Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
l
1 !
1
1 !
1 1
'.
'
1
1 \
OJ~ Dl
0
0 •
0 \
0 'l
0 \
•
• 0
1______
._
~
COLLECTION .JEAN PRZYLUSKI
PUBLlé:E SOUS LA DIRECTION DE
LALOU et COHSTAHTIH REGAMEY
MARCELLE
TOME III
LE MANDALA
DU
,.., ,
MANJUSRIMULAKALPA
FAR
ARIANE
MACDONALD
PARIS - 1962
ADRIEN-MAISONNEUVE
li, RUE SAINT-SULPICE, VI•
1-1
.1'
t
INTRODUCTION
(1) Trivandrum Sanskrit Series, part I, n° LXX, 1920 j part II, n° LXXVI, 1922;
part III, no LXXXIV, 1925.
(2) Les Vidyürii.ja, conlribulion à l'histoire de la magie dans les sectes mahiiytinistes,
B.E.F.E.O., t. XXIII, Hanoi, 1923, p. 301-318.
(3) Iconographie des étoffes peintes {pa/a) dans le MaiijuArimiilakalpa, Paris, 1930.
(4) Cf. infra, p. 5-6.
(5) Un traité de Magie bouddhique, paru dans les Éludes d'Orienlalisme publiées
par le Musée Guimet à la mémoire de Raymonde Linossier, Paris, 1932, t. II, p. 303-322.
(6) An Imperia! Hislory of lndia in a Sanskrit le:cl, Lahore, 1934.
. f !
(1) Cf. G. Roerich, The Blue Annals, vol. I, Calcutta, 1949, p. x-x1, où l'auteur
souligne l'importance de ce chapitre dans sa version tibétaine pour l'établissement
de la chronologie du règne de Sroil-bcan sgam-po, et partant son influence au Tibet
et en Mongolie.
(2) Op. cil., p. 3. Ràhula S8.il.krtyâyana, dans uO. article intitulé Recherches Boud-
dhiques, paru dans le JA, 1934, oct.-déc., p. 195-230, a proposé une autre hypothèse
qui s'~pp.uie. sur de~x vers tirés du ch. XVIII du MMK, p. 175. M. sankrtyàyana les
tradmt ams1 (loc. czt., p. 208) : a:Celui qui connaît le Tantra doit aller à VidiSë, qui est
le lieu de naissance du fruit de l'ambition surnaturelle; on dit que ce lieu est situé au
Nord-Ouest." De ces deux lignes, cet auteur tire des conclusions importantes pour
sa thèse car elles corroborent d'autres données tendant à prouver l'origine méridionale
du Mahâyëna. D'une part, parce que VidiSa est la Bhilsa actuelle, « la stance indique
donc que l'auteur vivait quelque part dans le sud de l'Inde»; d'autre part, u le Maii-
juSrimülakalpa appartient aux Vaipulyasütras de sorte que l'on peut considérer
Sriparvata et Dhànyakataka comme le pays d'origine du Vaipulyavâda ». Le premier
point est le seul qui nous intéresse ici, mais on voit qu'il entraîne loin M. Siilllqtyayana
et qu'il mérite qu'on s'y arrête. Replaçons d'abord ces deux vers dans leur contexte :
le chapitre XVIII, probablement tardif, manque aux versions tibétaine et chinoise ·
versifié, il est rédigé dans une langue altérée et souvent obscure {cf. M. Edgerton:
p. 575, s.v. samodita) i on y énumère les nalc~atra fastes et néfastes, les moments
propices aux cérémonies en fonction de la course du soleil, et les régions propres ou
impropres à la siddhi. Des rites à accomplir à l'Ouest, au Sud et au Sud-Ouest, pour
devenir roi, s'assurer une postérité et obtenir un résultat favorable précédent la citation
de M. sankrtyüyana. Elle se lit ainsi :
gacchad (lire gacchet, d'après l'expression parallèle de la 1. 11 de la même page)
vidiSa,r. tantrajna{i siddhilcâmaphalodbhavâmfpaScimotlarayormadhyaf!l sa deSa{i
pariltirlita!)//
VidiSa n'est pas au féminin dans le texte; on peut le corriger pour obtenir la ville de
Vidisâ, mais cela ne parait pas justifié car le passage ne contient pas d'autres noms
de villes ou de pays et ces deux vers ne tranchent pas sur l'ensemble. Vidifa paraît
avoir ici le sens, bien attesté, de « direction intermédiaire ». Quelques vers plus haut,
on rencontre, à propos du Sud-Ouest, l'expression gacchet diSaf!l et cette variante
répond peut-être à des besoins métriques. Tantrajfl.a désigne apparemment la personne
qui fait le rite : il est peu probable que tantra soit une allusion au MMK qui, la chose
est bien connue, n'est pas classé comme un Tantra en sanskrit.
On peut donc comprendre ces deux vers de la façon suivante, sans certitude quant
à la forme, mais avec des probabilités quant au sens général : « Celui qui est versé
dans les Tantra, qu'il aille au milieu (de la direction intermédiaire) du Nord-Ouest,
c'est la région célébrée comme procurant un résultat à ceux qui désirent la siddhi. •
On ne peut y voir aucune indication sur l'auteur du MMK ni sur son lieu d'origine,
et il faut bien conclure que l'affirmation de Sâlll<rtyü.yana reste encore à prouver.
La citation empruntée par le même auteur (p. 212) à un autre passage du MMK n'est
pas plus heureuse car, toujours pour étayer la même thèse, il isole d'un long passage
1NTR0DUCTI0N 3
(1) Au colophon des autres chapitres 1 en tibétain, il est appelé 'Jam-dpal-gyi rca-ba'i
ého-ga,· les deux mentions de rgyud pourraient avoir été rajoutées après coup.
(2) Burnour, qui rapprochait déjà dans son Inlroduclion à l'Hisloire du Buddhisme
indien, Paris 1876, p. 477~479, le SuuarQaprabhfisa des Tantra, dit fort bien à ce propos
(p. 479) : « L'existence du titre de Sülra donné à un Tantra prouve seulement que les
sutras passent. aux yeux des Buddhistes du Népal pour la parole même de Çfikya, et
nous ramène à ce résultat, plusieurs fois indiqué dans le cours de ces recherches que
c'est aux Sütras qu'il faut toujours revenir, si l'ont veut retrouver soit la forme la plus
ancienne de son enseignement, soit la forme la plus populaire sous laquelle il subsiste
de nos jours au nord de l'Inde.»
6 M~J;>ALA DANS LE MAJUUSRIMOLAKALPA
parivarlapa-
parivarla pa/alavisara visara
/alavisara
"'
le;
.., 1-3 5-13, 15, 17, 19, 4, 18, 21, 23,
·~
p. 40, 53 24-27, 29, 30, 14, 16. 28, 31 8 , 34.
"'
..c::
<:..')
32, 33, 35-39,
43-52, 54.
(1) Le fait est significatif d'autant que le Tdrâmiila!.alpa démarque les quatorze
. premierschapitres du MMK; on peut donc penser avec Mlle Lalou, que ces quatorze
premiers chapitres constituent un ensemble dérivant peut-être d'un original commun
autre que le MMK. Il faut cependant se rappeler que le Tdrümillaltalpa est placé de
telle façon dans le Kanjur qu'il ne peut qu'être très tardif j il est d'ailleurs attribué à
AtiSa.
(2) Je choisis pour plus de simplicité le chiffre donné en tête du chlipitre sanskrit.
(3) Lire, skt. p. 334, pariuarlapafalavisara au lieu de parivarlapa/avisara.
(4) On peut ajouter cette référence {Ml\IK, p. 721, I. 2 infra) à celles de M. Edgerton
s.v. parisara qui a relevé ce terme dans un colophon du Mahtivtislu, t. I, p. 193, 1. 12;
E. Senart traduit parisara par a:introduction » en envisageant la possibilité de corriger
en parivarla, ce qui est peut-être préférable pour un dernier chapitre. L'hypothèse
de E. Senart renforcerait pourtant l'indication donnée à la fin du chapitre LV par
le copiste Ravicandra : parisamtipta,r,. ca yalhtilabdhamanjuSrïyasya kalpamiti.
INTRODUCTION 7
i (1) Cf. L'Inde Classique, t. II, § 2091, 2314 et Le Concile de Rüjagrha, p. 356-361.
(2) On peut se reporter, pour une rétrospective de la question, à M11 e Lalou, Le Culte
des Nüga et la thérapeulique 1 J. A., janv.-mars 1938, p. 9-11. Dans un article récent
intitulé A la recherche du VidyUdharapi/aka: le cycle du Subahupariprcchâtanlra,
Kyàto, Hl55, le même auteur, relevant dans ce tantra la mention rig-•jin sde-snod,
fournit une preuve décisive en faveur de la restitution vidyOdharapifaka.
(3) Guhyasamiija, p. xxxII.
'·
INTRODUCTION 11
dans les deux textes, des éléments caractéristiques d'un véritable
Tantra, c'est-à-dire, selon lui, l'existence du système des cinq Jina
et la présence de leurs Sakti ainsi que l'attestation de cérémonies
du type prajniibhi~elw au cours desquelles le disciple est uni, de
façon transcendante mais réelle, à une Sakti. Or la théorie des
cinq Tathagata en tant que Kulesa, et régents des orients, qui se
répartissent à eux cinq toute la création, émanations d'un sixième
Jina qui les domine, apparait pour la première fois, selon cet
auteur, dans le Guhyasamiija. De toutes manières, l'importance et
l'influence de ce texte ont été telles qu'on peut à juste titre le
considérer comme un état représentatif du système. Étant donné
que les noms de certains Dhyâni Buddha et Bodhisattva
apparaissent dans le MMK ainsi que la mention de trois Kula,
M. Bhattacharyya en a conclu que le MMK, présentant un premier
état moins développé de la doctrine exposée dans le Guhyasamiija
lui était donc antérieur. Et même, selon lui, "it appears as if the
Mülakalpa offered materials to the writer of the Guhyasamiija
to develop upon them, and thus the Guhyasamiija on the strength
of the evidence adduced must be preceded by the Mafîjusrïmü-
lakalpa »1 • Cela posé, M. Bhattacharyya propose comme auteur
du Guhyasamiija, Asanga, le célèbre créateur du système Yogacara
et assigne au Guhyasamiija la date du tu• siècle de notre ère et,
partant, au MMK celle du siècle précédent, au moins pour les
vingt-sept premiers chapitres du texte sanskrit. Cette séparation
des vingt-sept premiers chapitres du reste de l'ouvrage est suggérée
à M. Bhattacharyya par la traduction chinoise du MMK qui date
du x• siècle et contient vingt-huit chapitres. Comme on trouve au
chapitre XXVIII du texte sanskrit une mention de dïniira dont la
présence n'est pas attestée dans l'Inde avant Je v• siècle de notre
ère, cet auteur a considéré que les vingt-sept premiers chapitres
du MMK ou peut-être un nombre plus restreint, peuvent dater
du n• siècle, la suite étant postérieure au v• siècle. Nous verrons
tout à l'heure que cette division du texte ne peut se soutenir par
les raisons avancées par M. Bhattacharyya.
Depuis la parution des travaux de M. Bhattacharyya sur l'origine
et le sens de la théorie des cinq Dhyàni Buddha, comme ils sont
appelés dans la tradition népalaise moderne, M. P. Mus a consacré
de longues pages de son Barabwjur à la recherche des éléments
primitifs qui ont contribué à la formation de cette théorie'. Il est
i 1} Guhyasamlija, p. xxxv11.
(2) Barabw;iur, Esquisse d'une Histoire du Bouddhisme fondée sur la critique archéo-
logique des lexies; t. I, Hanoï, 1935, p. 435-474; t. II, p. 577-600.
t
'I
1
12 MA]'.!J;>ALA
DANS LE MAN.IUSRIMOLAJL\LPA
(1) Padma thari-yig, ch. LXXXVI[!, fol. 331 b du xylographe de Pékin de la B.N. :
de-llar lcriya rca-ba'i sde drug 'gyur f bya-ba spyi rgyud 'fam-dpal rca-ba'i rgyud / bye-
brag ého-ga Zib-mo ston-pa'i rgyud f etc.
(2) cr. T.P.S., I, p. 261-263, n. 276; éhos-'byun. fol. 172 a.
(3) Ibid., p. 220. cr. infra, p. 62--76 de cette introduction.
(4) Dans une communication de M. D. Snellgrove faite au VIIIe Congrès d'Histoire
des Religions, intitulée: The notion of divine l(ingship in Tanlric Buddhism; un résumé
a paru dans les Alti dell'V Ill Congresso internazionale di Sloria delle Religioni, Florence,
1956, p. 183-185.
(5) T.P.S., p. 213.
. '
'
(1) N. fol. 483 b; P. fol. 299 a. Sakya blo-'gros appartient au clan des 'Khan et
par conséquent à la lignée des Sa-skya-pa. C'est un descendant de Rdo-rJe Rin-po-éhe,
lui-même quatrième fils de 'Khon Dpal-po-Che, ministre de l'Intérieur (nar'i-blon) de
I{hri-sro1) lde-bcan. Sàkya blo-'gros, qui selon les Blue Annals, p. 210, était réputé
pour sa connaissance des Tantra anciens, a collaboré à de nombreuses traductions
dans le Tanjur avec les plus grands Maîtres de son temps, AUSa, Janardana, $raddh8.-
karavarman, DharmaSribhadra, Rin-èhen bzal'l-po i cr. Jndo-Tibetica, II, p. 49 et 51
et Milo Lalou, Réperloire du TanJur, p. 213. Sur les traductions du grand upâdhyaya
KumârakalaSa, voir M. Latou, ibid., p. 141. Son fils TârakalaSa et son petit-fils Mantra-
kalaSa ont également laissé un nom en tant que traducteurs (cf. Cordier, Catalogue du
Fond Tibétain de la Bibliothèque Nalionale, deuxième partie, p. 131).
(2) Je pense reprendre ailleurs quelques-uns des éléments politiques et religieux
qui ont précédé et rendue nécessaire la venue d'AtiSa au Tibet. Cette période est
bien connue en Occident, en particulier grâce aux travaux de M. Tucci.
(3) Ms. de Lithang (B.N. 821), fol. 252 a; Édition de Pékin (B.N. 870), fol. 306 b.
G. Toussaint, Le Dict de Padma, Padma thang yig ms. de Lilhang, PariS, 1933, p. 333;
voir une autre mention du MMK dans ce même texte, relevée plus haut p. 13, n. 1.
L'équipe citée par le Padma than-yig comprend des pa1:u.titset des locavas célèbres
par leurs traductions dans le Canon et à Touen-houang. L'époque à laquelle ils ont
exercé leur activité vient d'être remise en question par M. Tucci dans Minor Buddhist
Texls, II, Rome, 1958, p. 46-51. On sait que Dpal-brcegs et Klu-dbal't sruil.-ba sont,
avec Nam-mkha'i sfi.iil.po, les auteurs du Catalogue de Ldan-kar. D'autre part, Dpal-
brcegs et Klu'i rgyal-mchan sont donnés comme les principaux collaborateurs de la
Mahâvyulpalli. La tradition tibétaine place la rédaction du catalogue de Ldan-kar à
l'époque du roi Khri-sroù lde-bcan, et la compilation de la Mahâvyulpalli au cours
du règne de Ral-pa-èan. Mais M. Tucci a montré (TTK. p. 14 et suivantes) que la
Mahiivyutpalli a été composée sous le règne de Khri-lde sroil.-bcan, qui succéda à son
père Khri-srol'I. lde-bcan aux alentours de 800 et exerça la royauté jusqu'en 817, et
que le catalogue de Ldan-kar, lié logiquement à la ptiblication du dictionnaire, reflète
un état de la littérature bouddhique postérieur au Concile do 792-794 et appartient
à la même période que la Mahduy11lpalli. M. Tucci conclut : • ... considering that the
date of accession of Khri-lde sroll-bcan is still under discussion, 812 (for the catalogue)
and 814 (for MVPJ are the most probable» (Minor Buddhisl Texls, p. 48, note). Il
semble cependant vraisemblable que Dpal-brcegs et Klu'i rgyal-mchan aient joué un
rôle important au temps de Khri-sron. lde-bcan. Tous deux auraient été envoyés par
18 MA!jQALA DANS LE lll'ANJUSRIMOLAKALPA
1
incorporé dans la traduction du x1• siècle'. L'auteur du Grub-
1 ce roi dans l'Inde pour conduire au Tibet le grand pandit Vimalamitra (Dicl de Padma,
~! p. 12). Dpal-brcegs a travaillé avec ce dernier et Padmasambhava à la traduction de
plusieurs Tantra du R1iil'l-ma'i rgyud-'bum (B.A., p. 102). D'après Laufer (Der Roman
einer Tibelischen I0Jnigin, p. 3-4, n. 7), Dpal-brcegs de Ska-ba était spécialiste de
langue et d'écriture chinoises, et Klu'i rgyal-mchan de Cog-ro, spécialiste de langue
et d'écriture d'Udyana. Pour en revenir à la traduction du MMK, il semble qu'il
faudrait la situer au cours du règne de Khri-lde sroil-bcan néanmoins, car c'est à cette
époque que les maitres indiens à qui le Padma thari yig attribue la traduction du Tantra
sont parvenus au Tibet (cf. Minar Buddhist lexts, II, p. 50 et Sba-bied p. 73.)
(1) cr. MHoLalou, Les textes Bouddhiques au temps du roi J(hri-srori lde-bcan, dans
JA, 1953, p. 313-353 et E. Frauwallner, WZKSOA, I, 1957, p. 95-103.
{2) Pelliot tibetain, n° 363 :fi guri mo gis ni gzer bya iiri fi mjub mo gis ni bsdigs
par bya If phyag rgya 'di ni phyag rgya éhe fi kun la bstand bya de biin gçegs If thams
éad kyis ni byind kyis brlabs If phyag rgya 'di ni mlhoil cam gyis If sdig pa kun las
rnam par 'grol If phyag rgya béiris pa cam kyis ni Il las rnams lhams éad 'grub par
'gyur // 'di ni béomldan lhams éad kyis fi byind kyis brlabs par the com myed Il f de nas
,1 'Jam dpal gio nur gyurd pas If rtog pa'i rgyal po 'di yoris su bsruri ba 'i phyird Il gzuris
smras pa Il nâ ma manjuçriyâya lmmârabhütaya I bijti ye I jâ ye çri ju çle svâhâ Il bsgrub
pa'i che sriar 'di Jan bdun rfes su dran bya'o If If de nas gnod sbyind lcyi sde dpon
éhen po Lag na rdo r/es rig pa éhen po 1di bsruri ba'i phyird gsan sriags smras pa Ill
tadyalha ba jra mu çli ha na ha na f pa ca ba jra hüm pha! svëi hâ fi yu,is kar lan bdun
bzlas br/ad byas te f phyogs biir glor na/ mchams éhen po béad par 'gyur ra If de nas
rgyal po éhen po bii dag gis rig,sflags 'di smras so Ill ladyalha hi li mi li I sâ ra prâ sci
ra J bi ri bi ri svâ hâ fi yufls kar lan ni çu rca géig bzlas br/od byas la/ bdag iiid dbafl
bskur na J 'byul'I po dari I gnod sbyin dail J srin po la scogs pa thams éad 'byer par 'gyur
ro Il
Au verso : rjogs sho fi gsar 'gyur glan la phab pa'o JI Ye-çes kyis bris sho Il».
Je n'ai pas retrouvé le passage correspondant dans le MMK.
{3) M. Tucci a signalé un problème analogue à propos du commentaire de Deven-
drnbuddhi sur le Pramëi{lavârllika de Dharmakirti, mentionné parmi les ~ traductions
en cours n du catalogue de Ldan-ka'r, alors que dans le Tanjur, ce texte est traduit
INTRODUCTION 19
sur l'ordre de Byail-Chub-'od (Minar Buddhisl Texls, II, p. 50). Dans le Tanjur, plusieurs
traductions ont été remaniées à différentes époques, mais le fait est explicitement
noté au colophon; cf. par exemple le colophon du Bodhisallvëicaryâvalëira ( Catalogue
de Cordier, III, p. 306) et celui du Vinayasarhgraha (id., .P· _401).
{l) Grub-mtha' çel-kyi me·loil {1802), second chapitre intitulé Bod .yuldu b~t?n-p~
sria-phyi dan gsafl-sl'lags rnil'l.-ma'i grub-mtha' byufl-chul, .fol. 5 a-b: spyir gsar-r.~il'l.-gyt
dbye-mchams nos bzufl.-ba dafl. / bye-brag-tu riiiil-ma·pa:z byuil-~?~l bgad-~a gms las.~
dafl-po ni / mdo-phyogs la gsar-riiir'l-gi dbye-ba ma:byun-bas / ~nm-ma .dan.~ gsar-m,a ~
rnam-biag ni gsal'l.-sfl.ags-kyi bslan-pa dar-chul·gyi sgo-nas bzag-pa yin-ém I de la an
bgad-chul mi-dra-'ba yod-lcyari grags-èhe-ba ni/ (6 b) pap~ita sm~ili by?n-pa yan·éhod-
du bsgyur-ba'i rgyud-rnams la gsari-sflags ril1ù-ma dan ! lo-ca-ba rm·éhen bzail-po
phyin-éhad-du bsgyur·ba-rnams la gsali-sfiags gsar·ma'i. tha-siiad byed-do Il de-llar-na
'Jam-dpal rca-rgyud lcyal'I lchri-srol'l.-gi d~s bsgyur-bas r~iiri-rgyu~-d~ khas-len d~?s·p~r
'gyur·yafl / rgyud-de éhen-po-rnams-ky1s gsar-mar m1ad-pa èi-ym dpyad-pa t gf1r
snafl-no //. Cf. S. C. Das, Contributions on Ti bel, paru dans le J.A.S.B., 1882, p. 5-6.
{2) En dehors des chapitres 35 à 38 c~nsac:és aux 1;ludrëi qui, nous le ~errons,
apportent des éléments utiles pour la class1flcat1on doctrinale de no~re texte, l ap~ort
le plus intéressant qui soit venu grossir le T~ntra. entre le x 0 .et le ~1° s1~cleest consht~é
1
par le chapitre des Prophéties. Je relèverai des mterprétahons hbétames dune partie
du Rëijavydkarapa dans un article à part.
20 M~QALA DANS LE M~.fUSRIMOLAKALPA
23, 36 bis, 39, 40, 42 à 49 et 55, on peut penser qu'ils ont été insérés
dans l'ensemble
• •
préexistant• entre le x1• et le xv1• siècle 1 date
approximative de la «copie" de Ravicandra, qui n'est peut-être
pas étranger au dernier remaniement connu du Tantra. Il va sans
d_ireque cette chronolog~e sommaire.ne s'applique qu'à la composi-
/! t10n du MMK et non a sa rédact10n ou à son élaboration. Le
chapitre 41 dont on n'a pas encore retrouvé la traduction tibétaine
,;,.; alors qu'il a été traduit dans le Canon chinois comme un Sütr;
'
1
indépendan_t e_n 775,. montre bien que les chapitres absents des
vers10ns chmo1se et tibétaine n'appartiennent pas de ce fait à une
~, couche de rédaction plus récente. Mais on peut voir dans cette
absence de traduction la preuve d'une incorporation tardive dans
l le texte, et le fait que le chapitre 41 n'ait pas été traduit en tibétain
au x1• siècle indique à mon sens qu'il n'était pas compris dans la
recension ~u texte sanskrit de cette époque et qu'il y a probable-
ment été aJouté entre le x1• et le xv1• siècle.
11
,J,i •*•
!,1
r ;./ Avant de.passer à l'examen du chapitre II, consacré au mar;uf,ala,
et du chapitre III, qui fait l'objet de cette étude il serait sans
[lj doute ut!le de procéder à une analyse systémadque du MMK
1
t1,l afin de situer ces passages par rapport à l'ensemble du Tantra.
Mais le. texte ~st. d'une ampleur décourageante et l'analyse de
la. totahté sortirait du cadre de ce travail, à supposer que l'on
,,:11
'' s01t en état d.e la mener à bien. Cependant, il a paru possible de
relever certams éléments significatifs à partir d'une analyse
1 détaillée de !'Introduction 1• Toutes les données passées en revue
n reconnaissances sauf celle-là (l\I. I., 82). Quand un jour il se rendra là-bas en visite
les dieux reconnaîtront à l'envie leur infériorité à son égard (D.I., 50-52) D (La religion
populaire dans le Canon Bouddhique Pali, Louvain, 1942, p. 26-27c. Voir aussi supra,
:'/
1
INTRODUCTION 23
puis il annonce le programme de son enseignement ; cela dit, il
reste assis sur un lotus de pierres précieuses créé par ses facultés
magiques, scrutant le Bhagavat Sakyamuni. Au son des tambours,
Bhagavat lui souhaite la bienvenue et lui demande d'instruire les
êtres dans la Loi prononcée par tous les Buddha, répétant une
fois de plus les sujets à traiter. Maiijusrî entre en samiidhi, les
êtres malheureux éprouvent un soulagement et le rayon incitateur
des Buddha Bhagavat, Sravaka et Pratyekabuddha s'enfonce et
disparaît dans le sinciput de Maiijusri.
C'est alors que, dans les Champs de Buddha situés à l'Est, les
Buddha Bhagavat sont stimulés par la production de lumière qui
entoure le Dhiitu de rayons ; ce sont les Tathagata Jyoti~aumya-
gandhiivabhasasri, Bhai~ajyaguruvaiduryaprabharaja et sept
autres, accompagnés d'une suite de Bodhisattva, qui viennent
s'assembler autour de Sakyamuni. De même, du Sud, de l'Ouest,
du Nord, du Zénith, du Nadir et de toutes les directions, des
Tathagata désireux d'être instruits dans la pratique des mantra
et de voir les transformations magiques de Bodhisattva viennent
se rassembler autour du Buddha. Ce sont Subahu, Suratna, Suvrata,
Sunetra, Sürata, Sudharma, Sarvarthasiddhi et de nombreux
autres qui se manifestent dans le ciel des Suddhavasa sur des
trônes de lotus. Puis des Bodhisattva terrestres comme Ratnapai;,.i,
Vajrapai;,.i, SupaQ.i, Anantapai;,.i, et d'autres encore dont le nom
se termine en -pai;,.i; des séries de Bodhisattva dont les noms se
terminent en -küta, en -hasti, en -gati, en -kïrti; des Bodhisattva
dont le nom se termine en -treya : Atreya, Anantatreya, Saman-
tatreya, Maitreya, Sunetreya, Namantatreya, Tvaddhatreya, etc.,
tous se rassemblent autour du Bhagavat Sakyamuni. On voit
aussi arriver des Bodhisattva-Mahasattva qui prennent des formes
féminines pour le bénéfice de tous les êtres et pour leur établisse-
ment dans le chemin qùi conduit à la Bodhi. Certains empruntent
des formes variées - oiseaux, yak~a, riik$aSa - pour convertir
les créatures et leur permettre d'entrer dans les kula du Tathagata,
du Padma et du Vajra, des Laukika et Lokottara '·
Viennent alors des Vidyarajfü, avec Uri;,.a, Bhrülocana, et
Padma à leur tête qui accompagnent des manifestations émises
par le Tathagata, à savoir : Tathagatapatra, Dharmacakra,
Tathagatasayana, etc., avec une suite de Messagers et de
Messagères, de yak$a et de yak$i.
Les Vidyaraja du kula du Padma les suivent, précédés par des
Bhagavat à douze têtes, à six têtes, à quatre têtes, etc., avec des
r 1
;I
bénédiction du Bhagavat Sakyamuni.
A son tour, Vajrapâ1.1i,auprès du Buddha, rassemble ses y1dya-
ga1.1a,à commencer par Vidyottama, Suvidya, Subâhu, Suv1ddha,
Susena et de nombreux autres dont les noms commencent par
. _
l 1i!
'.'i'
. ·:
'
'
développement sur la pratique des mantra, la Corbeille des
Bodhisattva, le rituel des ma1J,Jala,la pratique détaillée des mantra,
toi, va dehors et fais bonne garde. »
En réponse à cette injonction, Yamantaka réunit ses innom-
brables krodha des quatre directions pour assurer la protection du
cercle de l'Assemblée. Ils sont prévenus que s'ils transgressent leur
promesse, leur tête éclatera en mille morceaux.
Alors Mafijusrï expose ainsi la suite des qualités' nécessaires
à la pratique des svamantra: « Les mantra d'un Bodhisattva
Mahasattva pourvu d'une seule qualité font obtenir la siddhi;
quelle est cette qualité ? C'est l'examen qui libère de tous les
Dharma. Les mantra d'un Bodhisattva doué de deux qualités font
1 (
INTRODUCTION 27
•* •
Ainsi cette introduction laisse-t-elle apparaitre les étapes
successives de la convocation de l'Assemblée, qui, comme son nom
l'indique, se présente comme un ma1J,Jala.Le centre est occupé par
le Buddha, certes, mais il est clair dès les premières pages que la
révélation du Tantra s'effectue à travers les trois membres princi-
paux d'une famille spirituelle. Car si c'est bien le Buddha qui, au
centre de l'Assemblée, annonce sa prédication aux dieux du ciel
des Suddhavasa, tous les sujets que le Buddha se propose d'exposer
ont trait au Bodhisattva Mafijusrî. Et lorsque les Devaputra le
pressent de donner cet enseignement, les miracles lumineux qui
font suite à cette requête n'annoncent pas directement la prédica-
tion du Buddha : le rayon de lumière qui s'échappe de l'ürTJtide
Sakyamuni parvient au Lokadhatu de Sankusumita et s'enfonce
dans le sinciput de Mafijusrï, apparu aux côtés de ce dernier. Le
sens de ce miracle a été analysé par M. Mus dans son Buddha paré
à propos du Lotus de la Bonne Loi': « Cette conception de la Loi
qui pénètre tout l'univers, présente en chacun de ses points, c'est
le concept même du Dharmakaya. On sait que c'est aussi le sens
profond de la lumière cosmique que répand l'ür1,1ades tathagatas
transcendants et qui, elle aussi, fait apparaitre des buddhas et
bodhisattvas enseignants, c'est-à-dire encore la Loi omniprésente.»
Et dans le MMK, le caractère contraignant de ce miracle est
souligné par l'emploi du terme safîcodanï, tib. bskul-ba régulière-
ment appliqué au rayon et le fait que ce trait de lumière ne conduit
pas seulement Mafijusri auprès du Buddha mais qu'il le substitue
littéralement au Buddha dans ses deux fonctions essentielles : le
rassemblement, de tous les points de l'espace, des auditeurs de la
Loi, et l'énoncé même de cette Loi, dont Mafijusri s'acquitte une
fois l'Assemblée réunie. Mais alors qu'on s'attendrait à trouver
Mafijusri jouant le rôle d'orateur dans l'ensemble du texte, on voit
d'après le tableau suivant qu'il prononce en fait uniquement les
deux chapitres consacrés au ma1J,Jalaqui suivent l'introduction.
{1) P. Mus, Eludes Indiennes el Indochinoises, Il. Le Buddha Paré. Son origine
indienne. Çâkyamuni dans le Mahiiyiinisme moyen. B.E.F.E.O., 1928, t. XXVIII,
1-2, p. 235 (89).
1
1
/ .
'1
•
MAl'jl;>ALADANS LE MANJUSRIMOLAKALPA
CHAPITRES
,
INTRODUCTION 29
CHAPITRES
Sâkyamuni au Devasangha 9 P.
Aucune indication 55 P.
Vajrapâi;,i à Maiijusri et à
l'Assemblée 50 +v.
•;.:i
30 MAl!ll;>ALA
DANS LE M>\NJUSRIMOLAKALPA
1 CHAPITRES
il
ii Vajrapfü,1i aux bhüla en dehors
de l'Assemblée 51 +v.
r
,1
il Vijayâ à l'Assemblée 48 V. et P.
!
,1,. Tumburu et les 4 Devi parlent à
tour de rôle en présence du
1 Buddha. 49 V. et P.
r
1
Garuçla à Mafijusri en présence du
Buddha (chez les Suddhâvâsa)
41 V. et P.
(traduit par Mil• La-
,,'
~ .
lou, op. cil.).
,1
il P.= Prose.
V.= Vers.
1 +P. = Prédominance de prose.
t' i + V. = Prédominance de vers.
i
C'est bien le Buddha Sakyamuni qui énonce le gros de l'ouvrage,
et lorsqu'il s'adresse à Mafijusri, on retrouve la formule du début
du premier chapitre : « Je vais prononcer ce rite ... qui est le tien».
i/ Si on entre dans le détail, on voit que les chapitres 4 à 40, sans
1
interruption, sont attribués au Buddha ; le chapitre 41 à Garuc;la,
les chapitres 42 à 46 encore au Buddha, ainsi que les chapitres 53
et 54. Les chapitres 47 à 52, consacrés aux quatre Kumâri puis
à Yamântaka sont exposés soit par deux divinités du groupe des
quatre Sœurs, soit par Yamântaka. Sans doute, le fait que Mafijusri
prononce les deux chapitres initiaux sur les ma,pjala, en conformité
avec ce qui est annoncé au chapitre de l'Assemblée, contribue-t-il
à isoler les trois premiers chapitres du MMK du reste de l'ouvrage,
ce qui ne veut évidemment pas dire que la suite du texte forme
un ensemble homogène, pas plus d'ailleurs que ces chapitres
initiaux ne paraissent exempts de remaniements, comme le montre
INTRODUCTION 31
(1) Sur l'importance des ma,:i{lala dans ce texte, voir 1L Tucci, T.P.S., p. 238
et Sorne glosses upon the Guhyasamiija, dans les Mélanges chinois el bouddhiques, t. III,
1934-1935, p. 345, où cet auteur indique : « Each tantra, viz. each system of mystic
realization has its own mandala, that is the graphie expression of ils secret lore ».
(2) cr. Iconographiedes étoffes peintes, p. 34 et 43-44.
34 MAl'jQALADANS LE MANJ'USRIMOLAKALPA
(1) Il ne semble cependant pas être souvent nommé LolceSvara tout court. On
connaît en revanche différentes Cormesd'AvalokiteSvara dans lesquelles entre ce nom:
SugatisaqidarSana LokeSvara, ~ac).ak~arILokeSvara, Mm).i.padmaLokeSvara, Siqihii~
sana LokeSvara, etc. CC. Mlle de Mallmann, Introduction à l'étude d'Avalokilegvara,
Paris 1948, p. 168-205.
36 MA!jJ?ALADANS LE MARJUSRIMOLAKALPA
if
')"
de ce passage, mais sa dernière phrase : « C'est grâce à ces B0.dh1sattva que le~ êtres
embrassent la doctrine des Vidyaraja et, répartis dans les trois clans des Tathagatn,
du Lotus (abja) et du Foudre (lculiBa), obtiennent d'entrer_dans les.samâdhi terrestres
et transcendants et concourent ainsi au maintien de la L01 bouddhique n, ne rend pas
compte du fait que les êtres convertis, une fois instruits des enseigneme1!"ts des
Vidy8riija et de la Loi bouddhique, sont introduits dans quatre et non p_as tr01s lmla.
Le mot samâdhi auquel Przyluski rattache Laukika et Lokottara n'existe pas dans
le texte sanskrit (samâniipraveSa) ni dans le texte tibétain (rjes-~u i?g~-pa).
M. Snellgrove a récemment résumé, lui aussi, ce paragraphe dans Buddhist Himalaya,
p. 63, mais j'avoue ne pas être d'accord avec son interprétation, loin du tex~e et mê_me
parfois erronée, car si cet auteur ne donne pas non plus son sens ~x~ct à ~ express10~
taukikalokollara, il prend en outre pour sujet les Bodhisattva m1ss1onna1~es,ce qui
masque complètement le sens réel du texte : , They understand. the do_ctrme or the
king of mantras and are perfected in the dharma. They ap~ear m the hneage of the
tathâgatas, of the lotus, of the vajra in any lineage on earth or m heaven », etc.
(3) Il faut peut-être lire gaja, cf. infra, p. 48.
INTRODUCTION 37
f?is fixés (sur l_echemin) par des instructions, de ne pas couper la
hgnée des Trois Joyaux (en cessant de progresser sur le chemin
qui mène à la Bodhi) ,,1.
?'est en somme une théorie de la conversion dans le Mahayana
qm nous est exposée dans ce passage. La méthode de ces Bodhi-
sattva qui ont la terre pour champ d'action consiste donc soit à
s'adapter aux goûts et besoins de ceux qu'ils cherchent à convain-
cre, s?it à s'identifier complètement à eux pour les instruire des
« enseignements des Vidyaraja » aussi bien que de la Loi bouddhique
proprem~nt dite. Comme l'enseignement des Vidyaraja, c'est-à-dire
la maitr1se de formules magiques en vue d'acquérir des siddhi
est un héritage de l'hindouisme, ii n'y a pas de rupture entre le~
deux traditions.
!-'_'esprit du J?remier procédé est bien connu pour avoir été
utilisé - au moms selon la légende - pour diffuser le bouddhisme
au Tibet•. On sait que la version bouddhisée d'une légende locale
sur le peuplement des êtres attribue la création des Tibétains à
l'union
. du Bodhisattva Avalokitesvara et de sa sakti ' Tara ,
mcarnés sur terre sous forme de Singe et de Démone des rochers.
De ':11~mel'implantation, à date historique, du bouddhisme, est
tradit10nnellement, sinon exactement, considérée comme le résultat
de la conversion du roi Sron-bcan sgam-po par ses deux reines
la chinoise et la népalaise, incarnations de Tara. L'idée qu'il faut'
rour convertir les individus ou les peuples, adapter les méthode~
a leur tempérament est aussi présente dans une version de la
classific~tion tibétaine des rois des quatre orients, adaptation de
la théorie célèbre des Quatre Fils du Ciel :
« Les rois élus• sont les rois des quatre orients;
(1) N., da, fol. 112a, L., tha, fol. 65a: gtan yan byan-éhub sems-dpa' sems-dpa'
éhen-po b_ud-medkyi gzugs 'éhan-ba rnams-te / spyod-pa mtha'-yas-pa'i don/ 'Jig-rlen
sgrub-pa'i don J sems-éan thams-éad kyi bsam-pa phyir mi-ldog-pa'i lam la dgod-pas
bsam-gyi mi-khyab-pa'i rig-pa'i chig dan/ (N. 112b) gzuns dan/ aman gyi éha-byad
'Jin-pa da,i f 'dab-éhags klJ.i chogs rnam-pa sna-chogs dan/ gnod-sbgin dan/ srin-po
da~ / nor-bu dan / st'lags dan / rin-po-éhe'i rgyal-po dan J sems-éan thams-éad kyi lus
kyi gratis-su. rfes-su gat'l~dag-~ar 'fug-pa'i spyod-pa thams-éad ltyi rfes-su 'Jug-pa dan
sems-éan gyi bsam-pa Ji-ltar dul-bar byed-pa de-biin-du byed-pa rnams dan Ide dan
rjes-su mthun-pa'i min dan brel -ba rnams dari/ rig-pa'i rgyal-po'i ne-bar bstan-pa
dan/ éhos fi-lta-ba bzin-du rlogs-pa las lies-par 'byufl-ba dan / de-biin gçegs-pa dan I
padma dan J rdo-rje'i rigs dan l 'Jig-rlen dan 'Jig-rlen las 'das-pa' i rigs-kyi rjes-su iugs-pa
dam-chig las mi-'da'-iin chig-gi lam-la 'Jog-par byed-pa / dkon-méhog gsum gyi gdun-
rgyun mi-géod-par byed-pa yin-te 'di-lta-ste f
(2) Cf. R. A. Stein, Recherchessur l'épopée, p. 248.
(3) Les rois élus (bskos-pa) s'opposent aux rois héréditaires ou a lignée (gduli-
rgyud) comme les anciens rois de l'Inde, et aux rois apparus soudain (glo-bur) comme
le premier roi du Tibet. Voir par exemple le Rgyal-po bka'-that'l fol. I7b qui développe
38 MA~QALA DANS LE MANJUSRIMOLAKALPA
fl le thème des quatre rois des quatre orients de manière très obscure. J'utilise ici le
:I Rgya-Bod yig-chali fol. 5a. Pour des détails sur ce texte, je renvoie à un article à paraître
Préambule à la lecture d'un Rgya-Bod yig-chan ».
