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Quelles sont les différences entre une économie d’endettement et une économie de marché ?
Introduction :
John Richard Hicks, en 1974, juste après son prix Nobel d’économie en 1972, est le premier à faire référence
de manière précise à une différence entre économie, notamment par leur système de financement. L’économie
d’endettement et l’économie de marché sont des modèles d’économie, c'est-à-dire qu’aucune économie
concrète ne présente l’ensemble des caractéristiques d’un système ou de l’autre. Il s’agit plus d’une
classification conceptuelle. Cependant la France à une époque ressemblait à l’économie d’endettement,
actuellement elle tend plutôt à devenir une économie de marché de capitaux, les Etats Unis, sont un très bon
exemple de ce qu’est l’économie de marché de capitaux.
Pb : Quelles sont les différences entre une économie d’endettement et une économie de marché, en ce qui
concerne leur financement et la politique monétaire ?
Ces modèles économiques ont des modes de fonctionnements propres à chacune, avec des mécanismes macro
économiques différents que nous verrons dans une première partie, et comme tous modèles ces économies
montrent aussi leurs limites, c’est que nous étudierons dans une seconde partie.
a pour conséquence le recours massifs aux marchés de capitaux. La part de crédit représentait 60% en 1988,
et n’est plus que de 20 % aujourd’hui en termes de financement de l’économie.
c) le rôle de la banque centrale :
Dans une économie d’endettement la banque centrale est le dernier prêteur, celui qui permet le financement de
l’économie. En effet, les banques n’ont aucun mal à se financer, elles se servent auprès de l’institut d’émission,
pour un refinancement quasi automatique. La banque centrale est donc un prêteur en dernier ressort contraint.
Par contre dans une économie de marché, la banque centrale poursuit librement ses objectifs et n’intervient que
lorsque la sureté du système est menacée, par différents mécanisme détaillés par la suite. Dans une économie de
marché le prêteur en dernier ressort est discrétionnaire.
2/ du point de vue de la politique monétaire :
a)Dans une économie d’endettement :
La création monétaire se fait par la voie du crédit, et est très surveillée par l’Etat. Les taux d’intérêts sont
globalement fixes et stables. La politique monétaire agit sur la quantité de crédits accordés par différents
mécanismes :
- tout d’abord, elle peut agir sur les réserves obligatoires des banques, c’est à dire que si les réserves
obligatoires des banques, (qu’elles doivent déposer à la banque centrale) augmentent, les crédits accordés
diminueront.
-la politique monétaire peut jouer sur le taux de refinancement des banques auprès de la banque centrale. En
effet, les banques empruntent de l’argent à la banque centrale, et lorsqu’elles le remboursent il y a un taux
d’intérêt, qui est le taux de réescompte. Ainsi, lorsque le taux est élevé les banques n’ont pas intérêt à
emprunter de l’argent, et donc elles limitent les crédits. Dans ce type d’économie, la politique la plus efficace
semble être une politique basée sur l’encadrement du crédit, cet encadrement permet de réguler la masse
monétaire en circulation. Cette politique consiste à réglementer le volume de crédit émis par les banques, et si
les banques dépassent le volume autorisé, elles sont contraintes de déposer des réserves en plus à la banque
centrale, ce qui est un coût pour elles, car l’argent n’est pas rémunéré. Ceci a été supprimé en 1987.
b) Dans une économie de marché de capitaux :
Ici, la création monétaire est un peu différente de celle d’une économie d’endettement, elle se base sur l’achat
de titre publics, comme c’est le cas de la FED aux Etats Unis, la création monétaire se fait par endettement
public. Pour un contrôle efficace de la masse monétaire, c’est une politique portant sur les taux d’intérêts qui
est appropriée. Dans ce type d’économie, l’Etat intervient moins, laissant l’offre et la demande fixer le prix de
l’argent, et dans le cas de la France, c’est la BCE qui intervient pour réguler ce marché à travers son taux
directeur, c’est elle la responsable de la politique monétaire. Dans le cadre d’une politique de réduction de
l’inflation, le taux directeur ou taux de refinancement est assez élevé, et les banques commerciales n’ont pas
intérêts à emprunter, donc peut de prêts sont accordés la masse monétaire n’est donc pas augmentée.
Macroéconomie financière 10/2010
Inversement, si la BCE baisse son taux directeur, les banques seront stimulées pour accorder des crédits. La
BCE choisit ses taux pour assurer une stabilité financière et des prix. Elle peut aussi injecter des liquidités sur
le marché interbancaire, et les banques se sentant plus liquide favoriseront les accords de prêts. La BCE doit
veiller au contrôle de la masse monétaire.
Conclusion :
En conclusion, ces économies montrent des différences sur le financement de l’économie, et sur la politique
monétaire, on remarque que ces deux modèles se sont succédé en France.
Macroéconomie financière 10/2010
Pour finir cet exposé, il semble essentiel de dire que l’étendue de la crise que nous avons traversée et que
nous traversons montre bien les écueils de ce modèle. Une remise en cause est donc nécessaire, et un
troisième modèle en sortira peut être, conjuguant marché financier et régulation des dérives spéculatives
de la part de l’Etat.