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L’arche de
l’Organisation-Transformation
Acte OT-A
QUELLE EST CETTE ÉNIGME :
L’ORGANISATION ?
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Version pour relecture du 29/5/12
Ce fichier sera complété de liens etc. …
1
1 -- L’Interaction
L’Interaction créatrice
créatrice entre
entre Ordre
Ordre et
et Désordre
Désordre
2
2 -- «
« Ce
Ce qui
qui est
est généré,
généré, génère
génère àà son
son tour
tour ce
ce qui
qui le
le
génère
génère »» ::
Emergence,
Emergence, Evolution
Evolution et
et Métamorphose.
Métamorphose.
3
3 -- Concevoir
Concevoir l’organisation
l’organisation par
par ses
ses fonctions
fonctions :: (se)
(se)
maintenir,
maintenir, (se)
(se) relier,
relier, (se)
(se) produire
produire
4
4–– Le
Le Paradigme
Paradigme de
de la
la Complexité
Complexité Organisationnelle
Organisationnelle ::
Auto-Eco-Ré-Organisation
Auto-Eco-Ré-Organisation
5
5–– L’entrelacs
L’entrelacs des
des Fonctions
Fonctions dudu Système
Système de
de l’Information
l’Information
de
de l’Organisation
l’Organisation (SIO)
(SIO) :: symboliser,
symboliser, Computer,
Computer,
Mémoriser,
Mémoriser, Communiquer
Communiquer
6
6–– L’infinie
L’infinie diversité
diversité des
des formes
formes d’organisations
d’organisations
possibles
possibles :: L’exemple
L’exemple du
du giratoire
giratoire
Exergue
L’action collective est rarement une action parfaitement ordonnée : Même lorsqu’une troupe entrainée
défile en marchant au pas, chacun perçoit de multiples imperfections qui, parfois ‘font désordre’ dit-on.
Comment assurer une invariante figure géométrique idéale dans les innombrables interactions entre des
milliers d’hommes tous différents et en mouvement incessant ? Le rêve de l’ordre parfait que rien ne
perturbe est un rêve de cimetière.
Peut-on concevoir une action collective humaine durable parfaitement ordonnée, uniforme jusque dans
les détails, permanente, glaciale, passivante ? Et symétriquement peut-on concevoir une action
collective durable complètement désordonnée, multiforme, hyperactivante en permanent chaos ?
Chacun sait que jour après jour nous vivons tous en interaction permanente entre l’ordre parfait et le
désordre absolu. Métaphore commode pour exprimer nos perceptions de l’action collective, qui trouve
dans l’univers d’innombrables analogies.
Ce sera ici par exemple, celle du vol d’étourneau [GG1] chanté par Lautréamont, (Un ordre relatif
émergeant du désordre chaotique) et, à l’opposé, celle du désespoir du scientifique devant l’échec de
son magnifique principe d’ordre naturel universel [GG2] , (celle du désordre catastrophique émergent
de l’ordre voulu parfait)
Méditant sur les conditions de production d’énergie par une machine thermique mettant en interaction
une source chaude et une source froide (une différence de potentiel) P Valéry proposait une analogie
que l’on interprète aisément « Comme il faut une différence des températures des sources pour une
machine, ainsi une différence d’ordre - désordre pour le travail de l’organisation. Tout ordre ou tout
désordre et rien ne va [1]». : Exercice qui nous conduit à une conception des organisations humaines
très différente de celle que l’on propose habituellement, celle d’un mécanisme d’horlogerie bien huilé et
dont le comportement est parfaitement prévisible. Si il n’en est pas ainsi, il doit suffire de remplacer une
pièce tenue pour défectueuse (ou d’enlever un grain de sable), cause de la panne, pour que ‘tout rentre
dans l’ordre’ !
Cette image de la structure stable d’une structure mécanique familière est paradoxale : elle est quasi
universellement affichée (dessinée par la plupart des organigrammes internes des entreprises et
administrations militaires et civiles), et en même temps chacun des acteurs de ces organisations sait
d’expérience que les choses ne se passent pas effectivement comme dans un mécanisme d’horlogerie.
[1] Paul Valéry : « Cahiers, de Paul Valéry », tome I, édité par Judith Robinson-Valery (1973); Collection : Pléiade, p.1015.
