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Les obligations qui sont les plus importantes sont : L’obligation de s'inscrire au registre du
commerce (§ 1) et l'obligation de tenir une comptabilité (§2)
A / LA TENUE DU REGISTRE :
1) à centraliser, pour l'ensemble du Royaume, les renseignements mentionnés dans les divers
registres locaux ;
2) à délivrer les certificats relatifs aux inscriptions des noms de commerçants, dénominations
commerciales et enseignes ainsi que les certificats et copies relatifs aux autres inscriptions qui
y sont portées ;
3) à publier, au début de chaque année, un recueil donnant tous renseignements sur les noms
de commerçants, les dénominations commerciales et les enseignes qui lui sont transmis.
B/ INSCRITPION AU REGISTRE :
1/ L’immatriculation principale :
S’il est établi qu’un commerçant possède des immatriculations principales dans plusieurs
registres locaux ou dans un même registre local sous plusieurs numéros, il peut être
sanctionné et le juge peut procéder d’office aux radiations nécessaires (Article 39 du Code de
Commerce).
Si le nouvel établissement se situe dans le ressort d’un autre tribunal que celui de
l’immatriculation principale, il y a lieu à demander une immatriculation secondaire au tribunal
du lieu de la succursale ou de l’agence ou de la création de la nouvelle activité, avec
indication de l’immatriculation principale. Dans ce cas, une inscription modificative doit
également être portée au R.C. de l’immatriculation principale (article 40 du Code de
Commerce).
Tous les faits et actes entrainant une modification des mentions inscrites sur le RC,
doivent faire l'objet d'une demande d'inscription modificative dans le délai d'un mois (Article
75, a1. 4) « …Toute inscription sur le registre du commerce pour laquelle un délai n'a pas
été fixé doit être requise dans le mois à partir de la date de l'acte ou du fait à inscrire. Le
délai court pour les décisions judiciaires du jour où elles ont été rendues ».
Les déclarations aux fins d'immatriculation des personnes physiques doivent contenir des
indications sur l’identité, la nationalité, l’état, la capacité, le régime matrimonial, le nom
commercial, les fonds exploités et tous les autres éléments de la situation juridique et de
l’activité commerciale de l’intéressé dont les tiers ont besoin pour
traiter avec lui en toute sécurité (Art. 42 du CC).
Outre les inscriptions modificatives (Art. 40), un certain nombre d’actes juridiques
intéressant le fonds de commerce doivent être inscrits au registre du commerce il s'agit
notamment :
Les sociétés commerciales doivent mentionner dans leur déclaration d'immatriculation outre
l'état civil des associes, et de ceux indéfiniment responsables des
dettes sociales, la raison ou dénomination sociale, l’objet de la société, sa forme juridique, son
siège social, le montant du capital social, et le nom des associés et des tiers autorisés à
administrer, gérer et signer pour la société (Art. 45 CC)
Les mêmes obligations pèsent sur les établissements publics à caractère industriel ou
commercial soumis par leur statut à immatriculation au registre du commerce. Les
représentations commerciales ou agences commerciales des Etats, collectivités on
établissements publics étrangères, et les groupements d’intérêt économique qui doivent
fournir tous les éléments permettent leur identification, et ce, conformèrent aux articles 47 et
48 du code de Commerce.
Par ailleurs, toute personnes assujettie est tenues de mentionner sur ses factures, lettres, bons
de commande, tarifs, prospectus et tous ses papiers de commerce destinés aux tiers, le numéro
et le lieu de son immatriculation et, s’il y lieu, celui de la déclaration sous laquelle l’agence ou
la succursale a été inscrite (article 65 du Cod de Commerce);
Le non respect par le commerçant des obligations afférentes à l’inscription le rend passible
de sanctions civiles et de sanctions pénales :
Le commerçant qui ne requiert pas son inscription au registre du commerce dans les délais
prescrits, ou qui ne fait pas procéder aux rectifications nécessaires encours la condamnation à
une amende de 1.000 à 5.000 dhs (Art. 62 du CC).
Aux termes de l’Art. 62 du CC: « A l'expiration d'un délai d'un mois à compter de la mise
en demeure adressée par l'administration, encourt une amende de 1.000 à 5.000 dirhams tout
commerçant, tout gérant ou membre des organes d'administration, de direction ou de gestion
d'une société commerciale, tout directeur d'une succursale ou d'une agence d'un établissement
ou d'une société commerciale, tenu par les dispositions de la présente loi à se faire
immatriculer au registre du commerce, qui ne requiert pas dans les délais prescrits les
inscriptions obligatoires ».
Une deuxième amende peut être prononcée si dans les deux mois de l'injonction judiciaire.
