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© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie énergétique BE 8 159 − 1
ÉCOULEMENT DES FLUIDES ______________________________________________________________________________________________________________
G m œ t θ
Toute grandeur physique G, fonction de p paramètres
indépendants xi mesurés par q unités fondamentales (masse, x1 m1 œ1 t1 θ1
longueur, temps, température, pour les problèmes de thermo-
mécanique) et traduisant la variation de p causes indépendantes . . . . .
(avec p > q ), s’exprime à partir d’une relation de la forme :
. . . . .
G
g g g
- = F ( π q + 1 , πq + 2 ,..., π p )
------------------------------ . . . . .
x 1 1 x 2 2 ... x q q
. . . . .
. . . . .
G
----------------- = F ( π q + 1 , π q + 2 ,..., π p ) (1)
q
xp mp œp tp θp
∏ xi
gi
i=1
dans laquelle les x1 , ..., xq sont choisis de telle sorte qu’ils soient
L’hypothèse de base de la formulation semi-empirique des phé-
dimensionnellement indépendants et les πq + 1 , ..., πp sont des nom-
nomènes et des corrélations qui s’ensuivent est que la grandeur G
bres sans dimension construits à partir des paramètres xi . En géné-
peut être représentée par une série polynômiale du type :
ral, le choix des x1 , ..., xq est fait parmi les paramètres que l’on juge
comme essentiels dans la description du phénomène physique
étudié.
G = ∑ kn Gn (3)
avec :
e e e
L’équation (1) traduit aussi le fait suivant. G n = x 11 n x 22 n ... x ppn
Si un phénomène physique G dépend de p paramètres indé-
pendants mesurés par q unités fondamentales, ce phénomène où kn est une constante et n le numéro de monômes de la série. Le
physique exprimé par le nombre sans dimension : nombre de monômes sera, a priori, d’autant plus élevé que la préci-
sion recherchée et le domaine de validité de la fonction seront plus
G importants. Avec cette hypothèse, le principe d’homogénéité
----------------
- impose d’avoir :
q
∏ xi
gi
[G ] = [ G n ]
i=1
Ainsi, pour chaque monôme d’ordre n, on a :
forme avec p – q autres NSD (nombres sans dimension) une
relation implicite entre p – q + 1 NSD notés π. œ = œ i e in
m = m i e in
(4)
On a : t = t i e in
F (π, πq + 1, πq + 2 , ..., πp) = 0 (2) θ = θ i e in
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∏
quatre des exposants ei relatifs à q paramètres xi , en fonction des g
xi i doit avoir la même dimension que G et que le rapport :
(p – q ) autres exposants des (p – q ) autres paramètres. Les q pre-
i=1
miers paramètres peuvent être quelconques à condition qu’ils
G
soient dimensionnellement indépendants (voir ci-après). Dans la q
- est un nombre sans dimension noté π.
----------------
suite, on leur réservera l’indice i (i allant de 1 à q ) alors que l’indice j
∏ xi
gi
sera utilisé pour les p – q autres paramètres (j allant de q + 1 à p ). Le
i=1
système conduisant au calcul des exposants ein peut s’écrire :
Si p = q + 1 = 5, l’équation (11) s’écrit :
œ i e in = œ – œ j e jn
4 e5 n
k
G = x 1 1 ... x 4 4 ∑ k n ∏ x i i 5 x 5
g g
m i e in = m – m j e jn (13)
(5) i = 1
t i e in = t – t j e jn
θ i e in = θ – θ j e jn Compte tenu du résultat précédent, on peut affirmer que, dans
cette relation, le terme entre crochets doit être sans dimension. On
avec i = 1 à 4, le notera π5 .
