Modibo Keïta (1915-1977)

Modibo Keïta, né le 4 juin 1915 à Bamako et mort en détention au camp des commandos parachutistes de
Djikoroni Para à Bamako le 16 mai 1977, est un homme politique malien. Il est président de la République du Modibo Keïta
Mali entre 1960 et 1968.

Modibo Keïta est un panafricaniste et un tiers-mondiste convaincu. Il partage cette conviction avec les grands
nationalistes de son temps, comme Mouammar Kadhafi, de Libye, Gamal Abdel Nasser d’Égypte, Kwame
Nkrumah du Ghana, Ahmed Ben Bella d’Algérie, Nehru d’Inde.

Sommaire
Enfance et jeunesse
Débuts de son engagement
Parcours politique
Président de la République
Panafricaniste
Modibo Keïta en 1961.
Notes et références
Fonctions
Distinction
Voir aussi Président de la République du Mali
Bibliographie 22 septembre 1960 – 19 novembre 1968
Audio & vidéo (8 ans, 1 mois et 28 jours)

Liens externes Président du

Lui-même
gouvernement
Prédécesseur Fonction créée
Enfance et jeunesse Successeur Moussa Traoré
Président de l'Assemblée fédérale de la
Modibo Keïta est né le 4 juin 1915 à Bamako-Coura, un quartier de Bamako, alors capitale du Soudan Fédération du Mali
français. Fils de Daba et Hatouma (Fatoumata) Camara, Modibo est issu d’une famille malinké et musulmane Chef du gouvernement
pratiquante. Après avoir fréquenté de 1925 à 1931 l’école primaire de Bamako, il entre en 1931 à l'école
primaire supérieure Terrasson de Fougères (actuel lycée Askia Mohamed) et en 1934, il poursuit ses études à 17 janvier – 20 août 1960
(7 mois et 3 jours)
l’école normale d’instituteurs, l’École William Ponty de Gorée à Dakar. Ses professeurs le signalèrent déjà
comme un bon élément mais aussi comme un agitateur anti-français à surveiller. Il sort major de sa promotion Président Léopold Sédar
et, en 1936, devient instituteur. Il enseignera d’abord en brousse puis à Bamako, Sikasso et Tombouctou. Il Senghor
épouse en 1939 Mariam Travélé, qui l'accompagnera dans toutes ses luttes. Prédécesseur Fonction créée
Successeur Fonction supprimée
Débuts de son engagement Secrétaire général de l'Union
soudanaise-Rassemblement
Très vite, il adhère à plusieurs associations. Il fonde avec Mamadou Konaté, l’« Association des lettrés du démocratique africain
Soudan » qui deviendra par la suite le « Foyer du Soudan ». Il s’investit dans les activités culturelles et anime 19 janvier 1946 – 22 septembre 1960
le groupe « Art et Travail ». (14 ans, 8 mois et 3 jours)

En 1937, il fonde avec le Voltaïque Ouezzin Coulibaly le « syndicat des enseignants d’Afrique-Occidentale Président Félix Houphouët-
Boigny
française ».
Secrétaire d'État à la présidence du
Il devient membre du « Bloc soudanais » créé par Mamadou Konaté. Conseil
1 6 novembre 1957 – 15 avril 1958
En 1943, il fonde avec son ami Jean Marie Koné la revue L’Œil de Kénédougou dans laquelle il critique le
(5 mois et 9 jours)
pouvoir colonial.
Président René Coty