Les formalités n'ont pas été accomplies (Art.63 du CC). S'il s'agit de l'ouverture
d'une succursale ou d'une agence d'un établissement situe en dehors du Maroc, le tribunal
peut ordonner la fermeture de l'établissement jusqu'a exécution de la formalité requise.
Le commerçant qui, de mauvaise foi fournit des indications inexactes en vue de
l'immatriculation ou de l'inscription au registre de commerce est puni d'un
emprisonnement d'un mois à un an et d'une amende de 1.000 a 50.000 dhs ou de l'une de ses
deux peines seulement (Art. 64 du CC). Ces peines sont doublées en cas de récidive (Art. 67
du CC).
La comptabilité peut être définie comme étant une mission d'information consistant à
collecter, recenser, classer et traiter toutes les opérations exprimées sous forme monétaire
qui effectue une entreprise.
Ces opérations constituent ce que l’on dénomme « Les faits comptables », ils ont pour
origine des pièces comptables indispensables car elles représentent l’élément de preuve de
l'enregistrement comptable.
La loi 9-88 sur les obligations comptables des commerçants énonce un certain nombre de
principes et de règles de la tenue d’une comptabilité tel que :
L’obligation de faire un inventaire des éléments actifs et passifs au moins tous les 12
mois et d’en porter la transcription dans le livre;
L’obligation de présenter les états de synthèse dans les trois mois qui suivent la
clôture de l’exercice ; Ces états de synthèse doivent donner une image fidèle du
patrimoine de l’entreprise, de sa situation financière et de ses résultats.
L’obligation de conserver les documents comptables ainsi que les pièces justificatifs
pendant dix ans ;
2- Portée de l’obligation comptable :
La preuve comptable, sans reproduire les dispositions de la loi 9-88, le code de commerce
impose aux commerçants de se conformer à ces dispositions et précise la portée de cette
obligation. Ainsi, le code de commerce précise qu’une comptabilité régulièrement tenue est
admise par le juge pour faire preuve entre commerçants à raison des faits de commerce, et
même en faveur de celui qui la tient (article 19 du Code de Commerce). En revanche, les tiers
peuvent faire valoir contre le commerçant le contenu de sa comptabilité même irrégulièrement
tenue (article 20 du Code de Commerce).
Les documents comptables peuvent donc être invoqués en justice comme preuve soit par le
commerçant qui les tient, dans ce cas il les mettra de sa propre volonté entre les mains de la
justice, soit par les tiers, et la loi met à leur disposition deux procédés : la communication et
la représentation. Mais le juge peut ordonner d’office l’un ou l’autre de ces procédés, c’est-à-
dire sans que ce soit requis par les parties.
L’irrégularité est constituée par plusieurs faits : tenir une comptabilité fictive ou
incomplète ; faire disparaitre des documents comptables de l’entreprise, détourner ou
dissimuler une partie de l’actif ou augmenter frauduleusement son passif…
Les sanctions pénales : Face aux irrégularités comptables, les commerçants peuvent
être déclarés en état de redressement judiciaire, ou de déchéance pendant 5ans. Les
Dirigeants des sociétés commerciales encourent la banqueroute 1 avec des peines allant
d’un à cinq ans et 10 000dhs à 100 000dhs d’amende, ces peines sont doublées lorsque
le banqueroutier est un dirigeant de société dont les actions sont côtés à la bourse.
Par ailleurs, les tiers trompés sur la base d'un bilan inexact qui fait de l'entreprise
une présentation exagérément optimiste pourraient selon le cas agir à l'encontre du
commerçant en dommages intérêts, ou obtenir la nullité de l'acte de cession de
l'entreprise ou de parts sociales pour dol.
1
Banqueroute. Délit commis par un débiteur (commerçant, artisan, dirigeant d'une entreprise privée ou ses
représentants) qui, après l'ouverture d'une procédure de redressement ou de liquidation judiciaires et à la
suite d'agissements irréguliers ou frauduleux, est en état de cessation de paiements.
Le délit de banqueroute s’applique dans le cadre d’une procédure collective, sont coupables de banqueroute
les personnes contre lesquelles a été relevé l’un des faits suivants :
Avoir dans l’intention d’éviter ou de retarder l’ouverture de la procédure de redressement judiciaire,
soit fait des achats en vu d’une revente au dessous du cours, soit employé des moyens ruineux pour se
procurer des fonds.
Avoir détourné ou dissimulé tout ou partie de l’actif du débiteur
Avoir frauduleusement augmenté le passif du débiteur
Avoir tenu une comptabilité fictive ou fait disparaître des documents comptables de l’entreprise ou de
la personne morale.