11:
(I) Spag-éhen = dpag-ëhen, cr. Das s. v. Le Rgyal-po bka'-than, fol. 17b, fait de
1
dpags-éhen une épithète aux flèches, mda 1 (cf. R. A. Stein, Recherches sur l'épopée,
1
p. 300).
{2) II s'agit de Hü.riti, cf. p. 117 en note, et E. Lamotte, Histoire du Bouddhisme
Il
1
Indien, p. 763-764.
1
INTRODUCTION 39
{I) Rgya-:Bod kyi yig-chali mkhas-pa'i dga'-byed éhen-mo, fol. 5a: bkos (=bslcos)-
pa'i rgyal-po phyogs bii'i rgyal-po yin fi rgyal (= rgya)-gar èhos-kyi rgyal-por bsko-ba
yin fi byin-rlabs bum-pa glari-éhen snas bzun-nas Il de'i su-la dbari-bslmr de la bsko If
rgya-nag gcug-lag rgyal-por bslco-ba ni fi rgya-yi khal'l.-pa çin-tu mllio-ba la JIçel-gyi
skas bcugssus thar de la bsko fi ge-sar dmag-gi rgyal-por bsko-bani fi spag (= dpag)-
èhen bii-yi mda'-bzi phyogs-biir 'phail.s Il mda'-bii dus-gèig sus zin de-la
bslco JI slag-gzigs nor-gyi rgyal-por bsko-ba ni If rin-éhen gliri-nas nor-bu sus loris-
pa'i Il nor-gyi bdag-po de la bsko-ba yin Il bl<od (= bslcos)-pa'i rgyal-po (5b) bii-yi
slon-pa ni Il rgyal (= rgya)-gar rgyal-po sfl.on-sbyafl.s las-'phro-éan If sans-rgyas
éhos-lcyisnod-du rufl.-pas (= bas) na Il rgyal-ba ,akya lhub-pas slon-pa mjad Il rgya-nag
gcug-Iag spyad-kyis 'dul gzigs-nas Il mkhyen-rab bdag-po 'phags-pa '/am-dpal gyis Il
gab-rce sum-brgya drug-éu slon-pa mjad 11ge-sar dmag-gis 'dul-bar gzigs nas su 1/ lha-mo
paricilca -yi bu lfla-brgya Il de-'dra dmag-du sprul-nas ston-pa mjad Il slag-gzigs nor-gyi
'dul-bar gzigs -nas su 11 'phags-pa nor-'jin s/cu-sprul slon-pa mjad JIrgyal (= rgya)-gar
éhos-rgyal ma-rig mun-pa sel Il rgya-nag rgyal-pos legs-iies me-lofl slon Il ge-sar rgyal-po
dmag-gi (= gis) dgra-dpuli 'dul fi slag-gzigs rgyal-pos dbul-pa'i sdug-bsflal sel If.
Ce passage est versifié en vers de neuf pieds.
(2) Skt., p. 33, L 21; P. 74 a.
{3) SU., p. 33, l. 24, lire alharva veda au lieu de athavo ceda (P, 74a: srid-srur't gi ni
rig-byed).
40 MANI;>ALA
DANS LE MANJUSRIMOLAKALPA
(1) Certes, des moyens de persuasion plus sommaires sont aussi employés, en
particulier pour les divinités secondaires de l'hindouisme. Nous avons vu le krodhartija
Yamantaka parcourir toutes les régions du monde, sur l'ordre de Mafi.juSri,afin de
réunir dans le cercle de l'Assemblée les divinités possédant des pouvoirs magiques.
Lorsqu'il les a liées en leur faisant prêter serment, MafijuSrileur lance cet avertisse~
ment que l'on rencontre souvent dans les textes de même catégorie : « Celui d'entre
vous qui ne tiendra pas sa promesse aura la tête fendue en mille morceaux par le
krodhariija .11
INTRODUCTION 41
la plupart des mantra), mais si Maiijusri prétend seulem~nt. citer
l'Atharva Veda, il déclare avoir lui-même prononcé Jadis les
Tantra vig10uites et les Tantra çivaïtes pour convertir les dévots
de Vigrn et de Siva. Un pas de plus est encore franchi avec les
Tantra de Garuçla car Maiijusri les a certes exposés lui-même
aussi, mais après avoir pris l'apparence du roi des oiseaux et le
titre révélateur de" Bodhisattva Garutma ». A partir de ce moment,
la voie est ouverte à l'introduction des divinités extérieures au
bouddhisme dans la hiérarchie bouddhique, par leur promotion
au grade de Bodhisattva, justifiée par le fait que ces dieux sont
considérés comme des incarnations antérieures des grands Bodhi-
sattva. Le MMK se situe donc à une époque de transition où les
dieux nouvellement introduits n'ont pas perdu leur caractère
premier, comme nous le voyons avec Vajrapfü.ii et Garuçla, et
d'autres encore que nous rencontrerons par la suite.
Revenons à la composition des clans (kula) d'après ce passage.
Les deux derniers clans des Laukika et Lokottara - ceux qui
vivent et agissent en ce monde et ceux qui vivent et agissent ho.rs
de ce monde - se distinguent difficilement dans le MMK où Ils
sont généralement mentionnés ensemble. Les divinités groupées
dans ces clans englobent à la fois les grands dieux brahmaniques
(cf. ch. II, p. 32-34) et le fourmillement des divinités mineures
(cf. ch. 36 bis, p. 385) que le Jaïnisme ancien appelle Vyantara-
devata. Ces groupes, qui paraissent communs à la plupart des
textes indiens anciens sont classés, dans la Mahabhii~ya de Pataii-
jali, en deux catégories, celle des divinités d'origine védique, les
Vaidica, et celle des Laukika 1 • La Mahiivyutpalli (3114-3175)
englobe sous la seule rubrique de Laukika des divinités que le
MMK range dans le clan des Laukika et Lokottara. Le lamaïsme
moderne, cependant, distingue nettement les deux groupes de
'fig-rten-pa (laukika) et 'fig-rien las 'das-pa (lokottara) dans
lesquels sont rangées les divinités protectrices du Tibet•. Si ces
deux kula, qui dans notre texte n'en forment apparemment
qu'un seul, sont en majeure partie constitués par des divinités
d'origine hindouiste, les premiers kula à prédominance d'éléments
bouddhiques ont aussi assimilé des éléments hindouistes dont
nous avons rencontré les noms dans le passage du MMK traduit
plus haut : Yak~a, Rak~asa, Ma1.1i,Raja, Ratna. Or certains de
ces éléments que les "Bodhisattva » se sont donnés pour tâche
i, (1) Cf. J. N. Banerjea, The deuelopmentof Hindu Iconography, p. 335-338. Voir aussi
les tables détaillées d'lndo-Tibetica IV, 1, p. 253-262.
(2) Voir Nebesky-Wojkowitz, Oracles and Demons of Tibel, p. 3-5 et passim.
'I
,f
i!
42 MANQALADANS LE 'MANJUSRIMULAICI.LPA
bhavati f Tib.
(1) Skt., p. 147, 1. 8 : « alhakhalve~âTfl.mahamudriïdlnâlfl. lak~atJ.aTfl.
l P. 335a » : de-nas phyag-rgya éhen-po la-sogs-pa'i mchan-fl.id bt;ad-par bya-ste/
(2) Dans ce passage comme dans ceux qui vont suivre, les chiffres sont ajoutés
1 pour la clarté, mais n'existent pas dans le texte.
1
Il
Ilt
INTRODUCTION 43
mudrâ du hrdaya de tous les Buddha Bhagavat : ayant joints les
uns aux autres les doigts des deux mains, on montre les deux
pouces. Telle est la mudrâ du hrdaya des Tathagata. 2) Cette même
mudrâ, mais en ne montrant que le pouce droit, devient celle de
Padmadhara. 3) Les mains droite et gauche étant serrées ensemble
comme un poing, on libère les deux majeurs que l'on tend devant
soi comme la pointe d'un vajra (rdo-rfe rce-mo, vajrâkâra): c'est
la mudrâ de Vajradhara. 4) La même mudrâ, mais avec les deux
majeurs courbés, devient celle du Bodhisattva Gandhahastin
(byali-éhub sems-dpa' spos-kyi glali-po); ou enc?re, les ~eux
majeurs arrondis comme un bracelet, telle est aussi la _mu~r':'du
(Bodhisattva)' Gajagandha (glan-po'i spos). 5) Les mams Jomtes
et fermées comme un poing, telle est la mudrâ utilisée dans le :I
clan du Ma1.1i; elle est jointe aux mantra de tous ceux qui procure~t
des joyaux, à commencer par Jambhala Jalendra. 6) Après av01r
:l'
'
courbé les articulations des deux annulaires, on joint ces deux 1
doigts, c'est la mudrâ que l'on emploie dans le clan des Yak~a,
celle des Yak~a aux grands pouvoirs magiques ("!_a?arddhjka,
rju-'phrul éhen-po) à commencer par Paficaka ( = Panc1ka, Lnas-
rcen). 7) Les deux mains serrées comme un poing, comme précé-
demment, les deux pouces sont joints et dressés, et les extrémités des
deux majeurs réunies comme la pointe d'un vajra: dans le Divy~kula,
c'est la mudrâ de tous les dieux à commencer par les Akam~tha.
8) Les deux mains jointes de la même manière et serrées comme
un poing, on montre les deux pouces : c'est la. mudrâ ~es ~ratye-
kabuddha et Âryasravaka. Telles sont les hmt mudra reliées au
huit clans (kula) ».• Le même chapitre 37/31 contient (p. 419-420)
une autre liste analogue à celle-ci, dans laquelle d'autres mudrâ
sont mises en rapport avec les huit kula suivants : 1) celui du
Tathagata, 2) celui de Padmadhara, 3) cel~i de Vajradhara, 4) le
Rajakula (L. 337 glali-po'i rigs), 5) le Ma1.11kula,6) le Yak~akula
et le groupe des 7) Divya et 8) Arya. !
·o
t•
6 l
•
1
••
o:;
t
••
o:;
,~ 00
INTRODUCTION 47
terme synonyme de Gaja, éléphant, chef d'un kula nommé au
chapitre 38 Gaja, dont le symbole est un éléphant, gaja. Il parait
donc certain que la bonne forme soit gaja et que raja soit une
erreur due soit au manuscrit, soit à l'éditeur du MMK. Il faut
donc rétablir Gajakula au lieu de Râjakula, p. 416, 1. 28, p. 420,
1. 15 et p. 425, 1. 9, expression que le tibétain a d'ailleurs correcte-
ment traduit dans les trois cas par glali-po'i rigs. Telle est aussi il
l'explication du composé gajomanikula - peut-être dû à des
besoins métriques - que l'on rencontre au chapitre 30/24 dans
une phrase dont voici le sens : « Dans le Madhyadesa, les mantra
du kula du Padma 1 seront assurés de réussir et l'on verra aussi
(ceux du) clan du Gaja et du clan du Ma:r;,iprocurer la siddhi en :;
ce. lieu». Pour M. Edgerton (Diclionary, p. 207), Gajomânikula
serait un nom de pays, sans doute à cause de la mention du Madhya- ,:1
desa au vers précédent, mais cette hypothèse n'est confirmée par !1
aucun précédent, tandis que le MMK fournit plusieurs parallèles
qui montrent qu'il s'agit du clan de !'Éléphant et du clan du Joyau.
Ce passage est cependant soit corrompu soit mal rédigé, ne serait-ce
!l 1
que parce qu'il n'est pas logique d'attribuer la réussite de trois 'i
clans (kula) différents à une seule et unique région alors que, deux
pages plus loin, huit kula, dont ces trois derniers, seront répartis 11
dans les huit directions. Le clan du Joyau est souvent orthographié
mâni dans le MMK, par exemple p. 416, 1. 28 : rajakule manikule \1
cüpi .. .' ». 'li
Il reste une difficulté provoquée par la traduction tibétaine des 1
trois éditions où gaja (p. 325 et 327) est rendu par mjod qui signifie ri
« salle des trésors». Mais c'est peut-être une erreur du Lotsava ,,
1
tibétain qui s'explique par la proximité, dans les deux cas, de ma,;zi, 11
qui veut dire« joyau i,; dans la Mahavyulpalti, n° 700 mjod traduit
le skt. ganja et ganja n'est assurément pas loin de gaja.
On peut à présent proposer de comprendre comme gaja le mot Il
raja qui figure p. 9 parmi les« oiseaux (pak~i gava}, Yak~a, Râk~asa, ii
Ma:r;ti,mantra, ratna » malgré la traduction rgyal-po de la version
tibétaine, car la présence de Yak~a et Ma:r;ticontribue à étayer
cette hypothèse. Il ressort toutefois de ces confusions dans le texte
sanskrit lui-même et dans les traductions tibétaines que la notion ii,
de clan du Gaja n'était pas familière, au moment de la traduction,
aux traducteurs tibétains, ni semble-t-il, aux Pa:r;,qits indiens 1
eux-mêmes. Par ailleurs, les chapitres 30, où gaja est traduit par i
mjod, et 37-38, où gaja est correctement traduit par glali-po,
semblent avoir été l'œuvre de Lotsava différents ; or justement, ,1
(1) Skt., p. 325, l. 17, padmasambhavii, Tib, N. 340 b, pad-ma'i rigs. .'I
\1
11
·j•
li
r
48 M~\)ALA DANS LE MANJUSRIMOLAKALPA
1
! remarquer B. Bhattacharyya qui cite ces deux passages dans son
Indian Buddhist Iconography, p. 95-96, les emblèmes de ces deux
descriptions illustrent iconographiquement les deux parties du
l
!f
nom de Gandhahastin. L'histoire de ses antécédents, si elle est
relatée dans l'un de ces textes, confirmera peut-être l'hypothèse
que la correction de Raja en Gaja, p. 9, au milieu des Yak~a,
' Rak~asa, Mal).i, etc., permet d'envisager, à savoir qu'avant
~
d'accéder à la dignité de Bodhisattva, Gandhahastin, comme
Garu<;la, était à l'origine, sous ce nom ou sous un autre, un dieu
de l'hindouisme•.
~j (I) De même le terme géographique KiiviSa est traduit une première fois, chapitre 10,
p. 88 :
c KaSmire CinadeSe ca Neptile I(OviSe tathâ If
(1) Ainsi, Obermiller, après avoir restitué en sanskrit les noms de nombreux rois
et personnages importants cités dans la prophétie du MMK, dont Bu-ston a utilisé
plusieurs passages d'après la traduction du Tantra dans le KanJur, dût en corriger
un grand nombre lorsqu'il eut accès au texte sanskrit lui-même (voir Obermiller,
Buston's hislory of Buddhism and the Mafl.juSri Mülatanlra, J.R.A.S., 1935, p. 299-306).
(2) cr. skt., p. 325, l. 22-23: lauhitylitp. tu taJe ramye vangadese~usarvataf:ilJambha-
lasya bhavel siddhi tathâ maT,1ifmlodite ff.
{3) Skt., p. 417; supra, p. 43
(4) Skt., p. 45 et infra, p. 124 de la traduction.
(5) Cf. KanJur, Rgyud XIV, 44 et XVII, 16 {dans le Catalogue de Feer) et Tanjur1
Rgyud, LXXII, 44. ,1
;1
'I
\!
!
1,
(1) Il est en effet rattaché au clan du Ratna, dirigé par Ratnasambhava dans la
Sâdhanamâlii; parfois aussi, dans le même texte, à Ak~obhya, divinité principale du
Vajrakula (cf. lndian Buddhisl Iconography, p. 178 et passim).
(2) Cf. infra, p. 117, note et supra, p. 38, n. 2.
1
·I
1
1
'>
,1
1
INTRODUCTION 51 1
(.
1
./
52 MAJ'.IJ;)ALA
DANS LE MANJUSRIMOLAKALPA
yoga Tantra, dirige le Ratnakula avec qui le Mal}.ikula entretient des rapports de
dépendance encore mal définis.
(1) Cf. T. P. S., p. 220.
(2) Rgyud sde spyi'i rnam-par biag-pa rgyas-par bçad-pa, vol. na des œuvres
' 1 complètes, fol. 1-94, Tohoku, no 5489.
!'
INTRODUCTION 53
1) On divise (les textes) en deux catégories: les Tantra qui se rattachent
à chacun des kula et les Tantra consacrés aux Kriyâ Tantra en général,
c'est-à-dire les Tantra qui enseignent les méthodes de propitiation (sgrub-
thabs, slidhana) et les rituels (l!ho-ga) de chacun des clans (kula) séparé-
ment, et les Tantra qui enseignent les rites et les méthodes de propitiation
(siidhana) de tous les clans en général. A présent, si vous demandez quel
est le nombre {du yod) des kula, en général, (je vous dirai qu')il y a, dans 1
les Anuttarayoga Tantra, les cinq kula de Rnam-snan (Vairocana) Rin- '
{,
.,
54 MA!jQALA DANS LE MANJUSRIMOLAKALPA
(1) myawtian las 'das-pa'i chul bstan-nas. Dans la doctrine du Hinayana, le Buddha
est considéré comme ayant eu une existence historique réelle, et comme ayant exécuté
les douze Actes avec un corps humain. Mais les Mahâ.yànistes considèrent que lorsque
le Buddha est apparu sur terre, il s'y est manifesté en tant que corps de transformations
(nirmtit;akiiya, sprul-slm) tandis que son corps de sambhoga restait chez les Akanietha.
Le Buddha n'a donc pas, dans cette optique, parcouru réellement les étapes caracté-
risées par les douze Actes, ce sont des corps de transformation, qui, envoyés chez
les hommes en nombre considérable, ont seulement « montré comment » on exécute
les douze actes (cf. p. 3a-8b du traité de Mkhas-grub-rJe).
(2) Ce détail est surprenant. En effet, le second chapitre du MMK celui du mal)t;fala,
que je résume et traduis plus loin, ne contient pas de rite consacré à Jambhala et à sa
Sal.ti Nor-rgyun-ma.
(3) Fol. 29a: « giiis-pa sflags-kyi éhos-'khor bsTcorchul-la bii I bya-rgyud lcyi rnam-
biag spyod-rgyud lcyi rnam-biag I rnal-'byor-rgyud kyi rnam-biag / rnal-'byor bla-med
kyi rgyud-lcyi rnam-biag-go / dafl-po la gsum / bya-rgyud kyi dbye-ba so-so'i rnam-biag /
bya-rgyud kyi dbart-bskur-ba dan sdom-pa gzun-ba'i rnam-biag / dbaTi-lhob-éinsdom-pa
bzun-nas lam-la slob-pa'i rnam-biag-go f da/1-po la/ rigs so-so'i rgyud-lcyi dbye-ba
dan/ bya-ba spyi'i rgyud-kyi dbye-ba ste / rim-pa ltar rigs re-re-ba'i sgrub-thabs dan
ého-ga slon-pa'i rgyud dan/ rigs thams-éad-kyi sgrub-thabs dan ého-ga spyir ston-pa'i
rgyud-do fi ... bya-spyod la 'Jig-rten dan 'Jig-rten las 'das-pa'i rigs gftis-las I phyi-ma
la de-bzin gçegs-pa'i rigs J padma'i rigs J rdo-rje'i rigs gsum rim-pa Uar méhog (29b)
dari/ 'brin dari J lha-ma'o fi bya-rgyud kyi 'Jig-rlen-pa'i rigs-la / lrias-rcen gyi rigs J
nor-Can gyi rigs / 'Jig-rten-pa'i rigs-le gsum-mo fi de-biin gçegs-pa'i rigs la sde-chan
brgyad-de / rigs-leyi gco-bo / rigs-kyi bdag-po I rigs-lcyi yum / rigs-lcyi gcug-tor f rigs-kyi
khro-bo lchro-mo/ rigs-lcyi pho-fi.a pho-mo J de-biin gçegs-pa'i rigs-su glogs-pa'i bya1\-
sems I der gtogs-pa'i lha dan lclu dali gnod-sbyin la-sogs-pa'i sde-chan-no If rigs-lcyi
gco-bo ni bcom-ldan-'das çti-kya thub-pa'o 11rigs-kyi bdag-po ni 'Jam-dpal-lo 11rigs-lcyi
gco-bo'i rgyud-kyi skor-la I béom-ldan-'das gnas-gcari-ma'i gnas-su sa béu-pa'i byali-Clmb
sems-dpa' seli-ge'i gzugs-su sprul-pa'i seri-ge'i khri-la biugs-te f ••• (f0I. 32b) rigs-lcyi
·' 1
bdag-po'i rgyud lcyi gco-bo ni 'Jam-dpal rca-rgyud yin-te/ de-la le'u sum-éu rca drug
INTRODUCTION 55
, L~ cl~sstcation de Mkhas-grub-rje correspond en substance
a ce 1e e u-sto~ (1290-1364), qui a été résumée par M. Tucci
(T.P.s.,. P· 161) d après la version développée du Rgyud-sde spyi'i
ta~-bza~ \Tohok~ 5169). Je n'ai pas actuellement accès à ce
ex e, mais a :,rers1on~~régée : Rgyud-sde spyi'i rnam-bza bsdus-
pa '~f~d-sde rin-po-éhe i gler-sgo 'byed-pa'i lde-mig, Tohotu 5167
{u~ J ~ pu tonsulter, apporte des précisions intéressantes sur l;
us10n. es c a_nsLaukika dans les clans Lokottara. Bu-ston divise
en tr?1s par~ies son étude sur les textes du Kriyâ Tantra. La
premiere traite de !eur répartition en six kula; la seconde, du
g_roup~ment de ces six kula en trois, et la troisième, de leur réduc-
tion .a deux _groupes : !habs {upaya) et çes-rab (prajfla). La
prem1èr~ p_arbe est sub_d1viséeen trois sections relatives aux six
clans prmc1.f:laux,au:' différences qui les caractérisent et enfin aux
texte~ tantriqu~s gmne sont pas englobés dans les Kriyâ Tantra.
Les six kula prmc1paux sont définis ainsi (fol. 54a) :
<cD'après le ifho-ga lib-mo 1, ce sont le clan du Padma (litt. le maiu;lala
i:f;~'.:i;~a';;~~-~~a~:~:::ys:;.:~::.:b~da~':/;;1•ch~l::1::.~::~-::.;:u:~~~h:,bs :t:"
:r;:;:d::zu;;: ••:a,l i~sltn-'jinb gyi,_skges-bu ma,i-po 'byu,i-bar 'gyur-ba lun-!!tan-t:
'J db li o g zg- u gru -pa z rgyud Ces-bya-ba le'u bii-pa iig yod-de / de-las
am- ya s a-ra-pa-ca-na dkar-po gco-'khor zna-pa dan/ a-ra-pa-ca-na ur-k
~dog-t!a~ Ut·'khor lita ·pa gliis-kyi grub-thabs ého-ga dat't-béas-pa bslan-éiri / ~ma-b:~
,~:n~mih:b rtenras che sgrub-pa dan f thog bsruti-ba da,l I rmi-lam brtag-thabs rgyal-ba
dal/ lha'i
,
tiz° c·a tt~nta dari/ 'phags-P_aspyan-ras-gzigs dbali-phyug la brlen-pa
ig a r en-pa la-sogs-pa't las-chogs mali-po bslan / de'i le'u nis
::~ ~!;~~dpa~rca-;uyud ~fi .ze•u gfiis-pa ste / de gfiis-ka las slcu-gzugs dat't / mcfod-rie:
g an- u O ug:fa t Jamb~a-las gco byas-pa'i gnod-sbyin-pho d u dan J no _
~~~:rm:_::_co b~as-p~ ~ uno~-~~_uin-7?'0 dgu'i 'khor-lo byed-thabs-rnams b!tan-to JI a-:a
. P . na. rzgs gnzs-po dt i bka da-lia yaJi ma-chad-par yod-do fi 'di khol-phy ;,
yin-pas ~~en-giz dan rggud gtad-pa sogs med-do Il u
(Id)lgn.isd-pata I bya-ba dari/ spyod-pa daJi I rnal-'byor dan I rnal-'byor éhen-po'i
::~!:~:
rgyu - cyt on glan-la dbab-pa dan bii' · d ·
:!ye-ba d~n [ de gsum-du _bsdu~b/::; / :e
z /b •·
tf:b:aç:s::::~;u~;::;:·;~~s~::
bya-b '. Ji o;_~mgyi ,dat't-po.~a/ rzgs ~rug dbye-ba drlos / de-dag-gi khyad-par I iar-la
. a t rgyu u ma- dus-pa z gsan-snags bstan-pa dan gsum- i dan O •
itb-mo l~~ f.padma rgya éhen-po'i dkgil-'khor mtha'-dag dan/ rdo!}e•t rig?da~t/d~~~~~a
gçegs-pa L r~gsd~n I nor-bu'i rigs dan/ glan-po-'éhe'i rigs dan/ les-pas I de-bii _n
s!e Ides bym-gyis brlabs-pa'i gsan-sT)ags-kyi lha gcug-tor la-so s a de biin n gçegs P.~
;:u:! s:uaan-ras.-.ozigsdba,i-phyug-gis byin-gyis brlabs-pa'i rig-~n-:gs k;i lhag~e:,:t_;~
1
ky! z~a f11r~n:b: \:!:o~:~!u;:~~;e~d~~:e 1 :~;~g:-~::n~!!n;!~}: ~rl:bs-pa'i. gsa,l-sJiags
8
rt-çes-par byin-ggis brlabs-nas dbul-ba sel-ba'i lha nor-bu'i rfus~ b:%-:~~;or~n ;ad
1~::-s:c:~:a'phel-ba rgy~s-pa'i las grub-par byed-pa bu l,ia-brgya dan- •grogs-:i~
rigs dan/ ;a!:e.d-p~ l~as-rcen la:sogs-pa rgyas-pa'i rigs-te / 'di-la gtan (54b) po-Che'
;,io~/~
lha . n gi rigs ies-kyan zer-ro Il lna-po de-rnams la ma-gtogs-pa'i lha dan
rig;::-iJm la-sogs-pas so-so'i gsat't-Sfiagslcyi ého-ga da1i-béas-lephul-ba ni/ 'fig-rten-pa'i
3
Il
j
r
a,,
J
J 56 l\I~J)ALA DANS LE '1\1ANJU$Rll\IOLAKALPA
tt \
il faut entendre les lha (deva) et gcug-tor (U$(li$a) qui, ayant reçu une
bénédiction du Tathagata, font partie du Tathagata-kula. Les dieux dont
la vidyii (rig-sriags) a reçu une bénédiction d'AvalokiteSvara, comm~
Tara etc. font partie du Padma-kula. Les dieux et les divinités terribles
dont' le ~antra (gsari-sriags) a reçu une bénédiction de Vajrapii.I].i font
partie du Vajra-kula. Les dieux qui dissipent la pauvreté parce qu'ils ont
reçu de Nor-bu bzali-po, etc., une bénédiction qui rend les richesses inépui-
sables font partie du Ma1,1i-kula (nor-bu'i rigs). Ceux qui accroissent la
descendance ceux qui augmentent les biens matériels, ceux qui font
réussir les iravaux d'accroissement (rgyas-pa), comme Lilas-brcen et
ses cinq cents fils qui jouent avec cinq dés, ce sont les membres du
Pauë~ika-kula (rgyas-pa'i rigs), qu'on appelle aussi clan de l'.Él~p~ant
Gaja-kula (glan-po-l!he'i rigs) et clan du Bœuf, ·Go-kula (ba-lan g, rigs).
Outre ces cinq clans (kula}, les Lha et les Lha-ma-yin qui ont offert leurs
mantra personnels et le rite qui les accompagne forment le Laukika-lrnla
('jig-rten-pa'i rigs) ».
Sur les trois derniers clans, Bu-ston ajoute ces quelques indica-
tions dans le second paragraphe de la deuxième section de son
exposé, où il passe en revue les différences qui distinguent les
clans les uns des autres en fonction des dieux à qui est consacré
le Tantra (bslan-bya /ha, fol. 58b) :
« Dans le clan des joyaux (nor-bu'i rigs), on trouve Nor-bu bzaû-po
avec des yakfa, Jambhala accompagné de huit yakfa, Nor-rgyun-ma
entourée de huit yak$i(li et Rnam-thos-sras (Vaisrava1,1a)en compagnie de
huit yak$a, vingt-huit généraux (sde-dpon), etc. Bref, dieux des richesses
et yak~a sont réunis dans le clan des richesses (nor-gyi rigs). Le clan de
l'accroissement (rgyas-pa'i rigs) comprend Lilas-rcen (Pmicika), 1 Phrog-ma
(H8.ritI) et leurs cinq cents fils, ainsi que les quatre grandes srin-mo
(rakfasl}, etc. L'épouse de Lilas-rcen, 'Phrog-ma, c'est Mekhala dont le
nom est traduit en tibétain par 1 0g-pag-Can 1 à qui le seigneur des vidya
(rig-pa'i dbali-phyug, vidyeSvara) a conféré la suzeraineté sur les mantra.
Le clan des 'jig-rlen-pa (Laukika), c'est celui des Lha, des Lha-ma-yin
(asura), etc. 2 n.
INTRODUCTION 57
1(Si l'on réduit les six kula à trois, d'après l'explication de Dpuri-bzali
gi bsdus don-dgrol-pa'i brjed-bya,i (Tjur, Rgyud LXVI, 2, 3 ou 4) ,, les
dispensateurs de richesses (nor-l!an) sont englobés dans le Padma-kula
[le clan de] l'accroissement (rgyas-pa) est englobé dans le Vajra-kul;
(60b); il _faut savoir que [les membres du] Laukika-kula ('jig-rlen-pa)
sont aussi, dans l'ensemble, incorporés dans ces kula. Ceux qui n'y sont
pas ne sont pas issus de la bénédiction du Tathiigata et ne sont pas non
plus, comme d'autres qui (franchissent) les bhümi des Bodhisattva, nés
dans le clan du Sugata, c'est pourquoi il est dit qu'ils « prennent appui n
sur le clan des Tathagata (de-bzin ggegs pa'i rigs-la brlen-pa) ». Si l'on
examine leurs caractères particuliers et leurs mantra, il semble bien que le
clan des joyaux (nor-bu'i rigs) et le clan de l'accroissement (rgyas pai' rigs)
soient englobés dans le clan du Vajra. D'après le Dpun-bzan, il est dit que
« certains appartiennent à mon lmla (celui du Tath8.gata), certains encore
au PadmaMkula; d'autres font partie du clan des joyaux; d'autres encore
n'ont pas de place fixe et vagabondent. Ceux que l'on appelle ,, dispensa-
teurs de richesses n (nor-spyod) sont classés dans le clan des richesses.
11 y a mon clan (celui du Tathiigata), celui du Vajra', celui du Padma
gouverné par AvalokiteSvara 2, et comme quatrième clan, on trouve ici
celui de Liias-rcen (c'est-à-dire rgyas-pa'i rigs) ». Ceci signifie que certains
dieux Laukika ('fig-rlen-pa) qui ont offert leurs mantra n'ont pas de place
fixe et (ne font que) prendre appui sur les quatre clans et comme de ce fait
ils sont très vagabonds, ils constituent un clan à part (rigs log-pa).
Cependant, si vous voulez savoir pourquoi (ces textes) ne sont pas englobés
dans le clan des Tathagata, c'est que ceux qui y sont rattachés sont issus
du ye-çes ( = jJiüna, du Buddha), qu'ils aient émané de son Ufnisa ou
d'ailleurs, tandis que les autres sont le produit de la rétribution des actes
(du dieu qui les prononce). C'est pourquoi ils ne sont pas englobés dans le
clan proprement dit. Mais parce qu'ils (ces dieux) ont eu la foi et qu'ils
ont offert le rite de leur mantra au Buddha, on dit qu'ils ont pris appui
sur le Tathagata ; et comme ils ne sont pas réellement englobés dans les
cinq clans, et sont donc très ':'agabonds, ils constituent le clan des vaga-
bonds (khyams pa'i rigs). Ceci est tiré du Chig-don dgrol-ba'i brjed-bya,i
et d'après le Dpuri-bzali il est dit encore : (< D'autre part, certains qui n'onf
pas de place fixe, prenant appui sur le Tathagata, vagabondent partout
(61a). que ceux qui désirent des richesses se conforment à toutes (les
mstructwns) contenues dans ce sûtra {le Dpuli-bzari) ». Ceci signifie que
pour les cinq clans saints, six avec celui des '}ig-rlen-pa, il faut exécuter
les rites tels qu'ils sont décrits d'après le Dpun-bza,i•,
(I) Cette citation est versifiée; ma traduction de na ni rdo-rfe'i rigs las rab-tu bstan
est loin du texte.
(2) Ou «le Padma-kula d'AvalokiteSvara 11,
(3) Fol. 60a fin : gfl.is-pa ni I de-llar rigs drug kyan gsum-du 'dus-te I dpul'l-bzan gi
bsdus don-dgrol-ba'i brfed-byan las/ nor-éan ni / padma'i rigs-kyis bsdus-so fi rgyas-pa
ni/ rdo-rfe'i rigs-kyis (60b) bsdus-so 1/'/ig~rten-pa'i rigs kyan de-dag-gi 'gab-tu phal-
éher 'dus-par rig~par bya'o If de-dag-gis ma-bsdus•pa rnams ni I de-biin gçegs-pa'i
byin-gyi rlabs-las byul'l-ba yan ma-yin/ yan byan-éhub·pa'i sa-la gian-pa llar bde-bar
u,egs-pa flid-kyi rigs-su skyes-pa yafl ma-yin•pas f de-biin gçegs-pa'i rigs·la brlen-pa
ies~bsdams.fe J ies-bçad-la / mchan-nid dall snags-la bitas-na/ nor~bu'i rigs I rgyas-pa'i
rigs gflis-ka rdo-rfe'i rigs-su 'dus-par 'dra'o fi dpull-bzati las If kha-éig l'la-yi rigs-su
l,
!1 '
)
58 ll!Al'jQALA DANS LE MAJIJ'USR!MOLAKALPA
il;
'1
Les six clans (kula), qui peuvent être réduits aux trois clans
bouddhiques du Tathagata, du Padma et du Vajra, se partagent
! ainsi la majorité des textes des Kriya Tantra. Cependant, selon
Bu-ston (foL 59b-60a), il en existe un petit nombre qui reste en
1 marge des Kriya Tantra et des six clans. De quels textes s'agit-il
' donc ? De ceux qui ont été prononcés par des divinités hindouistes
comme Drag-po (Rudra), Nor-lha'i bu ( = Khyab,'jug, Vigm),
Chaiis-pa (Brahma), ~i-ma (Sürya), Nam-mkha'-ldiii (Garm;la),
Me (Agni), les Nagaraja, les quatre grands rois des orients, etc.
Il s'agit de rituels qui occupent une position inférieure parmi les
Tantra bouddhiques du fait que les dieux qui les ont prononcés
ont été d'abord domptés par le Buddha et liés par une promesse
avant d'« offrir» leurs manlra; c'est parce que le Buddha y a
apposé sa bénédiction qu'ils ont pris place dans le Kanjur.
L'analyse et les arguments de Bu-ston sont en grande partie
repris et plus ou moins directement incorporés dans le Çes-bya
kun-khyab 1 dont l'auteur, Yon-tan rgya-mcho, appartient à la
i
gtogs-pa-sle fi kha-éig kyati. ni padma'i rigs-su glogs-pa yin fi ylan-yar'I. kha-éig gnas-med
rnam-par 'khyams If nor-spyod ées-bya nor-gyi rigs-su gsulis Il na-ni rdo-rfe'i rigs l'as
rab-lu bstan If spyan-ras-gzigs dbari padma'i rigs yin-le If rigs bii-pa ni 'dir ni lrias-rcen
yin fi !es gsuns-la / 'fig-rien-pas phul-ba'i gsa;i-sllags kha-lig fi rigs bii-la brlen-pa'i
gnas-med-pas rnam-par 'khyams-pa-ste rigs log-pa yin-par bslan-no fi 'o-na / de-biin
gçegs-pa'i rigs ltyis ma-bsdus-sam le-na/ de'i rigs-su gtogs-pa ni J gcug-tor la-sogs-pa'i
ye-çes las byull-ba yin-la / 'di-dag rnam-smin las skyes-pa yin-pa'i phyir rigs-dllos-kyis
ma-bsdus / dad-pas sans-rgyas la rig-sftags kgi ého-ga phul-ba yin-pas de-biin gçegs-pa
la brlen-pa les-bya / dt'los-su rigs llla-èhar gyis ma-bsdus-pas goris-su 'khyams pa yin-te f
yolis-su 'lchyams-pa'i rigs-so fi ies chig-don dgrol-ba'i br/ed-byat,. las bçad-èit'l / dpuri-
bzat'l las kyari f gian-yan 'di-na Tcha-éig gnas-med-éiri Il bde-bar gçegs-pa brten-éill
yolls-'khyams-pa If mdo-sde 'dir (61a} ni de-dag lhams-èad kya,i If 'byor-,Pa 'dod-pa'i
mis ni rnam-par sbyar Il ies 'phags-pa rigs-lna / 'Jig-rten-pa'i rigs dari drug-ka la
dpuri-bzari nas 'byull.-ba'i ého-ga biin sbyar-bar bçad-do Il
(1) Vol. II, âh, fol. 296b: 11:de-dag gi mchan-gli de-biin rigs-kyi gco-bo dam-chig
gsum blcod sogs saris-rgyas rnams / padma'i rigs-gco spyan-ras-gzigs / rdo-r/e'i rigs-gco
phyag-rdor-te re-re la rigs-kyi gco-bo / (Z97a) bdag-po /gum/ gcug-lor / lchro-bo f
khro-mo f pho-na f pho-iia-mo J bka'-flan dari bl,a'-nan-ma rnams-su dbyer yod-éiTi /
nor-éan gyi rigs ni gnod-sbyin nor-bu bzall-pos bçad-pa dari f lrias-rcen gyi rigs ni / gnod-
sbyin lrias-rcen / 'phrog-ma / bu dga'-byed la-sogs-pa dari I 'Jig-rlen phal-pa'i rigs
ni / charis dbari khyab-'Jug mTcha'-ldiri fl.i-zla sogs mlha'-yas-pa rnams-so fi de-dag
bsdu-na 'Jig-rlen las 'das-pa'i rigs-gsum-du 'du-sle f dpuri-bzari gi don dgrol-ba'i brfed-
byan las/ nor-éan ni padma'i rigs kyis bsdus-so If rggas-pa ni rdo-r/e'i rigs kyis bsdus-
so fi 'Jig-rlen-pa'i rigs kyari de-dag gi sgab-lu phal èher 'dus-par rigs-par bya'o Il de-dag
gis ma-bsdus-pa-rnams ni de-biin gçegs-pa'i byin-gyis brlabs-pa las 'byut,.-ba'an ma
yin-iit,. I byari-èhub scms-dpa' sa-la gnas-pa ltar de-biin gçegs-pa fl.id-kyi rigs-su skye-
ba'ari ma-yin-pas I de-biin gçegs-pa'i rigs-la brlen-pa ies gdags-te / don de rggud de-fi.id
las !cyan / gian-yari 'di na kha-éig gnas med-par 11bde-bar gçegs-la brten-èiri yolis-
'khyams-pa Il ics gsuns-so If de-ltar de-rnams sans-rgyas lcyis blul-le dam-chig la gnas-
1 1
çill f rigs gsum-po'i nall-du 'dus-par snall-gis Tcyan/ ies 'Jig-rlen-pa'i rigs kgi nari-chan
lNTRODUCTION 59
secte des Karma-pa'. Cependant, comme Mkhas-grub-rje, Yon-tan
rgya-mcho classe les trois clans du Tathagata, du Padma et du
Vajra dans la catégorie des 'fig-rlen:;las 'das-pa (Lokottara) et ceux
du Nor-bu, de Lii.as-rcen et des 'Jig-rten phal-pa dans le groupe
des 'fig-rlen-pa (Laukika).