Dans ce §, P. Valery écrit : ‘pour le travail de l’esprit humain’ et non ‘le travail de l’organisation’. Nous pouvons très
légitimement ici, l’appliquant au travail de l’organisation de l’esprit humain, généraliser la formule à l’organisation en général
et plus particulièrement à l’organisation humaine et sociale.
[GG1]
Les interactions permanentes
Pour que l’entreprise puisse être active il faut qu’elle se conçoive et s’assume en interaction
permanente entre ordre et désordre, entre coopération et compétition, entre collaboration et conflit,
etc., dans une tension régénératrice permanente et toujours à maintenir. Sinon, « Tout ordre ou tout
désordre et rien ne va ».
On doit à Edgar Morin d’avoir renouvelé er réactualisé ce Paradigme de l’Organisation Active et par là en
permanente transformations internes (Il proposera souvent de parler d’Organisaction’ pour attirer
l’attention sur ce changement de regard : Elle n’est pas une structure passive ou un squelette, elle est
un champ identifiable d’interactions multiples s’exerçant dans des environnements en permanente
évolution. Elle n’est pas un objet au sens d’un mécanisme d’horlogerie posé sur un socle stable. Elle est
un ‘nœud de processus’ engagés dans un ‘tapis de processus’ à l’image par exemple d’un tourbillon ou
d’un vortex : Visible mais pas manipulable de l’extérieur comme le serait un squelette ou une
charpente.
[GG1]
Un changement de regard pas toujours facile à
accepter
Lorsqu’on rappelle cette autre image de l’organisation, telle que celle d’un vortex irréductible à un
organigramme ou à un squelette, à des ‘organisateurs’ professionnels, ils ont habituellement quelques
difficultés à l’accepter. Le paradigme mécaniciste ou organiciste leur est si familier qu’ils ne parviennent
pas aisément à concevoir l’organisation sociale autrement que comme une ‘machine triviale’
entièrement agencé pour atteindre un but et un seul, en tenant compte des contraintes diverses plus ou
moins imposées par le contexte ; paradigme de l’optimisation calculable, celui de l’organisation dite
scientifique ou optimale, qu’illustre bien la référence souvent explicite au ‘principe de moindre action’ :
les exemples d’organisation rencontrés dans le monde animal, tel que celui de la ruche d’abeilles et de
la perfection géométrique de ses cellules de cire ne semblent-ils pas apparemment convaincant ? peut-
on concevoir un ordre plus parfait ?
En revanche, pour les acteurs engagés dans une action collective durable, telle que celle d’une
entreprise coopérative ou d’une administration communale, (ou tant d’autres, d’une multinationale à
une épicerie de village), ce paradigme organiciste rend mal compte de leur conception de l’organisation
au sein de laquelle ils interviennent. Ils l’entendent plus volontiers en terme fonctionnel plutôt
qu’organique, systémique plutôt que mécaniciste. Ils la perçoivent par une dialogique, engagés en
permanence dans des stratégies d’équilibrations[GG1] tâtonnantes, entre ordre et désordre, entre
coopération et compétition, entre servitude de l’esclave devenant quasi robotisé et plaisir de faire et de
créer de l’artisan, etc.
[GG1]Je rajoute une déf sur ce mot en référence à la marche vers un équilibre dynamique en repartant du
concept piagétien : http://www.psybernetique.com/Introduction/piaget.htm
Se maintenir au point du col
La métaphore intelligible de la maintenance au ‘point de col’ entre ces multiples tensions à la fois
antagonistes et complémentaires, rend mieux compte de leur vécu de l’action organisationnelle que
celle de l’arbre hiérarchique rigide tenu comme la norme prescrite pour l’action de l’organisation.
