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UNION-DISCIPLINE-TRAVAIL

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET


DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

Institut National Polytechnique


Félix Houphouët Boigny

CYCLE INGENIEUR DE CONCEPTION

RAPPORT DE TRAVAUX DE MAISON


THEME:

ESSAIS GEOTECHNIQUES EN LABORATOIRE


ET IN-SITU

ETUDIANTS :
 KOUADIO N’da Yann Joel
 SORO Drissa
 N’ZI Kouamé Kan Olivier ENSEIGNANT :
 OUATTARA Ibrahim
 N’DOUFFOU Blanchar
Dr BOHI Bernadin
 FOFANA Sahindou
 DJAZE Louis Josué
Elèves Ingénieurs des Travaux Publics 2ème Année

Année Académique : 2016-2017


« ESSAIS GEOTECHNIQUES EN LABORATOIRE ET IN-SITU »

SOMMAIRE

INTRODUCTION…………………………………………………………………………….02

CHAPITRE I : ESSAI DE PENETRATION STATIQUE……………………………03

CHAPITRE II : ESSAI DE PENETRATION DYNAMIQUE………………………13

CHAPITRE III : ESSAI PRESSIOMETRIQUE………………………………….…… 31

CHAPITRE IV : ESSAI SCISSOMETRIQUE………………………………….………41

CHAPITRE V : ESSAI OEDOMETRIQUE………………………………….…………49

CHAPITRE VI : ESSAI TRIAXIAL………………………………….…………………….59

CHAPITRE VII : ESSAI DE CISSAILLEMENT RECTILIGNE…………………….67

CONCLUSION…………………………………………………………………………………76

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« ESSAIS GEOTECHNIQUES EN LABORATOIRE ET IN-SITU »

INTRODUCTION

La réalisation d’un ouvrage du génie civil ne peut se faire sans la connaissance


préalable des caractéristiques du terrain sur lequel il doit être.
Pour se faire l’on effectue des essais en laboratoire et in situ qui donnent des. Il
en existe plusieurs types ; mais notre étude portera sur les plus utilisés, à savoir:
Essai de Pénétration Statique, Essai de Pénétration Dynamique, Essai Pressiométrique,
Essai Scissométrique, Essai Œdométrique, Essai Triaxial, Essai De Cisaillement
Rectiligne. Après avoir défini chacun de ces types, nous étudierons dans les détails
leurs objectifs et principes et présenterons un exemple.

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« ESSAIS GEOTECHNIQUES EN LABORATOIRE ET IN-SITU »

CHAPITRE I

ESSAI DE PENETRATION STATIQUE


(NF P 94-113, OCTOBRE 1996)

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« ESSAIS GEOTECHNIQUES EN LABORATOIRE ET IN-SITU »

1. SCHEMA DU PENETROMETRE STATIQUE ET APPAREILLAGE

Figure 1 : Schéma du pénétromètre statique

Le pénétromètre statique se compose d’une structure de réaction, de tiges, d’un système de


fonçage et de guidage des tiges, d’une pointe, d’un conditionneur-indicateur de mesure
incluant un système de mesure de la longueur des tiges par rapport à un repère fixe et d’un
dispositif de saisie et de stockage des données.

- Structure de réaction

Le dispositif qui permet de transmettre, au train de tiges, l’effort de fonçage, doit être
stabilisé de telle sorte qu’il ne puisse se déplacer de manière sensible, par rapport au sol,
lors du fonçage.

- Système de fonçage

C’est l’appareillage qui permet d’enfoncer le train de tiges à vitesse sensiblement constante
sans choc ni vibration, ni rotation, dans un même mouvement vertical descendant pour
l’ensemble tige et pointe conique.

- Train de tiges et système de guidage

Les tiges de diamètre (dt) doivent être assemblées fermement pour constituer un train de
tiges rigidement liées selon un axe rectiligne et continu.

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« ESSAIS GEOTECHNIQUES EN LABORATOIRE ET IN-SITU »

Afin d’éviter le flambement des tiges, un système de guidage doit être prévu dans la partie
hors du sol.

- Pointe (figure 2)

Placée à l’extrémité inférieure du train de tiges, la pointe est constituée d’un cône et d’un
corps de même axe que le train de tiges.

Le corps de pointe qui sert de tube de garde au cône peut comporter éventuellement un
manchon de frottement, placé alors, immédiatement au-dessus du cône, ainsi qu’un
inclinomètre.

Tous ces éléments : cône, manchon frottement, tube de garde, sont séparés par des
intervalles munis de joints de protection destinés à s’opposer à l’entrée des particules
solides.

Figure 02: Schéma de la pointe pénétromètre

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 Le cône

Il comprend une partie conique d’angle au sommet environ 60° et une partie cylindrique.

 Le corps de pointe

Le corps de pointe est constitué d’un tube de garde et éventuellement d’un manchon de
frottement avec une liaison entre les deux munies d’un dispositif de protection et
d’étanchéité ;

 Les logements pour les joints de protection entre les éléments de la pointe
(figure 03).

L’aire de la section suivant un plan axial de l’intervalle ei entre les éléments de la


pointe, déduction faite de l’aire de la section du joint de protection (I i) a pour
valeur :

Ai= (ds-di)ei-Ii

Figure 03: Schéma de l’intervalle entre les éléments de la pointe

 Le joint de protection

Les dimensions et la déformabilité du joint doivent être telles qu’après une diminution de
l’espace de logement du joint de 0.5mm, le diamètre extérieur du joint reste inférieur au
diamètre extérieur du joint reste inférieur au diamètre du cône.

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La déformabilité du joint doit être telle qu’elle n’influence pas la mesure de la force sur le
manchon de frottement.

- Instruments de mesure

Les appareils de mesure sont adaptés en fonction des informations à recueillir pour :

 La longueur de pénétration

La mesure est faite par rapport à un repère fixe. La profondeur atteinte par le cône peut être
différente de la longueur de pénétration lorsque le train de tiges a dévié par rapport à la
verticale.

 La résistance à la pénétration du cône

Le dispositif de mesure de la résistance à la pénétration du cône seul doit être solidaire de


celui-ci. Le capteur électrique ou hydraulique et la chaîne de mesure doivent être compensés
pour des vibrations de température de -10°C à +40°C.

 Le frottement latéral local (éventuel)

La mesure se fait à partir d’un dispositif relié au manchon de frottement.

 L’inclinaison de la pointe (éventuel)

Un capteur inclinométrique éventuel solidaire du corps de pointe donne l’inclinaison de la


pointe.

Les signaux issus des différents capteurs sont transmis à un système de saisie rapide des
données en fonction de la profondeur atteinte par le cône de pointe. Quel que soit le
matériel utilisé, l’opérateur doit disposer d’une visualisation simultanée des grandeurs
mesurées.

2. DESCRIPTION DE L’ESSAI

L’essai est réalisé à partir d’un pénétromètre de 10 tonnes.

L’essai de pénétration statique consiste à enfoncer dans le sol, à l’aide d’un vérin, un train de
tubes muni en tête d’une pointe conique d’une section de 10 cm² de base et ayant un angle
au sommet de 60°. Par l’intermédiaire de tiges coulissant dans les tubes-allonges, il est
possible de faire avancer la pointe seule. Au cours de l’essai, deux séries de mesures
peuvent être enregistrées :

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- tous les 20 cm est mesurée la force nécessaire pour enfoncer la pointe et le manchon de la
pointe.
- par paliers, on fait progresser uniquement la pointe.

On obtient ainsi des valeurs de rupture à la pointe qc [kg/cm²] et la force totale de frottement
exercée par le sol sur les tubes (frottement latéral Qst).

En fin d’essai, après extraction des tubes, le niveau d’eau est relevé au moyen d’une sonde
électronique. Le niveau d’eau déterminé de cette façon peut être fort imprécis dans le cas de
terrains peu perméables (argiles, limons), et être fort éloigné du niveau réel des eaux souterraines.

3. PRINCIPE DE L’ESSAI

L’essai de pénétration statique est réalisé dans tous les sols fins et les sols grenus dont la dimension
moyenne des éléments ne dépasse pas 20 mm .Il consiste à enfoncer verticalement dans le sol,
sans choc, ni vibration, ni rotation, à vitesse constante imposée, une pointe munie d’un cône
en partie inférieure par l’intermédiaire d’un train de tiges qui lui est solidaire et à mesurer la
résistance à la pénétration de ce cône.

On peut mesurer l’effort total de pénétration, ainsi que l’effort de frottement latéral local
sur un manchon.

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4. MODE OPERATOIRE

4.1. Contrôle à réaliser

On distingue les opérations et les contrôles qui sont à effectuer préalablement à


l’essai et ceux à réaliser au cours du fonçage.

4.2. Avant essai

Il faut procéder aux différentes opérations suivantes :

4.2.1. Repérage sur un plan de situation et identification de l’essai


pénétrométrique sur un plan coté

Sur un site où un grand nombre de sondages de nature différente sont effectués, l’ordre
chronologique doit être indiqué. On rappelle que l’influence d’un forage non tubé et non
rebouché peut affecter le sol sur un rayon pouvant atteindre 25 fois le diamètre du forage.

4.2.2. Examen des joints de protection de la pointe

Un examen soigné de la pointe est préalablement effectué afin d’éliminer les


particules de sol ou éléments pouvant gêner le bon fonctionnement de la pointe.

Lorsque les appareils de mesure placés dans la pointe sont reliés à la surface par des
câbles électriques, s’assurer que ceux-ci sont continus et qu’en conséquence ils ont été
enfilés préalablement dans un nombre suffisant de tiges de fonçage. Si l’on emploie un
dispositif de réduction du frottement sur les tiges, il doit être situé au-dessus de la pointe,
c’est-à-dire au moins 1m au-dessus de la base du cône.

Pour une mesure du frottement latéral local, il faut vérifier que le diamètre du
manchon (dg) est supérieur ou égal au diamètre de la partie cylindrique du cône (d c).

