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Covid-19 : de l'oxygène pour les

économies africaines
Après le moratoire sur le paiement de sa dette, le continent peut compter
sur des financements venus des institutions internationales et
panafricaines.
 Par Le Point Afrique

Les chefs d’État et les ministres des Finances africains ont adressé très rapidement à la communauté
internationale des demandes d’aide. Plusieurs décaissements sont annoncés ces derniers
jours.  © YANICK FOLLY / AFP

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 600 millions d'euros pour la Tunisie

Le pays va bénéficier d'une enveloppe de 600 millions


d'euros de l'Union européenne pour lutter contre la pandémie
de Covid-19. La Commission de l'UE en a fait l'annonce
mercredi. On sait que ce montant s'inscrit dans le cadre d'un
programme d'aide de 3 milliards d'euros destiné à dix pays
tiers en Europe et ses environs. Cette aide accordée se fait
sous la forme de prêt concessionel. Si globalement l'objectif
est bien de renforcer la résilience de l'économie tunisienne,
concrètement il s'agira surtout de pallier les pertes
intervenues dans le tourisme qui compte pour près de 10 %
dans l'activité économique. D'après le Fonds monétaire
international, l'économie tunisienne qui sort de plusieurs
années de crise devrait se contracter de 4,3 % en
2020. L'institution a d'ailleurs indiqué qu'elle accorderait un
financement de 743 millions de dollars pour aider le pays
dans la lutte contre le Covid-19 alors que le pays compte près
de 900 cas confirmés.
Lire aussi Le si délicat après-Covid-19 qui attend le
Maghreb

 Le Bénin va voir sa croissance chuter à 3,2 %

L'activité domestique en berne, baisse de la demande


extérieure et perturbations du commerce mondial : à cause
du Covid-19, la croissance économique béninoise devrait
décélérer à 3,2 % en 2020 a annoncé le Fonds monétaire
international (FMI). « Après une forte croissance estimée à
près de 7 % en 2019, la pandémie ainsi que la fermeture
prolongée de la frontière avec le Nigeria devraient affaiblir
considérablement les perspectives économiques à court
terme du Bénin » même si l'institution note la volonté des
autorités béninoises de prendre des mesures vitales pour
contenir la pandémie et en limiter les répercussions. « Le
plan de riposte, estimé à 1,7 % du PIB, comprend une hausse
des dépenses de santé, une aide aux couches les plus
vulnérables de la population et un soutien ciblé et temporaire
aux entreprises affectées », a précisé le communiqué, qui a
salué les engagements pris par les autorités béninoises à
maintenir une saine gouvernance et une pleine transparence
dans la mise en œuvre de ces programmes.
Par ailleurs, le communiqué a indiqué que le déficit budgétaire
pour 2020 devrait se creuser à 3,5 % du PIB, en raison de la baisse des
recettes, de l'augmentation des dépenses de santé et des mesures de
soutien à l'économie. Les autorités sont en train de mobiliser des
financements supplémentaires auprès du FMI et d'autres partenaires
internationaux pour financer cette hausse du déficit budgétaire. La
dette publique devrait atteindre 43,3 % du PIB en 2020.
Lire aussi Allô Afrique, ici Bretton Woods !

 12 millions de dollars du FMI pour São Tomé-et-Principe


Si le petit archipel situé à 350 km des côtes du Gabon et de la Guinée
équatoriale a été l'un des derniers pays d'Afrique à avoir déclaré des
cas de coronavirus, les choses sont allées très vite en se dégradant. En
effet, Sao Tomé-et-Principe qui vit principalement du tourisme et des
aides internationales a pris très tôt la décision de fermer ses frontières.
Résultat : la pandémie de Covid-19 a déjà d'importantes répercussions
sur l'économie. Sans compter la baisse des investissements, ainsi que
des perturbations sur les chaînes d'approvisionnement
internationales. Le conseil d'administration du FMI a approuvé un
décaissement d'urgence d'un montant 12,29 millions de dollars en
faveur de São Tomé-et-Principe. Selon les données du Fonds
monétaire international (FMI), l'économie de São Tomé-et-Principe
devrait se contracter de 6 % en 2020, après avoir atteint des taux de
croissance de 4 % en 2019, et 7 % en 2018.
Lire aussi Laurent Bossard : « Il faut éviter la
compétition des crises »

 Pas de dividendes pour la filiale ghanéenne du


groupe Société générale

Société générale a décidé le 31 mars de « supprimer toute distribution


de dividendes au titre de l'exercice 2019 », conformément aux
recommandations de la BCE. Au Ghana, le groupe va même plus loin
en supprimant le versement des dividendes à percevoir de sa filiale
pour le compte des exercices 2019 et 2020. Et ce à la demande de la
Banque centrale du Ghana qui a adressé une directive claire en
direction des banques, des sociétés de private equity et institutions
financières dans ce contexte marqué par le Covid-19.
« La banque centrale (Bank of Ghana) ordonne à toutes les banques et
institutions spécialisées de collecte des dépôts de s'abstenir de déclarer
ou de verser des dividendes ou de distribuer des réserves aux
actionnaires, et de prendre tout engagement irrévocable concernant la
déclaration ou le paiement de dividendes aux actionnaires, jusqu'à
nouvel ordre », peut-on lire dans le communiqué de l'institution.
Société générale Ghana avait prévu de distribuer à ses actionnaires un
dividende brut final de 28,36 millions de cedis, soit environ
4,5 millions d'euros. Pour la filiale du groupe français, c'est la
troisième année consécutive sans dividendes, après une année blanche
en 2018.
Lire aussi 7 points clés pour comprendre ce que le
Covid-19 va coûter à l'Afrique