j = 5 à p. En poursuivant le même raisonnement pour des valeurs de p
supérieures, on montre que toutes les fonctions de la forme :
Ce système a une solution non triviale si le déterminant de la q e jn
k ij
∏ xi xj
matrice des coefficients des ein est différent de 0, c’est-à-dire si les xi e
= π j jn (14)
sont dimensionnellement indépendants : i = 1
œ1 œ2 œ3 œ4 sont des nombres sans dimension. La relation (11) s’écrit alors :
m1 m2 m3 m4 p
≠0 G
∑ kn ∏
(6) e
t1 t2 t3 t4 - = π =
----------------
q
π j jn (15)
∏
g j = q+1
θ1 θ2 θ3 θ4 xi i
i=1
Pour chaque monôme, les solutions sont de la forme : ou encore de façon plus formelle :
e in = f in (œ, m, t, θ, e5n , e6n , ..., epn ) (7)
G
π = ----------------
- = F ( π q + 1 , π q + 2 , ..., π p )
Dans cette formule œ j , mj , ... ne sont pas explicités car ils sont q
∏ xi
gi
prédéterminés dès que les paramètres xi et xj sont choisis.
i=1
La relation (7) peut encore être écrite sous la forme suivante :
e in = g in (œ, m, t, θ ) + hin (e5n , e6n , ..., epn ) (8) ou sous forme implicite :
puisque les fonctions fin sont toujours des fonctions linéaires de F (π, πq +1 , πq + 2 , ..., πp ) = 0
œ , m, …, e5 , …, ep . Dans cette expression, les gin sont en fait des
nombres calculés à partir des valeurs connues œ, m, … et œi , mi , …,
et les fonctions hin sont elles-mêmes des fonctions linéaires des ejn On retrouve l’énoncé du théorème de Vaschy-Buckingham :
dépendant des coefficients œj , mj , … et œi , mi , … On écrit pour le Toute grandeur physique représentant un phénomène fonc-
monôme n : tion de p variables indépendantes mesurées par q unités fonda-
mentales peut être décrit par une fonction implicite de p – q + 1
h in = ∑ kijn ejn nombres sans dimension.
Alors, l’équation (3) explicitant Gn peut s’écrire :
q p Le corollaire de ce théorème est que la valeur du nombre sans
∏ xi ∏
g in + h in e dimension caractéristique du phénomène physique étudié est
Gn = x j jn (9)
unique pour tous les cas où les nombres sans dimension attachés
i=1 j = q+1
aux paramètres qui gouvernent ce phénomène ont une valeur déter-
soit : minée. Cette remarque est à la base de la modélisation des phé-
q p q e jn nomènes physiques par des corrélations semi-empiriques
g in k ijn
Gn = ∏ xi ∏ ∏ xi xj (10) adimensionnées.
i=1 j = q + 1 i = 1
Quels que soient les Gn , les gin qui ne dépendent que des
œ, m, ..., œ i , mi , ... ont la même valeur dans la solution des ein . Le 1.2 Exemple d’application
même résultat s’obtient pour les kijn . On peut donc écrire :
p q e jn Considérons l’évolution d’un gaz à travers une machine (ventila-
G k ij
∑ kn ∏ ∏ xi xj
teur, compresseur ou turbine par exemple) et recherchons l’expres-
----------------
q
- = (11)
sion de la pression de sortie Ps en fonction des paramètres ayant
j = q + 1 i = 1
∏ xi
gi
une influence sur cette grandeur (figure 1).
