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CANTIQUES
WATCHMAN NEE
Tous droits réservés. Toute reproduction ou transmission d’un extrait quelconque de cet
ouvrage par quelque procédé que ce soit, et notamment par voie graphique, électronique ou
mécanique, y compris par photocopie, bande magnétique et systèmes de mise en mémoire et
de récupération de l’information, est interdite sans l’autorisation écrite de l’éditeur.
Traduit de l’anglais Titre original : The Song of Songs © 1993 Living Stream
Ministry
(French Translation)
ISBN 978-1-57593-838-7 12 13 14 15 16 17 / 9 8 7 6 5 4 3
Représenté par
Le Courant de Vie 44 rue Monge, 75005 Paris, France www.courantdevie.fr
contact@courantdevie.fr
Publié par
Living Stream Ministry 2431 W. La Palma Avenue, Anaheim, CA 92801
U.S.A. P. O. Box 2121, Anaheim, CA 92814 U.S.A.
Imprimé au Royaume-Uni
TABLE DES MATIÈRES
Chapitre Page
Préface 5
Introduction 7
3 L’appel à l’ascension 51
I
Au chapitre premier, verset 1 on lit : « Le cantique des cantiques,
de Salomon. » Ce cantique parle de Salomon. De ce fait, le Seigneur
prend la place d’un roi dans ce livre. Il se tient sur le terrain de la
résurrection et de l’ascension. David tua Goliath et vainquit
l’ennemi. Il représente le Christ qui règne par la croix. Salomon tira
avantage de la défaite de Goliath et devint un roi de paix ; il
représente le Christ qui règne par la résurrection. Dans ce livre, le
Seigneur prend la place de Salomon. Nous communiquons avec un
roi tel que Salomon. La bataille est terminée, et II est désormais le
Christ couronné de gloire et d’autorité. C’est ce que nous voyons
au début de ce livre. Dans ce livre, notre relation avec le Seigneur
ne ressemble pas à celle de Jonathan avec David. Elle est plutôt
semblable à celle qui existait entre la Sulamite et le roi Salomon.
Jonathan aimait David car David avait vaincu l’ennemi. La
Sulamite aimait Salomon pour Salomon lui-même. Certains aiment
le Seigneur pour Sa croix. D’autres L’aiment non seulement pour
Sa croix, mais aussi à cause de Sa résurrection. La croix indique
que le Seigneur règne grâce à Sa victoire, tandis que la résurrection
évoque le Seigneur Lui-même. La reine de Saba entendit d’abord
parler des actes de Salomon ; plus tard, elle le rencontra en
personne. Elle fut attirée par lui. Nous ne devons donc pas nous
contenter d’aimer comme Jonathan aimait David, mais il nous faut
aimer comme la Sulamite aimait Salomon. Ce livre nous amène à
Le reconnaître comme Roi.
II
L’expérience de la Sulamite est personnelle ; elle n’est pas
collective. Dans la Bible, la femme représente l’expérience subjec-
tive. Ainsi, la quête de la jeune fille fait référence à la recherche
individuelle du Seigneur par le croyant ; elle ne se rapporte pas à
la recherche collective du Seigneur par l’Église. Elle commence par
8 LE CANTIQUE DES CANTIQUES
VII
Le mot amour est celui qui apparaît le plus souvent dans ce
livre. On peut l’utiliser de nombreuses façons : au singulier, au
pluriel, au masculin, au féminin, ou au sens général. Considérons
quelques exemples. L’expression mon bien-aimé dans la langue
originale dénote un amour masculin, tandis que le mot compagne
signifie un amour féminin. Le mot « amour » dans 1.2, 4 ; 4.10 et
7.12 (Darby) est au pluriel. Dans ce livre, amour au singulier est
traduit par « bien-aimé », faisant référence à la personne. C’est le
même mot que David, car David signifie amour. « Amour » dans 2.4
a un sens général. Dans 2.7, 3.5 et 8.4, « amour » porte un sens
féminin. Finalement, le mot « amis » dans 5.1 et 16 (Darby) est
mieux traduit par « bien-aimé » car il indique l’amour au sens
masculin, non pas au sens féminin.
VIII
Examinons quelques principes qui aident à l’interprétation de
ce livre :
(1) Chaque passage doit être interprété selon le thème central
du livre, à savoir, l’expérience spirituelle.
(2) Chaque verset doit être interprété selon le contexte, et cor-
respondre au thème central.
(3) Lorsque le Seigneur interpréta les paraboles de Matthieu
13, Il commenta certains passages en détail, mais ne dit rien des
autres. Nous devons en faire de même pour interpréter ce livre.
(4) Nous devons trouver le sens d’un terme non seulement par
le mot lui-même, mais aussi par son usage dans la Bible.
(5) Pour décrire l’épouse et l’époux, ce livre se sert de nom-
breuses illustrations. Tandis que les caractéristiques sont décrites
par des figures de rhétorique, les illustrations nécessitent des
symboles. Les figures de rhétorique sont faciles à comprendre.
Mais pour comprendre les symboles, il faut les examiner attenti-
vement. Les symboles ne peuvent être compris qu’en accord avec
les méthodes bibliques et l’enseignement divin. Dans quelques cas,
les figures de rhétorique et les symboles sont de même nature ; en
d’autres cas, ils sont différents. Dans la plupart des cas, ils sont
très différents. Il nous importe peu qu’ils soient différents ou pas ;
demandons seulement à quoi ils font référence. Un symbole peut
10 LE CANTIQUE DES CANTIQUES
LE SUJET
Le premier verset dit : « Le cantique des cantiques, de Salomon.
» Salomon écrivit mille cinq cantiques (1 R 5.12). De tous ses
cantiques, celui-ci est le meilleur et le plus précieux. Par consé-
quent, on l’appelle le « cantique des cantiques ». Le sanctuaire
intérieur est le Saint des Saints. Le Seigneur Jésus est le Roi des
rois et le Seigneur des seigneurs. Tel est le Cantique des Cantiques.
L’Ecclésiaste parle de vanité des vanités, tandis que ce livre est le
Cantique des Cantiques.
Ce Cantique contraste avec l’Ecclésiaste. L’Ecclésiaste parle
d’une vie perturbée, mais ce Cantique parle du calme qui suit la
tempête. L’Ecclésiaste nous dit que la connaissance ne peut satis-
faire l’homme, alors que ce Cantique nous dit que seul l’amour
peut satisfaire l’homme. L’Ecclésiaste décrit la recherche sous le
soleil, mais ce Cantique décrit la recherche de Christ. Dans
l’Ecclésiaste, l’objet que l’on recherche et le chemin emprunté ne
sont pas les bons. La vanité des vanités en résulte. Dans le
Cantique des Cantiques, l’objet recherché et le chemin suivi sont
les bons et donc on arrive au juste résultat.
LES DIVISIONS
Première partie :
La poursuite initiale et la satisfaction (1.2—2.7)
I. Le désir (1.2-3)
II. La poursuite (1.4)
III. La communion (1.4)
IV. La révélation dans les chambres intérieures (1.5-7)
V. Le discours du roi (1.8-11)
VI. Le discours de la jeune fille (1.12-14)
VII. L’éloge fait par le roi (1.15)
INTRODUCTION 11
Troisième partie :
L’appel à l’ascension (3.6—5.1)
I. La nouvelle création (3.6—4.6)
II. L’appel à l’ascension (4.7-15)
III. Une vie d’amour (4.16—5.1)
Quatrième partie :
L’appel de la croix après la résurrection (5.2—7.1)
I. La croix après la résurrection et l’échec de la jeune fille
(5.2—6.3)
II. Une vie derrière le voile (6.4—7.1)
Cinquième partie :
L’œuvre de Dieu (7.2-14)
I. L’équipement de l’ouvrier (7.2-10a)
II. Œuvrer avec le Seigneur (7.10b-14)
Sixième partie :
Le soupir de la chair (8.1-14)
I. Le soupir pour la délivrance de la chair (8.1-4)
II. Avant l’enlèvement (8.5-14)
PREMIERE PARTIE
Cette partie est la clé de tout le livre. Elle contient tous les
principes spirituels, et laisse prévoir toutes les expériences ulté-
rieures. Les leçons qui suivent ne sont pas nouvelles ; ce sont plutôt
de vieilles leçons répétées d’une façon plus approfondie.