Ces interactions multiples, parfois inattendues ou inespérées, suscitent, dans les ‘bruits’ (désordonnés)
des activités de l’organisation dans ses multiples environnements, « l’émergence » de comportements
(ou de fonctions) tenus comme nouveaux et dont l’organisation s’accommode en général aisément : On
parle volontiers d’auto-organisation pour rendre compte de ce phénomène : une nouvelle idée, un
nouveau service, une nouvelle relation, un nouveau climat interne … autant de traces qui ‘enrichissent’
le potentiel d’activités (on parle parfois de l’augmentation - ou de la diminution - de ‘la richesse
organisationnelle’). Edgar Morin propose de parler d’auto-éco organisation pour mieux rendre compte
du fait que pour qu’il y ait émergence au sein de l’organisation, il faut que celle-ci soit ouverte,
autonome certes, mais aussi dépendante et solidaire de ses environnements… souvent ‘bruyants’.
--
On présente sommairement dans la fiche jointe « Le modèle de l’information auto organisatrice » (due à
H. von Foerster, 1959) la référence de base de la théorie de l’auto organisation développée
ultérieurement par H Atlan puis généralisée par E Morin (dans le tome II de ‘la Méthode’(1980). La
parabole de la Cafétéria Auto-Organisatrice [GG1] propose une des nombreuses illustrations que l’on
peut donner de ces processus à la fois familier et trop méconnus encore dans les pratiques de
l’organisation des actions collectives.
[GG1] lien à rajouter : c’est intégré. Lien à rajouter aussi vers la métaphore des aimants. Le modèle de l’info
auto-organisatrice est aussi en ligne mais en lecture complémentaire.
Evolution et métamorphose
Au delà des phénomènes d’émergence par auto - éco organisation, on devra mentionner aussi le
processus plus complexe à interpréter de « métamorphose » : L’exemple de la chenille devenant
papillon par une sorte de régénérescence violente est fréquemment retenu pour illustrer ce
phénomène : ainsi l’eau, qui, liquide, devient glace ou vapeur, ou réciproquement.
Mais ces brutales ‘mutations internes’ (ou ‘bifurcation’, au sens de changement soudain de régime de
‘stabilité structurelle’) ne constituent qu’une des occurrences des formes visibles des phénomènes
d’évolution de l’organisation : en fonctionnant elle se transforme et en se transformant elle fonctionne
de façon différente : Une sorte d’équilibration permanente (J. Piaget, 1975) entre fonctionnement et
évolution, entre accommodation endogène et assimilation exogène, entre dégénérescence entropique
par fermeture et régénérescence anthropique par ouverture [GG1].
[GG1] Se référer aux échanges JLM et JYR : entropique n’est aps anthropique. Rajouter une illustration sur
l’équilibration piagétienne en lecture complémentaire
3 – Concevoir l’organisation par
ses fonctions : (se) maintenir,
(se) relier, (se) produire
(se) maintenir, (se) relier, (se) produire (1/2)
Cette fonction organisationnelle générique doit pouvoir être elle même généralisée par l’expérience
modélisatrice de l’organisation qu’elle permet ; Active dans ses environnements auxquels elle se relie
(système ouvert), qu’elle transforme et maintient, elle est récursivement [GG1] transformée et
maintenue par ces environnements qui ainsi se relient à elle. Le nœud insécable des trois fonctions
génériques se reconnait récursif ! Paradoxe familier : dépendante de l’environnement dans lequel elle
est active (écosystème), l’organisation s’autonomise dans cet environnement (auto-organisation).
Ainsi s’enrichit le paradigme générique de l’Eco-Auto-Organisation, par la conjonction récursive des
fonctions elles mêmes s’exerçant aussi récursivement : L’organisation A LA FOIS, maintient et se
maintient ET relie et se relie, ET produit et transforme.
[GG1] ] GG1]GG définit ce terme. Mettre « par engrammation » en note de bas de page.
Auto-éco-ré-organisation (2/2)
L’histoire des actions collectives humaines nous livre des myriades de modalités d’organisations parfois
relativement pérennes, sans qu’aucune apparaisse définitivement supérieure à d’autres : Des
communaux de pâturages aux cités médiévales par les centuries romaines et les associations de
quartier contemporaines, que d’images défilent : aujourd’hui, l’action collective trouve mille autres
formes d’organisations, entre celle de l’équipe des quatre mousquetaires, et celle de l’immense navire
de l’Organisation des Nations Unies, par celle d’une mutuelle d’entraide, d’un club sportif local, et une
association de développement territorial.[GG1]
Nombre d’entre elles, il est vrai, ne survivront pas longtemps, inhibées par la certitude illusoire de la
force des structures invariantes : le modèle simpliste du squelette ou de la charpente robuste. Il est
aujourd’hui encore difficile de se convaincre que toute forme organisée, dés lors qu’elle est active est
aussi organisante. On verra plus loin que bien des défaillances des théories proposées par les
sociologues de l’organisation tient à ce que proposant un des modèles de l’action organisée, ils n’ont pas
voulu prêter attention à l’intelligible complexité des processus organisationnels : « Si une action est
organisée elle est aussi organisante » et, dès lors, éco-auto-organisée, elle s’organise elle-même :
[GG1] H.A. SIMON et A. NEWELL (1975) désignent par ce principe pragmatique, formulé à l’origine par J.