i=1 La résolution de ce problème par la méthode de l’analyse dimen-
Dans cette équation, G représente une grandeur physique dont la sionnelle nécessite tout d’abord de recenser les p paramètres dont
dimension ne change évidemment pas avec le problème traité. Ana- dépend la grandeur Ps . Cette phase de la résolution fait appel à une
lysons alors plusieurs cas dans lesquels la valeur de p diffère. Si connaissance phénoménologique du problème, donc à une certaine
p = q = 4, l’équation (11) devient simplement : expérience de la part de l’ingénieur. Ainsi, dans le problème posé,
l’analyse physique et l’expérience montrent que les paramètres sui-
G = x 1 1 ... x 4 4 ∑ k n
g g
(12) vants ont une influence sur la pression du gaz à la sortie :
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soit :
1 1
Machine g 1 = – --- ( 3 m + œ + 3 t ) = – --- ( 3 – 1 – 6 ) = 1
e s
4 4
1 1
g 2 = --- ( m – œ + t ) = --- ( 1 + 1 – 2 ) = 0
4 4
1 1
Figure 1 – Schéma d’une machine parcourue par un gaz g 3 = --- ( 3 m + œ + t ) = --- ( 3 – 1 – 2 ) = 0
2 2
1 1 1
h 1 = – --- e 5 + --- e 6 – --- e 7
2 4 4
— la pression à l’entrée Pe ;
— la nature du fluide, que l’on peut caractériser par les 1 1 1
h 2 = --- e 5 + --- e 6 – --- e 7
paramètres : γg (rapport des capacités thermiques sous pression et 2 4 4
sous volume constants), µ (viscosité dynamique) et ρ (masse
1 1
volumique) ; h 3 = – --- e 6 + --- e 7
— la vitesse de rotation de la roue de la machine N (ou sa 2 2
vitesse périphérique ve ) ; La relation (9) liant l’un des termes du polynôme de la grandeur G
— la taille de la machine caractérisée, par exemple, par le dia- aux paramètres s’écrit alors :
mètre extérieur ∅ de la roue ;
— le débit massique ṁ du fluide.
–2 e5 n + e6 n – e7 n 2 e5 n + e6 n – e7 n e6 n + e7 n
Ainsi, on a p = 7 paramètres indépendants qui peuvent avoir une - ----------------------------------------- – ----------------------- e 4 n
1 + -------------------------------------------- e e 6n e 7n
( Ps )n = Pe 4 ρ 4 ṁ 2 γg ve 5n ∅ µ
influence sur le phénomène étudié : la pression de sortie du fluide.
Les autres paramètres que l’on pourrait évoquer n’ont que peu ou
pas d’influence ou sont eux-mêmes fonctions des paramètres dési- ce qui, sous la forme (10), s’écrit :
gnés ci-dessus.
Le nombre d’unités fondamentales q intervenant dans ces para- e 6n
e v e 5 n ∅ 4 Pe ρ
e
mètres est égal à 3. Ce sont la masse M, la longueur L et le temps T. µ e 7n
Les xi paramètres de base peuvent être choisis arbitrairement. On ( P s ) n = P e γ g4 n ------------------- --------------------- ------------------------------
prendra par exemple : Pe , ρ et ṁ . On peut alors établir le tableau Pe ⁄ ρ ṁ 4 P ⁄ ρ ṁ
e
des unités correspondant à ce problème (tableau 2).
1⁄4
P ve ∅ ( Pe ρ ) µ
Le respect des conditions dimensionnelles [système (4)] s’écrit : ------s- = F γ g , ------------------- , -----------------------------, ------------------------------------ (17)
m = e 1 + e 2 + e3 + e7
Pe Pe ⁄ ρ ṁ ( Pe ρ )
1⁄4
ṁ
œ = – e 1 – 3 e2 + e5 + e 6 – e7
Dans cette équation, les nombres sans dimension qui apparais-
t = – 2 e 1 – e 3 – e5 – e 7 sent à l’intérieur des crochets peuvent être remplacés par toute
La résolution de ce système donne : combinaison qui peut être faite entre eux. On obtient alors des nom-
bres sans dimension d’usage courant. Ainsi :
1 — la division du deuxième NSD par la racine carrée du premier
e 1 = – --- (3 m + œ + 3t + 2e 5 – e 6 + e 7)
4 donne le nombre de Mach Ma (rapport de la vitesse périphérique
1 ve à la vitesse du son vs ([B 8 165], § 1.4) à l’entrée de la machine) :
e 2 = --- ( m – œ + t + 2e 5 + e 6 – e 7)
4
ve
1 Ma = ------------------------
-
e 3 = --- (3 m + œ + t – e 6 – e 7)
2 γ g Pe ⁄ ρ
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P* Dm
P * ′ = --------
*
- x im = -------- x ip
P réf Dp
*
P réf étant la pression caractéristique. xim = kd xip (21)
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* Eu m ρ m V m 2 *
Dm P m = -----------
- ------- -------- P
Eu p ρ p V p p
Vp
Ainsi, deux écoulements qui respectent toutes ces conditions
sur xi , vi , t et P * sont semblables bien que différents. On peut
transposer les résultats de l’un à l’autre.