Les expériences spirituelles de cette première partie sont sim-
ples et sans difficultés. C’est toujours ainsi que nous apparaissent
la consécration et la révélation initiales. Cependant, elles peuvent
ne pas être très fiables ; ces expériences doivent passer par le feu.
Cette partie laisse prévoir les expériences spirituelles à venir.
Ensuite, toute expérience sera mise à l’épreuve jusqu’à ce qu’elle
devienne réelle. Lorsque nous faisons une expérience pour la pre-
mière fois, ce n’est peut-être que superficiellement ; la deuxième
fois, nous ressentons peut-être les choses d’une façon plus pro-
fonde et plus certaine. Mais il se peut que la seconde expérience ne
soit pas aussi douce que la première. En fin de compte, les deux
sont identiques ; la bannière est toujours l’amour.
L’expérience, dans cette partie, est équivalente au « Path of Light
» (« La voie de la lumière ») du livre Spiritual Torrents (Les torrents
spirituels) ; elle équivaut aussi au « revival stage » (« étape du
renouveau ») évoqué dans le livre Four Planes of Spiritual Life
(•Quatre niveaux de vie spirituelle). Notre propre expérience peut
certainement en témoigner.
I. LE DÉSIR (1.2-3)
reconnaît d’abord comme son Roi. Mais par la suite, le Roi va lui
faire connaître la communion et la révélation divines dans les
chambres.
Ceux qui se trouvent avec la jeune fille peuvent maintenant lever
la tête tandis que leur avenir se déploie devant eux. Leur avenir est
sans limite. Une fois que la communion et la révélation divines
commencent, l’espoir abonde dans une vie d’amour. Ils savent que
puisque Dieu a commencé l’œuvre, Il va sûrement l’achever (Ph
1.6). C’est pourquoi ils déclarent : « Nous nous égayerons, et nous
nous réjouirons en toi ; nous nous souviendrons de tes amours
plus que du vin » (Darby). Ces mots visent l’avenir. Leur expérience
actuelle les remplit d’espoir pour l’avenir (cf. Pr 23.35 pour un
exemple de recherche associée au vin).
« C’est à bon droit que l’on t’aime » devrait être traduit « ils t’ai-
ment dans l’honnêteté ». Cela signifie que leur amour résulte d’une
bonne conscience (1 Tm 1.5).
4. Le cou
Les colliers représentent la douceur naturelle de la jeune fille.
Le cou était raide, mais désormais il est paré, signe de docilité. Une
personne sans collier au cou évoque une personne obstinée.
Le verset 9 la compare à une jument, tandis que le verset sui-
vant en donne la raison : sa douceur naturelle et sa force expli-
quent sa rapidité. Bien que la révélation des chambres ait eu pour
résultat une quête spirituelle, sa nature est toujours à l’œuvre. Il
se peut que beaucoup ne fassent pas de progrès à cause de leur
rapidité naturelle ! Les versets 9 et 10 révèlent que, bien que la
jeune fille soit très belle, sa beauté n’est que charnelle. La vraie
beauté, en effet, vient de Dieu. Le Seigneur promet de faire deux
choses pour elle. « Nous te ferons. » Telle est la promesse du Roi.
Ici, le Saint-Esprit nous remet en mémoire le Dieu trinitaire.
Seigneur est absent, Lui aussi, où II n’est pas dans ce monde. Dans
la Bible, les deux seins représentent la foi et l’amour (1 Th 5.8).
Les versets 12 et 13 parlent du Christ qui demeure en nous.
Etre assis ensemble à table, au verset 12, veut certainement dire
manger ensemble ; pour être à cette table, nous n’avons qu’à ouvrir
la porte, la porte intérieure (Ap 3.20-21). Si une personne n’ouvre
pas sa porte intérieure, elle ne peut pas s’asseoir à la table où est
le Seigneur. La myrrhe représente le Christ crucifié. Quand Christ
n’est pas avec nous, nous devons nous abriter sous la foi et
l’amour. Ceci marque le début de la communion intérieure. Après
avoir été introduits dans les chambres, avoir vu la mort du Sei-
gneur, et après nous être véritablement consacrés, nous établis-
sons une communion intime avec Lui. En ouvrant la porte de notre
cœur, nous jouirons de Sa présence, et nous ressentirons le besoin
d’une vraie consécration. Ce n’est qu’à ce point que nous pouvons
vraiment suivre le Christ souffrant et crucifié. Nous suivons le
Christ crucifié avec l’amour et la foi qui se trouvent en nous.
nous ne pouvons que nous reposer. Notre abri est l’humanité glo-
rieuse du Seigneur et Sa mort. Dans le temple de Salomon se
trouvaient deux principales sortes de bois — le cèdre et le cyprès.
Autrement dit, ces deux sortes de bois sont les seules à posséder
les qualités requises pour l’habitation de Dieu. Dieu demeure parmi
les cèdres et les cyprès. Nous pouvons désormais nous reposer
dans la demeure de Dieu.
Le verset 2.1 nous dit : « Je suis le narcisse du Saron, le lis des
vallées. » Ce verset suit 1.17 directement. Ces paroles ne sont pas
prononcées par le Roi mais par la jeune fille. Si le Roi avait pro-
noncé ces mots, on aurait du mal à les interpréter. Si le Roi avait
parlé ainsi, dire au verset suivant que la jeune fille est un lis n’au-
rait aucun sens. « Saron » est une plaine, et le « narcisse » est un
genre de lis ou de rose sauvage. Cette fleur est méprisée en Judée.
Le lis des vallées est ordinaire et insignifiant. C’est « le lis des vallées
» et non pas « le lis en pot ». Dieu le cultive, non pas l’homme.
La jeune fille admet qu’elle est un narcisse de Saron et un lis
des vallées car le Roi fait son éloge au chapitre 1 verset 15. D’un
côté, aux versets 16-17, elle loue le Roi, et de l’autre, elle parle du
repos. En indiquant qu’elle n’est qu’un narcisse sauvage et un lis
des vallées, elle avoue qu’elle ne vaut rien et n’est qu’une personne
ordinaire dont Dieu s’occupe.
épines, mais elles restèrent intactes. Cela signifie que Dieu allait
utiliser Moïse pour s’occuper des Israélites et des gentils à Sa façon
et non en tenant compte des capacités humaines. Un bon
témoignage met Dieu en avant, et non l’homme. Dieu ne s’est servi
de rien qui émanât de Moïse. Deuxièmement, les épines désignent
ce qui est charnel. Cela fait référence aux résultats du péché et du
moi naturel. Les épines de Matthieu 13.7 servent de symboles. Les
épines d’Hébreux 6.8 représentent le fruit qui provient de la volonté
propre d’une personne, qui finit par être brûlé.
Le mot « filles » signifie ici « jeunes filles », et est au pluriel. Ces
jeunes filles ne sont pas les filles de Jérusalem. Aux yeux du
Seigneur, ceux qui Le poursuivent sont des lis, à la différence de
ceux qui sont nés du péché. Le Seigneur indique que les jeunes
filles sont différentes de ceux qui vivent dans le péché, bien qu’elles
vivent dans un environnement de péché. Elles sont celles qui ont
la foi (les lis). En même temps, cela fait allusion aux souffrances
que subit une personne en recherche dans un climat de vie natu-
relle et pécheresse.