DEWEY, l’action adaptative, par conception dans sa tête, d’une organisation adéquate au projet qu’on entreprend par
ajustement de ses finalités aux demandes et limites de son environnement ainsi que perçues à travers les informations
qui le décrivent. (LE MOIGNE, dans LE MOIGNE et BARTOLI, 1996, ch.1)
L’Organisaction (2/2)
Si bien que le qualificatif de « données » fréquemment attribué (en langue française) aux informations
disponibles dans l’organisation, s’avère particulièrement impropre ; Les informations ne sont pas
données, elles sont délibérément soit construites – ou formées – dans et par l’action et leur construction
est le produit de décisions explicites, soit acquises, mais en sachant alors que ces informations acquises
ont été construites antérieurement. On connait la boutade : ‘les faits ne sont pas donnés ; pour qu’ils
soient faits il faut les faire - ou les construire’.
Ajoutons que rien ne contraint l’organisation à ne se représenter ses actions que sous des formes
exclusivement quantitatives ou monétaires. Les systèmes comptables proposent des formes de
représentations de l’activité de l’organisation que l’on peut qualifier de ‘relativement pauvres’. On l’a
souvent souligné : s’ils facilitent en général un contrôle monodimensionnel de la gouvernance de
l’organisation, ils ne contribuent guère à activer l’intelligence de cette gouvernance, laquelle doit
toujours être multidimensionnelle (ou téléologique[GG1] ).
[GG1]
5 – L’entrelacs des Fonctions du
Système de l’Information de
l’Organisation (SIO) :
Symboliser, Computer,
Mémoriser, Communiquer
Le concept de Système d’Information
Organisationnel (SIO)
Si pour être active l’organisation doit être informée et par là informante, la proposition réciproque est
aussi légitime : pour être informante l’information doit être organisée et par là organisante. Mieux vaut
dès lors entendre les processus informationnels qui se manifestent en permanence au sein d’une
organisation d’abord en terme de fonctions à assurer plutôt qu’en terme d’organes spécifiques à
installer. Le concept de Système d’Information Organisationnel (SIO) permet de rendre compte de cette
conception fonctionnelle, celle du ‘ce que cela fait’ mieux que de la conception analytique ou organique
traditionnelle : celle du ‘de quoi c’est fait’.
On pourra ainsi relier intelligiblement les deux processus, distinguables et inséparables à la fois, par les
quels on peut entendre l’action collective dans sa complexité récursive : Le processus Organisationnel
du ‘Faire’ (celui de la ‘Complexité Organisationnelle’), englobant et le processus Informationnel du
‘Comprendre’ (celui de ‘l’Intelligence Organisationnelle’)
Shakespeare, Sonnet 108 : « Qu’y a t’il dans le cerveau que l’encre puisse retracer qui ne t‘ai figuré ma
fidèle pensée ? ». A partir de la fonction initiale de symbolisation, [GG1] par laquelle l’artefact
information prend corps quasi physiquement, on peut représenter les processus informationnels par
l’articulation - ou mieux l’entrelacs - des trois fonctions constitutives de tout processus : Maintenir,
Relier, Transformer ou Produire, chacune se déployant en multiples composantes identifiables.