Les conclusions que nous avions tirées de la lecture directe du
MMK sont donc confirmées par les analyses que nous venons de
citer en ce qui concerne la composition du ku/a du Tathagata dans
les Kriya Tantra en général et dans le MMK en particulier : le
Buddha Sakyamuni en est la divinité principale ( gco-bo) et
Mafijusri le chef (bdag-po). Le troisième élément de la triade,
Saii.kusumitaraja, n'est pas mentionné. Quant au lieu de la prédi-
cation du texte, bien que Mkhas-grub rje ne l'indique pas pour les
Kriya Tantra du cycle de Mafijusri, il semble que ce soit, pour les
Tantra du Tathagata-kula en général, le ciel des Suddhavasa,
comme c'est le cas dans le MMK. C'est là que le Buddha demeure
pour prononcer les Tantra dont il est le gco-bo et là que Mafijusri
expose les dhara,:tï du cycle des divinités terribles du Tathagata-
kula 2.
Le classement du MMK dans le Tathâgata-kula, est identique
chez Bu-ston et Mkhas-grub-rje qui le considèrent comme le texte
principal du cycle des Tantra consacrés au chef (bdag-po) du
Tathagata-kula, c'est-à-dire à Maîijusri. Or les éléments que nous
avons réunis plus haut, à partir, en particulier, du chapitre 37 /31
du MMK, confirment pleinement cette attribution. C'est en effet
à une lignée de Buddha du Tathagata-kula, depuis Saii.kusumitaraja
jusqu'à Sakyamuni, qu'est due la révélation du Tantra et que,
mis à part les trois premiers chapitres, qui sont prononcés par
Mafijusri lui-même, l'essentiel du Tantra énoncé par le Büddha
Sakyamuni a trait à Mafijusri, comme le rappelle la formule
répétée par le Buddha en tête de la plupart des chapitres : « Je
vais à présent exposer ce rite ... qui est le tien. » Pour employer la
terminologie de Bu-ston, dans ces chapitres le Buddha fait figure
de gsuiz-pa-po et Maîijusri, de bslan-bya'i /ha.
Si nous sommes à présent fixés sur la composition du Tathagata-
kula dans le cycle des Kriya Tantra reliés à Mafijusri', il ne
rnam-par 'khyams-pa ies grags-pa'an de-biin gçegs rigs-la brlen-pas der glogs-par
çugs-kgis bslan-pa'i phyir-ro Il,
(1) Sur cet ouvrage et son auteur, voir l'appendice p. 91-95.
(2) Ct. tol. 35 a et le Rgyud-sde spyi-rnam bsdus-pa de Bu-ston, toi. 56b.
(3) En dehors du MMK, il n'existe, dans cette catégorie, qu'un petit texte de
treize pages (Otant, 163) dit Mkhas-grub-rJe, ou deux textes (Otani 163 et 224, trois
lignes) dit Bu-ston.
/,
( I
li, I
kula dmge par J ambhala, dans le classement en huit clans du
MMK. Le clan de Lilas-rcen, chez Mkhas-grub-rJe, ou de l'accroisse-
ment (rgyas-pa) chez Bu-ston, correspond, dans le MMK au
1 Yak~a-kula pl_acé sous la direction de Paîicika {Lilas-rcen). Le
clan des Laulnka correspond au kula du même nom dans la liste
des, _qu~tre kula du premier chapitre du MMK. Quant au y/an-po-
che z rzgs, le kula du (ou des) éléphants (Gajakula) du MMK
il est considéré par' Bu-ston comme un autre nom du feula d~
l'a~cr?iss~ment, ce qui montre que Bu-ston a déjà opéré des
ass1m1lat10ns dans son classement « large » des kula. La liste des
kula d~ ~riyâ Tan~ra dressée par Bu-ston et Mkhas-grub-rJe parait
pouv01r etre considérée comme une réduction à partir des deux
systèmes de classification du MMK, et sans doute aussi d'autres
textes des Kriyâ Tantra.
De la série des huit kula du MMK, celui des Pratyekabuddha
et Srâvaka et celui des Divya ont été exclus. Du classement des
feula. en quatre,. le clan des Lokottara, qui ne se distingue pas de
celm des Laulnka dans le MMK, désigne, dans les classifications
de Mkhas-grub-rJe et de Yon-tan rgya-mcho, l'ensemble des trois
kula bouddhiques. La situation du clan des Laukika devient
paradoxale puisqu'il est utilisé à la fois comme nom générique
des feula.hindouistes et comme l'un des composants de ce groupe.
L'empl01 de ces deux termes n'existe pas chez Bu-ston. De nos
jours, les divinités protectrices du Tibet, habituellement divisées
en deux groupes, celui des 'jig-rlen-pa {Laukika) et des 'fig-rien-
/as 'das-pa (Lokottara) sont parfois réunies sous la désignation de
dkar-phyogs skyon-ba'i srun-ma (Oracles and demons, p. 4). Cepen-
dant, dans le MMK, les termes laukilw et lokollara utilisés
conjointement servent à désigner les divinités mineures du panthéon
/ 1
'
INTRODUCTION 61
62 MAi:;l;>ALA
DANS LE MANJ'USRIMOLAKALPA
(1) Lire, p. 36 du premier tome du catalogue d'Ôtani, 112 au lieu de 113 j il s'agit
du Sarvatalh<igata TattuasaT(lgraha, De-biin ggegs-pa thams-éad kyi de-kho-na-nid
bsdus-pa.
',
'
INTRODUCTION
63
on ne leur fâ.it Prendre que les engagements communs ~écrits _Plus haut
et les abhiseka jusqu'à celui du nom.>>En résu~é, ~eux qm sont 1_ncapables
de prendré les engagements communs et particuhers, on n~ fait q,ue les
introduire dans le mar:uJ.ala et on ne leur accorde aucun abhlf~lca, c est ce
qui est expliqué par Je texte d'l_bas,e des Yogatant~a: le De-ni~ b,sdus:pa,
son explication, Rdo-r;e rce-mo (Otam, 113), et Je !)kyil-éhog :do-rie byun-ba
et aussi par le commentaire aux quatre cent cmquante rites de ma,:uf._ala
(composé par Santipa, cl. plus haut) des Anuttarayoga Tantra. La mHhode
(employée dans les deux Tantra supérieurs) est la _même pour !es Kriyil et
carya Tantra, c'est ce qu'a expliqué le maître Sans-rgyas gsan-ba dan~ 1~
Rnam-snafi. mfl.on-byafi.-gi 'grel-ba. Comme on n'accorde (dans les Kr1ya
et caryil Tantra) que les cinq Vidyabhi~eka, et que l'on ne confère pas
l'abhiseka de Vajriiciirya on ne fait pas prendre les engageil1;e~ts_des cmq
/cula. ·Le fait qu'il faut cÎ1 abord avoir reçu l'in_itiation de VaJrarç,..~ya_
pour
prendre Jes engagements des cinq /,ula a été exphqué par ,le ~~ltre Santipa, le
grand Siddha Lii-ba, Ratnarak!}ita, le m~ître .~un-dg~ snm-po et Abhay~
Cependant, pour quelle raison ne faut-Il qu 1ntrod.mre dan~ le maQcf.ala
sans leur accorder aucun abhi$eka (les postulants qm ne co~-y1ennent pas) ?
C'est que quand, pleins de foi, ils ont pris les refuges et qu ils regardent le
,1 ma,;uj.ala, cela purifie les fautes (sdig-pa) qu'ils ont accumulées pendant
de nombreux kalpa et cela implantera dans leur esprit des dispositions
telles que, dans l'avenir, ils seront transformés en disciples satisfaisants
1 qui entreront dans le chemin profond des Tantra 1 ».
/\
Les conditions nécessaires à l'admissibilité au rite d'abhi$eka
sont donc, pour Mkhas-'grub-rje, étroitement liées à la nécessité
(1) Mkhas-grub-rJe,fol. 42b: «yo-ga'i rca-rgyud de-:iiid bsdus-pa las/ rdo-rfe dbyins
kyi dkyil-'khor éhen-po 'dir 'fug-pa la ni snod dali snod ma-yin-pa brlag mi-'chal-lo JIies
gsuns-pa la 'khrul-nas J snod-du ruft mi-ru,i brgya-phrag du-ma la dus rer dban-bskur
byed-pa snaù-sle nor-ba éhen-po'o JI de-:iiid bsdus-pa las gsuns-pa de'i don ni J bçad-
rgyud rdo-rfe-rce-mo las J snod-du run mi-ruli gnis-las snod-run la dkyil-'khor du
'fug-pa dan dbari-bskur-ba gnis gsuns-te J snod-du mi-ruti la dkyil-'khor du 'Jug-pa-cam
byed-lcyi J dbàr'l-gtan mi-bskur-bar bçad-do JIdkyil-'khor du 'Jug-pa-cam byed-éiri dbari-
glan mi-bskur-ba'i rigs de-la J slob-dpon kun-dga' snin-pos mjad-pa'i dkyil-éhog rdo-rfe
'byuù-ba las I de-la der'l-khyod ées-bya-ba la-sogs-pa brfod-par mi-bya J ies dam-giag
kyan mi-byed-par bçad-éin / snod-du run mi-ruri-gi khyad-par ni slob-dpon a-bha-yas
dkyil-éhog rdo-rfe phrer'l-bar sdom-pa 'Jin-par nus mi-nus la bçad-la J slob-dpon éhen-po
mar-me-mjad bzari-pos mjad-pa'i gsafl-'dus 'Jam-rdor gyi (43a} dkyil-méhog bii-brgya
lna-béu-pa'i 'grel-pa slob-dpon mkhan-pa éhen-po çünli-pas mjad-pa las/ sdom-pa
'jin-pa la yari thun-mor'l dan thun-mOTi ma-yin-pa'i sdom-pa 'jin-pa gnis-su byas-nas f
lhun-mon-ba ni skyabs-su 'gro-ba dari sems-bslcyed-padan byari-éhub sems-dpa'i sdom-pa
'jin-pa'o Il ies bçad-éiri J de la skyabs-'gro phog / de-nas smon-sems phog / de-nos
'fug-sdom phog f de-nas rig-pa'i dban Ina-cam iig bslcur-ba bçad la/ lhun-mon ma-yin-pa
ni rigs-lrias bsdus-pa rnams-so Il ies rigs-lna spyi dali khyad-par gyi sdom-pa 'jin-par
'dod-éi-Anus-pa la bçad-nas / de-la rig-'jin gyi sdom-pa 'jin-du béug-sle J rdo-rfe slob-dpon
gyi dbari yan-éhad gor'l-ma gsum dari-béas-pa rjogs-par bslcur-bar bçad-éir'l f rdo-rfe
slob-dpon gyi dbari mi-bskur-ba la rigs-lr'la'i sdom-bzun mi-byed-pa dari rigs-lr'la'i
sdom-bzun byed-pa la rdo-rfe slob-dpon gyi dbari-bskur-bar bçad-do If des-na bya-spyod
Jcyi dbatt-la rigs-lria'i sdom-bzuri sogs çin-tu mi-ruri-bas / pandila padma léags-kyu dari
rdo-rfe go-éha ies-pa gllis kyis gdugs-dkar gyi dkyil-éhog la rigs-lr'la'i sdom-gzun byas-pa
la yan chad-mar mi gzuù-rio JI gsan-ba spyi-rgyud las kyan skyabs-su 'gro-ba dari/
sems-bskyed-pa daft f byar'l.-éhub sems-dpa'i sdom-pa 'jin-pa-cam Zig bçad-do If gon-du
rgyud-sde gor'l.-ma gnis-la bçad-pa'i chul de/ bya-spyod gllis la yari slob-dpon (43b)
sar'ls-rgyas gsan-bas nam (= rnam) snari mrion-byari gi 'grel-pa daii (= las) J sdom-pa
'jin mi-nus-pa la dkyil-'khor du 'Jug-pa-cam dan/ nus-pa la thun-mon gi sdom-pa
gon-du bçad-pa-cam 'jin-du béug-nas miri-dbar'l man-éhad bskur~bar bçad-do fi mdor~na
lhun-mon-dan thun-mon ma-yin-pa 'i sdom-pa gari-yan 'jin mi-nus-pa la dkyil-'khor
du 'fug-pa-cam byed-kyi / dbari gan-yari mi-bskur-bar go-ga'i rca-rgyud de-Tiid bsdus-pa
datt / bçad-rgyud rdo-rfe rce-mo dan / dkgil-éhog rdo-rfe 'byuri-ba gsum-las bçad-éiii J
'· bla-med kyi skabs kyi dkyil-éhog bii-brgya lria-béu'i 'grel-par bçad la J chul de bya-spyod
la yari 'dra-bar slob-dpon sar'ls-rgyas gsari-bas rnam-snaù mrion-byar'l gi 'grel-par bçad-
do fi rig-pa'i dbari lria-cam bsfcur yarl rdo-rfe slob-dpon ggi dbaft mi-bslcur-ba la rigs-lria'i
sdom-bzun mi-byed-éiù / rigs-lna'i sdom-bzun byed-pa la rdo-rfe slob-dpon gyi dbari-bskur
i dgos-par slob-dpon çiinli-pa dan / grub-éhen lii-ba dari f ralna-ralc$i-ta dari / slob-dpon
kun-dga' sriirl-po dari / slob-dpon a-bha-ya rnams-kyis bçad-do 11'o-na dban gan-yan
mi-bskur-bar dkyil-'khor-du 'fug-pa cam byas-pa la dgos-pa éi-yod ée-na / skyabs-'gro
blaris-nas dad-pas dl,yil-'khor mthon-na f bskal-ba du-mar bsags-pa'i sdig-pa 'dag-éiri /
ma-'or'ls-pa na sr'l.ags-kyi 1am zab-mo la 'Jug-pa 'i snod ruù-du 'gyur-ba'i bag-éhags
rgyud-la bsgo-ba'i dgos-pa yod-do fi
--.
JNTRODUCTJON 65
de prendre et de tenir les engagements. Mais il faut sans doute
comprendre que les conditions préalables exigées de l'initié par
le MMK (cf. p. 127-129) sont sous-entendues par lediscip le de Tson-
kha-pa. Nous verrons cependant en traduisant le chapitre du
marpJala du MMK qu'il n'y est pas question d'engagement (sdom-
pa}, mais de promesse, vœu (dam-chig).
Le MMK mentionne d'abord cinq consécrations (abhi?eka)
(infra, p. 137), mais le détail n'en n'est pas très clair car le texte
aborde deux fois la question et les deux listes, incomplètes, ne
sont pas d'accord : dans la première description, le novice, le visage
voilé et la tête ornée d'un diadème (muku/a}, jette une fleur dans
la seconde enceinte du ma,;u/ala et reçoit pour formule personnelle
le mantra du dieu sur qui la fleur est tombée (infra, p. 136). Il n'est
pas certain, à vrai dire, que ceci constitue un abhi$eka; peut-être
n'est-ce qu'un préambule au vidyabhi$eka, décrit infra, p. 139,
conféré dans la première zone du mmJ!Jala. La consécration
d' acarya est accordée dans la seconde zone du ma,pJala, un troisième
abhi$eka dans la troisième zone. Le quatrième et le cinquième
abhi$eka ne sont pas expressément mentionnés (cf. infra, p. 141-
142). Ces consécrations sont accompagnées d'aspersion d'eau
provenantde certaines des huit jarres placées auparavant en
divers lieux du ma,;uJala.
Les abhi$eka considérés comme typiques des Kriya et Carya
Tantra par les sources utilisées par Mkhas-grub-rje sont les cinq
vidyabhi?eka (cf. infra, p. 137, n. 9) auxquels s'ajoute la consécra-
tion par la guirlande de fleurs (fol. 41a).
, Le maître Abhayakara enseigne dans le Dkyil-éhog rdo-rje phreli-ba
(Tjur, Rgyud-'grel, LXX, 1) que le fait de décerner les six abhi$eka suivants:
1) 1'abhi$eka par la guirlande de fleurs (me-log phrerl-ba'i dbarl, *puspa-
miilübhi~elw), 2) l'abhi§eka par l'eau (éhu, •udakiibhi$eka), 3) l'abhi$eka
par le diadème (éod-pan, •muku/iibhi$eka), 4) l'abhi$eka par le vajra (rdo-
rje, 'uajriibhi$elw), 5) l'abhi$elw par la clochette (dril-bu, •ghanliibhi$elw),
6) l'abhi§eka par le nom (min, •namiibhi$eka) donne à tous la faculté'
d'écouter et d'expliquer, etc., les Tantra de la classe des Kriya et des
Caryâ Tantra, par suite, cela démontre que dans les Kriyâ et Carya Tantra,
il n'existe pas d'autres abhi$eka que ,2es six. >1 D'après le Ye-ges thig-le'i
rgyud (Jiilinalilalta-yoginï-lantrarüja, Otani 14) :
« Les consécrations par Peau et le diadème
sont très répandues dans les Kriya Tantra.
Les consécrations par le vajra, la clochette et le nom,
sont très répandues dans les Caryâ Tantra.
L'abhi$eka ((qui évite le retour 1> (dans le samsüra)
est clairement exposé dans les Yoga Tantra.»
D'après cette citation, il ne faut accorder dans les Kriya Tantra que.
les abhi~eka par la guirlande de fleurs, par l'eau et par le diadème. Dans les
Carya Tantra, il ne faut accorder que les (trois) précédents et les abhiselca
du vajra, de la clochette et du nom. Dans les Yoga Tantra il ne faut
accorder que les (six) précédents et l'abhi?elca de vajracarya (~do-rje slob-
dpon) qui « empêche le retour». Dans les Anuttara Yoga-tantra, on accorde
,! ' les (sept) précédents abhi$elca et les trois abhi?eka supérieurs'».
(1) Mkhas-grub rJe, fol. 41a: a gnis-pa bya-ba'i rgyud-kyi dbati-bslwr dait sdom-pa
gzuri-ba'i rnam-glag ni/ slob-dpon a-bha-yà-lca-ras dlcyil-éhog rdo-rfe phrell-bar me-log
phre,i-ba'i dbari dari / éhu éod-pan gyi dbari dari / rdo-rfe dril-bu miri-gi dban-ste drug
bslmr- (41b} bas/ bya-rgyud dari spyod-rgyud kyi rggud fl.an-pa datif 'éhad-pa sogs
thams..tfad dbar'l-bar dftos-su bslan-pa'i çugs-kyis bya-spyod gflis-la dban drug-po de-las
/, lhag-pa med-par bstan-lo If ye-çes lhig-le'i rgyud las f éhu dafl. éod-pan gyi ni dbari fi
bya-ba'i rgyud la rab-lu grags If rdo-rfe dril-bu mi,i-gi dbah fi spyod-pa'i rgyud la
rab-tu grags fi phyir mi-ldog-pa yi ni dbari fi rnal-'byor rgyud-du gsal-bar byas fi ies
sogs gswis-pas / bya-rgyud la me-log phre1i-ba'i dba1} dari f éhu éod-pan gyi dba,i-cam
dan f spyod-rgyud la de'i sler'l-du rdo-rfe dril-bu miri-gi dba,i gsum bslan-pa cam da,i J
rnal-'byor rgyud la de'i slei1-du phyir mi-ldog-pa rdo-rfe slob-dpon gyi dbari bsnan-pa-cam
las med-par bslan-éir't / bla-med kyi rgyud-la de-dag gi sleri-du dbail gon-ma gsum dari•
béas-pa yod-par bstan-to fi n.
Le détail des rites d'abhi§eka dans les quatre Tantra est repris par Mkhas-grub-rJe,
fol. 8lb-94a. Je compte revenir sur ce sujet dans un prochain travail.
,,, Sur les quatre abhi?eka, voir p. 63, n. 2.
( (2) C'est-à-dire le lons-sku, sambhogakiiya.
INTRODUCTION 67
ma,:utala,en troisième lieu, avec la jarre ·des Srëvaka et Pratyekabuddha
(fi.an-rarl), puis avec la jarre des Bodhisattva, enfin avec la jarre du Buddha
considérée comme jarre de victoire (rnam-rgyal, vijaya) »1•
{l) Çes-bya kun-khyab, vol. II, fol. 297b; agsum-pa 'fug-sgo dban ni J 'fug-sgo
èhu dar'I. lod-pan gyis sku gfl.is nus-pa btag-nas dam-chig bzun / dgos dba1i-chul bii
dkyil-'khor dul chon nid Il ye-çesthig-le las J éhu-yi dba/J-bskur dbu-rgyan dag J bya-ba'i
rgyud la rab-lu grags fi tes gsur'ls-pa'i dgoris-pas bya-rgyud kyi 'fug-sgo'i dban la éhu
dan éod-pan gfl.is-las med-par yolls-su grags-t;iri / de 'an èhu-dban gis èhos-sku dan J
éod-pan dbat, gis gzugs-sku'i nus-pa biag-pa'i smin-byed-de J éhu-dball ni J '/am-dpal
rca-rggud las f re-re la'an fi-ltar 'dod-pa blin-tu dban-bskur-ba lria sbyin-par bya'o JI les
dkyil-'khor-gyi phyi'i 'fug-sgo'i bum-pa dari/ dkyil-'khor gilis-par lha thams-éad-kyi
bum-pa danjgsum-par fl.an-ran gi bum-pa dan/byari-sems-kyi bum-pa dari/saris-rgyas
kyi bum-pa rnam-rgyal-te éhu-dbafl. lan-lriar bskur-bar bçad-pas u, ••
Ce passage du Çes-bya0 résume une partie du second chapitre du MMK, skt., p. 51,
N. 165b.
(2) Littéralement, • faire pousser un soupir u (de soulagement); par ce rite, le
maitre prédit à l'élève qu'il ne renaîtra pas dans. de mauvaises gali, etc., et le rassure
sur son sort dans les naissances à venir.
68 MAfii;>ALADANS LE MAJIJUSRIMtlLAKALPA
{l) Mkhas-grub-rJe, fol. 41b: « 'o-na slob-dpon sgra-géan 'jin dpal bças-gnen sogs
kyis bya-spyod-la slob-dpon gyi dbat,. yod-par gsurts-pa Ji-ltar yin ie-na / de ni luti-bslan~
\. dbugs-dbyun r/es-gnaii rnams-la slob-dpon gyi dbati du b(Jad-payin-gyi I slob-dpon gyi
dbati mchan-nid chati-ba min-no /1 •.
{2) ôtani n. 429. C'est un des textes qui traite des Kriyii Tantra de manière générale.
Cf. Bu-ston, cité dans T.P.S., p. 161, et Mkhas-grub-rJe, fol. 40a.
{3) Çes-bya kun-khyab, fol. 297b:· a: de'ati bya-rgyud ran lugs kyi rdo-r/e slob-dpon
gyi go-'phan sgrub-pa éhu éod-pan gyi dbar'l / rig-sr'lags kyi dti.os-grub-pa ':"e:tog gar'l
phog-gi lha'i bzlas luti sbyin-pa rdo-r/e slob-ma'i dbar'l- (298a) bar éha~ it~iin bgegs
giom-pa bya-ba lthrus bsrur'l-ba'i dball / 'byor-pa rgyas-par byed-pa bkra-çis r;as brgya~
kyi dbati.-ste / bya-rgyud rari lugs rdo-r/e slob-dpon gyi dbati.-bskur éhu éod-pan cam-gyis
.! kyan 'grub"'.pa yin mod /
INTRODUCTION 69
« Pour le rite complet de l'abhi$eka de Vajracarya (le disciple) prend
d'abord le vœu (dam-chig), et après avoir reçu, selon la règle, les cinq
uidyubhi$eka, il faut lui conférer les trois vœux (dam-chig gsum). Ces
trois vœux sont : le vœu du vajra, le vœu de la clochette, et le vœu de la
mudr{i.. Pour le vœu du vajra, le disciple doit se méditer en tant que
Vajrasattva, puis après lui avoir expliqué la nature réelle du vajra, on le
lui fait tenir. Pour le vœu de la clochette, on lui explique \(42a) la ,nature
réelle de la clochette et on la lui fait tenir. Pour le vœu de la mudrâ, on lui
donne une Rig-ma (assistante.tantrique) et se tenant embrassés, ils doivent
unir mahâsukha et Ai1nyatâ1 • L'abhi!}eka de Vajràcàrya existe bien au
complet dans les Yoga et Anuttarayoga Tantra, cependant si dans les
Yoga Tantra les vœux de vajra et de la clochette ne sont pas t;ès différents
des _mêmesvœux dans les Anuttarayoga Tantra, pour le vœu de la mudrâ,
la différence est très grande. En effet, pour le vœu de la mudrii de ce (Yoga
Tantra), après avoir créé en soi le corps du dieu (par la première étape
de l'identification avec la divinité, appelée) phyag-rgya i!hen-po (grande
mudriP) le disciple doit se méditer comme Vajrasattva, et c'est tout. Dans
(I) Comme on le sait, mahâsulcha = vajra = liriga 1 tandis que Sünyalâ = gha,:i/â
/dril-bu) = bhaga.
(2) C'est la première des quatre mudrâ qui, dans le rituel des Yoga Tantra, exposé
par Mkhas-grub-rJe sous forme d'analyse du texte de base de cette catégorie, leDe-,iid
bsdus-pa (Taltvasaf{lgraha), marquent les étapes de l'identification avec la divinité.
La première étape, phyag-rgya éhen-po, correspond à l'identification avec le corps du
dieu médité ; la seconde, dam-chig gi phyag-rgya, ou dam-rgya, avec sa pensée (thugs)
la troisième, éhos-kyi phyag-rgya 1 avec sa parole et la quatrième, las-kyi phyag-rgya,
avec les actes du dieu. D'autres correspondances sont indiquées : la mudrâ du corps,
qui contribue à faire disparaître les passions ('dod-éhags) correspond à l'élément
terre (dans le corps humain, la chair) et est associée au Tathagata Vairocana. La mudrâ
de la pensée, dam-rgya, contribue à faire disparaître la haine (ie-sdafl}, correspond à
l'élément eau (le sang) et est associée à Ak~obhya. La mudrâ de la parole (éhos-kyi
phyag-rgya) contribue à faire disparaitre l'ignorance (gli-mug), correspond à l'élément
teu (chaleur animale) et est associée à Amitâbha. La mudrâ des actes, las•kgi phyag-
rgya, contribue à faire disparaitre l'avarice (ser-sna), correspond à l'élément vent
(le souffle) et est associée aux Tathâgata Amoghasiddhi et Ratnasambhava, pour
compléter la série des cinq Jina. Le rôle de ces quatre mudrâ est indiqué par ce qui
suit (fol. 66b) : « Pour faire pénétrer dans le corps du méditant, conçu comme la forme
extérieure du dieu (dam-chig-pa}, le dieu dans le plan du jriâna (ye-çes-pa), il faut le
frapper du sceau des quatre mudra, afin que ce support extérieur (dam-chig-pa} d'une
part et le dieu dans le plan du jllâna (ye-&es-pa) d'autre part ne restent pas séparés.
Que signifie le fait d'imprimer le sceau des quatre mudrâ? C'est que l'on opère ainsi
le mélange du corps, de la parole, de la pensée et des actes du ye-çes-pa (le dieu dans
le plan du jitâna), avec le corps, la parole, la pensée et les actes du support extérieur
(dam-chig-pa), de sorte qu'ils ne se séparent pas; ... on opère de la même façon pour
la création du dieu en soi (bdag-bskyed), ou en face de soi (mdun-bskyed). D'après le
Dpal-méhog (Otani, 119 et 120) « celui quel qu'il soit qui est marqué du sceau {des
quatre mudrâ) du dieu quel qu'il soit devient identique à ce (dieu) 11. Et d'après le
Rce-mo « L'élément supérieur (gor'l-ma) et l'élément inférieur ('og-ma) de tous {les
dieux) ne doivent pas être séparés (mais unis)». Ce qui revient à dire que l'élément
supérieur, ou ye-çes-pa et l'élément inférieur ou dam-chig-pa de tous (les dieux) étant
séparés, il faut, pour les unir, imprimer le sceau des quatre mudrü »,
Voici le texte de ce passage difficile : « dam-chig-pa bskyed-pa la ye-çes~pa béug-nas
70 MAJWALADANS LE MANJUSRIMOLAKALPA
les Anuttara yoga Tantra bien que l'on crée également en ~oi le corps du
dieu (par l'étape de la méditation appelée) grande mudra (phyag-rgya
Chen-po), dans ce (Tantra}, en outre, on crée la Rig-m~ comme R_do-rJ~
dbyills-kyi dbail-phyug-ma, et la tenant embrassée, mahasukha ~t S11nyata
sont unis, tel_est !_'essentiel du rite de Vajracarya. D'après le Heva,ra Tantra
(Brtag-gnis, Otam 10) :
c(Une Prajftii âgée de seize ans,
est étroitement enlacée des deux bras,
puis vajra et gha!J,{ii.1sont unis,
tel est l'abhi$eka d'üciirya. >)
C'est pourquoi, comme il n'est enseigné nulle part dans les. trois Tantra
inférieurs qu'il faut imaginer que l'on enlace et que l'on s 1umt à la déesse
méditée, à plus forte raison ne faut-il pas employer une Rig-ma réelle (42b).
Quel que soit I1abhi$eka de la classe des Kriya Tantra que l'on confèr~,
il faut d'abord faire le rite de « choix du terrain »i (sa-èhog) et les préli-
minaires (sta-gon), puis on accorde les trois abhi$ek? de la guirlande ~e
,, fleurs, de l'eau et du diadème, auxquels on peut aJouter une prophétie
1
(lwi-bstan), le rite qui rassure le disciple (dbugs-dbywi), et celui de l'auto-
risation (rjes-gnail.)3, mais si on ne les ajoute pas, ce n'est pas une faute.
Il faut savoir que (les livres qui disent) que l'on confère les quatre abhi$eka•
dans les trois Tantra inférieurs~sont des_faux et des hérésies ll 5•
.t,.ri 1·
i·,.1
,1,
'"'
., 1
. '1,
. li _,_.~.-
.. -·-·---·- -·-·
"
INTRODUCTION 73
Reprenons à présent l'analyse de ce maitre (fol. 44b, suite) :
Quelle formule lait-on prononcer ? (C'est celle-ci) :
« Je prends refuge dans les Trois Joyaux;
je confesse tous et chacun de mes péchés;
je me réjouis des bonnes actions des êtres.
Je concentre mon esprit sur la Bodhi (grâce à laquelle on devient)
un Buddha.
Jusqu'à ce que j'aie obtenue la Bodhi,
je prends refuge dans le Buddha, la Loi et la Communauté.
Pour agir au mieux de mes intérêts et de ceux d'autrui,
Je vais créer en moi la résolution de la Bodhi.
Lorsque j'aurai produit la résolution de l'excellente Bodhi,
J'inviterai tous les êtres (à la connaitre).
J'accomplirai (les étapes) de l'excellente et attirante carrière de Bodhisattva,
O puissé-je devenir un Buddha pour êti:_eutile aux êtres. )>
Cette citation est tirée du Rdo-rïe gur ( Arya-dakir;ï-uajrapanjara-mahlilan-
lra-rlija-katpa)'.,
(1) Fol. 44 b : Il chig gan-gis 'jin-na I dkon-méhog gsum-la bdag sl,yabs méhi JI
sdig-pa thams-éad so-sor bgags fi •gro-ba'i dge-la rfes yi-ran If safls-rgyas byan-éhub
yid-kyis gzuns / sans-rgyas éhos dafl chogs méhog-la Il byan-éhub bar-du bdag skyabs-
méhi fi rafl-gian don ni rab bsgrub phyir Il byal'l-éhub sems ni bskyed-par bgyi Il
byafl.-éhub méhog-gi sems ni bsl,yed bgyis-nas If sems-éan thams-éad bdag-gis mgron-du
gfl.er fi byan-éhub spyod-méhog yid-'ofl spyad-par bgyi If 'gro-la phan-phyir sans-
rgyas 'grub-par gog If ées rdo-rfe-gur gyi rgyud-las gsuns-pas-so Il».
(2) C'est-à-dire la siddhi supérieure : l'obtention de la Bodhi.
74 MAf;IQALA DANS LE MANJUSRIMOLAKALPA
'/
i'
' l'i,.
~~
r
i
INTRODUCTION 75
pas. Cependant : celui, quel qu'il soit, qui abandonne la résolution de la
Bodhi, rejette du même coup la décision d'être utile à tous les êtres; s'il
abandonne le désir de devenir un Buddha, il abandonne aussi la résolution
de la Bodhi. Lorsque la prise de résolution d'entrer (dans le chemin, 'fug-
sems) est accomplie, il faut bien connaître les péchés principaux (rca-llu,i)
et Jes fautes secondaires (yan-lag gi iies-pa)' et tenir la promesse (de ne pas
les commettre), tel est l'engagement de Bodhisattva. Si l'on fait prendre
les engagements de Bodhisattva avant l'abhi$eka, il faut en expliquer le
sens comme il est dit plus haut et lorsque leur signification est bien comprise
(Je disciple) répétera après (Je maitre) la formule, par trois fois ; après
l'énoncé du dernier vers, l'engagement (effectif) naît dans l'esprit. Mais
si l'on fait ainsi sans comprendre le sens (de ce que l'on dit), les fautes ne
seront pas atténuées, et l'engagement de Bodhisattva ne naîtra pas, donc,
il ne sera pas possible de faire naitre (par la suite) les engagements tan-
triques (gsali-s,iags Jcyi sdom-pa). Au moment de conférer les engagements
de Bodhisattva à une grande foule (de disciples), il faut d'abord qu'ils
procèdent aux sept rites accessoires 2, etc., et (que le maître) leur en fasse
bien comprendre le sens et l'utilité; puis, au moment du rite principal
(dfws-gzi) (Je maitre) dit : « pensez : « Puissé-je devenir Buddha pour Je
bénéfice de tous les êtres» et répétez la formule après (moi)"; et lorsque
(le maître) a fait répéter ces paroles après en avoir expliqué le sens, comme
(les disciples) auront fait naitre la résolution de la Bodhi en pensant
« Puissé-je devenir Buddha pour le bénéfice de tous les êtres», un grand
mérite (bsod-nams) leur surviendra de ce fait. Si le rite de smon-sems n'est
pas accompli avec le soin nécessaire, (le disciple) ne pourra pas aborder
les sujets d'étude et ses fautes ne seront pas supprimées. Si l'on n'obtient
que les engagements de l'un des Kriyâ ou Carya Tantra, sans obtenir ceux
des Tantra supérieurs, il ne faudra tenir que les engagements de Bodhisattva
et ne pas tenir les engagements tantriques 3 >1.
(1) La liste des dix-huit péchés principaux (rca-lturt) se trouve par exemple dans
le So-thar byan-sems gsati-sftags gsum-gyi sdom-pa'i bslab-bya nor-bu'i 'od-'phren,
titre abrégé: sdom-gsum bslab-bya (op. cil.), fol. 16b-18a. Celle des quarante-six fautes
secondaires est détaillée dans le même texte, à la suite des rca-Uufl., fol. 18a-2la.
(2) Les sept rites accessoires sont: 1) phyag-'chal-ba ,· 2) méhod-pa 'bul-ba ,· 3) sdig-pa
bçags-pa; 4) rfes-su yi-rati.; 5) éhos-'khor skor-bar bslml-ba; 6) gsol-ba 'debs-pa,·
7) bslio-ba.
(3) Fol. 44b suite : « de-la chigs-béad da1i-po rkyari-pas 'fug-sdom 'jin-pa'i chul 1
i'
lr
11
'1
/
,1
. 76 MA,':/\)ALADANS LE MANJUSRIMULAKALPA
•*•
1 Les chapitres II et III du MMK sont centrés l'un et l'autre sur
(.
l la description de ma,;uJala et l'exposé de rites auxquels ils servent
de cadre, mais leur élaboration, comme leur emploi, diffère sensible-
ment d'un chapitre à l'autre.
(i Le début du chapitre II est consacré à l'exposé des mantra et
mudrâ qui seront employés à chaque étape du rituel et à l'énuméra-
tion des formules magiques particulières aux divinités Laukika
et Lokottara représentées dans le mai:uJa/a.
Bien que ce préambule présente un grand intérêt, du fait qu'il
(45a) ies-pa nas f sems-éan lhams-éad bdag-gis mgron-du gner I ies-pa 'i bar-gyis smon-
sems ého-gas 'jin-pa f byali-Chub spyod-méhog yid-'ori spyad-par-bgyi / les-pas
ston-:lifi
'fug-sems ého-gas 'jin-pa slon-no fi de-la smon-sems ého-gas 'jin-pa'i chef bdag-gis
sems-éan lhams-éad kyi don-du sans-rgyas thob-par bya'o snam-du dam-béas-pa cam
gyis mi-éhog-gi J de-llar dam-béas-pas dam-béa' de sails-rgyas ma-thob kyi bar-du
mi-gtan-no Il snam-du dam-bëas-pa'i chul gyis 'jin dgos-so If de-llar smon-sems ého-gas
'jin-chul de'i sgo-nas bzuri-na bslab-bya la slob-dgos-çiri I bslab-bya ni skyabs-'gro da,i
sems-bskyed kyi phan-yon sems-pa rnams llin-mchan dus drug-lu byed-pa dari f nag-
po'i éhos bii spon-lin dkar-po'i éhos bii sgrub-pa sogs-te Ides-na nag-po'i ëhos bli
ma-spar'ts-na l skye-ba phyi-ma rnams-su sems-bskyed mi-skye-ba'i rgyur 'gyur-ba
yin-{lyi I che 'di-la sems-bskyed blal'ls-ziri glori-ba min-no If 'o-na sems-bskyed gari-gis
glofl-na sems-éan thams-éad kyi don byed-pa'i bsam-pa blar't-ba dan f sans-rgyas thob-
'dod kyi bsam-pa blari-na sems-bskyed gton-no 11'Jug-sems ého-gas bzuri-nas byali-
sems kyi sdom-pa'i rca-lluri dari/ yan-lag gi nes-pa rnams legs-par çes-par byas-la sruri
dgos-so Il dbari-bskur gyi s,'la-rol-lu byan-sems kyi sdom-pa 'jin-pa goÎi-du bçad-pa
ltar gyi don dran-pa'i sgo-nas r/es-zlos lan-gsum byas-pa'i chig lha-ma rjogs•pa-na sdom
(46b) -pa rgyud-la skyes-pa yin-pas f de-llar don dran-pa'i sgo-nas ma-byas-na bya,i-
sems kyi sdom-pa skye-ba dan I nams-pa sos-par mi-'gyur-iiù byari-sems-fcyi sdom-pa
ma-skyes-par gsai1-siiags kyi sdom-pa skye-ba mi-srid-do / I khrom éhen-po chogs-pa la
sems-bskyed 'bogs-na / s,ion-du yan-lag bdun-pa sogs dan/ don da,i phan-yon bçad-
pa'i sgo-nas legs-par fi.es-par byas-te / dfl.os-gii'i skabs-su sems-éan gyi don-du rjogs-
pa'i san.s-rgyas lhob-par bya'o fi snam-du gyis la r/es-zlos gyis-çig / ées brda-sprod la
r/es-zlos byed-du béug-na sems-éan lhams-ëad kyi don-du salis-rgyas thob-par bya'o fi
sflam-pa'i blo-bskyed-pas bsàd-nams éhen-po 'byu11.-iin / smon-sems khyad-par-éan
ëho-gas bzuri-ba ma-byas-pas bslab-bya dari 'gal-ba'i ries-pa mi-'byw'l-ba yin-no fi
rgyud-sde gon-ma gflis-kyi dbaft-bskur ma-thob-par bya-spyod gari-rwi-gi dba,i-cam
lhob-pa-la J byari-sems kyi sdom-pa las logs-su gsa1i-s1iags kyi sdom-pa bsrwi-rgyu
med·do fi
1'
1/1.-
INTRODUCTION 77
constitue en quelque sorte un « magasin des accessoires " auquel
de nombreuses références seront faites lors de l'exposé du rite
central, et que, nous l'avons vu plus haut, le caractère syncrétique
du Tantra y soit particulièrement apparent, il ne parait pas
indispensable à la compréhension de ce travail de traduire tout
au long ces pages où les répétitions et formules stéréotypées
abondent. Nous ne ferons donc que résumer les principales données
du début de ce chapitre'.