X. L’ÉLOGE ADRESSÉ AU ROI ET LE
PLAISIR DE LA JEUNE FILLE (2.3-6)
Le verset 3 dit : « Comme le pommier entre les arbres de la forêt,
tel est mon bien-aimé entre les fils ; j’ai pris plaisir à son ombre et
je m’y suis assise ; et son fruit est doux à mon palais » (Darby).
A son tour, elle compare le Roi aux pécheurs. « Les fils » font
référence à tout ce qui séduit le cœur, à tout ce qui est désirable
(Gn 3.6), à tout ce qui se rend maître d’un cœur, et à toute personne
à laquelle s’attache le croyant.
Remarquez l’expression « le pommier entre les arbres de la forêt
». Dans la langue originale, « pomme » est en fait « orange bergamote
». C’est une plante à feuilles persistantes, qui ne perd pas ses
feuilles en hiver. Elle ressemble quelque peu à une grenade, et son
goût rappelle l’orange et le citron. « Les fils » ne peuvent être
comparés qu’à des arbres ordinaires, tandis que le bien-aimé
possède trois caractéristiques : (1) Il peut devenir une forêt. On
souligne le mot « forêt, » dénotant la grandeur. (2) Son ombre ne
disparaît jamais. Ses feuilles sont persistantes et, de ce fait,
donnent toujours de l’ombre. (3) Il produit des fruits. Beaucoup
LA POURSUITE INITIALE ET LA SATISFACTION 27
d’arbres sont verts mais ne sont pas fruitiers. Il est grand, donne
de l’ombre et produit des fruits. La jeune fille connaît maintenant
le Seigneur comme Celui qui est tout en tous.
Auparavant, elle s’était totalement donnée au Seigneur. Mais
maintenant, elle rend son témoignage ; ce sont ses propres paroles,
ce qu’elle déclare publiquement. Non seulement reconnaît-elle qu’il
est le vin, mais elle fait l’éloge du vin lui-même. À ce stade, il n’est
plus possible qu’une chose ou une personne usurpe son cœur.
Il n’y a plus de divisions au sein de l’église entre ceux de Paul et
ceux d’Apollos, plus de divisions charnelles (1 Co 3.3-4). Mainte-
nant, la jeune fille ne voit que le Seigneur.
L’expression, « j’ai pris plaisir », contient l’idée de « joie ». Assise
sous Son ombre, une personne est joyeuse : elle a l’impression
d’être enlevée jusqu’à Sa présence.
L’ombre contraste avec le rayonnement du soleil au verset 6 du
chapitre 1, et lui fait écho. Ici se trouve le repos (Ps 91.1).
« Son fruit est doux. » Le repas du chapitre 2 verset 3 est différent
de celui du chapitre 1 verset 12, où l’accent était mis sur le Seigneur
Lui-même. Ici, le fruit fait référence à ce que la vie et l’œuvre du
Seigneur nous ont apporté, tels que la justification, la
sanctification, la paix et le Saint-Esprit. D’une part, la jeune fille se
réjouit de Sa présence. De l’autre, elle bénéficie de ce qu’il lui a
donné. Chaque fois que nous goûtons ce fruit, sa saveur nous est
douce.
Le verset 4 du chapitre 1 parle de courir après, tandis que le
verset 8 parle de suivre. Aux versets 12-14, elle est peut-être assise,
mais on n’en sait pas plus. Aux versets 16-17, on ne trouve aucun
verbe explicite. Au verset 3 du chapitre 2, elle « s’assoit » convena-
blement pour jouir de sa présence. Il semble que sa condition soit
officiellement reconnue. Aux versets 16-17, elle se reposait déjà ; le
verset 3 est donc simplement une annonce officielle de ce qu’elle
avait apprécié et acquis aux versets 16-17 du chapitre 1.
Le verset 4 dit : « Il m’a introduite dans la maison du vin ; et la
bannière qu’il déploie sur moi, c’est l’amour. » La maison du vin est
le lieu où on est libre de se réjouir autant que l’on veut. C’est la
deuxième fois que le Roi amène la jeune fille quelque part (la pre-
mière fois c’était au verset 4 du chapitre 1). Le plaisir rencontré ici
28 LE CANTIQUE DES CANTIQUES
à faire l’expérience de ce repos. Mais ceux qui l’ont déjà faite doivent
désirer sauter sur les montagnes et bondir sur les collines avec le
Seigneur. Le Seigneur appelle la jeune fille pour qu’elle quitte son
lit, lui révélant que Sa présence n’est plus là.
Maintenant, elle est décidée à se lever. Elle se rend compte
qu’elle ne progresse plus dans sa foi et qu’elle a perdu tout
sentiment de la présence du Seigneur. Si elle se lève, elle ne se
reposera plus. Le Seigneur lui apprend à ne plus se contenter d’un
repos limité par le temps et le lieu, et qu’elle chérissait. Après que
le Seigneur l’aide à progresser, elle se rend compte qu’un tel repos
n’est pas complet. Par conséquent, elle veut se lever, et apprendre
à expérimenter un plein repos en toute circonstance.
Une fois levée, elle veut faire « le tour de la ville ». (Auparavant,
cette ville faisait référence à Jérusalem. Désormais, elle fait
référence à la Jérusalem céleste et à tout ce qui est céleste, y com-
pris les élus. C’est là qu’elle cherche Christ. Peut-être a-t-elle passé
beaucoup de temps à étudier de nombreuses doctrines bibliques.
Peut-être a-t-elle lu beaucoup de livres et participé à de
nombreuses réunions avec des personnes spirituelles. Elle a peut-
être fait tout cela, et même cherché « dans les rues et sur les places
». Les « rues » sont les routes ordinaires, tandis que « les places »
représentent des axes plus larges. Les hommes passent par ces
endroits, ces voies de communication. C’est l’image des moyens par
lesquels le peuple de Dieu reçoit communion et grâce, car le
Seigneur est « la voie ». Elle les a tous essayés. Ces moyens peuvent
inclure la confession, la repentance, la prière, le jeûne, les réunions
et la communion avec les saints, et même la confiance et la foi.
Mais elle ne peut trouver le Seigneur en ces endroits. (Pour trouver
les pécheurs, nous devons aller « dans les rues et dans les ruelles
de la ville » (Darby), comme dans Luc 14.21. Mais dans la nouvelle
Jérusalem, il n’y a que des rues. Là-bas, il n’y a pas de ruelles. )
Quand le Seigneur décide de partir, c’est-à-dire retire à l’homme
le sentiment de Sa présence, il est difficile de le retrouver par nos
méthodes humaines. Jusqu’ici, la jeune fille a appris au moins une
leçon : le Seigneur n’est pas dans le lit. Si elle ne peut Le trouver à
l’intérieur, elle doit Le rechercher à l’extérieur. Nous ne devons pas
prier, lire la Bible et avoir des moments de recueillement
44 LE CANTIQUE DES CANTIQUES
I. LA NOUVELLE CRÉATION
(3.6—4.6)
Au verset 4 du chapitre 3, le Seigneur fut introduit « dans la
maison de ma mère, et dans la chambre de celle qui m’a conçue »,
et y resta pendant longtemps. Là, le Seigneur peut se reposer, bien
que la jeune fille s’accroche à Lui. Tout baigne dans l’amour et la
grâce. Ici, elle découvre sa propre vanité et constate que tout
découle de l’amour et de la grâce de Dieu. Qui peut réaliser ce que
nous enseignent l’amour et la grâce de Dieu ? Personne ! Puisque
la jeune fille peut rester tranquille quelque temps et demeurer avec
le Seigneur, dans la maison de sa mère et « dans la chambre de
celle qui m’a conçue », elle a dû passer le test et assimiler ce qu’elle
était censée apprendre. Dans Son amour, Dieu lui donne la grâce
et la capacité de saisir ce qu’il attend d’elle. Nous devons nous
rendre compte qu’une personne en recherche fait plus d’une fois
l’expérience décrite dans la deuxième partie de ce livre. Il se peut
48 LE CANTIQUE DES CANTIQUES
vie céleste.