De
Dm Vp
t m = --------
Dp Vm tp
--------- C’est la condition générale de similitude qu’il n’est que rarement
possible de respecter intégralement. En effet, il est souvent difficile
de garder la constance de kg pour toutes les grandeurs de même
tm = k t tp
dimension. Ainsi, la similitude ne sera souvent que partielle et les
résultats obtenus, en transposant au prototype ceux de la maquette,
kd
k t = ------ est l’échelle des temps ou échelle temporelle qui doit être ne seront qu’approchés.
kv
constante pour que la similitude temporelle soit respectée. Par ailleurs, la similitude nécessite aussi de respecter certaines
relations entre différentes échelles de grandeurs. Ce sont les condi-
La relation entre l’échelle des temps et les échelles géométrique tions particulières de similitude que nous allons rechercher ci-
et cinématique est dite condition cinématique de similitude. après.
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2.2.3.1 Identité des échelles des forces d’inertie Cette condition implique qu’entre la maquette et le prototype, il
faut que :
kv k v2 kv kt ρm vm Dm ρp vp Dp
k ρ ------ = k ρ ------- ⇒ ---------- = 1 Re m = ------------------------
- = -------------------- = Re p (35)
kt kd kd µm µp
On retrouve la condition de similitude cinématique. C’est l’égalité des nombres de Reynolds Re (cf. § 2.1) qui mesure
le rapport entre les forces d’inertie et les forces de viscosité.
P v s2 ρ
Eu = ---------2 = ---------------
1
- = -------------------
-
E ρc DT
dt
-dV
p ------- = E Tβ -------
DP
dt
- + Φ d V
ρv γ g ρv 2 Ma 2 γ g V V
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Les conditions de similitude énergétique, qui traduisent l’identité Le produit du nombre d’Eckert Ec par le nombre de Reynolds Re
des échelles de puissance ou d’énergie, s’écrivent comme suit. correspond au rapport de l’énergie interne à l’énergie dissipée par
Notons que dans la suite, le terme énergie sera utilisé à la place de frottement, alors que le nombre d’Eckert correspond au rapport de
puissance. l’énergie interne à l’énergie cinétique et le nombre de Reynolds à
l’énergie cinétique rapportée à l’énergie dissipée par frottement.
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2.2.4.5 Identité des échelles d’énergie ture. Dans beaucoup de problèmes, on ne prend en compte cette
transmise par convection aux parois variation avec la température que dans le terme de la force de gra-
et d’énergie transportée (énergie interne) vité de l’équation du bilan de la quantité de mouvement. C’est
Dans l’équation (38), le membre de gauche se décompose en un l’hypothèse de Boussinesq. Avec cette hypothèse, l’équation (27)
terme inertiel et un terme de transport : devient :
E E
2
∂ vi ∂ vi ∂P ∂ vi
∂T ∂T
ρc p ------- + v i --------- d V ρ -------- + ρv j --------- = – --------- + ρ 0 [ 1 – β ( T – T 0 )] g i + µ ----------
DT (59)
ρc p -------- d V = (55) ∂t ∂ xj ∂ xi 2
dt ∂t ∂ xi ∂x j
V V
Cette équation est valable pour la maquette comme pour le proto-
L’identité des échelles de l’énergie transportée et de l’énergie
type. Le développement de l’une en fonction de l’autre, compte tenu
thermique transmise par convection aux parois (dernier terme de
des échelles et de la condition d’identité des échelles des forces,
l’équation (38)) implique :
notamment de gravité, de viscosité et d’inertie, conduit à écrire :
3
k ρ k cp k v kT k d 2 k hc 2
-------------------------------- = k hc kT k d soit - = 1
-------------------- (56) kµ kv kρ kv
kd k ρ k cp k v k ρ k g k β ∆ T = -----------
- = ----------- (60)
kd
2 kd
Cette identité d’échelle est équivalente à la condition d’égalité des De la deuxième partie de cette équation, on tire : kv = kν /kd qui est
nombres de Stanton St entre la maquette et le prototype : la condition de similitude de Reynolds. Cette relation permet d’éli-
h cm h cp miner l’échelle des vitesses dans la relation (60) et d’obtenir la
St m = --------------------------- - = St p
- = --------------------- (57) condition complémentaire de similitude de la convection naturelle :