Parcours politique Gouvernement Félix Gaillard

Prédécesseur Georges Galy-
Gasparrou
Après la Seconde guerre mondiale, il est cofondateur et secrétaire général de l'Union soudanaise et adhère en
Michel Soulié
1946 au Rassemblement Démocratique Africain (RDA). Considéré par le régime colonial comme un Jean Meunier
dangereux opposant, il est interné quelque temps en 1946
Successeur Aucun
En 1948, il est élu conseiller général du Soudan français au titre de la circonscription de Bamako-Kita. En Sous-secrétaire d'État à la France
1953, il est élu conseiller de l’Union française. Le 26 novembre 1956, il devient maire de Bamako et est élu d'Outre-mer
député à l’Assemblée nationale française dont il devient vice-président.
12 juin – 30 septembre 1957
Il siègera deux fois comme secrétaire d’État dans les gouvernements français de la Quatrième République : Président René Coty
Gouvernement Maurice Bourgès-
Secrétaire d'État à la France d'Outre-mer du gouvernement Maurice Bourgès-Maunoury (du Maunoury
17 juin au 6 novembre 1957) ;
Prédécesseur Gaston Defferre
 Secrétaire d'État à la présidence du Conseil du gouvernement Félix Gaillard (du Successeur Gérard Jaquet
18 novembre 1957 au 14 mai 1958). Biographie
2 Date de naissance 4 juin 1915
En 1957, son parti remporte une victoire écrasante aux élections et il est élu l'année suivante président de
l’Assemblée constituante de la Fédération du Mali qui regroupe le Soudan français, le Sénégal, la Haute-Volta Lieu de naissance Bamako (Soudan
et le Dahomey (ces deux derniers pays quitteront rapidement la fédération). français)
Date de décès 16 mai 1977
Président de la République Lieu de décès Bamako (Mali)
Nationalité malienne (à partir de
Le 20 juillet 1960, Modibo Keïta est nommé chef du gouvernement de la Fédération du Mali (qui regroupe le l'indépendance, en
Soudan français et le Sénégal). Après l’éclatement de cette fédération, le 22 septembre 1960, il proclame 1960)
l’indépendance du Soudan français qui devient la république du Mali. Il en prend la présidence. Parti politique Union soudanaise-
Rassemblement
Socialiste, il oriente son pays vers une socialisation progressive de l’économie, d’abord de l’agriculture et du démocratique africain
commerce avec la création en octobre 1960 de la Société Malienne d’Importation et d’Exportation (SOMIEX) Conjoint Mariam Travélé
ayant le monopole de l’exportation des produits maliens et de l’importation des produits manufacturés et des
Religion Islam
biens alimentaires (sucre, thé, lait en poudre…) et de leur distribution à l’intérieur du pays. La création du
franc malien en 1962 et les difficultés d’approvisionnement entraînent une inflation importante et un
mécontentement dans la population, notamment auprès des paysans et des commerçants.

Sur le plan politique, Modibo Keïta fait rapidement incarcérer ses opposants comme Fily Dabo Sissoko et
Hammadoun Dicko, anciens députés représentant le Soudan à l’Assemblée nationale française. À partir de
1967, il déclenche la « révolution active » et suspend la constitution en créant le Comité national de défense
de la révolution (CNDR). Les exactions des « milices populaires » et la dévaluation du franc malien en 1967
amènent un mécontentement général. Présidents de la République du Mali
Le 19 novembre 1968, le lieutenant Moussa Traoré organise un coup d’État et renverse Modibo Keïta qu’il
envoie en prison à Kidal. Durant neuf ans, de 1968 à 1977, le pays est alors dirigé par le Comité militaire de libération
nationale (en) (CMLN).

Modibo Keïta meurt en détention à Bamako le 16 mai 1977 à l’âge de 61 ans dans des circonstances suspectes. Radio-
Mali diffuse un communiqué annonçant : « Modibo Keïta, ancien instituteur à la retraite, est décédé des suites d’un
œdème aigu des poumons. » Ses obsèques au cimetière d’Hamdallaye donnent lieu à d’importantes manifestations,
réprimées violemment par les services de sécurité dirigés alors par Tiécoro Bagayoko. Le président Moussa Traoré est
obligé d’intervenir à Radio-Mali pour donner une version « officielle » du décès de Modibo Keïta, qui ne convainc
personne. Modibo Keïta est réhabilité en 1992 à la chute du régime de Moussa Traoré par le président Alpha Oumar Modibo Keïta le 20 juin 1961, à
Konaré. Le mémorial Modibo Keïta est inauguré à Bamako le 6 juin 1999. Son épouse Mariam Keita est décédée en Maribor, lors d'une visite officielle en
2014 à 94 ans. Yougoslavie.