À quoi ressemble la jeune fille ? Elle est « comme des colonnes
de fumée ». Une colonne de fumée monte du feu (J1 3.3), et fait
référence à la puissance de l’Esprit (cf. Ac 2.3-4, qui décrit
comment se manifeste la descente du Saint-Esprit). La fumée se
dissipe aisément. Mais ce verset parle de colonnes de fumée, ce qui
signifie que la jeune fille est inébranlable. Elle vient du désert,
pourtant elle est remplie de la puissance du Saint-Esprit. Bien que
les humains ne soient pas dignes de confiance, elle est devenue
une colonne. Une colonne est solide et stable (Ap 3.12 ; être une
colonne dans le temple de Dieu signifie ne plus en sortir).
« Parfumée. » Avant de répandre un parfum, il faut d’abord s’en
imbiber. D’un côté, la jeune fille s’imprégne de Christ ; de l’autre,
elle répand ce parfum.
La « myrrhe » fait référence à la souffrance et à la mort de Christ.
Elle s’est parfumée de myrrhe, ce qui indique qu’elle a fait
personnellement l’expérience de la croix (celle décrite dans Philip-
piens 3.10).
L’« encens ». L’accent est mis sur le parfum. La myrrhe symbo-
lise la mort, tandis que l’encens évoque la résurrection. L’encens
fait référence à la vie du Seigneur, et plus particulièrement, à sa vie
de prière. Il évoque aussi les vertus de Christ, que Dieu considère
comme étant très « parfumées ». Remarquons que le Seigneur a
d’abord vécu, puis est mort, tandis que nous mourons d’abord en
Lui puis vivons avec Lui. Par conséquent, la myrrhe vient avant
l’encens.
« Toutes sortes de poudres des marchands. » « Marchands » est
au singulier dans le texte original. Dans Matthieu 13.45, nous
voyons que le marchand fait référence au Seigneur Jésus. La jeune
fille possède non seulement la myrrhe et l’encens, mais aussi tout
ce qui vient du Seigneur Jésus, c’est-à-dire tout ce qu’il peut
vendre. En tant que marchand, il ne peut rien donner gratuitement.
Elle doit donc tout acheter. (Dans Matthieu 13.45, le Seigneur
achète ; dans ce verset, Il vend.) Elle a payé très cher pour tout
acheter du Seigneur. « Les poudres » semblent compléter la myrrhe
et l’encens.
Les versets 7 et 8 disent : « C’est la litière de Salomon, et autour
50 LE CANTIQUE DES CANTIQUES
appartient à la jeune fille. De ce fait, nous avons ici une union par-
faite. En effet, on peut dire que le palanquin et tous ses éléments
sont la jeune fille elle-même.
Le verset 11 dit : « Sortez, filles de Sion, contemplez le roi Salo-
mon, avec la couronne dont sa mère l’a couronné le jour de ses
noces, le jour de la joie de son cœur. » À partir de ce verset, il est
question d’une vraie relation d’amour. Avant, le Roi et la jeune fille
étaient simplement amis, mais maintenant ils se sont mariés.
Les « filles de Sion » peuvent représenter les vainqueurs. Elles
s’identifient aux autres dans leurs expériences. Ici, la couronne
n’est pas une couronne de gloire, ni une couronne attribuée lors du
millenium. Elle ne symbolise pas l’autorité (la royauté). Cette cou-
ronne est donnée au Roi par sa mère (en plus de celles qu’il possède
déjà), pour son mariage et pour son plaisir. Il y a deux sortes de
couronnes dans le Nouveau Testament. L’une symbolise la gloire et
l’autorité, et l’autre la joie (1 Th 2.19). La couronne de Salomon est
une couronne de joie, qui représente la personne qu’il va épouser.
Le Roi gagnera la jeune fille comme on gagne une couronne, et il en
éprouvera de la joie. Maintenant, il considère la jeune fille comme
une couronne précieuse, sa félicité et sa gloire.
« Mère » peut s’interpréter de différentes manières, mais aucune
interprétation n’est satisfaisante du point de vue spirituel. À mon
avis, ce mot fait référence à l’humanité en général. Le père du Sei-
gneur Jésus est Dieu, et Sa mère est un être humain. Cela semble
indiquer que le Seigneur Jésus a maintenant trouvé une personne,
d’entre les humains, qui satisfait Son cœur.
A partir de ce moment, il existe une relation conjugale entre la
jeune fille et le Roi, c’est-à-dire une union complète qui permet à
l’amour et à la joie du mariage de se manifester pleinement.
Ici, le tiers arrête de parler.
B. La beauté de la nouvelle création (4.1-
5)
Les versets 1 à 5 du chapitre 4 disent : « Que tu es belle, ma
compagne (mon amour, lit.), que tu es belle ! Tes yeux sont des
colombes derrière ton voile (tes boucles de cheveux, lit.). Ta cheve-
lure est comme un troupeau de chèvres dévalant de la montagne
L’APPEL À L’ASCENSION 53
(Darby).
Les versets 6 à 11 du chapitre 3 du Cantique des Cantiques
décrivent l’union de la jeune fille avec le Roi. Les versets 1 à 5 du
chapitre quatre nous indiquent ce qui résulte de cette union : la
satisfaction du Seigneur. Maintenant, le Seigneur contemple la
beauté de la jeune fille. Dans la première partie (1.2 à 2.7), c’est
principalement la jeune fille qui loue le Roi. Là, l’éloge que le Roi
adresse à la jeune fille est très simple. La jeune fille parle beaucoup
d’elle-même. Avant de connaître intimement le Seigneur, et de se
laisser entièrement discipliner par Lui, une personne aime raconter
aux autres sa propre expérience spirituelle, ses progrès et ce qu’elle
a reçu. En même temps, elle prend plaisir à parler de sa
communion avec le Seigneur, de l’amour du Seigneur, de Ses
promesses et de Ses réponses aux prières. Elle n’a pas forcément
fait l’expérience du troisième ciel, mais quoi qu’elle ait vécu, elle ne
peut attendre quatorze ans avant d’en parler. Elle n’a pas connu la
discipline du Seigneur. Son discours met à nu sa superficialité.
Mais après sa traversée du désert, elle parle de moins en moins.
Donc ici c’est un tiers qui s’exprime aux versets 6 à 11 du chapitre
3, et le Roi aux versets 1 à 5 du chapitre suivant.
La jeune fille est maintenant capable de cacher son expérience
et sa relation avec le Roi. Elle peut non seulement rester silen-
cieuse, mais aussi écouter. En fait, seuls ceux qui se taisent sont
aptes à écouter. Elle est passée par la croix, et grâce au Saint-
Esprit elle sait se maîtriser et contrôler ses sentiments. Cela a pour
résultat qu’elle peut entendre l’éloge que lui adresse le Roi sans en
être excitée ou fière. En fait, cet éloge lui fait prendre conscience de
sa faiblesse et de la nécessité d’une œuvre plus profonde de la croix
en elle. Elle a bien changé ! Elle n’essaie pas de développer le récit
du tiers en racontant d’autres expériences qu’elle a faites. Elle ne
tente pas de s’humilier elle-même ou de se vanter de sa bonté. Elle
se contente d’une courte déclaration.
« Jusqu’à ce que l’aube se lève, et que les ombres fuient, j’irai à
la montagne de la myrrhe et à la colline de l’encens. » Ces quelques
mots révèlent qu’elle est consciente de son état actuel, et de ses
futurs besoins. Malgré les éloges reçus, elle se rend compte qu’elle
n’a pas atteint la perfection et que « son jour » ne s’est pas encore
60 LE CANTIQUE DES CANTIQUES
A. L’appel (4.7-8)
Ces versets sont les paroles du Roi. Tous les docteurs de la Bible
conviennent que cette partie fait référence à l’ascension.
