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Limites, Continuité, Fonctions Usuelles PDF
Limites, Continuité, Fonctions Usuelles PDF
Muni de ces deux opérations + et ×, F(I, IR) a une structure d’anneau commutatif :
– Le neutre additif est l’application constante x → 0.
– L’opposée d’une application f est l’application −f définie par : ∀ x ∈ I, (−f )(x) = −f (x).
– Le neutre multiplicatif est l’application constante x 7→ 1.
– Une application f est inversible pour le produit ⇔ elle ne prend pas la valeur 0.
1 1 1
Son inverse pour × est alors , définie par : ∀ x ∈ I, (x) = .
f f f (x)
Soit α un réel. On note encore α l’application constante x 7→ α.
La notation αf désigne l’application définie par : ∀ x ∈ I, (αf )(x) = αf (x).
(c’est le produit de f par l’application constante α).
Définition
Pour tous f et g de F(I, IR), on pose f ≤ g ⇔ ∀ x ∈ I, f (x) ≤ g(x).
On définit ainsi une relation d’ordre partiel sur F(I, IR).
On note comme d’habitude f ≥ g ⇔ g ≤ f .
Définition
Soient f et g dans F(I, IR).
On définit les applications inf(f, g) et sup(f, g) de la manière suivante :
∀ x ∈ I, inf(f, g)(x) = min(f (x), g(x))
Remarques et propriétés
f , g et h désignent ici trois applications quelconques de I dans IR.
– inf(f, g) = f ⇔ f ≤ g ⇔ sup(f, g) = g.
inf(f + h, g + h) = inf(f, g) + h
–
sup(f + h, g + h) = sup(f, g) + h
inf(αf, αg) = α inf(f, g) inf(αf, αg) = α sup(f, g)
– Si α > 0 et si α < 0
sup(αf, αg) = α sup(f, g) sup(αf, αg) = α inf(f, g)
inf(−f, −g) = − sup(f, g)
En particulier
sup(−f, −g) = − inf(f, g)
inf(f, g) ≤ f ≤ sup(f, g) (h ≤ f et h ≤ g) ⇔ h ≤ inf(f, g)
–
inf(f, g) ≤ g ≤ sup(f, g) (h ≥ f et h ≥ g) ⇔ h ≥ sup(f, g)
Autrement dit, dans F(I, IR) muni de la relation d’ordre ≤ :
(
inf(f, g) est le plus grand des minorants (la borne inférieure) de la paire {f, g}.
sup(f, g) est le plus petit des majorants (la borne supérieure) de la paire {f, g}.
– Les opérations inf et sup sont des lois de composition associatives sur F(I, IR).
On peut donc généraliser et définir les applications inf(f1 , f2 , . . . , fn ) et sup(f1 , f2 , . . . , fn ).
Définition ( Notations f + , f − , |f | )
Soit f un élément de F(I, IR).
On définit les applications |f |, f + et f − de la façon suivante :
– ∀ x ∈ I, |f |(x) = |f (x)|.
f (x) ≥ 0
+
f (x) si
– ∀ x ∈ I, f (x) = max(f (x), 0) =
0 si f (x) < 0
−f (x) si f (x) ≤ 0
– ∀ x ∈ I, f − (x) = max(−f (x), 0) =
0 si f (x) > 0
Remarques et propriétés
f + = sup(f, 0)
+ −
– Une définition équivalente de f et de f est :
f − = sup(−f, 0)
– Les applications f + et f − sont à valeurs dans IR+ .
1
f = f+ − f− f + = (|f | + f )
– On vérifie les égalités : et on en en déduit 2
|f | = f + + f − f − = 1 (|f | − f )
2
1
sup(f, g) = (f + g + |f − g|)
– Plus généralement : ∀ (f, g) ∈ F(I, IR), 2
1
inf(f, g) = (f + g − |f − g|)
2
Définition
Soit f un élément de F(I, IR).
On dit que f est majorée s’il existe un réel β tel que : ∀ x ∈ I, f (x) ≤ β.
Cela revient à dire que f (I) = {f (x), x ∈ I} est une partie majorée de IR.