4.3. Pendant l’essai

Il faut effectuer un ensemble de manœuvres souvent simultanées qui sont :

- Faire coïncider l’axe du train de tiges avec celui de l’effort de fonçage ;


- Enfoncer les tiges et la pointe verticalement. L’inclinaison maximale tolérée en
surface est de 2% par rapport à la verticale ;

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- S’assurer que la structure de réaction reste stable,


- Vérifier que la vitesse de pénétration reste constante sur une longueur minimale
de 0,8m durant le déplacement de la pointe.

5. PERIODICITE DES MESURES AU COURS DU FONÇAGE


Une lecture continue de l’ensemble des données est recommandée. L’intervalle de
profondeur entre deux ensembles de saisies consécutives ne doit en aucun cas être
supérieur à 10 cm.

Les lectures et leur saisie comprennent :

 obligatoirement
- la profondeur ;
-
l’effort total apparent sur le cône seul Qc ;
 Eventuellement

- L’effort total de pénétration du train de tiges Qt ;


- L’effort de frottement latéral Qs ;
- L’inclinaison de la pointe.

6. PRATIQUE DE L’ESSAI
La norme impose de respecter un certain nombre de conditions et fixe
notamment la vitesse de pénétration dans le terrain, qui doit être de 2 cm/s.

Les pénétromètres normalisés diffèrent par les modalités de fonçage de


l’appareil et par le mode de mesure de la résistance de pointe. Tous les types de
sondes sont utilisés selon les terrains et selon les nécessités des études : pointe
mécanique, pointe électrique et piézocône.

- Fonçage dans le terrain


Il est nécessaire de disposer d’une réaction d’au moins 100 KN, mais il existe
des appareils prévus pour 250 KN. Cette réaction est obtenue généralement à l’aide
d’un camion lesté. Le camion contient un abri de mesure et un ensemble d’appareils
pouvant inclure un ordinateur et un tracteur reproduisant en temps réel la courbe de
pénétration.

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- Mesure de la résistance de pointe

Pointe mécanique : l’effort de pointe est mesuré par l’intermédiaire d’un train de
tiges centrales au train de tubes et poussant sur le cône. La mesure est discontinue.

Pointe électrique : l’effort de pointe est mesuré par un peson à jauges de contraintes
ou à corde vibrante incorporé à cette pointe. Du point de vue opérationnel, cela
implique l’utilisation de tiges de fonçage creuses, à l’intérieur desquelles on doit faire
passer le câble électrique conducteur des informations. La mesure est continue.

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- Résultats
Effort total de pénétration Qt :
Force totale nécessaire pour enfoncer dans le sol, sans choc, ni vibration, ni
rotation le train de tiges avec à sa base une pointe terminée par un cône, exprimée
en KN. L’effort total est donné pour la profondeur atteinte à la base du cône.

Effort apparent sur le cône Qc et résistance apparente à la pénétration du cône q c:


L’effort total apparent sur le cône Qc est la force nécessaire pour enfoncer
dans le sol, sans choc ni vibration, ni rotation, le cône seul de la pointe
pénétrométrique.

La résistance apparente à la pénétration du cône qc est obtenue en divisant l’effort


𝑄𝑐
total apparent Qc sur le cône par la surface Ac de la base du cône : Qc = (MPA)
𝐴𝑐

Effort Total de pénétration QST:


Force obtenue par différence entre l’effort total de pénétration du train de la
tige Qt et l’effort total apparent Qc sur le seul cône : Qst = Qt – Qc. Ces valeurs sont
affectées à la profondeur atteinte par la base du cône.

Effort de frottement latéral local QS et frottement latéral unitaire local fs :


Le frottement latéral unitaire local fs est obtenu conventionnellement en
divisant la force Qs nécessaire à l’enfoncement du manchon de frottement par sa
𝑄𝑠
surface latérale As : fs = (MPA ou kpa)
𝐴𝑠

Cette valeur attribuée à la profondeur correspond au milieu du manchon de


frottement. Le diamètre du manchon (ds) est supérieur ou égal au diamètre de la
partie cylindrique du cône (dc).

Rapport de frottement Rf :
Le rapport Rf est le quotient du frottement latéral unitaire local fs par la résistance
apparente à la pénétration du cône qc mesurée à la même profondeur ( et non au
même instant)
𝑓𝑠
Rf = (%)
𝑞𝑐

Indice de frottement If
If est le quotient de la résistance apparente à la pénétration du cône qc par le
frottement latéral unitaire local fs mesuré à la même profondeur ( et non au même
instant).

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CHAPITRE II

ESSAI DE PENETRATION
DYNAMIQUE

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I. ESSAI DE PENETRATION DYNAMIQUE TYPE A (Norme NF P 94-114


Décembre 1990)

1- Définition – Terminologie

 Définition
L’essai de pénétration dynamique est un essai géotechnique qui teste le
terrain en place et qui fournit une caractéristique du sol dénommée résistance
dynamique. Il consiste à mesurer l’enfoncement d’une pointe, par
l’intermédiaire d’un train de tiges, à une énergie de battage.
L’essai de pénétration dynamique permet d’apprécier entre autre :
- la succession de différentes couches terrain,
- l’homogénéité d’une couche de terrain,
- la position d’une couche résistante dont l’existence est déjà connue.
Cet essai peut servir à orienter le choix des fondations.

 Terminologie-Symboles
 Nombre de coups pour un enfoncement donné
Ndh désigne le nombre de coups de mouton nécessaire pour un enfoncement h de la
pointe. L’enfoncement h est également appelé refus permanent.

 Enfoncement par coup


L’enfoncement e est la valeur moyenne conventionnelle de l’enfoncement par coup :
h
e=
Ndh

La valeur de h est prise égale à 10 cm.

 Résistance dynamique de pointe 𝑞𝑑


La résistance dynamique de pointe à la pénétration sous l’action du choc du mouton
est donnée conventionnellement par l’expression suivante :
𝑚∗𝑔∗𝐻 𝑚
𝑞𝑑 = ∗ exprimé en pascals.
𝐴∗𝑒 𝑚+𝑚′

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Où :
m : Masse du mouton en kg,
g : L’accélérateur de la pesanteur en mètres par seconde carrée,
H : Hauteur de chute libre du mouton,
A : Aire de la section droite du en mètres,

𝑚′ : Masse cumulée en kg de l’enclume de la tige-guide, si celle-ci est solidaire de


l’enclume, des tiges, du porte-pointe, de la pointe (masses frappées).

2- Principe de l’essai
L’essai consiste à :
- Enfoncer dans le sol, par battage de manière continue, un train de tiges muni,
en partie inférieure d’une pointe débordante, tout en injectant une boue de
forage entre la paroi du sondage et les tiges.
- Noter le nombre de coups nécessaire (𝑁𝑑10 ) pour faire pénétrer dans le sol la
pointe d’une hauteur de 10 cm.

3- Appareillage et instrument de mesure

 Présentation du pénétromètre dynamique PDA


Le schéma de la figure 1 montre les différents éléments par fonction dans leur
environnement.

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Figure 1 : Pénétromètre dynamique PDA

 Description
Le PDA se compose d’un dispositif de battage et de guidage, d’un train de tiges, d’une
pointe, d’un matériel d’injection et d’un système de mesure.
Les caractéristiques de ces différents constituants sont données ci-après.
 Dispositif de battage
Il comporte un mouton, une enclume, un ensemble de guidage, de relevage et de
déclenchement de la chute du mouton.
- Mouton

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Il a une masse adaptable de 32, 64, 96 et 128 kg. Il est cylindrique, de section
circulaire ou carrée et d’élancement compris entre 1 et 2.
- Enclume et guidage du mouton
L’enclume est un acier et solidaire du train de tiges.
Sa masse est comprise entre 10 et 15 kg et son diamètre est à 0,1 m et inférieur à la
demi-largeur du mouton.
La masse totale de l’enclume et de l’élément de guidage du mouton n’excède pas 25
kg.
L’enclume, l’élément de guidage du mouton et le train de tiges sont coaxiaux.
- Système de relevage et de déclenchement de la chute
La hauteur de chute H du mouton est de 0,75 m.
Le mouton est libéré automatiquement avec une vitesse initiale nulle. Il tombe
librement à une cadence de 15 à 30 fois par minute.

 Tiges de battage
Les tiges de battage sont en acier. Elles sont creuses et identiques. Leur
diamètre extérieur est 𝑑𝑡 .
Toutes les tiges utilisées pour un même essai sont de la même longueur.
Les tiges sont assemblées fermement pour constituer un train de tige rigidement lié
selon un axe rectiligne et continu.
Toutes les tiges ainsi que les jonctions présentent le même diamètre intérieur et
extérieur. L’excentricité maximale tolérée aux jonctions est de 0,1 mm.
La flèche des tiges utilisées est inférieure à 0,1 % de leur longueur.

 Pointe
La pointe est débordante. Elle est en acier. Elle peut être, soit perdue soit
récupérable et fixée à la tige inférieure.
Elle est adaptée au train des tiges de façon à ne subir ni déplacement latéral, ni
inclinaison par rapport à l’axe de battage, ni être perdue avant la fin de l’essai.

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 Système d’injection
Il est constitué par un dispositif permettant d’injecter une boue de forage par le de
tiges creuses.
La tige porte-pointe comporte 2 orifices de 5 mm de diamètre situés au-dessus de la
pointe et permettant de diriger la boue horizontalement ou légèrement vers le haut
(voir figure 2)

Figure 2 : Pointe du pénétromètre dynamique PDA

 Instrument de mesure
Les appareils de mesure sont adaptés en fonction des informations à recueillir. Ils
comportent au minimum :
- un compteur de nombre de coups de mouton,
- un repérage de la profondeur à l’aide d’un marquage indélébile par rainurage des
tiges de battage selon un intervalle de 10 cm.

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Un système d’enregistrement automatique du nombre de coups et de l’enfoncement


du train de tiges peut être utilisé pour autant qu’il permette un contrôle visuel
permanent.