Maîijusri' contemple le cercle de la Grande Assemblée et entre li
en un samâdhi appelé : « celui qui contemple l'introduction au
vœu (samaya) de tous les Hres ,,s. A peine y est-il entré que de
son nombril jaillissent d'imnombrables rayons lumineux qui font
apparaitre le monde de tous les êtres puis la demeure des
Suddhavasa. Le Bodhisattva Vajrapai.ii• prie alors Maîijusri de
prononcer le chapitre du ma,;ujala intitulé « Introduction au vœu
(samaya, dam-chig) de tous les êtres" et les formules magiques
de tous les Laukika et Lokottara qui permettront aux êtres, où
qu'ils pénètrent', d'obtenir la siddhi. Maîijusri ainsi interpellé par
le maitre des Guhyaka, le maitre des Yak~a6, prononce le« Tantra
du ma,;u!,ala hautement secret (paramaguhya) "· Il se livre tout
d'abord à une démonstration de pouvoirs magiques qui a pour nom
« exhortation de tous les Vidyaraja" : levant la main droite, il
1
fait surgir du bout de ses doigts une myriade de Vidyaraja qui
1
prennent place dans le palais des Suddhavasa. Maîijusri prononce 1
ensuite le hrdaya en trois syllabes du Krodha Yamantaka, Of/l âlJ,
hiim formule dont l'efficacité est universelle, qui sert à inviter la
.' li
divinité et à la prier de partir, que l'on peut employer dans les li
rites paisibles, terribles, d'accroissement, etc. Ceci dit, Maîijusri ,,
1,
il
1
,
1
1
l'
:i:
r. ,,
r!
78 MAJ:1,;>ALA
DANS LE MANJTISRIMOLAKALPA
versé dans la science sacrée, pacifie ! svaha » (p. 33, 1. 19-20). Il est
prononcé par le Bodhisattva (c'est-à-dire Maîijusri). Il a été
enseigné dans l'Atharva Veda pour être utilisé dans tous les rites
terribles. »
Il est suivi par Je mantra des Vi~i;tuites : « Ol]ltoi qui as Garuçla
pour monture! Toi qui tiens la roue dentelée (cakra) en main!
Toi qui as quatre visages ! Hul]l hul]l ! Rappelle-toi ta promesse!
C'est le Bodhisattva qui J'enseigne ! svaha » (p. 33 fin) énoncé par
Maîijugho~a. Il pacifie rapidement toutes les actions. Sous l'aspect
de Vi~i;tu, il détruit tous les démons ; si l'on y joint la mudra à
trois pointes (trisikha), il réalisera en un instant toutes les entres
prises. Tout ce qui a été exposé dans les Tantra Vi~i;tuites, dané
le développement des rites, c'est Maîijugho~a qui l'a enseign-
pour convertir les êtres par cette méthode. Vient ensuite Je mantra
des Çivaïtes : « Ol]l Mahâmahesvara, roi des Bhiita, toi qui as le
rat pour symbole ! Toi qui portes une tiare de tresses pendantes,
dont le corps, couvert de cendre blanche, parait grisâtre, hul]l
pha/ pha/ ! C'est le Bodhisattva qui l'enseigne! svaha » (p. 34, 1. 7-8).
Il a été prononcé par moi (Maîijusri) pour être utile aux êtres. Si l'on
y joint la mudra de la pique {süla}, il détruit tous les démons.
Je l'ai enseigné jadis de façon développée dans les Tantra çivaïtes,
dans les rituels anciens, pour les êtres humains que l'on appelle
Çivaïtes ». Enfin, le puissant mantra « Ol]l, aigle, grand aigle !
Toi dont les ailes sont déployées comme un lotus ! Tueur de tous
les serpents ! Kha kha khahi khahi ! Rappelle-toi ta promesse,
hul]l ! Reste ! Le Bodhisattva l'enseigne, svaha » (p. 34, 1. 15-16)
est connu sous Je nom de Garuçla. C'est Je meilleur pour la conver-
sion des êtres difficiles à convertir. Il détruit Je venin des serpents ;
si l'on y joint la Mahâmudrâ, il vaincra les hordes de démons
hostiles et servira d'antidote pour tous les poisons. Il a été enseigné
par moi (Maîijusri) comme moyen de convertir les êtres susceptibles
de l'être par cette méthode. Je suis venu agir sous l'apparence
de Garuçla, le roi des oiseaux éblouissant. Tout Je développement
des rites énoncé dans Je Tantra de Garuçla, c'est moi qui l'ai
enseigné pour le profit des êtres. Venu sur terre pour convertir
les êtres, sous l'aspect d'un oiseau, en tant que Bodhisattva
Garutma, j'ai opéré pour combattre Je venin des serpents».
« De même, les mantra des dieux Laukika qui sont exposés
dans ce Kalpa, je les prononce tous en vue de convertir les êtres.
Quant aux mantra du Tathâgata, comme ceux des kula du Padma
et du Vajra, ils ont été énoncés par moi dans Je texte de ce Kalpa,
comme auparavant. Comme une nourrice prend soin des enfants
et les protège, j'instruis, par les mantra, ceux qui ont une intelli-
80 MAl;!\)ALA DAl'(S LE àlANJUSR!MOLAKALPA
gence d'enfants. Tout ce qui a jadis été enseigné par les Buddha
aux dix pouvoirs, c'est moi Maîijusvara qui l'enseigne à présent. »
'1 Ainsi se termine l'exposé des vidya et mantra. Une fois encore,
Maîijusri contemple le cercle de la grande Assemblée des Suddhà-
(! vasa et entre en samàdhi nommé " qui stimule tous les vœux
(sarvasamayasaiicodanï) ». Le ciel des Suddhàvàsa se transforme.
sur le champ en un ma,;uf.alaserti de pierres précieuses de toutes
sortes, miraculeux et admirable. Même les Buddha, les Bodhisattva,
f
qui ont atteint la dixième bhümi, les Sràvaka, etc., ne pourraient
peindre ou faire peindre ce ma,;u/_ala,
à plus forte raison les hommes
ordinaires. Lorsque Maîijusri aperçoit ce noble et divin ma,;ujala,
ce lieu de la prise du vœu (samaya)1, il fait entrer dans ce ma(uf.ala
né de l'esprit en général, et du samadhi en particulier, grâce à sa
bénédiction (adhi~/hana), tous les Buddha Bhagavat, les Pratye-
kabuddha, tous les Âryasràvaka, les Bodhisattva de la dixième
bhümi, ceux qui ont reçu l'abhi~elw de Yauvarajya (prince héritier,
nom de la neuvième bhümi) et tous les êtres purs et impurs (sasrava
anasravasca). Ce ma,;uf.ala,les hommes ordinaires ne parviendraient
même pas à l'imaginer, à plus forte raison à le peindre ou à le
faire peindre.
Alors Maîijusri s'adressant aux êtres qui ont pénétré dans le
cercle de la grande Assemblée et qui ont prêté serment', leur dit :
"Écoutez-moi, amis; si cette promesse (samaya) ne doit pas être
transgressée par les Tathàgata et les Bodhisattva, à plus forte raison
doit-elle ne pas être transgressée par les êtres, qu'ils soient Ârya
ou non-Ârya. » Puis, s'adressant à Vajrapal'.).i, Maiijusri lui dit :
"j'ai enseigné, ô Jinaputra, le serment né de l'esprit qui transcende
les hommes. J'enseignerai (à présent) celui qui convient aux
hommes• et bien que les Tathàgata soient entrés dans le Nirval'.).a,
où que les êtres pénètrent, ils obtiendront la réussite de tous les
mantra (des dieux) Laukika et Lokottara. »
A ces mots, Vajrapal'.).i répond à Maîijusri : "Si tu sais que le
i,
\1
\
\1
INTRODUCTION
grand, moyen ou petit selon que l'on désire devenir roi, accroitre
ses biens ou réaliser un vœu. Quel que soit le ma,pjala choisi, il
faudra retourner la terre sur une profondeur de deux coudées ;
si l'on y trouve des éléments indésirables, il faudra recommencer
l'opération ailleurs. On comble la fosse avec une terre pure, et on
nivelle soigneusement la surface de l'enclos 1 • L'âciirya délimite
alors à l'aide de quatre poignards (kïla, phur-bu) de bois reliés
entre eux par du fil de cinq couleurs trois carrés concentriques qui
forment les trois enceintes principales du mw:uJ.ala.Il fait un rite
de protection pour ses assistants et pour lui-même et reste un jour
et une nuit en méditation au dehors du mw:uJ.ala.Le jour suivant,
il procède à des travaux d'architecture et à l'ornementation du
mal)r/-ala: il aménage des portes surmontées d'arches d'où partent
des guirlandes, il plante des oriflammes et des pieux qu'il charge
d'aliments. On fait jouer un orchestre composé de tambours, de
conques et d'instruments à cordes tandis que l'âcârya lit ou fait
lire un sülra du Grand Véhicule dans chacune des quatre directions.
Il jonche le mal)rf,a/a de fleurs et sort. Puis il fait venir deux ou
trois peintres dans les conditions de pureté physique et morale
requises. Il effectue un autre rite de protection et sur de la poudre
de cinq couleurs qu'il a, au préalable, placée lui-même au centre
du mal)gala, l'âcârya imprime une mudrâ.
Dans la direction d' Agni, au dehors du mal)gala, il construit
1' une fosse à feu où il fait des offrandes ignées sur les bûches de
certains bois. Après méditation et hommage à Mafijusri, l' âcârya
prend la poudre colorée et trace dans le mal)gala intérieur une
esquisse des peintures que les peintres termineront. Suivant cette
méthode, il représente en premier le Buddha Sakyamuni chez les
Deva Suddhavasa, peinture immédiatement suivie d'offrandes aux
êtres, de homa et de rites purificatoires. Puis le maitre du mal)r/-ala
(kumârï) afin de détecter les os qui pourraient souiller le terrain sur lequel on veut
tracer le ma,;içtala.L'iicrirya pose une question à la jeune fille et selon que la réponse
commence par telle ou telle syllabe, il peut déterminer la direction et la profondeur
à laquelle des os sont enfouis, ainsi que la caste de celui à qui ils appartenaient. Au
cas où ces os ne seraient pas extraits, on n'échapperait pas aux pires calamités. On
peut aussi se reporter au HôbtJgirin, III, s.v. chakuji, p. 279, sur le o:choix du terrain•
et chakuji 2, p. 280, sur le « choix du moment JI favorable à un rite et en particulier à
l'établissement d'un mal)çiala, qui montrent bien la complexité de ces opérations sur
lesquelles le MMK passe si rapidement.
{l) Les indications précédentes annonçaient une division tripartite du rite et des
siddhi qui en découlent, comme on en trouve si souvent dans le MMK, par exemple aux
chapitres des pafa (cf. Iconographie des Ëlof(es Peintes, p. 6). Mais la suite du chapitre
montre qu'un seul mal)çiala est décrit, qui ne répond à aucun des trois buts énumérés
plus haut puisqu'il sert de cadre à un rite d'abhi~eka.
'i
-
INTRODUCTION 83
s'installe sur une meule d'herbe kusa, prêt à lancer des poignées
de moutarde blanche imprégnées du mantra du Krodha Yamantaka,
pour détruire tout obstacle démoniaque ou naturel qui pourrait
survenir.
La peinture du mal)gala se poursuit alors dans la zone intérieure
où, de chaque côté du Buddha, on peint deux Pratyekabuddha
et deux grands Auditeurs. On place à droite Avalokitesvara à la
tête de divinités féminines du clan (kula) du Lotus, puis un groupe
de seize Bodhisattva conduits par Samantabhadra et au bord
extrême de cette enceinte, des Vidyaraja et Vidyarajfü du clan 1
du Lotus. On peint de l'autre côté Vajrapa1.1i à la tête de Vidyaraja
du clan du Vajra et des Vidyaga1.1a du même groupe à l'extrémité
du mal)gala. Au-dessus de ce Bodhisattva et en face des seize
Bodhisattva, on représente les huit U ~J.li~araja et les six Paramita.
Au-dessous du Buddha, on installe Mafijusri, le regard fixé sur
Yamantaka, son émanation terrible, placé plus bas à sa droite.
De chaque côté de la porte d'entrée', deux Bodhisattva montent
la garde. On trace ensuite un autre carré qui borde ce mal)rf,ala
lui aussi flanqué de quatre portes aux quatre orients. Au-dessus
du Buddha, à l'Est, on peint Sai:tkusumitarajendra 2 ; de même
au-dessus d' Avalokitesvara on représente Amitabha. Le texte est
moins explicite en ce qui concerne la place à donner à Ratnaketu,
qu'on doit peindre à la gauche des mudrâ qui entourent Sai:tkusu-
mitaraja. Et puisque l'on indique ensuite les mudrâ à représenter
au-dessous de Mafijusri, donc à l'Est, il semble qu'on puisse
(1) Le mal}çlala est orienté à la manière indienne, la porte d'entrée faisant face à
l'Est {cf. MMK, p. 40, I. 23-24 : eualp prâtimukhalp mal)çlalam saruata{i praueSadvâralp
kâryam). La porte d'entrée se trouve donc à l'Est. D'ailleurs, comme le dit M. Tucci
dans les T.P.S. p. 320: « The mal).çlalais read following the pradak:,il).a'sorder: as the
latter is entered from the East, so also its symbolism begins from the East, always
remembcring that it is not the astronomical East: the mal).çlala'sorientation is depen-
dant on its relation with the meditating person, according to a general rule of Hindu
ritualistic; hence the East is the side opposite the slidhaka, the person towards whom
the figures are turned. » Le MMK contient cependant une contradiction : dans la
description du mal)çlala qui entoure le mal)f{ala central (et qui est appelé aussi abhyan-
laramal)Çala, cf. p. 112, n. 4), on lit qu'il faut peindre ((à l'Est, au-dessus du Buddha
~âkyamuni, Sankusumitarâja, sous la forme d'un Tathagata de petite taille», etc.
Mais s'il était dessiné à l'Est, il serait alors au-dessous et non au-dessus du Buddha.
Il faut, pour rétablir la bonne position, soit placer la porte d'entrée à l'Ouest - mais
tous les informateurs tibétains consultés sont contre cette hypothèse - soit admettre
qu'il s'agit d'une erreur et placer Sail.kusumita à l'Ouest, ce que j'ai fait.
(2) On se trouve à nouveau devant la triade dont les rapports ont été précisés dans
le chapitre de l'Assemblée : au-dessus de MaiijuSri et du Buddha, le dharmakâya
Sailkusumita « de petite taille n sera représenté, tandis qu'au-dessous de MailjuSri
qui ne le quitte pas des yeux, on placera Yamantaka.
84 l!IA~J;)ALADANS LE l\f.A:NJUSRIMOLAK.ALPA
(1) Ajit Mookerjee, Folk Art of Bengal, a study of an art for and 0 r the people
p. 20-27. ' ,, '
(2) C. R. Mukerjhea, The Santals, p. 180-181.
(3) E. Slack et C. J. Lyall, The Mikirs, p. 35.
(4) G. Tucci, Earlh in India and Tibet, dans Ebranos-Jahrbuch XXH p 352
(5) The Hindu Temple. ' ' ' '
(6) Barabu,J.ur, op. cil.
(7) Tibetan Painled Scrolls, et Teoria e pralica del ma,.zçlala.
'1
88 MA]'.1\)ALADAN'S LE MANJUSRIMûLAKALPA
:1
!
1
!
INTRODUCTION 89
à l'ordonnance de la ville du roi Cakravartin, comme à la simple
construction d'une maison. Voici comment M. P. Mus analyse ces
parallèles : « En sa totalité et jusqu'à ses limites, le sol de la maison
ou du temple est assimilé à la fois à l'extension de la terre et à sa
structure mystique. La similitude va, magiquement parlant,
i1:1squ'àl'identité de partie à partie. Ces parties se correspondent,
dirons-nous, chacune à chacune, ce qui fait bien voir la répartition
du sol construit entre les divinités régentes des diverses régions de
l'espace et l'identification simultanée des deux totaux, d'une
part au viislu puru?a, d'autre part à Puru~a. La Maison et Je Monde
sont ainsi deux sommes égales : l'une et l'autre sont Purusa.
« Il en résulte que chaque aire à bâtir, magiquement définie de
la sorte, est comme une attestation localisée, mais authentique, du
tout du monde ; elle présente notamment un point précis où la tête
du serpent mythique soutient la terre : c'est là qu'on enfoncera la
cheville et il n'y a aucune difficulté matérielle à admettre que Je
voisin en fasse autant. La tête du Serpent se tient exactement sous
chaque maison, du seul fait ... que chacune n'est pas simplement,
comme on le croirait à première vue, un petit monde à part : ce
sont autant d'hypostases d'un seul et même monde et elles n'ont
toutes ensemble qu'une réalité unique, la sienne»'.
En dehors de ces rapprochements avec Je macrocosme et ceux
que le Y aga établit entre les six cercles du corps humain considéré
comme un microcosme, on a associé la démarche progressive de
l'initiation, dont le ma,;uJ,alaest Je cadre par excellence, à celle de
cert~ins itinéraires de pèlerinage réels ou imaginaires du type de
celm que M. Tucci a traduit dans son article « A propos Avaloki-
teçvara»•. Au Tibet, le type ultime de ces itinéraires peut être
trouvé dans le Bar-do, période de quarante-neuf jours durant
laquelle, par étapes successives, l'être se fraye un chemin, à sa
mort, vers un séjour préalable à une nouvelle naissance : schéma
analogue à celui de l'initiation, qui est une mort rituelle suivie d'une
renaissance en même temps qu'une consécration. Cadre et démarche
peuvent se rapprocher: il s'agit dans les deux cas d'un cheminement
dans une structure fixe qui se déploie en progression géométrique
à p~rtir d'un centre où l'on pénètre au terme du voyage, ayant
assumé une condition nouvelle marquée par l'octroi d'un nouveau
nom dans le rituel de l'abhi$eka, par une incarnation nouvelle
dans celui du Bar-do. C'est aussi d'après ce schéma que le ma1;uf,ala,
i !
'1
90 MAJ'/QALA DANS LE MA!UUSRIMOLAKALPA
,,'
,,''
1)
"
APPENDICE
1
fA.\'l\lALA DANS LE MAIIJUSR!MOLAKALPA
Vasubandhu, etc.
.
Khri-sroii. lde-bcan
1
1 Saii.s-rgyas bla-ma
1
3 Ni-ma sen -ge
1
4 Padma-skyabs ou Khu-cha zla-'od
1
5 Pakçi Çakya-'od
1
6 Khyuii.-nag Çakya dar
1
7 0-gyan gliii.-pa
1
8 Las-'phro gliii.-pa
1
9 Mkhyen-brce'i dbaii.-phyug
1
10 Gar-dban Las-'phro glin-pa
1
11 Padma rig-'jin ou Padma che-dbaù rcal
1
12 0-rgyan chos-rJe gliii.-pa
- 1
13 'Jam-dbyaùs Mkhyen brce'i dbaii.-po, 1820-1892.
1
gsuii. thugs yon-tan 'phrin-las
--~-I---------,
pho Guru che-brtan 'Dis-mgo Mkhyen-brce '.Ïam-dbyaùs chos-
brce, c. 1897-c. 1945 Mkhyen-brce 'od-zer, 1896-1945 1 kyi blo-gros, 1896-
950. né en 1910 1 1959.
yaii.-srid né au Bhutan
vajra c. 1946.
1953
deux lamas.
11·
r~
1i!
!
Î
!
1
! \
i
,1
(
l
:)
APPENDICE 95
Le dernier Mkhyen-brce de la seconde génération est l'incarna-
tion de l'esprit. Rab-gsal zla-ba, abrégé en Gsal-dga', ou Gar-dbai:t
'od-gsal mdo-silags gliil-pa, de son nom de gler-slon, est né à
'Dan-ma, principauté divisée entre Glii:t et Dergué, en 1910. Son
père, Bkra-çis che-riil, de la famille de 'Dis- (ou Dii:t) mgo, était
l'un des quatre intendants principaux, (gner-pa), du roi de
Dergué, qui avaient sous leurs ordres trente mdun-skor (aussi
compris comme gduli-mgo par certains informateurs). Ce lama qui
vit actuellement à Kalimpong, est également connu sous le nom
de Ze-chen Mkhyen-brce, d'après son monastère, Ze-chen rab-
byams, filiale de Smin-grol-glii:t entre Glii:t et Dergué, qui four-
nissait des lamas à ces deux pays.
La troisième génération est représentée par l'incarnation du
premier yali-srid, Rjoil-gsar Mkhyen-brce, 'Jig-bral thub-bstan
chos-kyi rgya-mcho, né en 1909 qui vivait dans le monastère
Sa-skya-pa de Sga-len, sous la dépendance de Dergué ; ensuite,
par la réincarnation de •Jam-byails Mkhyen-brce 'od-zer, né au
Bhoutan il y a quatorze ans environ. Enfin le troisième yali-srid
de la troisième génération, l'incarnation de Sa-skya Phun-pho
Mkhyen-brce, se trouve être son propre petit-fils, Maiijuvajra,
né en 1953, fils de l'actuel représentant de la branche des Phun-
chogs pho-brail qui assure la descendance de la famille (rgyud-
'jin), 'Jig-bral ilag-dbai:t kun-dga' bsod-nams, né en 1929.
A partir d'ici, malheureusement, je n'ai pu recueillir encore que
des renseignements fragmentaires sur les deux autres lignées.
Les voici : Mchog-gyur bde-chen glii:t-pa, dont le monastère
principal, Rcid-ke, est aussi situé dans les environs de Dergué
et sous sa dépendance eut deux réincarnations, Dkon-mchog
'gyur-med bstan-pa'i rgyal-mchan, de Rcid-ke, et l'incarnation du
monastère de Gnas-brtan, Padma 'gyur-med. La troisième généra-
tion est représentée par un lama du même nom, Padma 'gyur-med,
né en 1928.
L'auteur du Çes-bya lcun-khyab, Yon-tan rgya-mcho, aussi
connu sous le nom de 'Jam-mgon Koil-sprul 'od-zer, naquit à
Roi:t-lcags en 1813, de Bsod-nams 'phel et Bkra-çis mcho. Après
sa mort en 1899, il eut trois réincarnations : 'Jam-mgon de Cii-'dra
(ermitage de Dpal-spui:ts), appelé Dpal-ldan Mkhyen-brce 'od-zer,
ou, de son nom de gter-slon, Bstan-riiiil g-yui:t-drui:t glii:t-pa (1904-
1953), dont un yali-srid est né en 1954 dans la famille des riches
marchands Khams-pa installés à Kalimpong, les Sa-'du-chail.
Ce dernier se nomme Sa-'du Koil-sprul Karma blo-gros chos-kyi
sei:t-ge bstan-pa'i go-cha. Sur le second, Rjogs-chen Koil-sprul et le
troisième Ze-chen Koil-sprul, né en 1901, les renseignements me
manquent.
4-1
}
r
'
'r
,1
f!
1_:
'r
) \
~.
-------·--·-.
MANJUSRIMÜLAKALPA
CHAPITRE Il'
(1) TMK, Pékin, Rgyud XXII, Col. 35a, 1. 4. MMK, Narthang, Rgyud XI, fol.147
b l. 5; Pékin, Rgyud XII, fol. 76a 1. 1 : Lhasa, Rgyud XI, fol. 99a 1. 5. SKT, p. 36
1. 21.
(2) Guhyakiidhipali, épithète de Kubera, est appliqué à Vajrapfil)i dans le MMK
et, entre autres, dans le Mahcibalamahiiyiinasülra, édité et traduit par M. F. Bischoff,
Paris 1956, passim. Cette forme apparait dans le MMK, p. 28, I. 22, 29, l. 7, 36, 1. 2,
l. 24, etc. Przyluski (Les Vidyârâja, p. 312) et M. Edgerton, op. cil., p. 467 ont déjà
attiré l'attention sur la double qualité de Vajrap8.Q.i,dans le MMK, à la fois Bodhisattva
et chef des Yak~a Guhyaka. Si le parallèle établi par Przyluski entre le Kuvera
brahmanique et le Vajrap8.l).i bouddhique n'est pas mis en lumière par ce chapitre,
la tradition tibétaine, probablement d'origine indienne, voit dans Ucchu1;ima,forme
particulière de Jambhala, dont on connait les liens avec Kuvera, une incarnation de
Vajrap8l).i Guhyapati (cf. lndo-Tibetica, vol. III, partie II, Rome, 1936, p. 105-106).
Ce terme apparaît dans le MMK sous la forme guhyâdhipali, p. 36, 1. 6 et guhyadhipati
(erreur évidente) dans ce passage, I. 21 de la même page. Dans les Annales Bleues,
Vajrapür.ii Guhyapali est mentionn6 plusieurs tois, par exemple, p. 124 et 158 et
M. Roerich indique en note p. 124 que« Vajrapfil).i est la divinité principale des Tantra.
Il est appelé Guhyapati parce qu'il est considéré comme le conservateur de tous les
Tantra~. J'opte ici pour la forme guhyaka parce qu'on peut considérer, semble-t-il,
le terme guhya comme une rationalisation à partir de guhyalrn et que cette dernière
forme est plus fréquente dans le MMK. Mais il semble que dans la tradition tibétaine
guhyapali ait supplanté guhyakâdhipati comme épithète de Vajrap8.Q.i, guhya ayant
le seul sens de • secret, ésotérique ,.
(3) Corr. skt., p. 36, l. 21, faQlmahâsallva madhye bhii§ale sma en malu'isallvamalhye,
équivalent de mahiisallviiya.
(4) Tib. : sems-éan éhen-po.
(5) Voir à ce sujet la note de :M. Edgerton, p. 391. M. R. A. Stein m'informe que
1 ' cette période exceptionnelle (ého 'phrul gyi zla ba) a désigne la première lune de
l'année tibétaine, ainsi nommée à cause de la fête du ého 'phrul (du ter au 15) qui
commémore la soumission de Mâra par le Buddha au moyen de magies (ého 'phrul) ,.
98 MANQALADANS LE MANJUSRIMULAKALPA
1. 5, p. 106, l. 21, p. 113, l. 18, p. 145, l. 18, et p. 573, 1. 18 j ce membre de phrase manque
au chinois.
(1) Tib. gnas de dag lu, Skt., p. 37, I. 4, tasmin sthiine.
(2) Le passage entre crochets manque au tibétain; un hasla = 24 afigula, c'est-à-
dire 46 centimètres environ. Le premier carré a donc plus de 5 mètres de côté, le second
plus de 7 mètres.
(3) P. 37, l. 5, skt. kafhalJ.IJ.aà lire kat!)alla (tib. gyo mo, MVP 5304).
(4) Le chinois ajoute : , sans excrément 11.
(5) Les crânes sont omis en tibétain.
(6) Skt., p. 37, 1. 6, au lieu de supasuparikarmitam, lire suparikarmitam.
(7) Nighriilmalta, p. 37, I. 6, n'est pas attesté dans les dictionnaires; il faut peut~être
lire niriilmaka ou ni~priil).aka qui, l. 18 de la même page, est également traduit par
srog-éhags med-pa.
(8) Cf. p. 106, n. 2.
(9) Cette a:grande mudra à cinq pointes » paraît réservée dans le MMK, et en tout
cas dans ce chapitre, à Mai'ijuéri (cf. M. Lalou, l'iconographie des Étoffes peintes, p. 19,
n. 6); le début de notre chapitre dit d'ailleurs sans équivoque, p. 26, 1. 15-16: iiryaman-
juSriyaT[l niima mudrii pancaSilchâ mahiimudreli vikhyiilii. On peut lire dans un des
chapitres consacrés à des mudrâ, le chapitre XXXV, p. 358, 1. 3, infra, 359, I. 5, la
façon de l'exécuter :
iidau tiivat kare nyastamubhayiigriiTfl kare sthilau JI
anyonyârigulim iive~t!)ya sanmi8rii111ca punas tata(! /
ubhau karau samiiyuktau paiicacülasucihnilau If
viparyas talas te~iim arigulinii111 tu agrata" /
mudrii paiicaSikhii jn.eyii pan.cacïrakam eua tu If
mahiimudreti vikhyatii ...
On trouve une autre description de cette mudrii particulière à Maii.juéri, p. 406,
I. 22-24. On peut cependant lire cette indication au début du chapitre III : (ton dessine
en premier la grande mudrii à cinq pointes (puis) on devra dessiner la mudrii du lotus
l. bleu (utpala) du Bhagavat Mai'ijuSri. , On pourrait préférer, pour la seconde mention
du mot mudrii, le sens de , signe, sceau » à celui de « geste de la main », la fleur utpala
étant un attribut habituel de Mai\juSrï {cf. Foucher, Iconographie bouddhique de l'Inde,
p. 115 et 119). Mais comme on doit peindre la mudrii ulpala et la mudrii pancaSikhii
11 sur toutes les portes du mal).{iala », on ne peut guère donner deux sens différents au
même mot. On décrit d'ailleurs, p. 388, l. 5-7, cette mudrii en ces termes : a: ubhau
hastau piiruaual lcaramiiue~fayilvii abhyanlarasthitiibhir angulibhi" kanyasaQ tarjanyo
pari~fhii ni~p'içlayet / iya111maiijuSriyaQ kumiirabhütasyotpalamudrii /. La paiicaSikhii
mahiimudrii n'est donc pas la seule qui soit attribuée à Maiijuéri. Ainsi, p. 30, I. 18,
on mentionne une mudrii à trois pointes, triSikhii qui est à joindre à une uidyii prononcée
100 MA1")'J;)ALA
DANS LE MANJUSRIMOLAKALPA
on asperge (de cette eau) en cet endroit, les quatre orients, en haut,
en bas1 en travers, les directions intermédiaires, partout. Ensuite,
' .
on fait là un carré parfait de 16 coudées, 12 coudées, ou 8 coudées :
le grand a 16 coudées, le moyen a 12 coudées, le petit a 8 coudées.
Telles sont les ma1pjala de trois sortes
révélés par les (Buddha) omniscients (sarvadarsin).
Si l'on désire être roi (on fait) le grand.
Le moyen fait accroitre les biens•.
Le petit concerne uniquement les vœux 3 •
Il fait toutes œuvres, il est bénéfique•.
Ensuite, qu'on trace un autre ma1pjala (tel qu'on) le désire en
sa pensée (à savoir), on creuse le terrain à une profondeur de
deux coudées seulement; si l'on y voit des pierres, du charbon,
des cendres, des os, des poils, etc. (ou) des espèces de vers et insectes
variées, on creuse dans un autre emplacement qui ne soit ni néfaste,
ni dangereux. Sinon• qu'on trace (le ma,;,1/,ala) au sommet d'une
montagne, sur la berge d'une rivière, au bord de l'océan, sur la
rive d'un grand fleuve, après avoir examiné de grandes quantités
de sable et les avoir étudiées soigneusement, pour les rendre pures
et sans insectes. De plus, cet emplacement dans lequel (L. 100 b)
on a mélangé (N. 149 a) les cinq produits de la vache sera comblé
avec de la terre sans vers ni insectes6, prise dans une fourmilière
ou au bord pur d'une rivière. Ensuite, on pilonne soigneusement
et on aplanit partout, puis on fait le ma,;,rf,ala qu'on a choisi parmi
les trois sortes. On enfoncera dans les quatre directions
quatre poignards de bois de khadira 7 en les enchantant sept fois
''' de réaliser le bien des êtres demeurera une nuit1 (en, ce lieu) en
1'i co.mpagnie de bons assistants (susal,haya); puis, selon les actes
prescrits par les traités sur les rites', après avoir bien préparé de
1 la poudre de cinq couleurs fine et éclatante, il placera au milieu
1 du ma1p/ala cette poudre (préalablement) enchantée au moyen de
) 1 la formule du (hrdaya) en six syllabes•. En outre, au dehors
1 (du ma,p/ala) les quatre 'chemins• qui le délimitent sont ornés,
ti
aux arches (lora7Ja), de bannières et d'étendards dressés, de piliers
·,· de bananiers fichés en terre (kadalïslambharopila), chargés de
fruits et d'aliments suspendus•; qu'on fasse retentir le terrain•
du battement des tambours d'argile, des grands tambours, et du
bruit des conques [et des instruments à corde]' [qui rendent un
son joyeux et favorable]•. Qu'on prononce• dans les quatre direc-
tions, aux quatre côtés 10 du ma7Jefala les livres contenant les
agréables sülra du Grand Véhicule, audition de la Loi aux paroles
auspicieuses 11 •
A savoir : du côté du Sud, on récitera" la Bhagavalï Prajiiàpà-
'I ramilà; du côté de l'Ouest, 1'.Àryacandrapradïpasamàdhi, du côté
du Nord on récitera 1'Âryaga7Jefavyüha, du côté de l'Est,
(1) Cf. MMK, ch. XI, p. 109, dernières lignes, une autre énumération de six textes
à réciter : l'Ârya- (et non plus BhagavatïoJ prajftiipâramilâ, l'Âryacandrapradïpasa-
miidhi, 1'.AryadaSabhümaka, l'Âryasuvar,:iaprabhâsollama, l'Âryamahlimiiyürl, l'Arya-
ralnakeludhâri,:ii. Plus haut, p. 99, la PrajfLâpâramitü et le DaSabhümaka (textuellement
daSabhümcikhya) sont mentionnés. Cf. M. Edgerton, p. 263.
(2) Tibétain : u si l'on n'a pas ces livres, on mandera, pour l'audition de la Loi
des récitants de la Loi qui connaissent les quatre sülra ». Cf. M. Edgerton p. 604.
(3) Sanskrit seulement, p. 38, I. 14, dharmaSrava,:zâya.
(4) Tibétain seulement.
(5) Skt., p. 38, I. 19, nipu{lalarâqt, tib. qtkhas-pa.
(6) Tib.: 'dod-pa'i kha-zas bslen-pa; dad-pa, «pure, pieuse», serait meilleur mais
ne correspond pas au Skt. 1 p. 38, 1. 17 : saplâhâddhavi§yâhâro§ilâTfl.
{7) En skt. seulement.
(8) Tib. : gso-sbyon ne-bar bslan-pa.
(9) C'est un rite de protection; on peut se reporter, à ce sujet, à l'iconographie
des Étoffes peintes, p. 24, 25 et n. 5.
(10) Tib. et ch. seulement.
{II) Ln ponctuation de ce passage paraît défectueuse en skt. On comprendraitmieux
(p. 38, I. 22), li!tkâpaniya,:z bodhiparayaniyaqt bodhiparâya,:zaqt niyalaqt, la phrase se
104 ~!Aljl;>ALA DANS LE MAIIJUSR!MULAKALPA
l' pal~sa 10 (puis) sur des bûches de bilva 11 humectées sur un empan
environ (mtho gan cam) de lait caillé, miel et beurre (il prononcera
le mii/amanfra en six syllabes ou le hrdaya)" et tout en faisant
la mudro. du poing (mudro.mu$/i) 13 , il invitera [Agni (me /ha)]14
(N. 151 a). L'invitation faite, il offre à nouveau 108 oblations15 ignées
terminant avec le début du verset: maQ{iala,rt darSanâdeva; pour une autre interpré~
tation du même passage, voir M. Edgerton, p. 320, s.v. parâya,:,.iya.
(1) Skt., p. 38, avant-dernière ligne, kalpasaqik~eparfl est traduit en tibétain par
nun iifl. mdor bsdus,comme si l'on avait alpasa7(1k~epalfl..
',1 (2) Le passage entre crochets est versifié en tibétain.
(3) Le passage entre double crochets est versifié en sanskrit ; ces divergences dans
la longueur des versets témoignent, semble-t-il 1 d'un certain écart entre le texte copié
par Ravicandra et celui que les Tibétains ont traduit au xxe siècle. Pour la valeur que
"
'l
\i l'on peut attribuer à ces couleurs, voir Lin Li-kouang, l'Aide Mémoire de la Vraie Loi,
p. 66-71 et p. 67, n. I.
'[,. (4). Map{ialdccirya, slob-dpon,
(5) Tibétain seulement.
1[ (6) Tib. : phye-ma de la phyag-rgya béi1io If skt. : (p. 39, l. 3) ta111cürpa111mudrayel.
.,( (7) Skt. seulement.
'1 (8) P. 39, 1. 3 : scidhakcicdrya, traduit en tibétain par sgrub-pa'i grogs m~hog gi
/, slob-dpon. Sgrub-pa'i grogs m,hog (MVP 4274) traduit ullarasiidhaka. Siidhakiiciirya,
p. 39, l. 17, est également rendu en tibétain par l'équivalent de uttarascidhakciccirya.
,,
./ Cependant, Mlle Lalou me signale que, dans le I<riyâsa111graha, TJur, Rgyud- 'grel LVII,
1 f, 260-420, ullarasâdhaka est régulièrement traduit par sgrub-pa-po phyi-ma.
(9) Cf. supra 1 p. 102, n. 2.
!!
li
(10) Bulea frondosa.
( 11) Aegle marmelos.
11
(12) Skt., p. 39, l. 8: mülamanlra111 §a{lak§arahrdayena vâ; tib.: rca-ba'i sr'tags 'bru
rr drug-pa 'am siHr't-pos.
' (13) Cette mudrâ. est représentée dans le livre de Tyra de Kleen, Mudrcis, the rilual
'1'
1.
hand-poses of the Buddha priesls and the Shiva priesls of Bali, Londres, 1924, p. 24 et 36.
li (14) En tib. seulement.
(15) A1/atalam.
'1·1
1,
1
i
,1
!
1
,1\_
TRADUCTION CHAPITRE Il 105
$uddhavasa font partie du Rüpadhfitu et, selon les traditions, sont au nombre de six
1
ou de huit. cr. à ce sujet Lin Li-kouang, !'Aide-mémoire de la vraie Loi, p. 66-68, n. 2,
! et infra, p. 112, n. 1.
(11) Le tibétain ne suit pas tout à fait le sanskrit (p. 39, l. 17-18) : likhitaSca map<!a-
liiciiryasyanusâdhaltena atmarak~âvidhâna111 mülamantrel)a krtvii; dkyil-'khor gyi slob:-
dpon ri-mo 'bri-ba na 'dir sgrub-pa'i grogs mchog-gis slob-dpon bdag-iiid srut'l-ba'i
phyir /.
106 MAljJ;,ALADANS LE M.ANJUSRIMOLAKALPA
(1) Lire au lieu du tibétain rari sans rgyas nid, ran saris rgyas gnis, d'après le
sanskrit dvau pratyekabuddhau, p. 40, l. 3.
(2) Sans cette indication du skt., qui manque au tibétain, on pourrait aussi bien
comprendre « assis dans la posture du padma » chaque fois que le texte mentionne le
padmâsana. C'est selon Foucher (Iconographie bouddhique de l'Inde, p. 67) « la posture
assise a:en tailleur», la plante des pieds retournée en dessus, le pied droit en avant ~.
(3) Voici, entre bien d'autres, un exemple de l'indifférence de ce texte (ou de son
éditeur) envers l'accord du nombre (p. 40, l. 4): dvau mahâSriivakau dharmalJ1 SrtJ.vanlal)
(lire Sr,:wantau) kâryau.
(4) Skt., p. 40, 1. 5-6: Saratkii,;,.(iagaurat1,·tib. slon Jca'i 'dam bu'i mdog llar dkar ba.