On note alors supI f , ou supx∈I f (x) la borne supérieure de l’ensemble image f (I).
On dit que cette quantité est la borne supérieure de f sur l’intervalle I.
Définition
Soit f un élément de F(I, IR).
On dit que f est minorée s’il existe un réel α tel que : ∀ x ∈ I, f (x) ≥ α.
Cela revient à dire que f (I) = {f (x), x ∈ I} est une partie minorée de IR.
On note alors inf I f , ou inf x∈I f (x) la borne inférieure de l’ensemble f (I).
On dit que cette quantité est la borne inférieure de f sur l’intervalle I.
Définition
Soit f un élément de F(I, IR). On dit que f est bornée si f est majorée et minorée.
f est donc bornée s’il existe deux réels α et β tels que : ∀ x ∈ I, α ≤ f (x) ≤ β.
Définition
Soit f un élément de F(I, IR). Soit J un sous-intervalle de I, d’intérieur non vide.
On dit que f est majorée (resp. minorée, resp. bornée) sur J si la restriction de f à J est
majorée (resp. minorée, resp. bornée).
inf f (x) ≤ inf f (x)
x∈I x∈J⊂ I
On a alors les inégalités :
sup f (x) ≥ sup f (x)
x∈I x∈J⊂ I
Remarques
Soient f et g deux éléments de F(I, IR).
Définition
Soit f une application définie sur l’intervalle I, à valeurs dans IR. Soit a ∈ I.
On dit que f présente un maximum absolu (ou global ) en a si : ∀ x ∈ I, f (x) ≤ f (a).
On dit que f présente un minimum absolu (ou global ) en a de I si : ∀ x ∈ I, f (x) ≥ f (a).
Dans l’un ou l’autre cas, on dit que f présente un extrémum absolu en a.
Remarques
– f présente un maximum absolu en a ⇔ f est majorée sur I et f (a) = sup f .
I
On exprime cela en disant que la borne inférieure de f sur I est atteinte en a.
On peut alors noter f (a) = max f plutôt que f (a) = sup f .
I I
– De même, f a un minimum absolu en a ⇔ f est minorée sur I et f (a) = inf f .
I
On dit alors que f atteint sa borne inférieure en a et on note f (a) = min f .
I
Remarques
– Dans les cas autres que ceux énumérés ci-dessus, on ne peut rien dire.
– Soit f une application monotone de I dans IR.
Si α ≥ 0, αf et f ont la même monotonie.
Si α ≤ 0, αf et f sont de monotonies contraires. C’est le cas en particulier pour −f et f .
Proposition (Inverse d’une application monotone)
Soit f une application monotone de I dans IR.
On suppose que f ne s’annule pas sur I, et qu’elle garde un signe constant.
1
Alors est monotone sur I, de monotonie contraire à celle de f .
f
Définition
On dit que f est paire si : ∀ x ∈ D, f (−x) = f (x).
On dit que f est impaire si : ∀ x ∈ D, f (−x) = −f (x).
Définition
Soient D une partie non vide de IR, et f : D → IR. Soit T un réel strictement positif.
L’application f est dite T -périodique si : ∀ x ∈ D, x + T ∈ D et f (x + T ) = f (x)
Propriétés
Si f est T -périodique, alors pour tout n de IN, f est nT -périodique.
Si f et g sont T -périodiques, alors αf + βg et f g sont T -périodiques.
1
Si f est périodique, alors est T -périodique.
f
Si f est T -périodique, alors pour toute application g, g ◦ f est T -périodique.
Remarques
– Si f est périodique, il vaut mieux utiliser sa plus petite période positive (si elle existe).
Cette plus petite période n’existe pas toujours.
Par exemple, la fonction caractéristique de Ql admet tout rationnel comme période.
Proposition (Périodicité)
Soit f : D → IR, le domaine D étant tel que : x ∈ D ⇔ x + T ∈ D (T > 0 donné).
L’application f est T -périodique
⇔ son graphe Γ est invariant dans toute translation de vecteur kT (1, 0), (k ∈ ZZ).
Définition
Soit I un intervalle de IR, d’intérieur non vide.
Soit a un élément de I ou une extrémité de I (éventuellement a = ±∞).