4- Mode opératoire

 Contrôles à effectuer
 Vérifications périodiques
Après toute modification de l’appareillage, les éléments suivants doivent être vérifiés
comme ils l’ont été à la première mise en service :
- masses et dimensions des composants du pénétromètre,
- hauteur de chute du mouton,
- vitesse de percussion du mouton,
- énergie de percussion incidente.
 Avant essai
Il faut vérifier les points suivants :
- la rectitude des tiges au moyen d’une règle de référence,
- le vide intérieur des tiges et orifices et du bon fonctionnement du système
d’injection de boue
- les dimensions de la pointe s’il s’agit d’une récupérée,
- le fonctionnement du système de comptage ou d’acquisition du nombre de coups,
- l’existence d’un moyen de repérage de la profondeur atteinte par la pointe et
éventuellement de son initialisation dans le cas d’utilisation d’un enregistrement
automatisé,
- la solidarisation, dans le cas où un avant-trou est nécessaire de la pointe avec son
porte-pointe afin d’éviter sa perte sur la hauteur de l’avant-trou,
- la hauteur libre afin de mettre en place un système de guidage si la distance entre la
base du pénétromètre et le sol dépasse 3 m.
 Pendant l’essai
Il faut s’assurer que :
- l’axe du train de tiges coïncide avec celui de l’effort de battage,

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- les tiges et la pointe sont enfoncées verticalement. L’inclinaison maximale tolérée


est de 2% par rapport à la verticale pendant le battage.
- la boue de forage est injectée sous une pression juste suffisante pour qu’elle puisse
remplir l’espace annulaire entre le sol et le train de tiges.
 Après essai
Lors de l’extraction du train de tiges du sol, la rectitude des tiges est contrôlée avec
une règle de référence.

 Réalisation de l’essai
Sous l’effet de la chute du mouton à la cadence de 15 à 30 fois par minute, le train de
tiges est battu d’une manière continue.
Tout arrêt du battage excédant 5 min ou tout arrêt pour rallonger le train de tiges
doit être indiqué sur la feuille d’essai.
Le nombre de coups de mouton nécessaire pour enfoncer la pointe de 10 cm est noté
en fonction de la longueur totale des tiges introduites dans le sol.
La masse du mouton doit être adaptée en cours de battage et choisie parmi l’une des
quatre masses 32, 64, 96, 128 kg afin que le nombre de coups, pour un enfoncement
de 10 cm, soit compris entre 2 et 30 inclus, sauf hétérogénéité locale (blocs, vides,
passables faibles…).
La fin de l’essai correspond à la satisfaction de l’une des conditions suivantes :
- la profondeur déterminée préalablement est atteinte,
- l’enfoncement sous 30 coups de mouton est inférieur ou égal à 10 cm avec la masse
de 128 kg,
- le rebond du mouton est supérieur à 5 cm.
La perte totale de la boue d’injection est également un critère d’arrêt de l’essai qui
peut cependant être poursuivi hors norme

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5- Exploitation de résultats
Les résistances en pointe (qd) obtenues au pénétromètre dynamique de type A,
pour les différentes profondeurs, sont déterminées à l’aide de la formule ci-dessous :

𝑚∗𝑔∗𝐻 𝑚
𝒒𝒅 = ( ∗ )
𝐴∗𝑒 𝑚+𝑚′

Avec m : Masse du mouton en kilogrammes kg


g : Accélération de la pesanteur en m/s2 ( 9,81 m/s2)
H : Hauteur de chute libre du mouton en mètre
A : Section de la pointe en m2
e : Enfoncement correspondant au nombre de coups Ndh , en mètre
m’ : Masse cumulée en kg de l’enclume de la tige-guide, si celle-ci est
solidaire de l’enclume, des tiges, du porte-pointe, de la pointe (masses frappées).
Cette masse est fonction de la profondeur.

32 kg
64 kg
Masses du mouton (m) 96 kg
128 kg

Hauteur de chute du mouton (H) 0,75 m

Diamètre des tiges 42,5 mm

Diamètres de la pointe 61,8 mm

Section de la pointe (A) 30 cm²

Tableau: Quelques caractéristiques du pénétromètre dynamique du type A


utilisé.
Les différentes valeurs de la résistance dynamique seront consignées dans le tableau
ci-dessous en fonction de la profondeur. Nous avons effectué ces calcul en prenant m
= 32 kg.

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Profondeur [m] Nombre de coups Résistance dynamique [Pa ]


0
0,1 0,5 248564,1892
0,2 0,7 344882,8125
0,3 1 488329,646
0,4 1,1 532450,6579
0,5 1,2 575804,3478
0,6 1,3 618410,5603
0,7 1,4 660288,4615
0,8 1,5 701456,5678
0,9 1,6 741932,7731
1 1,6 735750
1,1 1,7 775273,7603
1,2 1,8 814149,5902
1,3 1,9 852393,2927
1,4 2 890020,1613
1,5 2,1 927045
1,6 2,2 963482,1429
1,7 2,3 999345,4724
1,8 2,4 1034648,438
1,9 2,5 1069404,07
2 2,6 1103625
2,1 2,7 1137323,473
2,2 2,8 1170511,364
2,3 2,9 1203200,188
2,4 3 1235401,119
2,5 3,1 1267125
2,6 3,2 1298382,353
2,7 3,3 1329183,394
2,8 3,4 1359538,043
2,9 3,4 1349757,194
3 3,5 1379531,25

GROUPE 5 ESTP I2
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« ESSAIS GEOTECHNIQUES EN LABORATOIRE ET IN-SITU »

3
2,8
2,6
2,4
Profondeur [m] 2,2
2
1,8
1,6
1,4
1,2
1
0,8
0,6
0,4
0,2
0
0 2000000 4000000 6000000 8000000 10000000 12000000 14000000

Résistance dynamique [Pa ]

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II. ESSAI DE PENETRATION DYNAMIQUE TYPE B (Norme NF P 94-115


Décembre 1990)

1- Définition – Terminologie

 Définition générale
Le sondage au pénétromètre dynamique est un moyen de reconnaissance
géotechnique qui teste le terrain en place et fournit une caractéristique du sol. Il
consiste à déterminer le nombre de coups nécessaire pour enfoncer, selon une
procédure définie, une pointe soumise, par l’intermédiaire d’un train de tiges, à une
énergie de battage.
Le sondage au pénétromètre dynamique permet d’apprécier d’une façon qualitative
la résistance des terrains traversés. Il est limité à une profondeur de 15 m, parfois
moins si le frottement latéral se développe sur le train de tiges.
A partir de ce nombre de coups, le sondage au pénétromètre dynamique permet
d’apprécier entre autre :
- la succession de différentes couches de terrain,
- l’homogénéité d’une couche de terrain ou la présence d’anomalies,
- la position d’une couche résistante dont l’existence est déjà connue.
Ce type de sondage peut servir à orienter le choix des fondations mais ne permet pas
d’évaluer les capacités portantes.

 Nombre de coups pour un enfoncement donné


𝑁𝑑ℎ désigne le nombre de coups de mouton nécessaire pour un enfoncement
permanent h de la pointe.
La valeur de h est prise égale à 20 cm.

2- Principe du sondage
Le sondage au pénétromètre dynamique consiste à :
- Enfoncer dans le sol par battage de manière continue un train de tiges muni en
partie inférieure d’une pointe débordante,
- Noter le nombre de coups (𝑁𝑑20 ),
- Vérifier l’importance des efforts parasites éventuels sur le train de tiges.

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3- Appareillage et instrument de mesure

 Présentation du pénétromètre dynamique PDB


Le schéma de la figure 3 montre les différents éléments par fonction dans leur
environnement.

Figure 3 : Pénétromètre dynamique PDB

 Description

Le PDA se compose d’un matériel de battage et de guidage, d’un train de tiges, d’une
pointe, d’un système de détection des efforts parasites et d’un dispositif de mesure.
Les caractéristiques de ces différents constituants sont données ci-après.

GROUPE 5 ESTP I2
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 Matériel de battage
Il comporte un mouton, une enclume, un ensemble de guidage, de relevage et de
déclenchement de la chute du mouton.
- Mouton
Il a une masse m de 64 kg. Il est cylindrique, de section circulaire ou carrée et
d’élancement compris entre 1 et 2.
- Enclume et guidage du mouton
L’enclume est un acier et solidaire du train de tiges.
Sa masse est comprise entre 10 et 15 kg et son diamètre est à 0,1 m et inférieur à la
demi-largeur du mouton.
La masse totale de l’enclume et de l’élément de guidage du mouton n’excède pas 25
kg.
L’enclume, l’élément de guidage du mouton et le train de tiges sont coaxiaux.
- Système de relevage du mouton et de déclenchement de la chute
La hauteur de chute H du mouton est de 0,75 m.
Le mouton est libéré automatiquement avec une vitesse initiale nulle. Il tombe
librement à une cadence de 15 à 30 fois par minute.

 Tiges de battage
Les tiges de battage sont en acier. Elles sont pleines et identiques. Leur diamètre
extérieur est 𝑑𝑡 .
Les tiges sont assemblées fermement pour constituer un train de tige rigidement lié
selon un axe rectiligne et continu.
Toutes les tiges ainsi que les jonctions présentent le même diamètre. L’excentricité
maximale tolérée aux jonctions est de 0,2 mm.
La flèche des tiges utilisées est inférieure à 0,2 % de leur longueur.

 Pointe
La pointe est débordante. Elle peut être, soit perdue soit récupérable et fixée à la tige
inférieure. Ses dimensions sont indiquées sur les figures 4a et 4b, selon que la pointe
est perdue ou récupérable. Elle est en acier.

