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Si le programme «Graine» m’était

conté
Publié par Biggie Malouana dans ÉCONOMIE sur mardi 30 décembre 2014 à 1:57 / 24 commentaires

La Gabonaise des réalisations agricoles et des initiatives des nationaux engagés (Graine)
est le nouveau programme censé encourager l’entrepreneuriat agricole et favoriser la
diversification de l’économie. Décorticage d’une initiative dont les résultats sont vivement
attendus.

© graine-gabon.com
 

Lancé officiellement le 22 décembre dernier par le président de la République, la Gabonaise des


réalisations agricoles et des initiatives des nationaux engagés (Graine), se veut une lueur
d’espoir pour le développement tant espéré de l’agriculture dans le pays. Dans la lignée de
précédentes initiatives telles que l’Appui au paysannat gabonais financé par le Fonds
international de développement agricole (APG/Fida), ce programme répond ainsi à plusieurs
enjeux socio-économiques, à savoir : réduire le volume et le coût imputés aux importations des
denrées alimentaires, améliorer la sécurité alimentaire par la culture industrielle locale des
denrées de première nécessité, diversifier et enrichir la base agricole gabonaise, créer de
l’emploi, réduire la pauvreté par l’autonomisation financière des populations les plus faibles
économiquement, doter le pays d’une classe agricole forte, favoriser le développement
économique du milieu rural, prévenir et réduire l’exode rural.

© graine-gabon.com
Quatre composantes
Concrètement, ce programme reposera sur un ensemble de projets. Le premier d’entre eux est
l’«assistance aux coopératives déjà existantes et exploitations individuelles». Il comprend quatre
composantes. Il s’agit en premier de l’assistance dans les démarches administratives, avec
notamment une réponse donnée dans un délai maximum d’un mois à partir de la date de dépôt
de la demande et une durée de trois mois de la procédure d’assistance pour l’enregistrement de
l’entité. La deuxième composante est liée à la question foncière. Il s’agira de trouver des
solutions au fait que les coopératives agricoles en activité dans le pays exploitent des terres dont
elles disent être propriétaires mais qui ne sont pas toujours enregistrées par le cadastre. La
troisième composante vise l’augmentation de la surface cultivable. Les coopératives agricoles ou
agriculteurs déjà en activité auront ainsi l’opportunité d’agrandir leurs plantations grâce à une
opération de préparation ou de viabilisation des terres. Les opérations seront réalisées à crédit,
les coopératives concernées s’engageant à rembourser les frais. La dernière composante est
l’amélioration de l’accès au marché. Avec l’appui du bureau Graine, les coopératives déjà
existantes ou les exploitations individuelles pourront optimiser les échanges avec les marchés. Il
s’agira, entre autres, de collecter la production avec la mise à disposition de camion deux fois par
semaine, dans les points de collecte, afin de transporter la production jusqu’aux lieux de
consommation. Ce service se fera à titre onéreux.
© graine-gabon.com
Nouvelles coopératives et plantations agro-industrielles
Le second projet sur lequel repose ce programme est la «création de nouvelles coopératives et
plantations agro-industrielles». Lui aussi est composé de quatre composantes, la première étant
le regroupement des individus en coopératives. Une fois cet objectif atteint, chacune des
coopératives signera un contrat de gestion et de financement formalisant le rôle
d’accompagnement et de supervision de l’entreprise de support du programme, à savoir la
Société de transformation agricole et de développement rural (Sotrader). La deuxième
composante est le transfert des compétences avec la formation de superviseurs. Après sélection
des candidats, des stages seront organisés en Malaisie où des formations en techniques de
gestion agricole, sanctionnées par la délivrance d’un diplôme, seront dispensées pendant quatre
mois. A leur retour, les éléments ainsi formés deviendront des superviseurs de terrain.
Après cette étape, viendra celle de la mise à disposition des parcelles : une fois l’accord signé, la
coopérative recevra sa zone agricole ainsi que ses parcelles assorties de titres fonciers établis au
nom de la coopérative. Chaque membre de coopérative signataire se verra notamment attribuer
0,5 hectares de terrain pour la construction de son habitation et l’aire de culture vivrière. Ce
terrain sera par ailleurs assorti d’un titre foncier en son nom propre. Le dernier axe est la gestion
de l’activité. Ici, les membres de la coopérative pourront débuter la prise en main des plantations
avec l’encadrement et l’accompagnement des équipes du programme Graine. Durant cette
période de développement initial des plantations, les agriculteurs seront couverts par la
CNAMGS et leurs frais de transport pris en charge. Aussi le rachat de la production d’une
coopérative est-il garanti par Sotrader, tandis que le contrat de gestion se poursuivra jusqu’au
terme du remboursement, entre autres.

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