ρ m c pm v m ρ p c pp v p
3
k g k β ∆T k d
L’égalité des nombres de Stanton ne correspond pas à une condi- - = 1
-----------------------
2
(61)
tion de similitude complémentaire au niveau de l’énergie. Ce n’est kν
en réalité qu’une variante d’une autre condition de similitude, la Cette condition s’écrit encore, avec la définition des diverses
similitude de Nusselt par exemple. En effet, on a : échelles :
3 3
Nu
St = -------- œm gm βm ∆T m œp gp βp ∆T p
Pe Gr m = ------------------------------------ - = Gr p
- = ------------------------------ (62)
νm 2 ν p2
Le nombre de Stanton est parfois appelé : nombre de Margoulis Les nombres de Grashof Gr doivent être identiques pour la
Ms. maquette et le prototype. Le nombre de Grashof est une mesure du
rapport des forces de poussée d’Archimède (deuxième terme de
l’ensemble du terme de gravitation) aux forces visqueuses.
2.3 Conditions particulières de similitude Dans les études de transfert thermique en convection naturelle, il
faut aussi respecter les conditions de la similitude énergétique
Les conditions de similitude énoncées précédemment sont celles imposées par l’équation de l’énergie. Parmi ces conditions, on note
qui sont le plus fréquemment rencontrées dans les études d’écoule- l’identité des nombres de Prandtl (§ 2.2.4.3). Ainsi, on remplace par-
ments classiques de convection forcée. Dans la pratique, de nom- fois le nombre de Grashof par le nombre de Rayleigh Ra qui est le
breux autres cas peuvent se présenter. Parmi ceux-ci, deux cas sont produit du nombre de Grashof par le nombre de Prandtl :
donnés ci-après à titre d’exemple. 3 2
3
œ gβ ∆T œ ρ cp gβ ∆ T
Ra = Gr Pr = ---------------------- = ----------------------------------
- (63)
νa µλ
2.3.1 Influence de la tension superficielle
Dans l’équation du bilan de la quantité de mouvement, les forces
prises en compte sont les forces d’inertie, de pression, de gravité et 3. Conclusion
de viscosité. Dans un problème où les forces de tension superficielle
(souvent négligeables) ont de l’importance, il faut ajouter un terme En pratique, de nombreux phénomènes physiques sont modéli-
approprié de force linéique. C’est le cas, par exemple, des pro- sés à l’aide d’équations semi-empiriques écrites en utilisant des
blèmes d’équilibre diphasique liquide/vapeur avec une interface paramètres adimensionnés. L’écriture formelle de ces équations est
courbe (goutte ou bulle). La similitude entre le comportement de la guidée par l’application du théorème de Vaschy-Buckingham. La
maquette et celui du prototype impose alors de respecter l’identité détermination des coefficients et exposants, plus ou moins nom-
entre l’échelle de cette force, due à la tension superficielle, et celle breux, qui interviennent dans ces équations nécessite d’avoir
des autres forces. La comparaison entre les forces d’inertie et les recours à l’expérience. Cependant, l’application de l’équation déter-
forces de tension superficielle, par exemple, conduit à définir le minée par ce processus ne doit être faite que pour des situations ou
nombre de Weber : des configurations pratiques semblables à celles qui existaient dans
2
ρv D l’expérience ayant servi à déterminer les coefficients et exposants
We = -------------- (58) de l’équation. Cette expérience joue le rôle de maquette, les applica-
σ
tions souhaitées constituent alors autant de prototypes.
où σ est la tension superficielle, qui est une force par unité de lon-
Cette dernière notion est capitale dans l’application des très nom-
gueur. Dans ce type de problème, le nombre de Weber doit avoir la
breuses corrélations trouvées dans la littérature scientifique. En par-
même valeur pour le prototype et pour la maquette.
ticulier, il importe de bien connaître les conditions de réalisation de
l’expérience ayant servi à établir la corrélation pour vérifier que
2.3.2 Convection naturelle toutes les conditions de similitude sont remplies entre cette expé-
rience sur maquette et le prototype.