Soit P un prédicat (une propriété) de la variable réelle x, défini sur I.
P(x) désigne donc une proposition, vraie ou fausse selon les valeurs de x dans I.
On dit que P est vraie au voisinage de a si l’une des situations suivantes est réalisée :
– a est réel et ∃ δ > 0 tel que : ∀ x ∈ I∩]a − δ, a + δ[, P(x) est vraie.
– a = +∞ et ∃ M ∈ IR tel que : ∀ x > M, P(x) est vraie.
– a = −∞ et ∃ M ∈ IR tel que : ∀ x < M, P(x) est vraie.
Remarques
Dans le premier cas, la clause x ∈ I n’est utile que si a est une extrémité de I.
En effet si a est intérieur à I, alors pour tout δ assez petit, ]a − δ, a + δ[⊂ I.
Si f et g sont des applications définies sur I, on pourra par exemple écrire des propositions
du genre : si f (x) ≤ g(x) au voisinage de a, alors ...
Remarques
Dans les trois cas, la clause x ∈ I n’est pas nécessaire si a est intérieur à I.
Si a ∈ I et donc si f est définie en a, la seule limite possible de f en a est le réel f (a).
Remarque
Il se peut qu’une application ne possède pas de limite en un point. Par exemple
L’application x 7→ cos x n’a pas de limite en +∞.
L’application x 7→ E[x] n’a pas de limite en 0.
Importance des limites nulles ou des limites en 0
Si ` est un réel, lim f (x) = ` ⇔ lim (f (x) − `) = 0.
x→a x→a
Si a est un réel, lim f (x) = ` ⇔ lim f (a + h) = `.
x→a h→0
Définitions équivalentes
Soit ` un nombre réel.
lim f (x) = ` ⇔ ∀ ε > 0, ∃ δ > 0, (a − δ ≤ x < a) ⇒ |f (x) − `| ≤ ε
x→a−
lim f (x) = +∞ ⇔ ∀ M ∈ IR, ∃ δ > 0, (a − δ ≤ x < a) ⇒ f (x) ≥ M
x→a−
lim f (x) = −∞ ⇔ ∀ M ∈ IR, ∃ δ > 0, (a − δ ≤ x < a) ⇒ f (x) ≤ M
−
x→a
Définitions équivalentes
Soit ` un nombre réel.
lim f (x) = ` ⇔ ∀ ε > 0, ∃ δ > 0, (a < x ≤ a + δ) ⇒ |f (x) − `| ≤ ε
x→a+
lim f (x) = +∞ ⇔ ∀ M ∈ IR, ∃ δ > 0, (a < x ≤ a + δ) ⇒ f (x) ≥ M
x→a+
lim f (x) = −∞ ⇔ ∀ M ∈ IR, ∃ δ > 0, (a < x ≤ a + δ) ⇒ f (x) ≤ M
+
x→a
Remarque
La limite de f en a, à gauche ou à droite, si elle existe, est unique. De même, la plupart des
propriétés vraies pour les limites le sont encore s’il s’agit de limites à gauche ou à droite.
Proposition
On suppose que lim f (x) = ` et lim g(x) = ` 0 (avec ` ∈ IR et ` 0 ∈ IR).
x→a x→a
0
Alors lim (f + g)(x) = ` + ` (si ` + ` 0 n’est pas une forme indéterminée ∞ − ∞.)
x→a
De même, lim (f g)(x) = `` 0 (si `` 0 n’est pas une forme indéterminée 0 × ∞.)
x→a
Cas particulier
Si λ est un réel non nul, alors lim λf (x) = λ`.
x→a
Cas particuliers
– Si |f (x)| ≤ g(x) au voisinage de a et si lim g(x) = 0, alors lim f (x) = 0.
x→a x→a
– Si f est bornée au voisinage de a et si lim g(x) = 0, alors lim (f g)(x) = 0.
x→a x→a
Si lim f (x) = +∞, alors lim g(x) = +∞.
x→a x→a
– Supposons f (x) ≤ g(x) au voisinage de a :
Si lim g(x) = −∞, alors lim f (x) = −∞.
x→a x→a
Proposition
On suppose que lim f (x) = ` et lim g(x) = ` 0 (avec ` ∈ IR et ` 0 ∈ IR).
x→a x→a
Si ` < ` 0 , alors, au voisinage de a on a l’inégalité f (x) < g(x).