GROUPE 5 ESTP I2
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Figure 4 : Pointes du pénétromètre dynamique PDB

Elle est adaptée au train des tiges de façon à ne subir ni déplacement latéral, ni
inclinaison par rapport à l’axe de battage, ni être perdue avant la fin du sondage.
 Système de détection des efforts parasites.
Il s’agit d’une clef dynamométrique graduée au minimum de 100 à 200 N.m avec un
espacement maximal des graduations de 20 N.m.

 Instrument de mesure
Les appareils de mesure sont adaptés en fonction des informations à recueillir. Ils
comportent au minimum :
- un compteur de nombre de coups de mouton,
- un repérage de la profondeur à l’aide d’un marquage indélébile par rainurage des
tiges de battage selon un intervalle de 20 cm.
Un système d’enregistrement automatique du nombre de coups et de l’enfoncement
du train de tiges peut être utilisé pour autant qu’il permette un contrôle visuel
permanent.

GROUPE 5 ESTP I2
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4- Mode opératoire

 Contrôles à effectuer

 Vérifications périodiques
Après toute modification de l’appareillage, les différents éléments suivants doivent
être vérifiés comme ils l’ont été à la première mise en service :
- masses et dimensions des composants du pénétromètre,
- hauteur de chute du mouton,
- clef dynamométrique.

 Avant sondage
Il faut vérifier les points suivants :
- la rectitude des tiges au moyen d’une règle de référence,
- le vide intérieur des tiges et orifices et du bon fonctionnement du système
d’injection de boue
- les dimensions de la pointe s’il s’agit d’une récupérée,
- l’état de la clef dynamométrique,
- le fonctionnement du système de comptage ou d’acquisition du nombre de coups,
- l’existence d’un moyen de repérage de la profondeur atteinte par la pointe et
éventuellement de son initialisation dans le cas d’utilisation d’un enregistrement
automatisé,
- la solidarisation, dans le cas où un avant-trou est nécessaire de la pointe avec son
porte-pointe afin d’éviter sa perte sur la hauteur de l’avant-trou,
- la hauteur libre afin de mettre en place un système de guidage si la distance entre la
base du pénétromètre et le sol dépasse 3 m.

 Pendant le sondage
Il faut s’assurer que :
- l’axe du train de tiges coïncide avec celui de l’effort de battage,
- les tiges et la pointe sont enfoncées verticalement. L’inclinaison maximale tolérée
est de 2% par rapport à la verticale pendant le battage.

GROUPE 5 ESTP I2
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 Après le sondage
Lors de l’extraction du train de tiges du sol, la rectitude des tiges est contrôlée avec
une règle de référence.
 Réalisation du sondage
Sous l’effet de la chute du mouton à la cadence de 15 à 30 fois par minute, le train de
tiges est battu d’une manière continue.
A chaque arrêt de tige et au moins tous les mètres, l’opérateur fait tourner le train de
tiges sur lui-même à l’aide de la clef dynamométrique et note le couple mesuré.
Lorsque le couple est inférieur à 100 N.m, cela indique que les efforts parasites sont
négligeables.
Tout arrêt du battage excédant 5 min ou tout arrêt pour rallonger le train de tiges
doit être indiqué sur la feuille de sondage.
Le nombre de coups de mouton nécessaire pour enfoncer la pointe de 20 cm est noté
en fonction de la longueur totale des tiges introduites dans le sol.
La fin du sondage correspond à la satisfaction de l’une des conditions suivantes :
- la profondeur déterminée préalablement est atteinte,
- l’enfoncement sous 100 coups de mouton est inférieur ou égal à 20 cm
l’enfoncement sous 50 coups inférieur ou égal à 10 cm,
- le rebond du mouton est supérieur à 5 cm,
- la mesure du couple effectué à la clef dynamométrique dépasse 200 N.m

5- Exploitation de résultats
Le sondage au pénétromètre dynamique est un moyen de reconnaissance
géotechnique qui teste le terrain en place et fournit une caractéristique du sol. Il
consiste à déterminer le nombre de coups nécessaire pour enfoncer, selon une
procédure définie, une pointe soumise, par l’intermédiaire d’un train de tiges, à une
énergie de battage. Ce nombre sera donné dans le tableau suivant en fonction de la
profondeur [m] et du couple [N.m].

Profondeur [m] Nombre de coups Couple [N.m]


0
0,1 1 100
0,2 2 105

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0,3 3 110
0,4 4 115
0,5 5 120
0,6 6 125
0,7 7 130
0,8 8 135
0,9 9 140
1 10 145
1,1 11 150
1,2 12 155
1,3 13 160
1,4 14 165
1,5 15 170
1,6 16 175
1,7 17 180
1,8 18 185
1,9 19 190
2 20 195
2,1 21 200

2,1
1,9
1,7
1,5
Profondeur [m]

1,3
1,1
0,9
0,7
0,5
0,3
0,1
0 5 10 15 20 25
Nombre de coups

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CHAPITRE III

ESSAI AU PRESSIOMETRE DE
MENARD (NF P94-110, JUILLET
1991)

GROUPE 5 ESTP I2
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1. SCHEMA D’UN PRESSIOMETRE ET APPAREILLAGE

Le schéma ci-après présente un pressiomètre introduit dans un forage


préalablement realisé

Figure 04 : Schéma d’un pressiomètre

Le pressiomètre est constitué de trois éléments principaux :

 Un contrôleur pression-volume (CPV)

Il permet d’exercer les pressions dans la sonde et de mesurer la variation de volume


de celle-ci. Il comprend un réservoir de liquide à niveau visible (eau additionnée d’un
peu d’antigel coloré afin d’améliorer la visibilité du ménisque) ainsi qu’un système de
mise en pression (manomètre pouvant atteindre 100 bars).

GROUPE 5 ESTP I2
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 Une sonde pressiométrique

Cette sonde se présente sous la forme d’un unique cylindre en acier, dont la partie
centrale de mesure est recouverte d’une membrane souple. Une gaine plus rigide
recouvre ensuite l’ensemble de la sonde, isolant donc de part et d’autre de la cellule
centrale, deux petites cellules de garde.

Lors de l’essai, l’opérateur met sous pression ces deux dernières grâce à un gaz
comprimé, tandis que la cellule de mesure est remplie par le liquide du CPV.

 Les tubes de connexion ou tubulures

Coaxiaux ou jumelés souples, de haute résistance, ils relient le CPV à la sonde, avec
des déformations réduites. Ils servent à conduire l'eau et le gaz sous pression.
L’utilisation du pressiomètre nécessite aussi le matériel suivant :

 Une tarière à main ou mécanique pour le forage ;


 De la boue de bentonite pour évacuer le sable du forage pour des terrains
meubles ;

 Une bouteille de gaz d’Azote pour alimenter la sonde en air afin qu’elle puisse
se dilater ;

 Une pompe à moteur qui servira à puiser puis à injecter la boue de bentonite
dans le forage.

2. OBJECTIFS DE L’ESSAI

Il s’agit de déterminer par un essai d’expansion radiale d’une sonde dans un


sol en place, les éléments suivants :

 La pression limite (Pl)

Cette pression correspond à la rupture du sol en place et est directement liée à la


portance maximale de celui-ci. Elle se traduit lors de l’essai pressiométrique par, sous
une faible augmentation de la pression appliquée, une forte augmentation du volume
injecté, c’est-à-dire de grandes déformations.

 Le module pressiométrique (EM)

GROUPE 5 ESTP I2
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A un coefficient près, ce module est égal à l’inverse de la pente de la partie linéaire


de la courbe pressiométrique nette.

Cette partie linéaire représente en fait une réaction pseudo-élastique du sol sous la
sollicitation pressiométrique. Le module EM est directement lié à la compressibilité du
sol, c'est pourquoi il est utilisé dans les calculs de tassements de sols.

 La pression de fluage (Pf)

La pression de fluage définit la limite entre le comportement pseudo-élastique et


l’état plastique du sol.

Ces éléments une fois déterminés permettront de calculer:

- La contrainte de rupture sous une fondation superficielle ou une fondation


profonde ;
- Les tassements d’une fondation superficielle ;

- Le module de réaction sous une fondation superficielle.

3. PRINCIPE DE L’ESSAI
L’essai pressiométrique de Ménard est un essai de chargement rapide du sol en
place obtenu par expansion d’une cellule cylindrique.
L’appareillage comprend une sonde que l’on introduit dans le sol à une profondeur Z,
dans un forage dont les dimensions et les caractéristiques dépendent de l’outil de
forage. La sonde est reliée à un contrôleur pression-volume (CPV) par le biais des
tubulures.
L’essai consiste à dilater latéralement la sonde en appliquant par palier, des pressions
croissantes et à noter les augmentations de volume de la sonde à 15s, 30s et 60s pour
chaque palier de pression.

L'essai permet d'obtenir une courbe de variation des déformations volumétriques du


sol en fonction de la contrainte appliquée et de définir une relation contrainte-
déformation du sol en place dans l'hypothèse d'une déformation plane.

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4. Mode opératoire de l’essai

Un forage est réalisé de telle sorte que sa paroi demeure pratiquement intacte,
que son diamètre soit adapté à celui de la sonde et que les sols environnants soient le
moins perturbés.

Avant d'effectuer un essai, il faut vérifier que la sonde se comporte bien. Pour cela,
on procède à son calibrage puis à son étalonnage lorsqu’elle est encore à l’air libre,
hors du forage.

Ces manœuvres permettent non seulement de savoir si la sonde se dilate bien, mais
aussi de connaitre sa résistance propre. Elles consistent à remplir la sonde d’eau pour
le calibrage et d’air pour l’étalonnage puis à observer son comportement.

Puis, après avoir placé la sonde au niveau souhaité dans le sol, on injecte de l'eau
dans la sonde afin d'appliquer une pression radiale croissante par paliers successifs,
sur les parois du sol.

A chaque palier, on procède à la lecture des variations des volumes d'eau injectés à
15, 30 et 60 secondes et à celle des pressions correspondantes. On a alors la courbe
brute pour chaque profondeur, qui est par la suite corrigée pour enlever la résistance
propre de la sonde.