[GG1] (cf. le § I-A sur le Disegno : ‘La désignation symbolique par laquelle les symboles sont formés dans et
par l’action projective’)
La Mémorisation
On la présente habituellement en lui attachant des fonctions spécialisées : (1) L’enregistrement ou
l’engrammation des ‘data’ (chaines de symboles identifiables), ; (2) L’adressage et corrélativement
l’indexation et les commandes internes de tris sous critères, sous des formes a priori restituables ; (3)
La duplication et la reproduction : la ‘data’ ne se détruit pas lorsqu’on la ‘consomme’, ou plus
exactement, ‘recopie’ à partir de son support de mémorisation souvent appelé ‘Data Bank’, à la
différence d’une banque monétaire ! ; (4) L’associativité et le réseautage, voire de reconfigurations
interne ; (5) L’accessibilité sous les formes les plus diverses, très sensiblement développée depuis le
développement des réseaux de type Internet.
--
C’est délibérément que l’on évite ici de décrire en parallèle les différents organes concevables pour
assurer cette fonction de mémorisation. Chacun sait que si l’on peut interpréter aujourd’hui les
processus de mémorisation des systèmes naturels et vivants, en particulier humains, dans ces termes
fonctionnels, on ne peut assurer pour autant que l’on dispose de leur explication anatomique. En
revanche, la métaphore des systèmes de mémoration artificiels à usage collectif permet plus aisément
une lecture fonctionnelle plausible. [GG1]
[GG1]En note de bas de page
[GG1]
La Computation
Plutôt que de devoir parler de ‘calcul non numérique’, il est raisonnable d’utiliser le verbe français
‘Computer’ pour désigner toutes les activités relevant du traitement des systèmes de symboles, qu’ils
soient numériques, alphabétiques, musicaux, idéographiques, ou autres (phoniques, chorégraphiques,
chimiques etc.).
Tout jeu explicite de règles de type syntaxique ou grammatical ou arithmétique, ou autre, permettant
de relier des systèmes de symboles identifiables et interprétables peut permettre d’engendrer des
systèmes de symboles identifiables et interprétables.
Initialement la computation a été principalement exercée au calcul numérique et à l’algorithmique
numérique, comme à divers types de logique formelle (impliquant un appauvrissement extrême de la
composante sémantique des systèmes de symboles computés). Aujourd’hui le développement de
procédures de computations heuristiques a permis de restaurer le statut des raisonnements
d’argumentation familiers à l’expérience humaine (de type ‘tâtonnement-essais-erreurs’ en simulation,
en particulier : ceux que l’on retrouve dans les procédures de délibérations en particulier [GG1].
L’image symbolique de ces enchevêtrements est peut-être le célèbre dessin d’Escher qui met en scène
une organisation à deux niveaux (ou ici, deux cellules) : deux mains. Chaque main dessine l’autre et est
dessinée par elle. Chaque main se situe donc successivement au niveau hiérarchique du dessinateur,
puis au niveau hiérarchique du dessin : la hiérarchie des niveaux est enchevêtrée.
Autres modes de gouvernance
d’organisations polycentriques
Il est bien d’autres images d’organisations possibles effectivement praticables de l’action collectives :
Quiconque s’intéresse à la formation puis à l’évolution des mutuelles, coopératives, et autres entreprises
ou agences associatives depuis le XIX° S. sait qu’elles se sont développées de multiples façons. Et des
études historiques et expérimentales de l’Ecole de Eleanor Ostrom (Nobel de sciences économiques,
2009) ont révélées les multiples formes de gouvernance d’organisations d’action collective que
l’humanité a développées souvent de façon fructueuse depuis huit siècles au moins pour gérer ses ‘biens
communs’ (‘Gouvernance of collective action in Commons’) tels que pâturages, zone de pêche, forêts,
ressources en eau et… et aujourd’hui aussi réseaux de connaissances sur la toile internet. Ainsi a
émergé le concept de ‘Gouvernance d’organisations polycentriques’. [GG1]
Pour notre propos ici, il s’agit surtout de prendre acte de la possibilité (et de l’effectivité) de notre
‘changement de regard’ sur l’organisation de l’action collective entendue dans son intelligible complexité
et, corrélativement, sur le regard neuf que cela nous apporte sur la variété des modes évoluant de
gouvernance de l’action collective.
En renouvelant nos regards sur nos conceptions de l’organisation de l’action collective, nous
pouvons aussi renouveler nos regards sur la gouvernance des organisations sociales : C’est à cet
examen que nous pouvons maintenant nous exercer.