En particulier, si λ est un nombre réel :
– Si ` < λ , alors on a l’inégalité f (x) < λ au voisinage de a.
– Si ` > λ , alors on a l’inégalité f (x) > λ au voisinage de a.
III.1 Définitions
Définition (Fonction dominée par une autre)
Soient f , g deux applications de I dans IR.
On dit que f est dominée par g au voisinage du point a (ou en a) si :
Il existe un réel positif ou nul M tel que, au voisinage de a, |f (x)| ≤ M |g(x)|.
On note alors f = O(g), ou éventuellement f = Oa (g).
Définitions équivalentes
On suppose que g ne s’annule pas au voisinage de a (sauf éventuellement en a).
f
f est dominée par g au voisinage de a ⇔ est bornée au voisinage de a.
g
f
f est négligeable devant g au voisinage de a ⇔ tend vers 0 en a.
g
f
f est équivalente à g au voisinage de a ⇔ tend vers 1 en a.
g
Remarques
– f ∼ g définit une relation d’équivalence sur l’ensemble des applications de I dans IR.
La symétrie permet donc dire : f et g sont équivalentes au voisinage de a.
– Dans les notations f = o(g), f = O(g) et f ∼ g, le point a n’apparait pas en général.
Le contexte doit donc être clair.
Généralisation
Les deux propriétés précédentes peuvent être généralisées à des produits ou des quotients de
fonctions en nombre quelconque. Dans un tel produit (ou quotient), on peut remplacer tout
ou partie des fonctions par un équivalent : l’expression obtenue est équivalente à l’expression
initiale (en particulier, la limite éventuelle en a est la même).
Remarque
C’est surtout cette dernière propriété qui est utilisée.
Par exemple, du fait que sin x ∼ x en 0, on a : sin x2 ∼ x2 en 0.
Toujours grâce à sin x ∼ x en 0, on trouve : sin x1 ∼ x1 en ±∞.
Sachant que ln(1 + x) ∼ x en 0, alors ln x ∼ x − 1 en 1.
– L’erreur la plus fréquente consiste à utiliser les équivalents dans des sommes. La seule pro-
priété concernant les équivalents et les sommes peut s’écrire : g = o(f ) ⇒ f + g ∼ f .
– On évitera d’utiliser un équivalent d’une fonction f sous la forme f ∼ g + h, avec h = o(g),
et surtout de donner un rôle à h : on se contentera de f ∼ g.
2 2
Ecrire par exemple cos(x) ∼ 1 − x2 (en 0) n’est pas faux mais dangereux si on utilise − x2 .
En effet, on a aussi : cos(x) ∼ 1 + x2 ∼ 1 − 36x2 . . .
2
Pour cet exemple, la solution est sans doute d’écrire : 1 − cos(x) ∼ x2 .
– Soit ` un réel non nul, et si lim f (x) = `, alors f (x) ∼ ` en ce point.
x→a
Mais si ` = 0, on n’écrira pas f (x) ∼ 0 !
En effet, seule la fonction nulle au voisinage de a est elle-même équivalente à 0 en a.
– Si f ∼ g (f et g étant positives et ne tendent pas vers 1) alors ln(f ) ∼ ln(g).
C’est faux si f et g tendent vers 1.
ln(1 + x) ∼ x
2
Par exemple, (1 + x) ∼ (1 + x ) en x = 0, mais en ce point
ln(1 + x2 ) ∼ x2
– On évitera surtout de prendre des ” exponentielles ” d’équivalents :
En effet ef ∼ eg ⇔ f − g → 0, ce qui n’équivaut pas du tout à f ∼ g.
Exemples : x et x2 en 0, ou encore x et x + 1 en +∞.
IV Continuité
IV.1 Continuité en un point
Définition
Soient f ∈ F(I, IR) et a ∈ I. On dit que f est continue en a si la limite de f en a existe.