5. EXPRESSION DES RESULTATS DE L’ESSAI

Le dépouillement et l’exploitation des mesures sont exécutés afin de tracer la courbe


pression-volume, déterminer la phase pseudo-élastique et le module
pressiométrique Ménard, déterminer la pression de fluage, déterminer la pression
limite pressiométrique et tracer la courbe de variation des différentes
caractéristiques pressiométriques (EM , Pl*,Pl, EM/Pl) en fonction de la profondeur.

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6. EXPLOITATION DES RESULTATS

 Présentation du projet A

Le projet A qui servira à faire cette étude consiste en la construction d’un musée des
arts culturels à Abidjan, dans la commune d’Abobo conformément à la norme NF P
94-110 de juillet 1991.
Cette mission d’étude géotechnique permettra de déterminer la nature, la
compacité des sols en place et éventuellement de déterminer le niveau de la nappe
phréatique afin d’analyser les possibilités de fondations du bâtiment en projet.

 Résultats du sondage au pressiomètre Ménard

La réalisation de l’essai pressiométrique permet non seulement de tracer des


courbes présentant les valeurs des modules pressiométriques EM et des pressions
limites de rupture Pl en fonction des profondeurs de sondages mais aussi de
déterminer les tassements des sols.

La contrainte admissible à retenir sous une fondation superficielle rigide est définie
de la façon suivante :
𝟏
qa = q0+ (KP x Ple*)
𝟑

Avec qa : Contrainte admissible du sol


q0: Pression verticale des terres au repos
Ple* : Pression limite nette équivalente
Kp : Facteur de portance

Exemple de détermination de contraintes admissibles avec SP1 :


On se propose de considérer comme fondations, des semelles carrées aux
dimensions B = L=1m et une profondeur d’ancrage D = 1m.

Avec B: Largeur de la semelle


L: Longueur de la semelle

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- Calcul du Ple*
Ple*, la pression limite nette équivalente, se calcule selon la formule suivante :

Ple = 𝒏√∏𝒏𝟎 𝑷𝒍

On recense tous les Pl compris dans l’intervalle i = [D; D+1,5B]. Ce sont ces valeurs
figurant sur les courbes pressiométriques qui serviront au calcul du Ple *.

i = [1 ; 2,5]m

AN : Ple = 2√1,80 × 1,76


Ple = 1,78 MPa

Or 1,80 >Ple donc Ple* = 1,76MPa

- Calcul de De
De, la hauteur équivalente, se calcule selon la formule suivante :

𝟏 𝑫
De = × ∫𝟎 𝑷𝒍(𝒛). 𝒅𝒛
𝑷𝒍𝒆∗

𝐷
∫0 𝑃𝑙 (𝑧). 𝑑𝑧 est une aire, c’est la somme des surfaces délimitées par les valeurs de
pressions limites sur la courbe pressiométrique, du terrain naturel jusqu’à la
𝐷
profondeur d’encastrement D. Ici D =1m donc ∫0 𝑃𝑙 (𝑧). 𝑑𝑧 est l’aire du triangle ci-
dessous :

𝐷
Figure : Représentation du ∫0 𝑃𝑙 (𝑧). 𝑑𝑧 correspondant à D

GROUPE 5 ESTP I2
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𝑏×ℎ
Avec: S1 =
2

1,80×1
AN: S1 =
2

S1=0,9MPa

𝑫
Par conséquent, ∫𝟎 𝑷𝒍(𝒛). 𝒅𝒛 = S1 = 0,9MPa
1
On a donc De = × 0,9
1,76

De = 0,51m

- Calcul de Kp
Ce paramètre dépend de la nature du sol et du rapport De/B. La nature du sol se

détermine à partir du tableau de classification ci-dessous.

Tableau : Classification des sols en fonction de valeurs de Pl

A la profondeur d’encastrement (D=1m), le sol que nous rencontrons est du sable


argileux brunâtre. Le Pl qui est juste en dessous de la fondation est Pl = 1,76MPa. Ce
Pl est compris entre 1,00 et 2,00 MPa, nous sommes dans la description des sables B
Moyennement compacts.
A partir du tableau suivant on pourra connaitre la formule de calcul du Kp
correspondant à cette classe de sol.

GROUPE 5 ESTP I2
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Tableau : Valeurs du coefficient de portance Kp

Kp, le facteur de portance, se calcule selon la formule suivante :

𝑩 𝑫𝒆
Kp = 𝟏 + 𝑶, 𝟓𝟎(𝟎, 𝟔 + 𝟎, 𝟒 )
𝑳 𝑩

Avec : L=1m ; B=1m et De = 0,51m


1 0,51
AN : Kp = 1 + 𝑂, 50(0,6 + 0,4 )
1 1

Kp = 1,255

- Calcul de qa
qa, la contrainte admissible du sol, se calcule selon la formule suivante :
𝟏
qa = q0 + (KP x Ple*) avec q0 = γW x D et γW = 18kN/m2
𝟑

GROUPE 5 ESTP I2
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On a donc q0 = 18 kN/m2 = 0,018 MPa

1
AN: qa = 0,018 + (1,255 x 1,76)
3

qa = 0,75 MPa

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CHAPITRE IV

ESSAI SCISSOMETRIQUE
(NF P 94-112)

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I- DEFINITION ET DESCRIPTION

L’essai scissométrique permet de mesurer en place la résistance au


cisaillement des sols fins. C’est l’essai de référence pour l’étude de la stabilité des
ouvrages sur sols mous. L’essai scissométrique est fait suivant la norme NF P 94-112.

L’essai scissométrique est réalisable dans tout type de sols fins et cohérents
dont la consistance varie de faible à moyen. Il est recommandé pour les argiles molles
à raides et est le plus utilisé pour déterminer la résistance de cisaillement des argiles
en condition non-drainée, Cu. Il ne doit pas être utilisé pour les sols non cohérents.

Cet essai consiste à introduire dans l’échantillon de sol, une hélice à quatre
pales. Un couple de torsion est alors appliqué au moulinet. Sous cet effet, le sol est
cisaillé selon une surface cylindrique.
L’objectif est de mesurer en fonction de la profondeur la cohésion apparente
des terrains fins cohérents.

II- APPAREILLAGE

L’appareillage comprend : un système de fonçage, un moulinet, des tiges de


torsions, un couplemètre et un dispositif de mesures.

GROUPE 5 ESTP I2
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III- METHODOLOGIE DE L’ESSAI

La première opération consiste à introduire le moulinet dans le sol jusqu'au


niveau où l’on veut exécuter la mesure. La mise en place s’effectue par fonçage, sans
choc, ni vibration, ni rotation.
Un couple de torsion T par l’intermédiaire d’une tige est alors appliqué au
moulinet, lequel, par rotation, cisaille le sol suivant la surface circonscrite au moulinet
de hauteur H et de diamètre D. Pendant la rotation du moulinet, on note, en fonction
de l’angle de rotation des tiges ϴ, les valeurs du couple de torsion.
La barre de torsion du couplemètre qui transmet le mouvement au moulinet
est entrainée en rotation avec une vitesse d’environ 18° par minute qui correspond à
une vitesse de rotation de la manivelle d’entraînement de trois tours par minutes).
Les lectures de rotation ont lieu toutes les 10 secondes. Une fois la rotation maximale
atteinte ou dépassée, six lectures espacées de 10 s sont encore effectuées. Puis il est
procédé à une rotation rapide des tiges afin que le moulinet fasse 10 tours dans le
sol.
L’essai est poursuivi et six lectures espacées de 10 s sont à nouveau réalisées
après avoir repris la vitesse de rotation utilisée pendant l’essai.
On suppose qu’il y a rupture du sol lorsque le couple maximal Tm est atteint. Il
lui correspond la résistance au cisaillement τm.

IV- PRESENTATION ET EXPLOITATION DES RESULTATS


 représentation graphique

La courbe des valeurs de T en fonction de la rotation ϴ permet de déterminer :


- La résistance maximale au cisaillement : cohésion scissométrique Su ;
- La résistance résiduelle : cohésion remaniée Sr. Celle-ci est mesurée après que
le moulinet ait effectué plusieurs tours dans le sol.

GROUPE 5 ESTP I2
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« ESSAIS GEOTECHNIQUES EN LABORATOIRE ET IN-SITU »
Résistance au
Couple de torsion T
cisaillement τ

Angle de rotation ϴ des tiges de torsion

Courbe scissométrique

 La résistance au cisaillement du sol est calculée conventionnellement à partir


de :

𝑇
𝜏=
𝐾
Avec :

T : couple de torsion lu au couplemètre

K : Coefficient de forme du moulinet ou couple d’inertie de la surface cisaillée par


rapport à l’axe de rotation du moulinet, en faisant l’hypothèse d’une distribution
uniforme de cisaillement sur la surface latérale du volume circonscrit à la partie
tournante du moulinet.

On le détermine en écrivant que le couple de torsion transmis par la barre de


torsion est équilibré par le couple torsion interne qui est dû aux contraintes de
cisaillement qui se développe sur les surfaces latérales du volume circonscrit à la
partie prenante du moulinet dans le sol.