La même comparaison se retrouve, toujours à propos d'AvalokiteSvara, dans les
chapitres concernant les paJa, p. 62, 1. 24 et p. 68, I. 17. Cette dernière fois elle a été
traduite par slon ka'i mda' rgyu'i mdog ltar dkar ba, Or kii,;,.(iaqui a entre autres sens
ceux de « section de bambou» et de « flèche II est traduit par mda' tout court dans
MVP 5092; mda' rgyu « matière de flèche » est donc meilleur dans ce contexte bien
que le composé ne soit attesté ni dans la MVP ni dans les trois dictionnaires tibétains
usuels. Quant à 'dam bu, il traduit na(ia (MVP 3311) ou nala {S.C. Das) tous deux
désignant une sorte de bambou. Par ailleurs, le chinois a traduit dans tous les cas
par« pareil à la pleine lune automnale» (cf. Les Vidyiirdja, p. 313, n. 3 et Iconographie
des Étoffes peintes, p. 33, n. 1 et p. 43, n. 2) ce qui ramène à l'hypothèse d'un original
Saraccandragaura, hypothèse renforcéee par une variante de l'édition de Pékin {fol. 98a,
correspondant au ch. V, p. 68, 1. 17 du MMK skt.) qui traduit ston-ka'i zla-ba'i mdog
llar dkar-ba. Cependant, on ne peut proposer cette correction car kii,;i(iaest suffisamment
étayé par les deux traductions tibétaines synonymes.
(5) Cette mudrii vara ou varada qui revient si souvent dans cette description est
décrite ainsi par Foucher dans l'iconographie bouddhique de l'Inde, p. 69: u Mais la
mudrii la plus fréquente après celle de l'enseignement est, dans nos miniatures, celle de
la charité, où la main droite pendante, la paume en dehors, au bout du bras allongé,
semble épandre les faveurs divines (vara-mudrâ) n. \,,
{6) Lire, skt., p. 40, I. 7, pa,;,.{laravâsini comme pd,;i(iaravâsini, d'après le tibétain "
dar dkar po'i na bza' mnabs pa. 'i
1,
(7) Skt., p. 40, 1. 8, jaJiimalcuJa, tib. phyag gser gyi éod pan. Le même mot est rendu
ailleurs (p. 41, 1. 15, 1. 17 ; p. 43, l. 7, I. 11 ; p. 44, l. 12) par ral pa' i éod pan. Dans MVP
4343, jafii est traduit par ral pa. Dans le Brahmanisme, cette coiffure se range dans les
\,\
'
1
1
li
108 MAl'jJ;lALADANS LE MANJUSRIMOLAKALPA
l
'
,
on fait deux Bodhisattvan à droite [de l'entrée] 12 Lokatikranta-
gamin, portant une couronne de tresses (ja/amaku/adharin), dans
sa manifestation bénigne (saumyamürli, lus zi-ba), tenant un
\
1
l
TRADUCTION CHAPITRE II 111
rosaire dans la main droite [qui répand les faveurs] 1, une jarre
à eau (kama,pJalu) dans la main gauche, tourné vers la porte, le
visage un peu courroucé. A gauche de la porte d'entrée, on peint
le Mahabodhisattva Ajitanjaya dans sa manifestation paisible
(prasannamurli), portant une couronne de tresses (N. 154 a),
tenant dans la main gauche un bâton (da,;uJ.a)et une jarre à eau,
et dans la main droite qui répand les faveurs ( varapradanakara)
un rosaire ; l'air un peu courroucé, il est tourné vers la porte.
Au-dessous du trône du lion (sirrihasana), on représente une
Roue de la Loi ( dharmacakra) toute enguirlandée de flammes ;
au-dessous de celle-ci, le Palais précieux (ratnavimana) (et)
installé là, le grand Bodhisattva Bhagavat Manjusri Kumarabhüta,
sous les traits d'un jeune prince (kumararüpin), le corps de couleur
jaune safran clair', dans son aspect paisible (prasannamürli),
l'allure gracieuse, le visage souriant, tenant dans la main gauche
un lotus bleu, dans la main droite un fruit de Myrobolan ( srïphala,
bil-ba) et [répandant les faveurs (varada)]3 orné de toutes les
parures d'un enfant<, embelli par la coiffure divisée en cinq mèches
(pancasïrakopasobhila)•, portant en guise de cordon sacré (yajiio-
pavila) un collier de perles, revêtu d'un vêtement de dessus en
soie (pa//amsukhollarïya)' et d'un vêtement de dessous en soie
(pa!/avaslra) (N. 154 b), tout à fait lumineux, entièrement enguir-
landé de flammes, assis sur un siège de lotus (padmasana) le regard
dirigé sur le Krodharaja Yamantaka, le visage tourné vers la
porte d'entrée du ma,pjala 1 , l'air aimable.
A droite de celui-ci, au-dessous du lotus (Skt. 42), on peindra
le Krodharaja Yamantaka sous une forme horrible, complètement
enguirlandé de flammes, prêt à recevoir un ordre et regardant
dans la direction du grand Bodhisattva 8 •
A gauche, au-dessous du lotus, on peindra cinq Bodhisattva
:1
(1) Skt., p. 42, 1. 26, lire lchalû1arakacomme kakhara d'après le tibétain 'khar gsil.
(2) Skt., p. 42, l. 26, supprimer le dernier lmmaTJ.rfalu du composé khakharakaka- j
ma1J.{ialumak~asülrakama1J.{ialul(L.
(3) Skt., p. 42i dernière ligne, vajrasUcyobhayalal); tib. rdo-r/erce gsum-pagftis.
(4) Je suis ici la traduction tibétaine dkyil-'lchor lcun nas sgo. Skt. (p. 43, l. 2-3)
samantamaT){ialtikiïramiilekhyam.
(5) Skt., p. 43, 1. 3 : dviïralal; paSctinmukhapraveSata{1 prdrimukhaScakt'iryal,Jf.
(6) Skt., p. 43, l. 4, il faut, semble-t-il, au lieu de paftcavarT)arar'LgojjualaT(L
uicilra-
ciïrudarSanaTflrétablir: uicitrapaftcauarT)arallgojjualaT(L ciirudarSanaT(Ld'après le passage
parallèle, p. 42, l. 8-9.
(7) Je suis ici le texte et la ponctuation du sanskrit. En tibétain, l'équivalent de
iilelchyamest reporté après la mention de l'image de Brahma, ce qui rend la traduction
difficile.
(8) Le chinois ajoute : « l'épaule droite découverte~.
(9) Cette classe de dieux est la troisième de celles qui composent le second Dhyana
du Ropadhiitu.
! 1
i.
1
. '
114 MAJ:!DALA DANS LE MANJUSRIMOLAKALPA
le
1
1
\
\
,.
1
f
' TRADUCTION CHAPITRE II 115
1
: 1
i
!
être peints dans l'ordre avec les mêmes vêtements. [Aussi bien à
(Suite de la note 7 de la page précJdente), 11'
aux quatre Maharaja, Lin Li-kouang écrit (Aide-mémoire de la vraie Loi 1 p. 29) : « Le 1
début du vie chapitre, consacré aux Catur-mahîirâja, dénote, lui aussi, la tendance
à créer un système original. Les Quatre Rois célestes (Catur-mah8.r8.ja) n'y sont point
définis comme les gardiens des quatr"e points cardinaux, tels qu'on les connaît par les
Âgama chinois et les Nilciiya palis, les textes sanskrits, les traductions chinoises
d'Abhidharma, etc., à savoir: l} VaiSraval)a (ou Dhanada) au Nord; 2) Dhrtaraetra
à l'Est i 3) VirO.çlhaleaau Sud et 4) Virl1pâk$a à l'Ouest. Ce que le SUS appelle Catur-
mahârüja (Sseu-ta-wang ), ce sont trois catégories de divinités qui, dans la littérature
bouddhique en général, sont subordonnées aux Catur-maharaja proprement dits,
à savoir: 1. M3.lâ-dhâra, 2. Karotapada et 3. Sada-matta, plus une quatrième dénommée
San-k'ong-heou, « Trois luths», qui n'est attestée, que je sache, dans aucune autre
source». n s'agit certainement là des divinités dont M. Edgerton dit, p. 505 : «Vil)aka,
MMK, 232. 10 (vs); Vil)atrtiyalrn, MMK, 19. 23 (prose); Vi1,1.advitiyaka,MMI<,43. 19
(prose); all. nom. pl. m.; names or epithets of a class of minor godlings; presumably
the same class, since the accompanying items in the lists where these are found are
very similar (See s.v. karofa-pU1,1i); presumably all mean something like lule-bearers '
1
(cf. gandharvas ?) but I have no further information; especially ~trtiyaka is puzzling. , i
Sous le mot !tarofa-pii1,1i (variante fréquente de karota-pada) M. Edgerton ne semble
!
pas non plus faire le lien avec les Catur-maharaja, bien que dans chacun des passages
qu'il cite les ViQ.advitiyaka ou otrtiyalea soient associés ou inclus dans les Caturmaharâ-
jak§.yika. Il en est question pour la première fois dans le MMK dans le premier chapitre,
au milieu d'une description détaillée des dieux qui composent la Grande Assemblée de
Sakyamuni, véritable catalogue de la mythologie et de la cosmologie bouddhique,
p. 19, 1. 9-13 : u evam Brahmii Sahampali Mahiibrahmü. Âbhiisvara!J. PrabhOsvaralJ.
Suddhiibha!J. Pu1,1yiibha{1AJJaha Alapii/J. ATcani~!hii Sukani$/hii LoTcani{!fha ATdflcanya.
Naivakincanyii ÀküSOnantya NaivulcUSiinantya SudrSü SudarSanü Sunirmitü Paranir-
mila Suddhiiviisa TU$itii Yiima trdaSa Cii{urmaharajilcü Sadümalla Miiladhiirü I(arofa~
püQayalJ. Vi,;zatrtîyakü!J.... Dans le passage qui nous occupe, la liste est la même à
l'exception des Vi1,1iiqui sont dvitiyaka; le tibétain l'a traduite ainsi: rgyal-po éhen-po
i bii'i ris la rlag-tu myos dan / phren thogs dari f lag na glon lhogs dari f pi-van gnis-pa
dari /. Les trois premières catégories se trouvent à la suite des quatre gardiens des
i
orients dans la MVP 3150-3152. Dans le chapitre 22/20 qui termine le premier volume
du MMK, Sakyamuni demande à MafijuSri de lui exposer l'ensemble des noms et
caractéristiques de tous les êtres i au milieu d'un passage versifié, p. 232, on lit :
devayonisamavigfü. bahusaltvaganiis lathii /
karoJapU1,1ayodevii sadiimatliiSca vî,;zaküfJ.//
calvaro 'pi mahiirrl.ja caturyonisamrl.Sritrl. /
Les u Porteurs de guirlandes » ne figurent plus dans la liste, mais les trois autres
catégories sont associées, là encore, aux quatre Mahârâja. Dans la description géo- i.
est traduit par rlag-lu rgyags-pa, équivalent du rtag-lu myos-pa de la MVP et du MMK
(cf. Sylvain Lévi, Pour l'Hisloire du Râmiiya1,1a,p. 55, n. 4). Le nom des Karota-pâl)i
est rendu par yol-go thogs-pa, u porteur de coupe», dans le même texte (p. 23 et 91-92);
ils demeurent sur un des pics du Sumeru en compagnie des bi-ban (lire pi-van) gsum
pa éan que Sylvain Lévi verrait plutôt comme un terme se rapportant aux Sadamatta
(p. 25, 44 et 93). Mais on a vu plus haut qu'ils forment une quatrième classe de dieux
rattachés aux quatre Mahârüja dans le SaddharmasmrtyupastMna, comme dans le
MMK. Peut-être s'agit-il d'une catégorie de divinités, les ViQ.âou ViQ.aka,subdivisés
en vï,:zii dvitïyaka 1 vî1,1âtrlîyaka.
116 M~QALA DANS LE MANJUSRIMOLAKALPA
l'Ouest qu'au Nord, on les peindra sur deux rangées, l'une derrière
l'autre] 1.
[Qu'on peigne ainsi au Sud les devaputra à commencer par
Avrha, Anaya, Sudrsa, Sudarsana, Parïttâbha et Pm:,yaprasava,
avec mêmes emplacements et vêtements ]2.
A l'extérieur du second ma,;uJ.alaapparait un troisième. On (y)
peindra dans les quatre directions les quatre Mahârâja 3 successi-
vement : au Nord, à droite de l'entrée', (on représente) Dhanada 5
installé près d'un trésor, orné de tous les ornements, portant un
diadème (kirï/a, gcug-phud), un peu incliné, ayant la forme d'un
Yak~a ; à sa droite, on peindra les deux chefs de Yak~a Mai;,i-
bhadra et Pür:r;tabhadra•.
On peint ainsi successivement Hârïtï, la grande Yak~i:r;tï(skt. 44) ;
[le lmmara Priyailka se tenant sur le côté, scrutant attentivement
le ma,;uJala; (puis) on peindra Paficika, Pin gala et Bhï~a:r;,a.
Et à côté d'eux, on peindra les mudra de ces Yak~a]'.
Ensuite, qu'on peigne, dans l'ordre, à l'Ouest, Varu:r;ta(N. 157a),
un ensemble homogène. Chacun des quatre Lokapala règne traditionnellement sur une
pente du Mont Meru, à la tête de vingt•huit ou trente-deux généraux, d'éléments
astrologiques et de démons (cf. Lessing, Yung-ho-kung, p. 50-51). Kubera règne sur
les Yaki;;a, et Pai'icika, un de ses vingt-huit généraux, est le père des cinq cents ms
de Hàriti dont le plus jeune se nomme Priyal'l.kara. Pin.gala et Bhif;!aJJ.asont deux
Yaki;;a. Sur Hâriti, on peut consulter le l(umtiratantra de RüvatJ.a de M. Filliozat,
p. 148-153 et la note de la page 148 où toutes les références ont été réunies, ainsi que
les Notes de mythologie bouddhique, J, de J. Przyluski et M. Lalon, dans HJAS, vol. 4 1
1939, p. 72 et suiv.
(1) Les listes des huit Nâgaraja varient entre elles. L'introduction du MMK, p. 18,
I. 9-13, fournit une liste de trente-trois grands rois des Nâga, en tête desquels se trouvent
Na!ida, Upananda, Kambala, Upakambala, Vâsuki, Ananta, Takf;laka et Padma ;
en tête de quntre-vingt•deux Nügar8.ja, la MVP donne les huit suivants (3226·3306) :
Sal'Jkhapüla, Karlcotaka, Kulika, Padma, Mahâpadma, Vasuki, Ananta, Taki;mka.
Les autres listes sont indi.quées par M110 Lalou dans Le culte des Niiga et la thérapeutique,
p. 6-7, et p. 6, n. 3. Mentionnons également le Smasü.navidhi, texte édité et traduit par
L. Finot dans ses Manuscrits sanskrits de Sâdhana's, p. 62-66, dans lequel à chacun
des huit cimetières situés aux points cardinaux et dans les directions intermédiaires
sont associés un nâgaraja, un arbre et un dieu. On a ainsi Vasuki à l'Est, Takf?aka au
Nord, Karkota à l'Ouest, Padma au Sud; Mah5.padma au Nord-Est, Ananta au Sud-
Est, Ghorfindhakâra au Sud-Ouest, et Sal'llcha au Nord-Ouest. D'ailleurs l'attribution
des orients n'est pas fixe, car dans le texte traduit par Mlle Lalou dans Le culte des
Nâga ... , Taki;;aka est au Sud, Ananta à l'Est, San.khapfila au Sud-Ouest, etc. Dans le
Gcati-ma klu-'bum dlcar-po, cité par Nebesky-Wojkowitz (Oracles and Demons of Tibet,
p. 7 et 100), huit Nagarâja semblent être nommés : EkaSikha, DviSikha, TrîSikha etc.
jusqu'à A~taSikha; mais il n'est peut-être pas légitime de restituer en sanskrit les 'nom~
de ces klu tibétains.
(2) Skt., p. 44, l. 8, supprimer kinnara qui tait double emploi avec la mention de la
ligne précédente et qui n'est pas traduit en tibétain.
(3) Skt., p. 44, l. 8, lire 0 manu{lyiimanu{lyiïdyii au lieu de 0 manu{lyii manu§yiïdyâ.
(4) P. 44, 1. 10-11, déplacer le dal).(,laet ponctuer ainsi : daksil)iiyii,ri disi yama
iilekhyal; sapariviiral; miitariil; sapta / pûrvadalt{li,:,asyiï,ri diSi agni!J. Sur le groupe des
Sept Mères, voir infra, p. 118 n. 6.
(5) Skt., p. 44, 1. 13 : bhasmalripu,:,{lar'ikrta, comme le otripuQ{iikrta que nous avons
118 MA!jl)ALA DANS LE MANJUSRIMOLAKALPA
rencontré, p. 40, 1. 9, sous la forme lrimur;i.{li 0 , est une forme moyen-indienne du skt.
lripw:uJ.ra (cr. M. Edgerton, p. 258).
(1) Tib. : «multicolore». .
(2) Skt., p. 44, 1. 16 : sarvala{1 praviSato (pour praveSalo) bahirma,;1.t;iale,t1b. : thams-
éad kyi dkyil-'khor-du 'jug-pa'i sgo'i phyi-rol-du; je ne sais s'il faut comprendre u à la
porte d'entrée de tous les ma,:içlala •, u partout dans le ma,;ujala • ou « de part et d'autre
de l'entrée»; en tous cas, il s'agit de l'extérieur de cette enceinte.
(31 Tib. : mdun thogs-pa.
(4) Skt. p. 44 1. 19, atyantakrSâkQraQ; tib.: gin-lu rin-ba 'dra-ba.
(5) En ;kt. ce; trois noms sont au duel, p. 44, 1. 19, comme si MahâgaQ.apati n'était
qu'un adjectif se rapportant à NandikeSvara ; cependant, en tibétain, ?hacun des
noms est suivi de dan il s'agit donc bien de trois personnes. MahâgaQ.apati est un des
noms de GaneSa. Na~dikeSvara, traduit en tibétain par dga'-byed, qui rend Nandaka
(MVP 1042) ·et non dga'-yod qui correspond à Nandika (MVP 1043) apparait comme
un « attendant of Siva» dans le Harivarn$a (Monier-Williams). NandalteSvara, nom
de Krii;;,Q.a,serait peut-être meilleur. Mahâküla serait, dans l'Inde, une forme de
Jambhala-Kuvera (cf. Foucher, Iconographie bouddhique de l'Inde, p. 126-127 et
A. Getty, Gods of Norlhern Buddhism, p. 160-162). Il semble plut~t qu'on doive ~~
considérer comme une forme terrible du Siva brahmanique i on sait la fortune qu Il
a eue en tant que mgon-po dans le bouddhisme du Nord et en particulier au Tibet;
voir à ce propos, par exemple, Nebesky-Wojkowitz, Oracles and Demo?s, P: 38-67.
(6) Le groupe des Sept Mères (miilr}, divinités ambivalentes, b10nfa1s:i;t.~esou
ogresses, se distingue semble-t-il de celui des miitrlcii, ou grahi (cf: Le I{umaratantra
de Riivacza, p. 68-73) qui n'est pas bien fixé. Il comprend habituellement, selon
T. A. Gopinatha Rao, Elemenls of Flindu lconography, vol. I, part II~ p. 380 :
« Brahmàl).i, MâheSvari, Kaumfiri, Vail,11).avi, Vârâhï, IndrüQ.i et Camm;u;la». Cette
liste correspond, à quelques interversions près, à celle du MMK, p. 21, l. 13-14, où
Brahm8.Q.i,M3.heSvari, Vaii;;,Q.avi,Kaumari, Camul).çlâ,vara.hi et EndrI ~ont en tête
de 21 "mères, grandes mères qui parcourent le monde•. Elles sont, ~1t Rao, ~ les
contre-parties féminines des dieux Brahmë, MaheSvara, Kumâra, V1f;1I).U, Varaha,
Indra et Yama et sont armées des mêmes armes, portent les mêmes ornements, montent
les mêmes viihana et tiennent les mêmes bannières que leurs correspondants divins
mâles,. M. Renou 1 moins affirmatif, indique, dans L'Inde classique, parag. 1068,
1, que u le~ noms, très flottants, varient sel.onle rôle et l'âge, comme varie aussi _l'appa:-
tenance de telle Sakti à telle divinité mâle». Au Tibet, les Ma-mo (terme qm traduit
aussi bien miitr que miitrkii) qui font partie de la suite de Yama sont au nombre de
1:
TRADUCTION CHAPITRE II 119
sapl_a}, ayant ornements, armes, couleurs et emplacement
h~b1tuels. On représentera aussi les huit Vasu 1, les sept ~~i •,
V1gm tenant dans ses quatre mains la roue (cakra}, la conque
la massue et l'épée, avec Garuç!a pour siège•, orné de tous Je~
o_rnements; (puis) les huit planètes ( graha) les vingt-sept constella-
tions ( nak~alra) et les [dieux des]' huit planètes mineures ( upa-
graha) s~ me?vent (caranli) sur Je sol du malJ.efala,les quinze jours
de la qumzame claire et de la quinzaine sombre les douze man-
sions! les six saisons•, les douze mois, l'année; qu'on représente
(aussi) les quatre Sœurs (calurbhaginya/i) montées sur un bateau
avec leur frère ce qui fait cinq, habitant sur l'eau (sali/a)•. E~
douze, sans parler d'autres groupes comme celui des huit Ma-mo affectées aux huit
direction_s.de l'esp_ace (cf. Nebesky-Wojkowitz, Oracles and Demons, p. 269-273).
Yama a 1c1p~u~ smte le groupe des sept et non des douze mères et il semble bien que
le passage soit mcomplet ou corrompu, car cette deuxième mention des Sept Mères,
si. elle .re~rend _la court? description de la suite de Yama, serait à replacer avant celle
d Agm. Smon 11faudrait peut-être corriger la première mention qui en est faite, en les
c~mptant ~om_medouze et non comme sept. Elles suivent, la seconde fois, une descrip-
tion de Karttikeyn. Il n'est peut-être pas sans intérêt de remarquer que Karttikeya
et. les Sept Mères ont fait :ortune chez les Calukya de Vâtâpi comme divinités protec-
!rices. (cf. La Vallée Poussm, Dynasties et Histoire de l'Inde depuis Kanishka jusqu'aux
muasions musulmanes, p. 196). M. A. Wayman a récemment publié un article consacré
à Yama, Sludies in Yama and Miira, dans Indo-Iranian Journal 1 vol. III I 1959
p. 44-73. ' ' '
{l) Les Vasu sont, on le sait, des divinités d'origine védique qui dans les Brâhmana
avec onze Rudra, douze A.ditya et deux divinités indécises consiituent les « Trenie:
trois.» qui ont Indra pour chef. Ils personnifient des phénomènes naturels; cf. L'Inde
classique, parag. 676 et Monier-Williams, s.v.
(2) Cf. Monier-Williams, s.v. et L'Inde classique, t. I, parag. 1091-1094.
(3) Skt., p; 44, I. 21, garmj.iisanal).; tib. : gdan namkha'-ldiri.
(4) En skt. seulement.
(5) Le système des six saisons comprend cisira, le dégel, uasanta, le printemps,
gri$ma, l'été, var$a, la saison des pluies, Sarad, la moisson, hemanta, l'hiver. Ce n'est
pas le ~eul s~s.tème de division de l'année. Voir, par exemple, I-tsing, A record of the
Buddhzsl relLgzon, trad. J. Takakusu, p. 219 et L'Inde classique, t. I, parag. 767 et
t. 2, Appendice 3 b, p. 722-724.
(6) Skt., p. 44, I. 25: caturbhaginya(L niiviibhirü<jhiil). bhratrpaflcamii~z salilaviisinaSca
iti; les traducteurs tibétains ont compris srin-mo bii gru la ion-pa dan f mir't-po lr'ta
gru la ion iili é~1u~a gnas-pa sle, comme s'il y avait quatre sœurs et cinq frères, suivis
en cela par le chmo1s: u quatre sœurs se trouvent dans un bateau et cinq frères naviguent
sur l'eau». C'est pourtant une erreur, qui n'est d'ailleurs pas sans intérêt, car on
connait au Tibet les groupes de divinités dits drères et sœurs » (min-srin). Les trois
miri-po et les quatre srin-mo à qui sont consacrés des ma,:i<jala dans le Sriparamadya-
lanlra (T. 487, fol.15a, 15b, et 18b, cité par M. Tucci dans Indo-Tibelica, IV, 11 parag. 34)
e~ so~t un exemplei comme aussi le cycle des Mon-bu pulra ou Pulra min srin (lndo-
Ttbellca, t. III, Ili p. 68, n. 1 et t. IV, I, p. 122-132). Mais il ne s'agit pas ici d'un
groupe de cette sorte, on peut en être d'autant plus certain qu'au début du chapitre II
même, les quatre sœurs et leur frère sont nommés, avec leurs mantra, et que dans le
5
1/
,i
i/
·'.
1
i
\
/t
t 2 du MMK trois chapitres leur sont consacrési tes chapitre~ 47/45, 48/46 et 49/!7,
·ui ne sont pas traduits en tibétain. Leur groupe est ai;:melécelm des_De':'~'d~s K~~arI,
des Kanyalcfi ou des Bhiiginl. Elles sont nommées (o. 31-32) Jaya, V1Jaya, AJ1ta et
Aparâjitâ. « Celles qu'on connait comme les quatre sœurs ,, dit le texte, p. 32, 1. 6-10,
• suivantes du Bodhisattva, voyagent sur le grand océan; leur frère, appelé Tumb~ru,
navigue avec elles, monté sur un bateau». Au chapitre 47, p, 516, elles son~ déc:1tes
nt de l'eau de la lumière, de la terre, le cmqmème
commeayan t l an ature du Ve , ' . . d z
(c'est-à-dire Tumburu) étant de la nature de l'air. A~ cha?1t~e smvant, les ma,;i. a a
de chacune des déesses et celui de Tumburu sont décrits, ainsi que. les mantra propres
à chacun. Je me propose de traduire les chapitres 47 à 49 pour mieux com_?rendre le
sens de ce groupe de divinités, peu fréquent puisque M. Edgerton ~s.v.kumarl, p. 187)
ne l'a pas rencontré ailleurs que dans le MMK. Mue Lalou me s1~n.alecependant le
assage suivant du Vajrapii1,1i-abhi{leka-mahâtantra, KanJu:,, é~1hon rouge,. XII,
~7b l. 8 : mnon phyogs ni rdo-rfe'i phyag-rgya dan béas-pa brz o Il og logs su m r?ya-
mcho dari rgya-mcho'i •gram na sriti-mo bti rari gi phyag-rgy~ dari béas-pa. bri-bar
bya ste Ide la tum-buru'i phyag-rgya ni dbyug-to'o Il rgyal-"}-a m ph~ag-rg~a m mdu~:
thufl rce gsum'-pa'o If rnam-par-rgyal-ma'i phyag-rgya m pad-~a o Il m:-pha~-.ma L
1
phyag-rgya ni 'khor-lo ,0 If gtan-gyis mi thub ma'i phyag rgya m rdo rje o fi srin mo
bti-'i lho phyogs su ni smin-drug bu 'khor dari béas pa ... « Devant (le ma1,1(,iala)on
peindra le sceau du vajra; en dessous, on peindra l'océan et ~es quatre Sœurs, sur la
!age de l'océan chacune avec sa mudrli; à savoir : la mudra de Tumburu, c est u~
~àton · la mudra'de Jayâ est un trident; la mudrâ de Vijaya est un lotus rose; la mudra
d'AjitÜ est un cakra; la mudrâ d'Aparii.jitâ est un vajra. Au Sud des quatre Sœurs,
K8.rttikeyn et sa suite ... n On remarquera que dans ce passage le gro~pe des quatr~
sriti-mo inclut Tumburu, puisqu'il est nommé en t~te .de .l'énumération des mudra
mais sans être mentionné dans le nom du groupe. Ils agit bien, en tous cas, du même
oupe de divinités, associé ici aussi avec l'océan. Les noms des quatre sœur~ s~nt
fonnés en tibétain, ce qui est précieux puisque leurs nom~ paraît en transcr1pt10.n
dans le chapitre Il, en dehors de celui de Rgyal-byed-ma q?1, selon Das, ~- v. t~admt
Ajitii., alors que le VajrapâQi-abhi$eka traduit ce nom par Mi-pham-ma. Voir aussi dans
. T. IV, I, p. 261, une liste de quatre sriti-mo. Une. étude de ce ~ou~e,. pou~ être
1
complète, gagnerait à tenir'compte de Kriya Tantra qm, comme le Va;rapm;u-abht§eka,
sont apparentés au Vidyii.dharapitaka. ,. .
(1) Les quelques lignes qui suivent sont assez difficiles car, comme 1~texte l md1que
à deux reprises, c'est un résumé de toute la description du ma~(iala qm ;a être donné,
résumé qui ajoute parfois des détails et parfois omet des parties ~ssenbelles.
(2) L'expression mudriisu vyavaslhlipyli (skt., p. 44, l. 26) revient p. 45, !· 4, 10,
16, 22 et p. 46, l. 2. Elle correspond ici au tibétain phyag-rgyar g~as-par-bya o. Dans
ce passage, le mot mudrti n'a pas le sens de u geste rituel de la main n que nous avons
rencontré plus haut, mais celui de u marque, sceau'·
(3) En tibétain seulement. . _ _
i
,, ( ) Skt., p. 44, avant-dernière ligne, lire ma,;içtalalraye'pi tr(ltya)ma,;i(lalaSraya{i au
4
lieu de mandalatraye pilrmandaltiSrayal). .
(5) En ~;nskrit seuleme~i. n faut sans doute comprendre, sous la phraséologie
I'
.:
TRADUCTION CHAPITRE II 121
il est indispensable de peindre (avasyamabhilekhyal},) (skt. 45)
Je Buddha Bhagavat, maltre 1 de tous les êtres ; dans le clan du
Lotus (abjakula, padma'i rigs) il est indispensable de peindre,
à droite, l'Àrya Avalokitesvara; à gauche, dans le clan du Vajra
(vajralcula), il est aussi indispensable de peindre Vajrapâi;,i;
il -est encore indispensable de peindre Je chef' des Bodhisattva ,
l'Arya Samantabhadra ; il est essentiel de peindre Mafijusri Kumâ-
rabhüta. Ceux qui ·,-estent• seront peints, selon les conditions
respectives dans des mudra•; ceci, c'est le ma,:z<Jala
interne ( abhyan-
lara, nan); dans le ma,:z<Jala médian (madhyama,:z<Jala dl,yil-'khor
bar-ma), on .Peindra ?blig~toirement Brahmâ Sahâmpati•; ainsi,
on devra pemdre obhgato1rement les devaputra Àbhâsvara et les
cleva Akani~tl.ia du côté Sud; on représentera l'assemblée des dieux
Arüpin ; on ne fera pas les deva peu visibles que sont les Naiva-
samjfiânâsaip.jfiâyatana•; du côté Nord, (on peindra) le devaraja
inutilement compliquée, que le map{iala triple dont il est question se compose de trois
carrés concentriques. Les représentations de ce type de maQçiala abondent et je ne
crois pas que le rédacteur ait voulu dire autre chose ici.
(1) Skt., p. 45, l. 2, agra; tib., mgon-po.
{2) Skt., p. 45, I. l, agra; tib., gco-bo.
(3) Tib. : lhag-ma rnams; skt. : sai§ti (p. 45, l. 4) ; lire Se§ti~partout où la formule
revient.
(4) Skt., p. 45, 1. 4 : sai§ti mudrtisu yalhtivyavaslhiiytimabhilekhytil), tib. lhag-ma
rnams ni Ji-Uar rnam-par btag-pa btin phyag-rgya bri•bar-bya'o //.
(5) Przyluski explique ce mot, dans Brahma Sahampali, J. A., juillet-sept. 1924,
p. 155-163, par le sanskrit sabhâpali « maître de l'assemblée (des dieux) li; et c'est en
effet bien sous ce nom et en tête d'une énumération des dieux des trois dhâtu qu'il
apparaît dans le premier chapitre du MMK, p. 19, I. 9; néanmoins M. Edgerton qui,
p. 588, donne les variantes du mot et de nombreuses références, considère sabhtipali
(par ex. Mahâparinirviir,zasülra, 31, 76) comme une rationalisation de sahtipali, « Lord
of the sah8. (or saha) lokadhii.tu n,
(6) Le skt., p. 45, I. 6 est corrompu : evamtibhtisvaro dak§iQtiytim diSi, akani§/ha
arüpinaSca devâ ma,;i(ialtikiirâ avyakltil) naivasarp.j;'ilinâsa111jllâyalanâ devli~; la version
du TMK (fol. 40, l. 8) semble la plus satisfaisante : de-bzin-du 'od-gsal-ba ni phyogs-
su'o Il 'og-min gyi gzugs éan rnams lha'i dkyil-'khor gyi rnam-par ro // 'du-,es med 'du-,es
med min gyi skyed mched mi gsal-ba'i lha-rnams ni ma-yin•no /1. Les trois versions
tibétaines du MMK donnent oskye méhed kyi bar ni brJod par mi bya'o, ce qui n'est
pas clair; avyalda du skt. ne correspond qu'au TMK mi-gsal-ba. Au cours de la descrip-
tion principale du map{iala, les devapulra .Abhiisvâra, appartenant au second Dhyii.na
du ROpadhfitu, et les Akanii;;tha, dernière série des dieux du quatrième Dhyâna du
même Rüpadhfitu, ont été mentionnés. En revanche, les Arnpin, ou dieux de l'Arüpa·
dhâtu qui comprend quatre classes de deva dont les u dieux qui ont atteint l'état
qui n'est ni conscience ni inconscience li ou, d'après la traduction de M. Mus (Barabuçtur,
p. 528, n. 2), les dieux du • monde où il n'y a ni intelligibles .. ni absence d'intelligibles».
(naivasarp.jflâniisa'f{ljllâyatana), n'ont pas été cités dans le texte. Il semble que le
«résumé», en tibétain et dans le TMK, ajoute les Arnpin à la description principale,.
en exceptant les naivasa'f{ljfltiniisa'f{ljfltiyalana. Avyakla, mi~gsal-ba, u peu visible ll 1 doit
122 MAijl,)ALA DANS LE '111.ANJUSRIM'OLAKALPA
peut-être être compris comme un synonyme de arüpin ou comme une épithète désignant
les dieux de l'Arüpadhâtu.
(1) Cf. supra, p. 114, n. 5. Parittabha, à l'encontre des noms qui précèdent, est celui
d'une classe de dieux et non d'un dieu.
(2) Cf. supra p. 121, n 3.
(3) On se rappelle la description de Kârttikeya qui précède, dans le corps même
de la narration, skt., p. 44, l. 16-18; elle suit, comme ici, la mention d'Umapati et
d'Umü : « Karttikeya, assis sur un paon, brandissant une lance à la main, sous la
forme d'un lmmâra, avec six têtes, le corps rouge; vêtu de jaune, l'ullarasatiga jaune
également, de la main gauche il tient une clochette (ghaQfii} (de la droite) une bannière
rouge (raktapatiika) n. Cf. Vi§t;iUdharmotlara, cité par Banerjea, Hindu lconography,
p. 364, qui donne une description de Kiirttikeya très proche de celle-ci. Comme on
le voit, si cette rédaction n'est pas exactement la même qu'ici du moins tous les éléments
des deux descriptions sont-ils communs. Or nous avons affaire, la seconde fois, dans
le« résumé•, non plus à Kiirttikeya tout court mais, en sanskrit p. 45, 1. 12, à« Kiirtti-
keyamailjuSrI ,. Étant donné que les deux divinités sont décrites d'une façon identique
dans les deux passages, il parait possible d'admettre qu'il s'agit du même dieu et que
l'un des deux passages fait erreur sur le nom à lui attribuer. Reportons-nous au
tibétain : pour la première mention de Kiirttikeya, il donne bien l'équivalent smin-
drug-gi-bu. Quant à la seconde, que nous avons au complet grâce à l'édition de Lhasa :
'fam-dpal gyi sgo gnis-pa'i sgo'i druti-du ni smin-drug-gi-bu rma-bya'i glan yod-pa .•. ,
jelacomprendsainsi: «près de la porte du second (maQ{iala), porte de Maii.juSri,il y a
Karttikeya, assis sur un paon», etc. Le TMK rend d'ailleurs les choses encore plus claires
en indiquant, f. 43, I. 2 : o:au voisinage de la seconde porte (sgo giiis-pa'i ile-logs-su),
il y a le Kumiira Kiirttikeya (glon-nu smin-drug-gi-bu), etc.•. On serait donc tenté de
substituer pour ce passage et grâce au tibétain le seul nom de Kiirttikeya au sanskrit
K8rttikeyamaii.juSrI. Cependant, ce n'est pas ln seule mention de Kiirttikeyamaii.juSri
qu'on trouve dans le MMK en sanskrit: au début du même chapitre II, où les vidyii
utilisées au cours de la cérémonie proprement dite sont données en entier et où certaines
divinités qui y ont part sont décrites, on mentionne en effet deux fois Kiirttikeya-
mailjuSri. La première fois, p. 33, l. 2, kiirttikey(lmanju$ri~ manlro'yam samudiihrta~ fi
est rendu en tibétain par : smin-drug-bu dati 'fam-dpal gyis fi snags su 'di ni gall-dag
bslan If comme s'il y avait deux personnes et non une seule. L'autre passage, p. 33,
1. 15, se lit en sanskrit : e$a maiijuSrigasya kumtirabhütasya kiirllikeyamat1ju8rirniima
kumiirah anucara~ karmakaraQ ... et en tibétain : 'fam-dpal gion-nur•'gyur-pa 'di'i
gdoll-drug-gi-bu (= §a{itinana, épithète de Kiirttikeya, Das, p. 662) les-bya.ba'i
'fam-dpal glon-nu ni rfes-su brall•ba sle /. C'est-à-dire : o:le (mantra du) Kumiira
MaftjuSrI, sous le nom de Kârttikeya, est l'assistant de MafijuSrikumiirabhüta 11;ici
enfin peut-on parler sinon d'une identification - en ce qui concerne le tibétain - du
moins d'une association certaine de Mai'l.juSrIen tant que Kumiira avec Kiirttikeya -
1, qui est, on le sait, un des noms de Skanda Kumara. Il semble bien que cette épithète
de Kumiira serve ici de lien entre les deux dieux, ceci entre autres éléments comparatifs
analysés par Mlle Lalon dans l'lconographie des Étoffes peintes, p. 66-70, où elle montre
i
lj
]'
TRADUCTIONCHAPITRE Il 123
monté sur un paon, une lance en main, le corps de couleur rouge,
vêtu d'un ullarasanga et d'un vêtement jaune, portant dans la
main droite (N. 158 b) clochette et bannière (ghan/iipalaka), sous
la forme d'un /mm/ira, scrutant le marpjala. Il est nécessaire de
peindre, à l'Est, Garu<;la sous la forme d'un oiseau et, parmi les
r~i, Marka1,1<;1a1 . Ceux qui restent devront être disposés dans des
à quel point l\Iai'l.juSrïa été influencé et par Brahma (comme Foucher l'avait déjà
indiqué) et, d'après les passages que nous venons de voir, par Kiirttikeya. Toujours
est-il que la divinité appelée en sanskrit Karttikeya-mafijuSrI, dans cette reprise de
la description du maQ.{iala, possède bien les attributs et le véhicule de Kârttikeya,
mais aucun des traits caractéristiques de MafijuSri tel qu'il est décrit au bas de la
page 41, page lll de la traduction. Or il se trouve que M. Tucci a identifié une
divinité représentée sur un tsa-tsa (Indo-Tibetica, I, p. 97-98 et pl. XXXIII c) avec
Kiirttikeyamai'l.juSrI, grâce à la description du MMK (T.P.S., p. 216). Le dieu que
l'on voit sur le tsa-tsa tient une épée d'une main, un livre de l'autre et il est assis sur
un paon. Cependant, dans le MMK, MafijuSri ne porte pas l'épée et le livre.