Au vu des définitions cette limite ne peut être égale qu’à f (a).
Autrement dit : f est continue en a ⇔ lim f (x) = f (a)
x→a
⇔ ∀ ε > 0, ∃ δ > 0 tel que (x ∈ I et |x − a| ≤ δ) ⇒ |f (x) − f (a)| ≤ ε.
Définition (Continuité à gauche en un point)
Soit f un élément de F(I, IR).
Soit a un élément de I, qui ne soit pas l’extrémité gauche de I.
Soit g la restriction de f à l’intervalle J = I∩] − ∞, a]
On dit que f est continue à gauche en a si g est continue en a.
Cela équivaut à dire que : lim f (x) = f (a) ou encore :
x→a−
∀ ε > 0, ∃ δ > 0 tel que (a − δ ≤ x ≤ a) ⇒ |f (x) − f (a)| ≤ ε.
Définition (Continuité à droite en un point)
Soit f un élément de F(I, IR). Soit a un élément de I qui n’est pas l’extrémité droite de I.
Soit g la restriction de f à l’intervalle J = I ∩ [a, +∞[.
On dit que f est continue à droite en a si g est continue en a.
Cela équivaut à dire que : lim f (x) = f (x) ou encore :
x→a+
∀ ε > 0, ∃ δ > 0 tel que (a ≤ x ≤ a + δ) ⇒ |f (x) − f (a)| ≤ ε.
Remarque
Soit a un point intérieur à l’intervalle I. Soit f une application de I dans IR.
f est continue en a ⇔f est continue à droite et à gauche en a.
Définition (Discontinuité de première espèce)
Soit f un élément de F(I, IR). Soit a un point de I.
Si f n’est pas continue en a, on dit que f est discontinue en ce point.
Si a est intérieur à I, si f est discontinue en a, mais si les limites à gauche et à droite en a
existent et sont finies, on dit que f présente en a une discontinuité de première espèce.
Définition (Prolongement par continuité)
Soit f un élément de F(I, IR). Soit a un réel, extrémité de I mais n’appartenant pas à I.
On dit que f est prolongeable par continuité en a si ` = lim f existe et est finie.
a
Cela signifie que g définie sur I ∪ {a} par g(x) = f (x) si x ∈ I et g(a) = ` est continue en
a.
On dit que l’application g est le prolongement par continuité de f en a.
IV.2 Propriétés
Remarques
La propriété précédente est utile pour montrer qu’une application f n’est pas continue en
un point a : on construit une suite (un ) convergeant vers a, mais telle que la suite de terme
général (f (un )) ne converge pas vers f (a).
De même si le réel a est une extrémité de I (n’appartenant pas à I), si la suite (un ) converge
vers a, mais si la suite de terme général f (un ) n’a pas de limite (ou si sa limite est infinie),
on peut dire que f n’est pas prolongeable par continuité au point a.
Propriétés et exemples
– Toute application constante est continue sur IR.
Il en est de même des applications x 7→ x et x 7→ |x|.
– Soient f et g deux applications continues sur I.
Pour tous scalaires α et β, αf + βg est continue sur I.
Il en est de même de l’application f g.
f
Si g ne s’annule pas sur I, g1 et g sont continues sur I.
– Les applications polynômiales sont continues sur IR.
Une application rationnelle (quotient de deux applications polynômiales) est continue sur
chaque intervalle de son domaine de définition.
Remarques
Pour démontrer qu’une application est continue sur un intervalle I, on ne revient pratique-
ment jamais à la définition epsilonesque.
Le plus souvent, la fonction à étudier est en effet un cocktail de fonctions continues classiques
et les propriétés précédentes permettent de conclure.
La continuité, même sur un intervalle, reste une propriété locale, ce qui signifie qu’elle n’est
que le bilan de la continuité de f en chacun des points de I.
Proposition
Soit f une application continue sur l’intervalle I, à valeurs réelles.
On suppose qu’il existe a et b dans I tels que f (a) ≤ 0 et f (b) ≥ 0.
Alors il existe c dans I, compris entre a et b, tel que f (c) = 0.