GROUPE 5 ESTP I2
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 Le maximum de la résistance au cisaillement est la cohésion non drainée. Sa


formule est :

𝑇𝑚𝑎𝑥 𝑠𝑢
𝐶𝑢 = =
𝐾 𝐾

 La cohésion remaniée Cr est égale à :

𝑇𝑟 𝑠𝑟
𝐶𝑟 = =
𝐾 𝐾
Avec :

Tr : la résistance au cisaillement du sol remanié

 La sensibilité du sol St est le rapport entre la cohésion non drainée et la


cohésion remaniée :

𝐶𝑢 𝜏𝑚𝑎𝑥
𝑆𝑡 =
=
𝐶𝑟 𝜏𝑡
Ce chiffre traduit une caractérisation propre du matériau qui
correspond à l’aptitude qu’a ce matériau de garder ou non sa résistance au
cisaillement après remaniement.
 Calcul du coefficient K

Le coefficient global d’un moulinet, dans le cas de la répartition uniforme, s’écrit :

𝜋𝐷 2 𝐷
𝐾= (𝐻 + )
2 3
Avec :

D : Diamètre du moulinet

H : Hauteur du moulinet

Dans le cas d’un moulinet à pales rectangulaires, le coefficient de moulinet s’écrit :

𝜋𝐷 2 𝐷
𝐾= (𝐻 + )
2 4

GROUPE 5 ESTP I2
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V- EXEMPLE

Suite aux essais, on obtient le tableau suivant de valeurs :

non remanié remanié


ϴ T ϴ T
0 0 27 10,5
3 6 30 10,5
6 11 33 10,5
9 15 36 10,5
10 19 39 10,5
11 21
11,5 23,5
12 24
13 24
14 21
15 18
18 13
21 11,5
24 11

On obtient le graphique suivant :

30
Couple de torsion T

25

20

15

10

0
0 3 6 9 10 11 11,5 12 13 14 15 18 21 24 27 30 33 36 39
Angle de rotation ϴ

GROUPE 5 ESTP I2
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A partir du Graphique on obtient :

Τmax=24

Et τr=10,5

 Calcul de K

Les caractéristiques du moulinet sont les suivantes :

D= 60 mm ;

H= 121 mm ;

Le moulinet a des pâles rectangulaires, alors :

𝜋𝐷 2 𝐷
𝐾= (𝐻 + )
2 4

𝜋(6)2 6
𝐾= (12,1 + )
2 4

𝐾 = 769,06 𝑐𝑚3

 Calcul de Cu

𝑇𝑚𝑎𝑥 𝑠𝑢
𝐶𝑢 = =
𝐾 𝐾
24
𝐶𝑢 =
769,06

𝐶𝑢 = 19 𝐾𝑝𝑎

 Calcul de Cr

𝑇𝑟 𝑠𝑟
𝐶𝑟 = =
𝐾 𝐾
10,5
𝐶𝑟 =
769,06

𝐶𝑟 = 13 𝐾𝑝𝑎

GROUPE 5 ESTP I2
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 Calcul de Su

𝐶𝑢 𝜏𝑚𝑎𝑥
𝑆𝑢 = =
𝐶𝑟 𝜏𝑡

19
𝑆𝑢 =
13
𝑆𝑢 = 1,46

On détermine que le sol n’est pas sensible au remaniement. La capacité


portante du terrain est de 19 kPa lorsque le sol est non remanié comparativement à
13 kPa lorsqu’il y a un remaniement.

GROUPE 5 ESTP I2
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CHAPITRE V

ESSAI OEDOMETRIQUE
(NF P 94-090-1)

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I- THEORIE

1. BUT DE L’ESSAI

Le but de l’essai œdométrique est de déterminer les caractéristiques de


compressibilité d’un sol qui permettent ainsi d’estimer le tassement d’un massif de
sol sous l’effet des charges.
Il nous permet également d’obtenir les déformations produites par cet échantillon de
même que les renseignements concernant :
-le coefficient de perméabilité verticale pour une compacité donnée
-l’indice de compression Cc (indiquant la compressibilité du sol)
-le coefficient de consolidation Cv (permettant la détermination du temps de
consolidation sous une charge).

2. PRINCIPE DE L’ESSAI

On place le sol dans une enveloppe rigide et on exerce sur sa partie supérieure
une pression variable à l’aide d’un piston et on mesure les affaissements observés
après stabilisation. On détermine alors la relation entre les contraintes effectives et
les déformations verticales.

3. APPAREILLAGE UTILISE

L’appareillage utilisé pour l’essai œdométrique est le suivant :


- Moule œdométrique ayant une paroi lisse indéformable
- Bâti de chargement composé d’un levier qui transmet les surcharges au
piston ;
- Disques de poids connus pour charger l’échantillon ;
- Comparateur mécanique pour la mesure des tassements ;
- Deux pierres poreuses ;
- Le papier filtre, il sert à protéger les pierres du colmatage dû aux grains fins.
- Chronomètre donnant la seconde.

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4. PREPARATION DE L’ESSAI

- Repérer sur un schéma les différentes pièces constituant la cellule œdométrique :


moule, piston, disques drainant inférieur et supérieur (pierres poreuses), orifices
de drainage …
- Déterminer à l’aide d’une balance de précision le poids :
Du piston et du disque drainant supérieur (en N)
De l’ensemble « moule, disques drainants et piston » (en N)
- Mesurer le diamètre intérieur D0 du moule (en mm)
- Placer successivement les 2 disques drainant puis le piston dans le moule
œdométrique, puis déterminer au pied à coulisse la hauteur (en mm) du piston
au-dessus du moule (hauteur avant remplissage)
- Expliquer par un schéma mécanique le fonctionnement du bâti d’application des
forces
- En déduire la relation entre la contrainte appliquée sur l’échantillon par
l’intermédiaire du piston et le poids placé sur le plateau du bâti de chargement

5. MISE EN PLACE D’UN ECHANTILLON DE SABLE FIN

 Avant saturation

- Préparer environ 500g de sable sec tamisé à 0,4 mm


- Mettre en place le disque drainant inférieur au fond du moule
- Remplir le moule avec du sable sec (attention : ne pas dépasser les orifices de
drainage)
- Araser avec soin la surface du matériau et placer le disque drainant supérieur.
Vérifier son horizontalité par 3 mesures au pied à coulisse et mettre en place le
piston.
- Déterminer au pied à coulisse la hauteur (en mm) du piston au-dessus du moule
(« hauteur après remplissage »). En déduire la hauteur initiale de l’échantillon
sec (notée Hd).
- Déterminer le poids de l’ensemble « moule, disques drainants, sable sec et
piston ». En déduire le poids du sol sec (notée Ws).

 Saturation de l’éprouvette de sable

- Mettre en place le moule sur le bâti de consolidation et placer l’étrier de


chargement
- Régler l’horizontalité du bras de levier puis placer le comparateur
- Régler le comparateur à zéro puis saturer très lentement l’échantillon (le sable
ne doit pas s’écouler par les orifices de drainage supérieurs).
- Après stabilisation, faire une lecture du comparateur ΔH et en déduire la hauteur
initiale de l’échantillon saturé (notée Hi). Déterminer les caractéristiques après
saturation (et avant chargement) de l’éprouvette de sable.

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- Réinitialiser le comparateur. L’échantillon est alors prêt pour l’essai œdométrique

6. MODE OPERATOIRE DE L’ESSAI ŒDOMETRIQUE

- Commencer le cycle de chargement en plaçant successivement sur le plateau les


poids fendus 1, 2, 3, 5, 10, 20, 40 kg. Noter après chaque application de charge, le
tassement ΔH en mm en fonction du temps jusqu’à stabilisation du comparateur
- Effectuer ensuite le cycle de déchargement suivant le même processus jusqu’à 5
kg
- Puis effectuer à nouveau un cycle de chargement jusqu’à 80 kg
- Démonter puis peser immédiatement l’éprouvette de sol.
- Déterminer sa teneur en eau
- Nettoyer le moule

7. REALISATION DES ESSAIS

- Préparer 2 moules suivant les indications du 3


1er moule : réaliser l’essai suivant le mode opératoire du 4
2ème moule : effectuer une pré-consolidation préalable, en chargeant
progressivement jusqu’à une charge de 10 kg.

- Attendre la stabilisation du comparateur, décharger et noter le tassement


résiduel ΔH. En déduire la hauteur Hi de l’échantillon saturé.
- Réinitialiser le comparateur puis réaliser l’essai suivant le mode opératoire du 4

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II- PRATIQUE

1. MODE OPERATOIRE

Le principe de chargement s’effectue suivant trois considérations :


-Sol normalement consolidé,
-Sol très compressible,
-Sol surconsolidé.
En ce qui nous concerne, le sol est normalement consolidé et on chargera
notre échantillon en utilisant les charges (bars) suivantes :
0,325 ; 0,630 ; 3 ; 2,6 ; 5,2 ; 10,4 ; 2,6 ; 1,3.

2. CALCULS ET RESULTATS

a) Tracé de la courbe e = log

i. Détermination des indices des vides

e=
 Déterminons ho

= H – hwf – Mf avec hwf =

: le tassement cumulé,
hwf = = 0,375 cm = 3,75 mm
⇒ ho = 24 – 3,75 – 0,49 = 19,76 mm

On obtient donc e =

ii. Calcul des contraintes effectives

= = avec Q la charge constante et S la surface de l’échantillon.


S= = 38,4 cm2
 Q=10 kg

= 0,26 daN/cm2
 Q = 20 kg

= 0,52 daN/cm2

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 Q= 40 kg

= 1,04 daN/cm2
 Q = 80 kg

= 2,08 daN/cm2

D’où le tableau suivant :

(daN/cm2) M e
0 0 0,2145
0,26 0,062 0,2114
0,52 0,1245 0,2082
1,04 0,2635 0,2012
2,08 0,49 0,1897
0,52 0,44 0,1923
0,26 0,34 0,1973
0 0,165 0,2062

iii. Trace de la courbe

b) Détermination de

 Détermination de Cc

Cc est la pente de la droite inclinée.


Cc = -

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Cc = -
Cc = 0,01

 Détermination de la pression de pré-consolidation

Pour déterminer la pression de pré-consolidation, nous avons projeté le point


d’intersection des deux tangentes sur l’axe des abscisses :

= 0,85 daN/cm2

 Détermination de

est la contrainte verticale effective initiale à mi-hauteur de la couche.


= (H/2)*
Calculons
=
= =
Vt = H*S = 2,4*38,4 = 92,16 cm3
Vw = 28,35 cm3

⇒ = = 2,37 g/cm3
⇒ =
= 0,884 g/cm3
On obtient donc
= 1,2*0,884
= 0,00106 daN/cm2

On constate que , L’échantillon est donc surconsolidé.