 Le FMI approuve une aide de 363 millions de dollars en


faveur de la RDC

Il s'agit d'une aide d'urgence de 363 millions de dollars pour combattre


la pandémie du coronavirus. « La RDC connaît un choc sévère. À
mesure que l'impact économique du Covid-19 s'accentue, les
perspectives à court terme se détériorent rapidement », souligne
l'institution dans un communiqué, notant en particulier la chute des
prix des minéraux, dont les exportations notamment vers la Chine
constituent la principale source de revenus du pays. « Les autorités ont
réagi rapidement, augmentant les dépenses liées à la santé et
déployant une série de mesures de confinement » notamment, note-t-
elle. Mais ces mêmes mesures ont freiné brutalement l'activité
économique du pays. « Le déficit budgétaire devrait se creuser cette
année compte tenu de la baisse attendue des recettes publiques et de
l'augmentation des besoins de dépenses liés à la pandémie », a
commenté Mitsuhiro Furusawa, directeur général adjoint du FMI, cité
dans le communiqué. L'assistance financière d'urgence du FMI est
accordée au titre de la facilité de crédit rapide.
Selon le FMI, une aide supplémentaire provenant d'autres partenaires
« devrait combler le déficit de financement extérieur restant et
atténuer les besoins de financement budgétaire ». L'institution a
également souligné que « l'engagement des autorités à publier des
audits mensuels des dépenses liées au Covid-19 est le bienvenu, afin de
garantir la transparence dans l'utilisation des fonds publics ». Pays
riche en minerais (cobalt, cuivre, coltan, or…), la RDC était déjà avant
la pandémie l'un des pays les plus pauvres au monde en termes de
revenu moyen par habitant (490 dollars par an et par habitant selon
des statistiques de la Banque mondiale réalisées avant le coronavirus).
La récession mondiale attendue cette année, causée par la pandémie,
est un nouveau coup dur pour la RDC qui luttait déjà
depuis 2018 contre une autre épidémie, celle d'Ebola.
Lire aussi « Le Covid-19 confirme l'urgence de la
diversification de l'économie »

 En Afrique de l'Ouest, le commerce transfrontalier en berne


La fermeture des frontières terrestres et aériennes dans presque toute
la région (Afrique de l'Ouest et du Centre) a nécessairement un impact
sur la mobilité, qu'elle soit régulière ou irrégulière. « Les activités de
dédouanement ont considérablement chuté et les recettes ont baissé »,
a reconnu jeudi Moïse Akaya, le chef bureau de l'OTR (Office togolais
des recettes) au port de Lomé cité par republicoftogo. On apprend
également que le trafic portuaire a diminué depuis un mois et même si
les frontières terrestres restent ouvertes aux marchandises, « la
consommation dans la sous-région marque le pas. » Lomé est un hub
logistique qui sert les pays de l'hinterland (Burkina Faso, Mali et
Niger) rappelle le média gouvernemental. Une position qui est aussi
un baromètre de l'activité économique dans la zone.
Lire aussi Covid-19 : l'Afrique subsaharienne va plonger
dans la récession

 Une initiative continentale pour les micros, petites et


moyennes entreprises

L'Agence de développement de l'Union africaine et le Groupe


bancaire Ecobank travaillent au lancement d'une initiative
continentale dont le but est de soutenir les micro et petites et
moyennes entreprises (MPME) africaines face aux défis économiques
et sociaux posés par la pandémie de Covid-19. L'objectif est de créer
une plateforme centralisée qui abordera les enjeux, les défis et les
besoins de ces structures pendant et après la pandémie, et qui sera un
outil global, flexible, complet et universel dans les secteurs formel et
informel sur le continent.
L'économie namibienne à l'arrêt depuis la décision des autorités de
mettre en place le confinement général. Un coup dur pour l'activité
économique intérieure et le commerce international ainsi que pour le
tourisme. « Ce problème causé par la pandémie mondiale de Covid-19
nous a incités à réduire considérablement nos prévisions de croissance
du PIB réel pour la Namibie. Nous prévoyons maintenant une
contraction de 7,8 % cette année, par rapport aux dernières prévisions
du FMI de - 2,5 % pour 2020 », a indiqué Eloïse du Plessis,
responsable de la recherche chez PSG Namibia cité par Xinhua. Dans
ce pays une grande partie de la population dépend de l'agriculture de
subsistance. Plus de 700 000 Namibiens sont en danger d'insécurité
alimentaire aiguë sévère, a déclaré jeudi un haut responsable du
ministère de l'Agriculture. Le secteur agricole se remet toujours d'une
sécheresse de trois ans. Et le gouvernement dispose d'une marge de
manœuvre budgétaire et monétaire limitée en raison de la dette
publique élevée et de l'ancrage de la monnaie au rand sud-africain,
respectivement, pour faire face à la crise économique.

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