Il réunit donc au contraire les attributs d'un MafijuSri «classique• avec un véhic"ule
inhabituel, attribué entre autres à Kiirttikeya. L'identification proposée par M. Tucci
est séduisante, mais il faudrait alors considérer le passage du MMK qui étaye cette
hypothèse comme le point de départ, centré sur Karttikeya, de la fusion des deux
divinités; etle lsa-lsa, où Maii.juSrine conserve plus de son assimilation avec Kiirttikeya
que le véhicule de celui.ci, comme l'aboutissment d'un syncrétisme hindou-bouddhi-
que. Il semble que le Maii.juSridécrit dans ce chapitre appartienne au cycle particulier
au MMK. Bref, se servir de la description donnée, p. 45, l. 12·15, pour identifier
un tsa-lsa avec KârttikeyamafijµSrl peut paraitre encore prématuré en l'absence
d'autres indications textuelles, l'examen de ce passage confronté avec le tibétain
ne permettant pas, nous semble·t·il d'y voir autre chose qu'une description de Kart·
tikeya : car, si le livre que le personnage du tsa-tsa de M. Tucci tient à la main est
bien un ·attribut caractéristique de MailjuSri, il faut remarquer qu'il n'est mentionné
nulle part dans le texte dont M, Tucci fait état pour étayer cette identification avec
un type iconographique inconnu par ailleurs.
(I) En sanskrit, p. 45, l. 15: « le rf?i Mërka1;u;ta• i il fait partie, dans le Mahiibharata,
d'une liste de sept ni. Comme plusieurs autres personnages qui vont suivre 1 il n'était
pas mentionné dans la description principale du maa,:i{ila.
(2) Skt., p. 45, I. 17, sai§ii (lire Se§iih) mudriisu ca vyavasthiipgiiQ; tib. lhag-ma ni
fi-ltar gnas-pa blin phyag-rgyar bri-bar-bya'o Il; cf. supra, p. 122 et 121, n. 3.
(3) Sur les quatre sœurs (ou Kumâri, ou Devi) et leur frère, voir supra, p. 119, n. 6.
Dans le passage précédent, on n'avait pas indiqué dans quelle direction les peindre.
(4) Tibétain, srin-po'i bdag-po las ni grofl-khyer lati-ka'i bdag-po bi-bhi-ça na ... :
• parmi les maitres des R0.kijasa, VibhîijaQ.a, maître de Lailkii ». VibhiijnQ.a,frère de
RiivaQ.a,monta sur le trône de Lailkii après la défaite et la mort de son frère. Lanka,
on le sait, est généralement identifié à Ceylan; cf. cependant B. Bhattacharyya,
124 M~I;lALA DANS LE MANJUSRIMOLAKALPA
!'
Il faudra peindre de.même, dans l'ordre, le roi Yama (roi des)
Preta Maharddhika 2 • Qu'on peigne obligatoirement le roi des
Pisaca Vikarala 3 • Ceux qui restent, on les peindra dans des mudra
1 selon leur place•.
De même, il est nécessaire de peindre au Sud-Ouest les deux
chefs ( gco-bo, mukhyau) des Naga, Nanda et Upananda•; qu'on
peigne (encore) le soleil, chef des planètes (graha)•; à l'Ouest, on
peindra l'un après l'autre le [muni Kapila, le meilleur des l;t~i]',
(et) le Jain Tïrthakara l;t~abha sous forme d'un Nirgrantha •.
On peindra ceux qui restent dans des mudra, selon leur place•.
'''
1
TRADUCTION CHAPITRE II 125
1
\
1
Au Nord-Ouest, il est obligatoire de peind_re le roi des Yak~a
(Skt. 46 N. 159 a) Dhanada', Paîicasikha, roi des ?andharva' et
Druma, roi des Kinnara ; ceux-ci devront être pemts selon leur
place et disposés dans des mudra, l'un après l'aut~e•. .
A l'extérieur du quatrième ma,;uj.ala, après l'av01r tracé (cila"!,
bkod-de) avec cinq raies (de couleurs différentes), on l'embellit
avec des guirlandes de mudra; (il a) aux qua!r~. c~tés q~atre
arches (lorar;ia) et il est orné avec les quatre MaharaJa ; on d1sp_o-
sera ainsi, dans l'ordre (les objets) suivants : en tant que ':'udr~•,
à la porte d'entrée, on peindra un lotus ble_u (nilolpala); a. dr01te
et à gauche, on disposera lotus (padma}, va1ra,_hac~ette, po1gn~rd,
lance, trident, massue, disque (calrra!, svastika, J_~rre (kalasa),
poisson, conque, bague•, étendard, banmère, lacet (pasa}, clochette,
poignard', arc, flèches•, et maillet; avec ces (obje~s) et av~; les
signes (mudrail.i) d'armes de formes comparables ~ relles-c1 , on
compose une masse de guirlandes (formant) un carré 0 et au dehors,
dans les quatre directions, (on représentera) les quatre océans
( catvaro mahasamudral.i).
Au Nord, après avoir fait un petit mar;ilj.ala11 carré, on y placera
. , Ir
11
Remarquons toutefois que le tibétain ne distingue pas entre les deux mots, traduits
tous deux par dkyil-'khor, cf. supra, n. 13.
(1) La direction manque au sanskrit, ainsi que toute la fin de la phrase précédente,
Ce passage est très mal conservé ou d'une typographie très négligée.
(2) Tibétain : « en forme d'arc» (giu'i dbyibs),
(3) Manque au tibétain.
(4) Tibétain : «triangulaire».
(5) La forme propre n'est pas indiquée; comme samanlaprabhâkara, p. 46, 1. 14,
désigne le soleil, la forme du maQ(/.alaka serait donc ronde ; cependant plus loin, au
Nord-Ouest, on indique bien varlula pour désigner un cercle.
(6) bri-bar bya-ba yin-te,• skr., p. 46, 1. 15 : bhavanti.
{7) Comme chaque fois que cette formule revient, on a pour slhiipayet en sanskrit
mchan-pa'o en tibétain.
(8) Le passage qui suit est fautif en sanskrit (p. 46, L 16). Il faut déplacer piiSa
et le reporter après krtvâ ce qui donne : uttarapaScimiiyâqi disi varltulâkiira,rz mal)çialam
(pour mal){ialakam) krlvâ piiSam samantajvâlam.
(9) Skt., p. 46, l. 17 : dïrghâktira, de forme oblongue.
,, (10) Lire, p. 46, l. 18, au lieu de dak~il)apaScimiiytim diSi, dak~i,;iapürviiyâffl diSi
(tib, çar-lho).
(11) Tibétain seulement.
(12) Il y a ici une lacune qui n'est pas comblée par le tibétain (p. 46, 1. 19). En efTet,
ni le mal){ialalca, ni la forme (probablement carrée) qu'il faut lui donner, ne sont
indiqués.
{13) Les map{lalaka placés aux quatre orients et aux directions intermédiaires
représentent, semble-t-il, les quatre continents principaux (dvipa) et quatre des
huit continents secondaires {upadvipa) qui entourent le Sumeru; le Jambudvipa,
le Camara et l'Aparacâmara, au Sud, sont carrés (ou triangulaires}, l'Aparago<).ëniya,
i: le gatha, l'Uttaramantrii:ia à l'Ouest, sont ronds, le POrvavideha, le Deha et le Videha
1, à l'Est, sont en forme de demi-lune, l'Uttarakuru, le Kurâvn et le Kaurava au Nord
sont carrés d'après le Formulaire Sanskrit-Tibétain, p. 33, qui ne mentionne que le
continent principal, triangulaire d'après le tableau du Yung-ho-kung, p. 103 et oblong
.,'
'f
11
,1
ï'
1
TRADUCTION CHAPITRE II 127
'
/. Après avoir représenté tous (les éléments précédents) on peindra
avec des poudres (cür,;,ai!i) à l'extérieur du ma,;,rjala,près de la
porte (dvarasamaye), trois mudra, en haut, en bas et de côté,
à savoir: un vêtement', une queue de yak (vyajana, rna-yab), et
des sandales' parfaitement rayonnantes.
[Les rites qui concernent (ce) ma,;,rja/aont été exposés ici en
résumé
Par le sage (dhïmanl) Maiijugho~a pour le profit des êtres•.]
Alors, le Maitre du ma,;,rjaladoit accepter des disciples qui aient
en premier• les sens au complet (N. 160 a) et les membres bien
faits ; s'ils sont brahmanes, k§alriya, vaisya ou südra, ils auront
pris la résolution de la Bodhi (bodhicitta), ils seront fidèles mahâyâ-
nistes, opposés au Hinayâna•, de nature disciplinée', (ce seront)
des Mahasattva, ils auront la foi, ils auront une conduite vertueuse',
seront désireux d'accéder à la grande royauté (maharajya),
mépriseront les satisfactions médiocres (alpabhoga) mais possé-
deront le désir d'obtenir de grandes jouissances (mahabhoga);
ils auront reçu une bonne éducation et auront de bonnes dispo-
sitions morales (sïlavanla!i); (s'ils sont) bhilr§u, bhik§u,;,ï,upasaka,
ou upasika', (il faudra qu'ils) observent les rites, qu'ils suivent
accéder à toutes les perfections du bhik~u1 mais, pratiquement, son progrès spirituel
sera plus lent et moins assuré. » On voit en outre par le passage sur le choix des disciples,
à quel point le rédacteur du MMK est peu sectaire : les quatre castes brahmaniques,
Südra y compris, placées sur le même plan que les fidèles laies et les religieux bouddhi~
ques, peuvent, côte à côte, accéder à l'initiation qui fera d'eux - et d'elles - des
âciirya. Son seul préjugé, si l'on peut dire, concerne les adeptes du Petit Véhicule,
contre l'admission desquels il met en garde avec insistance.
{l) Corriger, skt., p. 47,·l. 2, upo$ava en upo$adha ou upo$alha (cf. pour les variantes
du mot M. Edgerton, p. 147), correspondant au tib. gso-sbyori {MVP, 8677). Sur le
déroulement de cette cérémonie, voir L'Inde classique, t. 2, parag. 2375 et Przyluski,
Upogalha, dans IH!J, vol. XII, no 3, 1936, p. 383-390.
(2) Peut-être faut-il comprendre a: qu'ils fassent partie d'une famille comptant
beaucoup de membres ni mais il faut lire sans doute, quelle que soit l'interprétation
du composé {p. 47, I. 2) au lieu de mahtiyaltga!)kulïn<i(1, mahtipakga kullnii!), correction.
que le tibétain phyogs lhen-po (MVP, 1382, 4437, etc.) rend très probable.
(3) Skt., p. 47, I. 3, prakrtyaiva a le sens de pralilqlyaiva; cf. M. Edgerton, s.v.;
le tibétain rall-biin-flid kyis n'est pas très clair mais c'est la traduction mot à mot
de prakrtyaiva (cf. MVP, 945 et 5406).
(4) En skt. seulement.
(5) Les exigences précédentes étaient d'ordre général : les candidats à l'initiation
devaient être choisis dans les huit catégories sociales énumérées et, à l'intérieur de
;} celles-ci, parmi des sujets ayant toutes les qualités énoncées plus haut i lad aho, de'i
I r
ftin-iag, indiquent que l'on passe maintenant aux obligations concernant le jour
précis de l'initiation.
(6) Skt., p. 47, I. 5, upasprSilavanta!),· tib. : fie-reg dali-ldan-pa.
(7) Au singulier en skt.; quelques lacunes p. 47 1 I. 6.
(8) Traduction douteuse. Le tibétain dus-mchams las rgyal-ba dkyil-'khor permet
de combler la lacune du sanskrit; dus-mchams, MVP, 8323, traduit sarridhydkiila,·
cf. M. Edgerton, p. 558.
(9) Le texte n'est paS très explicite, mais il semble que l'on puisse comprendre que
l chacune des huit classes énumérées (Brahmanes, KFJatriya, Vaiçya, Sadra, BhikFJu,
j'. BhilqmQ.i,Upüsaka, Upüsikü) est représentée par un enfant. II est vrai qu'il y aurait
'' alors deux Kumüri parmi les initiés et que, dans la suite de la cérémonie, on ne men-
tionne pas de jeune fille. Cependant la correspondance des deux chifl'res n'est proba-
!j
blement pas fortuite. Cette hypothèse m'a été signalée par M. Renou.
TRADUCTION CHAPITRE Il 129
tage. Les kfalriya et les grands rois qui ont reçu l'initiation (par
aspersion) sur le sinciput {mürdhabhifikla!J,), qui ont entre eux des
liens de parenté ou d'amitié (parasparasaT[lsaklin), leurs enfants,
jeunes gens et jeunes filles, doivent ne pas avoir d'expérience
sexuelle ; la raison en est que le grand Bodhisattva Bhagavat à
forme de Kumàra Maîijusrî réjouit les petits enfants et se plait
fort à jouer avec les adolescents; c'est pourquoi {afa!J,,des-na) on
introduit à l'intérieur (du mar_u;lala)des lmmara' en premier. Si l'on
désire augmenter la prospérité du royaume', si l'on veut vivre
longtemps, (être) en bonne santé, et en particulier si l'on recherche
une augmentation des satisfactions matérielles, (du fait de) la
réussite du manlra (manlrasiddhi) des enfants, (la réalisation de
ce qu'on désire) est assurée certainement.
Après les avoir fait installer devant• (le mw;u;lala), le maitre du
marp;lala, en compagnie d'assistants (susakhaya) vigilants, brûle
de l'encens de camphre puis il devra aller à l'extérieur du mw:,,Ja/a
sans se retourner en arrière. Une fois sorti (N. 161 a), il prononce
108 manira• sur de l'eau rendue pure, favorable à cette fin' et
dépourvue de vers et insectes ; et après avoir pris un bain avec de
l'eau sur laquelle a été imprimée la grande mudra à cinq pointes
(mahamudra paficasikha), il s'essuie' et revêtu de vêtements purs
il se rend auprès de la fosse à feu ( agnikw;uJam) ; installé sur une
botte d'herbe kusa (lm:îavirp;laka), le visage tourné vers le Nord-
(1) Le mot kumüra, plutôt que le sens de u jeune homme n et de «prince», a ici le
sens précis de« vierge n. On pourrait croire, d'après ce passage, que les initiés ont tous
seize ans puisque, comme le dit l\L Tucci dans A propos Avalokiteçvara, M.C.B., vol. IX,
juillet 1951, p. 177: u the perfect age, viz. that of a kumdra or ld~ora as the Vaishnava
will say » est de u sixteen years of age, because sixteen is the perfect number just as
the kumOri, used in the tantric worship, should be of sixteen years or as the Sakli is
sodaSakiil<i as the sixteen tithi of the moon ». Il n'en est pourtant pas ainsi car le
f.e~te indi~ue, p. 49, I. 12, que l'enfant à introduire dans le ma{l.(fala doit avoir a: de trois
à seize ans» i cf. infra, p. 135, n. 1.
(2) Skt., p. 47, I. 12 : mahdrdjlliibhivardhana; tib. : rgyal-po lhen-po mflOn-par
'phel-ba,· il faudrait lire soit 0 mah<iriijii 0 , en suivant le tibétain, soit 0 mahiiriijyâ 0 •
(3) Le rédacteur de ce passage peut sembler ne pas suivre un ordre logique dans
l'exposé de la cérémonie: il parlait un peu plus haut de Mafi.juSriintroduisant u dans n
' le mandala les candidats à l'initiation et mentionne à présent l'installation des disciples
' 1 dev~~t » le map{iala; mais la première indication est sans doute un énoncé d'ordre
général qui ne porte pas sur le détail du rite mais sur son principe, à savoir que dans
le ma{l.(fala, MaiijuBri est l'initiateur qui guide les kumiira. Ceci posé, le rédacteur du
texte reprend sa narration au point où il l'avait laissée, précisément au moment de
placer les enfants devant le map{iala.
(4) Cf. supra, p. 106, n. 2.
(5) Tib.: dus dari Ji-llar mthun-pa'i éhu; skt., p. 47, l. 16, yalhâmukharllukodalœna,
dont le sens m'échappe. Lire yalhiisukha 0 ?
(6) Skt., p. 47, I. 17, upasprSya; tib. : fie-reg byas-nas.
L
1:
130 MANQALA DANS LE MA!UUSRIMOLAKALPA
1
i
{I) cr. supra, p. 106, n. 2.
(2) Skt., 47, l. 20 : tihüya, visrjya ca.
(3) Skt., 47, I. 20 : Sucivastropetà!,z.
(4) En sanskrit seulement,
(5) En sansl{rit seulement; cette répétition est probablement fautive.
(6) Skt., p. 47, l. 27 : pürvasaltuapari,;ziimila(i siidhtirar;iabhütam slhâpayitavyeli,
tib. sems-éanthams-éadkyi lhun-moti-dugyur-pa bsriosnas biag-par-bya'o fi il faudrait
donc plutôt lire le sanskrit comme sarvasallva, etc., d'autant que p. 48, I. 2, reprenant
cette énumération, le texte mentionne des sarvasallva après les sarvabhüta.
(7) Ce paragraphe manque au tibétain, ou plutôt il est résumé par cette courte
phrase: « ensuite il fera l'invitation selon le rite enseigné plus haut n. Or il semble que
le sanskrit énumère dans cette phrase les huit destinataires des jarres (les Deva et
Sâkyamuni exceptés) qui sont invités afin d'y prendre place. On sait que la jarrs
représente à elle seule un concentré du monde, une matrice dont l'eau fait naître le
novice à la vie d'initié; on pourrait certainement aussi penser que par l'invitation oil
fait occuper les peintures par les divinités représentées; cependant, ni les sarvasattva
ni les sarvabhüta ne sont mentionnés comme tels dans le mal){iala, à moins qu'il
faille les considérer comme les noms génériques des groupes hindouistes énumérés :
ldnnara, mahoraga, pisüca et ainsi de suite.
TRADUCTION CHAPITRE II 131
une_lampe à beurre; ce qu'on appelle le nivedya (lha-bços)' pour
les Arya et ceux qui ne sont pas Arya, c'est toutes sortes d'aliments
cuits dans le lait et le miel, des beignets frits• dans le beurre fondu
de façons différentes ; des gâteaux asokavarlli, des mets khadyaka,
des sucreries et ainsi de suite, qu'il offre tout cela aux Tathagata.
Qu'il donne en offrande pour les Pratyekabuddha, les Auditeurs,
pour les grands Bodhisattva et les dieux des Ârya et des non-Ârya •,
une oblation complète\ du srïve~/a•, du gâteau au miel (madhu-
sira)•, des aliments cuits dans du lait et ainsi de suite. De même,
qu'il offre à tous les êtres (sarvasallva) el à tous les Bhilta' [des
beignets la,J,juka]•, du garbhokta•, de l'araka 10 varié et des gâteaux
cuits dans la graisse de bœuf (piipa, snum-khur) (N. 162 a). Qu'il
offre de même des fleurs odorantes, à commencer par du jasmin,
du lagara 11 , des« fleurs de serpent» (nâgapu~pa) 12 , du punniiga"
à tous les Buddha, Pratyekabuddha, Âryasriivaka, Mahiibodhi-
sattva, aux Ârya et aux non-Ârya ; en particulier qu'il coupe
(sasyale )1 4 des fleurs de jasmin pour le clan des Tathiigata, des
fleurs de lotus rose (padma) pour le clan du Lotus (padmakule),
des fleurs de lotus bleu (kuvalayam, me-log ul-pa-la) pour le clan
du Vajra 1 • et n'importe quelles autres fleurs appropriées pour les
(1) Tib.: Iha-bços ies_smos-pa ni; en skt., p. 48, l. 6, nivedyagrahal)ena aen prenant
le nivedya ».
(2) Püpa est ici traduit par 'breri-bu (variante 'brari-bu) qui a le sens de «lanière».
(3) Skt., p. 48, 1. 9 : 0 anâryadevalünâm; tib. : 'phags-pa dan 'phags-pa ma-yin-
pa'i lha-rnams; cf. I. 13:
(4) Skt., p. 48, I. 8 : havi pürlJ.a (pour havi{i pür,;iarp.?), oblation rituelle composée
de beurre, soma, lait et grains ; en tibétain : mar gyis ga,i-ba.
{5) Le sens de ce mot, p. 48, l. 8 1 est d'après les lexicographes (et. M. Edgerton,
s.v.) « résine d'une sorte de pin n; on a en tibétain can-dan gyi thari-éhu: « résine de
santal», qui est ici plus précis, mais ne correspond pas littéralement au sanskrit.
(6) Tibétain: a de l'essence de miel~.
(7) Skt., p. 48, l. 10-11 : sarvadevabhütagaQ.ân,• tib.: 'byuri-po thams-éad.
(8) En sanskrit seulement.
{9) En tibétain.ce mot est transcrit garbhod, mais ni garbhod ni garbhokla ne sont
attestés dans les dictionnairesi et si, d'après le contexte, il s'agit certainement d'une
substance comestible, on ne peut guère préciser laquelle.
1 (10) En tibétain, u lo bi ka ri ka, à moins que la précédente transcription ne doive
être lue garbhod u lo; de toutes manières, ce mot n'est pas attesté dans les dictionnaires;
il y a bien un garbholika dans l'A§fasahâsrikü-praJ11âpüramilii (cf. M. Edgerton, p. 210),
mais son sens n'est pas fixé.
(11) Tabernaemontana coronaria.
(12) Nom de plusieurs plantes : Roltlera linctoria, Mesua Roœburghii et Michelia
Champaka.
( 13) Rotlleria linctoria ou Calophyllum inophyllum.
(14) Le tibétain a mal compris et rend Sasyate par ,es-par-bya'o.
(15) Tib. : rdo-rJe'i rigs, skt. : kuliSapâ,:,.i (p. 48, I. 15). Dans un passage que nous
1i
I' 132 M~J;>ALA DANS LE MARJUSRIMOLAKALPA
avons vu plus haut, skt., p. 45, 1. 2, le clan du Vajra s'appelait en sanskrit vajrakula;
ici kuliSaptitJ.iest une épithète de VajrapiiQ.i. ·
(1) Le guggula ou guggulu est, d'après Laufer (Sino-lranica, p. 467) o:the gum-
resin obtained trom Boswellia Serrala and the produce of Balsamodendron mukul,
or Commiphoria Roxburghii, the bdellion of the Greeks ,,
(2) Skt., p. 48, 1. 16: guhyakendrasya vajri,:iasya, tib.: gsan-ba-pa'i bdag-po phyag-na
rdo-r/e,· cf. supra, p. 197, n. 2.
(3) En skt. : « on offre à tous de l'encens avec d'autres mantra,.
(4) Le skt. ajoute, p. 48, 1. 18: , avec (récitation de) mantra n.
(5) Le passage versifié ne concorde pas exactement dans les trois versions; les
deux premiers vers, en skt., p. 48, 1. 19.
·:,) anupûrvel)a vidhinii pürvadr§Jena helunti /
1 '!
gandha ++ (lacune) tathaivoktam sarvamantrebhyo nilyasca ( = nilyasal)) fi
sont traduits en tib. par :
ého-ga Ji-biin rim-pas ni If bdug-pa mthoti-ba'i rgyu yis so fi
de-ltar gsuns-pa de-biin dri fi snags rnams kun la rlag-tu bya Il;
Le chinois a compris ou plutôt résumé : , on lira la dhtiraQi de ce sûtra d'après les rites,
l'un après l'autre».
(6) En tibétain : spyan-ras-gzigs la gan gsuns dafi If yan gsuns phyag-na rdo-r/e
la IJrati-rati gi ni sr'tags dag gis Il stiags spyod don du bsgrub-pa'o li ého-ga géig bu
blla bya ste JI rlag tu r/es su mthun par bya //, En skt. 1 p. 48, 1. 23, lire te 'pyeha (='piha)
kalpe au lieu de tepyeha... Les vers commencent en tibétain au crochet simplei en
sanskrit aux doubles crochets et se terminent au même endroit dans les deux versions.
(7) Lire, skt. 1 p. 48, 1. 26, d'après le tibétain: gcor mlhun-pa'i ého-ga, pradhtintinu-
varlanakriyti (MVP 2523).
,,"
i;
TRADUCTION CHAPITRE II 133
offrandes (püjana}, de l'encens, et ainsi de suite ainsi que (le don
de) nivedya, à ce moment, l'aide-assistant (anusadhaka, sgrub-pa'i
grogs-ml!hog) compétent (fait) une offrande (bali) sans viande
pour tous les démons (sarva bhautika) rapidement; et partout,
au son réjouissant des tambours, des cymbales et des conques et
ainsi de suite, il ornera de guirlandes de fleurs, d'encens et de
parfum les quatre orients, les directions intermédiaires, ce qui fait
huit (Skt., p. 49), en haut, en bas et tout autour, (enfin) partout;
et tout en faisant la pra,jakfi1;,a à l'extérieur du ma,;,,jala, il lancera
largement une offrande (glor-ma) à.tous les démons'. Puis il prend
un bain, et fait un homa composé de riz (salita,;,,jula)' mouillé de
lait caillé, miel et beurre fondu, avec 1008 (récitàtions) du hrdaya
du mantra de base (mülamantra) qu'est la formule en six syllabes.
Après avoir fait l'offrande ignée, (le maitre du ma,;,,jala) rentre
dans le ma,;,,jala' fait un rite de protection pour les Mahâsattva•
placés devant (le ma,;,,jala) ; (puis) ceux qui ont été acceptés
(abhyupagata, khas blans-pa) en qualité d'élèves du maitre du
ma,;,,jala, qui ont pris la résolution de la Bodhi (bodhicilla)
(N. 163 a), qui ont observé 1'upofadha 6 , ont offert leurs propres
corps à tous les Buddha et Bodhisattva, désirent devenir des
Buddha omniscients (saroajnajiiana) et (veulent accomplir) des
actes vertueux (kusala) pour (entreprendre) la marche vers le
trône de !'Illumination suprême•, (et) faire partager à tous les
ancient Buddhism, as well as in the ten stages (bhümi) which the Bodhisattva must
pass through. » Dans ce passage, le parallèle entre étapes d'initiation et progression
dans les b/iümi se justifie, mais seulement en partie; la donnée n'est pas systématisée,
et l'on trouve par exemple, parmi les vertus exigées du novice avant de pouvoir
l'accepter comme tel, certaines qui sont cataloguées comme appartenant à d'autres
bhümi, comme le fait de mépriser les doctrines hinayànistes qui est l'apanage de la
seconde bhümi. Et pourtant il est bien certain qu'en pénétrant dans le ma,:uJala, le
novice, devenu une sorte de Sakyamuni le temps de son initiation, est considéré,
à l'image de celui-ci, comme un Bodhisattva et un roi Cakravartin i des traits de ces
,, ' deux destinées - allusions aux bhümi, à la marche vers l'illumination, procession
autour du mal){lala « comme pour la consécration royale li - sont présents tout au
long du rite. Mais on ne peut poursuivre les parallèles avec rigueur, sans forcer un texte
trop peu précis. Le bénéfice le plus clair, ou tout au moins le plus tangible, conféré
par l'initiation, à savoir le grade d'ücârya, n'est pas, nous le verrons plus loin, beaucoup
plus détaillé. On ne peut donc, à propos du MMK, qu'indiquer les grandes lignes d'un
schéma dont le détail est à chercher ailleurs, dans les descriptions de cérémonies du
même type. D'ailleurs, d'une manière générale, le MMK ne semble pas se livrer à des
développements philosophiques ou doctrinaux systématiques. Cf. supra, p. 13.
(l) En tibétain seulement; le sanskrit ne correspond pas mot pour mot au tibétain,
mais le sens est le même : skt., p. 49, 1. 6-7, siddhyarthasaltvopabhogasüdhüral)abhütâ-
niimanuttarabodhimal){lükramal)akufolüniim,· dlios-grub kyi phyir sems-éan thams-lad
kyi lie-bar loris-spyod-pa dari f yoris-su lofts-spyod-pa lhun-moli du gyur-pa dari f dge-ba'i
rca-ba'i bla-na med-pa'i byati-éhub kyi sliiri-po gnon-par bya-ba dan/.
(2) Tib.: a ri~n que le fait de montrer {le mal)<)ala) li (bslan-pa cam-Tiid kyis).
{3) En sanslcrit, p. 49, 1. 8 : ânantaryahâril)O 'pi, « même ceux qui ont commis des
péchés inexpiables li; le tibétain précise qu'il s'agit des mchams med-pa ln.a, les paiiciinan-
1/ larfyiil)i de la MVP 2323-2329 ; le matricide, le meurtre d'un arhat, le parricide, le fait
1 '
de semer la discorde au sein du Sarpgha et de faire couler le sang d'un Tathâgata.
(4) Trois fois, en tibétain.
(5) Skt., p. 49, 1. 10 : tantroddhrtenâpagalakeSena, tib. : ras ma-Tiams-pa thag-mas
)( btags ma-thag-pa skra med-pa la; thags-pa, donné par l'édition de Lhasa, correspond
,,' en efTet à tantra (MVP 5323), mais il semble qu'on doive comprendre ma-lhag-pa skra
" med-pa la « sur (une étoffe) sans poils et sans gros fil li' autrement dit rase et d'un
i tissage régulier.
) (6) On retrouve dans d'autres cérémonies d'initiation ce thème du voilage de la
tête de l'initié; dans la Hevajrasekaprakriyii., par exemple, l'un des textes édités et
!' J traduits par Finot dans ses Manuscrits sanskrits de sâdhana's, on lit, p. 36, au début
J;
,,
,,
d'une cérémonie d'abhi~eka: « Le disciple ... paré de tous les ornements, vêtu d'une robe
rouge et d'un grand turban, la main droite offerte, le visage couvert d'un voile
,,
'
''I
_:;
r1 :
JI i
; 1
---
TRADUCTION CHAPITRE Il 135
rouge», etc. M. Tucci décrit le fait et l'explique ainsi (Tibelan Painted Scrolls, p. 247) :
"the neophyte is successively led by his master into di:lîerent portions of the mai;iQ.ala,
to the South, North, East and West. Like the disciple in the Eleusine mysteries, he is
led there blindfolded, the bandage (pa!Ja) is taken off at the end of the ceremony when,
consecrating having taken place and inborn stains being therefore erased, the candidate
is in the state of purity required to understand the mystical meaning of rites and
symbols. While he is blindfolded, the mythical family to which he is attached is
defined by throwing a flower into the mal}.Q.alali (comme dans le MMK) « when the
consecration is intended to confer magical or earthly powers (laukilcasiddhi) in the
magical rite particularly fitted to bis mysterious participation in a given mystical
family li, Cependant il semble possible de ne pas insister seulement sur le fait que les
yeux sont cachés (paf!a veut aussi dire a étoffe » et pas seulement« bandeau li; d'ailleurs
dans ce sens c'est « serre-tête » qu'il faut comprendre, semble-t-il, plutôt que bandeau
pour les yeux) bien que l'intention soit certainement en effet, comme le dit M. Tucci,
de mener le novice à la révélation de son dieu par le chemin secret, qui rappelle le
labyrinthe, constitué par les multiples enceintes du mal].çlala. On sait, en effet, les
rapports étroits qui existent entre la dik~ü. brahmanique et l'abhi~eka bouddhique,
et avec quelle insistance les auteurs des textes brahmaniques assimilent l'initié qui
pénètre dans l'aire sacrificielle à un embryon qui se meut dans la matrice; on dit, par
exemple, dans le Sat. br. III, 2, I, 16 : a He (l'initié) then wraps up (his head). For he
who is consecrated becomes an embryo ; and embryos are enveloped both by the
amnion and the outer membrane : therefore be covers (bis head) ».
(1) Le premier chiffre, trois ans, semble exagérément bas pour l'initiation. Dans le
Gobhila grhya sûtra, II, 9, 1, on indique l'âge de trois ans comme étant celui de la
tonsure (churjâkaralJ.a). Pour l'initiation (upanayana), l'âge varie avec la caste, et
c'est peut-être une indication analogue qui nous est donnée ici aussi brièvement, car
on se le rappelle, l'initiation est conférée à huit représentants des K!;atriya, Brahmanes,
VaiSya, Sodra, Upasaka, Upâsika, Bhilqm et Bhik~uni; du moins c'est ce que nous
avons cru comprendre, le texte n'étant pas très explicite. Dans le Siinkhüyana grhya
sûtra, II, 1, 1-9, on indique que c'est dans la huitième année après la conception ou
dans la dixième qu'on initie un Brahmane; dans la onzième un K!,!atriya, dans la
douzième un VaiSya, (en tout cas) avant la seizième année pour un Brahmane, avant
la vingt-deuxième année pour un K!,!atriya, avant la vingt-quatrième pour un VaiSya.
Après, c'est trop tard. Les mêmes indications, abrégées, se retrouvent dans le Gobhila
grhya sütra, II, 10, 1-6. De nos jours, la cérémonie se tait toujours aux mêmes âges
pour les trois différentes castes; mais Mme Stevenson, dans les Rites of the twice-born,
P• 27, précise que l'âge de l'investiture du cordon sacré« ne coincide pas nécessairement
l avec la puberté physique, car si un père espère que son fils devienne un grand maître
(a religious teacher li) il peut obtenir que la cérémonie ait lieu dans la cinquième année
qui suit la conception du petit garçon (ce qui a été fait, croit-on, dans le cas du premier
Sankharacarya) ». Remarquons que les textes brahmaniques, moins libéraux que le
MMK, comme il fallait s'y attendre, ne parlent pas d'initiation pour les Südra.
(2) Skt., p. 49, l. 13 : palicaSirakopaSObhitam ekacfrakopaSobhita111SikhopaSObhitam
aSiraska111vü; ce membre de phrase, d'après le tibétain zur-phud ln.as ne-bar mjes-pa
'am / gcug-phud géig gis lie-bar mjes-pa 'am / gcug-phud gsum gis fie-bar mjes-pa skra
dai1-ldan-pa f doit être lu, semble-t-il, comme paficacirakopaSobhitam ekacïrakopa-
S0bhita111triSikhopaSobhitaSiraskaT[l vii,· skra rend généralement keSa (MVP 2938),
136 MAl'/(>ALADANS LE MANJUSRIMOLAKALPA
mais aussi Siroruha (MVP 2939). Cependant même si sira(1 n'est pas traduit très exacte~
ment par skra, la correction paraît assez probable.
Les différentes coiffures portées par les initiés semblent avoir, elles aussi, comme
les différences d'âge que nous venons de voir, un rôle hiérarchisant; cependant il faut
se rappeler, pour la coiffure à cinq pointes, qu'elle est portée souvent par MafijuSri
sous l'égide de qui cette cérémonie a lieu. On peut se reporter, à ce propos, à l'icono-
graphie des étoffes peintes de M11e Lalou, p. 67, n. 4. Toutefois on ne peut manquer
d'être frappé, pour notre passage, par un rapprochement avec la Brhat Saqihiliï,
déjà signalé par M. P. Mus dans le BEFEO, 1931, p. 541-542 (où il faut lire B. S.,
XLIX, 5, au lieu de XLVIII, 5) : « Une couronne royale a cinq pointes; celle du
Yuvariija et de la Reine, trois; celle du Commandant en Chef, une et celle du favori
du roi n'a pas de pointe,; cette dernière indication laisse penser qu'il n'est pas
impossible que la bonne correction du sanskrit soit plutôt : otriSikhopaSobhitam acira-
kaqi viï. Peut-être pourrait-on s'en tenir à la leçon du skt. et garder aSiraskam: « la
tête non [ornée],. M. Edgerton, qui cite ce passage, p. 231, associe l'initié à Mafiju~ri.
.f Il donne aussi les références à la coiffure et à la mudrü particulières à Maàjuéri que
nous avons rencontrées plus haut. Il ne faut pas, en tous cas, voir dans ce texte un
rapport entre la cotrrure « à cinq pointes li et ces c rigs-lr\a • des Tibétains, composés
de cinq pétales représentant chacun un des cinq Jina; cr., par exemple, Indo-Tibetica,
!
1:r
III, 1, pl. XXXIII et Oracles and Demons, pl. II, p. 12.
(1) Tib. : dkyil-'lthor gfl.is-pa la phyin-pa na,· skt., p. 49, l. 16 : dvitiyamap(jala·
sthitam.
(2) Skt., p. 49, 1. 17, supprimer la virgule entre sakrjjaptvü et küriïpayitvâ.
(3} La famille spirituelle à laquelle le disciple appartient est déterminée ams1
dans la cérémonie d'abhigeka de la Hevajrasekaprakriyâ traduite par Finot (op. cil.),
.., toutefois, l'âcârya fait d'abord lancer une guirlande de fleurs (pugpamüla) par l'initié
dans le ma,:,.{lala,« et il tire de là un pronostic sur le pouvoir magique (du disciple) n;
'11
1 ·, mais le sens habituel de ce geste est celui qu'indique M. Takakusu dans H.E.R.E.,
( vol. 7, p. 321 b: « on fait jeter une fleur par le candidat sur le ma\lQala sacré placé
devant lui. Si la fleur tombe sur un Buddha ou un Bodhisattva, il est considéré comme
jl digne du Buddha-gotra ; mais si elle tombe sur le cercle extérieur du vajra-lcula, par
.,/ exemple sur VlQ.0.yaka(Gal}.apati),il ne lui est pas permis d'étudier la doctrine mystique
j, .·. quoique, de nos jours, il n'y ait pas d'observance stricte de cette règle. li Voir aussi
1d ,: supra, p. 65-66. La fleur est parfois remplacée par une flèche (cf. R. Bleichsteiner,
\r, 1 ,
1 L'Ê(llisejaune, p. 192) ou par un cure-dent (cf. M. Tucci, Teoria e pratica del mandala,
1 p. 93-94). Cependant Mme David-Neel signale une autre explication du jet de la fleur
li1
l
dans des cérémonies d'initiations lamaiques contemporaines (Initiations Lamalques,
p. 72) : c'est. d'après la place où la fleur tombe dans le map(jala que l'initié reçoit le
nom qui lui est accordé à chaque nouvelle initiation.
li (4) Le chinois confirme cette traduction.
1i'.
Pj :1
j;
1Î
1 1
,
1
TRADUCTION CHAPITRE Il 137
personnel» (suamantra) lui est récité; c'est à lui qu'il a été lié
au cours de huitl naissances successives', c'est le kalyiir:,amitra
grâce à qui il réalisera 3 le but parfait des Mahi'ibodhisattva
omniscients, à savoir la marche vers le trône de !'Illumination
( bodhimar:,q.akramar:,a); et il• obtiendra assurément de grandes
jouissances, une grande royauté, (ou) une grande renommée.
Pour la vie présente (ihaiua janmani) il réussira sans aucun doute
tout ce qu'il aura à réaliser et (cela) dans tous les domaines (sarua-
karme§u); il (l'acarya) fait ainsi successivement pour ceux qui
désirent la siddhi, de un• jusqu'à huit, pas davantage. Pour les
autres6, ceux qui veulent éviter les péchés, ils n'ont qu'à faire
une promesse (samaya) et rien que cela 7 • Pour conférer l'abhi§eka,
le maitre du mar:,ef.ala (mar:,ef.aliiciirya) se rend ni trop près ni
trop loin en dehors (N. 164 a) du mar:,ef.ala; et après avoir .pris
possession (adhi§/hiiya) du terrain au Nord-Est et l'avoir purifié
par un mülamantra•; alors, comme pour la consécration royale
(riijyiibhi§elwmiua), on conférera l'abhi§eka à (un disciple) dont
la foi en le Buddha, la Loi et la Communauté est totale, qui est
pieux, plein d'énergie et n'est pas sans avoir pris la résolution de
la Bodhi (auirahitabodhicilta}, qui est un fidèle mahâyâniste,
(Skt. 50) dévoué aux Trois Joyaux, dont les sens sont au complet,
qui est sans reproche, désire la réussite des mantra en cette vie,
qui a de bonnes pensées, est curieux par nature et qui, même s'il
s'agit de chercher à savoir (par lui-même), n'a pas l'esprit porté
à inventer le sens des mantra; (à un tel disciple) on accordera les
abhifeka de un à cinq• en évitant les autres 10 • Il faudra initier des
1,
1
1
I·
TRADUCTION CHAPITRE II 139
140 MAJ':!l;lALA
DANS LE MANJUSRIMOLAKALPA
li} tirant une nu hasard, puisqu'il a le visage voilé; des pronostics auraient alors été
déduits du fait que l'initié serait tombé sur son mantra ou sur celui d'un autre. Un
i'' ;
procédé analogue est employé de nos jours au Tibet pour vérifier l'authenticité des
médiums ( Lha-pa).