 Tracé de la courbe de consolidation H=f (logt) et détermination de Cv

10 kg 20 kg 40 kg 80 kg
T H (mm) H (mm) H (mm) H (mm)
0 24 24 24 24
5’’ 23,9525 23,8975 23,825 23,5975
15’’ 23,9515 23,894 23,8135 23,58
30’’ 23,9505 23,893 23,798 23,569
1’ 23,949 23,89545 23,794 23,5615
2’ 23,949 23,8905 23,7875 23,555

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4’ 23,949 23,89 23,784 23,549


8’ 23,949 23,89 23,7805 23,5425
15’ 23,949 23,886 23,7775 23,5365
30’ 23,9485 23,883 23,751 23,531
1h 23,94775 23,883 23,7405 23,5285
2h 23,9445 23,8805 23,74 23,51
24h 23,938 23,8755 23,74 23,51

D’où la courbe suivante :

 Déterminons Cv

On trace, pour une charge donnée la courbe des lectures au comparateur, en


fonction des logarithmes du temps. Les deux portions sensiblement droites de la
courbe donnent H100. Pour obtenir le zéro corrigé Hc, on prend un point A sur la
courbe au voisinage de 0,1mm (temps tA), un point B correspondant à 4tA, et on
reporte à partir de B 2 fois la distance verticale entre A et B.
La lecture correspondant à 50% de consolidation est à mi-distance entre Hc et
H100.
Cv = avec h = 24 mm et T50 =

Cv =
Cv = cm2/s

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3. INTERPRETATION DES RESULTATS

, L’échantillon est donc surconsolidé.


L’essai réalisé nous permet de connaître les propriétés et les caractéristiques du sol
étudié.
La vitesse d’écoulement de l’eau interstitielle appelée vitesse de consolidation est
caractérisée par le coefficient de consolidation Cv.
Ce coefficient met également en exergue la perméabilité du sol.
Les coefficients Cc = -5.07.10-2 et Cs = 11.3.10-2 sont utilisés pour le calcul du
tassement de notre sol.
La contrainte de préconsolidation, quant à elle nous renseigne sur l’état de
consolidation de notre sol suivant qu’elle est supérieure, égale ou inférieure à la
contrainte actuelle régnant au point de prélèvement in situ.
Cette contrainte correspond au maximum de contrainte subie par le sol au cours de
son histoire.

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CHAPITRE VI

ESSAI TRIAXIAL
(NF P 94 0-70)

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I. DEFINITION
L’essai de compression triaxiale permet de mieux accéder aux propriétés
mécaniques des matériaux car il affecte l’état des contraintes in situ. Cet essai permet de
contrôler et de mesurer la pression interstitielle, d’appliquer une gamme de pression de
confinement (isotrope ou anisotrope) pour consolider initialement l’échantillon à un état
prédéfini.
Il existe trois (03) types d’essais triaxiaux à choisir en fonction du chantier et des
données nécessaires à l’étude géotechnique :
 L’essai non consolidé non drainé (UU) afin de déterminer des caractéristiques à
court terme.
 L’essai consolidé non drainé avec mesure de la pression interstitielle (CU + u) pour
des caractéristiques à long terme.
 L’essai consolidé drainé (CD) reproduit parfaitement les conditions géostatiques
du sol in situ et assure un contrôle du comportement du sol de manière plus
satisfaisante.
La détermination de la courbe intrinsèque du sol étudié afin de calculer la
résistance au cisaillement t sous une contrainte normale 𝜎 et de déduire les
caractéristiques mécaniques ∅ (angle de frottement interne) et C (cohésion).

II. PRINCIPE
Une éprouvette de sol de forme cylindrique et de section droite circulaire
(élancement de 2), est placée sur une embase rigide munie ou non d’un disque drainant
à l’intérieur d’une enceinte étanche (cellule triaxiale) .Sur sa surface latérale,
l’éprouvette est recouverte d’une membrane souple et imperméable .A la partie
supérieure de l’éprouvette est placée une embase rigide munie ou non d’un disque
drainant, sur laquelle vient s’appuyer un piston. La cellule est remplie d’eau. Le dispositif
d’essai permet de mettre cette eau en pression et ainsi d’appliquer à l’éprouvette une
contrainte isotrope 𝜎3 (𝜎1 = 𝜎2 = 𝜎3)
L’essai s’effectue en imposant à l’éprouvette une déformation axiale à vitesse
constante tout en maintenant la pression 𝜎3 constante. L’éprouvette est donc
soumise à :
 Une pression hydrostatique imposée à l’intérieur de l’enceinte par un liquide,
 Une déformation axiale par déplacement relatif des deux embases.

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Par symétrie les contraintes 𝜎1 𝑒𝑡 𝜎3 sont respectivement verticales et horizontale.


Comme 𝜎3 s’applique également sur la face supérieure de l’éprouvette, il s’ensuit que
𝐹
=𝑞 = 𝜎1− 𝜎3
𝑆

𝜎1− 𝜎3

La courbe effort-déformation (𝜎 1 − 𝜎 3; €) peut être enregistrée au cours de


l’essai. Au moment de la rupture, le déviateur maximal des contraintes 𝑞 = 𝜎 1 − 𝜎 3
correspondant au cercle de Mohr tangent à la courbe intrinsèque est connu.

III. APPAREILLAGE
L’appareil triaxial de révolution est constitué d’un ensemble d’éléments qui doivent
assurer les fonctions suivantes :
 Appliquer a une section droite circulaire des sollicitations axiales et radiales;
 Determiner des déformations axaiales et radiales et des volumes d’eau absorbée
ou expulsée par ‘éprouvette ( sauf pour les essais UU);
 Mesurer l’effort vertical et la pression radiale;
Il comporte donc :
 Une cellule triaxiale de dimension appropriée à celles de l’éprouvette ;
 Un dispositif de chargement et différents moyens de mise en pression permettant
d’imposer un déplacement axial et des contraintes à l’éprouvette ;
 Un dispositif de mesure

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Voici un exemple d’appareillage

IV. MODE OPERATOIRE


Les essais triaxiaux se réalisent sur trois (03) éprouvettes au minimum. Ils
permettent de déterminer les cohésions et les angles de frottement internes à court et
long terme.
L’essai de compression triaxiale consiste à soumettre une éprouvette cylindrique à un
champ de contrainte uniforme qui, une pression hydraulique 𝜎3 appliquée par
l’intermédiaire du fluide remplissant la cellule et une contrainte axiale ou déviateur (𝜎1
– 𝜎3) appliquée par l’intermédiaire d’un piston. Durant l’essai, l’éprouvette est soumise
à un champ de contrainte isotropes jusqu’à une valeur donnée. On maintient ensuite à
niveau constant la pression hydraulique représentée par 𝜎2 et 𝜎3, on augmente
progressivement la contrainte axiale 𝜎1 où le déviateur (𝜎1 - 𝜎3) jusqu’à la rupture de
l’éprouvette. Les essais peuvent être effectués à différentes pressions de confinement.
Dans l’essai de compression triaxiale avec cycle de chargement-déchargement-

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rechargement, l’éprouvette est soumise à des sollicitations. A différents niveaux de la


contrainte déviatorique, on la décharge jusqu’à l’état hydrostatique puis on recharge
jusqu’à un niveau de contrainte axiale supérieur au précèdent niveau de contrainte
axiale de déchargement et de nouveau, on décharge et ainsi de suite jusqu’à la rupture.
NB : Pour des sols perméables, l’essai CD est adapté afin d’appréhender de manière plus
fine les changements de volume après dissipation de la pression interstitielle. Pour des
sols peu perméables, ce sera l’essai UU ou CU + u où la vitesse de changement est
grande par rapport au drainage du sol.

V. RESULTAT
La détermination du critère de rupture nécessite de réaliser plusieurs essais
triaxiaux avec des valeurs de pression latérale (contrainte de confinement) croissantes .Il
faut au moins trois essais triaxiaux et éventuellement l’essai de compression simple
uniaxiale (𝛿 3=0).
Les mesures de déformation axiale et transversale permettent de définir le
module de Young, le coefficient de poisson.
A partir des trois essais triaxiaux, on peut déterminer la cohésion (C) et l’angle de
frottement 𝜎1 (∅) du sol par le critère classique.
En fonction des contraintes principales 𝜎1 𝑒𝑡 𝜎3 avec 𝜎1 > 𝜎3 ,l’expression du
critère de Mohr –Coulomb est :𝜎1 = [𝜎3(1 + sin ∅) + 2𝑐 cos ∅]/[1 − sin ∅]

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Ici E désigne le module de Young ; u : le coefficient de poisson ; s1=𝜎1 𝑒𝑡 𝑠3 = 𝜎3


Sachant que 𝜏 = 𝑐′ + 𝜎′ tan 𝜑′

C’,𝜑′ : paramètres d’enveloppe de mohr en termes de contrainte effective


𝜎 ′ :Contrainte
𝜏:Résistance au cisaillement
On peut déterminer la contrainte totale et la contrainte effective à travers l’essai triaxial.

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Enfin en donnant des valeurs aux contraintes totales on trouve la valeur des contraintes
effectives.
𝜏 𝜎3 𝜎1 𝜎1 W(%) Sr(%) W(%) Sr(%) 𝜏 𝜎′3 𝜎′1
− 𝜎3
A 400 25 100 19,3 91,7 21 -2 27 102
75 111,8

b 400 75 175 19,0 20,3 36 39 139


100 88,1 111,1
c 400 150 337 18,8 19 91 59 246
187 89,1 110,9 Critère :déviateur
Avant Après l’essai maximum
l’essai

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CHAPITRE VII

ESSAI DE CISAILLEMENT
RECTILIGNE
(NF P 94-071-1)

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I. BUT DE L’ESSAI
Cet essai a pour but essentiel de déterminer les caractéristiques mécaniques C (la
cohésion) et 𝛗 (l’angle de frottement interne) d’un échantillon de sol en provoquant
sa rupture sur un plan horizontal. Pour être plus exacte dans nos calculs, l’essai sera
effectué sur trois (3) échantillons de sols de mêmes caractéristiques géotechniques.

