Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
De Sophie WESTON
Prologue
— Les explorateurs souffrent d'un déficit de notoriété, déclara le
directeur général de Culp & Christopher d'un air convaincu.
Assis en face de lui, Dominic Templeton-Burke arqua les sourcils.
— C'est le cœur du problème, en effet... N'ayant pas l'habitude
qu'on se moque de lui, le numéro deux de l'agence de
communication la plus réputée de Londres ne perçut pas la note de
dérision dans la voix de l'explorateur.
— La question que nous devons nous poser est donc la suivante,
poursuivit-il, imperturbable, en promenant son regard autour de la
table. En quoi Dominic Templeton-Burke peut-il susciter l'intérêt du
public ?
Un silence prolongé lui répondit.
— Il est sexy ? suggéra finalement Molly di Peretti, une jeune
femme- aux cheveux vert émeraude et aux ongles vernis de noir.
Dominic pouffa, tandis que les collègues de la jeune femme
compatissaient secrètement avec elle. Les stars du rock
égocentriques et capricieuses dont elle s'occupait d'ordinaire lui
posaient beaucoup moins de problèmes que Dominic Templeton-
Burke. Jamais aucun client ne s'était montré aussi peu coopératif.
C'était d'autant plus exaspérant que C&C s'occupait de lui à titre
gracieux. Jay Christopher, le P.-D.G. de l'agence, le leur avait
présenté la veille.
— Dominic a prévu d'aller se promener dans l'Antarctique et il vient
de perdre une partie de ses subsides, avait-il annoncé. Je compte
sur vous pour l'aider à trouver les fonds qui lui manquent.
Mais il apparaissait que concevoir une campagne de promotion
pour l'explorateur était une véritable gageure. Ce dernier manifestait
à l'égard des stratégies de communication un scepticisme propre à
décourager les meilleures volontés.
Sa sœur Abby, responsable de budget chez C&C depuis plusieurs
années, le foudroya du regard. Dominic avait beau être son frère
préféré, elle commençait à regretter que leurs relations aient pris
depuis peu un tour professionnel.
— Essaie d'être constructif, Dominic, intervint-elle d'un ton ferme.
C'est dans ton intérêt.
— Je suis désolé.
La lueur malicieuse qui dansait dans les yeux gris-vert de Dominic
démentait ses propos.
De son côté, le directeur général poursuivait sa réflexion, le front
plissé.
— Etre sexy est un atout mais, ça ne suffit pas. Pour gagner le cœur
du public, il ne faut pas hésiter à verser dans l'émotion.
— Pas de problème. Sous mon physique de séducteur se cache un
grand sentimental, affirma Dominic en prenant un air grave.
Les membres de Culp & Christopher échangèrent des regards las.
Dans les dossiers posés sur la table devant chacun d'eux figuraient
les informations recueillies par Molly di Peretti sur Dominic
Templeton-Burke. Entre deux expéditions, ce dernier menait une
vie dissipée. C'était un noctambule invétéré à la réputation de don
Juan. Le visage buriné, l'allure sportive, le corps souple et élancé, il
pouvait effectivement se vanter d'avoir un physique de séducteur.
En revanche, tout indiquait qu'il n'avait rien d'un grand sentimental.
Abby, qui n'avait pas eu besoin de consulter le dossier pour savoir
que les liaisons de son frère ne duraient jamais plus de quelques
jours, leva les yeux au ciel.
— Ton humour est irrésistible, persifla-t-elle.
— On pourrait peut-être envisager une idylle avec une célébrité ?
hasarda Molly.
— C'est une idée à creuser, approuva le directeur général. Il n'y a
rien de plus payant en matière de publicité.
Dominic hocha vigoureusement la tête.
— Réfléchissons. A quoi pensez-vous ? Moi, je me verrais bien
avec une actrice de cinéma blonde et pulpeuse aux jambes
interminables.
— Dominic, ça suffit ! protesta Abby. Cesse de plaisanter. Nous ne
sommes pas là pour nous amuser.