Proposition
Toute application continue sur un segment y est bornée et y atteint ses bornes :
Il existe x0 dans [a, b] tel que f (x0 ) = m = min{f (x), a ≤ x ≤ b}.
Il existe x1 dans [a, b] tel que f (x1 ) = M = max{f (x), a ≤ x ≤ b}.
Théorème
Soit f un élément de F(I, IR).
On suppose que f est continue et strictement monotone sur I.
Alors f réalise une bijection de I sur l’intervalle image J = f (I).
De plus, la bijection réciproque f −1 , de J vers I, est continue et strictement monotone (avec
la même monotonie que f ).
Remarques
– Les courbes représentatives de f et de f −1 sont symétriques l’une de l’autre dans la symétrie
par rapport à la droite y = x, parallèlement à la droite y = −x (si le repère est orthonormé,
il s’agit de la symétrie orthogonale par rapport à la droite y = x).
– Le théorème des valeurs intermédiaires montre l’existence d’une solution à f (x) = 0.
Le théorème de la bijection réciproque assure l’unicité de cette solution.
– Si f est continue sur l’intervalle I, l’intervalle J = f (I) n’a pas toujours les mêmes propriétés
que I (ouvert ou fermé, borné ou non borné), sauf si I est un segment. Mais si f est strictement
monotone, le caractère ouvert, semi-ouvert, ou fermé de I est conservé.
Exemples d’inversions d’applications continues
– L’application x 7→ exp(x) est une bijection de IR sur IR+∗ .
La bijection réciproque est x 7→ ln(x).
– Pour tout α de IR+∗ , les applications x 7→ xα et x 7→ x1/α sont deux bijections de IR+∗ sur
lui-même, réciproques l’une de l’autre.
– L’application x 7→ sin(x) réalise une bijection de [− π2 , π2 ] sur [−1, 1].
La bijection réciproque est notée x 7→ arcsin(x) (arc sinus de x).
– L’application x 7→ cos(x) réalise une bijection de [0, π] sur [−1, 1].
La bijection réciproque est notée x 7→ arccos(x) (arc cosinus de x).
π π
– L’application x 7→ tan(x) réalise une bijection de ] − 2 , 2 [ sur IR.
La bijection réciproque est notée x 7→ arctan(x) (arc tangente de x).
Remarque
Pour montrer qu’une application f : I → IR n’est pas uniformément continue, on doit montrer
l’existence d’un réel ε > 0 tel que, pour tout δ > 0, on puisse trouver x et y dans I tels que
|x − y| < δ, mais cependant tels que |f (x) − f (y)| ≥ ε.
Il revient au même de trouver deux suites (xn ) et (yn ) de I telles que lim (yn − xn ) = 0 mais
n→∞
telles que lim (f (yn ) − f (xn )) 6= 0.
n→∞
Définition
Soit f un élément de F(I, IR). Soit λ un réel strictement positif.
On dit que f est λ − lipschitzienne (ou encore lipschitzienne de rapport λ) sur I si :
∀ (x, y) ∈ I × I, |f (x) − f (y)| ≤ λ|x − y|.
Remarques et propriétés
– Dire que f est λ-lipschitzienne sur I, c’est dire que les taux d’accroissement de f sur I (entre
deux points quelconques) sont majorés en valeur absolue par λ.
– Si f est λ -lipschitzienne sur I, alors f est uniformément continue sur I.
√
La réciproque est fausse comme le montre l’exemple de x 7→ x sur le segment [0, 1].
– Si f est λ-lipschitzienne sur I, alors, pour tout µ > λ, f est µ-lipschitzienne sur I.
– Si f est λ-lipschitzienne sur I, avec λ < 1, on dit que f est contractante sur I.
– L’inégalité des accroissements finis (cours de Terminale) indique que si f est dérivable sur I,
et si, pour tout x de I, |f 0 (x)| ≤ λ, alors f est λ-lipschitzienne sur I.
Propriétés
– L’application x 7→ arcsin x est une bijection de [−1, 1] sur [− π2 , π2 ].
Elle est continue, strictement croissante, et impaire.