(;:
li
1
.. -------------------·--=--
TRADUCTION CHAPITRE II 141
(1) Anujiiâ, de même que rJes-su gnari-ba qui le traduit a plusieurs sens dont
«·instruire, autoriser, accepter» cf. p. 68-71.
(2) Tib. : u difficile à vaincre par tous les Bhùta ,.
(3) Versifié en skt.
{4) Skt., p. 51, 1. 24, niyoktauyri (lire -uyâQ); tib. : sbyar-bar-bya'o {{.
{5) Littéralement : « trois poignées d'eau )1 (udakaculuka).
(6) Skt., p. 52 1 I. 2: na visaqwâdaniyri{l, tib, : slu-bar ma-byed éig.
(7) Tib. : lha thams-éad yid la byas le.
(8) Tib. : « après avoir brûlé de l'encens»; ceci est un rappel de la description du
début du chapitre II, supra, p. 78.
TRADUCTION CHAPITRE Il 143
et tous les êtres, il répand des fleurs par terre et arrose {le mar;.,f.ala)
d'eau de safran et de santal 1. Puis, selon le rite expliqué plus haut,
il les prie de s'en aller et les renvoie tous mentalement•.
Puis le maitre du mar;.,f.aladevra, soit jeter à la rivière toutes
les couleurs, le nivedya, et le bali, soit les donner aux êtres vivants
souffrants. Après avoir rendu cet endroit agréable en le balayant
bien, qu'il le nettoie soigneusement et l'aplanisse, puis il y répandra
de la bouse de vache ou bien il l'enduira d'eau ou encore de terre
parfaitement pure ou de sable et il s'en ira à son gré'. Lui-même
et ceux qui ont pénétré dans le mar;.,f.aladevront manger les
offrandes de riz et de lait ou celles qui ont été utilisées pour les
oblations•.
1·
'
i ·1·
,:i
,.~
-------~,~
CHAPITRE 1111
\,,
i'!
1,
/.
1
rul
'1
146 MAJ'.ll;>ALA
DANS LE MMIJUSRIMOLAKALPA
de cinq couleurs et ri~n d'autre ; qu'il. soit situé ici ou là, c'es_t
sans importance. Sur I ensemble de trois ma,pJ.a/a', carré, aplam,
embelli, on dessine en premier la grande mudrâ à cinq pointes
(paftcasikhii1]1 mahâmudrâm). On devra dessiner (aussi) la mudrâ
du lotus bleu (ulpa/a) du Bhagavat (N. 168 a) Mafijusri [Kumâ-
rabhuta]2, la mudrâ du croc, la mudrâ du visage, la mudrâ de la
canne; qu'on dessine les mudrâ dans le mar;ujala interne•, au côté
Est. On peindra ensuite au pied de la porte extérieure• un lotus
rose, un vajra, un lotus bleu, des attributs qu'on tient en main',
un étendard, un parasol, une arche (lora,;,a), un char, un éléphant,
un cheval, un taureau, un buffle, un svastika, un paon, une chèvre,
un mouton 6, et un homme (purufa) à l'aspect de kumâra; suivant
cet ordre on les peindra figurés en rang ( pan/di âsritâ) '. Ainsi
faits, qu'ils composent les figures du ma,;,rjala triple'.
Ensuite, ayant fait les opérations ignées (agnilcâryal]1) du côté
du Sud-Est au moyen de ce même mantra en une syllabe, on
brûlera 10089 bûches d'arbre apâmârga" ointes de lait caillé,
miel et beurre ; puis on fera une offrande de fleurs (pufpairarghyo
dey al;). Avec le même mantra en une syllabe on offrira à son gré
le bali ( glor-ma}, la nourriture pour les dieux (nivedya}, des lampes
et de l'encens"(puis) qu'on fasse l'invitation et le congé (âhvânana-
visarjanal]1).
Alors, celui _qui désire la royauté devra dessiner (le ma,;,rjala)
au milieu d'une ville"; celui qui désire des jouissances (N. 168b)
'
1. (1) Skt., p. 53, I. 8, lrimal).çlala; dkyil-'khor.
(2) En tib. seulement. Cf. p. 99, n. 9.
(3) Skt,: abhyanlarama,:zçlala; on l'a vu dans le chapitre précédent, c'est ainsi qu'on
appelle l'enceinte interne d'un ma,:zçlala tripartite. Le tibétain, logique avec lui-même
puisqu'il n'a mentionné qu'une enceinte, traduit: « à l'intérieur du matJ.çlala li : dkyil-
'khor gyi nail-du; abliyantarama,;uJala est traduit par nari gi dkyil-'khor. Cependant,
voir infra, n. 8.
(4) En chinois: « à l'extérieur de la porte~.
(5) Tib.: phyag-mchan; en skt., dhvaja, «bannière», que rend généralement rgyal-
mchan (MVP 510, 515, etc.).
(6) Skt. : « un bélier "·
! (7) cr. p. 98, n. a.
(8) Tib. : dkyil-'khor gsum la brlen nas de-llar bri-bar-bya'o fi i en chinois : « on les
dispose dans un ordre successif sur les trois étages du marp;lala ».
(9) En akt. : 108.
(10) Achyrantes Aspera.
(11) D'après le tibétain, dhüparJ1vâ est à placer à laligneprécédente, ce qui donne:
ekâk~arer;iaiva mantre,;ia balinivedya pradipa (= 0 dipal(l) dhiipa,rt ca {et non vâ)
yathepsilal(l dâlavyam /.
(12) Je suis ici le tibétainj le skt. p. 53, l. 19, se lit ainsi: latal,l praveSayedrüjyakâmaT[l
nagaramadhye âlikhet / ; praveSayed n'est pas traduit en tibétain. Il y a parallélisme
.J
J
l
I',
\,
,,1
·,\
,, '
entre la chose désirée et le lieu où tracer le mar;i(jala pour l'obtenir i ce parallélisme est
parfois facile à saisir, comme dans le cas du désir d'obtenir un éléphant ou un cheval
ou de l'eau - parfois difficile à comprendre, surtout lorsqu'il s'agit de dessiner le
ma,;i(jala près d'un arbre. Ici, le fait de dessiner le marp;fala au centre d'une ville rappelle
que la ville du roi est souvent en forme de matu,lala ; lieu de convergence des quatre
directions, la ville-mar;i(jala est considérée non seulement comme une capitale, mais
aussi comme un centre du monde.
(1) Le tibétain donne amra, transcription d'âmra, Mangifera Indica.
(2) En skt., p. 53, l. 20: pulranjïvaka (Putranjiva Roxburghii), appelé ainsi« parce
qu'on fait des colliers avec ses racines qui, suppose-t-on, gardent les enfants en bonne
santé» (cf. Monier-Williams, s. v.). En tibétain, l'arbre est appelé bo de ce.
'I
(3) En skt. ,p. 53, l. 20 : ((quelqu'un qui n'a pas de femme» (anapalnïkam) ... ;
il manque un mot pour indiquer où.construire le mar;i(jala en ce cas-là i cf. M. Edgerton,
sous le mot an a, p. 19. Le tibétain associe femme, cheval et éléphant en traduisant:
((Si l'on désire une femme, un cheval, et un éléphant», etc. Le chinois a compris ainsi:
« Si l'on désire un fils, une femme ou des concubines, il faut construire le mar;uJ.alasous
1
l'arbre bo de ce.»
(4) En skt. : u si quelqu'un a été piqué (par un serpent) ». Le chinois dit: u si l'on
désire asservir un dragon, il faut le construire près de l'étang du grand dragon.» :1
(5) Cette expression, qui revient plusieurs fois dans ce passage, toujours à propos
de démons, est la même qui, dans le Kumâralantra de RâvaJJ.a(op. cil.) est appliquée
aux douze mâtrkii qui ((saisissent » les enfants et les rendent malades. La possession ,[
dont il est question ici se manifeste probablement par une maladie dont les symptômes
ne sont pas indiqués. 1
(6) En skt. : ((près d'un arbre vibhïtaka » (Terminalia lalifolia).
(7) Ricinus commu.nis. _
(8) Les Mères (mâtr, ma-mo ), qui semblaient devoir être distinguées des mâtrka
(ma-mo également) paraissent ici occuper l'emploi de ces dernières; cf. supra, p. 1~8,
n. 6. Les mâtrkâ, dont les noms sont donnés dans le l(umiiralanlra de Râva,;ia (op. cil., 1,
\'
p. 4), ogresses responsables des maladies infantiles, sont des démones malfaisantes et !
c'est elles qu'on attendrait ici plutôt que les contreparties féminines des grands dieux 1'
1
de l'hindouisme. 1
ri i
t1
l
1
'I''
11
111
1 1
148 MAJ;IJ?ALADANS,LE MANJUSRIMOLAKALPA
four'; soit près d'une maison où ont eu lieu une mort ou une nais-
sance'; si on est saisi par un Brahmarak~asa, (on dessine le mai,qa/a)
près d'un arbre tala 3 , Si on a été empoisonné•, on prononce
sept fois' sur de l'eau le mantra en une syllabe et l'ayant jetée
dans le mai,qala (Skt. 54) même, on est guéri. Homme ou femme,
si l'on désire la gloire (yasas) on devra tracer (le mai,(iala) dans
une demeure de brahmane• ou à un carrefour. Quand un enfant
est mort (on dessine le mai,qala) près d'un arbre à latex ou d'un
arbre à fruits; si l'on est sans enfants (anapatyâyâlJ,), il faut le
dessiner au milieu d'un champ de riz mûr. Si l'on est atteint par
une des maladies causées par les femmes ou autres, il faudra tracer
le mantra destructeur (rak~oghna,r,) au bord d'une rivière, sur
une berge ou au sommet d'une montagne ; dans des endroits,
comme la rive d'un fleuve 7, qui sont en contact avec une grande
maladie, si l'on est atteint par toutes les maladies, on le tracera
partout•. Si les maladies sont causées par des I;>akinï, (on le fera)
(1) Le carrefour, considéré ici en tant que lieu d'expulsion, semble-t-il, revient un
peu plus bas comme un des endroits où dessiner le ma,;ujala II si l'on désire la gloire».
Le carrefour étant un centre d'où partent les influences, bonnes ou mauvaises, et où
elles convergent, il n'y a pas de contradiction mais ambivalence dans les deux emplois
du même lieu.
(2) En tib. : çi-ba'i khyim dan/ bu béas-pa'i khyim du iï.e-bar-bya'o fi. Les maisons
sont rendues impures par ces deux événements. ·
{3) Le skt. ajoute : u ou près d'un arbre Sle~miitaka ».
(4) Skt., p. 53, I. 25, haradallaltam, cf. M. Edgerton, s, v.; en tib.: sbyar-ba'i dug
byin-pa la, pour extirper un poison».
(t
{6) Skt., p. 54, l. 1, brahmaslhale, tib., bram-ze gnas-par; sous le mot brahmasthala,
M. Edgerton cite ce passage et écrit : the precise meaning is quite obscure»; le
(t
tibétain pris dans le sens que nous lui donnons parait plausible puisque nous avons,
un peu plus bas, un mar:i{lalaà dessiner dans le jardin potager d'un brahmane. Le chinois
correspondant, a: dans une maison propre , est trop loin de cette expression pour être
d'aucune aide. On pourrait aussi se rappeler que gnas rend souvent slhâna (MVP 120,
1664, etc.) et que brahmasthâna est le terme technique qui désigne le carré central
d'un vâstuma,;i{lala(et. S. Kramrisch, The Hindu Temple, t. I, p. 61 321 48, 58, etc.).
Mais il ne s'agit pas ici du tracé d'un vâstu-mat;i{lala,et il est impossible de comprendre
qu'on puisse tracer un mat;i{laladans le brahmaslhâna pris dans ce sens.
(7) Tib. : fug tiogs; skt., p. 64, 1, 4 : pratara, que M. Edgerton, citant ce passage,
traduit par hole, crevice ,, tout en ajoutant : u the interpretation is far from certain,.
(t
Or Das, dans son Dictionnaire, sous le mot nogs, indique le correspondant skt. trra,
u berge, gué », qui est aussi attesté sous la fol'me pratira ,· c'est donc ainsi qu'il faut
corriger le pralara de notre passage .
. {8) Le tibétain est un peu différent : Si l'on est atteint par les trois sortes de
(t
maladies causées par soi-même, ou si l'on a été contaminé par d'autres (on tracera le
mat;i{lala)sur la berge d'une rivière, etc. Si l'on est frappé par une grande maladie,
on dessinera le maT).r.jala sur la berge ou la rive d'un fleuve. Si l'on est atteint par toutes
les maladies, on le dessinera au sommet d'une montagne.•
TRADUCTION CHAPITRE III 149
Skt. 36.21, de nas gsan ba pa'i bdag po lag na rdo rJes sems dpa'
chen po de la gsol ba btab pa / kye sems can chen po sems can
gyi don gyi phyir mdor bsdus pa 'i dkyil 'khor gyi [cho ga]'
gsuns çig ceso // gsan ba pa 'i 2 bdag pos de skad ces smras pa
dan/ 'Jam dpal gzon nur gyur pas sems can gyi don gyi phyir
dkyil 'khor gyi cho ga smras pa / re çig 3 dan po cho 'phrul (L. 99b)
gyi zla phyed dam/ dpyid zla 'brin po'am / dpyid zla (N. 148 a)
tha chuns sam / zla ba yar no'am / iiin zag dge ba dan / gza'
bzan po bitas te / rgyu skar bzan po dan !dan pa / yar no'i ches
gcig dan / zla ba fia ba dan•/ dus gzan la dbyar gyi dus spans
la // sna dros byin gyis brlab par bya ste / gan du gron khyer
chen po la brten 5 pa 'am/ dkyil 'khor gyi slob dpon ran iiid 'dug
par bya'o (37) // rgya mcho chen por 'Jug pa'i gnas sam / rgya
mcho'i nogs dan fie ba'i O gron khyer chen po'i byan çar gyi phyogsu
ha can yan mi rin / ha can yan mi fie bar dkyil 'khor gyi slob
dpon son ste / lo ma'i spyil bu byas pa la zag bdun nam / zla ba
phyed kyi bar du gcig pu rab tu gnas par bya ste / gan gnas de
dag tu yan gcan ma 'i sa phyogs rdo ba med pa / gyo mo dan / thal
ba dan / sol ba dan / phub ma dan / rus pa spans pa / çin tu gcan
ba / çin tu yonsu sbyans pa'i sa phyogsu srog chags med pa'i
chu la ba'i rnam !na 'am/ can dan dan/ ga bur dan/ gur gum
gyi chus bsres pa / khro bo gçin rje gçed kyi snags ston rca brgyad
bzlas te / gcug phud 7 lna'i phyag rgya • chen po dan !dan pas sa
phyogs der phyogs bzi dan sten dan/ 'og dan/ (N. 148 b) thad
ka dan / phyogs mchams • thams cad du bsan (L. 100 a) gtor 1 •
bya'o // de nas phyogs der kun nas gru bzir khru bcu drug gam /
khru bcu gfiis sam / khru brgyad pa bya ste 11 / de la chen po ni 12
khru bcu drug pa'o // 'brin ni khru bcu giiis pa'o // chun nu ni
khru brgyad (P. 76 b) pa'o // dkyil 'khor 'di ni rnam pa gsum /
thams cad gzigs pas gsuns pa yin // rgyal po 'dod pas chen po
152 LE ·MANJUSRIMOLAKALPA
~IMjf,)ALA DAL"'iS
ste // 'brin ni Ions spyod 'phel bye~. pa // .chun nus' dam _chig
yan dag srun // las rnams kun byed z1 ha ym // de dag las y1d la
gan 'dod pa 'i dkyil 'khor bri ha ni de la 2 sa phyogs der khru do
cam brkos la I der rdo ha dan I sol ha dan I thal ha dan I rus pa
dan I skra la sogs pa • dan I srog chags kyi rigs rnam pa sna chogs
gal te mthon na sa'i phyog~ gzan du brko ha byas na• gnod pa
med pa dan/ 'che ha med par 'gyuro Il ri bo'i rce mo dan I chu
bo'i nogs dan I rgya mcho'i 'gram dan chu ho chen po'i nogsu
bye ma'i phun po chen po rnams 'bad pas çin tu so sor brtags
te / çin tu gcan ha dan I srog chags med par byas la bri bar bya' o I/ sa
phyogs de yan srog chags med pa'i chu la ba'i rnam pa 6 lna bsres
te (N. 149 a) I chu bo'i klun gi sa• gcan ma 'am I grog mkhar
gyi sa gan du (L. 100 b) srog chags med pa'i sa des ?gan bar
bya'o /1dgan' nas kyan legs par brduns te I kun nas mnam par•
byas la dkyil 'khor rnam pa gsum gan 'dod par' bya'o Il sen
!den gi phur pa 10 bzi la khro bo'i rgy.~l po'i snags !an bdu~ b~!~
zin phyogs bzir gdabo 11chon sna !na 1 skud pa la khro ho 1 snm
po !an bdun bzlas pa byas te I dkyil 'khor phyogs bzi kun nas
bskor bar bya'o /1de bzin du dbus kyi 11 gnasu nan du yan zur
. ' bzir bya'o Il dbus na gnas pa'i dkyil 'khor gyi slob dpon gyis ran
gi rig pa rca ba'i snags ston rca brgyad bzla bar bya'o /1gcu_g
phud 12 Jna'i phyag rgya chen po bcins nas rca ba'i snags_ ky1s
grogs po dan I bdag iiid srun 13 bar byas la I snags zlo bzm du
dkyil 'khor gyi phyi roi du byun ste I dkyil 'khor de la g-yasu
f
bskor ha byas nas kha çar phyogsu bllas 14 te lm ça'i (P. 77 a)
stan la 'dug par bya'o (38) Il sans rgyas dan byan chub sems dpa'
thams cad yid la byas te I dkyil 'khor de'i gru bzi 16 kun tu lm ças
bskor zin dgram par bya'o 11de iiid kyi phyi roi du yan pa 16 rnams
(N. 149 b) zag gcig gnas pas bsiial zin dbyun bar bya'o // de 1~
dkyil 'khor gyi slob dpon gyis snon du bya ha rnam~ byas ~as ran
( . gi rgyud kyi snags la mkhas pa 17 dan / sems can gy1 don gy1thabs
kyi phyir theg pa chen po la mos pa dan/ zag gcig 18 bsiiun bar"
byas pa dan/ grogs bzan po 20 dan !dan pa dan/ bstan bcos sna
,, chen !dan pa yis // skye ho phons par gzigs nas ni // fiun foi mdor'
bsdus dkyil 'khor ni // mdor bsdus nas ni bstan pa yin // 'bras
·I
r sa• lu dan thug po che'i (L. 102 a) phye ma çin tu zib pa'i chon
sna lna bzan po (39) // dkar ba danser ha dan dmar• dan nag po•
dan !jan lm 5 dag gis bsgyur te/ snar bzag pa'i chon gyi phye ma
slob dpon ran gis blans nas gcug phud lna'i phyag rgya chen po
b cins te / rca ha 'i snags kyi bzlas pa byas nas phye • ma de la
phyag rgya bcino // sgrub pa'i grogs' mchog gi slob dpon gyis•
/
(
dkyil 'khor gyi phyi rol çar lho mchams• kyi phyogsu cho ga
mthon ba'i las kyis thab khun bya ste / rgyar khru do la zabsu
khru gan ha kun nas 'khor bar pad ma'i ze ha 'dra ha / phyi rol
yan pad ma'i ze ha 'dra ha çin ha la ça'i yam çin gis me sbar 10 bar
bya / çin bil ba'i yam çin gis" mtho gan cam don pa la zo dan
sbran rci dan/ mar la btags pa 12 la rca ba'i snags 'bru drug pa'am /
sîiin pos khu chur gyi phyag rgya bcins te me lha spyan (N. 151 a)
dran bar bya'o // spyan drans nas snar bstan pa îiid kyi rca ba'i
snags" yi ge gcig pa'i sîiin pos phyir yan brgya (P. 78 a) rca brgyad
sbyin bsreg" bya'o // de nas dkyil 'khor gyi slob dpon gyis cod
pan dan / 'chog chas byas nas bdag îiid dan ri mo mkhan yan rce
gcig par byas nas sbyin bsreg" byed du bzug 1 5 go / de nas dkyil
, 'khor gyi slob dpon (L. 102 b) sans rgyas dan byan chub sems
dpa' rnams yid la bya ste / snar bstan pa'i bdug pas bdugs nas
thal mo sbyar nas" byan chub sems dpa 1 thams cad la rab tu
I,
1
btud nas / 'jam dpal gzon nur gyur pa la yan phyag byas te /
chon gyi" phye ma blans nas sku'i gzugs kyi 18 bcad pa la ri mo
mkhan gyis yonsu rjogs par bya'o // cho ga 'di dag gis dan por
sans rgyas bcom !dan 'das ça kya thub pa îiid rnam pa thams
cad kyi mchog dan ldan pa / sen ge'i khri la bzugs pa gnas gcan
ma'i gzal med khan na chos ston cin bzugs pa bri bar bya'o / dkyil
'khor gyi slob dpon ri mo 'bri ha na" 'dir sgrub pa'i grogs mchog
gis slob dpon bdag îiid srun 20 ba'i phyir / rca ba'i snags kyis 'byun
po thams cad pa'i gtor ma btan 21 bar bya ste / (N. 151 b) phyi
rol gyi phyogs bzi dan sten dan/ 'og dag tu gtor bar bya'o // de
nas khrus byas te thab khun du fie bar son nas gos gcan ma bgos
te / gcan sbra dan srun 1 ba 'i cho ga • byas nas gur gum dan bsres
pa'i mar gyi sbyin sreg• ston rca brgyad bya'o // de nas lm ça'i
khres la 'dug nas bzlas pa bya ste / de îiid du gnas par bya'o / yuns
dkar• la khro bo'i rgyal po gçin rje gçed kyi snags brgya rca
brgyad kyis mnon par bsnags• (L. 103 a) la kham por kha sbyar
gyi• nan du bzag' par bya'o // bgegs kyi rnam pa 'jigsu run ba'i
gzugs can mi bzad pa'i sgra rnam pa du ma rlun dan / char dan / yul
nan gzan dan / gzan gan • yan run ha mthon na / khros pas yuns
dkar kham por nas phyun la chan bar bcans te• lan bdun sbyin
(P. 78 b) sreg 10 byas pa des ni bgegs rab tu 'joms par 'gyur ro // mi'i
bgegs la ni !an !na 'chan 11 pa nas sbyin bsreg 12 byas na skyes bu de
rens par 'gyur ba'am / nus pa med par 'gyur ba'am / 'chi bar
'gyur ba'am / skad cig de îiid la mi ma yin pas zin par 'gyur ha
la nam 13 kyan the chom mede / brgya byin yan 'chi bar byed na
ma runs pa'i sems,. dan !dan pa'i mi'am / bgegs tha mal pa lta
smos kyan ci dgos/ khro ho gçin (N. 152a) rje gçed kyis 15 'jigs pas
bgegs rnams phan chun du br'os çin mi snaJi. bar 'gyuro (40) // de
nas sgrub pa'i grog mchog gis" de îiid du ku ça'i khres la gnas
nas / khro bo'i rgyal po gçin rje gçed kyi bzlas pa byed cin gnas
par bya'o // de nas dkyil 'khor gyi slob dpon gyis bcom !dan 'das
ça kya thub pa'i sku gzugs kyi g-yas nosu / ran sans rgyas îiid
kyi" pad ma'i gdan la bzugs par bya'o // de gîiis kyi 'og tu fian
thos (L. 103 b) chen po gîiis chos fian par bya' o // de dag gi yan
g-yasu bcom !dan 'das 'phags pa spyan ras gzigs dban phyug
rgyan thams cad kyis brgyan pa / ston ka'i 'dam bu'i mdog ltar
dkar ha / pad ma'i gdan la bzugs 18 pa phyag g-yon pa na pad ma
bsnams pa / phyag g-yas pa na 10 mchog sbyin pa / de'i yan g-yas
na•• bcom !dan 'das ma" yum gos dkar mo phyag g-yon pana
pad ma bsnams pa / phyag g-yas pa bèom !dan 'das ça kya thub
lo kun tu 'bar bas khyab pa I de'i 'og tu rin po che'i gzal med
khan de la gnas pa (L. 105 b) bcom !dan 'das byan èhub sems
dpa' èhen po 'jam dpal gzon nur gyur pa gzon nu'i gzugs èan sku
mdog dmar skya I zi ba'i gzugs dan mjes pa'i gzugs èan I èun
zad zal 'jum pa I phyag g-yon pa na ut pa la snon po bsnams
pa lphyag g-yas pana' bil ba bsnams palbyis• pa'irgyan thams
èad kyis brgyan pa I gcug phud 3 lnas• îie bar mjes par gyur ba I mu
tig gi' phren bas mèhod phyir thogs pa dar la'i (N. 154 b) stod
g-yogs mnabs 6 pa I dar gyi na bzas smad g-yogs mjad pa I 'od kun
nas 'phro ba I 'bar ba'i phren bas kun nas khyab pa I padma'i
gdan la îie bar bzugs pa I khro bo rgyal po gçin rj e' gçed • la gzigs
pa I dkyil 'khor du 'jug pa'i sgo la mnon du phyogs pa I bita na
sdug pa bri bar bya'o (42) Il de'i g-yas phyogs kyi nos kyi pad
ma'i 'og tu khro bo'i rgyal po gçin rje• gçed bri bar bya stelmi
sdug pa èhen po'i gzugs can I kun nas 'bar ba'i phren bas khyab
pa I bka' !en cin 'jin pa I byan èhub sems dpa' chen po'i phyogsu
lta'o 10 Il g-yon phyogs kyi padma'i 'og tu gnas gcan ma'i ris kyi
lha'i bu'i" gzugs can byan chub sems dpa' !na bri bar bya ba la
'di !taste Il çin tu dri med dan I çin tu du! ba dan I dag pa dan I
(L. 106 a) mun sel dan I kun tu snan ba'o Il de dag thams èad
kyan gnas gcan ma'i gzal med khan na 'dug pa I rin po che du
ma 'bar ba'i rdo'i sten dan 'dra ba kun nas 'bar ba I me tog sna
chogs kyis 12 geai bkram pa I çin tu mjes pa bri bar byalo Il phyi
roi khor yug tu zur bzi'i rnam par byas te I rta babs bzi dan
!dan pa I phyogs bzi nas rnam pa sna (80 b) chogs pa'i chan sna
lnas 13 gsal (N. 155 a) bas ri mo" çin tu dran ba dan !dan pa man
gi dkyil 'khor bri bar bya' o Il çar gyi bcom !dan 'das çà kya
thub pa'i sten du ri mo dbusu me tog kun nas skyes pa'i rgyal
po'i dban pos 16 pad ma'i gdan la bzugs pa de bzin gçegs pa'i gzugs
cun zad chun bar bya'o Il' od kun nas 'bar ba'i phren bas
khyab pa I mchog sbyin gyi phyag rgya dan !dan pa I skyil mo
krun 16 gis bzugs pa I de'i g-yasu gcug tor 'khor los bsgyur 17 ba'i
phyag rgya bri bar bya'o Il g-yon du ni gzi brjid phun po'i
phyag rgya bri bar bya'o Il de bzin gçegs pa'i spyan gyi sten
du ni çes rab kyi pha roi tu phyin pa'i phyag rgya bri bar bya'o Il
boom !dan 'das 'phags pa spyan ras gzigs dban phyug gi sten
du' çes rab kyi pha roi tu phyin pa'i phyag rgya'i g-yas (L. 106 b) su
boom !dan 'das 'od dpag tu med pa 2 de bzin gçegs pa'i gzugs can
bya• ste I phyag rgya• mchog sbyin pa I pad ma'i gdan la bzugs•
pa I kun nas · 'od 'bar ba'i phren bas khyab pa I de'i yan g-yas
phyogs su ni• lhun bzed 7 dan chos gos kyi phyag rgya bya 'o • 11de
bzin du mthar gyis 'jug pa'i gnas la ni pad ma'i phyag rgya bya'o•
Il bèom !dan 'das me tog yan dag par (N. 155 b) skyes pa'i rgyal
po'i 10 dban po de bzin gçegs pa 'i g-yon phyogsu gcug tor gzi
brjid phun po'i phyag rgya bri ste I kun nas 'od 'bar ba'i phren bas
khyab pa I de'i g-yon phyogs su de bzin gçegs pa rin èhen tog
bya ste I rin po che'i ri bo'i sten du èhos ston cin bzugs pa I bai
dü rya snon po dan I margad dan I padma rà ga rnam pa sna
chogs 'bar ba'i 'od" 'phro ba'i kun nas 'od dan !dan pa bri bar
bya'o Il de'i yan g-yon phyogsu rgyal ba'i gcug tor gyi phyag
rgya kun nas 'bar ba'i phren bas khyab pa bri'o Il de'i yan g-yon
phyogsu chas kyi 'khor lo'i phyag rgya kun nas (P. 81 a) 'bar ba
dan !dan pa bri'o Il de'i yan g-yon phyogsu 'khar sil 12 dan I spyi'u
blugs dan I phren ba dan bzan po'i gdan gyi phyag rgya bri'o Il
mthar gyis sgo'i gnasu rdo rje rce gsum pa gîiis 13 ka la yan kun
nas (43) 'bar ba bri'o Il bcom !dan (L. 107 a) 'das 'jam dpal gzon
nur gyur pa'i 'og tu phyag rgya chen po gcug phud" !nazes bya
ba dan I ut" pa la'i phyag rgya kun nas 18 sgo dag ni rgyab kyis
!ta ba dan I 'jug pa na ni mdun gyis lta 17 bar bya'o Il phyi roi
gyi dkyil 'khor thams èad 18 du 'gyur ba yan kha <loglna'i chon
çin tu gsal ba I sna chogs bita na (N. 156 a) sdug pa I zur bzis
rnam par mjes" pa I rta babs bzi'i rnam pa phyogs bzir khru gîiis
cam I nan gi dkyil 'khor gyi phyi roi gyi çar phyogsu chans pa
èhen po bri bar bya ste I gdon bzi pa I gos dkar po bgos pa la
stod g-yogs gos 20 dkar po dan I chans skud dkar po thogs pa I kha
dog gser 'dra ba Irai ba'i cod pan 'jin pa I lag na dbyug pa dan I
~ -----------------------------·-· ---
160 MAJ:lQALADANS LE MANJUSRIMOLAKALPA
spyi'u blugs 'jin pa I de'i g-yas phyogsu 'od gsal gyi lha'i bu bya
ste I mdog gser 'dra ha I bsam gtan khyad par èan gyi gzugs
èan I dar la'i gos bgos pa I dar la'i' stod g-yogs byas pa I bzin
çin tu gsal ha Irai ba'i cod pan 'jin pa I mèhod phyir thogs dkar
po èan I skyil mo kruil gis 'dug pa / lag pa 2 g-yas pas mchog sbyin
pa I de'i g-yas phyogs (L. 107 b) su 'og min gyi lha'i bu bya ste I
rgyan thams cad kyis brgyan 3 pa I lus rab tu zi ha I bsam gtan
gyi rnam pa'i èha byad èan I dar la'i gos bgos pa I dar la'i gos
kyis• stod g-yogs byas pa I skyil mo kruil gis 'dug pa I lag pa
g-yas pas mchog sbyin pa / mchod phyir thogs dkar pos byas
pa I de'i rim gyis dga' !dan dan I phrul dga' dan I gzan 'phrul
(N. 156 b) dbail byed dan I 'thab (P. 81 b) brai dan I brgya byin
la sogs pa'i lha'i bu bri bar bya ste I go rims ji' !ta ha dan I cha
byad dan I dbyibs ji• !ta ha bzin du'o // brgya byin gyi 'og tu
rgyal po chen po bzi'i ris la rtag tu myos dan I phreil thogs dan /
lag na gzon 7 thogs dan I pi bail 8 gîiis pa dan I sa bla'i lha'i bu dag
go rim• ji• ita ha dan I cha byad ji !ta ha bzin du bri bar bya'o Il de
bzin du !ho phyogsu mi che ha dan I mi gduil ha dan I çin tu
mthoil ha 10 dan I gya nom snail ha" dan / dge èhuil dan I bsod
nams skyes la sogs pa'i lha'i bu cha byad dan I dbyibs ji • !ta ha
bzin bri bar bya'o Il nub phyogs dan I byail phyogsu yail de
bzin te I de dag ni rim pa 'og ma gîiis la brten te bri bar bya,o 11
dkyil 'khor gîiis kyi phyi roi du dkyil 'khor gsum par 'gyur ha la
mthar gyis phyogs bzi'i 12 rgyal po chen po bzis te I byail phyogs
nas (L. 108 a) 'fug pa'i g-yas ilosu gter fie bar gnas pa la nor
sbyin 13 rgyan thams cad kyis brgyan pa I gcug phud cuil zad 'dud
pa I gnod sbyin gyi gzugs èan I de'i g-yasu nor bu bzail pou dan I
gail ha bzail po gnod sbyin gyi bdag po gîiis bri'o (44) fi de bzin
du mthar gyis gnod sbyin mo 15 èhen mo 'phrog mayail bri'o If de
1.
bzin du mthar gyis nub phyogsu chu (N. 157 a) !ha lag na zags
; 1
.'' pa thogs pa dan/ !du dga' ho dan/ fie dga' ho dan/ 'jog po dan/
nor rgyas la sogs pa klu'i rgyal po chen po brgyad po 16 bri'o Il de
bzin du rim pa gîiis la gnas pa'i mthar gyis gnod sbyin dail / srin
po dan I mi 'am èi dan I lto phye èhen po dail / drail sroil dan I grub
(4) L.
N. : kyi. (12) P. : bzir.
(5) P.
: éi. (13) N. L. : gnod sbyin.
(6) P.
: éi. (14) N. P. omettent • po ,.
(7) L. : gzon.
N, (15) P. : sbyin ma.
(8) P. : hi van. (16) P. omet • po ,,
TEXTE TIBÉTAIN 161
i
; pa dan I yi dvags' dan I ça za dan / namkha' ldiil dan I mi dan
1
bye brag dan I ri dail I chu ho dan I gliil dan I mthar gyis gco ho
thams cad bri bar bya'o Il !ho phyogsu ni gçin rje ma mo bdun
gyi 'khor dan bèas pa bri bar bya'o If çar !ho mchamsu' me kun
nas 'bar ba'i phreil bas khyab pa I dbyug pa dan I spyi'u 3 blugs
dan I phreil ha lag na thogs pa / rai pa'i cod pan 'jin (P. 82 a)
pa / gos dkar po bgos pa I dar (L. 108 b) la'i stod g-yogs byas
pa I mèhod phyir• dkar po thogs pa I mdog gser 'dra ha / thal
ba'i thig le gsum byas pa Ide bzin du rgyan dan I mchon cha dan I
cha byad 5 dan dbyibs dan kha dog rnam pa sna chogs pa rim pa
gîiis pa• la brten' te bri bar bya'o Il thams èad kyi dkyil 'khor
du 'jug pa'i sgo'i phyi roi du dka' bzlog• gi (N. 157 b) bdag po
khyu mèhog la zon pa lag na mduil rce gsum thogs pa / !ha mo
dka' zlog ma kha dog sna chogs pa la• rgyail thams cad kyis brgyan
pa I smin drug gi bu rma bya'i gdan 10 la 'dug pa I mduil thogs
pa I g:!on nu 'i gzugs èan / gdoil drug pa / lus dmar por snail
ha I gos ser po bgos pa I gos ser po'i" stod g-yogs can / lag pa
g-yon pa na dril bu dan I ha dan dmar po thogs pa / mthar gyis
bhriil gi ri ti çin tu riil ha 'dra ha dan I chogs kyi bdag po èhen po
dan I dga' byed dbail phyug dan I nag po chen po dan I ma mo
bdun po rgyan dan I mchon cha dan I kha dog dan I dbyibs ji 12
!ta ha bzin bri bar bya'o fi nor !ha brgyad dan/ drail sroil bdun
dan I khyab 'jug lag pa bzi na 'khor lo dan / duil dan I ga dâ
dan I rai gri thogs pa / gdan namkha' ldiil rgyan thams cad kyis
brgyan pa I gza' brgyad dan / rgyu skar îii çu rca bdun dan I gail
yail fie ba'i (L. 109 a) gza' brgyad sa steil gi dkyil 'khor na rab tu
rgyu ha yail bri bar bya'o Il mthar gyis ches grails bèo 13 lila dan I
yar ilo'i dan mar ilo'i phyogs dan I khyim heu gîiis dan I dus drug
dan / zla ha heu gîiis dan I lo chigs dan I sriil mo bzi gru la zon
pa dail / miil po lila gru la zon ziil 14 èhu la gnas pa ste / mdor
(N. 158 a) na phyag rgyar bzag 15 par bya ha yail yino // !ha mo
de dag mthar gyis rim pa gîiis pa la brten 16 te bya ha yino // slob
dpon bdag îiid phyi roi du byuil" nas dkyil 'khor de la g-yas
- - - - ----- -------- - -
162 l\.IAl'fl)ALADANS LE l\LANJU$Rii\IûLAKALPA
t'
TEXTE TIBÉTAlN 163
cu i_nar~a la gnas pa dan / jam bha la chu dbail zes bya ha gnod
shrm gy1 gzugs can byail chub sems dpa' iles par bri bar bya'o Il de
?zm du mt?ar gyis gçin rje'i rgyal po yi dags1 rju 'phrul èhen po
nes :par bn bar bya'o Il de bzin du ça za'i rgyal po rnam par
g-yens byed ces bya ha iles par bri bar bya'o /1lhag ma ni ji Jtar
(P. 83 a) gnas pa bzin phyag rgyar bri bar bya'o Il de bzin du !ho
nub kfi mchamsu' ni klu'i gco ho dga' ho dan I fie dga' ho nes
p~r bn bar bya'o Il gza'i gco ho iii ma bri bar bya'o Il nub phyogsu
n~ dran }ron thub. pa'i mch,og gèer 3 bu pa mu stegs kyi mèhog
gcer bu I gzugs. bn bar bya o 11lhag ma ni ji • ltar gnas pa bzin
ph:yag rgyar br1 bar bya'o Il nub byan mchamsu 5 ni gnod sbyin
gy1 (N. 1~9. a) rgy~l po.,nor ~~:ym• (46) dan I dri za'i rgyal po
gcug phud !na pa dan I m1 am c1 1 rgyal po ljon pa iles par bri bar
bya'ojl (L. 110 b) lhag ma. ni gnas ji !ta ha dan I dbyibs ji• !ta
ha hZII1:du p_hyag rgyar br1 bar bya'o Il dkyil 'khor bzi pa phyi
roi tu ri mo lnar}kod de/ phyag rfya'i phren bas fie bar mjes par
byas pa I zur bz1 nas rta babs bz1 dan I rgyal po èhen po bzis
rgyan~ pa I ji• ltar gnas pa la 'di !ta ste I phyag rgyar gyur pa ni
sgor 'iug :pa la ud 10 pa la snon po bri'o Il g-yas dan g-yon gyi"
phyogsu m pad _maI rd~ rjeJ d,gra sta Irai gri I mdun dan I mdun
rce gs~m pa da': I ga _<;ladan I khor lo dan I sva sti ka dan I bum
pa dan I na da': I dun dan l_gdub kor dan I spyi'u" Iugs dan I
rg;i:al mchan dan / ha dan dan I zags pa dan I dril bu dan I chu gri
dan I gz~ d~.n I !ho ha_ dan I 'di dag rnam pa 'di dag 'dra ba'i
mchon cha I mchog gi phyag rgyas dkyil 'khor gyi phyogsu kun
khyab .Par bya'o Il de nas phyi roi gyi phyogs bzir rgya mcho
1.,1as
chen po bzag par bya ste I byail phyogsu ni dkyil 'khor gru bzir
bya ste I sna chogs rdo rje 13 rce gsum yod pa kun nas 'bar ha
bra'o Il çar phy?gsu n~'.• dkyil 'khor gzu'i dbyibs èan byas te
bzag la kun nas bar ha 1 (N. 159 b) pad ma'i phyag rgyan mchan
pa'o Il \ho p~yogsu ni _dkyil 'khor ,zur gsum pa" byas te I kun nas
bar ha I lhun bzed ky1s mchan pa o 11nub phyogsu ni dkyil 'khor
(L. llla, P. 83 b) kun nas zlum po" byas te I ud pa la snon po sdon
bu dan I 'dab 17 ma dan bcas pa kun nas 'bar bas mchan pa'o Il
- -------~
164 M~QALA DANS LE MANJUSR!MOLAKALPA
phyogs mchams' bzir yan phyag rgya bri bar bya ha yin te• //nub
byan gi phyogsu ni dkyil 'khor zlum po bya ste / zags pa kun nas
'bar bas mchan pa'o // !ho nub kyi 3 mchamsu• ni dkyil 'khor gzu
'dra ha bya ste / dbyug pas• kun nas 'bar bas mchan pa'o // çar
Jho'i mchamsu 6 ni 7 dkyil 'khor gru gsum pa byas te / dgra sta
'od zer kun nas 'bar bas• mchan pa'o // byan çar gyi mchamsu• ni
rai gri 'od kun nas 'bar ha bzag 10 par bya'o // de ltar thams cad
bris nas sten dan / 'og dan / thad kar phyag rgya gsum dkyil
'khor gyi phyi roi sgo dan fie bar phye ma dan bri bar bya la / 'di
!ta ste / na bza' dan/ rna yab dan/ !ha mo 'od zer kun nas 'bar
ha bri bar bya'o // 'jam pa'i dbyans ni blo can gyis / sems can
rnams la phan bzes 11 nas / dkyil 'khor gyi ni cho ga rnams // 'dir
ni mdor bsdus 12 bstan pa yin// de nas dkyil 'khor gyi slob dpon
gyis dan po fiid du slob ma gzun bar bya ha la dban po ma (N. 160 a)
chan ha 13 med pa dan / yan lag thams cad mjes pa dan / bram
ze dan / rgyal rigs dan / rje'u rigs dan / (L. 111 b) dman rigs
dan / byan chub tu sems bskyed pa dan / theg pa chen por zugs
pa'i ran bzin èan dan/ theg pa dman po mi" 'dod pa'i nan chu!
can dan / sems dpa' chen po dan / dad pa dan !dan pa dan / dgJ
ba'i chos can dan/ rgyal po 15 chen po mnon par 'dod pa dan/ Ions
spyod èhuû ha la smod pa dan / Ions spyod èhen po mùon par
'dod pa daù !dan pa dan (47) / bzan ha 16 dag dan du! ha daù !dan pa
dan / chu! khrims dan 17 !dan pa'i dge sloù daù / dge sloù ma daù /
dge bsfien dan / dge bsfien ma rnams yan dag par sdom pa la lies
par gnas pa daù / gso sbyoù la fie bar gnas çiù sdom pa la gnas pa
dan / byan èhub sems dpa' èhen po la ze mi sdan ha dan / phyogs
chen po daù / rigs mthon po dan / ran bzin fiid kyis èhos spyod
pa dan/ (P. 84 a) zag gcig bsfiuù ha" byas pa daù / gos gcaù ma
i bgos pa daù / skra dri zim pa dan / dus gsum du khrus byed pa
J
dan / de'i fiin zag la ga bur dan / gur gum dan / li çi'i dri zim pos
1
dri zim par byas pa / rtag tu fie reg dan !dan pa dan/ ku ça'i
(N. 160 b) khres la 'dug pa dan/ sruû" ba'i cho ga byas padan/
chails par spyod pa dan/ bden pa daù !dan pa dan/ dus mchams••
'
, {9) P. : byail çar 'chams su. (19) P.: bsruil.