Le verset 7 nous dit : « Tu es toute belle, ma compagne, en toi,
point de défaut. » Après que la jeune fille a mieux compris la
signification profonde de la croix et de la résurrection, le Roi lui dit
: « Tu es toute belle... en toi, point de défaut. » Auparavant, le Roi
disait simplement qu’elle était belle ; maintenant, il dit qu’elle est
toute belle. La croix a supprimé tous ses défauts ; l’un après l’autre,
elle les a perdus au cours de ses épreuves. Il ne reste en elle que la
vie céleste et sainte du Seigneur, Sa vie de résurrection.
Le verset 8 dit : « Viens avec moi du Liban, ma fiancée, viens
avec moi du Liban ! Regarde du sommet de l’Amana, du sommet
du Sénir et de l’Hermon, des tanières des lions, des montagnes des
léopards. » Au verset 10 du chapitre 2, le Roi lui a demandé deux
choses : (1) qu’elle se lève, et (2) qu’elle parte avec Lui. Une fois
62 LE CANTIQUE DES CANTIQUES
docile à la voix du Seigneur, elle s’est levée. Mais elle n’a pas encore
appris à suivre totalement le Seigneur. Après que le Seigneur a
communiqué Ses exigences, Il les maintiendra. Quelquefois, nous
pouvons retarder les choses, et quelquefois nous pouvons devancer
Son heure, mais II ne change jamais Son appel. Après que nous
sommes soumis à Lui, et au temps qu’il a fixé, Il dira de nouveau :
« Viens avec moi. » Maintenant, le Seigneur appelle la jeune fille à
l’ascension. Beaucoup pensent que c’est un appel à quitter le
Liban. Mais moi, je crois que c’est une expression poétique, et bien
que le verset dise venir « du » Liban, il n’y a aucune raison qu’elle
le quitte. Au contraire, aux versets suivants, il est fait référence à «
la senteur » et aux « ruissellements » du Liban. Le Liban mentionné
ici est une haute montagne ; c’est là où l’on fait pousser le cèdre. Il
représente donc la noblesse du bois de cèdre. Dans la Bible, une
haute montagne signifie souvent des endroits à part, un lieu
céleste. Cet appel est donc un appel à l’ascension. Plus pré-
cisément, c’est un appel aux croyants pour qu’ils se tiennent sur la
montagne et regardent en même temps en bas.
Un croyant devrait se poster sur la montagne. Bien que beau-
coup aient échoué, le Seigneur leur a quand même assigné une
place dans les lieux célestes. Quand on est en haut, le ciel est
proche. En fait, il entoure la montagne. La terre est loin et détachée.
Les trois sommets indiquent que même dans les lieux célestes, il y
a plus d’une cime, et on peut se déplacer facilement ; on n’est pas
prisonnier.
« Amana » signifie la vérité. Nous pouvons vivre selon toutes les
vérités que Christ nous enseigne.
« Sénir » désigne une armure légère, qui représente l’armure qui
nous est donnée par le Saint-Esprit. Ce verset fait allusion à la
guerre. Nous avons souvent besoin de considérer les choses qui
sont en bas dans la perspective de la guerre céleste.
« Hermon » signifie destruction, ce qui fait référence à la victoire
de Christ sur la croix. Il est le Fils de Dieu qui est apparu pour
détruire toutes les œuvres du diable (1 Jn 3.8). Depuis la cime,
nous pouvons vaincre tout ce qui est du monde.
Il existe de nombreuses cimes de la victoire, et nous pouvons
nous y déplacer librement et croître. Toutefois, Ephésiens nous dit
L’APPEL À L’ASCENSION 63
dans une tente, « tout vase découvert, sur lequel il n’y aura point
de couvercle attaché, sera impur ». Un vase découvert est quelque
chose que les autres voient. Il n’est pas exclusivement consacré à
Christ. Si les croyants d’aujourd’hui avaient une communion plus
intime et plus secrète avec le Seigneur, leurs œuvres seraient plus
manifestes. La chasteté signifie un jardin clos. Telle est la sainteté.
Dans la Bible, la sainteté implique l’unicité. Ni la fontaine, ni la
source ne sont destinées aux étrangers.
Les versets 13 et 14 disent: « Tes plants sont un paradis (verger,
lit.) De grenadiers et de fruits exquis, de henné et de nard, de nard
et de safran, de roseau odorant et de cinnamome, avec tous les
arbres à encens ; de myrrhe et d’aloès, avec tous les principaux
aromates » (Darby). Bien que ce soit un jardin, il n’y manque pas
de fruits. Dans quelques versets, la Bible appelle les croyants des «
pousses » (le mot « plants » peut se traduire par « pousses »). Ce mot
signifie être plein de vie, vaincre la mort, et posséder la puissance
de la résurrection (voir, par exemple, le bourgeonnement du bâton
d’Aaron). Cette force de vie est symbolisée par un verger de
grenadiers. Les grenadiers évoquent l’abondance de fruits. Cela
veut dire que la jeune fille est remplie de la puissance et des fruits
de la résurrection. Aux versets précédents, les grenades servaient
à décrire ses deux joues. Non seulement les grenadiers portent des
fruits, mais ils sont beaux. Ce verset parle d’un « verger de grena-
diers », c’est-à-dire d’un beau jardin rempli de toutes sortes de
fruits.
Les fleurs et plantes mentionnées ensuite sont connues pour
leur couleur ou leur parfum. Vers la fin du verset, on trouve aussi
des arbres qui donnent de l’encens, et toutes les meilleures épices.
Cela signifie que les croyants ont besoin de posséder en eux des
qualités variées, pour satisfaire Christ (2 Co 9.8 ; Col 1.9-11). Les
fruits de la première partie du verset représentent les fruits de
l’Esprit, tandis que les épices et les herbes de la deuxième partie
évoquent la grâce.
Le verset 15 dit : « Une fontaine dans les jardins, un puits d’eaux
vives, qui coulent du Liban ! » (Darby). Les fontaines et les puits
servent à arroser le jardin et faire pousser les fleurs et les arbres. «
Le puits est profond » (Jn 4.11), c’est-à-dire qu’il peut contenir
L’APPEL À L’ASCENSION 69
E. Blessée (5.7)
Le verset 7 dit : « Les gardes qui font le tour de la ville m’ont
rencontrée ; ils m’ont frappée, ils m’ont blessée, ils m’ont enlevé ma
mantille, les gardes des murailles. » Cette fois-ci, la jeune fille ne
80 LE CANTIQUE DES CANTIQUES
sort pas pour trouver les gardes, et ne leur pose pas de questions.
Mais ce sont eux qui la rencontrent. Ils se demandent comment
une personne aussi belle qu’elle, qui a tant progressé, peut perdre
son bien-aimé. Ils essaient peut-être de l’aider, mais leurs paroles
ne la blessent que davantage et augmentent ses souffrances. Elle
cherche la consolation, mais ne reçoit que blessures. Mme Penn-
Lewis a cité un bon verset à ce sujet : « Car ils poursuivent ceux
que toi-même as frappés, ils racontent la souffrance de ceux que tu
as transpercés » (Ps 69.27). Ils ne savent pas résoudre les pro-
blèmes de la jeune fille et jugent qu’elle est en tort puisque le
Seigneur s’est retiré. Ils ne se rendent pas compte qu’elle a déjà
reçu assez de coups et pensent pouvoir l’aider par leurs reproches.
Mais en fait leurs paroles lui assènent des coups supplémentaires.
Et donc, elle ne peut s’empêcher de s’écrier : « Le déshonneur me
brise le cœur, et je suis malade ; j’espère un signe de pitié, mais
rien ! Des consolateurs, je n’en trouve pas » (v. 21).