— Je n'ai jamais été aussi sérieux, figure-toi. Je trouve cette idée
fantastique.
Dominic promena autour de la table un regard faussement candide.
— Cependant, j'aurais besoin de quelques conseils. Rappelez-vous
que je ne connais rien aux relations publiques. Que dois-je faire
exactement ? Avez-vous quelqu'un à me présenter ou bien dois-je
me débrouiller tout seul pour trouver la fiancée qui améliorera mon
image de marque ?
— Dominic ! s'exclama Abby, au comble de l'irritation.
— A votre avis, quel est le secteur le plus valorisant ? poursuivit-il
d'une voix suave en ignorant cette interruption. Est-ce que je dois
jeter mon dévolu sur une actrice ou bien préférer une vedette de la
chanson ?
— Peu importe. L'essentiel c'est qu'elle jouisse d'une grande
popularité, expliqua d'un ton sentencieux le directeur général,
toujours inconscient de l'ironie de l'explorateur.
Incapable de garder son sérieux plus longtemps, Dominic donna
libre cours à son hilarité.
— Vous êtes tous complètement fous ! commen-ta-t-il quand il eut
retrouvé l'usage de la parole. Travailler dans la communication
détraque le cerveau, apparemment.
Il se leva.
— Merci de m'avoir proposé votre aide. Je sais que ça partait
d'une bonne intention, mais je préfère m'en passer.
De nouveau gagné par le fou rire, il quitta la salle de réunion en se
tenant les côtes.
1.
Dans l'air vif du petit matin, qui annonçait l'arrivée prochaine de
l'automne, seul le gazouillis des oiseaux troublait le silence.
Savourant le calme du parc encore désert, Isabel Dare faisait ses
exercices d'étirements quand son téléphone portable sonna. Après
avoir vérifié l'origine de l'appel, elle s'empressa d'activer la
messagerie. Encore Adam... Il lui avait déjà laissé deux messages
pour lui demander de fixer la date de leur prochaine rencontre, et
elle ne savait pas quoi lui répondre.
— A quand le troisième rendez-vous ? avait justement demandé sa
sœur Jemima la veille au soir en rentrant de voyage. J'espère
qu'Adam aura plus de chance que tes trois soupirants précédents.
Je l'aime bien, ce garçon.
Elle aussi l'aimait bien, songea Izzy. Mais de là à envisager que leur
relation prenne un tour plus intime... En effet, selon une règle qu'elle
croyait avoir inventée avec Jemima, mais qui, curieusement,
semblait universelle, le troisième rendez-vous était censé se terminer
au lit.
Or depuis quelque temps, elle tenait à dormir seule. Certes, Adam
était très séduisant et plein d'attentions. Tout comme les trois autres
jeunes gens avec qui elle était sortie au cours des derniers mois,
d'ailleurs. Malheureusement, aucun d'eux n'était prêt à se contenter
de son amitié.
Serait-elle un jour de nouveau capable d'offrir autre chose à un
homme ? Izzy haussa les épaules. Seul l'avenir le dirait. En
attendant, il fallait prendre la vie comme elle venait...
Elle se mit à courir à petites foulées sur la pelouse. Le ciel était
dégagé. Ce serait une journée idéale pour faire du canoë ou se
prélasser au bord de l'eau à l'ombre d'un saule. Mais mieux valait ne
pas y penser car elle n'en aurait pas le temps.
Aujourd'hui, quelques semaines après le succès du cocktail de
lancement, c'était l'inauguration du Grenier, la boutique de sa
cousine Pepper. Peu après être arrivée de New York avec
l'intention de créer sa première entreprise, celle-ci l'avait engagée
pour la seconder. C'était une occasion inespérée qu'elle avait saisie
avec un vif soulagement. Elle était si déstabilisée à l'époque qu'elle
se sentait incapable de chercher du travail.