(10) P. L. : gzng. (20) P. : 'chams.
(11) P. L.: bzed.
TEXTE TIBÉTAIN 165
las rgyal ha dkyil 'khor gyi phyi roi de fiid du ha cail yail mi fie / ha
èail yail (L. 112 a) mi riil bar bzag par bya'o // çin tu gcail ha
dan / çin tu gcan sbra dan !dan pa gcig nas brgyad kyi bar te de
las gzan ma yin pa de dag kyail phan chun gfien du 'brel ha / rgyal
po rgyal rigs spyi ho nas dbail bskur ba'i rgyal po chen po' dag gi
bu ~zon nu ma 'am/ gzon nu• groû gi chos mi çes pa'o // de 3 èi'i
phy1r ze na / bcom !dan 'das gzon nu 'i gzugs can byail chub sems
dpa' 'jam dpal ni byis pa'i skye ho dga' bar byed pa / gzon nu'i
roi pa la dgyes pa des na / dan po fiid du gzon nu nail du gzug par
bya 'o // rgyal po èhen po mil on par 'phel ha dan / che dan / nad
med pa dan / dbail phyug dan / skal ha chen po milon par 'phel
ha yin te / khyad par du byis pa rnams la nes par sûags grub
pas grub pa • gnas pa yin te / de dag silar bzag' pa byas nas / grogs
po. bag yod pa _hzail po dan !dan pas / dkyil 'khor gyi slob dpon
gy1s• ga_bur gy1 bdug pa bdugs te/ rgyab gyi 7 phyogs pa ma yin
pas phy1 roi tu byuû bar bya ste / byuil nas dus dan ji • ltar mthun •
pa'i chu legs (N. 161 a) par gcail sbra byas pa dan/ srog chags
med pa la rca ba'i silags brgya rca brgyad milon par bzlas te / gcug
phud 10 lila'i phyag rgya chen pos (L. 112 b) phyag rgyar byas pa'i
chus khrus byas la fie reg byas nas gos gcan ma bgos pa 'i gcail
pas m~ 11 thab kyi druil du son ste / ku ça'i khres la 'dug nas byail
çar gy1 phyogs su mûon par bitas te / mar gyi sbyin sreg12 ga bur' s
dan/ gur. gum dan/ can dan bsres pas 14 stoil rca brgyad bya'o // silar
bçad pa'1 cho gas 16 spyan drail (P. 84 b) ha dan/ gçegsu gsol ha
by~ ste / yaù dkyil 'khor du 'jug par bya'o // iles par yaû hum pa
gan ha brgyad" ras gcail ma'i gos dan ldanpa / çiû a mra'i Jo ma
dan / 'bras bu dan !dan pa / gser dan / dilul dan / rin po che dan /
'bras dan/ 'bru -~ail du ~cug pa gcig bcom !dan 'das ça kya thub
pa la dbulo // gms pa m sans rgyas thanis cad la'o // gsum pa ni
rail sans rgyas thams cad daù 'phags pa fian thos la'o // bzi pa
ni byail èhub sems dpa' chen po thams èad la'o // lila pa ni byail
chub sems dpa' chen po 'phags pa 'jam dpal la'o // drug pa ni !ha
~hams ?~d la~' 'o // bd~n pa dan/ brgyad pa (N. 161 b) ni dkyil
khor gms pa I sgo khan 18 la bzag'' par bya ste / gcig ni 'byuil po
thams èad la'o // giiis 1 ni sems èan thams èad kyi thun mon du
gyur pa bsdos nas bfag par bya'o // de bas na snar bçad pa'i cho
(L. 113 a) gas 2 (48) spyan dran bar bya'o//de bzin dumetogdan/
bdug pa dan / dri dan / mar me dan / !ha bços kyan snar bstan pa
iiid kyi las kyis dbul bar bya ste / thams èad kyi thams èad du
go rims' bzin du bya'o // mar me bzun bas• mar gyi mar me gzun
bar bya'o // 'phags pa dan/ 'phags pa ma yin pa t.hams èad la
!ha bços zes smos pa ni / 'bras sa lu'i chan zo dan bèas pa dan /
sbran rci dan !dan pa'i 'o thug khyad par èan gyis fie bar sbyar
ba'i mar la bcos pa'i snum khur gyis• 'bren• bu la sogs padan/ khai;t
çla la sogs pa'i bza' ba thams èad ni de bzin gçegs pa rnams la
dbul bar bya'o // mar gyis gan ba dan/ can dan gyi than chu
sbran rci'i siiin po dan / 'o mar bcos pa'i bza' ba ni ran sans rgyas
thams èad dan / 'phags pa flan thos dan / byan èhub sems dpa'
èhen po dan/ 'phags pa'i !ha thams cad la dbul bar bya'o // de
bzin du garbhod u lo bi ka ri ka dan'/ khyad par du snum khur
gyi yo (N. 162 a) byad 'byun po' thams cad dan/ sems can thams
èad la snags dan !dan pa'i èho (P. 85 a) gas sbyin par bya'o // de
bzin du me tog dri zim pa • sna ma'i me tog dan / rgya spos dan /
klu'i me tog dan / me tog pun (L. 113 b) na 10 ga la sogs pa snar
bstan pa sans rgyas dan / ran sans rgyas thams cad dan / 'phags
pa flan thos dan / byan chub sems dpa' èhen po dan / 'phags pa
dan 'phags pa ma yin pa'i !ha rnams la dbul 11 bar bya'o // khyad
par du ni de bzin gçegs pa'i rigs la ni 12 sna ma'i me tog dan/ pad
ma'i rigs la ni me tog pad ma dan / de bzin du rdo rje'i rigs la ni
me tog ud pa la dan / !ha gfan dag la ni gzan gan yan bas dbul
bar bya'o // ga bur 13 gyi bdug pa ni de bzin gçegs pa'i rigs la'o // can
dan ni pad ma'i rigs la'o // de bzindu gu gulnigsan bapa'i 14 bdag
po phyag na rdo rje la çes par bya'o // !ha gfan thams èad ni bdug
pa tha mal pas bya'o // mar gyi mar me 'phags pa rnams // thams
èad la ni dbul bar bya 16 // 'phags min 16 lha ni thams cad la// dri
zim 'bru :rnar dbul bar bya // èho ga ji bzin rim pas ni // bdug pa
mthon ba'i rgyu yiso // de ltar gsuns pa de bzin dri // (N. 162 b)
snags rnams kun la rtag tu bya // spyan ras gzigs la gan gsuns
dan / gan gsuns phyag na rdo rje la // ran ran gi ni snags dag
l gis// snags spyod don du bsgrub pa'o 1 // cho ga gcig bu bita bya
ste // rtag tu rjesu mthun 2 par bya // de nas dkyil 'khor gyi 3 slob
dpon gyis snar mthon ba'i cho (L. 114 a) gas• spyan dran ba dan//
1
mèhod pa dan bdug pa la sogs pa byas nas / gcor mthun 2 pa'i bya
ba byas te/ de'i 'og tu sgrub• pa'i grogs mèhog gis mkhas pa
dan/ myur bas 'byun po thams cad pa'i gtor ma ça med pa / kun
nas rna pa ta ha• dan dun gi sgra dga' ba'i sgra sgrogs pa la sogs
pa des bdug pa dan / spos dan / me tog dan / phren bas brgyan
pa'i phyogs bzi (49) (P. 85 b) /mchams' brgyad sten dan 'og dan/
thad ka thams cad du dkyil 'khor gyi phyi roi du bskor bar• bya
zin // 'byun po thams èad pa'i gtor ma rgya cher gtor bar bya'o // de
nas khrus byas te yan zo dan / sbran • rci dan / mar gyis bsgos
pa'i sa 10 lu dan / 'bras thug po èhe'i sbyin sreg 11 rca ba 'i snags yi
ge drug pa dan/ siiin pas ston rca brgyad bya'o // sbyin sreg 11
byas nas dkyil 'khor la rjesu bèug cin snar bzag 12 pa'i sems dpa'
èhen po la srun 13 ba 14 byas nas / dkyil 'khor gyi slob dpon gyis 16
slob ma iiid du khas blans pa / byan èhub tu (N. 163 a) sems
bskyed pa / gso sbyon byas pa sans rgyas dan byan èhub sems
dpa' la bdag iiid kyi lus phul ba dnos grub kyi phyir sems can
thams cad kyi fie bar Ions spyod pa dan / yonsu Ions spyod pa
thun mon du gyur pa dan / dge ba'i rca ba'i bla na med pa'i byan
(L. 114 b) èhub kyi siiin po gnon par bya ba dan / thams èad
mkhyen pa'i ye çes kyi sans rgyas thob par bya ba la dkyil 'khor
bstan par bya' o // bstan pa cam iiid kyis sdig pa 'i rfiog pa thams
èad las grol bar 'gyur te/ mchams med pa !na byed pa'i skye bo
yan de ma thag tu grol bar 'gyuro / de nas dkyil 'khor gyi slob
dpon gyis ras ma fiams pa thag mas btags ma thag 10 pa skra med
pa la / rca ba'i snags kyis Jan gsum bzlas te/ dri zim po'i can dan
dan gur gum gyis bgos" pa'i ras kyis 18 gdon g-yog 19 par bya'o // dan
par byis pa lo gsum nas lo bcu drug pa'i bar zur phud lnas fie
bar mjes pa'am / gcug phud gcig 20 gis fie bar mjes pa 'am/ gcug
phud 21 gsum 22 gis 23 fie bar mjes pa skra dan !dan pa/rgyal po'i
- - -- - --------------~--------
168 MAJ11.)ALA
DANS LE MANJUSRIMOLAKALPA
bu spyi bo nas dban bskur ba'am I rgyal rigs kyi bu'am gzan
bdag iiid èhen po rgyal po èhen po 'dod pa dkyil 'khor du gzug
(N. 163 b) par bya'o Il dkyil 'khor giiis pa la phyin pa na gdon
g-yog (P. 86 a) par bya ste I ud pa la'i phyag rgya bèins nas I 'jam
dpal gzon nur gyur pa'i' rca ba'i snags Jan gèig brjod du gzug
ste I me tog dan• dri zim po can dan dan I gur gum 3 dan bsres
pa 4 çin du gcan bar• byas pa I lag pa giiisu byin la me tog 'dor
du gzugo 11gan du de'i me tog babs pa der de'i snags sbyin par
bya• (L. 115 a) ste I snags 'di ni de'i yin par bstan te I skye-ba
brgyad-pa nas de dan rjesu 'brel ba yin te I de iiid dge ba'i bçes
gfien byan èhub kyi siiin po la gnon pa I byan èhub sems dpa'
èhen po thams èad mkhyen pa'i ye çes yonsu rjogs pa'i don du
mnon par sgrub par byed pa 11Ions spyod èhen po dan I rgyal
po èhen po dan I grags pa èhen po dan I gan zag rce gèig par
mnon par sgrub pa yino 11che 'di iiid la yan 7 èhos thams èad la
yan 8 the chom med par bsgrub par bya ba 'grub par 'gyuro 11de
bzin du mthar gyis dnos grub 'dod pas brgyad' kyi bar du bya
ste I gzan la ni ma yino 11gzan dag la ji ltar sdig pa span pa'i
phyir dam chig cam sbyin par bya'o Il dkyil 'khor gyi slob dpon
gyis dban bskur na dan por re çig' 0 dkyil 'khor gyi phyi roi (N. 164 a)
ha èan yan mi fie ha èan yan mi rin bar byan çar gyi sa" phyogsu
rca ba'i snags kyis dag par byas pas byin gyis brlab par bya'o Il
rgyal po dban bskur ba bzin du bdag iiid sems pa dan gèig tu sans
rgyas dan I èhos dan I dge 'dun la <lad cin dan ba dan I spro ba
èhen po dan !dan pa dan I byan èhub kyi sems dan ma 12 'brai ba
dan I theg pa èhen po la zugs pa (50) (L. 115 b) dan I dkon mèhog
gsum la phan bar byed pa dan I dban po ma chan" ba med pa
dan I ma smad pa dan I che 'di iiid la snags 'grub par 'dod pa
dan I bsam pa bzan ba dan I snags kyi spyod pa la spro ba dan I
bita bar 'dod pa'i ran bzin èan dan I sad paru 'dod pa'i phyir
yan (P. 86 b) snags kyi don la rnam par rtog pa med pa dan I der
gtod 16 ba'i yid dan I gèig la sogs pa nas lna'i bar du dban bskur
bar bya'o li lhag ma ni span" bar bya'o Il çes rab èan dan I spyod
pa la rmons pa med pa'i khyad par dan !dan pa la dban bskur
bya ste I mar me la klog tu gzug par bya'o Il gal te de nid yin
na ni' rim gyis 'bad pas 'grub par 'gyuro Il yan na ci 1 ste gzan na
ni snags bzlas pa kho nas 'grub par 'gyuro 11yan na yi ge'i yan
lag îiams pa'am (51) l/lhag pa byin na ni dan po sgrub pa kho na
la 'grub par the chom medo 11de ltar slob dpon gyis snar' bris
pa'i 3 sgrub pa gsum gyis nes par 'grub par the (N. 165 b) chom
medo Il de bzin du dan pos ni rig pa'i dban bskur ha sbyin par
bya'o Il dkyil 'khor gîiis pa la dban bskur ha ni gîiis pa'i dkyil
'khor du !ha thams èad la• bstabs pa'i snar gyi hum pa des dban
bskur bar bya'o Il spyi bo la snar gyi èho ga ji ltar ba de îiid kyis
byas na sdig pa 'i rîiog pa thams èad las grol bar 'gyur te I sans
rgyas bèom !dan 'das thams èad kyis gnan zin I sans rgyas dan
byan èhub sems dpa' thams èad kyis 'jig rten dan 'jig rten las
'das pa thams èad kyi dam chig dan I dkyil 'khor dan I snags
dan I phyag rgya thams (L. 117 a) èad sgrub pa la byin gyis
brlabs par 'gyur zin I slob dpon du dban bskur ba sbyino Il dkyil
'khor gsum pa la ni ran sans rgyas thams èad dan 11îian thos
thams èad la phul ba'i hum pa gan ha de nid kyi èho gas' spyi
ho nas dban bskur bar bya'o Il sans rgyas dan byan (P. 87 b)
èhub sems dpa' rju 'phrul èhen po dan ldan pa thams èad kyis
'jig rten dan 'jig rten las 'das pa thams èad kyi snags rgyud dag
'don pa dan I dkyil 'khor bri ha dan I ston pa dan I phyag rgya
dan I spyod pa ston pa dan I ran îiid spyod cin ston par khyod
la rjes su gnan zin brjod (N. 166 a) par bya ha yan I che 'di îiid
la yin la I phyi nas skye ha brgyad pa dag la ni• sans rgyas îiid
'•'
1
thob par 'gyur ha yino Il de bzin du rgyal ba dan rnam par rgyal
ba'i dban bskur ha yan snar bstan pa'i èho gas I sans rgyas bèom
!dan 'das la snar phul ba'i hum pa dan I byan èhub sems dpa'
la phul ba'i hum pa gan bas kyan de bzin du dban bskuro 11sans
rgyas bèom !dan 'das thams èad dan I byan èhub sems dpa' èhen
po dan I îian thos rnams kyis kyan de bzin du brjod par bya
zin khyod la rjesu gnan ba yino Il 'byun po thams èad kyis rab
tu thub par dka' zin (L. 117 b) lus èan thams èad kyis mi pham
pa dan I snags' thams èad las khyod rgyal ha dan I ji ltar 'dod
pa bsgrubs' çig pa'o Il de nas dkyil 'khor gyi slob dpon gyis re re
la yan ji ltar 'dod pa bzin du dban bskur ha !na sbyin par bya'o Il
sems èan rnams la yan lna po îiid kyis byaio 11de dag mthar
gyis dkyil 'khor la bèug ste I sans rgyas dan byan èhub sems dpa'
1
l
')
TEXTE TIBÉTAIN 171
thams èad la bdag îiid phul nas dkyil 'khor la bskor ba !an 1 gsum
byas te slar btan' bar bya'o 3 Il de las gzan pa'i îiin zag la mthar
gyis snags kyi spyod pa la (N. 166 b) bslab par bya zin sbyar bar
bya'o // skad èig de îiid la bèom !dan 'das byan èhub sems dpa'
èhen po 'jam dpal gzon nur gyur pa la snar phul ba'i hum pa gan
ba blans nas dkyil 'khor du zugs pa de dag la chu khyor ha gsum
çar du mnon (P. 88 a) par blta• bar bya ba 5 la glud• par bya'o // 'di
slad du brjod par bya ste' / kye byan èhub sems dpa' 'jam dpal
gzon nur gyur pa'i (52) gsan ba'i dam chig las 'das par gyur nas•
bsod nams' ma yin pa man po skye bar ma byed çig 10// snags
thams èad kyan 11 'dor bar 12 ma byed çig / sans rgyas dan byan
èhub sems dpa' dag kyan slu bar ma byed çig 10/ bla ma mîies par
gyis çig / gzan (L. 118 a) du dam chig las 'das par gyur na snags
'grub par mi 'gyur zin / bsod nams ma yin pa man por 13'gyuro 14
zes de ltar smras la btan 15bar bya'o // de nas dkyil 'khor gyi slob
dpon gyis kyan1• zo dan/ sbran rci dan /mar gyis btags pa'i sa 1'.
lu dan/ 'bras thug pois èhe'i sregsi• blugs kyis yi ge brgyad pa'1
sîiin po dan sbyin sreg" bya'o // de nas !ans nas dkyil 'khor gyi 21
dbusu zugs te / snar bstan pa'i me tog gis snar bstan pa'i èho
gas 22 !ha thams èad yid la bya ste 23mèhod yon dbulo 24 // bdug pas
sans rgyas dan byan èhub sems dpa' (N. 167 a) thams cad dan / ran
sans rgyas dan 'phags pa îian thos thams èad dan / !ha dan !du
dan gnod sbyin dan/ namkha' ldin dan / dri za dan/ mi 'am èi
dan lto phye èhen po dan / srin po dan / ça za dan / 'byun po dan /
rnal 'byor pa dan / grub pa dan / dran sron rnams dan / sems èan
thams èad yan dag par bdugs 25 nas me tog gtor te/ can dan dan/ gur
gum gyis bsans la snar bstan pa'i èho gas 26 slar gçegs su gsol bar
bya ste / sems kyis thams èad btan 15 ba yino // de nas dkyil 'khor
gyi slob dpon gyis bços dan / gtor ma (L. 118 b) dan / sa chon
thams cad chu bor dor bar bya ba'am 27 / srog èhags sdug" bsnal
(53) de nas gzan yail 'Jam dpal gzon nur gyur pas I gnas gcail
ma'i gzal med khan gi 'khor gyi dkyil 'khor èihen po 'dus pa la
gzigs nas I sans rgyas dan byail chub sems dpa' thams èad la
phyag 'chai• te I yi ge gcig pa mchog tu gsail ba I dug thams
cad 'joms par byed pa I las thams èad byed pa I silags dan dkyil
'khor chuil nu• sgrub 10 pa'i thabs dan I las phran chegs thams
èad la fie bar sbyar bar bya ha smraso Il (L. 119 a) de yail gail ze
na I na mah sa man ta bud dha nâm I ta dya thâ I om ja grogs
po dag 'di ni 'byuil po thams cad fion cig I silags 'di iiid ni yi ge
gcig gi dkyil 'khor giiis pa'i cho ga 11 thams èad du dgos pa I khru
brgyad dam / khru bzi sa'i phyogs yail dag par byas la / chon
sna lila'i phye mas rail iiid kyis bri bar bya ste / gzan gyis ni ma
yin te I gail de dan de dag tu yail 12 'dir ni des pa1• medo Il dkyil
'khor gru bzi mfiam pos fie bar mjes pa / gcug phud u lila'i phyag
rgya chen po dail por 16 re çig 16 bri'o 1/bcom(N. 168 a) !dan 'das
'Jam dpal gzon nur gyur pa'i ud pa la'i phyag rgya dan I mche"
ha'! (P. 89 a) phyag rgya dan I zal gyi phyag rgya dan I dbyig
pa'1 phyag rgya ste I phyag rgya 'di dag dkyil 'khor gyi nail du
:1
1
çar gyi char bri bar bya'o Il de nas padma dan I rdo rJe dan I ud
pa la dan / phyag mchan dan I ba dan dan I gdugs dan I rta babs
dan I çiil rta dan I glail po èhe dan I rta dan I glail dan I ma he
dan I sva sti ka dan I rma bya dan / ra dan / Iug dan I skyes bu
gzon nu'i gzugs èian I phyi roi gyi sgo'i rca bar bri bar byas ste I
1
1:
'1
j
',,
i
j
...:..:..---=--
----~-~--~
-°'--~~--._.:__ -
TEXTE TIBÉTAIN 173
mthar gyis rim pa la brten nas bris te I dkyil 'khor gsum la brten
nas de Itar bri bar bya'o Il de nas yi ge gcig pa'i silags iiid kyis
çar lho'i (L. 119 b) phyogs kyi char me'i las bya ste I çiil a pa mar
ga 'i yam çiil zo dan I sbrail rci dail I mar la btags pas stoil rca
brgyad sbyin bsreg bya'o If de nas me tog gi mchod yon dbulo Il yi
ge gcig pa'i silags iiid 1 kyis Ji ltar 'dod par gtor ma dan I !ha bços
dan I mar me dan I bdug pa dan I spyan drail ha dan I gçegsu
gsol ha rnams bya' o 11de nas rgyal srid 'dod pas ni groil khyer
gyi dbusu bri bar bya'o Il !oils (N. 168 b) spyod 'dod pas ni çiil
a mra'i druil du'o 2 Il bu 'dod pas ni ho de' ce'i çiil gi druil du'o Il
chuil ma dan I glail po che dan I rta 'dod pas ni glail po èhe'i
bres skyu 'am I rta'i bres skyuro• Il chu 'dod pas ni mcho èhen
po 'am I klu'i gnas su'o Il îiin bzi pa'i rims sam I rtag pa'i rims
sam I rims thams cad la rtags gcig• pa 'am I groil gi' g-yas phyogs
su'o If srin pos zin pa la ni dur khrod dam I khan pa stoil par
bya'o If yail srin pos zin pa la ni ha ru ra'i çiil gi druil ilam' I e
rai). q.a'i çiil gi druil du bya 'o Il ma mo thams èad kyis zin pa la
ni bzi mdo 'am I çi ba'i khyim dan I bu bcas pa'i khyim du fie
bar bya'o Il chails pa'am srin pos zin pa la ni• ta la'i çiil druil
du'o• If sbyar ba'i dug byin pa la ni yi ge 10 gcig pa'i silags kyisll
chu la !an gsum bsilags 12 pa bya ste I dkyil 'khor de (L. 120 a)
(P. 89 b) îiid du blud pa byas na grol bar 'gyuro(54)lldebzinbud
med dam 13 I skyes pa grags pa 'dod pa la ni bzi mdo 'am bram ze
gnas par bri bar bya'o Il bu çi ha la ni çiil 'bras bu can nam l'o
ma can gyi" çiil druil du'o 15Il 'bras sà lu smin pa'i sa dan ziil gi
dbusu ni bu med labri bar bya'o Il nad rnam pa gsum bdag gir"
byas pa dan I gzan gyis fiams pa la ni 'Jug ilogs la (N. 169 a)
sogs pa la'o Il nad èihen pos btab pa la ni dkyil 'khor chu bo'i
ilogs dan 'gram du bya'o If nad thams cad kyis thams cad du
btab pa la ni ri'i rce mor bri bar bya'o Il mkha' 'gro mas byas pa
la yail bram ze'i Idum ra 'am 17 If khan pa stoil pa 'am" I gnas
dben pa gzol ba'i sa 19 phyogsu bya'o Il de bzin du las thams èad
la nam phyed dam I dus thams cad du milon par bri bar bya'o Il yi
'''
1
1·)
''
'i
1 1
1 1
;i
;/
i!
1
j,,
·,:-=:-
--".---~~ -
ABRÉVIATIONS
r:
LISTE DES PRINCIPAUX OUVRAGES CITÉS 179
'l' Ajit Mookerjee. - Folk-art of Bengal, a study of an art for, and of,
the people, Calcutta 1946.
C. R. Mukerjhea. - The Santals, Calcutta 1943.
P. Mus. - Barabwjur, Esquisse d'une histoire du Bouddhisme
fondée sur la critique archéologique des textes, t. I et II Hanoi
1935. '
- Éludes Indiennes el Indochinoises, II, Le Buddha Paré. Son
origine indienne. Çakyamuni dans le Mahiiyiinisme moyen.
BEFEO, t. XXVIII, 1-2, p. 153-278.
,, - C. R. de l' Iconographie des Étoffes Peintes, BEFEO, t. XXXI,
r
·• ' Hanoi 1931, p. 538-545.
R. de Nebesky-Wojkowitz. - Oracles and Demons of Ti bel La Haye
1956 ,
E. Obermiller. - Hislory of Buddhism (Chos hbyung) by Bu-slon ·
part I, Heidelberg 1931 ; part II, Heidelberg 1932. '
Padma lhan-yig, B. N. 870 (xylographe de Pékin).
- B. N. 821 (ms. de Lithang)
C. Pascalis. - Musée Louis-Finol, La Colleclion tibétaine Hanoi
1935. '
P. Pelliot. - Noies à propos d'un Catalogue du Kanfur, J.A.,
juill.-sept. 1914.
J. Przyluski. - Les Vidyiiriija, Contribution à l'histoire de la magie
dans les Sectes Mahayanistes, BEFEO, 1923, p. 301-318.
- Le Conc,ile de Rajagrha, Introduction à l'histoire des Canons
dans les Sectes bouddhiques, Paris 1925.
- Brahmii SahiiT{'pati, J.A., juill.-Sept. 1924, p. 155-163.
- Upo§alha, I.H.Q., vol. XII, n° 3, 1936, p. 383-390.
J. Przylusln et M. Lalou. - Notes de mythologie bouddhique 3,
H.J.A.S., vol. 4, 1939.
Rin-chen gter-mjod, B. N.
T. A. Gopinatha Rao. - Elements of Hindu Iconography, vol. I,
part II, Madras 1914
L. Renou et J. Filliozat. - L'Inde classique, t. I, Paris 1949;
t. II, Paris 1953.
G. Roerich. - The Blue Annals, vol. I, Calcutta 1949.
- Tibelan Painlings, Paris 1925.
Rahula Sankrtyayana. - Recherches Bouddhiques, J.A. 1934,
oct.-déc., p. 195-230.
Ganapati SastrL -Âryamaiijusrïmülakalpa, Trivandrum Sanskrit
Series, part I, n° LXX, 1920; part II, n° LXXVI, 1922; part III,
n° LXXXIV, 1925.
G. Schulemann. - Die Geschichle der Da/ai/amas, Heidelberg
1911.
LISTE DES PRINCIPAUX OUVRAGES CITÉS 181
,·
INDEX
(dans l'ordre de l'alphabet français)
Les mots tibétains et sanskrits sont classés sous la première lettre, sans tenir
compte des signes diacritiques.
/, 184 INDEX
.
186 INDEX
t.
kula (rigs), 12, 24, 33, 35-36, 42-76, mahàyàniste, 127.
i
!f
84-85. Mahâsâ:1'1.ghika,9.
'' J kuliSapa,:zi (rdo-r/e'i rigs), 131 n. 15. Mahüvairocanasülra, 32.
. Cf. Vajra-kula • Mahüvyulpalli, p. 17 n. 3.
KumarakalaSa, 17. MahiSësaka, 9.
kumara, 129 n. l et passim. Maitreya, 108.
I'
Jcumârabhüla, cf. Mai'i.juSri. Miiladhfi.rin, ll4-115 n. 7.
11 Kumâri (les quatre), 15, 30, 78, 84, 119- maladie, 147, 149.
'Î' 120, note, 123 j cf. Sœurs, Devi, mal){iala, 20, 27, 30, 33, 35, 39, 62-65,
Tumburu. 66-67, 72, 76-90, 97-98, 100, 107, 111-
1
'I / Kun-dga' si1il'l-po, 62, 63. 113, 116, 118, 120-123, 125-130, 132-
I',° kw;aviT)(/.alca,101 n. 7 et passim. 134, 136-143;
Kusumavati, 21-22. - orientation du, 83 n. 1, 109.
kü$ma,;i.{la, 25. maQ{ialaka, 125-126.
Kuvera, 38, 49, 97 n. 2. mal){ialatraya (dkyil-'khor gsum-pa}, 120.
MaJ').i,41, 48, 51.
La-ba, 63. MaQi-kula, 33, 42-52, 56-60,
LALOU (M.), 1, 3, 14, 17 n. 1, 18, 30, 31, MaQ.ibhadra, 116.
81, 108 n. 3, 117, 122 n. 3, 125 n. 2, MaiijuSri, 4, 7, 21-35, 39-41, 59, 77-86,
136 note. 97, 105, 111, ll3, 130, 136, 140, 142,
LAMOTTE(E.), p. 2-3, 108 n. 3, 127 n. 8. 145, 146 i
Lail.kâ, 123.
- mudrâ de, 81, 99 n. 9 ;
1, Las-'phro glitt-pa, 93. - description de, lll.
LAUFER (B.), 139 n. 4.
ManjuSrimülakalpa - date du, p. 4, 14,
Laukika et Lokottara
16-20;
- dieux, 33-35, 39-42, 60-61, 76-77,
éditions du, 14-20;
80;
- traductions du, 16-20, 62;
- !cula des, 25, 35-36, 53, 55-60.
- traducteurs du, 16-17 j
LA VALLÉE POUSSIN(L. de), 32, 127 note.
- résumé du chapitre d'introduction,
LESSING (F.), 126 n, 13.
20-27;
LÉVI (Sylvain), 98 n. 3, 115 note.
· - lignée de transmission du, 27-35 ;
L1 An-che, 94.
- interlocuteurs du, 28-29 ;
LIN Li-kouang, 114-ll5, note, 127 n. 2.
classification du, 13, 59-60 ;
L:1'1.as-rcen,56-57, 59, 60; cf. Paiicika.
- citation du, 17, 66-67;
Lokagati, 108.
- textes mentionnés dans le, 102-103
Lokü.tikrüntagü.min, 110.
et 103 n. 1.
LokeSvara, 35; cf. AvalokiteSvara.
mantra 33, 39-40, 78-81 et passim.
luri-bstan, 67, 70-71.
MârkaJ').Q.a,123.
madhyamamal)(lala (dkyil- 'khor bar-ma, mârut, 25, 26.
121. Mâtrkâ (Ma-mo), 147; cf. Sept Mères.
MahâkMyapa, 24, 109. Maudgalyü.yana, 9-10.
Mahakatyayana, 109. MChog-gyur gli:1'1.-pa,92, 95.
Mahâbrahma, 39-41. Mekhalii, 56.
MahagaQ.apati, ll8. MKHAS·GRUB·RJE, 52-55, 59, 60, 62-76.
Mahakala, 118. MKHYEN·BRCE 1 91-95.
Mahâmati, 108. moment (choix du), 81, 97-98.
Mahamayori (Rma-Chen), 54. moutarde blanche, 106.
Mahü.prajâpati, 24. mouton, 147.
Mahiisthânaprü.pta, 51. mudrii, 22, 33, 39-40, 44-45, 79, 99 n. 9,
mahüsukha, 69-70. 104, 112-113, 116, 124-127, 146 i
Mahiiyâna (origine médidionale du), p. 2 quatre, 69-70.
n. 2; cf. R. SANK~TYAYANA. Mus (P.), 11-14, 27, 87-89, 136 note.
i,'
1
INDEX 187
niiga (klu), 25, 79, 89, 147. Pinâdhrk, 45.
Nâgarâja - huit, 117 n. 1 ; Pil'l.gala, 116.
- trente-trois, 25. piSâca, 25, 26.
Naivasarpjfüiyatana (deva), 121. planètes, 26, 119.
Nô.masamglti, 32. poudre (d'or, d'argent, de cuivre), 103;
Nanda, 25, 117. - de cinq couleurs, 103, 146-146;
NandikeSvara, 118. - de grains de riz, 104.
Nandimitra, 8. pradak§il;ta, 21, 22, 86, 101, 120, 133,
nighrâtmaka, 99 n. 7, 100 n. 6. 138, 142.
Ni-ma sen-ge, 93. Praji\ii, 70.
Nirgrantha, 124. prajnâ (çes-rab), 55.
NirmâJ').akâya, 31. Prajfiô.pô.ramitü. (texte), 102.
NirvâJ').a, 54, 103. - (déesse), 1081 112.
nivedya (lha-bços), 130-131, 133, 143, pratihâralcapalc§a (quizaine des miracles),
146. 97 n. 5.
Nor-bu bza:1'1.-po,56. pratimâ (sku-gzugs), 107.
nor-bu'i rigs, 56-57, 60, cf. MaJ').i-kula. Pratyekabuddha, 23, 26, 35, 42, 107
Nor-rgyun-ma, 54, 56. 130, 131.
Pratyekabuddha-kula, 42-52.
ÛBERMILLER 1 l, PraviJ').a, 25.
'Og-pag-Can, 56. Preta Mahârddhika, 124.
oiseaux, 23, 47, 79. Priya:1'1.ka,116.
Orgyan Chos-rje gli:1'1.-pa,93. prophéties (chapitres des), 1-3, 19 n. 2;
Orgyan gli:1'1.-pa,93. cf. Rô.javyakaral)a.
orpiment, 139 n. 4. PRZYLUSKI (J.), 1, 3-7, 8, 14, 35, 97, 107
n. 4.
Padma dball-gi rgyal-po, 92. Pul)yaprasava (devaputra), 116.
Padma-kula, 23, 31, 35, 36, 42-53, 55-60, POrJ').abhadra, 116.
79, 83-84, 131-132. pülana, 25.
Padmü.l'l.kuSa (Padma ICags-kyu), 63.
Padma 'od-gsal mdo-snags gli:1'1.-pa,cf. Quatre-Fils du Ciel (théorie des), 37-39;
MKHYEN·BRCE. - océans, 125 ;
Padma rig-'jin, 93. - rois, 115 note, 116, 125;
Padmasarp.bhava, 92. - Sœurs, 15, 119 n. 6; cf. Kum8.ri;
padmâsana, 107, 112. - orients, 100, 126 n. 13, 133.
Padma skyabs, 93.
Padma thali-yig, 13, 17-18, 92, 93. Rü.ja-kula, 42, 44, cf. Gaja-kula.
Pakçi Çiikya-'od, 93. Rô.javyô.kara,;,.a,7, 15, 19 n. 2.
PancaSikhâ (mudrâ), 99 n. 91 113, 130, rô.kgasa, 23, 25, 26, 47.
139, 145. Ratnaketu, 34, 50, 83-84, 112.
Pai\caSikha (roi des Gandharva), 125. Ratna-kula, 49-50, 53, cf. MaJ').i-kula.
Pafi.cika, 38, 51, 53, 56, 116. Ratnarakf,lita, 63.
PâJ').daravësinî, 24, 107. Ratnasambhava (Rin-'byul'I.), 60, 53.
Paranirmita (devaputra), 114, 122. RâvaJ').a, 25.
Parittë.bha (devaputra) 116, 122. Rdo-rje bza:1'1.-po,93.
pariuarla, cf. chapitres. Rdo-rJe dbyins-kyi dban-phyug-ma, 70.
pafa, 22, 33, 134. Rdo-rfe gur, cr. Arya-dô.ki,;,.i-vajra-pafijara-
pafalavisara, cf. parivarla. mahô.tantra-râja-kalpa.
Patidhara, 108. réincarnation, 93.
peintres, 103, 105. Rgya-Bod yig-chan, 37-39.
Pha-bo:1'1.-kha,91. rgyas-pa'i rigs, 56-57, 60.
'Phrog-ma, 56; cr. Hiiriti. Rgyud-sde spyi'i rnam-biag, cf. Bu-STON
PJlu, 25. et MKHAS-GRUn-RJE,
188 INDEX
INTRODUCTION..................................... 1-90
APPENDICE.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91-97
TRADUCTION DU CHAPITRE Il........ . . . . . . . . . . . . . . . . 97-143
TRADUCTION DU CHAPITRE Ill ...........•••.. ,...... 145-149
TEXTE TIBÉTAIN .................•................ , 151-174
ABRÉVIATIONS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 175
LISTE DES PRINCIPAUX OUVRAGES CITÉS... . . . . . . . . . . . 177-181
INDEX. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 183-190
''
IMPRIMERIE A. BONTEMPS, LIMOGES (FRANCE)
---~~
'