Ses souffrances ne s’arrêtent pas là. Les autres sont non seule-
ment incapables de l’aider ou de la réconforter, mais ils se moquent
d’elles. Ceux qui sont chargés de veiller sur elle ne la protègent pas
; au contraire, ils divulguent ses problèmes. Par conséquent, elle
perd son voile, et se retrouve découverte. Tous les croyants ap-
prennent son échec et voient sa honte. Elle est vraiment comme
Job, qui essaya de trouver un ami pour l’aider, mais en fin de
compte se retrouva avec ceux qui allaient le condamner.
Ces gardes sont ceux qui sont responsables dans la maison de
Dieu. Ils devraient être pour la jeune fille des guides spirituels. Mais
bien souvent, même une personne spirituelle peut se tromper dans
son discernement. Nos frères ont souvent envers nous une attitude
impropre, mais le Seigneur permet cela pour que nous prenions
conscience de nos propres échecs. Si nous progressons avec le
Seigneur selon Sa volonté, Il s’occupera de nos frères. Ce qui
n’empêche pas que, lorsque nous échouerons, même si l’échec est
insignifiant, le Seigneur permettra à nos frères de nous discipliner
plus sévèrement que Lui ne le fera.
L’APPEL DE LA CROIX APRÈS LA RÉSURRECTION 81
elles se rendent compte que la jeune fille est la plus belle des
femmes. L’humilité, la sainteté et la gloire qui caractérisent la
nouvelle création sont admirées et reconnues par tous, même par
ceux qui en sont dépourvus. Bien que la jeune fille ne voie plus le
visage de son bien-aimé, elle est néanmoins la plus belle des fem-
mes. Elle n’a pas perdu sa beauté.
Il est faux de comparer Christ avec quelqu’un d’autre, car II est
incomparable. Pourtant, les hommes ne peuvent éviter de le faire.
Ils n’ont pas encore vu Sa perfection absolue et ne peuvent donc
Le connaître que par comparaison. En réalité, ce Bien-aimé repré-
sente bien plus que tout autre bien-aimé. La question du verset 9
indique aussi que même si ces femmes habitent Jérusalem, elles
n’ont pas reçu une révélation personnelle du Seigneur. Elles ne
peuvent que capter la lumière reflétée par la jeune fille.
Le verset 12 dit : « Ses yeux sont comme des colombes près des
courants d’eau, se baignant dans le lait, reposant au sein de
l’abondance. » Les yeux expriment les sentiments, et ce sont des
sentiments très profonds. Par des paroles et des lettres, l’homme
peut en effet manifester ses sentiments à distance. Mais il faut être
tout près d’une personne pour distinguer ce qu’exprime son regard.
Ce qu’il y a de plus beau dans une colombe, ce sont ses yeux. « Près
des courants d’eau » évoque le fait qu’ils sont mouillés, « se baignant
dans le lait » indique leur pureté, et « reposant au sein de
l’abondance », signifie une vue perçante. Les yeux du Seigneur nous
révèlent Ses sentiments à notre égard : pour les croyants, ces yeux
sont aussi beaux que ceux d’une colombe. Il a un regard ardent.
Ses yeux sont clairs, comme lavés avec du lait. Ils se reposent au
sein de l’abondance et voient parfaitement.
Le verset 13 dit : « Ses joues sont comme un parterre
d’aromates, comme des tours parfumées ; ses lèvres sont des lis
d’où découle la myrrhe répandue. » Il fut un temps où II tendit les
joues à ceux qui L’insultaient et Le frappaient (És 50.6 ; Mt 27.30).
Il n’est pas étonnant que les croyants prennent Ses joues pour un
parterre d’aromates et pour des « fleurs parfumées » (Darby), aussi
agréables à voir qu’à sentir.
Les « lèvres » représentent les paroles qui sortent de Sa bouche.
Ces paroles sont pures, et sont aussi parfumées de gouttes de
myrrhe. « La grâce est répandue sur tes lèvres » (Ps 45.3). Il n’est
pas surprenant que les hommes L’aient loué et se soient émerveillés
des paroles de grâce sortant de Sa bouche (Le 4.22). Mais les
gouttes de myrrhe représentent plus que la grâce ; elles évoquent
aussi la mort du Seigneur. Ses lèvres répandent la myrrhe ; chaque
parole de grâce qui sort de Sa bouche rappelle Sa mort. Il en est de
même des trois paroles suivantes : « Tes péchés sont pardon- nés...
Va en paix » (7.48-50) ; « Celui qui croit a la vie éternelle » (Jn 6.47)
; et « Lève-toi, prends ton lit et marche » (Me 2.9).
Le verset 14 dit : « Ses mains sont des anneaux d’or garnis de
chrysolite ; son corps est de l’ivoire poli couvert de saphirs. » Le mot
traduit ici par « anneaux » se trouve aussi dans 1 Rois 6:34, rendu
par « pivotants » ; là, parce que les rideaux et les planches pivotent,
rien ne peut se perdre. Les anneaux d’or nous indiquent que le
L’APPEL DE LA CROIX APRÈS LA RÉSURRECTION 85
propre vie se manifestant dans la jeune fille. Le Roi proclame ici les
richesses que les croyants ont reçues par leur union avec le
90 LE CANTIQUE DES CANTIQUES
Seigneur.
Le verset 4 dit : « Tu es belle, ma compagne, comme Tirtsa,
charmante comme Jérusalem, mais terrible comme des troupes
sous leurs bannières. » Le Seigneur observe les croyants depuis le
ciel, derrière le voile du sanctuaire. Il a déjà évoqué la beauté et les
attraits de la jeune fille, mais ici II le fait d’une façon plus concise.
Le palais se trouve à Tirtsa (1 R 14.17). Jérusalem est la cité du
grand Roi. Tirtsa représente le sanctuaire céleste, la demeure de
Dieu. Jérusalem représente la Jérusalem céleste. Le Seigneur nous
examine depuis l’intérieur du sanctuaire. Dans cette Jérusalem
tout est beau, et dans cette Tirtsa tout est magnifique, car ces villes
symbolisent la nouvelle création de Dieu. Aujourd’hui, les croyants
manifestent déjà la beauté et l’attrait du sanctuaire à venir.
Les armes sont essentielles pour une armée en guerre, tandis
que la bannière est indispensable en cas de victoire. Si l’on perd la
bataille, on est humilié et on range la bannière. Une bannière
déployée représente la gloire qui découle de la victoire. Ce verset
indique que la jeune fille est belle et attrayante devant le Seigneur,
manifestant la solidité de la cité céleste et la paix qui règne dans le
sanctuaire. En même temps, elle proclame la gloire de sa victoire
devant l’ennemi et le monde. Vivre derrière le voile n’implique pas
seulement vivre sous le regard du Seigneur, mais aussi faire face à
l’ennemi, car le ciel où résident les saints est le lieu même où
l’ennemi assaille. Dieu ne veut pas que Ses croyants soient
simplement revêtus de la beauté céleste. Ils doivent avoir aussi une
nature guerrière car la guerre céleste ne cesse jamais.
Or les croyants d’aujourd’hui ne sont plus beaux aux yeux du
Seigneur, et n’inspirent plus la crainte chez l’ennemi et dans le
monde. Les hommes ont-ils peur de nous ? La Bible parle souvent
de l’aspect terrible du Seigneur ; Il est redoutable parce qu’il est
saint. Si nous vivons dans la sainteté et la victoire, l’ennemi battra
en retraite et le monde reculera. Mais les croyants d’aujourd’hui ne
font plus peur ni aux hommes ni aux démons.
Le verset 5a dit : « Détourne de moi tes yeux, car ils me trou-
blent. » Cette première phrase du verset 5 est une expression poé-
tique. La puissance de l’amour s’exprime par un regard plein
L’APPEL DE LA CROIX APRÈS LA RÉSURRECTION 91
A. Récapitulation (7.2-6)
Au verset 2 du chapitre 7 du Cantique des Cantiques, on lit : «
Que tes pieds sont beaux dans tes sandales, fille de noble (prince,
lit.) ! Les contours de ta hanche sont comme des colliers, œuvre des
mains d’un artiste. » Maintenant, le Saint-Esprit répond à la
question posée dans la partie précédente par la bouche d’un tiers.