Bien sûr, Pepper ignorait ce détail. En fait, personne n'était au
courant. Pas même Jemima ! Heureusement qu'elle avait trouvé en
elle assez d'énergie pour donner le change, se dit Izzy en accélérant
l'allure.
Les premiers rayons du soleil irisaient les gouttes de rosée sur le
feuillage des arbres, et les oiseaux chantaient de plus en plus fort.
Les effets de l'exercice commençant à se faire sentir, Izzy se sentit
peu à peu gagnée par une douce euphorie. Quel délice ! Elle aurait
vraiment eu tort de ne pas s'accorder ce plaisir. D'autant plus que
les préparatifs de cette grande journée l'en avaient privée depuis
des jours. Son jogging matinal dans le parc désert était un moment
privilégié dont elle avait beaucoup de mal à se passer.
— Tu n'as jamais peur, toute seule ? avait demandé Pepper la
première fois qu'elle l'avait croisée dans le couloir en short et en
baskets.
Izzy avait éclaté de rire.
— Je cours vite !
Au même instant, Jemima était sortie de la cuisine en kimono de
soie, une tasse de café à la main.
— Izzy est une vraie championne, avait-elle confirmé. Elle est
capable de distancer n'importe qui.
Mais Pepper n'avait pas été convaincue.
— A quoi cela servirait-il contre une arme à feu ?
Aussitôt, Izzy avait senti son estomac se nouer. Elle avait dû faire
appel à tout son sang-froid pour répondre d'un ton désinvolte :
— Nous ne sommes pas au Far West ! Et de toute façon, quand la
fuite est impossible, on peut toujours essayer de négocier.
— Il ne faut pas s'inquiéter pour Izzy, avait renchéri Jemima. Elle a
le goût du risque. D'ailleurs, elle a voyagé dans le monde entier sans
jamais rencontrer aucun problème.
Si Jemima savait ! songea Izzy en continuant de courir sans ralentir
le rythme. Mais peut-être finirait-elle un jour par se confier à sa
sœur et à sa cousine. Et même à Adam Sadler, pourquoi pas ?
Non. Jamais elle ne pourrait raconter à Adam ce qui lui était arrivé.
C'était un banquier dont l'univers se limitait à la City. Dans son
esprit, le pire danger envisageable était une chute des cours de la
Bourse.
Tandis que pour elle, le danger avait le visage d'un homme en treillis
et...
Elle déglutit péniblement. Ce souvenir restait décidément vivace. Et
pourtant,-tout cela était si loin ! Si étranger à Londres et à la vie
qu'elle menait depuis quelques mois. D'ailleurs, il lui semblait parfois
que c'était arrivé à quelqu'un d'autre. Comme une histoire qu'elle
aurait lue dans un magazine du dimanche.
En fait, depuis ce maudit voyage dans les Andes, elle avait le
sentiment de s'être scindée en deux personnes distinctes.
La première était rentrée chez elle et avait retrouvé son équilibre en
se lançant à corps perdu dans le travail avec sa cousine. La
seconde, en revanche, avait encore un long chemin à parcourir pour
retrouver la sérénité. Et malheureusement, ce n'était pas Adam
Sadler, avec sa Porsche, sa Rolex et son abonnement au club
sportif le plus snob de la capitale qui pourrait l'y aider...
De toute façon, pour l'instant, mieux valait se concentrer sur des
problèmes plus immédiats. Elle allait avoir besoin de toute son
énergie pour résoudre ceux qui n'allaient pas manquer de surgir tout
au long de cette journée. Entre la présentation de la matinée et la
fête prévue pour la soirée, nul doute qu'elle aurait une foule de
détails imprévus à régler. D'autant que la veille au soir, Pepper était
proche de la crise de nerfs et Jemima anéantie par le décalage
horaire...
Sa longue crinière cuivrée flottant au vent, Izzy allongea encore la
foulée pour le sprint final.
