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Désorption thermique sur site 

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économiques
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Exemples Réponses Contacts

La technique consiste à extraire les composés volatils du sol pollué par chauffage au
moyen d'une unité de traitement mobile acheminée sur le site. La température
n'excède pas en principe 650°C.

Cette augmentation de la température (apport d'énergie calorifique) crée une


augmentation des pressions de vapeur. Le contaminant en phase solide ou liquide
adsorbé sur la matrice passe en phase gazeuse (vaporisation).

 Autre dénomination usuelle :


← Traitement thermique basse ou moyenne température

Le sol subi en premier lieu une phase de préparation constituée d'une série
de prétraitements : broyage, tamisage, déferraillage et séchage.

Le sol est ensuite introduit dans le désorbeur qui assure le transfert


physique des polluants de la phase solide vers la phase gaz.

L'efficacité de la désorption est fonction des températures et des temps de


séjour utilisés. Les paramètres opératoires dépendent du couple
substrat/polluant, des limitations aux transferts de masse et de chaleur
dépendant du substrat (granulométrie, humidité...) et des modes de
transferts thermiques mis en oeuvre dans l'unité de désorption.

Les niveaux de température nécessaires au processus de désorption


dépendent de la masse moléculaire moyenne des produits à désorber. On
distingue deux types de procédés en fonction du niveau de température :

les procédés à basse température (250°C à 450°C) utilisés pour


les polluants les plus volatils dont l'avantage est d'être peu
« agressifs » pour les terres et de ne pas aboutir à une
minéralisation complète de celles-ci,
les procédés à moyenne température (450°C à 650°C) utilisés
pour les composés les plus lourds dont les niveaux de
température permettent non seulement la désorption mais
également la destruction pyrolytique partielle des composés
polluants contenus dans les terres. 

La désorption thermique par chauffage direct

Le procédé consiste à apporter l'énergie calorifique par contact direct


(convection et radiation) vers le sol (matrice et contaminant) à traiter.
L'énergie parvient grâce à un brûleur (propane ou gaz naturel) placé dans
la chambre de désorption. Les contaminants en phase gazeuse sont
emportés avec les gaz chauds de combustion (brûleur) vers un procédé
complémentaire de traitement des gaz.
Ce type de procédé, à grande capacité de traitement et assez simple
d'installation, est plutôt adapté pour :

des sols aux pouvoirs calorifiques modérés,


des sols à humidité inférieure ou égale à 25%.

L'inconvénient majeur de ce procédé réside dans les grands volumes de


gaz à traiter par unité de masse de solide.

      Schéma d'un désorbeur à chauffage direct              

      Légende du schéma :

1. alimentation solide
2. sortie gaz
3. tambour rotatif
4. brûleur
5. solide traité

 
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La désorption thermique par chauffage indirect

Le procédé consiste à apporter l'énergie calorifique par conduction à


travers une paroi (double enveloppe chaude, résistances électriques,…) et
par radiation à partir de la paroi chaude. Les contaminants en phase
gazeuse sont emportés par un gaz de purge vers un procédé de
traitement.
Ce type de procédé permet :

← de traiter les sols quelque soit leur contenu calorifique


← de traiter des sols même avec un fort pourcentage d'humidité
← d'avoir un minimum de gaz à traiter (les gaz de combustion
n'étant pas mélangés avec les vapeurs désorbées) et de limiter
les envols de particules

L'inconvénient majeur de ce procédé réside dans la limite en terme de


capacité de traitement.

 
Schéma d'un désorbeur à chauffage indirect

Légende :

1. alimentation solide
2. rampe brûleurs
3. tambour rotatif
4. sortie fumées brûleurs
5. sortie gaz désorbés
6. solide traité

Le sol dépollué est refroidi à l'air ou à l'eau et réhumidifié pour éviter toute
émission de poussières.

Les gaz issus du désorbeur sont traités avant rejet à l'atmosphère par
postcombustion, lavage des gaz et dépoussiérage.

Limite de mise en oeuvre des techniques

Sur site
Lorsque le site le permet (surface, voisinage,…) des unités mobiles,
directement utilisables sur site peuvent être employées afin d'éviter les
coûts et les risques liés au transport des sols pollués. Cependant le coût du
transport et de mise en place des unités mobiles de traitement peut être
très lourd et n'est rentable, en terme strictement financier, que lorsque les
quantités de sol à traiter sont importantes.

L'implantation d'une unité mobile de traitement sur site doit tenir compte
des phases suivantes :

Etape de mise en place :

transport de l'unité et de ses utilitaires depuis son lieu


d'entreposage, jusqu'au site à décontaminer ;
préparation du site : mise en place des installations de
chantier (bureaux, vestiaires,…), implantation d'utilitaires
(engins de chantiers,…), installation d'aires et mise en place
de cuves de stockage, connexion du site aux utilités (eau,
électricité,…), éclairage et clôture du site…
mise en place sur site de l'unité de traitement et de ses
auxiliaires.

Etape de traitement :

- phase de préparation des terres :

← l'excavation des terres (génie civil) ;


← la préparation des terres : tri, criblage, stockage,
chargement. Cette étape de préparation est spécifique à
chaque procédé de traitement. Elle doit permettre
l'adaptation des critères physiques de la terre à traiter
(humidité, granulométrie, manœuvrabilité,…) au type
d'équipement utilisé. L'adaptation préalable de la terre aux
spécifications de l'équipement est primordiale pour atteindre
les objectifs de dépollution, sans nécessiter un deuxième
passage dans l'unité de traitement.