Ces paroles semblent être celles d’une tierce personne, mais en
réalité, elles révèlent les pensées du Saint-Esprit. Il est question
tout d’abord des pieds de la jeune fille.
L’expression, « fille de noble (prince) », implique que la jeune fille
est un des nombreux membres de la famille royale. Ici, l’accent est
mis sur la préparation pour l’œuvre du Seigneur. Or dans la Bible,
les « sandales » font clairement référence à « l’évangile de paix » (Ép
6.15) ; c’est pourquoi elles sont mentionnées. En effet, la
prédication de l’évangile est indispensable. La « hanche » symbolise
la capacité de se tenir debout, capacité qui vient entièrement de
Dieu. Si nous voulons que nos hanches ressemblent à des bijoux,
nous devons être frappés aux articulations jusqu’à ce qu’elles se
démettent (Gn 32.26). C’est Dieu qui possède la puissance créa-
trice. C’est ce que signifie l’expression, « œuvre des mains d’un
artiste ».
Le verset 3 dit : « Ton ventre (nombril, lit.) est une coupe
arrondie, où le vin parfumé ne manque pas ; Ton corps (ventre, lit.)
est un amas de froment, entouré de lis. » Le nombril et le ventre
représentent l’être intérieur de la jeune fille. « Vin » peut être traduit
par « vins de coupage ». Si ce vin fait référence au sang du Seigneur
Jésus, l’amas de froment doit indiquer Sa chair. Nous sommes ceux
qui mangeons Sa chair et buvons Son sang. Les « vins de coupage
» représentent la vie que le Saint-Esprit nous donne à travers le
sang du Seigneur Jésus. L’amas de froment est entouré de lis, ce
qui signifie que nous recevons ce froment par la foi.
Le verset 4 dit : « Tes deux seins sont comme deux petits,
jumeaux d’une gazelle. » Ici on ne parle pas de « paître parmi les lis
» en relation avec les deux seins, donc on ne fait pas référence à la
croissance devant Dieu. Les deux seins symbolisent la foi et
l’amour, ces deux fruits de l’Esprit par lesquels nous nourrissons
les autres.
L’ŒUVRE DE DIEU 97
Le verset 5 dit : « Ton cou est comme une tour d’ivoire ; tes yeux
sont comme les étangs de Hechbôn, près de la porte de Bath-
Rabbim ; ton nez est comme la tour du Liban qui veille du côté de
Damas. » Auparavant, le cou de la jeune fille était comme « la tour
de David ». La jeune fille a maintenant connu la discipline de Dieu,
d’où cette image de l’ivoire. Mais cela n’implique pas la passivité.
Lorsqu’elle doit tenir ferme pour Dieu, elle est forte comme une
tour. Cependant, cette tour est en ivoire, ce qui évoque la souf-
france et la mort pour la réalisation du dessein de Dieu.
« Tes yeux sont comme les étangs. » Cette description diffère de
la description antérieure (des yeux de colombe). Un étang est
exposé à la lumière (à l’inverse de l’eau du puits), mais ne coule pas
(contrairement à la source). C’est de l’eau dormante. Une personne
aux yeux comme des étangs est une personne dotée d’un cœur pur
envers Dieu. C’est une nouvelle création, et elle connaît le repos
parfait. Par conséquent, la jeune fille connaît la volonté de Dieu. «
Hechbôn » signifie intelligent, tandis que « Bath-Rabbim » veut dire
fille d’un grand nombre.
Jusqu’à présent, on n’avait jamais parlé du nez. L’odorat ne se
trouve que chez ceux qui sont mûrs. Dans le domaine spirituel,
beaucoup ont l’œil vif et les oreilles sensibles. Mais très peu ont un
nez capable de sentir. L’odorat ne provient pas de ce que l’on entend
ou voit ; c’est une aptitude intérieure supérieure aux autres, qui
permet à une personne de distinguer entre bonnes et mauvaises
odeurs. C’est une sorte d’intuition spirituelle qui fait qu’une
personne peut identifier ce qui est de Dieu. Une personne discerne
les choses spirituelles non pas par la raison ou la logique, mais
intuitivement et spontanément. Beaucoup d’enseignements ne sont
pas foncièrement mauvais, et beaucoup de personnes ne sont pas
vraiment blâmables, pourtant nous pouvons sentir qu’il y a
quelque chose qui cloche. Voilà pourquoi le nez est nécessaire. «
Ton nez est comme la tour du Liban qui veille du côté de Damas. »
Cette phrase indique que le nez est haut et pointu. De nos jours,
trop de chrétiens ont un « nez plat ».
Le verset 6 dit : « Ta tête se dresse comme le Carmel, et les nattes
de ta tête sont comme la pourpre, un roi est enchaîné dans leurs
ondulations (tresses, lit.) ! » Le mont Carmel est l’endroit où Élie
98 LE CANTIQUE DES CANTIQUES
chose. Aux yeux du monde, il peut sembler que c’est lui qui conçoit
le travail, mais en fait, c’est le Seigneur en lui. Puisque l’union entre
la jeune fille et le Seigneur est tellement parfaite, on peut lui faire
confiance dans ce qu’elle accomplit, et elle peut désormais
prononcer les paroles du verset suivant.
Le verset 12 dit : « Viens, mon bien-aimé, sortons dans les
champs, passons les nuits dans les villages ! » « Sortons dans les
champs. » Désormais, ni elle ni le Seigneur n’agissent chacun
séparément, mais toujours ensemble, d’où le mot « sortons ».
Puisque la jeune fille est libérée d’elle-même, elle est aussi délivrée
de toutes les mesquineries. Elle ne se préoccupe plus uniquement
de ses réunions, son travail, son église mais s’intéresse aux «
champs », c’est-à-dire au monde et à tout ce qui s’y passe. Elle n’a
pas son œuvre à elle, son propre lieu de ministère. Elle est
totalement au service du Seigneur.
« Passons les nuits dans les villages. » Le mot « villages » est au
pluriel. Elle a pleinement adopté la vie voyageuse du Seigneur. Elle
ne désire plus une maison, mais elle veut visiter non pas un seul
endroit, mais plusieurs villages. Elle suit le Seigneur et recherche
les brebis égarées et blessées. Une personne au service du Seigneur
devrait non seulement avoir à cœur le monde, mais aussi posséder
les caractéristiques de pèlerin.
Le verset 13 dit : « Au petit matin nous irons aux vignobles, voir
si la vigne bourgeonne, si la fleur s’ouvre, si les grenadiers
fleurissent. Là, je te donnerai ma tendresse. » Elle ne se concentre
plus sur sa propre vigne, mais sur les vignes en général. En fait,
elle ne voit plus qu’elles. Lorsqu’un croyant commence à œuvrer
pour le Seigneur, il doit être délivré de la tentation de s’occuper des
vignobles, pour prendre soin de sa propre vigne. Mais une fois
délivré du moi, bien qu’il soit toujours responsable de ce que Dieu
lui a confié, il peut aussi s’occuper des vignobles. L’œuvre du Sei-
gneur est maintenant celle de la jeune fille, tandis qu’auparavant
l’œuvre de la jeune fille était celle du Seigneur. Je ne dis pas qu’elle
a perdu son individualité, mais maintenant, elle axe son ministère
sur l’édification de son prochain. Cela s’adresse à ceux qui sont
déjà capables de garder leurs propres vignes.
102 LE CANTIQUE DES CANTIQUES
dû. »
Le verset 2 dit : « Je te conduirais, je t’introduirais dans la mai-
son de ma mère ; tu m’instruirais (ou elle m’instruirait, variante,
Darby), et je te ferais boire du vin parfumé, du jus de mes grenades.