– Pour tout x de [−1, 1], arcsin x est l’angle compris entre − π2 et π2 dont le sinus est égal à x :
y = arcsin x x = sin y
⇔
x ∈ [−1, 1] y ∈ [− π2 , π2 ]
√ √
1 2 3
x 0 2 2 2 1
– Quelques valeurs particulières
π π π π
arcsin x 0 6 4 3 2
– Pour tout x de [−1, 1], sin(arcsin x) = x.
Pour tout x de [− π2 , π2 ], arcsin(sin x) = x (attention au domaine !)
√
Pour tout x de [−1, 1], cos(arcsin x) = 1 − x2 .
x
Pour tout x de ] − 1, 1[, tan(arcsin x) = √ .
1 − x2
1
– Dérivée : pour tout x de ] − 1, 1[, arcsin0 x = √ .
1 − x2
– Courbe représentative :
Propriétés
– L’application x 7→ arccos x est une bijection de [−1, 1] sur [0, π].
Elle est continue et strictement décroissante.
– Pour tout x de [−1, 1], arccos x est l’angle compris entre 0 et π dont le cosinus est égal à x :
y = arccos x x = cos y
⇔
x ∈ [−1, 1] y ∈ [0, π]
√ √
1 2 3
x 0 2 2 2 1
– Quelques valeurs particulières
π π π π
arccos x 2 3 4 6 0
Propriétés
– L’application x 7→ arctan x est une bijection de IR sur ] − π2 , π2 [.
Elle est continue, strictement croissante, et impaire.
– Pour tout x réel, arctan x est l’angle de ] − π2 , π2 [ dont la tangente est égale à x :
x = tan y
y = arctan x
⇔
x ∈ IR y ∈] − π2 , π2 [
√ √
3
x 0 3 1 3
– Quelques valeurs particulières
π π π
arctan x 0 6 4 3
Propriétés
– L’application ln est définie sur IR+∗ par ∀ x > 0, ln0 x = x1 et ln 1 = 0.
– Cette application est strictement croissante et indéfiniment dérivable sur IR+∗ .
– Pour x > 0 et y > 0, on a : ln(xy) = ln x + ln y, ln x1 = − ln x, ln xy = ln x − ln y.
Plus généralement, pour α ∈ IR et x > 0, on a : ln xα = α ln x.
x ln x = 0−
lim ln x = −∞ lim ln x = +∞ lim
0 + +∞ 0 +
ln x + ln(1+x) ln x
– Limites usuelles : lim x = 0 lim x = 1 lim x−1 =1
+∞ 0 1
∀ α > 0, ∀ β > 0 lim xα |ln x|β= 0 lim lnβ x = 0
xα
+ 0 +∞
Remarques
– Si x, y sont deux réels non nuls et de même signe, alors ln(xy) = ln |x| + ln |y|.
En particulier, pour tout x 6= 0, on a : ln x2 = 2 ln |x|.
– L’application x 7→ ln |x| est définie sur IR∗ et sa dérivée est x 7→ x1 .
– Soit f une application dérivable sur un intervalle I, à valeurs dans IR∗ .
f0
On appelle dérivée logarithmique de f la dérivée f de l’application ln |f |.
– Soient f1 , f2 , . . . , fn des applications dérivables et strictement positives sur l’intervalle I.
Soient α1 , α2 , . . . , αn des réels, et g = f1α1 f2α2 . . . fnαn .
g0 f0 f0 f0
Alors la dérivée logarithmique de g est = α1 1 + α2 2 + · · · + αn n .
g f1 f2 fn
– La dérivée logarithmique peut donc être un moyen commode de calculer la dérivée d’une
application qui s’exprime essentiellement à l’aide de quotients, de produits, de puissances.
p 1
Soit par exemple f : x 7→ |x(x + 2)| exp , qui est dérivable sur IR − {−2, 0}.
x
1 1
Pour tout x de IR − {−2, 0}, on a : ln f (x) = ln |x(x + 2)| + .