Lorsqu'elle regagna l'appartement qu'elle partageait avec sa sœur et
sa cousine, Izzy trouva cette dernière assise à la table de la cuisine
devant un bol de café visiblement froid. Une feuille de papier
froissée à la main, elle lisait à haute voix en travaillant son intonation.
— Un concept entièrement nouveau... Bonjour Izzy. Un concept
entièrement nouveau...
— Arrête, dit Izzy en lui prenant la feuille. Nous avons déjà revu
tout ça hier soir.
« Jusqu'à deux heures du matin très précisément », ajouta-t-elle in
petto. Pepper avait-elle seulement fermé l'œil depuis ?
— Attends ! Dans mon lit j'ai eu une inspiration ! s'écria Pepper.
— Tu aurais mieux fait de dormir, rétorqua Izzy en vidant le bol
dans l'évier.
— Ecoute ! « D'après les statistiques... »
— Tu n'as tout de même pas l'intention d'assommer de chiffres les
rédactrices de mode ?
— Les statistiques sont très révélatrices, fit valoir Pepper d'un ton
convaincu.
Izzy leva les yeux au ciel.
— Le manque de sommeil t'égare. Les statistiques sont strictement
réservées au dossier de presse. Nous en avons déjà discuté.
— Mais...
— Je vais refaire du café et te préparer un petit déjeuner consistant.
Quant à toi, tu vas arrêter de remanier ton texte. La version que
nous avons finalisée hier est parfaite. Tu n'as aucune inquiétude à
avoir. Le Grenier est la boutique la plus géniale du siècle et tout va
très bien se passer. D'accord ?
— Je me demande ce que je ferais sans toi, Izzy. J'ai vraiment une
chance fabuleuse de t'avoir comme cousine. Et comme
collaboratrice ! ajouta Pepper avec un sourire malicieux.
— Je te retourne le compliment. Maintenant, va prendre ta douche
pendant que j'essaie de déloger Jemima de son lit.
Entortillée dans sa couette, cette dernière fut aussi aimable qu'un
grizzly dérangé en pleine hibernation.
— Laisse-moi tranquille !
— Pas question.
— Va-t'en !
Sans répondre, Izzy ouvrit les rideaux. Le soleil inonda la pièce et
Jemima enfouit son visage dans l'oreiller.
— Je te déteste ! cria-t-elle d'une voix assourdie.
— Je sais. Mais il faut quand même te lever.
— Je viens juste de me coucher !
— Il y a exactement neuf heures et quinze minutes que tu nous as
souhaité une bonne nuit à Pepper et à moi.
Silence.
— Allez, debout ! insista Izzy. Je te rappelle que c'est un grand jour
pour ta cousine et qu'elle compte sur toi.
Nouveau silence. Puis l'oreiller s'écarta légèrement, laissant
apparaître un œil de jade en partie masqué par une mèche
flamboyante.
— Encore cinq minutes, supplia Jemima comme à l'époque où sa
sœur aînée la réveillait pour aller à l'école.
— Pas question.
Jemima repoussa l'oreiller en grognant et se redressa.
— Si je comprends bien, je n'ai aucune chance que tu m'accordes
un sursis.
— Je te rappelle que tu as promis de maquiller Pepper. Elle va
bientôt sortir de la douche.
Jemima se rallongea.
— J'arrive.
— Alors à tout de suite, répliqua Izzy d'une voix mielleuse.
Elle quitta la chambre en traînant derrière elle la couette de sa sœur,
sans se soucier du rugissement indigné qui la poursuivit jusque dans
le couloir. Quelques minutes plus tard, les yeux bouffis de sommeil,
Jemima entrait dans la cuisine, son vanity-case à la main. Elle picora
quelques morceaux de fruits et avala un grand bol de café avant de
s'étudier d'un œil critique dans un miroir grossissant.
— Glaçons, réclama-t-elle sur le ton d'un chirurgien s'adressant à
une infirmière pendant une intervention.
Izzy lui en tendit deux qu'elle appliqua sur ses paupières inférieures.