» Elle continue en disant : « En ce jour-là, ce sera comme si je Te
menais dans la Jérusalem céleste. Je serai pour toujours enseignée
par la grâce. Aujourd’hui, tous mes fruits servent à produire du vin
doux, ce vin qui sera Ta joie éternelle. Je ne conserverai aucun des
fruits spirituels que j’ai reçus de Toi. Ce jour-là, toutes les grenades
produiront du vin parfumé. Je Te donnerai tout ce que j’ai, pour
Ton plaisir. »
Le verset 3 dit : « Que sa (main) gauche soit sous ma tête, et que
sa droite m’embrasse ! » La jeune fille poursuit : « En ce jour, Sa
main gauche sera sous ma tête, et II soulèvera mon visage pour que
je Le vois. Sa main droite m’embrassera, et je reposerai sur Son
sein. J’attends ce jour avec impatience. Qu’il arrive sous peu ! »
Le verset 4 dit : « Je vous en conjure, filles de Jérusalem,
n’éveillez pas, ne réveillez pas l’amour, avant qu’elle le souhaite. » «
O filles de Jérusalem, la jeune fille vit désormais dans l’attente de
l’enlèvement ; elle est entre les mains du Seigneur. Ce qu’elle
éprouve à présent suffit. Il n’est nul besoin de la réveiller. N’inter-
venez pas d’une façon charnelle avant qu’elle ne s’éveille et ne voie
Son visage. »
II. AVANT L’ENLÈVEMENT (8.5-14)
Le verset 5 dit : « Qui est celle qui monte du désert, appuyée sur
mon bien-aimé ? — Je t’ai réveillé sous le pommier ; là même où ta
mère t’a conçu, là où te conçut celle qui t’a enfanté. » À deux
reprises, ce livre parle de la jeune fille qui monte du désert. La
première fois, dans 3.6, c’était quand elle renonçait à sa vie d’er-
rance. C’est là que débuta son union totale avec le Seigneur dans
Sa mort, Sa vie et Sa grâce. Depuis lors, elle a progressé régulière-
ment, jusqu’à ce qu’elle ait complètement quitté le désert. Lors de
sa dernière expérience, elle s’est arrêtée une fois ou deux, et nous
n’osons pas dire que ces haltes étaient nécessaires, mais nous pou-
vons affirmer qu’elles étaient excusables. Or, une fois que nous
106 LE CANTIQUE DES CANTIQUES
Le verset 8 dit : « Nous avons une petite sœur qui n’à point en-
core de seins ; que ferons-nous pour notre sœur le jour où l’on
parlera d’elle (le jour de son engagement, lit.) ? » Une personne qui
vit dans l’amour du Seigneur ne peut oublier qu’il y en a d’autres
qui en ont aussi besoin. Avant de partir voir le Seigneur, la jeune
fille se souvient de ceux qui sont moins mûrs qu’elle. Elle parle de
sa petite sœur, qui a la vie de Dieu en elle, mais ne s’est pas encore
vraiment prise d’affection pour le Seigneur parce que sa foi et son
amour sont toujours limités. La jeune fille est déjà pleinement unie
au Seigneur. C’est pourquoi elle peut Lui exprimer librement tous
ses sentiments.
« Que ferons-nous pour notre sœur le jour où l’on parlera d’elle
(le jour de son engagement, lit.) ? » La petite sœur ne sait pas encore
ce qu’est une vie d’amour (ses deux seins ne sont pas développés).
Mais lorsque l’Amant éternel la guidera dans une communion
d’amour par le Saint-Esprit, que ferons-nous d’elle ? Nous nous
soucions des « petites sœurs » et sommes chargés de nous en occu-
per. En effet, le Seigneur ne peut être satisfait de leur état. Une
demande en mariage est indispensable dans la vie d’un croyant.
Bien que chaque croyant soit absolument libre d’accepter ou de
refuser, le Seigneur fait Sa demande à chacun. Comment devrions-
nous aider notre petite sœur ?
La jeune fille parle ici de ceux dont elle s’est toujours occupée
et qui sont plus jeunes qu’elle ; elle s’entretient d’eux avec le Sei-
gneur. Puisqu’elle vit pleinement dans la volonté du Seigneur, elle
peut dire : « Nous avons... » Elle sait, en effet, que ses soucis et ses
désirs sont les mêmes que ceux du Seigneur. C’est pourquoi elle dit
: « Nous. » L’union est totale. Par conséquent, les prières ne sont
plus des demandes, mais l’énonciation de la volonté de Dieu.
Le verset 9 dit : « Si elle est une muraille, nous bâtirons sur elle
des créneaux d’argent ; si elle est une porte, nous disposerons sur
elle une planche de cèdre. » « Si elle est une muraille. » Si la petite
sœur a en elle la vie de Dieu et a été poussée de ce fait à construire
une « muraille » pour se protéger de ce qui vient du monde, alors «
nous bâtirons sur elle des créneaux d’argent », c’est-à-dire tout ce
qui est noble, ce qui provient de la rédemption. Si, grâce au Saint-
Esprit, elle s’est détachée du monde, nous « bâtirons » sur elle le
LE SOUPIR DE LA CHAIR 111
cents pièces d’argent. Selon la loi, elle ne devrait recevoir que les
fruits et pas l’argent (Ct 8.11). Toutefois, tous ceux qui servent le
Seigneur par amour découvriront que, lorsqu’ils ne considèrent pas
l’œuvre du Seigneur comme une entreprise commerciale, le
Seigneur ne les récompensera pas non plus sur une base commer-
ciale. En plus de ses fruits, la jeune fille reçoit aussi du Seigneur
une part de gloire. C’est dans Matthieu que l’on trouve la notion du
tribunal. Si le Saint-Esprit soulève le sujet de la récompense pour
le travail fourni, c’est parce que ce sujet correspond au thème
fondamental du livre : l’amour. Ici, en effet, ce n’est pas sur la res-
ponsabilité qu’il met l’accent, mais sur l’amour.
Le verset 13 dit : « Habitante (habitant, lit.) des jardins ! Des
amis sont attentifs à ta voix. Fais-la moi entendre ! » « Habitant »
renvoie au Seigneur. « Les jardins » sont au pluriel. Le Seigneur
demeure non seulement dans le jardin de la jeune fille (6.2), mais
aussi dans de nombreux jardins. Il est le Seigneur qui habite le
cœur des hommes. Il ne réside pas uniquement dans le cœur de
celui qui est pleinement consacré, mais aussi dans le cœur de ceux
en qui Il prend plaisir. C’est pourquoi la jeune fille Lui parle ainsi.
Elle Lui dit : « Des amis sont attentifs à ta voix. » Donc ils
L’écoutent. Tous ceux qui recherchent le Seigneur avec la jeune fille
adoptent la même attitude car ils ont été disciplinés. Ils savent
qu’ils doivent être lents à parler pour être prompts à écouter. Tout
comme la jeune fille, ses amis ne sont plus aussi bavards ; ils ne
s’étendent plus sur leur état spirituel après une expérience
quelconque. Ils ne parlent plus pour le plaisir de parler. Ceux qui
ne peuvent s’empêcher de dire des banalités vivent encore d’une
manière terrestre. Mais les « amis » du verset 13 se comportent
comme des auditeurs. Ils savent que leur vie dépend des paroles
du Seigneur et leur service de Ses ordres. Ils se contenteront
d’écouter, car ils ne peuvent, ni ne veulent, plus agir par eux-
mêmes. Si le Seigneur ne leur parle pas, ils n’auront ni révélation,
ni lumière, ni connaissance. La vie des croyants dépend
entièrement des paroles du Seigneur.
LE SOUPIR DE LA CHAIR 114
Le Courant de Vie
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116 LE CANTIQUE DES CANTIQUES
44 rue Monge, 75005, Paris