Dans les problèmes de convection naturelle, la force de gravité a Pour résumer cet article, on trouvera dans le tableau 3 les condi-
une importance prépondérante, le « moteur » du mouvement étant tions de similitude pour les problèmes thermomécaniques ainsi que
lié à la variation de la masse volumique du fluide ρ avec la tempéra- les nombres sans dimension qui y sont associés.
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Vitesse v k v = k d /k t
1. Cinéma- kd (L) 2
tique kt (T) k kd k
Accélération γ k γ = -----v- = ------
- = ------v-
kt kt
2 kd
Inertie
2
volumique kv
Mγ k Iv = k ρ -------
- → kρ kγ
--------
3
kd
L
Pression (en force/ P Pour un gaz parfait
unité de volume) Euler → Eu = ---------2
kp kp = kρ kv
2 ρv 1
Mach → Ma = -------------------
P
---- → ------
- (forces de pression/ Eu γ g
L kd forces d’inertie)
v
Froude → Fr = ------------
2. Dyna- Gravité 2 gD
ρg → kg kρ kg = kv ⁄ kd
mique (forces d’inertie/forces
(force par kρ (M) de gravité)
unité de
Viscosité ρvD
volume) kµ = k ρ kv k d Reynolds → Re = -----------
v kv µ
µ -----2- → k µ -----2 k ν = kv kd (forces d’inertie/forces
L kd de viscosité)
3
œ gβ ∆ T
Convection 2 Grashof → Gr = ---------------------
- Rayleigh → Ra = Gr Pr
kµ kv kρ kv 2
naturelle ν 3 2
k ρ k g k β ∆ T = -----------
- = ----------- œ ρ c p gβ ∆ T
ρβ ∆ Tg i → k ρ k β ∆T kg kd
2 kd (force de poussée Ra = ----------------------------------
-
d’Archimède/force µλ
visqueuse)
Tension ρv D
2
superficielle Weber → We = --------------
2 σ
σ 2 kσ = kρ kv kd
-----2- → kσ ⁄ k d (forces d’inertie/forces de
L tension de surface)
Puissance
volumique 2 3
kE˙v = k ρ kd ⁄ k t
E v /t
Puissance
cinétique
volumique 3
2
kE˙c = k ρkv ⁄ k d
2 kv
v
3. Énergé-
ρ ------ → k ρ -----
t kt
tique
(puissance/ kT (Θ) Puissance
interne kv cp T
unité de
volumique
kU˙ v = k ρ k cp kT ----- Eckert → Ec = ---------
-
volume) kd v2
cp T kT
ρ ---------- → k ρ k cp ----- 2
k cp = kv ⁄ k T (énergie interne/énergie
t kt cinétique)
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Transfert convectif hc Nu
vers une paroi h c D Stanton → St = ------------
ρ c v
- = --------
Pe
k hc = k λ ⁄ k d Nusselt → Nu = ---------- p
hc T k λ (énergie transmise
---------- → k hc -----T (convection/conduction) à la paroi/énergie
D kd
transportée)
Loi des échelles entre maquette (m ) et prototype (p ) : Gm = kGGp , avec kG échelle de la grandeur G.
Dimensions fondamentales (en thermomécanique) : M (masse), L (longueur), T (temps), Θ (température).
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µ µc ν
Pa · s Viscosité dynamique Pr Prandtl Pr = ---------p = ---
λ a
ν m2 · s–1 Viscosité cinématique
ρc p vD
π Nombre sans dimension Pe Péclet Pe = -----------------
- = Re Pr
λ
ρ kg · m–3 Masse volumique v
Fr Froude Fr = ------------
σ Pa · m Tension superficielle gD
m Masse Coefficient ṁ
δR de débit δ R = -----------------
2
n Relatif au n ième monôme de Rateau ρ ∅ ve
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