2 x
f 0 (x) x+1 1 x2 − 2 x2 − 2
En dérivant, on obtient : = − 2 = 2 . Ainsi f 0 = f.
f (x) x(x + 2) x x (x + 2) x(x + 2)
En redérivant sur IR − {−2, 0}, on trouve l’expression de f 00 :
00 x2 − 2 0 −x4 + 6x2 + 8x
f (x) = 2 f (x) + f (x)
x (x + 2) x4 (x + 2)2
(x2 − 2)2 + (−x4 + 6x2 + 8x) 2(x2 + 4x + 2)
= f (x) = f (x)
x4 (x + 2)2 x4 (x + 2)2
On pourra comparer ce calcul de f 00 avec celui obtenu par les méthodes habituelles de
dérivation (où la présence d’une valeur absolue n’arrange rien).
Propriétés
– L’application x 7→ exp x est une bijection de IR sur IR+∗ , continue et strictement croissante.
n y = exp x
x = ln y
On a l’équivalence : ⇔
x ∈ IR y>0
– L’application x 7→ exp x est dérivable sur IR et : ∀ x ∈ IR, exp0 x = exp x.
Plus généralement, x 7→ exp x est indéfiniment dérivable sur IR et : ∀ n ∈ IN, exp(n) = exp.
– Propriétés fonctionnelles :
1 exp x
Pour tous x, y on a : exp(x + y) = exp x exp y exp(−x) = , exp(x − y) = .
exp x exp y
– L’application x 7→ exp x est convexe sur IR (sa dérivé seconde est exp x > 0.)
Pour tout x de IR, on a l’inégalité exp(x) ≤ 1 + x (égalité⇔ x = 0.)
exp x
lim exp x = 0+ lim exp x = +∞
lim x = +∞
−∞
+∞ +∞
exp x−1
– Limites usuelles : lim x exp x = 0 lim x =1
−∞ 0
expβ x
lim |x|α expβ x = 0 lim
∀ α, β > 0
= +∞
−∞ +∞ xα
– Notation x 7→ ex :
Pour tout n de IN, on a exp(n) = exp(1)n = en .
Cette propriété se généralise aux exposants rationnels.
On décide d’étendre encore cette définition en posant : ∀ x ∈ IR, ex = exp x.
On définit ainsi les puissances de e avec exposant réel quelconque. Toutes les propriétés de
la fonction exponentielle peuvent alors se réécrire en utilisant cette notation.
– Courbe représentative :
– Courbes représentatives :
Propriétés
– Les applications x 7→ chx et x 7→ shx sont indéfiniment dérivables sur IR.
Pour tout x de IR, on a sh0 x = chx et ch0 x = shx.
Les deux applications x 7→ y = chx et x 7→ y = shx sont donc solutions de y 00 = y.
L’application x 7→ chx est paire, et l’application x 7→ shx est impaire.
– Courbes représentatives :
chx + shx = ex
chx ≥ 1
– ∀ x ∈ IR, ,
ch2 x − sh2 x = 1
chx − shx = e−x
∃ t ∈ IR
2 2
– ∀ x ≥ 0, ∀ y ∈ IR, x − y = 1 ⇔
cht = x, sht = y
x2 − y 2 = 1
L’application t 7→ ( cht, sht) est un paramétrage de l’arc d’hyperbole
x≥0
– Au voisinage de l’origine, on a : shx ∼ x (la droite y = x est tangente d’inflexion).
2
Toujours au voisinage de 0, on a : chx − 1 ∼ x2 .
x x
– Au voisinage de +∞, on a : chx ∼ e2 et shx ∼ e2 .
x x
Les deux courbes y = chx et y = shx sont asymptotes à y = e2 (avec shx < e2 < chx.)
−x −x
– Au voisinage de −∞, on a : chx ∼ e 2 et shx ∼ − e 2 .
Propriétés
– L’application x 7→ thx est impaire. lim thx = 1.
x→+∞
Au voisinage de 0, on a : thx ∼ x (la droite y = x est tangente d’inflexion.)
1
– L’application x 7→ thx est indéfiniment dérivable : ∀ x ∈ IR, th0 x = 1 − th2 x = .
ch2 x
ex − e−x e2x − 1 1 − e−2x
– Pour tout x de IR, on a : thx = = = .
ex + e−x e2x + 1 1 + e−2x
Pour tout x de IR, on a | thx| ≤ 1.
– Courbe représentative :