En janvier 2016, l'aéroport international de Bamako-Sénou est rebaptisé : aéroport international Modibo-Keïta.

Panafricaniste
Modibo Keïta a œuvré toute sa vie pour l’unité africaine. D’abord en participant à la création de la Fédération du Mali
avec Léopold Sédar Senghor. Le mémorial à Modibo Keita est situé
non loin du fleuve Niger.
Après son éclatement, il s’éloigne de Léopold Sédar Senghor et avec Sékou Touré (président de la Guinée) et Kwame
Nkrumah (président du Ghana), il fonde l’Union des États de l'Afrique de l'Ouest.

En 1963, il participe à la rédaction de la charte de l’Organisation de l'unité africaine (OUA) dont il est l’un des principaux artisans.

Invitant à Bamako le roi du Maroc et le président algérien, il œuvrera pour mettre fin à la « guerre des sables », conflit frontalier entre l’Algérie et le Maroc.

De 1963 à 1966, il normalisera ses relations avec le Sénégal, la Haute-Volta et la Côte d’Ivoire.

Partisan du non-alignement, il a défendu les mouvements nationalistes comme le Front de libération nationale (FLN) algérien.

Notes et références
1. (en) Bridgette Kasuka, Prominent African Leaders Since Independence, Bankole Kamara Taylor, 8 février 2012, 558 p.
(ISBN 978-1-4700-4358-2, lire en ligne (https://books.google.tn/books?id=Ragu4v8r--4C&pg=PA199&dq=Modibo+Ke%C3%AFta+en+193
7))
2. Encyclopædia Universalis, « MODIBO KEITA » (https://www.universalis.fr/encyclopedie/modibo-keita/), sur Encyclopædia Universalis

Distinction
En 1963, Modibo Keita reçoit le prix Lénine international.

Voir aussi

Bibliographie
Modibo Diagouraga, Modibo Keïta, un destin, L’Harmattan, Paris, 2005, 174 p. (ISBN 2747586146).
Audio & vidéo
Les Présidents Senghor et Modibo Keïta, court métrage de Paulin Soumanou Vieyra, 1959.
Modibo Keïta vous parle - Interview recueillie en septembre 1966 par Pierre Morlot, 33 T, Double face, Label : Private A.F.A.S.P.A.

Liens externes
Notices d'autorité : Fichier d’autorité international virtuel (http://viaf.org/viaf/39399611) ·
International Standard Name Identifier (http://isni.org/isni/0000000110570566) ·
Bibliothèque nationale de France (http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12067015d) (données (http://data.bnf.fr/ark:/12148/cb12067015d)) ·
Système universitaire de documentation (http://www.idref.fr/028937856) ·
Bibliothèque du Congrès (http://id.loc.gov/authorities/no2012031462) · Gemeinsame Normdatei (http://d-nb.info/gnd/118984578) ·
Bibliothèque royale des Pays-Bas (http://data.bibliotheken.nl/id/thes/p08941182X) ·
WorldCat (http://www.worldcat.org/identities/lccn-no2012-031462)
Site consacré à Modibo Keïta (http://modibokeita.free.fr): portrait, discours, photos, vidéos…
Modibo Keïta, « Notre liberté serait un mot vide de sens si nous devions toujours dépendre financièrement de tel ou tel pays (http://leflam
beau.africa-web.org/spip.php?article2) », article du journal Le Flambeau (organe de la Jeunesse Union africaine-Mali), Bamako, Mali.
(ru) « Sergey Katrinov. Quand l'armée est venue à Bamako... » (https://ten-proshlogo.ru/ot-azii-do-afriki/item/7-sergej-katrinov-kogda-arm
iya-prishla-v-bamako), В тени прошлого (consulté le 11 juin 2020)

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