— Vieux truc de mannequin, commenta-t-elle. C'est fou tout ce
j'apprends depuis que je suis l'égérie de la prestigieuse marque de
cosmétiques Belinda.
Izzy, qui était en train de battre des œufs pour le petit déjeuner de
Pepper, lança à sa sœur un coup d'œil aigu. Pourquoi cette pointe
d'amertume dans sa voix ? Et pourquoi lui paraissait-elle si distante
depuis quelque temps ?
— Tout va bien, Jay Jay ?
— Parfaitement bien ! Je passe pratiquement toutes mes nuits dans
des palaces et quand je me réveille le matin, je dois faire un effort
pour me rappeler dans quel pays je me trouve.
— Ça n'a pas l'air de t'enchanter.
— C'est un style de vie comme un autre, répliqua Jemima d'un ton
neutre.
Pas de doute, sa petite sœur esquivait toute discussion personnelle,
se dit Izzy avec un pincement au cœur. Elle ne lui faisait plus de
confidences. Quand elle avait été sélectionnée par Belinda pour la
nouvelle campagne de publicité de la marque, les journaux lui
avaient prédit le plus brillant avenir. D'après eux, Jemima Dare ne
tarderait pas à entrer dans le cercle très fermé des top models.
Pourtant, son attitude n'était pas celle d'une femme épanouie par le
succès. Quels problèmes pouvait-elle avoir ? Et pourquoi refusait-
elle de s'épancher ?
Ce n'était malheureusement pas le moment d'aborder le sujet, mais
elle finirait par découvrir ce qui perturbait sa sœur, décréta Izzy.
— Si nous allions déjeuner à la pizzeria après la présentation ?
proposa-t-elle d'un ton léger.
Jemima émit un petit rire désabusé.
— J'aimerais bien avoir le temps, mais il faudra que je file
directement à l'aéroport.
— Tu ne repasseras même pas ici pour prendre tes bagages ?
— Non. Je vais être obligée de les emporter au Grenier.
— Je suis désolée de t'avoir tirée du lit avec aussi peu de
ménagements, dit Izzy, prise de remords.'
Jemima haussa les épaules.
— Tu as bien fait, au contraire. Si tu ne m'avais pas bousculée,
j'aurais été incapable de me lever.
A cet instant, Pepper fit son apparition en peignoir de bain, une
feuille de papier à la main.
— Vous ne croyez pas que je pourrais juste citer quelques chif... ?
— Pas de statistiques ! s'écrièrent en chœur les deux sœurs.
Deux heures plus tard, perché sur le bureau de Josh, chez Culp &
Christopher, il essayait — sans y parvenir — de jongler avec des
trombones.
— Je ne comprends pas ce qui m'arrive, déclara-t-il avec un sourire
complice. Jamais je n'ai été aussi impressionné par une femme.
Figure-toi que je n'ai même pas osé demander à Jemima Dare s'il y
avait quelqu'un dans sa vie.
— Non. Personne en ce moment, répliqua Josh, visiblement très
fier d'être pris pour confident.
— Ah, elle vit seule.
— Non. Je crois qu'elle partage un appartement avec deux autres
jeunes femmes. Il me semble même que l'une d'elles est Pepper
Calhoun, l'américaine qui vient d'ouvrir une boutique.
Dominic réprima un cri de victoire. Décidément, le monde était petit
! Il ne lui restait plus qu'à trouver l'adresse de Pepper Calhoun. Pas
question de la demander à Josh, puisque ce dernier pensait qu'il
avait raccompagné « Jemima » chez elle. Cependant, la tâche ne
devrait pas se révéler trop ardue.
Quelques instants plus tard, un bouquet de fleurs à la main, il sonnait
à la porte de « Mlles Dare et Calhoun ».
Pas de réponse. Le contraire aurait été surprenant, se dit-il. Pepper
Calhoun n'était pas encore rentrée de son travail, bien sûr. Il
repasserait plus tard.
Il ressortit de l'immeuble en sifflotant et offrit les fleurs à une
passante.