II. PRINCIPE DE L’ESSAI


On soumet les différents échantillons de sols à une contrainte normale
constante. On notera 1 pour le premier, 2 pour le second et 3 pour le troisième
échantillon de sol. Seule la contrainte de cisaillement  variera au cours de l’essai.

On relève les courbes effort-déformation pour les trois essais. A la rupture, on


note les couples (σ,). On obtient ainsi trois valeurs de la contrainte tangentielle. Et
en portant  en ordonnée et σ en abscisse, on obtient trois points sensiblement
alignés. Cette droite obtenue est appelée droite de Coulomb, d’équation générale :

 = C + σ tan 𝛗

Avec :

C : cohésion

𝛗 : Angle frottement interne

III. APPAREILLAGE

Pour la réalisation de cet essai, l’on utilise la machine de cisaillement


rectiligne. Elle est essentiellement composée:

 Une boite à vitesse dans laquelle on règle la vitesse à V=0,9mm/min


 Un dynamomètre pour mesurer l’effort de résistance de l’échantillon
 Un chariot dans lequel on placera la boîte de Casa grande

Cette boite (figure 11) est constituée elle-même de deux châssis métalliques
indépendants, séparés par le plan de cisaillement :
 un bâti supérieur fixe ;
 un bâti inférieur mobile, entraîné par la force de cisaillement.

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Machine de cisaillement électrique à déformations contrôlées.

IV. EXECUTION DE L’ESSAI

1. PREPARATION DE L’ECHANTILLON

Le processus de préparation de l’échantillon de sol est le suivant :

 Tamiser au tamis de 5 mm le sol à analyser ;


 Humidifier le matériau à une teneur en eau optimale ;

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 Calculer le poids de sol humide nécessaire pour obtenir après un compactage,


le poids volumique fixe ;
 Compacter l’échantillon à la presse à main en deux (2) passes successives,
démouler puis peser ;
 Mettre l’échantillon en place dans la boite de Casagrande en prenant les
précautions adéquates.

2. EXECUTION DE L’ESSAI
Le processus que nous allons vous décrire est le même pour tous les échantillons,
sauf qu’on a utilisé une charge N=21Kg pour le premier échantillon, N=41Kg pour le
deuxième et N=71Kg pour le troisième.

L’éprouvette de sol, de forme cylindrique, est placée à l’intérieur des châssis


métalliques et repose, à sa partie inférieure, sur une pierre poreuse dont la
perméabilité est grande vis-à-vis de celle du sol de l’éprouvette et par laquelle le sol
reste en contact permanent avec l’eau.
On place sur la face supérieure de l’éprouvette un piston métallique (de 1Kg)
muni également d’une pierre poreuse.
On applique à l’éprouvette :
 une force normale constante N sur sa face supérieure au moyen d’un système
de poids et de leviers ;
 une force de cisaillement horizontale T : un dispositif mécanique approprié
entraîne à vitesse constante (V=0,9mm/min) le châssis inférieur et la force de
cisaillement est mesurée sur le châssis supérieur au moyen d’un
dynamométrique.

V. EXPLOITATION DES RESULTATS

1. CONSTRUCTION DES COURBES


Les lectures des efforts de résistance faites sur le dynamomètre, nous ont permis
d’établir ci-dessous. La justesse des résultats a été obtenue en utilisant la droite
linéaire standard charges en fonction des divisions (équivalence de division en
charges).

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250

Charges (Kg) 200

150

100

50

0
0 500 1000 1500 2000 2500
division

5
Cette droite a pour équation : Charge = div
53

Echantillon N°1 (21kg) Echantillon N°2(41kg) Echantillon N°3(71kg)


Nombres Equivalence Nombres Equivalence Nombres Equivalence
de division en Kg de division en Kg de division en Kg
25 2,36 30 2,83 28 2,64
50 4,8 60 5,66 58 5,47
110 10,47 120 11,32 125 11,79
197 18,58 220 20,75 250 23,58
255 24,3 300 28,30 347 32,74
300 28,30 355 33,49 423 39,91
327 30,85 405 38,21 485 45,75
338 31,89 437 41,23 533 50,28
334 31,51 455 42,92 572 53,96
318 30,30 458 43,21 602 56,79
295 27,83 455 42,92 622 58,68
277 26,13 447 42,17 634 59,81
438 41,32 644 60,75
428 40,38 645 60,85
646 60,94
642 60,57
638 60,19
631 59,53
626 59,06

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a. Courbes efforts - déformation

𝐕. 𝐭
𝛆=
𝐃
Avec :

𝛆 : Déformation relative sans unité

t : le temps en seconde (s)

D = 67,7 mm : le diamètre du moule

V = 1,5.10-2 mm/s : la vitesse de cisaillement de l’échantillon

𝐅
𝛕=
𝐒

Avec : F : force de résistance (en N)

𝛕 : Contrainte tangentielle (N/mm2)


πD2
S= : la surface de l’échantillon (S= 3,60.10-3 mm2)
4

Echantillon N°1 Echantillon N°2 Echantillon N°3


𝛆
Temps (s)
(10-3)
Forces 𝛕 Forces 𝛕 𝛕
Forces (N)
(N) (KN/mm2) (N) (KN/mm2) (KN/mm2)
0 0 0 0 0 0 0 0
5 1,11 23,60 6,56 28,30 7,86 26,40 7,33
10 2,22 48 13,11 56,60 15,72 54,70 15,19
20 4,44 104,7 29,08 113,20 31,44 117,90 32,75
40 8,88 185,8 51,61 207,50 57,64 235,80 65,50
60 13,32 243 66,83 283 78,61 327,40 90,94
80 17,76 283 78,61 334,90 93,03 399,10 110,86
100 22,20 308,5 85,69 382,10 106,14 457,50 127,08
120 26,64 320,9 88,58 412,30 114,53 502,80 139,67
140 31,08 315,1 87,53 429,20 119,22 539,60 149,89
160 35,52 303 83,33 432,10 120,03 567,90 157,75
180 39,96 278,3 77,31 429,20 119,22 586,80 163

GROUPE 5 ESTP I2
72
« ESSAIS GEOTECHNIQUES EN LABORATOIRE ET IN-SITU »

200 44,40 261,3 72,58 420,70 117,14 598,10 166,14


220 48,44 415,20 114,78 607,50 168,75
240 53,28 403,80 112,17 608,50 169,03
260 57,72 609,40 169,28
280 62,16 605,70 168,25
300 66,60 601,90 167,19
320 71,04 595,30 165,36
340 75,48 590,60 164,06

𝛕 (KN/mm2) 𝛕 =ft (𝛆)


180
170
160
150
140
130
120
110
100
échantillon N°1
90
échantillon N°2
80
70 échantillon N°3

60
50
40
30
20
10
0 𝛆 (10-3)
0 10 20 30 40 50 60 70 80

Nous avons donc utilisés ces différentes valeurs de 𝛆 et 𝛕 , pour tracer les courbes
𝛕 =ft (𝛆) des trois échantillons étudiés :

GROUPE 5 ESTP I2
73
« ESSAIS GEOTECHNIQUES EN LABORATOIRE ET IN-SITU »

b. Représentation de la droite de Coulomb

Contraintes tangentielles max Contraintes normales 


(KN/mm2) (KN/mm2)
Echantillon N°1 88,58 58,33
Echantillon N°2 120,03 113,89
Echantillon N°3 169,28 197,22

Ni
=
S

Avec N1= 210N, N2= 410N et N3= 710N

S= 3,6.10-3mm2

Droite de Coulomb
180
160
140
120
 (KN/mm2)

100
80
60
40
20
0
0 50 100 150 200 250
 (KN/mm2)

Cette droite a pour équation générale :

= c + tan

GROUPE 5 ESTP I2
74
« ESSAIS GEOTECHNIQUES EN LABORATOIRE ET IN-SITU »

2. DETERMINATION DES PARAMETRES INTRINSEQUES

L’angle de frottement interne  est définir par la pente k de la droite de Coulomb.

(169,28 − 120,03)
k= = 0,59
(197,22 − 113,89)

𝛗 = 𝐭𝐚𝐧−𝟏 (𝐩) 𝛗 = 𝟑𝟎, 𝟓𝟖°

L’équation générale de la droite de COULOMB devient :

 = c +  tan (30,58°) C =  -  tan (30,58°)

Pour  = 58,33 KN/mm2, on a = 88,58 KN/mm2

Donc C = 54,11 KN/mm2

Soit C = 54,11.106 KPa

VI. INTERPRETATION

Ces paramètres obtenus nous permettent de classer l’échantillon de sol soumis à


l’essai. L’échantillon de sol est un gros sable car 𝟎, 𝟓𝟓 ≤ 𝐤 ≤ 𝟎, 𝟔𝟎. De plus, l’angle
de frottement interne nous permet de dire qu’il s’agit d’un sable moyen à compacité
très lâche.

De même, on constate d’après le tracé que la droite de COULOMB divise le plan de


MOHR en deux (02) zones : une en dessous de la droite qui désigne le matériau non
rompu et une autre au-dessus de la droite indiquant la zone de rupture du matériau.

On remarque aussi que, plus la contrainte normale est élevée, moins l’échantillon
tend à se rompt.

GROUPE 5 ESTP I2
75
« ESSAIS GEOTECHNIQUES EN LABORATOIRE ET IN-SITU »

CONCLUSION

En définitive nous retenons qu’il existe diverses méthodes d’essai in situ et en


laboratoire. Chacune d’entre elles dispose de caractéristiques et concourent à
connaître des propriétés bien particulières du terrain sur lequel elles sont utilisées et
permettront de mettre en place des méthodes pour avoir des ouvrages de longue
durée.

GROUPE 5 ESTP I2
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