- phase de traitement des terres préparées suivie d’un post-traitement des


effluents liquides ou gazeux de l'unité de traitement,

- phase de restitution des terres : la terre traitée est remise en place sur le
site. 

Etape de démantèlement :

← démantèlement de l'unité et de ses utilitaires;


← traitement des déchets générés par le chantier de dépollution
des terres (déchets liquides issus du nettoyage des cuves,…);
← remise en état du site.

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Limites liées à la nature de la pollution

Pollution minérale
L’efficacité du procédé a été démontrée pour des sols pollués par des
métaux volatils tels que le mercure.
La technique n’est pas envisageable pour des sols pollués par des métaux
non volatils, de l’amiante, des matériaux radioactifs, des composés
minéraux corrosifs et de cyanures minéraux.

Pollution organique
L’efficacité du procédé a été démontrée pour des sols pollués par des
composés volatils ou semi-volatils qu’ils soient halogénés ou non
halogénés (hydrocarbures aliphatiques (essence, gasoil,...), hydrocarbures
aromatiques (benzène, toluène, xylènes, éthylbenzène,...), composés
halogénés aliphatiques, composés halogénés aromatiques (chlorobenzène,
dichlorobenzène), phénols, composés nitrés, HAP, des PCBs, des pesticides
et des cyanures organiques.
La technique est envisageable pour le traitement de sols pollués par des
dioxines/furanes. Elle n’est pas envisageable pour des sols pollués par des
composés organiques corrosifs.

La température d’ébullition du (des) composé(s) à extraire doit être


inférieure à 500°C.

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Limites liées aux caractéristiques du sol, de la pollution et


des polluants

Paramètres d'exclusion
Les procédés de désorption thermique sont utilisés pour séparer par
évaporation les polluants organiques volatils adsorbés sur les terres. Ils
concernent donc principalement les polluants en équilibre entre les phases
gazeuses et solide ou liquide. Une phase liquide non aqueuse peut
également être concernée par ce traitement selon la nature de ses
constituants.

Paramètres limitants
Composition granulométrique :
Le rendement de désorption thermique dépend de sa granulométrie
d’entrée.
Plus un sol est fin, plus son traitement est facilité, les polluants étant en
général adsorbés à la surface des particules.
La technique est moins adaptée aux sols argileux (risque de colmatage et
de collage) et aux matériaux de grosses dimensions (risques de
détérioration du système de brassage des matériaux dans la chambre de
combustion).
Généralement, le sol est traité pour des dimensions de particules
inférieures à 50 mm.

Porosité :
La porosité interne du substrat influence la vitesse de désorption, la
technique n’est pas adaptée à des matériaux présentant une forte surface
spécifique interne, cette porosité induisant une résistance au transfert et
une possibilité de réadsorption des composés.

Teneur en eau du sol :


Elle doit être inférieure à 25 % pour un procédé à chauffage direct.

Teneur en matières organiques :


La concentration en matières organiques est un facteur important pour le
choix du traitement thermique.
Pour la majorité des applications, la fraction des contaminants est en
général faible par rapport à la matière organique totale présente. Pour un
procédé de désorption thermique à moyenne température, une pyrolyse de
la matière organique naturelle du sol peut se produire. Une teneur en
matières organiques supérieure à 20 % augmente la quantité de gaz à
traiter et donc le coût du traitement.
La manoeuvrabilité des sols et les propriétés d’écoulement sont des
paramètres limitants à la mise en oeuvre.

Donnees economiques

Définition du taux d’utilisation :

Les taux d’utilisation sont définis par rapport aux quantités de terres et de
sols pollués traités en France en 2002. Ont été exclus le traitement des
boues de dragage et de sédiments, le traitement des pollutions d’origine
pyrotechnique ou résultant de l’emploi ou du stockage des armes
chimiques.
Les données quantitatives ont été collectées auprès des sociétés de
dépollution et des exploitants d’installations collectives de traitement. Les
tonnages des terres confinées ou placées en centre de stockage de classe
2 ou classe 3 n’ont pas pu être estimés et sont donc exclus des taux
d’utilisation.

Ces résultats sont assortis d’un indicateur de précision établi en fonction


de la fiabilité et de l’exhaustivité des données.

Les tendances sont relatives à l’évolution prévisible de l’utilisation des


techniques de traitement dans les années à venir.

Taux d'utilisation 

Chiffres-clés
← tonnage total 2002 (estimation)*  : 22500
← taux d’utilisation par rapport aux techniques sur site : 6%
← taux d’utilisation par rapport à l’ensemble des techniques
utilisées : 1,9 %

*Indicateur de précision : Elevé


Perspectives d'évolution
← tendance à la hausse

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Coûts de mise en oeuvre

Coût moyen
← 45 - 105  € / tonne

Exemple

← Site d'une ancienne cokerie


Traitement de terres polluées par des HAP, Cyanure et  Hydrocarbures
avec des teneurs initiales de 15 000 mg/kg Matière Sèche HAP (16), de 8
500 mg/kg Matière Sèche CN et de 19 500 mg/kg Matière Sèche HCT.

←Pour en savoir plus (PDF - 160K - 15/06/2006)

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