les blocs sans


mortier (pour faciliter le démontage) dans une forme approchant le cercle,
puis le cercle est obtenu par une arase au mortier en utilisant un compas
constitué d’une équerre et d’un cordeau.

Arc en encorbellement

Ce type d’arc peut se réaliser sans cintre, mais le débord n’excédera pas le ¼
de la longueur du bloc.

46 47
Le principal problème est la fixation des réseaux, même s’ils sont apparents.
Il existe plusieurs solutions, la fixation aux menuiseries ou l’utilisation d’autres
matériaux intégrés à la maçonnerie, par exemple, des blocs en bois ou en
béton aux même dimensions que les BTS qui seront appareillés dans les murs,
ou encore des petits éléments en bois qui seront intégrés dans les blocs lors
de leur fabrication, soit pris dans l’épaisseur du mortier. Il suffit ensuite de
fixer des colliers ou des chevilles.

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Plomberie 4.5. Ancrages et toitures
Les réseaux d’eau ne peuvent être intégrés
Toitures en pente :
dans les murs en BTS, car en cas de fuites,
les dommages peuvent être importants. Ils Pour l’ancrage des toitures, il faut tirer profit du chaînage, soit par un lien
seront donc apparents ou intégrés dans direct entre charpente et chaînage, soit par des tirants métalliques ou en bois
l’épaisseur des sols (dalles béton, planchers, qui seront ancrés sous le chaînage.
etc.) et gainés dans un fourreau de protection
lors des traversées de murs en BTS. On
prévoie des enduits et des carrelages dans
les salles d’eau.

Menuiserie
On peut utiliser les mêmes systèmes que pour les réseaux : blocs en bois ou
en béton maçonnés dans les murs sur lesquels on fixe les cadres par des vis
ou des pattes de scellement.
On peut aussi fixer aux cadres des brins de fils de fer barbelé, espacés à des
intervalles correspondants à des assises de maçonnerie, qui seront pris dans
le mortier lors de la mise en oeuvre des murs.
Il est aussi possible de maçonner des blocs évidés dans les embrasures, puis
de bourrer les évidements de mortier sable ciment, dans lequel seront prises
les pattes de scellement des cadres de menuiseries. L’espacement des pattes
sera calculé en fonction du calepinage des blocs évidés.

50 51
La mise en oeuvre de toitures ou planchers en entrevous ou en voûtains peut
se faire avec coffrage glissant, ou sans coffrage avec une technique apparentée
à celle de la voûte nubienne.

Systèmes d’ancrage par chaînage haut sur murs de refends et pignons


et console moisant le mur pour le dépassé de toitures Toitures plates
Ce type de toiture convient dans des climats secs et pour lesquels le drainage
et l’évacuation des eaux de pluie sont essentiels, leur étanchéité doit être
parfaitement soignée, particulièrement sur les toitures réalisées en terre.

Différents systèmes de voûtains en BTS et poutrelles en béton armé


Etanchéité entre toiture, acrotère et mur puis en sortie de gargouille

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4.6 - Sécurité de chantier BIBLIOGRAHIE

- Conditions de réception appliquées aux fournitures de blocs de terre


comprimée stabilisée / CRATerre-EAG (S. d’ORNANO), CNERIB.
Villefontaine, (France) : CRATrre, 1992.-7p.

- Construire en terre / CRATerre-EAG (P. DOAT ; A. HAYS ; H.


HOUBEN ; S. MATUK ; F. VITOUX). – Paris : Ed. Alternative, 1985.
287 p.
Si les appuis d’échafaudages sont en blocs : veiller à ce qu’ils soient bien
- Evaluation des modes de compression / CNERIB (K. RILI ; M.
appareillés, en les croisant et à ce qu’ils aient une épaisseur suffisante pour
BENOUALI)
qu’ils soient stables.
CRATerre-EAG (H. HOUBEN). – Villefontaine, (France) : CRATerre,
1993. 43p.

- Manuel des modes opératoires d’essais pour la terre / CRATerre-


EAG (H. HOUBEN ; P. ODUL), CNERIB (K. RILI ; M. BOUSRI),
ENTPE (A. MESBAH ; M. OLIVIER) .- Villefontaine, (France) :
CRATerre, 1992. 93p + annexes.

- Modèle de chantier des charges techniques des équipements destinés


à la production de blocs de terre comprimée / CNERIB (M. BOUSRI),
Il faut aussi prévoir un empilement en escalier pour monter facilement sur les CRATerre-EAG (H. HOUBEN) .- Villefontaine, (France) : CRATerre ,
échafaudages sans risque de glissages. 1992. 93p + annexes.

- Programme de formation BTS / CRATerre-EAG (H. HOUBEN ; P.


ODUL ; V. RIGASSI), - CNERIB .- Villefontaine, (France) :
CRATerre, 1993

- Recommandations pour la production et mise en oeuvre des bétons


de terre stabilisée / CNERIB : Souidania (Algérie), 1988 .- 36p.

- Traité de construction en terre : l’encyclopédie de la construction en


Le stockage des blocs sur l’échafaudage doit être soigné pour éviter qu’ils ne terre. Vol. 1 / CRATerre-EAG (H. HOUBEN ; H. GUILLAUD) .-
tombent sur les ouvriers travaillant sous les échafaudages. Marseille : Ed. Parentheses, 1989 .- 355p.

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